samedi 19 avril 2014

Qu'est-ce que Jérusalem ?

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Publié, en anglais, sur Free Arab Voice le 2 mars 2014
Quand il est aux Etats-Unis, un arabe ou un musulman peut entendre ce genre d'objection de la part des américains : "... mais les chrétiens ont le Vatican, et les musulmans ont La Mecque. Alors pourquoi les juifs n'auraient pas Jérusalem ?" La condamnation implicite contenue dans cette question rhétorique fait des Palestiniens, des Arabes, des musulmans et des partisans de la cause palestinienne de méprisables imposteurs fanatiques, des "antisémites" patentés qui conspirent avec le reste du monde pour refuser au judaïsme un saint siège bien à lui !
Qu'est-ce que Jérusalem ?
Par extension, la question suivante est fréquemment posée : "Pourquoi les arabes et les musulmans sont-ils si furieux que les juifs creusent sous la Mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher à la recherche du Temple de Salomon ?!" Lire : "Qu'avez-vous à cacher ? Avez-vous peur qu'on trouve le Temple de Salomon, ce qui prouverait de fait que ces lieux saints arabes islamiques et chrétiens ont été construits sur des biens juifs volés par 'une occupation arabe' ? Laissez-les creuser à la recherche de leur temple perdu, pour l'amour de Dieu, et s'ils ne trouvent rien, qu'est-ce que vous avez à perdre ?!"
Bien entendu, les fouilles entreprises sous la Mosquée Al-Aqsa sont si profondes et vastes qu'elles ont atteint l'ère cananéenne pré-hébraïque vieille de plusieurs millénaires, sans trouver le Temple de Salomon, ni le moindre soupçon de judéité !
Plus grave, la terre sous la structure de la Mosquée Al-Aqsa a été tellement labourée et le sous-sol tellement défoncé qu'une explosion souterraine un peu puissante ou un tremblement de terre provoquerait probablement l'écroulement de l'édifice saint musulman comme un château de cartes.
Ainsi, il ne fait plus aucun doute, pour les gens concernés de par le monde, que l'objectif réel des fouilles, de l'important réseau souterrain de tunnels, de percées et de synagogues financés par l'Etat est simplement de saper les fondations de la Mosquée al-Aqsa et du Dôme du Rocher ; c'est-à-dire d'usurper l'identité arabe de Jérusalem et d'écrire l'histoire juive à partir de rien du tout !
Par conséquent, contrairement à ce qui peut sembler à première vue, ces questions ne concernent pas purement la religion mais l'identité de la terre, et si elle est arabe ou pas. Car ici les questions archéologiques et religieuses ne sont rien d'autre qu'un mince vernis pour une question épineuse contemporaine et mondiale : Jérusalem est-elle, et par extension la Palestine, arabe ou juive ? Qui a le droit de naissance ? Et donc, qui doit la garder et la gouverner ? CECI est le cœur du problème sur lequel les individus laïques à l'Ouest et à l'Est font l'impasse lorsqu'ils jubilent ou râlent contre "les fanatiques des deux côtés" qui s'entretuent pour des dalles de terre et de pierre.
Par exemple, dans le film The Kingdom of Heaven (2005) de Ridley Scott, que beaucoup ont pris pour une peinture pro-arabe atypique, le héros Balian d'Ibelin (joué par Orlando Bloom) se demande devant les Croisés envahisseurs qui se préparent à l'attaque arabe imminente : "Qu'est-ce que Jérusalem ? Vos lieux saints se trouvent sur le temple juif que les Romains ont démoli. Les lieux de culte musulmans se trouvent sur les vôtres. Lesquels sont les plus saints ? Le Mur ? La Mosquée ? Le Sépulcre ? Qui peut revendiquer la propriété ? Aucun... et tous !"
Donc si personne ne peut y prétendre, certainement les arabes non plus ! Et si tous peuvent la revendiquer, certainement les arabes ne peuvent pas affirmer que Jérusalem est arabe, si ? Au final, la question est de savoir qui détient ici le pouvoir politique et de justifier la présence d'envahisseurs en Palestine, non pas en tant que pèlerins la parcourant mais en tant que gouvernants. Certes nous ne parlons pas ici de liberté de culte (qui était garantie plus que toute autre sous la domination musulmane à Jérusalem). Nous parlons de falsification de l'histoire pour chercher une justification à des occupations étrangères. Si les arabes sont une occupation, alors ils ne devraient pas se plaindre d'une autre occupation qui les a remplacés, surtout si elle les a soi-disant précédés.
Mais après plus de six décennies d'occupation sioniste, on n'a trouvé aucun temple juif, et s'il y en a jamais eu un en Palestine, qui va dire qu'il se trouvait exactement à l'endroit actuel de la Mosquée Al-Aqsa et du Dôme du Rocher ?! Peu importe que de présumés vestiges archéologiques juifs aient été extrêmement rares et suspects. Peu importe que même selon la Torah, les Cananéens existaient en Palestine bien avant, pendant et après que les Hébreux l'aient prétendument traversée. Peu importe que les Cananéens soient descendus de la Péninsule arabique et que leur langue soit un arabe ancien. Après tout, ce n'est pas un débat académique abstrait sur l'histoire.
Pourtant, lorsque certains prétendent que la Palestine n'appartient à personne, nous devons souligner qu'elle est arabe depuis des temps immémoriaux, face à toutes les occupations étrangères passagères et que nous avons les liens historiques et culturels qui le prouve, dont la Mosquée al-Aqsa et le Dôme du Rocher.
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La Palestine n'est pas une terre sans identité, pas plus qu'elle n'est une terre sans peuple. Jérusalem appartient aux Palestiniens et la Palestine appartient aux Arabes, comme la Seine appartient aux Français et que Shanghai appartient aux Chinois. Par ailleurs, lorsque ceux qui nous disent que Jérusalem n'appartient à personne et à tous déclareront que leurs propres pays n'appartiennent à personne et à tous, nous promettons solennellement d'examiner sérieusement leurs propositions pour Jérusalem.
Laissons de côté les questions d'histoire et d'identité. Le problème reste que Jérusalem, à l'époque moderne, est devenue le lieu de contradictions politiques persistantes à plusieurs niveaux. Pour les Arabes, Jérusalem est un symbole de la défaite arabe face au colonialisme occidental. Pour les Palestiniens sous occupation et dans la diaspora, Jérusalem représente l'essence du conflit avec le mouvement sioniste sur le droit de propriété de la terre ici et maintenant. Pour le monde islamique, Jérusalem signifie une autre incursion croisée sur les plans culturel et religieux. Enfin, pour les anti-impérialistes du monde entier, Jérusalem se rapporte à la lutte de libération contre le sionisme et l'impérialisme sur le front même où ce monstre bicéphale a jeté toute sa puissance colossale. Bien que Jérusalem puisse signifier plus de ceci et moins de cela pour différentes personnes, il ne fait aucun doute que la disparition d' "Israël" et la libération de la Palestine marqueront un tournant dans l'histoire humaine, car elles aideront à sonner partout le glas de l'ordre impérialiste.
Certes Jérusalem n'est pas un substitut de la Palestine. C'est juste la mascotte de la cause de la libération palestinienne. Pas plus que la Mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher ne sont des substituts de Jérusalem. Ce sont ses joyaux de la couronne, avec tous les autres lieux saints arabo-musulmans et chrétiens de la cité. Le mur septentrional de la Mosquée Al-Aqsa, le soi-disant "mur des lamentations", que nous appelons en arabe le Mur du "Bouraq" [le coursier envoyé par l'archange Gabriel au prophète pour qu'il le porte de Jérusalem au ciel, ndt.] n'est certainement pas non plus un substitut de la Mosquée Al-Aqsa. Par conséquent, il n'est pas étonnant, à la veille de l'occupation de 1967 du secteur est de la ville, où est située la Mosquée al-Aqsa, que Moshe Dayan, ex-ministre "israélien" de la Défense ouvertement areligieux, ait emmené un groupe de rabbins prier au Mur du Bouraq. Il a compris que l'importance de ce mur était plus que religieuse car elle condense les fragments de la lutte arabo-sioniste en un bloc, littéralement.
Pour mettre en évidence le lien décrit ci-dessus, il convient de souligner qu'aujourd'hui, l'ensemble de Jérusalem et ses environs, pas seulement la Mosquée al-Aqsa et le Dôme du Rocher, est soumis à un processus de judaïsation forcée. L'infâme "mur de séparation" qui serpente à travers la Cisjordanie a effectivement séparé Jérusalem de la Cisjordanie et subdivisé les Arabes à l'intérieur de la ville en trois cantons semi-isolés. Le mur a coupé la cité des villages arabes de sa périphérie, et les quartiers arabes de Jérusalem-Est de la vieille ville où se trouvent la Mosquée al-Aqsa et le Dôme du Rocher. Pendant ce temps, des centaines de Jérusalémites voient leurs cartes d'identité retirées par les autorités de l'occupation sioniste chaque année. Des dizaines de maisons arabes sont confisquées ou démolies, tandis que que des lieux se voient attribués des noms hébreux à la place des noms arabes, comme par exemple "Har Homa" pour le Mont "Abu Ghnaim".

