jeudi 29 avril 2010

Des Palestiniens ont bloqué les bulldozers Israéliens à AlWalaja et Beit Jala VIDEO A VOIR

Ecrit par Comité de Lutte Populaire 
publié le mercredi 28 avril 2010.

26/04/2010


Quelques 200 manifestants ont réussi à stopper la construction du Mur dans le village d’alWalaja pendant plus de trois heures ce matin.
Deux manifestants - un Palestinien et un Israélien - ont été arrêtés. Les Israéliens ont disloqué son épaule durant l’arrestation violente, mais on lui nie l’accès un à un traitement médical au commissariat.
Plus de 200 manifestants - activistes Palestiniens, Israéliens et internationaux - ont réussi à bloquer les bulldozers construisant le Mur d’Israël de déraciner un bosquet d’oliviers pendant plus de trois heures ce matin dans le village de Cisjordanie alMalaja, au sud de Jérusalem. La construction du Mur sur les terres de aMalaja a repris jeudi dernier. Une fois complet, si complet, il entourera alMalaja de tous les côtés - effectivement isolant le village du reste du monde.
Après à peu près trois heures, les forces militaires et de la police des frontières ont réussi à repousser les manifestants, en arrêtant deux - un Palestinien et un israélien. Durant l’arrestation violente, l’épaule du manifestant Israélien Kobi Snitz a été disloquée par des officiers de la police des frontières. Il est actuellement détenu au commissariat Moria de Jérusalem, où on lui nie l’accès à des soins médicaux.


Source : Comité de Lutte Populaire, 25 avril 2010
Traduction : Monique Poupon
Ecrit par Comité de Lutte Populaire 


Pourquoi Nicolas Sarkozy est « déçu » par Benjamin Netanyahou ?


Brouille entre amis. Le chef de l’Etat ne cache plus son agacement face à son "ami" Benjamin Netanyahou. « Je suis déçu par lui. Avec toute l’amitié, la sympathie et nos engagements envers Israël, nous ne pouvons pas accepter qu’il traîne les pieds. Je ne comprends pas où va Netanyahou, ni ce qu’il veut », a affirmé Sarko, en recevant il y a deux semaines Shimon Peres, le président de l’Etat hébreu, selon des propos rapportés hier par le quotidien israélien Haaretz.
Depuis des mois en fait, Nicolas Sarkozy est « agacé » par l’intransigeance de « Bibi » face aux Palestiniens, encore illustrée ces dernières semaines par le refus du Premier ministre de geler la colonisation israélienne à Jérusalem-est, comme le lui demandent les Etats-Unis.
Si Sarko est « déçu », c’est parce qu’il a le sentiment d’avoir fait de nombreux gestes en faveur d’Israël, depuis deux ans qu’il imprime sa marque sur la diplomatie française. Il a pris des risques, et estime n’être pas payé en retour. Quels sont ces gestes ?
- Peu avant la fin de la présidence française de l’Union européenne en décembre 2008, Paris a rehaussé le partenariat politique entre l’UE et Israël, sans obtenir de véritables contreparties de l’Etat hébreu. « Cela nous a valu des critiques de certains pays européens », reconnaît un diplomate. « Les pays arabes nous l’ont également reproché, ajoute-t-il, mais à chaque fois, Bernard Kouchner répondait que c’était une décision du président de la République ».
- Deuxième source d’irritation de Nicolas Sarkozy : trois semaines avant le déclenchement de la guerre contre Gaza en janvier 2009, il reçoit la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni. A aucun moment, elle ne l’informe des projets d’Ehoud Olmert, alors Premier ministre, de s'engager dans une offensive militaire contre le Hamas, dont l’une des conséquences sera l’arrêt brutal de l’Union pour la Méditerranée, projet lancé par Nicolas Sarkozy, six mois plus tôt. « Le président a été furieux de ne pas avoir été averti », reconnaît-on au Quai d’Orsay. D’autant plus que Nicolas Sarkozy s’était personnellement investi pendant la crise, se rendant à deux reprises en Egypte pour explorer avec Hosni Moubarak les moyens de sortir du conflit meurtrier. Un « paquet » franco-égyptien sera proposé aux Israéliens et au Hamas. Mais une fois encore, ces idées resteront lettre mortes, Israël refusant de déverrouiller son blocus de la bande de Gaza.
On pourrait citer plusieurs autres gestes d’amitié français envers Israël. Par exemple, celui de faire de l’Etat hébreu l’invité d’honneur du salon du livre en 2008. Abondamment relayé par la chaine de télévision al-Jazeera « l’épisode nous a été très dommageable dans le monde arabe », reconnaît le diplomate.
Les Français ont également cherché à « vendre » à Israël l’idée d’une libération de Marwan Barghouti, charismatique leader du Fatah, et ce afin de redorer le blason d’une direction palestinienne, discréditée auprès de sa population. Mais à chaque fois, Israël répond « que ce n’est pas le moment ».
La nomination de Valérie Hoffenberg comme représentante spéciale du président pour les volets commerciaux et culturels du processus de paix est un autre de ces gestes. Elle occupait auparavant le poste de responsable de l’American Jewish comitee en France. Tout comme le récent profil bas adopté par Paris dans l’assassinat d’un cadre militaire du Hamas à Dubaï par le Mossad, qui n’a pourtant pas hésité à utiliser plusieurs faux passeports français. Sans compter - et à contrario - les obstacles posés par l’Etat hébreu pour faire entrer à Gaza des matériaux de construction d’un nouveau centre culturel français.
Bref, après tous ces gestes consentis à l’Etat hébreu, le président a de quoi se sentir un peu « frustré » par l’entêtement de Benjamin Netanyahou. Sans doute ne s’agit-il pas d’ailleurs d'une démarche isolée de sa part, après l’irritation déjà manifestée, ces dernières semaines, par Barack Obama envers son allié israélien.

Un peuple uni dans la résistance

Palestine - 28-04-2010
Par Baladi 
Que ce soit à Silwan, dans al-Quds, contre les colons et les forces sionistes (à remarquer le membre de Neturei Karta qui participe à la lutte) en Cisjordanie, contre le mur de l'annexion construit par les sionistes, à Gaza, contre le blocus imposé par les sionistes au Naqab, au sud de la Palestine occupée en 48, contre les destructions des maisons menées par les sionistes, en Galilée, au nord de la Palestine occupée en 48, pour soutenir les prisonniers détenus dans les prisons sionistes,


Le peuple palestinien est uni autour de la résistance. Les négociations menées par l'Autorité sont vaines.  Notre peuple proclame sa décision tous les jours : libérer son pays par la lutte multiforme.

Les Palestiniens de Silwan dans al-Quds protestent contre la manifestation des colons autorisée par les autorités sionistes. Ces colons réclament la destruction des maisons des Palestiniens et leur expulsion.

Les jeunes Palestiniens, inlassables et courageux, les attendaient.
10 d'entre eux ont été blessés et 5 arrêtés. Il semblerait que Hatem Abdel-Qader, responsable du Fateh dans la ville d'al-Quds, soit parmi les Palestiniens arrêtés (an-Nahar, journal électronique, Palestine) 
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13769&type=temoignage&lesujet=R%E9sistances 

Forte baisse de nouveaux venants juifs en "Israël"

28/04/2010  
L'entité sioniste passe par une véritable crise interne, liée cette fois à la baisse remarquable du nombre de nouveaux venants israéliens par rapport aux années précédentes.
Selon le quotidien israélien Jerusalem Post, le ministère de l'Intégration a noté dans un rapport que 9264 personnes sont venues en "Israël" en 2008, 10922 en 2009. Mais il est prévu que 3000 personnes seulement arriveraient cette année. Depuis le début de l'an 2010, seuls 946 Israéliens sont venus de l'étranger pour s'installer en Palestine occupée.   
Pour le ministère en question, cette diminution est due à la suspension du programme d'aide aux émigrés baptisé "le retour à la patrie au 60ème anniversaire d'Israël", qui a fourni des aides généreuses dont des acquittements de taxes et une assistance spéciale pour retrouver des emplois.  
Le Jerusalem Post a indiqué que la ministre de l'Intégration Sofa Landwer a appelé le gouvernement à financer un nouveau paquet d'aides.  
S'adressant aux ministres réunis dimanche dernier, Landwer a déclaré: "Nous sommes face à un croisement de chemins en ce qui concerne le retour des émigrés israéliens, il faut agir avant que ça ne soit trop tard".
Réagissant aux résultats fournis par le ministère de l'Intégration, le premier ministre Benjamin Netenyahu a ordonné la formation d'un comité conjoint avec la participation de responsables de son bureau pour développer le nouveau programme d'aides en trente jours et présenter le plan au gouvernement pour le financer. 

