vendredi 24 juillet 2009

Tisha Beav : des extrémistes sur le Mont du Temple

Par JPOST.COM

23.07.09

Des centaines d'activistes d'extrême droite tenteront de gravir le Mont du Temple dans la matinée de jeudi prochain, le jour de Tisha Beav, pour protester contre la demande américaine de cesser les constructions à Jérusalem-Est.

Des activistes de droite lors d'une manifestation précédente.
PHOTO: AP , JPOST

L'organisateur de cette marche, Gershon Salomon, a déclaré au Jerusalem Post qu'à la différence des années précédentes où on ne comptait que quelques dizaines de participants tout au plus qui tentaient de se rendre au Mont du Temple, cette année il espère que des centaines de personnes protesteront contre « la pression américaine de geler les implantations et les constructions de Jérusalem-Est en particulier, mais aussi contre la faiblesse apparente de nos dirigeants actuels » qui selon lui pourrait conduire à la « division de Jérusalem et la perte du Mont du Temple ».

« Nous craignons qu'à la fin, le Mont du Temple fasse parti d'un Etat palestinien, et ce avec le soutien de l'administration américaine. »

Les prospectus concernant la manifestation préviennent que les manifestants « veulent que Barack Houssein Obama et Binyamin Netanyahou sachent qu'ils ne bougeront pas d'ici. » « Regardez dans la Bible et voyez à qui il appartient [le Mont du Temple]", peut-on y lire également.

Salomon espère que cette année, contrairement aux années précédentes, les forces de sécurité les laisseront gravir le Mont du Temple.
« C'est tragique : au sommet du Mont, il n'y a pas de drapeau israélien, pas de talith (châle de prière), de siddour (livre de prière) ; et nos demandes de lire la Megilat Eicha le jour de Tisha Beav ont été refusées », estime t-il.

La manifestation devrait débuter aux portes du Mont du Temple à 11h30 le jour de Tisha Be'Av (jeudi), et la tentative d'ascension aurait lieu aux alentours de 13h30.

Tisha Beav est le jour dans la religion juive qui commémore la destruction du Temple de Jérusalem.

Maariv: le nombre de Juifs convertis à l'Islam en hausse

Joseph Cohen s'est converti à l'Islam

23/07/2009
Le quotidien israélien Maariv a révélé mercredi que des Juifs de l'entité sioniste se convertissaient à l'Islam. Selon des données recueillies par le ministère israélien des affaires intérieures, durant la période allant de 2005 à 2007, 306 juifs israéliens ont présenté des demandes de conversion, dont 249 à l'Islam et 48 au christianisme. Tandis que 9 convertis ont décidé de retourner plus tard au judaïsme.
Le journal constate toutefois que ce chiffre s'est élevé pour atteindre une moyenne de 100 par an. En 2008, ils étaient de l'ordre de 142, dont 112 convertis à l'Islam, et 26 au christianisme. 4 d'entre eux ont changé d'avis. En 2009, depuis de début de l'an, 32 juifs ont présenté des demandes de conversion, la moitié à l'Islam.
Toujours selon le quotidien israélien, le nombre de ceux qui se convertissent au judaïsme est toutefois supérieur: 820 en 2005, 589 en 2006, 556 en 2007 et 767 en 2008.
Et de signaler que les chiffres ne reflètent pas toute la réalité de la conversion des Juifs, estimant que leur nombre est bien au-delà de ceux qui sont inscrits.

almanar.com

Au monde, il n'y a qu'un seul français en prison depuis 4 ans pour des raisons politiques: Salah Hamouri

le 23.07.2009

ttp://www.salah-hamouri.fr/node/71

Nous sommes à J-3 de la décision du tribunal israélien devant statuer sur la demande de libération anticipée de Salah, dimanche 26 juillet. Il faut le redire car ce sont deux questions essentielles :

1. D’une part, le cas de Salah Hamouri n’est pas un cas parmi des milliers d’autres que connaissent des Français à l’étranger. Il est le seul à être en prison depuis 4 ans pour des raisons politiques : il refuse l’occupation des Territoires et il dit clairement que son combat est politique et uniquement politique.

