mardi 24 août 2010

Gaza : Les combattants palestiniens repoussent l'attaque de l'armée sioniste

23/08/2010

IRIB - Les brigades d'Al Qods, branche armée du Jihad islamique de la Palestine ont confirmé aujourd'hui avoir repoussé une offensive lancée contre le sud de la bande de Gaza. "Les unités d'artilleries du mouvement ont réussi à bloquer l'avancée des troupes sionistes qui cherchaient à s'approcher de la cité Al Qarara à l'est de Khan Younes, affirme le Jihad islamique dans un communiqué. Les brigades d'Al Qods réaffirment la nécessité de la résistance armée face à Israël comme l'unique voie capable de restituer leurs droits aux Palestiniens.

Les frégates israéliens ouvrent le feu sur les bateaux de pêche palestiniens

23/08/2010
 IRIB - Les frégates de l'armée israélienne ont pris pour cible des bateaux de pêche palestiniens dans la bande de Gaza. Aucun rapport, faisant état des pertes éventuelles de l'attaque de dimanche, ne nous est encore parvenu. Les forces israéliennes ouvrent systématiquement le feu sur les bateaux de pêche palestiniens sur les côtes de Gaza, encerclé depuis 2007 par l'armée usurpateur sioniste. 

L’Egypte compte acheter son gaz d’Israël !

23/08/2010

L’Egypte compte acheter près de 1.4 milliard m3 de gaz naturel, la moitié du  quota qu’Israël lui importe, et ce en vue de ravitailler les turbines de ses centrales électriques dont l’activité est, actuellement, perturbée du fait d’une pénurie de gaz, rapporte le journal égyptien alshaab.
L’Egypte sera obligée d’acheter son gaz aux cours mondiaux avoisinant les 10,5 dollars, ce qui signifie qu’elle paiera à Israël près de 14 milliards dollars au meilleur des cas. Tel-Aviv obtient son gaz de l’Egypte à deux milliards de dollars, ce qui lui vaut un gain de 12 milliards de dollars.
Le gouvernement égyptien vend l’unité de Gaz à Israël entre 70 et 1.25 dollar, alors que le coût de production de l’unité en Egypte est de 2.75 dollars. Le  prix de vente égyptien est nettement en deçà de celui pratiqué dans des pays arabes ou autres. Le Qatar vend son unité de Gaz à 10, voire 12 dollars, Oman la vend à 11.94 dollars, et l’Indonésie entre 9 et 10.6 dollars.
Le ministère de Pétrole égyptien soumettrait au cours de cette semaine une demande officielle de rachat de Gaz à la partie israélienne. Une demande qui serait probablement rejetée par Israël, qui pourrait aussi exagérer le prix de vente.
Sameh Fahmi,  ministre du pétrole égyptien, avait annoncé lors d’une précédente conférence de presse, l’intention de l’Egypte d’importer du gaz naturel de l’étranger pour couvrir son grand déficit de gaz destiné à la consommation ménagère et industrielle.  

Les Palestiniens réitèrent leurs exigences pour la reprise des négociations directes

24-08-2010 | 0:15
L'Autorité palestinienne a réaffirmé hier le besoin d'arrêter la colonisation juive dans les territoires occupés pour la reprise des négociations directes avec Israël, soulignant que toute démarche contraire ferait échouer les pourparlers. Dans une déclaration à la presse, le principal négociateur de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Arekat, a affirmé que l'arrêt total de l'extension des colonies juives en Cisjordanie, y compris à El Qods-Est, est une condition clé du lancement des pourparlers.
"Si Israël la rejette, les négociations directes seront impossibles", ce qui entraînera le retrait de la partie palestinienne des discussions, a ajouté M. Arekat. Dans la perspective de la tenue de ces pourparlers, M. Arekat a également fait savoir que l'Autorité palestinienne avait appelé les Etats-Unis, en tant que pays hôte à inviter davantage de pays pour donner un caractère international à cette rencontre. La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton avait appelé Palestiniens et Israéliens à reprendre le 2 septembre prochain les négociations directes.
Le Quartette international pour le Proche-Orient avait également invité, de son côté, Israéliens et Palestiniens à reprendre les négociations directes dans le but de parvenir "à un accord, négocié entre les parties qui mette fin à l'occupation qui a commencé en 1967". Cet accord doit également aboutir à la "constitution d'un Etat palestinien indépendant, démocratique, viable et cohabitant dans la paix avec Israël et ses autres voisins". Les Palestiniens exigent toujours un arrêt total de la colonisation juive en Cisjordanie et à El-Qods-Est. Le moratoire du gel partiel de la colonisation prendra fin le 26 septembre prochain.
Ils exigent aussi la prolongation du gel temporaire de la colonisation en Cisjordanie occupée comme condition préalable à la reprise des négociations directes.
Israël ordonne la démolition de deux mosquées en Cisjordanie
Les autorités de l'occupation israélienne ont ordonné hier la démolition de deux mosquées construites l'an dernier en Cisjordanie, rapportent des médias.
La première mosquée est située près du village de Bourine, au nord de la Cisjordanie, tandis que la deuxième se trouve près d'El-Halazoun, à Ramallah, a-t-on précisé de mêmes sources.  Un député arabe au Knesset (Parlement israélien), cité par les médias, a vivement condamné cette décision israélienne, la qualifiant d'un nouveau crime odieux commis par Israël contre les Lieux saints de l'islam et des musulmans durant le mois sacré de ramadhan.
"Israël détruit et démolit des maisons arabes et palestiniennes sans aucune conscience humaine", a dénoncé le député.

Experts des droits de l'homme – Interrogatoires sur l'agression israélienne contre la flottille

24 Août 2010
Genève / Les NU ont annoncé aujourd'hui que les experts du Conseil des droits de l'Homme chargés d'enquêter sur l'agression israélienne contre la flottille de la liberté le 31 mai dernier ont effectivement débuté leur travail en commençant par interroger les témoins à Londres et à Genève depuis la semaine dernière.
Dans un communiqué, les NU ont annoncé que l'équipe d'enquête composée d'experts à savoir deux juges de Grande-Bretagne et de Trinidad et un activiste de Malaisie qu'Israël avait refusée de les recevoir, se sont dirigés hier en Turquie et delà en Jordanie le 29 de ce mois pour la même mission.
Il est probable que l'équipe serait en mesure présenter son rapport devant le Conseil onusien des droits de l'homme lors de sa prochaine réunion qui se tiendra du /13/ septembre au 1er octobre à Genève.
Dans le même contexte, l'ambassadeur de Thaïlande, président du Conseil onusien des droits de l'homme, a nié toute interférence entre les deux commissions d'enquête, celle installée par le Conseil et celle qui a été nommée par le SG des NU, Ban Ki-moon.
Pour lui, la 1ère es chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'homme, alors que la 2ème se penchera sur l'examen des faits et des circonstances qui ont entouré l'incident et avancera des recommandations pour empêcher sa répétition.
T. Slimani
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Très grave situation pour les Palestiniens de la Vallée du Jourdain

Vallée du Jourdain - 24-08-2010

Par Brighton Palelstine 
La situation dans la Vallée du Jourdain est aujourd’hui plus grave que jamais. Le niveau de harcèlement des communautés palestiniennes par l’armée et les colons a crû ces derniers mois. Tous les villages sont touchés, mais il ne fait aucun doute qu’au cours de ce dernier mois, ils ont essayé de rendre la vie à Al Farisiya impossible.














Le 19 juillet, les maisons de 23 familles ont été détruites, ainsi que les citernes à eaux, les arbres, les abris pour les animaux et la nourriture.
Une fois que des préfabriqués ont été installés, avec l’aide de bénévoles internationaux, l’armée israélienne est revenue à Al-Farisiya le 5 août et a à nouveau démoli les maisons des 23 familles, plus 4 autres – cette fois recouvrant de terres, au bulldozer, les biens des familles. Avec résilience, des équipes de bénévoles et des journées de dur travail, les familles ont pu sauver quelques-unes de leurs affaires.

Puis, le dimanche 15 août, l’armée israélienne est revenue et a déclaré que le secteur était une « zone militaire fermée ». Cette fois, ils n’avaient pas établi une liste avec les maisons à démolir, mais ils ont diffusé deux documents qui menacent toute la population du secteur de destruction des maisons ou de confiscation des animaux et tracteurs.
Après les commentaires de Netanyahu en mars « qu’Israël n’accepterait jamais de se retirer de la Vallée du Jourdain sous aucun accord de paix signé avec les Palestiniens », il est clair que ces mesures n’ont rien à voir avec des permis de construire, mais ont tout à voir avec une tentative agressive israélienne de faire partir les Palestiniens de la Vallée du Jourdain.
L’Etat d’Israël étend sa colonisation dans la Vallée, agrandit ses colonies illégales et expulse les Palestiniens. Il le fait en niant leurs droits humains les plus fondamentaux : l’eau, un toit, la sécurité et les moyens de vivre. L’armée israélienne institutionnalise le harcèlement des Palestiniens et encourage les colons armés. Israël continue de mépriser tous les aspects du droit international – anticipant qu’il s’en tirera.

