mercredi 7 octobre 2009

Ces prisonniers dont personne ne parle

lundi 5 octobre 2009 - 19h:32

Kharroubi Habib


Les 19 prisonnières palestiniennes libérées par l’Etat sioniste en échange d’une cassette apportant la preuve de vie du soldat Gilad Shalit, retenu en otage dans la bande de Gaza depuis 2006, auraient pu continuer à croupir dans les geôles israéliennes sans intéresser personne à leur cas, si leur destin n’avait pas croisé le sien.

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L’échange dont elles ont bénéficié est le prix que, contraintes et forcées, les autorités sionistes ont consenti pour avoir l’information sur leur concitoyen qu’elles n’ont pu obtenir en déployant toutes les « oreilles » de leurs services de renseignements.

Le sort du soldat Shalit a beaucoup apitoyé en Occident et fait agir tous azimuts ses chancelleries pour obtenir sa libération. Les milliers de prisonniers palestiniens qui peuplent les prisons sionistes sont eux exclus de la compassion occidentale. Nul ne se préoccupe d’en exiger d’Israël l’élargissement. Cet engagement sélectif dans l’humanitaire, qui fait grand tapage en faveur de la libération du premier, ignore les seconds, comme est ignorée la justesse de la cause pour laquelle ceux-ci croupissent dans l’enfermement carcéral.

Au soldat Shalit, il est reconnu l’innocence de quelqu’un qui a été fait prisonnier à la suite d’une opération dont les auteurs sont qualifiés de « terroristes ». Les prisonniers palestiniens n’y ont pas droit alors que pour leur majorité, ils ont été arrêtés dans des conditions où l’inhumain le disputait à l’illégalité absolue.

Les « bonnes âmes » occidentales ne découvrent que les prisons israéliennes sont peuplées de Palestiniennes et de Palestiniens que pour en faire des monnaies d’échange. Jamais comme des victimes dont il faut se préoccuper du sort en posant à l’Etat d’Israël l’exigence de leur libération.

Shalit sera peut-être, voire très certainement libéré par le Hamas, qui, en la circonstance, damera le pion à l’Autorité palestinienne en obtenant l’élargissement d’autres prisonniers (ères) détenus par Israël que les 19 qui l’ont été en échange de la vidéo ayant apporté la preuve que ce soldat est toujours en vie. L’otage Shalit rejoindra les siens et reprendra goût à la vie libre et normale.

La chape de plomb de l’indifférence des bonnes consciences retombera plus lourde sur les milliers d’autres prisonniers palestiniens que la haine sioniste confine à cet état. Israël continuera même après à « rafler » d’autres innocents citoyens palestiniens pour leur faire occuper les places laissées vacantes dans ses sinistres geôles par ceux que l’arbitraire du choix de l’échange aura remis en liberté.

Il est du devoir humain et moral de tous ceux que la cause palestinienne concerne de ne pas oublier les huit à dix mille personnes qu’Israël enferme et retient comme autant d’otages dont il fait du sort un moyen de pression sur leur peuple pour qu’il accepte à ses conditions le règlement du conflit israélo-palestinien. Le silence international sur leur cas est un innommable crime qui s’ajoute à ceux de ce même silence qui entoure le comportement au quotidien barbare de l’Etat sioniste à l’égard du peuple palestinien partout et en tout lieu où s’exprime sa volonté de survivre.

4 octobre 2009 - Monde Actu - Cet article peut être consulté ici :
http://mondeactu.com/proche-et-moye...

Désobéissance civile des Palestiniens

mardi 6 octobre 2009 - 13h:09

Neve Gordon - Dissident Voice


En 1846, Henry David Thoreau passait une nuit en prison parce qu’il avait refusé de payer ses impôts. C’était sa façon de protester contre la guerre de conquête qui était menée au Mexique ainsi que contre l’esclavagisme.

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Quelques années plus tard, il publiait un essai intitulé : « Désobéissance civile », qui a, depuis, été lu par des millions de personnes, parmi lesquelles des Palestiniens et des Israéliens.

Kobi Snitz a lu le livre. C’estun anarchiste israélien qui purge actuellement une peine de prison de 20 jours pour avoir refusé de payer une amende de 2000 shekels.

Snitz, 38 ans, a été arrêté en 2004 avec d’autres militants dans le petit village palestinien de Kharbatha alors qu’il tentait d’empêcher la démolition de la maison d’un membre important du comité du peuple local. Cette démolition, apparemment, avait été décidée à la fois pour intimider et pour punir le dirigeant local qui avait, juste une ou deux semaines auparavant, organisé des manifestations contre le mur d’annexion. Les manifestations et la tentative d’empêcher la démolition de la maison étaient toutes deux des actes de désobéissance civile.

Dans une lettre adressée à un ami la veille de son incarcération, Snitz écrivait : "Moi et ceux qui ont été arrêtés avec moi ne sommes coupables de rien d’autre que de nous opposer aux véritables crimes que commet cet état". Snitz explique également que payer l’amende, c’est reconnaître sa culpabilité, ce qu’il trouve dégradant. Il conclut sa lettre en affirmant que sa punition n’est rien à côté des sanctions infligées aux adolescents palestiniens qui luttent contre l’occupation. Ces jeunes gens âgés de 13, 14, 15 ou 16 ans, dit-il, sont souvent gardés en détention pendant une vingtaine de jours avant même que les procédures légales ne soient entamées.

Et Snitz n’exagère pas.

Dans un rapport récent, l’organisation humanitaire palestinienne contre le mur Stop the Wall ! et Addameer (pour mettre fin à la Détention Administrative, NDT) évoquent les formes de répression qu’utilise Israël contre les villages qui sont entrés en résistance contre l’annexion de leurs terres. Les deux associations montrent qu’une fois qu’un village décide de lutter contre le mur d’annexion, tous les villageois sont punis. Outre la démolition de maisons, les couvre-feux et d’autres dispositions visant à restreindre les mouvements, l’armée israélienne emploie constamment la violence contre les contestataires - violence destinée la plupart du temps aux jeunes - en les battant, leur lançant des grenades de gaz lacrymogènes et utilisant également des armes létales et non létales.

Depuis 2004, 19 personnes, dont environ la moitié étaient des enfants, ont été tuées au cours de manifestations contre le mur d’annexion. Ces associations humanitaires rapportent que dans quatre villages palestiniens - Bil’in, Ni’ lin, Ma’sara et Jayyous - 1566 Palestiniens ont été blessés au cours de manifestations contre le mur. Dans quatre villages seulement, 176 Palestiniens ont été arrêtés pour avoir manifesté contre le mur d’annexion, les enfants et les adolescents ayant été plus particulièrement visés lors de ces campagnes d’arrestations. Le bilan des blessés et de ceux qui ont été arrêtés est sans aucun doute bien plus lourd dans la mesure où il s’agit là de chiffres ne concernant que quelques villages.

Chaque cas a un nom et une histoire. Ainsi, par exemple, l’arrestation de Mohammed Amar Hussan Nofal, 16 ans, qui a été incarcéré avec 65 autres personnes de son village, Jayyous, le 18 février 2009. D’après son témoignage, il a d’abord subi deux heures et demie d’interrogatoire dans l’école de son village.

"Ils m’ont demandé si j’avais participé aux manifestations, mais j’ai tenté de le nier. Alors, ils m’ont demandé pourquoi j’avais lancé un cocktail Molotov sur eux. Je leur ai dit que ce n’était pas vrai, ce qui est exact. Mes parents étaient sur place et ont vu ce qui s’est passé. Ils peuvent le confirmer, je n’ai jamais lancé de cocktail Molotov.

