samedi 15 janvier 2011

Emir, s’il te plaît, ne te rends pas en Israël

Lettre ouverte à Emir Kusturica
publié le vendredi 14 janvier 2011.
Cher Emir,
J’ai appris que tu vas te rendre en Israël pour y donner un concert. S’il te plaît, Emir, ne te rends pas en Israël.
Chaque jour, Israël commet des violations du droit international et des droits de l’homme, et des crimes d’apartheid. En se produisant là‐bas, un artiste offre son image à ce pays, image dont il se sert pour polir la sienne, se fondre dans la culture « civilisée » et ainsi banaliser ses crimes. Des cinéastes comme Ken Loach, Jean‐Luc Godard ou Meg Ryan, des musiciens comme Elvis Costello, les Pixies ou Massive Attack ont publiquement refusé de participer à des festivals en Israël et Naomi Klein refuse elle aussi tout rapport avec Israël. S’il te plaît, Emir, fais comme eux, ne te rends pas en Israël.
En te produisant là‐bas, tu légitimes tous ces crimes et tu lies ainsi l’image de notre pays d’origine commun à un Etat criminel ; la Serbie n’a pas besoin de cela !
Tu es originaire, comme moi, d’un pays que le racisme et la peur de l’autre ont contribué à dévaster. Or c’est bien cette peur de l’autre, habillée en lutte pour sa survie, qui conduit Israël à toutes ses exactions. L’asymétrie des forces est tellement criante, comment prendre au sérieux aujourd’hui ce discours grotesque de légitime défense pour justifier les civils massacrés, les enfants mutilés par un missile alors qu’ils jouent sur le toit de leur maison, des familles entières expulsées de leurs maisons et forcés d’assister à leur destruction ? Que dire du pathétique zoo de Gaza, où l’on avait peint des rayures sur un âne pour faire croire aux enfants que c’était un zèbre ? Il aurait eu toute sa place à côté du zoo de Belgrade dans Underground. En te rendant en Israël, tu participes et vis à vis la société israélienne et vis‐à‐vis de la communauté internationale à cette normalisation de l’immoralité, à rendre invisible la souffrance de tout un peuple. S’il te plaît, Emir, ne sois pas complice de ces tristes similarités, ne te rends pas en Israël.
Tu te réfères au Che, comme moi, et ton internationalisme te mène partout dans le monde. La lutte du peuple palestinien est aussi une lutte internationaliste. Elle défie le colonialisme, représenté par l’Etat d’Israël, largement soutenu par les Etats‐Unis et l’Europe, ceux‐là mêmes qui hier bombardaient nos familles et nos amis à Belgrade et ailleurs dans le pays. C’est en Palestine, pas en Israël, que le Che s’est rendu dans les années 60 pour soutenir la lutte du peuple palestinien. S’il te plaît, Emir, ne te trompe pas de route, ne te rends pas en Israël.
Tu prônes la Révolution, comme moi, pour un monde meilleur, débarrassé des puissances de l’argent et du pouvoir capitaliste qui a besoin de la guerre pour se maintenir. Israël produit les armes les plus ignobles, il le revendique et en est fier, et ses mêmes drones testés pour martyriser les civils palestiniens servent ensuite à surveiller les quartiers populaires en France. S’il te plaît, Emir, ne fais pas crédit à cette économie de guerre, ne te rends pas en Israël.
Tu es passionné de foot, comme moi, mais sais‐tu que les Palestiniens ne peuvent même pas construire de stade, ou même simplement nettoyer un vieux terrain ? Les gosses sont privés de sport et les balles qu’ils connaissent le mieux marquent des buts de mort. Tu t’imagines adolescent à Sarajevo, sans moyen de courir derrière un ballon et de retrouver tes amis ? S’il te plaît, Emir, quelle honte si ton concert était programmé dans un stade israélien, ne te rends pas en Israël.
Ta musique déjantée est pleine de vie, comme les Balkans, comme la Palestine ; on ne peut y penser qu’avec un sourire et l’envie de danser. Mais les palestiniens, eux, ne pourront pas l’entendre, la partager, la vivre, car ils ne peuvent se rendre sur les lieux de tes concerts. S’il te plaît, Emir, comment pourrais‐tu jouer pour leurs geôliers à deux pas de chez eux, ne te rends pas en Israël.
Les Palestiniens sont un peuple qui résiste, comme les Serbes. Les Palestiniens reconstruisent, encore et encore, comme les Belgradois depuis des siècles et des siècles, punis à chaque fois pour cette résistance. Les Palestiniens se sentent seuls au monde, comme les Serbes lors des bombardements de 1999, lorsque à Belgrade on taggait des croix gammées sur le centre culturel français de Knez Milos et qu’on se demandait comment la sœur française avait pu les abandonner. Aujourd’hui les Palestiniens, et nous, citoyens de conscience du monde, on se demande comment tu peux abandonner le peuple Palestinien en allant côtoyer ses bourreaux. Emir, s’il te plaît, du fond de mon cœur, je te demande pour toutes ces raisons, de ne pas aller en Israël.
La campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) a été lancée par la société civile palestinienne en 2005, suite à des dizaines d’années de lutte contre Israël et sa politique d’apartheid. Les palestiniens font appel aux citoyens de conscience du monde afin de faire pression sur Israël pour qu’il respecte enfin le droit international et les droits des palestiniens et que prenne fin le plus long conflit de l’histoire récente.
Les Palestiniens nous demandent de boycotter tous les produits israéliens, mais aussi de pratiquer un boycott sportif, culturel et universitaire.
La campagne BDS demande tout simplement l’application du droit international, à savoir :
le droit au retour pour tous les réfugiés ;
la fin de la colonisation, de l’occupation et le démantèlement du Mur ;
la fin de l’apartheid pour les palestiniens de 48 (dits « Arabes israéliens »).
Molimte Emir, ne idi u Israel ! Hvala ti puno moy druz
Helene
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Liban : la fuite en avant des Etats-Unis

14 janvier 2011
Le Liban est à nouveau sans gouvernement. Selon la presse occidentale, le Hezbollah exerce un chantage pour ne pas avoir à répondre de sa culpabilité dans l’assassinat de Rafik el-Hariri. En réalité, observe Thierry Meyssan, l’opposition libanaise (qui représente la majorité populaire mais est minoritaire à l’Assemblée) vient de faire échec à la machine infernale mise en place par Washington en vue de provoquer une confrontation générale au Proche-Orient.
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La Commission d’enquête onusienne et le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) ont déjà falsifié une expertise, recruté et protégé de faux témoins, puis incarcéré arbitrairement des innocents durant quatre ans. Ignorant les preuves matérielles collectées sur la scène du crime et les enregistrements des drones israéliens, il refuse de mettre en cause Israël, l’Allemagne et les USA et s’apprête à mettre en accusation des responsables militaires du Hezbollah afin d’ouvrir la voie à une nouvelle guerre US.
Alors que le Premier ministre libanais Saad al-Hariri était reçu à la Maison-Blanche par le président des Etats-Unis Barack Obama, mercredi 12 janvier 2011, 11 ministres libanais ont donné leur démission et fait chuter leur gouvernement. Plus qu’à M. Hariri, ce camouflet était ostensiblement destiné à M. Obama.

Le remodelage du Moyen-Orient élargi

Pour comprendre ce qui se passe, il convient d’abord de resituer ce coup de théâtre dans le contexte général de la résistance proche-orientale au projet états-unien de remodelage de la région.
Lorsque, le 11-Septembre 2001, les Etats-Unis ont attribué les attentats dont ils faisaient l’objet à un groupuscule islamiste terré dans une grotte afghane, ils ont déclaré la « guerre des civilisations ». Contrairement à ce que préconisaient des stratèges comme Zbignew Brzezinski (favorable à une instrumentation des musulmans contre la Russie et la Chine) et certaines firmes pétrolières (favorables à un investissement militaire massif en Afrique et dans les Caraïbes pour contrôler les champs pétroliers du XXIe siècle), les Straussiens ont imposé le monde musulman comme cible. En effet, de leur point de vue, la seule « menace révolutionnaire » capable de se propager dans le monde et de porter atteinte à l’impérialisme global est une résurgence de la révolution khomeiniste.
Washington a donc décidé de prendre l’Iran en tenaille en positionnant ses troupes en Afghanistan et en Irak. Puis, de détruire les alliés militaires de Téhéran : la Syrie et le Hezbollah libanais. Enfin, de raser l’Iran et ses 70 millions d’habitants. Toute résistance ayant été anéantie, les Etats de la région auraient été démantelés et redessinés sur une base ethnique, tandis que la Pax Americana aurait triomphé.
Cependant ce plan grandiose, à peine initié, a échoué. La plus grande armée du monde a été incapable de contrôler l’Afghanistan et l’Irak occupés. Puis, l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafik al-Hariri et la révolution colorée du Cèdre ne sont pas parvenus à provoquer la guerre avec la Syrie, Damas ayant immédiatement retiré ses forces de maintien de la paix stationnées au Liban depuis la fin de la guerre civile.
Washington a alors sous-traité le problème à Tel-Aviv. A l’été 2006, Israël a attaqué le Liban, rasé tout le Sud du pays sous un tapis de bombes tel qu’on n’en avait pas vu depuis la guerre du Vietnam, mais a échoué à détruire le Hezbollah et à engager le combat avec la Syrie. Contre toute attente, c’est l’inverse qui s’est produit : le Hezbollah a tenu en échec l’armée la plus sophistiquée du monde et la Syrie n’a pas eu à entrer en lice.
Mettant en oeuvre leur Plan B, les Etats-Unis ont eu recours à la prétendue Justice internationale.

