vendredi 18 juillet 2014

Paris doit se montrer plus sévère envers Israël

L'opération « Bordure protectrice » et les tirs de roquettes sur le territoire israélien depuis Gaza créent une situation explosive au Proche-Orient. Mais l'escalade a aussi des répercussions en France, où des synagogues ont été attaquées à la fin d'une manifestation de soutien aux Palestiniens. Comment éviter la contagion?

L'unanimité occidentale qui a accueilli la énième opération militaire israélienne à Gaza a conforté l'impunité de facto dont jouit l'Etat d'Israël. D'emblée, un soutien inconditionnel s'est exprimé, de Washington à Berlin, en passant par Paris, qui a manifesté sa « solidarité » au gouvernement israélien en l'habilitant à « prendre toutes les mesures pour protéger sa population ». Qu'importent l'amplitude ou la disproportion de la riposte, le respect du droit international, les dizaines de civils palestiniens victimes des bombardements aériens ?
Les critiques exprimées à gauche, les victimes palestiniennes et la perspective d'une offensive terrestre de l'armée israélienne sur Gaza ont suscité un rééquilibrage de la position française, appelant désormais à un cessez-le-feu et à la « retenue ». Reste que le caractère partiel et partial du communiqué élyséen du 9 juillet fera date. Si la condamnation des tirs de roquettes du Hamas allait de soi, au nom du principe de légitime défense, elle devait être complétée par un rappel du droit international appelant à une riposte proportionnée au nom de la protection des civils. Cette omission volontaire a été interprétée comme un aval en forme de carte blanche donnée au gouvernement israélien.
L'expression de cette indignation sélective a traduit la tentation chez François Hollande d'infléchir notre traditionnelle ligne gaullo-mitterrandienne – une solution prônant deux Etats sur la base de négociations garantissant la séc

urité (et donc l'existence) d'Israël et rendant justice au peuple palestinien. Lors de sa visite en Israël en novembre 2013, M. Hollande déclarait qu'il trouverait toujours « un chant d'amour pour Israël et pour ses dirigeants »… Pourtant, l'actuel gouvernement israélien n'est autre que l'émanation d'une droite nationaliste dirigée par un acteur essentiel de l'échec du processus de paix, un partisan de la poursuite de la colonisation : Benyamin Nétanyahou.

IMPORTATION DU CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN EN FRANCE

Au-delà de la relation historique qui lie l'Etat d'Israël et le Parti socialiste français, le rapprochement diplomatique engagé par M. Hollande tient à des considérations internes et à sa volonté de démontrer que « la France n'est pas une nation antisémite » (pour reprendre le titre de la récente tribune publiée dans le New York Times et cosignée par MM. Fabius et Cazeneuve), et apporter ainsi des gages à une « communauté juive française » habitée par un sentiment d'insécurité, renforcé par les débordements en marge des manifestations propalestiniennes à Paris. Or, si la lutte contre l'antisémitisme est une politique aussi louable qu'impérative, il serait hasardeux qu'elle serve de curseur à notre diplomatie au Proche-Orient. Céder à cette tentation, c'est faire le jeu de l'importation du conflit israélo-palestinien en France.
Les avocats inconditionnels de l'Etat israélien se plaisent à souligner qu'il représente l'« unique démocratie de la région », argument d'autorité ignorant toute contradiction ontologique entre les valeurs de l'Etat de droit démocratique et le recours illégal et illégitime à la force, à l'occupation, à la colonisation et à des pratiques discriminatoires relevant de la logique de l'apartheid. Cette nouvelle vague de violences a de profondes racines et s'inscrit dans un contexte qu'il convient de ne pas méconnaître. Gaza est une prison à ciel ouvert d'une densité démographique parmi les plus élevées, soumise à un blocus israélo-égyptien synonyme de crise humanitaire permanente. A cela s'ajoute l'absence de perspectives politiques : l'impasse qu'incarne le Hamas n'a d'égal que l'incapacité du gouvernement israélien à mener des négociations de paix ouvrant la voie à la création d'un Etat palestinien viable. L'échec du dernier cycle de négociations relève, aux dires mêmes du secrétaire d'Etat américain John Kerry, de la responsabilité du gouvernement israélien.
Alors que la colonisation se poursuit depuis 1967 et empêche la création d'un Etat palestinien viable, elle plonge aussi une majorité de la société israélienne « dans une logique perverse du découragement », selon l'écrivain israélien David Grossman. La voix de la raison et de la justice existe encore en Israël, mais elle s'enlise dans un puissant sentiment d'indifférence au sort de l'Autre. La mort de jeunes manifestants palestiniens sous les balles de l'armée israélienne rythme le quotidien de la région et devient chose banale, cependant que la stupeur et l'effroi saisissent cette même société dès lors qu'est brandie la menace sécuritaire.
Insensible au droit international et aux faibles pressions diplomatiques, le gouvernement israélien fait prévaloir la logique de puissance sur tout esprit de compromis. Il demeure plus soucieux d'« avoir la paix » par la force (ou par un cessez-le-feu fictif) que de « faire la paix » par une négociation constructive et porteuse d'espoir. Le statu quo mortifère et contre-productif est un scénario qui écarte la perspective d'un Etat palestinien et dans lequel « Israël pourrait devenir un Etat appliquant l'apartheid ». A moins que le spectre qu'évoquait John Kerry ne soit déjà une réalité.
Béligh Nabli (Directeur de recherches à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)) 

Invasion terrestre de Gaza, Israël brise le cessez-le-feu humanitaire


Ne respectant aucune règle du jeu diplomatique et s’engouffrant dans la moindre brèche pour lâcher ses chars de la mort dans Gaza -  le crash du Boeing malaisien survenu hier dans l’Est de l’Ukraine ayant fait, à ce titre, l’effet d’une diversion providentielle – Netanyahou, le va-t-en-guerre qui n’en finit pas de violer le droit international, brisant le « cessez-le-feu humanitaire » demandé par l’Onu et ridiculisant par là même toute la communauté internationale, a mis à exécution le plan qui le démangeait depuis longtemps : une nouvelle invasion terrestre de l’enclave palestinienne.
L’escalade militaire, tant redoutée, a donc été ordonnée sans sourciller par le criminel de guerre israélien, au terme d’une offensive sanglante de dix jours qui a coûté la vie à plus de 230 Palestiniens, dont de nombreux enfants, fait plus de 1 700 blessés, et ravagé une terre meurtrie et endeuillée dont les plaies béantes sont plus que jamais à vif.
Face à cet énième accès de fureur meurtrière, la première riposte du Hamas fut verbale, indiquant qu’Israël paiera "un prix élevé", notamment par la voix de son porte-parole qui surpervise la bande de Gaza, Sami Abu Zuhri. "Cette opération terrestre ne fait pas peur aux dirigeants du Hamas ni au peuple palestinien. Nous mettons en garde Netanyahu quant aux conséquences terribles d'un tel acte aussi stupide", a-t-il martelé.
Diana Buttu, conseillère juridique et membre de l’ancienne équipe palestinienne de négociation de paix, lui a fait écho en exhortant "l'Autorité palestinienne à se tourner instamment vers la Cour pénale internationale pour qu'Israël soit inculpé de crimes de guerre. Ce n'est pas la première fois que cela arrive", s’est-elle exclamée, ajoutant indignée : "Israël ne devrait pas être autorisé à se comporter comme il le fait systématiquement, toujours au-dessus des lois, en martyrisant les Palestiniens qui, eux, sont traités comme s’ils étaient des sous-hommes en-dessous des lois."
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Gaza: Michèle Sibony donne une leçon magistrale aux journalistes de LCI (vidéo)

Après Leïla Shahid, voici la nouvelle leçon donnée aux journalistes par Michèle Sibony (voir également le débat avec Michèle Sibony sur OummaTV).

