samedi 20 novembre 2010

Palestine, Abbas : “L'offre d'aide américaine à Israël ne doit pas être liée au gel de la colonisation”

19-11-2010
Le président palestinien Mahmoud Abbas a exprimé   hier son refus que l'offre d'aide américaine à Israël soit liée au gel de  la colonisation dans les territoires occupés.          
"Nous refusons que l'offre des avions soit liée d'une quelconque manière  au gel de la colonisation. Nous n'avons rien à voir avec cela. C'est notre position  et elle ne changera pas", a déclaré le président Abbas au quotidien arabe  Asharq Al-Awsat.        
Le président palestinien a, en outre, exigé que l'aide des Etats-Unis  "se fasse loin du processus palestinien des négociations et qu'elle ne soit  pas utilisée comme prétexte pour donner plus d'armes à Israël".        
Lors d'un entretien la semaine dernière avec la secrétaire d'Etat américaine  Hillary Clinton, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accepté  d'envisager un nouveau moratoire de 90 jours sur les constructions dans les  colonies juives de Cisjordanie en échange d'une enveloppe de mesures  de soutien sécuritaires et diplomatiques.        
Ces mesures prévoient la livraison par Washington de 20 avions de combat  supplémentaires à Israël.         
Mercredi, un émissaire américain, David Hale, a fait part au président Abbas, pour la première fois officiellement, d'une série d'idées et de propositions  américaines pour relancer le processus de paix.       
Lors de cet entretien à Ramallah en Cisjordanie, M. Hale "n'avait rien  à présenter ou à dire", a cependant déclaré M. Abbas à Asharq Al-Awsat. "Nous  attendons un nouveau développement de la part des Américains", a-t-il ajouté.        
"Il n'y a pas d'accord pour le moment mais les consultations palestino-américaines  se poursuivent. Nous sommes encore dans l'attente de la position officielle  américaine finale sur ce à quoi ils sont parvenus avec la partie israélienne",  avait déclaré à la presse le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina,  après l'entretien de Ramallah.         
Les négociations de paix directes israélo-palestiniennes relancées début  septembre à Washington ont été interrompues trois semaines plus tard après l'expiration  d'un moratoire de dix mois sur la colonisation juive en Cisjordanie.        
Les Palestiniens exigent qu'un nouveau gel soit imposé avant de reprendre  les discussions qui n'ont rien donné pour le moment. Israël refuse une telle  condition.
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Contacts intensifs israélo-américains afin d’arracher aux USA un engagement écrit

19/11/2010  
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé jeudi soir qu'il poursuivait des "contacts intensifs avec l'administration américaine" afin d’arracher aux Etats-Unis une confirmation écrite de leurs engagements envers « Israël ». 
"L'objectif est de finaliser des ententes grâce auxquelles nous pourrons relancer le processus de paix, tout en préservant les intérêts vitaux d'Israël, et en priorité sa sécurité", a déclaré Netanyahu lors d'une visite à l'Institut polytechnique Technion de Haïfa (nord).
"Si je reçois une telle proposition du gouvernement américain, je la soumettrai au cabinet, et je n'ai pas le moindre doute sur le fait que mes camarades les ministres l'accepteront également", a-t-il encore dit.
Mercredi soir, le bureau de M. Netanyahu avait indiqué dans un communiqué qu'il espérait recevoir "d'ici peu" une confirmation écrite des engagements pris par les Etats-Unis en échange de l'acceptation par « Israël » d'un nouveau gel de trois mois de la colonisation.
Dans son communiqué mercredi soir, le bureau de Netanyahu avait indiqué que l'éventuel nouveau moratoire ne devait pas concerner le secteur oriental à de Jérusalem AlQuds occupée.
Or, l’Autorité palestinienne exigent qu'un nouveau gel soit imposé, y compris à l’Est de Jérusalem occupée, avant de reprendre les discussions.
Rappelons que lors d'un entretien marathon, le 11 novembre, avec Clinton, Netanyahu avait accepté d'envisager un nouveau moratoire de 90 jours sur les constructions dans les colonies juives de Cisjordanie contre une généreuse enveloppe de mesures de soutien sécuritaires et diplomatiques. 
Mais il a refusé de soumettre cette proposition au vote de son cabinet de sécurité, qui regroupe les 15 principaux ministres, tant qu'il n'aura pas reçu une confirmation écrite des engagements américains.
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George Galloway : entre la critique et l’apologie du discours officiel

vendredi 19 novembre 2010 - 09h:52
Julie Lévesque - Mondialisation
Après avoir été interdit d’entrée au Canada en mars dernier parce qu’il constituait, selon Ottawa, « un danger pour la sécurité nationale », George Galloway était à Montréal hier où il entamait une tournée de conférences au pays.
(JPG) Considéré comme une menace par le ministère de l’Immigration en raison de son « appui » au Hamas, « organisation terroriste antisémite » selon le ministre Jason Kenney, M. Galloway a tenu à remercier le juge de la Cour fédérale Richard Mosley, qui, le 27 septembre dernier, a conclu : « Qualifier l’organisation d’un convoi d’aide humanitaire comme étant "du soutien" ou "du soutien financier" [...]aux activités d’une organisation terroriste constitue une interprétation excessive de la loi. »
Accueilli chaudement par la foule, M. Galloway s’est exprimé au sujet de la liberté d’expression, de l’Afghanistan et de la Palestine. Bien malgré lui, il a dû toutefois répondre à une question visiblement mal venue sur l’origine d’Al Qaïda et le refus du mouvement antiguerre de questionner la version officielle des attentats du 11 septembre 2001.
M. Galloway a d’abord avisé le ministre de l’immigration Jason Kenney qu’il n’en avait pas fini avec lui et qu’il allait le revoir devant les tribunaux. « Je ne laisserai pas ceux qui ont propagé des mensonges et des propos diffamatoire à mon endroit s’en tirer en toute impunité. Je crois en la liberté d’expression, mais elle a des limites. Il existe des lois contre le libelle et la diffamation et vous en apprendrez sur ces lois M. Kenney. »
Le conférencier a déclaré qu’il n’acceptait pas d’être qualifié d’antisémite. M. Galloway a promis d’utiliser tous les fonds qu’il espère obtenir en Cour pour bâtir le mouvement antiguerre au Canada.
Par ailleurs, l’ancien parlementaire britannique s’explique mal pourquoi il est reçu partout dans le monde par des représentants officiels, sauf au Canada. « Ce n’est pas ma vision qui est controversée, mais celle de M. Harper. M. Harper appuie le gouvernement le plus extrême qu’Israël ait connu. Ce n’est pas moi qui recrute des terroristes, ce sont les Bush, Blair et Harper. Mais ils n’ont pas lu Frankenstein jusqu’à la fin ! M. Frankenstein perd le contrôle du monstre qu’il a créé. »
M. Galloway a réitéré qu’il ne soutient pas le Hamas, mais la démocratie : « Les seuls à pouvoir choisir les chefs de la Palestine sont les Palestiniens. Pourquoi je parle avec le Hamas ? Parce que c’est le gouvernement élu. En réalité tout le monde parle avec le Hamas : les Britanniques, les Étasuniens, même les Israéliens ! Les seuls qui refusent de le faire sont M. Harper et le gouvernement du Canada. »
En ce qui concerne « les promesses non tenues » du gouvernement conservateur sur le retrait des troupes d’Afghanistan, George Galloway se demande pourquoi personne au Canada ne pose la question suivante : « Comment se fait-il que l’armée afghane ait besoin d’autant d’entraînement ? Personne ne forme les taliban et ils semblent très bien s’en tirer ! »
M. Galloway a rappelé que deux tiers des soldats afghans entraînés font défection et se joignent aux rangs des talibans, lesquels offrent des salaires compétitifs. « Personne n’a réussi à occuper l’Afghanistan, pas même Alexandre le Grand. Et M. Harper, vous n’êtes pas Alexandre le Grand. »
Pas de paix en Palestine, pas de paix dans le monde
Dans son discours enflammé, le conférencier a rappelé que tant qu’il n’y aura pas de paix en Palestine, il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient, ni dans le monde.
Touchant à une controverse sur l’Iran, M. Galloway a tenu à préciser que contrairement à ce que veut la rumeur persistante, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad n’a jamais dit qu’il désirait « rayer Israël de la carte ». « Israël a toutefois la capacité de rayer tous ses voisins de la carte, et s’il est un pays qui a été rayé de la carte, c’est la Palestine ! Regardez dans le dictionnaire, il n’existe plus ! » L’Iran, selon lui, est ciblé pour une seule raison : son opposition à l’occupation de la Palestine.
Il a ajouté que « la Palestine est un camp de concentration, que l’on bombarde avec des armes illégales. On punit la population pour la façon dont elle a voté lors d’élections libres. Pour ajouter l’insulte à l’injure, les Palestiniens, victimes du terrorisme, sont appelés terroristes et les Israéliens, les véritables terroristes, sont appelés victimes ! »
Le conférencier a averti le gouvernement israélien que son « régime d’apartheid » serait combattu à l’aide de boycott, de désinvestissement et de sanctions (campagne BDS). Par ailleurs, un bateau canadien fera partie d’une prochaine flottille visant à briser le blocus de Gaza. L’organisme Bateau Canadien pour Gaza a besoin de 300 000 dollars pour pouvoir appareiller au printemps 2011. Cent mille dollars ont déjà été recueillis.
George Galloway appuie la version officielle des événements du 11 septembre
Lors de la période de questions qui a suivi, M. Galloway a semblé particulièrement agacé par une question de Micheal Pengue du mouvement pour la vérité sur le 11 septembre Montreal 9/11 Truth. M. Pengue lui a demandé pourquoi son mouvement antiguerre ne révèle jamais la véritable identité d’Al-Qaïda, une création des États-Unis, et pourquoi il ne remet pas en question les attentats du 11 septembre, à l’origine de la guerre en Afghanistan. (pour voir la vidéo, cliquez ici)
« Il est complètement fou de croire que le gouvernement étasunien était derrière ces attaques. Ce sont bien 19 terroristes arabes qui ont mené les attentats du 11 septembre. De plus les États-Unis n’ont pas créé Al-Qaïda, ce que vous dites est faux. Ce que vous avancez est complètement fou. »
Or, M. Galloway, qui dit connaître l’histoire de l’Afghanistan, devrait savoir qu’Al-Qaïda a été créé par les États-Unis pour contrer les Russes en Afghanistan dans les années 1980. Il s’agit d’un fait documenté et même admis par Zbigniew Brzezinski. Comme bien des gens, M. Galloway ne semble pas non plus savoir qu’un certain nombre de ces 19 terroristes ont été interviewés après les attentats par des journalistes des médias dominants comme ABC et la BBC : non seulement ils étaient toujours en vie, mais ils n’avaient rien à voir avec des nébuleuses terroristes.
En prononçant à maintes reprises le mot « fou » (insane) pour qualifier les arguments du truther, M. Galloway n’utilise-t-il pas la même tactique que le ministre qu’il pourfendait en début de soirée ? En réponse à la question visiblement irritante, M. Galloway à court d’arguments convaincants, a disqualifié l’intervenant, à l’instar de Jason Kenney, en s’attaquant à sa personne plutôt qu’à ses arguments.
George Galloway poursuit sa tournée pancanadienne jusqu’au 27 novembre. Il n’a pas donné de détails quant à la poursuite qu’il compte intenter pour libelle diffamatoire contre le gouvernement canadien.
Julie Lévesque est journaliste au Centre de recherche sur la Mondialisation
18 novembre 2010 - Mondialisation
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Témoignage : Gaza, le cauchemar et le sourire