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La transformation du Mont Abu Ghnaim en colonie sioniste Har Homa
En attendant, la colonisation et la construction sionistes dans la ville continuent à se développer et à croître au détriment des Arabes, comme elles l'ont fait depuis la première moitié du XXème siècle. Les chrétiens arabes ont été de fait évacués de Jérusalem, et il n'en reste que quelques milliers. Maintenant les sionistes travaillent à la diminution du nombre d'Arabes musulmans. Pour préserver l'identité arabe de la ville, il faut que toutes les parties concernées par le soutien des Jérusalémites restent inébranlables dans leur ville, au moins jusqu'à sa libération. 
Source : Free Arab Voice
Traduction : MR pour ISM

Le Jihad Islamique gagne du soutien à Gaza tandis que le Hamas décline

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Malgré l'harmonie globale entre le Hamas et le Jihad islamique sur les positions politiques relatives au conflit israélo-palestinien, un rivalité existe en coulisses. Les deux mouvements sont en compétition pour attirer les appuis islamistes et apparaître, aux yeux de l'opinion publique, comme le groupe le mieux à même de réaliser les aspirations et les espoirs du peuple palestinien.
Le Jihad Islamique gagne du soutien à Gaza tandis que le Hamas décline
Les supporter du Jihad islamique prennent part à une manifestation de protestation contre les pourparlers de paix parrainés par les Etats-Unis entre Israël et les Palestiniens, à Gaza-ville, le 10 janvier 2014 (photo REUTERS/Suhaib Salem)
Ces mouvements islamistes utilisent diverses méthodes pour obtenir ce soutien, comme les mobilisations de masse, les distributions de nourriture et d'argent aux pauvres, le prosélytisme et l'insistance sur les constantes palestiniennes telles que l'importance de Jérusalem et le droit au retour des réfugiés. En général, ils visent à satisfaire les souhaits de la population.
Bien que le Hamas soit plus populaire que le Jihad islamique, un sondage récent du Watan Center for Studies and Research dans la Bande de Gaza suggère un accroissement du soutien au mouvement du Jihad islamique, au milieu de rapports sur la baisse de popularité du Hamas. Parmi les Gazaouis, 23,3% ont exprimé leur confiance au Hamas, tandis que 13,5% préféraient le Jihad islamique. Le Fatah était cependant plus populaire que les mouvements islamistes pris individuellement, avec le soutien de 32,9% des sondés. Le Front populaire de Libération de la Palestine obtenait 4,2% de suffrages et le Front démocratique pour la Libération de la Palestine 1,5%. 24,6% des sondés n'avaient pas d'opinion.
Le Jihad islamique n'ayant pas participé aux élections, il est difficile de déterminer sa popularité à cet égard. Ce dernier sondage suggère une hausse de la popularité du groupe par rapport aux résultats des sondages précédents réalisés par les centres de recherche locaux au cours des dernières années. Dans un sondage de 2010 par exemple, le Jihad islamique n'enregistrait que 1% en termes de popularité par rapport aux autres factions palestiniennes.
L'enquête du Centre Watan comprenait des entretiens avec 467 personnes des deux sexes et a été menée dans toute la Bande de Gaza, du 9 au 17 février. Les résultats ont été repris par différents médias fin mars.
Le sondage a également révélé que l'opinion publique appuie largement la résistance armée pour obtenir les droits des Palestiniens. Parmi les personnes interrogées, 60,3% pensent que la résistance armée est le moyen le plus approprié pour faire respecter les droits du peuple palestinien si les négociations échouent, alors que 6,5% approuvent la poursuite des négociations.
La charge de la gouvernance a coûté sa popularité sur le terrain au Hamas, qui lutte pour gouverner Gaza dans des conditions catastrophiques liées au siège israélo-égyptien et une série de crises économiques et politiques. L'analyste politique Iyad Atallah a expliqué, "le Hamas souffre d'une baisse de popularité de la base en raison du mécontentement croissant causé par son échec à résoudre les crises de subsistance des citoyens, comme la fourniture d'électricité et de carburant, et la résolution le problème du passage de Rafah." Il a également expliqué à Al-Monitor, "le Hamas est arrivé au pouvoir dans la Bande de Gaza et a commencé à gérer les affaires civiles des citoyens. Ce qui l'a distrait, à plusieurs occasions, d'une confrontation militaire avec Israël, laissant ainsi la résistance armée au Jihad islamique, qui continue de mener des représailles organisées contre les attaques israéliennes."
Le 12 mars, les Brigades Al-Quds, la branche militaire du Jihad islamique, a lancé 130 roquettes de fabrication locale sur Israël dans le cadre de l'opération militaire "Briser le silence". L'attaque était une réponse à l'assassinat de trois combattants du Jihad islamique. Le groupe avait averti que la réponse "serait de la même ampleur que les violations sionistes si elles continuaient."
Khader Habib, responsable au Jihad, a dit à Al-Monitor que le mouvement a gagné en popularité parce qu'il a adhéré à la résistance armée, n'a pas accordé de légitimité à l'existence d'Israël sur le moindre morceau de sol palestinien et est resté à l'écart de la gouvernance et de la participation à l'Autorité palestinienne, qui est une émanation des Accords d'Oslo de 1993. "Nous sommes un mouvement qui refuse de laisser Israël impuni lorsqu'il attaque notre peuple, et nous croyons que faire partie de l'autorité gouvernante serait catastrophique. C'est le secret de l'accroissement du soutien de la population," a affirmé Habib.
Les résultats des résultats du Centre Watan sont dans la ligne d'une étude de l'université iranienne Alam wa Sinaa, qui impliquait 1.263 Gazaouis après les affrontements de mars 2012 entre le Jihad islamique et Israël. Le sondage iranien montrait un changement clair dans les attitudes des habitants de Gaza en révélant une hausse de popularité du Jihad islamique au détriment du Hamas, parce que le premier adhère à l'option de la résistance à l'occupation.
Habib a déclaré que son mouvement a suivi de près les sondages d'opinion sur le soutien de la rue palestinienne et a affirmé qu'il renforce la conviction des dirigeants que la lutte armée est la seule façon d'obtenir pleinement les droits palestiniens.
L'analyste Atallah a expliqué la situation du Hamas, déclarant, "comparé au Jihad islamique, le Hamas a plus d'éléments et plus de matériel, mais il ne veut pas un conflit continu avec Israël," a-t-il dit. "Une nouvelle confrontation militaire provoquerait des pertes matérielles, allant jusqu'aux maisons des citoyens et peut-être des usines et des ateliers mécaniques, ce qui entraînerait davantage de chômeurs et de sans logis, et alourdirait le fardeau du Hamas."
L'analyste politique Hassan Abdo a dit que la décision du Jihad islamique de coller à la résistance armée et de répondre immédiatement aux attaques de l'occupation sont les raisons principales de la montée de son soutien.
Abdo a aussi fait remarquer que le Jihad Islamique est resté fidèle à ses principes politiques, malgré les changements locaux et régionaux qui sont survenus autour de lui. Le groupe a maintenu ses liens avec ses alliés en Syrie et en Iran malgré les crises récentes. Abdo pense que ceci ajoute à l'impression des Palestiniens que le Jihad islamique, comparé au Hamas, est plus cohérent dans ses positions.
Selon Atallah, l'alliance ininterrompue du Jihad islamique avec la Syrie et l'Iran oblige le mouvement à réagir face aux attaques israéliennes. "Le maintien du Jihad islamique dans l'axe Syrie-Iran est une source de force pour lui, surtout en l'absence de ressources financières arabes," a-t-il dit. D'un autre côté, a-t-il noté, l'alliance du Hamas avec le Qatar n'a pas été accueilli chaleureusement par les locaux. "Les Palestiniens ne veulent pas d'une alliance Qatar-Hamas... Les Palestiniens respectent le Qatar pour son aide et ses fonds, mais ils se méfient de son rôle politique à cause de ses bonnes relations avec l'Amérique et avec Israël."
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Rasha Abou Jalal est écrivain et journaliste indépendante de Gaza, spécialisée dans les informations politiques et les dossiers humanitaires et sociaux liés aux événements en cours.
Source : Al Monitor

