lundi 21 juin 2010

Concert de chanteur irlandais en Israël annulé

publié le dimanche 20 juin 2010.

Malak Behrouznami – PNN : Le spectacle du légendaire compositeur, interprète et militant de la paix Tommy Sands au "Festival Bloomsday Concert", le dimanche 20 juin, a été annulé.
- Dans l’article, le clip de la chanson "’Peace On The Shores Of Gaza" ("Paix sur les rives de Gaza"), utilisée par le Free Gaza Movement dans sa vidéo "Cementing Our Support for Gaza" (Cargo Rachel Corrie de la flottille de la Liberté)

Traduction : M.C.
17.06.10
Le spectacle a été annulé après que Sands ait refusé d’être censuré durant son concert. Avec la municipalité de Ramat Hasharon, les organisateurs (Ligue d’Amitié Israélo-Irlandaise) ont demandé à Sands de ne pas chanter "Paix sur les côtes de Gaza," chanson qu’il a écrite comme hymne au MV Rachel Corrie qui est parti d’Irlande pour Gaza.
Bizarrement, ceci s’est produit peu après la récente décision de l’Irlande d’expulser un diplomate israélien quand l’enquête sur l’assassinat du dignitaire du Hamas Mahmoud al-Mabhouh à Dubaï en janvier a révélé que les 8 passeports irlandais utilisés par les suspects de l’assassinat (attribué aux services secrets israéliens) étaient des faux.
Si de plus en plus d’artistes boycottent Israël en annulant leurs spectacles, Sand a choisi une méthode différente : se produire en Israël, en Palestine et à Gaza durant sa tournée. Sands se rappelle que des amis et des confrères d’Irlande l’ont supplié de ne pas venir après l’affaire de la Flottille parce qu’ils craignaient pour sa sécurité en tant que défenseur de la paix.
Sands, lui, pensait qu’il était important de venir : "je me suis rendu compte que, même si l’Irlande considère Israël de façon déshumanisante, il y a ici de nombreux militants qui peuvent avoir besoin de solidarité de l’extérieur". Au cours de son spectacle de la semaine dernière au Yellow Submarine à Jérusalem, Tommy a été invité à jouer ce vendredi à la manifestation hebdomadaire de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est. Ce n’était pas un lieu prévu dans sa tournée, mais Sands a accepté l’invitation.
Sands est connu pour son engagement à travers ses chansons sur le conflit entre l’Irlande du Nord et l’Irlande du Sud. Interrogé sur son rôle comme musicien militant de la paix, il a répondu, "Croyez-moi, ce serait beaucoup plus facile de rester la maison et de faire des disques, mais nous avons le devoir de contribuer à l’amélioration de la société."

Tommy Sands ’Peace On The Shores Of Gaza’

http://english.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=8360&Itemid=1 

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Washington souhaite la reprise des négociation directes

En vue d’aboutir à une solution à deux Etats
L'émissaire américain au Proche-Orient, M. George Mitchell a exprimé hier au Caire, le souhait de Washington de poursuivre les négociations indirectes entre les Palestiniens et les Israéliens, en vue d'entamer les négociations directes dans les plus brefs délais, d'aboutir à la solution de deux Etats et de réaliser la paix dans la région. Dans une conférence de presse animée conjointement avec le ministre égyptien des affaires étrangères, M. Ahmed Abou El-Gheit, juste après sa rencontre avec le président égyptien, l'émissaire américain a indiqué que son pays avait salué l'engagement du gouvernement israélien à alléger les restrictions sur l'entrée à Ghaza des marchandises civiles et des matériaux de construction, tout en maintenant les mesures sécuritaires actuelles en vue d'empêcher l'entrée d'armes. Les mesures israéliennes actuelles ne peuvent pas être maintenues, a-t-il estimé, appelant toutes les parties à encourager la prise de décisions responsables pour empêcher toute confrontation inutile et garantir la sécurité dans la région. Le ministre égyptien a affirmé, pour sa part, que la position de son pays était "claire" concernant la nécessité de lever le blocus. Il a rappelé que le terminal de Rafah restait toujours ouvert à la circulation des Palestiniens. Il a en outre, indiqué que ses contacts avec la partie européenne se poursuivent toujours, à la lumière des deux dernières réunions avec la commissaire européenne chargée de la sécurité, de la paix et de la politique extérieure, Mme Catherine Ashton et le ministre espagnol, Miguel Moratinos dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. L'émissaire américain au Proche-Orient est arrivé jeudi soir au Caire dans le cadre d'une tournée éclair dans la région, pour la poursuite des négociations indirectes.

Mitchell vend l'illusion aux Palestiniens et donne plus de temps à Israël

20 Juin 2010

Abou Dhabi /   Le journal émirati /al-Khalij/ trouve que l'émissaire américain au Moyen-Orient, George Mitchell, vend l'illusion aux Palestiniens et donne à Israël le temps pour réaliser ses objectifs expansionnistes et de colonisation.
"Mitchell comprend bien la position réelle d'Israël qui cherche en fin de compte à se soustraire à toutes les échéances", indique le journal dans son éditorial aujourd'hui, ajoutant que les Etats-Unis ne sont point tenus à exercer des pressions sur Israël pour renoncer à son intransigeance en ce qui concerne le processus de paix ce qui fait de la mission de Mitchell une sorte de relations publiques à la faveurs desquelles Israël poursuit ses opérations de colonisation et de judaïsation.
Gh.H.
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Gaza: l'UNRWA pour la levée totale du blocus

Lundi, 21 Juin 2010 10:51 
RIB - L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) juge insuffisante la décision israélienne d'assouplir son blocus de la bande de Gaza, exigeant sa levée totale. Le haut commissaire de l'UNRWA a plaidé pour la levée totale du blocus de la bande de Gaza. Philipo Grandi a dénoncé la décision d'Israël d'alléger le blocus de Gaza, en ajoutant que l'ONU réclamait la levée complète du blocus de Gaza. Le responsable onusien s'est dit sceptique envers cette décision d'Israël, avant de souligner qu'aucun rapport, faisant état des détails de cette décision d'Israël n'a pas été encore rendu public.  

Les sionistes ont passé à tabac 6 journalistes

Lundi, 21 Juin 2010 10:52 
FarsNews - Six photographes des agences de presse étrangères qui étaient en train de couvrir une manifestation hebdomadaire contre le mur de séparation dans les territoires occupés anti-israélienne, ont été roués de coup par les soldats israéliens. Lors de cette manifestation, tenue à Beït Jala, en Cisjordanie, les photographes des agences de presse, Ball Media, de l'Europe, de l'AP, de l'APA, de l'AFP et de l'ABA, ont été molestés par les militaires sionistes.  

Israël ferme les passages frontaliers de marchandises vers Gaza

Gaza - 20-06-2010

Par IMEMC 
 En dépit de la décision prise jeudi par Israël d’"alléger les restrictions imposées à bande de Gaza", les autorités israéliennes ont fermé toutes les frontières affectées au passage des marchandises vers la région côtière. La fermeture, sauf prolongation, durera jusqu'à dimanche.
Fattouh, de l’Administration des Passages Frontaliers de Gaza, a déclaré qu'Israël avait annoncé jeudi l’ouverture des passages et qu’il les avait fermé vendredi, en ajoutant qu’Israël avait autorisé, ces dernières semaines, l'entrée de 200 sortes de marchandises, bien que la plupart des produits autorisés à pénétrer dans la bande de Gaza sont des produits alimentaires ainsi que du bois, de l'aluminium et du verre.
Fattouh a ajouté que les marchandises autorisées ne répondent pas aux besoins réels dans la bande de Gaza puisque des produits comme les matériaux de construction ne sont toujours pas autorisés à pénétrer dans la bande de Gaza, ou comme le matériel nécessaire aux usines et autres produits de base.
Israël a récemment accepté d'autoriser l'entrée de papeterie pour les étudiants, d’ustensiles de cuisine, de jouets pour enfants et certains types de meubles.

Blocus de la bande de Gaza: Israël n'a pas respecté sa promesse

Dimanche, 20 Juin 2010 21:47 
IRIB- A peine 24 heures, après son annonce d'allégement du blocus de la bande de Gaza, le régime israélien a fermé tous les passages commerciaux menant à cette région martyrisée, a rapporté Press TV, citant Raed Fattouh, le coordinateur palestinien chargé des marchandises destinées à la bande de Gaza.
Selon Raed Fattouh, tous les passages commerciaux menant à Gaza ont été fermés, par les Israéliens, vendredi, alors que, la veille, ils avaient promis d'assouplir le dispositif qui permet aux marchandises de pénétrer dans cette région.  