Son offensive en cours de nettoyage ethnique vise clairement à établir le contrôle de la région pour renforcer sa position lors de toutes futures négociations.
En même temps, il incendie des villages dans le Néguev, accroît le harcèlement des communautés palestiniennes dans d’autres villes de Palestine 48, détruit des villages à Jérusalem Est, maintient Gaza sous siège et poursuit la brutalité quotidienne de son occupation illégale.
Face à cette situation, le niveau d’action de la communauté locale dans la Vallée du Jourdain a été incroyable cette dernière année. Jordan Valley Solidarity a activement contré l’occupation : elle a reconstruit les maisons démolies, rénové les maisons anciennes, installé des canalisations d’eau, construit des routes, et même installé l’électricité, tout ceci dans le but de permettre aux gens de rester. Lorsque le harcèlement et les démolitions commencent, ils essaient de fournir de la nourriture et un toit, mais, beaucoup plus important : un soutien, une action collective et la solidarité. Leur objectif est très clair : la résistance de la base populaire contre l’occupation.
Pour ce faire, ils ont besoin de la solidarité des internationaux qui sont en Palestine, et de ceux qui n’y sont pas. Ils ont aussi besoin de fonds.
Vous pouvez soutenir la résistance palestinienne sur le terrain, dans la Vallée du Jourdain, de nombreuses façons. Merci de voir de quelle manière vous pouvez contribuer :
- Informez-vous et informez les autres :
Envoyez cet article à d’autres qui pourraient agir, allez régulièrement sur les sites Brighton Jordan Valley Solidarity et Jordan Valley Solidarity. Envoyez-nous un email à : brightontubas@gmail.com pour être sur notre liste de diffusion.
- Organisez des protestations au niveau local:
Nous demandons aux gens d’organiser des actions qui ciblent directement les entreprises qui tirent des profits de l’occupation, et qui attirent l’attention sur la situation. Vous trouverez des idées sur Corporate Watch http://corporateoccupation.wordpress.com/
- Faites un don à Jordan Valley Solidarity
- Si vous habitez Brighton, prenez contact avec nous et impliquez-vous dans le travail de notre groupe.
- Si vous êtes en Palestine, ou si vous envisagez d’y aller, passez du temps dans la Vallée du Jourdain pour soutenir les familles confrontées aux démolitions et au harcèlement, ou aidez à reconstruire les maisons démolies, les systèmes d’eau courante pour les communautés locales, ou à construire des équipements communautaires comme des écoles.
- Si vous êtes journaliste, ou si avez des contacts avec les médias, essayez de collecter des informations sur ce qui se passe – étant donné qu’Israël est en train de détruire encore un autre village, la couverture médiatique a été honteusement faible.
- Ecrivez à
. vos député et député européen
. Bernard Kouchner, Ministre des Affaires Etrangères bernard.kouchner@diplomatie.gouv.fr
Demandez-leur de rompre tous liens commerciaux, économiques, universitaires, culturels et sportifs avec Israël jusqu’à ce que le nettoyage ethnique des Palestiniens cesse, que l’occupation de la Cisjordanie et le siège de Gaza se terminent et que les Palestiniens obtiennent justice et paix.
. au gouvernement israélien. Vous trouverez des détails sur cette page d’Amnesty International.
Brighton Jordan Valley Solidarity
(nouvelle dénomination de Brighton Tubas Friendship and Solidarity Group)

Les photos sont de Anne Paq, photographe française. On peut voir ses photos sur son blog "Chroniques de Palestine" et sur son site annepaq.com.

De dures journées de Ramadan : pas d’électricité, pas d’eau, une chaleur étouffante

Gaza - 23-08-2010

Par Eva Bartlett 
« Cela fait des jours que nous sommes sans électricité ni eau. Nous ne pouvons rien faire, et la chaleur est maintenant insupportable. » Abu Fouad, 83 ans, parle des coupures de courant dont souffre toute la Bande de Gaza. Tandis que les Palestiniens de Gaza ont l'habitude des pénuries d’électricité, résultat combiné de la destruction de la centrale électrique, bombardée par Israël en 2006, et du siège imposé par Israël et la communauté internationale, les pannes ont augmenté en fréquence et en durée.
















Les Palestiniens de Gaza sont confrontés depuis des années aux coupures de courant, allant de 6 à 14 heures par jour. Récemment, les pannes ont duré des journées entières.
La principale raison est le manque de combustible pour la centrale, du fuel dont l’achat et le transfert à Gaza est sous la responsabilité de l’Autorité Palestinienne depuis novembre 2009.
Rendant la situation encore pire, Gaza connaît une vague de chaleur insupportable et d’humidité. Les températures ont grimpé jusqu’à 35-40°, avec 65% d’humidité.
Umm Fouad a 64 ans, elle a eu 15 enfants, et son corps est fatigué. Avec sa santé fragile, elle est constamment fatiguée, les bons jours.
« Il fait si chaud. Je ne peux pas respirer, et ça m’épuise. On n’arrive pas à trouver du soulagement. Même lorsqu’on a du courant, le ventilateur du plafond ne fait que faire tourner l’air chaud. Mais maintenant, sans électricité pendant si longtemps, tout est plus chaud et plus difficile. »
Ramadan, le mois de jeûne, est aussi une période de joie pour les Musulmans. Pourtant, celui-ci est le plus dur qu’a connu la famille d’Abu Fouad.
A côté de la canicule dangereuse et de l’humidité, il y a les problèmes pratiques. « Nous ne pouvons pas faire de pain, il n’y a pas d’électricité pour la plaque chauffante, et nous n’avons pas le gaz, » dit Umm Fouad.
« Cela fait trois jours que nous n’avons pas d’eau, » dit Abu Jaber, 45 ans, l’un des nombreux fils d’Abu Fouad. Son appartement est au troisième étage d’une maison de béton, et pendant les mois d’été, la chaleur à l’intérieur est insoutenable.
« 53 personnes vivent dans cette maison. Nos six appartements ont besoin d’environ 1.500l d’eau par jour pour la cuisine, la lessive, le ménage, la toilette… sans parler de l’eau potable. »
Comme les autres maisons du voisinage, elle n’est pas reliée au réseau de la ville. A la place, lorsque l’eau de la ville arrive à une canalisation à 150m de chez lui, Abu Fouad raccorde un tuyau et grâce à une série de pompes, envoie l’eau dans des citernes, sur le toit. (photo ci-dessus, par Emad Badwan) « Il nous faut cinq pompes pour emmener l’eau depuis la connexion à l’eau de la ville jusqu’au toit de notre maison, » explique Abu Jaber.
Dans toute la Bande, les conduites d’eau sont affectées par le manque d’électricité, ce qui veut dire que des quartiers entiers sont privés d’eau courante tout le temps que dure la panne électrique.
Un manque d’eau dans tout Gaza aggrave le problème. Les Nations Unies notent que 43% de l’eau est perdue à cause de fuites des canalisations qui résultent du manque de maintenance du réseau. Mais sous le siège, il est impossible de faire entrer les tuyaux et les matériaux nécessaires à l’entretien.
« Maintenant que les pannes de courant durent plusieurs jours d’affilée, mon père n’arrive pas à emmener l’eau dont notre famille a besoins, » dit Abu Jaber.
« Quand notre secteur a de l’électricité, les tuyaux d’eau ne coulent pas. Et quand il y a de l’eau, nous n’avons pas d’électricité. Alors il finit par rester éveillé toute la nuit à attendre que l’électricité revienne. »
Abu Fouad explique comment fonctionne la citerne dont il s’occupe. « Quand tout va bien, quand nous avons de l’électricité, il faut au moins une heure et demie pour pomper l’eau pour chaque citerne de 1.500 litres. Comme il y a 6 citernes, il faut pratiquement une demi-journée. »
Mais ça, c’est l’électricité fonctionne normalement. Maintenant, avec les coupures de courant, il ne lui reste qu’à attendre que l’électricité et l’eau de ville coïncident.
« Je m’inquiète pour chacun dans notre maison. Ils ont tous besoin d’eau. Comment vont-ils faire leurs abutions ? Comment vont-ils se rafraîchir par cette chaleur ? »
Chef de famille, il pense à ces enfants et à leurs familles. « Ils reviennent tous du travail ou de l’école avec l’envie de se laver et de se rafraîchir. Mais c’est très dur de le faire aujourd’hui. »
Musulman pieux, il s’inquiète de la propreté pour la prière. « Maintenant que c’est Ramadan, c’est encore plus important de se laver. Je ne demande pas grand-chose, mais je dois me laver les mains, le visage et le corps avant de prier, et je prie cinq fois par jour. »
Guettant la possibilité de remplir ses citernes à eau, Abu Fouad se repose peu.
« Je ne dors pas beaucoup. C’est plus facile de manquer de sommeil quand on est jeune, mais quand vous êtes vieux, comme moi, et avec cette chaleur, vous souffrez. Je suis très fatigué. J’ai mal aux articulations. J’ai besoin de repos. J’ai besoin d’eau pour laver. »
Abu Jaber convient que le problème touche toute la maison. « Ma fille est à l’université, et elle a absolument besoin d’un ordinateur et d’un accès internet pour ses études. »
Son fils de 8 ans, Ahmed, ressent aussi les coupures de courant. « Cette année, il jeûne. Il a jeûné l’an dernier, sans problème. Mais parce qu’on n’arrive pas à récupérer, avec cette canicule, il trouve que c’est très dur, physiquement, cette année. »
Au Jaber parle de son jeune frère, 31 ans, sans travail depuis plusieurs années. « Mon frère a ouvert un magasin de glaces il y a quelques mois, pour travailler pendant les mois d’été. Et à peine il commençait à avoir des clients et à récupérer son investissement, les coupures de courant ont empiré. » « L’argent que j’ai gagné au magasin ne compense pas ce que j’ai dépensé pour l’ouvrir. Mon générateur n’est pas fait pour fonctionner plusieurs heures d’affilée, » dit Abu Oday. « Et pour le faire marcher pendant six heures, ça me coûte 30 shekels (6€) en fuel. »
Sans emploi avant d’ouvrir son magasin, il lui fallait un revenu pour subvenir aux besoins de sa femme et de leurs trois enfants. « Je finis par dépenser plus pour le diesel et la maintenance du générateur que ce je gagne. Je ferme donc le magasin. »
Les problèmes d’une famille, qui se retrouvent dans de nombreuses familles dans la Bande, avec une population d’1,5 million de personnes sur un morceau de terre très petit, très chaud.
« A cause des coupures d’électricité et d’eau, c’est le Ramadan le plus dur de toute ma vie, » dit Umm Fouad. « Mais nous continuerons à jeûner. »

Erakat: "Israël doit choisir entre la colonisation et la paix"

23/08/2010 
"Israël" doit choisir entre la poursuite de la colonisation et la paix, c'est ce qu'a déclaré, ce lundi, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat à 10 jours de la reprise prévue des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.  
"Le gouvernement israélien a le choix entre la colonisation et la paix, il ne peut pas avoir les deux", a dit Erakat lors d'une conférence de presse à Ramallah en Cisjordanie.
"Si Benjamin Netanyahu (le Premier ministre israélien) décide de relancer les appels d'offres après le 26 septembre, il aura décidé de mettre fin aux négociations" selon Erakat.
Il faisait allusion à la date à laquelle le moratoire partiel de dix mois de la construction dans les colonies israéliennes décidé par le gouvernement de Netanyahu sous la pression des Etats-Unis, doit expirer.
Le Premier ministre israélien a affirmé à plusieurs reprises qu'il n'avait pas l'intention de prolonger ce gel provisoire. 
Le coup d'envoi des négociations directes gelées depuis 20 mois doit être donné le 2 septembre à Washington en présence de Netanyahu et du président palestinien Mahmoud Abbas sous le parrainage du président américain Barack Obama, du président égyptien Hosni Moubarak et du souverain jordanien Abdallah II.

