jeudi 30 octobre 2014

Washington réclame que tous les fidèles puissent accéder à la mosquée Al-Aqsa

Les Etats-Unis ont réclamé jeudi que tous les fidèles puissent accéder à la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem et appelé toutes les parties à faire preuve de retenue face à l'escalade des tensions.
La mosquée "doit être rouverte à tous les fidèles musulmans", a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki. Mme Psaki a aussi dénoncé la tentative d'assassinat de Yéhuda Glick, figure de l'ultra-droite israélienne qui a la double nationalité américaine et israélienne.

Reconnaissance de la Palestine: Israël rappelle son ambassadeur à Stockholm

Israël a rappelé jeudi son ambassadeur à Stockholm pour consultations, après la reconnaissance par la Suède de l'Etat de Palestine.
"Cela reflète vraiment notre irritation et notre agacement devant une décision inutile qui ne contribue pas à la possibilité d'un retour aux négociations", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon.

L'ONU demande à Israël de lever le blocus de Gaza

Le comité des droits de l'homme de l'ONU a demandé jeudi à Israël de lever le blocus de Gaza et de mener des enquêtes indépendantes sur les opérations militaires à Gaza en 2009, 2012 et 2014. Il a dénoncé aussi les "démolitions punitives" des maisons des Palestiniens.
"La poursuite du blocus de Gaza et ses conséquences pour la population civile sont une fois encore un de nos plus graves sujets de préoccupation", a affirmé un des experts de l'ONU, Cees Flinterman, en présentant les conclusions finales du comité sur le rapport présenté par Israël.
"Les problèmes persistent depuis le précédent examen en 2010 et nécessitent une sérieuse attention", a ajouté le président du comité Nigel Rodley.
L'Etat hébreu doit réformer ses procédures d'enquête et s'assurer que toutes les violations commises lors de ses opérations militaires à Gaza en 2009, 2012 et 2014 soient sanctionnées, ont affirmé les experts des droits de l'homme au terme de leur session à Genève.
Ils ont regretté que les autorités de Jérusalem n'aient pas pu leur fournir des informations à jour sur les violations commises lors de l'opération Plomb durci à Gaza fin 2008-début 2009. Les experts ont dénoncé le nombre disproportionné de victimes parmi les civils, dont des enfants, la destruction des infrastructures civiles, dont des hôpitaux et écoles, pendant l'opération Bordure Protectrice à Gaza (8 juillet au 26 août 2014).
Enquête indépendante
L'Etat hébreu "doit s'assurer que toutes les violations commises pendant ses opérations militaires dans la bande de Gaza en 2008-2009, 2012 et 2014 fassent l'objet d'une enquête complète, effective, indépendante et impartiale et que les responsables, dont les personnes aux postes de commandement, soient poursuivis et sanctionnés en relation avec la gravité des actes commis", affirme le comité dans ses observations finales.
Il a demandé qu'Israël cesse immédiatement "les démolitions punitives" en Cisjordanie, qui ont repris depuis le mois de juillet. Il s'est inquiété aussi du sort des Bédouins.

Charles Enderlin : "Le sionisme religieux a phagocyté toutes les institutions d'Israël"

Le journaliste, qui vient de réaliser le documentaire "Au nom du temple", explique au Point.fr pourquoi la flambée de violence à Jérusalem était inévitable.
Propos recueillis par ARMIN AREFI

La ville trois fois sainte est au bord de l'implosion. Fait rarissime,l'esplanade des Mosquées a été fermée ce jeudi à Jérusalem, au lendemain de la tentative d'assassinat par un militant palestinien du rabbin ultra-sioniste Yehuda Glick. Cette figure de l'extrême droite israélienne est l'un des principaux personnages de Au nom du temple*, le nouveau documentaire de Charles Enderlin, qui a enquêté sur l'irrésistible ascension du messianisme juif dans la société israélienne. Correspondant de France 2 à Jérusalem depuis plus de 30 ans, le reporter explique au Point.fr pourquoi l'actuelle flambée de violence était inévitabl

Le Point.fr : Qui est Yehuda Glick ?
Charles Enderlin : C'est un des principaux activistes du sionisme religieux pour le droit des juifs à aller prier sur l'esplanade des Mosquées (le mont du Temple pour les juifs). Et il peut y accéder depuis qu'il a réussi à obtenir un diplôme de guide touristique lui permettant d'accompagner des groupes juifs religieux, autorisés par la police à visiter l'esplanade depuis quelques années du dimanche au jeudi, pendant plusieurs heures.
Pourquoi a-t-il été visé ?
Pour les musulmans, Yehuda Glick est le plus visible des militants pour le droit à la prière juive sur l'esplanade. Les photos de ses visites sont publiées sur Internet et reprises sur les sites d'activistes palestiniens, qui s'insurgent contre "ce colon qui veut [leur] prendre [leurs] saintes mosquées". Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a lui-même déjà lancé un appel solennel aux Palestiniens afin d'empêcher ces colons d'accéder à ce lieu saint. Ainsi, l'esplanade est régulièrement le théâtre d'accrochages entre Palestiniens et policiers israéliens.
Pourquoi l'accès est-il interdit aux juifs ?
Le grand rabbinat l'interdit parce que, selon la Torah, un juif n'a pas le droit de fouler le sol du Saint des Saints, c'est-à-dire l'intérieur du Temple. Or, cette institution ne connaît pas en réalité l'endroit exact où celui-ci se trouvait. Au contraire des rabbins nationalistes religieux, qui, eux, affirment l'avoir localisé. Ils ont donc publié il y a une dizaine d'années un point de droit religieux autorisant les juifs à monter sur l'esplanade, sans pour autant s'approcher du dôme du Rocher.
Ce décret revêt-il une valeur légale ?
La police les autorise à accéder à l'esplanade, mais leur interdit d'y prier. Par conséquent, tout juif bravant cette interdiction est immédiatement expulsé par la police israélienne, ce qui ne plaît pas aux plus religieux qui, comme Yehuda Glick, continuent à s'y rendre. 
Qui contrôle l'esplanade des Mosquées ?
En 1967, lorsqu'Israël a conquis Jérusalem, Moshe Dayan, alors ministre de la Défense, a décidé de laisser le troisième lieu saint de l'islam sous l'entière responsabilité du Waqf, l'administration (jordanienne) des biens musulmans. Mais c'est bien la police israélienne qui est censée intervenir si quiconque trouble l'ordre public de ce lieu. Il est cependant à noter qu'aucun gouvernement israélien n'a jamais pris de décision sur le droit ou non des juifs à y prier.
Pour quelle raison ?
En juillet 1967, le gouvernement israélien s'est rendu compte qu'il était impossible d'interdire officiellement la prière juive sur l'esplanade, car il s'agit tout de même d'un lieu saint juif. D'autre part, si de telles prières étaient autorisées, la réaction du monde musulman serait terrible. Imaginez un instant une cérémonie juive dans Saint-Pierre, ou une messe chrétienne à La Mecque : on ne joue pas avec les lieux saints. Maintenant que le sionisme religieux a le sentiment que plus rien ne viendra remettre en question la mainmise d'Israël sur la Cisjordanie, qui est pour eux la Judée-Samarie - donc la terre d'Israël -, ils se tournent vers le mont du Temple. Il existe d'ailleurs un Institut du Temple à Jérusalem, dans le quartier juif de la vieille ville, où sont reconstitués tous les ustensiles du culte sur le Temple, en prévision de sa reconstruction.
Les religieux croient-ils vraiment à sa reconstruction ?
C'est dans leurs plans. Dans Au nom du temple, j'ai même filmé l'architecte du Troisième Temple. Quant à Yehuda Glick, ce n'est autre que le président de la fondation pour la reconstruction du Temple.
Pourquoi Israël a-t-il ordonné sa fermeture ?