Après avoir été battu pour avoir refusé de se faire prendre en photo avec un document comportant des chiffres et un texte en hébreu, Nofal était envoyé à Kedumim où il était encore interrogé pendant plusieurs heures.

Au cours de l’interrogatoire, le capitaine Faisal (le pseudonyme d’un agent des services secrets) a cherché à le recruter comme collaborateur.

"Le capitaine a menacé d’arrêter mes parents et toute ma famille si je ne collaborais pas avec eux. J’ai répondu qu’ils pouvaient arrêter ma famille quand ils voulaient, mais que ce serait pire si je devenais leur collaborateur. Il a alors répondu qu’ils pourraient confisquer à ma famille les laissez-passer qui leur permettaient d’aller ramasser les olives".

Le seul crime qu’ait commis Nofal a été de protester contre l’expropriation de ses terres ancestrales. Il a passé trois mois en prison, au cours desquels l’administration civile avait décidé de punir également sa famille en refusant de renouveler leur autorisation de travailler en Israël. Comparée à ce que subissent Nofal et des milliers d’autres Palestiniens, la peine de Kobi Snitz est, certes, légère. Mais son geste a valeur de symbole, non pas seulement à cause de sa solidarité avec ses camarades Palestiniens mais aussi parce que, comme des milliers de Palestiniens, il a choisi de suivre l’exemple d’Henry David Thoreau et de commettre des actes de désobéissance civile pour marquer son opposition à la politique immorale d’Israël et à l’oppression de tout un peuple.

Le problème, c’est que le monde extérieur n’est pas au courant de ces actes de résistance. Si on cherche sur Google : "Palestinian violence", on a 86.000 résultats, alors qu’il n’y en a que 47 pour les mots-clés : “Palestinian civil disobedience”- même si cela fait maintenant plusieurs années que les Palestiniens se livrent tous les jours à des actes de désobéissance civile contre l’occupation israélienne.

Thoreau, aurait, je pense, été fier de Nofal, Snitz et de leurs camarades de lutte. Il est capital que les médias et la communauté internationale reconnaissent également leur héroïsme.

2 octobre 2009 - le Grand Soir - Cet article peut être consulté à :
http://www.legrandsoir.info/Desobei...

Israël, les Etats coloniaux et le racisme

mardi 6 octobre 2009 - 06h:03

Michel Warschawski
Alternative Information Center


Un Etat colonial est, de par sa nature et son comportement, raciste. Le racisme sioniste est le racisme occidental banal envers ce qui n’est pas européen.

Le 14 mai 1948, le Conseil du peuple juif se réunissait au Musée de Tel Aviv, et approuvait une proclamation déclarant la création de l’Etat d’Israël.

On ne peut aborder, ni tenter d’analyser le sionisme et ce qu’il a engendré, l’Etat d’Israël, en éludant le cœur de leur essence : le colonialisme. Indépendamment de ses motivations (règlement du problème juif en Europe de l’Est, fin XIXè siècle et début XXè), le sionisme est un mouvement colonialiste qui a créé un Etat colonialiste. Effectivement, Israël est l’un des plus récents Etats coloniaux existant encore au XXIè siècle. Le sionisme est colonialiste dans ses objectifs et dans ses moyens : un projet occidental visant à « civiliser » une partie de l’Orient non civilisé, à lui apporter modernité, progrès et, bien plus tard, démocratie.

Le sionisme est un colonialisme d’une nature particulière, différent des projets coloniaux d’Afrique du Nord et d’Afrique sub-saharienne, mais identique à celui d’Australie et d’Amérique du Nord, il s’agit d’une entreprise coloniale de peuplement. En tant que tel, il vise à remplacer (et non pas essentiellement à exploiter) la population indigène par de nouveaux colons à travers une expulsion graduelle.

Israël est un Etat colonial non seulement dans son origine mais aussi dans son modus operandi. Sa législation et ses pratiques sont structurées dans l’objectif de construire, d’imposer et de renforcer son caractère juif. « Judaïsation » et « Etat juif » ne sont pas des concepts culturels mais un projet démographique ; ils visent à désarabiser la Palestine et à réduire dans toute la mesure du possible le nombre de non juifs dans l’Etat juif. « Libération de la Terre, » « Labeur juif » et « Produits juifs » furent les principaux slogans de l’entreprise sioniste en Palestine, et tous reflètent la tentative globale de rayer la nature arabe de la Palestine.

La politique de judaïsation s’est poursuivie longtemps après la création de l’Etat d’Israël et marque les pratiques colonialistes d’aujourd’hui. La discrimination structurelle de la minorité palestinienne qui a réussi à se maintenir dans les frontières de l’Etat juif et la poursuite de la politique d’expropriations des terres témoignent de ce qu’il n’y a eu aucune « normalisation » d’Israël, et que sa nature coloniale agressive est partie intégrante de son essence même. Etre un Etat juif implique d’être en guerre de façon permanente avec tout ce qui est démographiquement non juif en Israël. Il s’agit d’une guerre ethnique permanente.

Le racisme sioniste est un produit dérivé indispensable du caractère colonial d’Israël. Le racisme n’est pas nécessairement une philosophie « raciale », qui suppose une supériorité d’une communauté humaine sur une autre, comme ce fut le cas du racisme nazi. Le racisme moderne est souvent une attitude d’ « ignorance de l’autre ». « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre, » « Le pays était vide » furent les principaux slogans du sionisme au départ. Il est typique, on peut même dire banal, de l’attitude colonialiste de voir dans l’indigène rien de plus qu’un problème environnemental, comme peuvent l’être les moustiques, les marécages ou la rocaille ; quelque chose qui doit être éliminé afin de permettre à la civilisation de se développer. Les Arabes de Palestine sont transparents en tant que communauté humaine et, dans ce sens, le sionisme est un racisme du refus d’une humanité à la communauté indigène. Le racisme sioniste est le racisme occidental banal envers ce qui n’est pas européen.

La résolution de l’Assemblée générale des Nations unies en 1975, qui a défini le sionisme comme une forme de racisme, n’a fait que pointer une vérité élémentaire : un Etat colonial est, de par sa nature et son comportement, raciste.

Le rôle d’une résolution politique ne devrait pas être de définir les réalités, mais de décider des actions à mettre en oeuvre. Cela devrait rester la tâche de spécialistes scientifiques et d’un débat scientifique permanent et jamais clos, pas d’un vote. Le colonialisme est du racisme, qu’une majorité d’Etats l’acceptent ou non. La preuve que le vote était une erreur fut apportée seize années plus tard, en 1991, quand la même Assemblée générale des Nations unies a renversé son vote et décidé que le colonialisme sioniste n’était pas raciste ! Un tel comportement est un retour fantastique au Moyen Age, où une Assemblée de cardinaux pouvait décider, par vote, si les juifs avaient une âme ou si la terre était un carré plat.

De toute évidence, aucun de ces votes ne pouvaient changer la réalité. Le rôle des institutions politiques est de décider des actions qui doivent être engagées, pas de légiférer sur la nature de la réalité.

Idéalement, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations unies devraient présenter à l’adoption une résolution basée sur la campagne internationale pour le BDS - boycott, désinvestissement, sanctions - et sanctionner l’Etat d’Israël pour ses innombrables violations du droit international et des résolutions des Nations unies.

La nécessité d’imposer des sanctions à l’Etat d’Israël est triple : un, rendre justice au peuple palestinien qui a fait, sous la pression de la communauté internationale, de nombreux compromis douloureux, pour obtenir plus d’oppression, plus de dénis et plus d’humiliations ; deux, c’est une question d’hygiène internationale, car si nous voulons vivre dans un monde régi par le droit, Israël ne doit pas être traité en toute impunité et ses crimes doivent être punis ; et trois, pour le bien même de la société israélienne.

