jeudi 8 avril 2010

Un homicide involontaire sans motif raciste ou religieux

Mercredi, 7 Avril 2010
Ce sont souvent des faits divers en apparence insignifiants qui révèlent l’état réel d’une société.
Les faits dont je vais parler ci-dessous ne sont pas insignifiants et ils ne devraient pas être traités comme un fait divers, puisqu’il s’agit d’un assassinat par lynchage. Pourtant, notre grande presse s’évertue à les présenter ainsi. Pourquoi ? Vous le comprendrez bientôt.
Le 30 mars dernier, un couple, qui souhaite acquérir un pinceau et un pot de peinture, se présente vers 19 h 10, à l’entrée du magasin de bricolage Batkor de Bobigny. L’agent de sécurité, Saïd Bourarach, leur refuse naturellement l’accès en raison de la fermeture du magasin depuis 19 h. Cela a pour effet de rendre fou de rage le client, « un blond tatoué à queue de cheval ». Il promet : « On va revenir tout casser, on va te tuer ! ». Et il revient quelques temps après avec trois autres hommes… munis pour deux d’entre eux d’un cric et d’une grosse pierre.
On retrouvera vingt-quatre heures plus tard le corps du vigile dans le canal de l’Ourcq où tout laisse à penser qu’il a été jeté après avoir été passé à tabac.
La victime est un maghrébin, les agresseurs sont des « blancs »… Pourtant, le Procureur de la République, Sylvie Moisson, de Bobigny a été prompt à faire savoir qu’il s’agissait d’un homicide involontaire, pour lequel le motif « raciste ou religieux » n’avait pas à être retenu. Les ligues de vertu, qui sont restées particulièrement discrètes dans cette affaire, n’ont pas, contrairement à leur habitude, contesté les propos du Procureur. Quant à la presse, elle n’a pas fait ses choux gras de cette triste affaire qu’elle n’a évoquée qu’en passant.
C’est à n’y rien comprendre quand on est habitué au traitement médiatique et politique habituel de ce type d’affaires. Et pourtant tout se comprend très bien quand on sait que les agresseurs étaient tous de confession juive et pour l’un d’entre eux détenteur d’un passeport de l’entité sioniste… Tout se comprend encore mieux quand on sait qu’ils ont accusé leur malheureuse victime d’avoir tenu des propos antisémites…
Maintenant, imaginons que les faits se soient déroulés d’une manière légèrement différente. Le vigile aurait pu être tué dans les mêmes circonstances par un groupe de « blancs tatoués » de confession catholique. Pire, il aurait pu être lui-même de confession juive et ses assassins des « blancs tatoués », voire des « beurs de banlieues ». Que pensez-vous qu’il se serait alors produit ? Bien sûr l’affaire aurait fait la une des grands médias, les ligues de vertu seraient montées au créneau, une campagne de presse de plusieurs jours aurait accompagné des manifestations de masse contre – au choix selon la variante imaginée - le fascisme toujours vivant, le racisme des Dupont-Lajoie et l’antisémitisme digne des jours les plus sombres de notre histoire.
J’affabule ? Pas le moins du monde. Souvenez-vous du 9 juillet 2004. Une jeune femme, mythomane, prétendit alors avoir été bousculée dans le RER et taguée – au stylo feutre - de svastikas sur le ventre, au motif qu’on l’avait prise pour une juive. Que se passa-t-il alors ? Jacques Chirac exprima publiquement son effroi, le secrétaire d’État Nicole Guedj passa près d’une heure en sa compagnie, la Licra, le Crif, le Congrès juif mondial, la Ligue des droits de l’Homme, etc. se répandirent en communiqués et dénoncèrent les véritables coupables : Jean-Marie Le Pen et l’humoriste Dieudonné !
Ainsi, en France, toute injure, toute altercation avec un juif, réelle ou supposée, est obligatoirement un acte antisémite et toute la France, au garde à vous, doit culpabiliser tandis que ses élites doivent aller manifester derrière le drapeau israélien contre l’hydre sans cesse renaissante. En revanche, quand il s'agit d'un Français - de souche ou de branche - qui est agressé par des membres de la communauté juive, on nous demande, dès le départ et avec insistance, de n'y voir aucun racisme !
Il n’est pas utile d’en dire plus, comme je l’écrivais dans l’accroche de cette chronique ce sont souvent des faits divers en apparence insignifiants qui révèlent l’état réel d’une société.

Les détenus palestiniens commencent une grève de la faim

07 Avr 2010
Gaza /  Les détenus palestiniens dans toutes les prisons de l'occupation israélienne ont commencé aujourd'hui une grève de la faim, le premier de trois prévues pour le mois d'avril, les 7, 17 et 27 du mois, en signe de protestation contre les violations israéliennes contre eux et leurs proches en contravention de toutes les conventions internationales relatives aux détenus et les prisonniers de guerre.
La chaîne de télévision al-Aqsa, qui a rapporté la nouvelle, a indiqué que cette grève s'inscrit dans le cadre du projet de lutte des milliers de détenus palestiniens, hommes, femmes et enfants, dans plus de dix prisons centrales et de trois camps de détention, pour protester aux violations israéliennes de leurs droits.
Le directeur du centre d'études des captifs, M. Raafat Hamdouneh, soulignant les multiples violations israéliennes commises sur les détenus et leurs proches, dont l'interdiction des visites, les inspections humiliantes, la négligence sanitaire .., a affirmé que cette démarche demande un appui juridique et médiatique, appelant dans ce sens les organisations, institutions, centres et personnalités concernés par 'affaires des détenus, à activer son action et à soutenir cette démarche qui répond à l'acharnement enragé des autorités d'occupation contre les détenus. 
Gh.H.
http://www.sana.sy/fra/55/2010/04/07/281616.htm 

Le régime sioniste a été créé pour dominer le Moyen-Orient

Mercredi, 07 Avril 2010 20:35
IRIB- Selon le Président de la RII, Mahmoud Ahmadinejad, la création du régime sioniste avait pour objectif de dominer le Moyen-Orient et de faire main basse sur son pétrole.
 Mahmoud Ahmadinejad a appelé les Etats-Unis à cesser de soutenir le régime israélien. "C’est dans votre intérêt, sinon les peuples vous délogeront du Moyen-Orient.", a-t-il averti, mercredi au cours d’un discours, dans la province de l’Azerbaïdjan de l’Ouest, a rapporté l’IRIB. "Aujourd’hui, le régime sioniste est le symbole de l’injustice, du meurtre, de l’agression et de l’immoralité.", a poursuivi le président de la RII, rappelant qu’au cours de ces 60 dernières années, 7 guerres avaient eu lieu dans la région. "Cinq d’entre elles ont été déclenchées par le régime sioniste, dont 3 avec ses voisins, la 4ème contre le Liban et la 5ème contre la bande de Gaza.", a-t-il ajouté. Mahmoud Ahmadinejad a, ensuite, vivement critiqué le président des Etats-Unis pour ses déclarations interventionnistes. "M. Obama a pris le pouvoir avec le slogan du changement, mais, désormais, il prétend vouloir rendre dociles, à coup d’armes atomiques et chimiques, les pays qui ne souhaitent pas obéir aux Etats-Unis.", a dit M. Ahmadinejad. "Mais les Etats-Unis n’y pourront rien.", a-t-il conclu.

La demande d’AlArifi de se rendre à AlQuds accueillie favorablement par Israël

07/04/2010
L’entité sioniste a accueilli à bras ouvert l’annonce de l’homme de religion saoudien Cheikh Mohammad AlArifi de vouloir visiter la ville sainte  de Jérusalem AlQuds occupée.
Le ministère des affaires étrangères israélien a indiqué  que«  la requête d’AlArifi  sera traitée  en fonction des mesures en cours », révélant que « plusieurs délégations musulmanes originaires de pays ennemis avaient effectué des visites (pour la ville sainte), et ce en parfaite coordination avec les autorités israéliennes ».
L’homme de religion saoudien avait exprimé cette volonté, lors d’une programme télévisé diffusé sur la chaîne religieuse, Iqra’ ( Lis), financée par Riadh.
 Du côté de la municipalité israélienne d’AlQuds, le langage est également accueillant.
«  Jérusalem sous la bannière d’Israël restera ouverte pour tout les gens, de toutes les religions, pour qu’ils puissent y venir et s’y réjouir » signale une source municipale, précisant  toutefois «  qu’aucune activité politique pouvant provoquer des violences n’y sera permise ».
Concernant cheikh AlArifi connu pour son hostilité virulente à l’encontre des Musulmans chiites, le journal israélien l’a qualifié d’homme modéré en comparaison avec les autres hommes de religion saoudiens.
Sachant qu’aucune réaction n’a été exprimée par les instances officielles religieuses saoudiennes en réponse à la déclaration d’AlArifi.
Mais pour le chercheur en théologie saoudien, Awadh AlKorni, cette annonce constitue une erreur dans la lecture de la législation islamique,  qu’il faut à tout prix corriger tout en présentant des excuses à tous les Musulmans.
«  En principe, d'après mon évaluation de la position de la législation islamique sur la cause palestinienne, je refuse catégoriquement toute collaboration ou communication avec  l’occupation sioniste ;  je trouve que le fait de se rendre en Palestine, blessée par l’occupation des sionistes, à travers des bureaux d’entrée et de sortie qui leur reviennent, sans être contraints de le faire, contribue à accorder une certaine légitimité à l’occupation ».  Selon AlKorni, seuls les Palestiniens sont obligés de passer par les canaux israéliens, alors que les autres Musulmans ne doivent se rendre en Palestine, tant qu’elle est sous le joug de l’occupation.
Cette position rejoint également celle du dirigeant spirituel des coptes, le pape Shnoudé qui a décrété l'ordre interdisant aux Chrétiens de se rendre en Palestine occupée, invoquant les mêmes raisons. 