Il a été jugé par un tribunal militaire d’occupation, installé en plein cœur de la Cisjordanie, un tribunal illégal en son principe. Et il a été jugé sans qu’aucun fait ne soit porté à sa décharge. Seulement une « intention » supposée. Un Français. Un prisonnier politique. Jugé par un tribunal illégal. Un dossier vide. Depuis 4 ans en prison.

2. D’autre part, et c’est bien le signe qu’il vit sous une occupation étrangère condamnée par les instances internationales, Salah Hamouri qui est franco-palestinien de naissance n’est en fait, en droit, de jure « que » Français. Pourquoi ? Parce qu’il habite Jérusalem-Est occupée illégalement, et considérée comme la « capitale unifiée et éternelle d’Israël ». Ce pays est condamné pour cela par le droit international. La Force occupante israélienne lui récuse la dimension palestinienne de sa bi-nationalité. Comme papier il n’a qu’une carte de résident de Jérusalem qui ne porte non pas mention de nationalité mais uniquement de résidence. Il n’est ni palestinien ni Israélien. Le seul papier portant mention de nationalité qu’il possède est son passeport français. Il n’est donc « que » Français.

Salah Hamouri est donc bien le seul Français sur cette planète à être en prison depuis 4 ans pour des raisons politiques. Et on devrait accepter ? Le 26 juillet il doit être libéré. Le Président Sarkozy en a les moyens. Jusqu’à présent il ne les a pas utilisés pour Salah à la différence des autres. Même pas son nom il n’a prononcé publiquement. Cette injustice qui touche aux Droits de l’Homme et cette honte doivent cesser. Agissons encore !
Jean Claude Lefort -

UJFP

Al Kadoumi détient des enregistrements qui inculpent Abbas et Dahlan

[ 23/07/2009 - 14:24 ]
Damas - CPI

Une source palestinienne bien informée, à Damas, qui a préféré conserver l’anonymat a révélé que le chef du bureau politique du Fatah, Farouk Al Kadoumi possède des preuves qui renforcent ses accusations contre le président sortant, Mahmoud Abbas et Mohammed Dahlan, dans l’assassinat de Yasser Arafat.

Lors de ses déclarations à l’agence «Qods presse» publiées, le mercredi 22/7, par la chaîne d’Al Jazeera, cette source palestinienne a révélé que le haut leader du Fatah, al Kadoumi possède des preuves qui condamnent Abbas et Dahlan, dont des enregistrements du son de Yasser Arafat durant son siège dans la province de Ramallah, notamment après la démission d’Abbas, ainsi que des témoignages et communiqués qui seront publiés ultérieurement par le général, Mohamed Jihad et Hani al Hassan.

«Toutes les factions palestiniennes, à Damas, ont accueilli fortement Kadoumi, en soulignant qu'elles vont le soutenir, ainsi que son histoire dans la lutte nationale», a souligné cette source palestinienne.

Dans ce contexte, le ministre jordanien de l’information, Nabil Charif, a nié que son pays avait demandé à al Kadoumi de quitter le Pays, après ses déclarations contre Abbas et Dahlan.

Un plan sioniste pour démolir totalement le quartier d'Al Boustan et exécuter un nettoyage ethnique


[ 23/07/2009 - 16:05 ]
Al Qods occupée - CPI

Une association israélienne a révélé, aujourd’hui jeudi 23/7, qu’un énorme projet colonial pour la démolition totale du quartier palestinien, Al Boustan, et mettre en œuvre un processus de nettoyage ethnique contre la population palestinienne, et instaurant à la place un jardin publique et des bâtiments consacrés aux usurpateurs sionistes.

L'Association hébreu, "A’r A’mim", a déclaré dans un rapport publié aux médias hébreux que la municipalité sioniste élabore un projet d’extension coloniale visant à détruire le quartier d'Al Boustan, qui fait partie de Selwan, à Jérusalem-Est, afin de le transformer à un jardin archéologique.

Le rapport ajoute que la municipalité cherche à permettre seulement aux juifs sionistes de construire dans ce quartier, notant que 14 propriétés palestiniennes dans la zone de Selwan, d'une surface de 28 dunums, ont été transformées au profit de ces juifs, sans obtenir l'approbation du conseiller juridique auprès du gouvernement sioniste.

