samedi 2 janvier 2010

Blocus de Gaza: Falk appelle à des sanctions contre "Israël"


01/01/2010 Falk: Les Etats-Unis et l'Égypte sont inculpés au durcissement du blocus via du mur d'acier

Le rapporteur spécial de l'ONU chargé des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, Richard Falk, a fermement condamné la construction du mur d'acier égyptien, en coopération avec les Etats-Unis, le long de la frontière avec Gaza.

Le Centre Palestinien d'Information a rapporté que Falk a déclaré, le mercredi 30 décembre 2009, à la radio de l'ONU, que les tunnels, utilisés par les Gazaouis, pour faire passer les matières alimentaires, montrent à quel point ils étouffent.

Il a, en outre, appelé à imposer des sanctions économiques contre l'entité sioniste, qui ne comprend pas le langage diplomatique, afin de l'obliger à lever le blocus honteux et criminel, qui nuit à la vie de plus d'un million et demi de palestiniens.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=117838&language=fr

Gaza: mises en gardes au Caire contre ses violations du Droit international


01/01/2010
Des avocats américains ont appelé l'Egypte "à respecter le Droit international» et à autoriser aux deux convois de militants de soutien à la bande de Gaza d'entrer dans le secteur, conformément aux dispositions de la Convention de Genève sur les terres sous occupation.

Cette position a émané de l'Union nationale des avocats aux États-Unis, qui comprend des avocats à tendance gauche libérale. Elle exhorte le gouvernement égyptien à "respecter ses obligations conformément au droit international et à permettre un passage sûr à Gaza pour les convois "Marche de liberté pour Gaza" et "Vive la Palestine "et à assurer leur protection», selon un communiqué publié jeudi.

Selon James Elias, chef du comité «Liberté pour la Palestine» au sein de l'Union, et rapporté par l'agence "America in Arabic" "L'Egypte est confrontée au risque de violer ses engagements selon la quatrième Convention de Genève, si elle ne parvient pas à permettre à un convoi d'aide et de manifestants pour la liberté, venus en aide aux personnes assiégées dans la bande de Gaza. "

Quant à David Jespas, président de l'Union, il a souligné que «conformément au droit international, Israël et l'Égypte n'ont pas le droit d'arrêter le convoi et les manifestants, ou d'empêcher le libre passage des aides".

"Israël, en tant que puissance occupante porte la responsabilité initiale quant à la sécurité du peuple palestinien. Compte tenu de l'échec d'Israël à respecter le droit international, l'engagement de l'Égypte devient plus nécessaire ».

L'Union nationale des juristes américains, basée à New York, a déclaré que l'Egypte a été parmi les premiers signataires des Conventions de Genève en 1949, ou ceux qui ont ratifié le traité en 1952, et dont l'article 59 stipule que «si une partie ou la totalité de la population dans les terres occupés n'ont pas d'approvisionnement adéquat, il incombe à la puissance occupante d'autoriser les programmes de secours ... Toutes les parties signataires devraient également permettre le libre passage des expéditions, et d'assurer leur protection. "

Le convoi d'aide baptisé «Vive la Palestine», et dirigé par le parlementaire britannique George Galloway comprend 250 camions d'aide humanitaire, tandis que celui de " Marche pour la liberté de Gaza", comprend environ 1400 activistes internationaux venus de plus de 46 pays.

La visite de ces délégations internationales et des convois d'aide coïncide avec le premier anniversaire de l'agression israélienne sur la bande de Gaza l'an dernier, qui a duré 22 jours et causé la mort de plus de 1400 Palestiniens, et plus de 7.000 blessés, et détruit des milliers de logements et d'infrastructure dans la bande de Gaza.
(Source: Al-Khayma)
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=117881&language=fr

Les Turcs de plus en plus contre "Israël"


01/01/2010 Jamais les relations entres Israël et la Turquie n'ont été aussi envenimées. Pourtant la Turquie avait été l'un des premiers pays islamiques à avoir reconnu l'existence de cette entité. La crispation semble vouloir se poursuivre.
Depuis février 2009, l'altercation qui a éclaté entre le Premier ministre turc Recep Tayeb Erdogan et le président israélien Shimon Perez à Davos, sur fond de l'offensive israélienne meurtrière Plomb durci contre la Bande de Gaza n'est pas resté un évènement singulier. Tout au long de l'année dernière, plusieurs autres faits ont empoisonné encore plus les relations: Annulation des visites de la part de responsables turcs, annulation des autorités turques de manœuvres militaires aériennes conjointes, menaces turques de traduire l'entité sioniste en justice pour avoir manqué à remplir ses obligations d'une transaction de drones, mises en gardes turques qu'Ankara ne restera pas les mains croisées en cas d'attaque contre la bande de Gaza…