Pas de renouvellement du mandat pour Ashkenazi !

07/04/2010 
Le ministre de la Guerre, Ehoud Barak, a informé Gabi Ashkenazi que ses fonctions en tant que chef d'état-major ne seront pas prolongées d'un an. Ashkenazi se serait pourtant attendu au contraire, selon des représentants officiels du ministère de la guerre. L'entourage du chef d'état-major prétend, de son côté, qu'il n'a jamais demandé ni à Barak ni au Premier ministre de rester une année de plus.
Le prolongement du mandat d'Ashkenazi aurait pourtant semblé logique, selon certains, à la lumière des récentes nominations au sein des institutions militaires. Notamment la décision de prolonger les fonctions du directeur du Mossad, Meïr Dagan, ainsi que celle du chef du Shin Bet (services de sécurité intérieure), Youval Diskin.
Ashkenazi a publié un communiqué, mardi, via le porte-parole de l'armée d’occupation israélienne  Avi Benayahou, dans lequel il fait savoir qu'il n'a jamais demandé que son mandat soit prolongé. "Je pense que la décision du gouvernement d'établir un mandat de quatre ans est la bonne. Par conséquent, je ne vois aucune raison de rester davantage", a-t-il annoncé.
En lice pour remplacer Gabi Ashkenazi sont : le chef d'état-major adjoint, Benny Gantz, le commandant de la région Sud, Yoav Galant, et celui de la région Nord, Gadi Eizenkot. Un autre candidat éventuel serait l'ancien chef d'état-major adjoint Moshé Kaplinsky.
Pour le député Kadima Israël Hasson, ancien directeur adjoint du Shin Bet, la décision de Barak est avant tout le fruit de considérations personnelles. Depuis peu de temps, les relations entre le ministre de la Guerre et Ashkenazi sont assez tendues. "Il est très clair pour tout le monde qu'Ashkenazi fait un travail remarquable et il n'y a personne de mieux pour diriger notre armée", a déclaré Hasson.

Laissera-t-on Israël transformer Gaza en un immense cimetière ?

mercredi 7 avril 2010 - 16h:44
Silvia Cattori
La solitude du peuple palestinien face à l’ignominie
Omar (*), 38 ans, habite dans un quartier très pauvre et insalubre de Gaza. Il est sans travail, sans revenu. 80 % des habitants de Gaza sont dans la même situation. L’histoire qu’il raconte ici reflète la situation tragique et le désespoir dans lesquels Israël maintient la population de Gaza. Le désespoir aussi de savoir que la « communauté internationale » ne fait rien pour mettre un terme à l’intolérable.
(JPG)
Gaza : manifestation contre le siège
(IMEMC)
Silvia Cattori : Que ressentez-vous depuis votre mouroir de Gaza en voyant des jeunes Palestiniens dans la vieille ville de Jérusalem protester contre les restrictions d’accès à la Mosquée Al Aqsa, risquer leur vie face aux assauts des troupes israéliennes ? (1)
Omar : Ce qui se passe à Jérusalem, les provocations d’Israël, sa judaïsation de la Terre sainte, concerne tous les Palestiniens. C’est très grave. Israël cherche à pousser les Palestiniens à une grande révolte, pour ensuite faire croire qu’il y a là une menace pour sa sécurité et en profiter pour intensifier la répression.
Je ne pense pas que les Palestiniens sont prêts à courir le risque de rentrer dans cette stratégie perfide, d’aller se faire humilier et écraser une nouvelle fois. Vous savez, les Palestiniens n’ont pas encore guéri les plaies de la dernière Intifada (soulèvement qui s’est révélé être un écrasement). Tant de sacrifices consentis pour n’avoir rien obtenu. Comme père, je ne serai pas assez fou pour laisser mes enfants aller au-devant des soldats qui tirent sur ces très jeunes gens, très frustrés, qui répondent à leurs agressions en lançant des cailloux.
Je pense que dans ce contexte, les adultes, même si cela devrait être leur devoir de protester contre les dangers qui pèsent sur la Mosquée Al Aqsa et deux autres édifices religieux islamiques, hésitent à aller manifester leur colère contre les soldats de l’occupation. Ils savent que c’est là une situation explosive ; qu’ils vont se sacrifier pour rien, qu’Israël va encore pouvoir en tirer prétexte pour les arrêter, les massacrer, et intensifier les mesures répressives. Ils pensent à tous les sacrifices qu’ils ont déjà faits sans jamais rien obtenir.
Depuis 2000, leur résistance ne leur a apporté que des pertes et des énormes souffrances. Sans compter que tous leurs sacrifices sont si mal payés en retour par leurs ignobles politiciens à Ramallah. Ils sont si désespérés en entendant Abou Mazen, Fayyad, Erekat, etc, parler d’un État palestinien à l’intérieur de la ligne de 1967 et non pas comme il se doit, de la ligne de 1948. Les territoires de 67 ne représentent que 26 % de la Palestine historique. Et ces 26 %, après le mur et les annexions, se sont réduits à 10 ou 15 %. Cela veut dire, pour ces jeunes Palestiniens en colère, que leurs parents n’ont rien gagné par leur résistance ; qu’ils ont fait tous ces sacrifices pour rien.
Silvia Cattori : L’État d’Israël ne pourra pas toujours se comporter en dehors de la loi. Son image se dégrade en Occident ; bien des gens qui soutenaient Israël ne peuvent plus afficher leur soutien comme avant. Il leur est devenu difficile de soutenir l’insoutenable sans se compromettre. Nos autorités démocratiques savent qu’elles devront répondre un jour d’avoir soutenu un gouvernement criminel. Et d’avoir choisi de soutenir une autorité palestinienne qui est désavouée par son peuple. S’il y a des votations pensez-vous que le peuple palestinien va voter en faveur de Salam Fayyad ?
Omar : Fayyad n’est pas populaire. C’est l’homme de l’Occident ; il est très éloigné de notre réalité. Il a fait carrière dans des institutions internationales. Il a été habitué au luxe et au prestige qui accompagne ce genre de postes. Fayyad n’est pas le choix des Palestiniens ; il nous a été imposé par les États-Unis. C’est un homme corrompu, qui avec Abou Mazen (Mahmoud Abbas), a mis en place la politique répressive, financée par les États-Unis et l’Europe, qui vise à liquider toute résistance. Fayyad est un homme très compromis avec les visées de l’occupant. Ce ne sera jamais un résistant. Il est déjà du côté des occupants.
C’est lui qui a la confiance de l’Europe ; c’est lui qui reçoit l’argent que l’Union européenne donne à Ramallah pour payer les salaires de quelques 200 000 employés de l’administration. Ce n’est pas par un geste de générosité que cet argent est versé à l’Autorité palestinienne ; c’est une obligation, l’Europe doit payer pour ses erreurs. Nous considérons que c’est l’Europe qui a permis aux juifs de venir occuper nos terres et qui continue de soutenir leur expansion. C’est donc à elle de payer pour notre immense souffrance.
Silvia Cattori : Les militants internationaux qui sont venus vivre à Gaza durant ces années cruelles où la communauté internationale vous a abandonnés, sont-ils vus avec reconnaissance ?
Omar : Ici à Gaza, les gens sont habitués depuis longtemps à voir des jeunes activistes étrangers, venir, partir, certains rester car ils ont trouvé ici une vie plus exaltante que chez eux. Les gens ne leur ont pas demandé de venir mais ils sont bien accueillis ; l’hospitalité fait partie de notre culture. Ils peuvent habiter chez les habitants, et vivre avec très peu d’argent. Il y en a aussi qui profitent de notre générosité. Qui se comportent mal et heurtent nos coutumes.
Il y a maintenant quelques rares activistes du « Free Gaza Movement », de l’« International Solidarity Movement », etc. Ils voient ce qui se passe et ils peuvent faire connaître notre réalité au-dehors. Ce qui pose problème, c’est qu’il n’y a pas d’entente entre les diverses associations qui viennent. Cela n’est pas bon car il y a déjà assez de problèmes ici.
Silvia Cattori : Quel milieu fréquentent-ils ?
