samedi 27 février 2010

Deux mosquées portées au patrimoine israélien: Moscou désapprouve

Israël
Israël
14:51 26/02/2010
© hoyasmeg
MOSCOU, 26 février - RIA Novosti
La Russie juge d'inadmissible la décision de Tel Aviv d'inscrire deux mosquées en Cisjordanie au patrimoine national de l'Etat hébreu, et estime que cette démarche compliquera la reprise du dialogue de paix, a annoncé vendredi à Moscou le porte-parole de la diplomatie russe Andreï Nesterenko.
"Comme nous l'avons souvent répété, la Russie est par principe contre toute démarche susceptible de freiner le règlement israélo-palestinien et d'entraver la reprise du dialogue de paix entre les deux parties". Or, l'inscription de deux mosquées sur la liste des sites du patrimoine juif relève de ce type d'actions, a-t-il déclaré.
Le 21 février, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu a déclaré en conseil des ministres qu'il voulait ajouter le tombeau de Rachel (mosquée de Belal Ibn Rabah) et le caveau des Patriarches (mosquée d'Ibrahim Hébron), situés en Cisjordanie, au patrimoine national juif. Or, les deux sites sont vénérés à la fois par les juifs et les musulmans.
Cette décision controversée de M.Netanyahu a provoqué un tollé dans le monde musulman. Depuis dimanche, Hébron est le théâtre d'affrontement entre les Palestiniens et les soldats israéliens.
Selon les médias occidentaux, vendredi la presse israélienne a pour sa part accusé le premier ministre d'avoir joué avec le feu et d'avoir "cédé aux pressions de l'extrême droite et du lobby colonisateur".

Rapport Goldstone sur Gaza : l'Assemblée générale veut des enquêtes crédibles

Richard Goldstone.
26 février 2010 – L'Assemblée générale de l'ONU a de nouveau demandé vendredi à Israël et aux Palestiniens de mener des enquêtes « indépendantes » et « crédibles » sur les crimes de guerre que le Rapport Goldstone les accuse d'avoir commis lors du conflit à Gaza en janvier 2009.
L'Assemblée générale a adopté par 98 voix pour, sept contre, et 31 abstentions, une résolution qui avait été proposée par plusieurs pays arabes concernant la suite donnée au rapport de la Mission d'établissement des faits de l'ONU sur le conflit de Gaza, présidée par le juge Richard Goldstone.

Le texte demande de nouveau « au gouvernement israélien » et « à la partie palestinienne » de « procéder à des investigations indépendantes, crédibles et conformes aux normes internationales sur les graves violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme qui ont été signalées par la Mission d'établissement des faits, afin que des responsabilités soient établies et que justice soit faite ».

L'Assemblée générale prie en outre le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de lui présenter, dans un délai de cinq mois, un rapport sur l'application de la présente résolution, « afin de déterminer quelles nouvelles mesures doivent être prises, le cas échéant, par les organes et organismes compétents de l'ONU, dont le Conseil de sécurité ».

L'Assemblée générale de l'ONU avait approuvé le 5 novembre 2009 les recommandations du Rapport Goldstone et avait alors déjà demandé à Israël et aux Palestiniens des enquêtes indépendantes et crédibles, donnant trois mois aux deux côtés pour les mener à bien.

Le Rapport Goldstone met en lumière un certain nombre de cas concrets de violations des droits de l'homme et du droit international imputables à l'armée israélienne et au mouvement palestinien Hamas dans le territoire de Gaza. Il recommande que le Conseil de sécurité se saisisse de la question et intime aux parties l'ouverture d'enquêtes, à défaut de quoi, dans les six mois, le Conseil devrait référer la situation à la Cour pénale internationale (CPI).

Le conflit à Gaza, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, a fait plus de 1.300 morts du côté palestinien et 13 du côté israélien.
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=21323&Cr=Gaza&Cr1= 

La campagne européenne pour la levée du blocus sur Gaza: l'Europe perd de sa morale en laissant se poursuivre le blocus sur Gaza

26 Fév 2010

Bruxelles /   La campagne européenne pour la levée du blocus sur Gaza a fait savoir que l'Europe perd chaque jour un peu plus de sa morale en laissant maintenir le blocus sur Gaza, estimant que celle-ci pourrait, si elle l'aurait voulu, arrêter immédiatement la roue de la mort collective dans ce secteur en faisant tomber le blocus porté, estime la campagne, contre des mères et des enfants privés de nourriture, d'électricité, de soins sanitaires et d'enseignement".
"Ce blocus est une honte qui souille la communauté internationale", affirme la campagne dans un communiqué publié aujourd'hui, rapporté par le site Qodsnet, invitant les ministres européens des affaires étrangères à suivre l'exemple de leur homologue irlandais, Michael Martin, et visiter la bande de Gaza pour voir sur le terrain le désastre humanitaire qu'avait causé le blocus israélien.
Le communiqué appelle également à une position ferme de la part de l'UE obligeant Israël à lever le blocus sur Gaza, qui persiste depuis plus de quatre ans.
Le chef de la diplomatie irlandaise, rappelons, avait visité Gaza en dépit des tentatives des autorités israéliens de l'en empêcher, et vu de ses propres yeux les conditions catastrophiques dans lesquelles vivent les Gazaouis.
Le ministre irlandais a alors réclamé à l'occupant israélien de mettre fin à son blocus assurant qu'il plaiderait auprès de ses pairs européens pour l'exercice des pressions sur le gouvernement israélien afin d'y obtempérer. 
Gh.H.
http://www.sana.sy/fra/55/2010/02/26/275320.htm

Sayed Nasrallah s'est rendu à Damas pour rencontrer Ahmadinejad

26/02/2010  
Le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, à la tête d'une importante délégation du mouvement, s'est rendu à Damas, où il s'est entretenu avec le président syrien Bachar al-Assad et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui effectuait une visite officielle à Damas.
Selon notre correspondant à Damas, Sayed Nasrallah s'est entretenu avec M. Ahmadinejad "des derniers développements dans la région et des menaces sionistes contre le Liban et la Syrie". Le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a également assisté à cette rencontre.
M.Ahmadinejad s'est également entretenu avec le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechall et des représentants différents factions palestiniennes.
Le président iranien a réitéré son appui au peuple palestinien jusqu'au recouvrement total de ses droits légitimes.
Le président iranien a aussi condamné les pratiques des autorités de l'occupation israélien et ses tentatives de judaïser la ville sainte d'al-Qods occupée, tout en dénonçant la décision d'insérer sue la liste du patrimoine juif les mosquées d'Ibrahim al-Khalil et de Bilal Ben Rabah. 

Communiqué du Collectif caladois pour le peuple palestinien

France - 26-02-2010
Villefranche-sur-Saône, le 25/02/2010.
Par Collectif caladois pour le peuple palestinien > ccpp69400@yahoo.fr  
Zeyneb, sa maman et le Collectif caladois pour le peuple palestinien tiennent à remercier du fond du cœur les plus de 2000 citoyennes et citoyens épris de justice qui ont déjà témoigné leur soutien à Zeyneb en écrivant à la direction du Collège Claude Bernard de Villefranche-sur-Saône.
Ils appellent à poursuivre cette action de protestation non-violente jusqu'à l'annulation pleine et entière de la sanction inique prise contre Zeyneb, ainsi que la garantie, pour elle et ses camarades, d'une reprise des cours dans les meilleurs conditions dès le 1er mars prochain.
Parmi les témoignages déjà reçus, ceux de très nombreux enseignants, des universitaires, des élus, des militants des droits de l'homme, responsables associatifs, anciens déportés et enfants de déportés, et ce du monde entier :
Tous sont profondément choqués par la sanction infligée à Zeyneb et demandent sa levée immédiate. Ils attendent de l'administration un geste fort. Ils ne demandent pas vengeance, mais justice.
Zeyneb, sa maman et le Collectif caladois pour le peuple palestinien envisagent toute action digne et non violente, en partenariat avec leurs très nombreux soutiens, au cas où l'administration maintiendrait la sanction.
S'agissant du communiqué des enseignants du lycée-collège Claude Bernard (22/02/2010), le Collectif déplore que l'esprit de corps semble l'emporter sur l'esprit de justice et d'apaisement.
S'agissant de l'article du journal Le Progrès du 23/02/2010 (édition de Villefranche), il est dans la continuité du mépris que le Progrès de Villefranche manifeste à l'égard du Collectif depuis sa création, comme du reste à l'égard de bon nombre d'associations progressistes (!) de Villefranche. Le directeur de l'agence du Progrès de Villefranche n'ayant jamais répondu aux demandes de rendez-vous du Collectif, le Collectif n'a pas souhaité non plus répondre aux questions du journaliste dépêché par le Progrès le 20/02/2010, sans pour autant lui manquer de respect.