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2 octobre 2009 - AIC - traduction : JPP

Des officiers israéliens estiment que les forces du Hezbollah sont supérieures aux forces israéliennes

mardi 6 octobre 2009 - 06h:02

Nour Scardina


« Le Hezbollah a eu de meilleurs services de renseignements qu’Israël et un meilleur contrôle de ses forces durant la deuxième guerre du Liban, » selon une étude militaire israélienne officielle réalisée récemment par un officier supérieur de la marine.

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Combattants de la Résistance libanaise (mouvement du Hizballah]

L’article [...] a été rédigé par le lieutenent-colonel Robi Sandman et a été publié dans la dernière édition du Ma’arahot, une revue mensuelle traitant de questions militaires.

Pendant ses recherches pour l’article, intitulé « Comment les Arabes se préparent à la prochaine guerre, » Sandman a demandé à 24 officiers supérieurs des troupes israéliennes d’occupation d’évaluer leur armée et le Hezbollah dans 10 domaines, sur une échelle de 1 à 10.

Alors que les militaires israéliens bénéficient d’une technologie supérieure, le récapitulatif des notes indique que l’armée a réalisé de faibles performances dans la collecte de renseignements sur le Hezbollah, n’a pas réellement contrôlé ses troupes pendant la guerre qui a duré un mois, et a manqué de motivation pour gagner cette guerre.

Dans le domaine des renseignements, le Hezbollah a eu un 7 et les forces d’occupation israéliennes un 6 ; en doctrine et stratégie militaires, le Hezbollah est noté 9 et les militaires israéliens 5 ; en technologie, l’occupant israélien tire un 9 et Hezbollah un 5 ; en formation et en organisation, le Hezbollah est noté 8 et Israël 7, et dans le domaine tactique le Hezbollah gagne un 8 et les militaires israéliens un 6.

Les 24 officiers ont également jugé que le Hezbollah disposait d’une plus grande motivation pour gagner que l’armée israélienne. Le Hezbollah a reçu un 8 dans le domaine de la motivation, tandis que les militaires israéliens se voyaient attribués un 4.

Dans l’article, Sandman explique que l’armée israélienne est actuellement structurée d’une manière qui ne pourrait empêcher des milliers de combattants de la Résistance - du Hezbollah ou de la Syrie - de s’infiltrer profondément dans les territoires palestiniens sous occupation.

La prochaine guerre, selon lui, verra probablement le Hezbollah envoyer des centaines d’équipes constituées chacune de 4 à 5 combattants, armés avec les missiles anti-chars et de fusils pour tireur isolé [snipper] en « Galilée ».

« Nous devons reconnaître que l’armée israélienne avec sa structure actuelle ne peut pas répondre à la force incroyablement bien équipée qui monte en puissance pour détruire l’état d’Israël, » écrit-il.

« Ces centaines de commandos pourront compter sur une infrastructure locale d’israélo-arabe en Galilée », écrit encore Sandman. Il a recommandé que l’armée israélienne mette immédiatement en place des escouades de reconnaissance d’élite capables de parer à cette « menace ».

Sandman avertit également de la possibilité que dans un futur conflit, les Etats-Unis pourraient ne pas aider Israël autant qu’ils l’on fait dans le passé. Pendant la guerre de 2006 et la guerre du Yom Kippur en 1973, les avions Etats-Unis ont transporté en masse des armes et des munitions vers Israël pour renouveler ses réserves en diminution.

Sandman donne encore deux principales raisons pouvant expliquer un possible manque d’appui. La première est ce qu’il a appelé l’influence décroissante de la communauté juive sur le gouvernement des Etats-Unis.

« Cette tendance se confirmera, en raison de l’assimilation et de l’élévation rapide d’autres minorités telles que les hispaniques qui sont aujourd’hui 30 millions aux Etats-Unis, » écrit-il. La seconde raison serait un changement possible de gouvernement et de politique qui « pourrait laisser Israël sans allié. »

En conséquence, Sandman recommande que l’armée israélienne demande aux USA d’établir les entrepôts supplémentaires en Israël, avec des réserves de secours pour des armes même « si Israël doit payer pour leur maintenance. »

Les Etats-Unis ont déjà plusieurs entrepôts d’ armements en Israël. La deuxième recommandation [de Sandman] est qu’Israël et les Etats-Unis fassent des exercices [militaires] communs afin de se préparer à la possibilité que l’armée israélienne d’occupation soit un jour sous la « menace » et ait besoin de l’appui de l’armée américaine.

« Ce type d’appui sera un jour important en cas d’urgence, mais pourra aussi servir de moyen de dissuasion vis à vis d’ennemis qui prépareraient une attaque, » écrit-il encore. * Source : Al-Manar

30 septembre 2009 - The Palestine Telegraph - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.paltelegraph.com/world/m...
Traduction : Info-Palestine.net

Nabil Amr : Abbas est responsable du retrait du rapport de Goldstone

[ 06/10/2009 - 19:22 ]
Ramallah – CPI

L'ambassadeur de la Palestine, au Caire, a accusé le président sortant de l'autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas d'être le premier responsable du report de la discussion du rapport de Goldstone qui a accusé l'entité sioniste de perpétrer des crimes de guerre dans la Bande de Gaza.

Dans ses déclarations de presse avec la chaîne "al-Jazeera", Amr a dit, le mardi 6/10 : "Abbas porte la responsabilité du report de la discussion du rapport de Goldstone au conseil des droits de l'homme, à Genève, tout en affirmant qu'il a tenté de se dérober de ses responsabilités lorsqu'il a dit qu'il va former une commission pour enquêter sur cette décision ou de dire que les arabes portent la responsabilité également.

Il est à noter que Nabil Amr a présenté sa démission de son poste comme ambassadeur de la Palestine au Caire suite à des différences avec Abbas et d'autres leaders de l'autorité à Ramallah.

La position de l’autorité de Ramallah face au rapport de Goldstone choque toute la Cisjordanie

[ 06/10/2009 - 22:13 ]
Ramallah – CPI

Un état de choc et d’étonnement a régné sur toute la Cisjordanie, dès que la nouvelle des agissements de l’autorité a été connue.

En fait, l’autorité palestinienne de Ramallah avait retiré le projet de décision présenté au Comité international des droits de l’homme, dans sa séance tenue dans la capitale commerciale suisse Genève.

Beaucoup de citoyens de la Cisjordanie qualifient même cette position de trahison. Beaucoup se demandent pourquoi les coupables de la guerre agressive israélienne menée contre Gaza ne seront pas présentés aux tribunaux afin d’être jugés pour leurs crimes de guerre. On ne comprend pas pourquoi a lieu cet agissement de l’autorité qui vient gâcher la joie de la libération de quelques captives palestiniennes. Avec cette libération, la résistance palestinienne a pu prouver sa capacité à reprendre les droits bafoués.

A savoir que plus de trente-cinq pays ont soutenu le projet de décision. Trente-cinq pays ont refusé de céder aux pressions américano-sionistes. Ils voulaient être aux côtés du droit, aux côtés des martyrs palestiniens, aux côtés des victimes des agressions israéliennes. Cependant, l’ambassadeur de l’autorité palestinienne, recevant un appel de son président Mahmoud Abbas, vient de retirer la demande de vote sur le projet de décision.