La judaïté d'Israël contre un Etat palestinien démilitarisé et la paix

23/08/2010 
Le Premier ministre israélien Benjamin Netenyahu a affirmé que la reconnaissance palestinienne de la “judaïté d’Israël” était l’une des conditions essentielles pour aboutir à un accord de paix, soulignant que cet accord est très difficile mais possible.
S’adressant à ses ministres lors de la réunion hebdomadaire, Netenyahu a indiqué qu’Israël était attaché à trois conditions pour parvenir à la paix: les considérations sécuritaires israéliennes, la reconnaissance palestinienne qu’Israël est un Etat pour les Juifs, et la fin du conflit à travers cet accord.
Par ailleurs, le premier ministre sioniste a rappelé que le 26 Août sera la fin du délai du gel des activités coloniales.
Selon des sources sécuritaires israéliennes, les considérations de sécurité constitueront le premier sujet de débats à l’ordre du jour des négociations directes attendues avec les Palestiniens.
La radio israélienne a rapporté de sources israéliennes que Tel Aviv exigera que la vallée du Jourdain et les sommets des montagnes avoisinants restent sous contrôle israélien, sous prétexte « d’assurer la sécurité de l’espace aérien israélien et d’empêcher le trafic des armes et l’infiltration des terroristes » vers les territoires du prochain Etat palestinien.  
De plus, Israël exigera que ce nouvel Etat soit démilitarisé, possédant seulement des forces de police, et qu’il lui soit interdit de signer des accords sécuritaires avec une partie tierce sans l’approbation israélienne. 

Netanyahu dicte ses conditions

lundi 23 août 2010 - 06h:49
Ma’an News Agency
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que l’élément principal d’un accord de paix sera la sécurité nationale israélienne.
(JPG)
Barak Obama lui-même se couche devant Netanyahu.... Alors ne parlons pas d’un Mahmud Abbas...
D’autres « éléments initiaux » , a-t-il déclaré, seront la reconnaissance d’Israël comme Etat juif [« ethniquement pur » et vidé de ses éléments non-juifs - N.d.T] et un Etat palestinien démilitarisé, et le droit au retour des réfugiés palestiniens « sera appliqué sur le territoire de l’Etat palestinien. »
S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire des ministres de son gouvernement, Netanyahu a devancé la relance des soit-disant pourparlers de paix directs à Washington le 2 Septembre. Lui et le Président Mahmoud Abbas ont accepté une invitation des États-Unis à reprendre les discussions, les premières depuis 2008 [discussions stoppées suite l’attaque meurtrière lancée par Israël contre la bande de Gaza en décembre 2008 - N.d.T].
La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a déclaré vendredi que les négociations « devraient avoir lieu sans conditions préalables ».
Abbas avait déjà insisté sur le fait que les pourparlers ne pouvaient reprendre que si Israël cessait de construire des colonies sur des terres occupées et convenait d’un cadre de référence pour les entretiens reposant sur l’idée de deux États sur les frontières de 1967.
Netanyahu refuse d’accepter des « conditions préalables », alors que les négociateurs palestiniens estiment qu’il ne s’agit pas de conditions préalables mais qu’ils demandent simplement qu’Israël se conforme aux accords déjà signés.
Les conditions présentées par Netanyahu ont déjà été rejetées dans le passé par les négociateurs palestiniens qui ont reconnu le droit d’Israël à exister, mais pas en tant qu’Etat juif, ce qui porterait atteinte au droit de retour des réfugiés [et mettrait en grand danger les Palestiniens citoyens israéliens vivant en Israël - N.d.T].
Nétanyahou n’a pas précisé ce que seraient ses exigences de sécurité, mais les Palestiniens ont rejeté une présence militaire israélienne dans un futur état. Netanyahu a décidé de maintenir une présence dans la vallée du Jourdain, a déclaré son porte-parole Mark Regev à Al-Jazira.
Le négociateur en chef palestinien, Saeb Erekat, a déclaré à l’Associated Press que si Netanyahu voulait des négociations, il savait « que ces conditions ne seraient pas tenables ».
La Ligue arabe a publié une déclaration répondant aux prises de position de Netanyahu et disant être « très préoccupée par la vision israélienne de ce qui doit être la base des négociations », selon l’Agence France-Presse.
Le Premier ministre israélien n’a pas mentionné s’il allait étendre le gel [extrêmement] partiel de la colonisation mis en place depuis Novembre 2009, et qui arrive à échéance le 26 Septembre.
Dans une lettre adressée dimanche aux quatre parties du Quartette pour le Proche-Orient - l’ONU, l’UE, les Etats-Unis et la Russie - Abbas écrit : « Une décision israélienne de poursuivre la construction de colonies signifierait qu’Israël a décidé d’arrêter les négociations parce que les pourparlers ne peuvent pas se poursuivre si la colonisation continue ».
Alors que Netanyahou a insisté sur l’idée que les pourparlers de paix ne pourraient réussir que si Israël a « un véritable partenaire du côté palestinien, sincère et sérieux dans les négociations, » les négociateurs palestiniens ont déclaré qu’Israël ne peut pas être considéré comme un partenaire sérieux pour la paix aussi longtemps qu’il continuera à étendre les colonies sur des terres qui feraient partie d’un Etat palestinien dans le cadre de n’importe quel accord.
23 août 2010 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net
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Le Hamas veut voir l’économie éclore sur les décombres des colonies de Gaza

23/08/2010

Une ferme piscicole a été installée près de l’ancienne colonie de Natsr Hazany, près de la ville palestinienne de Khan Younis, au sud de la bande de Gaza. Saïd Khatib/AFP
Une ferme piscicole a été installée près de l’ancienne colonie de Natsr Hazany, près de la ville palestinienne de Khan Younis, au sud de la bande de Gaza. Saïd Khatib/AFP
Quatre villes nouvelles doivent être édifiées sur quelque 30 000 ha d'anciennes implantations israéliennes.
Le long de la plage d'al-Mouharara, réservée il y a cinq ans encore exclusivement aux colons de Goush Katif, s'alignent désormais des cafés palestiniens installés peu à peu après l'évacuation des colonies israéliennes de la bande de Gaza en août 2005.
Baptisée aujourd'hui al-Mouharara (« la libérée »), cette petite plage du sud de la bande de Gaza était un lieu très prisé par les baigneurs de Neve Dekalim, la plus importante implantation du bloc des colonies de Goush Katif.
Tout a changé le 22 août 2005 avec la fin de l'évacuation par l'armée israélienne des 8 000 colons qui vivaient dans 21 implantations de la bande de Gaza, surpeuplée et sous occupation depuis 38 ans.
Leur départ avait ouvert des perspectives de développement économique pour cette étroite bande de terre qui s'étire le long de la côte méditerranéenne.
Mais l'élection surprise du mouvement islamiste Hamas aux législatives de janvier 2006 a provoqué le gel de l'aide des donateurs occidentaux à l'Autorité palestinienne et la sécurité s'est détériorée en raison des violences entre factions rivales.
Le blocus imposé par Israël et l'Égypte à la bande de Gaza en juin 2006 après l'enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit et son renforcement lors de la prise du pouvoir par le Hamas, un an plus tard, ont donné un nouveau coup de frein aux ambitions économiques de l'enclave palestinienne.
Après le départ forcé des colons, leurs habitations et constructions ont été rasées.
Aujourd'hui à Goush Katif, de vastes zones restent désertes, servent de décharge ou de tout-à-l'égout et l'économie s'y développe lentement.
Une ferme piscicole y a été installée et dans d'autres secteurs, des camps d'entraînement militaires « secrets » pour des groupes proches du Hamas sont abrités derrière d'immenses murs en béton.
Dans douze autres anciennes colonies, le Hamas a démarré plusieurs projets agricoles à travers lesquels le mouvement islamiste veut montrer son évolution d'un groupe de combattants se créditant du départ des Israéliens à un gouvernement à part entière responsable de 1,5 million d'habitants.
Malgré les obstacles, le gouvernement du Hamas affiche d'ambitieux projets de construction de dizaines de milliers d'habitations dans les anciennes implantations.
Quatre villes nouvelles doivent être édifiées sur quelque 30 000 ha de ces terres autrefois colonisées, a indiqué le ministre du Logement Youssef al-Mansi.
L'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a également débuté des constructions dans les anciennes colonies mais au cours des derniers mois les travaux ont été ralentis du fait des restrictions israéliennes sur l'importation de matériaux de construction.
Israël a autorisé en mars l'importation de matériaux destinés aux projets de l'ONU, puis a assoupli le blocus après l'assaut meurtrier de l'armée israélienne le 31 mai contre une flottille d'aide humanitaire pour Gaza.
Le Hamas espère aussi utiliser les terres des anciennes colonies pour réduire sa dépendance face aux importations israéliennes.
« L'an dernier, nous avons planté environ 150 000 oliviers et arbres fruitiers et nous espérons atteindre 80 % d'autosuffisance en matière de production agricole dans les cinq ans à venir », a indiqué le ministre de l'Agriculture Mohammad al-Agha. 