Le Collectif caladois pour le peuple palestinien.

Lire également l'article du Progrès du 23.02 : L'exclusion d'une collégienne fait toujours polémique.

Soutenons Zeyneb, exclue de son collège pour 3 jours pour avoir osé porter un tee-shirt ''Palestine libre !'' (mise à jour 19.02)
Par Collectif caladois pour le peuple palestinien >
 http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13490&type=communique&lesujet=Actions

Entretiens sino-israéliens sur le nucléaire iranien

26/02/2010  
Le ministre israélien des Affaires stratégiques Moshe Yaalon a rencontré vendredi à Pékin un haut responsable du gouvernement chinois, le conseiller d'Etat Dai Bingguo, pour des entretiens consacrés notamment à la question du nucléaire iranien, a-t-on appris de source diplomatique.
Guy Kivetz, un porte-parole de l'ambassade d'"Israël" en Chine n'a pas donné plus de précisions sur ces discussions intervenant à la fin de la visite du ministre et de sa délégation, incluant le gouverneur de la banque centrale israélienne, Stanley Fischer.
La visite jeudi et vendredi à Pékin de Yaalon intervient alors qu'"Israël", comme les Etats-Unis, prône de nouvelles sanctions contre l'Iran en raison de son programme nucléaire.
La Chine, alliée de l'Iran, continue de s'exprimer en faveur d'efforts diplomatiques accrus pour régler la question.
La Chine, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité, entretient des liens économiques étroits avec l'Iran, qui est son troisième fournisseur de pétrole notamment.
Mercredi, le chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a dit espérer une résolution de l'ONU condamnant ses activités nucléaires dans les deux mois.

Le Mossad utilise souvent de faux passeports australiens

26/02/2010 
Les agents du Mossad, le service de renseignements israélien, ayant participé à l'assassinat du cadre du Hamas, Mahmoud Mabhouh, à Dubaï, utilisent régulièrement des passeports australiens falsifiés, a affirmé un ex-agent des services israéliens. 
Le Mossad a utilisé des passeports australiens falsifiés pour d'autres opérations, antérieures à celle menée à Dubaï, attribuée par la police locale au service israélien, a affirmé jeudi sur la chaîne ABC Victor Ostrovsky, un ancien agent du Mossad.
Pour Ostrovsky, il est aisé pour des agents de se faire passer pour des Australiens, car peu de gens au Moyen-Orient connaissent ce pays.
"Des gens se sont fait passer pour des Australiens pas seulement une fois, mais à plusieurs reprises", a-t-il ajouté.
 Selon Ostrovsky, le Mossad dispose d'un "département de recherches, très coûteux", chargé de la fabrication de faux documents.
Jeudi, l'Australie a convoqué l'ambassadeur d'"Israël" pour qu'il explique comment trois passeports australiens ont pu être utilisés par des membres du groupe qui a tué Mabhouh. 
La police de Dubaï a assuré que tous les documents de voyage utilisés étaient de vrais passeports, mais le ministre australien des Affaires étrangères, Stephen Smith, a affirmé que les trois passeports australiens semblaient avoir été "reproduits ou retouchés".

DUBAI COOPERERA AVEC DES POLICES ETRANGERES
 
Le chef de la police de Dubaï a annoncé, dans des déclarations publiées vendredi, la prochaine formation d'une équipe d'enquêteurs locaux et internationaux pour traquer les 26 suspects dans l'assassinat du cadre du Hamas, qu'il a à nouveau imputé au Mossad israélien.
"Nous allons œuvrer via les canaux diplomatiques européens et australiens  et peut-être américains pour mettre en place une équipe de travail formée de la police émiratie et de celles d'au moins sept autres Etats pour traquer le gang responsable de l'assassinat de Mahmoud al-Mabhouh", a dit Dhahi Khalfan.
Il a précisé, dans le quotidien Al-Bayane, organe du gouvernement de Dubaï, qu'une équipe de la police de Dubaï s'était rendue dans plusieurs "pays européens concernés" par l'enquête.
Khalfan a de nouveau accusé le Mossad. "La perruque ne sert à rien", a-t-il dit à l'adresse des services de renseignement israéliens selon le journal, soulignant que la police avait réussi à identifier les suspects même si certains avaient porté des perruques.
Selon lui, Interpol, l'organisation de coopération policière internationale, lancera la semaine prochaine un avis de recherche contre les 15 nouveaux suspects dont la police a fait état mercredi.

Colère à al-Khalil, l'OCI réclame des institutions internationales d'intervenir

26/02/2010  
Pour la cinquième journée consécutive, des accrochages ont opposé dans la matinée de ce vendredi des jeunes Palestiniens à des soldats israéliens, dans la ville d'al-Khalil, en Cisjordanie occupée 
Protestant contre la décision d'"Israël" d'inscrire à son patrimoine la mosquée d'Ibrahim (Caveau des Patriarches), le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a participé ce vendredi à la prière dans ce lieu saint.
Jeudi, la tension entre Palestiniens et soldats israéliens était également monté, à l'occasion du 16e anniversaire du massacre par un colon israélien de 29 Palestiniens dans la Mosquée d'Ibrahim, à al-Khalil.
Deux manifestants palestiniens ont été blessés, au cours d'affrontements avec des soldats de l'occupation israélienne. Plusieurs autres ont été asphyxiés par les bombes lacrymogènes.
Quatre autres manifestants ont été arrêtés dans la journée, selon de sources palestiniennes. Les manifestants en colère ont jeté des pierres en direction des forces d'occupation.
Les manifestants organisaient une marche en souvenir du massacre perpétré il y a 16 ans contre des fidèles palestiniens. Ils protestaient également contre la décision de Netanyahu d'inscrire cette mosquée et celle de Bilal sur la liste des sites du patrimoine israélien.
Soutenant vivement la décision provocatrice de Netanyahou, les colons à al-Khalil (Hébron) ont dit vouloir organiser, jeudi soir, une prière spéciale, dans la Mosquée d'Ibrahim, pour protester contre la suspension de la colonisation.
Et puis, dans la ville de Naplouse, plus de 500 colons sionistes ont envahi, jeudi matin, le tombeau du prophète Youssef, sous prétexte de faire des prières. Protégés par des dizaines de blindés militaires sionistes, les colons sionistes ont attaqué une école voisine et écrit des slogans anti-arabes sur les murs.

NETANYAHU JOUE AVEC LE FEU
 
La presse israélienne a accusé vendredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu de jouer avec le feu après sa décision provocatrice sur les lieux saints de Cisjordanie occupée.
Le quotidien Haaretz et le journal Yediot Aharonot assortissent leurs critiques de caricatures du visage du Premier ministre israélien sur une boîte d'allumettes.
Pour Haaretz,  Netanyahu s'avère un "maître pyromane" qui risque une fois de plus de mettre le feu aux poudres, après avoir déjà provoqué en 1996 "des heurts sanglants en ouvrant un tunnel" antique le long de l'Esplanade des mosquées, sous la ville d'al-Quds occupée.
Le journal s'interroge s'il "fallait ouvrir une telle boîte à Pandore, à l'heure où le monde attend une reprise des négociations entre "Israël" et les Palestiniens", suspendues depuis plus d'un an.
Sous le titre "l'héritage de Bibi (surnom de Netanyahu)", le journal Maariv l'accuse "de n'avoir rien appris du passé" et d'avoir cédé à l'extrême droite.
 
L'OCI RECLAME DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES D'INTERVENIR

Entre-temps, l'Organisation de la conférence islamique a réclamé des institutions internationales d'intervenir auprès d'"Israël" pour qu'il renonce à inscrire à son patrimoine deux lieux sacrés de Cisjordanie occupée, a annoncé jeudi l'ambassadeur de Syrie à l'ONU.
Le diplomate, Bachar Jaafari, a déclaré à la presse que le groupe des pays membres de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) avait "condamné" la décision d'"Israël", la qualifiant d'"agressive, provocatrice et irresponsable".
Le groupe de l'OCI "a décidé d'appeler le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale et le secrétaire général (Ban Ki-moon) à assumer leurs responsabilités face à cette très sérieuse situation", a-t-il dit.
Le groupe a également décidé d'appeler toutes les institutions compétentes, telles que l'ONU, le Conseil des droits de l'homme, l'Unesco et le Quartette (pour le Proche-Orient), ainsi que les pays dépositaires de la Convention de Genève, à "prendre les mesures nécessaires pour contraindre "Israël" à revenir sur sa décision", a-t-il ajouté.
La décision provocatrice de Netanyahu a également été critiquée par l'ONU et la communauté internationale, les Etats-Unis mettant en garde contre des "actions provocatrices". 