Le rôle du TSL dans la stratégie US

La Commission internationale d’enquête sur l’assassinat de Rafik al-Hariri a reçu pour mission de mettre en accusation le président syrien Bachar el-Assad, ouvrant ainsi la voie à la guerre que le Pentagone aurait entreprise pour l’amener par la force devant la Justice internationale.
La Commission d’enquête était dirigée par deux agents sûrs, les Allemands Detlev Mehlis et Gerhard Lehman. Ils sont parvenus à occulter le rôle de leur pays dans l’assassinat, mais ont échoué à inculper le président el-Assad, les services secrets syriens ayant démasqué les faux témoins fabriqués par l’ONU.
Passant au Plan C, Washington a abandonné l’idée de détruire la Syrie préalablement à l’Iran et a recentré son dispositif sur le cœur du système. Il a mis en place un Tribunal spécial pour le Liban, cette fois chargé de mettre en accusation le commandant de la Force Al-Quod (unité des Gardiens iraniens de la Révolution qui forme les combattants anti-impérialistes au Liban, en Palestine et ailleurs), le général Kassem Soleimani, et le guide suprême de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei. Cette accusation judiciaire devait être coordonnée avec l’accusation politique de l’AIEA de fabrication secrète d’une bombe atomique.
La présidence de ce Tribunal très spécial a été confiée à l’Italien Antonio Cassese, jusque là conseiller juridique des Moujahidines du Peuple, un groupe armé qui revendique plusieurs milliers d’assassinats politiques en Iran pour le compte des Etats-Unis.
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Militant sioniste, le juge Antonio Cassese (3ème en partant de la droite) est passé directement de sa fonction de conseiller juridique des Moujahidines du Peuple à celle de président du TSL (ici photographié en compagnie de Maryam Rajavi lors d’une conférence au Parlement européen pour la légalisation du groupe armé anti-khomeiniste).
La tactique du Tribunal très spécial et de son procureur général était de mettre en accusation l’ancien chef militaire du Hezbollah, Iman Mugniyeh (assassiné par le Mossad) et sa famille, puis de mettre en cause leurs supérieurs hiérarchiques, non pas au sein du Hezbollah, mais au sein de leur dispositif de formation militaire : le général Soleimani et le guide suprême Khamenei. Le Pentagone et Tsahal auraient alors attaqué un Iran affaibli par des sanctions internationales, prétendument pour amener les suspects devant la prétendue Justice onusienne.
Pour une raison purement technique, l’acte d’accusation devait être publié avant la fin de l’exercice budgétaire 2010 du Tribunal (en réalité avant la fin janvier 2011). Une conférence de presse était prévue au siège du Tribunal à La Haye samedi 15 janvier. C’est ce calendrier qui a précipité la crise.

Réactions au TSL

Pour éviter la guerre programmée, la Syrie, l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Iran ont décidé de mettre leurs différents en sourdine et de joindre leurs efforts pour faire entendre raison à Washington. Il s’agissait de convaincre l’administration Obama d’abandonner un plan conçu par sa faction la plus extrémiste et de lui offrir une issue honorable.
Dans ce but, le président Bachar el-Assad, le roi Abdalllah ben Abdelaziz Al Saoud, l’émir Hamad ibn-Khalifa al-Thani et le président Mahmoud Ahmadinejad se sont succédés à Beyrouth. Chacun d’entre eux a enjoint les partis et communautés sur lesquels il exerce une influence d’asphyxier le Tribunal spécial en ne renouvelant pas son budget et en retirant ses juges libanais. Le TSL n’aurait pas été dissous. Il aurait survécu sur le papier, mais serait tombé dans une profonde léthargie.
Las ! L’administration Obama a refusé la porte de sortie qui lui était offerte. N’ayant à vrai dire aucun plan de rechange à substituer à celui des Straussiens, le président états-unien a envoyé sa secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, informer les capitales concernées que le TSL irait jusqu’au bout de sa mission. Toutefois, a-t-elle laissé entendre, l’administration Obama se contentera dans un premier temps d’isoler Téhéran et ses alliés et n’envisage pas d’attaquer l’Iran à brève échéance. Chacun est donc prié d’appliquer les sanctions onusiennes et de se préparer à les renforcer.

La crise

A ce stade, on se frottait les mains à Washington, car le camp de la paix était bloqué dans une impasse. Après que le Spiegel et la télévision canadienne aient annoncé l’imminente inculpation de la famille d’Imad Mugniyeh, toute action politique du Hezbollah et de ses alliés contre le TSL serait présentée comme un aveu de culpabilité. Pour retrouver sa marge de manœuvre, sayyed Hassan Nasrallah décidait de publier des images filmées par des drones israéliens, interceptées par son organisation. Elles attestent qu’Israël a préparé l’attentat contre Rafik al-Hariri. Cependant ces révélations furent insuffisantes pour blanchir le Hezbollah car elles ne permettent pas d’établir si c’est bien l’Etat hébreu qui a réalisé ou non l’opération.
La publication par Odnako, l’hebdomadaire des élites politiques russes, de notre enquête a modifié la donne. L’arme nouvelle utilisée pour ce meurtre ayant été fabriquée par l’Allemagne, ni le Hezbollah, ni l’Iran ne peuvent encore être soupçonnés. Du coup, aux yeux de l’opinion publique proche-orientale les choses s’inversent : le Hezbollah ne peut plus être accusé de lutter contre le TSL pour fuir ses responsabilités.
Convaincu par nos arguments et soutenu par le roi Abdallah Ier, le Premier ministre Saad Hariri était prêt à négocier une solution en faveur de la paix. Toutefois, l’hospitalisation du roi aux Etats-Unis affaiblissait son autorité. Son demi-frère et successeur désigné, le prince Sultan, et son neveu, le prince Bandar, apparaissaient en capacité d’exercer rapidement le pouvoir et d’imposer leur ligne pro-états-unienne. Saad Hariri choisissait alors de prendre ses distances avec le monarque saoudien et de s’aligner sur la position états-unienne.
Mardi 11 janvier à New York, le roi Abdallah renonçait à la médiation qu’il avait entreprise avec son homologue syrien. Immédiatement, la coalition du 8-Mars sommait Saad Hariri de clarifier d’urgence la situation : elle l’enjoignait de retirer les juges libanais, de refuser de continuer à financer le TSL et à collaborer avec lui, enfin de poursuivre les faux témoins devant la Justice libanaise. Dans la plus grande discrétion, les services de sécurité de l’Etat (dépendant du Président de la République, le général Michel Sleimane) étaient réorganisés. Face à l’absence de réponse de Saad Hariri, les actions de ses sociétés perdaient en quelques heures 9 % en Bourse.
Mercredi 12 janvier à Beyrouth, les 10 ministres de la coalition du 8-Mars (dont seulement 2 sont membres du Hezbollah) démissionnaient pendant la rencontre Hariri-Obama à Washington, suivis d’un onzième ministre (proche du président Sleimane). Le quorum n’étant plus réuni, le gouvernement était dissous.
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Réunis à Rabieh, résidence du général Michel Aoun, les 10 ministres de la coalition du 8-Mars (incluant 2 ministres du Hezbollah) annoncent leur démission.

Y a t-il un Plan D ?

En toute logique, le Tribunal spécial devrait publier sous peu, peut-être samedi, son acte d’accusation. Mais, il ne devrait plus avoir de budget à la fin du mois et devrait donc, soit devenir bénévole, soit cesser ses travaux.
En Occident, où la censure est totale sur les arguments de l’opposition, l’opinion publique devrait croire à la culpabilité du Hezbollah et à la volonté états-unienne de servir la Justice. Mais au Proche-Orient, plus personne n’est dupe : les Etats-Unis et Israël manipulent le TSL, ils masquent la vérité et instrumentent le Tribunal pour justifier une guerre générale dans la région. Ayant perdu sa légitimité, Washington ne peut espérer aucun soutien au Proche-Orient, hormis de ses vassaux stipendiés. Il faut donc passer au Plan D, Mais y en a t-il un ?