« Israël » est l’endroit le plus dangereux pour les Juifs

28/04/2010  
C’est le quotidien israélien Yediot Aharonot qui s’en est rendu compte, en analysant la conjoncture actuelle au Proche Orient.
Le nombre de juifs tués depuis la création de l’entité sioniste penche en faveur de ce constat: plus de 22.000 recensés dans un décompte officiel , rendu public récemment, en un peu plus de soixante années, durant plus de six guerres essentielles, sans oublier les petites guerres déclenchées principalement contre les Libanais et les Palestiniens. Sachant que celle qui a couté le plus cher en vies humaines israéliennes, la guerre de juillet 2006, (140 dont la plupart des militaires), a pour la première fois dans l’histoire des guerres, bouleversé la donne, en frappant au cœur des colonies israéliennes.  Auparavant, seules les régions libanaises, palestiniennes, syriennes ou égyptiennes en bavaient. Signe que c’est mauvais signe.
Dès lors, le journal israélien précité ne peut que se rendre à l’évidence : «  Israël est le seul endroit au monde où les juifs sont tués méthodiquement durant des attaques terroristes pour leur adhésion au projet sioniste ». En dépit d’une armée qui est la plus puissante de la région, les Israéliens vivent au fil des années "une  hantise existentielle croissante". Alors qu’ailleurs dans le monde, constate le quotidien, «  les juifs vivent dans la prospérité, jouissent d’une vie sociale riche, et participent activement à la détermination de la vie culturelle locale ».
«  L’état qui a été créé pour que l’holocauste ne soit plus jamais répété est le seul endroit où les dirigeants locaux menacent les juifs d’un nouvel holocauste », considère le journal qui ne s’est pas ménagé de se poser une question grave : « Nous devons nous interroger si nous sommes prêts à sacrifier nos fils pour la souveraineté israélienne, alors que nous pouvons leur garantir une vie meilleure ailleurs ».
Le journal israélien va encore plus loin dans son diatribe, réfutant les justifications qui arguent que seulement en Israël les Juifs sont les maîtres de leur destin, et vivent un destin commun. Estimant que c’est plutôt le contraire qui a lieu, c’est à dire : « non une maîtrise du destin, mais une sujétion à la destinée, une entrée dans l’impasse ». Quant au destin commun, il est selon le tabloïd israélien en train de « s’éroder au fil des divisions internes, de l’effondrement des systèmes éducatif, politique et économique, et de la corruption du leadership israélien qui sape la confiance du public israélien en lui ».

L’avis du Yediot ne semble pas être un cas unique. Il vient d’être soutenu par la baisse considérable du nombre des Juifs qui se rendent en Palestine occupée pour s’y implanter. Ils sont passés d’une moyenne annuelle de 10.922 en 2009, à quelques trois mille prévisibles cette année. Voire peut-être beaucoup moins, sachant que leur nombre depuis le début de l’année n’a pas dépassé les 946. Pour l’heure, le gouvernement israélien explique ce phénomène par la suspension du programme d’aides aux juifs qui émigrent en Israël depuis 2006. Ce qui n’est pas suffisamment convaincant. (voir l’article : Forte baisse des nouveaux venants juifs en Israël)
Car il faudrait chercher ailleurs les véritables raisons de ce désistement. Surtout dans le contexte de menaces de guerre, nourri depuis la fin de la guerre 2006 par les rapports publiés sur les armements du Hezbollah et de la Syrie, ainsi que par la stigmatisation du programme nucléaire iranien. Principalement véhiculé par les médias israéliens, ce climat devait en principe placer sous haute pression les ennemis de l’entité sioniste. Mais, il semble fort altérer le public sioniste lui-même, lequel semble adhérer aux conclusions du Yediot Aharonot. Dommages collatéraux d’une guerre psychologique certes. Mais l'on peut croire qu’à force de déclarer vouloir faire la guerre à ses voisins forcés, Israël a fini par terroriser les siens.  

Peut-on tout dire pour défendre Israël ?

mercredi 28 avril 2010 - 20h:30
Julien Salingue, Nicolas Dot-Pouillard et Catherine Samary
Eric Marty s’interroge, dans une tribune publiée le 21 avril sur Le Monde.fr : "Le boycott d’Israël est-il de gauche ?".
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AP/FRANCOIS MORI Militants pro-palestiniens lors de la visite du ministre israélien des affaires étrangères, l’ultra-nationaliste Avigdor Lieberman.
Ce qui semble être une critique de la campagne BDS (Boycott-Désinvestissements-Sanctions) contre Israël excède en réalité largement son objet, et redéfinit les termes du conflit opposant Israël aux Palestiniens. L’argumentaire de M. Marty est aussi spécieux qu’original, et mérite un petit exercice de "sociologie littérale".
L’hostilité à Israël serait le produit d’une "propagande antisémite systématique" dans les pays musulmans et d’un "flot paranoïaque d’imputations criminelles". L’antisémitisme existe et nous le combattons, ainsi que l’instrumentalisation de la cause palestinienne par des adeptes de la théorie du "complot juif". Mais nous combattons avec la même vigueur l’amalgame entre antisémitisme et critique d’Israël. Comment M. Marty interprète-t-il la récente enquête de la BBC, conduite dans 28 pays, dans laquelle seuls 19% des sondés apprécient positivement l’influence d’Israël ? Une opinion mondiale otage de la propagande antisémite ou une critique partagée de la politique d’Israël ?
M. Marty affaiblit la lutte contre l’antisémitisme en développant lui aussi une logique du "complot" et en défendant trois des aspects les plus contestés de la politique israélienne : la construction du mur, l’attitude de l’armée à Gaza lors de l’opération "Plomb durci", la situation des Palestiniens d’Israël.
"Il n’est pas vrai que la barrière, ou le mur, de séparation relève d’une politique de discrimination". M. Marty balaie allègrement les avis d’Amnesty International, de la Croix-Rouge ou de l’ONG israélienne B’tselem. Il fait en outre peu de cas de l’avis de la Cour internationale de justice (juillet 2004), qui qualifiait le mur de "violation du droit international" et demandait à Israël de le "démanteler immédiatement". Selon le dernier rapport de l’ONU, le mur serpentera sur 709 km, alors que la ligne verte n’en mesure que 320. Par endroit, il pénètre de 22 km en Cisjordanie (large de 50 km). 10% du territoire palestinien est annexé de facto à Israël, dont 17 000 ha de terres auxquelles les paysans ne peuvent quasiment plus accéder. Pour la seule partie nord de la Cisjordanie, 220 000 villageois sont affectés.
M. Marty envisage qu’il y ait eu des crimes de guerre à Gaza, mais c’est, ajoute-t-il, parce que "la guerre est criminelle". Le droit international est plus exigeant, affirmant un principe que M. Marty écarte avec légèreté : tout n’est pas permis lorsque l’on fait la guerre.
Or, les témoignages et rapports d’ONG le confirment : Israël a enfreint le droit de la guerre en déversant des bombes au phosphore blanc (considérées, y compris par les États-Unis, comme des armes chimiques) sur des zones densément peuplées, en empêchant le personnel médical de secourir de nombreux blessés ou en utilisant des boucliers humains. Les témoignages de soldats recueillis par l’ONG israélienne Breaking the Silence sont, à ce titre, éloquents. De surcroît, Israël, avec la complicité de l’Égypte, a bouclé la minuscule bande de Gaza (360 km2), empêchant les civils de fuir un déluge de fer et de feu. En violation totale du droit de la guerre, le blocus se poursuit, empêchant la reconstruction et aggravant les conditions sanitaires.
Il est dès lors indécent de vanter l’humanité de l’armée israélienne pour mieux décrier le Hamas qui aurait "sciemment exposé les populations civiles en s’abritant derrière elles". Souvenons-nous que la même accusation fut portée contre le FLN algérien et le FNL vietnamien. Argument commode qui rend le Hamas responsable des morts israéliens et palestiniens, et occulte les chiffres gênants de l’opération "Plomb durci" : plus de 1 400 morts côté palestinien et 13 morts côté israélien (dont quatre tués par des "tirs amis").
Enfin, M. Marty affirme que les Palestiniens d’Israël (1/5e de la population) ne sont pas victimes de discriminations institutionnelles, mais sujets à des "inégalités conjoncturelles", contredisant un rapport du Département d’État états-unien, daté de 2009, qui affirme que "les citoyens arabes d’Israël continuent de souffrir de formes variées de discriminations". Ainsi, les dispositions sur le regroupement familial interdisent aux Israéliens d’être rejoints par leur conjoint si ce dernier est palestinien : dans un État au sein duquel un mariage entre un juif et non-juif ne peut être célébré, une telle loi n’est-elle pas par nature discriminatoire ? Et que penser du fait que 13 % des "Terres d’État", gérées par le Fonds National Juif, ne puissent être cédées qu’à des juifs ?
Israël a choisi un drapeau orné d’une étoile de David, un chandelier pour emblème et un hymne national qui débute par "Aussi longtemps qu’en nos cœurs/Vibrera l’âme juive" : les Palestiniens d’Israël, qui sont nés sur cette terre (avant même la création d’Israël pour les plus âgés) ont-ils le droit de penser que le choix de ces "symboles nationaux" indique qu’ils ne sont pas considérés comme des Israéliens à part entière, et de revendiquer qu’Israël soit une démocratie réelle, "un État de tous ses citoyens" ? Avigdor Lieberman, ministre des affaires étrangères israélien, a son avis sur la question : "S’il y a conflit entre les valeurs universelles et les valeurs juives, ce sont ces dernières qui priment."
Alors non, on ne peut pas dire n’importe quoi pour défendre Israël. C’est au contraire un mauvais service à rendre aux Israéliens que de flatter une paranoïa entretenue par leurs dirigeants pour justifier leur fuite en avant.
La menace de "l’anéantissement physique", premier et ultime argument de M. Marty, est l’expression la plus aboutie de cette paranoïa. Rappelons qu’Israël est la 1re puissance militaire du Moyen-Orient, la seule à détenir l’arme nucléaire et donc à avoir la capacité réelle d’anéantir un autre État. Dans le cas palestinien, l’argument frôle le ridicule : les Palestiniens ne possèdent ni armée, ni avions, ni tanks. La probabilité que le Hamas "anéantisse physiquement" l’État d’Israël est aussi élevée que celle de voir l’armée luxembourgeoise prendre le contrôle de Paris.
L’instrumentalisation de la mauvaise conscience occidentale envers un anéantissement réel passé (la Shoah) sert en fait à blanchir Israël. Ce qui inquiète réellement M. Marty est sans doute l’épuisement de cette argumentation, qui se concrétise dans la montée des critiques d’Israël. Et, ne lui en déplaise, ce qui est dénoncé n’est pas le "manque de vision" de B. Netanyahu, mais une politique conduite dans la durée par des gouvernements tant de "gauche" que de "droite", du "centre" ou d’"union nationale". Une politique qui nourrit l’antisémitisme, quand l’État qui la mène affirme le faire au nom des juifs.
"Je me suis rendu dans les territoires palestiniens occupés et j’ai vu une ségrégation raciale [au niveau] des routes et du logement, qui m’a rappelé avec force les conditions que nous avons connues en Afrique du Sud à l’époque du système raciste de l’Apartheid". Ces mots ont été écrits il y a trois semaines par l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, Prix Nobel de la paix en 1984. Chacun devrait les entendre. A moins de vouloir ajouter la surdité à l’aveuglement.
Julien Salingue est enseignant et doctorant en science politique à l’université Paris VIII, Nicolas Dot-Pouillard est chercheur en sociologie politique au European University Institute de Florence, et Catherine Samary est maître de conférences en économie à l’université Paris-Dauphine et à l’Institut d’études européennes de Paris VIII.
Ce texte peut être consulté ici : http://juliensalingue.over-blog.com...