Israël : enquête de satisfaction « raciste » dans le tram d’Alstom

publié le mardi 24 août 2010
Caroline Venaille

 
A Jérusalem, les usagers du tram du consortium City Pass, dont font partie Alstom et Veolia, ont été interrogés sur les Palestiniens.
Tandis que les rames toutes neuves du tramway de Jérusalem -conçu par un consortium franco-israélien- sillonnent la ville pour une période test, une enquête de terrain auprès des futurs usagers vient raviver la polémique sur ce moyen de transport reliant Jérusalem-Ouest à des colonies israéliennes.
La semaine dernière, des enquêteurs de City Pass Limited -le consortium de cinq compagnies dont Alstom et Connex, filiale de Veolia transport- ont interrogé leurs futurs clients, notamment sur les passagers palestiniens :
1. « Les passagers, juifs comme arabes, peuvent monter librement à bord du tramway sans passer de contrôle de sécurité, cela vous dérange-t-il ? » 2. « Le tramway dessert trois stations à Shua’fat [quartier palestinien de Jérusalem-Est ndlr [1] ], cela vous dérange-t-il ? »
Vendredi, le directeur général de la municipalité, Yair Maayan, a réagi en envoyant un courrier au président de la compagnie, Avraham Shohat. Il s’indigne de tels propos, d’autant plus de la part d’une entreprise privée. Le quotidien israélien Haaretz, de centre gauche, cite ses propos :
« Nous sommes sidérés d’apprendre qu’une compagnie privée se permet de poser ce genre de questions, qui ne sont en aucune façon liées à ses activités.
Ces questions sont de nature raciste et ne font qu’attiser les tensions à Jérusalem. »
Selon le journal Haaretz, City Pass se serait excusé. La société affirme que ce questionnaire n’avait pour objectif que de répondre au mieux aux besoins de ses futurs usagers.
Chez Alstom, contacté à Paris, et à la mission économique de Tel-Aviv, on déclare que l’affaire est passée inaperçue. Etonnant.
Procès en cours contre Veolia et Alstom
La première ligne de tramway, qui devrait ouvrir en avril 2011, a fait l’objet de vives critiques. Depuis l’appel d’offre en 2000, ce projet divise en France et au sein de la communauté internationale.
Le 17 juillet 2005, Alstom, Veolia, les entreprises israélienne Polar et Ashtrom et les banques Lemi et Hapoalim signaient un contrat dans le bureau d’Ariel Sharon, pour la construction et l’exploitation de la ligne de tramway.
Sur près de quatorze kilomètres, l’itinéraire relie Jérusalem-Ouest (israélienne) aux colonies juives de Jérusalem-Est (Palestinienne) qui font partie des territoires occupés au titre des résoutions ds Nations Unies depuis 1967. L’annexion de la partie orientale de jérusalem n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.
Dans son magazine mensuel, Amnesty International réagit :
« Jugeant que le tramway va entériner “des mesures illégales d’annexion et de colonisation adoptées préalablement par le gouvernement israélien”, l’organisation estime que la conclusion de ce contrat soulève des questions de violation du droit international. »
En France, un procès intenté par des associations pro-palestiniennes est en cours contre Veolia et Alstom, auprès du tribunal de Nanterre [2]. L’image des deux entreprises françaises a été ternie par ce marché.
Suite à ce contrat, les deux entreprises françaises auraient perdu des marchés à l’étranger, notamment en Suède et en Grande-Bretagne.
[1] Il s’agit en fait d’un camp de réfugiés palestiniens
[2] procès intenté par l’AFPS et l’OLP, voir Tramway colonial
publié par Rue 89
notes : C. Léostic, Afps

Sans illusions sur les négociations avec Israël, des Palestiniens misent sur la résistance « pacifique »

publié le mardi 24 août 2010
Karim Lebhour

 
Alors que des négociations avec Israël doivent s’ouvrir le 2 septembre à Washington, des Palestiniens, comme les habitants de Bilin, organisent désormais des mouvements de protestation qu’ils veulent non-violents
Au moment même où Mahmoud Abbas acceptait l’invitation américaine à reprendre les négociations avec Israël , la manifestation hebdomadaire de Bilin s’achevait, comme toutes les semaines, dans la fumée des gaz lacrymogènes.
« Ces négociations ne serviront qu’à permettre aux Israéliens de gagner du temps et de prendre toujours plus de terres » , lâche Iyad Burnat, un résident de ce village palestinien de 2 000 habitants, près de Ramallah.
Depuis cinq ans, les Palestiniens manifestent contre la barrière de sécurité israélienne qui prive Bilin de la moitié de ses terres agricoles, grignotées par Modin Illit, une imposante implantation juive de 40 000 habitants. Le village est devenu le centre nerveux de la résistance nonviolente. « L’Autorité palestinienne négocie depuis quinze ans sans avoir rien obtenu, sinon plus de colonies, poursuit-il. Par notre action, nous avons au moins réussi à faire bouger le mur. C’est la voie à suivre. »
Pour preuve, Iyad Burnat cite la décision de la Cour suprême israélienne en faveur des villageois de Bilin, demandant la modification du tracé de la barrière. Bilin devrait ainsi récupérer 140 des 232 hectares confisqués. Le comité du village a aussi intenté une action en justice contre deux sociétés québécoises, Green Park International Inc. et Green Mount Inc., engagées dans la construction de logements à Modin Illit. La justice canadienne s’est déclarée incompétente. « Peu importe, martèle Iyad Burnat, nous poursuivons désormais toutes les entreprises internationales travaillant dans les colonies, devant toutes les juridictions possibles. »
L’obstination des habitants de Bilin suscite un intérêt grandissant parmi des Palestiniens majoritairement convaincus que les négociations ne produiront aucun résultat. Une douzaine de villages de Cisjordanie, comme Nabi Saleh, Beit Jala, Nilin, Walajeh ou Budrus, copient désormais le mode d’action de Bilin, manifestations et actions judiciaires, contre l’annexion de terres au profit des colonies israéliennes. « Nous essayons de retrouver l’esprit de la première Intifada avec des actions non-violentes, comme les appels au boycott et au désinvestissement. C’est la seule forme de résistance possible », explique Mustapha Barghouti, député indépendant. « La militarisation de la seconde Intifada a été une énorme erreur » , ajoute-t-il. Le message commence également à être entendu par les dirigeants de l’Autorité palestinienne. Le premier ministre Salam Fayyad a participé à plusieurs reprises aux manifestations de Bilin dont il a fait le symbole de la « résistance populaire pacifique » , au même titre que sa campagne de boycott pour bannir des magasins palestiniens les produits fabriqués dans des colonies israéliennes.
« Nous avons le vent en poupe », reconnaît Mohammed Othman, l’un des chefs de file de Stop The Wall, le mouvement de contestation contre la barrière israélienne et les confiscations de terres.
« L’année dernière, le Fatah refusait de participer à nos manifestations. Maintenant, ses militants sont en première ligne, toujours dans l’axe des caméras, sourit-il. Ils ont compris que le mouvement prenait de l’ampleur. » Qualifiées d’ « émeutes » par l’armée israélienne, les manifestations se terminent néanmoins souvent par des affrontements entre soldats israéliens et manifestants et des jets de pierres. En deux ans, sept Palestiniens ont été tués et plusieurs militaires blessés. Le mouvement, que les activistes palestiniens n’hésitent pas à comparer à la lutte contre l’apartheid sud-africain, suscite la nervosité des autorités israéliennes. Au cours de l’année écoulée, une quarantaine de personnes ont été arrêtées et emprisonnées dans le village de Bilin. Mohamed Othman et Jamal Juma ont passé respectivement quatre et un mois en détention administrative. Aucune charge n’a été retenue contre eux.
publié par la Croix du 23 août

La ligue arabe s’inquiète de la position israélienne

publié le lundi 23 août 2010
AFP

 
L’organisation panarabe basée au Caire exprime dans un communiqué "son extrême inquiétude quant à l’explication israélienne (sur les bases) sur lesquelles vont se faire ces négociations".
Les Palestiniens demandaient la prolongation du gel temporaire de la colonisation en Cisjordanie occupée comme condition de reprise des négociations directes.
La Ligue arabe s’est dite dimanche 22 août "extrêmement inquiète" de la position israélienne sur les bases des négociations de paix directes avec les Palestiniens, qui doivent reprendre le 2 septembre à Washington.
Pas de "conditions préalables"
Dès l’annonce vendredi par la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton d’une reprise du dialogue le 2 septembre, après 20 mois d’interruption, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’était félicité de l’invitation faite sans "conditions préalables".
Les Palestiniens demandaient notamment la prolongation du gel temporaire de la colonisation en Cisjordanie occupée comme condition de reprise des négociations directes.
Benjamin Netanyahu a réaffirmé ce dimanche qu’un accord de paix devait être fondé "sur des arrangements de sécurité" satisfaisants pour Israël, sur la reconnaissance par les Palestiniens d’Israël "comme l’Etat du peuple juif", et mettre un "point final au conflit".
La Ligue arabe a exprimé sa crainte de voir le processus de paix "entrer une nouvelle fois dans le cercle vicieux des négociations qui ne réalisent pas l’objectif attendu".
Trouver un accord
Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) a invité les deux parties à reprendre ces négociations directes dans le but de parvenir "à un accord, négocié entre les parties, qui mette fin à l’occupation qui a commencé en 1967".
Cet accord doit également aboutir pour le Quartette "à la constitution d’un Etat palestinien indépendant, démocratique, viable et cohabitant dans la paix avec Israël et ses autres voisins".
Les Palestiniens ont accepté "une reprise des négociations directes avec Israël conformément au communiqué du Quartette".
relayé par le NouvelObs
(ajout de ) notes : CL, Afps

