mercredi 3 mars 2010

Sanctions contre l'Iran: Israël espère la neutralité de Moscou et de Pékin (Netanyahu)

21:11 02/03/2010
TEL- AVIV, 2 mars - RIA Novosti
Ni la Russie ni la Chine n'ont promis de soutenir les nouvelles sanctions contre l'Iran, mais Israël espère qu'elles ne s'y opposeront pas au Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré mardi le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu cité par le site d'information Ynet.
Le projet nucléaire iranien, considéré par les Israéliens comme la principale menace à leur sécurité, a été évoqué en priorité lors de la visite de M.Netanyahu à Moscou en février dernier et du séjour en Chine, la semaine dernière, d'une délégation israélienne conduite par le ministre des Affaires stratégiques Moshé Yaalon.
"Je n'ai reçu aucune garantie que la Russie se joindrait aux sanctions, mais j'ai constaté qu'elle comprenait mieux le danger que le programme nucléaire iranien représente pour la stabilité dans la région et la paix dans le monde entier", a affirmé le chef du gouvernement israélien lors d'une réunion de la commission parlementaire des affaires étrangères et de la défense.
Evoquant la position de la Chine sur les nouvelles sanctions contre l'Iran, M.Netanyahu a déclaré: "Je ne pense pas qu'elle vote pour les sanctions, mais elle pourra au moins ne pas utiliser son droit de veto".
S'agissant du règlement du conflit palestino-israélien, le premier ministre a réaffirmé l'intention de l'Etat hébreu de maintenir sous son contrôle la Vallée du Jourdain, partie orientale de la Cisjordanie occupée.
"C'est une condition sine qua non de la sécurité et la garantie de la viabilité du futur accord de paix", a souligné le chef du gouvernement israélien.

Ligue arabe: Abbas évoquera des négociations indirectes avec Israël

Mahmoud 
Abbas
Mahmoud Abbas
21:12 02/03/2010
© REUTERS/ TAREK MOSTAFA
LE CAIRE, 2 mars - RIA Novosti
Le leader palestinien Mahmoud Abbas a annoncé mardi à l'issue d'un entretien au Caire avec le président égyptien Hosni Moubarak son intention de discuter mercredi d'une éventuelle reprise de négociations indirectes avec Israël lors d'une réunion ministérielle de la Ligue arabe, rapporte l'agence MENA.

"Ce thème sera évoqué lors de la réunion ministérielle de la Ligue arabe", a déclaré le président de l'Autorité palestinienne.

La partie palestinienne refuse de revenir à la table des négociations avec Israël, faute de gel total de la colonisation dans les Territoires.
Néanmoins, le gouvernement palestinien discute depuis longtemps avec les Etats-Unis de la possibilité d'ouvrir des négociations indirectes avec l'Etat hébreu.

Les efforts de Washington pour relancer des négociations entre Palestiniens et Israéliens, suspendues au début de l'offensive israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza fin 2008, ont échoué jusqu'à présent.

Les Palestiniens exigent le gel total de la colonisation, y compris à Jérusalem-Est annexé, tandis que les Israéliens se sont bornés à proposer un moratoire de 10 mois de la construction de nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie, mesure qui ne s'applique pas à Jérusalem-Est.
http://fr.rian.ru/world/20100302/186169013.html

Pour garantir la protection d’El Qods : Abbas appelle à une position arabe claire


Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a appelé,  hier, à Charm El Cheikh, à l'adoption d'une position arabe "claire et précise"  afin de garantir la protection d'El Qods.         
"Si la nation arabe n'agit pas rapidement pour protéger El Qods, il  sera alors trop tard et c'est ce que nous voulons éviter", a souligné M. Abbas  lors d'une conférence de presse animée à l'issue de sa rencontre avec le président  égyptien Hosni Moubarak.         
"Les pays arabes sont appelés à prendre une décision claire et précise  concernant El Qods et à la considérer comme la capitale de la nation arabo-musulmane  et chrétienne", a indiqué le président palestinien, ajoutant qu'"ils doivent  mobiliser tous les moyens pour défendre El Qods et sa population".         
S'agissant de la reprise des négociations palestino-israéliennes,  M. Abbas a fait savoir que les négociations avec Israël "n'est pas chose facile",  notamment avec la poursuite de la politique de colonisation et l'inscription  de certains sites palestiniens au patrimoine israélien, appelant les Palestiniens  à réagir contre ces violations.         
A une question sur les négociations indirectes entre palestiniens et  israéliens proposées par les Etats unis, M. Abbas a indiqué que ces négociations  étaient au centre des entretiens entre les deux parties palestinienne et américaine.         
"Les Américains ont exposé leur vision à la partie palestinienne concernant  les négociations indirectes et cette dernière l’aurait soumise hier, à la réunion  du comité de suivi arabe", a ajouté le président Abbas.         
"La partie palestinienne avait souligné dès le départ que ces négociations  indirectes "doivent faire l'objet de concertation" de façon à prendre la position  arabe en considération", a souligné M. Abbas. "Ce point sera détaillé lors de  la réunion d'aujourd'hui et nous nous engagerons à respecter les résultats de  cette rencontre", a-t-il ajouté.    
http://www.elmoudjahid.com/accueil/monde/53264.html

Beit Ommar sous le feu de l’armée d’occupation : 9 Palestiniens arrêtés en moins d'une semaine et un jardin d’enfants attaqué

Beit Ommar - 02-03-2010
Par Palestine Solidarity Project 
Aux premières heures du 25 février, les forces israéliennes sont entrées à Beit Ommar où elles ont lancé une opération d’arrestation et d’intimidation qui a duré plusieurs heures. Cinq hommes ont été arrêtés, leurs maisons saccagées. Les forces d’occupation ont lancé dans les rues un barrage de grenades lacrymogènes et de grenades à percussion. Sept autres Palestiniens ont été convoqués pour interrogatoire par les renseignements israéliens, la Shabak.
















Une grenade à percussion sur le trottoir du jardin d'enfants (photo PSP)
Un des hommes arrêtés, Ibrahim Awad, vit au-dessus du jardin d’enfants local, soutenu par PSP. Vers 7h du matin, les soldats d’occupation sont revenus chez Awad et ont lancé des grenades assourdissantes dans la porte du jardin d’enfants, alors que des enfants étaient à l’intérieur.
L’armée israélienne est restée dans le secteur, continuant à jeter des grenades assourdissantes devant le jardin d’enfants, alors que les enfants criaient et que les instituteurs et les voisins exhortaient les soldats à partir.
Les forces israéliennes arrêtent 4 civils à Beit Ommar
Ma’an News, 2 mars 2010
Les forces israéliennes sont entrées en force ce matin 2 mars chez quatre civils palestiniens, a rapporté Muhammad Awad, porte-parole du Palestine Solidarity Project.
Il s’agit de Khalil Muqbel, 35 ans, Muhammad Sabarneh, 25 ans, Jawad Brigheeth, 24 ans et Yousef Al-Alami, 22 ans.
Le village est de plus en plus la cible des forces israéliennes ces derniers mois, tandis que la population locale proteste continuellement contre la confiscation des terres du village due à l’extension de la colonie voisine de Karmi Zur.
Jeudi dernier, 25 février, cinq habitants de Beit Ummar ont été arrêtés. Awad a indiqué que le tribunal militaire d’Ofer a condamné Muhammad Ali Khalil, 18 ans, à 26 mois de prison et à une amende de 5.000 shekels (970€).
Habis Hisham Abu Maria, 20 ans, a été libéré la semaine dernière après avoir fait 26 mois de prison et payé une amende de 3000 shekels (600€).
 http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13508&type=temoignage&lesujet=Incursions

Un enfant de 12 ans devant un tribunal militaire israélien

Hébron - 02-03-2010
Par Saed Bannoura 
Les autorités israéliennes ont décidé de poursuivre en justice Al Hasan Al Mohtasib, 12 ans, d’Hébron après l’avoir arrêté et accusé de jeter des pierres sur l’armée israélienne. Son frère de 7 ans a été aussi arrêté mais libéré peu après.
Leur père, Fadel, a dit que ses fils étaient dans la rue Al-Shallalah, au centre d’Hébron, quand ils ont été enlevés. Al Amir, 7 ans, a été relâché dix heures après avoir été kidnappé par l’armée. Il a précisé que ce sont des voisins qui lui ont dit que ses fils avaient été enlevés par les soldats et emmenés dans le camp militaire voisin d’Al-Karaj.
Il s’est rendu au camp où les soldats lui ont dit que ses fils avaient été transférés au camp militaire Al-Haram, dans la ville. A son arrivée à cette seconde base militaire, il a été informé que ses enfants avaient été emmenés au poste de police, dans la colonie juive de Kiryat Arba, dans le centre d’Hébron.
Il est alors parti au poste de police de Kiryat Arba, où il n’a pas trouvé ses fils. Lorsqu’il est rentré chez lui, il a trouvé son garçon de 7 ans devant la porte, tremblant de peur.
Un peu plus tard, un prisonnier du centre de détention d’Ofer, près de Ramallah, lui a téléphoné pour lui dire que son fils Al-Hasan était là, et qu’il allait être présenté devant un tribunal.
Al Mohtasib a lancé un appel aux associations pour les droits de l’homme et à Defense for Children International (DCI) pour qu’elles interviennent et fasse libérer son fils.
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13509&type=temoignage&lesujet=Enfants

Attaques continues de l’armée d’occupation israélienne contre la Bande de Gaza – rapport du samedi 20 au lundi 1er mars 2010

Gaza - 02-03-2010
Par ISM 
Samedi 20 : 3 combattants des Brigades Al-Qassam blessés par les tirs de l’armée israélienne à Al-Qarara, au nord de Khan Younis. Deya Fathi Al-Kahlout, 26 ans, meurt de ses blessures le 22.

