La désinformation ou l'autre guerre contre Gaza


En déclarant accepter le plan égyptien pour un cessez-le-feu, l'Etat d'Israël a cherché durant quelques heures  à se donner le beau rôle et à faire oublier les crimes de guerre perpétrés contre la population civile de Gaza durant plus d'une semaine de bombardements aériens qui ont fait près de 200 morts et des centaines de blessés. Comme on pouvait s'y attendre, les réserves exprimées par le Hamas palestinien à propos de l'initiative égyptienne ont été dénaturées par les médias mainstream et ont été présentées comme un refus du cessez-le-feu, justifiant ainsi par avance la reprise des raids israéliens contre Gaza.
Que s'est-il passé au juste ?  D'abord, au moment où les médias mainstream se sont relayés l'information israélienne, le Hamas n'avait pas refusé le cessez-le-feu en question pour la bonne raison qu'il n'a pas encore été à ce moment destinataire d'une quelconque initiative. Les discussions secrètes ont eu lieu entre les généraux égyptiens et les représentants du gouvernement israélien et ce dernier a vite fait de donner son accord à la partie égyptienne sans attendre que la partie palestinienne en prenne connaissance. 
Il est normal dans ces conditions que le Hamas se méfie et demande à connaître les détails de l'initiative avant de prendre position surtout qu'il n'est pas sans ignorer les motivations secrètes du régime militaire égyptien dont la dernière mise en scène diplomatique s'apparente à un cadeau à son acolyte israélien en vue de lui donner un nouveau prétexte dans sa guerre destructrice. Le Haaretz israélien vient de découvrir le pot aux roses en divulguant que le document de l'initiative égyptienne a été rédigé en collaboration avec des experts israéliens!
 En dépit de tout cela, quelques heures après que le gouvernement israélien eût déclaré accepter la trêve proposée par l'Egypte, le porte-parole du Hamas a fait savoir que son mouvement était en train d'étudier l'initiative rejetée entre-temps par le Djihad islamique. En rappelant les conditions qui pourraient selon lui ramener la paix, à savoir la cessation des bombardements israéliens, la fin du blocus qui frappe Gaza depuis 2006, la réouverture du terminal de Rafah et  la libération des prisonniers palestiniens, le Hamas n'a fait que mettre le doigt sur les véritables enjeux de cette énième guerre d'agression contre Gaza.
Ce sont ces enjeux que la désinformation systématique des médias occidentaux et arabes cherche à cacher à l'opinion publique. Ce faisant, Gaza ne subit pas seulement les conséquences d'une agression aérienne complètement disproportionnée par rapport aux tirs de roquettes que la propagande israélienne agite régulièrement mais doit aussi faire face à une guerre psychologique et médiatique aux conséquences aussi ravageuses.
Israël peut envoyer son armada aérienne contre Gaza sans subir l'opprobre des nations parce qu'il peut compter la complicité des grandes puissances qui régentent le monde mais aussi sur la complaisance des médias qui font et défont l'opinion publique mondiale. Certes, ces médias montrent les images des victimes civiles des bombardements israéliens mais ces images sont toujours accompagnées d'un discours qui feint de regretter qu'à côté des terroristes éliminés, il y a toujours malheureusement des civils innocents.
L'information essentielle qu'on cherche à faire passer est toujours la même et elle accompagne désormais comme une litanie toutes les guerres de l'Empire contre le terrorisme: les victimes civiles sont des victimes collatérales obligées d'une guerre qui resterait quant à elle légitime dans ses motivations profondes  dans la mesure où il s'agirait partout de la défense de la civilisation contre la barbarie intégriste.
Dans cette guerre médiatique sans laquelle la guerre tout court ne serait pas possible, les néoconservateurs de la droite dure et les sociaux-démocrates de la gauche caviar se retrouvent au fond sur la même longueur d'onde. Pour les premiers,  à la guerre comme à la guerre et  Dieu reconnaître les siens. Pour les seconds, Israël devrait faire preuve de retenue et de mesure dans l'espoir qu'une guerre mieux ciblée permettrait d'atteindre les objectifs escomptés sans susciter la colère de l'opinion publique.
Dans ce contexte, la dernière "information" relayée par les médias mainstream suivant laquelle le Hamas aurait refusé le cessez-le-feu accepté par le gouvernement israélien fait partie d'un plan d'intoxication médiatique servant à justifier une fois de plus le soutien de la classe politique toutes tendances confondues à l'intensification de l'agression israélienne  quelques heures seulement après l'annonce d'une trêve imaginaire. Cette  désinformation n'a fait que reprendre celle qui a accompagné depuis le début l'agression israélienne suivant laquelle Israël n'a fait que riposter aux tirs de roquettes du Hamas et à l'assassinat de trois adolescents israéliens en Cisjordanie.
Pourtant, le casus belli était tellement grossier qu'il ne méritait même pas qu'on s'y arrête si ce n'était la complaisance aveugle des médias quand il s'agit de défendre Israël. En effet, quel intérêt avait le Hamas pour tomber dans pareille extrémité quand on sait que l'accord qu'il a signé récemment avec la direction de l'autorité palestinienne lui a permis de surmonter l'isolement diplomatique et la crise financière dans lesquels Américains, Israéliens et Arabes ont voulu l'enfermer ?
Les véritables enjeux stratégiques de cette énième guerre israélienne,  au premier rang desquels se trouve précisément l'acharnement américano-israélo-égypto-saoudien à détruire l'accord de réconciliation inter-palestinien signé entre le Hamas et le Fatah, seront une fois de plus occultés  de la même façon que les manœuvres underground des services occidentaux et arabes en vue de faire avorter les velléités révolutionnaires et indépendantistes dans la région continueront à être mises sous le boisseau au profit de la sur-médiatisation des avancées et des massacres accomplis en Syrie et en Irak par les néo-djihadistes de l'EIIL qui sont arrivés comme par hasard au bon moment pour dénaturer et diviser la résistance aux pouvoirs en place et semer le trouble dans une opinion publique arabe déboussolée et impuissante.
L'Empire a tout intérêt à cacher à l'opinion publique les enjeux véritables dont la prise de conscience pourrait accélérer les décantations sociales et politiques et dicter aux peuples qui ploient sous le joug de la mondialisation et de la dérégulation néolibérale de nouvelles alliances géostratégiques à l'échelle mondiale. Dans cette guerre totale et planétaire, Israël occupe une place symbolique forte non seulement en raison du sentiment de culpabilité qui habite de nombreux esprits européens suite aux souffrances historiques infligées aux juifs  d'Europe mais surtout parce qu'il fait appel aux fantômes historiques qui continuent de hanter l'imaginaire politique européen: colonialisme, racisme et militarisme.
La sécularisation et la racialisation d'un mythe religieux comme celui de "peuple élu" sont aujourd'hui intériorisées et sublimées par les médias occidentaux pour devenir une sorte de mot de passe secret qui justifie qu'on passe toujours au second plan les victimes collatérales des guerres israéliennes qui sont systématiquement présentées comme des guerres par définition défensives.
Ce faisant, les médias mainstream partagent sans complexe la négation du peuple palestinien renvoyé à l'image de l'Autre absolu. Dans ce discours foncièrement  raciste, les civils des deux côtés ne se ressemblent pas, ne se valent pas. Il y a les civils  israéliens que les bruits des sirènes d'alarme suffisent à traumatiser et il y a les civils palestiniens qui servent de boucliers humains aux terroristes du Hamas. Dans ce discours, il n'y a ni colons ni colonisés, ni occupants ni résistants. Il y a des humains normaux qui veulent profiter tranquillement du soleil et des belles plages de Palestine et il y a les Autres, qui ressemblent à "nos immigrés" d'ici  et qui ne savent pas tenir la place que le Système qui fabrique le chômage ici et la guerre là-bas s'entête à leur imposer.
C'est pourquoi, sans négliger les autres formes de solidarité civile et humanitaire avec le peuple palestinien en butte aujourd'hui à une agression barbare et sans minimiser les efforts courageux des comités de soutien qui sont souvent acculés à une activité militante qui ne dépasse pas le cadre groupusculaire en dehors des temps forts de la mobilisation conjoncturelle et affective , il y a un besoin urgent de se hisser au niveau des défis posés par cette guerre médiatique dont les lobbies israéliens en France et en Europe ont compris l'importance stratégique.
Si avec un millier de sms, le CRIF se permet aujourd'hui  de mobiliser autant d'intervenants téléphoniques en vue de faire pression sur les journalistes de la presse audiovisuelle et écrite , qu'est-ce qui empêche les militants associatifs pro-palestiniens de réfléchir sur de nouvelles méthodes de travail aptes à relever le défi de cette nouvelle guerre médiatique ? Cette bataille médiatique est d'autant plus impérative qu'elle permettra du même coup  aux militants associatifs pro-palestiniens de mieux se préparer à l'autre bataille politique qui les attend et qui consiste à mettre en œuvre une véritable stratégie en vue de débusquer et de contrebalancer le poids nocif des lobbies israéliens au sein des organisations politiques et syndicales de gauche.
Par Mohamed Tahar Bensaada 
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Cette propagande qui transforme le bourreau en une victime


Mes chers amis,
Je m'excuse si je ne trouve pas la force d'évoquer des roses et des rossignols ce matin... Gaza est sous les feux.. Certes, l'Irak et la Syrie sont en deuil aussi, formant des terrains minés par des puissances occidentales et les monarchies du golfe qu'elles ont créées dans le passé... Mais l'injustice criante qui perdure en Palestine est une plaie qui saigne depuis des décennies, qui s'infecte et répand ses microbes partout dans le monde...
Je suis frappée par la propagande qui transforme le bourreau en une victime qui se défend... Par les journaux qui décrivent en détail le type de roquettes palestiniennes même quand elles ne font pas de victimes, mais ne s'intéressent guère à la nature des bombardements isaréliens, ni des victimes palestiniennes..
Hier 25 morts et 200 blessés dont plusieurs handicapés à vie... Dont une famille entière décimée...Qui dira et répétera les noms des enfants tués? Qui leur allumera des bougies en les pleurant? Qui qualifiera ces crimes de terrorisme aveugle?
Et toi mon compatriote européen, pourquoi si peu de compassion envers l'arabe, que je suis aussi? Peut être qu'en te rappelant que des palestiniens chrétiens sont aussi des victimes, tu te sentirais plus révolté, comme si la religion devrait nous séparer en clans solidaires? Peut être que je devrais te montrer des enfants palestiniens blonds ensanglantés afin que tu te sentes touché? Crois tu vraiment qu'Israel est un prolongement de l'Europe, chose d'ailleurs quasiment officielle, en tout cas pour les contrats européens qui couvrent mon domaine de recherche?
Pourquoi aurais tu froid au dos en entendant "Etat islamique", alors que répéter "Etat Juif" ne te choque guère? Pourquoi te sens tu agacé devant un drapeau qui porte la shahada, alors que tu te sens familier avec un drapeau récupérant l'étoile de David, symbole universel y compris en islam, que s'approprie un sionisme qui n'a rien de spiriituel? Bien au contraire, te voici y voir un allié très cher, qui se prétend le rempart des pays civilisés contre les barbares...
Pourquoi acceptes tu que la barbarie meurtrière que tu as causée dans le passé soit payée par des palestiniens qui doivent céder leurs terres, leurs maisons, leurs âmes, leurs enfants? Réveille ta conscience, mon compatriote, libère toi de ce mépris hérité des croisades.. Rappelle toi qu'au cours de ces croisades les chrétiens arabes de Jerusalem furent massacrés, et ne voyaient guère dans ces croisés barbares, leurs bourreaux, des frères..
Saches que c'est Omar ibn AlKhattab qui avait permis aux familles juives de s'installer à Jerusalem.. Que des juifs arabes ont été ministres (dont l'arrière grand père d'un ami physicien premier mlinistre ottoman), médecins, philosophes, poètes, baignant dans la même culture, et que leur émancipation ou déclin était intimement liés à celui de leurs frères musulmans.. Une culture dont tu as pleinement profité, révolutionnant tes moeurs, te faisant découvrir l'amour courtois et le rafinnement...
Ce n'est pas la religion qui nous divise, c'est la colonisation, tout simplement..
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Pendant que la guerre sévit à Gaza, les affrontements s’intensifient en Cisjordanie