Compte-rendu de la rencontre réunissant Dahlan, Abbas et Sharon (3 et fin)

[ 24/07/2009 - 01:10 ]
Amman – CPI

Farouq Al-Qaddoumi, le deuxième homme du mouvement du Fatah, a levé le voile sur une rencontre tenue entre deux personnages de son mouvement et l’ancien premier ministre israélien Sharon. La rencontre se concentre sur l’assassinat d’hommes politiques et militaires palestiniens dont le défunt Yasser Arafat.

Pour mettre au courant ses lecteurs, le département français de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a noté opportun de traduire et de publier ci-dessous le compte-rendu de ladite rencontre ; en voici le troisième volet :

(3 et fin)

Sharon : Abou Mazen, lui-même, nous conseillait de ne pas effectuer de retrait avant la liquidation des infrastructures du terrorisme et de ne pas le recomposer le terrorisme.

Abou Mazen : Oui, c’est vrai, je vous l’avais conseillé, sans dire que vous aviez réussi. En fait, moi, j’avais cru que vous alliez réussir et rapidement.

Dahlan : Les atouts de la réussite sont actuellement entre nos mains. Et Arafat perd de plus en plus le contrôle. Mais nous, nous avons de plus en plus le bras long sur les institutions. Et en ce qui concerne la force commune de sécurité, entre la police et la force préventive, elle est sous la direction du colonel Hamdi Ar-Rifi que vous connaissez parfaitement. Nous vous avons envoyé des documents sur ces sujets. Il est important que cette force ne soit pas sous la direction d’Arafat et qu’elle n’accepte de lui aucun ordre. Et pour commencer, nous allons travailler au nord de la bande de Gaza. Et pour ce qui est des brigades d’Al-Aqsa, elles seront pour nous bientôt un livre ouvert. Nous avons tout planifié pour qu’elles n’aient qu’un seul chef ; et nous liquiderons tout ce qui se mettra sur notre route.

Sharon : J’approuve ce plan. Et afin qu’il réussisse et ne prenne trop de temps, il faut tuer les leaders politiques et militaires importants, comme Ar-Rantissi, Abdallah Al-Chami, Az-Zahhar, Abou Chanab, Haniyeh, Al-Majdalani, Mohammed Al-Hindi et Nafed Azzam.

Abou Mazen : Mais cela explosera la situation ; et nous perdrons le contrôle de tout. Il faut commencer par une accalmie afin de contrôler le terrain. Cela vaut mieux aussi bien pour nous que pour vous.

Dahlan : Sans aucun doute, nous avons besoin de votre soutien sur le terrain. Nous approuvons l’assassinat d’Ar-Rantissi et d’Abdallah Al-Chami. Tuer de telles personnes provoquera une anarchie et un grand vide dans les rangs du Hamas et du Djihad Islamique. Car ce sont eux les vrais caïds.

Sharon : Maintenant, tu commences à comprendre, Dahlan !

Dahlan : Mais pas maintenant. Il faut se retirer d’une grande partie de Gaza afin que nous ayons une bonne crédibilité aux yeux du public. Et lorsque le Hamas et le Djihad Islamique auront violé l’accalmie, vous les tuerez.

Sharon : Et s’ils ne la violent pas, vous les laisserez préparer des opérations contre nous, ainsi nous aurons la surprise que l’accalmie aura travaillé contre nous.

Dahlan : Ils ne pourront pas être patients pendant l’accalmie en voyant leurs organisations en train de se démanteler. Alors très certainement ils violeront l’accalmie. Et ce sera le moment propice pour les attaquer. Et ce sera à vous de jouer, Sharon !

La délégation américaine : C’est une solution logique et pratique.

Sharon : Je n’oublie pas ce que vous disiez au parti travailliste, et même à nous, que vous contrôliez tout. La réalité était ailleurs. Laissez-moi préparer le terrain à ma façon.