Traduction : MR pour ISM  
http://www.ism-france.org 

Opération spéciale en Cisjordanie : un chef de police de l'occupation abattu

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Baruch Mizrahi n’est pas n’importe quel Israélien, et celui ou ceux qui l’ont tué ne sont pas des amateurs ! En effet celui qui a été abattu lundi dans une embuscade sur une route en Cisjordanie occupée n’a pas toujours été un simple haut officier de la police israélienne. Cela ne fait que trois ans qu’il a été nommé comme son surintendant en chef.
Opération spéciale en Cisjordanie : un chef de police de l'occupation abattu
Auparavant, il avait travaillé pendant 25 ans au sein des services de renseignements militaires, et plus précisément dans l’unité 8200, spécialisée dans les renseignements technologiques et plus particulièrement dans les écoutes des contacts de téléphonie mobile sur le front nord, à la frontière avec le Liban. Transféré à la police, il se devait de lui communiquer son savoir-faire dans les enquêtes policières sur les réseaux mafieux israéliens.
Il a été tué lorsque sa voiture a été la cible de tirs à proximité du village palestinien Idhna, sur une route près d’al-Khalil Hébron. « Les terroristes se sont approchés de la route 35 en Judée-Samarie et ont commencé à tirer sur les véhicules circulant sur cette route, » décrit le site israélien francophone Des Infos.
Dans un premier temps, les efforts se sont concentrés sur le village palestinien d’où serai(en)t originaire(s) le ou les tireur(s). Il a été temporairement fermé et l’armée israélienne l’a ratissé mardi. Selon le site Juif.org, plusieurs habitants du village ont été interrogés, mais aucun suspect n’a encore été arrêté.
Effectivement, estiment les analystes et des observateurs israéliens, les enquêteurs israéliens peinent encore à trouver les exécuteurs de cette opération. Compte-tenu de sa performance, ils sont plutôt amenés a croire qu’ils sont loin d’être des amateurs.
« Une opération de ce genre nécessite forcément un plan. Pour cela, il faudra la connecter à une structure ou une cellule très bien entrainée qui l’a mise à exécution, après avoir trouvé une faille dans un système de protection très puissant, surtout que les exécuteurs sont parvenus à le pénétrer pour réaliser leur opération et puis se retirer indemnes. C’est planifié et dépend aussi d’une assistance, »  explique Ghadi Chomini, un ancien commandant de la région centrale dans l’armée d’occupation israélienne, pour la dixième chaine israélienne et relayé dans un reportage de la chaîne AlManar.
« Nous parlons d’une opération qui a été exécutée en pleine journée, a des heures où les renforts se trouvent en force, non loin d’un barrage militaire et d’un checkpoint, » poursuit-il, estimant que l’armée israélienne n’est pas capable de freiner définitivement ce genre d’attaque à al-Khalil.
Selon lui, une seule solution peut être efficace : le retrait israélien de la Cisjordanie occupée.  
Source : Al Manar

Lettre de Madame Issawi au monde libre

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16.04.2014 - Je suis la mère de Samer al-Issawi. Voici mon message à tous les défenseurs de la liberté de par le monde, une lettre adressée à quiconque a une conscience et croit dans les valeurs humaines.
Il y a longtemps, ils ont occupé notre terre, tué nos grand-parents et nos parents, nos femmes et nos enfants. Ils nous ont dépouillés, pendant que le monde entier observait en silence leurs massacres. Ils ont démoli nos villes et nos villages et brouillé nos repères. Ils ont détruit nos maisons et ont fait de certains d'entre nous des sans-abris. Ils ont déraciné nos arbres et se sont emparés de nos terres pour construire leurs colonies. Maintenant nous n'avons plus de terre où construire nos maisons et même si nous en construisons, ils les démolissent. Ils ont accaparé toutes nos terres. Le processus de colonisation est comme une pieuvre qui s'insinue partout.
Lettre de Madame Issawi au monde libre
Ils nous ont vaincus et torturés, mais ils ne viendront jamais à bout de notre détermination parce que cette terre nous appartient et parce que nous défendons une cause juste.
Nous resterons sur notre terre, qu'ils le veuillent ou non. Nous voulons juste vivre en paix et en sécurité, comme les autres peuples du monde. Nous voulons défendre notre dignité. Nous détestons le meurtre et les effusions de sang. Nous sommes un peuple qui aime la vie. Ce sont eux qui nous tuent sans raison. Ce sont eux qui nous arrêtent sur des accusations forgées de toutes pièces.
Oh monde, nous voulons la paix dans un pays en paix...
Voici mon histoire. Moi, mon époux, mes six fils et mes deux filles avons vécu dans un amour partagé. Elever et éduquer nos enfants fut notre seul but. Cependant, les soldats de l'occupation nous a privés du moindre de nos droits. Ils ont arrêté mon fils Ra'fat alors qu'il n'avait que 14 ans, un enfant qui n'entendait rien à la politique. Ils ont aussi arrêté mon fils Medhat quand il n'avait que 13 ans. Ils l'ont jugé et l'ont emprisonné pendant un an et six mois. Peu de temps après sa libération, ils l'ont à nouveau emprisonné mais il s'est échappé et il est devenu une "personne recherchée" et j'avais tout le temps peur, j'étais tout le temps inquiète à son sujet, jusqu'à ce qu'il soit à nouveau arrêté avec son frère Firas. Medhat a été condamné à 8 ans de prison et Firas à 5 ans Après leur libération, ils ont arrêté Medhat pour 4ème fois et l'ont condamné à 5 ans de prison. Puis il est sorti et a été arrêté pour la 5ème fois et condamné à 4 ans de prison, et lors de la 6ème arrestation, il a été condamné à 2 ans et 6 mois de prison puis libéré et maintenant, il est à nouveau en prison. Ce qui veut dire qu'il a passé plus de 20 ans de sa vie en prison... N'est-ce pas injuste ? N'est-ce pas injuste qu'il perde sa vie à aller d'une prison à une autre, sans vraie raison ?
Ils ont arrêté mon fils Samer 3 fois, et il a passé 14 ans en prison.
Ils ont arrêté mon fils Fady lorsqu'il avait 14 ans et 6 mois. 4 mois après sa sortie de prison, il est tombé en martyr. Le lendemain du massacre d'Al-Haram (1), il y a eu une manifestation pacifique à Al-Quds pour protester contre l'assassinat des fidèles en prière. L'armée a réprimé la manifestation à coups de balles réelles. Mon fils Fady n'avait que 17 ans lorsqu'il est mort en martyr et nous étions en train de préparer quelques gâteaux pour fêter son anniversaire, dans la soirée du 16 du mois de Ramadan. Medhat et Firass étaient en prison et les forces de l'occupation ont refusé de les laisser sortir pour dire au-revoir à leur frère. Puis ils ont arrêté Shadi, qui a passé 8 ans en prison et qui est actuellement assigné à résidence après avoir payé 30.000 shekels de caution, et il doit aussi payer un demi-million de shekels pour violation de construction. Il ne travaille pas, il est étudiant à l'université.
Shireen a étudié les droits de l'homme et est devenue avocate ; elle consacre sa vie aux prisonniers. Elle les défend et leur rend visite en prison. Ça n'a pas plu à l'occupation alors ils l'ont assignée à résidence, elle aussi, pendant un an et demi. Ils lui ont également interdit de travailler pendant 3 ans, puis ils ont prolongé l'interdiction de 2 ans de plus. Maintenant, ils l'ont arrêté une fois de plus, avec ses frères Medhat et Shady. Shady a été libéré après avoir fait un mois de prison, sans aucune condamnation. Puis ils lui ont demandé de payer une amende de 50.000 shekels, sinon il retournera en prison.
Je dis au monde civilisé, aux personnes dont la conscience est libre, aux institutions de défense des droits de l'homme et aux syndicats d'avocats : je suis une mère palestinienne dont la famille est disloquée par l'occupation... Je n'ai pas pu profiter de la vie avec mes enfants, ni pendant leur enfance ni pendant leur jeunesse. Depuis 25 ans, nous n'avons jamais été réunis tous ensemble. J'ai passé ma vie devant des prisons, et maintenant je m'effondre physiquement et psychologiquement. Je souffre de maladies chroniques, diabète, arthrite, ostéoporose et dépression.
Je vous demande de porter la question de la brutalité de l'occupation israélienne contre moi et mes enfants devant les Nations Unies. S'il vous plaît, aidez-moi... Mes enfants ont maintenant passé, au total, 58 ans en prison. Pour quelles raisons ?
(1) Ce que dit Madame Issawi sur l'assassinat de Fady ne permet pas de savoir précisément si le massacre d'Al-Haram qu'elle évoque est celui perpétré par les forces sionistes à Al-Aqsa le 8 octobre 1990, ou bien celui du 25 février 1994 à la Mosquée Ibrahimi, à Al-Khalil (ndt).
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Samer Issawi et ses parents
Traduction : MR pour ISM