Ahmed Melhem - Al Monitor
Ramallah, Cisjordanie – Dans la nuit du 11 juillet et tôt dans la matinée du 12, les villes de la Cisjordanie et les villes Arabes se trouvant à l’intérieur de la Ligne Verte ont enregistré de violents affrontements, y compris au niveau des checkpoints et des camps militaires israéliens. Ces endroits n’ont pas connu de pareilles scènes d’accrochages depuis plusieurs années.
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Des manifestants Palestiniens affrontent les soldats israéliens lors d’une manifestation contre l’action militaire israélienne à Gaza, près de la ville de Naplouse en Cisjordanie, le 14 juillet 2014
Ces heurts qui ressemblent à ceux de l’intifada dans les villes de Cisjordanie se sont exacerbés concurremment avec l’escalade de la guerre sur Gaza qui entre dans sa deuxième semaine, et avec les possibles crimes de guerre commis contre la population civile là-bas.
En effet, c’est depuis l’enlèvement et l’assassinat du jeune Mohamed Abu Khdeir par des colons, le 2 juillet dernier, que les affrontements se poursuivent à Jérusalem et dans les villes et villages Palestiniens situés à l’intérieur de la Ligne Verte. Les heurts ont pris de l’ampleur, se sont diversifiés et se sont intensifiés.
Sur le terrain, on peut clairement sentir que la situation en Cisjordanie est en proie à la tension et ce, depuis que la vague de manifestation s’est propagée à travers les villes et les villages. Bethléem, Hébron, Jérusalem et Ramallah sont les villes où l’on a enregistré les affrontements les plus violents. Durant la manifestation du 11 juillet, des jeunes Palestiniens ont incendié le checkpoint militaire de Qalandia, ce qui a poussé les soldats israéliens à évacuer les lieux pour une courte période, permettant aux jeunes gens Palestiniens de prendre contrôle sur l’endroit.
Durant les journées du 11 et 12 juillet, Al-Monitor a recensé plus de 30 villes et villages qui ont connu de violents affrontements, impliquant des milliers de jeunes personnes. Des douzaines de Palestiniens ont été blessés par des balles réelles et des balles en caoutchouc. Un jeune homme ayant participé aux accrochages non loin de la colonie de Bethel a confié à Al-Monitor : « Nous nous soulèverons contre Israël. Nous organiserons des actions de protestation quotidiennes en face des colonies de Bethel et d’Awfar et nous lancerons des pierres et des cocktails Molotov. »
Un autre homme en possession d’un cocktail Molotov prêt à être tiré a déclaré à Al-Monitor : « Nous voulons les brûler comme ils ont brûlé Mohamed Abu Khdeir et les enfants de Gaza avec leurs missiles. L’intifada doit être déclenchée pour soutenir Gaza et pour soulager ses habitants des affres de la guerre. » Un autre homme qui brûlait les pneus sur une route mitoyenne à Bethel a indiqué : « L’Autorité [Palestinienne] nous met en garde contre toute altercation et tout accrochage avec les forces de l’occupant et nous obsèdent, mais nous continuerons notre combat et poursuivrons les heurts avec les soldats, » et d’ajouter : « Nous prenons part à ces affrontements durant la nuit et jusqu’à l’aube depuis le début du mois de Ramadan, avec des températures très élevées durant la journée. »
Il y a lieu de préciser que les affrontements qui opposent les jeunes Palestiniens aux forces Israéliennes interviennent spontanément et sans planification ni appels des forces politiques, factions ou partis et ce, faute d’une direction populaire nationale unie devant prendre en charge le développement d’un programme de lutte nationale. A travers son appareil sécuritaire, l’Autorité Palestinienne (AP) cherche à avoir le contrôle sur les affrontements en érigeant des postes de contrôle de la sécurité, et en déployant massivement ses agents à proximité des checkpoints et des camps de l’armée israélienne afin d’empêcher les gens d’avancer. Cette mesure a également conduit à des heurts avec les jeunes Palestiniens, comme la dispersion d’une manifestation à Hébron le 11 juillet.
Dans une interview accordée le 11 juillet à la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen, le Président Palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu’il n’acceptera pas que le gouvernement Israélien pousse au déclenchement d’une troisième intifada. Hamas a trouvé que les propos du Président Abbas « mettent la victime et le bourreau sur un pied d’égalité. » Dans un communiqué de presse publié le 12 juillet, le Hamas a indiqué : « Nous appelons nos compatriotes de la Cisjordanie, de Jérusalem et des Territoires Occupés de 1948 à un soulèvement populaire de masse dans la journée du vendredi, en solidarité avec la Bande de Gaza. Ce soulèvement sera synonyme de loyauté envers le sang de nos martyrs qui a été versé à travers toutes les villes Palestiniennes, en soutien à la résistance Palestinienne. Nous voulons exprimer notre rejet à tout type de complot tracé contre la Bande. »
Al-Monitor s’est approché d’Ahmed Zaki, étudiant à l’Université de Jérusalem et qui assiste quasi-quotidiennement aux affrontements. Au sujet de la montée des tensions en Cisjordanie à cause de la guerre sur Gaza, il a affirmé : « Les jeunes gens sont très en colère contre les massacres en cours dans la Bande de Gaza, contre la position de l’AP qui reste passive les bras croisés en maintenant la coordination sécuritaire avec Israël et en tentant d’empêcher ces jeunes d’arriver jusqu’à ces points de combats. La guerre sur Gaza a accéléré le rythme des affrontements qui ont éclaté suite à l’assassinat du jeune martyr Mohamed Abu Khdeir. »
Pour la parlementaire et membre de l’OLP Khalida Jarrar « Les Palestiniens se dirigent vers une situation permanente de confrontations avec l’occupation, depuis qu’Israël a intensifié ses crimes, ses arrestations, ses bombardements, ses assassinats et ses activités d’expansion de colonies. » Elle a précisé : « Les affrontements auxquels nous assistons aujourd’hui sont un prélude à une prochaine explosion. Nous devons avoir une direction populaire nationale capable de communiquer et d’obtenir des résultats positifs pour le meilleur intérêt du peuple Palestinien. Tout type de coordination sécuritaire doit être cessé, une protection politique doit être mise en place et aucune forme d’apaisement ne sera acceptée. »
La parlementaire a reconnu que les attaques continues sur Gaza ont augmenté l’intensité des affrontements en Cisjordanie. « Cette agression maintiendra la situation des heurts et accrochages en Cisjordanie et l’exacerbera davantage, puisque nous assistons actuellement à une escalade des affrontements en Cisjordanie, dans la Bande de Gaza et dans les territoires internes [Israël], prenant plusieurs formes de lutte, » a-t-elle souligné.
Al-Monitor s’est par ailleurs entretenu avec Jamal Huwail, représentant du Fatah au Parlement et ancien prisonnier. Il a expliqué qu’une profonde rage accablante habite les Palestiniens en Cisjordanie, à Gaza et dans d’autre villes en Israël contre les pratiques israéliennes à leur encontre. Ancien leader de la bataille du camp de réfugiés de Jénine pendant la seconde Intifada, Huwail précise : « Je suis totalement convaincu qu’aucun soulèvement populaire potentiel ne sera en notre faveur tant que nous ne disposons pas encore d’un leadership national unifié. » Huwail estime que c’est le peuple qui incite à la révolution, et non pas un responsable ou un chef de faction.
S’agissant des derniers affrontements, Huwail explique : « La grande colère des gens est due aux pratiques de l’occupation. L’assassinant du jeune Mohamed Abu Khdeir et la guerre contre Gaza ont poussé les jeunes à affronter l’occupant. Il s’agit là du pouls de la rue car aucun responsable n’a pris position. Notre leadership souffre de décadence et a perdu la confiance qui lui a été confiée par la rue Palestinienne. Personne ne saura décider si une nouvelle Intifada aura lieu ou non. Seul le peuple décidera. »
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* Ahmed Melhem est journaliste et photographe, basé à Ramallah et travaillant pour Al-Watan News
14 juillet 2014 – Al Monitor – Vous pouvez consulter cet article en anglais à :
http://www.al-monitor.com/pulse/ori...
Traduction : Info-Palestine.eu - Niha

Liste des 264 Palestiniens, y compris des familles entières, tués depuis le mardi 8 juillet 2014