Omar : Ils sont souvent entourés de Palestiniens qui savent tirer profit et les coupent du reste de la société. Les activistes ne savent pas ou ne veulent pas savoir que les gens qu’ils fréquentent ne sont pas forcément représentatifs. C’est pourquoi la présence de ces jeunes qui viennent ici, peut générer parfois plus de ressentiments que d’apaisement dans le cœur de bien des gens. Ils fréquentent surtout le cercle du FPLP (une faction laïque minoritaire). Ici leurs leaders sont mal vus car ils ne travaillent pas dans l’intérêt du peuple ; ce qu’ils reçoivent de l’extérieur comme dons est détourné pour des projets qui leur apportent davantage de profits. Il faut dire aux gens qui collectent de l’argent au nom des Palestiniens de ne plus leur donner un seul shekel. Car agir de cette façon ce n’est pas nous aider ; mais c’est une autre manière de violer les droits des Palestiniens et d’envenimer la situation.
Donner l’argent sans savoir où il va, cela pousse les gens à la corruption. Les gens qui vivent dans mon quartier n’ont jamais rien vu de ces collectes dont on nous parle. Ils vivent plus mal que des chiens. Écrasés par la pauvreté. Les ONG vont et viennent, mais nous on n’a rien touché.
Silvia Cattori : Les derniers convois arrivés en janvier - au prix de grands obstacles - ne vous ont pas donné satisfaction non plus ?
Omar : « Viva Palestina » (2) de Galloway et « the European Campaign to End the Siege on Gaza » (ECESG) (3) ont été appréciés. Ce qu’ils ont apporté a été remis au ministère de la Santé. Celui-ci est seul capable de couvrir toute la bande de Gaza et de distribuer ce qu’il reçoit dans tous les centres de santé. Ce qu’ils apportent est visible, sert toute la population.
Quand on parle de tonnes de médicaments livrés au ministère de la Santé par divers donateurs il faut comprendre que cela ne suffit pas à couvrir les besoins. En quelques heures les dons distribués dans les hôpitaux et les pharmacies sont épuisés. Ici on ne trouve rien, même pas du paracétamol ; les quantités que les donateurs envoient ou apportent sont dérisoires par rapport aux besoins immenses.
Silvia Cattori : Georges Galloway a pourtant été critiqué pour avoir livré les ambulances aux autorités du Hamas. Quel est votre point de vue ?
Omar : Si vous donnez les médicaments au ministère de la Santé (sous l’autorité du Hamas depuis 2006), ils sont distribués dans les hôpitaux et centres publics et après nous pouvons les acheter pour le prix d’un shekel, même s’ils valent trente shekels. Par contre, si vous donnez ces médicaments aux responsables du FPLP, eux ils les distribuent à leurs cliniques privées qui les vendent au prix coûtant. Cela enrichi leurs cliniques, leurs poches. Et ne diminue pas les souffrances de la population qui a déjà de la peine pour payer un shekel. Quand les associations donnent des milliers de dollars au FPLP, les gens ici ne voient pas où cela va vraiment. Ils n’ont aucune idée de la manière dont l’argent est utilisé. C’est la différence entre ce que l’on donne aux autorités du Hamas et ce que l’on donne au FPLP ou au Fatah.
Silvia Cattori : En ce qui concerne les besoins essentiels comme l’eau potable et la nourriture, où en est votre situation ?
Omar : Nous achetons, en faisant des dettes, des gallons d’eau filtrée à une station privée qui s’enrichit sur notre dos. Mais on est obligés. L’eau est polluée (4) et avec les coupures d’électricité on reste souvent sans eau et sans électricité.
Ici les gens se débrouillent. Surtout grâce à ces employés qui reçoivent un salaire de Ramallah, ou de l’UNRWA : car un employé aide de nombreuses familles avec son salaire. Si il n’y avait pas cette solidarité là, Gaza se transformerait en un immense cimetière en quelques mois. (5)
Heureusement que les tunnels ne sont pas encore fermés. Le mur n’est pas fini.
Silvia Cattori : Ne pensez-vous pas qu’Obama finira bien par contraindre Israël à ouvrir les portes de cet enfer ?
Omar : Je n’ai jamais cru qu’un Président des États-Unis allait nous soutenir contre Israël. Cela n’arrivera jamais. S’il devait nous soutenir, même par un simple mot, il devrait payer très cher ce soutien.
Silvia Cattori : Qui peut alors vous sauver de cette situation ?
Omar : Il n’y a que Dieu. Les États arabes nous ont abandonnés. Nous avons perdu notre crédibilité et notre honneur par notre division. J’espère que nos leaders arriveront un jour à s’unir ; sans l’union, jamais nous n’obtiendrons le respect des autres nations. Nous avons perdu le respect.
Silvia Cattori : Votre peuple a gagné l’admiration et le respect du monde entier par sa résistance. Mais si vous deviez faire la liste des leaders palestiniens qui vous ont desservis, quels noms donneriez-vous ?
Omar : Mazen (Mahmoud Abbas à Ramallah) à la tête du Fatah. Et Mechaal (6). Je considère que l’on est trahis par les deux. S’ils savaient quelle est notre souffrance, ils auraient déjà fait l’union. Par leurs divisions ils ont fait de nous un peuple de mendiants. Or nous, les Palestiniens, n’avons jamais été des mendiants.
Silvia Cattori : Vous faites une symétrie entre Kahled Mechaal et Mahmoud Abbas ! Mais Khaled Mechaal, lui au moins, ne s’est jamais mis entre les mains de l’occupant et de ses cyniques alliés ?
Omar : Abou Mazen nous a trahis depuis toujours. C’est un homme mis en place par les États-Unis et Israël. Mazen, on savait déjà qui il était avant et que dans sa position il allait nous mener au désastre. Mechaal, nous savons qu’il est honnête. Mais le fait est qu’il ne nous a rien apporté.
Israël s’attaque à la mosquée, à notre patrimoine religieux. Que fait le Hamas contre les attaques visant la mosquée Al-Aqsa ? Pour nous Palestiniens, c’est très blessant de voir Israël usurper les lieux Saints. Cela nous touche dans nos cœurs. Abou Mazen, on le méprise, nous savons que lui et sa bande ce sont des vendus. Mais je suis choqué d’entendre Mahmoud Zahar (haut dirigeant du Hamas) dire aujourd’hui que ceux qui lancent des roquettes contre Israël aident les provocateurs. Hier, Yasser Arafat et Abou Mazen disaient la même chose.
Silvia Cattori : Mechaal n’a-t-il pas condamné Israël récemment ?
Omar : Ce qu’il a dit dans son discours, c’est pour la façade ; mais sur le terrain, hormis une manifestation populaire à Gaza, rien ne s’est passé. On est sans espoir.
Silvia Cattori : Malgré sa brutale répression, Israël a échoué à vous mater. Ni le siège qui perdure depuis cinq ans, ni les innombrables carnages, n’ont atteint les buts qu’Israël escomptait : vous mettre à genoux et vous tourner contre le Hamas.
Omar : Oui c’est vrai.
Notes :
(*) Nom fictif.
[1] En quelques jours l’armée et la police ont arrêté et blessé des centaines de très jeunes Palestiniens sur les lieux saints de Jérusalem. Les enfants ne sont pas épargnés par l’armée israélienne. En dix ans, celle-ci a arrêté environ 6 500 enfants palestiniens (de 12 à 17 ans). Selon The Palestinian Center for Defending the Detainees, il y a actuellement 340 enfants emprisonnés en Israël parmi 8 000 autres prisonniers politiques Palestiniens.
[2] Voir : “Viva Palestina”, et maintenant ? , par Stuart Littlewood, info-palestine.net, 14 janvier 2010.
Sur la situation à Gaza, voir également les deux videos de l’interview de Karen Koning Abu Zayd, ancienne Commissaire générale de l’UNRWA :
[6] Khaled Mechaal, chef du mouvement de la résistance du Hamas, vit en exil en Syrie depuis 1999, après avoir été la cible d’une tentative d’assassinat de la part des services secrets israéliens en Jordanie en 1997.
6 avril 2010 - Silvia Cattori - Entretien réalisé en anglais le 22 mars 2010. Traduit de l’anglais par JPH
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8487