Mahmoud Abbas a dénoncé ce jeudi matin une vraie déclaration de guerre. Mais il s'agit certainement d'une mesure de sécurité pour empêcher que la situation ne se détériore davantage. La grande crainte de la police israélienne est que l'on porte atteinte aux mosquées, ce qui serait synonyme de guerre. Mais il est possible que la fermeture ne soit que temporaire et que les musulmans puissent y accéder demain pour la prière du vendredi.
Comment expliquer la double attaque dont ont été victimes des citoyens juifs cette semaine ?
Cela fait plusieurs semaines que Jérusalem est sous tension. La violence y est omniprésente depuis l'assassinat du petit Palestinien Mohammed Abu Khdeir pour venger l'enlèvement et le meurtre de trois jeunes Israéliens près de Hébron. Cette poussée de fièvre s'explique par la poursuite de la colonisation et les menaces pesant sur le mont du Temple.
Justement, pourquoi Benyamin Netanyahou annonce-t-il une accélération de la colonisation en cette période si fragile ?
Cela a toujours été la politique des gouvernements israéliens, qui ont accéléré la colonisation pendant la première et la seconde Intifada. Depuis la signature des accords d'Oslo (1993), le nombre de colons et de constructions a plus que doublé.
Quelle est la place du sionisme religieux aujourd'hui en Israël ?
Il représente une partie de la coalition gouvernementale, mais pas seulement : selon une étude sociologique faite par l'Institut pour la démocratie, 51 % des Israéliens juifs croient en la venue du Messie. Le message religieux de rédemption est passé dans la société israélienne. D'autre part, le sionisme religieux a phagocyté toutes les institutions du pays. A contrario, le sionisme libéral de Theodor Herzl est aujourd'hui en perte de vitesse. Quant à la gauche séculière non religieuse et pro-paix, on considère qu'elle représente entre 15 et 17 % de la population juive israélienne.
Est-ce pour cela que la colonisation se poursuit tous azimuts ?
Tout à fait, c'est en raison de l'alliance entre le sionisme religieux et le Likoud - la droite nationaliste dirigée par Benyamin Netanyahou - depuis l'arrivée au pouvoir de Menahem Begin en 1977.
Le mont du Temple étant un lieu saint de l'islam comme du judaïsme, la crise est-elle inextricable ?
C'est également mon avis. N'oubliez pas que les accords de Camp David ont échoué en juillet 2000 parce qu'aucun accord n'a pu être trouvé sur l'esplanade des Mosquées.
Ce lieu saint a reçu la visite d'Ariel Sharon en septembre 2000, ce qui a provoqué la seconde Intifada...
Effectivement, cette poussée de tension peut de nouveau aboutir à une crise majeure. Comme le disait Matti Steinberg, le principal analyste du Shin Beth (les services de sécurité intérieure d'Israël, NDLR), le mont du Temple est bel et bien le trou noir du conflit israélo-palestinien, et même entre l'islam et le judaïsme. 
(*) Au nom du Temple, de Charles Enderlin, documentaire bientôt diffusé sur France 2, tiré du livre du même nom (Éditions du Seuil).

Cette décision de la Suède de reconnaître la Palestine, jeudi 30 octobre, ne peut que réjouir Esther Benbassa. Une semaine plus tôt, jour pour jour, la sénatrice écologiste du Val-de-Marne a déposé avec d'autres élus du groupe écologiste une proposition de résolution pour la reconnaissance de l'Etat palestinien. Un texte concis prévoyant que « le Sénat exprime le souhait que laFrance reconnaisse sans délai l'Etat palestinien souverain et démocratique sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux Etats ».

Le texte se heurte à de « très nombreux obstacles » et de « très fortes pressions », notamment de la part de l'ambassade d'Israël« Nous avons reçu un courrier nous expliquant que notre résolution était infondée et qu'il fallaitlaisser les pays négocier. Ils ont également demandé un rendez-vous au président du Sénat, Gérard Larcher », témoigne-t-elle, regrettant cet« interventionnisme ». Quant aux autres types de pression, « je préfère ne pas en parler... », ajoute-t-elle.
« UN VÉRITABLE TABOU EN EUROPE »
« Une résolution n'est pas une négociation. Nous ne sommes pas des diplomates mais nous sommes là pour éveiller les consciences », explique cette universitaire qui « croit aux symboles ».
Pour l'instant, le gouvernement ne s'est pas penché sur son texte mais un rendez-vous avec le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, est prévu : « Je prends mon bâton de pèlerin et je vais commencer à taper à toutes les portes. »
De leur côté, les députés du Front de gauche ont demandé lundi l'organisation d'un vote à l'Assemblée sur la reconnaissance de la Palestine, proposant au président, Claude Bartolone, de remettre à l'agenda une proposition de résolution qu'ils avaient déposée en septembre 2012. « Très bien », a réagi MmeBenbassa : « Il faut parler de cette question, sur laquelle il y a un véritable tabou en Europe. » La proposition de résolution écologiste pourrait être examinée début 2015, dans le cadre d'une journée réservée aux textes du groupe écologiste.
A moins que les choses n'évoluent d'ici là. Lucide, Esther Benbassa fait preuve de patience : « Ce ne sera pas fait demain, mais on avance. »

Israël rouvre l'esplanade des Mosquées à Jérusalem

Le lieu sacré avait été fermé après qu'un militant de droite israélien a été blessé par balle mercredi, et le principal suspect de l'attaque, un Palestinien, tué par la police ce jeudi matin.
Israël a décidé jeudi de rouvrir l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-est tout en en interdisant l’accès aux hommes de moins de 50 ans, a indiqué une porte-parole de la police. La décision prend effet immédiatement, a précisé cette porte-parole, Luba Samri, à la veille de la grande prière musulmane du vendredi.
Israël avait pris dans la matinée la décision rarissime de fermer l’esplanade des Mosquées devant une nouvelle escalade des tensions dans la partie palestinienne, annexée et occupée de la ville. Selon la fondation qui gère l’esplanade, la décision de fermer le troisième lieu saint de l’islam, également vénéré par les juifs, est sans précédent depuis 1967 et l’occupation israélienne. «Le Mont du Temple [l’esplanade des Mosquées] est interdit jusqu’à nouvel ordre à tous les visiteurs, mais aussi et de façon exceptionnelle, aux musulmans venus y prier en raison des tensions actuelles», avait affirmé la porte-parole Luba Samri.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait qualifié jeudi cette mesure et les récentes actions israéliennes à Jérusalem-Est de «déclaration de guerre». «La poursuite de ces agressions et cette dangereuse escalade israélienne constituent une déclaration de guerre au peuple palestinien, à ses lieux sacrés et à la nation arabe et musulmane», avait dit Abbas selon son porte-parole Nabil Abou Roudeina.
Un militant de droite israélien d'une cinquantaine d'années, Yéhuda Glick, a été grièvement blessé mercredi soir à Jérusalem-ouest par les tirs d’un motocycliste, qui a pris la fuite. Le principal suspect, un Palestinien, a été tué par la police jeudi matin.
Yéhuda Glick est un militant d’extrême droite qui milite depuis des années afin d’obtenir l’autorisation pour les juifs de prier sur le Mont du Temple, lieu le plus saint du judaïsme où s’étend l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam. Il a été expulsé à de multiples reprises de l’esplanade des Mosquées par la police israélienne. Cet homme a été attaqué alors qu’il venait de participer à un débat au Centre de l’héritage de Menahem Begin (du nom d’un ancien Premier ministre israélien) sur le Mont du Temple dans la vieille ville de Jérusalem.
«Le Palestinien, qui était le principal suspect de l’attaque mercredi soir a été éliminé à son domicile dans le quartier d’Abou Tor à Jérusalem par une unité des forces spéciales de la police à la suite d’un échange de tirs», a indiqué jeudi matin le porte-parole Micky Rosenfeld. L'homme tué par la police s’appelait Muataz Hijazi, selon des sources palestiniennes.
STATUT DE L’ESPLANADE DES MOSQUÉES
Le maire israélien de Jérusalem, Nir Barkat, a affirmé à la radio que l'attaque de Yéhuda Glick était un «attentat terroriste dû à la campagne d’incitation à la violence à laquelle se livrent les Palestiniens depuis des semaines». La porte-parole de la police a refusé de confirmer cette hypothèse se bornant à affirmer que toutes les«pistes sont suivies».
Le statut de l’esplanade des Mosquées est une source de tensions permanentes. Les musulmans s’alarment de l’intention prêtée au gouvernement israélien d’autoriser les juifs à y prier, ce qu’ils n’ont pas le droit de faire jusqu’à présent. Ils redoutent qu’une telle autorisation constitue le premier pas vers la destruction des mosquées en vue de bâtir le troisième temple juif. Le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s’est de nouveau défendu lundi de vouloir changer le statut de ce lieu saint.
Chaque tentative de militants d’extrême droite israéliens pour organiser une prière sur l’esplanade des Mosquées provoque des incidents avec les Palestiniens. L’attaque contre Yéhuda Glick s’est produite au moment où Jérusalem-Est est en proie depuis l’été à des tensions croissantes qui font craindre un embrasement généralisé.
Sur fond d’enlisement des efforts de paix, les tensions ont été exacerbées depuis l’été par une série d’événements : assassinat d’un jeune Palestinien par des extrémistes juifs en juillet après l’assassinat de trois adolescents juifs, arrestations de centaines de Palestiniens, guerre à Gaza, visites de juifs perçues comme des provocations sur l’esplanade des Mosquées, poursuite de la colonisation et appropriations de maisons palestiniennes par des colons dans le quartier arabe de Silwan notamment.

Palestine reconnue (Suède): Israël répond

Israël a jugé ce matin "malheureuse" la reconnaissance par la Suède de l'Etat de Palestine, qui ne fera selon lui que renforcer les extrémistes. 
"C'est une décision malheureuse, qui renforce les éléments extrémistes et la politique de refus des Palestiniens", a dit dans un communiqué le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman. L'initiative suédoise provoque "de gros dommages et n'a aucune utilité", a-t-il renchéri.
La chef de la diplomatie suédoise, Margot Wallström, a annoncé jeudi que son gouvernement reconnaissait par décret l'Etat de Palestine.
M. Lieberman a répété que les négociations entre Israéliens et Palestiniens devaient selon Israël précéder la reconnaissance d'un Etat palestinien. Des initiatives comme celles de la Suède "renforcent les exigences irréalistes des Palestiniens et éloignent la possibilité d'un accord", a dit M. Lieberman.