Khan Younis, 26 février 2010 : manifestation du Jihad Islamique contre l’occupation israélienne et l’annexion des sites saints palestiniens.


Lundi 22 : un jeune est mort par électrocution dans un tunnel, à Rafah.

Mercredi 24, matin :
- L’armée israélienne ouvre le feu sur des ouvriers palestiniens près de Beit Lahia, au nord de la Bande de Gaza.
- La marine israélienne tire sur des pêcheurs à Beit Lahia.

Mercredi 24 après-midi :
- Les chars et les bulldozers israéliens ont envahi des terres agricoles près de Khan Younis, au sud de la Bande de Gaza. Les soldats ont ouvert le feu sur les maisons pendant que les bulldozers arrachaient des oliviers et des arbres fruitiers.

Jeudi 25 : les chars israéliens envahissent plusieurs secteurs au nord de la Bande de Gaza et tirent sur les maisons. Ils sont repoussés par la branche armée du Fatah.

Vendredi 26 : A l’aube, les combattants du Hamas et du Front Démocratique de Libération de la Palestine repoussent une invasion des forces israéliennes à l’est de Rafah.

Dimanche 28 : 3 ouvriers arrêtés près de la grille frontalière, à l’est du camp de réfugiés d’Al-Bureij, au centre de la Bande.

Lundi 1er mars
- Mohamed Ghboun, 22 ans, combattant des Salah ed-Deen Brigade, est tué par un missile israélien à Beit Lahia.
- Un peu plus tard, les chars israéliens tirent sur un groupe d’habitants de Beit Lahia qui s’étaient rassemblés. 3 blessés, dont un grièvement.

Informations collectées sur IMEMC, Ma’an News, Al-Qassam, The Palestinian Information Center.
 http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13510&type=communique&lesujet=Incursions

Le sionisme : un cauchemar terrifiant

02-03-2010
Par Alan Hart

Alan Hart est un ancien correspondant d’ITN et de l’émission Panorama de la BBC ; il a couvert des guerres et des conflits un peu partout dans le monde, et il s’est spécialisé dans les questions moyen-orientales. Il est auteur de l’ouvrage : Zionism: The Real Enemy Of the Jews. Son blogue est à l’adresse : www.alanhart.net et il « twitte » à l’adresse ci-après : www.twitter.com/alanauthor
La plupart des juifs du monde entier (et probablement beaucoup de Gentils) pensent que le sionisme signifie le retour des juifs sur la terre que Dieu leur aurait promise. Je dois dire, et avec force, que je n’adhère pas à ce concept. Les juifs qui sont « retournés » (en Palestine) en réponse à l’appel du sionisme n’avaient aucun lien biologique avec les Hébreux de l’antiquité. Il s’agissait de gens convertis au judaïsme, bien après la conquête hébraïque et la domination par les Hébreux, d’une très courte durée, de la plus grande partie de Canaan, non biblique sous lequel la Palestine fut tout d’abord connue par le reste du monde. Ils n’ont, par conséquent, aucune légitimer à revendiquer cette terre.
















Un cauchemar que les Palestiniens croisent tous les jours, dans leur propre pays. Ici à Al-Khalil, le 20.02.2010
Les juifs qui ont une légitimité à le faire, qui n’étaient sans doute pas plus d’une dizaine de milliers à l’époque de la première déclaration de mission du sionisme, en 1897, étaient les descendants directs des Israélites qui restèrent sur cette terre à travers les siècles. Ils se considéraient Palestiniens, et ils s’opposèrent tout d’abord de manière véhémente à l’entreprise coloniale sioniste, parce qu’ils redoutaient que celle-ci ne fasse d’eux, ainsi que des juifs étrangers qui commençaient à affluer, des ennemis des Palestiniens arabes.
Il est exact aussi qu’avant l’atrocité de l’holocauste nazi, la plupart des juifs, dans le monde entier, n’étaient absolument pas intéressés par l’entreprise coloniale du sionisme et que beaucoup d’entre eux y étaient opposés. Les plus informés et réfléchis parmi eux redoutaient que l’entreprise coloniale sioniste ne conduisît à un conflit interminable. Mais, par-dessus tout, ils redoutaient que le sionisme, au cas où les grandes puissances lui permettraient de faire ce que bon lui semblait, susciterait un jour de l’antisémitisme. C’est précisément ce qui est en train de se produire aujourd’hui (d’où le titre de mon ouvrage Zionism: The Real Enemy Of The Jews).
En réalité, c’est la façon dont les sionistes ont créé leur Etat – un Etat sioniste, et absolument pas un Etat juif – qui définit au mieux ce qu’est, au fond, le sionisme.
Israël a été créé, principalement, par le terrorisme et par l’épuration ethnique sionistes – un plan prédéfini à l’avance, qui a abouti à la dépossession des trois-quarts des habitants indigènes de la Palestine de leurs maisons, de leurs terres et de leurs droits.
Le sionisme affirme que son Etat se serait vu décerner son certificat de naissance, et donc sa légitimité, par la Résolution de Partage de l’Onu adoptée le 19 novembre 1947. Ce n’est que propagande absurde. La vérité peut être résumée ainsi qu’il suit :
- tout d’abord, l’Onu, sans l’assentiment de la majorité de la population palestinienne, n’avait aucun droit à décider du partage de la Palestine ni à assigner une quelconque partie de son territoire à une minorité composée d’immigrés étrangers, afin d’y établir un Etat qui leur fût propre ;
- ce n’est que d’extrême justesse, et seulement après un vote bidonné, que l’Assemblée Générale de l’Onu a adopté une résolution visant à partager la Palestine et à créer deux Etats, l’un arabe et l’autre juif, Jérusalem ne dépendant ni de l’un ni de l’autre. Mais la résolution de l’Assemblée générale n’était qu’une simple recommandation – cela signifie qu’elle ne pouvait être d’aucun effet, qu’elle ne pouvait devenir une décision politique sans avoir été approuvée par le Conseil de Sécurité ;
- la recommandation de l’Assemblée générale n’a jamais été soumise à un quelconque nouvel examen du Conseil de Sécurité pour la simple raison que les Etats-Unis savaient parfaitement que, dût cette résolution être adoptée, elle ne pouvait être imposée que par la force, en raison de l’étendue de l’opposition arabe et musulmane à son égard ; et le président Harry S. Truman n’était pas prêt à imposer le partage de la Palestine
- ainsi, ce plan de partage était vicié (il devint irrecevable) et la question de savoir ce que l’on allait bien pouvoir faire de la Palestine – la Grande-Bretagne, après y avoir semé son bordel, s’en étant retirée, remettant, de facto, le pouvoir au terroristes sionistes – fut renvoyée devant l’Assemblée Générale en vue de débats complémentaires. L’option privilégiée et proposée par les Etats-Unis consistait à l’imposition d’une tutelle temporaire de l’Onu sur la Palestine. C’est durant le débat de l’Assemblée Générale qu’Israël a déclaré unilatéralement son existence – en réalité, en défiant la volonté de la communauté internationale organisée, administration Truman comprise.
La réalité, à l’époque, était que l’Etat sioniste n’avait aucun droit à exister et, plus exactement, qu’il ne pouvait avoir aucun droit tel… tant que… tant qu’il n’aurait pas été reconnu et légitimé par ceux que le sionisme avait dépossédé de leur terre et de leurs droits. Sous l’empire du droit international, seuls les Palestiniens étaient légitimes à conférer Israël la légitimité à laquelle celui-ci aspirait.
Qu’est, aujourd’hui, un sioniste ? Brève réponse : c’est quelqu’un (qui n’est pas nécessairement juif), qui (pour citer Balfour) soutient l’Etat sioniste d’Israël « à tort ou à raison » et qui ne peut admettre (ni n’admettra jamais) qu’un tort épouvantable a été infligé par le sionisme aux Palestiniens – un tort qui doit être reconnu, puis corrigé en des termes acceptables pour les Palestiniens si l’on veut qu’il y ait un jour une paix et que le compte à rebours vers la catastrophe soit arrêté. Le mot arabe désignant la catastrophe qu’a représentée la dépossession initiale des Palestiniens est Nakbah. A mes yeux, le déni sioniste de la Nakbah est tout aussi obscène et maléfique que le déni de l’holocauste nazi.
S’il est une chose que l’on ne saurait nier, c’est bien l’efficacité de la machine de propagande du sionisme. Les bourreurs de crânes sionistes ont probablement appris des nazis que plus le mensonge est gros et plus on le répète souvent, plus il y a de chance pour qu’il soit cru, en particulier dans le monde gentil judéo-chrétien (ou occidental) ; et cela, d’autant plus que les médias consensuels sont terrifiés à l’idée d’offenser le sionisme de trop, voire aussi peu que ce soit.
Le plus énorme mensonge de toute la propagande sioniste est celui selon lequel Israël aurait vécu dans un danger permanent d’être anéanti : c’est le fameux « rejet à la mer » des juifs de Palestine. Comme je l’étudie dans mon bouquin, l’existence d’Israël n’a jamais, au grand jamais, été menacée par une quelconque combinaison de forces arabes. Cela n’a été le cas ni en 1948, ni en 1967, et même pas en 1973.
L’affirmation du contraire par les sionistes a servi de couverture à Israël pour faire ce qu’ils voulaient, là où cela avait le plus d’importance, en Amérique du Nord et en Europe occidentale, en présentant leur agression (le plus souvent sous la forme du terrorisme d’Etat) comme de l’autodéfense, et en se présentant eux-mêmes comme les victimes alors qu’ils étaient, en réalité, les oppresseurs (ce qu’ils sont encore aujourd’hui).
Le corollaire, dans le bourrage de crâne sioniste, consiste à dire qu’Israël n’aurait jamais eu de partenaires arabes avec lesquels négocier une quelconque paix.
Le sionisme a deux marques de fabrique : la première est une bien-pensance absolument extraordinaire. En 1986, cette autojustification fut qualifiée par Yehoshafat Harkabi, un ancien chef du renseignement militaire israélien, de « plus grand danger » pour l’Etat juif.
L’autre marque de fabrique d’Israël, c’est l’arrogance choquante et insupportable de ses élites militaire et économique et l’influence que la seconde possède, d’une manière particulièrement critique sur le Congrès des Etats-Unis, où ce qui passe pour la démocratie est en réalité à vendre au plus offrant.
En ce qui concerne la question de la vérité à propos de la fomentation et de l’entretien du conflit en et au sujet de la Palestine, devenue Israël, j’espère que le philosophe allemand Arthur Schopenhauer (1788-1860) dit vrai : « Toute vérité passe par trois étapes. Tout d’abord, elle est tournée en ridicule. Ensuite, elle est violemment contrée. Enfin, troisièmement, elle est acceptée par tous, qui l’estiment couler de source ».
Si cela est vrai, alors non seulement le sionisme peut être vaincu, mais vaincu il sera ! http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13505&type=analyse&lesujet=Sionisme