Que disent les habitants de la Cisjordanie

Le Palestinien Abdallah Abdu Al-Khaleq, de la ville de Ramallah, dit :

« Nous nous attendions à ce que l’autorité soutienne la décision, à l’instar de ces pays qui soutiennent la cause palestinienne et qui n’avaient pas cédé aux pressions américaines et à celles de l’occupation. Mais l’autorité nous a tous étonnés avec sa décision de retirer le projet. Certes, cette décision de l’autorité ne peut être que scandaleuse. Ils jouent avec le sang des martyrs et avec nos droits ».

Il ajoute : « On a vraiment honte d’une telle autorité. Que dirons-nous aux peuples du monde qui se sont manifestés et sont sortis dans les rues, tout au long de la guerre agressive israélienne menée contre la bande de Gaza ? Leur dirons-nous que la trahison est un point de vue ? Que nous accepterons les chaussures des occupants israéliens, même s’ils tuent nos enfants ? Quelle honte, et quelle bassesse tout cela ! »

L’agriculteur Qassem Mahmoud, originaire du village Dir At Hartal, dit que tout ce qui s’est passé est un cadeau gratuit fait aux occupants israéliens. C’est une humiliation faite aux milliers de martyrs et aux millions de Palestiniens. Ces gens de l’autorité nous ont fait perdre un moment historique où les criminels israéliens de guerre seront enchaînés derrière les barreaux de tribunaux.

Et ce n’est pas nouveau

Pour sa part, Ossam Khaldi, de la ville de Jénine, trouve hideux cet acte de l’autorité, mais ce n’est pas nouveau. Le problème est que celui qui ose laisser tomber le sang des martyrs de cette façon honteuse pourra vendre la cause palestinienne et les droits du peuple palestinien le plus facilement du monde. L’autorité avait fait le pire, en soutenant la guerre agressive israélienne menée contre Gaza et en demandant aux agresseurs de ne pas stopper la guerre avant d’éliminer le Hamas.

La responsabilité de qui ?

Saïb Orayqat, grand négociateur de l’équipe palestinienne de négociations avec les Israéliens à Genève, avait dit que la délégation palestinienne n’avait pas demandé le projet de vote sur le rapport de Goldstone, vu que la Palestine n’est pas membre du Comité juridique international. Elle n’est qu’un observateur. A ces allégations, le jeune avocat Salah Tahir, de la ville de Ramallah, répond qu’ils « se moquent de nous ou quoi ? Comment alors toutes ces décisions soutenant les droits arabes ont été publiées, par dizaines, dont la condamnation d’"Israël" comme étant un Etat terroriste ? A l’époque, la Palestine n’était-elle pas un membre observateur ? ». Il aurait pu se taire, ce Saïb Orayqat, dit-il.

Les Nations Unies doivent immédiatement adopter le rapport Goldstone et appliquer ses recommandations

OMAR BARGHOUTI DÉNONCE LA TRAHISON DE L’AUTORITÉ PALESTINIENNE
Les Nations Unies doivent immédiatement adopter le rapport Goldstone et appliquer ses recommandations
La société civile palestinienne a fortement et quasiment unanimement condamné la dernière décision de l’Autorité palestinienne [AP] de retarder l’adoption par le Conseil de droits de l’homme de l’ONU du rapport établi par la mission d’enquête des Nations Unies, dirigée par le juge Richard Goldstone, sur la récente guerre d’agression israélienne contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza occupée.
6 OCTOBRE 2009

Une demande commune dans presque tous les communiqués palestiniens publiés à cet égard était que l’ONU adopte le rapport et agisse sans retard anormal conformément à ses recommandations afin de mettre un terme à l’impunité criminelle d’Israël en l’obligeant à rendre compte devant le droit international de ses crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza et partout dans les territoires palestiniens sous occupation.

Succombant aux pressions américaines et au chantage israélien éhonté, le président de l’AP lui-même a été, semble-t-il, directement responsable de la décision de reporter la discussion au Conseil [des Droits de l’Homme] sur le rapport Goldstone, anéantissant les espoirs des Palestiniens ainsi que des organisations de défense des droits de l’homme et des mouvements internationaux de solidarité, qu’Israël soit finalement soumis à une procédure légale qui n’a que trop tardé, et que ses victimes bénéficient d’une mesure de justice.

Cette décision prise par l’AP, qui a pour effet de retarder l’adoption du rapport au moins jusqu’en mars 2010 — tout en donnant à Israël une magnifique occasion de l’enterrer avec la complicité américaine, européenne, arabe et maintenant palestinienne — constitue le cas le plus flagrant jusqu’à aujourd’hui de la trahison des droits palestiniens par l’AP et de sa reddition devant les diktats israéliens.

Ce n’est cependant pas la première fois que l’AP agit contre les intérêts majeurs du peuple palestinien, selon les ordres de Washington et les menaces de Tel Aviv. L’avis historique formulé par la Cour Internationale de Justice (CIJ) en juillet 2004 estimant illégaux le mur et les colonies israéliennes établis sur le territoire palestinien occupé avait représenté une rare occasion diplomatique, politique et légale pouvant être exploitée pour isoler l’Israël comme l’avait été l’Afrique du Sud de l’Apartheid après une décision semblable prise par la CIJ en 1971 contre son occupation de la Namibie. Hélas, l’AP l’a gaspillée et a systématiquement évité — et selon nos soupçons tout à fait volontairement — de faire appel aux gouvernements dans le monde pour qu’ils se conforment à leurs obligations mentionnées dans l’avis consultatif.

La clause complète sur Israël et les droits palestiniens qui devait être discutée à la récente conférence Durban de l’ONU à Genève a été abandonnée après que le représentant palestinien ait donné son feu vert. Des efforts venus des pays non-alignés et de l’ancien président de l’Assemblée Générale de l’ONU, le père Miguel d’Escoto Brockmann, poussant à une résolution des Nations Unies condamnant les crimes de guerre d’Israël à Gaza et à la mise en place d’un tribunal international, ont été contrecarrés principalement par l’ambassadeur palestinien aux Nations Unies, amenant plusieurs diplomates et experts de premier plan en matière de droit international à se demander de quel côté se situait le représentant palestinien officiel.

L’accord de libre-échange entre le Mercosur et Israël était sur le point d’être ratifié par le Brésil en septembre dernier après que l’ambassadeur palestinien [au Brésil] ait exprimé son approbation, invitant seulement le Brésil à exclure de l’accord les produits issus de la colonisation israélienne. Suite à la prompte réaction des organisations de la société civile palestinienne et brésilienne, et par la suite du comité de direction de l’OLP, cette ratification a été évitée et la commission parlementaire brésilienne responsable de ce dossier a recommandé que le gouvernement s’abstienne d’approuver l’accord jusqu’à ce qu’Israël se soit conformé au droit international.

Dans tous ces cas comme dans beaucoup de semblables, les instructions données aux représentants palestiniens sont venues de Ramallah, où le gouvernement de l’AP s’est illégalement attribué la responsabilité qui est celle de l’OLP de diriger la diplomatie palestinienne et de définir la politique extérieure, cédant sur les droits des Palestiniens et agissant contre leurs intérêts nationaux, sans s’inquiéter de rendre compte devant les représentants élus du peuple palestinien.