Suite à la flottille, les hommes d'affaires européens disent : "On ne peut plus travailler avec vous"

Israel - 20-06-2010
Par Ora Koren

Traduit de l'hébreu en anglais par Dena Bugel-Shunra 
 Yehuda Talmon: "Les entreprises qui étaient fières de leurs liens avec le Ministère de la Défense les suppriment du site, et c’est devenu la raison pour mettre fin à des relations commerciales."
Au cours des deux dernières semaines, des hommes d'affaires israéliens ont reçu environ dix lettres de leurs collègues en Italie, en Allemagne et en Suède, qui leur demandent de ne pas fabriquer des produits à double usage : usage civil et sécuritaire.


Les entreprises qui ont envoyé les lettres ont déclaré que si elles ne recevaient pas de confirmation sur le sujet, alors les codes éthiques les obligeraient à rompre les contacts avec les entreprises israéliennes, a déclaré hier Yehuda Talmon, le chef de l'Organisation des Entrepreneurs Indépendants (Lahav).
"C’est le début d’un nouveau phénomène : des membres du bureau de LAHAV reçoivent des appels téléphoniques d’hommes d'affaires en Europe, y compris d’entreprises qui ont des liens commerciaux avec eux depuis 10 ou 20 ans, qui disent qu’en raison du code éthique de l'entreprise - il est interdit de faire du business avec eux s’ils fabriquent des produits à double usage, directement ou indirectement."
"Même si l'entreprise assemble un véhicule pour le Ministère de la Défense, cela n'est pas admissible dans la mesure où son client en Europe est concerné», a déclaré Talmon. "Cela permet aux entreprises, qui avaient été fières de leurs relations avec le ministère de la Défense comme promoteur des ventes, de les supprimer de leurs sites, et cela devient une raison pour rompre des relations d'affaires."
La semaine dernière, Shraga Brosh, qui dirige le Bureau de Coordination de l'Organisation Financière, a reçu une lettre de Rifat Hisharkiklioglu, président de l’Association des Bureaux de Fabrication et du Commerce en Turquie (TOBB). Dans cette lettre, il a attaqué Israël au sujet de l'affaire flottille et a appelé les entreprises turques à reconsidérer leurs relations commerciales avec Israël. Une enquête menée par l'Association des Industriels a découvert que cette lettre avait été envoyée aux membres de TOBB.
Pour autant que nous le sachions actuellement, il s'agit de la première directive envoyée par des dirigeants du secteur commercial turc à leurs collègues contre le fait de commercer avec Israël. À ce jour, les hommes d'affaires turcs supposaient qu'ils pouvaient continuer à travailler avec Israël, en dépit des tensions politiques.
«Les gouvernements vont et viennent, mais les entreprises restent", était l'adage populaire à Istanbul.
Une autre affaire est survenue dans le secteur de l'industrie de la sécurité. Une société israélienne spécialisée dans la sécurité qui avait récemment négocié un accord en Espagne a indiqué au ministère de l'Industrie et du Commerce que le partenaire potentiel ne répondait plus à ses appels depuis l'affaire de la flottille.
La société Gamatronic, qui travaille dans le domaine des produits électroniques et qui fabrique, entre autres, des générateurs, a indiqué la semaine dernière qu’une entreprise suisse avait annulé un accord avec elle suite aux événements de la flottille de Gaza.
Au cours de sa visite en Corée du Sud la semaine dernière, le Ministre de l’Industrie et du Commerce, Binyamin Ben Eliezer, a entendu des déclarations d’entreprises au sujet des problèmes de communication sur leur collaboration suite à l'affaire de la flottille. Le ministère de l'Industrie et du Commerce craint que des « annulations discrètes» de ces accords – des annulations qui ne font pas les gros titres des journaux – se développent et nuisent au commerce israélien.
À la fin de la visite, Ben Eliezer a déclaré aux membres de la délégation de chefs d’entreprises que "l'Etat d'Israël est assiégé politiquement et que cela ne fera que s'aggraver. Dans cette période, le gouvernement doit vous aider, et nous vous aiderons. Vous devrez nous parler des sentiments que vous avez sur les dommages causés aux entreprises, des embargos et de la politisation du commerce. Nous devrons être en mesure d'arrêter les choses avant qu'elles ne fassent boule de neige."

La justice européenne... ou l’habituelle loi du plus fort

dimanche 20 juin 2010 - 06h:15
Daniel Vanhove
La décision vient de tomber : les premiers pirates somaliens jugés aux Pays-Bas viennent d’écoper de 5 ans de prison ferme. Le président du tribunal de Rotterdam a souligné que « la piraterie est un fait punissable... » ajoutant que « c’est une chance que personne n’ait été blessé ou tué ».
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Cette sentence fera-t-elle jurisprudence après l’épisode sanglant de l’assaut du Mavi Marmara dans les eaux internationales par la marine de guerre israélienne ?
Par la suite, le président a déclaré que « la piraterie est une menace sérieuse au Droit international de libre passage dans les eaux internationales ». (voir : Le Point).
Nous en prenons acte, tout en nous interrogeant : cette sentence fera-t-elle jurisprudence ? Après l’épisode sanglant de l’assaut du Mavi Marmara dans les eaux internationales par la marine de guerre israélienne, il faudrait l’espérer. Dans le cas contraire, il conviendrait que ce président hollandais soit mandaté par l’UE pour expliquer à la communauté internationale la différence qu’il y a entre ces pauvres hères somaliens qui tentent de pourvoir à leurs besoins alimentaires à l’aide d’une nourriture essentiellement tirée des produits de la pêche, et la soldatesque israélienne qui vient d’intervenir de manière guerrière et surarmée dans les eaux tout aussi internationales, blessant des dizaines d’humanitaires et en tuant plusieurs autres sans que l’on sache encore aujourd’hui le nombre exact des victimes. Il est vrai qu’il est plus aisé de s’attaquer à de simples pêcheurs désignés bien malgré eux comme « pirates » de fortune que d’oser s’interposer face à la marine israélienne. Ce n’est pas la première fois que l’on peut juger du courage de nos hauts fonctionnaires...
Et peut-être faut-il saisir l’occasion pour rappeler ce que l’ensemble des médias passe singulièrement sous silence, à savoir que si ces embarcations téméraires se risquent à attaquer d’énormes cargos, c’est parce que depuis des années nos bateaux-usines n’ont cessé dans une course frénétique au profit facile, de ratisser les fonds marins avec des filets dérivants de plusieurs kilomètres de long ( !), détruisant de manière agressive et irresponsable toute vie aquatique ou presque, empêchant de la sorte les pêcheurs africains de continuer leurs prises artisanales pratiquées depuis des décennies, et les privant ainsi de leurs maigres revenus. Ce que nous interdirions face à nos côtes, nous le pratiquons impunément face aux côtes africaines. A moins d’un persistant deux-poids deux-mesures dans nos pratiques, l’on aimerait comprendre...
En d’autres mots, nous déployons l’efficacité redoutable de notre technologie mortifère pour piller les réserves halieutiques de certains pays sous leur nez, et nous leur refusons de surcroît la possibilité de se défendre. Ceux-là n’ont qu’à se soumettre à nos pratiques encore et toujours empreintes de l’esprit colonial dont nous ne parvenons décidément pas de nous défaire ! Sans parler du déversement de nos produits hautement toxiques, issus de nos belles centrales nucléaires, de nos usines pétrochimiques et autres, le long des mêmes côtes africaines considérées par nos prestigieuses démocraties tellement soucieuses des Droits de l’Homme et de l’environnement, comme de vulgaires poubelles géantes... Rendant ainsi ces pays et leurs populations déjà tellement écrasées, encore un peu plus pauvres, démunies et désespérées par nos procédés inqualifiables.
Ainsi, que reste-t-il à espérer pour les citoyen(ne)s de bonne volonté, épris(e)s d’une vraie justice face à la répétition de ces manières odieuses et brutales que nous exerçons à l’encontre de ceux qui n’ont pas la capacité de s’en défendre ? Bien peu de choses en vérité, sinon de les dénoncer, inlassablement, et de réclamer encore et toujours la révision de nos critères d’évaluation.
Sauf à proposer dès lors, que cet exemple du juge hollandais zélé serve d’étalon dans l’enquête qui établira sans conteste, la responsabilité flagrante de la marine israélienne ayant opéré dans les eaux internationales, afin que les coupables de crimes et blessures soient jugés aussi sévèrement que ceux qui viennent d’être condamnés pour des faits considérablement moins graves et dont les circonstances atténuantes sont très faciles à démontrer. Raison pour laquelle l’enquête sur la récente attaque de la flottille des pacifistes ne peut en aucun cas être conduite par les seules autorités israéliennes, dont on connaît de surcroît, la propension à travestir la vérité.
Par ailleurs, a-t-on jamais vu dans les annales, confier une enquête d’agression et de meurtres aux assassins mêmes qui devraient tout à l’inverse répondre de leurs crimes !? C’est un non-sens absolu et une fois de plus, l’illustration du peu de cas que se font nos gouvernements d’une justice à géométrie décidément variable, quand il est de plus en plus évident que les multiples agitations qui secouent le monde sont la démonstration que rien ne peut s’établir dans l’équilibre et la durée, sans un meilleur fonctionnement du Droit qui doit être le même pour tous, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières. Combien de temps et jusqu’où faudra-t-il que le chaos s’installe pour que nos fonctionnaires obtus et bien abrités en prennent la mesure ! ?
Daniel Vanhove
Observateur civil
18 juin 2010 - Reçu de l’auteur - photo : AP/Hatem Moussa
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8958