Mais pourquoi donc nous haïssent-ils ?

mercredi 7 avril 2010 - 14h:35
Dévastation indescriptible, pertes humaines inimaginables... C’est ce que l’Irak a subi et continue de subir sous une occupation déguisée en libération, écrit Felicity Arbuthnot.
Ne savez-vous pas, mon fils, avec combien peu de sagesse le monde est gouverné ?
Axel, Comte Oxenstierna, lettre à son fils, 1648
2004 - Falloujah. Un soldat américain tué par la résistance irakienne est traîné par ses camarades.
(JPG)Il y a sept ans, j’écrivais : « c’est comme si je me souvenais de chaque bâtiment qui s’effondre, qui est écrasé et nivelé. Ma douleur ne pourra jamais être celle de ceux qui perdent les êtres qu’ils aiment, qui perdent leurs bras et leurs jambes, leur maison, et tout ce qui leur est familier en Mésopotamie, la « terre entre les deux fleuves » (les grands, les bibliques Tigre et Euphrate) le « berceau de la civilisation ». Ce n’est pas une douleur au premier degré, mais c’est comme si elle l’était ».
Je venais de rentrer d’Irak. En Irak et à travers le monde, on était certain qu’un autre bombardement et une invasion énormes étaient inévitables et pouvaient être déclenchés à tout moment. Au cours des nombreux séjours que j’avais faits dans ce pays depuis la première attaque en 1991 - alors que l’embargo mené par les USA/RU se resserrait davantage, engloutissant tout ce que la vie peut avoir de normal et la vie d’une nation entière — je me demandais chaque fois si je serais la bienvenue.
Et c’était chaque fois le cas : j’étais reçue avec chaleur, générosité et spontanéité. Cela me gênait terriblement parce que je vivais dans un pays qui interdisait l’importation des médicaments contre le cancer, des inhalateurs Ventolin pour les asthmatiques (les taux de pollution avaient rattrapé ceux de Mexico, vu l’absence de pièces de rechange de voitures dont l’importation était interdite), de l’insuline, des seringues médicales, des instruments chirurgicaux, et même des balles de ping-pong, du papier et des jouets pour les enfants.
Chose absolument atterrante, un lot de plusieurs tonnes de linceuls avait été refusé par le Comité des sanctions. Même les morts n’échappaient pas à l’embargo. En février 2003, j’ai été à nouveau accueillie sans réticence. Susan, qui avait en franchise une petite boutique à l’hôtel Palestine, et tous les autres étaient tout sourires ; ils m’ont serrée dans leurs bras et m’ont dit « bienvenue chez toi » en m’inondant de douceurs. Enfant, Susan avait survécu avec sept autres personnes au bombardement de l’abri d’Ameriyah. Ses parents, ses frères et sa soeur avaient été brûlés vifs.
Il faisait sombre, les réverbères étaient éteints (pièces de rechange interdites), mais le besoin de retrouver Bagdad — ses bruits, ses odeurs — l’emportait sur tout le reste. Je devais changer de l’argent et rendre visite à une vieille connaissance qui avait un magasin d’alcool pour rencontrer ensuite des amis avec lesquels je comptais boire de l’arak irakien qui est inégalable. (L’arak est fabriqué par une société irakienne de produits chimiques et si vous en buvez trop, vous découvrirez la plus redoutable arme chimique irakienne).
Je suis sortie sans hésitation en me dirigeant à la lueur des lampes à huile, ou à la lumière produite par des générateurs provenant des magasins et des maisons dans la rue Saadun qui m’était familière. Au bureau de change (« bonjour Madame Felicity, bienvenue à Bagdad... ») Pour 50 dollars, je reçois 2300 dinars irakiens (en 1983 de change était de trois dollars pour un dinar). Il y avait des paquets de dinars correspondant à des montants de cinq dollars. Ailleurs, ces sommes ne valaient rien, mais elles représentaient une fortune pour la plupart des Irakiens. Je suis rentrée avec mes billets - sans les cacher - dans le sac en plastique noir caractéristiques des bureaux de change, comme le faisaient la plupart des gens et sans me faire le moindre souci.
Par contre, maintenant, ce serait un miracle de passer la porte. En chemin, j’ai acheté de l’arak - encore des sourires, des souhaits de bienvenue — encore des douceurs, accompagnées de verres de thé à la menthe minuscules. Ces personnes courtoises sont appelées à présent : « jockeys de chameaux », « enturbannés de chiffons », « nègres des sables, » voire pire.
La sécurité en Irak juste avant l’invasion n’a rien à voir avec la situation actuelle. L’année dernière, lors de la commémoration de la sixième année de l’occupation, Souad Al-Azzawi, maîtresse de conférences à l’université de Bagdad - qui a perdu son mari, 22 proches, 50 amis et dont 15 « proches et personnes que je connais et que j’aime » ont été enlevés, du fait des envahisseurs étasuniens et britanniques ou d’une criminalité soit importée soit générée sur place- a écrit au sujet du « Nouvel Irak » :
-  72 mois de destructions.
-  $607 milliards dépensés pour la guerre.
-  Deux millions de barils de pétrole vendus par jour.
-  Deux millions d’Irakiens déplacés à l’intérieur de l’Irak.
-  Trois millions d’Irakiens forcés de quitter le pays.
-  2.615 professeurs, scientifiques, et médecins tués de sang froid.
-  338 journalistes morts.
-  $13 milliards égarés par le gouvernement irakien courant.
-  $400 milliards requis pour reconstruire l’infrastructure irakienne.
-  Trois heures d’électricité en moyenne par jour.
-  24 voitures piégées par mois.
-  Sept grandes mafias dirigent le pays.
-  4.260 Américains morts.
-  10.000 cas de choléra par an.
-  Au moins 1,3 million d’Irakiens morts depuis 2003.
Al-Azzawi a parlé du ciblage délibéré de civils et des innombrables décès parmi les enfants causés par des « munitions non explosées le long des routes d’engagement militaire. Elle a mentionné : « Le massacre et les mauvais traitements des enfants pendant les incursions de soldats étasuniens dans des secteurs civils de Falluja, Haditha, Mahmodia, Tel Afar, Anbar, Mossoul, et de la plupart des autres villes irakiennes. Le massacre des enfants de Haditha en 2005 est un bon exemple ‘ de dommages collatéraux’ parmi les civils. »
Cette année, elle parle des punitions collectives infligées à des villes entières affamées « par le blocage de la livraison de nourriture, d’aide et de moyens de subsistance », villes qui sont ensuite envahies et dont les enfants sont spécialement harcelés. Elle mentionne aussi « la pollution microbienne et le manque de moyens d’assainissement ainsi que d’eau potable dont pâtit jusqu’à 70 pour cent de la population entraînant la mort « d’un enfant irakien sur huit » avant son cinquième anniversaire. [La mortalité infantile en Irak] a été attribuée aux maladies transmises par l’eau telles que la diarrhée, le choléra, la typhoïde, l’hépatite, etc. » (Jusqu’à l’embargo, le choléra et la typhoïde avaient été pratiquement éradiqués. Depuis l’invasion, l’infrastructure est totalement négligée et ces maladies sont devenues endémiques.)
Elle poursuit : « l’exposition d’autres villes fortement peuplées aux munitions chimiques toxiques et radioactives, aux bombes à sous munitions, au napalm, au phosphore blanc et à l’uranium appauvri [a fortement accru], le nombre de cancers, de déformations chez les enfants, de maladies malignes multiples et de cas de leucémie infantile. Dans les secteurs comme ceux de Bassora, Bagdad, Nasriya, Samawa, Falluja, Diwanya et d’autres, il y a eu une escalade de ces maladies chez les enfants. Plus de 24 pour cent de tous les enfants nés à Falluja en octobre 2009 avaient des malformations congénitales. Le ministre de l’environnement en Irak a invité la communauté internationale à aider les autorités irakiennes à faire face à l’augmentation énorme des cas de cancer en Irak. » De plus : « La détérioration du système de santé et les assassinats de médecins ont eu comme conséquence [une mortalité] accrue parmi les enfants. » Dans le total des décès qui a dépassé un million entre 2003 et 2007, l’effondrement du système de santé « est considéré comme une des causes principales ».
En outre : « Il a été estimé que depuis 2004 deux sur trois enfants irakiens étaient écartés de l’école... Avant l’invasion des Etats-Unis, l’UNESCO indiquait que la fréquentation scolaire était proche de 100 pour cent. Les assassinats d’éducateurs et d’universitaires... ont poussé leurs collègues à [se sauver]. » Il y a « un nettoyage culturel de la société et de l’identité irakiennes ». Comparer la sécurité qui prévalait dans l’Irak d’avant l’invasion avec l’enfer de la « libération », c’est parler d’un autre pays.
Avec un contraste très fort, le professeur Martin Yapp précise dans Le Proche Orient depuis la première guerre mondiale que l’Irak avait placé l’industrie pétrolière sous le contrôle de l’État en 1972, « l’accent principal étant mis sur le développement économique social..., la santé, le logement et particulièrement l’éducation. »
Les statistiques des Nations Unies ont démontré que « en 1990, 87 pour cent des Irakiens disposaient d’eau potable, 93 pour cent avaient accès aux soins de santé [gratuits]... qu’en 1980 pratiquement 100 pour cent d’enfants avaient suivi l’école primaire... l’instruction des adulte, partant de 15 pour cent en 1958 s’était élevée à 90 pour cent en 1990. L’éducation des femmes était en particulier avancée... »
La révolution était « laïque » et « des réformes sociales voulaient avoir comme base ce qui était considéré comme les principes universels du développement humain. » En sept ans, l’Irak a été transformé en un État défaillant et que l’on qualifierait de barbare si ce n’était pas les Etats-Unis qui l’avait mis en place.
Gideon Polya, auteur d’un décompte méticuleusement établi publié dans Le nombre de morts : mortalité générale et évitable depuis 1950, qualifie la mortalité en Irak entre l’imposition de l’embargo en août 1990, et l’invasion puis cette affligeante période soumise à l’étude « de holocauste irakien... de génocide irakien. » Il a écrit une lettre envoyée aux médias dans le monde entier : « C’est le 7ème anniversaire de l’invasion guerrière et criminelle de l’Irak par les forces des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie le 20 mars 2003. Quel en a été le coût humain ? »
« À partir du 20 mars 2010 les morts violentes dans l’Irak sous occupation, à la suite de l’invasion, totalisent 1.4 million (selon l’éminent service des relations extérieures des Etats-Unis). »
« Après l’invasion, la mortalité infantile pour les moins de 5 ans se monte à 800 000, et les morts excessives non-violentes (les décès évitables, qui n’auraient pas dû se produire) se montent à 1,1 million (nombre basé sur des données révisées de 2006 et venant de la Division des Populations des Nations Unies). Une évaluation indépendante du nombre de décès avant l’âge de 5 ans fournit les mêmes résultats.
« Le nombre des décès violents durant la guerre du Golfe a atteint 200 000, et les morts excessives et infantiles avant l’âge de 5 ans sous le régime de sanctions (de 1990 à 2003) ont atteint respectivement 1,7 million et 1,2 million, respectivement.
« Le nombre des décès violents parmi les Irakiens dans la période de 1990 à 2010 s’est élevé à 1,6 million, les morts excessives non-violentes dues aux privations se sont élevées à 2,8 millions, la mortalité infantile sous 5 ans (90 pour cent de ces morts étant évitables et dues aux crimes de guerre de l’alliance regroupée autour des Etats-Unis et à leurs brutales violations des conventions de Genève) s’est élevée jusqu’à 2 millions de morts et les réfugiés sont aujourd’hui entre 5 et 6 millions.
« C’est un holocauste irakien... un génocide irakien selon l’article 2 de la Convention des Nations Unies sur les Génocides (qui fait référence à l’holocauste juif avec ses 5 à 6 millions de tués, 1 million sur 6 succombant aux privations). »
Ainsi durant 7 années, le monde a été confronté aux rapports de ce genre, venant d’un universitaire ayant une carrière scientifique longue de 5 décennies.
« Pourquoi nous haïssent-ils ? » a été le bêlement du gouvernement des États-Unis, alors qu’il voit un « terroriste » derrière chaque ombre, derrière chaque écran d’ordinateur et chaque nom à consonance arabe.
Durant toutes les privations des années d’embargo, parlant à des parents qui avaient perdu des enfants à cause de lui, à des victimes aux brûlures presque indescriptibles à cause de l’explosion des lampes utilisées pour l’éclairage (en remplacement de lampes fiables mais sous embargo), aux veuves, aux orphelins, je n’ai jamais trouvé que de la chaleur et de l’hospitalité, de la gratitude pour être venue en amie pour écouter, entendre, apprendre. A l’exception d’une seule fois.
Mon dernier après-midi à Bagdad avant l’invasion, je marchais encore le long de la rue de Saadun. Il y avait une petite caserne au milieu des magasins et des immeubles d’appartements. Lors de mes dernières promenades la nuit au cours des années, je pratiquais mon arabe approximatif avec les jeunes appelés qui étaient assis à l’extérieur au vu de tous, dans un pays avec une ambiance de guerre remontant à plus de 30 ans. Ils riaient, corrigeaient mes fautes, et me répétaient patiemment la douce prononciation qui vient de quelque part profondément au fond de la gorge et que la plupart des occidentaux trouvent tellement difficile. Nous riions ensemble pendant que j’échouais à trouver l’intonation, et ils riaient à nouveau et m’applaudissaient quand je finissais par y arriver.
Cet après-midi-là, de jeunes appelés, des adolescents, s’agglutinaient à l’extérieur, certains s’accroupissant en groupe sous les arbres sur le trottoir ensoleillé, et discutant. Il n’y avait aucun autre passage possible. Ils étaient le futur de l’Irak, des diplômés d’université jusqu’aux ouvriers des marchés, leur enfance perdue à cause de l’embargo, leur futur étant de faire une autre guerre que l’Irak n’avait pas provoquée [...].
Normalement, dans une foule, une courtoisie innée se propage puis s’en va, les gens sourient, quelqu’un passe, des sourires reviennent. Ils sont devenus silencieux, ont regardé cette femme occidentale, l’incarnation de tout ce qu’ils allaient supporter ou de tout ce à quoi ils n’allaient pas survivre. Après toutes ces années, j’ai finalement vu une haine froide dans ces jeunes yeux. Et j’ai vraiment compris.
Le matin suivant, peu après l’aube, je suis allée à la recherche d’un café, avant d’entamer le voyage de 27 heures jusqu’à Amman et un vol pour rentrer chez moi (les vols étant toujours interdits à 99 pour cent). La musique dans le restaurant jouait tranquillement : « J’ai laissé mon coeur à San Francisco. »
Ironiquement, avec un certain nombre d’autres qui ont bravé quelques risques au cours des années (des bombardements des Etats-Unis et du Royaume-Uni étant hauts sur la liste) j’ai été une de ceux qui ont été avertis par des sources dignes de foi que si je revenais dans l’Irak démocratique, libéré, libre, je sera tuée. La prise de risques a été un mode de vie, mais le suicide n’est pas une option.
Malgré 30 millions de personnes manifestant partout dans le monde contre l’invasion — cinq millions de plus que la population de l’Irak à ce moment-là - l’illégal carnage a eu lieu. Mais comme un correspondant l’a écrit en réponse à mon article cité ci-dessus : « Ces 30 millions qui ont marché pour la paix dans le monde entier ne doivent pas penser que c’était sans valeur. La paix viendra quand les peuples du monde se réveilleront et marcheront pour la fin du conflit [et] de l’embargo. »
A l’occasion de cet anniversaire sinistre et honteux, tous ceux qui pensent ainsi devrait se vouer à doubler leurs efforts.
* Felicity Arbuthnot est une militante de longue date et une journaliste primée
31 mars 2010 - Al-Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2010/991...
Traduction de l’anglais : Anne-Marie Goossens & Claude Zurbach
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8482