Israël-Palestine : les tensions ravivées par la fermeture (temporaire) de l'esplanade des Mosquées

INTERNATIONAL - Le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié de "déclaration de guerre" aux Palestiniens et aux musulmans la fermeture par Israël de l'esplanade des Mosquées et les récents agissements israéliens à Jérusalem-Est. "La poursuite de ces agressions et cette dangereuse escalade israélienne constituent une déclaration de guerre au peuple palestinien, à ses lieux sacrés et à la nation arabe et musulmane", a dit Mahmoud Abbas selon son porte-parole Nabil Abou Roudeina.
Face à ces déclarations, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé qu'il avait ordonné le déploiement de renforts "significatifs" de police et accuse le président palestinien Mahmoud Abbas d'inciter aux troubles grandissants à Jérusalem.
Rouverte en fin de journée
La décision de fermer l'esplanade des Mosquées intervient après un nouvel épisode dans l'escalade des tensions qui secouent la ville sainte. En effet, jeudi 30 octobre, des policiers israéliens ont tué à Jérusalem un Palestinien soupçonné d'avoir tiré sur une figure ultra-nationaliste juive quelques heures auparavant.
Devant cet accès de fièvre, les autorités israéliennes ont pris la décision rare de fermer l'ultra-sensible esplanade des Mosquées jusqu'à nouvel ordre. La police a été placée en état d'alerte sur tout le territoire, a indiqué un porte-parole. Elle a finalement été rouverte en fin de journée par la police locale mais reste interdite aux hommes de moins de 50 ans. En clair, ces derniers pourraient être empêchés d'assister à la prière du vendredi.
Les Etats-Unis ont réclamé dans la foulée que tous les musulmans puissent accéder à la mosquée Al-Aqsa et appelé toutes les parties à faire preuve de retenue face à l'escalade des tensions.
Durant la journée, de jeunes Palestiniens ont échangé avec les policiers israéliens des pierres et des grenades assourdissantes aux confins des quartiers d'Abou Tor et de Silwan, épicentre des troubles au pied de la Vieille ville et de l'esplanade des Mosquées depuis une semaine.
L'esplanade des Mosquées, lieu de tensions
Les juifs sont autorisés à visiter l'esplanade des Mosquées, mais pas à prier, par crainte des incidents. L'esplanade des Mosquées est sacrée pour les musulmans et les juifs. Le statut de ce lieu est une source de tensions permanentes. Les musulmans s'alarment de l'intention prêtée au gouvernement israélien d'autoriser les juifs à y prier. Ils redoutent qu'une telle autorisation constitue le premier pas vers la destruction des mosquées en vue de bâtir le "troisième temple" juif.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est de nouveau défendu lundi 27 octobre de vouloir changer le statut de ce lieu saint.
La statut de l'esplanade des Mosquées est, pour les Palestiniens, la plus cardinale des sources de tensions, une "ligne rouge" selon les autorités palestiniennes. Mais les crispations ont été exacerbées par une série d'événements depuis juin, la guerre de Gaza, la poursuite de la colonisation par Israël, les brimades permanentes auxquelles les Palestiniens se disent en butte, et plus globalement la poursuite de l'occupation.
La mort d'un Palestinien, l'attaque contre un ultra-nationaliste juif mais aussi la fermeture de l'esplanade des Mosquées sont susceptibles d'échauffer encore davantage les esprits.

Les Palestiniens demandent à l’ONU d’exiger qu’Israël mette fin à ses colonies

Les Pales­ti­niens ont demandé mer­credi au Conseil de sécurité de l’ONU d’exiger qu’Israël mette fin à ses nou­veaux projets de colonies à Jérusalem-​​Est.
"On doit exiger d’Israël, le pouvoir occupant, de cesser immé­dia­tement et entiè­rement ses acti­vités illé­gales de colo­ni­sation dans les ter­ri­toires pales­ti­niens occupés, y compris Jérusalem-​​Est", a déclaré devant le Conseil l’ambassadeur pales­tinien à l’ONU, Riyadh Mansour.
Les quinze membres du Conseil de sécurité, qui se sont réunis d’urgence mer­credi à la demande de la Jor­danie, ne pré­voyaient pas cependant de projet de réso­lution. Et il était peu pro­bable qu’ils adoptent une décla­ration, comme sou­haité par la Jor­danie, étant donné la réti­cence des Etats-​​Unis à cri­tiquer son allié israélien.
Washington avait utilisé son pouvoir de veto en 2011, le seul du gou­ver­nement Obama à l’ONU, pour bloquer une réso­lution condamnant les colonies israéliennes.
S’exprimant devant le Conseil, le secré­taire général adjoint de l’ONUaux Affaires poli­tiques, l’Américain Jeffrey Feltman, a estimé que l’envoi de colons dans les ter­ri­toires pales­ti­niens consti­tuait une "vio­lation du droit inter­na­tional" et allait à l’encontre d’une solution à deux Etats. Le secré­taire général de l’ONU Ban Ki-​​moon s’est dit "inquiet" des récents projets d’Israël qui, selon M. Feltman, "une fois encore, sou­lèvent de graves doutes sur l’engagement d’Israël à réa­liser une paix durable".
Le ministre bri­tan­nique chargé du Moyen-​​Orient Tobias Ellwood a "condamné" dans un com­mu­niqué les colonies israé­liennes qui "font que ce sera plus dif­ficile de par­venir à une solution à deux Etats" et de défendre Israël face à ceux qui l’accusent de n’être "pas sérieux sur la paix".
Israël a annoncé lundi accé­lérer les plans pour la construction de 1.000loge­ments à Jérusalem-​​Est, empoi­sonnant encore davantage l’atmosphère déjà très tendue autour de la partie pales­ti­nienne de la ville, annexée et occupée.
Les Pales­ti­niens, qui voient en Jéru­salem la capitale d’un futur Etat, ont prévenu qu’une telle action pouvait déclencher "une explosion" de violences.
"Le risque d’une explosion incon­trôlée de vio­lences ne peut être écarté", a prévenu l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre, appelant Israël à renoncer à ce projet "illégal au regard du droit international".
’Campagne’ des Palestiniens
Cette annonce est inter­venue alors que des troubles agitent Jérusalem-​​Est depuis quelques mois et se sont aggravés der­niè­rement. Les Pales­ti­niens craignent en effet qu’Israël restreigne l’accès à la mosquée al-​​Aqsa, le troi­sième lieu saint de l’islam.
M. Feltman a estimé que les deux parties n’avaient "pas les moyens" d’augmenter les ten­sions après une guerre à Gaza qui a fait plus de2.000 morts parmi les Palestiniens.
L’ambassadeur d’Israël a nié que les projets de colonies puissent mettre en péril les efforts de paix et accusé les Nations unies de "jouer les seconds cou­teaux" d’une "cam­pagne" des Pales­ti­niens visant "à calomnier" son pays.
"Il y a beaucoup de menaces au Moyen-​​Orient mais la pré­sence de loge­ments juifs n’en fait pas partie", a assuré l’ambassadeur israélien Ron Prosor.
Des diplo­mates des Nations unies estiment que de la mise en chantier de nou­velles colonies com­pro­mettait l’espoir des Pales­ti­niens de voir se créer un Etat sur un ter­ri­toire criblé de colonies juives.
Le rôle des Amé­ri­cains est crucial dans ce dossier. Le secré­taire d’Etat John Kerry a été ces der­niers mois un militant infa­ti­gable de la paix au Proche-​​Orient. Tou­tefois, les Etats-​​Unis semblent de plus en plus frustrés par l’intransigeance dont fait preuve le gou­ver­nement israélien. L’annonce du projet de nou­velles colonies à Jérusalem-​​Est a pro­voqué "une colère noire" au sein de l’administration américaine.
Un haut res­pon­sable amé­ricain racontait mardi au journal en ligne The Atlantic, sous couvert d’anonymat, que l’administration Obama trouvait le Premier ministre israélien Ben­jamin Neta­nyahu "trouillard" et l’attaquait sur sa décision d’installer de nou­velles colonies.
La Maison Blanche s’est tou­tefois employée mer­credi à mettre en lumière la relation "constructive" entre Barack Obama et Ben­jamin Neta­nyahu, tra­di­tion­nel­lement dif­fi­ciles, en prenant ses dis­tances avec les propos de ce res­pon­sable, jugés "déplacés et contre-​​productifs". Les pays euro­péens ont aussi mis la pression sur Israël. La Suède a par exemple dit être prête à recon­naître la Palestine et le Par­lement bri­tan­nique a aussi voté en faveur d’une recon­nais­sance de l’Etat de Palestine.
L’Union euro­péenne a même évoqué des sanc­tions contre Israël si elle pour­suivait sa colo­ni­sation, mais Ben­jamin Neta­nyahu est resté inflexible : "Je ne ferai aucune concession qui mette en danger notre pays", a-​​t-​​il dit devant le Par­lement mercredi.