Ahava traduite en justice suite à la campagne de boycott menée contre elle

lundi 21 juin 2010 - 06h:00
Adri Nieuwhof - The Electronic Intifada
Des implantations israéliennes en Cisjordanie ont co-fondé les ’Laboratoires de la Mer morte’ de la firme Ahava... L’un de leurs revendeurs, la Sephora, est assigné en justice aujourd’hui par la CAPJPO.
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Depuis un an les militants ont protesté contre la vente des produits Ahava par le magasin...
En France, la campagne de boycott des « Cosmétiques de la Mer noire Ahava », a pris un nouveau tournant. En effet, les activistes partisans d’un boycott, d’un désinvestissement et de sanctions intentent un procès à Sephora, compagnie de distribution des cosmétiques Ahava.
Ahava fabrique ses cosmétiques dans une usine située dans l’implantation illégale de Mitzpe Shalem en Cisjordanie. Pourtant, Ahava propose comme origine, pour ses produits d’entretien de la peau : « Mer morte, Israël ». Les implantations israéliennes de Mitzpe Shalem et Kaliya ont co-fondé les laboratoires de la Mer morte de la firme Ahava et détiennent 44 pour cent des actions de la compagnie. Mitzpe Shalem et Kaliya sont toutes deux près du littoral de la Mer morte, l’exploitant pour le tourisme. La boue utilisée dans les produits Ahava est extraite d’un site près de Kaliya, s’étendant sur le littoral occupé de la Mer morte. Ahava utilise les ressources naturelles palestiniennes sans permission et sans compensation. De plus, Ahava tient un centre d’information pour touristes dans l’implantation de Mitzpe Shalem
La Cour internationale de justice, après avoir statué en 2004, a rappelé l’illégalité de la construction des implantations, et par là même, la construction de sites industriels dans ces implantations. L’usine Ahava et le bureau du tourisme ont donc été construits en violation du droit international.
La collaboration de la firme Ahava à la colonisation israélienne est au cœur de l’action en justice entreprise contre Sephora à la fin du mois de mai par la Coordination des Appels pour une Paix juste au Proche Orient (CAPJPO) ayant son siège en France. Sephora, antenne du groupe Louis Vuitton Moet Hennessy (LVMH), vend les cosmétiques Ahava dans ses magasins. Depuis un an les militants ont protesté contre la vente des produits Ahava par le magasin, appelant les consommateurs à soutenir leur protestation en envoyant des courriels à la compagnie française afin qu’elle retire les produits incriminés de ses rayons. (Boycott of Ahava Dead Sea products makes an impact. Sephora a refusé de s’exécuter, et est maintenant poursuivie en justice par CAPJPO, au motif que le contrat qui lie la compagnie à Ahava est illégal puisque les cosmétiques sont produits dans des implantations elles-mêmes illégales. Dans la plainte déposée à la cour de Nanterre à la fin de mai, CAPJPO rappelle qu’en distribuant les produits Ahava, Sephora soutient le viol du droit international.
Les militants en faveur de la solidarité avec les Palestiniens aux US se sont lancés eux aussi dans une campagne contre Ahava.
Aux US, Ahava est distribué par Ricky’s, une affaire familiale à New York, Lord and Taylor à Washington et aussi les grands magasins Nordstrom parmi d’autres détaillants. Les grands magasins ont attiré l’attention des militants du groupe américain pour la paix CodePink. La campagne Beauté Volée menée par CodePink dénonce les Cosmétiques de la Mer Morte Ahava au moyen de panneaux colorés qui incluent les messages « Ahava, argent sale » et « Ahava cache ses crimes derrière son sourire ».
La campagne de CodePink et le travail d’autres groupes solidaires ont eu un impact. Leur publicité défavorable a mis un terme au travail de porte-parole de Ahava de Kristin Davis, star de Sex & the City, laquelle est ensuite devenue ambassadrice bénévole de l’organisation internationale Oxfam après que des activistes lui eurent demandé de renoncer à ses prestations télévisuelles promouvant les produits Ahava, pour lesquelles elle était rémunérée.
Des militants regroupés sous le nom de Pink Police ont également entrepris de passer à l’action directe pour interdire les « vitrines criminelles » installées par les magasins où sont vendus les produits Ahava. (BDS Austin Activism — Ahava Protest). Des militants ont envoyé des lettres à Nordstrom, expliquant que la Compagnie ne pouvait à la fois vendre les produits Ahava et être par ailleurs membre de Commerce et Responsabilité sociale, organisation à but non lucratif. Ahava a tenté de faire taire la critique et de justifier le vol des ressources palestiniennes en prétextant que : « La Mer morte et ses trésors sont internationaux et n’appartiennent pas à une seule nation. »
CodePink a interpellé l’éditeur des guides de voyage The Lonely Planet, lui demandant de ne pas faire paraître un article pour les futures éditions du Guide d’Israël et des Territoires palestiniens, article incitant le touriste à faire des achats au point de vente et au magasin, basés dans la colonie de Mitzpe Shalem. CodePink a informé les éditeurs de The Lonely Planet qu’était menée une campagne de boycott international à l’encontre des Laboratoires de la Mer morte Ahava en raison des pratiques illégales de la compagnie. L’agent publicitaire de The Lonely Planet a répliqué que la demande serait transférée à l’éditeur et aux auteurs.
En dépit d’une image ternie, Ahava projette d’ouvrir une antenne à New York, en plus de ses grands magasins internationaux à Berlin, Londres et Singapour. L’année dernière, Ahava a commencé à collaborer avec Teva Nederland pour faire la promotion de ses produits dans les pharmacies hollandaises. Teva Nederland, leader du marché en médicaments génériques, approvisionnant la majorité des pharmacies hollandaises, est une filiale de Teva Pharmaceutical Industries, Ltd, compagnie israélienne ayant des branches en Amérique du Nord, Amérique latine, Europe, Afrique et Asie. Teva Nederland a introduit Ahava dans cinquante pharmacies en 2009 et projeté d’étendre ce nombre à trois cents en 2010. Par ailleurs, l’Institut Israélien de Coopération et d’Exportation a annoncé en avril un projet de fusion entre Teva Pharmaceutical Industries et les cosmétiques Ahava pour, ensemble, adopter une ligne « dermo-cosmétique ».
Mais la campagne de boycott va contrecarrer les plans d’extension de marchés d’Ahava. A la fin de 2009, en réponse à un appel des Brigades des Peignoirs Hollandaises, groupe faisant campagne pour un boycott des cosmétiques Ahava, plusieurs pharmaciens hollandais ont exprimé leur soutien à la campagne et fait part de leur décision de ne pas présenter les produits Ahava dans leurs rayons. Les militants de la solidarité continueront d’avoir un impact sur les marges de profit d’Ahava à l’heure où l’attaque d’Israël contre la Flotille de la Liberté pour Gaza dans les eaux internationales renforce le mouvement de boycott international.

(JPG) Adri Nieuwhof est avocate, conseiller et défenseur des droits de l’homme, travaillant en Suisse.
17 juin 2010 - The Electronic Intifada - traduction : Jean Michel
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8955

L’aide de l’Union européenne à l’armée israélienne

lundi 21 juin 2010 - 06h:30
David Cronin
IPS
Un important fournisseur israélien des avions de guerre qui servent à tuer et à mutiler les civils dans la bande de Gaza s’est mis sur les rangs pour obtenir deux nouvelles subventions de recherche scientifique de l’Union européenne.
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L’équipement militaire israélien est vendu "battle-tested".
Une façon de dire qu’il a été testé à Gaza.
(Photo Boston.com)