Nouvel exercice de l'armée d'occupation israélienne à la frontière avec le Liban

26/02/2010  
L'état-major israélien a procédé cette semaine à un vaste exercice visant à tester, selon "Israël", les capacités opérationnelles du commandement parmi les unités régulières et les réservistes en cas de guerre à la frontière avec le Liban.
Selon communiqué militaire, publié jeudi, les enseignements de la guerre contre le Liban (12 juillet-14 août 2006) et de l'offensive "Plomb durci" contre la bande de Gaza (27 décembre 2008-18 janvier 2009) ont été pris en compte  durant cet exercice qui a commencé dimanche et s'est achevé jeudi soir, a rapporté une porte-parole de l'armée d'occupation.
Divers scénarios de conflit armé ont été envisagés, ainsi que le déploiement et la coordination des forces aériennes, terrestres et navales. Ces opérations se sont déroulées avec le soutien des départements de la logistique, des renseignements, des télécommunications, le tout en liaison avec le gouvernement israélien.
Le chef d'état-major israélien, le général Gaby Ashkenazi, a supervisé l'exercice, le sixième du genre depuis la Seconde guerre contre le Liban en 2006.
"Israël n'a aucun intérêt à ce que la situation se dégrade dans la région, mais nous suivons de près ce qui se passe, et voulons être sûrs des capacités dissuasives de l'armée", a estimé Ashkenazi, cité dans le communiqué.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la guerre, Ehud Barak, ont pris part à cet exercice qui intervient quelques jours après le discours du secrétaire général du Hezbollah. Sayed Nasrallah avait répondu aux menaces israéliennes en assurant que contre chaque bâtiment que les Israéliens vont détruire dans la Banlieue, le Hezbollah en détruira plusieurs à Tel Aviv. 

La violence des colons et de l’armée d’occupation provoque une émeute à Sheikh Jarrah

Jérusalem - 26-02-2010
Par ISM 
Un Palestinien arrêté, une femme et un enfant aveuglés par des jets de poivre et deux enfants blessés alors que la provocation coloniale se transforme en émeute.



Très bonne ambiance dans le camp de protestation, à l’extérieur des maisons des familles Gawi et Al-Kurd, hier soir 25 février. Tous les jeudis soir, la communauté se rassemble pour un dîner entre Palestiniens, militants internationaux et israéliens, apportant un sentiment d’unité cruciale pour un mouvement efficace. Mais les choses changent vite en terre sainte.
Juste après le diner et pendant une session de saut à la corde dynamique, la police israélienne a arrêté un Palestinien pour un soi-disant jet de pierre, qu’aucun des témoins oculaires n’a vu.
Après l’arrestation, un groupe important de colons est entrée dans la zone occupée de la maison de la famille Al-Kurd, pour préparer Purum, une fête juive célébrée le 27 et le 28 février de cette année. Selon les Israéliens présents au diner, cela veut dire que très vite, un bon nombre de colons seront ivres.
Alors que la provocation des colons se transformait en un concours de vociférations, un nombre croissant de Palestiniens, de supporters internationaux et israéliens est arrivé, la plupart avec des caméras, qui ont commencé à élever la voix. D’autres colons sont arrivés et la situation est devenue de plus en plus tendue alors qu’une centaine de gens étaient rassemblés à l’extérieur et à l’intérieur de la maison Al-Kurd.
Très vite, un enfant palestinien a été blessé et des affrontements ont éclaté. Un soldat a armé son M16 et a menacé les résidents palestiniens. D’autres soldats de l’occupation ont poussé et agressé les Palestiniens et les internationaux avant de jeter du poivre sur une Palestinienne qui tenait un enfant dans ses bras.
Les colons ont finalement quitté la maison Al-Kurd alors que la police tentait de prendre le contrôle du secteur.
Ces violences et ces provocations font parte d’une récente escalade des tentatives de la police israélienne, des fonctionnaires municipaux et des colons juifs d’intimider les familles de Sheikh Jarrah et de stopper les protestations continues du nettoyage ethnique en cours à Jérusalem Est.

En réponse au Premier Ministre français : le BDS promeut la justice et les droits universels

vendredi 26 février 2010 - 16h:51
Communiqué BDS
Le comité national de boycott, désinvestissements et sanctions (BNC) est profondément dérangé par les insinuations inexactes et provocatrices faites par le premier ministre français, François Fillon, pendant son discours au dîner annuel du conseil représentatif des institutions juives de France (CRDS), le 3 février 2010 [1].
(JPG)
Photo : Intal
M. Fillon a déclaré : « Nous devons rester lucides sur l’incroyable facilité avec laquelle se développent et s’expriment les amalgames les plus odieux. Je pense ainsi à ces scandaleux mouvements de boycott de produits cashers ou israéliens. Je m’étonne du silence, voire de la connivence de certains responsables politiques vis-à-vis de ces démarches révoltantes ». Pour information, le BNC et tous nos partenaires dans le monde n’ont jamais fait le moindre appel au boycott de produits cashers. C’est simplement faux. La campagne boycott, désinvestissements et sanctions (BDS) a constamment appelé à un boycott des produits israéliens en raison de la violation permanente par Israël du droit international et des droits des Palestiniens. Le BDS est basé sur un respect sans ambiguïté de la loi internationale et des droits humains universels ; en tant que tel il est catégoriquement opposé à toute forme de racisme et de discrimination raciale, y compris l’islamophobie et l’antisémitisme.
Les remarques de M. Fillon étaient incluses dans le contexte de l’expression d’un engagement à combattre l’antisémitisme, insinuant que le boycott contre les produits israéliens peut d’une certaine manière d’être antisémite. Cette affirmation sans fondement non seulement reflète une ignorance du mouvement BDS, c’est aussi une tentative à motivation clairement politique pour stigmatiser et salir la lutte visant à rendre Israël responsable devant la loi internationale pour son occupation permanente, l’apartheid, et les crimes de guerre, spécialement au vu du rapport Goldstone adopté par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies puis par une écrasante majorité de son Assemblée générale.
Le BNC est fier de compter beaucoup d’organisations juives et d’universitaires et personnalités culturelles juives de premier plan autour du monde, y compris en France et en Israël [2], comme alliées et partenaires dans la lutte pour la justice, la paix et le respect des droits humains. Comme dans la lutte contre l’apartheid sud-africain, la campagne BDS mondiale rapproche les personnes de conscience du monde entier, indépendamment de leur ethnicité, de leur religion, sexe ou autres attributs identitaires, pour engager des initiatives de boycott et de désinvestissements efficaces, moralement cohérentes, et non-violentes contre l’État d’Israël et ses institutions complices, dans la poursuite de la liberté, de l’autodétermination et de la pleine égalité pour le peuple palestinien. Cette lutte est destinée à mettre fin à l’occupation par Israël, au refus des droits des réfugiés et au système de discrimination raciale contre le peuple palestinien.
Le fait que le mouvement BDS ait connu une croissance impressionnante en France et dans beaucoup d’autres pays occidentaux au lendemain du massacre d’Israël contre les Palestiniens de Gaza cause Israël et ses apologistes en Occident à paniquer et à avoir recours au terrorisme intellectuel, à la diffamation, à l’intimidation et au mensonge dans leurs efforts désespérés pour cacher l’expansion du mouvement et son influence croissante sur la société civile internationale. Les remarques de M. Fillon ne peuvent être comprises que dans ce contexte.
Tandis que les gouvernements occidentaux ont approfondi leur collusion avec les graves violations israéliennes par Israël de la loi internationale, lui élargissant une aide massive, politique, économique, diplomatique, académique et autres, l’opinion publique mondiale se tourne de plus en plus contre l’impunité et l’exceptionnalisme d’Israël. Le mouvement BDS inspire et donne forces à beaucoup de gens dans le monde pour contribuer à la lutte pour la fin de la colonisation, de l’occupation et de l’apartheid d’Israël ; aucun mensonge, aucune affirmation infondée ne peut contrarier ou dissuader cette quête populaire internationale d’une paix juste.
25 février 2010 - BDS - Vous pouvez consulter ce communiqué à :
http://www.bdsmovement.net/?q=node/645
Traduction de l’anglais : J.P Bouché
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8253

