jeudi 2 octobre 2014

L’Egypte interdit des leaders de Hamas de passer vers la Tunisie

Le membre du bureau politique du mouvement Hamas chargé des relations internationales, Oussema Hamdane, a affirmé que les autorités égyptiennes n’a pas permis à des leaders du mouvement de passer vers la Tunsiie.
L’invité de la Matinale a ajouté que l’Egypte n’avait présenté aucune explication  tout en soulignant sa désolation de cette interdiction égyptienne visant les palestiniens.
Parmi les leaders qui ont été interdit de passer Moussa Abou Marzouk et Mohamed Zahhar.

Des chômeurs Palestiniens choississent l’émigration, même au risque de leurs vies

Exténués pas de piètres conditions de vie, les jeunes de Gaza prennent des risques incroyables pour fuir la Bande à la recherche du travail et de la dignité en Europe.

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Un grand nombre d’émigrants Palestiniens attendent des jours durant au niveau du passage frontalier de Rafah _ Photo : AFP
Rafah, Ville de Gaza – C’était à la télévision qu’Ahmed Abu Ayyad, 25 ans, a appris la nouvelle du naufrage tragique d’un bateau qui a coûté la vie à des centaines de migrants dont les photos des corps noyés dans les eaux Maltaises étaient diffusées en boucle.
Le jeune homme a vu qu’il y avait beaucoup de disparus, y compris des Palestiniens qu’il connait et avec lesquels il a grandi. Il pouvait clairement sentir la panique et le désespoir qui se sont vite répandus dans son quartier lorsque les familles ont commencé à pleurer leurs proches et leurs êtres chers, ignorant s’ils sont encore vivants ou déjà morts.
Mais tandis que les souvenirs sont encore frais et vivaces, et alors que les gens ne se sont pas encore remis du choc et du désastre du 13 septembre, Abu Ayyad insiste sur son souhait de voyager loin de Gaza. Après avoir vécu et surtout survécu à environ sept semaines de bombardements et de combats menés récemment par Israël, il estime qu’il n’a plus rien à perdre et que rester à Gaza lui fait plus peur que de se lancer dans une aventure périlleuse à destination de l’Europe qui, affirme-t-il, lui permettra au moins d’essayer quelques libertés, aussi simples soit-elles.
« Je rêve juste d’avoir un travail ordinaire et d’être en mesure de mener une vie digne, » souligne Abu Ayyad.
« Ici, à Gaza, je ne suis pas en mesure d’en avoir non plus, » ajoute-t-il avant d’expliquer que l’absence des droits humaines fondamentaux nourrit constamment son rêve d’aller chercher une vie qu’il ne peut avoir sous occupation israélienne et sous siège.
L’évasion
La Suède est le premier pays qui lui vient à l’esprit. En effet, le cousin d’Abu Ayyad y a émigré en 2008. Depuis, il a trouvé un travail et vit dans son propre appartement.
De ce fait, Abu Ayyad a espéré que ce lieu l’aiderait à obtenir un visa Schengen. Cependant, toutes les démarches entreprises et toutes les portes frappées ne lui ont pas été d’un grand apport. Ne trouvant plus d’issue, Abu Ayyad a décidé de recourir à la dernière chose à laquelle il pouvait penser « un voyage de la mort vers la mort. » Il sait pertinemment qu’il peut mourir s’il décide de partir, « mais c’est nettement mieux que de rester vivre comme ça, » explique-t-il.
Il poursuit : « Je suis conscient du danger qui se présente dans les tunnels reliant Gaza à l’Egypte, ainsi que le trajet qui relie le Sinaï à la Libye ensuite à l’Italie. Je pense que mes chances de réussite sont à 50/50. »
D’autres, cependant, considèrent que ceux en quête d’émigration prennent leurs désirs pour des réalités.
Un autre jeune homme, lui aussi de Gaza, estime que le « risque de mort est à 100%, » bien qu’il affirme qu’il ne tardera pas à tenter la traversée.
Tout en soulignant qu’il ne veut pas mourir, il explique que même si ses chances de périr en route vers l’Europe dépassent les 50%, cette peur représente seulement 1% de ce qu’il endure régulièrement et quotidiennement en vivant à Gaza.
« Je meurs cent fois chaque jour à Gaza, » déplore-t-il.
Jouer au football : le rêve
Depuis l’âge de 17 ans, Abu Ayyad a joué dans plusieurs équipes locales de football. Il a rapidement acquis une notoriété et a largement été présenté comme une star potentielle de l’équipe nationale Palestinienne de football.
Et qui ne rêve pas d’être l’ambassadeur de son pays ? Mais Abu Ayyad a jugé que ce parcours professionnel serait trop risqué. Si jamais Israël décide d’interdire l’équipe Palestinienne de voyager, Abu Ayyad aura perdu sa chance qui « n’aura abouti à rien. »
Face à l’incertitude accablante, il a décidé de laisser tomber le football pour commencer à chercher un emploi qui lui permettra de gagner de l’argent et de payer les soins médicaux de sa mère.
Mais Gaza souffre déjà de chômage qui a dépassé les 40%. Les rares emplois existants n’ont pas répondu à la demande d’Abu Ayyad.
Il ne lui reste donc que l’option de l’émigration, insiste-t-il, bien que sa mère malade, Umm Eyad, le supplie de ne pas prendre le risque en lui disant qu’elle préfère mourir plutôt que de le voir couler.
Umm Eyad a déjà perdu un fils, Eyad, arrêté par les Israéliens il y a de cela huit ans. Ce jour-là, il tentait de se faufiler à l’intérieur d’Israël en quête d’un emploi. La famille ne l’a plus jamais revue depuis.
L’incursion d’Eyad chez son voisin lourdement barricadé pourrait ressembler à une opération kamikaze, mais Abu Ayyad explique que son action est la conséquence du chômage, un avenir incertain, aucune perspective et sans une réelle issue.
Avec 1.8 million de Palestiniens pris au piège dans l’enclave côtière, Abu Ayyad pense que la situation est de plus en plus dure à supporter.
Il explique : « Une guerre éclate tous les deux ans. Elle tue les personnes qui nous sont chères et détruit ce que nous construisons. »
Echec
Et ce ne sont pas les passeurs qui manquent à Gaza. Abu Ayyad a par hasard rencontré un homme à Khan Younis qui lui a demandé $3.000 pour lui faciliter et arranger le voyage de Rafah au sud de Gaza jusqu’en Alexandrie en Égypte où de nombreux navires transportant des migrants tentent de gagner l’Europe.
Toutefois, Abu Ayyad a décliné l’offre. Non seulement il l’a trouvé trop coûteuse, environ la moitié du revenu personnel annuel à Gaza, mais aussi, il avait peur que les passeurs fournissent un faux cachet de la police aux frontières égyptienne à Rafah, ce qui provoquerait de sérieux problèmes et ennuis.
Au lieu de cela, Abu Ayyad a tenté, il y a quelques jours, de voyager légalement à travers le passage de Rafah, en souhaitant qu’elle soit la porte qui le mènera en Alexandrie où il pourra enfin trouver un bateau pour sa destination.
En compagnie de deux de ses amis, il a attendu pendant trois jours devant le portail de Rafah, sous le plus insupportable soleil de plomb que le mois de septembre ait jamais donné, néanmoins, le projet n’a pas abouti.
« Ils nous ont dit que nous étions des mineurs, » souligne le jeune de 25 ans qui fut contraint de retourner chez lui et recommencer à songer à une autre alternative.
N’ayant pas pu totaliser la somme de $3.000, il doit encore emprunter de l’argent qui lui facilitera son voyage. Il doit également trouver un emploi pour payer ses dettes. Mais face au manque d’opportunités d’emploi à Gaza, il lui sera difficile de préparer un voyage dans les meilleurs délais.
« Il me faut beaucoup de temps pour emprunter chaque centime à des amis ou à des personnes que je connais, » précise-t-il.
Un business pour certains
Le réseau de migration et de contrebande passe d’une personne à une autre. Il commence par l’obtention d’un visa Schengen et des passeports Européens frauduleux pour la somme de $2.500. Ironiquement, le processus est conduit par un jeune homme désespéré et qui s’ennuie et qui n’a jamais mis les pieds en dehors de Gaza. Et pour ce faire, il peut tout simplement compter sur son scanner et quelques outils de Photoshop de base pour falsifier les documents.
L’homme reconnait que des Européens vendent des vignettes originales du visa Schengen, mais le problème se pose au niveau du prix qui reste très élevé, et à leur disponibilité. Et même si quelqu’un parvient à en avoir, la vignette ne lui garantit pas l’entrée dans le pays Européen choisi.
Dans le même contexte, un consul européen a informé MEE que ce type de visas frauduleux peut facilement être identifié, notamment après l’introduction, sur demande des États Européens, de la mesure de prise digitale des empreintes.
Mais tous les aéroports européens ne disposent pas d’équipement destiné à ce type de visas ; une bonne nouvelle pour les passeurs qui manipulent tant de jeunes désespérés dont le voyage sera certainement de plus en plus difficile.
En effet, la mort d’une centaine de personnes suite au dernier naufrage en date a poussé les autorités égyptiennes et gazaouies à reprendre le contrôle des zones frontalières afin de faire face au trafic des humains.
Dans une déclaration faite à MEE, le porte-parole du Ministère de l’Intérieur de Gaza, Iyad al-Bizm, a affirmé que la sécurité a été renforcée dans le but d’éradiquer et arrêter les passeurs et contrebandiers qui sont en train d’aider les jeunes de Gaza à émigrer.
Quant à ceux qui ont réussi à se frayer un chemin hors Gaza, ils sont confrontés à un voyage de plus en plus périlleux bien avant qu’ils ne parviennent à leurs bateaux en Égypte.
Le Ministre de l’Intérieur Palestinien a déclaré que plusieurs Palestiniens ont été attaqués par des voyous égyptiens en cours de route. Ils sont souvent battus, volés et dépouillés de leur argent et de leurs papiers puis délaissés avec le minimum de documents consulaires puisque, de toutes les façons, ils sont entrés clandestinement.
Abu Ayyad ne connaît que très bien cette histoire puisque l’un de ses amis a été passé à tabac par un groupe de voyous brutes alors qu’il traversait le Désert du Sinaï. Malgré cela, Abu Ayyad s’accroche à son rêve et réitère que quels que soient les obstacles, jamais il n’abandonnera l’idée de partir. « La vie devient impossible ici, je vais essayer une, deux fois et même dix fois jusqu’à ce que je réussisse. »
Bien que la mission d’Abu Ayyad soit partagée par beaucoup de jeunes Palestiniens, elle ne manque pas de susciter la colère et le ressentiment de beaucoup d’autres.
Pour Mohamed Abu-Hamra, 21 ans, le gouvernement a pris la bonne mesure de sévir contre les candidats à l’émigration, et qu’il ne faut ménager aucun effort pour empêcher les jeunes de Gaza de partir.
Il explique qu’en dépit de la pauvreté et du danger, il est inacceptable de permettre à Israël de gagner de cette façon, en vidant Gaza de ses jeunes cerveaux et talents.
Il précise : « Si nous restons forts et unis, les Palestiniens réussiront un jour à retravailler dans leur propre terre. »
Toutefois, Abu-Hamra reconnait que l’idée de départ lui a déjà traversé l’esprit et se souvient que ses chances n’ont pas été meilleures que celles d’Abu-Ayyad.
Pour rappel, Abu-Hamra travaillais dans les tunnels lorsque les troupes égyptiennes ont entamé, il y a quelques années, leurs mesures de répression.
La situation se faisant de plus en plus dure, il a décidé de passer son permis de conduire afin d’avoir une source de revenu supplémentaire. Cependant, les prix du carburant ont vite augmenté en flèche à la suite de la fermeture des tunnels et la conduite est devenue un luxe pour la plupart des gens de Gaza.
C’est ainsi qu’Abu-Hamra a décidé de se rabattre sur son ancienne formation qu’est constructeur de dalles. Sauf que peu de temps après, Israël a interdit l’entrée du ciment à Gaza, une décision qui a fermé cette voie également.
Et finalement, il a pris la décision de demander son passeport Palestinien. Hélas, la frontière avec l’Égypte venait d’être fermée ; l’unique ouverture sur le monde extérieure a, elle aussi, été close.
Abu-Hamra a, par désespoir, emprunté 1000 shekels ($270) pour élever des lapins. Manque de chance, l’unique centrale électrique qui permet à la Bande de purifier l’eau potable, la centrale hydraulique, a été détruites par les bombes israéliennes qui se sont abattues sur Gaza pendant 50 jours de guerre. Résultat : les lapins sont morts par déshydratation.
Poursuivi par la malédiction, il a également perdu le tuck tuck d’occasion, acheté avec un prêt. Le tricycle s’était écrasé sous les décombres, enterrant ainsi le dernier moyen qui permet à Abu-Hamra de bricoler et d’avoir un métier dans la Bande de Gaza.
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Mohammed Omer est un journaliste palestino-néerlandais renommé, basé à Gaza.:
http://www.middleeasteye.net/in-dep...
Traduction : Info-Palestine.eu - Niha