Saed Bannoura
Toutes les victimes ci-dessous sont des victimes des bombes larguées sur Gaza depuis le 8 juillet 2014.
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Le 16 juillet, à la morgue de Gaza-Ville, la douleur insoutenable de la mère d’un des quatre enfants palestiniens de la famille Bakr, ciblés et tués par les tirs répétés d’un navire de guerre israélien. (REUTERS/Finbarr O’Reilly)
Voici les noms confirmés par des sources médicales à Gaza
Plus de 1.800 personnes ont été blessées, dont certains ont perdu des membres et d’autres sont handicapés à vie.
La majorité des blessés sont des enfants, selon le Ministère de la Santé.
Tués le vendredi 18 juillet 2014
1. Majdi Suleiman Jabara, 22 ans, Rafah.
2. Faris Juma’ al-Mahmoum, 5 mois, Rafah.
3. Omar ‘Eid al-Mahmoum, 18, Rafah.
4. Nassim Mahmoud Nassier, 22. Beit Hanoun.
5. Karam Mahmoud Nassier, 20, Beit Hanoun.
6. Salmiyya Suleiman Ghayyadh, 70, Rafah.
7. Rami Saqer Abu Tawila, Gaza Ville.
8. Hammad Abdul-Karim Abu Lehya, 26, Khan Younis.
9. Mohammad Abdul-Fattah Rasha Fayyad, 26, Khan Younis.
10. Mahmoud Mohammad Fayyad, 25, Khan Younis.
11. Amal Khader Ibrahim Dabbour, 40, Beit Hanoun
12. Ismail Yousef Taha Qassim, 59, Beit Hanoun.
13. Ahmed Radwan, Khan Younis.
14. Son frère Mahmoud Radwan, Khan Younis.
15. Bilal Radwan, Khan Younis.
16. Monther Radwan, Khan Younis.
17. Hani As’ad Abdul-Karim Shami, 35, Khan Younis.
18. Mohammad Hamdan Abdul-Karim Shami, 35, Khan Younis.
19. Husam Musallam Abu Issa, 26. Gaza.
20. Ahmad Ismael Abu Musallam, 14.
21. Mohammad Ismael Abu Musallam, 15.
22. Wala’ Ismael Abu Musallam, 13.
Tués le jeudi 17 juillet 2014
1. Mohammad Mahmoud Al-Qadim, 22 ans, Deir al-Balah.
2. Mohammad Abdul-Rahman Hassouna, 67, Rafah.
3. Zeinab Mohammad Sa’id al-‘Abadla, 71, Khan Younis.
4. Ahmad Reehan, 23, Beit Lahia.
5. Salem Saleh Fayyad, 25, Gaza City.
6. Abdullah Salem al-Atras, 27, Rafah.
7. Bashir Mohammad Abdul-’Al, 20, Rafah.
8. Mohammad Ziyad Ghanem, 25, Rafah.
9. Mohammad Ahmad al-Hout, 41, Rafah.
10. Fulla Tariq Shuhaibar, 8, Gaza Ville.
11. Jihad Issam Shuhaibar, 10, Gaza Ville.
12. Wasim Issam Shuhaibar, 9, Gaza Ville.
13. Rahaf Khalil al-Jbour, 4, Khan Younis.
14. Yassin al-Humaidi, 4, Gaza Ville (décédé de blessures antérieures)
15. Ismail Youssef al-Kafarneh, Beit Hanoun.
16. Hamza Hussein al-’Abadala, 29, Khan Younis.
17. Abed Ali Ntheir, 26, Gaza Ville.
18. Mohammad Shadi Ntheir, 15, Gaza Ville.
19. Mohammad Salem Ntheir, 4, Gaza Ville.
20. Salah Saleh ash-Shafe’ey, Khan Younis.
Tués le mercredi 16 juillet 2014
1. Mohammad Ismael Abu Odah, 27 ans, Rafah.
2. Mohammad Abdullah Zahouq, 23, Rafah.
3. Ahmed Adel Nawajha, 23, Rafah.
4. Mohammad Taisir Abu Sharab, 23, Khan Younis.
5. Mohammad Sabri ad-Debari, Rafah.
6. Farid Mahmoud Abu-Doqqa, 33, Khan Younis.
7. Ashraf Khalil Abu Shanab, 33, Rafah.
8. Khadra Al-Abed Salama Abu Doqqa, 65, Khan Younis.
9. Omar Ramadan Abu Doqqa, 24, Khan Younis.
10. Ibrahim Ramadan Abu Doqqa, 10, Khan Younis.
11. Ahed Atef Bakr, 10, Gaza-Plage.
12. Zakariya Ahed Bakr, 10, Gaza-Plage.
13. Mohammad Ramiz Bakr, 11, Gaza-Plage.
14. Ismail Mahmoud Bakr, 9, Gaza-Plage.
15. Mohammad Kamel Abdul-Rahman, 30, Sheikh ’Ejleen, Gaza Ville.
16.Husam Shamlakh, 23, Sheikh ’Ejleen, Gaza Ville.
17.Usama Mahmoud Al-Astal, 6, Khan Younis. (décédé de blessures antérieures infligées à la mosquée).
18. Hussein Abdul-Nasser al-Astal, 23, Khan Younis.
19. Kawthar al-Astal, 70, Khan Younis.
20. Yasmin al-Astal, 4, Khan Younis.
21. Kamal Mohammad Abu ’Amer, 38, Khan Younis.
22.Akram Mohammad Abu ’Amer, 34, Khan Younis. (frère de Kamal)
23. Hamza Raed Thary, 6, Jabalia (blessé quelques jours plus tôt quand plusieurs enfants jouant sur la plage de Jabalia ont été tués)
24. Abdul-Rahman Ibrahim Khalil as-Sarhi, 37, Gaza Ville.
Tués le mardi 15 juillet 2014
1. Abdullah Mohammad al-‘Arjani, 19 ans, Khan Younis.
2. Suleiman Abu Louly, 33, Rafah.
3. Saleh Sa’id Dahleez, 20, Rafah.
4. Yasser Eid al-Mahmoum, 18, Rafah.
5. Ismael Fattouh Ismael, 24, Gaza Ville.
6. Khalil Sh’aafy, Juhr Ed-Deek – Gaza.
7. Sobhi Abdul-hamid Mousa, 77, Khan Younis.
Tués le lundi 14 juillet 2014
1. Adham Abdul-Fattah Abdul-‘Aal, 27 ans.
2. Hamid Suleiman Abu al-‘Araj, 60, Deir al-Balah.
3. Abdullah Mahmoud Baraka, 24, Khan Younis.
4. Tamer Salem Qdeih, 37, Khan Younis.
5. Ziad Maher an-Najjar, 17, Khan Younis.
6. Ziad Salem ash-Shawy, 25, Rafah.
7. Mohammad Yasser Hamdan, 24, Gaza.
8. Mohammad Shakib al-Agha, 22, Khan Younis.
9. Ahmed Younis Abu Yousef, 22, Khan Younis.
10. Sara Omar Sheikh al-Eid, 4, Rafah.
11. Omar Ahmad Sheikh al-Eid, 24, Rafah.
12. Jihad Ahmad Sheikh al-Eid, 48, Rafah.
13. Kamal Atef Yousef Abu Taha, 16, Khan Younis.
14. Ismael Nabil Ahmad Abu Hatab, 21, Khan Younis.
15. Boshra Khalil Zo’rob, 53, Rafah.
16. Atwa ’Amira al-’Amour, 63, Khan Younis
Tués le dimanche 13 juillet 2014
1. Ezzeddin Bolbol, 25 ans, Rafah.
2. Rami Abu Shanab, 25, Deir al-Balah.
3. Fawziyya Abdul-al, 73, Gaza Ville.
4. Mo’ayyad al-‘Araj, 3, Khan Younis.
5. Husam Ibrahim Najjar, 14, Jabalia.
6. Hijaziyya Hamed al-Hilo, 80, Gaza Ville.
7. Ruwaida abu Harb Zawayda, 30, Gaza.
8. Haitham Ashraf Zo’rob, 21, Rafah.
9. Laila Hassan al-‘Odaat, 41, al-Maghazi.
10. Hussein Abdul-Qader Mheisin, 19, Gaza.
11. Qassem Talal Hamdan, 23, Beit Hanoun.
12. Maher Thabet abu Mour, 23, Khan Younis.
13. Mohammad Salem Abu Breis, 65, Deir al-Balah
14. Moussa Shehda Moammer, 60, Khan Younis.
15. Hanadi Hamdi Moammer, 27, Khan Younis.
16. Saddam Mousa Moammer, 23, Khan Younis.
Tués le samedi 12 juillet 2014
1. Anas Yousef Qandil, 17 ans, Jabalia.
2. Islam Yousef Mohammad Qandil, 27, Jabalia.
3. Mohammad Edrees Abu Sneina, 20, Jabalia.
4. Abdul-Rahim Saleh al-Khatib, 38, Jabalia.
5. Husam Thieb ar-Razayna, 39, Jabalia.
6. Ibrahim Nabil Hamada, 30, at-Tuffah - Gaza Ville.
7. Hasan Ahmad Abu Ghush, 24, at-Tuffah - Gaza Ville.
8. Ahmad Mahmoud al-Bal’awy, 26, at-Tuffah - Gaza Ville.
9. Ali Nabil Basal, 32, at-Tuffah - Gaza Ville.
10. Mohammad Bassem al-Halaby, 28, Gaza Ville.
11. Mohammad Sweity (Abu Askar), 20, Gaza Ville.
12. Khawla al-Hawajri, 25, camp de réfugiés de Nuseirat.
13. Ola Wishahi, 31, Centre Mabarra pour personnes invalides à Jabalia.
14. Suha Abu Saade, 38, Centre Mabarra pour personnes invalides à Jabalia.
15. Mohammad Edrees Abu Sweilem, 20, Jabalia
16. Rateb Subhi al-Saifi, 22, Sheikh Radwan – Gaza Ville.
17. Azmi Mahmoud Obeid, 51, Sheikh Radwan – Gaza Ville.
18. Nidal Mahmoud Abu al-Malsh, 22, Sheikh Radwan – Gaza Ville.
19. Suleiman Said Obeid, 56, Sheikh Radwan – Gaza Ville.
20. Mustafa Muhammad Inaya, 58, Sheikh Radwan – Gaza Ville.
21. Ghassan Ahmad al-Masri, 25, Sheikh Radwan – Gaza Ville.
22. Rif’at Youssef Amer, 36, al-Saftawi.
23. Rif’at Syouti, ouest Gaza Ville.
24. Nahedh Na’im al-Batsh, 41, Khan Younis.
25. Baha’ Majed al-Batsh, 28, Khan Younis.
26. Qusai Issam al-Batsh, 12, Khan Younis.
27. Aziza Yousef al-Batsh, 59, Khan Younis.
28. Ahmad No’man al-Batsh, 27, Khan Younis.
29. Mohammad Issam al-Batsh, 17, Khan Younis.
30. Yahia ‘Ala’ Al-Batsh, 18, Khan Younis.
31. Jalal Majed al-Batsh, 26, Khan Younis.
32. Mahmoud Majed al-Batsh, 22, Khan Younis
33. Majed Sobhi al-Batsh, Khan Younis.
34. Marwa Majed al-Batsh, 25, Khan Younis.
35. Khaled Majed al-Batsh, 20, Khan Younis.
36. Ibrahim Majed al-Batsh, 18, Khan Younis.
37. Manar Majed al-Batsh, 13, Khan Younis.
38. Amal Hussein al-Batsh, 49, Khan Younis.
39. Anas Ala’ al-Batsh, 10, Khan Younis.
40. Qusai Ala’ al-Batsh, 20, Khan Younis.
41. Mohannad Yousef Dheir, 23, Rafah.
42. Shadi Mohammad Zo’rob, 21, Rafah.
43. Imad Bassam Zo’rob, 21, Rafah.
44. Mohannad Yousef Dheir, 23, Rafah.
45. Mohammad Arif, 13, eastern GazaVille.
46. Mohammad Ghazi ‘Arif, 35, eastern Gaza Ville.
47. Ghazi Mustafa Arif, 62, eastern Gaza Ville.
48. Ahmad Yousef Dalloul, 47, Gaza.
49. Fadi Ya’coub Sukkar, 25, Gaza.
50. Qassem Jaber Odah, 16, Khan Younis.
51. Mohammad Abdullah Sharatha, 53, Jabalia.
52. Mohammad Ahmed Basal, 19, Gaza Ville.
Tués le vendredi 11 juillet 2014
1. Wisam Abdul-Razeq Hasan Ghannam, 31 ans, Rafah.
2. Mahmoud Abdul-Razeq Hasan Ghannam, 28, Rafah.
3. Kifah Shaker Ghannam, 33, Rafah.
4. Ghalia Thieb Ghannam, 57, Rafah.
5. Mohammad Munir ‘Ashour, 26, Rafah.
6. Nour Marwan an-Ajdi, 10, Rafah.
7. Anas Rezeq abu al-Kas, 33, Gaza Ville ( un médecin).
8. Abdullah Mustafa abu Mahrouq, 22, Deir al-Balah.
9. Mahmoud Waloud, 26, Jabalia
10. Hazem Ba’lousha, Jabalia.
11. Ala’ Abdul Nabi, Beit Lahia.
12. Ahmed Zaher Hamdan, 24, Beit Hanoun.
13. Mohammad Kamel al-Kahlout, 25, Jabalia.
14. Sami Adnan Shaldan, 25, Gaza Ville.
15. Salem al-Ashhab, 40, Gaza Ville.
16. Raed Hani Abu Hani, 31, Rafah.
17. Mohammad Rabea Abu- Hmeedan, 65, Jabalia.
18. Shahrman Ismail Abu al-Kas, 42, Al-Bureij.
19. Mazin Mustafa Aslan, 63, Al Bureij.
20. Mohammad Samiri, 24, Deir al-Balah.
21. Rami Abu Mosa’ed, 23, Deir al-Balah.
22. Saber Sokkar, 80, Gaza Ville.
23. Hussein Mohammad al-Mamlouk, 47, Gaza Ville.
24. Nasser Rabah Mohammad Sammama, 49, Gaza Ville.
25. Abdul-Halim Abdul-Mo’ty Ashra, 54, Deir al-Balah.
26. Sahar Salman Abu Namous, 3, Beit Hanoun.
27. Odai Rafiq Sultan, 27, Jabalia.
28. Jom’a Atiyya Shallouf, 25, Rafah.
29. Bassam Abul-Rahman Khattab, 6, Deir al-Balah
Tués le jeudi 10 juillet 2014
1. Mahmoud Lutfi al-Hajj, 58 ans, Khan Younis. (père de 6 enfants tués)
2. Bassema Abdul-fatteh Mohammad al-Hajj, 48, Khan Younis. (mère de 6 enfants tués)
3. Asma’ Mahmoud al-Hajj, 22, Khan Younis.
4. Fatima Mahmoud al-Hajj, 12, Khan Younis
5. Sa’ad Mahmoud al-Hajj, 17, Khan Younis.
6. Najla’ Mahmoud al-Hajj, 29, Khan Younis.
7. Tareq Mahmoud al-Hajj, 18, Khan Younis.
8. Omar Mahmoud al-Hajj, 20, Khan Younis.
9. Baha’ Abu al-Leil, 35, Gaza Ville.
10. Suleiman Saleem Mousa al-Astal, 17, Khan Younis.
11. Ahmed Saleem Mousa al-Astal, 24, Khan Younis (frère de Suleiman)
12. Mousa Mohammed Taher al-Astal, 50, Khan Younis.
13. Ibrahim Khalil Qanan, 24, Khan Younis.
14. Mohammad Khalil Qanan, 26, Khan Younis (frère d’Ibrahim).
15. Ibrahim Sawali, 28, Khan Younis.
16. Hamdi Badea’ Sawali, 33, Khan Younis.
17. Mohammad al-‘Aqqad, 24, Khan Younis.
18. Ismael Hassan Abu Jame’, 19, Khan Younis.
19. Hussein Odeh Abu Jame’, 75, Khan Younis.
20. Abdullah Ramadan Abu Ghazal, 5, Beit Hanoun.
21. Mohammad Ehsan Ferwana, 27, Khan Younis.
22. Salem Qandil, 27, Gaza Ville.
23. Amer al-Fayyoumi, 30, Gaza Ville.
24. Ra’ed az-Zourah, 32, Khan Younis
Tués le mercredi 9 juillet 2014
1. Hamed Shihab, Journaliste – Gaza.
2. Salima al-‘Arja, 53 ans, Rafah.
3. Miriam ‘Atiya al-‘Arja, 9, Rafah.
4. Rafiq al-Kafarna, 30.
5. Abdul-Nasser Abu Kweik, 60.
6. Khaled Abu Kweik, 31.
7. Mohammed Mustafa Malika, 18 mois.
8. Hana’ Mohammed Fu’ad Malaka, 28 (mère de Mohammed), 27.
9. Hatem Abu Salem, Gaza Ville.
10. Mohammad Khaled an-Nimra, 22.
11. Sahar Hamdan (al-Masry), 40, Beit Hanoun.
12. Mohammad Ibrahim al-Masry, 14, Beit Hanoun.
13. Amjad Hamdan, 23, Beit Hanoun.
14. Hani Saleh Hamad, 57, Beit Hanoun.
15. Ibrahim Hani Saleh Hamad, 20, Beit Hanoun.
16. Mohammed Khalaf Nawasra, 4, al-Maghazi.
17. Nidal Khalaf Nawasra, 5, al-Maghazi.
18. Salah Awad Nawasra, 24, al-Maghazi. (père de Mohammed et Nidal).
19. ‘Aesha Najm al-Nawasra, 23, al-Maghazi (mère de Mohammed et Nidal, enceinte de 4 mois).
20. Naifa Mohammed Zaher Farajallah, 80, al-Mughraqa.
21. Amal Yousef Abdul-Ghafour, 20, Khan Younis.
22. Nariman Jouda Abdul-Ghafour, 18 mois, Khan Younis.
23. Ibrahim Daoud al-Bal’aawy.
24. Abdul-Rahman Jamal az-Zamely.
25. Ibrahim Ahmad ‘Abdin.
26. Mustafa Abu Murr.
27. Khaled Abu Murr.
28. Mazin Faraj Al-Jarba.
29. Marwan Eslayyem.
30. Ra’ed Mohammed Shalat, 37, al-Nussairat.
31. Yasmin Mohammad Matouq, 4, Beit Hanoun.
Tués le mardi 8 juillet 2014
1. Mohammad Sha’ban, 24 ans, Gaza.
2. Amjad Sha’ban, 30, Gaza.
3. Khader al-Basheeleqety, 45, Gaza.
4. Rashad Yassin, 27, Nusseirat.
5. Mohammad Ayman ‘Ashour, 15, Khan Younis.
6. Riyadh Mohammad Kaware’, 50, Khan Younis.
7. Bakr Mohammad Joudeh, 50, Khan Younis.
8. Ammar Mohammad Joudeh, 26, Khan Younis.
9. Hussein Yousef Kaware’, 13, Khan Younis.
10. Bassem Salem Kaware’, 10, Khan Younis.
11. Mohammad Ibrahim Kaware’, 50, Khan Younis.
12. Mohammad Habib, 22, Gaza.
13. Ahmed Mousa Habib, 16, Gaza.
14. Saqr ‘Aayesh al-‘Ajjoury, 22, Jabalia.
15. Ahmad Nael Mahdi, 16, Gaza.
16. Hafeth Mohammad Hamad, 26, Beit Hanoun.
17. Ibrahim Mohammad Hamad, 26, Beit Hanoun.
18. Mahdi Mohammad Hamad, 46, Beit Hanoun.
19. Fawziyya Khalil Hamad, 62, Beit Hanoun.
20. Donia Mahdi Hamad, 16, Beit Hanoun.
21. Soha Hamad, 25, Beit Hanoun.
22. Suleiman Salam Abu Sawaween, 22, Khan Younis.
23. Siraj Eyad Abdul-‘Aal, 8, Khan Younis.
24. Abdul-Hadi Soufi, 24, Rafah.
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Sahar Salman Abu Namous avait 4 ans, il a été décapité par un obus israélien (palestine-info.co.uk)
18 juillet 2014 - IMEMC News Report - Vus pouvez consulter cet article à :
http://www.imemc.org/article/68429 br/>Traduction : Info-Palestine.eu