vendredi 19 novembre 2010 - 09h:23
Roland Lombard - Témoignage Chrétien
Roland Lombard, universitaire et lecteur de Témoignage chrétien, s’est rendu à Gaza dans le cadre d’un colloque scientifique organisé par l’université Al-Azhar. Il décrit une population qui résiste à l’humiliation, la pauvreté et l’isolement.
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Le pays commence juste après la dune, passés les barbelés et les humiliations. Il s’est construit de pierres millénaires et dévoile ses loques, restes squelettiques des récents bombardements aux relents de phosphore. Il vit d’une eau impropre à la consommation et trompe son désespoir dans le sourire d’une mer qui le berce, d’une mer polluée à l’endroit du Wadi Gaza, terre marécageuse à la biodiversité menacée.
Une conférence pluridisciplinaire, dédiée aux sciences fondamentales et appliquées, organisée par l’université Al-Azhar, nous a fourni l’occasion, à mon épouse et moi, d’entrer dans la bande de Gaza, de prouver d’une manière concrète notre solidarité envers nos collègues palestiniens, envers tous les Gazaouis incarcérés dans un territoire minuscule du fait de l’occupant et de la lâcheté des gouvernements occidentaux. Un million et demi de personnes soumises à un siège implacable.
Tunnel
L’autorisation n’a été délivrée par les autorités égyptiennes que quarante-huit heures avant l’ouverture de la conférence. Course effrénée au billet d’avion, bouclage des valises dans l’affolement d’un départ précipité.
L’arrivée à Rafah par Le Caire est éprouvante. Trajet ponctué de contrôles, fonctionnaires déplaisants, méprisants à l’égard des Palestiniens. Tout est fait pour décourager les aventureux et sans le bénéfice d’une mission dûment acceptée, la frontière est fermée.
On peut tenter de pénétrer par les tunnels, moyen auquel sont réduits parfois les Palestiniens de la diaspora pour aller embrasser leurs proches.
L’accueil par les Palestiniens est évidemment tout autre. On est très chaleureusement reçu dans ce pays qui manque de tout, au chômage endémique, où l’espérance de vie est conditionnée par un désastre écologique sciemment entretenu par l’occupant, où le confinement de la population entraîne des séquelles psychologiques.
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« La bande de Gaza dévoile ses restes squelettiques des récents bombardements aux relents de phosphore »
(Photo Roland Lombard)
Sans parler des problèmes économiques. Mais la lutte, la résistance est manifeste à chaque instant, dans chaque activité. Les Ga­zaouis risquent de succom­ber aux violences qu’ils subissent mais ils mourront debout. Près de soixante mille étudiants fréquentent les trois universités.
Les chances de trouver un emploi correspondant à son diplôme sont minimes. Qu’importe ! L’éducation est une façon de résister à la barbarie de l’État israélien, à la déshumanisation que l’occupant voudrait imposer. L’éducation et la culture.
S’il est difficile de résumer une conférence dont les thèmes couvraient un large spectre allant de la biologie aux mathématiques, en passant par la chimie, la physique, les sciences de l’environnement, l’impression générale qui s’en dégage souligne la maîtrise des enseignants palestiniens et les efforts qu’ils fournissent pour dispenser un enseignement de qualité.
Plusieurs sources indépendantes relèvent le bon niveau de formation des étudiants palestiniens, le taux élevé de réussite dans les écoles doctorales européennes ou états-uniennes, leur motivation. La recherche est souvent tributaire des coopérations établies avec l’extérieur.
Coupures de courant
Les moyens sur place sont limités, l’occupant interdisant l’importation des matériaux indispensables à la maintenance des appareils, pièces de rechange ou azote liquide, par exemple. Le renouvellement de l’appareillage est également rendu pratiquement impossible. Les coupures de courant, fréquentes, mettent en péril les ma­tières stockées dans les congélateurs.
Nonobstant ces difficultés, les chercheurs gazaouis produisent des mesures qui peuvent avoir un impact international. C’est le cas des études menées sur les sujets se rapportant à la santé publique, les effets des bombes au phosphore sur la contamination des sols.
Les sciences de l’environnement sont également en pointe, et dans le même temps révélatrices de la catastrophe attendue si rien n’est entrepris pour enrayer la dégradation constante de l’écosystème.
Le pays commence juste après la dune, après les barbelés et les humiliations. Il se joue des turpitudes de l’occupant par sa volonté de survie. Ce soir le sourire des « petites sœurs de Jésus », qui accompagnent les Gazaouis et que nous rencontrons, dit la paix de l’espoir au sein d’une situation amèrement noire.
Je repartirai avec cette double vision, celle du cauchemar vécu et celle puisée dans le regard des enfants, le regard d’une jeunesse qui ne demande qu’à vivre dans le respect de ses droits.
18 novembre 2010 - Témoignage chrétien
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Les Palestiniens d’Israël sont prêts à occuper l’avant-scène