Sayed Nasrallah:"La rencontre en Syrie répond aux messages américains"

02/03/2010 
Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a assuré que sa rencontre avec les deux présidents iranien et syrien et les dirigeants des factions de la résistance palestinienne à Damas était suffisante pour répondre aux messages américains qui ont précédé ce sommet, qualifiant les propos sur une certaine distanciation entre l'Iran, la Syrie et la résistance au Liban de "purs mensonges".
S'exprimant devant des milliers de partisans du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth à l'occasion de l'anniversaire du Messager de Dieu Mohammad (P) et de la semaine de l'unité islamique, Sayed Nasrallah a affirmé qu'à la suite de son dernier discours en février, les déclarations belliqueuses israéliennes ont diminué, voire changé, soulignant que la reconnaissance israélienne de s'être complètement retirée du Liban est une reconnaissance de la défaite.
Mettant en garde les sionistes contre l'annexion des lieux saints islamiques au "patrimoine israélien", Sayed Hassan Nasrallah a appelé la nation arabe et islamique à assumer ses responsabilités face à ce qui se passe en Palestine, ajoutant que la résistance est actuellement à son meilleur état.     
Et de poursuivre que les Israéliens ne craignent pas tous les musulmans, mais qu'ils ont peur de la résistance au Liban, en Palestine, en Syrie et en Iran, et qu'ils ne cessent de les menacer.
Par ailleurs, son Eminence a de nouveau appelé à exécuter les collaborateurs avec "Israël" et à les faire passer à la guillotine, tout en s'adressant aux autres collaborateurs pour qu'ils se repentent et retournent à leur patrie et à leurs familles parce qu'ils seront surement dévoilés. A ce sujet, il a affirmé que de nouveaux réseaux d'espionnage seront démantelés prochainement.
 S'agissant des demandes adressées de l'ambassade américaine à Beyrouth au ministère des Télécommunications libanais, Sayed Nasrallah a assuré que toutes les informations présentées à cette ambassade parviennent aux mains des Israéliens, ajoutant qu'il n'y a pas de différence entre ces informations et celles présentées par les collaborateurs à l'entité sioniste.
Il a de plus souhaité que personne au Liban ne soit impliqué dans cette affaire, parce que ceci est très dangereux et nécessiterait une importante action en contrepartie. Ce danger concerne la sécurité de tout le pays, non seulement du Hezbollah, selon lui.
Voici l'extrait religieux et politique du discours du secrétaire général du Hezbollah:
Au début, je m'adresse à vous et à toute la nation islamique pour vous féliciter à l'occasion de l'anniversaire du dernier prophète et du maitre des Messagers de Dieu Mohammad ibn Abdullah (P), et de l'anniversaire de son descendant l'imam Jaafar ben Mohammad As Sadek (S), ainsi qu'à l'occasion de la semaine de l'unité islamique proclamée par le fondateur du régime islamique en Iran l'imam Khomeiny, il y a trente ans. Cette semaine est une occasion pour la rencontre, la coopération, et la solidarité entre tous les musulmans, qui croient en Dieu, à la Résurrection, et au prophète Mohammed (P).
En cette occasion, je voudrais évoquer un des détails historiques qui fut un point de litige entre les musulmans. Certains ont dit que la naissance du Prophète fut le 12 Rabi'1 de l'Hégire, alors que pour d'autres ce fut le 17 du même mois. La différence est donc de quelques jours seulement. Je voudrais dire que lorsque la bonne intention et la bonne vision existent chez les dirigeants musulmans, même les points de différence se transforment en des facteurs d'unité et de rencontre.
Dans ce cadre l'imam Khomeiny a appelé à faire des jours allant du 12 au 17 Rabi'1 une occasion
pour l'unité des musulmans, qu'on célèbre ensemble par amour au Prophète.
Et pour généraliser, je ne pense pas qu'il y a de facteurs de divergence qui méritent que les musulmans s'entretuent. Quels que soient ces facteurs, nous pouvons les contrecarrer de telle façon que nous préservons l'unité et la force des musulmans. 
Aujourd'hui nous nous demandons où est cette nation? Un jour, le Messager de Dieu (P) s'adressa à ses compagnons qui l'entouraient. Il leur dit: "Toutes les nations se lanceront contre vous dans l'avenir, comme ceux qui se précipitent pour manger un plat. Hélas, vous serez alors nombreux mais dispersés, et vous serez aussi faibles, parce que vous préférerez la vie à la mort. L'ennemi n'aura plus peur de votre grand nombre parce que vous aimerez la vie et détesterez la mort".
Telle est la réalité de notre nation aujourd'hui. Un milliard et 400 millions de musulmans ne font pas peur à quelques colonisateurs qui occupent la Palestine. Ils ne les prennent pas en considération. Netenyahu réunit son gouvernement et décide d'annexer les terres de 1967, le Golan, Al Qods, la mosquée d'Ibrahim (caveau des patriarches), la mosquée de Bilal, et les autres lieux saints des musulmans. Quelle est la réaction dans le monde arabo-islamique? Aucune, à l'exception de quelques communiqués et c'est tout. Et bien entendu, c'est ce que prévoyaient les Israéliens, ils ne s'attendaient pas à une révolte de la part des gouvernements et des rues arabes.
Telle est la façon d'agir de l'ennemi. Hier, ils ont profané l'esplanade de la mosquée d'Al Aqsa. Une minorité de jeunes palestiniens d'al Qods défend la sacralité et la dignité de cette mosquée qui concerne tous les musulmans. Ils présentent des sacrifices. Hier, trente palestiniens ont été blessés, aucune réaction dans le monde arabo-islamique.
Bref, les Israéliens n'ont pas peur des Arabes. Ils ne craignent que cette minorité résistante au Liban, en Palestine, en Syrie et en Iran. Ils les menacent, les mettent en garde et planifient pour les attaquer, parce que cette minorité a découvert le facteur de force: elle a refusé de se soumettre aux tentations de la vie, n'a pas peur de la mort, et cherche à vivre dignement. Grâce à ces facteurs, les mouvements de résistance ont pu stopper la dépression et la ruine de la nation qui ont commencé en 1948, date de l'occupation de la Palestine. Cette date représente le pire des jours dans la vie de cette nation.
En parallèle, le projet expansionniste américano-sioniste dans la région fut arrêté. Les mouvements de résistance, qui ne sont pas faibles, et qui n'ont pas peur de la mort, ont mis des limites et entrainé la nation dans une nouvelle ère.
Malgré le climat négatif des dernières années et des derniers mois, je vous assure que les mouvements de résistance sont de plus en plus convaincus de leur choix et plus décidés à poursuivre cette voie quelles que soient les menaces. Cette nation doit assumer ses responsabilités et n'a pas le droit de laisser les mouvements de résistance seuls sur le terrain.  Il ne s'agit pas d'un appel au soutien, nous n'avons rien attendu de qui que ce soit, et nous n'attendrons rien de personne, mais nous rappelons la nation de ses responsabilités.
Aujourd'hui, la résistance est dans ses meilleurs états au Liban et dans la région, et elle jouit d'un très grand soutien populaire dans le monde arabo-islamique. Elle jouit même du soutien de certains pays. Lorsque la Syrie ou l'Iran se mettent dans le camp de la résistance ouvertement, ils assument leur responsabilité.  Nous devons les remercier et toute la nation doit s'y identifier, gouvernements, pays et peuples à la fois, au lieu de s'en prendre à eux.
Plus encore, aujourd'hui, certains milieux politiques et médiatiques arabes disent que la cause palestinienne est devenue désormais une cause iranienne. Je dis tout d'abord qu'elle n'est pas devenue une cause iranienne. Ensuite, vous avez délaissé cette cause. Venez la récupérer de l'Iran. Tenez-vous dans les rangs des Palestiniens, tout comme le font l'Iran et la Syrie. Soutenez le peuple palestinien et les mouvements de résistance palestinienne comme le fait l'Iran. Allez partout dans le monde pour dire que la cause palestinienne est une cause arabe, et nous serons à vos côtés, mais assumez vos responsabilités.
Certains pays et gouvernements arabes n'osent pas inviter les dirigeants de la résistance dans ses hôtels ou dans ses salles de peur qu'ils ne soient harcelés par les Etats-Unis et l'Occident. Mais lorsque la République islamique en Iran apporte son soutien aux Palestiniens, tous les régimes et les peuples arabes doivent la remercier sans aucune hésitation.
Dans ce cadre, je voudrais évoquer les menaces israéliennes contre le Liban et le sujet de la paix. Vous savez qu'après mon dernier discours tenu lors de la commémoration du martyre des dirigeants de la résistance islamique libanaise, l'ampleur des menaces israéliennes a baissé considérablement.
 Au contraire, nous avons entendu d'autres propos à l'instar de ce qu'a dit Shimon Peres du retrait israélien définitif du Liban. Selon lui, "Israël" s'est retiré définitivement du Liban et n'a rien à faire dans ce pays.
Le fait de tenir de tels propos constitue une reconnaissance de leur défaite et de leur échec. Et là je leur dis:" Vous vous êtes retirés du Liban et vous n'y retournerez jamais". 
Pour sa part, le chef d'Etat-major israélien affirme que l'armée veut l'accalmie à la frontière du nord. Pourquoi alors vous nous menaciez depuis quatre mois?
De même, Netenyahu a personnellement déclaré qu'Israël ne veut de guerre ni avec le Liban ni avec la Syrie, ni avec l'Iran, ni avec Gaza. Il a fait cette déclaration à la suite des propos tenus par les dirigeants de ces quatre parties.
Dès que les Israéliens ont entendu un ton clair et décisif, ils se sont rétractés et ont commencé à parler de l'accalmie et de la paix.
Ce ne sont pas nos simples paroles qui ont poussé les Israéliens à changer d'avis, mais la crédibilité de la résistance et des combattants. Les Israéliens réalisent que nos menaces n'auront pas été proférées si nous n'avons pas la capacité de les mettre en œuvre, et que ce que nous avons dit ne constitue qu'une partie minime de la réalité.
Aujourd'hui, les Israéliens affirment qu'aucune partie ne sera victorieuse de la prochaine guerre, ce qui veut dire qu'ils ne parlent plus de victoire rapide, définitive et décisive. C'est devenu quelque chose du passé.
Nous, en tant que peuple libanais et forces politiques, devons comprendre ce qui se passe: des pressions politiques sont exercées sur le Liban et son gouvernement qui adopte une excellente position, tout comme celle du chef de la République. Mais ils seront sujets à de nouvelles pressions. L'ambassadrice américaine transmettrait des messages d'intimidation de la part de son pays au Premier ministre ou au chef du parlement, à l'instar de ceux transmis à l'Iran et à la Syrie. Elle condamnerait la détention par une résistance d'armes de dissuasion, alors que tout est permis aux Israéliens… Je pense que c'est la politique américaine et israélienne qui sera adoptée. Mais, notre réponse a été très claire lors du sommet qui s'est tenu à Damas. Ce qui s'est passé à Damas et s'en est suivi à Téhéran suffisent pour répondre aux messages américains.        
Au cours des derniers mois, beaucoup de choses ont été dites dans les médias arabes sur une divergence entre la Syrie et l'Iran, et une distanciation entre la Syrie et la résistance. Ces journalistes parlent de leurs souhaits, mais ils mentent continuellement à tel point qu'ils croient en fin de compte à leurs mensonges. Dans tous les cas, les derniers jours ont prouvé le contraire.
Ce qui est nécessaire actuellement est une résistance et une ténacité officielle. L'appel à la table du dialogue sur la stratégie défensive ne doit pas être en réponse aux pressions américaines ou à l'appel de Ban Ki Moon. Je ne pense pas ceci, parce que cette question avait été débattue avant les appels américains.
Nous espérons que la position des forces politiques et officielle libanaise sera semblable à celle de la Syrie et de l'Iran, forte et solide, qui répond logiquement aux questions posées.    
(A suivre) 