La résistance palestinienne a renforcé la capacité de ses armes

Mohammed Omer
Un expert dans les affaires du Hamas affirme que son usage des tunnels afin de lancer des incursions, sa capacité à repousser les raids des commandos israéliens et son utilisation de puissantes roquettes fabriquées à Gaza, sont les signes d’une maturité militaire sans cesse croissante.
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Un combattant des Brigades Izz al-Din al-Qassam - Photo : AFP
La force représentée par le Hamas est basée sur le potentiel militaire du mouvement, c’est-à-dire sa capacité à user de la force contre l’ennemi. À la fois des ingénieurs et des combattants de la branche armée du Hamas, les Brigades Izz al-Din al-Qassam, ont trouvé la mort au cours des années de sorte que le groupe puisse construire ce que cette capacité militaire est devenue aujourd’hui.
Cela a été un processus douloureux d’essais et d’erreurs, disent les analystes. Lorsque le Hamas a été créé en 1987, il ne pensait pas faire plus que se servir de l’emblématique fusil israélien Uzi. Maintenant, il dispose de missiles M-75 qui, avec une portée d’environ 80 km, peuvent aller jusqu’à Tel-Aviv.
La capacité du Hamas à repousser deux débarquements des forces spéciales israéliennes par la mer et disposant d’une couverture aérienne la dernière semaine, n’est pas passé inaperçue à l’échelle internationale. Le Hamas a également immobilisé des chars israéliens et lancé des incursions par des tunnels, soulevant des questions quant à la capacité que l’aile militaire a pu développer depuis l’attaque israélienne de 2008-2009.
« Les guerres de 2008-9 et 2012 ont été instructives pour le Hamas. Maintenant, nous voyons l’introduction de nouvelles roquettes », a déclaré Ibrahim Al-Madhoun, un expert dans les affaires du Hamas. « Sa capacité militaire s’est améliorée en qualité et en quantité. »
Madhoun explique que le progrès a été tiré d’expériences douloureuses dans l’opération israélienne de 2008-2009. Par exemple, les Brigades al-Qassam ont introduit de nouveaux missiles capables de frapper des tanks à une plus grande distance, comme l’ogive russe Tandem, qui peut pénétrer jusqu’à 9 cms de blindage de char. Ce n’est pas comme en 2008, où les missiles P7 et RPG-7 échouaient à obtenir ce résultat à plus courte distance.
Bien qu’il n’y ait aucune information sur le nombre d’exemplaires du modèle russe Tandem dont dispose la résistance, Madhoun dit qu’il y a encore d’autres armes que le Hamas réserve comme une « surprise » en cas d’invasions terrestres dans la bande de Gaza.
« Les tunnels entre les villes sont un autre facteur qui permet au Hamas des tactiques défensives et qui lui donne la capacité de surprendre Israël », a-t-il ajouté. L’armée israélienne a déclaré jeudi qu’elle avait riposté à une incursion par le Hamas dans une zone fortifiée près de la colonie juive de Sufa - mais les Brigades al-Qassam ont déclaré de leur côté qu’elles avaient réussi leur « mission » au cours du raid souterrain.
Cerveau militaire
Ahmed Jabari, commandant en chef des Brigades Qassam qui a été assassiné dans un raid aérien israélien en novembre 2012, est largement considéré comme le responsable de la planification d’une capacité nationale de fabrication de missiles, développée au mépris d’un blocus israélo-égyptien sur la bande. En l’honneur de Jabari, le Hamas a lancé deux nouveaux modèles de missiles : les J80 et J160.
Le groupe a également connu des améliorations dans la formation et la spécialisation dans les différentes divisions, y compris les explosifs, l’ingénierie, le lancement de fusées, les tireurs d’élite, la défense navale et aérienne et les unités de production d’armes, selon les analystes.
Depuis 1987, année où le Hamas est apparu, la variété et la gamme des armes dont dispose le groupe - deux secrets bien gardés - n’ont cessé de s’améliorer.
La fabrication d’armes par l’aile armée du Hamas est un processus évolutif qui, selon Al-Madhoun, a été en progrès constant, grâce au temps passé et à la détermination du commandement militaire.
En comparaison avec 2008 et 2012, lorsque selon les experts à Gaza, Israël aurait pris le Hamas par surprise, la réponse du Hamas dans le conflit actuel suggère qu’il est plus conscient de ses forces et de ses faiblesses.
Les modes de tirs de roquettes à partir de Gaza semblent cohérents au cours des 10 derniers jours de la guerre, et selon certaines estimations, le Hamas est toujours bien en dessous des 20% de ses capacités en armes, dit Madhoun.
En effet, toujours selon Madhoun, d’autres divisions n’ont toujours pas utilisé leur pleine capacité militaire, ce qui laisse supposer des capacités correspondant à des mois de tirs de roquettes.
« Il y a aussi plus de ressources humaines ni utilisées ni épuisées », dit-il, indiquant que la réponse à ce jour s’est concentrée sur les attaques avec des fusées, et ce nombre de fusées est « ni en augmentation, ni en diminution ».
« Je crois que - en général - la résistance de Gaza n’est pas encore en mouvement à pleine vitesse », dit-il à MEE.
Au cours des 10 derniers jours, les frappes d’Israël ont assassiné 230 Palestiniens et blessé 1700 autres, la grande majorité d’entre eux étant des civils, principalement des enfants et des femmes selon les Nations Unies.
Un commandant de l’aile navale des Brigades al-Qassam, le commandant Mohammed Shaban a été tué, mais Madhoun dit que Shaban n’était pas un responsable, mais un opérationnel et que quelques centaines de combattants restent dans l’unité de marine. Dans le passé, des membres d’al-Qassam ont été tués, soit alors qu’ils allaient lancer des roquettes, soit sur le chemin du retour.
Les plans israéliens pour une invasion terrestre dans les prochains jours ont suscité des déclarations provocatrices des Brigades al-Qassam, qui ont dit que ce serait pour elles « la meilleure option pour libérer nos prisonniers palestiniens ».
En 2003, les dirigeants du Hamas ont estimé le nombre de soldats dans les rangs des Brigades à environ 20 000. Toutefois, certains observateurs estiment que ce chiffre est plus proche de 40 000.
Une raison à cela est que, après que le Hamas ait remporté les élections dans la bande de Gaza en 2006, les limites dans le recrutement militaire ont été étendues par le gouvernement dirigé par le Hamas. Le groupe est également en liens étroits avec d’autres factions qui ont chacune quelques milliers de combattants.
En dépit de ses technologies de surveillance, Israël n’a qu’une petite idée de la taille exacte de l’arsenal de roquettes al-Qassam. « Cet arsenal est produit en grande partie localement - mais oui, le Hamas a également bénéficié du chaos en Libye, qui lui a permis d’importer des missiles ».
Un analyste du groupe de consultance Jane Intelligence basé à Londres a déclaré à Reuters cette semaine que dans cette offensive, les Brigades ont dévoilé de nouvelles fusées et nouveaux lanceurs qu’elles ont elles-mêmes fabriquées, et les combattants sont donc moins dépendants des armes de contrebande.
Alors que l’Iran a toujours été considérée comme le principal mécène de la capacité militaire des Brigades al-Qassam, Madhoun dit que leur relation s’était dégradée ces derniers temps après que le Hamas n’ait pas suivi Téhéran dans sa volonté de soutenir le président Bachar al-Assad en Syrie.
Un autre signe de l’amélioration des capacités militaires du Hamas est sa maîtrise technologie dans l’usage de drones. Lundi, l’armée israélienne a annoncé qu’elle avait abattu un drone baptisé Ababeel par le Hamas, qui l’a présenté comme son premier véhicule aérien sans pilote et porteur de bombes.
Attention à l’invasion
Selon Madhoun, l’utilisation du Kornet, missile guidé russe anti-char guidé et utilisé à quatre reprises par le Hamas et le Djihad islamique a fait réfléchir Israël à deux fois avant de lancer une invasion terrestre qui conduirait à de nombreuses victimes parmi les troupes israéliennes.
Il ajoute que ce serait une erreur de sous-estimer la capacité du Hamas à faire face aux troupes israéliennes.
« Une tactique utile pour le Hamas est la capture des soldats israéliens et il s’est avéré plus que capable de le faire », a-t-il ajouté.
S’il lance une invasion terrestre, Israël est susceptible d’être confronté non seulement à une force militaire renouvelée du Hamas et à ses techniques de combat, mais aussi à un grand nombre de tués et à une forte critique internationale à cause de sa tactique de « la terre brûlée », a encore déclaré Madhoun.
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* Mohammed Omer est un journaliste palestino-néerlandais renommé, basé à Gaza.
Du même auteur :
http://www.middleeasteye.net/news/h...
Traduction : Info-Palestine.eu - Naguib

Dérive totalitaire : le pouvoir socialiste en France interdit les manifestations de soutien à la Palestine