Un samedi à Hébron

vendredi 26 février 2010 - 12h:38
Laura
A Hébron, ville du Sud de la Cisjordanie occupée, se trouve le Tombeau des Patriarches, lieu sacré aussi bien pour les musulmans que pour les juifs. Chaque samedi, les colons israéliens organisent une visite de la vieille ville pour les nouveaux arrivants. J’étais moi aussi à Hébron samedi dernier pour rendre visite à Hashem, habitant palestinien de la vieille ville.
(JPG)
Partie de Béthléem, je rejoins Hébron en taxi collectif par la route 60, construite à l’époque ottomane, reliant Nazareth, au Nord de la Palestine historique, à Ber Sheva, au Sud, en passant par les grandes villes de Cisjordanie. En arrivant aux abords d’Hébron, j’aperçois la "nouvelle route 60" en travaux, celle qui bientôt sera réservée aux Palestiniens, qui n’auront alors plus le droit d’emprunter l’ "ancienne" route 60, seuls les colons israéliens en auront le privilège.
Le taxi me dépose à l’entrée de vieille ville. Chaque fois que j’arrive à cet endroit je suis choquée de voir le contraste entre la vieille et la nouvelle ville. En effet, l’occupation israélienne de la vieille ville paralyse depuis des années tous les aspects de la vie du cœur historique d’Hébron.
La vieille ville
La vieille ville d’Hébron a une situation particulière dans les Territoires occupés palestiniens : sa vieille ville est occupée par les colons israéliens. La vie des Palestiniens, depuis 1979 s’est vue complètement chamboulée par l’arrivée de ces colons.
Les colons se sont installés à Hébron car ils considèrent cette ville comme sacrée pour la communauté juive. En plein cœur de la vieille ville se trouve le Tombeau des Patriarches, site sacré tant pour les juifs que pour les musulmans. Aujourd’hui, les non-juifs ont accès à ce site en passant 3 check points, souvent fermés par l’armée israélienne.
Les colons sont environs 600 à vivre dans la vieille ville, et sont protégés par plus de 2000 soldats. Au milieu, vivent 170 000 Palestiniens.
Après avoir expulsé nombres de familles palestiniennes de leurs foyers, l’armée israélienne a fermé l’accès à de nombreuses rues, voire de quartiers entiers, aux Palestiniens. Aujourd’hui seuls les israéliens y ont accès. Un exemple parmi tant d’autres, le cimetière musulman.
(JPG)
Depuis l’arrivée des colons, la vie de la vieille ville s’est éteinte. Dans certaine rues, les maisons et les commerces ont été scellés par l’armée.
Dans d’autres rues, les colons occupent les étages des maisons palestiniennes et rendent la vie impossible aux Palestiniens vivant en dessous. Des grillages ont du être installés afin de protéger les Palestiniens des projectiles que leurs « squats ».
En se promenant dans la vieille ville on peut donc voir ces grillages jonchés de pierres et de détritus en tous genres. Les toits de cette partie de la ville sont parsemés de miradors, dans lesquels sont postés, en permanence, des snipers israéliens.
Hashem
Hashem est né dans une petite maison perchée sur les hauteurs de la vieille ville d’Hébron. Son grand père, après avoir été chassé de chez lui, d’un village près d’Hébron, en 1948, par l’armée israélienne, est venu se réfugié chez un ami d’Hébron, qui lui permit de garder cette maison. Depuis lors la famille d’Hashem y vit.
Il a environ 10 ans, des colons sont venus s’installer sur le haut de la colline, dans des caravanes, à quelques dizaines de mètres de sa maison. Ils confisquèrent la petite parcelle de terre sur laquelle Hashem avait des oliviers et autres arbres fruitiers et firent de la vie d’Hashem, de sa famille ainsi que de tout le quartier, un enfer.
(JPG)
Checkpoint de Tel Romeida
Pour rentrer et sortir de leur quartier, les Palestiniens de Tel Romeida doivent passer un checkpoint israélien qui bloque le seul accès restant à leur quartier (c’est à dire passer un portique à rayon X et montrer leur identité et , à l’occasion, se faire insulter par les soldats). Ce check point peut à tout moment être fermé par l’armée. Ce qui se produit régulièrement.
Il leur est interdit d’accéder à leur maison en voiture. Hashem et sa famille doivent même escalader tout une série de murets pour entrer chez eux. Qu’il y est une urgence médicale ou non, c’est toujours la même chose. Ils ne peuvent également pas posséder de couteau de cuisine, pour des « questions de sécurité ». La plupart des colons, eux, portent une arme à feu, que ce soit un pistolet ou un M16.
Depuis 10 ans, les colons, ainsi que l’armée, attaquent régulièrement la famille d’Hashem ainsi que tout le voisinage palestinien. Sa maison a été saccagée de nombreuses fois, tous les membres de sa famille ont été blessés à plusieurs reprises, sa femme a d’ailleurs perdu deux grossesses par la violence des colons et des soldats. Il y a encore 3 jours l’armée est venue la nuit détruire l’ordinateur familial pour empêcher Hashem de diffuser de l’information sur internet.
Avant l’arrivée des colons, 250 familles palestiniennes vivaient dans ce quartier, aujourd’hui elles ne sont plus que 49. La dernière a quitté les lieux en octobre dernier car l’un des enfants, âgé de 5 ans, a un cancer. Les médecins sont formels, ce cancer est dû aux passages à répétition sous les portiques à rayons X des check points israéliens. La famille a déménagé car aucun service d’urgence n’est apporté aux Palestiniens qui vivent dans ce quartier, les forces israéliennes l’interdisent.
(JPG)
Les soldats israéliens contrôlent un jeune Palestinien - 20/02/2010 - (c) Anne Paq/Activestills.org
Les enfants d’Hashem sont scolarisés à l’école de Cordoba. Cette école se trouve aujourd’hui aux abords de ce qui est devenue la colonie de Bet Hadassa.
Régulièrement les enfants et les enseignants de l’école sont attaqués par les colons (comme vous pouvez le voir sur cette vidéo montrant les jeunes colons, protégés par l’armée, attaquant les jeunes Palestiniennes à leur sortie de cours)
La visite des colons
Tous les samedis, pour Shabat, des groupes de colons viennent visiter la vieille ville d’Hébron. La visite commence généralement vers 15h. Tout d’abord une horde de soldats israéliens pénètre le cœur de la vieille ville afin de « sécuriser » les environs. Chaque recoin est inspecté et "nettoyé" de Palestinien.
Puis les colons, pour beaucoup armés, arrivent entourés de soldats. Ce samedi les colons étaient environ 80, surtout des jeunes, protégés par une trentaine de soldats (au sol, je ne compte pas les snipers qui sont là en permanence, postés sur les toits des maisons palestiniennes).
Deux « guides » leur expliquent que la vieille ville d’Hébron devrait revenir aux juifs car c’est écrit dans la Bible. Ils leur expliquent aussi que les musulmans sont des barbares et qu’ils n’ont aucun respect pour la vie humaine.
Pendant ce temps, la vie des Palestiniens est paralysée, ils ne peuvent rejoindre leurs maisons, ni les quelques commerces restés ouverts dans la vieille ville. Certains sont fouillés, d’autres doivent donner leur pièce d’identité.
(JPG)
Un soldat et un colon pendant la visite de la vieille ville d’Hébron - 20/02/2010 - (c) Anne Paq/Activestills.org
Tous sommes tour à tour mis en joug par les soldats. Le message est clair, aucun débordement n’est possible.
Nous étions quelques étrangers à observer le déroulement de cette visite. Certains sont des journalistes, d’autres des observateurs qui s’assurent que les colons ou les soldats ne commettent pas de violations du droit, chose qui arrive souvent.
Un colon, un jeune homme d’une vingtaine d’années, vient me parler. Il parle très mal anglais mais réussit à me demander « Do you love Hitler ? ». Je suis surprise de la question... Je lui réponds « Non ! Et toi ? ». Il est décontenancé et s’en va en me tirant la langue... J’imagine qu’on a dû lui dire que les étrangers qui viennent soutenir le peuple palestiniens sont des néo nazis ...
Plus tard, alors que les colons retournaient dans la colonie, un soldat me demande d’où je viens, je lui retourne la question. Il me dit « d’ici, d’Israël », je lui repose une nouvelle fois la question « where are you FROM ». Cette fois il me dit avec un sourire un peu gêné qu’il vient de Russie. Je lui demande alors s’il aime son travail. Il acquiesce en disant qu’il est heureux de protéger son pays. Je m’étonne : « mais tu penses vraiment que c’est TON pays ici ? ». Il rigole et me dit que c’est écrit dans la Bible, qu’il obéit aux ordres et que le droit n’est pas son problème...
Retour à la maison...
En rentrant chez Hashem on croise un groupe de colons. L’un d’eux a fait un malaise. Hashem, qui était kinésithérapeute avant que les couvre-feux israéliens ne lui fasse perdre son travail, s’approche pour voir si le colon a besoin d’aide. Un des adolescents du groupe s’approche de lui et l’insulte en arabe « chien, porc ». Les soldats arrivent en courant pour voir comment se porte le colon et rient de voir Hashem, un homme d’une cinquantaine d’années, se faire insulter par un gamin de 13 ans.
Aujourd’hui, lundi 22 Février, 210 Au moment même ou j’écris cet article, des affrontements ont éclatés dans la vieille ville entre Palestiniens et colons. Hashem vient de m’appeler. Cela survient à l’issue de l’annonce du gouvernement israélien d’inclure le Tombeau des Patriarches à la liste des monuments historiques israéliens. L’armée a bouclé toute la zone et Hashem ne peut plus rentrer chez lui. Sa femme Nisreen est seule à la maison, enceinte, avec ses 3 enfants. Les colons lancent des pierres sur la maison...
Pour mieux comprendre la situation, vous pouvez visionner le très bon reportage de France 24 sur la situation à Hébron
22 février 2010 - Communiqué par l’auteur - Article publié à :
http://emi-cfd.com/echanges-partenariats/spip.php ?article122]
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8244