Cette dernière complicité directe de l’AP avec la campagne d’Israël pour blanchir ses crimes et pour miner l’application du droit international visant à punir ces mêmes crimes, s’est révélée quelques jours après que le gouvernement israélien d’extrême droite ait publiquement exercé un chantage sur l’AP, exigeant qu’elle retire son soutien au rapport Goldstone en échange « de l’autorisation » d’un deuxième fournisseur de communications pour téléphones mobiles dans le territoire palestinien sous occupation. L’AP mine donc les efforts importants fournis par des organismes de défense des droits de l’homme et par beaucoup de militants pour que justice soit rendue aux victimes palestiniennes du dernier massacre commis par Israël à Gaza : plus de 1’400 tués (principalement des civils), des milliers de blessés, avec 1,5 million de personnes qui souffrent toujours de la destruction éhontée de l’infrastructure, des établissements éducatifs et de santé, des usines, des terres agricoles, des centrales électriques et autres équipements critiques, et du long et criminel siège israélien qui leur est imposé.

Ce n’est rien de moins qu’une trahison de l’efficace campagne pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions [BDS] contre Israël, menée par la société civile palestinienne, et de ses progrès et succès récents et remarquables dans les principales sociétés occidentales et parmi d’importants syndicats.

C’est également une trahison du mouvement mondial de solidarité qui a travaillé inlassablement et de façon créative, principalement dans le cadre de la rapide campagne de promotion du BDS, pour en finir avec l’impunité d’Israël et pour faire respecter les universels droits de l’homme.

Il est crucial de se souvenir que l’AP ne dispose d’aucun mandat légal ou démocratique pour parler au nom du peuple de Palestine ou pour représenter les Palestiniens aux Nations Unies ou dans aucune de ses agences et institutions. Le gouvernement actuel de l’AP n’a jamais obtenu la nécessaire approbation constitutionnelle de la part du Conseil Législatif Palestinien démocratiquement élu. Même si elle avait obtenu un tel mandat, au mieux elle représenterait seulement les Palestiniens vivant sous l’occupation militaire israélienne en Cisjordanie et à Gaza, à l’exclusion de la grande majorité du peuple de Palestine et particulierement des réfugiés.

Seule l’Organisation pour la Libération de la Palestine [OLP] peut théoriquement prétendre représenter l’intégralité du peuple palestinien : à l’intérieur de la Palestine historique et en exil. Pour qu’une telle prétention soit justifiée, et partout et universellement acceptée par les Palestinians, l’ OLP devrait toutefois être renouvelée à partir de ses bases, dans un processus transparent et démocratique qui fasse participer les Palestiniens partout dans le monde et implique tous les partis politiques qui sont aujourd’hui en dehors des structures de l’OLP .

Parallèlement à cette restauration démocratique ou reprise en mains de l’OLP par le peuple et ses syndicats et organisations, l’AP doit être démantelée de façon responsableet graduelle, avec ses pouvoirs actuels, en particulier ses représentations aux Nations Unies et dans toute autre institution régionale ou internationale, les restituant à qui ces représentations appartiennent, au vrai représentant de tout le peuple de Palestine, l’OLP restauré et démocratisé. Cette dissolution de l’AP doit cependant à tout moment éviter de créer un vide légal et politique, car l’histoire prouve que les puissances hégémoniques sont souvent les plus susceptibles de combler un tel vide au détriment des opprimés.

Depuis sa mise en place il y a 15 ans comme simple sous-traitant — souvent impuissant, obséquieux et sous contrainte — du régime d’occupation israélienne, libérant les occupants de leurs plus encombrantes fonctions civiles, comme la fourniture de services et la perception de l’impôt et, de façon plus cruciale, l’aidant très efficacement à assurer la sécurité de son armée d’occupation et de ses colons, le fait est que l’AP s’est graduellement et irréversiblement transformée en collaboratrice volontaire qui constitue la principale armestratégique d’Israël pour limiter son isolement et sa perte croissante de légitimité sur la scène mondiale comme pouvoir colonial et État ségrégationniste.

Les centaines d’armes nucléaires israéliennes et sa 4e armée au monde ont montré leur impuissance ou au moins leur inutilité face au mouvement croissant de BDS, en particulier après les actes de génocide commis par Israël à Gaza. L’appui diplomatique, politique, économique et scientifique presque illimité qu’Israël reçoit des États-Unis et des gouvernements européens, comme son impunité inégalée, ne le protègent pas du sombre destin qu’a connu l’Apartheid en Afrique du Sud.

Même avant la guerre d’Israël contre Gaza, beaucoup de syndicats dans le monde s’étaient joints à la campagne BDS, du Canada à l’Afrique du Sud, et du Royaume-Uni et de la Norvège au Brésil. Mais après Gaza, les quatre années de préparation et de promotion de la campagne BDS, le choc au niveau international à la vue des douches mortelles de phosphore blanc répandu par Israël sur les enfants de Gaza recroquevillés dans des abris des Nations Unies, et le sentiment universel que l’ordre international a été incapable d’obliger Israël à rendre compte ou même simplement à stopper ses tueries de civils, sans parler de sa campagne permanente de nettoyage ethnique en Cisjordanie occupée et en particulier à Jérusalem-est, tout cela a projeté la campagne BDS dans une nouvelle phase beaucoup plus avancée. Elle a finalement atteint sa pleine puissance.

En février, quelques semaines après la fin du massacre israélien dans Gaza, le syndicat sud-africain « Transport and Allied Workers Union » (SATAWU) a fait l’histoire quand il a refusé de décharger un bateau israélien à Durban. En avril, le « Scottish Trade Union Congress » a suivi l’exemple de la fédération sud-africaine, de la COSATU, et du « Irish Congress of Trade Unions » en se ralliant à la campagne BDS contre Israël pour imposer que celui-ci se conforme au droit international. En mai, la « University and College Union » (UCU), représentant environ 120’000 universitaires britanniques, a réitéré son soutien renouvelé chaque année au boycott contre l’Israël, appelant à l’organisation d’une conférence intersyndicale pour le BDS à la fin de cette année afin de discuter de stratégies efficaces pour mettre en application le boycott.

Plus récemment, en septembre, le fonds de pension de retraite du gouvernement norvégien, le troisième en importance dans le monde, s’est dégagé d’un fournisseur militaire israélien d’équipements destinés au mur illégal construit en violation de la décision de la CIJ. Peu de temps après, un ministère espagnol a exclu de la participation à un appel d’offres, une équipe universitaire israélienne représentant une institution illégalement construite sur la terre palestinienne occupée. En septembre également, le « British Trades Union Congress », représentant plus de 6,5 millions de travailleurs, a adopté le principe du boycott, écrivant un nouveau chapitre dans la campagne du BDS qui rappelle aux observateurs les prémisses de la fin du régime d’Apartheid en Afrique du Sud. Selon des indicateurs concrets, persistants et de plus en plus nombreux, les Palestiniens voient l’avènement de leur « moment Sud Africain. »

Au milieu de tout cela arrive le rapport Goldstone, fournissant de façon tout à fait surprenante — étant donné les liens forts du juge avec Israël et le sionisme — la paille qui pourrait bien briser le dos du chameau, à savoir des évidences irréfutables, méticuleusement étudiées et documentées de la décision délibérée d’Israël de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. En dépit de ses points faibles évidents, ce rapport a placé Israël devant la perspective inquiétante et pas complètement improbable d’être traduit devant un tribunal international, un développement qui en terminerait avec l’impunité d’Israël et ouvrirait la possibilité d’appliquer enfin la justice internationale à ses crimes et violations persistantes du droit international. Dans ce contexte difficile pour Israël, une seule arme stratégique pouvait être tirée de son arsenal pour échapper à une écrasante défaite juridique et politique : l’Autorité palestinienne. Et Israël l’a employée en effet au bon moment, d’une façon mortelle, enterrant presque le rapport Goldstone.