Les Palestiniens gagnent la bataille de la légitimité : cela va-t-il compter ?

mercredi 7 avril 2010 - 17h:24
Richard Falk
Richard Falk argumente qu’une victoire palestinienne dans la guerre de la légitimité avec Israël ne produirait pas nécessairement les résultats politiques désirés et qu’il est vital que les Palestiniens exercent « la patience, la résolution, le leadership et la vision, ainsi qu’une pression suffisante » s’ils veulent acquérir leurs justes droits.
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Richard Falk
Depuis que la déclaration Balfour de 1917 à donné l’approbation formelle du gouvernement britannique pour l’établissement d’un « foyer national juif », de profondes questions de légitimité ont été présentes dans le conflit connu aujourd’hui sous le nom de conflit israélo-palestinien.
Cette approbation colonialiste originelle du projet sioniste a produit une érosion constante de la place du peuple palestinien dans la Palestine historique, érosion qui a empiré dramatiquement au cours des 43 années d’occupation de la Cisjordanie, de Jérusalem Est et de la bande de Gaza. Elle a empiré à cause d’une occupation militaire oppressive par Israël qui met en jeu des négations fondamentales des droits palestiniens et des violations omniprésentes de la loi humanitaire internationale, et parce qu’Israël a été autorisé à établir des « faits sur le terrain », à juste titre considérés comme des violations des droits palestiniens, spécialement l’établissement d’un réseau de colonies et du mur de séparation, construit sur les territoires palestiniens occupés en violation de la quatrième Convention de Genève. Ces développements ont été ouvertement illégaux, et ont rendu illégitime l’ensemble du traitement du peuple palestinien, et ils ont occasionné une souffrance énorme et généralisée.
Pendant des décennies, les forces politiques palestiniennes ont exercé leur droit à la résistance de diverses manières, y compris l’extraordinaire Intifada non-violente de 1987, mais elles se sont engagées aussi dans la résistance armée pour la défense de leur territoire. Les Palestiniens ont un droit absolu à la résistance, quoique soumis aux limitations de la loi humanitaire internationale, qui exclut de viser délibérément les civils et les cibles non militaires. De telles tactiques de résistance s’en prennent à Israël dans son domaine d’avantages comparatifs maximal, dû à la fois à sa domination militaire totale, réalisée en partie par de larges subsides des États-Unis, et à son impitoyable mépris de l’innocence des civils.
Ces dernières années, particulièrement depuis l’expérience brutale de la guerre du Liban de 2006 est encore plus spectaculairement au lendemain de l’invasion israélienne de Gaza en 2008-09 (27 décembre 2008 — 18 janvier 2009), un changement d’accent notable de la stratégie palestinienne a eu lieu. La nouvelle stratégie a été de commencer ce qu’on pourrait appeler une seconde guerre, une « guerre de la légitimité » qui s’appuie essentiellement sur diverses tactiques de résistance non-violente. La résistance armée n’a pas été abandonnée par les Palestiniens, mais elle a été mise à l’écart par cette insistance sur les tactiques non-violentes.
L’essence de cette guerre de la légitimité est de jeter un doute sur plusieurs facettes de la légitimité israélienne : son statut d’acteur moral et respectueux de la loi, de puissance occupante vis à vis du peuple palestinien, et le sujet de sa disposition à respecter les Nations unies et à se conformer à la loi internationale. Ceux qui mènent une telle guerre de la légitimité cherchent à s’emparer du terrain de la moralité supérieure sur le conflit, et depuis cette base, à gagner le soutien pour une gamme de mesures coercitives mais non-violentes conçues pour faire pression sur Israël, sur les gouvernements du monde entier et sur les Nations unies pour refuser à Israël des droits de participations normaux à la société internationale.
Ces tactiques visent aussi à mobiliser la société civile mondiale pour qu’elle montre sa solidarité avec la lutte palestinienne pour la réalisation de ses droits légitimes, avec pour forme principale la campagne Boycott Désinvestissements et Sanctions (BDS) qui opère dans le monde entier et qui sert de champ de bataille symbolique.
Mais il y a aussi d’autres formes d’action, telles que le mouvement Free Gaza et Viva Palestina qui visent spécifiquement à rompre symboliquement le blocus de la nourriture, des médicaments et du carburant imposé mi-2007, une forme de punition collective qui a causé de grandes souffrances à toute la population de 1,5 millions de la bande de Gaza, endommageant la santé physique et mentale de tous ceux qui vivent sous l’occupation.
Quoique l’ONU ait été jusqu’à présent défaillant (au-delà de son rôle essentiel d’aide humanitaire à Gaza) à protéger les Palestiniens sous les occupations et même à propos de la réalisation des droits palestiniens selon la loi internationale, c’est un lieu vital de la lutte dans la guerre de la légitimité. Toute la tempête déclenchée par le rapport Goldstone concerne le défi mis sur l’ONU d’imposer la mise en cause de la direction politique et militaire israélienne pour leurs crimes de guerre supposés et crimes contre l’humanité liés aux attaques de Gaza à la fin de 2008. Même si les États-Unis protègent les Israéliens de leur mise en cause selon les procédures de l’ONU, y compris de la Cour Criminelle Internationale, la confirmation par le rapport Goldstone des allégations de criminalité est une victoire majeure pour les Palestiniens dans la guerre de la légitimité, et elle donne de la crédibilité aux appels pour des initiatives non-violentes dans le monde entier.
Le rapport Goldstone soutient aussi la « juridiction universelle » comme moyen de rendre responsable, et encourage les cours criminelles nationales de tous les pays à faire usage de leurs autorité légale pour rendre les leaders politiques et militaires Israéliens criminellement responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Tzipi Livni, l’actuelle leader de l’opposition Kadima en Israël, ministre des affaires étrangères pendant les attaques de Gaza, a annulé une visite en Grande-Bretagne après qu’elle ait appris qu’un mandat d’arrestation à son arrivée avait été délivré. Même si l’impunité israélienne n’est pas abolie, la valeur reconnue du rapport Goldstone donne du poids aux appels autour du monde pour rompre les relations normales avec Israël en boycottant ses activités culturelles et universitaires, en disloquant les relations commerciales par des actions de désinvestissement ou en refusant de charger et de décharger les bateaux et les avions transportant du fret vers et depuis Israël, et en faisant pression sur les gouvernements pour imposer des sanctions économiques.
L’inspiration historique de cette guerre de légitimité est la campagne anti-apartheid menée avec tant de succès contre le régime raciste d’Afrique du Sud. Il ne fait aucun doute que la motivation politique des Palestiniens pour concentrer leurs énergies dans une guerre de la légitimité provient de plusieurs causes : désillusion sur les efforts de l’ONU et des États-Unis pour trouver une solution juste du conflit ; réalisation que la résistance armée ne peut pas produire une victoire palestinienne et donne des atouts à la tactique de diversion israélienne qui fait du « terrorisme » la question centrale ; perception de la colère mondiale contre Israël et de la sympathie pour les Palestiniens après les événements du Liban et de Gaza, qui affaiblit graduellement la déférence européenne et nord-américaine à Israël due à la victimisation juive lors du Génocide ; et impression montante que les communautés palestiniennes de la diaspora et leurs alliés pourraient entrer dans la lutte si sa nature essentielle était celle d’une guerre de la légitimité.
Des groupes israéliens, officiels ou non, ont admis récemment la menace posée à leur grande stratégie d’expansionnisme colonial par ce recours des Palestiniens à une guerre de la légitimité. Les think-tanks israéliens ont décrit « le mouvement de justice mondiale » associé à ces tactiques comme une menace plus grande pour Israël que la violence palestinienne, et ont même traité l’appui sur la loi internationale de forme dangereuse de « guerre de la loi ». Le gouvernement israélien et les organisations sionistes dans le monde se sont lancées dans la bataille par un investissement massif dans des activités de relations publiques qui incluent des efforts de propagande pour discréditer ce qu’ils appellent parfois « l’approche de Durban ». Comme pour les autres tactiques israéliennes, dans leur approche défensive de cette guerre de légitimité, il n’y a pas d’autocritique basée sur une évaluation des demandes palestiniennes essentielles selon la loi internationale. Pour Israël, une guerre de légitimité n’est qu’une affaire de relations publiques, pour proclamer sa vertu et son innocence nationale et discréditer l’adversaire. Malgré l’énorme avantage en moyens consacrés à cette campagne, Israël perd manifestement la guerre de la légitimité.
Même si les Palestiniens gagnent la guerre de la légitimité, c’est sans garantie que cette victoire produira les effets politiques désirés. Il faut aux Palestiniens de la patience, de la résolution, un leadership et une vision, ainsi qu’une pression suffisante pour forcer à un changement de fond en Israël, et probablement aussi à Washington. Dans le cas présent, ceci semble requérir une disposition israélienne à abandonner le projet sioniste central d’établissement d’un État juif, et ceci ne semble pas vraisemblable dans la perspective actuelle. Mais les buts d’une guerre de légitimité semblent toujours inaccessibles jusqu’à ce qu’ils se réalisent mystérieusement par la capitulation brutale et totalement inattendue du côté perdant.
Jusqu’à son effondrement, le côté perdant prétend être immuable et invincible, une affirmation renforcée habituellement par sa domination policière et militaire. C’est ce qui s’est passé en Union soviétique et en Afrique du Sud, auparavant avec la domination militaire française en Indochine et en Algérie, et des États-Unis au Vietnam.
C’est à nous tous, engagés pour la paix et la justice, de faire tout ce que nous pouvons pour aider les Palestiniens à l’emporter dans la guerre de la légitimité et à mettre fin à leurs longues épreuves.
* Richard Falk est professeur émérite de droit international à l’université Princeton et auteur de « Crimes of War : Iraq and The Costs of War : International Law, the UN and World Order after Iraq ». Il est aussi actuellement rapporteur pour la Palestine de l’ONU.
5 avril 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.redress.cc/palestine/rfa...
Traduction de l’anglais : Jean-Pierre Bouché
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8492