Sites religieux en Cisjordanie : Netanyahou joue avec le feu

publié le vendredi 26 février 2010

René Backmann

 
Il a annoncé dimanche (21 février) sa décision d’inscrire le Caveau des Patriarches et le Tombeau de Rachel, à Bethléem au patrimoine de l’Etat d’Israël, décision lourdement politique [1]
Il y a exactement seize ans aujourd’hui, le 25 février 1994, un colon israélien, Baruch Goldstein entrait, armé de son fusil d’assaut de réserviste dans l’aile du Caveau des Patriarches à Hébron réservée aux musulmans et ouvrait le feu sur les fidèles en prière, tuant 29 d’entre eux avant d’être tué à son tour par les survivants.
Benjamin Netanyahou pouvait-il avoir oublié ce sanglant anniversaire, ses collaborateurs et conseillers étaient-ils incapables - ou n’avaient-ils pas jugé bon - de lui rafraîchir la mémoire, lorsqu’il a annoncé dimanche sa décision d’inscrire le Caveau des Patriarches et le Tombeau de Rachel, à Bethleem au patrimoine de l’Etat d’Israël ?
Car cette décision, en apparence d’ordre strictement culturel, est en réalité lourdement politique. Et quasi provocatrice sur le plan religieux. Mosquée d’Ibrahim pour les musulmans, Tombeau d’Abraham et des Patriarches bibliques pour les juifs, le Caveau des Patriarches est l’un des hauts lieux historiques de Cisjordanie. Il se trouve en plein centre de Hébron où vivent 160 000 palestiniens, mais aussi, 600 colons juifs, rassemblés à proximité du Caveau qu’ils tiennent pour un lieu saint.
La présence de cette enclave au cœur de la ville et d’une autre colonie, à la périphérie - Kyriat Arba, où vivent 6500 Israéliens - explique que l’armée israélienne n’ait évacué qu’une partie de Hébron en 1998, et qu’elle soit présente en force aujourd’hui encore, dans la ville alors qu’elle a quitté les autres villes palestiniennes. Elle explique aussi la permanence des tensions entre Israéliens et Palestiniens. Tensions aggravées par l’extrémisme des colons locaux, pour lesquels Baruch Goldstein est un héros. Sa tombe, sur une colline en lisière de Kyriat Arba est devenue un lieu de pélerinage pour les colons ultra-nationalistes et messianiques.
Des sites historiques pour les juifs, les chrétiens, les musulmans
Encerclé par une boucle du mur qui l’annexe de fait à Israël, la Tombe de Rachel, où selon la tradition est enterrée la matriarche biblique, à la sortie nord de Bethléem, le long de la route de Jérusalem, est aussi aux yeux des Israéliens un lieu sacré du Judaïsme. Aux yeux des Palestiniens, musulmans et chrétiens, la Tombe de Rachel, comme le Caveau des Patriarches, qui appartiennent au patrimoine religieux et culturel de la Cisjordanie - donc du futur Etat de Palestine - sont des sites de signification historique pour les juifs, les chrétiens et les musulmans.
Ancienne ministre - chrétienne - du gouvernement palestinien, Hanan Ashrawi, membre du Comité exécutif de l’OLP, a estimé mercredi que la décision israélienne était « discriminatoire » et qu’elle « menaçait l’héritage historique et les sites sacrés palestiniens ». Pour elle, l’initiative du premier ministre israélien est une « attaque directe et un crime contre la culture palestinienne ». « Le gouvernement d’extrême droite d’Israël est en train d’empoisonner le climat des négociations à venir et de détruire les avancées qui pouvaient nous conduire vers la relance du processus de paix », estime de son côté Yasser Abed Rabbo, membre lui aussi du Comité exécutif de l’OLP. « Nous rejetons, dans ces conditions toute forme de négociation, a-t-il ajouté. Même des conversations indirectes ».
Cette décision de Benjamin Netanyahou, qui n’a fait l’objet d’aucun commentaire de Nicolas Sarkozy, dimanche soir, alors que le président palestinien se trouvait à Paris, a provoqué aux Etats-Unis une visible irritation. Annoncée au moment où Hillary Clinton estimait être proche de la reprise des négociations, alors que plusieurs hauts-fonctionnaires du département d’Etat étaient au Proche-Orient et que le ministre israélien de la défense, Ehoud Barak était attendu à Washington, où il doit rencontrer Hillary Clinton demain vendredi, cette décision a provoqué une mise au point très ferme du Porte parole du Département d’Etat, Mark Toner. « Nous considérons cette initiative comme une provocation qui n’aide en rien à atteindre notre objectif : réunir les deux parties autour de la table des négociations.
Comme on pouvait le craindre, la décision de Netanyahou a provoqué, depuis dimanche, des heurts, dans plusieurs quartiers de Hébron entre manifestants et soldats israéliens. Aux pierres et bouteills incendiaires des jeunes palestiniens ont répondu les grenades lacrymogènes et les balles caoutchoutées des soldats [2] . Dans ce climat très instable, la déclaration, ce jeudi, de Benjamin Netanyahou assurant qu’il « n’y aura pas de changements du statu quo, ni au caveau des Patriarches, ni à la Tombe de Rachel » n’a rassuré personne. A quoi joue alors le premier ministre israélien ? Fait-il une concession à l’aile la plus extrémiste de son éléctorat avant l’ouverture des "négociations indirectes" en préparation, ou entend-il invoquer la tension du moment pour retarder encore l’heure de répondre à l’invitation à négocier avancée par Washington ?
Alors qu’une réunion du Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Nations Unies, Russie) est en chantier, peut être pour la mi-mars à Moscou, et que les navettes de l’émissaire américain George Mitchell et de ses collaborateurs s’efforçaient - sans succès spectaculaire pour le moment - de rétablir un minimum de confiance entre les deux parties, Benjamin Netanyahou qui avait déjà provoqué deux journées d’émeutes meurtrières, en septembre 1996, en autorisant le creusement d’un « tunnel archéologique » à Jérusalem, n’avait-il pas d’autre choix que de jouer, une fois encore, aussi imprudemment avec le feu ?
[1] voir aussi le Monde :