Finalement, l’incapacité du Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies d’adopter le rapport Goldstone est une autre preuve, s’il en était besoin, que les Palestiniens ne peuvent pas espérer obtenir justice dans ce moment historique de la part de la soi-disante « communauté internationale » contrôlée par les États-Unis. Seule une campagne de la société civile pour le boycott et le désinvestissement, intensifiée, soutenue et sensible au contexte, permet d’espérer qu’Israël soit un jour obligé d’en finir avec son mépris illégal et criminel des droits de l’homme et de reconnaître le droit palestinien inaliénable à l’autodétermination. Ce droit, comme cela est exprimé par la grande majorité du peuple palestinien, implique la fin de l’occupation, la fin du système légalisé et institutionalisé de discrimination raciale, ou Apartheid, et la reconnaissance du droit fondamental et sanctionné par les Nations Unies pour les réfugiés de Palestine de retourner à leurs maisons d’origine, comme tous les autres réfugiés autour du monde, dont les réfugiés juifs de la deuxième guerre mondiale.

Mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous passer des Nations Unies. Les organisations de défense des droits de l’homme et la société civile internationale doivent continuer à soutenir la lutte palestinienne en poussant les Nations Unies, au moins son Assemblée Générale, à adopter le rapport Goldstone et à agir à tous les niveaux selon ses recommandations. Si les Nations Unies s’avèrent incapables de cela, ce serait un message sans ambiguïté envoyé à Israël, indiquant que son impunité demeure intacte et que la communauté internationale restera les bras croisés la prochaine fois qu’Israël commettra des crimes encore bien pires contre les habitants de la Palestine. Ceci affaiblirait gravement l’État de droit et favoriserait à sa place la loi de la jungle, où plus personne ne sera protégé contre le chaos et le carnage sans retenue.

Omar Barghouti


Omar Barghouti appartient à cette nouvelle génération d’intellectuels Palestiniens qui n’ont jamais adhéré à la solution « Deux peuples, deux États » et qui appellent au Boycott, au Désinvestissement, et à des Sanctions (BDS) à l’égard d’Israël. Il est un des membres fondateurs du mouvement BDS
(http://www.BDSmovement.net)

Traduit de l’anglais par Claude Zurbach (06.10.2009) :
http://www.info-palestine.net/article.php3 ?id_article=7419

Texte original en anglais (05.10.2009) :
http://www.zmag.org/znet/viewArticle/22782

Ça suffit !

Palestine - 06-10-2009
Par Mazin Qumsiyeh
Difficile de décrire notre émotion, ces trois derniers jours, en Palestine, depuis que nous avons appris le retrait de la “direction” palestinienne des discussions sur le rapport Goldstone au Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies. Ceux qui ont pris cette décision peuvent-ils regarder, dans les yeux, les familles des 400 enfants massacrés à Gaza et leur dire que c’était politiquement nécessaire parce qu’Hillary Clinton le leur a demandé (la même administration qui n’a même pas réussi à obtenir que le violeur prenne une courte pause pendant son viol !) ?






















Peut-être juste une seule famille (celle de la photo ci-dessus) ? Et est-ce que le reste d’entre nous (et oui, chacun de nous est responsable) pourra-t-il regarder dans ces mêmes yeux et leur dire que leur exprimer notre sympathie avec des mots nous a satisfaits ?

Qui a décrété que l’action civile populaire ne pouvait pas être dirigée contre ceux qui nuisent à la cause et dont il se trouve qu’ils sont aussi Palestiniens ? Est-ce que notre honte, notre colère et notre répulsion font se transformerMAINTENANT en action civile ?

Allons-nous avoir une véritable société civile démocratique, ou bien une société gérée par une clique d’élites ? Est-ce que les hommes d'honneur du Fatah vont se lever pour corriger cette tendance ? Allons-nous dire ÇA SUFFIT , et que c’est la goutte qui fait déborder le vase ?

Une manifestation est organisée lundi à midi, à Ramallah, Place AlManara.

Mazin Qumsiyeh
A Bedouin in cyberspace, a villager at home

Manifestation à Ramallah : Fureur contre l’Autorité Palestinienne sur la décision Goldstone

Ramallah - 06-10-2009
Par Stop The Wall
Un millier de personnes sont descendues dans la rue de Ramallah hier 5 octobre pour protester contre la position de l’Autorité Nationale Palestinienne sur le rapport Goldstone. Brandissant drapeaux et pancartes, bloquant la circulation, les gens ont marché et exprimé leur rage contre l’AP pour ne pas avoir saisi l’opportunité de traîner les criminels de guerre israéliens devant les tribunaux internationaux.





















Les protestataires, portant des drapeaux palestiniens et des partis, sont partis du Club Orthodoxe, situé en dehors du centre-ville de Ramallah, et sont passés par les deux principales places de la ville. Surveillés par la police, des centaines de personnes ont rejoint chacun des différents contingents pour protester contre ce qui est largement considéré comme une insulte à la population de Gaza et une trahison de la lutte globale du peuple palestinien.

La colère contre l’ANP fut la caractéristique de la manifestation, et les protestataires ont scandé des slogans condamnant Salam Fayyad et Abu Mazen, qualifiant l’abandon du rapport Goldstone d’opportunité manquée et demandant leur démission. Les manifestants ont également dénoncé le rôle de l’administration US dans la décision de l’AP et le simulacre d’enquête que l’AP a l’intention de lancer.

Le rapport Goldstone a statué que les Israéliens étaient responsables de violations graves des Conventions de Genève, de crimes de guerre et de violations graves des droits internationaux de l’homme et du droit humanitaire.

De plus, la rapport a trouvé des preuves suffisantes qui indiquent que des crimes contre l’humanité ont été perpétrés pendant l’attaque de la Bande de Gaza, qui devraient être présentés devant la Cour Internationale de Justice.
Source : Stop The Wall

Abbas change d’avis devant la levée de boucliers

07/10/2009
RAPPORT GOLDSTONE
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, « examine sérieusement » la possibilité de recommander de référer devant l'ONU un rapport fustigeant l'attitude d'Israël pendant la guerre de Gaza, a-t-on appris hier de source palestinienne. Cette initiative marque un retournement du président Abbas, favorable à un report du vote de l'ONU sur ce rapport controversé et qui a été très vivement critiqué dans les rangs palestiniens, y compris dans son propre camp.
« Le président Abbas examine sérieusement la possibilité de demander au bloc arabe et islamique de présenter officiellement le rapport Goldstone aux organes internationaux, y compris l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré à l'AFP le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat. L'annonce survient alors que M. Abbas est sur la sellette, accusé d'avoir cédé à des pressions des États-Unis pour remettre aux calendes grecques l'examen du rapport de la commission d'enquête de l'ONU sur la guerre de Gaza. Celui-ci accuse notamment Israël de « crimes de guerre » durant son offensive contre le territoire palestinien en décembre-janvier derniers. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a reporté à sa session de mars 2010 le vote d'une résolution sur ce rapport.
M. Erakat a reconnu que la nouvelle décision de M. Abbas intervenait « à la lumière de la polémique née » autour de ce report. Le Hamas a accusé M. Abbas d'avoir personnellement commandité ce report et a prévenu hier que cela pourrait avoir des conséquences sur le dialogue interpalestinien mené sous l'égide de l'Égypte. Un accord de réconciliation entre les factions rivales palestiniennes doit être signé dans la capitale égyptienne autour du 26 octobre, selon des sources officielles égyptiennes et palestiniennes.