Leïla Shahid ambassadrice de la Palestine, encore

Recueilli par Claire HAUBRY.
Elle était hier au théâtre dans le cadre de la semaine culturelle palestinienne. Celle qui appelle au courage politique, aime aussi parler littérature : « Parce que la culture dit la richesse et les potentiels d'un peuple. »

Entretien
Leïla Shahid, 65 ans, ambassadrice de la Palestine auprès de l'Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg.

Qu'avez-vous pensé de l'emploi du terme « crime génocidaire » par le président palestinien, Mahmoud Abbas, au sujet de la guerre menée cet été à Gaza ?

Le président a exprimé ce que ressent la population, celle de la diaspora comme celle des territoires occupés. Il y a un ras-le-bol de la démission de la communauté internationale face au viol des droits et des résolutions depuis 47 ans. La tragédie de cet été, avec 2 150 personnes tuées, est le dernier chapitre d'une stratégie de destruction. On nous parle de provocation mais nous serions des traîtres si nous ne mettions pas les vrais mots sur ce qui est en train de se passer.

Êtes-vous toujours une ambassadrice de la paix ?

Ce n'est pas un titre qui me convient au sens où moi, je ne peux pas apporter la paix. Ce n'est pas quelque chose qui viendra parce qu'on le souhaite gentiment. La paix sera la conséquence de décisions politiques : le retrait de l'armée qui est la cause de la guerre, la reconnaissance de nos droits et la garantie de véritables négociations. La communauté internationale peut et doit agir comme elle l'a fait dans les Balkans contre Milosevic. Songez que ce qui vient d'être détruit, avait été construit en partie avec l'aide de l'Union européenne, et qu'il faudra 30 ans pour reconstruire !

Redoutez-vous une nouvelle montée de la violence ?

Oui. Le sentiment d'injustice fait que le mot paix n'a plus de sens en Palestine. Or, elle n'est pas sur un nuage : le contexte régional où se développe la barbarie - je parle bien sûr de Daesch qui décapite tous ceux qui ne pensent pas comme eux - c'est le résultat de la politique américaine qui a laissé détruire des fondements qui auraient pu empêcher le terrorisme. Comment ne pas voir là une bombe à retardement ? Au contraire, il faut de la modernité, pour ne pas avoir une Méditerranée à deux vitesses, avec un sud passéiste...

La raison de votre venue à La Roche-sur-Yon, c'est une intervention sur la littérature palestinienne. Comment la voyez-vous ? Quel peut être son rôle ?

Le conflit n'est pas complexe, comme on le dit trop souvent. En revanche, la littérature exprime la complexité humaine et c'est sa grande qualité. Le Grand R a eu une bonne idée car, avec Elias Sanbar (1), nous allons évoquer notamment Mahmoud Darwich, un poète qui touche parce qu'il fait appel aux émotions. Dans mon travail, j'ai souvent été frappée par l'impact du théâtre, de la littérature, de la musique : avec eux, les gens comprennent plus vite qu'avec nos histoires de dates et d'analyses politiques. C'est d'ailleurs impressionnant de voir à quel point la culture a explosé ces dernières années. Elle n'est pas figée. Elle exprime à la fois la richesse et les potentialités d'un peuple.

(1) La rencontre a eu lieu hier soir au théâtre municipal. Aux côtés de Leïla Shahid et d'Elias Sanbar, historien poète essayiste et ambassadeur de Palestine à l'Unesco, il y avait notamment les écrivains Olivier Rohe et François Beaune.

Les Régions reportent une mission en Israël

La mission économique tri-régionale multisectorielle prévue en Israël en décembre 2014 va être reportée, a indiqué mardi dans un communiqué Cécile Jodogne, la secrétaire d'Etat bruxelloise en charge du Commerce extérieur.
"A la suite des récentes rencontres entre les trois administrations d'export et d'investissement (BIE, AWEX et FIT), les Régions se sont mises d'accord pour que la mission économique en Israël n'ait pas lieu en 2014", précise le texte.
La situation toujours difficile dans la région et le faible nombre d'entreprises inscrites sont les raisons évoquées pour expliquer ce report. La mission avait été approuvée par le précédent gouvernement régional bruxellois, le 18 novembre 2013, après avis du comité consultatif du commerce extérieur.
La mission multisectorielle devait rassembler des entreprises bruxelloises, wallonnes et flamandes ainsi que des attachés commerciaux à Tel Aviv. Il ne s'agissait pas d'une mission ministérielle.

ONU: projet de résolution pour "un retrait total d'Israël des Territoires"

Si les Américains apposent leur veto, Abbas se tournera vers la Cours pénale internationale
Timothy A. Clary (AFP)"Palestinian president Mahmud Abbas addresses the 69th Session of the UN General Assembly on September 26, 2014 in New York"Timothy A. Clary (AFP)
Le brouillon d'une motion conjointe palestino-arabe demandant l'évacuation totale d'Israël de Cisjordanie et de Jérusalem-Est d'ici novembre 2016, a été déposé mercredi sur le bureau du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Ce projet de résolution devrait être prochainement soumis au vote du Conseil de sécurité, apprend-on mercredi.
Le texte de la motion établit que l'évacuation israélienne doit se dérouler "le plus rapidement possible dans la cadre du délai imparti, n'excédant pas le mois de novembre 2016 avec l'indépendance et le souveraineté de l'Etat de Palestine et le droit à l'autodétermination du peuple palestinien".
Le projet demande à "toutes les parties de respecter leurs obligations en vertu du droit internationel humanitaire, y-compris la Convention de Genève relative à la Protection des civils en temps de guerre datant d'août 1949".