Peter Allen
Le gouvernement [prétendument] socialiste de la France a provoqué l’indignation générale ce vendredi en interdisant les manifestations contre l’agression israélienne en Palestine.
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Depuis plusieurs semaines, les manifestations de soutien à la Palestine se succèdent en France - Photo : AFP
C’est le seul gouvernement dans le monde occidental à adopter une telle mesure et l’un des rares dans le monde à vouloir étouffer ainsi les manifestations publiques de soutien à la cause palestinienne.
Dans ce qui est considéré comme une attaque scandaleuse contre la démocratie, le ministre socialiste de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a déclaré que les importantes manifestations prévues pour le week-end devaient être stoppées.
Cazeneuve a prétendu qu’il y avait une « menace à l’ordre public », tandis que les opposants à la mesure dénonçent « la criminalisation » du soutien populaire au peuple palestinien.
Des milliers étaient attendus pour manifester contre le massacre en cours à Gaza, appelant à une cessation immédiate des hostilités dans lesquelles des civils dont de nombreux enfants ont été tués.
Mais Cazeneuve a déclaré qu’il craignait qu’il y ait une répétition des affrontements entre des milices juives « fascistes » et des pro-palestiniens, qui avaient éclaté après une manifestation dimanche dernier (déclaration s’appuyant sur une information biaisée et mensongère - NdT).
Se référant à la principale manifestation à Paris, Cazeneuve a déclaré : « Je considère que les conditions ne sont pas bonnes pour garantir la sécurité. »
Il s’est félicité d’une procédure juridique lancée par la police de Paris pour interdire la manifestation, malgré que celle-ci ait déjà été largement annoncée.
Cazeneuve a également informé les autres préfets à travers la France pour examiner les marches prévues au « cas par cas », et les interdire « le cas échéant ».
Mais Michele Sibony, de l’Union juive pour la paix, a déclaré : « En interdisant la liberté d’expression pour les manifestations pro-palestiniennes, la France se place dans une position unique dans le monde et en Europe. »
Et Youssef Boussoumah, du Parti des Indigènes de la République (PIR) a déclaré de son côté : « La France criminalise toute manifestation de solidarité avec le peuple palestinien. »
« C’est un scandale absolu, c’est une continuation des tentatives de museler le peuple palestinien, pour l’amener ainsi que ses partisans en France à capituler complètement face à l’oppression d’Israël. »
Sylvie Perrot, une autre militante pro-palestinienne de Paris, a déclaré : « Les États fascistes réprimaient les gens qui manifestaient contre la guerre - il est inconcevable que les socialistes français suivent leur exemple. »
Il y a eu de fausses déclarations faites la semaine dernière selon lesquelles des synagogues de Paris avaient été ciblés par des manifestants pro-palestiniens, des fidèles étant alors piégés à l’intérieur par les manifestants. Cependant, les vidéos ensuite diffusées ont clairement montré comment la milice armée d’un groupe appelé la Ligue de défense juive (LDJ) a provoqué et attaqué les manifestants pro-palestiniens.
Aucun milicien de la LDJ n’a été arrêté, malgré les preuves évidentes qu’ils provoquaient à la violence et brisait du mobilier (de terrasse de café) sous le nez de la police.
Six manifestants pro-palestiniens ont par contre été arrêtés pour diverses infractions à l’ordre public, bien que la controverse ait entaché les arrestations, les manifestants arrêtés affirmant qu’ils étaient loin les synagogues de Paris en question.
Une enquête judiciaire est prête à être lancé sur les fausses allégations au sujet des attaques de synagogues. Les synagogues mentionnées étaient restées absolument intactes lors des affrontements.
18 juillet 2014 - Middle East Eye - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.middleeasteye.net/news/f...
Traduction : Info-Palestine.eu

Fin de la trêve et invasion israélienne dans Gaza

Mohammed Omer - Middle-East-Eye
Les familles de Gaza se bousculent pour enterrer leurs morts, consolent les familles des victimes et se préparent pour la prochaine série d’attaques israéliennes.
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D-s la fin de la courte trêve, Israël a repris ses bombardements sur la population civile - Photo : AA
Le silence prudent entre les bruits de guerre dans la bande de Gaza a été brisé par les klaxons des voitures. Dans un laps de cinq heures, tout le monde s’est précipité dans les magasins, sur les marchés et aux guichets automatiques des banques, pour acheter de la nourriture, de l’eau et d’autres fournitures, puis se rendre rapidement auprès des parents et des voisins pour prendre de leurs nouvelles.
La pause humanitaire de cinq heures entre Israël et le groupe de résistance palestinien du Hamas a débuté dans la bande de Gaza après 10 jours de guerre ininterrompue.
Les frappes aériennes israéliennes et les tirs de roquettes à partir de Gaza ont continué jusqu’à ce que la courte trêve s’instaure à 10 heures, heure locale.
Plusieurs journalistes de Gaza ont eu la chance de voir leurs familles, que certains n’avaient pas vu depuis les 10 derniers jours.
Le nombre de morts est maintenant de 249 Palestiniens, et il y a environ 1880 blessés, fait savoir le Dr Ashraf al-Qidra, responsable de la santé dans le territoire sous blocus. Les Nations Unies indiquent que la plupart des victimes sont des civils. Les roquettes du Hamas ont tué un israélien et légèrement blessés quelques autres.
Comme à chaque fois au cours d’une période d’accalmie, la population de Gaza inspecte d’abord les dégâts, tente de trouver des gens blessés dans les décombres puis enterre ses morts avant de visiter les tentes de deuil pour offrir ses condoléances.
Quelques minutes avant le début du cessez-le feu, un obus d’un tank israélien a frappé une maison dans le sud de la bande de Gaza, tuant trois personnes, selon des sources médicales.
« Un cessez-cinq heures n’est pas suffisant pour que tout le monde puisse enterrer ses morts, présenter ses condoléances et se préparer pour les prochaines attaques », dit Ashraf al-Helow, âgé de 32 ans. La nourriture et l’eau sont devenues une priorité pour les familles, et ces fournitures sont de plus en plus difficiles à trouver alors que les attaques continuent.
« C’est vrai, nous sommes fatigués de cette guerre, mais nous ne voulons pas revenir à la situation d’avant la guerre non plus, » a-t-il ajouté. Tout le monde autour de lui attend avec impatience le vendeur de volailles, avant de se dépêcher de rentrer chez eux et se mettre à couvert avant la fin des 5 heures.
La trêve a été largement respectée par les deux parties. Ce fut un moment où une « population assoiffée pouvait prendre un peu d’eau, » selon la formule d’Abu Zyad Hajj, un homme de 61 ans qui faisait la queue, portant une jabaliyia de couleur blanche.
« Gaza a déjà subi une longue période de huit années très difficiles sous le siège israélien - qui ne peut pas et ne doit pas se poursuivre indéfiniment », a-t-il déclaré à MEE.
Il exprime l’idée qu’Israël est conscient que son occupation et son blocus tournent toute une population contre lui et favorisent un soutien croissant à la résistance palestinienne. Ce n’était pas le cas il y a quelques années, alors que des dizaines de milliers de travailleurs palestiniens qui se rendaient en Israël - il était l’un d’entre eux - étaient contre le fait de nuire aux ressortissants israéliens.
« Jusqu’à ce moment, j’étais contre cette idée, mais alors que je suis sur le point de mourir, et que nos appels au monde tombent dans des oreilles de sourds, je ne sais vraiment plus quoi faire », se lamente-t-il.
Juste à ce moment, le commerçant annonce que ses réserves sont épuisées et que son fournisseur ne peut pas venir à cause des drones israéliens planant au-dessus de son élevage de volailles. Tout le monde doit rentrer chez lui, les mains vides.
Le cessez-le feu - qui devait durer jusqu’à 15 heures, heure locale - a été demandé par l’Organisation des Nations Unies, dans le but de distribuer des fournitures et de l’aide aux personnes qui cherchent le minimum de ce qu’il faut pour se nourrir et se laver lorsque l’on est obligés de s’abriter. Plus de 22 000 Palestiniens utilisent les écoles des Nations Unies comme abris, après que l’armée israélienne ait averti que leurs maisons serviraient de cibles.
Abu Zyad souhaite que la fenêtre de 5 heures de calme puisse être allongée de façon à ce qu’il puisse trouver tout ce dont il a besoin pour sa famille. Il pense que les attaques israéliennes seront bien pires après la trêve.
Invasion au sol
Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien et de la défense, a ordonné jeudi soir à l’armée israélienne de lancer une offensive terrestre sur Gaza, et ce avant le vendredi, le jour du sabbat musulman.
Un communiqué de l’armée israélienne a déclaré que l’offensive impliquera « l’infanterie, des blindés, des corps d’ingénieurs, de l’artillerie et des équipes de renseignement, combinés avec un soutien aérien et naval. »
L’occupation israélienne a amassé des dizaines de milliers de soldats à la frontière de Gaza pour son offensive terrestre.
L’opération qui a commencé jeudi soir, a déjà tué plusieurs personnes, la première victime étant un bébé de 3 mois, Fares Al-Tarabeen. Son corps est arrivé à l’hôpital Shifa. Il portait encore ses couches.
Attaque aux gaz
Les médecins de l’hôpital Abu Yousef al-Najjar ont dit à MEE que des dizaines de personnes ont été transportées à l’hôpital après avoir respiré des gaz toxiques de couleur blanche. Les patients n’étaient plus en mesure de reprendre leur souffle et les médecins ont été incapables de les traiter, ne sachant quel type de gaz était utilisé.
Les personnes ayant respiré le gaz criaient de façon incontrôlée et étaient difficiles à maîtriser pour le personnel hospitalier. Le ministère palestinien de la santé a fait appel à des groupes internationaux pour aider à traiter la crise et aider à identifier le type de gaz utilisé dans la première heure de l’invasion terrestre.
Selon l’ONU, au moins 1370 maisons ont été détruites dans la bande de Gaza et plus de 22 000 personnes déplacées dans les récentes attaques.
L’invasion au sol va fortement augmenter le nombre de familles déplacées dans les jours à venir.
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* Mohammed Omer est un journaliste palestino-néerlandais renommé, basé à Gaza.
18 juillet 2014 - Middle East Eye - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.middleeasteye.net/news/g...
Traduction : Info-Palestine.eu - Naguib

Offensive israélienne contre Gaza : les partis pris du traitement médiatique

par Julien Salingue, le 18 juillet 2014
Depuis le 8 juillet 2014, une offensive militaire israélienne est en cours contre la bande de Gaza. Au moment où nous écrivons, plus de 240 Palestiniens sont morts sous les bombes israéliennes, tandis qu’un Israélien a été tué par un tir de roquette. Ces événements donnent lieu à une large couverture médiatique, et nous ne prétendons pas fournir ici un article traitant de manière exhaustive de cette couverture. Dans la presse écrite comme à la radio et à la télévision, certains journalistes font au mieux leur travail et produisent, comme nous le rappellerons parfois, exemples à l’appui, une information de qualité.
Force est toutefois de constater que le traitement médiatique dominant de cette nouvelle séquence du conflit opposant Israël aux Palestiniens demeure prisonnier de bien des travers que nous avons déjà eu l’occasion d’identifier. Il existe ainsi un « bruit médiatique » largement critiquable, qui ne résume pas l’ensemble du travail journalistique mais qui malheureusement l’étouffe ou le fait quasiment disparaître. C’est à ce bruit médiatique et à la tonalité générale qu’il donne à la couverture des événements que nous nous intéresserons ici, en nous concentrant notamment sur les titres de presse écrite et leurs sites internet, tout en allant également parfois chercher des exemples du côté des télévisions.
Nous l’avions déjà souligné dans un précédent article traitant de l’information concernant le Proche-Orient : l’un des principaux biais du traitement médiatique du conflit opposant Israël aux Palestiniens est l’injonction permanente à un traitement « équilibré ». Or cette recherche d’un improbable « équilibre » entre Israël et les Palestiniens, quels que soient les intentions des uns ou des autres, conduit nécessairement à la production d’une information biaisée, incomplète, dépolitisée et, volontairement ou non, orientée.