Le conflit sur l’esplanade des Mosquées menace de dégénérer

07/10/2009
De jeunes palestiniens ont jeté des pierres contre la police israélienne, hier, dans le quartier arabe Ras al-Amud de Jérusalem-Est. Jonathan Nackstrand/AFP
De jeunes palestiniens ont jeté des pierres contre la police israélienne, hier, dans le quartier arabe Ras al-Amud de Jérusalem-Est. Jonathan Nackstrand/AFP
La police israélienne arrête le chef islamiste cheikh Raed Salah.
La police israélienne s'est à nouveau déployée en force hier à Jérusalem après deux jours de heurts sporadiques avec de jeunes Palestiniens, déclenchés par le conflit autour de l'esplanade des Mosquées, une poudrière politico-religieuse au cœur de la Ville sainte. Aucun incident majeur n'a été signalé pendant la journée à Jérusalem où des milliers de personnes, dont des chrétiens évangélistes prosionistes, ont défilé dans les rues de Jérusalem à l'occasion de la fête juive de Soukkot, la fête des Cabanes (appelée aussi fête des Tabernacles).
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu « suit les récents événements de chez lui et est constamment informé, en consultation avec le ministère de la Sécurité intérieure et les autres organismes de la Sûreté », a indiqué son bureau. « La bataille est engagée pour la souveraineté (israélienne) sur Jérusalem », a assuré de son côté à la radio le ministre du Développement régional Sylvan Shalom (droite). Côté palestinien, le principal négociateur Saëb Erakat a accusé Israël d'« allumer la mèche en faisant monter délibérément la tension dans Jérusalem-Est occupée. C'est d'autant plus dangereux qu'il y a un vide (politique) provoqué par l'absence d'un véritable processus de paix ».
L'esplanade, qui héberge les mosquées al-Aqsa et du Dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Bâtie sur le site du Temple juif détruit par les Romains en l'an 70 de l'ère chrétienne, dont le principal vestige est le Mur des Lamentations, elle est aussi l'endroit le plus sacré pour les juifs qui l'appellent le Mont du Temple. La police a maintenu hier les restrictions d'accès au site, autorisant seulement l'entrée aux musulmans âgés de plus de 50 ans, à condition qu'ils soient arabes israéliens ou résidents de la partie orientale annexée par Israël après sa conquête en juin 1967.
« Nous avons dû maintenir l'état d'alerte et notre déploiement massif à cause d'une série d'incidents lundi soir qui ont conduit à l'arrestation d'une vingtaine de Palestiniens », a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police locale, Shmuel Ben Rubi. « Deux mille hommes, des policiers et des gardes-frontières, ont été déployés à Jérusalem-Est » afin d'éviter tout affrontement avec des Palestiniens, a-t-il précisé.
En outre, la police israélienne a arrêté hier soir le chef islamiste radical cheikh Raed Salah pour incitation à la violence. « Cheikh Raed Salah a été arrêté en raison de ses appels incendiaires au cours des derniers jours et pour incitation à la violence », a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police locale, Shmuel Ben Rubi. Il a été interpellé au cours de heurts entre des Palestiniens et la police dans le quartier arabe de Wadi Joz à Jérusalem-Est. Cheikh Raed Salah est le leader de l'aile radicale du Mouvement islamique en Israël, un groupe extrémiste, accusé par les autorités israéliennes d'être derrière les récents incidents dans les quartiers musulmans de Jérusalem.
Des forces de police ont été mobilisées pour assurer en outre la sécurité de la « marche de Jérusalem », une manifestation annuelle qui attire des dizaines de milliers de participants israéliens et étrangers. Cet évènement sportif et populaire a pris une tournure de plus en plus nationaliste ces dernières années, marquant l'attachement d'Israël à la Ville sainte, décrétée en 1981 « capitale indivisible d'Israël », malgré l'opposition de la communauté internationale.

Une commission pour enquêter sur le Président Abbas et le rapport Goldstone

Ecrit par Leyla Jad
05/10/2009
RAMALLAH – Lundi une commission nationale a été formée pour enquêter sur les circonstances et le contexte qui ont poussé l'Autorité palestinienne à accepter de reporter l’examen du rapport Goldstone.
La Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a demandé au leadership palestinien de soutenir le report de l’examen du rapport de 575 pages, afin d’analyser de nouveau les conclusions qui accusaient Israël d’avoir commis des «crimes de guerre» durant l’offensive à Gaza.

Environ 500 Palestiniens ont envahi les rues de Ramallah cet après-midi, pour protester contre la décision de l’Autorité Palestinienne.

C’est la première fois qu’une commission étudiera Mahmoud Abbas en sa qualité de Président de l’Autorité Palestinienne et de l’OLP. La commission sera formée par trois personnes, dirigées par le membre du Comité exécutif de l'OLP Hanna Amira. Le Secrétaire de la Commission électorale centrale et le commissaire général de la reddition de comptes sont également impliqués.

Yasser Abed Rabbo, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, a annoncé aujourd'hui que la commission devra effectuer «une enquête approfondie sur les circonstances de la décision du report du Conseil des Nations Unies pour les Droits de l'Homme sur le rapport de Goldstone à propos des crimes de guerre et des crimes possibles contre l'humanité commis durant l'agression israélienne sur la bande de Gaza, ainsi que de déterminer les responsabilités à cet égard.»

Abed Rabbo a déclaré que la commission a été formée après des discussions avec le président Abbas et les membres du Comité Exécutif, ainsi que le Premier Ministre Salam Fayyad. Il a noté que le rapport de la commission sera présenté au cours de la réunion du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine dans deux semaines. (PNN)

Une vidéo derrière le report du rapport Goldstone

Ecrit par Shehab / Al- Jazeera ; trad. Leyla Jad
06/10/2009

BETHLEEM – D’après l’agence palestinienne Shehab, une vidéo serait derrière la décision de l’Autorité Palestinienne de retirer son soutien au projet d’une résolution ONU qui appuyerait le rapport Goldstone.

D’après l’agence de presse, dont l’article a été repris par Al-Jazeera, une réunion a eu lieu à Washington ces derniers jours entre les représentants de l'Autorité palestinienne et une délégation israélienne sur la position à tenir concernant le rapport.

Les représentants de l’AP auraient fermement refusé, au début, de retirer le soutien au rapport, jusqu’à ce quand le colonel Ely Abraham aurait montré une vidéo avec un dialogue entre le Président palestinien Abbas et le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak, en présence de l'ancien ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni.

La vidéo montrerait Abbas en train de convaincre Barak sur la nécessité de poursuivre la guerre contre la bande de Gaza, tandis que Barak aurait été réticent devant l’enthousiasme de Abbas et le soutien de Livni à la poursuite de la guerre.

D’après les sources de Shehab, Abraham aurait présenté également un enregistrement d'une conversation téléphonique entre le directeur du Bureau conjoint israélien Dov Weisglass et le secrétaire présidentiel de l’ANP Tayyeb Abdul Rahim: celui-ci aurait dit que les conditions étaient bonnes pour l’entrée de l’armée israélienne dans les camps de réfugiés de Gaza de Jabalia et de Shate, en soulignant que de cette façon le gouvernement du Hamas à Gaza terminerait et il serait forcé de lever le drapeau blanc.

Dans l’enregistrement, Weisglass aurait déclaré à Tayyeb Abdul Rahim que ceci aurai conduit à la mort de milliers de civils; Tayyeb Abdul Rahim aurait répondu: ils ont tous voté pour le Hamas, ils ont choisi leur destin.

Les sources ont indiqué que la délégation israélienne aurait menacé les représentants de l’AP de présenter ce matériel à l'ONU et aux médias.

L’Autorité palestinienne aurait ainsi accepté la demande israélienne et aurait fait une promesse écrite de ne faire aucune déclaration de soutien au rapport Goldstone.