Raed Salah : Nous ne permettrons pas qu'al-Aqsa reste seule

Jérusalem occupée – CPI
Le président du mouvement islamique dans les territoires palestiniens occupés en 1948, le Cheikh Raed Salah, a confirmé que les Jérusalémites et les Palestiniens de 48 ne permettrons jamais qu'el-Aqsa reste seule.
Dans ses déclarations de presse, le Cheikh Raed Salah a déclaré le samedi 19/4, que l'occupation israélienne est illusoire lorsqu'elle croit qu'el-Aqsa restera seule, parce que nous ne permettrons jamais cela et notre relation avec el-Aqsa est la défense avec le sang.
"Vous pouvez être blessé, arrêté ou recherché, mais ces prix sont réduis et nous sommes prêts pour les payer pour soutenir el-Aqsa et Jérusalem et nous sommes aussi sûrs que l'occupation disparaitra", a-t-il ajouté.
Il a poursuivi que l'occupation utilise le dossier des prisonniers comme un moyen de pression sur le côté palestinien pour présenter plus de concessions que les raisons pour lesquelles les prisonniers héros sont entrés dans les prisons.
Selon son opinion, le plus dangereux est la tentative de diviser la mosquée bénie d'el-Aqsa, au milieu de l'atmosphère d'attente au sort du dossier des prisonniers de la liberté.

Ouverture du passage de Rafah de dimanche à mardi pour les pèlerins

Gaza – CPI
Le ministère palestinien de l'intérieur à Gaza a annoncé l'ouverture du passage de Rafah frontalier entre l'Egypte et la Bande de Gaza depuis demain dimanche jusqu'à mardi exceptionnellement pour le voyage du 7ème groupe des pèlerins et le retour du sixième groupe et aussi les personnes bloquées venant de l'étranger.
Le directeur général des passages, Maher Abou Sabha, a déclaré samedi à l'Agence de presse Safa que les autorités égyptiennes ont informé le côté palestinien de l'ouverture du passage demain dimanche pour le voyage des pèlerins.
Abou Sabha a déclaré que les passeports ont été regroupés un jour avant pour les donner au côté égyptien afin de faciliter et gagner en efforts et en temps.
L'Egypte permet le voyage d'environ 750 passagers dans chaque groupe de pèlerins durant deux jours.
Il est à noter que des milliers de cas humanitaires sont assiégés dans la Bande de Gaza, en plus des étudiants et ceux qui ont le droit de séjour à l'étranger, et que l'Egypte n'ouvre le passage que de manière partielle et après une longue d'attente.

Les flics de l'AP arrêtent et convoquent 5 partisans du Hamas

Cisjordanie occupée – CPI
Les services de sécurité de l'AP ont arrêté un jeune homme palestinien et ont convoqué 4 autres du mouvement du Hamas en Cisjordanie occupée, tandis qu'ils se sont accrochés avec les habitants du camp de Jénine, après une incursion pour arrêter un certain nombre de militants de la résistance palestinienne.
Des sources au mouvement du Djihad islamiques ont confirmé que les services de sécurité de l'AP ont tenté d'arrêter le dirigeant Mahmoud Saadi du camp, mais ils ont échoué.
Des témoins oculaires et des sources de l'intérieur du camp ont déclaré que les services de sécurité de l'AP ont pris d'assaut le camp, après une coupure complète de l'électricité, tandis que les forces armées occupantes se sont déployées dans les côtés du camp, en particulier dans la rue de Haïfa, afin de fournir la protection des services de sécurité de l'AP qui ont hasardeusement ouvert le feu sur les maisons palestiniennes aux côtés du camp.
Au sujet de violations continues des services de sécurité de l'AP, les campagnes d'arrestations et de convocations politiques sont perpétuelles en Cisjordanie occupée.

El-Masri: Nous combattrons l'occupation par les armes de nos héros

Gaza – CPI
Le leader du mouvement du Hamas, Mouchair el-Masri, a menacé d'une forte réponse aux crimes continus de l'occupation israélienne contre le peuple palestinien, avertissant des conséquences négatives du lancement de toute nouvelle agression sur la Bande de Gaza.
Lors d'une cérémonie commémorative des martyrs de l'unité de la Fabrication appartient aux Brigades d'el-Qassam: Rami Mishmish et Youssef Thabet, dans le camp de Nussirat au centre de la Bande de Gaza; el-Masri a déclaré: "Nous mènerons la bataille avec l'occupation avec l'arme des héros de cette unité", soulignant que leur arme frappera la profondeur de l'entité occupante israélienne dans toute bataille à venir".
"Les martyrs sont la voie du peuple complet et aussi le chemin de la nation qui ne croit ni à la renonciation, ni aux négociations, a-t-il ajouté.
El-Masri a promis les martyrs que la résistance maintiendra leur chemin.
De leur côté, les Brigades d'el-Qassam ont promis de s'attacher à la voie des martyrs et la résistance jusqu'à la libération de toute la Palestine.
A la fin de la cérémonie, il a honoré les familles de deux martyrs qui ont été martyrisés lors de la préparation le mercredi matin dernier.

Jérusalem: L'occupation ferme el-Aqsa pour empêcher l'existence des fidèles

Jérusalem occupée – CPI
Les forces de la police israélienne ont fermé, le samedi après-midi 19/4, toutes les entrées de la mosquée bénie d'el-Aqsa pour empêcher les jeunes hommes palestiniens de s'y persister.
Des sources locales ont déclaré que les forces armées occupantes ont fermé, aujourd'hui après-midi  toutes les entrées de la mosquée sainte d'el-Aqsa, tandis que les froces spéciales sionistes se sont intensivement déployées dans les alentours de la mosquée dans une tentative d'empêcher les fidèles de s'y persister cette nuit.
Les sources ont souligné à l'intention du vice-président de la Knesset israélienne, Moshé Fijlin, et un grand nombre de Juifs et les partisans des organisations du prétendu temple de faire irruption dans la mosquée sainte d'el-Aqsa, depuis les premières heures du matin, demain dimanche, pour célébrer la fête des Pâques qui durera jusqu'au mardi prochain.
Les forces armées occupantes ont déjà imposé, hier vendredi, des restrictions sur l'entrée des fidèles pour accomplir la prière de vendredi à el-Aqsa et ont empêché les fidèles qui ont moins de 50 ans d'y entrer.

La Françe est le seul pays dans le monde qui a équipé Israël de bombe nucléaire

IRIB -  La Françe est le seul pays  dans le monde qui a équipé Israël de bombe nucléaire, a écrit, dans un article, le vice-ministre syrien des affaires étrangères, Fayçal Meqdad, critiquant les politiques hostiles de la France.
Tout comme l'a déjà dit Paul Kagame le président de la République du Rwanda, la Françe est le premier accusé du crime contre l'humanité, a affirmé Fayçal Meqdad dans un article diffusé par le quotidien libanais al-Bana. Aucun pays arabe ni occidentaux ne s'est pas livré comme la Françe à aider et entrainer ouvertement les terroristes syriens, a précisé Meqdad avant de poursuivre : La Françe est le seul pays dans le monde qui a équipé Israël de bombe nucléaire et le troisième derrière la Grande-Bretagne et Israël à être impliqué dans la guerre contre l'Egypte de Gamal Abdel Nasser.

La crise du carburant, à Gaza, est sérieuse

IRIB - Sous prétexte des fêtes juives, le régime sioniste empêche l’entrée, à Gaza, du carburant, alors que les habitants encerclés de cette région sont confrontés à une sérieuse crise de carburant.
A la suite de la fermeture du point de passage Karam Abou Salam, l’interdiction, par le régime sioniste, de faire entrer du carburant, Gaza est aux prises avec une crise du carburant, a-t-on appris de Farsnews. "Gaza est, depuis 10 jours, confrontée à une crise sérieuse, suite à l’interdiction, par le régime sioniste, de l’entrée du carburant, dans cette région, sous prétexte des fêtes juives", a déclaré le porte-parole d’une compagnie de carburant. Plus de 50%  des véhicules sont en panne d’essence. Par ailleurs, un adjoint, à la Knesset, a menacé d’assaut, demain, dimanche, contre la mosquée d’Al-Aqsa.

Tirs israéliens contre des bergers libanais à Khiyam

L'armée israélienne a ouvert le feu samedi soir en direction de quatre bergers libanais alors qu'ils se trouvaient sur le plateau de Khiyam, a annoncé l'armée libanaise dans un communiqué. L'incident n'a pas fait de victime, précise le texte.