Une information biaisée

Le biais principal, qui en conditionne bien d’autres, consiste à traiter sur un pied d’égalité, d’une part, un État doté d’institutions stables, d’une économie moderne et comparable à celle des pays occidentaux, d’une armée parmi les plus puissantes et les plus équipées au monde et, d’autre part, un peuple qui ne possède ni État, ni économie viable, ni armée régulière. Ce pseudo-équilibre entretient l’illusion d’un « conflit » entre deux entités qui seraient quasi-équivalentes, alors que ce n’est évidemment pas le cas.
Information biaisée car traiter sur un pied d’égalité un État qui, au regard du droit international, est une puissance occupante – et est régulièrement condamnée comme telle – et un peuple en lutte depuis des décennies pour la satisfaction de ses droits nationaux – consacrés par les résolutions de l’ONU – entretient l’illusion d’un « conflit » entre deux « parties » dont la légitimité, du point de vue du droit, serait quasi-équivalente, alors que ce n’est évidemment pas le cas.
On en arrive ainsi à placer sur un pied d’égalité « Israël » et « Palestine » (parfois « Gaza », ou « le Hamas », nous y reviendrons »), et à oublier totalement le déséquilibre des forces et des légitimités :
Ou encore, dans cet éditorial du directeur délégué de la rédaction de L’Express, Christian Makarian, sobrement titré : « Israël-Palestine : l’enracinement de la haine » : « On mesure à quel point le naufrage des négociations israélo-palestiniennes aboutit à une absence dramatique de perspective : cela donne toute latitude aux énervés du "contre", tandis que les tenants du "pour" n’ont plus de parole. Lorsque la rhétorique du dialogue disparaît, les ultras de chaque bord transgressent toute logique de vie commune et renvoient les dirigeants respectifs à leur impuissance ».
Plus grave encore, l’information est biaisée car, à vouloir à tout prix maintenir un traitement « équilibré », on se concentre quasi-exclusivement sur les éléments et événements dont on peut trouver, ou construire, un équivalent dans chacun des deux « camps ». On se focalise donc sur les « tirs » des uns et des autres, sur les « dommages » provoqués par les tirs, sur la « panique » ou la « terreur » des populations civiles, en essayant d’entretenir l’illusion d’une équivalence de situation qui passe parfois par des constructions rhétoriques absurdes, voire révoltantes. En témoignent ces différents titres, qui ont tous été publiés alors que, à l’exception des trois jeunes Israéliens assassinés en Cisjordanie, seuls des Palestiniens de Gaza avaient été tués depuis le déclenchement de l’offensive israélienne [1] :
Et il est quasiment impossible de compter les reportages télévisés, notamment dans les JT, qui tentent de démontrer que « les deux populations » vivraient dans des situations équivalentes, à l’instar de celui proposé par le 20h de France 2 du 16 juillet, dont le lancement par le présentateur Julian Bugier est un modèle du genre : « Les bombes continuent de pleuvoir des deux côtés et au milieu, les populations civiles, familles, enfants, ce sont eux les premières victimes. Alors comment vivent-elles le conflit, à quoi ressemble leur quotidien ? Nos équipes sont allées sur le terrain, à leur rencontre, à Shuja’Iyya dans la bande de Gaza et à Nir Am, côté israélien. Seulement 8 kilomètres entre les deux villes mais la même peur et la même angoisse ».
On vous le dit : « les mêmes ».

Une information incomplète

Le deuxième biais du traitement du conflit opposant Israël aux Palestiniens est lui aussi le produit de l’injonction permanente à l’équilibre : à vouloir traiter de manière symétrique les situations respectives des Palestiniens et d’Israël, on est conduit à oublier, ou à occulter des informations essentielles, sous prétexte qu’elles n’ont pas d’équivalent dans « l’autre camp ». Comme nous l’écrivions il y a deux ans, « un tel traitement médiatique occulte presque totalement ce qui est pourtant l’essentiel de la vie quotidienne des Palestiniens et l’un des nœuds du conflit : l’occupation civile (colonies) et militaire (armée) des territoires palestiniens. Les camps militaires israéliens et les colonies n’ont pas d’équivalent en Israël, pas plus que les centaines de checkpoints qui morcellent les territoires palestiniens, le mur érigé par Israël, les réquisitions de terres et les expulsions, les campagnes d’arrestations, les attaques menées par les colons, les périodes de couvre-feu, les routes interdites sur critère national, etc ».
Dans le cas présent, on relèvera notamment le silence assourdissant concernant le blocus de Gaza, officiellement en cours depuis 2007, et sur la perpétuation de l’occupation et de la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem. Divers titres de presses et « experts » s’entêtent ainsi à vouloir identifier le « moment déclencheur » d’une « nouvelle crise » et, à de rares exceptions près, chacun semble considérer que c’est la disparition et la mort de trois jeunes Israéliens à proximité d’une colonie de Cisjordanie qui permettraient à elles seules de comprendre les ressorts de « l’affrontement » actuel. Comme si, soudain, un coup de tonnerre avait éclaté dans un ciel serein…
Premier exemple, les « infographies » qui prétendent expliquer en « quelques dates » ou « quelques faits », la tragédie actuelle, à l’instar de celle publiée le 8 juillet sur le site de Métro :
« Six dates », donc… Arrêtons-nous sur les trois premières :
Tout aurait donc commencé, le 12 juin, avec la disparition des trois jeunes Israéliens. Ne s’était-il donc rien passé avant ? La situation était-elle « calme » ? C’est ce que cette « chronologie » laisse entendre. Alors qu’évidemment, non. De la grève de la faim des prisonniers palestiniens (avril-juin 2014) à la mort de deux jeunes Palestiniens, tués par l’armée israélienne devant des caméras le 15 mai dernier, lors d’un rassemblement commémorant, comme chaque année, l’expulsion des Palestiniens en 1948, en passant par l’appel d’offre d’Israël, le 5 juin, pour la construction de 1500 logements dans les colonies , les « dates » sont nombreuses. Mais il était sans doute compliqué de les intégrer à la « chronologie », car ces trois événements auraient rappelé que le conflit entre Israël et les Palestiniens a des racines profondes, mais aussi et surtout de tels rappels auraient peut-être imposé de parler des colonies israéliennes, des réfugiés palestiniens et des prisonniers politiques. Or ceux-ci n’ont pas d’équivalent du côté israélien. Il aurait donc fallu rompre avec la logique de l’« équilibre » qui caractérise ces chronologies mutilées.
La deuxième date proposée (le 30 juin, date de la découverte des corps des 3 jeunes Israéliens en Cisjordanie) est elle aussi parlante, non pour ce qu’elle dit mais pour ce qu’elle ne dit pas. Si l’on en croit la chronologie, il ne se serait en effet rien passé de significatif entre le 12 et le 30 juin. Et pourtant, durant cette période, ce sont quatre jeunes Palestiniens qui sont morts sous les balles israéliennes, et plus de 600 Palestiniens, dont 11 députés (parmi lesquels le président du Parlement), qui ont été arrêtés lors d’une vaste opération de l’armée israélienne en Cisjordanie. Pourquoi ne pas le mentionner ? Un simple oubli ou une occultation destinée à éviter de parler d’un sujet sans équivalent possible dans l’autre camp (une campagne massive d’arrestations), qui aurait risqué de rompre le schéma préconçu (mort-représailles-mort-représailles) qui guide cette chronologie sélective ? La réponse est dans la question…
Un exemple exemplaire de l’occultation d’une partie significative, pour ne pas dire essentielle, de la réalité, qui décontextualise totalement les événements en cours et sous-entend que ces derniers se seraient produits dans une période sans « violence » et sans « tension », comme on pourrait également le déduire de la présentation de la « chronologie » proposée par le site francetvinfo : « Va-t-on vers un nouveau conflit ouvert entre Israël et la Palestine, et une occupation de la bande de Gaza ? C’est la crainte des observateurs de la région après la vague de violences et de tensions qui a débuté le 12 juin avec le meurtre de 3 jeunes Israéliens. Mardi 8 juillet, de nouvelles frappes israéliennes ont fait un mort palestinien dans la bande de Gaza. L’armée israélienne se dit prête à toutes les options, y compris une offensive terrestre ».
Ni l’occupation et la colonisation de la Cisjordanie, ni la répression permanente que subissent les Palestiniens, ni le blocus de Gaza ne semblent retenir l’attention des « observateurs ». Et pourtant, les informations sont ou devraient être connues de tous puisqu’elles sont largement disponibles. Qui plus est, de longues pages ou de longues minutes ne sont pas nécessaires pour les mentionner. En témoigne, exemple malheureusement trop rare, un article publié par Benjamin Barthe dans Le Monde, qui rappelle, en quelques lignes, que « l’occupation de la bande de Gaza, contrairement à ce qu’affirme Israël, n’a pas pris fin avec le départ du dernier de ses soldats, le 11 septembre 2005. Comme le rappelle opportunément l’ONG israélienne Gisha sur son site Internet, l’Etat hébreu continue de contrôler des pans entiers de la vie des Gazaouis : le registre d’état civil, les eaux territoriales, l’espace aérien et l’unique terminal commercial. (…) De cet état de fait, la plupart des experts en droit international ont conclu que la bande de Gaza est toujours sous occupation. C’est la position officielle des Nations unies. Un tel statut requiert de l’occupant qu’il assure le « bien-être » de la population occupée. Mais à ces obligations, Israël s’est constamment soustrait. Grâce au renfort de l’Egypte du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, farouchement hostile au Hamas, et à l’apathie de la communauté internationale, le bouclage de Gaza s’est même aggravé. Selon le bureau des statistiques palestinien, le taux de chômage pour les jeunes de 15 à 29 ans y a atteint 58 % durant le premier semestre de cette année. 70 % de la population dépend des distributions d’aide humanitaire pour sa survie ».
Ce contexte, chacun en conviendra, éclaire sous un autre jour les récents « événements » (entre autres les discussions autour des conditions d’une « trêve », nous y reviendrons) et permet d’éviter les fâcheuses conséquences, en ce qui concerne la qualité de l’information, de l’improbable équilibrisme. Un moyen aussi d’éviter le troisième écueil de l’injonction à la symétrie : la dépolitisation du conflit opposant Israël aux Palestiniens, que nous avions caractérisée dans l’article déjà cité plus haut comme le « syndrome de Tom et Jerry ».