Humiliation espagnole

mercredi 28 avril 2010 - 06h:02
Miguel González - El Païs
Lieberman nie qu’il poursuit des ONG ou qu’il expulse des Palestiniens
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Moratinos [à g.] serre humblement la main du fasciste Lieberman
À la demande de plusieurs ONG espagnoles, le Ministre d’Affaires Etrangères, Miguel Angel Moratinos, a exhorté hier son homologue israélien Avigdor Lieberman, à régulariser la situation des coopérants espagnols travaillant en Palestine et dont Israël a changé les permis de travail en visa touristique.
La réponse du ministre israélien n’était néanmoins pas rassurante. Il a déclaré qu’il n’existait « aucune poursuite » contre ces ONG et que ce changement de statut visait uniquement à rendre plus « transparentes » les « véritables activités » des travailleurs humanitaires qui « ne sont pas toujours déclarées ».
Moratinos a également demandé des explications sur le décret en Cisjordanie, donnant droit à l’armée israélienne d’expulser des milliers des Palestiniens en situation irrégulière. Selon Lieberman l’envergure de cette question « a été exagérée », puisque l’objectif de la mesure vise à « protéger les Palestiniens ».
Après une rencontre avec M. Zapatero, le chef de la diplomatie israélienne a promis d’étudier le sommet euro-méditerranéen prévu en Juin à Barcelone avec « un esprit constructif », par contre, il n’a pas confirmé la présence du premier ministre Benjamin Netanyahu.

Note de la rédaction :
La dernière visite en Espagne d’un responsable israélien, en l’occurence le fasciste Liebermann, est terriblement révélatrice.
Lieberman humilie ses interlocuteurs en refusant de revenir sur les mesures administratives qui entravent les activités des ONG espagnoles en Palestine, mais ils les prend en plus pour des imbéciles en affirmant « vouloir protéger les Palestiniens ».
La seule question qui vient alors à l’esprit est : mais qu’est-ce qui oblige un Moratinos ou un Zapatero à devoir supporter cela ?
La seule raison possible est l’actuelle situation financière de l’Espagne qui se retrouve dans le collimateur des spéculateurs. L’Espagne a construit sa croissance de ces dernières années sur du sable, et elle se retrouve avec un taux d’endettement représentant 90% de son PIB et un déficit budgétaire qui atteindra les 11% cette année, voir plus.
Face à une telle situation et avec l’obligation qui se profile de procéder à de nouveaux emprunts massifs sur les marchés financiers, l’Espagne n’est pas en mesure de tenir tête ou même simplement de contrarier l’état israélien qui dispose, lui, d’une relation privilégiée avec les grandes banques internationales.
23 avril 2010 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elpais.com/articulo/espa...
Traduction de l’espagnol : Inés Molina V.
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8613

Israël poursuit la déportation des Palestiniens

jeudi 29 avril 2010 - 06h:41
Ma’an News
Un jeune Palestinien âgé de 19 ans et vivant Hébron a été kidnappé par les forces israéliennes, mardi soir, expulsé de la Cisjordanie, et déporté dans la bande de Gaza.
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Ahmad As-Sabah, déporté vers Gaza le 21 avril 2010, se trouve bloqué au passage d’Erez, attendant de pouvoir retrouver les siens en Cisjordanie - Photo : MaanImages/Nassar Wissam
Le jeune homme, identifié comme Fadi Al-Aiada Azazma, vivait avec sa famille à Hébron depuis 15 ans. Sa carte d’identité aurait été délivrée à Gaza avant qu’il ne vienne vivre en Cisjordanie.
Selon des témoins, les forces israéliennes ont enlevé Al-Azazma sur son lieu de travail à Hébron et l’ont détenu pendant des heures avant de le déporter vers la bande de Gaza via le passage d’Erez.
Al-Azazma a refusé d’entrer dans le territoire assiégé, en restant avec un nombre maintenant en augmentation de déportés de Cisjordanie, dans une tente mise en place par le gouvernement du Hamas à proximité du point de passage.
Abdulla Qandil, représentant La Société des Prisonniers Wa’ed a déclaré que la déportation a été effectuée suite au décret militaire israélien numéro 1650. Il a demandé qu’un groupe de travail soit créé avec des représentants de la Cisjordanie et de Gaza pour « contrer cette menace qui s’est transformée en une terrible réalité. »
Décret 1650
Le 13 avril, la définition très élargie par Israël d’un « infiltré » est entrée en vigueur par un décret militaire sous le numéro 1650. Le nouvel ordre stipule que toute personne résidant en Cisjordanie sans autorisation israélienne [c.à.d des troupes d’occupation] est considérée comme « infiltrée » et peut être enlevée sans procédure judiciaire.
Depuis que l’ordonnance a été mise en œuvre, quatre Palestiniens ayant des cartes d’identité enregistrées dans la bande de Gaza ont été enlevés soit à leur domicile, soit dans la rue ou dans des hôpitaux, et déportés vers la bande de Gaza.
Un des déportés a pu retrouver ensuite sa famille dans la ville palestinienne de Jaffa, à l’intérieur d’Israël. Deux autres personnes dont un prisonnier à sa libération [après 9 ans de prison] ont aussi été déportées.
Le gouvernement du Hamas a refusé l’entrée de ces Palestiniens dans la bande de Gaza, disant que la déportation était inacceptable et qu’ils devaient être rendus à leurs familles.
La semaine dernière, le gouvernement d’Afrique du Sud a déclaré que ces ordres militaires « rappelaient les lois passées sous l’apartheid en Afrique du Sud », et a qualifié la situation « d’inacceptable ».
29 avril 2010 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8621