Comment Fayyad s’attaque au droit au retour

mercredi 7 avril 2010 - 07h:54
Iqbal Jassat
Palestine Chronicle 
En une phrase, le chéri de l’Amérique, Salam Fayyad, désire non seulement oblitérer la mémoire de la Nakba, mais encore récompenser ceux qui sont en possession du butin volé !
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Salam Fayyad souhaite effacer le souvenir de la Naqba
C’est un tweet sur twitter par le rédacteur en chef de The Electronic Intifada, Ali Abunimah, « Fayyad vient d’abandonner notre droit au retour », qui m’alerté et je suis allé voir. J’ai découvert qu’en effet le Premier ministre de l’Autorité palestinienne a commis l’impardonnable.
Dans un entretien avec Akiva Eldar de Haaretz, Fayyad a fait le commentaire suivant, en réponse à une question sur les réfugiés : « Bien entendu, les Palestiniens auraient le droit de résider dans l’Etat de Palestine ».
L’Etat de Palestine auquel il fait référence est ce que nombre d’analystes en sont venus à considérer comme une version ne différant en rien de l’apartheid en Afrique du Sud, avec des « homelands indépendants » pour les noirs, communément appelés bantoustans. C’est dans les limites de cet oxymore qu’il conçoit le retour des réfugiés - pas dans la terre dont ils furent déracinés par la force !
Ceci est une négation flagrante du droit fondamental des Palestiniens de la diaspora, dont des millions vivent dans des conditions déplorables depuis plus de 60 ans en tant que réfugiés sans Etat. Leur droit au retour - garanti par les conventions internationales - reste sacro-saint.
Comme le « twitte » justement Abunimah, Fayyad n’a aucun droit d’abandonner les espoirs et les aspirations des victimes de la terrible épreuve des massacres et du nettoyage ethnique perpétrés par les fondateurs de l’Etat illégitime d’Israël.
Cette politique brutale demeure et a été appliquée de façon régulière par les divers dirigeants sionistes. Le fondement colonial et la nature d’apartheid d’Israël témoignent de son illégitimité. La dépossession et le démembrement qui résultent de l’application de pratiques coloniales ont ouvert la voie pour qu’une population d’immigrants juifs d’Europe établisse un Etat juif sur les ruines de la Palestine.
Et maintenant, en une phrase, le chéri de l’Amérique, Salam Fayyad, désire non seulement oblitérer la mémoire de la Nakba, mais encore récompenser ceux qui sont en possession du butin volé !
Dans son obsession à appliquer le plan du Fatah de déclarer l’Etat en 2011 - une décision en accord avec la propre conception israélienne d’un ghetto palestinien -, Fayyad commet la même erreur que des dirigeants comme Mahmoud Abbas et Yasser Arafat avant lui : chercher l’accord de l’Amérique plutôt que réaliser les droits légitimes du peuple palestinien.
En accueillant favorablement la récente annonce du Quartette à Moscou, qui soutient le plan du Fatah d’août 2009 d’établir un Etat d’ici 24 mois, Fayyad fait preuve de beaucoup de naïveté quant à l’impartialité du Quartette. Il est maintenant bien connu que l’Amérique, élément crucial du Quartette, est complètement impuissante devant l’intransigeance israélienne.
Le discours théoriquement dur d’Obama n’est que paroles creuses que Netanyahu ignore et défie.
L’expansion des colons dans Jérusalem occupée et la Cisjordanie est plus forte que jamais malgré les mises en garde d’Obama. La preuve de la défiance israélienne apparaît clairement dans les activités frénétiques des grues géantes et des bulldozers militaires. Pourtant Fayyad semble considérer les dirigeants israéliens comme des partenaires doués d’intégrité.
En demandant à Netanyahu de ne pas succomber aux « colons », il semble oublier que tout Israël n’est qu’une immense colonie. C’est cette masse de terre que nombre d’historiens et des militants de la solidarité considèrent comme la Palestine colonisée en attente de libération et où les réfugiés veulent désespérément revenir.
Iqbal Jassat est président de Media Review Network (MRN), un groupe conseil base à Pretoria, Afrique du Sud. Il a écrit cet article pour PalestineChronicle.com.
Prétoria, le 3 avril 2010 - The Electronic Intifada - Traduction : CL
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8478