« Majorité » et « minorité » au Liban

Les élections législatives de 2005 ont donné une large victoire à la coalition du 14-Mars, réunie autour de la famille Hariri (soutenue par les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et la France). Celle-ci a été depuis lors qualifiée de « majorité ». Cependant, rapidement, elle a perdu l’une de ses deux principales composantes, le Courant patriotique libre (CPL) fondé par le général chrétien Michel Aoun.
A contrario, la coalition du 8-Mars a été qualifiée en 2005 de « minorité », mais n’a cessé de s’étoffer depuis. Réunie autour du Hezbollah, elle est soutenue par la Syrie, l’Iran et le Qatar.
Les élections législatives de 2009 ont donné lieu à une vaste fraude : en violation du Code électoral des dizaines de milliers de Libanais de la diaspora se sont vu accorder des cartes d’électeurs. Un pont aérien a été mis en place par la coalition du 14-Mars pour les transporter gratuitement au Liban, obligeant à une réorganisation complète de l’aéroport de Beyrouth. Cette manipulation a profondément modifié un scrutin réunissant au total 1,4 million d’électeurs seulement. Malgré tout, la coalition du 14-Mars (la « majorité ») n’a obtenu que 44,5 % des suffrages exprimés, tandis que celle du 8-Mars (la « minorité ») obtenait 55,5 % des voix. Cependant, grâce à un découpage électoral violemment inéquitable, la coalition du 14-Mars a conservé la majorité à l’Assemblée avec 72 sièges, tandis que la majorité populaire restait minoritaire à l’Assemblée avec 56 sièges.
La majorité parlementaire a élu le leader de la coalition du 14-Mars, Saad Hariri, comme Premier ministre. Il est parvenu à composer un gouvernement d’union nationale comprenant 15 ministres du 14-Mars, 10 ministres du 8-Mars et 5 ministres neutres (des techniciens proposés par le président de la République). C’est ce gouvernement qui vient de chuter.
Le Parti Socialiste Progressiste (PSP) du leader druze Walid Jumblatt a pris ses distances avec la coalition du 14-Mars. Dans le cas où ses députés joindraient leurs votes à ceux de la coalition du 8-Mars, la majorité populaire deviendrait alors aussi la majorité parlementaire.
Selon l’accord national, la fonction de président de la République revient à un chrétien maronite, celle de Premier ministre à un musulman sunnite et celle de président de l’Assemblée à un musulman chiite. Dans le cas de la désignation d’un Premier ministre issu de la coalition du 8-Mars, le Hezbollah —bouleversant les pratiques sociales— souhaiterait que ce soit une femme.
Thierry Meyssan
Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage publié : L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand (2007).
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Le Liban inquiète plus que jamais "Israël"

14/01/2011  
A peine le cabinet de Hariri tombait que les responsables israéliens s’étaient réunis, au ministère des affaires étrangères, et à celui de la guerre pour se concerter de la situation libanaise et des différents scénarios plausibles. Des aménagements ont d’ores et déjà été ordonnés.
Sur le plan militaire, du côté de la frontière avec le Liban, des milliers de militaires israéliens recevaient l’ordre de se mobiliser. Quoiqu’en tournée en Grèce, le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman n’a pu s’empêcher d’avoir des mots pour le Liban, ordonnant à la Communauté internationale de s’en charger. Selon Lieberman, la démission des ministres de l’opposition « n’est pas une affaire interne, mais un test pour la communauté internationale ».
A la lumière des pronostics des médias israéliens, le pire qu’Israël appréhende est que le Hezbollah prenne la situation en main, surtout à l’échelle politique, sachant que «  sa puissance militaire est nettement supérieure à celle de l’armée libanaise », rappelle le général des services de renseignements Amos Yadlin
Ce qui aurait pour grief pour l’entité sioniste de radicaliser le Liban et d’élever les risques de chaos qui pourrait avoir des répercussions sur la situation à la frontière.
«  … il n’est pas de notre intérêt à long terme la présence d’un gouvernement radical au Liban, » a confié un responsable des services de renseignements israélien à la dixième chaîne israélienne.  
Titrant, « Craintes, le Hezbollah va réchauffer le front » et «  le général Yadlin : le Hezbollah est plus fort que l’armée » libanaise, le Yediot Aharonot va dans le même sens : la crainte d’une guerre.
Scrutant les différentes opinions d’experts, le journal signale que  le déclenchement par le Hezbollah des hostilités contre Israël aurait pour but de détourner l’attention soit de la crise actuelle, soit des accusations du TSL.
Ces appréhension sont toutefois escortées de garanties, par la voix de responsables militaires, relayés dans les médias : comme quoi le Hezbollah n’ira pas en guerre contre Israël car la force de dissuasion israélienne est toujours de vigueur, ou car il est conscient que la prochaine guerre sera très destructrice ou parce que l’Iran ne veut pas de guerre pour le moment.
Mais en tout cas, la prudence est de mise.
La guerre civile est l’autre scénario appréhendé.
«  Le danger de la guerre civile dans l’atmosphère » et «  le Liban au bord de l’explosion », titre le Maariv.
Pour le chroniqueur du Yediot Alex Fishman, ce serait surtout le cauchemar pour « les hommes du 14 mars ». Car il comprendrait la crainte d’un retour au chaos et de celui des Syriens.  «  Ils (les hommes du 14 mars) regardent au loin du côté des frontières sud, d’où le salut leur parviendrait si Israël rentrait en guerre contre le Hezbollah », pense-t-il.
Mais cette prévision n’est pas partagée par un autre chroniqueur du Yediot, de son site électronique, Ron Ben Ishaï, selon lequel la dernière démarche de l’opposition libanaise a au contraire pour but d’empêcher l’éclatement des violences : «  le Hezbollah veut occuper l’opinion publique libanaise sur la formation d’un nouveau gouvernement, et la détourner des conclusions du TSL », écrit-il. Ce qui selon lui révèle la compétence stratégique du Hezbollah.
Loin des appréhensions, les médias israéliens n’ont pas manqué de constater l’effet de surprise provoqué par la démission de l’opposition.
Pour Fishman, elle le fut pour l’administration israélienne, quoique le scénario ait été évoqué par elle. Alors que le chroniqueur du Maariv Amit Cohen le percevait au niveau libanais : «Après de pénibles discours enthousiastes, des menaces et des accusations lancées sans relâche, Hassan Nasrallah a de nouveau montré qu’il pouvait surprendre. La démarche du Hezbollah sur l’arène politique était imprévue et a plongé le Liban dans une situation d’incertitude », a-t-il signalé.
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Les crimes quotidiens d’Israël contre l’humanité