Il exige également "la fin de toutes les opérations militaires israéliennes, des représailles, des déplacements forcés de civils, de tous les actes de violence et des hostilités".
Le groupe arabe qui a rédigé le texte pourrait néanmoins décider de ne pas le soumettre au vote du Conseil de sécurité s'il estime, ce qui risque fort probablement d'être le cas, que les Etats-Unis y apposeront leur veto.

Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est dit déterminé à passer outre les objections américaines à ses projets diplomatiques concernant "l'occupation israélienne", même si la relation avec Washington est déjà tendue.
M. Abbas, de retour de New York où il a évoqué lors d'un discours véhément devant les Nations unies son intention d'en finir avec le fonctionnement ancien des discussions de paix avec les Israéliens, a ainsi prévenu qu'il ne "renoncerait pas", malgré la réprobation américaine, à adhérer à la Cour pénale internationale en cas de "veto américain à une future résolution sur la fin de l'occupation israélienne".
"Les relations avec l'administration américaine sont tendues", a-t-il dit dans la nuit de mardi à mercredi à des journalistes au siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah (Cisjordanie). Il a qualifié de partiale la réaction américaine à son discours à l'ONU.
Les Etats-Unis ont jugé offensant son discours réclamant "la fin de l'occupation israélienne et l'indépendance de l'Etat de Palestine et accusant Israël de génocide et d'apartheid".
"La direction palestinienne subit de fortes pressions pour ne pas aller au Conseil de sécurité et adhérer à des organisations internationales, la première de ces pressions portant sur l'aide", a dit M. Abbas. "Les Palestiniens reçoivent chaque année 700 millions de dollars des Etats-Unis", a-t-il dit.
"L'atmosphère est tendue (...) et il n'est pas dans notre intérêt de la tendre davantage. Mais en même temps, je maintiens que nous ne pouvons pas revenir sur notre décision de présenter une résolution au Conseil de sécurité", a-t-il martelé.
"Des discussions sont en cours avec certains pays, arabes et autres, pour un vote d'ici trois semaines sur un projet de résolution prévoyant le retrait des Israéliens des territoires occupés depuis 1967 et un Etat palestinien indépendant dont la capitale serait Jérusalem-Est", a-t-il encore déclaré.
"Il faudra également préciser une date butoir pour l'occupation: un an, deux ans, trois (...) Nous voulons fixer cette limite et reprendre aussitôt les négociations", a-t-il promis. Nous sommes déterminés à poursuivre la lutte politique et nous ne reprendrons aucune négociation ne prévoyant pas un calendrier pour la réalisation de nos objectifs.
M. Abbas a admis ne pas avoir la garantie de recueillir les voix des neuf membres nécessaires pour l'examen d'un projet de résolution et, si nous les obtenons, il est fort probable que les Etats-Unis opposeront leur veto.
"Dans ce cas, nous irons devant les organisations internationales et en premier lieu nous signerons le Statut de Rome pour adhérer à la Cour pénale internationale. Simultanément, nous réexaminerons tous les accords avec Israël et notamment la coopération sécuritaire", a-t-il menacé.
Depuis qu'il a obtenu le statut d'observateur à l'ONU en 2012, l'Etat de Palestine menace de rejoindre la CPI, ce qui lui permettrait de poursuivre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre.
Evoquant le récent accord entre son parti le Fatah, et son rival islamiste du Hamas, qui contrôle toujours Gaza, M. Abbas a d'autre part assuré que le gouvernement d'union, accepté par les deux partis, se rendrait à Gaza peu avant une conférence internationale des donateurs pour la reconstruction prévue le 12 octobre au Caire.
"L'Autorité palestinienne et le gouvernement d'union seront les seuls responsables de tout ce qui entrera à Gaza, tandis que l'ONU sera responsable de surveiller l'utilisation des matériaux de construction", a-t-il précisé.

Pourparlers secrets entre l'AP et Israël

Abbas Momani (AFP)"Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah à Ramallah le 3 juin 2014"Abbas Momani (AFP)
Des responsables israélien et palestinien auraient mené des pourparlers directs et secrets à Ramallah en marge de ceux tenus au Caire, a révélé mardi soir le site israélien Ynet.

Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah aurait rencontré un haut responsable israélien et les deux hommes auraient discuté d'une série de possibles mesures humanitaires envers les résidents de la bande de Gaza, notamment l'octroi de permis d'exportation de marchandises vers la Cisjordanie, ce qui pourrait stimuler un sérieux relent de l'économie dand l'enclave palestinienne.
La possibilité pour les Gazaouis de sortir de l'enclave palestinienne pour étudier en Cisjordanie ou à l'étranger a également été soulevée, ainsi que la possibilité de permettre aux hommes de 60 ans et plus de se rendre à Jérusalem lors des fêtes musulmanes
Par ailleurs, les pourparlers au Caire mettent l'accent sur la reconstruction de Gaza, une tâche sur laquelle le Hamas et le Fatah se sont mis d'accord pour qu'elle incombe au gouvernement d'union nationale palestinien. Les négociations portent également sur l'exportation des produits de Gaza à l'étranger et sur l'avenir de l'ouverture et du contrôle des postes frontaliers.
Des responsables israéliens ont déclaré à Ynet que la réunion n'indique aucun changement dans la politique israélienne et qu'aucun détail additionnel de sera fourni.

Police palestinienne

Dimanche, des dirigeants palestiniens ont confié au site israélien Walla! qu'un accord de principe avait été conclu entre le Hamas et le Fatah pour le déploiement de 3.000 policiers de l'Autorité palestinienne (AP) dans la bande de Gaza. Les policiers devraient être envoyés le long de la frontière avec Israël et de celle entre Gaza et l'Egypte, ainsi qu'aux passages frontaliers.
Cependant, les sources ont souligné que les détails techniques de l'accord n'ont pas encore été exposés ni discutés avec Israël, qui est censé approuver le transport à partir de Ramallah de milliers de policiers palestiniens sur son territoire vers la bande de Gaza.
AFP"A Palestinian policeman attaches a picture of President Mahmoud Abbas to a police car during a parade in the West Bank town of Hebron, 2009"AFP

Un haut responsable du Hamas, Moussa Abou Marzouk, et le chef de la délégation du Fatah, Azzam al-Ahmad, ont confirmé qu'un accord avait été conclu après deux jours de discussions au Caire. "Le gouvernement d'unité supervisera les points de passage (...) pour faciliter la reconstruction de la bande de Gaza", avait alors déclaré Abou Marzouk.
Il avait ajouté que les deux factions ont convenu de créer un mécanisme pour permettre l'entrée de matériaux de construction dans la bande de Gaza.
Les deux mouvements ont également trouvé une «solution au problème des salariés", selon les propos d'Abou Marzouk, se référant aux accusations du Hamas selon lesquelles l'AP n'avait pas payé les employés du gouvernement à Gaza.

Une mission économique belge en Israël est reportée

La Flandre, la Wallonie et Bruxelles devaient envoyer une mission économique en Israël en décembre. Après l’été meurtrier à Gaza, le projet était devenu trop lourd à porter.


Après le terrible été à Gaza, les plus de 2.200 morts et les destructions subies par la population palestinienne, la pression était devenue trop forte sur les trois régions belges qui voulaient organiser une mission économique commune en Israël en décembre. Le communiqué est tombé ce 30 septembre : « A la suite des récentes rencontres entre les trois administrations d’export et d’investissement (BIE, AWEX et FIT), les Régions se sont mises d’accord pour que la mission économique en Israël n’ait pas lieu en 2014 », indique le texte envoyé par Jérôme Demot, porte-parole de Cécile Jodogne, la secrétaire d’Etat à la Région de Bruxelles-Capitale chargée du Commerce extérieur.
Le communiqué explique que, « compte tenu de la situation toujours difficile dans la région et du faible nombre d’entreprises inscrites, il a été décidé de reporter la mission ». Et rappelle que « la mission avait été approuvée par le précédent gouvernement régional bruxellois, le 18 novembre 2013, après avis du Comité consultatif du commerce extérieur. Cette mission multisectorielle devait rassembler des entreprises bruxelloises, wallonnes et flamandes ainsi que des attachés commerciaux à Tel Aviv. Il ne s’agissait pas d’une mission ministérielle ».
Deux partis politiques belges avaient ouvertement milité pour l’annulation de cette mission, Ecolo et le PTB. Ce dernier parti prévoit de sortir ce mercredi un rapport qui met en exergue le fait que nos entreprises allaient rencontrer des firmes israéliennes mêlées de près ou de loin à l’occupation…

Les constructions à Jérusalem-Est « vont éloigner Israël de ses plus proches alliés »