Le gouvernement turc n'a pas cessé de hausser le ton contre Israël, au mépris des mises en garde des autorités israéliennes, proférées dans la plus grande discrétion, de crainte de paraître avoir perdu un ancien allié. L'inquiétude israélienne est d'autant plus exacerbée par la volonté d'Ankara de renforcer ses relations avec les pays arabes et islamiques, dont en particulier la Syrie et L'Iran. Pis encore, les Turcs rejettent les allégations occidentales et sionistes sur des visées militaires du programme nucléaire iranien, et refusent un durcissement des sanctions.

L'écart risque donc de se creuser. D'autant plus qu'il dispose d'une assise populaire de taille: 63% des Turcs supportent la politique de leur gouvernement turc envers Israël, selon un sondage d'opinion publié jeudi. Dont 39% sont catégoriquement opposés à tout rapprochement avec Israël qui avait conclu avec la Turquie en 1999 une alliance concentrée principalement sur la coopération militaire. (l'enquête effectuée par Usak, un centre d'études politiques, sur une tranche représentative des deux mille personnes résidents dans des grandes villes turques).

Alors que ceux qui contestent la politique d'Ankara sont de l'ordre de 12%, tandis que 8% pensent qu'elle devrait adopter une politique «plus équilibrée» envers Israël.

Sur les 210 véhicules envoyés dans le convoi Liberté pour la Palestine à la bande de Gaza, pour briser le blocus, une soixantaine ont été délivrés par la Turquie. Plusieurs activistes turcs figurent aussi parmi les membres du convoi supervisé par le député britannique Georges Galloway.
Sommés par les puissances occidentales, accourues au secours d'Israël, de restaurer ces relations, les responsables turcs, dont Erdogan, affirment que leurs positions étaient en harmonie avec celles des bases populaires, qu'ils ne peuvent ignorer. Sans trop pour autant les dissuader de faire cesser leurs pressions.
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=117861&language=fr

Le Caire, Erez : Manifestations contre le siège de Gaza

vendredi 1er janvier 2010 - 17h:49

Al-Jazeera

« Leur principale exigence est qu’Israël mette fin au siège de Gaza et cesse d’étouffer les Gazaouis qui vivent sous ce blocus. Ils demandent également à la communauté internationale d’intervenir.
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Passage d’Erez, au nord de la bande de Gaza
(Photo AIC)

Des militants de Gaza et de l’étranger ont organisé des manifestations de chaque côté d’un passage frontalier israélien avec le territoire palestinien, protestant contre le siège maintenu par Israël.

Des centaines de manifestants se sont rassemblées autour du passage d’Erez ce jeudi, pour dénoncer le blocus qui provoque d’immenses souffrance à ceux qui vivent dans Gaza.

Nisreen el-Shamayleh, correspondante d’Al Jazeera, se trouvait du côté israélien du passage ; elle estime à environ 600 le nombre de manifestants présents, dont beaucoup venaient des quartiers à majorité arabe de Jérusalem-Est.

« Ils représentent les Palestiniens d’Israël et d’autres organisations de la société civile arabe en Israël, il y avait aussi le soutien de quelques groupes israéliens, » indique-t-elle.

« Leur principale exigence est qu’Israël mette fin au siège de Gaza et cesse d’étouffer les Gazaouis qui vivent sous ce blocus. Ils demandent également à la communauté internationale d’intervenir. »

La bande de Gaza est sous blocus israélien depuis 2007, à la prise de pouvoir du Hamas sur le territoire.

Le passage d’Erez est la principale porte d’entrée et de sortie pour Gaza, utilisée par les malades, la presse, les diplomates et les organisations humanitaires.

Soutien international

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Manifestation au Caire
(Al-Jazeera - Ali Abunimah)

Du côté Gaza de la frontière, la manifestation a été plus lente à démarrer, mais les manifestants ont été rejoints par 86 militants de la Marche pour la liberté de Gaza et par un autre groupe international qui est entré avec de la nourriture et du ravitaillement.

La plupart des 1 300 membres de la Marche pour la liberté de Gaza se sont vu refuser l’entrée de Gaza par l’Egypte qui contrôle le passage frontalier de Rafah, au motif que les autorités égyptiennes considèrent la situation comme « sensible » dans le territoire.