Les agressions d’Israël contre la bande de Gaza fin 2008, début 2009, ont donné à son armée de l’air une occasion de tester des drones (appareils télécommandés sans pilote - ndt) à la pointe de la technologie tels que le Héron. Alors que des organisations de droits de l’homme ont calculé que le Héron et d’autres drones avaient tué au moins 87 civils pendant les trois semaines de guerre, l’Union européenne, à titre provisoire, a approuvé un déblocage de fonds disponibles au profit du fabricant du Héron, Israel Aerospace Industries (IAI).
Deux projets impliquant IAI ont récemment passé avec succès les étapes d’évaluation d’un appel à propositions dans le cadre du programme pluriannuel de l’Union européenne pour la recherche, programme auquel il a été attribué 53 milliards d’euros (65,4 milliards de dollars) pour la période 2007-2013.
Le bras exécutif de l’Union, la Commission européenne, a confirmé que IAI était bien l’un des 34 « partenaires » israéliens engagés dans les 26 projets financés par l’UE pour la technologie de l’information et actuellement en phase de préparation.
Parmi les autres sociétés israéliennes sur les rangs pour ce genre de financement, il y a Afcon, le fabricant des détecteurs de métaux pour les check-points militaires dans les Territoires palestiniens occupés, et notamment pour le passage d’Erez entre le sud d’Israël et le nord de la bande de Gaza. Afcon a également obtenu un contrat en 2008 pour la mise en place d’un système de sécurité pour un projet de transport urbain destiné à relier les colonies illégales israéliennes de Jérusalem-Est avec le centre ville (de Jérusalem-Ouest).
D’après Mark English, porte-parole de la Commission, les procédures relatives à ces projets ne sont pas encore closes. Mais le Globes, quotidien financier israélien, a indiqué le mois dernier que les sociétés israéliennes pouvaient gagner quelque 17 millions d’euros avec la dernière série de subventions de l’Union européenne au titre de la technologie de l’information. Selon le Globes, la somme d’argent européen qu’Israël tire du programme de recherche de l’UE depuis 2007 sera portée à 290 millions d’euros.
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Le drone Héron.
Pour tuer,et sans risque.
Israël est le principal participant étranger au programme scientifique de l’UE. Les officiels à Tel Aviv pensent que les sociétés et instituts de recherche israéliens devraient récupérer 500 millions d’euros de ce programme, d’ici qu’il soit conclu.
Chris Davies, député démocrate libéral britannique au Parlement européen, a exprimé sa colère à voir la façon dont le département Recherche de la Commission s’apprête à entériner de nouvelles subventions au profit des entreprises israéliennes. Une telle démarche, « les affaires, toujours », va en contradiction avec les assurances tacites des officiels qui traitent les relations plus courantes de l’Union avec Israël, dit-il.
Fin 2008, les 27 gouvernements de l’UE ont accepté une demande israélienne pour que l’Europe « rehausse » ses relations avec Israël de sorte que celui-ci puisse s’impliquer davantage dans un large éventail d’activités de l’Union. Mais les efforts visant à donner à cet accord un effet officiel ont été bloqués du fait de l’invasion de Gaza.
L’approbation pour un financement de l’UE en faveur d’Israel Aeorospace Industries « doit être considéré comme totalement inacceptable, incohérent et scandaleusement naïf, » indique Davis à IPS. Et il fait valoir qu’il n’y a apparemment « un manque total de communication » entre les différents groupes de représentants UE sur la façon dont Israël doit être traité. « Où est la réflexion commune ? » interroge-t-il.
Alors que la Commission européenne prétend que l’intégralité de sa coopération en recherche scientifique avec Israël concerne le civil, le gouvernement israélien s’est empressé de faire connaître les liens vraiment étroits existant entre le secteur technologique florissant du pays et son armée. Une brochure, Communications en Israël, publiée par le ministère de l’Industrie plus tôt cette année, parle de « symbiose » entre les secteurs sécurité et technologie en Israël. Plusieurs progrès technologiques - comme l’invention de dispositifs de reconnaissance vocale par ordinateur par l’armée israélienne dans les années 80 - résultent de cette « convergence », prétend la brochure.
D’autres bénéficiaires israéliens potentiels de cette nouvelle manne financière européenne ne cachent pas la façon dont ils bénéficient de cette convergence. La filiale israélienne de SAP, le concepteur de logiciels, a publié des informations expliquant comment elle avait fourni des équipements spécialisés à l’armée israélienne. Et tant Emza que LiveU, deux « start-up », sont deux exemples de ces nombreux décideurs de l’équipement de surveillance en Israël qui ont vu leur carnet de commandes se remplir depuis que le pays tente de se positionner comme le partenaire indispensable dans la « guerre contre le terrorisme » déclarée par l’ancien Président US George W. Bush.
Selon Marcel Shaton, directeur de l’ISERD (Israeli Directorate for EU Framework Programme - organisme interface pour la participation d’Israël aux Programmes-Cadres de l’Union Européenne) à Tel-Aviv, les citoyens européens ne doivent avoir aucun scrupule à financer les sociétés israéliennes d’armements. « C’est l’ensemble de la recherche qui soutient l’industrie d’armement » dit-il. « La technologie non militaire est utilisée à des fins militaires partout dans le monde ».
Mais pour Yasmin Khan, une spécialiste du commerce de l’armement, de l’organisation Lutte contre la pauvreté, l’Union européenne se fait la complice de l’occupation de la Palestine en soutenant l’industrie militaire d’Israël.
Elle fait remarquer que les drones fabriqués par IAI, et d’autres sociétés israéliennes, ont été achetés par plusieurs pays européens qui participent à la guerre américaine en Afghanistan. « L’industrie militaire est un point central de l’économie israélienne, » dit-elle. « L’équipement qu’elle produit est vendu comme "déjà testé pour la guerre" ; façon sinistre de montrer qu’il a déjà été utilisé dans les Territoires (palestiniens) occupés. »
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Pays utilisateurs du drone Héron
(Wikipédia)
Cliquer pour agrandissement.
(JPG) David Cronin, né à Dublin en 1971, est le correspondant à Bruxelles de l’agence de presse Inter Press Service. Il a d’abord occupé cette fonction pour le quotidien irlandais The Sunday Tribune après avoir travaillé comme chargé de recherches et attaché de presse auprès du Parlement européen. Entre 2001 et 2006, il collabore à European Voice, hebdomadaire du groupe The Economist.
Le livre de David Cronin Europe’s Alliance with Israel : Aiding the Occupation sera publié dans le courant de l’année par Pluto Press.
Bruxelles, 18 juin 2010 - IPS - traduction : JPP
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8964

Le « jour de la police », les élèves du primaire jouent avec de vrais fusils et des mitrailleuses

lundi 21 juin 2010 - 06h:15
Or Hashti
Ha’aretz
Au conseil local Kadima-Tzoran, des parents ont vivement rejeté hier la décision de deux écoles élémentaires de mettre l’accent sur les opérations de contrôle des foules lors d’une journée « Communauté et police » plus tôt cette semaine.
(JPG) Les enfants ont tiré des billes de paintball, regardé les armes et reçu une giclée d’un canon à eau pour disperser les émeutes.
« Une institution éducative devrait éduquer aux valeurs civiques et à une pensée indépendante, par à l’admiration de la force », a dit Amit Sharon, dont la fille va à une des écoles. Le superintendant chef porte-parole de la Police des frontières Moshe Fintzy a dit que le programme était autorisé et coordonné avec le ministère de l’Education. « Nous ne sommes pas comme le Hezbollah, qui forme les enfants au suicide », dit-il.
Les unités de police tiennent souvent des journées communautaires dans les écoles primaires, mais les responsables d’enseignement disent qu’ils traitent habituellement de questions telles que les drogues, l’alcool ou la violence contre les animaux. Mais l’activité des écoles Yuvalim et Lev-Ran a porté surtout sur la répression des manifestations.
Les enfants étaient divisés en deux groupes pour les activités, un pour les CP, CE1 et CE2, un autre pour les CM1 et CM2. Les plus âgés ont tiré des billes de peinture, entre autres activités. Les autres activités comprenaient des déploiements de la police montée des frontières et de la police canine.
Les enfants ont vu comment les officiers de police suivent les manifestations et ont observé un robot désarmant une bombe. Les parents ont rapporté qu’en plus de regarder les armes, les enfants ont manipulé un fusil d’assaut M16, une mitrailleuse et un pistolet. Les enfants ont reçu le conseil de laver leurs vêtements à part après avoir été arrosés de liquides à odeur nocive utilisés pour disperser les foules.
« Ma fille, qui est en CE2, sait maintenant le poids d’un fusil M16 », dit Sharon. « Cela ne fait pas partie du savoir que je veux qu’une école transmette aux enfants. Cette introduction de matériels militaires m’inquiète. Au lieu que l’école éduque les enfants aux questions et à la réflexion critique, elle délivre un message plutôt terne sur la façon de tenir une arme ».
L’école a accueilli des expositions de la Police des frontières auparavant, mais elles étaient bien plus « végétariennes, dit un autre parent. Je ne pense pas que les enfants aussi jeunes devraient être exposés aux armes. Vraiment ça franchit les limites ».
Il fit remarquer qu’alors que les enfants comprenaient que toutes les armes étaient employées pour disperser des manifestations, rien n’expliquait pourquoi les gens manifestaient ni quand on devrait les disperser. « Pour autant qu’ils savent, toute manifestation doit être dispersée par tous les moyens nécessaires. Ce n’est guère une éducation à la démocratie », dit-il.
(JPG) Mais les parents ne s’opposent pas tous. Dudi Holtzman, dont les filles vont à Yuvalim, a dit que les enfants ont été très impressionnés par les expositions, « surtout par les chiens qui ont attaqué et stoppé quelqu’un sur ordre. Je ne comprends pas leurs protestations, il n’y a aucun mal à montrer les activités de la Police des frontières. Cela fait partie de la vie ici. Les tendres âmes enfantines n’ont pas été frappées », dit-il. « Parfois je suis stupéfié sur la façon dont les gens arrivent à être anti-Israël, anti-dirigeants et anti-police », dit Fintzy. « Le but des journées communautaires est de rapprocher les enfants de la police, de leur montrer une image positive des policiers ».
Hagit Gur-Ziv, qui enseigne au collège d’éducation kibbutzim, a dit à Haaretz que s’il n’y a rien de mal à ca que des officiers de police expliquent le travail de la police, « il n’y a pas de justification à exposer les enfants du primaire à des armes et au matériel de contrôle des foules. Aucun directeur d’école ne laisserait un enfant amener un fusil de paintball à l’école, mais le laisser manipuler un M16 a l’air bien », dit Gur-Ziv.
Le ministère de l’Education a dit dans une réponse que les écoles avaient « adopté » la police des frontières. Les activités ont été précédées d’un exposé le l’officier de police local de la communauté. « A la suite des questions de parents, les chefs d’établissement réexamineront le degré de réalisme des présentations des unités » dit la déclaration.
17 juin 2010 - Ha’aretz - anglais - Ha’aretz - hébreu - traduction de l’anglais : JPB
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8959