De l’usage très politique des caveaux et tombeaux en Terre sainte

A quoi bon ? Pour quelle raison Benyamin Nétanyahou, premier ministre israélien, a-t-il choisi d’ajouter deux lieux saints particulièrement sensibles à la liste des sites enregistrés au patrimoine archéologique d’Israël, une mesure qu’il savait foncièrement provocante pour les Palestiniens, et que rien ne justifiait ? C’est la question que se posaient nombre d’éditorialistes et d’hommes politiques israéliens, mercredi 24 février.
Ces deux sites, le caveau des Patriarches (dans la Bible : Abraham, Isaac et Jacob), à Hébron, et le tombeau de Rachel (la femme préférée de Jacob), à Bethléem, sont vénérés à la fois par les juifs, les musulmans et les chrétiens. Ils sont situés en Cisjordanie mais placés sous très haute protection de l’armée israélienne.
Sitôt connue la nouvelle de leur inscription, lundi, sur la liste de quelque 150 sites historiques devant bénéficier de mesures de restauration, des heurts se sont produits à Hébron, et les protestations se sont multipliées dans de nombreux pays arabes. Faisant pour une fois chorus avec le Hamas, Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a dénoncé "une grave provocation pouvant entraîner une guerre sainte".
L’un de ses principaux lieutenants, Yasser Abed Rabbo, a estimé que, dans un tel contexte, "il sera difficile, sinon impossible, de reprendre des négociations sérieuses, qu’elles soient directes ou indirectes", a-t-il précisé en référence aux "discussions de proximité" qui devraient s’ouvrir prochainement entre Israéliens et Palestiniens, sous l’égide des Etats-Unis.
A Paris, le Quai d’Orsay a souligné que la décision israélienne ne va pas dans le sens de la confiance nécessaire à la reprise des négociations. Alors que le cabinet de M. Nétanyahou a dénoncé une "campagne palestinienne hypocrite", le président Shimon Pérès a tenté de calmer les choses en assurant qu’il n’est nullement question de porter atteinte à la liberté de culte, notamment celle des musulmans et des chrétiens, sur des sites religieux qu’il s’agit seulement de réhabiliter.
"Judaïser" les lieux saints
Le problème est que le caveau des Patriarches et le tombeau de Rachel... n’en ont pas besoin : le premier, qui abrite une mosquée et une synagogue contiguës, a fait l’objet de travaux récents, tant par l’Agence juive que par les autorités musulmanes. Quant au second, il est en excellent état. C’est pour cette raison que la liste initialement préparée par les services du gouvernement avait exclu ces deux lieux saints.
Ceux-ci ont été ajoutés à la dernière minute à la suite des pressions du parti juif ultra-orthodoxe séfarade Shass, comme l’a lui-même reconnu M. Nétanyahou. Cette concession à l’extrême droite religieuse, d’autant plus gratuite que la coalition gouvernementale n’est pas menacée, relève des "gestes" auxquels le premier ministre consent de temps en temps au profit de la mouvance politique des colons. Rien d’étonnant donc, si elle est ressentie par les Palestiniens comme s’inscrivant dans une politique délibérée de "judaïser" les lieux saints, en particulier Jérusalem.
Laurent Zecchini
titre modifié, ajout de notes et chapeau : C. Léostic, Afps

Des produits originaires de Cisjordanie ne peuvent bénéficier du régime douanier préférentiel de l’accord CE-Israël

publié le vendredi 26 février 2010
Cour de justice de l’Union européenne
 
Cour de justice de l’Union européenne
COMMUNIQUÉ DE PRESSE n° 14/10
Arrêt dans l’affaire C-386/08
Firma Brita GmbH / Hauptzollamt Hamburg-Hafen
Luxembourg, le 25 février 2010
L’affirmation des autorités israéliennes selon laquelle des produits fabriqués en territoires occupés bénéficient du traitement préférentiel accordé aux marchandises israéliennes ne lie pas les autorités douanières de l’Union.
La Communauté européenne a successivement conclu deux accords d’association euro-méditerranéens, le premier avec Israël (accord CE-Israël1) et le second avec l’Organisation de libération de la Palestine (accord CE-OLP2), cette dernière agissant pour l’Autorité palestinienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Ces accords prévoient notamment que les produits industriels originaires d’Israël et des territoires palestiniens peuvent être importés dans l’Union européenne en exemption des droits de douane et que les autorités compétentes des parties coopèrent en vue de déterminer l’origine exacte des produits bénéficiant du régime préférentiel.
Brita est une société allemande qui importe des gazéificateurs d’eau ainsi que des accessoires et des sirops, fabriqués par un fournisseur israélien, Soda-Club, dont le site de production est implanté à Mishor Adumin, en Cisjordanie, à l’est de Jérusalem.
Brita a voulu importer en Allemagne des marchandises fournies par Soda-Club. La société a communiqué aux autorités douanières allemandes que les marchandises étaient originaires d’Israël et a donc souhaité bénéficier du régime préférentiel de l’accord CE-Israël. Soupçonnant que les produits étaient originaires des territoires occupés, les autorités allemandes ont demandé aux autorités douanières israéliennes de confirmer que ceux-ci n’avaient pas été fabriqués dans ces territoires.
Alors que les autorités israéliennes ont confirmé que les marchandises en question étaient originaires d’une zone sous leur responsabilité, elles n’ont toutefois pas répondu à la question de savoir si elles avaient été fabriquées en territoires occupés. Pour cette raison, les autorités allemandes ont finalement refusé d’accorder à Brita le bénéfice du régime préférentiel, au motif qu’il ne pouvait pas être vérifié avec certitude que les marchandises importées relevaient du champ d’application de l’accord CE-Israël.
Brita a attaqué en justice cette décision et le Finanzgericht Hamburg (tribunal des finances de Hambourg, Allemagne) demande à la Cour de justice si les marchandises fabriquées en territoires palestiniens occupés, dont l’origine israélienne est confirmée par les autorités israéliennes, peuvent bénéficier du régime préférentiel instauré par l’accord CE-Israël.
Dans son arrêt de ce jour, la Cour constate que chacun des deux accords d’association a un champ d’application territorial propre : l’accord CE-Israël s’applique au territoire de l’État
1 Accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et l’État d’Israël, d’autre part, signé à Bruxelles le 20 novembre 1995 (JO 2000, L 147, p. 3).
2 Accord d’association euro-méditerranéen intérimaire relatif aux échanges commerciaux et à la coopération entre la Communauté européenne, d’une part, et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), agissant pour le compte de l’Autorité palestinienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, d’autre part, signé à Bruxelles le 24 février 1997 (JO 1997, L 187, p. 3).
La Cour relève que le droit international général interdit de créer une obligation pour un sujet tiers, tel que l’Autorité palestinienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, sans son consentement (44). L’accord CE-Israël ne peut donc pas être interprété de telle sorte que les autorités palestiniennes soient contraintes de renoncer à pouvoir vérifier l’origine des marchandises produites en territoires relevant de leurs compétences douanières.
Dans ces conditions, la Cour statue que les produits originaires de Cisjordanie ne relèvent pas du champ d’application territorial de l’accord CE-Israël et ne sauraient donc bénéficier du régime préférentiel instauré par celui-ci. Il s’ensuit que les autorités douanières allemandes pouvaient refuser d’accorder le traitement préférentiel prévu par cet accord aux marchandises concernées au motif que celles-ci étaient originaires de Cisjordanie.
La Cour rejette également l’hypothèse selon laquelle le bénéfice du régime préférentiel devrait être, en tout état de cause, octroyé aux producteurs israéliens installés en territoires occupés soit en vertu de l’accord CE-Israël soit sur la base de l’accord CE-OLP. La Cour relève que des marchandises certifiées par les autorités israéliennes comme étant originaires d’Israël peuvent bénéficier d’un traitement préférentiel uniquement en vertu de l’accord CE-Israël, pourvu qu’elles aient été fabriquées en Israël.
En ce qui concerne l’affirmation des autorités israéliennes selon laquelle les marchandises en question sont originaires d’Israël, la Cour rappelle que la détermination de l’origine des produits est établie par les autorités de l’État d’exportation. En effet, ces dernières sont les mieux placées pour vérifier directement les faits qui conditionnent l’origine.
Dès lors, en cas de contrôle effectué a posteriori par les autorités douanières de l’État d’exportation, celles de l’État d’importation sont, en principe, liées par les résultats d’un tel contrôle.
Toutefois, en l’espèce, le contrôle a posteriori ne portait pas sur le point de savoir si les produits importés avaient été entièrement obtenus dans une certaine localité ou y avaient subi une transformation suffisante pour pouvoir être considérés comme étant originaires de cette localité. L’objet de ce contrôle concernait le lieu de fabrication même des produits importés aux fins d’apprécier si ces produits relevaient du champ d’application territorial de l’accord CE-Israël. L’Union considère, en effet, que les produits obtenus dans des localités qui sont placées sous administration israélienne depuis 1967 ne bénéficient pas du traitement préférentiel défini dans cet accord.
Or, malgré la demande expresse des autorités allemandes, les autorités israéliennes n’ont pas répondu à la question de savoir si les produits avaient été fabriqués dans les colonies de peuplement israéliennes en territoire palestinien. La Cour note à cet égard que les autorités israéliennes sont tenues, sur la base de l’accord CE-Israël, de fournir des renseignements suffisants pour déterminer l’origine réelle des produits.
Les autorités israéliennes ayant manqué à cette obligation, leur affirmation selon laquelle les produits en cause bénéficient du traitement préférentiel réservé aux marchandises israéliennes ne lie pas les autorités douanières allemandes.
RAPPEL : Le renvoi préjudiciel permet aux juridictions des États membres, dans le cadre d’un litige dont elles sont saisies, d’interroger la Cour sur l’interprétation du droit de l’Union ou sur la validité d’un acte de l’Union. La Cour ne tranche pas le litige national. Il appartient à la juridiction nationale de résoudre l’affaire conformément à la décision de la Cour. Cette décision lie, de la même manière, les autres juridictions nationales qui seraient saisies d’un problème similaire.
Document non officiel à l’usage des médias, qui n’engage pas la Cour de justice.
Le texte intégral de l’arrêt est publié sur le site CURIA le jour du prononcé [1]
[1]