Palestine, la troisième voie

publié le mercredi 28 avril 2010
Denis Sieffert

 
Le combat historique des Palestiniens emprunte aujourd’hui une nouvelle voie, plus économique que politique. L’homme de cette stratégie est un économiste libéral, le Premier ministre Salam Fayyad. Pour ses adversaires, cette politique risque d’apparaître comme un accommodement avec l’occupant.
Depuis 1967 – et, en vérité, depuis 1965, date du premier « coup de main » du Fatah –, les Palestiniens ont tout essayé : la résistance armée, celle des fedayins, la résistance populaire, celle des Intifadas (1987-1993, puis 2000), celle des négociations, qui s’est principalement concrétisée par les accords d’Oslo en 1993. À partir du Conseil national palestinien d’Alger, en novembre 1988, ils ont abattu la carte du compromis historique en reconnaissant Israël et en renonçant à 78 % de la Palestine mandataire. Pour autant, leurs droits nationaux n’ont toujours pas été reconnus. Pire : la colonisation de la partie Est de Jérusalem et de la Cisjordanie s’est accélérée, hypothéquant gravement l’avenir. Gaza est soumis à un blocus mortifère. Cette impasse a renforcé au sein du mouvement palestinien des courants radicaux partisans d’une violence aveugle. De 1994 à 2005, le Hamas, en particulier, a ainsi perpétré une série d’attentats sanglants en Israël même, avant d’entamer un processus d’évolution politique qui l’a conduit à la victoire électorale de 2006. Pour être complet, il faut souligner aussi l’émergence d’un mouvement pacifique, à Bilin, notamment. Mais ces manifestations sont réprimées violemment par l’armée israélienne. De quelque côté que l’on se tourne, l’impasse est totale. Le refus israélien obstiné. Et les protestations internationales ne dépassent jamais la pétition de principe.
Si bien que, pour certaines élites palestiniennes, l’heure d’une autre stratégie aurait sonné. Elle est incarnée par un homme : le Premier ministre, Salam Fayyad. Il s’agirait de créer une situation de fait en mettant en place les fondations économiques d’une société palestinienne. Cela, sans attendre l’aboutissement du processus politique conduisant à la naissance de l’État. Cette stratégie porte déjà ses fruits sur le terrain. Mais elle n’est pas sans ambiguïté. Outre le risque de « s’accommoder » de l’occupation, il existe aussi celui de s’intégrer à l’économie israélienne, jusqu’à l’absorption [1]. Au travers de quelques exemples, nous ouvrons ici ce dossier complexe [2].
[1] Toujours dans le n° spécial de mars-avril 2010 voir Denis Sieffert

Le pari risqué de Salam Fayyad

Le Premier ministre palestinien, artisan d’une nouvelle stratégie, offre un profil original dans l’histoire de son peuple.
Avec Salam Fayyad, Premier mi­nistre depuis juin 2007, on est loin de Georges Habache ou même de Yasser Arafat. Les « historiques » qui ont imposé au monde la prise en considération du problème palestinien, et conquis l’autonomie politique pour leur peuple, sont morts ou ont remisé la Kalachnikov à l’armurerie. Né en 1952, près de Tulkarem, en Cisjordanie, Salam Fayyad est un économiste, diplômé de l’université du Texas, ancien cadre de la Banque mondiale. C’est en tant que représentant du Fonds monétaire international (FMI) qu’il rentre en Palestine en 1995. Ministre des Finances de l’Autorité en 2002, il rompt avec les pratiques « artisanales » de l’ère Arafat, cesse de payer les fonctionnaires en liquide, et donne de la transparence à l’économie palestinienne. Il plaît aux Américains, et ne déplaît pas à certains de ses collègues israéliens, économistes ou banquiers comme lui. Il est notamment proche du gouverneur de la Banque d’Israël, avec qui il a travaillé au FMI. C’est à la fois sa force et l’ambiguïté de sa position.
Paradoxalement, il doit pourtant son irruption sur la scène politique à la lutte des factions. C’est après les affrontements de juin 2007 entre le Fatah et le Hamas, qui ont conduit à la prise de contrôle de Gaza par le mouvement islamiste, que le président de l’Autorité, Mahmoud Abbas, le nomme Premier ministre. Précisément parce qu’il n’appartient à aucune des deux factions. Tout en restant un grand inconnu dans la population, il a su en trois ans faire apprécier les premiers résultats de sa politique. Des résultats visibles : amélioration de l’approvisionnement en eau, création de routes et autres infrastructures. Des microprojets qui « contournent » pour l’instant l’occupation israélienne. Elias Sanbar, représentant de la Palestine à l’Unesco, parle de 1 500 nouveaux projets pour 2010. Il souligne la création d’emplois et la réduction de la délinquance [1].
La stratégie de Salam Fayyad a renversé la logique qui domine depuis 1967. Faute d’obtenir un État viable, reconnu par la communauté internationale, il s’emploie à établir une société économiquement ­viable, sans attendre la création de l’État. L’économie avant la politique. Il s’inscrit habilement dans l’air néolibéral du temps. On peut regretter que la marche vers l’État palestinien n’emprunte pas des chemins plus directs. La faute à l’obstruction pratiquée par les dirigeants israéliens, et à la communauté internationale. Mais la situation étant ce qu’elle est, on ne peut guère s’ériger en juge des choix palestiniens. Il est permis en revanche de redouter que l’issue ne soit pas celle que les Palestiniens espèrent. La hâte de la France de Sarkozy à jouer ce jeu éveille les soupçons. Dans le meilleur des cas, la France et d’autres payent en partenariat économique le prix de leur manque de courage politique. Dans le pire des cas, il pourrait s’agir d’enterrer l’État palestinien sous une action en apparence vertueuse. Ce qui est sûr, c’est que Salam Fayyad, lui, croit en sa stratégie. Même si le pari est risqué. Notes [1] Entretien dans Politis numéro spécial, mars-avril 2010
[2] voir en kiosque Politis numéro spécial, mars-avril 2010

La paix sur un mode néolibéral

publié le jeudi 29 avril 2010
Clémentine Cirillo-Allahsa

 
Le projet mené par la France à Bethléem est une parfaite illustration du plan néolibéral du Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, en termes de déconstruction nationale et d’intégration du fait colonial.
Le 8 avril, le ministre français de l’Industrie, Christian Estrosi, et le mi­nistre palestinien de l’Économie, Hassan Abu Libdeh, participaient à la pose de la première pierre du parc industriel de Bethléem. Une délégation d’entreprises françaises, futures partenaires des entrepreneurs palestiniens, était là pour témoigner du rapprochement des secteurs privés des deux pays. Avec un label « Made in Bethléem » et une société mixte franco-palestinienne de développement, la Bethleem Multi Purpose Industrial Park (BMIP), ce projet inédit devrait être opérationnel d’ici à 2011. Intégrant consciencieusement l’occupation israélienne comme un état de fait inébranlable, il s’inscrit dans le contexte de néolibéralisme mondialisé de l’OMC. « Une priorité de la coopération française » inscrite dans l’axe de développement économique fixé par le Plan palestinien de réforme et de développement (PPRD).
Selon Valérie Hoffenberg, nommée en août 2009 par Nicolas Sarkozy représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du ­processus de paix au Proche-Orient, l’objectif est de « créer une classe moyenne palestinienne qui sera le premier camp de la paix » et de « restaurer l’espoir » en créant des emplois (entre 500 et 1 000, d’après l’Agence française de développement, AFD). La « paix du capital », huit ans après la « feuille de route » de George W. Bush. Mais « les principaux bénéficiaires, ce sont les entreprises », reconnaît le directeur de l’AFD de Jérusalem. La coopération privée s’est d’ailleurs élargie puisqu’à Paris, en février, Valérie Hoffenberg réunissait le « patron des patrons palestiniens » et un grand patron israélien, venus parler « des opportunités économiques méconnues » aux entrepreneurs français du CAC40. Mi-mars, la représentante française annonçait la création d’un groupe d’hommes d’affaires français, palestiniens et israéliens.
Mais l’appât de la croissance (de 7 à 11 % annoncés par l’Autorité palestinienne), reste virtuel et conditionnel. Si le PIB présente en 2009 une augmentation nette par rapport à 2008, il est en chute libre comparé à la fin des années 1990. Les secteurs économiques stimulateurs de croissance (services, tourisme et bâtiment, ce dernier présentant à lui seul 22 % de croissance) sont fragiles (voir tribune p. 21). De même, l’ouverture des points de passage entre Israël et le nord de la Cisjordanie permet aux Arabes israéliens de venir y effectuer leurs achats mais reste un levier économique subordonné à des critères fixés par Israël. D’ordinaire, « les États qui prennent part à la globalisation sont indépendants », argue Adel Samara, économiste palestinien, directeur de la revue Kana’an et membre fondateur du FPLP en 1967. Or, c’est une Palestine soumise qui intègre le capitalisme mondial, dont les corollaires (privatisation, libre marché et non-protectionnisme, explosion de la cohésion sociale et montée de l’individualisme) dépolitisent et aggravent sa situation. Pour l’économiste, « sous un régime colonial, c’est un renforcement de l’économie coloniale ».
Et de fait, sur le terrain, le parc industriel de Bethléem est conçu dans ce contexte de dépendance. Dans sa « Note de communication publique d’opération », l’AFD relève que « la mise en œuvre du projet [bien que construit en zone A, sous contrôle de l’Autorité palestinienne] est conditionnée par l’obtention d’autorisations israéliennes » pour la possibilité d’utiliser la route d’accès en zone C, pour l’aménagement des check-points, mais aussi en termes d’assainissement, d’approvisionnement en énergie et en eau. Des pôles financés par la diplomatie française à hauteur de dix millions d’euros. Alors que la France prétend n’avoir « jamais accepté l’annexion de Jérusalem-Est et la poursuite de la colonisation » dans les territoires par Israël, sa représentante se félicite de travailler « au jour le jour pour que ce parc industriel soit un projet pilote en coopération avec les Israéliens ». Samir Hazboun, président de la chambre de Commerce et de l’Industrie de Bethléem et de la compagnie de développement BMIP, reconnaît qu’« on ne peut pas parler de garanties au Moyen-Orient », admettant que « tout investissement comporte une part de risque ». « La ZI de Bethléem souffrirait inévitablement d’un bouclage des territoires », précise Hervé Conan.
Adel Samara souligne que ce que les « travailleurs palestiniens gagneront en salaires sera dépensé pour l’achat de produits israéliens, du fait du déclin du secteur agricole ». Le marché captif palestinien offre en effet à Israël 2,5 millions de consommateurs supplémentaires. Par le jeu des restrictions sur les importations, en 2008, plus de 90 % des échanges commerciaux des Territoires palestiniens (contre 3 % seulement avec l’Europe) ont eu lieu avec Israël, qui peut réguler son marché en choisissant d’envoyer vers les territoires ses excédents de production. Faute d’autorisations de production délivrées par Tel-Aviv, la part de marché des produits de consommation courante palestiniens en Palestine est de l’ordre de 20 %.
Le projet de Bethléem occupe une place de choix dans la newsletter du ministère israélien des Affaires étrangères du 6 décembre 2009, qui a même mis en place une agence gouvernementale consacrée à l’économie des territoires. Ce projet prenant place à l’intérieur des frontières de 1967, l’économiste craint qu’il ne consiste à « y circonscrire un certain nombre d’industries polluantes et à exploiter les Palestiniens pour fournir au marché israélien des produits bon marché ». À Bethléem, les industries sur le point de s’installer sont peu valorisantes et extrêmement polluantes (industrie pharmaceutique, plastique ou électroménager, industrie du papier, pour une infime part d’industrie alimentaire), s’inscrivant dans la logique de la sous-traitance et de la non-concurrence.
Dans le contexte de la zone de libre-échange euroméditerranéenne prévue pour 2010, la stabilisation de la Palestine est la « condition de la prospérité promise, analyse Khaled Hroub, directeur de l’Arab Media Project de l’université de Cambridge, corollaire du redéploiement du capital financier au Moyen-Orient et de l’essor du ­libéralisme dans la région ». Mais, comme le rappellent les récentes explosions de violence, la paix ne s’achète pas. Pour Adel Samara, « il n’existe pas de solution économique ; l’occupation, le blocus et le néolibéralisme ne peuvent apporter aucune stabilité ». Ramallah modernisée et opulente ne peut faire oublier la paupérisation massive de la société palestinienne. Les conséquences de l’occupation en termes d’accès au travail, de chômage, de santé, de destruction de l’infrastructure, d’expropriation de terres arables à des fins militaires ou de colonisation sont nuancées par le FMI, mais plus que jamais dénoncées par l’ONU. Le projet néolibéral franco-palestinien avance contre toute logique politique. Outre l’analogie avec l’exemple égyptien, « un libre marché pour tenir les bouches fermées et les ventres vides », évoquée par Adel Samara, la communauté internationale risque fort de provoquer ce qu’elle prétend combattre : le renforcement du Hamas. Comme le relève Julien Salingue, doctorant en science politique et enseignant à l’université Paris-VIII, les cadres du projet sont pour l’essentiel des marchands dont « le programme économique s’intègre aux canons du néolibéralisme » [1]. Mais, surtout, le vaste réseau social du mouvement islamiste offre le dernier rempart à la désintégration sociale engendrée par le libéralisme, le dernier espace de souveraineté en l’absence de processus politique.