Jérusalem-Est : la poursuite de colonisation israélienne risque d'alimenter la violence - ONU

Lors d'une réunion mercredi au Conseil de sécurité sur la situation à Jérusalem-Est occupée, la partie palestinienne de la ville, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques Jérusalem, Jeffrey Feltman, a exprimé la préoccupation de l'ONU concernant les projets de constructions de logements pour des colons israéliens dans la ville.
« En septembre, Israël a pris la décision d'accélérer le processus de construction de quelque 2600 lotissements à Givat Hamatos, située à Jérusalem-Est », a rappelé M. Feltman en ajoutant que la poursuite de ces constructions ferait naître des doutes sérieux quant à la volonté d'Israël d'œuvrer à l'instauration d'une paix durable avec les Palestiniens, et menacerait directement la possibilité de réaliser un jour la solution des deux Etats.
« Comme l'a affirmé le Conseil de sécurité et comme l'a confirmé la Cour internationale de justice, la politique et la pratique israélienne d'installer une partie de sa population ainsi que des nouveaux immigrés dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, constitue une violation du droit international », a souligné le Secrétaire général adjoint.
M. Feltman a réitéré les appels du Secrétaire général à respecter les convictions religieuses de tous et à permettre aux fidèles d'avoir accès à leurs lieux de culte, tout en notant que les leaders religieux doivent s'abstenir de toute déclaration incendiaire.
Abordant la situation en matière de sécurité dans Jérusalem-Est, le Secrétaire général adjoint a indiqué que, depuis le 22 octobre, plusieurs incidents avaient éclaté, entrainant notamment le déploiement d'un millier de forces de sécurité israéliennes dans la zone.
« Ailleurs en Cisjordanie, un jeune Palestinien-Américain a été tué par un tir israélien le 24 octobre dans un village situé près de Ramallah lors d'une manifestation », a indiqué M. Feltman. « Il est temps de mettre fin à l'escalade des tensions à Jérusalem-Est, alors que les blessures du dernier conflit de Gaza sont en train de se refermer et qu'un plan de reconstruction du territoire sous l'égide des Nations Unies a été décidé ».
Le Secrétaire général adjoint a affirmé que la poursuite des activités de peuplement dans le territoire palestinien occupé sape toute possibilité de paix durable entre les deux parties et il a souligné que le statuquo n'était pas une option viable et que tout retard supplémentaire dans la recherche de la paix ne ferait qu'exacerber le conflit et aggraver les divisions.
« Le fait d'ignorer les appels répétés de la communauté internationale à reprendre les négociations ne fera qu'alimenter les violences dans la région », a-t-il averti.

Comment Israël oblige les Bédouins à vivre dans un cimetière

Il n’y a pas de signalisation pour sortir de la Route 40 vers la route de terre qui mène au village d’al-Araqib. Situé dans la région du Naqab (Negev) d’Israël d’aujourd’hui, al-Araqib est plus vieux que l’État lui-même : son cimetière date de 1914. Et pourtant, ceci n’est pas considéré comme important par les autorités.Foyer d’une communauté de Bédouins palestiniens, al-Araqib est décrété « village non reconnu » par Israël. Ceci donne aux autorités une excuse pour les priver, comme de nombreux autres villages bédouins, des services essentiels comme l’électricité et l’eau.
Cruelle dépossession
La dépossession est spécialement cruelle à al-Araqib. Parce que leurs maisons ont été détruites plus de soixante-dix fois depuis 2010, les Bédouins du village sont contraints de vivre confinés dans le cimetière. Les gravats de leurs vieilles maisons ont été enlevés par l’administration, mais des restes de cuisines ou de salles de bain encombrent encore le sol.
Aujourd’hui, les Bédouins doivent compter sur un puits foré en 1913 pour avoir de l’eau. « Avant, nous avions l’électricité et l’eau dans nos maisons, mais le gouvernement a détruit l’infrastructure », dit le résident Sheikh Sayah al-Turi. « Nous voulons juste l’eau au robinet comme n’importe qui d’autre. » Par contre, de l’autre côté de la route, l’eau est abondante dans la colonie réservée aux Juifs de Givot Bar. Les pelouses sont vertes dans cette colonie – même si elle est dans le désert.
Givot Bar a été créée il y a dix ans par le Mouvement Or. Avec son partenaire, le Fond National Juif (FNJ), ce groupe sioniste construit un réseau de villes exclusivement pour les Juifs. Le Mouvement Or s’est fixé un but ambitieux : faire venir 600.000 Juifs dans les régions actuelles du Naqab et de Galilée d’ici 2020.
Des décennies de dépossession
Pour atteindre ce but, les deux organisations favorisent le projet vieux de plusieurs dizaines d’années de dépossession des Palestiniens.
Le FNJ se décrit comme un groupe environnemental qui se consacre au reboisement. En réalité, il essaie de vider la Palestine des arbres et des récoltes qui conviennent le mieux à ses paysages arides, tout en débarrassant la terre de ses communautés indigènes et de leur économie basée sur l’agriculture.
Pour laisser la place à une plantation d’eucalyptus qu’il exploite, environ 4.500 citronniers, figuiers et oliviers ont été arrachés à al-Araqib. L’eau pour ces eucalyptus récemment plantés est apportée dans la zone par des camions tankers. Et pourtant, les autorités israéliennes ont interdit aux Bédouins de transporter de l’eau à al-Araqib. Tankers et camions pour le transport de l’eau ont été confisqués lors des démolitions du village. « Le gouvernement dit que c’est illégal de transporter de l’eau ici, mais en même temps, ils ne veulent pas nous brancher », dit al-Turi.
Des prix discriminatoires
Mekorot, compagnie nationale des eaux d’Israël, applique la politique officielle de coupure de la fourniture d’eau aux communautés de Bédouins. Mekorot s’est récemment retrouvé sous le feu d’un comité dirigé par Ram Belinkov, ancien ministre de l’Intérieur d’Israël. Le comité de Belinkov trouvait que Mekorot gonflait ses couts.Les journaux d’affaires israéliens ont rapporté que, alors que Mekorot avait plusieurs fois réclamé une hausse des taux, la compagnie ramassait en fait « des profits excessivement hauts ».
Mekorot faisait aussi partie des compagnies nationales incluses dans un plan de privatisation de 4 milliards de dollars approuvé plus tôt ce mois-ci par le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Un tarif émis en 2012 par la Direction Israélienne de l’Eau montrait que les « usagers individuels » qui passaient par Mekorot plutôt que par l’administration locale pour faire venir l’eau subissaient un taux 67 pour cent plus haut. La plupart de ces « usagers individuels » vivaient dans les villages palestiniens qu’Israël a refusé de reconnaître.
« Nous chasser de notre terre »
Une troïka d’entités israéliennes travaille à nous chasser de notre terre : l’État, Mekorot et le Fond National Juif », dit al-Turi. L’implication de Mekorot dans le nettoyage ethnique de la Palestine historique ne l’a pas empêchée de conclure des marchés internationaux. Elle a signé, par exemple, un accord de coopération avec Acea, la plus grande compagnie des eaux italienne, dans laquelle la ville de Rome détient 51 pour cent d’intérêts.
L’auteur a récemment visité al-Araqib – ainsi que les communautés palestiniennes de Cisjordanie occupée – avec une délégation italienne de militants qui s’organise contre la privatisation de l’eau. Le but du voyage, sponsorisé par le projet “Au-delà des Murs”, était d’acquérir une connaissance directe des activités de Mekorot afin d’aider la campagne contre son accord avec Acea.
Les villageois d’al-Araqib nous ont fait une forte impression avec leur défi face à l’apartheid israélien. Ils ont refusé de vendre un centimètre de terre aux autorités israéliennes. Ils ont aussi reconstruit leur village après chaque démolition. Et les oliviers qui ont été coupés plutôt que complètement déracinés sortent de nouvelles pousses. « C’est très symbolique pour nous », dit Aziz al-Turi, fils de Sheikh Sayah al-Turi.
Même s’il s’agit d’ une agence quasi gouvernementale, le Fond National Juif est enregistré dans beaucoup de pays comme une association caritative. Les dons qu’il reçoit bénéficient donc de déduction dl’impôt. Aziz al-Turi, père de cinq enfants, a souligné l’hypocrisie de ce statut lorsqu’il a dit à l’Electronic Intifada que « soutenir le FNJ c’est nous tuer moi et ma famille ».
Israël projette de se présenter comme un pays innovant et en pointe sur l’environnement en faisant connaître ses projets de « conservation de l’eau » à l’Expo 2015 de Milan. La conduite criminelle d’Israël et de ses alliés à al-Araqib prouve qu’il est tout sauf en pointe. Stephanie Westbrook est une citoyenne américaine qui vit à Rome, Italie. Ses articles ont été publiés par Common Dreams, Counterpunch, The Electronic Intifada, In These Times et Z Magazine. Suivrez la sur son compte twitter : @stephinrome.
Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Nouvelle escalade des tensions à Jérusalem