La Cour (quatrième chambre) dit pour droit :

1) Les autorités douanières de l’État membre d’importation peuvent refuser d’accorder le bénéfice du traitement préférentiel instauré par l’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et l’État d’Israël, d’autre part, signé à Bruxelles le 20 novembre 1995, dès lors que les marchandises concernées sont originaires de Cisjordanie. En outre, les autorités douanières de l’État membre d’importation ne peuvent pas procéder à un concours de qualifications en laissant ouverte la question de savoir lequel, parmi les accords entrant en ligne de compte, à savoir l’accord d’association euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et l’État d’Israël, d’autre part, et l’accord d’association euro-méditerranéen intérimaire relatif aux échanges commerciaux et à la coopération entre la Communauté européenne, d’une part, et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), agissant pour le compte de l’Autorité palestinienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, d’autre part, signé à Bruxelles le 24 février 1997, est d’application en l’espèce et si la preuve de l’origine devrait émaner des autorités israéliennes ou des autorités palestiniennes.
2) Dans le cadre de la procédure prévue à l’article 32 du protocole n° 4 annexé à l’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et l’État d’Israël, d’autre part, les autorités douanières de l’État d’importation ne sont pas liées par la preuve d’origine présentée et par la réponse des autorités douanières de l’État d’exportation lorsque ladite réponse ne comporte pas de renseignements suffisants au sens de l’article 32, paragraphe 6, de ce protocole pour déterminer l’origine réelle des produits. En outre, les autorités douanières de l’État d’importation ne sont pas dans l’obligation de soumettre au comité de coopération douanière instauré par l’article 39 dudit protocole un différend portant sur l’interprétation du champ d’application territorial dudit accord.
Contact presse : Marie-Christine Lecerf
 ?? (+352) 4303 3205
Des images du prononcé de l’arrêt sont disponibles sur "Europe by Satellite" ?? (+32) 2 2964106

La Syrie est de retour

publié le vendredi 26 février 2010
Richard Labévière
 
Longtemps « paria », Damas, qui joue un rôle pivot dans la région, est aujourd’hui courtisé.
En accomplissant son chemin de Damas – le dernier voyage d’un Premier ministre français remonte à 1977 –, François Fillon s’était fixé comme objectif « d’élever nos relations commerciales au même rang que notre relation politique ». Il est vrai que la France n’est que le 15e fournisseur et le 14e investisseur d’une Syrie qui affiche une croissance annuelle de quelque 3 %. Pays économiquement émergent, la Syrie retrouve progressivement l’importance diplomatique de sa géographie proche-orientale : celle d’un pays pivot sans lequel rien de durable ne peut se négocier ni se faire.
Accompagné d’une trentaine de chefs d’entreprise et de trois ministres, François Fillon a signé un contrat pour la vente de deux avions ATR (27 millions d’euros) et un protocole d’accord pour une partie de l’extension de l’aéroport de Damas. La négociation est amorcée pour un développement de centrales solaires, et l’appel d’offres pour la construction du métro de la capitale. Les sanctions américaines en vigueur depuis 2004 bloquent d’autres dossiers, notamment celui de la vente de 14 Airbus, pour laquelle un protocole est conclu depuis 2008. Cette affaire pourrait bénéficier d’un prochain dégel…
« On a beaucoup critiqué le choix de la France. Je me réjouis qu’il soit aujourd’hui imité par les États-Unis », a souligné le Premier ministre français faisant allusion à un autre chemin de Damas, emprunté trois jours plus tôt par William Burns, le numéro 3 du Département d’État américain. Le 17 février dernier, Damas a accordé ses lettres de créance au nouvel ambassadeur américain Robert Ford, tournant ainsi la page d’une brouille de sept ans.
Alors que la Commission d’enquête des Nations unies sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri s’est discréditée en accumulant des faux témoignages et que quatre généraux libanais accusés d’être pro-syriens ont dû être relâchés faute de preuves, la diplomatie syrienne a su desserrer l’étau pour revenir au premier plan. Son chef, Walid Mouallem, a profité du sommet arabe de Damas (29 et 30 mars 2008) pour faciliter l’élection du nouveau président ­libanais, Michel Sleiman (25 mai 2008), pour initier des pourparlers avec Israël par l’intermédiaire de la Turquie et pour s’attacher les parrainages du Qatar et, dans une moindre mesure, de la France.
Le « grand retournement » opéré depuis la visite de Bachar al-Assad à Paris, en juillet 2008, peut s’expliquer de trois manières : la volonté sarkozyste de tourner la page des années Chirac et de son amitié avec Rafic Hariri ; une autre volonté du même d’atténuer son tropisme pro-américain et pro-israélien ; enfin, une troisième volonté d’occuper une place – peu ou prou – laissée vacante par la diplomatie américaine. Alliés à des potentialités économiques de « petit tigre » proche et moyen-oriental, ces différents effets conjugués ont replacé la Syrie au centre du jeu. Entre la Turquie, l’Irak, l’Iran, la péninsule arabique et la Méditerranée, la Syrie s’inscrit à la convergence de trois segments stratégiques.
Le premier ramène à l’épicentre de l’arc de crises régionales. En digne successeur d’Hafez al-Assad, l’actuel président syrien a toujours lié la résolution du volet israélo-palestinien à celui de la libération du plateau du Golan dans le cadre des frontières de 1967 et de l’application de la résolution 242 des Nations unies. Cette continuité explique le soutien logistique et politique de Damas au Hamas palestinien et au Hezbollah libanais. Le deuxième concerne l’axe Damas/Téhéran, qui ne s’est jamais démenti depuis la guerre Iran/Irak (1980-1988). Sur ce terrain, les chancelleries occidentales se font encore beaucoup d’illusions sur des actions concertées visant à distendre, sinon à transformer ce partenariat, qui demeure l’une des priorités stratégiques de la Syrie. Enfin, l’entente avec la Turquie permet non seulement de régler des dossiers bilatéraux cruciaux (Kurdistan, l’eau, etc.), mais aussi de s’assurer un parrainage politique doublement porteur, tant en direction de l’Europe que de l’ancienne aire d’influence turkmène.
De fait, la question n’est plus de chercher à savoir quand la Syrie s’éveillera mais bien d’accompagner un réveil qui s’accélère depuis le printemps 2008.