Abou Mazen : Le premier article de « la feuille de route » stipule que vous nous soutenez dans notre lutte contre le terrorisme. Et nous pensons que le meilleur soutien sera que vous vous retiriez d’une partie de la Bande de sorte que nous puissions la contrôler. Et nous avons dit que nous ne permettrions à aucune autorité à part la nôtre d’exister sur le terrain.

Sharon : Nous avons dit plus d’une fois que nos bons soutiens seront les avions et les tanks.

Abou Mazen : Mais cela ne sera aucunement un soutien.

Palestinien: Campagne pour donner les noms des anciens détenus à des rues des villes palestiniennes

22 Juil 2009

Ramallah / M. Issa Qaraqee, ministre des affaires des détenus et des libérés palestiniens, a indiqué qu'une large campagne va commencer la semaine prochaine en vue de donner les noms des anciens détenus à des rues des villes palestiniennes afin d'attirer l'attention du monde à plus de /100/ détenus palestiniens qui ont passé plus de /20/ ans dans les prisions israéliennes.

M. Qaraqee a souligné que ce projet entre dans le cadre d'une campagne de solidarité avec les détenus palestiniens, notamment les anciens qui souffrent de dures situations humanitaires.

Il, a par ailleurs, affirmé que les campagnes de l'arrestation se poursuivent dans les villes et les localités palestiniennes, où les autorités de l'occupation israélienne avaient détenu le mois précédent /257/ palestiniens parmi lesquels /31/ enfants.

A. Chatta / R. Bittar

sana.sy

Brésil: Notre position est invariable à l'égard du processus de paix au Moyen-Orient

23 Juil 2009

Brasilia/ Le ministère brésilien des Relations extérieures a affirmé que la position du Brésil à l'égard du processus de paix dans la région n'a pas changé avec la visite au Brésil du ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, réaffirmant son engagement au dialogue avec toutes les parties.


Lors de sa réunion avec le Conseil des Ambassadeurs arabes à Brasilia, le ministère a indiqué que la visite de Lieberman est intervenue sur demande précédente du gouvernement israélien.


Pour sa part, le secrétaire des Relations internationales au Parti des ouvriers au Brésil, M. Falter Bomar, a indiqué que Lieberman représente le racisme et le fascisme, précisant que le Parti des ouvriers brésiliens organisera des marches populaires pour dénoncer les sentiments de rancune et d'agressivité que porte Lieberman au peuple palestinien.

Raghda Bittar

sana.sy

Une délégation française appelle la communauté internationale à boycotter les produits agricoles israéliens

23 Juil 2009

Ramallah (Cisjordanie) / Une délégation française de solidarité avec le peuple palestinien a appelé la communauté internationale à boycotter les produits agricoles israéliens cultivés et préparés pour être exporter vers les territoires palestiniens occupés.


Selon l'agence palestinienne /Qods Net/, la délégation, qui a visité la Cisjordanie pour s'y informer des pratiques israéliennes racistes contre les Palestiniens, a indiqué que le programme de boycottage des produits israéliens a commencé ses activités sur le terrain qet qu'une conférence serait tenue le début d'octobre prochain pour mettre au point des plans pratiques de boycottage d'Israël dans tous les pays du monde.


Notons que la délégation est composée d'une alliance de 58 institutions et activités syndicales, des partis politiques et des mouvements sociaux français de solidarité avec le peuple palestinien.


L.A.

sana.sy

Pour les réfugiés palestiniens, le droit au retour dans un cercueil

24/07/2009

Dans ce photomontage, le village d’Iqrit vu tel qu’il était en 1937 et aujourd’hui, totalement rasé, n’en restant que l’église et son cimetière.                         Ahmad Gharabli/AFP
Dans ce photomontage, le village d’Iqrit vu tel qu’il était en 1937 et aujourd’hui, totalement rasé, n’en restant que l’église et son cimetière. Ahmad Gharabli/AFP
REPORTAGE