Ramadan Karim des administrations Netanyahu et Obama

publié le lundi 23 août 2010
Jeff Halper

 
Destruction de cimetières, de maisons, de récolte, de puits et réservoirs, confiscation de l’eau, terreur, mépris et vandalisme, voila ce qu’inflige aux Palestiniens sous occupation mais aussi aux bédouins du sud d’Israël la politique de Netanyahou (& co), l’"homme qui veut la paix" selon Obama [1].
Hier, la veille du début du Ramadan, le mois saint des musulmans, à 2 h 30 du matin, des ouvriers, envoyés par les autorités israéliennes et sous protection de dizaines de policiers, détruisaient les tombes dans le carré restant du cimetière de Mamilla, cimetière musulman historique avec des tombes qui remontent au 7è siècle qui, jusqu’à présent, avaient été épargnées. Le gouvernement d’Israël a toujours été pleinement conscient de la sainteté et de l’importance historique du site.
Déjà, en 1948, quand le cimetière retomba sous le contrôle d’Israël, le ministère des Affaires religieuses israélien d’alors avait reconnu que Marmilla « était l’un des cimetières musulmans les plus éminents, où soixante-dix mille guerriers musulmans des armées [de Saladin] étaient enterrés aux côtés de nombreux érudits musulmans. Israël saura toujours protéger et respecter ce site. » Pour autant, et malgré la (juste) indignation des Israéliens quand des cimetières juifs sont profanés partout dans le monde, le démantèlement du cimetière de Mamilla a été organisé.
Dans les années 1960, le « Parc de l’Indépendance » a été construit sur une partie du cimetière ; par la suite, une rue a été ouverte et le traverse, des câbles électriques de grandes lignes ont été tirés au-dessus des tombes et un parking a été construit sur une autre partie du cimetière. Aujourd’hui, ce sont 1 500 tombes musulmanes qui viennent d’être arrachées lors de plusieurs opérations nocturnes et ce, pour laisser la place à… un musée de 100 millions de dollars, le Musée de la Tolérance et de la Dignité humaine, un projet du centre Simon Wiesenthal de Los Angeles. (Comble de l’ironie, le rabbin Marvin Hier, qui est le directeur du Centre Wiesenthal, s’est montré sur Fox News pour exprimer son opposition à la construction de la mosquée près de Ground Zero, à Manhattan, arguant que le site de l’attaque du 11 Septembre « était un cimetière »).
La période d’un mois entre la 6è visite de Netanyahu à Washington, en juillet, et le début du Ramadan a été mise à profit par Israël pour « nettoyer la table », après un temps d’arrêt contrariant dans les démolitions de maisons imposé par la modérément critique et « brave » Administration Obama – bien qu’il n’y ait aucune garantie pour qu’Israël ne démolisse pas d’autres maisons pendant le Ramadan, spécialement s’il veut exploiter la période jusqu’aux élections de novembre, sachant que jusque-là, Obama ne s’opposera pas ouvertement à tout ce que fait Israël dans les Territoires occupés.
En réalité, le processus de démolition des maisons palestiniennes n’a jamais cessé. Le 6 juin dernier par exemple, un an après la démolition de plus de 65 structures et le déplacement forcé de plus de 120 Palestiniens, dont 66 enfants, neuf familles de Khirbet Ar Ras Ahmar, dans la vallée du Jourdain, au total 70 personnes, ont reçu une nouvelle vague d’ « ordres d’évacuation ». Une semaine plus tard, la Haute Cour israélienne ordonnait à l’Administration civile d’ « intensifier ses efforts contre les structures palestiniennes illégales » en Zone C, c’est-à-dire 60% de la Cisjordanie lesquels sont sous contrôle total israélien.
Et ainsi, le 13 juillet, au retour de Netanyahu (les maisons palestiniennes ne peuvent être démolies sans le feu vert du cabinet du Premier ministre), trois maisons ont été démolies dans le quartier palestinien d’Issawiya, à Jérusalem-Est, et trois autres maisons ont suivi à Beit Hanina. La municipalité [israélienne] de Jérusalem a également annoncé la démolition programmée de 19 maisons supplémentaires à Issawiya pour ce mois-ci. En Cisjordanie, l’Administration « civile » israélienne a démoli 55 structures appartenant à 22 familles palestiniennes dans la région de Hmayer d’Al Farisive, dans le nord de la vallée du Jourdain, dont 22 tentes d’habitation et 30 autres structures utilisées pour abriter les bêtes et remiser du matériel agricole. Selon l’OCHA (Bureau des affaires humanitaires des Nations unies) : « Cette semaine (du 14 au 20 juillet, la semaine du retour de Netanyahu de Washington), il y a eu une recrudescence significative du nombre de démolitions dans la Zone C, avec au moins 86 structures démolies dans la vallée du Jourdain et le sud de la Cisjordanie notamment dans les districts de Bethléhem et d’Hébron. En 2010, au moins 230 structures palestiniennes ont été démolies en Zone C, avec le déplacement forcé de 1 100 habitants, dont 400 enfants. Environ 600 autres Palestiniens ont été affectés par d’autres façons. » Les deux tiers des démolitions de 2010 ont eu lieu après la rencontre de Netanyahu avec Obama. Plus de 3 000 ordres de démolitions sont en circulation actuellement en Cisjordanie (hors Jérusalem), et jusqu’à 15 000 rien que pour la Jérusalem-Est palestinienne.
La démolition de maisons n’est, évidemment, qu’une petite partie, seulement une petite, et si douloureuse, des destructions qu’Israël inflige quotidiennement à la population palestinienne. Au cours des dernières semaines, une violente campagne a été lancée contre les agriculteurs palestiniens dans l’une des régions agricoles les plus fertiles de Cisjordanie, la vallée de Baka, constamment grignotée par les larges tentacules de la colonie Kiryat Arba, dans Hébron. Israël prend déjà 85% de l’eau de Cisjordanie pour sa propre consommation, soit pour les colonies (les colons consomment cinq fois plus d’eau par personne que les Palestiniens, et Ma’aleh Adumin [2] construit en ce moment une parc nautique qui s’ajoute à ses quatre piscines municipales et aux énormes fontaines d’où l’eau jaillit en permanence), soit pour être pompée vers Israël -, tout cela en violation flagrante de la Quatrième Convention de Genève qui interdit à une puissance occupante d’utiliser les ressources d’un territoire occupé.
Accusant les agriculteurs de « voler l’eau » - leur propre eau -, la compagnie des eaux israélienne, Mekorot, soutenue par l’Administration civile et l’armée israélienne, a, ces dernières semaines détruit des dizaines de puits - certains datant des temps anciens - et réservoirs utilisés depuis toujours pour collecter l’eau de pluie, ce qui est aussi « illégal ». Des centaines d’hectares de terres agricoles se sont asséchés, les canalisations d’irrigation ayant été arrachées et confisquées par l’Administration civile. Des champs de tomates, de haricots, d’aubergines et de concombres sont quasiment perdus juste avant d’être récoltés, et l’industrie du raisin dans cette riche vallée est menacée de disparition. « Je regarde ma vie se tarir sous mes yeux » dit Ata Jaber, agriculteur palestinien qui a eu sa maison deux fois démolie, la plus grande partie de ses terres qui se trouve enfouie sous le quartier Givat Harsina de Kiryat Arba, et dont les canalisations d’irrigation goutte-à-goutte sont régulièrement détruits, chaque année, par l’Administration civile, juste avant qu’il ne récolte. « J’espérais vendre mes récoltes pour au moins 2 000 dollars avant le Ramadan, mais maintenant tout est perdu. »
(Vous pouvez voir un reportage BBC sur la destruction des réservoirs sur YouTube [http://www.youtube.com/watch ?v=hH4OKho3550] et une scène déchirante, filmée il y a juste une semaine, quand le cousin d’Ata fut arrêté, sous les yeux de son petit garçon, pour s’être opposé à la destruction de son installation d’eau http://news.sky.com/skynews/Home/Wo...)
Les colonies continuent de se construire, naturellement. Le « gel des colonies » dont on a fait tant de bruit n’est en fait qu’un ralentissement provisoire dans la construction. (En effet, Netanyahu n’a jamais utilisé le mot « gel » ; en hébreu, il parle seulement de « pause »). Selon le rapport d’août sur l’observation de la colonisation par la Paix Maintenant, au moins 600 logements ont été commencés pendant le gel, sur plus de 60 colonies différentes –, ce qui veut dire que le taux de construction est d’environ la moitié que pendant la même période dans une année moyenne, sans gel. Etant donné que le processus d’approbation ne s’est jamais arrêté – le gouvernement israélien a annoncé un projet de construction de 1 600 logements dans les colonies, c’était lors de la visite en Israël du vice-Président américain Biden, vous vous rappelez –, rattraper le temps perdu quand le « gel » sera fini, fin septembre, sera donc très facile. Selon le quotidien israélien Ha’aretz, ce sont quelque 2 700 logements qui sont en attente d’être construits.
Que le soi-disant gel de la colonisation n’ait pas vraiment mis fin aux constructions est évident. Le gouvernement états-unien semble prêt à l’accepter d’Israël, quoique du bout des lèvres seulement, mais par contre, il menace ouvertement et avec brutalité les Palestiniens au cas où ils n’accepteraient pas cette comédie. Les négociateurs palestiniens ont révélé la semaine dernière que l’Administration Obama avait menacé de couper tous liens avec l’Autorité palestinienne, politiques et financiers, si elle continuait d’exiger un gel véritable de la colonisation ou même des paramètres clairs sur ce que les deux parties devaient négocier. (Netanyahu refuse même le principe élémentaire des frontières de 1967 comme base de négociation).
Tout aussi destructeur de tout véritable processus de paix, cependant, est de se focaliser sur le gel de la colonisation, ce qui détourne l’attention des tentatives israéliennes pour créer « des faits irréversibles sur le terrain » qui saboteront le processus même de négociations. Même si Israël respectait un gel de la colonisation, il n’y aurait aucune exigence, aucune attente, absolument rien qui l’empêcherait de continuer à construire le Mur (l’enfermement du camp de réfugiés de Shuafat dans Jérusalem et de la ville d’Anata sera terminé sous quelques jours, et le village de Wallajeh, qui prend par endroits sur Jérusalem, est en train de perdre ses terres, ses oliviers antiques et ses maisons à l’heure même où nous parlons). Rien n’empêche Israël de continuer à appauvrir et emprisonner la population palestinienne à travers ses vingt années de « bouclage » économique, dont le siège de Gaza, après avoir réduit l’économie palestinienne à néant. Rien ne le bloque pour l’empêcher de terminer ses réseaux routiers parallèles (mais inégaux en taille et en qualité) d’apartheid ; les grandes et belles routes qui traversent les terres palestiniennes étant pour les Israéliens ; les petites pour les Palestiniens. Rien n’empêche Israël d’expulser les Palestiniens de leurs maisons pour que les colons juifs s’y installent – le 29 juillet, 9 familles qui vivaient dans le quartier musulman de la Vieille Ville, et qui rentraient de nuit d’un mariage à leur domicile, se sont retrouvées enfermées à l’extérieur de leurs maisons par les colons et empêchées d’y entrer par la police. (Oui, les Palestiniens n’ont aucun recours juridique pour récupérer leurs biens, des villes et villages entiers, des quartiers urbains, des exploitations agricoles, des usines et des immeubles commerciaux, qui leur furent confisqués en 1948, et depuis.)
Rien n’empêche Israël de terroriser la population palestinienne, soit pas sa propre armée ou par des milices qui s’y substituent, créées par les USA et gérées par l’Autorité palestinienne pour apaiser sa propre population, soit par les colons qui tirent et cognent sur les Palestiniens, brûlent leurs récoltes sans avoir à craindre d’être arrêtés, soit encore par des éléments d’infiltration, aidés par des milliers de Palestiniens contraints de se faire collaborateurs, beaucoup simplement pour que leurs enfants puissent recevoir les soins médicaux ou qu’ils puissent avoir un toit sur la tête, ou menacés d’expulsion ou sous cette myriade de contraintes administratives d’un système kafkaïen de contrôle et d’intimidation. Rien ne s’oppose à ce qu’Israël boycotte le peuple palestinien, l’isole du monde grâce à des frontières contrôlées par lui-même, ou à une politique qui boycotte, efficacement, les écoles et les universités palestiniennes en empêchant leur bon fonctionnement. Et rien, non absolument rien, n’arrête Israël dans ses démolitions de maisons : 24 000 dans les Territoires occupés depuis 1967, et ça augmente toujours.
Peut-être que cette façon d’accueillir le Ramadan est sans surprise pour ce qui est des Territoires occupés. Mais elle a pris un tour complètement différent quand, le 26 juillet, plus de 1 300 hommes de la Police des frontières israélienne, des troupes de choc du Yassam (« opérations spéciales » de police) et de la police régulière, couverts par des hélicoptères, débarquèrent dans le village bédouin d’Al-Arakib, au nord de Beer-Sheva, un village situé en Israël et habité par des citoyens israéliens. 45 maisons furent abattues, et 300 personnes déplacées de force. L’un des moments les plus grotesques et les plus consternants de cette opération, fut quand on utilisa des élèves d’un lycée juif israélien, des volontaires de la garde civile, pour vider les biens des maisons de leurs compatriotes, avant leur démolition. En plus des articles sur le vandalisme et leur mépris pour leurs victimes, les élèves furent photographiés, avachis sur les meubles des habitants, sous les yeux mêmes de leurs propriétaires. Quand finalement les bulldozers commencèrent leur œuvre de démolition des maisons, les volontaires furent acclamés, fêtés. Au cours de la semaine qui suivit, et alors que des militants israéliens étaient venus aider les habitants à recoller les morceaux et à reconstruire leurs maisons, le Fonds national juif, l’Autorité israélienne de la terre, le ministère de l’Intérieur et la « Patrouille verte » du ministère de l’Agriculture (créée par Ariel Sharon pour empêcher les Bédouins de « s’emparer » du Néguev), tous ces gens-là envoyèrent la police et les bulldozers pour démolir le village, une deuxième fois. [3]
Bien qu’Al-Arakib soit l’un des 44 villages bédouins « non reconnus » du Néguev – dont 11 seulement bénéficient d’un enseignement et de services médicaux rudimentaires, sans même l’électricité et avec un accès extrêmement limité à l’eau, et aucune routes goudronnées (voir http://rcuv.wordpress.com) -, il n’empêche qu’il est habité par des citoyens israéliens, certains servant ou ayant servi dans l’armée israélienne. Si les démolitions des maisons arabes à l’intérieur d’Israël ne sont pas un phénomène nouveau – l’an dernier le gouvernement israélien a fait démolir trois fois plus de maisons de citoyens (arabes) israéliens en Israël que dans les Territoires occupés (si on excepte la destruction des 8 000 maisons lors de l’invasion de la bande de Gaza) -, cela signifie que le terme « occupation » ne peut se limiter à la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, et à la bande de Gaza (et au plateau du Golan) seulement. La situation des citoyens arabes d’Israël est presque aussi précaire que celle des Palestiniens des Territoires occupés, et leur rejet de la société israélienne presque aussi total. Pendant qu’environ 1 000 agglomérations, villes et villages ruraux se sont implantés en Israël depuis 1948, et qui sont réservés aux juifs, pas une seule nouvelle implantation arabe n’a été créée, à l’exception de 7 projets de logements pour des Bédouins dans le Néguev, où aucun des habitants n’est autorisé à faire des cultures ou avoir des bêtes à lui. En effet, les règlements et les découpages par zones interdisent aux citoyens palestiniens de vivre sur 96% des terres du pays qui sont réservés aux juifs, uniquement.
Le message des bulldozers est clair : Israël a créé une entité binationale entre la Méditerranée et le Jourdain dans laquelle une population (les juifs) s’est séparée de l’autre (les Arabes) et a institué un régime de suprématie permanente. C’est précisément la définition de l’apartheid. Et le message est envoyé de façon claire, pendant les semaines et les jours qui ont précédé le Ramadan. Il est enrobé de belles paroles. Netanyahu a publié une déclaration où il dit ceci : « Nous marquons ce mois important comme l’une des tentatives de réaliser une paix directe avec les Palestiniens et pour faire avancer les traités de paix avec nos voisins arabes. Je sais que vous êtes des partenaires dans cet objectif et je vous demande votre soutien tant par vos prières que par tout autre travail en commun pour créer vraiment une coexistence pacifique et harmonieuse. » Obama et Clinton y sont allés aussi de leurs vœux pour le monde musulman, Obama faisant observer que le Ramadan « nous rappelle les principes que nous avons en commun, et le rôle de l’Islam dans la promotion de la justice, du progrès, de la tolérance, et de la dignité pour tous les êtres humains. » La Maison-Blanche et le Département d’Etat ne fêteront pas l’iftar. Mais les bulldozers et les autres oppressions de l’apartheid, et de stockage des êtres humains, nous racontent une histoire bien différente.
[1] déclaration lors de la rencontre de juillet aux Etats-Unis
[2] colonie, illégale comme toutes les autres, à l’est de Jérusalem - ndt
[3] Le village, re-reconstruit, sera détruit une troisième puis une quatrième fois – ndt
Jeff Halper est le directeur du Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD). Il peut être joint par courriel à l’adresse : jeff@icahd.org.
Publié par l’ICAHD
traduction : JPP pour l’AFPS
Intro : C. Léostic, Afps