Les policiers israéliens ont tué jeudi matin à Jérusalem un Palestinien soupçonné d'avoir tiré sur une figure ultranationaliste juive quelques heures auparavant, dans une nouvelle escalade des tensions dans la Ville sainte.
Devant cet accès de fièvre, les autorités israéliennes ont pris la décision rare de fermer l'ultra-sensible esplanade des Mosquées jusqu'à nouvel ordre, à la veille de la grande prière hebdomadaire du vendredi. La police a été placée en état d'alerte sur tout le territoire, a indiqué un porte-parole.
Jeudi matin, de jeunes Palestiniens échangeaient avec les policiers israéliens des pierres et des grenades assourdissantes aux confins des quartiers d'Abou Tor et de Silwan, épicentre des troubles au pied de la Vieille ville et de l'esplanade des Mosquées depuis une semaine, a constaté un journaliste de l'AFP.
Jeunes Palestiniens et policiers israéliens en décousaient près des lieux où les policiers avaient tué tôt jeudi Muataz Hijazi, soupçonné d'avoir tiré mercredi soir sur Yehuda Glick et de l'avoir grièvement blessé.
«Le Palestinien qui était le principal suspect de l'attaque mercredi soir a été éliminé à son domicile dans le quartier d'Abou Tor à Jérusalem par une unité des forces spéciales de la police à la suite d'un échange de tirs», a dit à l'AFP un porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
Selon la radio publique israélienne, ce Palestinien avait passé dix ans dans une prison israélienne «pour activités terroristes».

Yehuda Glick est un rabbin, colon et personnalité de l'extrême droite israélienne qui milite depuis des années pour que les juifs puissent prier sur l'esplanade des Mosquées.
PHOTO MIRI TSACHI, ARCHIVES AFP


«Un assassinat pur et simple»
Les résidants ont entendu les coups de feu à 5 h 50. Muataz Hijazi a été tué sur un toit, selon les témoins. Les policiers sont «arrivés pour arrêter le type qui avait tiré sur le rabbin, ils se sont tiré les uns sur les autres, les heurts ont éclaté après», a relaté Mahmoud Bazlamit, un habitant de 18 ans.
«C'était un assassinat pur et simple. Ils l'ont tué de sang-froid», a dit un autre habitant sous couvert de l'anonymat.
Les policiers israéliens ont pris le contrôle de l'ambulance qui transportait le corps, selon des témoins.
Yehuda Glick a été visé, semble-t-il, par un homme à moto à Jérusalem-Ouest alors qu'il sortait d'un débat au Centre de l'héritage de Menahem Begin (du nom d'un ancien premier ministre israélien) sur le mont du Temple (le nom donné par les juifs à l'esplanade des Mosquées) dans la Vieille ville.
Yehuda Glick est un rabbin, colon et personnalité de l'extrême droite israélienne qui milite depuis des années pour que les juifs puissent prier sur l'esplanade des Mosquées. Il a été expulsé à maintes reprises de l'esplanade des Mosquées par les policiers israéliens.
Cette revendication, qui s'est fait entendre de manière accrue ces derniers mois, est une cause majeure des tensions auxquelles est en proie Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.
Celles-ci se sont encore aggravées depuis le 22 octobre. Ce jour-là, un jeune Palestinien de Silwan est, délibérément selon les autorités israéliennes, entré au volant de sa voiture dans un groupe de voyageurs du tramway et a tué un bébé américano-israélien de trois mois et une Équatorienne dans ce que les Israéliens ont qualifié d'attentat terroriste.
Plusieurs quartiers ont depuis été le théâtre d'affrontements quotidiens faisant redouter une troisième Intifada.
«Ligne rouge»
Les juifs sont autorisés à visiter l'esplanade des Mosquées, mais pas à prier, par crainte des incidents. L'esplanade des Mosquées est sacrée pour les musulmans et les juifs.
Le statut de l'esplanade des Mosquées est une source de tensions permanentes. Les musulmans s'alarment de l'intention prêtée au gouvernement israélien d'autoriser les juifs à y prier. Ils redoutent qu'une telle autorisation constitue le premier pas vers la destruction des mosquées en vue de bâtir le «troisième temple» juif.
Le premier ministre Benyamin Nétanyahou s'est de nouveau défendu lundi de vouloir changer le statut de ce lieu saint.
Le statut de l'esplanade des Mosquées est, pour les Palestiniens, la plus cardinale des sources de tensions, une «ligne rouge» selon les autorités palestiniennes. Mais les crispations ont été exacerbées par une série d'évènements depuis juin, la guerre de Gaza, la poursuite de la colonisation par Israël, les brimades permanentes auxquelles les Palestiniens se disent en butte, et plus globalement la poursuite de l'occupation.
La mort d'un Palestinien, l'attaque contre un ultranationaliste juif, mais aussi la fermeture de l'esplanade des Mosquées sont susceptibles d'échauffer encore davantage les esprits.
Une porte-parole de la police a indiqué que cette dernière se tenait «prête à faire face à tout scénario pour maintenir l'ordre».
Une «déclaration de guerre»
Le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié jeudi de «déclaration de guerre» aux Palestiniens et aux musulmans la fermeture par Israël de l'esplanade des Mosquées et les récents agissements israéliens à Jérusalem-Est, a indiqué un porte-parole.
«La poursuite de ces agressions et cette dangereuse escalade israélienne constituent une déclaration de guerre au peuple palestinien, à ses lieux sacrés et à la nation arabe et musulmane», a dit M. Abbas selon son porte-parole Nabil Abou Roudeina.
Le président Abbas a appelé à une «action immédiate» de la part de la communauté internationale pour faire cesser les agissements israéliens.
Jérusalem-Est, annexée et occupée par Israël, est en proie à des tensions qui sont allées grandissant depuis une semaine. Devant cet accès de fièvre, les autorités israéliennes ont pris la décision rare de fermer l'ultra-sensible esplanade des Mosquées, jusqu'à nouvel ordre.
«Nous tenons le gouvernement israélien responsable de cette dangereuse escalade qui a atteint son comble avec la fermeture de l'esplanade des Mosquées. Cette décision est un acte dangereux et une provocation flagrante, source de tension et d'instabilité», a dit M. Abbas.

Colonies israéliennes: les Palestiniens demandent l'aide de l'ONU

(New York) Les Palestiniens ont demandé mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU d'exiger qu'Israël mette fin à ses nouveaux projets de colonies à Jérusalem-Est.
«On doit exiger d'Israël, le pouvoir occupant, de cesser immédiatement et entièrement ses activités illégales de colonisation dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est», a déclaré devant le Conseil l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyadh Mansour.
Les quinze membres du Conseil de sécurité, qui se sont réunis d'urgence mercredi à la demande de la Jordanie, ne prévoyaient pas cependant de projet de résolution. Et il était peu probable qu'ils adoptent une déclaration, comme souhaité par la Jordanie, étant donné la réticence des États-Unis à critiquer son allié israélien.
Washington avait utilisé son pouvoir de veto en 2011, le seul du gouvernement Obama à l'ONU, pour bloquer une résolution condamnant les colonies israéliennes.
S'exprimant devant le Conseil, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux Affaires politiques, l'Américain Jeffrey Feltman, a estimé que l'envoi de colons dans les territoires palestiniens constituait une «violation du droit international» et allait à l'encontre d'une solution à deux États.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit «inquiet» des récents projets d'Israël qui, selon M. Feltman, «une fois encore, soulèvent de graves doutes sur l'engagement d'Israël à réaliser une paix durable».
Le ministre britannique chargé du Moyen-Orient Tobias Ellwood a «condamné» dans un communiqué les colonies israéliennes qui «font que ce sera plus difficile de parvenir à une solution à deux États» et de défendre Israël face à ceux qui l'accusent de n'être «pas sérieux sur la paix».
Israël a annoncé lundi accélérer les plans pour la construction de 1000 logements à Jérusalem-Est, empoisonnant encore davantage l'atmosphère déjà très tendue autour de la partie palestinienne de la ville, annexée et occupée.
Les Palestiniens, qui voient en Jérusalem la capitale d'un futur État, ont prévenu qu'une telle action pouvait déclencher «une explosion» de violences.
«Campagne» des Palestiniens, selon Israël 
Cette annonce est intervenue alors que des troubles agitent Jérusalem-Est depuis quelques mois et se sont aggravés dernièrement. Les Palestiniens craignent en effet qu'Israël restreigne l'accès à la mosquée al-Aqsa, le troisième lieu saint de l'islam.
M. Feltman a estimé que les deux parties n'avaient «pas les moyens» d'augmenter les tensions après une guerre à Gaza qui a fait plus de 2000 morts parmi les Palestiniens.
L'ambassadeur d'Israël a nié que les projets de colonies puissent mettre en péril les efforts de paix et accusé les Nations unies de «jouer les seconds couteaux» d'une «campagne» des Palestiniens visant «à calomnier» son pays.
«Il y a beaucoup de menaces au Moyen-Orient mais la présence de logements juifs n'en fait pas partie», a assuré l'ambassadeur israélien Ron Prosor.
Des diplomates des Nations unies estiment que de la mise en chantier de nouvelles colonies compromettait l'espoir des Palestiniens de voir se créer un État sur un territoire criblé de colonies juives.
Le rôle des Américains est crucial dans ce dossier. Le secrétaire d'État John Kerry a été ces derniers mois un militant infatigable de la paix au Proche-Orient. Toutefois, les États-Unis semblent de plus en plus frustrés par l'intransigeance dont fait preuve le gouvernement israélien.
L'annonce du projet de nouvelles colonies à Jérusalem-Est a provoqué «une colère noire» au sein de l'administration américaine.
Un haut responsable américain racontait mardi au journal en ligne The Atlantic, sous couvert d'anonymat, que l'administration Obama trouvait le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou «trouillard» et l'attaquait sur sa décision d'installer de nouvelles colonies.
La Maison-Blanche s'est toutefois employée mercredi à mettre en lumière la relation «constructive» entre Barack Obama et Benjamin Nétanyahou, traditionnellement difficiles, en prenant ses distances avec les propos de ce responsable, jugés «déplacés et contre-productifs».
Les pays européens ont aussi mis la pression sur Israël. La Suède a par exemple dit être prête à reconnaître la Palestine et le Parlement britannique a aussi voté en faveur d'une reconnaissance de l'État de Palestine.
L'Union européenne a même évoqué des sanctions contre Israël si elle poursuivait sa colonisation, mais Benjamin Nétanyahou est resté inflexible: «Je ne ferai aucune concession qui mette en danger notre pays», a-t-il dit devant le Parlement mercredi.