Haaretz : rendez à la Syrie le Golan avant qu’elle n’exhausse ses menaces !

02/03/2010  
Le quotidien israélien "Haaretz" a estimé que l'entité sioniste doit  relancer les négociations de paix  avec la Syrie pour désamorcer l'escalade des tensions à la frontière nord de la Palestine occupée.
Haaretz va plus loin en  estimant qu’il ne faut pas s’étonner de voir les menaces syriennes se traduire en une guerre  dans le cas où le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, insiste à rejeter tout retrait israélien des hauteurs du Golan.
"Haaretz" précise que les Etats-Unis s’efforcent de calmer la situation, soulignant que Washington a averti l'entité sioniste à diverses reprises de provoquer de graves conflits à cause de sa « mauvaise appréciation » de sa part !
Haaretz a noté que le vice-président américain  Joe Biden compte se rendre dans les territoires palestiniens occupés la semaine prochaine pour convaincre l’entité sioniste «de faire preuve de retenue» et d'éviter toute action militaire à l'heure actuelle.
Haaretz insiste sur le fait que  l'occupation  doit relancer les négociations avec la Syrie afin de signer une entente de règlement avec elle, plutôt que de menacer  de guerre,  et que si Netanyahou refuse de parler avec la Syrie parce qu'il refuse d'effectuer des conditions, ou refuse de se retirer du plateau du Golan, alors "ne soyez pas surpris si les menaces de Damas deviennent réalité. ", conclut Haaretz !

Des sociétés israéliennes créent des succursales à l'étranger par peur...

02/03/2010  
Tel un «  tsunami », le discours du secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah continue de provoquer des vagues d’angoisse en « Israël » tant sur le plan politique, sécuritaire voire.. Économique !
En effet, selon le site internet israélien "BC" certaines entreprises israéliennes ont procédé à créer des succursales à l'étranger, par peur des menaces du Hezbollah et de Téhéran. L'objectif est de préserver les données économiques et financières propres à elles en cas de catastrophe.
Le site BC, spécialiste  dans les affaires des  entreprises nouvelles High Tech  israéliennes, a noté  une tendance parmi les entreprises israéliennes de créer un nouveau réseau  de succursales à l'étranger pour éviter la menace des missiles et aussi  la crainte d'un séisme. Le site Web explique que le but des entreprises est le transfert de données économiques et informations financières, et d'assurer la continuité des activités en cas de guerre ou de catastrophe !
Le site BC cite trois facteurs pouvant causés des dégâts matériels importants: «la menace iranienne, et les avertissements de M. Nasrallah, la crainte d'un tremblement de terre».
 
Toujours selon le site,  ces trois facteurs ont poussé des centaines de sociétés et d'institutions économiques et financières israéliennes, d'établir des centres de la réserve de remplacement en dehors des frontières d'Israël, pour garantir la sécurité des données financières et économiques, et être capable de poursuivre leurs activités au cas leurs maisons-mères sont détruites !
Et pour illustrer ces informations, le site cite un exemple, celui de la société de consultation Helfern HMS. Cette dernière a signé un contrat d’une valeur de dizaines de millions de shekels, avec la compagnie Mednautilus pour louer un centre sécurisé en Italie de deux mille mètres, censé accueillir les  banques, les compagnies d'assurances et les sociétés du secteur financier à qui HMS fournit ses services consultatifs.
Toujours selon le site, qui cite une source travaillant chez HMS,  les entreprises High-tech israéliennes vont bientôt transférer leur data en Italie.
Le site note que ce genre de questions a été révélé pour la première fois à la conférence  de, qui a eu lieu récemment en Israël !
Or, selon le principal conseiller  de la société HMS, Haim Reinhold, «une nouvelle politique économique s’est imposée de force ces derniers mois, de sorte que durant  la guerre au Liban les entreprises ont  préféré sauvegarder leurs données à l'intérieur des frontières d'Israël, car c’est plus facile  d'accès et d'utilisation, en raison de la proximité géographique. Mais la menace des missiles de l'Iran et du  Hezbollah au Liban, ainsi que la crainte d'un tremblement de terre, a entraîné un brusque tournant dans la perception de la protection des données et des archives. Ainsi, les entreprises ont commencé à croire qu’il vaut mieux pour elles d’avoir des succursales  à elles à l'extérieur du pays, non seulement en « Israël ».
Haim Reinhold a refusé de cité les noms des entreprises et sociétés israéliennes High-tech qui ont créée des centre de data  à l'étranger, mais il reconnait que des centaines sont concernées par cette nouvelle politique.. imposée par la Sayyed Hassan Nasrallah.