Au nom du sionisme

publié le mercredi 28 avril 2010
Uri Avnery – 24 avril 2010

 
Israël est un État sioniste. Tout le monde le sait. Il n’y a pas d’homme politique (juif) en Israël qui manque une occasion de le répéter.
La semaine dernière, comme nous célébrions le 62ème anniversaire de l’indépendance, nous avons été inondés par un déluge de discours patriotiques. Chacun des cicérones, sans exception, déclara son adhésion totale au sionisme.
Soit dit en passant, lorsqu’il s’agit du caractère sioniste d’Israël, il y a un accord complet entre les dirigeants d’Israël et leurs ennemis. La grande gueule iranienne déclare à tout propos sa conviction que le “régime sioniste” va disparaître. Les Arabes qui refusent de prononcer le nom d’Israël parlent de “l’entité sioniste”. Le Hamas et le Hezbollah condamnent “l’ennemi sioniste”.
Mais pas un parmi eux – qu’il s’agisse d’amis ou d’ennemis – n’exprime ce qu’il entend par là. Qu’est-ce qui fait de l’État un “État sioniste” ?
POUR MOI, c’est du chinois. Je veux dire que chacun sait que la Chine est un pays “communiste”. Les amis et les ennemis parlent de la “Chine communiste” comme de quelque chose d’évident en soi.
Mais qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce qui fait qu’elle est communiste ?
Dans ma jeunesse, on m’a appris que le communisme signifiait la nationalisation (ou la “socialisation”) des moyens de production. Est-ce que cela traduit la réalité en Chine ? Ou n’est-ce pas plutôt l’exact contraire ?
Le communisme visait à la création d’une société sans classes, conduisant à la fin à la “disparition” de l’État lui-même. Est-ce que cela se produit en Chine ? Ou bien voit-on apparaître une nouvelle classe de gros hommes d’affaires capitalistes, tandis que des centaines de millions végètent dans la plus extrême pauvreté ?
Le Manifeste du Parti Communiste déclarait que le prolétariat n’avait pas de patrie. Mais la Chine est aussi nationaliste que tout autre pays du globe.
Que reste-t-il donc du communisme en Chine ? Seulement le nom qui sert de couverture à un groupe de puissants dirigeants qui se servent du parti communiste comme moyen de maintenir un régime despotique.
Et , naturellement – les cérémonies, les symboles et les drapeaux. Karl Marx les aurait qualifiés d’“opium du peuple”.
ET REVENONS du Manifeste de Marx et d’Engels à “l’État Juif” de Théodore Herzl, l’officiel “visionnaire de l’État”.
La vision sioniste de Herzl était tout à fait simple : les Juifs, tous les Juifs, doivent venir dans l’État juif. Ceux qui n’y viendront pas seront des Allemands, des Britanniques, des Américains ou des membres de toute autre nation mais certainement pas des Juifs.
À l’école sioniste en Palestine, on nous apprenait que le sionisme est la négation de la diaspora (appelée exil en hébreu). Non pas une simple négation physique, mais mentale aussi. Pas seulement l’exigence que chaque Juif vienne en terre d’Israël, mais aussi un rejet complet de toutes les formes de vie juive en exil, de leurs cultures et de leurs langues (Yiddih/Juives). La pire chose, absolument, que nous pouvions dire de quelqu’un c’était de le qualifier de “Juif de l’exil”. Les écrits de Hertzl lui-même exhalent par endroits des relents fortement antisémites.
Et voilà que l’Israël “sioniste” est en train d’inclure la diaspora, d’aimer la diaspora, d’embrasser la diaspora. La direction sioniste est en train d’envoyer des émissaires aux communautés juives du monde entier pour renforcer leur “culture juive”.
Les dirigeants de l’“État Sioniste” comptent dans une large mesure sur la diaspora et y font appel pour leurs propres objectifs. L’AIPAC juif de l’exil garantit la soumission du Congrès des États-Unis à la volonté du gouvernement israélien. La “Ligue anti diffamation” (qu’il serait plus correct d’appeler “Ligue de diffamation”) exerce la terreur sur les médias américains de façon à prévenir toute critique de la politique israélienne. Dans le passé, le United Jewish Appeal (l’Appel Juif Uni) était essentiel à la santé économique d’Israël.
Pendant des années, la politique étrangère d’Israël s’est appuyée sur la puissance de la communauté juive “en exil” aux États-Unis. Tous les pays, de l’Égypte à l’Ouzbékistan, savaient que s’ils souhaitaient obtenir l’aide du Congrès américain, il leur fallait d’abord obtenir le soutien d’Israël. Pour avoir accès au Sultan américain, il leur fallait d’abord passer par le portier israélien.
QU’EST-CE QUE tout cela a à voir avec le sionisme ? Qu’est-il resté du sionisme à part le fait historique que le mouvement sioniste a donné naissance à Israël ? Des lieux communs sans signification et un outil pour réaliser des objectifs tout à fait différents.
Au sein de notre système politique, le sionisme est au service d’objectifs divers et contradictoires
Si l’on parle en Israël de “sionisme”, on veut dire “non arabe”. Un État “sioniste” signifie un État dans lequel les citoyens non-juifs ne sauraient être des partenaires à part entière. Quatre-vingt pour cent des citoyens d’Israël (les Juifs) sont en train de dire aux autres vingt pour cent : l’État nous appartient, il n’est pas à vous.
L’État construit des colonies dans les territoires occupés parce qu’il est sioniste. Il construit à Jérusalem Est parce qu’il est sioniste. Il exerce des mesures discriminatoires à l’encontre des citoyens arabes parce qu’il est sioniste. Il maltraite les réfugiés africains qui tentent d’atteindre ses frontières parce qu’il est sioniste. Il n’y a pas d’action ignoble qui ne puisse se vêtir du drapeau sioniste. Si le Dr Samuel Johnson vivait en Israël aujourd’hui, il dirait que “le sionisme est le dernier refuge d’une fripouille”.
LA GAUCHE SIONISTE brandit aussi son drapeau pour montrer combien elle est patriote. Dans le passé, elle l’utilisait surtout pour garder ses distances avec la gauche radicale, qui se battait contre l’occupation et pour la solution à deux États. De nos jours, après que la “gauche sioniste” a elle-même adopté ce programme, elle continue à brandir le drapeau sioniste pour se distinguer des partis “arabes” (y compris le parti communiste dont 90% des électeurs sont arabes). Au nom du sionisme, la “gauche sioniste” continue à rejeter toute possibilité de faire entrer les partis arabes dans une future coalition de gouvernement. C’est un acte d’auto-mutilation, puisqu’elle exclut d’avance toute possibilité pour la “gauche” de revenir au pouvoir. C’est de la simple arithmétique. Il en résulte que la “gauche sioniste” a pratiquement disparu.
LA FAÇON dont la droite israélienne utilise le drapeau sioniste est beaucoup plus dangereuse. Entre leurs mains il est devenu un étendard de pure haine.
Depuis des années maintenant, la peste des “agressions verbales”s’est répandue. Des personnes non identifiées occupent le cyberespace de leurs élucubrations. Ici ou là un citoyen libéral émet des remarques intéressantes. Mais l’immense majorité de ceux qui s’expriment appartiennent à l’extrême droite et s’expriment dans un style qui rappelle les périodes les plus sombres du siècle dernier. La qualification de “traître” attribuée aux gens de gauche appartient à leur vocabulaire le plus modéré et la demande de leur exécution est devenue monnaie courante.
(Lorsqu’il arrive que mon nom soit mentionné sur un site web, il entraîne systématiquement derrière lui un train de dizaines, et quelquefois plus d’une centaine, d’épithètes injurieuses vomissant de la haine à l’état pur. Tout cela au nom du sionisme.)
Le public s’est habitué à ce phénomène et tend à l’ignorer ou à hausser les épaules. Les gens pensent que les auteurs de ces insultes appartiennent à la pègre politique, comme les colons fanatiques et les groupes marginaux de droite du même acabit.
Mais sont-ils encore marginaux ? Ou bien sont-ils en train de gagner le devant de la scène ?
RÉCEMMENT, le public s’est trouvé confronté à une chanson qui alluma des voyants rouges partout.
Un chanteur populaire du nom d’Amir Banyon a décidé de dire clairement à ces gauchistes son sentiment à leur égard. En voici quelques échantillons :
“Je défends les enfants / Je risque ma vie pour votre famille / Et vous me crachez au visage. / Alors que les ennemis du dehors n’ont pas réussi à me tuer / Vous êtes en train de me tuer du dedans. ”
“Je monte à l’assaut des lignes ennemies / En vous présentant le dos / Et vous affutez le poignard.”
“Je suis votre frère, vous êtes l’ennemi… Lorsque je pleure, vous riez dans mon dos… Vous êtes en train de me livrer à l’étranger… Vous êtes en train de me tuer !”
À propos, ceux qui diffusaient ce chef d’oeuvre ont oublié de signaler que l’auteur, celui-là qui “risque sa vie” et “toujours monte à l’assaut”, n’a jamais servi dans une unité combattante. En réalité, il fut dégagé de l’armée au bout de trois jours pour des problèmes de drogue. Plus tard, il est devenu un Juif pieux pour adhérer à Chabad, la secte du rabbin Lubavitchiste ultra nationaliste qui n’a jamais mis les pieds en Israël.
LES MOTS “me livrer à l’étranger” constituent l’accusation la plus sérieuse dans la tradition juive. “Le Moser” (celui qui livre) était un Juif qui trahissait un autre Juif auprès des autorités païennes et qui méritait la mort. Ce fut précisément cette accusation qui scella le sort de Yitzhak Rabin.
Dernièrement, c’est devenu la principale accusation hurlée par les fascistes israéliens contre la gauche. Récemment, une violente campagne d’incitation a été lancée contre le New Israel Fund, une institution basée aux États-Unis qui soutient de nombreuses ONG de gauche en Israël. Ce fonds est accusé de financer des organisations qui “ont aidé le juge Goldstone”, le“Juif anti-sémite” qui est en train de répandre des mensonges ignobles contre l’État sioniste. (Révélation : l’organisation au sein de laquelle je milite, Gush Shalom, qui dévoile aussi des crimes de guerre, n’a jamais reçu un centime.)
Anat Kam, une soldate qui “vola” des documents secrets à la direction de l’armée et qui aida Haaretz à dévoiler un crime de guerre, fut accusée elle aussi de “servir l’ennemi”. Elle a été accusée d’“espionnage aggravé”, un crime pouvant entraîner une condamnation à mort.
“Traîtres”, “Agents de l’ennemi”, “Destructeurs de la patrie”, “Poignard dans le dos” – ces épithètes sont en train d’entrer dans le vocabulaire courant en Israël. Il ne faudrait pas les négliger.
Il n’y a pas si longtemps, c’est précisément un tel langage qui a entraîné des tragédies historiques en Europe.
Article écrit en hébreu et en anglais le 24 avril, publié sur le site de Gush Shalom – Traduit de l’anglais "In the Name of Zionism" pour l’AFPS : FL