vendredi 14 janvier 2011 - 13h:05
Stephen Lendman
Chaque jour des sites importants comme Palestine Chronicle.com, Palestine telegraph.com, Electronic Intifada.net et quelques autres comme celui en version anglaise du plus vieux quotidien d’Israël, Haaretz, publient des articles à ce sujet.
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Offensive israélienne de décembre 2008-janvier 2009 contre le territoire de Gaza sous blocus - Photo : http://2minute-picture.blogspot.com...
Ces sites et d’autres documents répertorient les crimes épouvantables d’Israël que l’occident ignore presque toujours, en particulier les médias étasuniennes (et françaises. Petit rajout du T) qui ne publient que des articles pro-israéliens sauf exception toutefois insatisfaisante comme l’article d’Isabel Kershner du New York Times le 7 janvier intitulé : "Des soldats israéliens tuent un Palestinien de 65 ans dans sa chambre" dans lequel elle écrit :
"Des soldats israéliens ont tué par balle un Palestinien désarmé de 65 ans... à cause semble-t-il d’une erreur d’identification. La femme de cet homme a dit qu’il dormait et qu’elle était en train de prier quand des soldats ont fait irruption dans leur logement avant le point du jour, ils sont entrés dans la chambre et ont ouvert le feu sans sommation."
Sans donner d’explication, "L’armée israélienne a exprimé ses regrets" ajoute-t-elle et a promis" une rapide enquête dont les conclusions seront présentées sans délais dans le courant de la semaine prochaine." En fait aucune "enquête" israélienne sur les crimes commis par Israël n’aboutit et leur seul but est d’absoudre les commandants coupables, leurs troupes et les officiels gouvernementaux qui approuvent l’occupation, la violence et les guerres d’agression.
Quasiment tous les articles des journalistes des médias étasuniens (et français, petit rajout du T) soutiennent Israël inconditionnellement. Même l’article de kershner n’était pas entièrement exact et honnête en suggérant "une erreur d’identification" puisqu’on sait que les assassinats, les attaques et d’autres abus sont régulièrement perpétrés contre des individus ciblés qui se trouvent être au mauvais endroit au mauvais moment. Le Pentagone et Israël les appelle des "dommages collatéraux" alors qu’il s’agit en fait de meurtres de sang-froid tous azimut, et parfois même délibérés, une spécialité étasunienne et israélienne.
L’article de Kershner parlait aussi à tort "d’une période de calme relatif" qui aurait précédé ce meurtre et deux autres alors qu’en fait la violence et la répression sont le lot quotidien de la Palestine Occupée. Elle parlait aussi un article précédent qu’elle avait écrit en janvier intitulé : "Les gaz lacrymogènes tuent un militant palestinien" qui disait :
"Jawaher Abu Rahmah, une Palestinienne de 36 ans" est morte samedi après avoir inhalé des gaz lacrymogènes émis par les forces israéliennes la veille lors d’une manifestation contre le mur de séparation dans un village de Cisjordanie."
Un fois de plus elle prenait le parti d’Israël en qualifiant la manifestation "d’émeute illégale et violente" alors qu’en réalité les manifestations contre l’occupation et contre le Mur de Séparation érigé par Israël (que la Cour de Justice Internationale a décrété illégal le 4 juillet 2004) sont toujours des manifestations non violentes et légales qui se déroulent sur le territoire palestinien et non israélien. La violence est toujours le fait des Israéliens qui persécutent, blessent et parfois tuent des militants pacifiques comme Jawaher.
Kershner ignorait aussi le type du dangereux gaz utilisé et sa provenance. Il s’appelle CS et est fourni à Israël par la Defense Technology Corporation of America ; il peut être projeté à l’aveuglette sur les foules et dans les habitations ou être tiré à bout portant, ce qui augmente l’éventualité de provoquer une grave blessure ou la mort. Déjà en avril 2009, son frère, Bassem Abu Rahmah avait été tué par une grenade de gaz CS qui l’avait frappé à la poitrine.
Les journaux télévisés étasuniens (et français PRdT) passent ces crimes sous silence et les journaux n’en font pratiquement jamais mention même de manière biaisée. Et quand par hasard ils en parlent, ce n’est jamais de manière totalement honnête ou exacte. Kershner, comme d’autres reporters étasuniens (et français PRdT) reprend la version des faits israélienne et ne mentionnent jamais le fait que des crimes horribles sont perpétrés de manière habituelle, que l’occupation israélienne et la Mur de Séparation sont illégaux, et que depuis juin 2007 plus de 1,5 million de Gazaouis suffoquent sous le siège israélien.
Qui plus est, ce qui est carrément omis dans les articles est tout à fait révélateur. On ne trouve pas trace d’une information de fond sur ce conflit qui dure pourtant depuis de longues décades, on ne nous dit pas pourquoi il perdure ni que Washington donne à Israël des milliards de dollars chaque année et ses dernières armes et sa technologie de pointe, lui prête de l’argent sans intérêt et lui accorde pratiquement tout ce qu’il demande, même quand c’est contraire aux intérêts des USA.
Un Palestinien qui a survécut aux grenades CS a raconté qu’il avait senti "comme un million d’éclats de verre qui déchiraient ses alvéoles pulmonaires (sacs d’air dans les poumons) et qui déchiraient ses yeux en lambeaux.... Chaque respiration vous arrache les entrailles ; on dirait que des bêtes féroces vous déchirent les poumons. Je préfèrerais ne pas respirer plutôt que de prendre une inspiration affolée, déchirante et brûlante supplémentaire. Mais de toutes façons on n’a pas le choix, on ne peut tout simplement pas respirer."
Kershner a omis ces faits-là et d’autres encore comme par exemple que des armes aussi dangereuses que celle-là devraient être interdites de même que tous les projectives à grande vitesse comme celui qui a été tiré à bout portant sur Bassem Abu Rahmen et d’autres avec l’intention délibérée de les blesser gravement ou de les tuer. Ce sont des armes terrifiantes qui sont utilisées de manière habituelle pour disperser des manifestants non violents, les intimider et/ou leur faire délibérément du mal.
Le 4 janvier Kershner a écrit un article intitulé :" Des officiels de l’armée israélienne contestent le rapport sur la mort de la Palestinienne" dans lequel elle disait :
"... Des officiels de l’armée israélienne, qui veulent garder l’anonymat (c’est toujours un drapeau rouge) pendant que leur enquête (comprenez : combine pour étouffer l’affaire) se poursuit, ont confié à différents journalistes et bloggeurs qu’ils n’avaient jamais entendu dire que le gaz lacrymogène pouvait tuer quelqu’un en plein air et ils envisageaient la possibilité que (Jawaher) avait déjà une maladie qui a causé sa mort soit par elle-même soit sous l’effet conjoint des gaz."
Jawaher était en fait en très bonne santé. Elle était au travail le jour précédent et son frère Samir a dit qu’elle se réjouissait de passer du temps avec sa famille à l’occasion de la Nouvelle Année. De plus, les rapports de l’hôpital ont confirmé "qu’elle n’avait aucun antécédent de maladie chronique." Des examens médicaux récents ont montré aussi que tout était normal.
L’armée israélienne utilise de manière routinière des gaz CS contre les manifestants. le 3 janvier, les journalistes d’Haaretz, Avi issacharoff et Anshel Pfeffer, ont publié un article intitulé : "La mort de manifestants laisse à penser qu’Israël pourrait utiliser des types de gaz plus dangereux," qui disait que l’hôpital de Ramallah qui avait soigné Jawaher indiquait que "sa mort avait été causée par une impossibilité de respirer résultant de l’inhalation de gaz lacrymogènes... Ces dernières années, de nombreuses études ont jeté le doute sur le gaz (CS) ; plusieurs morts ont été attribuées" à l’inhalation de ce gaz.
"Un des principaux facteurs responsable de l’augmentation des dégâts (causés)... est la quantité de particules dans l’air" selon le docteur israélien Daniel Argo "qui participe régulièrement "à des manifestations contre le mur et qui "enseigne aussi aux militants à (soigner) les blessures causées par les techniques de dispersion des foules utilisées par la police ou les soldats."
Argo explique que le gaz CS est connu pour causer des blessures dans les yeux et les poumons ainsi que des maladies de peau. Selon lui :
"Il y a d’autres types de gaz lacrymogène qui ne sont pas aussi dangereux que le CS ; la raison pour laquelle les responsables de la Défense continuent de l’utiliser n’est pas claire. De plus, comme aucune étude n’a été réalisée sur ses effets à long terme, le personnel de sécurité qui l’utilise fréquemment devrait s’inquiéter pour sa propre santé."
Les manifestants disent qu’Israël projette "des barrières de gaz lacrymogène devant et derrière eux "pour les emprisonner. De plus le gaz demeure actif même quand on ne le voit plus. Le fait qu’il soit utilisé au delà du délai d’expiration augmente encore sa nocivité létale. Chaque fois que des gens sont gravement blessés ou tués Israël nie sa responsabilité, accusant les manifestants pacifiques d’être à l’origine de la violence, alors qu’en fait seuls les brutales forces de sécurité de la police ou de l’armée sont à blâmer.
Le droit légal de manifester pacifiquement
Dans l’éditorial de Haaretz du 4 janvier intitulé : "Israël doit permettre aux Palestiniens de manifester en paix" on pouvait lire :
Les gaz lacrymogènes ont tué Jawaher et son frère Bassem et dans un document filmé on voit des soldats israéliens tirant sur son troisième frère Ashraf alors que ce dernier était menotté. "Pourtant les manifestations pacifiques "sont tout à fait légitimes. (Les Palestiniens) ont le droit de manifester contre (l’occupation et) le vol de leurs terres par les colonies géantes" qui parsèment la Cisjordanie et contre le mur illégal de séparation.
Jawaher "est morte pour rien. Elle ne mettait personne en danger. Il n’y a pas besoin de citer les pays dont les régimes tuent les gens qui manifestent contre eux. Israël ne doit pas devenir l’un d’eux."
Cela fait bien sur des dizaines d’années qu’Israël est l’un d’eux ; selon des sources palestiniennes 21 manifestants de Cisjordanie ont été tués depuis 2005, en plus de milliers de morts qu’a causé le règne de terreur long de plusieurs décades d’Israël -une information que ni Kershner ni aucun autre journaliste étasunien (ou français PRdT) ne diffusera.
Ils ne diront pas non plus que le corps médical de l’armée israélienne a publié une étude sur le gaz CS dans le journal médical Refuah et les Archives de Toxicologie basées en Allemagne. Elle arrivait à la conclusion qu’une haute concentration de gaz pouvait causer des sérieuses lésions et provoquer la mort. Mais à Bil’in et dans les autres villages les fores israéliennes tirent sans arrêt de grandes quantités de grenades dans de petits espaces, créant d’épais nuages de gaz. Le vrai motif n’est pas seulement le contrôle des foules.
Une dernière remarque
Le 8 janvier Stop the Wall.org a écrit sous le titre : "Des centaines de personnes défilent en mémoire de Jawaher" un article qui disait :
"Des centaines de Palestiniens et de militants internationaux, des membres d’institutions de femmes palestiniennes et des syndicats, des leaders et des personnalités politiques palestiniens se sont joints à la manifestation de Bil’in en hommage à Jawaher Abu Rahmah" qui est morte le jour de la Nouvelle Année dans l’hôpital de Ramallah pour avoir inhalé du gaz CS.
Ils portaient des étoiles de David jaunes symbolisant celles que les Nazis forçaient les Juifs à porter pour transmettre le message suivant :
"L’occupation nous impose ce qui fut autrefois imposé aux Juifs par les Nazis et se sert de toutes les armes mortelles dont il dispose pour exterminer le peuple palestinien."
Les soldats israéliens les ont attaqués avec ces quantités extraordinaires de gaz CS, de bombes sonores de balles de caoutchouc recouvert de métal et de canons à eau qui envoyaient de l’eau malodorante (eaux usées). de nombreuses blessures furent recensées dont plusieurs douzaines dues à l’inhalation de gaz et à la contamination des eaux d’égout. Plusieurs manifestants furent aussi battus et un ou plusieurs arrêtés.
Les manifestations de Nabi Saleh furent aussi sauvagement attaquées et des gaz furent répandus près des habitations. La maison de Mahpoud Samir Shehada fut remplie de gaz, suffoquant tous ceux qui étaient à l’intérieur. Sa femme s’est évanouie et a été emmenée de toute urgence à l’hôpital de Ramallah.
Les habitants de Al Ma’sara ont manifesté contre le meurtre de Jawaher en dépit de coups de bottes et des coups de crosse de fusil que les soldats israéliens leur donnaient. A Ni’lin les habitants ont commémoré le second anniversaire de la mort d’Arafat et Mohammed Khawaja tués pendant l’opération Plomb Durci au cours de leur manifestation hebdomadaire tout comme Jawaher.
Des soldats les ont attaqués violemment. Le leader du village, Ahad Khawaja, a dit que les attaques avaient été particulièrement brutales dernièrement, les israéliens ayant apparemment décidé d’écraser plus cruellement l’opposition à leur occupation illégale, au mur de séparation et à leurs crimes quotidiens contre l’humanité, une spécialité israélienne dont les principales médias étasuniennes (et Françaises PRdT) ne parlent pas.
(JPG)
* Stephen Lendman habite à Chicago. On peut le contacter à lendmanstephen@sbcglobal.net et sur [sjlendman.blogspot.com]. Il anime des émissions d’avant garde sur the Progressive Radio News Hour sur the Progressive Radio Network.
janvier 2011 - Uruknet - Pour consulter l’original : www.uruknet.info?p=73763
Traduction : D. Muselet
Lien 

La Direction de l’ENS censure Stéphane Hessel à la demande du CRIF !

publié le samedi 15 janvier 2011
Collectif des normalien-ne-s indigné-e-s d’une ENS indigne.