BDS USA : Nouvelle victoire de la campagne « Bloquer les bateaux »

Le bateau israélien Zim Pékin qui se dirigeait vers le port d’Oakland, a été complètement détourné de son port de destination et ré-acheminé vers la Russie, en raison des bloquages rencontrés à Oakland, annonce la campagne « Block the boat ».

COMMUNIQUÉ DE LA CAMPAGNE "BLOQUONS LES BATEAUX"
Oakland a fait l’Histoire une fois de plus avec une grande victoire BDS pour la Palestine, contre la compagnie maritime israélienne Zim.
Le Zim Pékin qui se dirigeait vers le port d’Oakland, a été ré-acheminé directement vers la Russie pour éviter des perturbations sur le terminal SSA. Pour la toute première fois, un navire israélien a été complètement détourné avant d’atteindre son port de destination.
"Les dommages à la crédibilité d’Israël ne sont pas exagérés, indiquent les organisateurs de la campagne "bloquons les bateaux". La compagnie Zim, bien que propriété privée, est un "enjeu de sécurité" israélien. Israël exerce un contrôle sur cette société à travers une « charte en or » et l’utilise pour empêcher la vente de la société à des mains étrangères. La compagnie Zim a pour mission de participer au maintien de l’approvisionnement d’Israël durant les périodes de conflits militaires prolongées. Le retentissement et l’impact économique sur Zim restent encore à calculer, mais il est certainement dévastateur.
Les livraisons ont été reportées et non livrées pendant des mois. Les travailleurs de l’ILWU ont honoré nos piquets et se sont montrés solidaires contre la complicité américaine dans l’apartheid israélien. Zim a été perturbé et confronté à des manifestations anti-sionistes à Seattle, Tacoma, Los Angeles, Vancouver, New Orleans, New York et Tampa. Ces ports partout en Amérique du Nord ont clairement montré qu’Israël ne peut plus faire des affaires comme d’habitude parce que le sionisme n’est tout simplement pas le bienvenu sur nos côtes.
Les manœuvres de Zim
Le Zim Pékin, qui devait arriver à Oakland dans la matinée du samedi 25 Octobre 2014, a changé de cap peu de temps après qu’il ait atteint la côte nord-ouest du Mexique le mercredi 22 Octobre, et s’est dirigé plus au nord-ouest. Plusieurs sources, y compris le propre calendrier de bord du Zim, mais également les ports et les autorités portuaires ont confirmé que la destination initiale du Zim-Pékin était Oakland, mais qu’il a changé son itinéraire pour éviter une nouvelle défaite humiliante. Dans un article publié le 26/10, intitulé « Le Zim-Pékin évite Oakland" le journal local a rapporté que « le navire aurait dû appeler le samedi, mais a retardé son appel à dimanche. Les Rapports d’Oakland suggèrent que Zim a décidé d’annuler l’appel tout à fait. Zim a été touché par des manifestations à Oakland en Août et Septembre, perturbant ses appels. "
Nous avons également suivi le navire par satellite en utilisant un service de suivi de marine en ligne et documenté que le navire a fixé sa destination comme Oakland quelques minutes après avoir quitté le Canal du Panama comme c’est la norme pour les navires Zim sur la ligne Asie-Pacifique, qui s’arrêtent soit à Los Angeles soit à Oakland avant de partir pour la Chine et la Russie. Après quelques jours de son voyage de 9 jours à partir du Canal, cependant Zim a brusquement changé de direction et bifurqué vers le nord-ouest, s’éloignant ainsi définitivement d’Oakland.
Face à la répression mondiale
Il est clair que le Zim Pékin a détourné sa course en réponse à la puissante contestation de "Block the Boat". En Août, le mouvement avait organisé et inspiré une série de piquets historiques de jour comme de nuit, qui, avec le soutien des travailleurs de l’ILWU, ont empêché le déchargement de Zim Pirée pendant 4 jours, et finalement contraint le navire à quitter avant même qu’une fraction de sa cargaison ne soit déchargée. En Septembre, Zim a fait face à un autre ensemble de piquets de grève qui a forcé le Zim Shanghai à décharger à Los Angeles, plutôt que de sa destination prévue Oakland. La coalition de "Block the Boat" avec la communauté plus large de Bay Area a clairement fait savoir que nous pouvons déterminer ce qui se passe dans nos villes. Et que les affaires avec l’Etat sioniste raciste d’apartheid, Israël, qui travaille aux côtés de la police locale et fédérale pour réprimer nos communautés, ne seront pas facilitées.
Les militants sont restés concentrés tout au long des manoeuvres et faux-fuyants de Zim, l’organisation d’un piquet de grève d’un grand nombre de participants à chaque fois que Zim Pékin arrivait un samedi, un dimanche ou n’importe quel jour de la semaine. Compte tenu des manœuvres louvoyantes de Zim en Août, au cours desquelles il avait d’abord quitté le port sous couvert d’un communiqué du consulat à la presse israélienne, pour revenir à une autre borne moins d’une heure plus tard, les organisateurs savent maintenant ces stratégies et patientent. Après avoir suivi le Zim Pékin pendant plusieurs jours, "Block the Boat" s’est préparé pour une semaine de piquets possibles en organisant une grande marche de centaines de participants le dimanche vers le port d’Oakland pour montrer la force et l’orientation de ce mouvement. C’était un avertissement à Zim de continuer sa route alors qu’il atteignait la limite les 1000 miles de Oakland et une promesse que les portes seraient de nouveau fermées par les grévistes anti-sionistes s’il était revenu.
Alors que Zim Pékin navigue au-delà de l’horizon, il porte encore la mention de la destination de Oakland, même s’il est à plus de 1200 miles de la baie de San Francisco au moment de cette déclaration. Nos efforts ont porté leurs fruits ; Zim Pékin ne semble pas tourner autour. Même s’il faisait marche arrière et décidait de retourner à Oakland, à ce stade, ce serait une semaine de retard, et il nous trouverait une fois de plus, prêts à l’arrêter au port.
Victoire BDS

Nous déclarons une victoire historique dans notre effort pour bloquer le Zim Pékin. Il est très probable que Zim sera complètement dégoûté de toute entreprise future au port d’Oakland. Seul le temps dira si les changements de Zim dans son calendrier reflèteront un vrai re-routage de ses navires, ou tout simplement une autre ruse pour tromper les adversaires de l’apartheid israélien. Évidemment, ici à Oakland, nous sommes prêts pour le retour de Zim à tout moment. Ensemble, avec nos frères et sœurs, de Ferguson à la Palestine, nous nous battons pour la fin de l’Etat de violence et d’apartheid et nous sommes prêts à le démonter brique par brique, mur par mur, port par port. "

(Traduit par AMM)
Voir aussi l’article : The American Resistance to Israel, par Paul Larudee (October 29th, 2014) : http://dissidentvoice.org/2014/10/the-american-resistance-to-israel/