Résistance populaire face au mur à Al-Walaja

publié le mardi 24 août 2010
PNN

 
Vendredi 20 août, plus de cinquante militants internationaux et israéliens manifestaient avec les habitants du village de Al-Walaja, contre la construction du mur et la politique israélienne de confiscation des territoires palestiniens.
Al-Walaja est situé entre Beit Jala et Jérusalem, à côté des colonies de Gilo et Har Gilo. L’histoire de ce village est fortement lié au conflit israélo-palestinien. En 1948 durant la Nakba, les habitants avaient du fuir leur maison face à l’avancée des soldats israéliens. La majeure partie de leur terre avait été confisquée, mais la Ligne Verte de 1949 leur a permis de reconstruire des habitations sur la partie du village accordée aux Palestiniens.
Après 1967, de nouvelles confiscations de terres ont lieu, et Al-Walaja voit sa superficie diminuée une nouvelle fois. Les terres volées par Israël furent inclues dans la municipalité de Jérusalem. Depuis 1967, le village est sans cesse soumis aux violences israéliennes, démolitions de maisons, colonisation, arrestations... Al-Walaja équivaut aujourd’hui à un tiers de sa surface initiale. Mais la construction du mur en cours pourrait priver encore plus d’habitants de l’accès à leurs terres.
Le mois d’avril dernier, des bulldozers étaient venus préparés le terrain pour la reprise de la construction du mur. Le plan établit par Israël est d’enfermer complètement le village, à l’exception d’une seule entrée/sortie, qui mènerait vers à Beit Jala via un tunnel. Les villageois attendent une réponse de la Haute Cour israélienne, qui a demandé à l’Etat le 25 juillet dernier de définir l’emplacement réel du mur, pour statuer sur sa légitimité. Cependant, alors que les habitants attendent une réponse définitive, les travaux se sont accélérés, et la construction du mur pourrait être achevée avant même que la cour rende sa décision. L’édification du mur rendrait de facto impossible un quelconque retour en arrière.
Al-Walaja fait partie de ces villages qui organisent chaque semaine une manifestation non-violente. Après la prière du midi, les manifestants se dirigent vers la partie achevée du mur. La manifestation de la semaine précédente ayant été violemment réprimée, les organisateurs ont décidé cette fois de garder une distance de sécurité pour éviter un affrontement direct avec la police des frontières et l’armée. Devant le mur, les militants jouent du tambour et dressent vers le haut du mur une marionnette aux couleurs de la Palestine. Au loin des militaires surveillent la manifestation, mais n’interviendront pas cette fois ci.
La manifestation se termine avec un meeting à la mairie de Al-Walaja. Shareen, ex-membre du conseil municipal, explique aux militants la situation difficile du village. D’ici le 10 septembre, la cour devrait décidée d’un éventuel changement de trajectoire du mur. Mais elle a peu confiance dans la décision de la cour. Elle explique également que, selon l’actuel plan de construction, le mur pourrait passer à cinq mètres de certaines maisons. Deux maisons seront prises entre trois murs et une maison sera même complètement enfermée, et ses habitants devront passer par des portes tournantes pour entrer ou sortir de chez eux.
De nombreux activistes se réunissent chaque semaine à Al-Walaja, en solidarité avec les habitants, dont plusieurs militants israéliens. Yotam, l’un d’entre eux, explique que en plus des manifestations, ils participent à l’organisation d’autres formes de lutte. Ils réalisent plusieurs ateliers avec les enfants du village, de musique ou de construction de marionnettes. Des projets d’information et de sensibilisation sont également mis en place, pour sensibiliser les israéliens à la cause des villageois ? Parfois, des actions coup de poings sont réalisés, comme par exemple s’enchainer à des bulldozers pour résister à la confiscation des terres.