La mort et l’humiliation : le parcours des travailleurs palestiniens en Israël

mercredi 16 avril 2014 - 07h:40
Amon al-Sheikh
Plus de 15.000 travailleurs palestiniens de la ville de Tulkarem et des villages voisins se rendent au poste de contrôle de Taybeh qui les sépare de la Palestine de 1948* pour leur travail dans différents secteurs. Les employeurs israéliens ne paient pas beaucoup mais les travailleurs palestiniens sont obligés de saisir les occasions parce qu’ils doivent bien gagner leur vie dans les conditions économiques difficiles qui règnent en Cisjordanie.
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La police israélienne contrôle les cartes d’identité des Palestiniens dans une ruelle menant au quartier de la Mosquée al-Aqsa, le 16 mars 2014, dans la Vieille Ville de Jérusalem (AFP-Ahmed Gharabli)
Les Travailleurs tiennent l’Autorité Palestinienne (AP) pour responsable de leur misère. Ils ne demandent pas à l’AP de leur fournir des emplois, mais au moins de jouer son rôle dans l’organisation du passage des travailleurs par les postes de contrôle israéliens, et de profiter de sa coopération avec les occupants israéliens pour mettre un terme à leur humiliation. Tout ce qu’a fait l’AP, via le gouverneur de Tulkarem, c’est de suivre les difficultés rencontrées par les travailleurs palestiniens.
Tulkarem : 4 heures du matin. Des milliers de travailleurs palestiniens se rassemblent au poste de contrôle de Taybeh devant une petite porte. Ils veulent passer dans la Palestine de 1948 pour travailler, parce que la Cisjordanie n’offre guère d’opportunités d’emploi. En fin de compte ils n’ont pas le choix : aller travailler en Israël ou mourir de faim.
Ils se fraient un chemin en jouant des coudes pour arriver au poste de contrôle avant l’heure réglementaire.
Chaque jour, ils sont soumis à des heures d’humiliation dans l’attente de pouvoir passer. AprèsTaybeh, il y a d’autres postes de contrôle à franchir. Arriver tôt à la première porte ne veut pas dire qu’on va passer en premier ou éviter la bousculade et la cohue de milliers de gens.
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Au checkpoint d’Irtah, certains disent que le passage représente parfois la fatigue d’une journée de labeur ...
« Beaucoup ont subi des fractures ou ont risqué d’être piétinés. Vous pouvez mourir si vous faites une chute au milieu de la foule » dit Nasser Soubhi, un travailleur qui fait ce parcours presque tous les jours.
Soubhi est père de quatre enfants. Il a commencé à travailler en Palestine de 1948 il y a plus de 10 ans tout en ayant un diplôme de licence. Il dit : « Nous arrivons généralement vers 1 heure 30 du matin. Le dimanche, quand les foules sont les plus denses, certains travailleurs arrivent à 10h30. Nous essayons de nous tenir près de la première porte pour en finir le plus vite possible avec cet enfer ici et pour nous trouver de l’autre côté du poste quand nos employeurs arrivent ».
Il ajoute : « Là, les soldats israéliens ont installé un passage étroit qui ressemble plutôt à une cage à sens unique. Les travailleurs sont obligés d’y passer. Une fois qu’on est dedans, pas moyen de faire marche arrière ni de s’arrêter de marcher, parce qu’on est poussé en avant et bousculé ».
Soubhi poursuit : « Il y a plusieurs guichets pour contrôler les permis, mais l’armée n’en ouvre que deux. Les soldats desservant les guichets s’arrêtent souvent pour papoter pendant que nous attendons notre tour. Les soldats adorent faire leur entraînement dans des endroits proches des postes de contrôle, pour nous faire peur. S’il n’y a pas d’entraînement, ils se mettent à hurler après nous et à nous lancer des ordres pour nous humilier ».
Il raconte qu’un jour des dizaines de ses collègues se sont mis à suffoquer après qu’on leur eut lancé des grenades lacrymogènes. « Il y a pas longtemps, un travailleur est mort en passant, à cause de la bousculade que les soldats eux-mêmes avaient provoquée. Quand vous enfermez autant de personnes dans un si petit espace, la mort est une issue qui n’a rien d’étonnant ».
Ainsi Adel Yaacoub, de la ville de Balaa près de Tulkarem, a subi cet ultime martyre en janvier dernier, après avoir été étouffé par du gaz lacrymogène au poste de contrôle de al-Taibi. Il laisse une femme et sept enfants.
Depuis le début de l’année, 8 travailleurs sont décédés en travaillant en Israël, résultat de conditions de santé et de sécurité condamnables, selon le Ministre du Travail palestinien Ahmed Majdalani. Dans une déclaration de mars dernier, Majdalani dit : « L’augmentation des accidents et des décès liés au travail est due au fait que les Palestiniens effectuent les travaux dangereux et que les Israéliens refusent de les traiter dans les hôpitaux israéliens quand ils se blessent ». Il pose la question : « Pourquoi les transfère-t-on en Cisjordanie pour recevoir les premiers soins alors que leur état s’aggrave à chaque instant, et alors qu’une partie de leurs salaires sert à compenser les soins de santé ? »
Entrer en douce au lieu d’obtenir des permis
Des milliers de jeunes gens palestiniens risquent leur vie en tentant de s’introduire en Israël pour travailler sans permis de travail. La police israélienne pourchasse ces hommes et soit les arrête soient leur tire dessus à balles réelles s’ils sont repérés près de la frontière.
Ahmed (un pseudonyme) a dû rester alité plus d’une semaine après s’être fracturé la jambe en tentant de fuir des soldats qui l’avaient repéré avec quelques autres, alors qu’ils tentaient d’entrer en douce près d’une zone-frontière. Ahmed raconte ce qui lui est arrivé : « J’ai couru entre les oliviers et j’ai trouvé un tracteur. J’ai essayé de grimper dans le véhicule que tirait ce tracteur pour m’y cacher, mais j’ai senti que la roue du tracteur écrasait ma jambe. Je ne peux pas travailler pour le moment, mais heureusement je n’ai pas reçu de balle ».
A la question sur son passage en douce, le jeune homme, la vingtaine, répond : « Les permis ne sont accordés qu’à des hommes mariés. Dans le passé il fallait aussi que la personne ait un enfant. Travailler en Israël est humiliant mais je n’ai pas d’autre choix. Parfois je me console du fait de me trouver en Palestine de 1948, dans une ville inaccessible à sa propre population d’origine ».
Même si ces jeunes gens réussissent à entrer et à travailler, le labeur de plusieurs jours peut ne pas être rétribué, parce que leurs employeurs israéliens refusent de les payer et qu’il n’y a aucune loi pour les protéger, ni personne pour les défendre.
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Un Palestinien arrêté à un poste de contrôle. (palestinium)
Hamza (un pseudonyme) possède un diplôme universitaire. Il a commencé à travailler en Israël il y a plus de 2 ans. Il dit « Plus d’une fois, ils ont refusé de me payer. Je ne peux rien faire contre eux. J’essaie toujours d’entrer en douce avec un groupe de jeunes gens, parfois par des villes de Cisjordanie du nord ou même du sud. Nous essayons de profiter de la moindre occasion. Quand une route est exposée, nous en essayons une autre, mais chaque essai est plus dur que le précédent. Il ajoute : « Depuis plus de 2 ans j’ai fait des boulots très durs comme dans la construction ou l’agriculture ».
Il explique aussi comment lui est ses compagnons doivent quitter leur maison tard dans la nuit pour atteindre un point d’entrée. « Quand nous passons par un trou dans les barbelés, une voiture arrive, avec qui nous nous sommes arrangés, conduite en général par un Palestinien des territoires de 1948. En moins d’une minute, 15 à 20 hommes se tassent dans la petite voiture ».
Il poursuit : « Si les soldats trouvent la voiture, ils la prennent en chasse et nous devons sauter et nous cacher entre les arbres. Parfois, la police israélienne nous prend par surprise au travail et nous arrête ; ça m’est arrivé une fois ».
Ce sont des parcours mortels : soit les travailleurs s’introduisent en douce, soit ils passent par un poste de contrôle. Si la mort les épargne sur le chemin d’entrée, tout accident de travail en Israël est un risque fatal s’ils ne sont pas soignés rapidement. Néanmoins, les Palestiniens s’acharnent à essayer de gagner leur vie, même au cœur de leurs territoires occupés.
12 avril 2014 - al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com./conte...
Traduction :Info-Palestine.eu - AMM