Les forces d’occupation israéliennes envahissent l’esplanade des Mosquées à Jérusalem

lundi 1er mars 2010 - 10h:59
Hanan Awarekeh
Al-Manar
Les colons avaient appelé leurs sympathisants à se rassembler au Mur des Lamentations et à marcher ensuite sur le site d’Al-Aqsa. Les fidèles palestiniens y ont passé la nuit, pour empêcher les colons de faire irruption sur l’esplanade avec l’appui de l’armée et de la police d’occupation israélienne.

(JPG) Douze Palestiniens souffrent des inhalations de gaz lancés hier dimanche par les forces d’occupation israéliennes anti-émeutes qui s’étaient déployées à l’entrée de l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa ; les blessés ont été rassemblés près de Bab Al-Malis. Une femme, d’environ quarante ans, a dû être hospitalisée dans une clinique voisine.
Lors de ces affrontements entre les Palestiniens de la Vieille Ville et les forces d’occupation, la police israélienne dit avoir interpellé l’un des Palestiniens qui aurait tabassé un colon extrémiste qui tentait d’entrer de force par la Porte des Magrébins. Selon certaines informations, quatre colons israéliens avaient été autorisés d’accès à l’enceinte d’Al-Aqsa avec une escorte de la police israélienne.
Les soldats et la police d’occupation ont envahi le site de la mosquée Al-Aqsa ce dimanche matin, alors que des dizaines de fidèles palestiniens y avaient passé la nuit, craignant une irruption des colons à l’occasion de la fête juive du Pourim.
Plus de 200 soldats et policiers de l’occupation israélienne ont encerclé la mosquée, se servant de haut-parleurs pour demander aux fidèles d’évacuer le site. Les Palestiniens ont répondu en exhortant, depuis le minaret de la mosquée, les Palestiniens à se diriger vers la ville occupée.
L’enceinte de la mosquée Al-Aqsa est le troisième lieu saint de l’Islam, après La Mecque et Médine. Les musulmans en parlent comme de l’Al-Haram Al-Sharif, le lieu d’où le prophète Mohammed (la Paix soit sur lui) est monté au ciel, une nuit, sur un cheval.
Le mufti de Jérusalem occupée et l’Autorité palestinienne ont condamné l’entrée des forces de police israéliennes sur l’esplanade de la mosquée, action qui visait à y faire entrer des colons extrémistes. Le mufti a mis en garde contre les conséquences graves que pourrait avoir cette action de la police.
Les organisations islamiques ont appelé les musulmans à se mettre en état d’alerte aux environs du 16 mars, quand les organisations extrémistes israéliennes ont prévu de célébrer la journée mondiale pour la reconstruction d’Al-Aqsa.
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Réactions au Caire...
(AP)
En début de journée, hier, les forces d’occupation avaient monté des check-points à toutes les portes qui conduisent à la Vieille Ville de Jérusalem, dans la partie occupée de la ville, pour empêcher tous les Palestiniens de moins de 50 ans d’y entrer.
En début de cette semaine, des groupes extrémistes avaient appelé leurs sympathisants à se rassembler au square Buraq, connu des Israéliens sous le nom de Mur des Lamentations, et de marcher ensuite sur le site d’Al-Aqsa. Les Palestiniens avaient passé la nuit sur l’esplanade Al-Aqsa pour les empêcher d’y pénétrer, fait-on savoir.
En réponse, les dirigeants palestiniens, nationaux et religieux, de Jérusalem occupée, ont exhorté les Palestiniens a s’opposer à l’invasion envisagée en se rassemblant en masse à la mosquée, afin d’en empêcher l’accès aux colons extrémistes.
Les évènements de dimanche à la mosquée Al-Aqsa, font suite aux tensions créées par la décision du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d’inclure la mosquée Ibraimi à Al-Khalil (Hébron) et la mosquée al-Bilal à Bethléhem, (les deux en Cisjordanie occupée) dans la liste dite des « sites du patrimoine national » (israélien).
Selon Ynet, le président israélien Shimon Peres s’est dit mécontent de cette dernière décision du gouvernement israélien et préoccupé par ses implications possibles.
La décision n’aurait pas dû être prise de cette manière, il fallait procèder plutôt par étapes, aurait déclaré Peres en session à huis clos durant ce week-end. « Il était possible de décider de se concentrer sur 10 sites cette fois, et de prendre d’autres décisions plus tard » aurait dit Peres.
Le Hamas a appelé à une troisième Intifada et le président palestinien Mahmoud Abbas a mis en garde contre une « guerre de religion » ; le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a assisté à la prière du vendredi à Al-Khalil (Hébron), et appelé son peuple à poursuivre le combat, mais en soulignant que les Palestiniens ne se laisseraient pas entraînés par la décision israélienne vers un état de violence.
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...à Amman...
Netanyahu lui-même a tenté d’apaiser les tensions avec les Palestiniens à plusieurs reprises, en affirmant qu’il s’agissait d’un malentendu. « Nous n’avons aucunement l’intention de modifier le statu quo à propos des prières juives et musulmanes. Nous voulons conserver les accords actuels pour les prières. Les rénovations ont été effectuées en coordination avec le Waqf. Elles étaient nécessaires, » a-t-il prétendu.
Pendant ce temps, en Jordanie, des militants et des membres d’associations professionnelles, de partis politiques, et du Front d’action islamique condamnaient le projet israélien et appelaient les dirigeants arabes à protester contre l’action israélienne.
Selon la presse jordanienne, les manifestants ont brûlé des drapeaux israéliens, portant des pancartes pressant le gouvernement à annuler le traité de paix avec Israël pour faire « un premier pas dans la défense des lieux saints ».
Ils disent que les dirigeants arabes et l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) doivent décider d’actions « sérieuses » pour contrer le projet israélien d’annexion des deux lieux saints de Cisjordanie - la mosquée Ibrahimli (Hébron) et la mosquée Bilal (Bethléhem) - ajoutant qu’Israël est en train de « cibler les lieux islamiques sacrés de Cisjordanie ».
Le Dr Ahmed al-Armouti, secrétaire de l’Association médicale jordanienne, a déclaré que « La réponse à ce crime ne doit pas se résumer à des déclarations et des condamnations, elle doit se traduire par un soutien à la résistance armée, aux « moudjahidins » (résistants combattants), à la levée du siège imposé à la population de Gaza et à l’annulation de toutes les formes de normalisation et d’accords avec Israël. »
28 février 2010 - Al-Manar - traduction : Info-Palestine.net
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8260

Israël travaille au changement du droit international (2/2)