Beaucoup de ceux qui sont restés en Egypte ont organisé des manifestations séparées au Caire.

Ali Abunimah, co-fondateur de The Electronic Intifada, qui manifestait au Caire, a déclaré à Al Jazeera que le groupe avait été encerclé par la police.

« J’ai parlé avec certaines personnes qui avaient été bousculées ou avaient reçu des coups de pied par la police et quelques personnes (avaient) été dessaisies de leurs appareils photos ou caméras, » dit-il.

« Je dirais qu’il y a environ 200 personnes ici. Nous avions prévu un peu plus, mais en début de journée, la police a barricadé certains des hôtels où nous étions descendus... Je ne peux vous dire combien de personnes ont été empêchées de nous rejoindre. »

Une caravane humanitaire séparée a également essayé d’arriver à Gaza par le port d’Aqaba, en Jordanie, sur la mer Rouge. Les camions de cette caravane, Viva Palestina, ont commencé à remonter de la Jordanie et à rentrer en Syrie, jeudi.

Les évènements autour de Gaza coïncident avec le premier anniversaire de la guerre dévastatrice de 2 jours d’Israël contre Gaza, guerre qui a coûté notamment la vie à 1 300 Palestiniens. 13 Israéliens ont aussi été tués (4 civils et 9 soldats, dont 4 par des tirs israéliens - ndt) dans le conflit.

1er janvier 2010 - Al Jazeera - traduction : Info-Palestine.net

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7904

Guerre de Gaza : Israël a empêché les journalistes de couvrir ces évènements importants

vendredi 1er janvier 2010 - 08h:25

Ma’an News Agency

Le directeur du bureau de presse israélien a affirmé que l’interdiction d’accès de la presse à Gaza visait à contrôler les récits sur le conflit pour des raisons politiques.
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Wael Dahdoh, chef du bureau d’Al-Jazeera, à Gaza, fut l’un des quelques journalistes présents dans la bande de Gaza pendant la guerre.
(Ma’an)


30 décembre 2009 - Au moins 375 Palestiniens avaient été tués et 1 720, blessés, gravement pour des centaines d’entre eux, au soir du quatrième jour de frappes aériennes israéliennes sur Gaza, il y a un an aujourd’hui.

A Beit Hanoun, les missiles israéliens tuèrent deux fillettes palestiniennes, deux sœurs de 4 et 11 ans, le lendemain même qu’une maman avait perdu cinq filles lors d’une frappe sur le camp de réfugiés de Jabaliya.

Les attaques, dont deux dizaines d’entre elles avaient tué plus de 20 enfants depuis le lancement de l’opération par l’armée, déclanchèrent une avalanche d’articles de presse en dépit de tous les efforts déployés par Israël pour empêcher les journalistes professionnels de couvrir la destruction de Gaza.

Pendant que le ministère des Affaires étrangères d’Israël ouvrait un centre pour la presse internationale à Sdérot, le lendemain de l’agression du 27 décembre 2008, et qu’il organisait des visites pour les membres de la presse dans la ville et dans ses environs, le pays interdisait aux journalistes étrangers de se rendre sur la zone de guerre. L’armée interdisait aussi aux journalistes d’approcher, côté israélien, à moins de deux kilomètres de l’enclave côtière palestinienne, déclarant ces secteurs, « zone militaire fermée ».

Le 30 décembre, une coalition de plusieurs centaines de journalistes, basés localement, saisit la Haute Cour de justice israélienne sur ces interdictions. « Les médias du monde sont incapables de rapporter de façon précise ce qui passe à l’intérieur de Gaza dans ces moments critiques... Malgré nos protestations, les autorités israéliennes refusent de laisser les journalistes y pénétrer... Jamais jusqu’ici, les journalistes n’ont été empêchés de faire leur travail à ce point. Nous croyons qu’il est vital que les journalistes puissent juger par eux-mêmes de la réalité dans Gaza. Israël contrôle les accès pour Gaza. Israël doit laisser les journalistes professionnels accéder à ces évènements importants. »

Dans une lettre ouverte publiée la veille, l’Association de la Presse étrangère (APE) protestait également « avec la plus grande fermeté contre l’imposition de l’armée d’une "zone militaire fermée" tout le long de la bande de Gaza en Israël. Les médias étrangers doivent avoir un accès sans limite à tous les villages et à toutes les villes en Israël sous l’attaque, et avoir la liberté de couvrir les deux côtés de la zone de conflit à un moment comme celui-là. Prétendre que ce serait "pour nous protéger" est manifestement ridicule ».