« Revenez lorsque vous serez morts ! »
Depuis 60 ans, les autorités israéliennes s'opposent au retour des habitants du village arabe d'Iqrit expulsés en 1948, après la première guerre israélo-arabe. « L'armée (israélienne) nous a ordonné de quitter le village en nous disant qu'on pourrait revenir au bout de deux semaines », se souvient Maarouf Achqar, 79 ans, qui a vécu le 31 octobre 1948 l'évacuation des 450 villageois. « Cela fait 60 ans qu'on attend », poursuit cette mémoire vivante du village. « Par la suite, ils ont détruit le village. Ils n'ont laissé que l'église et le cimetière. C'est comme s'ils nous disaient : "Revenez quand vous serez morts" », s'exclame-t-il. Pourtant, les habitants de nationalité israélienne de ce village chrétien proche de la frontière libanaise ont obtenu gain de cause auprès de la Cour suprême israélienne en 1951 qui, comme pour le village voisin de Biram, s'est prononcée en faveur de leur retour. Selon l'historien israélien Benny Morris, Biram et Iqrit « illustrent la détermination de l'armée dès 1948 à créer et maintenir une ceinture de sécurité » sans présence arabe le long de la frontière nord. Cette politique a été reprise « rapidement par les institutions civiles de l'État », écrit-il dans son livre The Birth Of The Palestinian Refugee Problem Revisited (Éditions Cambridge, 2004). « Iqrit était habité par des grecs-catholiques, souligne-t-il, et s'est rendu aux troupes de la brigade Oded sans combattre, en fait, il les a accueillis comme des libérateurs, avec du pain et du sel. »


« C'etait un dimanche matin, à 07h30, confirme Maarouf Achqar. Les soldats sont venus de deux côtés. Nous avons hissé le drapeau blanc et nous leur avons donné de la nourriture. Cinq jours plus tard, ils nous ont ordonné de partir en affirmant qu'on était en danger. » Quelques mois après la décision de la Cour suprême, l'armée a détruit Iqrit. « C'était le 24 décembre 1951, la veille de Noël, se souvient M. Achqar. Ils ont rasé le village et démoli toutes les maisons pour nous empêcher de revenir. » Depuis, les habitants et leurs descendants, environ 1 200 personnes dispersées dans le nord d'Israël, poursuivent le combat. « Malgré sa destruction, nous sommes restés fidèles au village », explique Imad Yaqoub, 59 ans, président du comité des habitants d'Iqrit. Ils ont engagé des procédures judiciaires, manifesté et organisé des rassemblements, fait signer des pétitions tout en faisant appel aux papes Jean-Paul II, lors de son voyage en Israël en 2000, puis Benoît XVI, durant sa visite en mai dernier, en vain.
Dans un affidavit concernant Iqrit et Biram en 2001, Ariel Sharon, alors Premier ministre, a estimé que « le précédent du retour dans leurs villages des personnes déplacées serait utilisé à des fins de politique et de propagande par l'Autorité palestinienne », rapporte le quotidien Haaretz. Quelque 760 000 Palestiniens - aujourd'hui environ 5 millions avec leurs descendants - ont pris le chemin de l'exode lors de la création d'Israël, qui refuse d'entendre parler de leur retour. Aujourd'hui, et malgré le refus obstiné des autorités depuis 60 ans, les habitants d'Iqrit font tout pour maintenir leur village en vie. « On organise une messe par mois, on célèbre mariages et baptêmes dans l'église et on enterre nos morts dans le cimetière. Chaque été, on organise des camps où les jeunes apprennent à connaître le village et son histoire, à aimer Iqrit », explique Imad Yaqoub. « Le gouvernement compte sur le temps pour effacer le souvenir, pour que les nouvelles générations oublient d'où elles viennent, mais nous allons lui prouver le contraire », promet-il.

Djallal MALTI (AFP)

l'orient le jour

Nouvelle provocation israélienne à Jérusalem-Est


24/07/2009

Silwan est un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est. Il se situe en contrebas de l’esplanade des Mosquées.                   Ahmad Gharabli/AFP
Silwan est un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est. Il se situe en contrebas de l’esplanade des Mosquées. Ahmad Gharabli/AFP
ISRAËL Proche-Orient Netanyahu espère « sceller la paix dans les mois à venir ».