Mettre fin à l’occupation et ensuite commencer les négociations

publié le mercredi 28 avril 2010
Sam Bahour

 
Pour éviter une nouvelle catastrophe en Palestine, ce qui est nécessaire, c’est que les Etats-Unis respectent le droit humanitaire international et les nombreuses résolutions des Nations unies, c’est qu’ils utilisent la puissance américaine pour amener Israël à se conformer à la volonté de la communauté des nations en le forçant à mettre fin à l’occupation.
Le président Barack Obama est sur le point de faire un saut politique sur la question Palestine-Israël. Bien d’autres présidents américain ont fait de même et se sont retrouvés chacun à plat ventre par terre. Cette fois le saut est le lancement d’une nouvelle initiative des Etats-Unis qui nous promet, encore une fois, d’entraîner la fin de l’obstiné conflit palestino-israélien.
Obama serait bien avisé de tirer des leçons de toutes les autres infâmes initiatives US au moment où il donne forme à la sienne. Il n’y a absolument rien de nouveau dans l’annonce d’un nouvelle initiative de paix états-unienne. Les Palestiniens et les Israéliens ont été les récipiendaires de tant de plans semblables qu’ils peuvent habituellement en prédire le contenu avant de les recevoir. Cette fois-ci pourtant les attentes ne sont pas si claires que ça. La façon dont Obama a traité de la question depuis qu’il est président n’est guère traditionnelle. Aussi espère-t-on que la substance de l’initiative annoncée s’éloignera de la tradition, puisque la tradition veut aussi dire échec et nouvelles effusions de sang des deux côtés.
Pourquoi les gens ici sur le terrain voient-ils Obama de façon légèrement différente des présidents des Etats-Unis qui l’ont précédé ?
Pour commencer, peu de temps après son investiture, il a fait un discours historique au Caire le 4 juin 2009, dans lequel il disait :
« ...il est également indéniable que le peuple palestinien—musulmans et chrétiens—a souffert dans la quête de sa patrie. Depuis plus de 60 ans les Palestiniens subissent la douleur d’un bouleversement. Nombre d’entre eux attendent dans des camps de réfugiés en Cisjordanie, à Gaza et dans des pays voisins de vivre en paix et en sécurité la vie qu’ils n’ont jamais pu vivre. Ils subissent les humiliations quotidiennes -grandes et petites- qui accompagnent l’occupation. Ainsi, qu’il n’y ait aucun doute : la situation des Palestiniens est intolérable. L’Amérique ne tournera pas le dos à l’aspiration légitime des Palestiniens à connaître la dignité, des opportunités et un Etat à eux. »
Voici une réflexion sur le conflit qui est considérablement plus profonde que ce qu’on peut trouver dans l’histoire récente. Qu’Obama lie la dépossession des Palestiniens quand Israël fut créé à la poursuite de l’occupation israélienne a un sens considérable.
Ensuite, Obama n’a pas perdu de temps avant de nommer le sénateur George Mitchell envoyé spécial au Moyen-Orient. C’était une indication claire que l’administration Obama prenait la question au sérieux et qu’il avait l’intention de traiter ce problème dès le début de son mandat et non à la fin comme beaucoup de ses prédécesseurs.
Obama s’est opposé à Israël sur la question des colonies – qui sont l’indicateur essentiel du sérieux des Israéliens non seulement pour résoudre le conflit mais aussi pour réduire la tension et créer un contexte qui permette la confiance afin que des négociations de paix reprennent. La réponse israélienne fut l’équivalent de coups et de crachats répétés au visage de l’administration Obama.
Enfin, plus récemment, le général US David Petraeus, le commandant qui supervise les guerres des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan, a expliqué devant le Comité des Forces armées du Sénat que "la poursuite des hostilités entre Israël et certains de ses voisins sont des défis très clairs à notre capacité de faire avancer nos intérêts en terme de responsabilité".
La déclaration de Petraeus a été comprise comme un signal que l’administration Obama ne permettrait pas que les intérêts américains dans la région soient compromis par l’intransigeance israélienne. A vrai dire, avant cette déclaration publique faite par l’un des plus hauts responsables militaires des Etats-Unis, c’était un secret bien mal gardé qu’Israël jouait un rôle négatif pour les intérêts stratégiques des Etats-Unis dans la région.
En 2006, par exemple, le groupe mixte [1] d’Etudes sur l’Irak notait explicitement qu’il fallait s’occuper du conflit palestino-israélien si l’on voulait engranger des progrès en Irak et dans la région.
Etant donné tout cela, Obama pouvait amener les Etats-Unis à faire ce qui était juste enfin. Reste à savoir si les Etats-Unis et leur institutions lui permettront de remodeler la politique américaine dans une démarche de réalisation de la paix qui lui donne une chance de réussir. Les bases des plans de paix précédents ont changé : les macro-plans globaux proposés avant même que des négociations directes entre les parties ne commencent (par exemple le plan Reagan de 1982) sont devenus de super micro-plans de transition (par exemple le processus de paix d’ Oslo). Il y eut même une approche genre "big bang" quand le président George W. Bush promit de résoudre le conflit avant la fin de son mandat.
Il va sans dire que tous ces plans ont échoué, totalement et violemment. Chaque échec a couté des vies et des existences palestiniennes et israéliennes.
Ce qu’Obama peut faire de différent, c’est avoir une approche concrète pour résoudre le conflit, avec deux échéances claires. La première étape est de mettre fin à 43 ans d’occupation militaire de la Palestine, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Ensuite, et ensuite seulement, pourra-t-on attendre des Palestiniens qu’ils négocient de bonne foi pour la deuxième étape, qui est un accord négocié sur le statut final qui mettrait fin au conflit et lancerait un processus de réconciliation. Garder la liberté des Palestiniens en otage d’un accord inaccessible sur le statut final équivaut à un crime de guerre.
Dans son discours du Caire Obama a dit aussi :"Nous ne pouvons pas imposer la paix". J’espère qu’il a compris clairement qu’imposer la paix n’est pas la solution pour éviter une nouvelle catastrophe en Palestine. Ce qui est nécessaire, c’est que les Etats-Unis respectent le droit humanitaire international et les nombreuses résolutions des Nations unies, c’est qu’ils utilisent la puissance américaine pour amener Israël à se conformer à la volonté de la communauté des nations en le forçant à mettre fin à l’occupation.
Que les Etats-Unis soutiennent le droit international pourrait bien être la véritable expression de "choc et effroi [2]". Voilà qui pourrait être l’héritage historique d’Obama : mettre les Etats-Unis du bon côté -dans le sens de juste- de l’histoire dans cette région.
[1] comportant des Démocrates et des Républicains. NdT
[2] La doctrine choc et effroi (de l’anglais Shock and Awe, ce qui peut aussi être traduit par Choc et stupeur), ou de domination rapide, est une doctrine militaire basée sur l’écrasement de l’adversaire à travers l’emploi d’une très grande puissance de feu, la domination du champ de bataille et des manœuvres, et des démonstrations de force spectaculaires pour paralyser la perception du champ de bataille par l’adversaire et annihiler sa volonté de combattre.
Elle est issue de l’Université de la défense nationale des États-Unis et a été rédigée par Harlan Ullman et James Wade en 1996. Elle a principalement été mise en œuvre lors de l’invasion de l’Irak en 2003 Wikipedia
Sam Bahour est palestino-américain. Il vit à Ramallah
publié par Bitterlemons
traduction, notes et choix de photo de Une : C. Léostic, Afps