Les citoyens israéliens, dont les journalistes, étaient empêchés d’entrer dans Gaza depuis l’enlèvement en 2006 de Gilad Shalit, soldat israélien, pour des raisons de sécurité. Une journaliste, Amira Hass, fut arrêtée à deux reprises, en décembre 2008 et en mai 2009, pour être allée dans Gaza « illégalement ».

« Des inquiétudes se sont manifestées, dont la presse a fait part, suite à cette interdiction d’accès à la presse, associée aux commentaires du directeur du bureau de presse israélien qui a affirmé que l’interdiction visait à contrôler les récits sur le conflit pour des raisons politiques, » a noté le rapport définitif de la mission d’enquête des Nations unies, conduite par le juriste sud-africain Richard Goldstone, sur le conflit de Gaza.

Après la fermeture, le 5 novembre 2008, de la bande de Gaza à la presse (entre autres, car cela inclut aussi notamment les observateurs des droits de l’homme), il y eut des protestations, internationales et nationales ; l’interdiction fut levée brièvement le 4 décembre 2008 mais rétablie le jour suivant. Au début des opérations militaires dans la bande de Gaza, les officiels de la sécurité israéliens indiquèrent qu’il y aurait une interdiction totale à l’accès des médias à Gaza pendant la durée des opérations.

Le 19 novembre 2008, les responsables de nombreux groupes d’informations internationaux, dont la BBC, CNN et Reuters, protestèrent contre l’interdiction dans une lettre au président Ehud Olmert.

Le 24 décembre 2008, l’APE saisissait la Cour suprême sur l’interdiction.

Et le 31 décembre 2008, la Cour suprême rendait sa décision suite à sa saisine par l’APE, et ordonnait que le gouvernement d’Israël assure l’entrée de Gaza à 12 journalistes, à chaque fois que le passage d’Erez serait ouvert. L’armée a refusé. Le 2 janvier 2009, le tribunal modifiait sa décision, déclarant que ce serait 8 journalistes, au lieu de 12, qui pourraient entrer si le passage d’Erez ouvrait.

Le 8 janvier 2009, les autorités israéliennes permirent brièvement à la BBC et à deux chaînes israéliennes d’accompagner les forces israéliennes dans la bande de Gaza. Le 22 janvier 2009, l’accès fut ouvert à 8 journalistes, toujours en accompagnement des forces israéliennes dans Gaza. Les médias et les organisations non gouvernementales continuèrent de se plaindre du manque d’indépendance et de libre accès dans Gaza. Le même jour, le responsable de la Communication et des Informations publiques des Nations unies demandait à Israël d’assurer l’accès immédiat à la presse internationale de la bande de Gaza, insistant sur la nécessité d’une couverture « pleine et indépendante » des évènements.

30 décembre 2009 - Ma’an News Agency - traduction : JPP

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7893

"Un an après, les mêmes blessures …"

publié le vendredi 1er janvier 2010
Al Ahram Hebdo
Gaza. Les Palestiniens ont commémoré cette semaine le premier anniversaire de l’offensive israélienne. Un an après, l’enclave palestinienne est toujours en ruine et le blocus israélien est encore en vigueur.

L’offensive israélienne contre Gaza a eu lieu il y a tout juste un an. Les cicatrices palestiniennes sont toujours aussi profondes. Le bilan est bien lourd : 1 450 tués et plus de 5 500 blessés parmi les Palestiniens.

Aujourd’hui, au-delà du nombre et des statistiques, c’est toute une génération palestinienne qui est aujourd’hui fortement traumatisée par l’offensive meurtrière menée par Israël l’hiver dernier. Aujourd’hui, de nombreux quartiers de Gaza sont toujours en ruine, sans eau ni électricité. Et avec le blocus qu’Israël continue à maintenir contre Gaza et ce en dépit des protestations internationales, la reconstruction de Gaza et la reprise d’une vie normale paraissent improbables pour les Palestiniens. Dimanche dernier, le Hamas a commémoré cette guerre comme une victoire. Selon Ismaïl Haniyeh, leader du Hamas, « l’ennemi israélien a échoué dans tous ses objectifs de guerre », car le but d’Israël était d’en finir avec le Hamas et selon lui, aujourd’hui ce dernier est encore plus puissant dans l’enclave palestinienne.