L’entrée d’Israël dans l’OCDE : une menace pour la démocratie

publié le mercredi 7 avril 2010
Shir Hever

 
L’acceptation d’Israël dans l’OCDE serait une grave erreur. Elle récompenserait les violations du droit international, alimenterait l’extrême droite qui monte dans les pays développés, et ferait de tous les pays de l’OCDE des complices de l’occupation illégale israélienne.
L’adhésion à l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui comprend 30 des pays les plus développés du monde, n’apporte ni argent ni avantages économiques particuliers. Néanmoins, il n’est pas difficile de voir pourquoi le gouvernement israélien accorde tant d’importance à ce qu’Israël en devienne membre. Pour Israël, l’adhésion à l’OCDE signifierait une victoire en légitimité, et un revers magistral pour le mouvement mondial qui appelle à tenir Israël responsable de ses crimes contre le peuple palestinien. Seuls, des pays démocratiques sont autorisés à rejoindre l’OCDE. Avec 35% de la population sous le contrôle ou la souveraineté d’Israël qui sont privés des droits électoraux, qui se voient refuser les droits humains et civils fondamentaux et qui ont été à plusieurs reprises agressés par l’armée israélienne, il devient de plus en plus difficile pour Israël de se présenter comme une démocratie.
Ce qui est moins évident, c’est pourquoi les pays membres voudraient intégrer Israël dans l’OCDE. L’adhésion d’Israël serait une approbation de la politique israélienne, et ainsi entamerait le prestige de l’organisation tout en sapant les efforts de ces mêmes pays pour réaliser la paix au Moyen-Orient. L’OCDE inviterait le monde à regarder comment il préfère ignorer les crimes d’Israël sauf pour les récompenser. Cela ne servirait pas moins qu’à alimenter l’argumentation des extrémistes qui prétendent que ce n’est que par la violence que les droits des Palestiniens sous occupation peuvent être protégés.
Bizarrement cependant, l’OCDE semble déployer plus d’efforts qu’Israël lui-même pour faciliter son acceptation, laquelle devrait avoir lieu en mai. Israël a refusé de se plier à l’exigence de l’OCDE de lui fournir les données statistiques pour les seules parties du territoire d’Israël qui sont internationalement reconnues, ce qui exclut les implantations coloniales illégales sur le plateau du Golan syrien et dans les Territoires palestiniens occupés (TPO). Et pourtant, malgré le refus d’Israël, le comité des statistiques de l’OCDE agit pour trouver le moyen d’accepter quand même Israël.
Selon le rapport divulgué, Adhésion d’Israël à l’organisation : projet d’avis formels du Comité des statistiques (pdf), le comité propose d’accepter Israël sur la base des statistiques actuellement remises qui incluent les citoyens israéliens dans les TPO. Cependant, il requiert d’Israël de fournir des données statistiques plus détaillées pour permettre à l’OCDE de procéder à ses propres calculs afin de séparer les données des TPO de celles d’Israël. Sauf qu’Israël s’engage à fournir ces données qu’après être devenu membre de l’organisation. Et qu’aussitôt qu’Israël en sera membre, il aura droit de veto sur cette même décision, ce qui rend son engagement totalement vide de sens.
Il faut noter qu’en agissant ainsi, l’OCDE fait sienne la démarche israélienne - une démarche qui élimine les Palestiniens et entérine la souveraineté d’Israël sur les TPO, et se concentre seulement sur les citoyens israéliens. Cette approche revient à reconnaître l’occupation illégale israélienne, elle heurte de front le droit international et la politique étrangère de pratiquement tous les pays de l’OCDE.
Il faut indiquer aussi que les décisions de l’OCDE sont prises par consensus. Il suffit donc qu’un pays de l’OCDE s’oppose à l’entrée d’Israël dans l’organisation pour bloquer le processus. Jusqu’ici, pas un seul pays de l’OCDE n’a exprimé son intention de voter contre l’intégration d’Israël dans l’organisation.
La raison en est double. D’abord, il existe la crainte habituelle pour tout pays (spécialement un pays européen) qui exprimerait son refus de l’adhésion d’Israël à l’OCDE de se voir accusé d’antisémitisme. Israël bénéficie du soutien inébranlable des Etats-Unis, et peu de personnalités politiques européennes ont le courage de prendre une position conforme à la morale contre Washington ou Israël.
Ensuite, les partis de droite dans le monde voient Israël comme La Mecque de la politique anti-immigration, de l’islamophobie et de la « guerre contre le terrorisme ». A chaque fois qu’Israël fait un pas de plus dans ses violations des droits humains et nationaux des Palestiniens, les partis de droite s’enhardissent pour approfondir leur propre politique de haine envers les immigrés. Si Israël organise des assassinats extrajudiciaires, pourquoi les autres pays ne seraient-ils pas autorisés à faire de même ? Si Israël installe des dispositifs de surveillance qui attentent à la vie privée de ses citoyens, qu’est-ce qui empêcherait les autres pays d’en faire autant ? Légitimer Israël en souhaitant et en facilitant son accession à l’OCDE est par conséquent un moyen pour légitimer les dispositions extrêmes défendues par les partis de droite en Europe, lesquels sont impatients d’en finir avec les mécanismes démocratiques et les droits humains des minorités, au nom du nationalisme et de la « sécurité ».
Le droit européen interdit clairement aux pays européens de reconnaître l’occupation israélienne des territoires palestiniens, comme cela fut affirmé par le Tribunal Russel (8 mars). Pourtant, en autorisant Israël à adhérer à l’OCDE, c’est exactement ce qu’ils feront. Les membres de l’OCDE accepteront sciemment Israël en se basant sur des statistiques trompeuses fournies par lui - des statistiques qui dissimulent l’occupation - tout en traitant simultanément l’occupation comme un fait permanent.
L’acceptation d’Israël dans l’OCDE serait une grave erreur. Elle récompenserait les violations du droit international, alimenterait l’extrême droite qui monte dans les pays développés, et ferait de tous les pays de l’OCDE des complices de l’occupation illégale israélienne.
L’auteur est un économiste du Centre d’information alternative (AIC)
publié le 25 mars 2010 par AIC etThe Electronic Intifada et en français par Info Palestine le mardi 30 mars 2010
traduction : JPP

Israël veut mettre fin à la résistance populaire non-violente en Palestine

publié le jeudi 8 avril 2010
MAN

 
Le Mouvement pour une Alternative Non violente demande aux autorités françaises d’intervenir pour soutenir efficacement le mouvement de résistance non-violente palestinienne.
L’armée israélienne vient de décréter que BIL’IN et NI’LIN deviennent zone militaire fermée pour six mois ! En effet, une douzaine de soldats masqués ont fait un raid sur les villages de Cisjordanie de Bil’in et Ni’lin le matin du 15 mars pour afficher des décrets faisant de ces deux villages une zone militaire fermée le vendredi pour les six prochains mois. Les terres entre le mur et les zones de construction des villages sont inaccessibles de 8h du matin à 8h du soir tous les vendredis, pour les israéliens et les étrangers. Les habitants des villages doivent être munis d’une autorisation spéciale pour entrer ou sortir de chez eux.
Ce raid important effectué la nuit sur les deux villages a lieu une semaine après que le chef du Shin Beth ait menacé d’aggraver la répression contre la lutte populaire palestinienne. Le gouvernement israélien a même fait pression sur l’Autorité palestinienne lui demandant d’agir pour mettre fin aux manifestations pacifiques contre le mur et a interdit aux membres officiels de l’Autorité palestinienne de participer à ces rassemblements. Israël promettait en contrepartie de réduire ses incursions nocturnes et les arrestations… Mais Abdullah Abou Rahma, un des fondateurs du Comité de Coordination de Résistance Populaire, arrêté le 10 décembre 2009 est toujours en prison.
Pour les résidants de ces villages, il s’agit d’une nouvelle mesure illégale prise par le nouveau commandant en chef de l’armée israélienne en personne, Avi Mizrahi, qui abuse de son autorité pour réprimer la protestation légitime et trop populaire. Cette mesure arrive un mois avant la cinquième conférence internationale de Bil’in contre le mur et l’occupation non-violente qui doit avoir lieu du 21 au 23 avril 2010 !
Cette conférence revêt une extrême importance car elle doit être celle de tous les villages en lutte. Elle est conjointement organisée par la « coordination des comités populaires » et le « réseau international de soutien à la résistance populaire ». Elle se tient dans une période caractérisée par :
-  Le développement de la résistance non violente en Palestine. En plus des foyers connus (Bil’in, Nil’in, Al Maasara,... ), d’autres viennent rejoindre la coordination (Nebi Salah, Sheikh Jarah (à Jérusalem Est),...).
-  L’adhésion et la participation de plus en plus importantes des forces traditionnelles palestiniennes à cette lutte.
-  Le développement de la solidarité internationale, y compris israélienne. Des personnalités, de plus en plus nombreuses, israéliennes et internationales, apportent leur soutien à cette résistance.
Plusieurs associations, dont le MAN, ont été reçues au Ministère des Affaires étrangères le 17 février 2010 et dans le communiqué remis à l’AFP, monsieur Bernard Valéro, porte-parole du ministère, affirmait : « Nous appelons Israël à respecter le droit de manifester pacifiquement et à libérer les responsables palestiniens de la campagne de Bil’in qui ont été récemment arrêtés ». Et il ajoutait : « La France a toujours manifesté sa solidarité avec les habitants de ce village et ceux qui les soutiennent dans leur combat pacifique pour faire respecter leurs droits. Le choix de la non violence est la seule manière possible de progresser vers la paix ».
Plusieurs groupes locaux du MAN manifestent régulièrement pour faire connaître cette résistance non-violente des villages palestiniens en lutte pour obliger Israël à respecter le droit international. Le MAN proteste contre la répression dont sont victimes les habitants de Bil’in, dénonce fermement l’escalade récente d’arrestations politiques à Bil’in et dans les autres villages. Il désapprouve vigoureusement les mesures illégales visant à limiter le droit de résister à l’occupation et à la colonisation par des manifestations pacifiques et par des actions non-violentes.
Le MAN demande aux autorités françaises d’intervenir pour soutenir efficacement le mouvement de résistance non-violente palestinienne.
Contact presse : Daniel Noisette, cd.noisette@wanadoo.fr