Israël-Palestine : les « sceptiques » ont de beaux jours devant eux

publié le mardi 24 août 2010
Walid Salem
 
Reprise des négociations directes entre Palestiniens et Israéliens sous pression d’Obama : "si l’on débarque de Mars et qu’on tombe sur cette excellente nouvelle, on a toutes les raisons de se réjouir en voyant les hommes, qui peuplent cette Terre, tendre aussi fort vers la paix."
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a promis « d’étonner les sceptiques » qui doutent que les négociations directes avec les Palestiniens, censées reprendre le 2 septembre, puissent parvenir à des accords de paix :
« Je peux comprendre les sceptiques. Mais nous avons bien l’intention de les étonner, à condition d’avoir un partenaire sérieux [dans la négociation]. »
Il a réaffirmé par ailleurs qu’un tel accord devait être fondé « sur des arrangements de sécurité » satisfaisants pour Israël, sur la reconnaissance par les Palestiniens d’Israël « comme Etat du peuple juif », et mettre un « point final au conflit ».
Dès l’annonce, vendredi à Washington, par la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton de la reprise des négociations directes, Benjamin Netanyahou s’était félicité que l’invitation ait été formulée « sans conditions préalables », alors que les Palestiniens avaient réclamé un gel de la colonisation.
La reprise des pourparlers pourrait donner de l’espoir, et pourrait aussi apaiser ceux qui attendent une solution à ce conflit qui ronge la région depuis soixante ans. Le premier ministre israélien affiche une volonté de paix et nous attendons d’en face, qu’il y ait quelqu’un au rendez-vous, pour qu’ensemble, ils marchent vers ce « point final ».
Bien entendu, si l’on débarque de Mars et qu’on tombe sur cette excellente nouvelle, on a toutes les raisons de se réjouir en voyant les hommes, qui peuplent cette Terre, tendre aussi fort vers la paix.
Netanyahou anticipe un échec et cherche à se disculper
En cas d’échec, on sait déjà que Netanyahou expliquera à ces « sceptiques » -qui vont réclamer leur quart d’heure d’étonnement- que, hélas, il n’avait pas de « partenaire sérieux ». Eh oui ! Il a ouvert une porte pour nous étonner mais il en a aussi ouvert une autre pour ne rien se reprocher.
Il se réjouit que l’invitation ait été formulée « sans conditions préalables », alors même qu’ainsi, il en impose une insidieusement -qui servira davantage de prétexte que de base de négociation.
Et s’il n’y avait qu’une condition, on se serait contentés de sourire en se disant, enfin, que nous ne sommes pas nés de la dernière pluie.
Insidieusement encore, il y en a bien d’autres :
* Si les Palestiniens doivent s’assoir sur le gel de la colonisation, c’est que la colonisation doit continuer. Israël négocie donc à condition que cette colonisation ne soit pas interrompue [le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré que les négociations s’arrêteraient si la colonisation reprenait à l’issue de l’expiration du « gel » décrété par le gouvernement israélien, le 26 septembre, ndlr].
* Si les Palestiniens doivent accepter l’accord de paix, il faut qu’ils acceptent aussi qu’il soit fondé « sur des arrangements de sécurité » satisfaisants pour l’Etat d’Israël.
* Il faut aussi que les Palestiniens acceptent qu’Israël soit « l’Etat du peuple juif ».
Avouez qu’il y a là une sacrée liste de conditions ! Ceux qui voudraient absolument y croire vont peut-être trouver exagéré de voir tant de mal partout.
Si le mal n’est pas partout, tous les scénarios sont envisageables -même les pires, qui, hélas, sont plus courants dans ce conflit.
* Si l’accord doit être fondé « sur des arrangements de sécurité » satisfaisants pour l’Etat d’Israël, il pourrait également mentionner des arrangements de sécurité pour les (ou l’Etat) Palestinien(s). Juste pour le principe.
Sur le terrain, ces « arrangements de sécurité » ont déjà pris des formes effrayantes : blocus sur les territoires palestiniens, mur de protection… L’Etat palestinien ne devrait pas non plus être correctement armé, ne disposant pas de la liberté de ses frontières et encore moins d’un port et d’un aéroport dignes de ce nom.
Les organisations, comme le Hamas, continueront d’exister, armées par des réseaux clandestins, jusqu’à devenir plus fortes que l’Etat palestinien lui-même… et revenir à la case départ, c’est-à-dire décrédibiliser encore les représentant de l’Autorité palestinienne.
* Si les Palestiniens doivent accepter qu’Israël soit « l’Etat du peuple juif », il faudrait qu’Israël garantisse un traitement correct à ceux qui ne le sont pas ! Cette mesure ouvre la voie à l’expropriation, l’exil et la persécution des non-juifs. Il faudrait alors qu’Israël accepte de démanteler en retour ses colonisations.
Le cimetière musulman de Jérusalem-Ouest rasé
Ces pirouettes exécutées par Netanyahou font penser à une autre, passée honteusement inaperçue. Le 11 août pendant qu’il paradait avec ses vœux de bon ramadan aux musulmans, un ancien cimetière musulman à Jérusalem-Ouest a vu, la veille le 10 août, arriver des bulldozers israéliens qui ont rasé des dizaines de sépultures où plusieurs saints soufis sont enterrés.
Ce cimetière, dit Ma’man Allah, se situe sur un terrain où le centre Simon Wiesenthal pour la recherche des criminels nazis veut édifier un musée de la Tolérance.
La Cour suprême d’Israël, qui avait dans un premier temps ordonné de suspendre les travaux, entamés il y a plus de cinq ans, a finalement donné son feu vert à leur reprise en janvier 2009. Devant les protestations, un porte-parole de la police a indiqué qu’il allait examiner l’incident. Il en est où ?
publié par Rue89
Intro : C. Léostic, Afps

Conflit israélo – palestinien : Le congrés juif mondial au secours d’Israël

publié le lundi 23 août 2010
M’hammedi Bouzina Med

 
Mis au banc des accusés par la communauté internationale, particulièrement par les opinions publiques occidentales, Israël fait appel à sa diaspora sioniste : il réunit le Congrès juif mondial à Jérusalem pour une opération… de marketing politique.
Le Congrès juif mondial (C J M) se réunira les 31 août et 1er septembre à Jérusalem pour mettre en place une stratégie de réhabilitation de l’image de l’Etat d’Israël aux yeux de l’opinion publique mondiale. Plus précisément, ce seront les 150 délégués du Conseil d’administration du C M J, venus des cinq continents, qui vont plancher sur un programme d’actions concertées ciblant les sociétés civiles, en particulier celles du monde occidental qui s’élèvent de plus en plus contre la politique coloniale d’Israël en Palestine et sa violation du droit international. Il était attendu que le mouvement sioniste international réagisse aux multiples « mises en accusation » par la communauté internationale du gouvernement israélien, depuis ses crimes contre le peuple palestinien dans l’opération « plomb durci » de l’hiver 2008-09 ; ses agressions meurtrières contre la flottille humanitaire pour Ghaza et les assassinats de ses services secrets, hors territoire israélien, de responsables palestiniens.
Pour habiller la rencontre de Jérusalem des vertus de la générosité et de l’humanisme, le C M J a décidé d’attribuer, pour la circonstance, un prix spécial (et une récompense) à la mission humanitaire israélienne qui s’était engagée dans des opérations de secours en Haïti, au lendemain du terrible séisme qui l’a frappée en janvier 2010. Elie Wiesel, prix Nobel de la paix en 1986, recevra lui aussi la grande distinction et un prix pour sa défense de la mémoire juive et son soutien inconditionnel à l’Etat hébreu.
Rien à dire sur ces récompenses si ce n’est qu’elles seront remises par les dirigeants politiques d’Israël, invités à titre officiel au Congrès des juifs du monde. Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, sera au côté de l’ex-ministre des Affaires étrangères Mme Tizipi Livni qui a mené les massacres contre Ghaza en 2008-09. Ehud Barak, ministre de la Défense sera au rang des invités de marque ainsi qu’une « brochette » d’autres militaires et religieux, soit tout ce que compte Israël comme partisans de « l’épuration » de la Palestine de ses habitants arabes ou non. Il faut signaler la participation au Congrès de l’ex-Premier ministre espagnol José Manuel Aznar, attendu pour un « discours-plaidoirie » pour la défense de la politique israélienne dans la région. Les organisateurs de la rencontre ne cachent pas la raison de leur montée aux avant-postes pour la défense d’Israël.
Ronald Lauder, président du C J M, a déclaré : « Partout, nous assistons à des efforts concertés pour s’attaquer à la légitimité d’Israël… Boycott, campagnes de désinvestissement et sanctions sont les plus répandus. Artistes, universitaires, auteurs écrivains, sportifs, etc. sont interdits de participation à des événements… Nous devons développer des initiatives proactives pour défendre l’image d’Israël dans un environnement mondial de plus en plus hostile à nos positions. »
A cette crainte de l’isolement de l’Etat hébreu, les observateurs remarqueront que le lobby sioniste a décidé de tenir son Congrès mondial au cœur de Jérusalem (et non à Tel-Aviv, capitale d’Israël) comme pour réaffirmer sa volonté de ne pas négocier son partage avec les Palestiniens. La rencontre a été programmée au moment même où le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’apprête à reprendre les négociations de paix avec quelques conditions, notamment celle de l’arrêt des colonies à Jérusalem-Est. La tenue du Congrès mondial juif à Jérusalem est une indication, on ne peut plus explicite, de l’intransigeance du gouvernement de Netanyahou sur les droits des Palestiniens sur Jérusalem-Est. Autant dire que la reprise des négociations israélo-palestiniennes est vouée d’avance à un énième échec.
Comment expliquer alors les appels pressants du Premier ministre israélien à la reprise des négociations ces dernières semaines ? En fait, pris en flagrant délit de violation du droit international, mis à nu dans ses opérations de mercenariat hors de ses territoires, acculé par une partie de la diaspora juive, notamment le récent mouvement « J. Call », qui le pousse à la paix en revenant aux frontières de 1967 et en quittant Jérusalem–Est, dénoncé par les opinions publiques occidentales, le gouvernement sioniste de Netanyahou tente de faire diversion en convoquant dans la ville, trois fois sainte et capitale historique des trois religions du livre, l’autre partie de la diaspora juive pro-coloniale de toute la Palestine qu’est le C M J. Signe de la volonté d’Israël d’engager ce qu’il faut comme moyens financiers pour une opération marketing de son image, la présence au Congrès du gouverneur de la banque d’Israël, Stanley Fischer.
A ce stade de la politique, reconnaissons aux dirigeants de l’Etat hébreu la logique dans leur démarche et la fidélité à leur conviction : la mobilisation du lobby sioniste avec les moyens qu’il faut pour justifier par la propagande sa politique coloniale et l’irréversibilité de leur dessein de conquête de toute la Palestine. Aux Arabes, notamment les voisins d’Israël, d’être aussi convaincus de la cause palestinienne et d’agir aussi… intelligemment.
publié par le Quotidien d’Oran, Bureau De Bruxelles : http://www.lequotidien-oran.com/ind...