Les commémorations devront donc avoir lieu du 27 décembre 2009 au 18 janvier 2010, soit autant que la durée de la guerre l’année dernière. Le but des dirigeants de Hamas est clair : « Exposer cette guerre et ses massacres qui sont sans précédent au monde entier et ce afin que les chefs de cette guerre sioniste soient jugés », a déclaré Ihab Al-Ghoussein, un porte-parole du Hamas. Et c’est précisément ce que les Palestiniens espèrent : voir les dirigeants israéliens comparaître devant la Cour pénale internationale. Le rapport du juge sud-africain Richard Goldstone qui, à la demande de l’Onu, avait mené une enquête sur la guerre de Gaza il y a quelques mois, accuse le Hamas, mais surtout Israël de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Le rapport avait alors été adopté par le Conseil des droits de l’homme et par l’Assemblée générale de l’Onu, donnant un brin d’espoir aux Palestiniens et provoquant la colère de l’Etat hébreu qui rejette en bloc les accusations du rapport.

Israël, qui au cours des années tentait de se donner l’image d’une démocratie civilisée, a donc vu son image s’effondrer face a la communauté internationale. Plus encore, les dirigeants israéliens pourraient même, dans certains pays, faire l’objet d’arrestations. Comme le cas de Tzipi Livni, ex-ministre israélienne des Affaires étrangères, qui récemment a dû annuler sa visite à Londres à cause d’une demande d’arrestation lancée par des Palestiniens en Grande-Bretagne qui demandent son jugement pour crimes de guerre. Une humiliation supplémentaire contre Israël qui pourtant se borne toujours à justifier son offensive contre Gaza comme une « guerre pour la liberté » et une offensive de « légitime défense ».

Condamnations sans effet

Et pourtant, nombreuses sont les organisations des droits de l’homme qui continuent de condamner l’opération israélienne et le blocus contre Gaza. Human Rights Watch accuse Israël de maintenir ce blocus qui cause « de grands besoins humanitaires » et empêche « la reconstruction d’écoles, de maisons et d’infrastructures détruites ».

Selon le rapport de cette organisation, les destructions concernent un grand nombre de propriétés civiles, entre autres des habitations, des fermes ou des usines, qui ont été délibérément détruites par l’armée israélienne sans aucune justification militaire. Un an après l’offensive, de nombreux Palestiniens vivent encore sous des tentes dans des conditions déplorables. L’Onu dénombre 6 400 habitations détruites par l’Etat hébreu sans moyen pour les reconstruire. Le blocus est « inacceptable », a déploré le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon. « La qualité et la quantité des approvisionnements humanitaires à Gaza sont insuffisantes, la reconstruction et l’activité économique sont paralysées et la population se voit refusée les droits humains élémentaires », a-t-il ajouté, s’inquiétant du sentiment de « désespérance » qui règne à Gaza.

Des inquiétudes et des déclarations qui continuent d’être ignorées par l’Etat hébreu, ce dernier ne subissant à ce jour aucune menace de sanction par la communauté internationale.

Mais les voix internationales ne sont pas les seules à dénoncer les violations d’Israël. Au sein même de l’Etat hébreu, les défenseurs des droits de l’homme sont aussi critiques envers les politiques israéliennes vis-à-vis des Palestiniens. « Au lieu d’adresser les revendications crédibles des violations des droits de l’homme, il y a des tentatives pour discréditer la légitimité de quiconque qui tente de provoquer une prise de conscience (des violations israéliennes) », accuse Sari Bashi, directrice de Gisha, association israélienne des droits de l’homme.

Le gouvernement israélien continue donc de faire la sourde oreille face à toute accusation ou critique à son encontre. Il ne veut entendre ni les protestations palestiniennes, ni les protestations internationales et encore moins les sirènes qui vont pourtant retentir pour quelques semaines encore à Gaza, rappelant à Israël les crimes qu’il a commis et les violations qu’il continue à commettre à Gaza.

Héba Zaghloul

http://www.france-palestine.org/article13646.html

Arrestations en série de militants palestiniens en lutte contre la "clôture de sécurité" israélienne

publié le vendredi 1er janvier 2010
Benjamin Barthe
Dans les territoires occupés, la silhouette de Jamal Juma passait rarement inaperçue. Corpulent, le front dégarni et le souri re aux lèvres, ce quadragénaire, coordinateur de "Stop the wall", la campagne de protestation contre la barrière de séparation israélienne, se bagarrait sur tous les fronts.