Le CRIF condamné pour diffamation

jeudi 17 avril 2014 - 06h:37
Ali Abunimah
La plus haute cour d’appel française a condamné la principale organisation juive du pays à verser des dommages et intérêts à un organisme de bienfaisance soutenant les Palestiniens, pour avoir prétendu de façon mensongère que celui-ci recueillait des fonds au profit du Hamas [mouvement de la résistance islamique].
Le jugement rendu le 11 mars dernier par la Cour de cassation de la ville de Nancy a été rapporté par le site Al Kanz cette semaine .
En juin 2010, le CRIF, principal groupe de coordination des organisations juives de France, a publié un article de Marc Knobel qui prétendait que le Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens - connu sous son sigle français de CBSP – collectait en réalité des fonds pour le Hamas.
L’article a été publié quelques jours après que les forces israéliennes aient pris d’assaut dans les eaux internationales le navire Mavi Marmara - qui faisait partie d’une flottille en route pour Gaza - assassinant neuf civils.
Youcef Benderbal, un des responsables du CBSP, était à bord du navire et il a été emmené de force comme les centaines d’autres passagers, au port d’Ashdod sous contrôle israélien.
Dans les jours qui ont précédé et suivi la tuerie, le gouvernement israélien avait engagé une intense campagne de propagande pour calomnier les militants à bord de la flottille, les présentant comme de dangereux extrémistes et terroristes.
Selon son propre site web, le CBSP, fondé en 1990, agit en faveur des réfugiés palestiniens au Liban et en Jordanie et soutient des projets tels que la construction de systèmes de purification de l’eau pour Gaza.
Diffamation
Knobel a collaboré avec un certain nombre d’organismes communautaires et pro-israéliens juifs en France, dont le Centre Simon Wiesenthal, et est présenté par le CRIF comme un chercheur de premier plan.
Knobel a écrit un certain nombre d’articles attaquant la campagne pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) et appelé les autorités françaises à poursuivre des militants BDS – une requête à laquelle certaines autorités judiciaires du pays ont vigoureusement souscrit.
Le tribunal a jugé que l’article de Knobel, repris par le Centre Simon Wiesenthal et « accusant le CBSP de collecter de l’argent pour le Hamas est diffamatoire », car aucune preuve n’a été fournie à l’appui.
Le jugement a également constaté que l’affirmation de l’article selon quoi le CBSP était classé comme organisation « radicale » par les autorités françaises, était fausse et donc « diffamatoire ».
Le tribunal a ordonné au [ainsi-nommé] chercheur qui a rédigé l’article ainsi qu’au CRIF qui l’a publié, de payer au CBSP le montant de 3000 euros (environ 4200 dollars US) de dommages et intérêts .
L’article diffamatoire a été retirée du site internet du CRIF.
Les pratiques diffamatoires du CRIF
Le CRIF a été impliqué à d’autres occasions dans la propagation d’accusations mensongères.
Il y a un an , le président du CRIF Richard Prasquier avait dû présenter ses excuses pour diffusion de « fausses nouvelles » après avoir prétendu que le réalisateur israélien Yariv Horowitz avait été « lynché »lors d’une visite en France dans ce qu’il disait être une agression antisémite conduite par des « Arabes ».
Attaques contre les groupes pro-palestiniens
L’article diffamatoire du CRIF ressemble à une attaque similaire, également lancée en 2010, contre le Centre Palestinien pour le Retour (PRC), une organisation basée à Londres de défense [des Palestiniens].
Comme The Electronic Intifada l’a signalé, l’armée israélienne a publié des communiqués accusant sans la moindre preuve le PRC d’être une « organisation affiliée au Hamas » et « impliquée dans le lancement et l’organisation d’actions radicales et violentes contre Israël en Europe. »
Comme je l’indique dans mon livre, les autorités britanniques ont dit n’avoir jamais reçu d’information en provenance d’Israël appuyant ces allégations, et n’ont jamais pris la moindre mesure à l’encontre du PRC.
Cette campagne de diffamation fait partie de la stratégie israélienne « de sabotage » et « d’agression » contre le mouvement de solidarité avec la Palestine.
Les fausses accusations du CRIF contre le CBSP s’apparentent à cette initiative [contre le PRC] et visent à discréditer les groupes de la société civile qui maintiennent sous l’oeil du public les crimes d’Israël contre les Palestiniens.
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* Ali Abunimah est l’auteur de "One Country, A Bold Proposal to End the Israeli-Palestinian Impasse". Il a contribué à "The Goldstone Report : The Legacy of the Landmark Investigation of the Gaza Conflict". Il est le cofondateur de la publication en ligne The Electronic Intifada et consultant politique auprès de Al-Shabaka, The Palestinian Policy Network.
11 avril 2014 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/blogs... - Traduction : Info-Palestine.eu