samedi 20 novembre 2010 - 00h:20
Seumas Milne - The Guardian
Avec la disparition de la solution à deux Etats, il se peut bien que les Palestiniens d’Israël soient enfin sur le point de passer sur le devant de la scène, écrit Seumas Milne.
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A l’exemple de l’Afrique du Sud, le régime israélien d’Apartheid finira un jour par céder sous la pression de la majorité palestinienne et autochtone en Palestine occupée.
Dans une rue calme dans le quartier Sheikh Jarrah de Jérusalem-Est sous occupation, Rifka al-Kurd, âgée de 88 ans, nous explique comment elle est venue vivre dans la maison qu’elle et son mari ont construite, comme réfugiés palestiniens dans les années 1950. Alors qu’elle parle, trois jeunes juifs ultra-orthodoxes viennent faire leurs provocations à l’avant du bâtiment - des colons désireux de revendiquer leur place - criant en hébreu et en mauvais arabe : « les animaux arabes », « tais-toi, putain ».
Il y a une brève altercation avec la fille de Rifka, tandis que les colons se barricadent dans les chambres qu’ils occupent depuis l’hiver dernier. C’est à cette periode-là qu’ils ont finalement gagné une ordonnance du tribunal pour s’emparer d’une partie de la maison de la famille al-Kurd, au motif qu’une extension a été construite sans autorisation - autorisation que les Palestiniens de Jérusalem ne se voient presque jamais accordée. C’est une scène répugnante, l’arrogance des colons étant renforcée par la certitude qu’ils peuvent à volonté appeler la police et l’armée.
Mais ces vols de maisons palestiniennes dans Sheikh Jarrah sont devenus monnaie courante, comme les protestations qui se poursuivent. La même chose se produit dans les environs de Silwan, où vivent plus de 30 000 Palestiniens à côté de la vieille ville, et où 88 foyers pour 1 500 Palestiniens ont été désignés à la démolition pour faire place à un parc à thème King David tandis que des centaines de colons sont protégés 24 heures sur 24 par des gardes de sécurité à la gâchette facile.
Tout au long des quartiers arabes de Jérusalem, en Cisjordanie, le gouvernement israélien va de l’avant avec les expropriations de terres, les démolitions et la construction de colonies, ce qui rend les perspectives d’un État palestinien de plus en plus improbables. Pour faire place à des colons israéliens, en violation flagrante du droit international, plus d’un tiers des terrains de Jérusalem-Est ont été expropriés depuis que la ville été occupée en 1967.
Les derniers plans d’Israël n’ont pas été « utiles », s’est hasardé à dire Barack Obama, ce mardi. Mais tandis que les États-Unis parrainaient des négociations israélo-palestiniennes qui vont nulle part et que l’attention a été concentrée sur le siège brutal de Gaza, la colonisation s’est poursuivie. Elle avance rapidement en Israël même, où la démolition de villages bédouins palestiniens dans le désert du Néguev s’est accélérée sous le gouvernement de Binyamin Netanyahu.
Environ 87 000 Bédouins vivent dans 45 villages « non reconnus », sans droits ou services publics de base, parce que les autorités israéliennes refusent de reconnaître leur droit à la terre. Tous ont des ordres de démolition qui pèsent sur eux tandis que des centaines de colonies juives ont été établies dans toute la région.
L’écrivain israélien Amos Oz appelle le Néguev une « bombe à retardement ». Le village d’Araqeeb a été détruit six fois ces derniers mois, et chaque fois il a été reconstruit par ses habitants. Le gouvernement veut nettoyer le terrain et déplacer les Bédouins dans des cantons réservés. Mais même là, les démolitions ont lieu régulièrement.
Ce week-end, une mosquée dans la ville bédouine de Rahat a été détruite par l’armée durant la nuit. Dimanche après-midi, les populations locales étaient déjà au travail pour la reconstruire, tandis que des chants patriotiques étaient diffusés par une sono et que les militants s’adressaient à la foule en colère.
L’éveil des Bédouins du Néguev, dont beaucoup avaient pour habitude d’envoyer leurs fils se battre dans l’armée israélienne, reflète une plus grande politisation des citoyens arabes d’Israël. Coupée de la majorité des Palestiniens après 1948, ils ont essayé de trouver une place dans l’État dont la discrimination à leur encontre a été, selon les mots de l’ancien premier ministre Ehud Olmert, « profonde et intolérable » dès le début.
Cet effort a été abandonné, aussi bon qu’il ait été. Les partis arabes aujourd’hui à la Knesset israélienne rejettent toute idée d’Israël comme Etat ethniquement délimité, exigeant plutôt un « Etat de tous ses habitants ». L’influent mouvement islamique refuse totalement de prendre part au système politique israélien. Les Palestiniens de 48, qui représentent maintenant 20% de la population, s’organisent de plus en plus sur une base indépendante, et ils font cause commune avec leurs frères palestiniens de l’autre côté de la Ligne verte [ligne de cessez-le-feu de 1949].
L’expérience palestinienne, à l’intérieur d’Israël, de confiscations de terres pour la construction de colonies et de ségrégation ethnique n’est pas après tout si différente de ce qui a lieu à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Après 1948, les Palestiniens de Jaffa qui ont survécu à l’épuration ethnique ont été contraints de partager leur maison avec les colons juifs - comme Rifka al-Kurd est obligée de le faire aujourd’hui à Jérusalem. Le sentiment d’être un seul peuple palestinien est de plus en plus profond.
Ce sentiment a été renforcé par les tentatives chaque jour plus agressives du gouvernement Netanyahou de mettre les citoyens arabes d’Israël sous son talon, avec une volonté croissante de transférer des centaines de milliers d’entre eux vers sous une future administration en Cisjordanie. Une série de nouvelles lois visant la minorité palestinienne sont en préparation, dont le projet de loi approuvé par le cabinet israélien le mois dernier exigeant que tous les nouveaux citoyens non-juifs prêtent un serment d’allégeance à Israël en tant qu’Etat juif.
La pression sur les dirigeants palestiniens et leur communauté est de plus en plus forte Il y a quinze jours plus d’un millier de soldats et de policiers étaient sur place pour protéger la marche organisée par un groupe d’extrême-droite violent et raciste israélien dans la ville palestinienne d’Umm al-Fahm. Le chef du Mouvement islamique, Raed Salah, est en prison pour avoir craché sur un policier, la député palestinienne Haneen Zoabi a été privée de ses droits parlementaires pour s’être jointe à la flottille de Gaza, et, militant de premier plan pour les droits civils, Ameer Makhoul, fait face à 10 ans de prison après avoir été reconnu coupable de l’accusation invraisemblable d’espionnage au profit du Hezbollah.
Pendant ce temps Israël exige aussi que les dirigeants palestiniens à Ramallah reconnaissent Israël comme un Etat juif dans le cadre de tout accord à venir. Peu de gens hors de l’Autorité palestinienne - ou même à l’intérieur - semblent croire que le « processus de paix » conduira à un accord, quel qu’il soit. Même les dirigeants du Fatah comme Nabil Sha’ath font maintenant valoir que les Palestiniens ont besoin d’envisager un retour à la résistance armée, ou d’une réorientation vers le modèle sud-africain de la résistance populaire de masse, également favorisée par des personnalités palestiniennes en Israël.
Quant à ceux qui ont gagné les dernières élections, Mahmoud Ramahi, le secrétaire général du Hamas au parlement palestinien m’a rappelé ce lundi que les Etats-Unis continuent de s’opposer à toute réconciliation avec le Fatah. Il a été arrêté par les Israéliens à peine 24 heures plus tard, au moment même où les discussions entre les deux parties se tenaient à Damas.
Le centre de gravité de la lutte israélo-palestinienne a changé au cours des 40 dernières années, allant de Jordanie au Liban, puis dans les territoires occupés. Avec la disparition de la solution à deux Etats, il se peut bien que les Palestiniens d’Israël soient enfin sur le point de passer sur le devant de la scène. Si c’est le cas, ce conflit qui plus que tout autre a pris une dimension mondiale, aura finalement bouclé la boucle.
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Seumas Milne
* Seumas Milne est journaliste et éditeur associé au journal britannique The Guardian
10 novembre 2010 - The Guardian - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.guardian.co.uk/commentis...
Traduction : Claude Zurbach
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Ici, c’est la Corée du Nord

samedi 20 novembre 2010 - 01h:21
Adam Keller
J’avais l’intention d’écrire ici sur Limor Livnat, la Ministre de la Culture de l’Etat d’Israël, et sur ses plans de faire dépendre le soutien aux théâtres de notre pays de leur acceptation de jouer dans les colonies. Mais il est difficile de faire mieux que ce qu’Arianna Melamed a déjà écrit à ce propos dans Y-net, aussi je me contenterai de la citer.
Limor Livnat a annoncé cette semaine que les acteurs devront jouer partout, occupé ou non, comme condition pour recevoir l’aide de l’Etat. Et dans un dernier geste d’apaisement elle a ajouté que le Ministère de la Culture attribuera aussi un prix spécial pour « l’encouragement de la créativité sioniste ».
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Ultra-orthodoxes manifestant à Jérusalem contre la mixité de l’enseignement dans un établissement scolaire
Depuis que j’ai entendu ce joyeux message, je me demande encore ce qu’elle a voulu dire. Dans la danse israélienne contemporaine, on leur demanderait de brandir le drapeau national en dansant ? Les théâtres présenteraient-ils une pièce optimiste sur un dur policier antiémeute tombant amoureux d’une femme colon ramassée dans sa jeep blindée, tous deux vivant ensuite à jamais heureux dans une nouvelle colonie créée sur les collines de Judée-Samarie ?
Ou peut-être quelqu’un écrira t-il une nouvelle biographie de Herzl omettant la syphilis et les délires de grandeur ? Ou peut être une grande épopée s’appuyant sur les conférences du Likoud ? Bien sûr, toutes les options sont ouvertes aux fantasmes créatifs des artistes.
Il y a environ cinq ou six pays au monde où les artistes peuvent recevoir des prix pour avoir léché les bottes de l’idéologie dominante. La Corée du Nord est l’exemple maître, mais de tels prix sont aussi donnés en Birmanie, au Vietnam, à Cuba et même dans quelques Emirats (mais là il faut chanter les louanges personnelles du dirigeant). Est-ce ce que Livnat a en tête ? N’a-t-elle vraiment pas conscience que les travaux culturels de qualité correspondent presque toujours par le moyen de la critique avec l’idéologie dominante et son interprétation courante ?
Et tout en cherchant ce que « créativité sioniste » peut vouloir dire, j’ai le sentiment que bon nombre de classiques de la littérature en hébreu n’auraient eu aucune chance devant le Comité des Prix de Livnat. Considérez « Samson » de Jabotinsky, où tant le protagoniste biblique que l’auteur font l’éloge de la civilisation Philistine, présentée en complète contradiction avec les Hébreux primitifs. Ou « Khirbet Khizeh » de S. Yizhar (1), la présentation des mauvais traitements d’un prisonnier de guerre - « Sioniste » ou « antisioniste » ? Le réalisme est-il un genre sioniste, ou tout doit il être repeint en bleu et blanc ?
C’est une idée stupide. Elle sera par conséquent probablement réalisée. La cérémonie des prix remplira Livnat d’une juste fierté - mais elle découvrira que ce qu’elle appelle créativité sioniste est bien loin d’une pensée indépendante, tri-dimensionnelle et non dogmatique.
* Adam Keller est un porte-parole de Gush Shalom
(1) Paru en français dans un recueil de S. Yizhar, "Convoi de minuit", publié par Actes Sud en 2000.
16 novembre 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://adam-keller2.blogspot.com/
Traduit de l’anglais par Jean-Pierre Bouché
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Les Etats-Unis intensifient les menaces de guerre contre l’Iran