 
Il est extrêmement inquiétant de voir des institutions publiques de renom, telles que l’ENS se soumettre à des pressions visant à étouffer la liberté d’expression.
Le Collectif ENS Palestine devait accueillir une rencontre exceptionnelle avec Stéphane Hessel le mardi 18 janvier en salle Jules Ferry.
Madame Canto-Sperber s’était dite heureuse de la tenue de cette conférence, à laquelle devaient participer Benoist Hurel (secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature), Leila Shahid (Ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union Européenne), Haneen Zoabi (députée au parlement israélien), Michel Warschawski (Israélien, fondateur du Centre d’Information Alternative, AIC), Nurit Peled (mère israélienne d’une victime d’attentat, fondatrice du cercle des familles endeuillées, Prix Sakharov pour la paix du parlement européen), Elisabeth Guigou (députée, ancienne Ministre de la Justice), Daniel Garrigue (député, porte parole de République Solidaire) et Gisèle Halimi (avocate, militante féministe et politique française).
Nous apprenons avec consternation que la Directrice de l’ENS a décidé de revenir sur sa décision et d’annuler cette conférence à laquelle plus de 300 personnes étaient déjà inscrites, avant même que l’information ne soit relayée par les différents organisateurs/trices de cette conférence. Et c’est avec plus de consternation encore que nous lisons l’éditorial du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (http://www.crif.org/?page=articles_...) qu’en l’absence de réaction publique de la part de la Direction, nous devrons considérer comme un compte-rendu fidèle des mécanismes qui ont conduit à cette annulation.
Le CRIF se félicite en effet d’avoir réussi, grâce à ses ami-e-s Valérie Pécresse (ministre de l’enseignement supérieur), Bernard-Henry Lévy et Alain Finkielkraut (normaliens), Claude Cohen-Tanoudji (Professeur de Physique à l’ENS) et Arielle Schwab (Présidente de l’UEJF) à imposer ses vues à la Direction de l’Ecole et à censurer ainsi Stéphane Hessel, normalien, résistant, Ambassadeur de France, et co-rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l’homme.
Il est extrêmement inquiétant de voir des institutions publiques de renom, telles que l’ENS se soumettre à des pressions visant à étouffer la liberté d’expression. Par ailleurs, l’honnêteté intellectuelle et la probité d’élèves de l’Ecole est explicitement mise en cause, en des termes parfaitement scandaleux évoquant le totalitarisme et ainsi les heures les plus sombres de l’Histoire : "Un crime contre l’esprit que de confondre débat et militance politique, comme le font quelques élèves de l’école convertis au terrorisme intellectuel, modèle trotskiste pour les uns, stalinien pour les autres, et de là proposer leur doxa à l’ensemble de l’Université" dit le communiqué du CRIF !
Nous appelons nos camarades normalien-ne-s à protester contre les pressions inacceptables de la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (valerie.pecresse@education.gouv.fr), mais aussi contre cette décision injustifiable de Madame Canto-Sperber, en envoyant des mails d’indignation à la Direction (monique.canto-sperber@ens.fr et veronique.prouvost@ens.fr) qui a cédé à ces pressions indignes.
Par ailleurs, nous invitons nos camarades de l’ENS à participer au rassemblement contre la censure et pour la défense de la liberté d’expression le mardi 18 janvier à 18h30 Place du Panthéon.
Collectif des normalien-ne-s indigné-e-s d’une ENS indigne.
14 janvier 2011

Danger : Le MacCarthysme va de l’avant

publié le samedi 15 janvier 2011
Parti Communiste d’Israël

 
Marche d’urgence du camp démocratique , le 15 janvier à Tel Aviv.
La création de commissions parlementaires d’enquête sur des activités politiques est associée au nom du sénateur Républicain du Wisconsin, Joseph Mac Carthy, qui était en activité aux USA dans les jours les plus sombres de la Guerre Froide. Mac Carthy s’est rendu tristement célèbre pour son initiative, présentée dans un discours en février 1050, de faire une enquête sur les employés du gouvernement pour “collaboration avec l’ennemi”.
Le sénateur Mac Carthy fut placé à la tête de la Sous-Commission d’Enquête. La Commission parlementaire sur les Activités Anti-Américaines travaillait en parallèle. Les deux commissions publièrent une liste des organisations hostiles devant faire l’objet d’une enquête. Parmi celles-ci, il y avait l’Ordre Américain des Avocats –accusé d’anti-américanisme parce qu’il comptait dans ses rangs des avocats noirs.
Puisqu’il est très difficile de mettre des limites aux enquêtes politiques, la commission a étendu ses activités des organisations aux personnes dans les domaines du cinéma et des spectacles. Ainsi des personnes telles que Charlie Chaplin, Berthold Brecht, Léonard Bernstein, Arthur Miller, Orson Welles, Paul Robeson et Pete Seeger, et beaucoup d’autres, furent l’objet d’une enquête ou reçurent l’ordre de témoigner sous serment.
La chasse aux sorcières contre les progressistes s’est emparé du Congrès pendant trois ans, provoquant de grandes souffrances humaines et des dommages sociaux. La société américaine a réussi à se remettre du traumatisme et de son coût social et historique élevé. Nous devons tirer les leçons de cette expérience. Nous ne devons pas emprunter cette route et créer une commission d’enquête.
Le Président de la Knesset, Reuven Rivlin, aussi a exprimé son opposition à une commission parlementaire d’enquête. Le 4 janvier il a déclaré à la Knesset en session plénière :
“Les hommes politiques ne doivent pas interroger les hommes politiques sur leur fidélité et leur capacité à exercer la démocratie. Une commission d’enquête peut examiner des sujets qui ne sont pas liés à la politique, (mais) cela est un tribunal d’hommes politiques sur des hommes politiques, c’est du maximalisme.”
Les instigateurs de cette commission prétendent qu’ils ont pour souci d’enquêter sur les finances des ONG de gauche. Mais pourquoi enquêter, si tous les dons sont déjà en voie de déclaration au registre des Associations ? Quiconque connaît des dons non déclarés doit porter plainte à la police.
Mais cette commission n’est pas en voie de création pour découvrir la vérité et poursuivre les délits, car la Knesset n’est pas un organisme prévu pour agir ainsi. Cette commission a été constituée dans l’intention de combattre des actes qui sont légaux. C’est comme cela que fonctionne le MacCarthysme.
Le MacCarthysme a pour but de détourner les gens engagés dans des actions légales de l’exercice de leurs droits démocratiques. C’est du MacCarthysme , et c’est ce que le Likoud et Israel Beitenu sont en train de proposer : une piqûre mortelle pour la démocratie.
Les instigateurs de la commission accusent les organisations de défense des droits de l’homme de “délégitimer l’Etat d’Israël”. Mais ils sont en fait ceux qui délégitiment Israël. La commission qu’ils ont l’intention de créer à la Knesset va devenir tristement célèbre dans le monde entier, où l’on dira –et cela à juste titre- que de telles choses ne doivent pas être faites.
Les représentants du PCI et du FDPE -(Front Démocratique pour la Paix et l’Egalité)- à la Knesset ont plus d’une fois attiré l’attention sur cette pente glissante qui détourne de la démocratie. Aujourd’hui, avec la constitution de cette commission d’enquête MacCarthyste, nous sommes passés du glissement à la chute libre.
Devant le danger grandissant auquel doit faire face la sphère démocratique en Israël, les organisations, mouvements, partis qui luttent contre le racisme, Le MacCarthysme et le danger de fascisme ont décidé de marcher ensemble dans une marche d’urgence du camp démocratique, samedi 15 janvier, à Tel Aviv. Les Juifs et les Arabes aux convictions diverses marcheront ensemble pour que tous l’entendent : Nous ne serons un peuple libre que dans un Etat démocratique.
Liste des organisations participant au rassemblement de l’Urgence :
Hadash (Front Démocratique pour la paix et l’Egalité) // Parti Communiste d’Israël // ACRI (Association pour les Droits Civils en Israël) // Meretz // Nouveau Fonds Israélien // La Paix Maintenant // Mouvement des Kibboutz // Mouvement Progressiste // Mouvement Vert // Médecins pour les Droits de l’Homme // Initiative de Genève // Ha’Shomer Ha’tzair // Yisrael Hofshit (Israël Libre) // Coalition des Femmes pour la Paix // Comité Public contre la Torture // Yesh Gvul // Shutafut/ Sharakah- Organisations pour une Société de Partage, Démocratique et Egalitaire : Agenda, Fonds Abraham, Institut du Néguev – NISPED, Sikkuy, Kav Mashe, Keshev, Shatil // Gush Shalom // Yesh Din // Almuntada Altakadumi – Cercle Progressiste à Ar’ara // Forum de Coexistence du Neguev // Forum des ONG de Paix // Amnesty International Israël // Banki-Shabiba –Jeune Ligue Communiste // Hagada Hasmalit Centre Culturel Alternatif à Tel Aviv // Tandi – Mouvement Démocratique des Femmes // Cercle des Parents – Forum des Familles //Travailleurs Sociaux pour la Paix et le Bien-être social // Mouvement Arabe pour le Renouveau // Mossawa Centre – Centre d’Avocats pour les Citoyens Arabes d’Israël // Adalah – Centre Légal pour les Droits de la Minorité Arabe en Israël // Yesh din – Volontaires pour les Droits de l’Homme // Machsom Watch // Tarabut-Hithadrut // Rabbins pour les Droits de l’Homme // Ir Amim // Maan – Centre de Cosneil des Travailleurs // Daam – Parti des travailleurs // Syndianna Galilee pour un Commerce Equitable // Enfants d’Israël // Campus Le’Kulanu – Mouvement des Etudiants de Gauche, Université Hébraïque à Jérusalem et Université d’Haïfa // ASSAF – Organisation d’Aide aux Réfugiés et aux Demandeurs d’Asile en Israël // ICAHD –Comité Israélien contre les Démolitions de Maisons // TV Sociale // Combat Socialiste // Jeune Garde du Parti Travailliste // HAMOKED – Centre pour la Défense de la Personne // BINA- Centre pour l’Identité Juive, la Culture Hébraïque et la Justice Sociale // AIC – Centre d’Information Alternative // Notre Héritage- Charte pour la Démocratie. [1]