Al-Quds au cœur de la Palestine et de la nation

vendredi 18 avril 2014 - 17h:06
Baladi
N°8 - Soutien à la résistance maqdisie palestinienne
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Février 2014 - Des Palestiniens sur les ruines de leur maison, détruite par les autorités israéliennes d’occupation dans le quartier arabe de Jabel Mukaber à Jérusalem est - Photo : AFP
La mosquée al-Aqsa est en danger ! La ville d’al-Quds est menacée ! La Palestine est occupée et colonisée par une population étrangère, qui applique depuis plus de 60 ans un plan d’épuration ethnico-religieuse, visant à tuer, expulser, sinon à effriter la société palestinienne. Chaque colonie installée, chaque route tracée, chaque forêt ou parc plantés ne sont que des moyens de destruction des agglomérations palestiniennes et de consolidation de l’Etat colonial face au peuple palestinien résistant. Dans la région d’al-Quds, après Beit Safafa, partagée en quatre, c’est aujourd’hui le tour de Beit Hanina divisée par une route coloniale. L’occupant démantèle la vie sociale des maqdisis avant de les expulser de la ville.
Il a lancé, pour la période des Pâques, une campagne forcenée contre toute présence chrétienne ou musulmane dans la ville d’al-Quds, au moment où ses colons militarisés ou non, femmes ou hommes, envahissent la mosquée al-Aqsa, pour s’en emparer et en chasser les musulmans, comme cela a déjà été fait dans la mosquée al-Ibrahimi, dans la ville d’al-Khalil. Tout est prétexte pour judaïser la ville arabe et palestinienne : l’arrêt des négociations à présent, mais au moment où celles-ci avaient lieu, la colonisation et la judaïsation n’avaient pas cessé, au contraire. La répression subie par les Maqdisis s’accentue : les enfants, les jeunes, les étudiants, les femmes et les hommes, sont arrêtés et emprisonnés. A présent, ce sont les avocats censés défendre les prisonniers palestiniens, qui sont devenus la cible des arrestations et détentions.
Que font les États arabes et musulmans pour aider les Maqdisis à tenir et à affronter ce massacre civilisationnel ? Rien, sinon donner carte blanche à l’Autorité Palestinienne pour poursuivre les négociations, pourtant mortelles pour le peuple palestinien, mais ce faisant, ils ne font qu’exprimer le vœu de l’ennemi américain. Que fait l’Autorité palestinienne pour permettre à ses citoyens de tenir bon et d’empêcher la judaïsation ? Des broutilles, selon les responsables même de l’Autorité.
Une fois de plus, les Palestiniens se retrouvent seuls pour affronter l’occupant, les États et peuples arabes étant enlisés dans leurs propres conflits internes. L’État sioniste a toujours prétendu que sa présence en Palestine n’était pas au centre du conflit dans la région et dans le monde, voulant normaliser son occupation. Même si les apparences actuelles peuvent lui donner raison, il n’en demeure pas moins que même les conflits internes ont pour cause principale la présence sioniste et que rien ne pourra être réglé tant que demeure cette occupation coloniale. C’est pourquoi c’est vers al-Quds et la Palestine que doivent tendre nos efforts et nos regards. C’est là que se joue l’avenir de notre nation. Les Maqdisis doivent demeurer dans leur ville et les efforts doivent tendre à leur assurer les moyens d’y rester.
I - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
- Prétextant riposter aux mesures prises par l’Autorité palestinienne consistant à présenter sa demande à 15 organismes internationaux censés dénoncer l’occupation sioniste, le gouvernement de l’occupation a déclaré vouloir construire des milliers de logements dans la zone appelée E1, située à l’Est d’al-Quds.
- Destruction de bâtiments le 1er avril dans le bourg d’al-Izariyyé. Des unités spéciales de l’armée d’occupation accompagnées de trois bulldozers ont mené une incursion à l’est du bourg et détruit tous les bâtiments en tôle, sous prétexte qu’ils ne sont pas autorisés par l’occupant. Cette portion de terre où vivent les Jahalin (bédouins expulsés du Naqab en 1948) serait en passe d’être annexée à la colonie « Maale Adomim ».
- Les institutions et personnalités chrétiennes de la ville d’al-Quds ont déclaré refuser les mesures de l’occupation empêchant d’atteindre les lieux saints. Suite à leur réunion, le communiqué des institutions palestiniennes chrétiennes a annoncé qu’elles ont l’intention de lancer une campagne internationale de dénonciation des mesures racistes de l’occupation, dont la police interdit les fidèles d’accéder aux églises en posant des barrages et en fermant les accès.
- Selon l’Association des Etudes arabes, la judaïsation de la ville d’al-Quds a été menée en transformant 82% de sa superficie en « zone verte », dont 34% pour la colonisation, et l’occupation a construit 11.000 logements sur 12% de cette superficie, en gardant intact uniquement 6% pour les Palestiniens, soit 9500 dunums. Comparant la présence coloniale avec celle des Palestiniens, l’association a fait remarquer que les sionistes ont installé 35 colonies où vivent 340.000 colons dans 110.000 maisons alors que les Palestiniens ne possèdent que 58.000 maisons, dont 11.000 avant l’occupation de 1967. L’occupant vise à détruire 25.000 maisons sous des prétextes divers. Il a déjà détruit 1009 masons et expulsé 4434 Maqdisis, dont 3036 enfants.
- Incursion de dizaines de colons dans Sheikh Jarrah , le 3 avril. Ils ont agressé la population et détruit des biens, lancé des pierres sur les maisons, les voitures et les passants. 4 Maqdisis ont été blessés et asphyxiés par les gaz njectés. Deux Maqdisis (Murad Atiyé, 17 ans et Mohammad Atiyé, 20 ans) ont été arrêtés par la police sioniste qui a laissé faire les colons.
- La municipalité de l’occupation est un lieu de propagande et d’enrôlement pour le « service civil » des Maqdisis dans les institutions sionistes. Après l’avoir proposé aux Palestiniens de 48, qui ont réussi à enrayer son effet dévastateur sur la société palestinienne, le « service civil » est proposé de manière insistante aux Maqdisis. Il s’agit d’enrôler les jeunes dans des institutions sionistes prétendûment civiles, moyennant finances, afin qu’ils démontrent leur allégeance à l’Etat de l’occupation. Le rôle d’appât a été dévolu à des juives, chargées d’attirer les jeunes hommes pour les enrôler lorsqu’ils entrent à la bibliothèque. Une conférence de presse prévue par des associations maqdisies refusant et dénonçant le « service civil » a été interdite par la police. Selon ces associations, de nombreux jeunes maqdisis se sont récemment faits enrôlés à cause de l’attrait financier, n’ayant aucune autre ressource pour faire vivre leurs familles.
- L’institution coloniale a achevé la construction d’un hôtel touristique faisant partie de la chaîne Hilton, avec un cachet « juif », sur les ruines du bâtiment du conseil islamique situé dans la partie ouest de la ville, face au cimetière historique Ma’manullah.
- L’occupation sioniste de la Palestine poursuit la destruction de la société palestinienne, depuis 1948. Après Beit Safafa et son morcellement en quatre morceaux, c’est à présent le tour du bourg de Beit Hanina dont l’intégralité et le futur sont menacés par la route 334 et le mur de la colonisation qui séparent les familles.
- La commission de la construction et de la planification de la municipalité de l’occupation a approuvé le plan de construction d’un site touristique dans Selwan. Commentant l’approbation du projet, l’archéologue sioniste Youni Mizrahi a déclaré que le « bâtiment en question va renforcer l’activité coloniale menée par l’association Elad dans la vieille ville, et c’est un pas vers la suppression des droits palestiniens sur la ville et la suppression de leur histoire ». Selon un quotidien sioniste, le site prévu s’étendra sur 16000 mètres carrés.
- Les colons du mouvement « prix à payer » ont attaqué le monastère Rafat appartenant au patriarcat latin et situé à l’ouest de la ville occupée. Des écrits racistes à l’encontre de la vierge Marie ont été inscrits sur les murs du monastère.
- Un immeuble composé de trois étages a été démoli dans le bourg at-Tour, à l’est de la ville sainte.
- A propos de la vente par l’occupation du bureau de la poste situé rue Salaheddine, à proximité de la vieille ville : le directeur du centre al-Quds pour les droits socio-économiques, Ziad Hammouri, a affirmé que toute partie occupante s’empare des bâtiments officiels de la partie occupée. Cependant, la partie occupante n’a pas le droit de vendre les biens dont il s’est emparé. Or c’est ce que l’administration coloniale a fait en proposant à la vente les biens publics ou privés confisqués, dont l’immeuble où se trouve le bureau de la poste. Le lieu a été « acheté » par une organisation coloniale.
- Dans le cadre du projet de judaïsation de la ville arabo-musulmane, les sionistes envisagent la construction d’un complexe culturel et touristique à l’ouest de la ville. La bibliothèque de ce complexe comprendrait 1500 ouvrages, dont 500 ouvrages musulmans rares volés des bibliothèques privées et publiques palestiniennes. En outre, les vestiges historiques qui seraient exposés sont des vestiges appartenant au peuple palestinien et ne sont aucunement reliés à une histoire mythique inventée par les sionistes.
II – Al-Quds occupée : répression
Les forces de l’occupation poursuivent les arrestations d’enfants maqdisis : le jeune Abdel Karim Haddad (15 ans) a été arrêté le premier avril dans la vieille ville, sous le prétexte qu’il lançait des pierres sur les soldats.
Le tribunal de l’occupation condamne le 3 avril le détenu Daoud Najeh Bkayrat (19 ans) de Sour Baher à 30 mois de prison, après une détention de 11 mois dans la prison de Eichel, pour participation à des activités hostiles à l’occupation.
6 avocats maqdisis sont accusés d’aider les résistants emprisonnés : Shirine Issawi et son frère Medhat, mais aussi Amjad Safadi, Amrou Iskafi, Nadim Ghorayb et Mahmoud Abu Senina ont été arrêtés et sont à présents poursuivis par l’occupant. Jawad Boulos, avocat actif dans le Club des Prisonniers, a déclaré que l’occupation a étendu sa répression à toutes les catégories de Palestiniens.
L’occupant poursuit les arrestations et les expulsions des fidèles voulant prier ou étudier ou visiter la mosquée. 8 Maqdisis ont été expulsés et éloignés pour 17 jours le 10 avril, dont un directeur d’école, Alaa Abu Shkhaydam, et trois jeunes ont été arrêtés le même jour, selon le centre d’informations de Wadi Helwa : Mohammad Abu Farha, Mohammad Ziad, Salah Ajlouni, tous de la vieille ville.
Le centre d’information Wadi Helwa a déclaré, dans son dernier rapport, que l’occupation a arrêté 120 Maqdisis au cours du mois de mars, dont 40 enfants, âgés entre 13 et 17 ans. 4 femmes ont été arrêtées.