Des juifs européens se mobilisent pour dénoncer la politique de Netanyahu

29/04/2010

Un enfant palestinien tente de faire avancer son âne, avec, en 
toile de fond, Jérusalem-Est.  Ahmad Gharabli/AFP
Un enfant palestinien tente de faire avancer son âne, avec, en toile de fond, Jérusalem-Est.  Ahmad Gharabli/AFP
Des personnalités juives européennes engagées pour une paix entre Israéliens et Palestiniens se démarquent du gouvernement israélien.
Le président français Nicolas Sarkozy a récemment reproché au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de « traîner les pieds » dans le processus de paix avec les Palestiniens, a rapporté hier le quotidien Haaretz. Selon le journal, qui cite sous condition d'anonymat d'importants responsables israéliens, M. Sarkozy s'est déclaré « déçu » par M. Netanyahu il y a deux semaines lors d'un entretien à Paris avec le chef de l'État hébreu, Shimon Peres. « Avec toute l'amitié, la sympathie et nos engagements envers Israël, je ne comprends pas où va Netanyahu ni ce qu'il veut », a notamment affirmé M. Sarkozy, selon ces officiels.
Devant l'impossibilité de relancer des négociations de paix directes interrompues depuis la fin 2008, les États-Unis avaient obtenu des Palestiniens et des Israéliens de participer à des pourparlers indirects, dits de « proximité », par l'intermédiaire de l'émissaire américain George Mitchell. Mais ces pourparlers n'ont pas démarré en raison de l'annonce d'un projet immobilier de colonisation à Jérusalem-Est.
Toutefois, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a estimé hier que ces pourparlers pourraient reprendre au mois de mai. « Il n'y a pas de date définitive, mais j'estime que c'est la question de deux semaines », a déclaré Ayalon, interrogé sur Radio Israël et s'exprimant depuis Washington où il a des entretiens avec des responsables américains.
Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait informé son parti, le Likoud, qu'il espérait une reprise du dialogue avec les Palestiniens dès la semaine prochaine. Netanyahu devrait rencontrer le président égyptien Hosni Moubarak lundi en Égypte, entrevue destinée à faciliter un retour à la table des négociations.
Parallèlement, des personnalités juives européennes engagées pour une paix entre Israéliens et Palestiniens lancent un « appel à la raison », jugeant notamment « dangereux » un « alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien ». Le mouvement, intitulé J. Call, pour « European Jewish Call for Reason » devrait être officialisé le 3 mai à Bruxelles.
Il sera présenté lundi lors d'une réunion au Parlement européen, selon le site de l'appel (www.jcall.eu) qui comptait hier à la mi-journée plus de 2 250 signataires, dont de très nombreux Français, Belges, Suisses, Italiens, etc. Les auteurs du texte s'inquiètent de la situation de blocage au Proche-Orient, demandant l'intervention volontariste de l'Union européenne et des États-Unis, alors que « l'existence d'Israël est à nouveau en danger ». Sans nier « la menace des ennemis extérieurs », ils soulignent aussi le « danger » lié à « l'occupation », et à « la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est » qualifiées d' « erreur politique » et de « faute morale ».
Parmi les signataires figurent notamment Serge Blisko, député PS, Élie Chouraqui, cinéaste, Daniel Cohn-Bendit, député Vert européen, Boris Cyrulnik, psychiatre, Élisabeth de Fontenay, philosophe, Georges Kiejman, ancien ministre et avocat, Bernard-Henri Lévy, philosophe, Pierre Nora, historien, membre de l'Académie française, Élisabeth Roudinesco, psychanalyste, Maurice Szafran, PDG de Marianne.
Par ailleurs, sur le terrain, les autorités israéliennes ont expulsé vers Gaza un Palestinien de 19 ans résidant en Cisjordanie occupée et qui n'avait pas mis les pieds dans l'enclave palestinienne depuis plus de dix ans, a-t-on appris auprès du jeune homme. Fadi Azazmeh est le second Palestinien de Cisjordanie renvoyé à Gaza dans le cadre d'une nouvelle réglementation militaire israélienne controversée qui pourrait, selon des associations de défense des droits de l'homme, permettre l'expulsion de milliers de Palestiniens séjournant en Cisjordanie.
Parallèlement, un Palestinien âgé de 20 ans a été tué dans la bande de Gaza à la suite de tirs israéliens en marge d'une manifestation contre la zone tampon instaurée par Israël à sa frontière avec l'enclave palestinienne, ont affirmé des sources médicales palestiniennes.  

L’affaire des Scud : manœuvre politique ou réalité militaire ?