Défi aux bulldozers en Palestine

dimanche 20 juin 2010 - 12h:42
Mazin Qumsiyeh
Au début du mois, alors que des bulldozers israéliens essayaient de raser des oliveraies dans le village palestinien oublié d’Al-Walaja, beaucoup de pensées ont traversé mon esprit. À un moment donné, ce que j’ai pu faire de mieux devant un jeune soldat déterminé à exécuter l’ordre cruel qu’il avait reçu, à été de m’exclamer "Pourquoi tu fais ça ? honte sur toi ! Plus qu’une honte, c’est une calamité." 
Des ordres qui ne sont pas contestés menacent de normaliser l’apartheid en Cisjordanie. Pendant que le monde regarde et parle d’« entretiens de proximité », nous sommes relégués dans des bantoustans toujours plus étriqués et nous sommes soumis au système de lois abusif qui favorise les colons juifs tout en discriminant les Palestiniens.
Pour les gens d’Al-Walaja, qui vivent dans des collines idylliques à l’ouest de Bethléem, la reprise des pourparlers israélo-palestiniens a peu d’importance alors que des bulldozers israéliens envahissent leurs oliveraies. L’expansion israélienne violente de 1948 a expulsé les villageois de la plupart de leurs terres et maintenant Israël veut prendre le reste.
Ce mois-ci, alors que nous commémorons la Nakba - catastrophe de l’épuration ethnique de la Palestine - les habitants de Walaja s’accrochent au peu de terres qui leur restent. Ils voient la Cisjordanie et Jérusalem-Est criblées de 250 colonies hébergeant plus de 450 000 colons juifs.
A cause de l’expansion envahissante pratiquée par le gouvernement israélien, toute solution à deux États est impossible. Qui aura le pouvoir de forcer ces colonisateurs modernes à respecter le droit international et à quitter leurs colonies illégales ? Il n’est pas surprenant que les entretiens entre le gouvernement le plus à droite dans l’histoire d’Israël et le leadership palestinien le plus faible et le plus divisé de l’histoire ne feront pas progresser le droit international ou les droits humains. On fera passer les bantoustans palestiniens pour un État avec la bénédiction des USA.
Rejetant l’apartheid imposé par Israël, beaucoup nous ont rejoints pour préconiser une société multiethnique, multireligieuse, dotée d’une constitution et d’une charte des droits. Les quelque trois décennies que j’ai passées aux USA - dont une bonne partie dans le sud où une telle égalité avait été autrefois jugée impossible - renforce ma détermination à défier les militaires israéliens qui s’emparent des terres palestiniennes et à insister pour un État reconnaissant l’égalité des droits pour tous.
Israël veut les terres de Cisjordanie, mais sans ses habitants ; ce programme a été établi il y a des décennies afin de maximiser l’étendue géographique et de minimiser la population palestinienne. Comme il serait difficile de recommencer l’épuration ethnique dans sa version de 1948, les planificateurs israéliens la réalisent sous d’autres formes : construction de colonies sur des terres confisquées, démolition de maisons et construction d’un mur encerclant la partie bâtie des villages afin de priver la population de son accès aux terres qui leur restent et de détruire l’économie locale. Le message transmis aux villageois est que c’est Israël qui contrôle, que les Palestiniens n’ont plus rien à dire et doivent partir.
Au lieu de cela, nous avons résisté. Physiquement faibles, mais stimulés par notre sens de la justice et le droit international, nous avons employé les méthodes de Gandhi pour ralentir leurs chantiers et souligner l’injustice de leurs actes. Une fois que j’étais en détention, j’ai passé de longues heures en interrogatoires, en conversations avec des soldats, et en attente. J’ai tiré ma force du mouvement des droits civils des années 1960 et de ma propre expérience quand je travaillais contre l’apartheid sud-africain. Les paroles d’Henry David Thoreau, de Martin Luther King Jr, de Dorothy Day, du Mahatma Gandhi, de Desmond Tutu, et d’AbdelGafar Khan me revenaient à l’esprit.
J’ai également tiré ma force de ceux qui avaient été arrêtés avec moi, tant chrétiens que musulmans. Deux jeunes frères d’Al-Walaja qui avaient reçu des jets de poivre, des coups de batte et même un coup de crosse ne manifestaient pourtant aucune amertume. Ils parlaient avec des soldats et essayaient de les convaincre. Ils leur demandaient : "Que feriez-vous si quelqu’un déracinait un arbre que vos grands-parents avaient planté et dont votre vie dépend ?" Les jeunes soldats n’avaient pas grand-chose à répondre.
Pour ces soldats ce fut une révélation que d’apprendre qu’il y a sept millions de réfugiés et de Palestiniens déplacés qui aspirent à rentrer chez eux. Ce fut pour eux une révélation que d’apprendre que le droit international interdit l’expropriation des terres et l’installation de colons en territoire occupé (y compris à Jérusalem-Est).
Nous ne pouvons pas toucher tous les soldats, mais la désobéissance civile fonctionne. Une campagne non violente de boycott, désinvestissement, et sanctions prend corps malgré une forte opposition. Notre succès déclenche une violence haineuse contre des manifestants pacifiques de la part d’un gouvernement israélien de plus en plus isolé.
Nous sommes disposés à payer le prix de la résistance populaire. Pourtant, il est consternant que le gouvernement étasunien donne un appui écrasant à un État qui adhère aux idéologies racistes depuis longtemps discréditées par le mouvement US des droits civils et de lutte anti-apartheid. Une gouvernance basée sur une supériorité ethnique ou religieuse ne devrait pas avoir de place au XXIe siècle.
Un gouvernement qui intentionnellement et méthodiquement nous exclut parce que nous sommes chrétiens et musulmans dans une terre maintenant contrôlée par "un État juif" ne devrait pas recevoir des milliards de dollars des contribuables américains. L’administration Obama dit qu’elle veut la paix pour faire avancer les intérêts nationaux américains. Si cette rhétorique doit entraîner un changement par rapport aux administrations précédentes, nous devons tous insister pour qu’il soit mis fin aux discriminations. Aucune paix durable n’est possible sans justice pour les Palestiniens déplacés et victimes de discrimination à Al-Walaja et d’ailleurs.
(JPG) Mazin Qumsiyeh, PhD, est l’auteur du livre « Sharing the Land of Canaan : Human Rights and the Israeli-Palestinian Struggle " et de "Popular Resistance in Palestine : A History of Hope and Empowerment" à paraître prochainement.
Cet article peut être consulté ici :
Traduction : Anne-Marie Goossens