Dans un langage « fort », la Maison Blanche et le Département d’Etat ont fait savoir leur opposition au projet de Givat Hamatos.
Utilisant un langage sévère, les responsables de Washington se sont attaqués mercredi au plan visant à la construction de nouveaux logements à Jérusalem-Est en disant que cette décision allait « éloigner Israël de ses plus proches alliés » et mettre un point d’interrogation sur son engagement à rechercher la paix avec les Palestiniens.
Les commentaires presque identiques de la porte-parole du Département d’Etat Jen Psaki et de celui de la Maison Blanche Josh Earnest ont été publiés alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontrait le président américain Barack Obama. Au cours de cette rencontre, il a lancé l’idée que les États-Unis et Israël travaillent ensemble pour que des pays arabes puissent contribuer à la relance du processus de paix avec les Palestiniens.
Psaki a déclaré que les Etats-Unis étaient « profondément préoccupés » par l’approbation d’Israël la semaine dernière de la construction de quelques 2 500 logements dans le quartier de Givat Hamatos à Jérusalem-Est.
« Cette étape est contraire à l’objectif déclaré d’Israël et cela envoie un message très inquiétant » a déclaré Psaki, ajoutant que cette décision « remettait en question l’engagement ultime d’Israël à un règlement pacifique et négocié ».
« Cette décision va entraîner la condamnation de la communauté internationale, éloigner Israël même de ses plus proches alliés, empoisonner le climat non seulement avec les Palestiniens mais aussi avec les gouvernements arabes avec lesquels le Premier ministre Netanyahu a dit qu’il voulait construire des relations, » a-t-elle fait savoir dans un langage qu’elle a qualifié de « fort ».
A la Maison Blanche, Earnest a fait écho aux propos de Psaki affirmant que la question avait été discutée entre Obama et Netanyahu.
« Cette décision va entraîner la condamnation de la communauté internationale, » a également déclaré Earnest. « Cela remet en question l’engagement d’Israël à un règlement pacifique et négocié avec les Palestiniens ».
Le nouveau projet qui prévoit de construire 2 500 unités de logement est controversé car il relie des quartiers juifs qui séparent Jérusalem de Bethléem. Les États-Unis ont à plusieurs reprises critiqué la construction israélienne à Jérusalem-Est, l’estimant préjudiciable aux efforts déployés pour obtenir un accord de paix – pourtant bien évasif – avec les Palestiniens.
Les Américains ont également condamné une décision récente d’une association de droite qui a racheté sept maisons dans un quartier arabe de la capitale pour que des Juifs puissent s’y installer.
« Les Etats-Unis condamnent la récente occupation de bâtiments résidentiels dans le quartier de Silwan. Cette décision est à même de provoquer des tensions » a déclaré Earnest. « Cela ne crée qu’une exacerbation des tensions ».
Apparaissant devant les journalistes, Obama et Netanyahu n’avaient pas l’air de trahir le mécontentement des États-Unis. Alors que les deux dirigeants ont eu longtemps une relation tendue, chacun s’est exprimé sur un ton poli et chaleureux dans ses brèves remarques publiques.
Pourtant, les points de désaccord étaient évidents, notamment l’inquiétude d’Obama quant au conflit de cet été à Gaza et la mort de civils palestiniens et la méfiance d’Israël vis-à-vis des négociations actuelles avec l’Iran sous commandement américain.
Des responsables ont déclaré que les discussions privées entre Obama et Netanyahu ont porté pour beaucoup sur l’Iran. Les États-Unis et ses partenaires de négociation – la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, la Russie et la Chine – ont jusqu’au 24 novembre pour parvenir à un accord avec l’Iran sur son programme nucléaire, et d’importantes lacunes subsistent de tous les côtés.
Alors que Netanyahu arrivait à la Maison Blanche, des hauts fonctionnaires de Jérusalem annonçaient les plans de construction à Givat Hamatos. L’annonce a aussi été reprise par un communiqué de La Paix maintenant, alors que la décision effective avait pourtant été prise il y a deux semaines sans aucun lien avec la réunion de Netanyahu-Obama.
Psaki a refusé de dire si les Etats-Unis allaient voter contre la proposition d’un Etat palestinien au Conseil de sécurité des Nations unies, en disant que les États-Unis devaient d’abord étudier le projet de pétition, qui a été publié mercredi.
Cependant, elle a réitéré la position de Washington contre les mesures unilatérales prises par Ramallah devant l’ONU.
« Nous avons fait connaître aux Palestiniens nos positions quant à leurs souhaits, leurs menaces et leurs décisions d’aller de l’avant de manière unilatérale» a-t-elle assuré.
Lors de leur conférence de presse conjointe, Netanyahu a affirmé à Obama qu’il était engagé dans une solution à deux Etats. Obama, s’exprimant aux côtés de Netanyahu, a déclaré qu’un changement dans le statu quo était nécessaire entre Israéliens et Palestiniens.
Quelques heures avant la réunion, un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a été distribué par les Palestiniens appelant à un retrait total d’Israël de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est d’ici 2016. Le document a également appelé à « une solution juste » du statut de Jérusalem comme capitale de deux Etats, mais aussi du problème des réfugiés palestiniens.
On s’attend normalement à un veto des États-Unis à un tel projet de résolution.

De nouvelles négociations entre la Palestine et Israël démarreront le 15 octobre

Le membre du bureau politique du mouvement Hamas chargé des relations internationales, Oussema Hamdane, a annoncé aujourd’hui que de nouvelles négociations indirecte auront lieu entre palestinien et Israël via l’Egypte à partir du 15 octobre 2014.
L’invité de la Matinale a ajouté que les négociations concerneront le cessez-le-feu et les postes frontaliers, le port et l’aéroport.
Hamdane a souligné que rien ne garanti la bonne foi d’Israël et que la seule garantie est l’union des palestinien et de leurs positions. 

Scandale: Israël détruit pour 55.000€ d’aide belge en Palestine

L'armée israélienne a détruit lundi un réseau de transport d'électricité mis sur pied dans un village de Cisjordanie grâce à l'aide financière de la Coopération technique belge (CTB), révèle Oxfam-Solidarité dans un communiqué jeudi. C'est la première fois qu'Israël détruit un projet belge, souligne l'ONG, qui exhorte le gouvernement belge "à condamner publiquement les actions d'Israël et à réclamer des dédommagements pour cette destruction". Les dommages sont estimés à 55.000 euros. L'ambassadeur israélien à Bruxelles a par ailleurs été convoqué dans l'après-midi au cabinet du ministre des Affaires étrangères en affaires courantes, Didier Reynders.
Lundi matin, les bulldozers israéliens ont fait tomber 70 pylônes électriques et détruit 4,5 kilomètres de câbles électriques du réseau de transport d'électricité aménagé à Khirbet al-Tawil, un village de l'entité de Naplouse, en Cisjordanie, grâce à l'aide financière apportée par la CTB. "Les poteaux ont ensuite été coupés en morceaux pour éviter qu'ils ne soient réutilisés. Tout le village est sans électricité depuis lors", explique le chef du village de Khirbet al-Tawil, Bassam Akher, cité dans le communiqué d'Oxfam-Solidarité.
Mercredi matin, les villageois ont tenté de reconstruire l'infrastructure mais l'armée israélienne, de retour sur les lieux, a stoppé cette tentative, précise Oxfam-Solidarité. "Si l'on regarde la période entre début janvier et fin août de cette année, et qu'on la compare avec la même période en 2013, on remarque que 10% de personnes en plus se sont retrouvées sans abri à cause de démolitions. Il s'agit de 823 personnes, dont 448 enfants. Un autre projet belge, l'aire de jeu d'une école maternelle dans le village d'Al-Aqaba, est également menacée de destruction", ajoute le communiqué.
Selon l'ONG, les différentes questions parlementaires font apparaître un manque de véritable politique de la part de la Belgique "pour faire face" à la destruction des projets. Elle a donc appelé jeudi, via Twitter notamment, le gouvernement à condamner publiquement les démolitions et a réclamer "des indemnités à Israël" pour les dégâts.
Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a réagi jeudi matin, déclarant que la Belgique "condamne cette destruction", contraire "au droit international", et demande une indemnisation. "Nous avions déjà pris plusieurs initiatives auprès des autorités israéliennes pour éviter la destruction prévue de longue date de ce projet mis en place en collaboration" avec ces mêmes autorités. "Israël doit accepter que les populations puissent vivre dans des conditions décentes."
Une procédure sera également entamée au niveau européen pour savoir comment "réagir en commun" face à ces destructions, souligne le ministre, et amener ce sujet dans les discussions entre l'Union européenne et Israël. Enfin, l'ambassadeur israélien à Bruxelles a été convoqué jeudi au cabinet de Didier Reynders. "Nous voulons comprendre la raison de ce geste et lui faire part de notre condamnation, de notre souhait de coordination au niveau européen et de la demande d'indemnisation", a expliqué M. Reynders. L'ambassadeur de Belgique à Tel-Aviv a également réagi sur place.
Cet acte préfigure, selon Didier Reynders, les discussions qui se tiendront lors de la conférence au Caire sur la reconstruction de la bande de Gaza, le 12 octobre. "Il faut en effet le minimum de garanties au sujet des installations en passe d'être construites ou reconstruites", a conclu le chef de la diplomatie belge.