Après le Dubaïgate, Israël en « porte-à-faux » avec les pays arabes modérés

publié le vendredi 26 février 2010
entretien avec Pierre Razoux

 
La liste des suspects s’allonge dans cette affaire d’assassinat d’un cadre du Hamas dont le Mossad est suspecté. L’historien Pierre Razoux en analyse les enjeux.
L’enquête policière s’annonce longue dans le Dubaïgate. La liste des suspects s’est en effet allongée à 26 personnes mercredi. Elles sont soupçonnées d’être impliquées dans l’assassinat de Mahmoud Al-Mabhouh, cadre du Hamas, retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel à Dubaï en janvier.
La police de l’émirat, qui avait déjà affirmé être sûre « à 99% » que le Mossad israélien était derrière l’opération, a publié les portraits des 26 suspects, à partir des photographies des vrais-faux passeports utilisés pour l’opération.
Ces mêmes passeports (12 Britanniques, 6 Irlandais, 4 Français, trois australiens et un allemand) sont au cœur de la polémique. Les pays occidentaux s’inquiètent en effet de cette « usurpation d’identité », et plusieurs ambassadeurs israéliens ont été convoqués pour s’expliquer.
L’Union européenne, elle, a désapprouvé l’assassinat d’Al-Mabhouh, mais sans mettre en cause directement Israël et en concentrant ses critiques sur l’utilisation de passeports européens.
Pierre Razoux, auteur de Tsahal, nouvelle histoire de l’armée israélienne, et responsable de recherche au collège de Défense de l’Otan à Rome, revient sur cette affaire.
La police de Dubaï a ajouté 15 nouvelles personnes à la liste des suspects. N’est-ce pas inédit d’impliquer autant de monde dans une opération de cette nature ?
Ce genre d’opération n’est pas inédit du tout. Envoyer autant de monde, c’est assez rare mais parfaitement compréhensible. Lors des opérations d’élimination menées après les attentats des JO de Munich en 1972, les équipes de représailles menées par le Mossad étaient parfois formées d’une quinzaine de personnes. A Dubaï, autour de 25 personnes semblent être impliquées. Quand un service comme le Mossad intervient dans une capitale européenne, où l’infrastructure suit, il n’a pas besoin d’autant d’effectifs. Mais dans un pays arabe, il faut beaucoup plus de monde. L’appui logistique – surveillance, filature – requiert beaucoup d’énergie et de moyens humains. En fait, seules deux ou trois personnes prennent part directement à l’élimination physique.
Les services de police de Dubaï ont indiqué être sûrs à 99% que le Mossad était derrière cet assassinat. Cela vous semble aussi être une hypothèse crédible ?
Quand on voit le mode opératoire et la cible choisie, cela me paraît cohérent. Mais est-ce que cette opération n’a pas été menée avec l’accord tacite de services européens ou moyen-orientaux ? C’est une hypothèse parmi d’autres. Si on se réfère à l’assassinat en Syrie de Moughnieh, responsable des opérations du Hezbollah, il avait été attribué au Mossad. Mais on avait aussi dit que les services syriens avaient donné leur accord.
Comment analysez-vous l’utilisation de passeports européens ?
Les pays dont les passeports ont été utilisés ne sont sûrement pas impliqués. La Grande-Bretagne et l’Irlande, par exemple, entretiennent des relations complexes avec Israël. Récemment, la justice britannique a indiqué qu’elle pourrait faire arrêter Tzipi Livni ou Ehud Barak s’ils mettaient le pied au Royaume-Uni, pour leur rôle dans la guerre de Gaza. Ce n’est donc pas un hasard si ces passeports ont été ciblés. En revanche, on remarque que le commando n’a pas utilisé de passeports américains ou italiens. Les États-Unis sont très stricts avec ça.
Cela peut-il ternir les relations diplomatiques entre les capitales européennes et Tel Aviv ?
En Irlande, le gouvernement a actuellement d’autres chats à fouetter. Londres, de son côté, essayait justement d’apaiser ses relations avec Israël. Son ministre des Affaires étrangères, David Miliband, est un membre de la communauté juive. La polémique devrait donc passer avec les pays européens. Mais Israël s’est mis en porte-à-faux avec Dubaï, et plus largement avec les Émirats arabes unis. C’est en effet un des rares pays arabes avec lequel Israël entretient des liens économiques, même s’il n’y a pas de relations diplomatiques formelles. Cette affaire peut tendre un peu plus les relations avec les pays arabes modérés.
Quelles conséquences le Dubaïgate peut-il avoir sur la scène intérieure israélienne ?
Par le passé, lors de la tentative d’assassinat sur Khaled Mechaal ou dans les opérations menées contre des membres du commando de Munich, le Mossad avait été stigmatisé pour avoir raté sa mission. Le paradoxe aujourd’hui, c’est que la mission a réussi. Mais son action a été dévoilée. Cela jette le doute sur le mode opératoire et le professionnalisme des agents. Mais d’un autre côté, cela montre que le Hamas reste vulnérable si on s’en donne les moyens. Le bilan est donc en demi-teinte.
Que voulez-vous dire par le « professionnalisme des agents » ?
Ils se sont laissés filmer. Leurs visages ont été diffusés partout dans la presse internationale. Ils sont grillés et peuvent changer de métier. Cet épisode montre que la vidéo-surveillance 24h/24h est une nouvelle contrainte à prendre en compte. Londres est d’ailleurs réputée être le cauchemar des services spéciaux.
Cet assassinat a-t-il une « signification » dans le contexte actuel ?
C’est un message que les Israéliens cherchent à faire passer dans le contexte de la crise iranienne. La politique de renforcement des sanctions prend du temps, les États-Unis ne les autorisent pas à bombarder les installations nucléaires iraniennes... ils ne cachent donc pas le fait que s’ils peuvent cibler des cadres du programme nucléaire de la République islamique, ils le feront. Plusieurs scientifiques iraniens ont d’ailleurs été ciblés ces derniers mois.
Al-Mabhoub était soupçonné de prendre part à un trafic d’armes entre l’Iran et le Hamas. Cela peut-il avoir joué ?
Oui, il peut y avoir un lien.
Recueilli par Sylvain Mouillard

Jérusalem: approuvé un nouveau projet de construction

Ecrit par Maisa Abu Ghazaleh / trad. de l'arabe Leyla Jad   
26/02/2010
JERUSALEM / Maisa Abu Ghazaleh – La municipalité israélienne a approuvé la construction de 600 nouveaux logements dans la colonie de Pisgat Zeev, à Jérusalem-Est.
Dimitri Diliani, porte-parole du Fatah pour la ville de Jérusalem, a dit que le projet a été accepté par la commission de construction et de planification de la municipalité israélienne. Pisgat Zeev se trouve en territoire occupé et a été construite sur les terres du village palestinien de Beit Hanina.
Le nouveau quartier sera bâti près de Shu’afat.
D’après Diliani, le projet initial prévoyait la construction de 1100 unités d’habitation, mais les obstacles juridiques posés par des propriétaires palestiniens de 30 dunums de terre ont forcé la municipalité à limiter l’élargissement de la colonie sur les terres palestiniennes confisquées.
Cette décision a été prise une semaine après que la même commission ait approuvé la construction de 549 nouveaux logements sur 153 dunums de terre du village palestinien de Beit Safafa, entre Jérusalem et Bethléem. Dans la même région, il y a trois mois il a été décidé d’élargir la colonie de Gilo avec 900 nouvelles unités de logement, et il y a trois semaines est recommencée la construction du Mur d’annexion (pour un projet de 4 kilomètres).
«Le gouvernement d’occupation continue d’intensifier ses activités de colonisation sur les territoires occupés en 1967», a déclaré Diliani. La municipalité de Jérusalem et du ministère de l'Intérieur, dont dépend la commission, n'ont pas fait de commentaire. (PNN) 

Le Front Islamique d'Action jordanien appelle à l’expulsion de l’ambassadeur israélien

[ 26/02/2010 - 20:32 ]
Amman – CPI

Le Front d’Action Islamique jordanien a appelé le gouvernement jordanien à arrêter toute normalisation avec Israël, à expulser l’ambassadeur israélien et à permettre les rassemblements populaires en soutien à la mosquée d’Al-Aqsa, à la mosquée Ibrahimi et aux autres lieux saints islamiques « sujets à l’agression sioniste mise à nue ».
L’officiel en charge du dossier palestinien dans l’administration du Front d’Actions Islamique, Hassan Dhuneibat, a dit dans un communiqué, jeudi 25 février : « Nous apprécions la dénonciation du gouvernement de la décision de l’entité sioniste d’ajouter la mosquée Ibrahimi et la mosquée Bilal à la liste de l’héritage juif, mais nous espérons que le gouvernement commencera des mesures de dissuasion pratiques comme l’expulsion de l’ambassadeur sioniste d’Amman, l’arrêt de la normalisation et l’autorisation de la solidarité publique pour notre peuple, ici ».
Dhuneibat a averti que les pratiques israéliennes ont atteint le sommet de la provocation et du défi à l’encontre des sentiments des Arabes et des Musulmans et il a appelé à affronter les transgressions israéliennes.
Il a pointé du doigt le silence envers la judaïsation des mosquées Ibrahimi et Bilal, qui encouragera Israël à judaïser la mosquée d’Al-Aqsa, ce qui est pour sûr dans le calendrier israélien.
Il a appelé les dirigeants arabes à prendre les activités israéliennes au sérieux, indiquant que le public arabe est très en colère et perd patience.

Le ministre irlandais des affaires étrangères se rend à Gaza

[ 26/02/2010 - 20:12 ]
Gaza – CPI

Le ministre irlandais des affaires étrangères Micheal Martin est arrivé jeudi dans la bande de Gaza, dans l’intention d’y effectuer une brève visite durant laquelle il est prévu qu’il se aille voir des hôpitaux, des écoles et des régions dévastées.
Le département des passages a dit que le ministre, qui est à la tête d’une délégation composée de dix membres, a été reçu à son arrivée par des officiels du bureau de l’ONU à Gaza.
Le ministre, dans une déclaration concise à son arrivée, a noté que sa visite à Gaza était la première de ce genre à travers le passage de Rafah, et il a dit qu’il voulait effectuer un tour à Gaza pour voir de lui-même les conditions de la Bande.
Martin a précédemment accusé Israël d’avoir bloqué sa visite dans la bande de Gaza via le passage de Beit Hanoun (Erez), ajoutant qu’elle n’a pas présenté d’explication logique à son refus.
Martin a demandé un arrêt du mouvement colonial sioniste à Jérusalem occupée (Al-Quds) et en Cisjordanie ainsi que de la politique d’expulsion forcée et d’évacuation de citoyens palestiniens.
Le ministre rejette la politique de siège et a appelé à reconsidérer des moyens de pression pour parvenir à un accord politique basé sur la solution de deux Etats.