Le parti israélien “Israel Beitenou” (“Israël notre maison”), parti d’extrême-droite auquel dont le dirigeant est Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, tente de constituer une commission d’enquête parlementaire “afin d’examiner l’activité des organisations israéliennes impliquées dans la collecte d’informations sur des soldats et de vérifier la source de leurs financements”. Cette proposition a été acceptée le 5 janvier par la Knesset, le Parlement israélien. Selon les médias israéliens, les organisations visées sont “B’tselem”, “Machsom Watch” et “Breaking the Silence” qui dénoncent les exactions commises par les militaires israéliens envers les Palestiniens.
Le 9 janvier un groupe d’intellectuels et d’artistes israéliens connus ont envoyé une lettre à tous les députés de la Knesset. “Quand des officiels élus, même conduits par le premier ministre, cherchent à enquêter sur les citoyens, la démocratie prend fin” ont-ils déclaré Le 11 janvier, 16 ONG israéliennes de défense des Droits de l’Homme ont réagi par un communiqué qui se terminent par les mots suivants : “Dans une démocratie, la protection des droits de l’Homme ne dépend pas du despotisme d’une majorité parlementaire passagère. Les droits de l’Homme nous protègent tous. Les piétiner nous met tous en danger. La manifestation du 15 janvier est organisée par une large coalition d’organisations progressistes, anticolonialistes, pacifistes. Des appels ont été lancé disant “Manifestez !” (parce que c’est encore possible). [2].
[1] traduction Y. Jardin AFPS-Cornouaille
[2] Y. Jardin. Sources : www.aloufok.net, Haaretz, Plateforme des ONG françaises pour la Palestine)

À Gaza, on importe même le poisson d’Israël

Les Israéliens autorisent le transfert de certains produits dans la bande de Gaza. Mais leur stricte sélection et les restrictions imposées à une activité essentielle comme la pêche sont un frein à tout projet de développement économique.
« Ceux-là viennent d’Israël. Les sardines au fond, on les a pêchées cette nuit. Il y en a aussi qui sont ramenés d’Égypte. » Devant son échoppe du marché aux poissons, ce commerçant gazaoui désigne chaque espèce par sa provenance  : quelques pièces de sar, de rouget, alignées au sol dans de la glace. Trois ans après le début du blocus imposé par Israël, cette bande de terre qui longe la mer réussit le tour de force d’être devenue un importateur net de poissons. Une partie passe par les tunnels depuis l’Égypte, mais la majorité est importée… d’Israël  ! Au port, à quelques dizaines de mètres en contrebas de la criée, la plupart des barques sont là. Ahmed Elass est assis avec sa famille à l’ombre d’un auvent de fortune, à côté de ses filets. « Cette nuit, ils ont tiré vers 4 heures, explique le pêcheur. Ils disent qu’on a le droit d’aller jusqu’à 3 milles, mais en réalité, dès qu’on dépasse 2 milles, ils font des problèmes. » Au fil des ans, la surface autorisée aux pêcheurs de Gaza s’est réduite comme peau de chagrin. De 20 milles nautiques lors des accords d’Oslo, la limite est descendue à 10 milles au moment de la seconde Intifada, avant de tomber à 3 milles (5 kilomètres) aujourd’hui.
Une relation inhumaine autant que cynique.
À cette distance, les filets ne ramènent que de petits poissons, principalement des sardines, et de moins en moins, car après toutes ces années de restriction, les eaux côtières sont surexploitées. Selon la FAO, la pêche a diminué de 47 % entre 2008 et 2009. « On ne ramène plus que 300 à 400 kg par jour. À 4 shekels le kilo, il faut encore enlever le prix de l’essence, des filets », soupire Ahmed qui partage le maigre butin restant avec ses deux frères. Comme lui, les 3 500 pêcheurs de Gaza ont aujourd’hui le plus grand mal à continuer à travailler et, alors que la mer devrait tirer l’économie du territoire, ce sont les importations israéliennes de poissons qui explosent. Quatre tonnes en novembre 2008, 32 tonnes en octobre 2009, selon le Palestinian Trade Center.
Car tout n’est pas bloqué aux entrées de la bande de Gaza. Certaines marchandises sont autorisées, dont la sélection témoigne d’un siège qui n’est pas seulement inhumain par la pénurie qu’il impose, mais aussi souvent cynique. Dans le rapport qu’elle vient de publier, l’organisation israélienne des droits de l’homme, Gisha, qui lutte pour la liberté de mouvement, a passé au crible trois années de blocus. Le premier aspect de l’étude est connu  : Israël ne laisse entrer à Gaza que 97 produits, contre plus de 4 000 avant 2007, et quatre fois moins de chargements de camions de marchandises (2 300 par mois, contre 10 400). Le deuxième aspect l’est moins  : on apprend ainsi qu’Israël accepte, par exemple, de faire entrer de petites quantités de margarine, mais pas de gros blocs qui pourraient servir à une activité industrielle. De la même façon, explique Gisha, Israël interdit « le transfert de caoutchouc, de colle et de Nylon utilisés pour la fabrication de couches à Gaza, mais autorise celui de couches produites en Israël ». Une sélection qui a le double avantage, pour les dirigeants israéliens, d’empêcher tout développement économique à Gaza et d’écouler certains stocks de produits israéliens. À Gaza, les responsables de l’usine d’eau minérale Arjan en savent quelque chose. L’équipe est fière de vous faire visiter les locaux  : le petit laboratoire d’analyses de la qualité, les appareils de désalinisation, la chaîne de mise en bouteilles…
Produire de l’eau minérale... un vrai besoin
« L’eau minérale, ça peut paraître une drôle d’idée, mais on manque d’eau potable, et celle qui est filtrée n’est pas non plus bonne pour la santé », explique Bassem Aboudraz. Ce scientifique d’une quarantaine d’années fait partie de l’équipe qui a planché sur le projet à partir d’août 2009, développant des trésors d’ingéniosité pour rendre possible une telle infrastructure malgré le blocus. La majorité du matériel a été ramenée d’Égypte, l’argent réuni grâce à des investisseurs de Gaza et de l’extérieur, et des publicités ont même été publiées dans le journal. Gaza n’avait pas vu une telle usine se monter depuis des années. Et puis  ? « Et puis, en février, moins de deux semaines après l’ouverture, Israël a fait rentrer des millions de bouteilles d’eau minérale moins chère que nous, alors qu’on n’avait pas vu une seule bouteille depuis quatre ans », explique le directeur de l’usine, blasé. L’information est facilement vérifiable. Sur son site Internet, le Cogat – le bureau israélien qui applique la politique d’entrée et de sortie dans les territoires palestiniens – tient à jour la liste des marchandises autorisées et leur date d’entrée. « Eau minérale  : février 2010. »
Dans l’usine Arjan, des milliers de bouteilles sont stockées depuis des mois, impossibles à écouler, et la chaîne d’eau minérale est arrêtée. L’usine qui emploie une vingtaine de personnes continue à fonctionner en fabriquant des jus de fruits. « C’est clair que les Israéliens ont fait ça pour casser l’industrie », souligne le directeur, Attqia Esleem. « Si on pouvait exporter, on pourrait employer 2 000 ou 3 000 personnes. On a des idées ici, mais on a besoin d’un soutien extérieur pour les réaliser », ajoute-t-il. Un soutien politique, financier, technologique des gouvernements, des entreprises et même des universités, pour tenter de fissurer ce blocus. D’ailleurs, si la France demandait à ce qu’Arjan puisse être exportée, l’usine est prête à lui envoyer un camion d’eau gratuitement.