Yaalon annule une commande d’avions militaires américains

Le ministre israélien de la guerre Moshe Yaalon a décidé de renoncer à un accord conclu avec les Etats-Unis pour l'achat de six avions sophistiqués V-22, rapporte jeudi le journal israélien Israel Hayom.
La décision est motivée par des raisons budgétaires, mais provoque des craintes en Israël sur la réaction américaine, compte tenu des relations déjà tendues entre la Maison Blanche et Yaalon fraîchement reçu lors de sa visite aux Etats-Unis la semaine dernière.
Le Boeing/Bell V-22 Osprey (balbuzard pêcheur) est un appareil de transport hybride américain, croisement entre un avion de transport militaire et un hélicoptère. Sa formule à rotors basculants lui permet de décoller et d'atterrir verticalement, comme les hélicoptères de transport lourds qu'il est destiné à remplacer.
Israël avait décidé l'année dernière d'acquérir six appareils de ce type afin d'améliorer sa capacité de transporter ses troupes vers des sites éloignés. Et si l'accord sur les V-22 n'avait pas été signé, l'affaire avait été convenue au plus haut niveau.
Selon Israel Hayom, Yaalon aurait pris la décision d'annulation, malgré l'avis de l'armée qui soutenait l'acquisition de ces appareils.
Yaalon a préféré privilégier l'achat de véhicules blindés lourds et de munitions de précision, tirant ainsi les leçons de la dernière guerre contre le Hamas à Gaza, qui a par ailleurs causé une crise budgétaire en Israël.
La semaine dernière, Yaalon et son homologue américain Chuck Hagel se sont mis d'accord pour l'achat par Israël d'une seconde escadrille de chasseurs furtifs Lockheed Martin F-35.
Des responsables israéliens craignent que les Américains voient dans l'annulation de l'accord une marque d'ingratitude de la part d'Israël.
Yaalon avait provoqué la colère de la Maison-Blanche après ses critiques répétées à l'encontre du scrétaire d'Etat John Kerry et sur son "obsession incompréhensible" quant aux efforts déployés dans les pourparlers de paix avec les Palestiniens.
La semaine dernière, l'administration Obama avait rejeté la demande de Yaalon de rencontrer le vice-président américain Joe Bidden, le secrétaire d'Etat John Kerry et sa conseillère à la sécurité nationale Susan Rice, alors qu'il était en visite à Washington.
Source: i24

Netanyahu: "Les armes du Hezbollah se sont 15 fois multipliées"

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prétendu que les forces onusiennes au Liban Sud sont incapables de remplir la mission pour laquelle elles ont été mandatées, à la base de la résolution 1701.
Dans un discours prononcé devant la Knesset israélienne, Netanyahu a dit: "Il a été démontré que le déploiement des forces intenationales des endroits évacués par l'armée israélienne était un choix inutile. Cette force qui a été chargée d'intedire au Hezbollah de s'équiper en armes de combat n'a pas réalisé l'objectif escompté. La force du Hezbollah s'est multipliée 15 fois depuis 2006, en terme de missiles et équipements de combat".  
Tout en indiquant qu'il ne cherche pas à sousestimer ces forces, Netanyahu a estimé que "le combat des armées du terrorisme ne relève pas de la responsabilité de la FINUL et ses compétences ne sont pas à la hauteur de cette mission. Ces forces ne peuvent pas garantir la sécurité ni instaurer la paix. Elles ne peuvent pas empêcher les actes du terrorisme dans les régions d'où s'est retirée l'armée israélienne. La FINUL est dans la même situation que celle de l'UNDOF (les forces onusiennes chargées de contrôler le cessez-le-feu dans le Golan), qui a évacué ses positions et a pris la fuite vers nos territoires".
Et de poursuivre: "Ce que je dis ici n'est pas nouveau, et signifie que nous devons compter sur les soldats de l'armée israélienne pour protéger Israël, et qu'il n'existe pas d'alternative à cette réalité".
Evoquant le soi-disant "conflit entre les radicaux sunnites et chiites" dans la région, Netanyahu a averti que le gand danger est représenté seulement par l'acquisition de l'une des parties du conflit de l'arme nucléairre.
"Vaincre Daesh tout en permettant à l'Iran de rester un pays nucléaire veut dire que nous avons remporté une bataille mais perdu la guerre", a-t-il estimé.
Source: al-Akhbar

Le péché de Sinaï son soutien à Gaza

L'Egypte a entamé mercredi l'établissement d'une zone-tampon à sa frontière avec la bande de Gaza palestinienne, ont annoncé des responsables de la sécurité.
Pour le quotidien AlAkhbar, le projet de la zone-tampon n’est autre qu’une demande israélienne appliqué avec des techniques américaines, et une exécution égyptienne alors que le financement serait probablement arabe.
Ce projet est inutile vu que 90% des tunnels entre Gaza et l’Egypte qui servaient au passage d’armes pour la résistance palestinienne ont pratiquement été fermés. Il s’agit donc d’une séparation égyptienne géographique de Gaza après la séparation politique.
En d’autres termes, c’est un alibi pour assiéger la résistance au nom de la « lutte contre le terrorisme » pour qu’elle ne devienne pas un « danger stratégique réelle ».
Les autorités égyptiennes veulent instaurer une zone-tampon large de 500 mètres sur environ 10 km de la frontière avec Gaza, ont précisé des responsables de la sécurité, indiquant que quelque 800 habitations situées dans la zone concernée devaient être démolies.
Des dizaines de familles ont commencé depuis mardi soir à quitter leur domicile dans la ville frontalière de Rafah, certaines faisant transporter leur mobilier par des camionnettes, ont indiqué des témoins.

Israël a toujours privilégié l'expansion au détriment de la paix

Norman Finkelstein

Norman Finkelstein - Photo: D.R.