vendredi 19 novembre 2010 - 15h:58
Bill Van Auken - WSWS
Le sénateur républicain en vue Lindsey Graham a annoncé après les élections de mi-mandat l’intensification des menaces américaines contre l’Iran en appelant publiquement à une guerre totale qui « neutraliserait » Téhéran, laissant le pays dans l’incapacité de résister.
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Irak, mars 2003 - Troupes américaines d’occupation en pleine mission militaro-humano-civilisatrice... Le début de l’enfer pour le peuple irakien.
Graham a fait cette déclaration samedi lors d’une conférence sur la sécurité internationale à Halifax, Canada. « L’endiguement n’est plus à l’ordre du jour, » a-t-il déclaré par rapport au programme nucléaire de l’Iran.
Washington et ses alliés ont accusé Téhéran de développer son programme nucléaire dans le but de construire une arme. Le gouvernement iranien a nié de façon constante cette accusation en insistant pour dire que son programme est uniquement d’usage pacifique et civil.
En employant ce genre de rhétorique de guerre totale qui était le discours dans les années 1930 en Allemagne, le sénateur républicain de Caroline du Sud a juré qu’une attaque serait effectuée « non seulement pour neutraliser son programme nucléaire mais pour couler sa marine, détruire son armée de l’air et porter un coup décisif à la garde révolutionnaire. En d’autres termes, neutraliser ce régime. Détruire sa capacité à riposter. »
Graham a ajouté que si en dépit de la défaite des Démocrates lors des élections de la semaine passée, le président Barack Obama « décide d’être dur avec l’Iran au-delà des sanctions, je pense qu’il va sentir beaucoup de soutien de la part des Républicains car nous ne pouvons pas laisser l’Iran développer une arme nucléaire. »
Le sénateur Mark Udall (Démocrate du Colorado), qui s’était joint à Graham en intervenant devant un forum lors de la conférence à Halifax, a préconisé le maintien des sanctions contre le régime en ajoutant toutefois que « toutes les options étaient sur la table, » un euphémisme faisant référence à une agression armée des Etats-Unis.
En prenant la parole lors de la même conférence, le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, a décrit l’Iran comme « une menace majeure pour toute conception d’ordre mondial. » Il a reproché à Téhéran d’être « déterminé à atteindre une capacité nucléaire militaire, » qui a-t-il dit « serait la fin de tout régime de non-prolifération concevable. »
Israël, qui a défié les efforts de non-prolifération de l’ONU et qui est la seule puissance à détenir l’arme nucléaire dans la région, a à plusieurs reprises menacé l’Iran d’attaques militaires. Le mois dernier, le ministre israélien des Finance, Yuval Steinitz, a prôné un blocus maritime - ce qui est un acte de guerre - si Téhéran ne se pliait pas aux exigences de Washington.
Ces dernières menaces sont exprimées une semaine à peine avant la prochaine série de négociations entre l’Iran et le P5+1 qui comprend les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - la Grande-Bretagne, la France, la Russie et les Etats-Unis - plus l’Allemagne. Les pourparlers devraient avoir lieu à Vienne.
Le triomphe des Républicains aux élections de mi-mandat infléchira encore davantage à droite la politique étrangère américaine en intensifiant la menace de guerre contre l’Iran. Ileana Ros-Lehtinen (Républicaine de Floride) présidera en janvier le Comité des Affaires étrangères du Parlement. Elle rejette une diplomatie avec l’Iran en préconisant le type d’embargo économique qu’elle a soutenu de façon véhémente contre Cuba.
Ros-Lehtinen est également une fervente partisane des Moudjahidine-e-Khalq (MEK) qui ont affirmé avoir perpétré des attaques terroristes en Iran et qui ont été désignés par le Département d’Etat américain comme « organisation terroriste étrangère. »
Près d’un tiers des Républicains de la Chambre des Représentants a soutenu en juillet dernier la résolution accordant un soutien explicite à Israël pour qu’il procède à des frappes militaires contre l’Iran.
Le gouvernement Obama et les démocrates du congrès ont déjà durci les menaces contre l’Iran. Après avoir fait passer de force une nouvelle série de sanctions anti iraniennes au Conseil de sécurité des Nations unies, le gouvernement a promulgué en juillet dernier une loi prévoyant une nouvelle série de sanctions unilatérales américaines visant à paralyser l’économie iranienne en accroissant la misère de la population dans le pays de façon à déstabiliser le gouvernement.
Ces sanctions pénalisent les banques et les entreprises étrangères qui investissent ou qui négocient avec l’Iran en restreignant leur accès aux marchés américains et en leur supprimant la possibilité d’accéder aux contrats du gouvernement américain. Ces sanctions ciblent tout particulièrement le secteur clé de l’énergie en Iran.
Selon un article de David Sanger paru la semaine passée dans le New York Times, même si l’Iran devait participer la semaine prochaine aux négociations à Vienne, Washington n’engagerait pas de négociations sérieuses. Son principal objectif motivant sa participation est de voir « si une nouvelle série exceptionnellement vastes de sanctions économiques modifierait le calcul nucléaire de l’Iran. »
L’article explique que la nouvelle proposition américaine est « même encore plus coûteuse qu’un marché que le dirigeant suprême du pays, l’ayatollah Ali Khamenei, avait refusé l’année dernière. » Elle nécessiterait que l’Iran stoppe la production d’énergie nucléaire et abandonne plus de deux-tiers d’uranium en plus qu’il n’est stipulé dans l’accord conclu à titre d’essai lors des pourparlers d’il y a un an.
L’article du Times dit que Washington croit que jusque-là on « n’a pas obtenu grand-chose » pour ce qui est des sanctions « ce qui a déclenché une discussion à la Maison Blanche quant à la question de savoir s’il serait utile ou contre-productif s’il [Obama] parlait plus ouvertement des options militaires ».
Dennis Ross, le conseiller spécial d’Obama sur les Affaires du Proche-Orient, a eu un discours identique lors d’une allocution prononcée le 25 octobre à l’occasion d’une conférence du Comité américain des affaires publiques d’Israël, le principal groupe de pression américain pro Israël.
Après s’être vanté que les sanctions américaines avaient provoqué une importante crise économique, de l’inflation et du chômage en Iran, Ross a soulevé la menace implicite d’une guerre : « Finalement nous espérons que la forte pression à laquelle l’Iran est confrontée aujourd’hui l’obligera à adopter une autre attitude. La porte de la diplomatie reste ouverte et nous recherchons bien sûr une solution pacifique à notre conflit avec l’Iran. Mais si l’Iran devait poursuivre son attitude défiante en dépit de son isolement grandissant et des dommages causés à son économie, ses dirigeants devraient écouter attentivement le président Obama qui a souvent dit, « nous sommes déterminé à empêcher que l’Iran obtienne l’arme nucléaire. »
L’appel, peut-être le plus glaçant, à une escalade de la menace militaire contre l’Iran se trouve dans une rubrique intitulée « La relance par la guerre ? », écrite la veille des élections de mi-mandat par le chroniqueur du Washington Post, David Broder, le soi-disant « doyen des chroniqueurs politiques de Washington. »
Se plaignant de ce que l’aggravation de la crise économique est en train de créer une « situation décourageante » pour espérer qu’Obama remporte un deuxième mandat en 2012, Broder, un partisan servile du président démocrate, a imaginé deux scénarios à l’aide desquels ce défi pourrait être surmonté. Le premier est l’espoir vain que la crise économique sera surmontée par une relance économique. Broder conclut que « le marché ira où il doit aller » et qu’un tel résultat n’était pas fiable.
Il suggère une autre solution fondée sur l’histoire tumultueuse du 20ème siècle.
« Rappelez-vous FDR [Franklin Delano Roosevelt] et la grande dépression, » écrit-il. « Qu’est-ce qui a finalement résolu cette crise économique ? La Seconde guerre mondiale. »
« Et c’est là qu’Obama pourrait réussir. Recueillant un fort soutien des Républicains au Congrès s’il défie les ambitions de l’Iran de devenir une puissance nucléaire, il peut passer une grande partie de 2011 et 2012 à orchestrer une épreuve de force avec les mollahs. Ceci l’aidera politiquement parce que le parti d’opposition l’encouragera dans ce sens. Et, à mesure que la tension va monter et que nous accélérerons les préparatifs de guerre, l’économie s’améliorera. »
Et voilà où l’on en est : une modeste proposition pour relancer l’économie et gagner la campagne pour un second mandat, au prix de la mort de centaine de milliers sinon de millions de personnes.
Ce qui sous-tend de telles propositions sanguinaires ne sont pas seulement les cyniques calculs politiques de l’un ou de l’autre des deux partis américains droitiers pro-impérialistes mais plutôt le déclin historique du capitalisme américain et la plus profonde crise du système capitaliste mondial depuis la Grande dépression des années 1930.
Ces deux partis souscrivent au militarisme. Ceci reflète le consensus, au sein de l’élite dirigeante, que le capitalisme américain est en mesure de compenser son déclin économique par le recours à la force militaire pour établir l’hégémonie américaine dans les régions riches en énergie et géo-stratégiquement cruciales du Moyen-Orient et d’Asie centrale.
Les paroles de Broder et des Républicains ainsi que les actions du gouvernement Obama soulignent la menace d’une nouvelle guerre qui sera bien plus sanglante et qui impliquera le danger d’une conflagration mondiale.
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19 novembre 2010 - World Socialist Web Site - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.wsws.org/francais/News/2...
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L’occupant assassine deux résistants dans Gaza