mardi 2 mars 2010 - 07h:13
Jeff Halper
The Palestine Telegraph
Israël œuvre à la refonte du droit international. Imaginez tout un monde sans protection contre les occupations, les invasions, l’exploitation et le stockage d’un peuple, un Gaza à l’échelle du monde !
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La tentative d’Israël de "mondialiser" Gaza nous met tous en péril.
Du terrorisme des Etats
Kasher introduit un principe de distinction radicalement nouveau : lorsqu’un pays n’exerce pas un contrôle effectif sur des territoires, il n’a pas à supporter la responsabilité morale d’y faire rigoureusement la distinction entre les individus dangereux et les autres, inoffensifs (Kasher 2010) - comme s’il affirmait simplement qu’on puisse conférer à ces territoires l’autorité nécessaire. Et c’est effectivement la question. « Si vous faites quelque chose pendant assez longtemps, » dit le colonel (de réserve) Daniel Reisner, ancien chef du département juridique des FDI, « le monde va l’accepter. L’ensemble du droit international est basé sur l’idée qu’un acte interdit aujourd’hui finira par être autorisé s’il est commis par suffisamment de pays... Le droit international évolue à travers ses violations. Nous avons inventé la thèse des assassinats ciblés (ces exécutions extrajudiciaires sont permises quand il est nécessaire d’arrêter une opération certaine contre des citoyens d’Israël et quand le rôle de la cible est crucial dans l’opération) et nous devions la promouvoir. Huit ans plus tard, elle est au centre des limites de la légalité » (cité dans Kearney 2010:29). Ou, comme Kasher (2010) le dit, « Le plus souvent, les Etats occidentaux appliquent des principes initiés en Israël pour leurs propres conflits non traditionnels en cours, tels l’Afghanistan et l’Iraq, ce qui veut dire que ces principes ont toutes les chances de devenir des éléments de valeur du droit international ».
Même la simple tentative de faire la distinction entre civils et combattants a été abandonnée dans l’agression contre la bande de Gaza. Selon un autre article d’Ha’aretz (3 février 2010), « Les Forces de défense d’Israël ont préféré mettre les civils en danger à Gaza afin de protéger leurs soldats pendant l’opération Plomb durci, a déclaré un officier de haut rang au quotidien britannique The Independent mercredi. L’officier des FDI affirme que le principe traditionnel "du moyen et de l’intention" - c’est-à-dire que le suspect doit avoir les deux, une arme et l’intention manifeste de s’en servir, avant d’être abattu - a été écarté pour l’incursion d’Israël dans Gaza fin 2008, début 2009. »
Est-ce à dire que les Etats ne peuvent se livrer au terrorisme ? Ce serait une affirmation quelque peu présomptueuse. En réalité, le « terrorisme d’en bas », celui des non-Etats, inquiète Kasher et Yadlin et leur paraît insupportable dans son horreur comparé au « terrorisme d’en haut », le terrorisme d’Etat. Dans son livre Tués par les gouvernements (1994:13), R.J. Rummel met en évidence qu’au cours du 20è siècle, environ 170 000 civils innocents ont été tués par des acteurs non-Etats, nombre important, certes. Mais ajoute-t-il, durant les 80 premières années de ce même (20è) siècle, près de 170 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été abattus, frappés, torturés, poignardés, brûlés, affamés, gelés, écrasés ou tués au travail, enterrés vivants, noyés, pendus, bombardés ou tués par tout autre moyen de cette myriade de façons que les gouvernements possèdent pour donner la mort aux citoyens sans défense et inoffensifs comme aux étrangers. Il est même concevable que le nombre de morts se rapproche des 360 millions.
Et ce chiffre ne prend pas en compte le Zaïre, la Bosnie, la Somalie, le Soudan, le Rwanda, le règne de Saddam Hussein, l’impact des sanctions des Nations-Unies sur la population civile iraquienne et tous les autres assassinats commandités par des Etats commis après la compilation de ces chiffres par Rummel. Cela ne tient pas davantage compte de toutes les formes du terrorisme d’Etat qui n’entraînèrent pas la mort : la torture, l’emprisonnement, la répression, les démolitions de maison, la famine provoquée, l’intimidation, et tout le reste.
« Nous ne nions pas, » concède Kasher (2009), « qu’un Etat peut agir avec l’objectif de tuer des gens afin de terroriser une population et d’atteindre une finalité politique ou idéologique. » Et il ajoute une nouvelle mise en garde importante :
« Toutefois, quand de tels actes sont accomplis pour le compte d’un Etat, ou pour ses agences ou mandataires, officiels ou clandestins, nous appliquons au conflit qui va suivre des principes moraux, éthiques et juridiques communément admis pour revenir aux conflits internationaux normaux entre Etats ou entités politiques similaires. Dans un tel contexte, un Etat qui tue des citoyens d’un autre Etat afin d’en terroriser la population serait coupable de ce qui est généralement admis comme un crime de guerre. »
La remarque de Kasher - « un Etat qui tue des citoyens d’un autre Etat afin d’en terroriser la population » -, semble vouloir dire que les Etats ne peuvent ni être accusés de terrorisme ni tenus responsables de crimes de guerre pour des assassinats ou des actes terroristes commis contre des populations civiles tel que le peuple de Gaza, puisque les gens de Gaza ne sont pas les citoyens d’un autre Etat.
Frapper les civils pour faire pression sur les combattants
Quant au principe de proportionnalité, il est lui aussi victime de l’offensive de Kasher et Yadlin contre le droit international humanitaire (DIH). Ils proposent de le remplacer par ce que les Forces de défense israéliennes (FDI) connaissent sous le nom de doctrine Dahiya. Née de la deuxième guerre du Liban en 2006 - pendant laquelle Israël détruisit Dahiya, fief du Hezbollah à Beyrouth -, la doctrine Dahiya stipule qu’Israël pourra dissuader de toute attaque contre lui en « frappant une population civile à un point tel que cela fasse pression sur les combattants ennemis [...] par des dommages et des destructions d’infrastructures civiles et militaires occasionnant de longues et coûteuses reconstructions, pression qui doit étouffer la volonté de ceux qui cherchent à agir contre Israël. » (PCATI 2009).
Selon le rapport Goldstone (2009:48), « Les tactiques utilisées par les forces armées israéliennes dans l’offensive contre la bande de Gaza relèvent de pratiques antérieures, les plus récentes étant celles de la guerre du Liban en 2006. Un concept connu sous le nom de doctrine Dahiya est apparu alors, impliquant la mise en œuvre d’une force disproportionnée, provoquant d’immenses dommages et destructions aux propriétés et infrastructures civiles, ainsi que des souffrances aux populations civiles ». La Mission conclut, à l’examen des faits sur le terrain qu’elle a par elle-même constatés, qu’il s’agit bien de la stratégie prescrite comme étant la meilleure qui a effectivement mise en œuvre.
Et elle poursuit en citant le chef du Commandement Nord d’Israël, le général Gadi Eisenkott : « Ce qui est arrivé dans le quartier Dahiya de Beyrouth en 2006 se reproduira dans chacun des villages d’où l’on tire sur Israël. [...] Nous utiliserons une force disproportionnée et causerons d’immenses dommages et destructions. De notre point de vue, ce ne sont pas des villages civils, ce sont des bases militaires. [...] Il ne s’agit pas d’une recommandation. C’est un plan. Et il a été approuvé. » Mais là encore, ce qui est important, c’est l’affirmation d’une refonte du principe. Ainsi, déclare Kasher, le principe de proportionnalité n’a rien à voir avec des blessures infligées aux civils de façon manifestement excessives en rapport au gain militaire attendu, comme la communauté internationale l’entend aujourd’hui, c’est exactement le contraire : c’est « La proportionnalité (qui) est justifiable des dommages collatéraux en raison de l’avantage militaire obtenu » (Kasher 2010).
L’impact de « la mise à jour du concept de guerre » par Kasher et Yadlin est manifeste dans l’attaque contre Gaza. « Quand des officiers supérieurs des FDI ont été interrogés sur l’assassinat de centaines de civils palestiniens pendant les combats dans la bande de Gaza, » publie Ha’aretz (6 février 2009), « ils firent presque tous la même réponse : l’usage de forces massives visait à protéger la vie des soldats, et quand il nous fallait faire le choix entre protéger la vie des soldats israéliens et celle de civils ennemis sous la protection desquels les terroristes du Hamas opéraient, la priorité allait aux soldats. » La réponse des FDI aux critiques ne semble pas improvisée ni péremptoire... Et elle est donnée non seulement avec le soutien de l’avis juridique du cabinet de l’avocat général militaire, mais aussi sur la base de la théorie éthique, développée il y a plusieurs années, et qui justifie ces actions.
Le professeur Asa Kasher de l’université de Tel-Aviv, lauréat du Prix Israël de philosophie, est le philosophe qui a dit à l’armée israélienne que cela était possible. Dans un récent entretien paru dans Ha’aretz, Kasher déclare que l’armée a agit conformément au code de conduite élaboré il y a environ cinq ans pour la lutte contre le terrorisme. « Les normes suivies par les commandants dans Gaza ont été généralement les bonnes, » dit Kasher. A son avis, rien ne justifie de mettre en danger la vie des soldats pour éviter de tuer des civils vivant à proximité des terroristes. Selon Kasher, le chef d’état-major des FDI, Gabi Ashkenazi « est resté très proche de nos principes, depuis l’époque du premier document rédigé en 2003 jusqu’à aujourd’hui. »
L’argument de Kasher, c’est que dans une zone comme la bande de Gaza, sur laquelle les FDI n‘ont aucun contrôle effectif, le principe numéro un qui guide les commandants est d’atteindre leurs objectifs militaires. La priorité qui vient ensuite, c’est de protéger la vie des soldats, puis enfin, d’éviter de blesser des civils ennemis... Le professeur Kasher a des liens forts, et depuis longtemps, avec l’armée. C’est lui qui a rédigé le code moral de conduite de l’armée israélienne au milieu des années 1990. En 2003, lui et le général Amos Yadlin, aujourd’hui chef des Renseignements militaires, ont publié un article intitulé Le combat moral contre le terrorisme. Ils y justifient les assassinats ciblés des terroristes, même au prix de victimes civiles palestiniennes se trouvant à proximité. Le général Moshe Ya’alon, chef d’état-major de l’armée israélienne à l’époque, n’a pas imposé l’application du document mais, selon Kasher, les idées du documents ont été adoptées dans leur principe par Ya’alon et ses successeurs. Kasher les a présentées aux FDI et aux personnels du Shin Bet, le service sécurité, à des dizaines de reprises.