Les écoliers israéliens apprennent à compter avec des tanks

dimanche 20 juin 2010 - 06h:30
Sergeiy Sandler
The Only Democracy
En janvier 2010, un organisme officiel de l’ONU a établi pour la première fois que la militarisation du système scolaire gouvernemental d’Israël violait la Convention internationale sur les droits de l’enfant et en particulier l’application par Israël du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant dans les conflits armés (OPAC), dont il est signataire.
(JPG) Sans précédent dans un document légal international, ceci a été une des conclusions d’un rapport soumis par le Comité de l’ONU sur les droits de l’enfant qui passait en revue l’adhésion et les violations à la Convention sur les droits de l’enfant et au protocole additionnel facultatif par Israël.
Une partie des preuves rassemblées par la revue inclut un rapport cosigné par : Defense for Children International-Palestine Section, Defense for Children International-Section Israel et New Profile, avec des contributions supplémentaires d’information par Adalah, Yesh Din, Coalition to Stop the Use of Child Soldiers, UNICEF Territoires Palestiniens Occupés.
Les chapitres auxquels New Profile a contribué sont basés sur le New Profile Report on Child Recruitment in Israel de 2004 mises à jour et agrandies. Ces chapitres ont été écrits par Sergeiy Sandler et Albert Givol.
La mise au point ci-dessous, publiée le 11 mars 2010 par DCI Palestine, annonce la publication du document co-rédigé qui fournit des réponses détaillées à une liste de questions posées par le comité de l’ONU sur les droits de l’enfant. La mise au point indique des liens vers le texte complet de la « Liste de sujets » et vers des documents pertinents supplémentaires.
DCI Israël, DCI Palestine et New Profile ont publié aujourd’hui leur réponse à la « Liste de Sujets » préparée récemment par le comité de l’ONU sur les droits de l’enfant (CRC) concernant l’application par Israël du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés(OPAC).
Ce rapport, intitulé NGO Answers to the List of Issues, compile les données fournies par sept organisations et a été soumis au comité en décembre 2009, en avance sur l’examen de la conformité d’Israël avec l’OPAC en janvier 2010. Il comprend une information extensive et à jour sur les pratiques de recrutement des forces armées de l’État d’Israël et sur les acteurs Palestiniens et Israéliens non étatiques. Il développe aussi la question de la militarisation générale de la société israélienne.
(JPG)
Plus spécifiquement, le rapport de 41 pages est basé, inter alia, sur : les compétences d’Adalah sur les aspects légaux et pratiques de l’utilisation par l’armée israélienne de civils comme boucliers humains ; la recherche et les enquêtes de terrain de DCI-Palestine sur l’impact de l’opération Plomb fondu, et son expérience de défense des enfants Palestiniens accusés dans les tribunaux militaires israéliens par les forces de sécurité ; le savoir de New Profile sur les lois et les pratiques de recrutement en Israël, sa connaissance sur l’administration des écoles militaires en Israël, et sa recherche sur la militarisation du système éducatif israélien ; l’expertise de Yesh Din sur le système militaire judiciaire israélien ; et la perspective de l’UNICEF sur le soutien du gouvernement israélien à l’application du mécanisme de suivi et le compte-rendu sur les droits des enfants mis en place par la résolution 1612 du conseil de sécurité de l’ONU.
Le 19 janvier 2010, l’application de l’OPAC par Israël a été examinée par le Comité sur les droits de l’enfant. Les membres du comité ont interrogé la délégation du gouvernement israélien sur les sujets suivants, parmi d’autres :
  • Application de la Convention dans les TPO
  • Utilisation d’enfants Palestiniens comme boucliers humains
  • Détention d’enfants Palestiniens par les autorités Israéliennes
  • Tribunaux militaires israéliens pour enfants
  • Age du recrutement minimum en Israël
  • Ecoles militaires israéliennes
  • Opération Plomb Fondu
  • Construction du Mur en Cisjordanie
  • Champs de mines israéliens dans le Golan.
Le 29 janvier 2010, le comité sur les droits de l’enfant a envoyé à Israël ses Observations Finales.
*Adalah - The Legal Center for Arab Minority Right in Israel (Contributeur) ; Coalition to Stop the Use of Child Soldiers (Contributeur) ; DCI-Israel - Defence for Children International-Israel Section (Auteur) ; DCI-Palestine - Defence for Children International-Palestine Section (Auteur) ; New Profile - Movement for the Civilization of Israeli Society (Auteur) ; UNICEF - United Nations Children’s Fund-OPT (Contributeur) ; Yesh Din - Volunteers for Human Rights (Contributeur).
INFORMATION CONTEXTUELLE - Evénements de l’OAPC
Le 18 juillet 2005, Israël a ratifié le Protocole Facultatif sur l’Implication des Enfants dans des Conflits Armés (OPAC). En tant que partie contractante de l’OPAC, Israël avait l’obligation de rapporter au Comité sur les Droits de l’Enfant de l’ONU - l’organisme en charge de suivre la réalisation de la Convention et de ses protocoles, deux ans après ratification.
En mars 2008, Israël a soumis son Initial State Party Report, avec un an de retard. Le rapport ne mentionnait pas la situation des enfants - Palestiniens ou Israéliens - vivant dans les territoires palestiniens occupés (TPO).
En juillet 2009, DCI-Israel et DCI-Palestine ont soumis un Rapport Alternatif conjoint au comité pour apporter aux membres du comité des informations complémentaires concernant la réalisation de l’OPAC dans les TPO.
Le 6 octobre 2009, à la fin de sa 52eme session, le Comité a tenu une rencontre de pré-session sur le Rapport Initial d’Israël à l’OPAC et a invité DCI-Israel et DCI-Palestine à lui présenter le contenu de leur Rapport Alternatif. Le comité a eu de nombreuses questions sur les pratiques de recrutement d’enfants dans les TPO.
Le 15 octobre 2009, peu après la rencontre pré-session sur Israël, le Comité a envoyé sa Liste de Sujets (22 questions) au gouvernement israélien, exprimant sa préoccupation et demandant des informations supplémentaires sur une gamme de questions, la plupart liées aux TPO, sur lesquelles le comité estimait qu’Israël avait juridiction. Il a été donné jusqu’au 19 novembre au gouvernement pour répondre par écrit.
Le 7 janvier 2010, Israël a envoyé ses Réponses écrites au Comité sur les droits de l’enfant.
Le 28 décembre 2009, les ONG ont envoyé leur propre réponse au Comité. La Liste de Sujets avait été transmise à des ONG en Israël et dans les TPO, pour les encourager à soumettre des informations supplémentaires et mises à jour au Comité. Les contributions expertes des organisations israéliennes, palestiniennes et de l’ONU ont été compilées dans les Réponses des ONG à la liste de questions
Le 19 janvier 2010, de 15 à18 h, une délégation du gouvernement israélien a rencontré des membres du Comité à Genève pour répondre aux questions sur la mise en œuvre de l’OPAC dans les territoires sur lesquels Israël a juridiction.
Le 29 janvier 2010, le Comité sur les droits de l’enfant a publié ses Observations Finales.

Serguiy Sandler est un militant radical de la paix depuis le début des années 1990. Depuis 1999 il agit avec la mouvement féministe antimilitariste New Profile, et depuis 2002 est membre du conseil international de War Resisters’ International.
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Réponses écrites au Comité D.E.
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Initial State Party Report

Voir aussi sur ce sujet :
22 mars 2010 - The only democracy - traduction : JPB
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8960