Les colons poussent à l'expulsion deux familles de Jérusalem Est de plus

Ecrit par Haaretz / trad : Monique Poupon
07/04/2010 
Des groupes de colons poussent à l'expulsion de deux familles Palestiniennes de plus de leurs maisons dans le voisinage de Jérusalem Est Sheikh Jarrah, partie d'un programme plus large pour démolir les maisons Palestiniennes dans la zone pour faire de la place pour 200 unités habitables désignées seulement pour les Juifs.
Au cours des 6 derniers mois, Sheikh Jarrah est devenu un centre d'attention des manifestations de gauche et un point phare des heurts entre Juifs et Arabes réclamant la possession de la propriété là-bas.
Les réclamations de possession des colons sont basées sur des documents de la zone Ottomane qui indiquent que la terre sur laquelle les propriétés contestées repose appartenait aux Juifs il y a un siècle. Suivant la Guerre des Six Jours en 1967, les propriétaires d'origine des propriétés - le Comité de la Communauté Séphardique - a accueilli Nahalat Shimon, une organisation représentant les colons, autorité d'avocat pour administrer les propriétés. Un arrangement de cour négocié a classé les Palestiniens vivant là-bas comme locataires protégés. Dans au moins un cas, des ordres d'expulsion avaient été diffusés après que les locataires n'avaient pas payé leur loyer.
Une série de juges a accepté les ordres d'expulsion de Nahalat Shimon - chacun rejetant les demandes des Palestiniens de rester dans les maisons qu'ils ont acquises comme réfugiés après la Guerre d'Indépendance de 1948.
Les colons ont jusqu'à présent expulsé 3 familles Palestiniennes de Sheikh Jarrah et habité dans leurs maisons eux-mêmes, créant en effet une mini-colonie au coeur du quartier. Des altercations violentes éclatent presque tous les jours entre les colons et les anciens locataires, qui ont érigé une tente de protestation proche après avoir été expulsés. Maintenant, les colons tentent d'enlever deux familles supplémentaires vivant à côté d'une maison déjà acquise par des groupes de colons. A leur demande, classée mardi avec la Cour d'Instance de Jérusalem, les colons appellent les Palestiniens à "immédiatement nettoyer la propriété... de toutes les personnes et de tous les biens". Les colons ont accusé les Palestiniens de "régulièrement perturber et/ou déranger et/ ou menacer leurs voisins" comme des bases plus profondes de leur enlèvement. Nahalat Shimon a aussi réaffirmé son engagement à construire des unités habitables supplémentaires pour les Juifs à Sheikh Jarrah.
"Cette demande scandaleuse offre un aperçu du modus operandi des colons", a dit mardi Avner Inbar, un participant régulier des manifestations contre le plan de construction. "D'abord ils palcent des voyous Kahanistes au cœur du quartier Palestinien, qui menacent et abusent des résidents, ensuite ils se tournent vers les cours et demandent à ce que les Palestiniens soient enlevés de leurs maisons sous le prétexte qu'ils perturbent les voisins Juifs."
"Pendant que les yeux du monde entier sont fixés sur Jérusalem, le gouvernement Netanyahu continue de collaborer avec une poignée de colons fanatiques essayant d'élever crises de colère dans la ville dans un effort pour casser un accord de paix avec les Palestiniens", a-t-il continué. "C'est l'obligation de chaque Israélien aimant la paix de joindre les manifestations contre les colonies de Sheikh Jarrah."
Source : Haaretz par Nir Hasson, 7 avril 2010, http://www.haaretz.com/hasen/spages/1161341.html
Traduction : Monique Poupon
http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=4687

Israël maintiendra sa politique du « flou » sur le nucléaire

08/04/2010
Israël va maintenir la politique du « flou » sur la question de l'armement nucléaire, a indiqué hier le vice-ministre des Affaires étrangères Dany Ayalon. « Cette politique constitue un des fondements de la sécurité nationale israélienne et les États-Unis la considèrent comme très importante. Il n'y a aucune raison pour que les Américains modifient leur approche ou que la position israélienne change », a affirmé M. Ayalon à la radio militaire.
Depuis plus de 40 ans, les différents gouvernements israéliens affirment que leur pays ne sera pas le « premier à introduire l'armement nucléaire au Moyen-Orient ». Mais selon les experts militaires étrangers, l'État hébreu dispose d'un arsenal nucléaire comprenant plus de 200 bombes atomiques. « Nous continuons à dire qu'Israël ne sera pas le premier pays à présenter l'arme nucléaire au Moyen-Orient. Cette politique va continuer et aucune pression d'un quelconque pays ne la fera changer », a ajouté le vice-ministre. 

L'Autorité palestinienne traite mieux ses détenus, affirme une ONG locale

Les conditions de détention des prisonniers de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie se sont améliorées, a affirmé hier une ONG locale. Dans son rapport annuel, le Comité indépendant palestinien pour les droits de l'homme (ICHR) fait état de « développements positifs ». « Il y a eu une diminution du nombre de plaintes concernant les mauvais traitements et la torture des prisonniers détenus par les différents services de sécurité », a indiqué le rapport. « Mais il est trop tôt pour conclure à la fin du phénomène », ajoute-t-il. Le groupe a cependant accusé l'Autorité d'avoir recours à la détention arbitraire, affirmant que la plupart des détenus étaient affiliés au mouvement rival du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. 
http://www.lorientlejour.com/category/M.O+et+Monde/article/652827/Proche-Orient.html

Le différend israélo-américain n'est toujours pas réglé, affirme Netanyahu

Israël et les États-Unis restent divisés sur les constructions dans les colonies juives, a déclaré hier le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. « Nous faisons un effort pour agir de manière coordonnée parce que nous et les États-Unis avons de profonds intérêts et valeurs en commun », a dit le Premier ministre, attendu lundi à Washington pour une conférence sur la sécurité nucléaire. Mais il a reconnu des points de désaccord et « des questions sur lesquelles nous réduisons le fossé ». Un haut responsable israélien a indiqué que M. Netanyahu n'avait pas l'intention, lors de sa visite aux États-Unis, d'apporter une réponse formelle aux demandes américaines de mesures visant à rétablir la confiance afin de relancer les discussions de paix suspendues depuis décembre 2008.

Un ministre israélien menace de couper l'eau aux Palestiniens

Le ministre israélien des Infrastructures, Uzi Landau, a menacé hier de couper l'eau aux Palestiniens s'ils continuaient à déverser leurs eaux usées non traitées en Cisjordanie. « Nous leur fournissons de l'eau propre et tout ce que nous recevons en échange ce sont des eaux d'égout », a ajouté le ministre, un faucon du gouvernement, membre d'Israël Beitenou, le parti ultranationaliste du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman. Selon l'Autorité israélienne de l'Eau, 73 % des eaux usées par les Palestiniens ne sont pas traitées tandis que 70 % des eaux usées en provenance des implantations juives de Cisjordanie sont, elles, traitées de façon adéquate.

Erdogan attaque Israël, « principale menace pour la paix »

08/04/2010
« C’est Israël qui est la principale menace pour la paix 
régionale », a déclaré le Premier ministre turc à quelques journalistes,
 avant un déjeuner de travail avec le président Nicolas Sarkozy.  
Philippe Wojazer/Reuters
« C’est Israël qui est la principale menace pour la paix régionale », a déclaré le Premier ministre turc à quelques journalistes, avant un déjeuner de travail avec le président Nicolas Sarkozy.  Philippe Wojazer/Reuters
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a violemment attaqué Israël, qualifié de « principale menace pour la paix » au Proche-Orient, hier au cours d'une visite à Paris. La Turquie est traditionnellement le principal allié d'Israël dans le monde musulman. Mais les relations entre les deux pays se sont détériorées depuis la guerre à Gaza fin 2008 et début 2009. « Si un pays fait usage d'une force disproportionnée, en Palestine, à Gaza, utilise des bombes au phosphore, nous n'allons pas dire "bravo". Nous lui demandons comment il peut agir de la sorte », a-t-il affirmé. « Il y a eu une attaque qui a fait 1 500 morts (à Gaza) et les motifs invoqués sont des mensonges », a-t-il ajouté. « Goldstone est juif et son rapport est clair », a-t-il poursuivi, en référence au rapport demandé par l'ONU au juge sud-africain Richard Goldstone, qui a accusé Israël mais aussi des groupes palestiniens d'avoir commis des crimes de guerre pendant l'opération « Plomb durci ». « Il n'y a aucune déclaration à laquelle ils (les Israéliens) n'ont pas réagi, ils ne se sont jamais remis en cause jusqu'à maintenant, il n'y a pas une seule journée au monde où ils n'estiment pas avoir raison », a insisté M. Erdogan, dirigeant du parti islamo-conservateur AKP, après une rencontre avec des patrons français.
À Jérusalem, son homologue israélien Benjamin Netanyahu a immédiatement déploré qu'« Erdogan choisisse tout le temps d'attaquer Israël ». « C'est une répétition regrettable qui, à mon avis, ne sert pas les intérêts de la stabilité ni l'amélioration des relations dans notre région », a-t-il ajouté.
Ce réquisitoire contre Israël fait suite à de nombreux accrochages verbaux entre les deux alliés. Encore mardi soir, la Turquie avait condamné des déclarations attribuées au chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, comparant Recep Tayyip Erdogan à des dirigeants controversés comme le Libyen Kadhafi et le Vénézuélien Chavez.
Ces diatribes contre Israël ont fait passer au second plan l'objet principal de la visite du Premier ministre turc à Paris. Il était à Paris pour plaider une fois de plus en faveur de l'adhésion de son pays à l'UE. L'hostilité de Nicolas Sarkozy à une adhésion turque est à l'origine des relations difficiles entre les deux hommes, qui ne se sont pas exprimés ensemble publiquement à l'issue de leurs discussions. « Je ne désespère pas. Je pense que M. Sarkozy peut réviser son approche », a cependant assuré le Premier ministre turc, avant leur rencontre. La présidence française, de son côté, a fait savoir que Nicolas Sarkozy avait accepté une invitation de M. Erdogan à se rendre en Turquie, « rapidement après le début de la présidence française du G20 » en novembre. La Turquie, actuellement membre du Conseil de sécurité de l'ONU, est également en désaccord avec la France sur l'adoption de nouvelles sanctions contre Téhéran.
La fraîcheur de la relation politique contraste avec l'embellie des relations économiques. Devant les patrons français, le Premier ministre turc a dit s'attendre à une hausse de 50 % du commerce entre Paris et Ankara, à 15 milliards d'euros d'ici à 2012.