De tels arguments sont également repris par les critiques « proisraéliens » du droit international humanitaire. Amichai Cohen (2010), par exemple, écrivant dans le Forum du droit mondial, du Centre des Affaires publiques de Jérusalem (néo-con), y résume succinctement l’argumentaire de Kasher et Yadlin (en triant de nombreuses citations juridiques tout comme Kasher teste les arguments éthiques) : « Le concept de proportionnalité permet au personnel militaire de tuer des civils innocents, à condition que ses cibles dans l’opération soient des forces ennemis, et non des civils. »
Sur une argumentation fragile
Et pourtant, quand elles sont contestées, la philosophie, la morale et l’argumentation de principe de Kasher et Yadllin s’estompent et ils doivent alors utiliser le même genre de discours émotionnel et bancal qui caractérise les engueulades dans les bars ou dans la rue.
Quand, par exemple, Uri Avnery (2009) conteste la façon dont Kasher ramène l’opération de Gaza à une simple réaction défensive justifiée à des « attaques continuelles de roquettes sur Israël par les organisations terroristes de la bande de Gaza, » Kasher (2009) abandonne son argumentation philosophique et passe aux attaques personnelles : « Ce n’et pas une surprise, » écrit-il, « de voir Avnery refuser d’utiliser le mot ‘terroristes’ pour qualifier les Palestiniens - auxquels il s’identifie - du fait de sa connotation morale négative. Lui-même ne souhaite pas être moralement présenté comme quelqu’un qui s’identifie aux terroristes. »
A partir de là, Kasher laisse tomber complètement son analyse intellectuelle et sombre au niveau de simples avis personnels et d’hypothèses insupportables. « Certaines personnes prétendent qu’un accord de paix entre Israël et les Palestiniens apporterait aux citoyens israéliens la meilleure protection contre les roquettes et les missiles, les attentats-suicides et les autres horreurs du terrorisme, » commence-t-il.
« Il est vrai qu’un Etat démocratique est nécessaire pour rechercher des accords de paix avec les Etats et les peuples voisins. Cependant, l’idée qu’il est possible d’arriver à un accord politique avec les Palestiniens qui serait soutenu par le Hamas, le Jihad islamique et les autres organisations terroristes, laisse quelque doute. Même si nous accordions une crédibilité à une telle affirmation, il est quasiment certain que les attaques de roquettes sur Israël se poursuivraient tout au long des négociations. En réalité, elles s’intensifieraient probablement. Laisser les citoyens de l’Etat en situation vulnérable face à cette menace constante n’est pas moralement justifié par le simple fait qu’il y a des négociations en cours. De même que l’existence de ces négociations ne justifie d’échapper à une option de dernier recours, quand tous les moyens d’actions alternatifs ont échoué...
« Il y a ceux aussi qui appellent Israël à engager des négociations directes avec le Hamas afin de débarrasser ses citoyens des menaces que constituent les attaques de roquettes et toutes les sortes d’activités terroristes. Cet argument appelle la même réponse. D’un point de vue moral, demander à Israël d’engager des négociations directes avec une organisation terroriste qui ne reconnaît pas son droit à exister ne peut se justifier. » (Kahser, 2009)
Apparemment, cette philosophie est courante quand les Israéliens essaient de modifier le DIH pour justifier des pratiques injustifiables. Il y a quelques années (le 15 avril 2005, p. 34), le magazine hebdo Up Front, du Jerusalem Post, publiait un entretien avec un « spécialiste israélien du droit international », lequel, fait révélateur, avait choisi de rester anonyme. Voici un extrait de son intervention : « Le droit international est la langue du monde, et il est plus ou moins le point de référence à l’aune duquel nous nous mesurons aujourd’hui. C’est la lingua franca (*) des organisations internationales. Il vous faut donc jouer le jeu si vous voulez être membre de la communauté mondiale. Et la partie se joue comme cela. Tant que vous prétendez agir dans le cadre du droit international et que vous arrivez en présentant un argument plausible qui explique pourquoi vous dites avoir agi dans le contexte du droit international, alors tout va bien pour vous. Voilà comment ça marche. C’est une façon très cynique de voir comment fonctionne le monde. Donc, même si vous êtes inventif, ou même si vous êtes un peu radical, tant que vous pouvez argumenter dans ce contexte, la plupart des pays ne vous diront pas que vous êtes un criminel de guerre. »
Ceci est sérieux. Nous sommes en pleine deuxième bataille de Gaza, dans une campagne qui vise non seulement à réfuter et à diffamer le rapport Goldstone des Nations-Unies, à blanchir les actions d’Israël, mais aussi à transformer le droit international humanitaire pour protéger des Etats puissants et leurs armées, tout en abrogeant le droit fondamental des pauvres et des opprimés à leur résister. Les enjeux sont élevés. Qu’arrivera-t-il aux Palestiniens - ou aux peuples opprimés partout ailleurs - si les Kasher et C° parviennent à ôter les principes de distinction et de proportionnalité du droit international ?
Imaginez tout un monde sans protection contre les occupations, les invasions...
Imaginez tout un monde sans protection contre les occupations, les invasions, l’exploitation et le stockage (**) d’un peuple, un Gaza à l’échelle du monde ! Ce monde reflète une certaine réalité de celui d’aujourd’hui : chacun serait soit un juif israélien, membre d’une minorité mondiale privilégiée dont la principale responsabilité morale serait de se défendre contre les « terroristes », soit un Palestinien, membre d’une majorité appauvrie, occupée, sans pouvoir maîtriser ses ressources et son avenir, mais qui aurait néanmoins la responsabilité de la qualité de vie et de la sécurité des ses violents maîtres à « tolérance zéro ».
Tenir les remparts du droit international pour en garantir l’intégrité doit être intégré partout dans le combat contre l’oppression. Si le peuple de Gaza a pu devenir une proie rêvée, alors nous pouvons tous le devenir à notre tour. En termes de vulnérabilité autant que de solidarité, nous sommes tous, c’est vrai, des Palestiniens.
Si le DIH a besoin d’être actualisé pour prendre en compte une participation plus grande des acteurs non-Etats dans les conflits internationaux - et ici il faut noter l’emploi accru par les Etats et les grandes sociétés de groupes militaires privés « externalisés », l’émergence d’ « Etats manqués », les nombreux appareils d’Etat mêlés à une activité criminelle, et même le rôle rempli par les ONG - si le DIH doit être actualisé, alors il faut le faire en maintenant la protection des civils et des peuples opprimés contre les Etats, qui sont souvent les leurs. L’offensive de Kasher et Yadllin contre le DIH, parrainée et légitimée par le gouvernement israélien « au nom des » autres Etats engagés dans les soi-disant guerres contre le terrorisme, risque de donner carte blanche aux gouvernements puissants, à leurs grandes sociétés militaires et à leurs alliés, pour aller à un « ordre » mondial qui servira leurs intérêts au dépens de ceux des peuples du monde.
Considérant ce que Michael Klare appelle, « le nouveau paysage du conflit mondial » - les guerres pour les ressources déclarées par des Etats (initiées ou entretenues, faut-il le noter, surtout par les grands Etats démocratiques qui contrôlent le système économique mondial et représentent plus de 80% du commerce des armes dans le monde, dont les revenus sont montés en 2008 à 1 460 milliards de dollars) -, la perspective de voir les Etats libres des contraintes du DIH devrait tous nous interpeller. Car, en fin de compte, les théâtres des futures guerres vont se situer pour la plupart dans ces régions mêmes où les peuples - classés comme terroristes - résistent contre le pillage de leurs ressources, contre le néocolonialisme et leur propre stockage permanent. Ces sites, nous dit Klare (2001), seront des points de ravitaillements particulièrement abondants en produits recherchés - pétrole, eau, diamants, minerais, bois tropicaux - de même que des voies d’approvisionnement qui relieront ces régions aux principaux marchés dans le monde. Ces régions vont capter l’attention des médias, dominer les délibérations des décideurs politiques internationaux, et attirer les plus fortes concentrations de forces militaires... (Elles représentent) une large bande de territoire à cheval sur l’équateur.
La tentative d’Israël de mondialiser ses justifications juridiques, morales, politiques et militaires de ce qu’il fait - et continue à faire - à Gaza, en Cisjordanie et au Liban, devrait nous préoccuper tous. Tout comme Israël a utilisé la bande de Gaza comme laboratoire pour ses tactiques, ses armes de « contre-insurrection » et de guerres urbaines, il est prêt également à essayer d’exporter ses « nouvelles doctrines » d’une manière qui compromettrait fondamentalement la qualité de vie des peuples pris dans les conflits dans le monde. Comme Kasher et Yadlin (2005:4) l’écrivent en termes très clairs, les principes présentés sont censés être justifiés et applicables concrètement en toutes circonstances comparables. De plus, ces principes sont destinés à être universalisés avec un autre sens crucial... Les différents organismes de défense d’un Etat démocratique confronté au terrorisme devront respecter les principes qui reposent sur des motifs moraux universels et sur des raisons morales professionnelles et organisationnelles, propres à chacun de ces organismes d’Etat, qu’ils soient militaires, de police de métier, brigade mobile ou contre-espionnage.
Dans ce sens, tout résistant à l’oppression est un Palestinien. Les enjeux en cas de défaite dans cette deuxième bataille de Gaza sont très élevés. La tentative d’Israël de « mondialiser » Gaza nous met tous en péril.
(*) - Sorte d’Esperanto... (ndt)
(**) - Sur cette notion de « stockage », voir, du même auteur, : Palestiniens : le stockage d’un "peuple en trop"