vendredi 19 novembre 2010 - 03h:03
Al Qassam website
L’armée de l’air israélienne a assassiné deux combattants de la résistance palestinienne, en prenant pour ciblé leur voiture avec au moins deux missiles lancés par des drones sur le centre de Gaza.
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Un des deux résistants assassinés par les troupes d’occupation
Les forces d’occupation israélienne a admis de l’assassinat des deux commandants palestiniens dans le centre de Gaza, le deuxième jour de Eidul Adha, le mercredi 17 Novembre.
Les forces d’occupation israéliennes ont confirmé que l’attaque était une coordonnée entre le Shin Bet et les forces d’agression israéliennes, visant Islam Yassin, considéré comme le « bras droit » du commandant de l’Armée de l’Islam, Dughmosh Mumtaz.
Des équipes médicales palestiniennes ont rapporté que deux Palestiniens ont été tués et trois autres blessés à la suite de l’attaque aérienne israélienne. Les équipes médicales ont également identifié les deux martyrs comme étant Islam et Yassin Mohammed Yassin, et les deux sont des frères.
Un missile israélien air-sol sur la ville de Gaza il y a deux semaines a tué un autre membre important du groupe, Mohammad Namnam, qui était aussi considéré comme un proche associé de Dughmush, selon des sources israéliennes,.
Les forces d’occupation israéliennes poussent à l’escalade dans la bande de Gaza en menant une série d’opérations criminelles contre les dirigeants de la résistance palestinienne et contre les civils dans le territoire assiégé.
Passant les terres au bulldozer et bombardant les maisons du peuple palestinien sans jamais s’arrêter, la machine de destruction des forces haineuses d’occupation lance quotidiennement ses attaques.
Ces forces d’occupation israéliennes, appuyées par des chars et des bulldozers, mènent des attaques quotidiennes contre les Palestiniens qui vivent près de la frontière de Gaza, rasant leurs maisons et leurs terres.
Comme elles sont responsables d’avoir commis de nombreux massacres contre le peuple palestinien, comme cela s’est passé dans la dernière guerre israélienne contre Gaza avec le meurtre de 1400 Palestiniens, les forces israéliennes d’occupation sont responsables de l’escalade récente, ce qui donne plein droit à la résistance palestinienne de prendre pour cible l’armée israélienne et les colonies illégales en tous lieux dans les territoires occupés de Palestine.
17 novembre 2010 - Al Qassam website - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.qassam.ps/news-3782-IOF_...
Traduction : Info-Palestine.net
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Au Liban, les oubliés palestiniens de la Seconde Guerre mondiale

publié le vendredi 19 novembre 2010

Jocelyne Zablit

 
Des réfugiés palestiniens au Liban ont combattu sous le drapeau britannique pendant la deuxième guerre mondiale
Moussa al-Hussein, réfugié palestinien de 86 ans au Liban, a du mal à se souvenir des dates et des lieux. Mais il se rappelle parfaitement son numéro d’identité quand il servait au sein de l’armée britannique pendant la Seconde Guerre mondiale.
"5472", lance-t-il avec assurance, dans son humble demeure au coeur du camp de réfugiés palestiniens d’Aïn Héloué, dans le sud du Liban.
Moussa est l’un des quelque 30 Palestiniens vivant au Liban qui avaient combattu sous le drapeau de la Grande-Bretagne lors de la Seconde Guerre mondiale, avant d’être forcés à quitter leurs terres en 1948 après la création de l’Etat d’Israël.
La majorité vivent depuis dans des camps de misère, avec peu d’espoir de retourner à leur terre natale.
Comme chaque année, lors du Dimanche du Souvenir, Hussein et les autres vétérans ont participé à la cérémonie de commémoration organisée par l’ambassade de Grande-Bretagne à Beyrouth.
"Ils viennent chaque année du nord, du sud, âgés de 80 ou 90 ans, avec leurs médailles ... de fiers ex-soldats", affirme à l’AFP Frances Guy, ambassadeur de Grande-Bretagne.
Elle explique que pour avoir servi moins de 20 ans au sein de l’armée britannique, qui a retiré ses troupes de Palestine en mai 1948, ils n’ont pas droit à une pension.
"La situation des Palestiniens est particulière parce qu’ils ont été chassés de leurs maisons immédiatement après avoir servi au sein de l’armée britannique. Nous devons faire quelque chose pour rendre leurs derniers jours plus faciles", dit-elle.
Les vétérans, dont le nombre s’est réduit au fil des ans, reçoivent l’équivalent de 150 dollars par an de la Royal Commonwealth Ex-services League, une association caritative qui aide ceux qui ont servi la Grande-Bretagne à travers le monde.
Manhal Freih, 84 ans, vétéran décoré deux fois, a rejoint l’armée britannique à l’âge de 16 ans. Il vit actuellement dans le camp de réfugiés de Bourj al-Chemali (sud).
"Nous avons vécu tant de choses, et tellement souffert. En contrepartie, on a reçu si peu", dit cet homme aux yeux bleus, moustache blanche. Des années de combat, il garde une canne qui servait à l’époque à ajuster les tirs.
"Quand j’ai combattu auprès des Britanniques, je luttais contre les Nazis. Il n’y avait pas Israël à ce moment là", dit ce père de 13 enfants qui fait encore des "pompes" chaque jour.
"Nos supérieurs étaient tous des Britanniques et je me souviens d’un certain Mr Ridley que tout le monde craignait".
Manhal dit ne pas regretter ses années de service, mais ne peut pas s’empêcher de se sentir rejeté. "Nous vivons dans des conditions misérables, sur une terre qui ne sera jamais la nôtre", dit-il, en évoquant le Liban.
Ibrahim Adawi, 84 ans, a servi dans la cavalerie britannique pendant deux ans et vit dans le camp de Borj al-Barajneh à Beyrouth. Il dit n’éprouver aucun ressentiment. "Je salue les Britanniques", dit-il.
"Soldat un jour, soldat pour toujours. Si je pouvais servir encore l’armée britannique, je le referai, avec fierté", assure-t-il.
Pour Hussein, un homme d’apparence frêle, le visage marqué par les rides, c’est l’occasion d’être fier, d’oublier un moment sa souffrance dans les camps.
"Je n’ai jamais raté une invitation (pour le Dimanche du Souvenir) au fil des ans", dit-il, montrant une photo en noir et blanc d’un jeune homme en uniforme. "Ce jour-là, je sens que je suis quelqu’un".
AFP, AIN HELOUE, 16 novembre 2010
relayé par Iloubnan

« Le motif de la résistance, c’est l’indignation »

publié le vendredi 19 novembre 2010
Jean-Claude Renard, Olivier Doubre : entretien avec Stéphane Hessel