Dans les oliveraies de Bilin ou de Nilin, deux villages qui manifestent chaque semaine contre cet ouvrage qui confisque près de 10 % des terres de Cisjordanie ; sur la place des Lions de Ramallah, haut lieu de rassemblement de la société civile palestinienne ; et d ans les consulats européens de Jérusalem-Est qu’il rappelait à leurs obligations en matière de défense des droits de l’homme.

Mais, depuis le 15 décembre, le rayon d’action de Jamal Juma s’est considérablement rétréci. Le cerveau de la résistance non violente contre le "mur de l’apartheid" ne bataille plus que devant le tribunal militaire de la Moskobiya, un centre de détention à Jérusalem-Ouest .. Arrêté par la police, il a rejoint derrière les barreaux une dizaine d’autr es activistes, engagés dans le même combat que lui, détenus le plus souvent sans la moindre charge et victimes, selon leurs défenseurs, d’une politique d’intimidation délibérée de la part des autorités israéliennes. "Israël cherche à briser ce mouvement qui marque des points dans l’opinion publique internationale, dit Magda Mughrabi, de l’association de défense des prisonniers Addameer.

Il s’agit à la fois de dissuader les gens d’aller manifester et de sabo ter le travail de sensibilisation qu’ils mènent à l’étranger." Le 22 septembre, Mohamed Othman, 34 ans, collègue de Jamal Juma au sein de Stop the wall, revenait d’ un séjour de ce type en Norvège. Il y avait rencontré la ministre des finances, Kristin Halvorsen, qui, quelques jours plus tôt, avait annoncé le retrait du fonds de pension national norvégien du capital d’Elbit, une firme d’armement israélienne. Les visites guidées de la barrière de séparation que Mohamed Othman avait organisées peu avant pour des diplomates norvégiens n’étaient pas étrangères à cette décision spectaculaire.

Mais au pont Allenby, point de passage entre la Jordanie et la Cisjordanie occupée, le jeune lobbyiste est interpellé par la police israélienn e. Depuis cette date, il végète en prison sans que le procureur militai re ait prononcé la moindre inculpation. "Les autorités évoquent une vague rencontre à Amman avec un supposé membre du Hezbollah, dit son avoc at Mahmoud Hassan. Tout cela ne vaut rien. C’est une façon de délégitimer la résistan ce non violente et de dissimuler le fait qu’il s’agit d’un emprisonnement politique."

Dans une tribune publiée sur le site d’information améri cain Huffington Post, Jamal Juma avait raconté comment Mohamed Othman avait été mis en garde, peu avant son interpellation, par un soldat à un check-point : ""Nous allons t’arrêter", lui avait-il dit. "Mais c’est un peu difficile avec toi, car tu te contentes de parler"." Au mois de juin, un autre "parleur", Mohamed Khattib, instigateur des manifestations de Bilin, avait été incarcéré penda nt deux semaines. Il revenait alors d’un voyage à Montréal, où il ava it appuyé une demande de poursuites judiciaires contre deux entreprises de BTP, enregistrées sur le sol canadien et impliquées dans la construction de colonies sur la terre de Bilin.

A son procès, il éta it apparu que l’accusation de jet de pierres portée contre lui était factice, dans la mesure où il n’était pas présent le jour de la supposée infraction. Mohamed Srour, son homologue du village de Nili n, a reçu un traitement équivalent. Il a été arrêté pendant trois jours, fin juillet, de retour de Genève où il avait déposé devant la commission d’enquête sur la guerre de Gaza, dirigée par le juge sud-africain Richard Goldstone. C’est au mois de décembre que le rythme des interpellations s’est accéléré. Cinq surviennent d’un seul coup à Naplouse, visant des militants associatifs. Le 10 de ce mois, peu avant Jamal Juma, c’est Abdallah Abu Rahma, autre pilier des cortèges de Bilin, qui est embarqué par l’ar mée israélienne. Parmi les charges retenues contre lui, outre le "jet de pierres" et le "jet de ballons remplis d’excréments de poulet" (sic), figure "la possession d’armes israéliennes usagées".

Lesdites armes sont les reliques des grenades assourdissantes et lacrymogènes, tirées par les soldats contre les villageois, puis ramassées par ceux-là et exposées en guise de témoignage de la violence exercée contre eux. A l’idée qu’il s’agit là d’un délit, Gaby Lasky, l’avocate d’Abou Rahma, réprime un fou rire : "Et c’est quoi la prochaine étap e ? Faire payer aux manifestants le prix des balles qui sont tirées sur eux ?"

Article paru dans l’édition du 31.12.09

http://www.france-palestine.org/article13645.html