(JPG) Jeff Halper est directeur du Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD) et auteur de An Israeli in Palestine : Resisting Dispossession, Redeeming Israel (Pluto Press, 2008). Son adresse mel : jeff@icahd.org.
Jérusalem, le 22 février 2010 - The Palestine Telegraph - Sous-titrage et traduction : JPP
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8262

Disperser les nuages de phosphore blanc présents au-dessus de Gaza

publié le mardi 2 mars 2010
Gideon Levy

 
Opinion : « Le langage du corps compte autant que le message ». Regardez votre interlocuteur dans les yeux, détendez vos mains, ne souriez pas sans raison, et essayez de garder une expression de douceur. Alors les nuages de phosphore blanc au-dessus de Gaza se disperseront.
Si vous avez un instant, si vous vous ennuyez ou si vous êtes déprimé, si vous vous dites que la critique d’Israël est peut-être justifiée, ou si vous avez tout simplement envie d’éclater de rire, allez sur le site web du ministère de l’information et de la diaspora.
Vous allez y trouver une innovation aux proportions gigantesques –de la propagande destinée à semer la confusion chez les propagandistes et dans les relations publiques pour tromper les experts en communication, plutôt que le public ciblé. Nicolae Ceaucescu n’aurait pas pu mieux dire, et la station de radio du Caire qui émettait des menaces en hébreu maladroit avant la guerre des 6 jours n’a pas réussi à être aussi ridicule. Au programme du ministère de l’Information : insulte à l’intelligence, mépris de la raison -non seulement à l’intelligence des « gens de l’étranger », à qui cette propagande médiocre est destinée- mais aussi à la nôtre, « ambassadeurs » israéliens auto-proclamés.
Si ceci est le message officiel d’Israël, alors les choses vont vraiment mal pour nous. Si nos arguments sont ceux-là, alors tous nos détracteurs ont raison. Les ministères de l’information et de la propagande existent, mais dans les pays du tiers monde. Bienvenue au club, Israël. Sexe, mensonges et vidéo ? Il n’y a pas beaucoup de sexe sur ce site, mais le reste y est en quantité, mélangé à des fadaises, du mauvais goût et un esprit de clocher très gênant. Par quoi commençons-nous notre recherche d’« informations » ? Peut-être par la liste de nos réalisations : 15 millions de sacs de Bamba produits par mois, 1000 sacs par minute de cette confiserie pour enfants, saveur beurre de cacahuète. Nous sommes aussi une puissance montante Krembo, 50 millions de ces douceurs en guimauve recouvertes de chocolat produites cette année. Notre cœur se gonfle de fierté. Il n’y a rien de pareil au monde. Le pays du lait, de Krembo et Bamba.
Et si vous veniez nous rendre visite pour nos Krembo ? Vous finirez peut-être par nous aimer pour nos Bamba. L’actrice Ayelet Zurer a du succès à Hollywood, et un autre Israélien est le n°1 mondial pour la culture du coton. Et un épilateur qui « enchante les femmes dans le monde entier » a été inventé en Israël.
Laissons de côté « le côté chaleureux typiquement israélien », nos « réussites nationales extraordinaires » et notre production de dattes (182 kg par arbre) -dont le but est d’ouvrir les yeux de ceux qui nous critiquent et nous détestent. La propagande étant la propagande, Goldstone n’est pas mentionné, l’occupation a disparu. Le Golan est un « pays de ruisseaux clairs », les Palestiniens sont « des réfugiés qui nous ont envahis depuis les pays arabes », la Galilée est la Toscane et la Mer morte une merveille du monde. Et tout cela est à nous. Les émissions de télévision qui accompagnent ce voyage en illusions nous disent que le monde pense que nous circulons à dos de chameau (parce que nous n’avons pas entendu parler de voitures), cuisons la viande dans l’âtre (parce que nous n’avons pas l’électricité), et échangeons des coups de feu (parce que c’est notre nature).
Eh bien, il n’y a pas une once de vérité dans tout cela. Comme il est facile de réfuter les mensonges au sujet des chameaux et de l’âtre ! Car qui pense encore qu’Israël est ainsi ? Demandez à n’importe quel paysan dans une plantation de thé au Sri-Lanka ou de bananes au Cameroun, et il vous dira qu’Israël est un marchand d’armes international, une puissance politique et économique, et un Etat occupant et oppresseur. Comme on aimerait qu’ils nous imaginent à dos de chameau et devant l’âtre. Cela vaudrait tellement mieux pour nous. Mais ces mensonges sont faciles à réfuter, alors, va pour eux, sinon nous risquons d’être empêtrés dans des allégations de crimes de guerre et violations des droits humains. Et les réfuter relève du tour de force, c’est quasiment impossible.
En fait, pas tout à fait. Le ministère de la propagande israélien a des « trucs », aussi pour des problèmes de ce genre. Son arme de choc : « le langage du corps compte autant que le message ». Regardez votre interlocuteur dans les yeux, détendez vos mains, ne souriez pas sans raison, et essayez de garder une expression de douceur. Alors les nuages de phosphore blanc au-dessus de Gaza se disperseront.
Et maintenant, plus sérieusement : malgré cette propagande inepte, la communication israélienne est un formidable succès. Le monde accepte tous nos caprices et bizarreries. La grande Russie a été forcée de se retirer de Géorgie, mais pas Israël des territoires. Gilad Shalit est connu dans le monde entier, comme s’il n’y avait pas d’autres prisonniers de guerre dans le monde, et même l’hystérie au sujet de l’Iran est fabriquée en Israël.
Alors à quoi bon toutes ces histoires de Bamba et de chameaux ? Poursuivons nos activités –l’occupation, les bombardements, les obus, continuons à construire des colonies, usurper et exploiter. Au pire, on pourra toujours faire disparaître Ayelet Zurer, Krembo et l’épilateur made in Israël, car nous sommes véritablement le peuple élu.
publié dans Haaretz, 25 février 2010
traduction : Elisabeth Martin-Gaudy pour l’Afps

Crimes de guerre à Gaza ; examen du rapport Goldstone

publié le mardi 2 mars 2010
PHCR ( Centre palestinien pour les droits de l’Homme)
 
Le PHCR adresse des courriers au Président de l’Assemblée générale des Nations Unies et à des représentants aux Nations Unies
Dans la perspective du débat prochain de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la mise en œuvre du rapport de la Commission de recherche des Nations Unies sur le conflit de Gaza (le rapport Goldstone), M. Raji Sourani, Directeur du Centre palestinien pour les droits de l’Homme (PHCR) a adressé des courriers à un certain nombre de représentants aux Nations unies, exprimant de graves inquiétudes concernant la crédibilité des investigations menées par Israël sur les allégations de graves violations des Droits internationaux humanitaires et des Droits de l’Homme internationaux, y compris ceux qui ont été perpétrés durant la dernière offensive israélienne dans la bande de Gaza. M. Sourani a adressé ses courriers au Président de l’Assemblée générale des Nations Unies et à des représentants, au Président et à des membres du Conseil des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et du Comité des Droits de l’Homme, au Secrétaire général des Nations Unies et au Haut Commissaire pour les Droits de l’Homme.
La lettre incluait les investigations conduites auparavant par la Commission de recherche des Nations unies, la Mission indépendante de recherche mandatée par la Ligue des Etats arabes, qui, en concordance avec la Mission de recherche des Nations unies, a insisté sur le fait qu’Israël a perpétré des crimes de guerres et de nombreuses violations de la loi internationale, beaucoup d’entre elles ressortant de responsabilités criminelles individuelles. Le rapport Goldstone a aussi conclu que des crimes de guerre avaient aussi été perpétrés du côté palestinien, et a appelé à la fois les Israéliens et les Palestiniens à prendre les mesures nécessaires.
Le 5 novembre 2009, l’Assemblée générale des Nations unies a approuvé le rapport Goldstone et a demandé au gouvernement israélien et aux Palestiniens de mener des enquêtes indépendantes, crédibles, et en conformité avec les standards internationaux, dans un délai de trois mois.
Alors que le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, déclarait dans son rapport du 4 février 2010 qu’on ne peut déterminer aucune mise en œuvre de la résolution par les parties concernées, le PHCR a publié ce mois ci un rapport détaillé qui arrive à des conclusions entièrement différentes. Le rapport « authentiquement réticent » examine les investigations conduites par Israël et analyse minutieusement les raisons pour lesquelles les investigations israéliennes ne peuvent en aucun cas être considérées comme indépendantes, crédibles et en conformité avec la loi internationale.
La lettre affirme que le rapport Goldstone constitue un tournant fondamental pour le respect des droits de l’Homme et de la loi humanitaire dans les Territoires occupés, à cause des mesures de transparence incluses dans les recommandations. Il est nécessaire que les recommandations soient mises en œuvre. Au vu de l’absence d’enthousiasme prouvé du côté israélien pour mener les investigations nécessaires, tout comme l’incapacité des Palestiniens, des mesures de justice internationales devraient être mises en œuvre, y compris un renvoi par le Conseil de Sécurité à la Cour internationale de Justice, ou l’exercice de la juridiction universelle.
Le PHCR a ajouté que les deux parties avaient manqué à se soumettre dans un délai de trois mois à la résolution des Nations Unies. Le Centre demande à l’Assemblée générale de prendre en compte ces faits, rappelant que de nombreux organismes pour les Droits de l’Homme avaient indiqué que les retards dans les investigations effectives équivalent à l’impunité. La communauté internationale ne doit permettre à aucun état d’agir au-dessus des lois. Qui plus est, sans exécution de la règle de la loi, la loi devient sans signification ; ce sont les civils palestiniens qui subissent les horribles conséquences. C’est la communauté internationale qui en porte la responsabilité.
En commentant la lettre, M. Sourani a dit que le cœur du rapport Goldstone reste d’actualité pour le cadre de conduite des investigations et les mesures de mise en œuvre. Cependant, au cas où les parties concernées échoueraient dans la conduite de ces investigations, ce qu’elles ont effectivement fait, la communauté internationale devrait réagir immédiatement, et prendre les mesures nécessaires. Il a ajouté qu’Israël refuse de conduire ces investigations en conformité avec le rapport Goldstone.