 
Inlassable, Stéphane Hessel, ambassadeur de France et ancien résistant, dénonce énergiquement la politique actuelle envers les immigrés. Il refuse cette société où l’on remet en cause les acquis du Conseil national de la résistance. Et prône la désobéissance et la solidarité, en France comme à Gaza. A 93 ans, il publie « Indignez-vous ! ».
Politis : Vous avez été l’un des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ces droits vous semblent-ils respectés ?
Stéphane Hessel : C’est l’occasion pour moi de revenir sur deux idées fausses. La première est que j’aurais fait partie du Conseil national de la Résistance. Or, à l’époque, j’étais à Londres, au Bureau central de renseignements et d’action. J’ai donc suivi de près le travail des camarades en France que Jean Moulin avait réussi à réunir sur un programme remarquable et important. Ce programme du CNR a été rédigé de façon intelligente par des gens qui avaient une merveilleuse liberté, puisque résistants et non pas au gouvernement. J’étais au courant de ce programme, je l’ai soutenu, mais je n’ai pas participé à sa rédaction !
L’autre erreur est de m’accorder le rôle de corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Plus précisément, en 1948, j’étais à New York, principal collaborateur du secrétaire général adjoint chargé des droits de l’homme et des questions sociales, Henri Laugier. À ce titre, j’assistais en permanence aux réunions de la Commission dans laquelle siégeait René Cassin, principal rédacteur de la Déclaration. On peut donc dire que j’ai assisté à sa rédaction de très près et de bout en bout. Mais de là à prétendre que j’en ai été corédacteur ! Bref, le général de Gaulle et René Cassin auraient eu un rôle mineur, et j’aurais tout fait ! Cela commence à me peser ! Cela dit, ce sont deux textes auxquels je me réfère volontiers. Parce que l’un, pour la France, et l’autre, pour le monde, sont des programmes importants.
C’est justement l’objet de votre première indignation dans le livre que vous publiez...
Exactement, dans la mesure où l’on s’éloigne de ces programmes. Je reste fidèle à une période où la gauche était au pouvoir en France, celle des premières années de François Mitterrand, qui a eu le courage de conduire la gauche au pouvoir. Certes, après Mendès France, sous la Quatrième République, une Quatrième qui sans doute a fait plus de choses qu’on ne le dit. Au reste, les Trente Glorieuses se situent principalement dans cette période. Mais je considère que depuis Jacques Chirac, et surtout avec Nicolas Sarkozy, nous sommes très loin de ces programmes initiaux. Des gens comme Brice Hortefeux, Éric Besson, Christine Lagarde, Nicolas Sarkozy lui-même sont contraires à cette volonté démocratique qui animait les membres du Conseil national.
Diriez-vous que nous sommes dans une période de régression ?
Oui, sur le plan français comme sur le plan mondial. Sur ce dernier, heureusement, nous avons les Nations unies. C’est ainsi grâce à elles que, pendant les années 1990, sitôt après la chute du mur de Berlin, se sont succédé d’importantes conférences. Celle de Rio, importante pour l’écologie, celle de Pékin, pour les femmes, puis Vienne pour les Droits de l’homme et Copenhague pour l’intégration sociale. Une décennie utile couronnée par l’adoption des objectifs du millénaire pour le développement, avant une décennie de recul : l’élection de George W. Bush, tandis qu’en France nous perdons Jospin et gagnons Raffarin puis Sarkozy. De mal en pis. Nous en sommes arrivés à une France qui n’est même plus présentable internationalement. Ne serait-ce que sur les Roms, il y a de quoi se flinguer… ou s’insurger ! Comme sur la façon dont la presse est dominée, ou la façon dont dominent les forces financières, ce qu’on appelait les « féodalités financières » du temps du CNR, avec un Nicolas Sarkozy à leur botte. On ne peut guère être plus attristé.
Existe-t-il des articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui vous paraissent cruciaux aujourd’hui ?
Cruciaux, oui. Notamment ceux qui touchent les droits économiques et sociaux, l’emploi, la sécurité, l’enseignement. Pour les libertés publiques, des progrès ont été faits dans le monde, avec quelques reculs cependant. En revanche, on ne peut être heureux ni sur le logement, en France comme ailleurs, ni sur l’école, ni sur la Sécurité sociale, ni sur les retraites, qui sont en danger.
Vous écrivez que « le motif de la résistance, c’est l’indignation ? » C’est-à-dire ?
C’est un peu un appel. Le sentiment le plus grave, aujourd’hui, c’est de penser qu’« il n’y a rien à faire » parce que les choses ne changent pas comme l’on voudrait et que les acteurs politiques et financiers ont toutes les cartes en main. Baisser les bras me paraît tout à fait mauvais. Je dirais donc, un peu comme Sartre, qu’« un homme qui se désintéresse n’est pas vraiment un homme ». C’est quand il commence à s’indigner qu’il devient plus beau, c’est-à-dire un militant courageux, un citoyen responsable. Se dire « on n’y peut rien », se retirer, c’est perdre une bonne partie de ce qui fait la joie d’être un homme.
Cela a-t-il partie liée avec la désobéissance ?
Je souligne toujours l’écart entre légalité et légitimité. Je considère la légitimité des valeurs plus importante que la légalité d’un État. Nous avons le devoir de mettre en cause, en tant que citoyens, la légalité d’un gouvernement. Nous devons être respectueux de la démocratie, mais quand quelque chose nous apparaît non légitime, même si c’est légal, il nous appartient de protester, de nous indigner et de désobéir. Dans le cas récent des enseignants qui ont désobéi, ce n’était pas pour une question de salaire mais parce qu’on a voulu leur imposer des choses au détriment des enfants dont ils ont la charge. Ils peuvent donc exciper de cela, comme les faucheurs d’OGM peuvent dire qu’il est peut-être devenu légal d’en semer mais qu’en réalité ce n’est pas légitime. La notion de désobéissance est donc intimement liée à la notion de légitimité.
Vous évoquez dans ce livre la figure de Walter Benjamin, à la fois proche et lointain...
Il est à prendre presque comme un opposé. J’ai repris son commentaire sur le tableau de Paul Klee, l’Angelus novus, en quoi il voyait la négation de ce que le progrès apporte de positif. Il voyait dans cette œuvre un ange repoussant la tempête qu’est le progrès. Walter Benjamin était un désespéré plutôt qu’un constructeur. Mais il nous intéresse justement grâce à sa philosophie, parce qu’il nous permet de rebondir dans l’autre sens. Le progrès ne produit pas que des méfaits. Il faut bien les comprendre, s’indigner donc, mais essayer de trouver une réponse. J’opposerais ainsi à Walter Benjamin, qui a été un ami, Edgar Morin, pour nous engager dans une humanité plus conviviale, plus fraternelle, plus chaleureuse, plus imaginative. Il faut positivement répondre au souci de Benjamin et ne pas se laisser enfermer dans une situation qui serait décourageante.
Vous êtes né en Allemagne. Vous avez été, au cours de votre vie, immigré, si l’on peut dire, et même clandestin. Que pensez-vous de la politique d’immigration de la France ?
Je la juge très sévèrement. En 1985, j’ai présidé une commission sur l’immigration avec la volonté de faire de la France un pays multiculturel, bénéficiant de cet attrait qu’elle exerce heureusement encore dans le monde. C’est une force pour nous et qu’il faut maintenir. Mais depuis toujours je suis très critique de la politique qui est appliquée. Nous pourrions donner l’exemple d’une forte politique d’intégration ; au lieu de quoi, nous nous sommes laissés prendre par la peur : ils sont trop nombreux. Si l’immigration pose un problème, ce sont ces problèmes qu’il faut essayer de résoudre, et non pas répondre par les expulsions.
En 1974, l’un de vos camarades de la Résistance, André Postel-Vinay, avait démissionné au bout de six semaines du poste de secrétaire d’État auprès du ministre du Travail, chargé des Travailleurs immigrés, parce qu’il manquait de moyens. À l’inverse, vous semblez avoir toujours préféré l’action…
Peut-être parce qu’on ne m’a encore jamais proposé de ministère. Postel-Vinay a probablement fait ce qu’il pouvait faire de mieux. Mais, en effet, dire non et s’en aller n’est pas vraiment ma méthode. J’essaye plutôt. Je ne suis pas brutal. Mais supposons que M. Sarkozy m’ait proposé la succession de M. Besson… j’aurais répondu qu’il n’en était pas question ! Je ne suis pas non plus prêt à faire n’importe quoi !
Aujourd’hui, Gaza est devenue l’une de vos principales indignations, sinon la priorité de vous engagements ? Pourquoi ?
Gaza et la Palestine me concernent pour des raisons compréhensibles, étant issu d’une famille juive puis ayant applaudi à la création de l’État d’Israël avant de me rendre compte de ce qui se passe là-bas. Je voyais l’UNRWA [1] accueillant les premières centaines de réfugiés et obligé de faire place nette pour qu’Israël puisse s’établir, mais j’ai vu surtout dans la guerre des Six-Jours une guerre terrible, une victoire trop forte pour Israël, qui l’a rendu fou. Personnellement, j’ai eu l’occasion de faire des voyages à Gaza (le premier a eu lieu en 1991), organisés par des Israéliens qui voulaient nous avertir que ce qui s’y passait n’était pas fidèle à nos valeurs, nous les pères juifs de cet État. C’est ainsi qu’avec certains amis, comme Raymond Aubrac, nous avons effectué plusieurs voyages, jusque récemment, au mois d’octobre dernier. Nous y avons toujours dressé le même constat. Gaza est un vrai casse-tête. Elle a été égyptienne, mais l’Égypte n’en veut plus  ; elle a été israélienne, mais les colons ont été retirés  ; elle a été proche de la CisJordanie, qui s’est brouillée avec les autorités palestiniennes de Ramallah. Pour toutes ces raisons, nous avons voulu témoigner pour désenclaver Gaza. Ce sont là 1,5 million de Palestiniens, dont 1,1 million de personnes sont réfugiées, sur une petite terre de 400 km2. C’est une situation insoutenable. S’il y a une raison de s’indigner, c’est qu’on a laissé vivre des Gazaouis dans cette enclave affreuse.
C’est aussi pour cette raison que j’ai donné mon parrainage puis apporté mon action au tribunal Russell pour la Palestine, lancé par Leïla Shahid, Nurit Peled et Ken Coates, et qui se propose de remettre le droit international au centre de la question israélo-palestinienne. C’est lui qui a ciblé l’Union européenne, dans la mesure où elle devrait sanctionner les violations des droits à l’égard des Palestiniens. Du 20 au 22 novembre, aura lieu à Londres la deuxième session du tribunal, qui cette fois aura pour ligne de mire les grandes entreprises, comme Veolia ou Caterpillar, qui travaillent dans les colonies ou bien avec des partenaires israéliens malhonnêtes. Car il ne s’agit pas seulement de cibler Israël mais aussi les complices qui devraient avoir une autre attitude.
L’appel au boycott a été l’objet d’une polémique et d’accusations…
J’ai accepté de signer l’appel Boycott, Désinvestissement, Sanctions pour faire cesser les attaques d’Israël. Et, en effet, beaucoup de signataires peuvent être accusés de discriminations et privés de certains droits. Mais on espère que cet appel donnera lieu à une démarche forte et non pas à des accusations ridicules et grotesques. Boycotter un pays, pourquoi pas ? On a bien boycotté l’Afrique du Sud, qui ne se comportait pas de manière plus grave qu’Israël aujourd’hui. Mais les relations commerciales méritent d’être protégées. Il faut donc faire une différence entre le boycott de tous les produits en provenance d’Israël et celui des produits des colonies, illégaux et justifiant largement le boycott. Pour répondre à la gravité de la situation en Palestine, s’il n’y a que les problèmes commerciaux qui peuvent gêner Israël, il convient justement de passer par cette voie.
Quel a été l’objet de ce dernier voyage à Gaza ?
Témoigner, d’une part, et aider les enfants, d’autre part, à travers l’association EJE (Enfants jeux éducation), en apportant différentes choses comme des jouets, du chocolat ou des filtres à eau. Nous avons aussi eu l’occasion de faire plusieurs rencontres, comme celle d’Ismail Haniyeh, qui dirige Gaza, et qui, pour l’instant, n’en a pas fait une terre d’islamisme militant. Mais qui n’a pas non plus libéré Gilad Shalit. On peut s’interroger sur cet homme. Faut-il l’éviter, comme l’ont fait les Européens, ou faut-il parler avec lui pour exercer une influence qui irait dans le bon sens ? Nous avons choisi ce deuxième cas de figure, sans avoir été mandatés d’aucune mission. Nous voulions aussi savoir s’il se rapprocherait de Mahmoud Abbas pour une Palestine unie, connaître sa position sur l’islam, sur un régime dur ou modéré, ouvert aux différentes cultures. S’il n’a répondu ni oui ni non, comme on s’y attendait, nous avons eu le sentiment que c’est une grave erreur de la part de l’Europe et des États-Unis de ne pas discuter avec lui. Nous l’avons senti ballotté entre un soutien très fort de la part des plus durs et sans doute moins fort de la part des modérés. C’est donc le moment de parler avec lui. Et, dans le même esprit, John Ging, directeur de l’UNRWA, nous a dit combien il est nécessaire de discuter avec le Hamas, car de lui dépendent les orientations vers l’islamisme ou vers un bon rapport avec l’Europe, qui finance très largement la Palestine.
Êtes-vous sensible à la cause du Sahara occidental ?
Peu de gens s’en occupent, comme Pierre Galland, député sénateur belge, ou Régine Villemont, présidente de l’association des amis de la RASD. Les Nations unies se heurtent à l’obstination marocaine, très forte dans le Maghreb. L’Algérie n’est pas incapable d’agir, il existe des contacts avec les Sahraouis. Mais de là à leur donner un peuple… On en revient à la charte des Nations unies, qui proclame explicitement le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les Sahraouis ont donc le droit de disposer d’eux-mêmes, comme les Palestiniens. Ce qui m’amène à ma préoccupation fondamentale : nous avons une organisation mondiale, avec la Déclaration universelle en elle, mais elle n’a pas l’autorité nécessaire parce qu’elle est une organisation intergouvernementale. Elle ne peut donc rien insuffler. Il faudrait un secrétaire général qui soit une figure mondiale reconnue. Et, dans ce cadre, je verrais très bien Lula occuper cette place.
Vous étiez le mois dernier à Buchenwald pour y déposer une plaque commémorative, puis aussitôt après à Gaza. Comme s’il y avait dans votre existence un axe entre Buchenwald et Gaza…
L’un conditionne l’autre. On peut me classer parmi les anciens déportés qui ont eu l’extraordinaire chance de survivre sans être trop amochés. Je n’ai pas été laminé par Buchenwald ni par Dora. Je m’intéresse à toutes les horreurs parce que je les ai côtoyées. On ne peut pas rester indifférent. Avoir été déporté a un effet positif. Même s’il ne faut pas en abuser ! (Rires.)
Malgré tous vos combats, vos engagements, vous ne parvenez pas toujours à vos fins. Mais vous persévérez…
J’ai un truc  : celui de vouloir que les choses changent. Quand une médiation échoue, comme cela a été le cas tout au long de ma vie, elle en entraîne une autre, qui va échouer à son tour, mais finalement les choses bougent. L’échec n’est pas une cause de renonciation. L’histoire du monde est faite d’échecs mais aussi de succès. Et c’est parce qu’on échoue qu’il faut ­continuer.
[1] United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees, agence de secours et de développement humain fondée en 1949 qui vient en aide à plus de 4 millions de réfugiés dans la bande de Gaza.
Photo : AFP/ De Sakutin
publié par Politis