Le face-à-face Obama-Nétanyahou assombri par la colonisation

La vive condamnation par Washington d'un projet de construction de logements à Jérusalem-est et les mises en garde israéliennes sur le dossier nucléaire iranien ont jeté une ombre sur la rencontre mercredi entre Barack Obama et Benyamin Nétanyahou.
Ce face-à-face à la Maison-Blanche entre le président américain et le Premier ministre israélien, dont les relations sont notoirement difficiles, était le premier depuis la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a fait plus de 2100 morts côté palestinien et plus de 70 morts israéliens.
«Les États-Unis sont très préoccupés» par les informations faisant état du feu vert accordé à la construction de 2610 nouveaux logements à Jérusalem-est, a déclaré Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain, précisant que la question avait été abordée lors de la rencontre dans le Bureau ovale.
Pour la Maison-Blanche, une telle décision pourrait «empoisonner l'atmosphère» non seulement avec les Palestiniens mais aussi avec les gouvernements arabes, avec lesquels le Premier ministre Nétanyahou a indiqué mercredi vouloir bâtir de nouvelles relations.
«S'ils menaient à bien les constructions dans cette zone, cela enverrait un message très troublant», a souligné le porte-parole de la Maison-Blanche, jugeant que cela pourrait «éloigner Israël même de ses plus proches alliés».
La poursuite de la colonisation (la construction d'habitations civiles dans les territoires occupés ou annexés par Israël depuis 1967) est considérée comme une entrave majeure aux efforts déployés depuis des décennies pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Israël considère Jérusalem comme sa capitale «unifiée et indivisible». La communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion de Jérusalem-est, où les Palestiniens veulent établir la capitale de l'État auquel ils aspirent.
«Faire évoluer le statu quo» 
«Il ne faut pas préjuger du statut final de Jérusalem qui ne peut être déterminé qu'à travers des négociations directes entre les parties», a souligné M. Earnest.
La municipalité israélienne de Jérusalem avait approuvé ce projet en décembre 2012, mais il était resté en suspens depuis.
Le ministre israélien du Logement Ouri Ariel, membre du Foyer juif, parti nationaliste religieux, a assuré que le moment choisi pour cette annonce de nouvelles constructions n'était «pas lié à l'actualité» et s'inscrivait «dans le processus normal des autorisations nécessaires».
Lors de son entretien avec M. Nétanyahou, M. Obama a jugé urgent de «faire évoluer le statu quo» pour que les citoyens israéliens «soient à l'abri d'un tir de roquette» et que «la tragédie d'enfants palestiniens tués» ne se renouvelle pas.
Au-delà de la nécessaire reconstruction de Gaza, il faut trouver les moyens de trouver «une paix plus durable» entre Israéliens et Palestiniens, a-t-il souligné.
De son côté, le Premier ministre israélien avait mis en garde le président américain contre les risques d'un accord avec Téhéran, qui placerait l'Iran «au seuil de la puissance nucléaire».
«L'Iran cherche un accord qui entraînerait la levée des sanctions mises en place grâce à vos efforts et le placerait au seuil de la puissance nucléaire», a déclaré M. Nétanyahou dans le Bureau ovale avant d'entamer son entretien avec M. Obama. «J'espère ardemment que cela n'arrivera pas», a-t-il ajouté.
L'Iran et le groupe 5+1 (États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) se sont donné jusqu'au 24 novembre pour parvenir à un accord définitif qui garantirait le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales contre Téhéran.
La capacité d'enrichissement d'uranium de l'Iran est au coeur des négociations: l'uranium faiblement enrichi alimente des centrales électriques, mais enrichi à un niveau élevé il peut servir à fabriquer une bombe.
La place de Téhéran dans la lutte contre l'EI est aussi un sujet de tensions. Washington estime que l'Iran, considéré jadis comme l'un de ses pires ennemis, a «un rôle» à jouer même s'il n'est pas question d'une participation de Téhéran à la coalition contre ce groupe ultra-radical.
La semaine dernière, le département d'État avait indiqué que les États-Unis et l'Iran avaient parlé de cette lutte contre l'EI en marge des pourparlers sur le nucléaire à New York.

Une histoire peu connue : les camps de concentration et de travail d'Israël en 1948-1955

Yazan al-Saadi est journaliste au Al-Akhbar en anglais. Son compte twitter : @WhySadeye