La reprise des négociations aura-t-elle lieu?

23/08/2010
Alors que les négociations directes sont censées reprendre à partir du 2 septembre, suite à l'invitation des États-Unis, des tensions se font déjà sentir entre les deux parties en présence et au sein des palestiniens eux mêmes.
La reprise des négociations semble extrêmement fragile. La question des colonies est au centre du débat. Le président de l'Autorité Palestinienne Abbas a envoyé une lettre aux différents représentants du Quartet pour le Moyen-Orient (qui comprend les États-Unis, l'Union européenne, la Russie et l'ONU). Dans sa lettre il affirme clairement, que le gel des colonies est la condition sinequanone à la reprise du processus de paix. "Il est impossible de mener à bien des négociations avec la reprise de la colonisation" écrit-il. Un moratoire imposé à Israël sur le gel des colonies prendra fin le 26 septembre prochain.
Côté israélien, le gel des colonies ne fait pas l'unanimité. Le ministre en charge des services secrets, Dan Meridor annonçait la semaine dernière vouloir poursuivre la colonisation dans les colonies les plus développées, qui devraient être rattachées à Israël suite aux négociations. Le gel des colonies ne s'appliquerait que aux colonies isolées. Le gouvernement américain ne s'est pas prononcé sur ce  projet. Saeb Erekat, le chef de la diplomatie palestinienne a déclaré que malgré l'absence de déclaration de la part des États-Unis, les autorités palestiniennes  étaient toujours en attente de la prolongation du gel des colonies. Il ajoute que, les américains auraient précédemment laissés entendre que, si l'AP prenait part aux négociations, il serait possible de convaincre Israël de cesser la colonisation.
De plus, chacun des parties en présence a des priorités différentes dans les négociations. Netanyahou, le premier ministre israélien a déclaré dimanche que le premier et le plus important des points à aborder durant les discussions était la question de la sécurité d'Israël. D'autres points essentiels étaient la reconnaissance d'Israël comme d'un État juif et que le futur État palestinien devrait être démilitarisé. Alors seulement, le droit au retour des palestiniens "sera possible, mais seulement à l'intérieur des territoires palestiniens". Il est nécessaire de rappeler que, en 1948 l'ONU, dans l'article 11 de la résolution 194 déclarait :"qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités responsables." Israël, en tant que membre de l'ONU depuis 1949, devrait donc respecter cette résolution. Enfin, Mark Regev, porte parole de Netanyahou, aurait également déclaré à Al-Jazeera, que le premier ministre voulait maintenir une présence militaire dans la vallée du Jourdain.

Il est surprenant (mais est-ce vraiment surprenant?) que Netanyahou, qui refusait toutes conditions préalables à la reprise des négociations tente maintenant d'imposer les siennes.L'invitation de Hillary Clinton était claire, les négociations commenceraient sans conditions préalables, comme le réclamait le président Abbas. Et maintenant qu'il a accepté de participer aux négociations, Netanyahou impose ses conditions. Ce même Netanyahou qui déclarait à la presse israélienne qu'il allait surprendre les sceptiques en menant à bien ces négociations. Saeb Erekat, suite à ces déclarations, a informé que si Netanyahou voulait des négociations, "il sait bien que ces conditions sont irréalisables."
Les négociations seront alors une rencontre entre un pays occupé et l'occupant, ce dernier imposant au premier les termes des négociations. A prendre ou à laisser. L'illusion est parfaite, les israéliens négocient la paix. Mais négocient en réalité une totale soumission de la Palestine (occupation de la vallée du Jourdain, démilitarisation, poursuite de la colonisation qui pourrait mener certaines colonies à être rattachées à Israël,...). Abbas est plus faible que jamais. Et les dissensions internes se font plus fortes. Le Hamas a déclaré que ces négociations allaient forcement échouées. Le Hamas a également décidé d'annuler la rencontre qu'il avait proposé aux dirigeants du Fatah. Le dirigeant du Hamas à Gaza, Ismail Haniyeh,  a déclaré que la décision de l'AP de négocier avec Israël avait rendue impossible la rencontre entre les deux partis. D'autres mouvements ont condamné la décision de l'AP, comme le Parti du Peuple Palestinien (PPP), le Front Populaire de Libération de la Palestine FPLP) entre autres.

Négociations, vraiment ?

Par Christian Merville | 24/08/2010
Le point Ces pourparlers directs entre Palestiniens et Israéliens appelés à s'ouvrir le 2 septembre sous l'égide des États-Unis, quelqu'un - à commencer par les protagonistes eux-mêmes et leur suzerain - croit-il en leur succès ? La dernière fois que les représentants des deux parties avaient accepté à contrecœur de jouer le jeu et de reprendre langue, c'était il y a moins de deux ans. L'entreprise ayant bien vite tourné court en décembre 2008, on s'était rabattu sur des négociations « de proximité », sous l'égide de l'émissaire américain. Depuis, George Mitchell revient dans la région à intervalles réguliers, histoire de créer l'illusion du mouvement et dans le vain espoir que, de sa navette, naîtrait un semblant d'accord. Son obstination, veut-on croire, a été récompensée, et vendredi dernier, une Hillary rayonnante annonçait le retour à la table des négociations.
Il serait pour le moins prématuré de crier victoire, ainsi que l'a reconnu la secrétaire d'État elle-même. Bref extrait de son laïus de circonstance : « Il y a eu des difficultés par le passé ; il y en aura d'autres et sans doute sommes-nous appelés à nous heurter encore à des obstacles. Mais je demande aux uns et aux autres d'aller de l'avant et d'œuvrer à l'instauration d'une paix juste et durable. » « Wishfull thinking », comme l'on dit sur les bords du Potomac. Parce que - encore un américanisme : « It takes two to tango » -, pour atteindre un tel objectif, il importerait de faire preuve de bonne volonté, pour l'un, d'être capable, pour l'autre, de faire avaler la pilule aux siens, ce qui est loin d'être le cas.
Mahmoud Abbas sait bien qu'il n'obtiendra rien et que l'adversaire ne fait que gagner du temps dans l'espoir de grignoter encore plus d'espace et multiplier le nombre de colons. Pour Benjamin Nentanyahu, le sort de Jérusalem est scellé, celui des réfugiés aussi. À l'autre bout du tableau, Abou Mazen ne peut plus céder pour la simple raison qu'il n'a plus rien à donner. Pourquoi dès lors voudrait-on qu'un gouvernement fort de son intransigeance accepte de renoncer à ses acquis au profit d'une Autorité palestinienne décriée, lâchée par les maîtres de Gaza, ne jouissant d'aucun droit hors des murs de sa Mouqataa ? Certains vont même jusqu'à estimer qu'il existe désormais trop de colons en Cisjordanie pour que l'on puisse envisager encore la création d'un État abritant des ressortissants non juifs. D'autant plus que le gel des implantations exigé par Barack Obama n'a jamais été respecté et que les constructions sauvages ont continué de champignonner sans qu'à Washington quelqu'un fasse semblant de s'en offusquer.
Dans neuf jours, quand Netanyahu et Abbas se retrouveront dans la capitale fédérale, ils seront confrontés aux mêmes réalités : les territoires conquis (et exploités) lors de la guerre de juin 1967, le statut de Jérusalem, le sort des réfugiés palestiniens, la délimitation des frontières (en supposant acquis le devenir de la nation à naître).
Il est révolu, le temps où un certain Arthur James Balfour,secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, promettait, le 2 novembre 1917 dans une lettre à Lord Rothschild, que le gouvernement de Sa Majesté « ferait tout son possible pour faciliter l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif ». Contrairement aux idées reçues, la missive ne représentait pas une promesse ferme puisque, peu après, les maîtres de l'Empire ottoman se voyaient offrir la possibilité de garder la haute main sur le pays, ainsi que le révèle l'historien Jonathan Schneer, professeur à l'Université Georgia Tech, dans un livre* appelé à devenir référence en la matière. C'est que, nous apprend l'auteur, un an auparavant, Londres caressait un double espoir : voir la communauté juive participer au financement de la guerre et obtenir qu'elle fasse pression sur l'Amérique pour la porter à se joindre à l'entreprise contre les puissances centrales (coalition regroupant l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, l'Empire ottoman, que l'on travaillait dans le même temps à détacher de cette alliance, et le royaume de Bulgarie).
Près de cent ans plus tard, c'est au tour de Tel-Aviv d'échafauder des constructions tout aussi bizarres. Telle celle-ci : après le retrait total d'Irak, Washington voudrait créer un front commun Israël-Égypte-Palestiniens-Jordanie destiné à stabiliser l'ensemble de la région et à contrer l'influence de la République islamique.
On voit d'ici quels desseins, et surtout à quel pays, servirait cet étrange amalgame.
* « The Balfour Declaration - The Origins of the Arab-Israeli Conflict », par Jonathan Schneer, Random House, 432 pages.
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