Gaza ; La fermeture du point de passage de Karni ne fera que « renforcer le siège »

publié le samedi 15 janvier 2011
Ma’an news

 
Après avoir réfuté les rapports annonçant la fermeture de Karni à la fin janvier, des responsables de la sécurité israélienne ont déclaré au Jerusalem Post que les militaires ont bien l’intention de fermer ce terminal.
Jeudi (13 janvier) quand des responsables de Gaza ont appris l’annonce de cette fermeture, le Lieutenant Nili Aharon, porte-parole israélienne de l’Administration de Coordination et de Liaison pour la bande de Gaza, a déclaré à Ma’an qu’elle n’était pas au courant de changements prévus dans l’organisation des points de passage. Une notification en bonne et due forme serait donnée si un changement de cet ordre devait se produire, a-t-elle dit.
La fermeture du point où passe la plus grande partie des biens, qui ouvre 2 fois par semaine -ou moins- pour laisser entrer du granulat pour la construction, du blé, du riz et de la nourriture animale, déplacerait vers Kerem Shalom, le point situé le plus au sud, toute la charge des produits qui entrent à Gaza.
Même si le point de passage de Karni ouvre deux fois par semaine, des responsables du Bureau des Nations unies pour la Coordination des Affaires humanitaires ont mis en garde contre une pénurie de blé, puisque l’usage des tapis roulants utilisés pour le blé a été ramené à un par semaine au lieu de deux. Le deuxième étant réservé à l’entrée du granulat, dans le cadre de l’allègement prévu en juin du blocus israélien de Gaza.
En décembre 2009, quand les responsables israéliens ont fermé le terminal carburant de Nahal Oz et déplacé les infrastructures pour le carburant à Kerem Shalom, le nouvel arrangement a réduit la capacité de faire entrer du carburant, causant des pénuries au début. Alors que le blé manque déjà à Gaza, les habitants s’inquiètent de l’effet qu’aura cette fermeture.
"Kerem Shalom est un goulot d’étranglement par lequel nous sommes forcés de faire passer l’assistance à plus d’un million de personnes," a déclaré à Ma’an Chris Gunness, porte-parole de l’ UNRWA à Jérusalem. "L’accord de 2005 sur les points de passage doit être mis en oeuvre," a-t-il poursuivi, "et il faut établir un calendrier cohérent et prévisible pour l’entrée et la sortie de produits par Karni."
Sans un protocole approprié pour les points de passage, il serait impossible, selon Gunness, de faire entrer les produits qui sont nécessaires à un redressement complet de Gaza.
D’après des hommes d’affaires, des économistes et des représentants du secteur privé que nous avons interrogés pour ce reportage, la fermeture de Karni ne ferait que renforcer le siège, restreindre davantage encore l’entrée de marchandises à Gaza et -c’est une quasi certitude- empêcher le développement d’un véritable marché à l’exportation.
En décembre, des responsables israéliens déclaraient que la nouvelle année verrait un nouvel assouplissement du blocus et que certains produits seraient autorisés à l’exportation, dont les meubles et d’autres biens. Mais aucun changement dans les permissions d’exporter n’est intervenu et les seuls biens qui quittent Gaza entrent dans le programme mis en place par le gouvernement hollandais pour aider les fermiers de Gaza. Depuis deux ans, des fraises et des oeillets provenant d’une dizaine de fermes sont exportées vers l’Europe.
Des industriels ont dit à Ma’an que les infrastructures de Kerem Shalom étaient déjà insuffisantes pour permettre l’entrée des produits nécessaires. Le point de passage, construit à l’origine pour l’entrée de produits humanitaires, devra prendre en charge toutes les importations pour le 1. 5 million d’ habitants de Gaza.
De plus, selon un industriel, s’il arrivait que les exportations soient autorisées, les entreprises devraient transporter les produits des zones industrielles du nord jusqu’à l’autre bout de l’enclave côtière, puis les ramener directement vers le nord afin de les expédier vers la Cisjordanie ou vers les marchés étrangers.  
Le coordinateur du Comité pour les points de passage à Gaza a affirmé à Ma’an que les infrastructures à Kerem Shalom étaient si limitées que l’encombrement au terminal déborderait vers la ville voisine de Rafah et poserait des problèmes de circulation sur la route Salah Ad-Din qui relie le sud au nord.
"La qualité de la route ne permet pas qu’il y ait beaucoup de circulation," a-t-il dit.
En juin, des protestations internationales imposèrent à Israël d’alléger le siège de Gaza, avec une augmentation immédiate de la variété des produits autorisés à entrer à Gaza.
La décision d’autoriser le ketchup et les lacets de chaussure – des produits précédemment interdits – fit l’objet de critiques et il y eut des appels à laisser entrer des produits industriels et des fournitures pour les usines afin qu’elles puissent rouvrir et que le marché se développe.
L’entrée de certaines fournitures fut autorisée mais pour les observateurs ce n’est pas suffisant pour relancer l’industrie manufacturière. [1]
Les protestations qui exigeaient la levée du blocus survinrent après l’assassinat de 9 militants à bord d’un navire turc qui allait apporter des marchandises à Gaza, dans un effort pour briser le blocus.

Changement de paradigme

publié le vendredi 14 janvier 2011
Daoud Kuttab

 
Les Palestiniens attachent une grande importance au fait que toute une série d’Etats sud-américains viennent de reconnaître une Palestine indépendante dans les frontière de 67. Bien qu’Israël minimise le phénomène, les Palestiniens y voient un élément du changement général dans l’attitude de nombreux membres importants de la communauté internationale envers le conflit israélo-palestinien.
Bien que l’Amérique latine soit éloignée et que ses pays n’aient pas autant d’influence dans notre région que, disons, l’Union européenne, la Chine, la Russie ou les Etats-Unis, leur reconnaissance est importante pour d’autres raisons. Sous l’influence des Etats-Unis et de ses orientations en politique étrangère, la plupart d’entre eux soutenaient précédemment Israël. Certains Palestiniens se souviennent même que le Brésil, l’un des pays qui viennent de reconnaître la Palestine aujourd’hui, présidait la session des Nations unies au cours de laquelle celle-ci reconnut l’existence d’Israël.
Ces changements sont importants, non seulement en eux-mêmes et par eux-mêmes, mais parce que ce sont des indicateurs d’une intensification du soutien international à un Etat palestinien indépendant et, plus important encore, de la volonté croissante de la communauté internationale de jouer un rôle plus direct pour mettre fin à l’occupation et créer l’Etat palestinien. Parmi d’autres indicateurs, la tendance, du même ordre, de monter le niveau des représentations diplomatiques palestiniennes en Grèce, en France et en Norvège. Tout aussi important, les positions exprimées par le Conseil des Ministres européens en décembre et la dernière déclaration du Quartette en mars marquaient une avancée significative vers un soutien actif à l’arrêt de l’occupation israélienne et à permettre les conditions de créer l’Etat palestinien.
Et bien que ce ne soit pas des développements qui auront nécessairement des conséquences directes ou immédiates sur la réalité du terrain, les Palestiniens les perçoivent comme un aspect de l’attitude internationale, déterminée à contribuer à la fin du conflit d’une manière ou d’une autre.
Trois facteurs principaux sont à l’oeuvre dans ces développements. S’ils continuent selon la tendance actuelle, ces facteurs peuvent faire avancer encore les positions de la communauté internationale.
D’abord, le plus important, c’est la succès continu de l’Autorité palestinienne qui a démontré que les Palestiniens peuvent se gouverner eux-mêmes, comme les autres peuples indépendants. L’Autorité palestinienne s’est montrée capable de construire les institutions étatiques, d’imposer la loi et l’ordre, de se réformer, de remplir ses obligations internationales et d’améliorer les services sociaux élémentaires, et même d’améliorer l’économie malgré toutes les interférences et les dégâts dus à l’occupation.
Le deuxième facteur ce sont les violations continues par Israël de la légalité internationale, de ses obligations par rapport au processus de paix et ses termes de référence, particulièrement la Feuille de route. La poursuite de l’extension des colonies est bien la politique israélienne la plus dangereuse, qui convainc des membres toujours plus nombreux de la communauté internationale qu’il n’est ni juste ni logique de laisser aux caprices de l’occupant la charge de mettre fin à l’occupation, comme on le voit dans les négociations bilatérales.
Le dernier facteur qui joue un rôle dans ces réponses internationales, c’est le rejet constant de l’occupation par les Palestiniens et la résistance légale à l’expansion des colonies, par tous les moyens légaux possibles, que ce soit la résistance populaire ou le droit international et les organisations mondiales.
Les Palestiniens—qui sont toujours prêts à des négociations bilatérales – pensent que, si les Etats-Unis n’arrivent toujours pas à contraindre Israël à se plier à ses obligations ou à montrer du sérieux dans les négociations, alors un changement de paradigme sera peut-être nécessaire. En passant de l’approche bilatérale mise en avant comme la seule manière de résoudre le conflit à une approche multilatérale qui permette à la communauté internationale de prendre directement ses responsabilités dans la fin de l’occupation, alors peut-être les Palestiniens obtiendront-ils la liberté dont jouissent la plupart des peuples aujourd’hui dans le monde.
publié par Bitterlemons
traduction : C. Léostic, Afps

Israël facilite l'accès d'un site juif dans un quartier arabe de Jérusalem-Est

Les autorités israéliennes ont facilité l'accès à un lieu de pèlerinage juif, vestige du Mur des lamentations au cœur du quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem, au risque de modifier le très sensible statu quo entre les différentes religions dans la Ville sainte. Un échafaudage posé sous une voûte et censé soutenir des maisons palestiniennes mitoyennes, qui gênait le passage, a été retiré il y a quelques jours, a constaté l'AFP. Un nouveau signal portant l'inscription « Petit kotel (mur) » a été apposé sur ce pan de muraille long d'une vingtaine de mètres. Le chef du waqf, l'Office des biens musulmans (sous contrôle de la Jordanie), cheikh Azzam Khatib, a dénoncé « le comportement des autorités israéliennes » à proximité de la mosquée d'al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam. Il a fait part de ses inquiétudes dans une lettre adressée aux autorités jordaniennes.