Une information dépolitisée

Nous écrivions alors : « Tom et Jerry, célèbres personnages de dessins animés, sont en conflit permanent. Ils se courent après, se donnent des coups, construisent des pièges, se tirent parfois dessus et, quand ils semblent se réconcilier, ils sont en réalité en train d’élaborer de nouveaux subterfuges pour faire souffrir l’adversaire. Le spectateur rit de bon cœur, mais il reste dans l’ignorance : il ne sait pas pourquoi ces deux-là se détestent, on ne lui a jamais expliqué pourquoi Tom et Jerry ne peuvent pas parvenir à une trêve durable, voire une paix définitive ».
Dans le traitement médiatique dominant, Israël et les Palestiniens ressemblent, à bien des égards, à Tom et Jerry, accumulant les « attaques », les « ripostes » et autres « représailles », sans que l’on sache trop pourquoi. La couverture se focalise sur l’enchaînement des événements « spectaculaires », sans questionner et expliciter les causes profondes ou les dynamiques à long ou moyen terme. L’information est ainsi décontextualisée, déshistoricisée et dépolitisée. On évoque ainsi, à la une du Monde (voir plus haut), une « guerre sans fin » (et donc sans cause ?). Autre version avec Libération, où l’on apprend que tout ceci ne serait qu’une histoire de vengeance :
Jean Guisnel, dans un éditorial du Télégramme publié le 12 juillet , assume qu’il est vain d’essayer d’y comprendre quoi que ce soit : « Dans cet effroyable cycle de la provocation et de la répression, la question n’est même plus de savoir qui a allumé la mèche. Que trois jeunes Israéliens soient assassinés froidement, c’est abominable. Qu’un jeune Palestinien soit, en rétorsion, contraint d’avaler de l’essence à laquelle ses ravisseurs, en kippa, ont mis le feu, cela dépasse l’entendement ! À ce niveau de haine, les deux peuples acteurs de cette guerre sans fin n’ont besoin que de dialogue et de calme ».
Est-il venu à l’esprit de l’éditorialiste du Télégramme (et de nombre de ses confrères qui tiennent peu ou prou les mêmes propos), que si la solution résidait simplement dans le « dialogue et le calme », il y aurait bien longtemps que le conflit entre Israël et les Palestiniens serait résolu ? Ne pense-t-il pas qu’il existe des causes profondes et que les appels au « calme » et au « dialogue », quand bien même ils seraient sincères et généreux, n’auront de sens que si l’on s’attaque aux racines du conflit, à savoir l’occupation et la colonisation de la Palestine, sans quoi ils seront vains ? Jean Guisnel et ses confrères croient-ils réellement que « les violences » sont irrationnelles et qu’il suffit de dire « stop » pour qu’elles cessent ? Peut-être ne le croient-ils pas, mais c’est en tout cas ce qu’ils laissent entendre à leurs lecteurs, ce qui est, au mieux, de l’incompétence et, au pire, de la malhonnêteté.
Certains vont même encore plus loin dans la dépolitisation en y ajoutant une dose de mépris qui n’aide pas, lui non plus, le lecteur. Ainsi en va-t-il de ce courageux éditorialiste anonyme du Monde qui, le 10 juillet, « explique » : « Le gouvernement de Benjamin Nétanyahou promet de maintenir son opération tant que des roquettes seront tirées sur Israël ; le Hamas jure qu’il y aura des tirs tant que Gaza est bombardée par Israël… Si l’affaire n’était pas aussi grave, on parlerait de stratégie de cour de récréation ». « Une stratégie de cour de récréation ». Une fois de plus, Tom et Jerry ne sont pas loin.
Et on s’épargnera de commenter ce titre trouvé sur le site de BFMTV, symptôme de la dépolitisation du conflit entre Israël et les Palestiniens et de l’indécence de certains médias :
Le mot indécence étant peut-être faible lorsque l’on sait que deux jours plus tard, c’est ce titre que l’on découvrait sur le même site internet :
Misère….

Une information orientée

Information biaisée, information incomplète, information dépolitisée… autant de travers caractéristiques du bruit médiatique dominant, qui conduisent finalement nombre de journalistes et de médias à adopter, au nom souvent de la prétendue recherche d’un « équilibre » et d’une bienveillante « neutralité », une posture résolument orientée du côté du récit israélien. Il ne s’agit pas de dire ici que « les médias » ou « les journalistes » seraient « pro-Israël », ni même d’affirmer que cette posture partisane serait consciente ou volontaire pour la majorité d’entre eux. Il s’agit bien d’affirmer que les travers identifiés ci-dessus conduisent, naturellement, à favoriser Israël dans le traitement médiatique.
Exemple typique avec le traitement dominant de la vraie-fausse « trêve » du 15 juillet, sur proposition égyptienne. Les titres ont été d’une infinie variété :
Signalons cette amusante variante proposée par Ouest-France :
En résumé, chacun aura compris que « le Hamas » a « refusé » la « trêve » alors qu’Israël l’avait « acceptée ». Questions : quelles étaient les conditions de la trêve ? Pourquoi le Hamas l’a-t-il refusée ? Pour la plupart des articles dont nous venons de citer les titres, les explications sont plutôt… laconiques. Sur les conditions de la trêve, à peu près rien. Sur les raisons du refus du Hamas, à peu près pas grand chose.
Ainsi, sur le site MyTF1.news : « Au neuvième jour du conflit qui l’oppose à Israël, le mouvement palestinien a, sans surprise, opposé une fin de non-recevoir à un éventuel cessez-le-feu. Sur le terrain, les raids israéliens s’intensifient. Comme mardi, le Hamas a de nouveau officiellement informé l’Egypte mercredi qu’il rejetait sa proposition de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Cette décision, sans surprise, implique la poursuite du conflit entre Israël et le mouvement islamiste ». C’est tout ? C’est tout.
Notons toutefois qu’une dépêche AFP publiée dans la journée du 15 juillet, et de laquelle semble s’être inspirés la plupart des sites d’information, précise un peu les choses : « Le Hamas exige l’arrêt des bombardements, la fin du blocus de Gaza en place depuis 2006, l’ouverture du poste-frontalier de Rafah avec l’Egypte et la libération des prisonniers arrêtés de nouveau après avoir été relâchés dans le cadre de l’accord d’échange du soldat israélien Gilad Shalit en 2011 ».
Dont acte ? Ou pas. Et nous touchons ici aux conséquences du traitement biaisé, incomplet et dépolitisé que nous évoquions plus haut. Que viennent soudain faire le blocus de Gaza et la libération des prisonniers dans cette affaire ? Ne s’agissait-il pas juste d’échanges de tirs et d’une « escalade meurtrière » qui avait débuté le 12 juin avec la disparition des 3 jeunes Israéliens ? Les exigences du Hamas, lorsqu’elles sont (succinctement) exposées, apparaissent comme étant hors de propos, eu égard au récit et au bruit médiatique dominants, et surtout personne ne prend le soin de réellement les expliciter, à l’exception de quelques articles comme celui publié par Pierre Puchot sur Mediapart, qui fournit des éléments de contextualisation et des explications permettant d’aller au-delà de l’idée d’un « refus de la trêve » par le Hamas et de comprendre les raisons qui ont poussé le Hamas à rejeter « cette » trêve.
Dans cette affaire, le Hamas apparaît donc comme celui qui refuse d’arrêter les combats, tandis qu’Israël, que l’on fait apparaître (volontairement ou non) comme étant de « bonne volonté », en sort grandi.
Autre exemple de ce parti pris qui est avant tout, rappelons-le, une conséquence ou un « dommage collatéral » des travers identifiés ci-dessus, le glissement sémantique qui s’opère lorsqu’il s’agit de nommer les acteurs des événements en cours. Si l’on tient compte de l’ensemble des coordonnées de la situation, l’offensive israélienne contre la bande de Gaza est un épisode violent du conflit opposant Israël aux Palestiniens. Ce conflit existe en Cisjordanie, à Jérusalem, à Gaza et en Israël même, comme l’ont par exemple récemment montré les épisodes violents qui ont suivi la disparition des trois jeunes Israéliens et, a fortiori, la découverte de leurs corps.
Mais dans le cas qui nous préoccupe, et probablement en raison des mécanismes de dépolitisation, l’offensive israélienne contre Gaza est devenue, souvent, une guerre Israël-Gaza, visiblement déconnectée du conflit « global » qui oppose Israël aux Palestiniens.
Parfois même, l’offensive israélienne contre Gaza est devenue un affrontement Israël-Hamas :
La réduction d’un conflit global entre Israël et les Palestiniens à un affrontement entre « Israël » et « Gaza » est déjà problématique en soi. Si demain l’Italie bombardait la Corse, parlerait-on d’un affrontement entre l’Italie et la Corse ou d’un affrontement entre l’Italie et la France ? Cette réduction accompagne en réalité, consciemment ou non, la rhétorique et la politique israéliennes visant à séparer le sort de Gaza de celui de la Cisjordanie et des Palestiniens d’Israël. Il ne s’agit donc pas d’une simple erreur d’appréciation ou d’un mauvais choix dans les termes, mais bel et bien d’un accompagnement des positions israéliennes.
Le glissement consistant à parler d’un affrontement entre « Israël » et « Hamas » est encore plus critiquable. En premier lieu, parce que le Hamas n’est pas la seule force politique présente à Gaza, loin de là, et qu’il n’est pas le seul à avoir, ces derniers jours, lancé des roquettes vers Israël. En deuxième lieu, parce que le Hamas, et ce quelles que soient les critiques que l’on peut formuler à l’égard de sa stratégie ou de ses positions et projets politiques, est le parti qui a obtenu la majorité des suffrages lors des dernières élections législatives, et ne peut en aucun cas être considéré comme un groupe isolé du reste de la population palestinienne. Enfin, la rhétorique du « conflit Israël-Hamas » occulte un pan essentiel de la réalité : le conflit n’oppose pas Israël et le Hamas, un groupe politique avec ses orientations et ses pratiques, mais Israël et les Palestiniens, un peuple avec ses droits nationaux.

***
Que ce soit lors de l’épisode de la première « trêve » ou lorsque l’on s’intéresse à la qualification de l’offensive en cours, on se rend donc compte que les biais et travers médiatiques liés à la volonté revendiquée de traiter de manière « équilibrée » une situation asymétrique débouchent sur une occultation des tenants et aboutissants réels du conflit, assimilable à une malinformation, voire une désinformation. À force de vouloir simplifier à outrance, on gomme en effet les causes profondes du conflit, on « évite » toutes les informations qui pourraient renvoyer à ces causes profondes et on fournit, à l’arrivée, une information qui n’en est pas une et qui n’offre aucune clé de compréhension au lecteur, au téléspectateur ou à l’auditeur.
Le bruit médiatique général donne en réalité à lire, à entendre ou à voir une « guerre sans fin », au sein de laquelle les torts seraient partagés, les populations civiles victimes des mêmes politiques, et les « extrémistes » responsables de tous les maux. Le déséquilibre des forces et des légitimités est largement étouffé au nom d’une prétendue « neutralité » se manifestant par la revendication d’un traitement « équilibré » qui, dans une situation telle que celle du conflit opposant Israël aux Palestiniens, conduit à un accompagnement, voire une légitimation du récit israélien.
On en oublierait presque en effet que Jérusalem, la Cisjordanie et Gaza sont, selon la légalité internationale, sous occupation, que les colonies israéliennes s’étendent chaque jour un peu plus, que plus de 5 000 prisonniers politiques sont détenus par Israël, que plusieurs millions de réfugiés palestiniens vivent toujours dans des camps et que le peuple palestinien continue de revendiquer ses droits, consacrés par la légalité internationale. Ne serait-il pas de la responsabilité des médias de nous en informer, y compris et notamment lors des épisodes comme celui de l’offensive israélienne contre Gaza ?
Julien Salingue
PS : Ce texte a été rédigé avant le début de l’offensive terrestre engagée par l’armée israélienne dans la nuit du 17 au 18 juillet, dont le traitement médiatique semble malheureusement confirmer les tendances décrites dans cet article.