Le tribunal sioniste a condamné le prisonnier maqdisi Adli Mohammad Moragha, 32 ans, à la prison pour 28 mois, accusé d’avoir fabriqué et lancé des bouteilles incendiaires sur les occupants. Le jeune Mohammad Nuhad Ubayd, 22 ans, d’al-Issawiya, a été condamné à 30 mois de prison pour appartenance au FPLP et pour avoir lancé des pierres et des bouteilles incendiaires sur le convoi du président de la municipalité sioniste.
III - Al-Quds occupée : les lieux saints
Dans un communiqué paru début avril, l’institution al-Aqsa pour le waqf et le patrimoine a dévoilé que diverses associations sionistes proposent des plans pour bâtir le « troisième temple » sur la mosquée al-Aqsa. La dernière proposition est celle de l’association « Yachay » consistant à bâtir un temple juif sur la mosquée, qui s’étend de la porte al-Maghariba, tout au long du mur occidental de la mosquée, jusqu’à l’école al-Tankaziyya. Le plan propose de s’emparer entièrement de la mosquée al-Bouraq pour le transformer en entrée principale au temple proposé, et la construction d’un mur en plexiglas pour séparer ce temple du reste de la mosquée al-Aqsa.
Selon la même institution, plus de trois mille colons (y compris les forces sécuritaires) ont investi la mosquée al-Aqsa au cours du premier trimestre de 2014.
Deux membres du congrès américain ont participé à une incursion dans la mosquée al-Aqsa. Membres d’une association sioniste aux Etats-Unis, les deux Américains se sont joints au colon Hayim Ritchman et d’autres groupes extrémistes, protégés par l’armée de l’occupation, et mené une incursion dans la mosquée, début avril.
300 sionistes ont mené une incursion dans la mosquée al-Aqsa le 1er avril. Le 4 avril, 133 colons et des membres des services sécuritaires ont investi la moquée. Le 19 mars, 100 soldats de l’institution sioniste ont investi la mosquée et 37 colons accompagnant le député sioniste Moshe Feglin ont mené une incursion le 20 mars, pratiquant des rites talmudiques dans la mosquée.
La commission parlementaire de l’occupation dénommée Tsour étudie les moyens de partager la mosquée al-Aqsa dans le temps et l’espace. Elle a convoqué les associations sionistes pour une réunion commune pour préparer ce partage. C’est au cours des Pâques que l’institution sioniste a l’intention d’accentuer sa présence et imposer ce partage.
La route de la porte al-Maghariba transformée en pont militaire. C’est le projet qu’étudie l’institution coloniale pour mener des incursions répétées dans la mosquée et chasser les fidèles.
L’occupant inaugure un tunnel à Selwan le 2 avril, après des années de creusement. Ce tunnel conduit à la mosquée al-Aqsa.
IV - Al-Quds occupée : résistance palestinienne
Le discours du secrétaire général du mouvement du Jihad islamique en Palestine, dr. Ramadan Shallah, prononcé à Téhéran dans le cadre d’un congrès islamique, a suscité de nombreux commentaires au sein de l’establishment sioniste. Le discours a dénoncé le manque d’intérêt pour la ville d’al-Quds parmi les musulmans, alors que les sionistes ne laissent passer aucune occasion pour prétendre que la ville d’al-Quds leur appartient. Dr. Ramadan Shallah a voulu, dans ce discours, inciter les mouvements et les États islamiques à reprendre le cours de l’histoire et à revenir à leurs constantes concernant les lieux saints et la Palestine.
A l’approche des Pâques, les tensions entre l’administration coloniale et la population palestinienne s’exacerbe, notamment entre les Palestiniens chrétiens et l’État sioniste. Monseigneur Hanna Atallah a dénoncé les entraves à l’accès aux lieux saints chrétiens posés par l’administration coloniale. Il a déclaré : « Nous avons le droit d’accéder à nos églises et lieux saints », et appelé l’ensemble des chrétiens de Palestine à se diriger vers l’Eglise du Saint Sépulcre et à s’accorcher à leurs droits religieux et nationaux, et à refuser l’état de fait que les autorités de l’occupation veulent imposer. Il a lancé un appel à toutes les églises et tous les chrétiens de s’entraider pour lever les barrages militaires et policiers.
La porte-parole de l’armée d’occupation a déclaré qu’un membre des forces sécuritaires a été poignardé par un groupe de jeunes, lui occasionnant des blessures légères.
Le festival « Les enfants d’al-Aqsa », organisé par le mouvement islamique des territoires occupés en 48, présidé par sheikh Raed Salah, s’est déroulé pour la douzième année consécutive début avril. Au cours de ce festival, les enfants sont invités à exprimer leur attachement à la mosquée en participant à des concours (dessins) et autres activités (théâtre et chants).
Sheikh Youssef Jomaa, imam de la mosquée al-Aqsa, a dénoncé le « massacre historique » de la ville d’al-Quds, affirmant la nécessité de se mobiliser pour préserver l’islamité et l’arabité de la ville sainte, et son identité palestinienne.
Les gardiens chargés de la mosquée al-Aqsa ont empêché des colons d’y entrer et les ont chassés, le 3 avril, avec l’aide des étudiants et fidèles qui s’y trouvaient. Ces colons avaient même l’intention de célébrer un mariage « talmudique » dans la mosquée. Cependant, d’autres colons protégés par la police sioniste ont pu y entrer au même moment, par une autre porte.
L’association « ‘Amarat al-Aqsa et des lieux saints » a organisé le 6 avril un camp de jeunesse à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa. Ce camp va durer jusqu’au 17 avril et comprend des activités culturelles et éducatives et religieuses, ainsi que des concours sportifs.
Les maqdisis ont manifesté le 30 mars en commémoration de la journée de la terre, journée nationale palestinienne pour la défense de la terre palestinienne. La manifestation fut réprimée par les soldats et policiers de l’occupation, qui ont poursuivi les manifestants à cheval et de nombreuses arrestations ont eu lieu.
Le mufti d’al-Quds et de la Palestine, sheikh Muhammad Hussayn, a publié les lois et règlements régissant les droits et devoirs des musulmans envers la mosquée al-Aqsa. Il a déclaré que la mosquée al-Aqsa est une propriété musulmane occupée, et qu’il est du devoir des musulmans de la libérer. Elle ne peut être partagée et la souveraineté musulmane doit y être totale. Il a appelé les musulmans à venir y prier et à la visiter, autant que possible, à condition de refuser tout acte consacrant l’occupation. La visite autorisée doit approuver l’identité arabo-islamique de la mosquée, refuser l’occupation et soutenir ceux qui la protègent, ce qui n’est aucunement le cas des musulmans français qui visitent al-Quds avec Hassan Chalghoumi, nommé imam de la mosquée de Drancy et ami des associations sionistes.
V- Al-Quds occupée : le massacre de Deir Yassin et l’occupation sioniste de la ville d’al-Quds
Le 9 avril 1948, les bandes armées sionistes, rassemblées plus tard dans l’armée de l’occupation, ont commis un terrible massacre dans le village de Deir Yassine, situé à l’ouest de la ville d’al-Quds. Dans ce village habité par 750 Palestiniens, seuls 250 parvinrent à fuir, et 500 furent lâchement massacrés par ces bandes qui ont encerclé le village de trois côtés. Les Palestiniens massacrés furent ensuite exhibés dans des camions traversant les bourgs de la partie occidentale de la ville, notamment les bourgs peuplés de Palestiniens comme al-Qatamon, al-Baqaa ou Talbiya. Le but consistait à faire fuir la population, craignant subir le même sort. Les témoignages des survivants affirment que la population a résisté, mais ses armes désuètes et primaires n’ont pu la sauver.
Le massacre de Deir Yassin faisait partie d’un plan diabolique pour procéder à une épuration ethnique de la route située en Yafa et al-Quds, c’est-à-dire pour l’expulsion et la destruction de tous les villages situés autour de la partie occidentale de la ville. Le massacre de Deir Yassine avait pour but de démoraliser les Palestiniens, qui se battaient dans ces villages et bourgs, sous la direction du grand combattant Abdel Qader al-Hussayni, tombé martyr le 8 avril 1948. La vie et le martyre du combattant martyr Abdel Qader al-Hussayni illustrent l’esprit défaitiste, sinon collaborateur, des régimes arabes, qui ont refusé à plusieurs reprises de lui livrer des armes pour combattre les occupants. C’est au cours de la défense du village d’al-Qastal, à l’entrée ouest de la ville d’al-Quds, qu’il tombe martyr, après avoir livré un combat acharné contre les milices sionistes, qui ont envahi Deir Yassin, un jour plus tard et qui se sont livrées au massacre.
VI - Al-Quds occupée : solidarité
L’UNESCO projette d’envoyer une délégation à al-Quds pour observer et établir un rapport sur l’état des lieux des vestiges historiques de la ville. Les délégations palestinienne et jordanienne dans l’UNESCO sont parvenues à convaincre l’UNESCO d’une telle démarche. Seuls les États-Unis ont voté contre la décision. Cependant, il est rare qu’une telle démarche soit suivie d’actes ou de dénonciation de l’occupant, le vote et le rapport de l’UNESCO peuvent être considérés comme des victoires symboliques, si jamais le rapport qui sera présenté par cet organisme international admet la vérité.
L’organisation arabe pour les droits de l’homme en Grande-Bretagne a diffusé un mémorandum à plusieurs institutions internationales expliquant les dangers qui menacent la ville d’al-Quds et décrivant les violations graves menées par l’occupation contre les Maqdisis et les lieux saints, dont la mosquée al-Aqsa.
L’organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isisco) a dénoncé les violations sionistes dans la ville d’al-Quds lors de sa réunion à Amman en Jordanie, vers la fin du mois de mars, et a demandé à l’ONU, et à l’UNESCO de prendre des mesures concrètes pour stopper les creusements des tunnels, pour revenir à la situation antérieure sur la place et la porte al-Maghariba, et de cesser les violations du cimetière historique de Ma’manullah.
A Moscou, un congrès dénonce les violations sionistes et la judaïsation de la ville d’al-Quds. Réuni vers la fin du mois de mars, le congrès a réclamé au président de l’ONU de prendre des mesures concrètes pour stopper les violations sionistes. Faisaient partie de ce congrès plusieurs députés russes, des diplomates, des savants et pofesseurs d’histoire et de droit, des ONG, des journalistes ainsi que les ambassadeurs arabes.
Les étudiants palestiniens présents en Grande-Bretagne ont organisé une journée « al-Quds, capitale de la Palestine » dans les universités britanniques, afin de diffuser les vraies informations auprès du public sur la réalité vécue par les Maqdisis.
Un rapport européen dénonce la responsabilité de l’institution sioniste dans la détérioration de la situation des Maqdisis dans la ville d’al-Quds.
Les Étudiants marocains se solidarisent avec la ville occupée d’al-Quds : le conseil estudiantin pour le soutien aux causes de la nation a organisé le 28-29 mars une activité intitulée « al-Quds au cœur de la nation ».
Avril 2014 - Transmis par Baladi