mercredi 2 juin 2010

Désaccord entre Ankara et Washington,Adoptiond'une déclaration non contraignante

01/06/2010  
Les dix-neuf activistes tués, de sang froid, par les commandos israéliens, n'ont pas pu convaincre les Etats-Unis, traditionnels protecteurs d'"Israël" à l'ONU, d'adopter une déclaration contraignante qui vise à appeler au lancement d'une enquête sur les circonstances de l'assaut de la flottille "Liberté pour Gaza".  
Après 12 heures de discussions et de bras de fer entre la Turquie rédactrice du projet de texte et les Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l'ONU a enfin adopté, à l'unanimité, une résolution, mais pas contraignante, réclamant une enquête sur l'intervention militaire israélienne lundi contre la flottille internationale chargée d'aide humanitaire pour Gaza.  
Dans une déclaration lue en son nom, mardi matin, par son président en juin, l'ambassadeur du Mexique Claude Heller, le Conseil a "appelé à lancer sans retard une enquête impartiale, crédible et transparente conforme aux critères internationaux".
Le Conseil a également "réclamé la libération immédiate des navires ainsi que des civils détenus par Israël", poursuit la déclaration.
Selon des diplomates, un désaccord entre la Turquie et les Etats-Unis a empêché l'adoption d'une déclaration plus dure à l'encontre d'"Israël". Mais, il semble que les Américains ont obtenu que l'appel ne porte pas sur une enquête "indépendante", jugeant qu'"Israël" était parfaitement à même de mener lui-même cette enquête.
Selon le texte de la déclaration le conseil de sécurité a en outre "exhorté Israël à permettre aux pays concernés un accès consulaire afin de récupérer les corps des victimes et les blessés".
Il a "regretté profondément les pertes en vies humaines et les blessures ayant résulté de l'usage de la force durant l'opération militaire israélienne dans les eaux internationales contre le convoi se dirigeant vers Gaza", ajoute le texte.
Selon cette déclaration, le Conseil "souligne que la situation à Gaza n'est pas tenable", et réitère l'importance d'une pleine mise en oeuvre de ses résolutions 1850 et 1860. La 1860, du 8 janvier 2009, demandait que l'aide humanitaire "soit fournie et distribuée sans entrave dans tout Gaza".  
"Il souligne la nécessité d'un flux soutenu et régulier de biens et de personnes vers Gaza, et de la fourniture et distribution sans entrave d'aide humanitaire dans tout le territoire".  
Enfin, "le Conseil exprime son soutien aux discussions de proximité (les négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens sous l'égide des Etats-Unis) et exprime sa préoccupation du fait que cet incident survient alors que ces discussions sont en cours".
Les négociations sur le texte ont fait suite à un débat public au Conseil, lors duquel "Israël" a été mis sur la sellette, la majorité des Etats appelant à une enquête internationale et à la levée du blocus de la bande de Gaza.  
Il est à voir si "Israël" se plierait à une des exigences de la communauté internationale!
DAVUTOGLU: "ISRAEL" A PERDU TOUTE LEGITIMITE 
Lundi, à l'ouverture du débat au Conseil de sécurité de l'ONU, le ministre turc des affaires étrangères Ahmet Davutoglu, a dénoncé, dans les termes les plus dures, le crime d'"Israël". 
M. Davotoglu a affirmé qu'"Israël" a commis "un crime grave, au mépris total de toutes les valeurs que nous avons juré de défendre depuis la création des Nations unies".  
"C'est une grave violation du droit international. En termes simples, cela équivaut à du banditisme et à de la piraterie, au meurtre d'Etat", a ajouté le ministre.  
"Un Etat qui suit ce chemin a perdu sa légitimité en tant que membre respecté de la communauté internationale", a-t-il martelé.  
Cependant, le représentant d'"Israël" à l'ONU, a prétendu que la flottille internationale avait des buts non humanitaires.  
Selon Daniel Carmon, "il n'y a pas de crise humanitaire à Gaza". Il a également accusé les activsites d'avoir utilisé des couteaux, et des bâtons pour attaquer les membres du commando israélien qui ont pris d'assaut le navire turc.
Notons que le raid israélien contre la flottille d'aide humanitaire a suscité un tollé international, de nombreux pays l'ayant jugé "disproportionné" et ayant convoqué les ambassadeurs de l'entité sioniste.