Une grande partie des circonstances sinistres et sombres de la purification ethnique sioniste des Palestiniens à la fin des années 1940 a progressivement été exposée au cours du temps. Un aspect - rarement étudié ou discuté en profondeur - est l'internement de milliers de civils palestiniens dans au moins 22 camps de concentration et de travail, dirigés par les sionistes, qui ont existé de 1948 à 1955. On en sait un peu plus maintenant sur les contours de ce crime historique, grâce à la recherche exhaustive menée par le grand historien palestinien Salman Abu Sitta et du membre du centre palestinien de ressources BADIL, Terry Rempel.
Des civils palestiniens capturés lors de la chute de Lydda et de Ramleh autour du 12 Juillet 1948 et emmenés dans des camps de travail. Dans la chaleur de juillet, assoiffés, sous la garde de soldats, un enfant leur apporte un peu d'eau 
(Photo: Salman Abu Sitta, Palestine Land Society)
Voici les faits.
L'étude - qui va être publiée dans le prochain numéro de Journal ofPalestine Studies - s'appuie sur près de 500 pages de rapports du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), rédigés pendant la guerre de 1948, qui ont été déclassifiés, mis à la disposition du public en 1996, et découverts par hasard par un des auteurs en 1999.
En outre, les auteurs ont recueilli les témoignages de 22 anciens détenus palestiniens de ces camps civils, à travers des entretiens qu'ils ont eux-mêmes conduits en 2002, ou documentés par d'autres à d'autres moments.
Avec ces sources d'information, les auteurs, comme ils disent, ont reconstitué une histoire plus claire de la façon dont Israël a capturé et emprisonné "des milliers de civils palestiniens comme travailleurs forcés" et les a exploités "pour soutenir son économie en temps de guerre."
Fouiller les crimes
"Je suis tombé sur ce morceau d'histoire dans les années 1990 alors que je collectais du matériel et des documents sur les Palestiniens," a dit Abu Sitta à Al-Akhbar. "Plus vous creusez, plus vous découvrez que des crimes ont eu lieu qui ne sont pas rapportés et qui ne sont pas connus."
A l'époque, Abu Sitta alla passer une semaine à Genève pour consulter les archives du CICR qui venaient d'être ouvertes. Selon lui, les archives ont été mises à la disposition du public après des accusations selon lesquelles le CICR aurait pris le parti des Nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. C'était une occasion qu'il ne pouvait pas manquer, montrer ce que le CICR avait enregistré des événements qui ont eu lieu en Palestine en 1948. C'est là qu'il est tombé sur des dossiers où il était question de cinq camps de concentration dirigés par les Israéliens.
Il a alors décidé de chercher des témoins ou d'anciens détenus et d'interviewer des Palestiniens en Palestine occupée, en Syrie et en Jordanie.
"Ils ont tous décrit la même histoire, et leur véritable expérience dans ces camps," a-t-il dit.
Une question qui l'a immédiatement frappé fut pourquoi il y avait si peu de références sur ces camps dans l'histoire, en particulier quand il est devenu plus clair, au fur et à mesure de ses recherches, que ces camps avaient bien existé, et qu'il y en avait eu plus de cinq.
"Beaucoup d'anciens détenus palestiniens ont vu le concept d'Israël comme un ennemi vicieux, alors ils ont pensé que leur expérience de travail dans ces camps de concentration n'était rien en comparaison de l'autre plus grande tragédie de la Nakba. La Nakba a tout éclipsé," a expliqué Abu Sitta.
"Cependant, quand j'ai creusé dans la période 1948-1955, j'ai trouvé davantage de références comme Mohammed Nimr al-Khatib, qui était imam à Haïfa, qui avait transcrit des entretiens avec quelqu'un de la famille al-Yahya qui était dans un des camps. J'ai pu retrouver la trace de cet homme jusqu'en Californie et j'ai pu discuter avec lui en 2002," a-t-il ajouté.
Abu Sitta a lentement mais sûrement découvert d'autres références, dont des informations venant d'une Juive nommée Janoud, une seule thèse de maîtrise à l'Univesité hébraïque sur le sujet, et les récits personnels de l'économiste Yusif Sayigh, qui ont contribué à étoffer davantage l'ampleur et la nature de ces camps.
Après plus d'une décennie, Abu Sitta et son co-auteur Rempel peuvent enfin présenter leurs constatations au public. 
Du fardeau à l'opportunité: les camps de concentration et de travail
La mise en place de camps de concentration et de travail a eu lieu après la déclaration unilatérale de l'Etat d'Israël en mai 1948.
Avant cet événement, le nombre de captifs palestiniens entre les mainssionistes étaient assez faible, car, comme le déclare l'étude, "les dirigeantssionistes ont rapidement conclu que l'expulsion forcée de la population civile était la seule façon de créer un Etat juif en Palestine avec une majorité juive suffisamment importante pour qu'il soit 'viable'." En d'autres termes, pour les stratèges sionistes, les prisonniers étaient un fardeau, dans les phases initiales de l'épuration ethnique.
Ces calculs ont changé avec la déclaration de l'Etat d'Israël et l'implication des armées d'Egypte, de Syrie, d'Iraq et de Transjordanie, après que l'essentiel du nettoyage ethnique ait eu lieu. A partir de ce moment, "les forces israéliennes ont commencé à faire des prisonniers, tant des soldats arabes réguliers (pour un éventuel échange), et - de manière sélective - des civils palestiniens non combattants en bonne santé."
Le premier camp fut celui de Ijlil, à environ 13km au nord-est de Jaffa, sur le site du village palestinien détruit Ijlil al-Qibiliyya, vidé de ses habitants début avril. Ijlil était essentiellement constitué de tentes abritant des centaines et des centaines de prisonniers, classés comme prisonniers de guerre par les Israéliens, encerclées de fils de fer barbelés, de miradors et d'une porte avec des gardiens. 
Au fur et à mesure des conquêtes israéliennes, et de l'augmentation consécutive du nombre de prisonniers, trois autres camps ont été créés. Ce sont les quatre camps "officiels" que les Israéliens ont reconnu et que le CICR a activement visités.
L'étude note : 
"Les quatre camps étaient soit sur ou adjacents à des installations militaires mises en place par les Britanniques pendant le Mandat. Elles avaient été utilisées pendant la Seconde Guerre Mondiale pour l'internement de prisonniers de guerre allemands, italiens et autres. Deux des camps - Atlit, créé en juillet à environ 20km au sud de Haïfa, et Sarafand al-Amar, au centre de la Palestine - avaient déjà été utilisés dans les années 1930 et 1940 pour la détention d'immigrants juifs illégaux."
Atlit était le deuxième plus grand camp après Ijlil ; il pouvait contenir jusqu'à 2.900 prisonniers, tandis que Sarafand avait une capacité maximale de 1.800 prisonniers, et Tel Letwinksy, près de Tel Aviv, de plus de 1.000.
Les quatre camps étaient administrés par "d'anciens officiers britanniques qui avaient fait défection dans leurs rangs quand les forces britanniques se sont retirées de Palestine à la mi-mai 1948," et les gardiens et le personnel administratif des camps étaient d'anciens membres de l'Irgoun et du groupe Stern - deux groupes désignés comme des organisations terroristes par les Britanniques avant leur départ. En tout, les quatre camps "officiels" employaient 973 soldats.
Un cinquième camp, appelé Umm Khalid, était installé sur le site d'un autre village vidé de sa population près de la colonie sioniste de Netanya ; un numéro officiel lui avait même été attribué dans les registres, mais il n'a jamais eu le statut d'"officiel". Il pouvait contenir 1.500 prisonniers. Contrairement aux quatre autres camps, Umm Khalid étaient "le premier camp créé exclusivement comme camp de travail" et fut "le premier des camps 'reconnus' à être fermé (...) à la fin de 1948."
En complément de ces cinq camps "reconnus", il y avait au moins 17 autres "camps non reconnus" qui n'étaient pas mentionnés dans les sources officielles, mais que les auteurs ont découvert à travers de multiples témoignages de prisonniers.
"Beaucoup de [ces camps]," notent les auteurs, "[furent] apparemment improvisés ou ad hoc, consistant souvent en un poste de police, une école ou la maison du notable d'un village," pouvant recevoir de 200 prisonniers à des dizaines.
La plupart des camps, officiels ou non, étaient situés dans les frontières de l'Etat juif proposé par les Nations Unies, "bien qu'au moins quatre [camps non officiels] - Beersheba, Julis, Bayt Daras, et Bayt Nabala – se trouvaient dans l'Etat arabe assigné par les Nations Unies, et un était à l'intérieur du "corpus separatum" de Jérusalem.
Le nombre de détenus palestiniens non combattants "dépassait largement" ceux des soldats arabes des armées régulières ou des prisonniers de guerre réels. Citant un rapport mensuel de juillet 1948 rédigé par le chef de mission du CICR Jacques de Reynier, l'étude indique que de Reynier a noté "que la situation des internés civils était 'absolument confondue' avec celle des prisonniers de guerre, et que les autorités juives 'traitaient tous les Arabes entre 16 et 55 ans comme des combattants et les enfermaient comme des prisonniers de guerre'." En outre, le CICR a découvert parmi les détenus des camps officiels que 90 des prisonniers étaient des hommes âgés, et que 77 étaient de jeunes garçons âgés de 15 ans ou moins.
L'étude met en évidence les déclarations du délégué du CICR Emile Moeri en janvier 1949 sur les détenus des camps :
"Il est douloureux de voir ces pauvres gens, en particulier les vieux, qui ont été arrachés à leurs villages et mis sans raison dans ces camps, obligés de passer l'hiver sous des tentes humides, loin de leurs familles ; ceux qui ne peuvent survivre à ces conditions meurent. Des enfants (de 10-12 ans) sont également mis dans cette situation. De même des malades, certains souffrant de tuberculose, languissent dans ces camps dans des conditions qui, encore que correctes pour des gens en bonne santé, les mèneront certainement à la mort si nous ne trouvons pas de solution à ce problème. Depuis longtemps nous avons exigé que les autorités juives libèrent ces civils malades qui ont besoin de traitements et qu'on les remettent aux bons soins de leurs familles ou à un hôpital arabe, mais nous n'avons pas reçu de réponse."
Le rapport notait, "il n'y a pas de chiffres précis sur le nombre total de civils palestiniens détenus par Israël pendant la guerre de 1948-49" et il semble que les estimations ne tiennent pas compte de camps "non officiels", en plus des mouvements fréquents des prisonniers entre les camps en service. Dans les quatre camps "officiels", le nombre de prisonniers palestiniens n'a jamais dépassé 5.000 selon les chiffres des dossiers israéliens. 
Si on se base sur la capacité de Umm Khalid et sur les estimations des "camps non officiels", le nombre total de prisonniers palestiniens pourrait se situer autour de 7.000, et peut-être beaucoup plus, indique l'étude, si on tient compte d'une note écrite dans son journal le 17 novembre 1948 par David Ben-Gourion, l'un des principaux dirigeants sionistes et premier Premier ministre d'Israël, qui mentionnait "l'existence de 9.000 prisonniers de guerre dans les camps gérés par Israël."
En général, les conditions de vie dans les camps "officiels" étaient bien en deçà de ce qui était considéré comme convenable par le droit international de l'époque. Moeri, qui a constamment visité les camps, a rapporté que à Ijlil en novembre 1948 : "La plupart des tentes sont déchirées", que le camp n'était "pas prêt pour l'hiver," les latrines non couvertes, et la cantine n'a pas fonctionné pendant deux semaines. Se référant à la situation apparemment en cours, il a déclaré que "les fruits sont toujours défectueux, la viande est de mauvaise qualité, [et] les légumes sont rares."
En outre, Moeri a rapporté qu'il a lui-même vu, "'les blessures laissées par les violences' de la semaine précédente, quand les gardiens ont tiré sur les prisonniers, blessant l'un d'entre eux et rouant de coups un autre."
Comme le montre l'étude, le statut civil de la majorité des détenus était clair pour les délégués du CICR dans le pays, qui ont rapporté que les hommes capturés "n'avaient assurément jamais été dans une armée régulière." Les détenus qui étaient des combattants, explique l'étude, étaient "systématiquement tués par balle au prétexte qu'ils avaient tenté de s'échapper."
Les forces israéliennes semblaient toujours cibler des hommes valides, laissant derrière les femmes, les enfants et les personnes âgées - quand ils ne les massacraient pas - la politique a continué même après que les niveaux de confrontation militaire ont baissé. Dans l'ensemble, comme le montrent les dossiers israéliens et le cite l'étude, "les civils palestiniens constituaient la grande majorité (82 pour cent) des 5.950 personnes classées comme internés dans les camps de prisonniers de guerre, alors que les Palestiniens seuls (civils plus militaires) constituaient 85 pour cent."
L'enlèvement à grande échelle et l'emprisonnement de civils palestiniens semblent correspondre aux campagnes militaires israéliennes. Par exemple, l'une des premières rafles importantes a eu lieu lors de l'Opération Danj, quand 60-70.000 Palestiniens ont été expulsés des villes centrales de Lydda et Ramleh. Dans le même temps, entre un cinquième et un quart de la population mâle de ces deux villes, qui était âgé de plus de 15 ans, a été envoyé dans les camps.
La plus grande rafle de civils a eu lieu dans des villages du centre de la Galilée, capturés pendant l'Opération Hiram, à l'automne 1948.
Un survivant palestinien, Moussa, a décrit aux auteurs ce qu'il a vu à l'époque.
"Ils nous ont pris dans tous les villages alentours : al-Bi'na, Deir al-Asad, Nahaf, al-Rama, et Eilabun. Ils ont pris 4 jeunes hommes et les ont abattus (...). Ils nous ont conduit à pied. Il faisait chaud. On n'avait pas le droit de boire. Ils nous ont emmenés à al-Maghar [village druze palestinien], puis à Nahalal [colonie juive], puis à Atlit."
Un rapport des Nations Unies du 16 novembre 1948 corrobore le témoignage de Moussa ; il indique que 500 Palestiniens "ont été emmenés à marche forcée et en véhicule à un camp de concentration juif à Nahlal."
Le soutien de l'économie d'Israël par les "travaux forcés"
La politique qui consiste à cibler des civils, en particulier les hommes "valides", ne fut pas un hasard, selon l'étude, qui établit que "avec des dizaines de milliers de juifs, hommes et femmes, appelés au service militaire, les internés civils palestiniens constituaient un complément important à la main d’œuvre civile juive employée en vertu de la législation d'urgence au soutien de l'économie israélienne," que même les délégués du CICR ont noté dans leurs rapports.
Les gardiens du camp de concentration de Gaza aujourd'hui.
Les prisonniers étaient obligés de faire des travaux publics et militaires, comme assécher les zones humides, travailler comme employé, collecter et transporter les biens pillés aux réfugiés, déplacer les pierres des maisons palestiniennes démolies, paver des routes, creuser des tranchées militaires, enterrer les morts, et bien plus encore.
Comme le décrit un ancien détenu palestinien nommé Habib Mohammed Ali Jarada dans l'étude, "A la pointe du fusil, ils nous obligeaient à travailler toute la journée. La nuit, nous dormions sous des tentes. En hiver, l'eau s'infiltrait sous nos couchages, fait de feuilles sèches, de cartons et de morceaux de bois."
Un autre prisonnier à Umm Khaled, Marwan Iqab al-Yehiya, a déclaré dans un entretien avec les auteurs, "Nous devions casser et transporter des pierres toute la journée [dans une carrière]. Nous avions pour toute nourriture quotidienne une pomme de terre le matin et la moitié d'un poisson séché le soir. Ils rouaient de coups quiconque désobéissait aux ordres." Ce travail était entrecoupé d'actes d'humiliation par les gardiens israéliens ; Yehiya parle de prisonniers "alignés et obligés de se déshabiller, comme punition pour l'évasion de deux prisonniers pendant la nuit."
"Les adultes et les enfants [juifs] du kibboutz voisin venaient nous regarder, alignés et nus, et riaient. Pour nous, c'était terriblement dégradant," a-t-il ajouté.
Les exactions des gardes israéliens étaient systématiques et répandues dans les camps, la cible principale étant les villageois, les fermiers et les Palestiniens de classe inférieure. C'était ainsi, dit l'étude, parce que les prisonniers ayant de l'instruction "connaissaient leurs droits et avaient suffisamment d'assurance pour discuter avec leurs ravisseurs et leur résister."
Ce qu'il est également intéressant de noter grâce à l'étude est comment les affiliations idéologiques entre les prisonniers et leurs gardiens avait d'autres effets en terme de relations entre eux.
Elle rapporte le témoignage de Kamal Ghattas, qui avait été capturé pendant l'attaque israélienne en Galiliée :
"Nous avons eu une bagarre avec nos geôliers. 400 d'entre nous ont tenu tête à 100 soldats. Ils ont emmené des renforts. 3 de mes amis et moi ont été mis en cellule. Ils menaçaient de nous abattre. Toute la nuit, nous avons chanté l'hymne communiste. Ils nous ont transféré tous les quatre au camp Umm Khaled. Les Israéliens craignaient pour leur image en Europe. Notre contact avec notre Comité central et le Mapam [parti socialiste israélien] nous a sauvés... J'ai rencontré un officier russe et je lui ai dit qu'ils nous avaient enlevés chez nous, bien que nous soyons des non-combattants, ce qui était une infraction aux Conventions de Genève. Quand il a su que j'étais communiste, il m'a pris dans ses bras et m'a dit, 'Camarade, j'ai deux frères dans l'Armée rouge. Longue vie à Staline, Longue vie à la Mère Russie'."
Les Palestiniens moins chanceux étaient eux soumis à des actes de violence, dont des exécutions arbitraires et la torture, sans recours. Les exécutions étaient toujours perpétrées au prétexte de "tentatives d'évasion" réelles ou alléguées par les gardiens.
Les exécutions étaient devenues si communes qu'un ancien détenu palestinien de Tel Litwinsky, Tewfik Ahmed Juma Ghanim a raconté : "Celui qui refusait de travailler était abattu. Ils ont dit qu'il avait essayé de s'échapper. Ceux d'entre nous qui pensaient que nous allions être tués ont reculé devant les gardiens."
Finalement, à la fin de 1949, les prisonniers palestiniens ont été progressivement libérés après de fortes pressions du CICR et d'autres organisations, mais les libérations furent limitées en ampleur et concentrées sur des cas spécifiques. Les prisonniers des armées arabes ont été libérés lors d'échanges de prisonniers, mais les prisonniers palestiniens furent expulsés de façon unilatérale de l'autre côté de la ligne d'armistice sans nourriture, ni provision ni abri, et on leur a dit de marcher, et de ne jamais revenir.
Ce ne sera qu'en 1955 que la plupart des civils palestiniens emprisonnés seront enfin libérés. 
Carte des camps de travail forcé (Source: Salman Abu Sitta, Palestine Land Society)
Un crime persistant
L'importance de cette étude est à multiples facettes. Non seulement elle révèle les nombreuses violations du droit et des conventions internationales de l'époque, comme le Règlement de La Haye de 1907 et les Conventions de Genève de 1929, mais elle montre également comment les événements ont façonné le CICR à long terme.
Parce que le CICR était confronté à un acteur israélien belliqueux qui ne voulait ni écouter ni se conformer au droit international et aux conventions, le CICR lui-même a dû s'adapter à ce qu'il considérait être les moyens pratiques permettant de garantir que le minimum des droits des prisonniers civils palestiniens était respecté. 
Dans le rapport final, l'étude cite de Reynier :
"[Le CICR] a protesté à de nombreuses reprises en affirmant le droit de ces civils à jouir de leur liberté, à moins qu'ils ne soient coupables et jugés par un tribunal. Mais nous avons tacitement accepté leur statut de prisonnier de guerre car de cette façon, ils bénéficient des droits que la Convention leur confère. Sinon, s'ils n'étaient pas dans les camps, ils seraient expulsés [vers un pays arabe] où, d'une manière ou d'une autre, ils mèneraient, sans ressources, la vie misérable des réfugiés."
En fin de compte, le CICR et d'autres organisations furent tout simplement inefficaces tandis qu'Israël ignorait les condamnations en toute impunité, en plus de la couverture diplomatique des grandes puissances occidentales.
Plus important encore, l'étude met en lumière l'ampleur des crimes israéliens lors de sa naissance brutale et sanglante. Et "il reste encore beaucoup à dire", comme le déclare la dernière ligne de l'étude.
"C'est étonnant pour moi et pour beaucoup d'Européens qui ont vu mes preuves," a dit Abu Sitta, "qu'un camp de travail forcé ait été ouvert enPalestine trois ans après qu'ils ont été fermés en Allemagne, et qu'ils aient été gérés par d'anciens prisonniers - il y avait des gardes juifs allemands."
"Quelle mauvaise image de l'esprit humain, où l'opprimé copie un oppresseur contre des vies innocentes," a-t-il ajouté.
L'étude montre essentiellement les fondements et les débuts de la politique israélienne envers les civils palestiniens, qui se présente sous la forme d'enlèvements, arrestations et détentions. Cette criminalité continue à ce jour. Il suffit de lire les rapports de centaines de Palestiniens arrêtés avant, pendant et après la dernière guerre d'Israël sur Gaza cet été. 
"Gaza aujourd'hui est un camp de concentration, pas différent de ceux du passé," a conclu Abu Sitta à Al-Akhbar.
Source : Al Akhbar
Traduction : MR pour ISM