L'armée israélienne cherche à récupérer des armes qu'elle a données aux colons

L'armée israélienne a indiqué hier qu'elle allait « bientôt » s'efforcer de récupérer des milliers d'armes qu'elle a distribuées à des colons juifs en Cisjordanie occupée afin d'en prévenir le vol et le trafic. Selon le quotidien Yediot Aharonot, qui a révélé l'information, ce geste vise aussi à éviter que les armes ne soient utilisées contre des civils palestiniens. Cette consigne ne concerne pas l'armement, notamment des mitrailleuses et des mortiers, dont disposent les unités de défense territoriales des implantations, composées de colons.
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L'UE pourrait interrompre son aide aux Palestiniens

Les pays d'Europe pourraient envisager d'interrompre leur aide aux Palestiniens des territoires occupés si les négociations de paix, en suspens, ne reprenaient pas, a dit le chef de la diplomatie norvégienne, Jonas Gahre Store, cité hier par la presse israélienne. L'Union européenne alloue en moyenne 300 millions d'euros par an, depuis 17 ans, aux projets palestiniens, ce qui contribue à maintenir à flot l'économie locale et à apaiser les tensions sociales. Le ministre norvégien, cité par le Jerusalem Post, précise que ces fonds étaient destinés à aider les Palestiniens à jeter les bases d'un futur État dans les territoires occupés. M. Store a par ailleurs laissé entendre que les Palestiniens pourraient bénéficier d'un courant de soutien suffisant pour proclamer unilatéralement l'avènement de leur État en Cisjordanie.

Le régime israélien veut construire un musée à al-Qods occupée

14 Janvier 2011 12:32 
IRIB- A en croire le quotidien israélien, «Haaretz», la mairie d’al-Qods et le ministère du Tourisme du régime israélien projettent de construire un musée, dans un parc, appelé, la ville de David, à al-Qods occupée. Les sources palestiniennes ont protesté contre ce projet qu’elles qualifient de nouveau complot israélien, pour judaïser la ville. Le régime israélien mène de nouveaux efforts, pour judaïser la ville de Qods et d’autres régions palestiniennes, pour, entre autres, effacer leur identité islamique.
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La Guyane reconnaît l'Etat indépendant palestinien

14 Janvier 2011 20:41 
IRINN- La Guyane s'est joint aux autres pays d'Amérique du Sud, pour reconnaître l'Etat indépendant palestinien.
Dans un communiqué, publié, jeudi, le ministère des Affaires étrangères a précisé que la Guyane reconnaît l'Etat indépendant palestinien, dans les frontières de 1967, et qu'elle en espère la reconnaissance par d'autres pays. Elle a, aussi, souhaité contribuer à une résolution du conflit israélo-palestinien, ainsi qu'à la création d'une paix durable et à la stabilité dans la région. Le communiqué indique que la décision a été prise, dans le cadre de la solidarité avec le peuple palestinien et de la reconnaissance des demandes et revendications légitimes de cette nation. Avant la Guyane, le Brésil, l'Argentine, la Bolivie, l'Uruguay, l'Equateur et le Chili ont reconnu l'Etat palestinien, ce qui a provoqué la colère d'Israël.
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Un hôtel construit sur le cimetière islamique de Kachla, à Yafa

14 Janvier 2011 21:02 
IRIB- Un grand hôtel sera construit sur le cimetière islamique de Kachla, à Yafa, dans les territoires occupés, en 1948. Des dizaines de tombeaux du cimetière Mamloukien qui a été confisqué, ont été détruits, conformément à la loi raciste d'Israël sur les propriétés des absents.
Le responsable du dossier des lieux saints, à l'Organisation d'Al-Aqsa pour le patrimoine et les legs pieux, Abdel-Majed Aghbareih, a dit que les autorités israéliennes se sont appropriées les lieux saints islamiques, pour construire un hôtel sur le cimetière d'Abdel-Nabi, à Yafa, et plusieurs autres, à Haïfa, et dans la ville occupée d'Al-Qods. Il a, aussi, fait part de la confiscation du cimetière du village de Cheikh Mounes où elle a construit l'Université de Tel-Aviv et des bâtiments coloniaux.
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Le rapporteur spécial de l’ONU dénonce le régime sioniste

15 Janvier 2011 09:26 
IRIB- Le rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’Homme a, fermement, condamné le régime sioniste, pour les politiques coercitives qu’il mène, dans les territoires occupés.
"La démolition d’un ancien hôtel, à Qods-Est, à effet de construire de nouvelles colonies, est condamnable, et Israël devra, immédiatement, mettre un terme à ce genre de démarches.", a affirmé, vendredi, Richard Falk. "Il est grand temps que la communauté internationale assume toutes ses responsabilités, pour protéger un peuple vulnérable.", poursuit M. Falk, en allusion aux Palestiniens. Les autorités sionistes de la ville de Qods ont détruit, le 9 janvier 2011, une partie du bâtiment d’un ancien hôtel, sous prétexte de vouloir y ériger une colonie de peuplement et d’établir, dixit, «un équilibre démographique entre les Juifs et les Musulmans de la ville».
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Mise en garde, quant à la situation critique dans les prisons israéliennes

15 Janvier 2011 09:34 
IRIB- L'Union des Comités de défense des prisonniers palestiniens a mis en garde, dans un communiqué, quant aux conditions carcérales des plus déplorables des geôles du régime sioniste.
Le communiqué ajoute que les prisonniers palestiniens, dont le secrétaire général du FPLP, se trouvent dans les cellules isolées, privés des conditions sanitaires les plus élémentaires. Ces comités, en évoquant les articles de la Convention de Genève concernant la nécessité du respect des droits des prisonniers, ont demandé que la détention des prisonniers, dans des cellules isolées, cesse. Pour l’heure, 7.000 prisonniers palestiniens croupissent dans les geôles israéliennes.
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Haniyeh contacte Soulayman et examine les derniers développements

[ 14/01/2011 - 12:15 ]
Gaza – CPI
Le Premier ministre palestinien, Ismail Haniyeh, a passé jeudi un appel téléphonique au major-général Omar Soulayman, chef des services secrets en Egypte, et a discuté avec lui des dernières évolutions et développements en Palestine.
Haniyeh a également rencontré hier après-midi le ministre de l’Intérieur et les chefs de l’appareil sécuritaire en présence de plusieurs ministres et conseillers qui ont tous salué la fermeté du peuple palestinien et son héroïsme, en particulier pour la 2e commémoration de l’agression sioniste contre Gaza.
Ils ont discuté des dernières évolutions politiques et civiles dont la lettre envoyée par les frères en Egypte sur les intentions agressives de l’occupation sioniste, en louant les efforts entrepris par le ministère pour le maintien de l’ordre à Gaza à différents niveaux.
Le Premier ministre a donné des instructions claires aux chefs des services de sécurité pour préserver le consensus national entre les différentes factions concernant la situation sur le terrain dans la Bande et sa protection, ainsi que ce qui a été réaffirmé lors de la réunion des factions palestiniennes jeudi soir. Le Premier ministre a en effet salué la conscience nationale qui motive toutes les composantes politiques du peuple palestinien afin de préserver ses capacités et de ne pas donner à l’occupation l’occasion d’avoir le monopole sur la bande de Gaza dans un calendrier de son choix allant au-delà de sa crise politique et interne au détriment du sang palestinien.
Haniyeh a réfuté les arguments avancés par l’occupation comme prétextes pour l’escalade des agressions contre Gaza, et a demandé à la communauté internationale de mettre un terme aux crimes de l’occupation contre le peuple palestinien et de lever le blocus de Gaza.

L’occupation tente de changer l’Hospice des Kurdes à al-Aqsa en un « petit mur des Lamentations »

[ 14/01/2011 - 13:58 ]
Al-Qods occupée – CPI
La Fondation d’al-Aqsa pour les Legs pieux et le patrimoine a mis en garde contre la tentative de l’occupation sioniste de resserrer son contrôle sur l’Hospice des Kurdes (Ribat al-Kurd) qui se trouve à gauche de la Porte de fer (Bab al-Hadid), l’une des portes de la mosquée d’al-Aqsa. « L’Hospice des Kurdes fait partie intégrante de la mosquée sacrée d’al-Aqsa, et une partie du mur ouest », a précisé la Fondation. 
Elle a affirmé dans un communiqué hier, jeudi 13 janvier : « L’occupation planifie avec des actions menées au cours de cette semaine, à augmenter la zone qu’elle contrôle comprenant « l’Hospice des Kurdes », dans le but d’accroître le nombre de visiteurs juifs sur le site et de le convertir totalement en ce qu’ils appellent à tort, « le petit Mur des Lamentations ».
La Fondation a rappelé que l’occupation a la main mise depuis des décennies sur l’Hospices des Kurdes, après en avoir transformé une partie en un sanctuaire juif appelé « le petit Mur des Lamentations. Elle a également mené des travaux de creusement sous le site qui ont provoqué des glissements de terrain et des fissures dans les maisons palestiniennes voisines connues sous le nom de « Cour d’al-Shihabi » qui fait partie de l’Hospice des Kurdes. L’occupation a ensuite monté une structure de soutènement en fer qu’elle a démontée en début de semaine.
La Fondation a affirmé que l’occupation planifie des mesures de judaïsation sous le nom de « réparation et restauration », afin de permettre l’augmentation du nombre des visiteurs juifs à l’Hospice des Kurdes, et pour effectuer leurs rites talmudiques. Ce projet a pour but de contrôler totalement l’Hospice des Kurdes et surtout la Cour d’al-Shihabi et de tout transformer en un petit mur des lamentations.
Elle a également mis en garde contre le danger des mesures israéliennes contre la sainte mosquée al-Aqsa, et souligné que « l’Hospice des Kurdes est un site purement islamique et fait partie du bâtiment de la mosquée sacrée d’al-Aqsa, et que les mesures de l’occupation servent à judaïser la totalité du site », selon ses propos.