L’armée israélienne dénonce la publication de noms de militaires accusés de « crimes de guerre »

20/11/2010
L'armée israélienne a « déploré » hier la diffusion sur Internet d'une liste de 200 militaires avec leurs noms et parfois leurs adresses, présentés comme coupables de « crimes de guerre » durant l'opération israélienne meurtrière dans la bande de Gaza en 2008/2009. « Après examen par des responsables juridiques, il apparaît que la publication de ces informations ne représente pas de menace réelle pour ceux dont les noms se sont retrouvés sur la liste », a-t-on néanmoins souligné de source militaire israélienne. Les auteurs de cette diffusion - apparemment basés en Grande-Bretagne - assument le fait de « tourner délibérément l'attention sur des individus », estimant que les militaires visés « portent une responsabilité personnelle particulière ».

Israël répond à des tirs de Gaza par des raids contre plusieurs maisons

20/11/2010
Pour Mahmoud Abbas, l'offre américaine concernant le gel de la colonisation en Cisjordanie n'est qu'un « prétexte » pour donner des armes à Israël.
Six Palestiniens - dont deux femmes et un enfant - ont été blessés hier par des raids aériens israéliens dans la bande de Gaza. L'aviation israélienne a pris pour cible plusieurs maisons - dont certaines inhabitées - à l'est de Deir al-Balah (centre) et à Khan Younès (Sud). L'armée israélienne a précisé que le raid sur Deir al-Balah visait des tunnels creusés en direction de la frontière israélienne. Ces raids ont été lancés « en réponse aux tirs sur le sud d'Israël ces deux derniers jours : dix obus de mortier sont tombés dans des zones désertes et une roquette Grad a été tirée tôt ce matin, provoquant des dégâts », a indiqué dans un communiqué l'armée. La roquette de type Grad, d'une portée d'environ 30 à 40 kilomètres, soit le double des roquettes Qassam utilisées habituellement par les activistes palestiniens, est la première de cette catégorie depuis des mois à être tirée de la bande de Gaza, selon l'armée israélienne. La roquette a endommagé un camion-citerne et touché du bétail, a précisé un porte-parole militaire israélien. Selon la radio publique, l'engin a explosé près de la ville d'Ofakim située à une trentaine de kilomètres de la bande de Gaza.
Des médias israéliens ont, par ailleurs, rapporté que l'un des obus tirés contenait du phosphore blanc. Le ministre israélien des Affaires étrangères Avidgor Lieberman a ordonné à l'ambassadeur d'Israël à l'ONU de porter plainte pour usage de phosphore contre des civils, selon des médias.
Un groupe armé islamiste, les Brigades al-Nasser, a revendiqué dans trois communiqués distincts le tir de dix obus de mortier sur Israël, trois vers Nahal Oz, à l'est de la ville de Gaza, trois à partir de la région de Khan Younès, et quatre vers le kibboutz israélien de Zikim, au nord du territoire. Il a affirmé agir en « représailles à l'assassinat israélien », apparemment en référence à la liquidation mercredi dernier d'Islam Yassine, un responsable du groupe salafiste l'Armée de l'islam, tué avec son frère par un raid israélien dans la ville de Gaza.
Jeudi, deux obus de mortier se sont également abattus dans le sud d'Israël sans faire ni victime ni dégât.
En outre, un Palestinien de 22 ans a été blessé par un tir israélien près de la frontière, dans le nord de la bande de Gaza, alors qu'il récupérait du gravier, a indiqué à l'AFP le porte-parole des services de santé dans la bande de Gaza, Adham Abou Selmiya. L'armée israélienne a confirmé avoir tiré sur cet homme après des coups de semonce pour l'obliger à s'éloigner de la frontière, où Israël a décrété une « zone tampon » interdite d'accès.
Parallèlement, en Cisjordanie, le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé, hier, que l'offre d'aide américaine à Israël contre un nouveau gel de la colonisation dans les territoires palestiniens n'était qu'un « prétexte pour donner plus d'armes à Israël ». « Nous refusons que l'offre des avions soit liée d'une quelconque manière au gel de la colonisation. Nous n'avons rien à voir avec cela. C'est notre position et elle ne changera pas », a déclaré M. Abbas au quotidien arabe Asharq al-Awsat.
Lors d'un entretien le 11 novembre avec la secrétaire d'État Hillary Clinton, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accepté d'envisager un nouveau moratoire de 90 jours sur les constructions dans les colonies juives de Cisjordanie contre une généreuse enveloppe de mesures de soutien sécuritaires et diplomatiques. Ces mesures prévoient notamment la livraison par Washington de 20 avions de combat supplémentaires à Israël. Hier, le département d'État a évoqué sa disposition à donner des garanties écrites à Israël dans le cadre de son plan pour la relance des négociations de paix directes israélo-palestiniennes relancées début septembre mais interrompues trois semaines plus tard à l'expiration d'un moratoire de dix mois sur la colonisation juive en Cisjordanie.
Dimanche, M. Abbas est attendu au Caire où il discutera de ce sujet avec le chef de l'État égyptien Hosni Moubarak.  