Dix ans de mesures israéliennes pour séparer Gaza de la Cisjordanie

publié le dimanche 20 juin 2010
Karim Lebhour

 
Le gouvernement israélien desserre le blocus de la bande de Gaza, mais celle-ci reste isolée et sans espoir de réunification avec la Cisjordanie, éloignant toute perspective de créer un État palestinien
Le blocus s’allège, mais reste en place. Au terme de deux jours de discussions, le cabinet de sécurité israélien a consenti jeudi 17 juin à allonger la liste des produits autorisés à Gaza. Les marchandises ne seront plus classées selon une « liste blanche » de produits autorisés (environ une centaine), mais selon une « liste noire » de ceux qui sont interdits, parmi lesquels le ciment, les tuyaux ou l’acier susceptibles d’être utilisé par les groupes armés palestiniens. Déjà, pour la première fois depuis quatre ans, un chargement d’ustensiles de cuisine a pu entrer à Gaza.
« C’est un changement cosmétique, peste Sari Bashi de l’organisation israélienne Gisha pour la liberté de mouvement. La politique israélienne à Gaza va bien au-delà des questions de sécurité et de trafics d’armes. L’accumulation des restrictions montre une volonté d’isoler la bande de Gaza de la Cisjordanie et de dégager Israël de toute responsabilité sur ce territoire », observe-t-elle.
Considérée comme une « entité hostile » par Israël, la bande de Gaza est un legs absurde de l’Histoire. Un million et demi de Palestiniens vivent enfermés sur ce territoire minuscule, de 40 kilomètres de long et de 6 à 8 kilomètres de large, héritage de l’armistice de 1949 entre la coalition des pays arabes et le tout nouvel État hébreu où ont afflué les réfugiés palestiniens.
« Le tournant se situe au moment du retrait israélien de 2005 » Bande de terre désolée et surpeuplée, Gaza devient le creuset de toutes les révoltes palestiniennes. C’est à Gaza qu’éclate la première Intifada en 1987, dans le camp de réfugiés de Jabaliya. C’est là aussi que le mouvement islamique, Hamas, naît et prend racine.
Au fil des violences, le territoire est progressivement bouclé. La première mesure date de 1991. Le « permis général de sortie » autorisant les Palestiniens à se déplacer librement en Cisjordanie ou en Israël est remplacé par un système de permis individuel. En 1995, une clôture électrifiée entoure le territoire. En 2006, les ouvriers palestiniens ne sont plus autorisés à se rendre en Israël.
« Le tournant se situe au moment du retrait israélien de 2005, analyse Sari Bashi. Israël renonce à la bande de Gaza, mais rend aussi impossible tout déplacement des Palestiniens vers la Cisjordanie sur laquelle Israël conserve des revendications territoriales. »
Les portes de Gaza n’ont jamais été qu’entrouvertes
Aujourd’hui, hormis quelques rares exceptions, aucun Palestinien ne circule plus entre Gaza et la Cisjordanie. Les accords d’Oslo stipulaient qu’ils forment une seule entité, mais le « passage protégé » a été fermé en 2000 pendant la seconde Intifada et n’a jamais été rétabli.
« À partir des Accords d’Oslo, Gaza devient l’objet d’une négociation, il était normal d’ériger une frontière. C’est exactement ce que nous demandait la communauté internationale : séparer Israël des territoires palestiniens, justifie Ygal Palmor, porte-parole du ministère israélien des affaires étrangères. Si cette séparation a pris un mauvais tournant, c’est le fait de l’Intifada, pas d’une volonté stratégique d’Israël. Aujourd’hui, c’est le Hamas que nous voulons isoler, pas le peuple de Gaza. Malheureusement, il est impossible de séparer les deux », ajoute-t-il.
Reste qu’avant même la prise de contrôle du Hamas en 2007, les portes de Gaza n’ont jamais été, au mieux, qu’entrouvertes. Le petit aéroport brièvement en fonction a été détruit pendant la seconde Intifada. Le port de Gaza n’a jamais vu le jour.
Deux destins séparés se mettent en place
Un accord sur l’accès à Gaza avait pourtant été signé en 2005 entre Israël, l’Égypte et l’Autorité palestinienne. « Cet accord n’a jamais été appliqué et on ne voit aujourd’hui aucune volonté politique de réellement changer l’isolement de Gaza, même si cela condamne la création d’un État palestinien, relève Robert Blecher, analyste pour l’International Crisis Group.
Au contraire, l’idée se renforce chez les dirigeants israéliens que le statu quo est préférable à toute évolution. La situation n’est pas confortable, mais ils pensent qu’elle est gérable pour Israël », poursuit-il.
Conséquence, deux destins séparés se mettent en place entre la Cisjordanie, dans laquelle les Palestiniens pourraient finir par demander l’intégration à un État unique avec Israël, et la bande de Gaza, seul territoire palestinien réellement autonome, mais isolé. Ultime paradoxe, c’est peut-être là et seulement là qu’un « État » palestinien sera un jour créé. 

La déchirure

publié le dimanche 20 juin 2010
Patrick Seale

 
Depuis le drame de Gaza, les ex-alliés stratégiques sont à couteaux tirés. La rupture est-elle irrémédiable  ? Dans cette hypothèse, c’est tout l’équilibre des forces au Moyen-Orient qui s’en trouverait modifié.
L’attaque par un ­commando israélien d’une flottille humanitaire au large de Gaza a eu trois conséquences immédiates. 1. La Turquie est devenue l’adversaire le plus acharné de l’État hébreu  ; 2. la communauté internationale fait désormais pression sur ce dernier pour le forcer à lever le blocus de Gaza  ; 3. les gouvernements occidentaux sont contraints de reconsidérer leur décision de boycotter le Hamas – décision prise en 2006, après la victoire électorale du mouvement islamiste palestinien, sous la pression conjointe des États-Unis et d’Israël.
Dans un geste de défi à l’égard de ces derniers – mais aussi, bien sûr, de l’Europe –, Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc, a qualifié la sanglante opération israélienne de « terrorisme d’État ». À l’inverse, il estime que le Hamas n’est nullement une organisation terroriste, mais un mouvement de résistance luttant pour recouvrer sa terre. Dans le monde arabe, une telle prise de position n’a rien d’une nouveauté  ; mais en Occident, elle brise un tabou.

Levée du blocus

Elle a pourtant trouvé des soutiens en Europe. Dans Le Monde du 5 juin, Dominique de Villepin, l’ancien Premier ministre français, estime par exemple indispensable, dans un premier temps, de lever le blocus de Gaza  ; puis, comme « tout le monde le sait bien », d’impliquer le Hamas dans une dynamique de paix conduisant à la création d’un État palestinien.
Ce passage de la Turquie du statut d’allié à celui d’adversaire d’Israël [1] aura de sérieuses répercussions sur le rapport des forces au Moyen-Orient. Il menace notamment la suprématie militaire israélienne dans la région, point central de la doctrine sécuritaire de l’État hébreu depuis sa création, en 1948. Ce dernier se trouve aujourd’hui opposé à une formidable coalition regroupant la Turquie et l’Iran – les deux poids lourds régionaux –, mais aussi la Syrie, le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien. Rarement son environnement stratégique aura été aussi défavorable. Et c’est là, dans une large mesure, le résultat de sa propre politique agressive.
Le paysage régional change. Après son écrasante victoire de 1967, Israël put se réjouir d’avoir assuré sa domination régionale pour quarante ans. De fait, celle-ci ne sera sérieusement contestée qu’une seule fois, en 1973, quand l’Égypte et la Syrie entreprirent de prendre leur revanche de la guerre des Six Jours. Les opérations commencèrent bien pour les Arabes, mais la suite fut moins heureuse  : l’avantage d’Israël fut rétabli, puis renforcé après la conclusion, en 1979, de la paix avec l’Égypte – ce qui revenait à éloigner de la « ligne de front » le pays arabe le plus puissant et permettait à l’État hébreu de concentrer ses troupes au nord, face à la Syrie. La conséquence en fut l’invasion du Liban, en 1982, dont l’objectif était de placer ce pays dans l’orbite israélienne. L’État hébreu eût-il réussi à mettre en place à Beyrouth un gouvernement ami que la Syrie eût été neutralisée. Cette dernière et ses alliés ayant rendu coup pour coup, le danger fut finalement écarté.
Au cours des trois décennies écoulées, Israël est intervenu à maintes reprises pour asseoir sa suprématie militaire. En 2003, il est parvenu à instrumentaliser les États-Unis pour les convaincre d’intervenir militairement en Irak, dans lequel il voyait une menace potentielle sur son flanc oriental. Mais la destruction de ce pays a eu pour effet imprévu de favoriser l’émergence de l’Iran en tant que puissance régionale. Depuis, Israël ne ménage pas ses efforts pour abaisser ce pays. Il a travaillé à l’adoption de sanctions internationales et menacé de frapper les installations nucléaires iraniennes dans l’hypothèse où les États-Unis ne se décideraient pas à le faire.
Réseau d’accointances
Dans le même temps, les responsables israéliens ont vigoureusement réagi aux tentatives du Hezbollah et du Hamas de se doter de capacités de dissuasion minimales. Ils ont même tenté de détruire ces deux mouvements, le premier en 2006, le second en 2008-2009. Pourtant, en dépit des dommages considérables infligés au Liban et à la bande de Gaza, Hezbollah et Hamas sont sortis fortifiés de l’épreuve.
La Turquie a depuis renforcé ses positions en tant que puissance régionale et développé un vaste réseau d’accointances dans les Balkans, au Moyen-Orient, dans le Caucase et en Asie centrale. Dans les pays arabes, ses relations avec la Syrie sont aujourd’hui très proches. À l’inverse, l’ensemble des accords militaires et économiques conclus avec Israël devraient être remis en question. « Nos relations sont réduites au strict minimum, nous avons rayé Israël de notre carnet d’adresses », a commenté Bülent Arinç, le vice-Premier ministre turc.
La situation est lourde de dangers, mais aussi d’espoir. On ne peut exclure qu’Israël tente de restaurer sa suprématie battue en brèche par quelque opération militaire de grande envergure. En sens inverse, le monde se montre de plus en plus impatient  : comment supporter le mépris affiché par l’État hébreu pour la législation internationale  ? Sa continuelle propension à recourir à la force  ?
Pour les Palestiniens, la condamnation d’Israël est une chance qui ne se représentera peut-être pas de sitôt. Sauront-ils la saisir  ? Parviendront-ils à mettre un terme à leurs divisions et à resserrer leurs rangs  ? La réponse à cette question est, plus que jamais, vitale. Leur objectif devrait être de constituer un gouvernement d’union nationale, puis de le faire reconnaître par les États-Unis et l’Union européenne.
Sans unité des Palestiniens, aucun progrès n’est à attendre sur le front de la paix. Et sans la paix, la région est condamnée à un surcroît de violence.