Jeudi 30 octobre 2014
Extrait de Cross Talk : Débat entre Norman Finkelstein et Amir Oren sur la reconnaissance de la Palestine, animé par Peter Lavelle – 20 octobre 2014
Vidéo sous-titrée en français (extraits) : https://www.youtube.com/watch?v=pn1BYrARzHw
Vidéo originale complète : https://www.youtube.com/watch?v=cIG2pJ0cJWc         
Traduction : http://www.sayed7asan.blogspot.fr          
Retranscription des interventions de Norman Finkelstein
Introduction par Peter Lavelle : Le soi-disant processus de paix israélo-palestinien n’ayant rien résolu, la communauté internationale a commencé à prendre l’initiative. Répondant au droit universel à l’autodétermination, et s’appuyant sur le droit international, nombre de pays déclarent les uns après les autres qu’ils n’ont pas besoin d’Israël pour reconnaître un Etat Palestinien...  
[…]
Peter Lavelle : Norman, je m'adresse d'abord à vous. Le gouvernement suédois a annoncé qu'il allait bientôt reconnaître un Etat Palestinien ; les Députés britanniques ont voté massivement en faveur de la reconnaissance d'un Etat palestinien. Pourquoi cela se passe-t-il maintenant ?
Norman Finkelstein : Je pense qu'il y a deux raisons principales à cela. La première est le dernier massacre israélien à Gaza. Les Européens, en particulier, sont maintenant las de ces massacres qui se produisent régulièrement : l'un en 2008-2009, l'Opération « Plomb durci », l'autre en 2012, l'Opération « Pilier de défense », et maintenant cette dernière explosion de furie israélienne, l'Opération « Bordure protectrice ». Ils en ont également assez car tandis qu'Israël détruit, ravage et saccage, c'est l'Europe qui est censée prendre en charge les factures et payer la note régulièrement. 
Israël a cette étrange conception selon laquelle les seules personnes au monde qui méritent des réparations pour les crimes qu'ils ont subi sont les Israéliens ou les Juifs, alors que pour les crimes qu'ils infligent régulièrement aux Palestiniens, ceux de Gaza en particulier, les factures doivent être payées par d'autres pays, notamment les Européens.
La seconde raison est l'effondrement de l'initiative de paix de Kerry. Ce fut un épisode étrange, car de fait, Kerry offrait à Israël de satisfaire leurs propres revendications, à en juger par les négociations d'Annapolis de 2009. Et bien que Kerry ait offert à Israël tout ce qu'ils souhaitaient officiellement, à savoir l'annexion des principaux blocs de colonies, et la liquidation de la question des réfugiés palestiniens, Israël refusa l'offre dont les termes lui étaient si favorables.
[…]
Peter Lavelle : Permettez-moi de revenir à Norman. Nous venons d'entendre les exigences d'Israël, alors qu'ils ont un Etat, une sécurité considérable, et de puissants alliés. Les Palestiniens n'ont rien de tout cela. Pourquoi est-ce que ces pays reconnaissent maintenant la Palestine ? Car je dirais que tout ce « processus de paix » – et je n'aime pas du tout employer cette expression maintenant – étant dans l'impasse, il doit y avoir quelque chose de nouveau.
Norman Finkelstein : Eh bien, je pense que le problème est que dans ce débat, jusqu'à présent, Amir ne cesse de se référer à ce que veulent les Israéliens, comme si les desideratas d'Israël constituaient ce qui doit être négocié. Mais ce n'est pas d'après ces termes que le conflit doit être résolu. Les termes qui doivent résoudre le conflit ne sont pas ce que les Israéliens veulent, pas plus d'ailleurs que ce que les Palestiniens veulent, mais bien ce que dit le droit international : quelles sont les exigences pour résoudre ce conflit, qu'est-ce que chacune des parties doit faire. Maintenant, Amir nous dit : « Israël veut ceci + cela +, +, +... ». Je n'ai aucun doute sur ces « +, +, +... » qui, je le suspecte, finiront un jour par inclure tout l'univers. Mais ce n’est pas ce que dit le droit international. Israël n'a droit qu'à ses frontières basées sur celles d'avant la guerre de juin 1967. Les colonies qu'Israël a implantées dans les Territoires Occupés, y compris les principaux blocs de colonies, sont illégales d'après le droit international. Plus encore, d'après le Statut de Rome, elles constituent un crime de guerre.
Vous demandez pourquoi est-ce que la communauté internationale réagit maintenant. Eh bien l'une des raisons, si vous avez suivi le débat de la Chambre des Communes (britannique) – et j'ai pour ma part suivi les cinq heures de ce débat en direct sur Internet – intervenant après intervenant, tous ne cessèrent de parler de ces colonies. Israël parle de paix mais persiste à étendre ses colonies. La plupart des êtres humains rationnels et prudents jugent d'après les actions, non d'après les paroles. Et les actions montrent que jour après jour, Israël persiste à étendre les colonies et à commettre, d'après les termes du droit international, des crimes de guerre.
Les faits qui importent, ce qu'il faut retenir est très simple : les Palestiniens, leurs dirigeants, durant les 20 dernières années déjà – en réalité plus de 20 ans –, ont exprimé leur accord aux termes du droit international pour la résolution du conflit. Israël, sous TOUS les gouvernements – pas seulement le gouvernement Netanyahu, le gouvernement Olmert ou le gouvernement Barak, même sous M. [Yitzhak] Rabin – Israël n'a jamais accepté un Etat Palestinien dans toute la Cisjordanie incluant Jérusalem-Est et Gaza, ce que le droit international détermine comme le territoire réservé à l'auto-détermination des Palestiniens. Aucun des gouvernements israéliens n'a accepté de solution juste à la question des réfugiés palestiniens conforme au droit international, qui a également reconnu cela.
Donc je pense que la seule manière de résoudre ce conflit est de se demander quel côté, selon le droit international, est le côté récalcitrant. Non pas ce qu'Israël veut, mais si Israël exige plus que ce à quoi il a droit selon le droit international, des sanctions devraient lui être imposées.
[…]
Peter Lavelle : Avant de faire une courte pause, Norman, il me semble que dans le jargon politique qui nous parvient de Tel Aviv – non pas de notre invité, mais de la part du gouvernement –, « négociations » signifie « jamais ».
Norman Finkelstein : Eh bien, les négociations, d'après ce que vient de dire Amir, ne mèneront évidemment à rien. En particulier, deux de ses déclarations doivent être soumises à l'examen. Il a affirmé qu'Israël s'est retiré de Gaza en 2003. Israël ne s'est pas retiré de Gaza. Même le plus grand expert israélien en droit international, Yoram Dinstein, dans son ouvrage L'Occupation belligérante selon le droit international, il est la plus grande autorité sur cette question en Israël, et il déclare qu'Israël reste le pouvoir occupant à Gaza. Ils ne se sont pas retirés de Gaza. S'ils s'étaient retirés de Gaza, pourquoi y aurait-il un blocus à Gaza ?
Eh bien, j'ai traité la question de Gaza, regardons maintenant le problème des colonies. Amir déclare que concrètement, Israël va conserver les plus importants blocs de colonies. Cela signifie que pour satisfaire son « pragmatisme », Israël va conserver 10% de la Cisjordanie. Les blocs de colonies du Nord, les blocs de colonies d'Ariel et de Shomron, coupent l'Etat palestinien en deux au Nord. Le bloc de colonies du centre, Ma'ale Adumim, part de Jérusalem et va presque jusqu'à Jéricho, coupant encore l'Etat palestinien en deux. Ils annexent certaines des terres les plus arables de Cisjordanie. Ils annexent les ressources d'eau essentielles. Si Israël conserve ces blocs de colonies, il ne restera rien pour les Palestiniens.
Je ne veux pas m'étendre sur les détails car ce n'est pas le moment, mais ce qu'il faut retenir est simple : il faut respecter la loi, et il faut être raisonnable. Toutes les données démontrent que les Palestiniens ont déployé tous les efforts pour être raisonnables. Les propositions qu'ils ont faites en 2006 permettaient à Israël de maintenir – écoutez attentivement – 60% des colons en place. Ils ont déclaré qu'ils accepteraient un échange de territoires égalitaire, c'est-à-dire portant sur des terres de même taille et de même valeur. Ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour être raisonnables, mais tout ce qu'ils obtiennent d'Israël est non seulement un « Non ! Non ! Non ! », mais encore un engloutissement progressif et croissant de leur Etat.
C'est pourquoi les Suédois agissent de cette manière. C'est pourquoi les Français agissent de cette manière. C'est pourquoi la Chambre des Communes britannique agit de cette manière. Il est absolument évident que cet Etat n'a pas la moindre intention, alors que nous approchons de la date anniversaire d'un demi-siècle [depuis 1967], Israël n’a pas la moindre intention d'accorder aux Palestiniens LEUR droit à l'auto-détermination. 
[…]
Norman Finkelstein : Eh bien, comme Amir le sait très certainement, le problème est qu'Israël exècre les modérés, et qu’Israël désire et convoite ardemment les extrémistes.
Un politologue israélien, Avner Yaniv, avait trouvé une belle expression : il parlait des « offensives de paix » palestiniennes. Ce fut la volonté de paix palestinienne, qui s'exprimait déjà au début des années 1980, ce fut la volonté de paix palestinienne qui poussa Israël à attaquer l'OLP en 1982, tuant entre 15 et 20 000 Palestiniens et Libanais, dont une écrasante majorité de civils. 
C'est lorsque le Hamas honora un cessez-le-feu qui fut négocié en Juin 2008, c'est lorsque le Hamas honora le cessez-le-feu qu'Israël l'attaqua, espérant provoquer une réaction qui puisse justifier une attaque contre Gaza.
C'est après que le Hamas ait rejoint le gouvernement de réconciliation, en avril 2014, il y a quelques mois de cela, c'est après que le Hamas ait rejoint le gouvernement de réconciliation et que [Mahmoud] Abbas ait accepté les termes de résolution du conflit, c'est à ce moment que Netanyahu s'est déchaîné, espérant provoquer une réaction violente de la part du Hamas.
Ce sont les « offensives de paix » palestiniennes, et non l'extrémisme, ce sont bien les « offensives de paix » palestiniennes qu'Israël exècre le plus.
[…]
Peter Lavelle : Norman, j'ai déjà entendu ce problème concernant le Hamas. On peut désigner le Hamas comme une organisation religieuse, mais c'est un parti politique, et je ne vois pas pourquoi un parti politique devrait reconnaître un Etat, je ne comprends pas la logique, ou peut-être que cela ne fait aucun sens.
Norman Finkelstein : Le Hamas a fait de nombreuses déclarations. Certaines sont conformes au droit international, d'autres ne le sont pas. Mais je pense qu'Amir ne comprend pas mon propos. 
C'est précisément au moment où le Hamas est raisonnable et se conforme au droit international qu'Israël se met à paniquer. Car lorsque le Hamas agit raisonnablement, Israël n'a plus de prétexte ou d'excuse pour maintenir l'Occupation. Donc Israël fait avec le Hamas exactement la même chose qu'elle a fait avec l'OLP durant les années de Yasser Arafat : à chaque fois qu'Arafat devenait raisonnable, par exemple – et vous m'excuserez Peter, mais il est important d'évoquer l'Histoire – en juillet 1981, un cessez-le-feu fut signé entre l’OLP et Israël, ou du moins un accord fut conclu. Israël ne cessa pas de frapper l'OLP, encore et encore, mais l'OLP ne ripostait pas. Arafat était déterminé à obtenir une résolution diplomatique du conflit. Finalement, ils ont tant bombardé l’OLP, tué tellement de civils, que l’OLP a riposté.
Ce sont les « offensives de paix », c'est la modération qu'Israël redoute le plus car ils ne veulent pas se retirer (des territoires occupés) et ils ont besoin d'un prétexte. Et le prétexte est l'extrémisme palestinien qu'Israël créé lui-même.
[…]
Peter Lavelle : Vingt dernières secondes, qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Que doit-on faire ?
Norman Finkelstein : Je pense que ce qu'il faut faire est évident. 
Premièrement, il doit y avoir une reconnaissance du droit des Palestiniens à l’auto-détermination et à avoir un Etat. 
Deuxièmement, l'Occupation des Territoires palestiniens doit être déclarée illégale selon le droit international. Israël doit être mis en demeure du fait que s’il continue à violer le droit international, des sanctions vont être imposées contre Israël. Et je pense que c'est vers cela que nous nous dirigeons.