Par Jeanine JALKH | 29/04/2010
Depuis l'annonce faite par le responsable israélien des renseignements de l'armée, Yossi Baidatz, sur une éventuelle livraison par la Syrie au Hezbollah de missiles Scud, la tension est montée d'un cran, braquant ainsi l'attention internationale en direction de ce qui pourrait être une véritable menace dirigée contre l'État hébreu. Claironné par tous les médias nationaux et internationaux, la nouvelle, qu'elle soit fondée ou non, aura en tous les cas permi à Israël de lancer, une nouvelle fois, une mise en garde contre un éventuel renforcement de l'arsenal du Hezbollah, dans la perspective d'une confrontation avec l'État hébreu. Depuis, les analyses sur une nouvelle guerre dans la région vont bon train.
Certes, le Liban officiel s'est empressé de démentir ces « allégations », notamment par la bouche du Premier ministre, Saad Hariri, et du ministre de la Défense, Élias Murr, face à un mutisme total de la part du parti chiite, dont la tactique est précisément de laisser planer le flou sur ses capacités militaires. Du côté américain, la réaction n'a pas tardé à venir, à la différence près que l'Administration US a fait montre au départ d'une position relativement nuancée, soulignant avec prudence que « si ces informations venaient à se révéler vraies (...), nous ferons en sorte que la Syrie revienne sur une initiative incendiaire et provocatrice ». Sur un ton plus corsé, le secrétaire d'État adjoint américain en charge du Proche-Orient, Jeffrey Feltman, a indiqué qu'il s'agit d'« un développement très dangereux », soulignant qu'« il nous faudra étudier tout ce qu'il est en notre mesure de faire pour renverser l'ordre des choses ». Il a cependant précisé que l'administration américaine s'efforce toujours de confirmer l'authenticité de ces informations. Interrogé hier, le coordinateur spécial des Nations unies au Liban, Michael Williams, s'est abstenu de « donner un jugement sur la question », affirmant qu'il « n'en sait rien », ce qui signifierait que ni les États-Unis ni les Nationsn unies ne semblent avoir obtenu des preuves concrètes sur la livraison des ces missiles au parti chiite.
Quoi qu'il en soit, les « accusations » d'Israël auraient servi à relancer le débat sur une éventuelle confrontation avec le Hezbollah, qui risquerait d'être globale cette fois-ci, la Syrie et l'Iran ayant fait comprendre clairement, lors du sommet tripartite à Damas, qu'ils ne resteront pas les bras croisés en cas de guerre.
C'est ce qui fera dire d'ailleurs à un expert des relations iraniennes que depuis ce sommet,- qu'il qualifie de « front de dissuasion » -, la région est devant une nouvelle équation géostratégique, une sorte d'« équilibre de la terreur » qui remet en cause l'ensemble des considérations politiques et militaires dans la région.
Bien que certains analystes aient préconisé de ne pas prendre à la légère les nouvelles menaces israéliennes, au Liban, des observateurs tendent plutôt à minimiser l'impact de cette nouvelle escalade verbale, et continuent de croire que la situation n'est propice, ni militairement ni politiquement, à une guerre dont personne ne peut encore imaginer l'étendue, ni les conséquences. Le coordinateur des Nations unies a également écarté la possibilité d'une guerre, soulignant que « les enjeux et les pertes sont trop importants pour toutes les parties ».
Selon une source universitaire, les mises en garde d'Israël contre un renforcement des capacités militaires du parti chiite s'expliqueraient d'ailleurs par une tentative de la part de l'État hébreu de dévier l'attention de l'opinion internationale au moment où devait avoir lieu le sommet des grandes puissances nucléaires aux États-Unis, et dont Israël s'était éclipsé. Pour cette source, le message d'Israël était on ne peut plus clair : « Nous sommes menacés par le Hezbollah. » Un constat qui devait entraîner, selon lui, du côté américain, un regain de sympathie pour un partenaire avec lequel les États-Unis étaient relativement en froid depuis leur divergence sur la question des implantations. Cet « appel au secours » de la part de l'État hébreu pourrait également préluder à « une éventuelle transaction en matière d'armes qu'Israël escompterait conclure avec les Américains en avançant l'argument de la supériorité militaire du parti chiite », précise une source militaire autorisée.
De l'avis de Paul Salem, directeur du centre Carnegie pour le Moyen-Orient (qui rejoint d'ailleurs d'autres analystes), les mises en garde d'Israël et des États-Unis contre un renforcement des capacités militaires du Hezbollah s'expliquent par les impasses sur le dossier nucléaire iranien et le processus de paix israélo-palestinien. Les allégations relatives à l'obtention par le parti chiite de Scud pourraient faire partie d'un plan d'attaque contre ce mouvement en cas d'échec des négociations avec l'Iran.
« Si début 2011, les sanctions (contre l'Iran) n'ont mené à rien, la situation deviendra très différente », affirme à l'AFP M. Salem.
« L'histoire des missiles est sortie de nulle part. Personne n'a de preuve à ce sujet, mais il est clair qu'Israël prépare un dossier pour l'utiliser s'il veut se lancer dans une guerre », ajoute-t-il.
Selon lui, le seul moyen de contenir l'Iran, si les négociations n'aboutissent pas, est de frapper ses alliés dans la région. « Et le plus important allié actuellement, c'est le Hezbollah », note-t-il.
La question des missiles est aussi, selon d'autres observateurs, un moyen pour Israël de mettre aux oubliettes le processus de paix déjà moribond avec les Palestiniens, tout en accélérant la colonisation, notamment à Jérusalem-Est.
« L'affaire des Scud permet (aux Israéliens) de repousser encore plus loin les négociations de paix (et faire face) aux timides pressions américaines » pour cesser la colonisation, affirme Franck Mermier, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à Paris et ancien directeur de l'Institut français du Proche-Orient (IFPO) à Beyrouth.
Conçus et produits à l'origine par les Soviétiques, les missiles Scud mesurent en général 11 mètres de long, certains diront 12, pour une portée de 300 à 500 km. Ces missiles ont toutefois une marge d'erreur de près de 500 mètres, et « manquent par conséquent de précision », explique un expert militaire qui croit savoir que le parti chiite n'est pas nécessairement intéressé par l'acquisition des ces fusées dont on dit qu'elles contiennent par ailleurs une substance liquide rapidement périssable.
Qui plus est, poursuit l'expert, il faut au moins trois quart d'heure de préparation avant de lancer ces missiles, d'où le risque qu'ils soient immédiatement repérés par l'armée israélienne, ce qui ne convient pas du tout à une guérilla telle que le Hezbollah, dit-il.
Autant d'arguments qui laissent croire que l'acquisition des Scud par le parti chiite semble être de l'ordre de la manœuvre bien plus que d'une réalité concrète. Mais là encore, personne ne pourra dire exactement ce qu'il en est, faute de preuves concrètes, comme c'est souvent le cas dans ce type de situation. 

Ayalon : les négociations indirectes vont commencer durant les deux semaines prochaines

[ 28/04/2010 - 18:22 ]
Al-Qods occupée – CPI

 Le vice-ministre sioniste des affaires étrangères, Danny Ayalon, a affirmé que les négociations indirectes entre l'occupation et l'autorité palestinienne vont commencer durant les deux semaines prochaines.
Malgré les violations sionistes continuelles contre le peuple palestinien et l'exécution des plans coloniaux sionistes, Ayalon a affirmé, le mercredi 28/4, dans un entretien avec la radio sioniste qu'on s'est accordé avec la direction américaine pour que le côté palestinien (l'équipe d'Oslo dirigée par l'ex-président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas) prenne une décision stratégique pour reprendre les négociations sans des accusations ou prétextes.
Il est prévu que les négociations indirectes commencent durant les deux semaines prochaines, a ajouté Ayalon.
A propos du dossier de la colonisation, le responsable sioniste a affirmé qu'il est impossible de geler les constructions dans la ville occupée d'al-Qods.

L'armée de l'occupation enlève 13 Palestiniens à Al Khalil

[ 28/04/2010 - 17:17 ]
Al Khalil – CPI

Les forces occupantes israéliennes ont lancé, le mercredi à l'aube 28/4, une vaste campagne d'incursions et d'arrestations dans le village de Saer, au nord-est de la ville d'al Khalil, en Cisjordanie occupée, en arrêtant au moins 9 Palestiniens.
Des témoins oculaires ont déclaré au centre palestinien d'information que des dizaines de soldats sionistes et de blindés militaires ont envahi le village de Saer, où ils ont pénétré dans les maisons résidentielles et ont perquisitionné en terrorisant les habitants, notamment les enfants et les femmes avant d'arrêter neuf personnes.
Les forces occupantes ont installé un barrage sur le pont de Halhoul, au nord d'al Khalil, ainsi qu'un autre sur le pont de Beit Kahel, à l'Ouest de la ville, en lançant une campagne de fouille dans les véhicules palestiniens.
Les quatre Palestiniens ont été arrêtés, le mardi soir par les forces occupantes qui ont envahi le siège de leur travail, au sud de la ville, en les emmenant vers une direction inconnue.

Les soldats sionistes tuent un Palestinien lors d'une marche pacifique

[ 28/04/2010 - 17:08 ]
Gaza – CPI

Des sources médicales ont annoncé la mort d'un Palestinien suite à sa blessure mortelle par les tirs des forces occupantes qui ont attaqué, le mercredi à midi 28/4, une marche pacifique, à l'est de Gaza.
Le directeur des urgences et des secours au ministère de la santé, Dr. Mouwia Hassanein a dit au correspondant du centre palestinien d'information que le citoyen, Souleymane Salem Dib, 19 ans, est tombé en martyr suite à sa blessure grave par les tirs des forces occupantes qui ont agressé les participants dans une marche pacifique qui contestait et exprimait son refus à la zone sécuritaire d'isolement que l'occupation tente d'imposer autour de la Bande de Gaza.
Les forces occupantes avaient ouvert le feu sur les participants dans des marches pacifiques contre la clôture sécuritaire imposée par l'occupation sur les frontières de la Bande de Gaza avec les territoires palestiniens occupés en 1948, en blessant plusieurs Palestiniens et solidaires étrangers dont des états graves.