Le quotidien israélien Maariv a publié l’article de l’agence de presse Shehab, en ajoutant une source politique d’après laquelle «la décision de l’AP serait intervenue, après la menace de Nétanyahou à Abbas: le soutien du rapport Goldstone aurait sérieusement nui au processus politique».

Le délégué du Qatar auprès du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, Cheikh Khaled Ben Jassem II, a dit à l’agence Al-Jazeera que «la décision de reporter le rapport était palestinienne. L’accusation de Haniyeh {chef du gouvernement de la bande de Gaza}, selon laquelle le Président Abbas aurait personnellement prononcé la décision, est vraie».

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=4413

Le statu quo se lézarde au Proche –Orient

publié le mardi 6 octobre 2009

Bertrand Badie
Ce n’est pas un hasard si le conflit israélo-palestinien a déjà plus de soixante ans d’âge, en passe de devenir la nouvelle guerre de Cent Ans.

Rare ment en effet, l’arme du blocage n’a occupé une place aussi importante dans la stratégie du plus puissant : de gauche ou de droite, radical ou modéré, tout gouvernement israé lien se fait l’artisan d’un statu quo rigide qu’il tient pour la formule optimale capable de lui garantir les gains maximaux. Un statu quo qui signifie continuité des pratiques et non immobilisme, comme en té moigne la croissance des colonies depuis 1993 qui vient peu à peu nier toute l’idée de territorialité palestinienne.

On est face à un jeu assez simple, bien connu de l’Europe du XIXe siè cle : en situation de déséquilibre de forces et de moyens, le plus fort a tout à gagner à ne rien céder de ses avantages unilatéralement acquis, pourvu que le contexte s’y prête. Or, ici, tous les signaux vont dans le même sens : la puissance américaine garantit l’impunité, même face aux excès les plus choquants de son allié et bloque toute initiative multilatérale ; les acteurs régionaux incapables d’imposer leur volonté ne peuvent, au mieux ; réagir qu’en fermant leurs portes ; l’Europe dans une ambiance néo-bushiste ouvre en compensation les siennes, comme l’indiquait l’accord de « rehaussement de la coopération » avec Tel-Aviv, passé quelques mois seulement avant l’attaque sur Gaza La seule crainte pesant sur Israël s’annule du même coup : le défaut d’intégration au Proche-Orient est immédiatement compensé par une incorporation renforcée au sein du Vieux Continent.

Certes, le résultat est désastreux : les Palestiniens en font les premier les frais, d’autant que durée devient mécaniquement synonyme de routine. La stratégie du statut quo est redoutable : elle banalise la souffrance, affaiblit sa visibilité, fait planer le doute sur les victimes, leur capacité, d’abord, leurs droit ensuite. Sur le plan diplomatique elle habilite des stratégies réactives pour le moins ambiguës. La suspension devient ainsi préférable au changement, ou du moins plus réaliste : le « gel » des colonies est présenté comme un objectif en soi,- alors que chacun sait qu’aucun État palestinien ne serait viable sans un réel démantèlement de celles qui existent déjà... Une stratégie de ce type va ainsi jusqu’à brouiller les coûts de la paix et fausser les termes de la négociation. Sortir du statu quo devient un but en soi, indépendamment de toute considération de fond.

Le calcul n’est pourtant pas impeccable, tant s’en faut. Il oublie que les sociétés changent, même lorsque les politiques sont figées. Celles qui s’affrontent aujourd’hui connaissent une charge de violence qui peut jaillir sur un périmètre sans cesse plus large et sous les formes les plus inattendues. Il compte sans l’effet d’humiliation qui n’a jamais rien résolu, mais a tout aggravé. La plus grande des puissances commence peut-être à s’en inquiéter, beaucoup plus encore qu’une Europe misant petitement sur les dividendes diplomatiques d’une indolence, qui sert de plus grand dénominateur commun aux Vingt-Sept. L’échec des néoconservateurs a en revanche révélé outre-Atlantique le coût des impasses : la future guerre de Cent Ans bloque depuis déjà un moment la solution de tous les conflits de la région, Afghanistan et Irak en tête ; elle pèse négativement sur le dossier iranien ; elle alimente un antiaméricanisme sans précédent au Moyen-Orient ; elle paralyse les régimes arabes proaméricains ; elle fait peser une incertitude majeure sur l’alimentation énergétique ; elle se voit imputer la dissémination de la violence terroriste...

Face à ce constat, les États-Unis découvrent les impuissances de la puissance et les coûts vertigineux de son usage discrétionnaire. Barack Obama a visiblement refait ses comptes, à la manière de la vieille Europe dans la phase finale de la décolonisation. Avec une différence de taille : un consensus mondial, mené précisément par Washington, aidait alors Londres, Paris ou Bruxelles à prendre conscience des réalités. Qui aujourd’hui sait faire ce travail et y trouvera son profit ? L’impuissance unilatérale a aussi ses revers...

Victor Hugo faisait valoir en son temps que le statu quo européen se lézardait à Constantinople. Celui installé au Proche-Orient sera-t-il bousculé depuis la Maison-Blanche ?

Dans « La Croix » du 24 septembre, p. 27

FORUM Bertrand Badie, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris

http://www.la-croix.com

Communiqué du FATAH, Section France

Renvoi des délibération sur le rapport Goldstone au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.

publié le mardi 6 octobre 2009

Mouvement de Libération Nationale Palestinien FATAH, Section France
"Nous sommes surpris par la requête palestinienne demandant le renvoi des délibération sur le rapport Goldstone au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies."

Alors que les forces d’occupation israéliennes continuent leurs pratiques répressives à l’encontre de notre peuple en Cisjordanie, notamment à Jérusalem, poursuivent le blocus injuste et les punitions collectives imposés à ce peuple dans la bande de Gaza, et au moment où le gouvernement extrémiste israélien continue à bafouer le droit international, persiste dans son intransigeance face à la demande du monde entier y compris les États-Unis pour cesser la construction des colonies sur notre terre, nous sommes surpris par la requête palestiniennes demandant le renvoi des délibération sur le rapport Goldstone au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies.

Cette décision, quelle que soit sa justification et ses motifs, représente un affront aux sentiments des masses de notre peuple et un mépris de ses souffrances face à la persécution quotidienne des autorités d’occupation israéliennes. Elle représente également un revers pour les espoirs des milliers, voire des centaines de milliers de victimes des actes criminels israéliens et un coup dur à tous ceux qui sont épris de justice et de paix à travers le monde ; ceux qui ont vu dans ce rapport une occasion rare de d’appliquer le droit international et de demander aux responsables israéliens de rendre compte des crimes commis et restés longtemps sans punition.

La reprise des négociations pour une paix devenue inaccessible par l’entêtement israélien, ne peut être fondée sur une série de concessions et exigences israéliennes que les États-Unis d’Amérique tentent de faire passer. Aucune reprise de négociations sur cette base ne peut servir les intérêts du peuple palestinien et sa juste cause.

Le Mouvement de Libération Nationale Palestinien FATAH- Section France, tout en confirmant son attachement à la ligne politique du mouvement et en particulier le programme politique adopté au sixième Congrès, déplore vivement cette décision et demande aux responsables de l’Autorité nationale palestinienne à tous les niveaux d’assumer leurs responsabilités et de prendre toutes les dispositions qui en découlent.

Vive la lutte héroïque du peuple palestinien.

Vive le mouvement Fatah, révolution jusqu’à la victoire.

Gloire aux martyrs.

Le Mouvement de Libération Nationale Palestinien FATAH- Section France

http://www.france-palestine.org/article12842.html