Un ministre allemand empêché d’entrer, Berlin furieux

21/06/2010
Le gouvernement allemand a dénoncé hier le refus d'Israël de laisser le ministre allemand du Développement, Dirk Niebel, de se rendre à Gaza le même jour. L'intéressé a fustigé « une grande erreur de politique étrangère de la part du gouvernement israélien », dans une interview sur le site Internet du journal Leipziger Volkszeitung. Le chef de la diplomatie, Guido Westerwelle, a, lui, dit « déplorer la décision du gouvernement israélien » et souligné que Berlin comme toute l'Union européenne attendaient « la fin du blocus » de Gaza. Pour M. Niebel, le blocus de Gaza « n'est pas un signe de force, c'est la preuve d'une peur inexprimée ». Il a dit son plein soutien à une résolution en préparation au Bundestag pour augmenter la pression politique sur Israël. L'Allemagne, en raison de son passé nazi, ménage les Israéliens, mais ces dernières semaines, les prises de position sévères se sont multipliées.

Gaza : Israël lève l’embargo sur les marchandises « civiles »

21/06/2010
L'État hébreu maintient son blocus maritime pour empêcher l'importation de matériel de guerre.
Pressé de desserrer l'étau sur la bande de Gaza, Israël a confirmé hier la levée de l'embargo sur tous les « biens à usage civil ». « À partir d'aujourd'hui, il y a un feu vert pour que tous les biens puissent entrer à Gaza sauf les équipements militaires et le matériel susceptible de renforcer la machine de guerre du Hamas », le mouvement islamiste qui contrôle Gaza, a déclaré à l'AFP un haut responsable gouvernemental. L'allègement du blocus prévoit que toutes les marchandises civiles ne figurant pas sur une liste de produits interdits (comprenant les armes, le matériel militaire ou les équipements susceptibles d'être exploités à des fins guerrières) pourront entrer à Gaza, a précisé un communiqué officiel. Israël va également autoriser l'entrée de quantités plus importantes de matériaux de construction, mais uniquement pour des projets approuvés par l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, tels que des écoles, des établissements médicaux, des stations d'épuration de l'eau. Les restrictions visent à empêcher le Hamas d'utiliser le ciment ou le gravier pour construire des « bunkers », ou de se servir des tuyaux pour fabriquer des roquettes. Israël s'engage aussi à accroître l'activité des points de passage entre Israël et la bande de Gaza afin d'augmenter le trafic des marchandises par voie terrestre. En revanche, Israël continuera à obliger tous les bateaux à destination de Gaza à stopper dans le port israélien d'Ashdod pour contrôler leurs cargaisons, maintenant ainsi le blocus naval de l'enclave palestinienne. L'annonce israélienne fait suite à une rencontre entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'envoyé spécial du quartette sur le Proche-Orient (USA, UE, Russie, ONU) Tony Blair. Le quartette s'est félicité de la décision israélienne.
La décision officielle israélienne intervient à la suite de multiples pressions internationales pour desserrer le blocus imposé à la bande de Gaza, qu'a tenté de briser une flottille d'aide multinationale arraisonnée par l'armée israélienne le 31 mai. L'opération a coûté la vie à neuf passagers turcs, déclenchant indignation et protestations dans le monde. La Maison-Blanche a aussitôt apporté son ferme soutien à la décision d'Israël, estimant qu'elle allait permettre d'améliorer le quotidien des Gazaouis. Elle a également fait savoir que M. Netanyahu serait reçu par le président Barack Obama le 6 juillet à Washington. En outre, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a entamé hier une visite aux États-Unis au cours de laquelle il rencontrera le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton.
Le Hamas n'a pas encore réagi à l'annonce israélienne. Par ailleurs, Israël a libéré hier un député du Hamas arrêté après la capture du soldat Gilad Shalit par un commando palestinien en juin 2006. Naif al-Rajoub a été relâché parce que « sa peine touchait à sa fin ».
Enfin, samedi, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a rencontré le président égyptien Hosni Moubarak, au terme d'une nouvelle navette entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre des négociations indirectes de paix. M. Mitchell a évoqué avec M. Moubarak la tentative américaine de médiation pour parvenir à une paix durable dans la région.

Aucune liaison directe entre le Liban et la Palestine occupée ne sera autorisée

21/06/2010
Le ministre des Transports, Ghazi Aridi, a affirmé hier que le Liban n'a aucune intention d'enfreindre les dispositions de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, et que les deux navires d'aide humanitaire qui comptent se rendre à Gaza, au départ des côtes libanaises, ne recevront pas l'autorisation de le faire.
« Nos liaisons maritimes directes avec la Palestine occupée sont rompues. Nous ne donnerons aucune autorisation de se rendre à Gaza à des navires mouillant au Liban. Aucune liaison directe n'est envisageable », a affirmé le ministre. M. Aridi a précisé que le Julia a été autorisé à entrer dans le port de Tripoli, mais qu'avant d'embarquer pour une autre destination il sera soumis aux autorisations et formabilités administratives en vigueur, notamment une fouille en bonne et due forme. Et d'ajouter que ce navire, comme le Mariam qui mouille dans un port du Liban-Sud devront nécessairement embarquer « pour Chypre, par exemple », d'où éventuellement ils pourront se rendre en Israël, s'ils reçoivent les autorisations nécessaires pour le faire des autorités de ce pays.
Dans sa déclaration, M. Aridi a également envisagé un départ pour la Turquie, ce qui laisse supposer que les navires pourraient mouiller dans un port de la partie de l'île occupée par la Turquie. Aucun des deux navires ne bat pavillon libanais, a également assuré le ministre.
À Beyrouth, Samar el-Hajj, porte-parole du groupe de femmes qui doivent embarquer à bord du Mariam, a tenu une conférence de presse hier, pour garder le contact avec les médias. Mais aucune date n'a encore été avancée pour le départ de ce navire.
En Israël, enfin, le porte-parole du gouvernement a affirmé, avant la tenue du Conseil des ministres, que tout navire pénétrant dans les eaux territoriales israéliennes sera arraisonné. Il n'est pas question de laisser ces navires briser le blocus de Gaza, a-t-il affirmé. Des ministres israéliens avaient affirmé que d'éventuels navires cherchant à briser le blocus de ce district pourraient être conduits au port d'Ashdod, et que les passagers pourraient être, cette fois, emprisonnés.

Le départ des navires libanais vers Gaza et l’étincelle d’une nouvelle guerre

Par Khalil FLEYHANE | 21/06/2010
La remise par Israël de deux messages au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et au représentant du Mexique (qui préside actuellement le Conseil de sécurité) sur son intention d'empêcher les deux navires en partance du Liban d'accoster à Gaza est une première diplomatique. Israël n'avait pas agi de cette façon avec la « flottille de la liberté », qui avait pourtant largement annoncé son intention d'apporter des aides humanitaires aux habitants de Gaza et de forcer ainsi le blocus imposé à ce territoire.
La représentante d'Israël aux Nations unies a donc communiqué l'intention d'Israël d'empêcher par tous les moyens les navires libanais d'arriver jusqu'au port de Gaza. Les responsables onusiens ont ensuite transmis au Liban une copie des messages israéliens. Des sources diplomatiques libanaises estiment que la transmission de ces messages israéliens aux autorités libanaises vise à pousser ces dernières à empêcher les navires de prendre le large à partir des côtes libanaises. Par cette manœuvre, Israël viserait à provoquer un conflit entre les autorités gouvernementales et sécuritaires libanaises d'une part et les organisateurs du voyage de ces deux navires de l'autre. Israël explique d'ailleurs dans les deux messages adressés aux responsables onusiens comment le secrétaire général du Hezbollah a poussé les Libanais à organiser de nouvelles « flottilles de la liberté » dans le discours qu'il a prononcé le 8 juin, même si le Hezbollah a par la suite annoncé qu'il n'avait rien à voir dans l'organisation du voyage des deux navires vers Gaza.
Les sources diplomatiques libanaises ajoutent qu'à travers ces deux messages, Israël réserve un traitement particulier au Liban. Ce qui prouve combien l'État hébreu craint les agissements de la Résistance, en dépit de sa propre puissance militaire et technologique. Israël ne voudrait donc pas devoir affronter militairement les militants libanais, pour éviter, entre autres, une réaction du Hezbollah.
Ces mêmes sources affirment que les autorités libanaises sont conscientes de la gravité de la situation et qu'elles font le rapprochement entre les menaces contenues dans les messages israéliens et les informations relayées par Paris faisant état d'une décision israélienne de lancer une nouvelle guerre contre le Liban. Beyrouth considèrerait ainsi que le départ des deux navires libanais pourrait constituer l'étincelle qui enflammerait le front entre Israël et le Liban et déclencherait cette nouvelle guerre, d'autant qu'au cours de son dernier entretien avec le Premier ministre israélien, le président français Nicolas Sarkozy aurait demandé à son interlocuteur de l'informer à l'avance du déclenchement des hostilités pour protéger la Finul, qui comporte un important contingent français, et pour éviter que les soldats de l'ONU ne soient contraints à tirer pour se défendre...