L’envoyé spécial américain au M.O a rencontré Abbas

Vendredi, 19 Novembre 2010 10:39 
IRIB - L’envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient envoyé David Hill a rencontré Mahmoud Abbas à Ramallah pour exercer des pressions sur l’Autorité palestinienne pour la reprise des pourparlers entre les Palestiniens et le régime israélien, a rapporté la chaîne de TV al-Aqsa. « L'Autorité palestinienne ne reprendra pas les pourparlers de paix avec Israël tant que ce dernier n’arrêtera pas la construction de colonies juives à al-Qods-Est » a déclaré le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors de cet entretien. Washington s’est engagé à augmenter ses aides financières et militaires au régime de Tel-Aviv si ce dernier applique un gel de construction de 3 mois en Cisjordanie.
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Sinaï: L'Egypte dément l'allégation israélienne

Vendredi, 19 Novembre 2010 12:25 
IRIB - Une source égyptienne de haut rang a démenti les rapports israéliens concernant l'exécution d'une opération conjointe entre Israël et l'Egypte pour éliminer les chefs de Jaish-ol Islam " l'Armée de l'Islam" dans la bande de Gaza et au Sinaï. Cette source égyptienne qui voulu garder l'anonymat a indiqué qu'aucune opération conjointe n'avait été menée par Israël et l'Egypte. " Ce genre d'informations sont destinées à donner de légitimité aux attaques israéliennes contre la Bande de Gaza" a conclu cette source.
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La violation de l'espace aérien du Liban

Vendredi, 19 Novembre 2010 12:28 
IRIB - Les avions du régime sioniste ont violé l'espace aérien du Liban. Dans le communiqué, le commandement de l'armée libanaise a annoncé, jeudi soir, qu'un avion israélien a violé l'espace aérien du Liban, ce qui est une violation flagrante de la résolution 1.701 du Conseil de sécurité de l'ONU. Le Conseil de sécurité, qui subit les pressions des Etats-Unis, ne fait rien, pour mettre un terme aux violations constantes, par le régime sioniste, de l'espace aérien, terrestre et maritime du Liban.
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Le régime sioniste conditionne son retrait du village de Ghajar

Vendredi, 19 Novembre 2010 19:16
Farsnews - Le régime sioniste a posé des conditions pour le retrait du village occupé de Ghajar. Le régime sioniste a subordonné son retrait du village de Ghajar, qui aurait dû se faire bien avant, conformément à la résolution 1.701 des Nations unies, à la reconnaissance, par l’ONU, qu’Israël ne contrôle plus les frontières libanaises. D’après les sources d’informations, la demande du régime sioniste, pour obtenir la l'approbation de l’ONU, a été avancée, afin que les exigences du peuple et des groupes libanais pour la libération des autres parties sous occupation israélienne, telles que les fermes de Chebaa, ne soient plus abordées. Ce, alors qu’un grand nombre d’experts régionaux regardent, avec scepticisme, la décision du régime sioniste, qui a été, d’ailleurs, accueillie favorablement, par les Etats-Unis, la France et l’ONU. Ils estiment qu’Israël ne procèdera jamais à un tel acte, sans obtenir des concessions, à moins qu’il ne puisse résister devant les pressions du Liban et de l’opinion publique.
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"Israël" incapable d’encourager ses militaires à faire la guerre

Vendredi, 19 Novembre 2010 20:36 
IRIB - L’armée israélienne s’inquiète du manque de motivation de ses soldats pour les combats et compte utiliser des robots sur les scènes d’affrontements, a déclaré Wafiq Ibrahim, expert des questions israéliennes, dans un entretien avec la chaîne Al Alam. « C’est désormais une réalité que les militaires israéliens craignent pour leur vie et refusent de faire la guerre et pour ses futures agressions le régime israélien compte utiliser des robots » a-t-il dit. « Tout cela parce que les habitants des territoires occupés ne croient pas vraiment à la création d’une patrie juive » a-t-il estimé.
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Netanyahu demande aux Russes de reconsidérer la vente d’armes au Liban

Vendredi, 19 Novembre 2010 20:38 
IRIB - Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a demandé au vice-premier ministre russe, Viktor Zoubkov, qu’il rencontrait mercredi à Jérusalem occupée, de reconsidérer la vente d’armes au Liban. Selon Netanyahu, « la Russie doit prendre en compte le fait que toute arme qui sera livrée au Liban risque de parvenir plus tard au Hezbollah ».Moscou entendait vendre à l’armée libanaise des avions de combat, des chars ainsi que d’autres systèmes d’armement.
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Mahmoud Abbas pris en tenaille

Vendredi, 19 Novembre 2010 21:48 
IRIB - Dans les circonstances où le cabinet israélien n’a pas encore annoncé son accord avec le paquet de proposition américain sur le gel de trois mois de la colonisation, la Maison Blanche, a envoyé son émissaire dans la région, pour donner encore un tour de vis aux pressions sur l’Autorité autonome. David Hill, émissaire spécial des Etats-Unis a demandé, lors d’une rencontre à Ramallah, avec le président de l’Autorité autonome, Mahmoud Abbas, de revenir à la table de négociations avec Israël. Notons qu’après un an de rupture, avec tant de promesses non tenues, les négociations israélo-palestiniennes ont repris, le 2 septembre, pour buter encore une fois à l’impasse. Le cabinet israélien notamment les ministres du parti au pouvoir Likoud, insistent sur la poursuite de la colonisation et n’ont même pas accepté le paquet de propositions américain. Washington a, récemment, promis à Tel-Aviv d’acheminer ses aides et assistance militaires et politiques à Israël, au cas d’un arrêt de trois de mois de la colonisation, seulement en Cisjordanie et non pas à Qods. Le paquet en question offre des dizaines de chasseurs F35, des armements sophistiqués et de la technologie radar et satellite à Israël, soutient sa politique nucléaire ambiguë. Quelle en était la réponse de Tel-Aviv ? Dans un geste perfidem certains responsables israéliens l'ont refusé. Face à une telle politique de deux poids deux mesures, alors que les Etats-Unis font des concessions et offrent sur le plateau des cadeaux au régime sioniste, d'une part et de l'autre mettent sous pression l’Autorité autonome pour le contraindre à se retirer de ces positions, encore une fois, Mahmoud Abbas a dit aux responsables américains que la colonisation doit être gelée de manière permanente et pas non seulement en Cisjordanie mais aussi à Qods. Il est vrai que l’Autorité autonome est un prétexte pour que les Etats-Unis renforcent, par ses paquets d’offres et d’incitation, les équipements militaires israéliens dans la région. D’où la poursuite et l’extension de la colonisation au cœur des territoires palestiniens. Dans un jeu politique, Washington a mis en tenaille Mahmoud Abbas pour l’obliger à reculer de ses positions en faveur d’Israël. Ceci dit, l’Autorité autonome qui se trouve déjà au seuil de la faillite, n’a certes d’autre alternative que tendre la main à la résistance, pour réaliser la réconciliation interpalestinienne et faire ainsi face, de manière définitive, à l'Occupant.
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