Le gouvernement palestinien présente un plan de 4 mds USD pour Gaza

Le gouvernement d'union palestinien a établi un plan détaillé de quatre milliards de dollars pour la reconstruction de la bande de Gaza ravagée par la guerre cet été, a-t-il indiqué jeudi dans un communiqué.
Ce plan comporte trois niveaux: au premier, 414 millions de dollars sont alloués à l'aide d'urgence; au deuxième niveau, 1,2 milliard sont destinés à une relance rapide de l'économie; enfin une enveloppe de 2,4 milliards est dédiée à une "phase de reconstruction à long terme" de Gaza.
Ce plan "servira de base pour mobiliser les ressources et les efforts" lors de la conférence internationale de donateurs prévue le 12 octobre en Egypte, a dit le gouvernement. Cet argent doit servir en priorité à remettre sur pied les infrastructures publiques et privées dévastées par la guerre de juillet et août, a-t-il dit. Plus de 110.000 personnes sont toujours déplacées de leur maison alors que l'hiver approche, note-t-il. Le gouvernement chiffre à 1,9 milliard de dollars cette entreprise.
Les autres chantiers prioritaires concernent la protection sociale et médicale des habitants de Gaza, en particulier ceux blessés pendant le dernier conflit, et l'éducation, indique le communiqué. "Gaza fait partie intégrante de l'Etat palestinien et est sa porte sur la Méditerranée, son développement est crucial pour la viabilité de l'Etat Palestinien", a assuré Mohammad Mustafa, vice-Premier ministre palestinien et président de la commission interministérielle en charge de la reconstruction de Gaza, cité dans le communiqué.
Le conflit dans l'enclave palestinienne s'est achevé par un cessez-le-feu le 26 août après 50 jours de combats qui ont fait plus de 2.100 morts côté palestinien, en large majorité des civils, et plus de 70 côté israélien, dont 66 soldats. Les combats ont mis à genou l'économie déjà mal en point du territoire.

