Nabil El-Haggar
Depuis sa création, l’État d’Israël s’est octroyé un permis de tuer, un permis de démolir, de confisquer et d’expulser.
C’est un permis d’exception dans un siècle de démocratie où les anciens colonisés exigent et obtiennent des excuses des anciens colonisateurs. Il est d’exception dans un monde où l’humain se veut respectueux de l’autre.
Un permis d’exception pour un État d’exception bénéficiant de la bénédiction d’un Occident puissant et de la soumission d’un Orient arabe déchiré et rétrograde.
Le permis vient d’autoriser la tuerie d’une vingtaine (dit-on au moment de l’écriture de ce texte) d’humanitaires dans les eaux internationales. Rien de nouveau sous le soleil d’Orient, me direz-vous ! En effet, des milliers de Palestiniens ont été tués en direct sur les écrans de télévisions, il y a moins de deux ans. La question que se posent des millions d’êtres pensants est : pourquoi la communauté internationale, la France, l’Europe n’ont rien fait ?
Si on considère qu’un minimum d’éthique subsiste encore derrière les décisions politiques dans les palais des puissants de ce monde, il ne restera qu’une seule réponse possible à cette question : quand il s’agit d’Israël, le politique occidental perd la Raison ! Ce faisant, Israël constitue de facto un véritable danger pour les valeurs qui ont fondé la modernité occidentale.
Si l’Occident, créateur du monstre guerrier, ne le stoppe pas, il sera trop tard, non seulement pour les Palestiniens qui se savaient sacrifiés, mais aussi pour que la haine – déjà trop grande entre Orient et Occident – disparaisse.
Quand la démocratie vénère l’exception, elle acte sa propre régression !
Nabil El-Haggar est universitaire, d’origine palestinienne