Jérusalem-Est: Netanyahu rejette les critiques américaines

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a catégoriquement rejeté les critiques des Etats-Unis sur la colonisation israélienne à Jérusalem-Est annexée et occupée, après une rencontre avec le président américain Barack Obama, a indiqué jeudi la radio publique israélienne.
Benjamin Netanyahu, cité par la radio, "a conseillé à l'administration américaine d'étudier les faits et les détails avant de se livrer à des déclarations",lors d'une réunion avec la presse israélienne à Washington.
Il réagissait à une déclaration du porte-parole de l'exécutif américain, Josh Earnest, qui a déclaré que Barack Obama avait fait part à Benjamin Netanyahu, mercredi à la Maison blanche, de sa vive préoccupation après le feu vert donné à la construction de 2.610 nouveaux logements à Jérusalem-est.
Josh Earnest a souligné que ce projet de construction "pourrait éloigner Israël même de ses plus proches alliés, et empoisonner l'atmosphère non seulement avec les Palestiniens mais aussi avec les gouvernements arabes avec lesquels le Premier ministre Netanyahu a indiqué vouloir bâtir des relations".
Une formulation "exceptionnellement dure", selon les commentateurs israéliens.
En réponse, Benjamin Netanyahu a souligné aux journalistes que ce projet de la municipalité de Jérusalem datait d'il y a deux ans, a ajouté la radio. Le ministre de l'Habitat, Uri Ariel, a pour sa part affirmé à la radio militaire que sur les 2.610 logements, "un millier seront destinés à des Arabes".
Benjamin Netanayahu a également défendu les colons israéliens qui se sont emparés de force mardi de 25 appartements à Silwan, un quartier palestinien de Jérusalem-Est.
"Le gouvernement n'a rien à voir avec ces appartements qui ont été achetés en toute légalité par des juifs", a affirmé le Premier ministre selon la radio.
Pour le commentateur politique de la radio publique, Chico Menashé, "comme dans le passé, Benjamin Netanyahu n'a pas pu éviter une confrontation directe avec la Maison Blanche. La défiance est toujours là et cette rencontre avec Obama n'a fait qu'empoisonner un peu plus les relations entre les deux hommes".
La poursuite de la colonisation (la construction d'habitations civiles dans les territoires occupés ou annexés par Israël depuis 1967) est considérée comme une entrave majeure à une résolution du conflit israélo-palestinien.
Israël considère Jérusalem comme sa capitale "unifiée et indivisible". La communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion de Jérusalem-est, où les Palestiniens veulent établir la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

Hébron: L'occupation arrête le correspondant d'une chaîne iranienne

Les forces armées de l'occupant israélien ont arrêté, le mercredi après-midi 1/10, le correspondant de la chaîne iranienne "Khabar", Jihad al-Badawi du camp d'al-Aroub, au nord de la ville d'Hébron dans le sud de la Cisjordanie occupée.
Des témoins oculaires ont déclaré qu'une force israélienne a arrêté al-Badawil et a bandé les yeux et emmené vers le point de contrôle militaire installée sur l'entrée ouest du camp, en vue de lui transférer au centre de détention d'Etzion, qui est à une courte distance du camp.

Le Mufti de Jérusalem dénonce la saisie des maisons par les colons extrémistes à Selwan

Le Grand Mufti de Jérusalem et des territoires palestiniens, Cheikh Mohamed Ahmed Hussein, a dénoncé le fait que l'organisation colonialiste d'el-Ad a saisi hier mardi 30/9, 25 maisons palestiniennes à Selwan dans le sud de la mosquée bénie d'el-Aqsa.
Cheikh Hussein a déclaré dans un communiqué publié, le mercredi 1/10, que cette attaque vient en coïncidence avec le ciblage sioniste continu contre la mosquée sainte d'el-Aqsa, considérant que l'attaque sioniste et violation continues contre la ville sacrée et ses habitants vise à la judaïser complètement et imposer la politique du statu quo.
Le prédicateur de la mosquée bénie d'el-Aqsa a exprimé sa pleine confiance que le peuple ne restera pas silencieux devant ce cancer colonial qui se propage dans la plupart des territoires palestiniens, dans le cadre d'une politique systématique visant à imposer un nouveau fait accompli via des mesures agressives reflètent l'intransigeance de l'occupation et son insistance sur sa criminalité et la falsification des vraies.
Il a appelé la communauté internationale, ses gouvernements, ses institutions et organisations et ses attitudes à travailler pour empêcher l'occupation d'effectuer ses plans visant à judaïser la mosquée saine d'el-Aqsa et supprimer l'identité de la ville sacrée et expulser ses habitants.
Il a également exhorté à forcer les autorités de l'occupant israélien de respecter les droits internationaux et la loi internationale humanitaire, en plus de prendre plus de décisions concrètes pour confronter les dangers menaçant al-Aqsa et Jérusalem et la cause palestinienne.

Bethléem: Une délégation de l'AP insultée par un colon

Un colon sioniste a intercepté mercredi 1/10, une délégation de l'équipe du Comité de la lutte anti-mur et la colonisation lors de sa visite à des terres menacées de confiscation dans le sud de la province de Bethléem au sud de la Cisjordanie occupée.
Des témoins oculaires ont déclaré à notre correspondant qu'un certain nombre de colons de résidents de la colonie "Evrat" ont attaqué la délégation qui a compris Zyad Abou Ein, l'un des responsables de l'AP et un certain nombre de militants de la résistance populaire et les étrangers.
Les témoins ont ajouté que les colons qui installent leurs tentes et leurs moutons sur des terres menacées de confiscation dont leurs superficie est environ 300 dunums dans le village de Khelat Nahlah, au sud de la ville, ont lancé leurs chiens et ont menacé la délégation par les armes dans une tentative de la forcer de quitter la place.
Une force de l'armée de l'occupant israélien est arrivée sur les lieux pour protéger les colons extrémistes, tout en arrêtant l'un des membres de la délégation, selon les témoins.

Le nouveau sous-marin sioniste Tanin, un monstre contre les pêcheurs de Gaza

La marine sioniste a reçu un nouveau sous-marin dénommé Tanin de fabrication allemande. Les pêcheurs de la bande de Gaza ont un nouveau monstre entravant leur travail.
Les pêcheurs palestiniens sont les seuls à connaître ce qu'ils subissent, pendant leur travail sur une distance de moins de six miles. Leurs souffrances viennent de la marine de l’occupation sioniste : agression et arrestation.
En effet, depuis l’Intifada d’Al-Aqsa, dans la mer de Gaza, il y a eu douze martyrs, quarante blessés, quatre cents emprisonnés, une perte financière de plus de dix millions de dollars.
Agressions quotidiennes
Sous un abri de fortune, vers le bâtiment du syndicat des pêcheurs détruit par la dernière guerre sioniste, une chaude discussion se déroule entre les représentants du ministère de l’agriculture, le doyen du syndicat et les pêcheurs.
Le doyen Nezar Ayyach se plaint du fait que le pêcheur palestinien de la bande de Gaza ne peut effectivement pratiquer son métier sur la distance autorisée de six miles, encore moins sur celle de douze autorisée selon le dernier accord de cessez-le-feu. Quotidiennement, la mer connaît des tirs, des arrestations, des destructions de barques et de filets.
Les agressions de la marine sioniste baissent la production des quatre mille tonnes prévues à mille huit cents tonnes seulement.
Sous le bombardement
Ce n’est qu'en s’approchant des pêcheurs et de leurs cabines qu’on connaît l’ampleur des dégâts qu’ils subissent : barques détruits et filets déchirés.
Provisoirement, le pêcheur Hassan Abou Djyab a cessé de prendre la mer. Il s’occupe à réparer des barques endommagées, dans l’espoir de compenser ses pertes.
L’eau salée laisse des lignes blanches sur sa chemise. Sur son visage, le soleil dessine des lignes sombres. Depuis une semaine, il s’occupe à peindre les barques avec un produit spécial.
« J’ai actuellement trente ans. Je travaille dans la pêche depuis mon enfance, sur une barque à rames. Mais maintenant, je ne peux pêcher à cause des tirs quotidiens. Nous sommes en train de restaurer dix barques endommagées par la marine de l’occupation. La restauration de chacune coûte une somme énorme ».
La marine de l’occupation sioniste
Dans la mer, le pêcheur palestinien demeure constamment sur le qui-vive. Il ne sait quand le « monstre de la mer » sortira sa tête de l’eau et sèmera la mort.
De plus, les occupants sionistes travaillent pour contrôler la mer, de peur de voir arriver des armes dans la bande de Gaza, dit un observateur au correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI).
Les occupants sionistes ont mis dans la mer des embarcations de trente-deux mètres avec des mitraillettes. Elles poursuivent le pêcheur palestinien dès qu’il s’approche de la ligne de six miles.
Les occupants sionistes arrêtent des pêcheurs et confisquent leurs barques pour plusieurs semaines. Ils rendent les barques, après qu’ils y implantent des engins d’écoute. Puis, les pêcheurs arrêtés, les occupants les persuadent de travailler pour eux contre la résistance, dit l’observateur.
La résistance palestinienne devra développer ses expériences pour pouvoir atteindre les objectifs maritimes sionistes.
Notons enfin que la future guerre sera autour du gaz découvert récemment dans la mer de Gaza, sur lequel "Israël" met la main. Cette station sera l’objectif du feu de la résistance palestinienne.