Les autorités israéliennes ont délégué la gestion d'une partie du quartier palestinien de Silwan, à Jérusalem-Est, à l'organisation radicale de colons Elad, dont le but est d'étendre la présence juive dans la partie orientale de la ville, a affirmé hier une ONG israélienne. « Cela a été fait en catimini, en violation flagrante des règles de bonne gouvernance et dans certains cas en violation de la loi, sans décision officielle et publique de la part du gouvernement ou de la Knesset (Parlement) et sans discussion, enquête ou examen publics », affirme l'organisation Ir Amim (Ville des peuples), dans son rapport. Selon l'ONG israélienne, « Silwan est la pierre angulaire d'un projet de grande ampleur destiné à prendre le contrôle des territoires palestiniens autour de la vieille ville, de couper celle-ci du tissu urbain de Jérusalem-Est et de la relier aux blocs de colonies juives » au nord-est de la vieille ville.
À Silwan, Elad gère notamment le parc national « les Murs de Jérusalem » à la suite d'une transaction effectuée en catimini en 1997 entre l'organisation et l'agence publique des parcs et non d'une adjudication transparente comme l'impose la loi, indique Ir Amim. Lorsqu'elle en a pris connaissance, l'agence nationale d'archéologie a déposé une requête contre cette transaction auprès de la Haute Cour de justice, qui lui a donné gain de cause en 1999, poursuit le rapport. Mais en 2002 et en dépit de ce verdict, l'agence publique des parcs a remis une nouvelle fois le contrôle du site à Elad, précise-t-il. Elad a également acquis des bâtiments du quartier ayant appartenu à des Palestiniens. Certains ont été régulièrement vendus à des organisations juives, d'autres acquis dans des circonstances douteuses, y compris à l'aide de faux documents, assure Ir Amim. Une telle manœuvre pourrait provoquer des violences, Silwan faisant figure de poudrière dans le conflit israélo-palestinien. « C'est comme donner des allumettes à un pyromane », estime Orly Noy, l'un des responsables d'Ir Amim. Les responsables d'Elad ont refusé de commenter le rapport.

Silwan est un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël après la guerre des Six-Jours en 1967. Il se situe en contrebas de l'esplanade des Mosquées, où se trouve le troisième lieu saint de l'islam. Le Mur occidental (Mur des lamentations), ultime vestige du second Temple juif de Salomon et lieu le plus sacré du judaïsme, est en contrebas de cette esplanade, que les juifs appellent le « mont du Temple ». D'autre part, le ministère français des Affaires étrangères a réclamé hier à Israël le « gel immédiat » de la colonisation à Jérusalem-Est et l'ouverture de « manière régulière » des points de passage entre Israël et Gaza. Selon le porte-parole du ministère, Éric Chevallier, Paris a également rappelé sa « préoccupation devant les difficultés de circulation que connaissent depuis plusieurs mois (nos) diplomates dans les territoires palestiniens, et la nécessité que les forces de sécurité israéliennes respectent le droit international applicable aux agents diplomatiques et consulaires ». Le ministère israélien des Affaires étrangères a aussitôt opposé une fin de non-recevoir à la demande française. « La résolution de la question des implantations ne peut être obtenue qu'à travers un accord de paix définitif et global », a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère, Yigal Palmor.
À ce sujet, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré hier que l'État hébreu espère « sceller la paix avec les Palestiniens dans les mois à venir (...) et l'élargir à une paix régionale plus large ». Il n'a cependant donné aucune précision sur la manière dont il compterait relancer les discussions de paix.
l'orient le jour

Palestine : d’un camp de réfugiés à Tel Aviv

publié le jeudi 23 juillet 2009

Laura
Muni a 15 ans, elle est née et vit dans le camp de réfugiés de Deisheh, à côté de Bethléem. Environ 12 000 personnes vivent dans ce camp, dans la pauvreté, la promiscuité et en situation d’urgence, cela depuis 1948.

Avant vendredi dernier, Muni n’était sortie qu’une fois de Cisjordanie et n’avait jamais vu la mer, comme la grande majorité des Palestiniens de Cisjordanie. La semaine dernière Muni a dû subir une opération à Jérusalem car aucun hôpital de Cisjordanie ne peut assurer cette intervention. Elle est née avec une malformation au cou, problème facile à traiter dans la plupart des pays mais impossible en Territoires Occupés Palestiniens.

Pour pouvoir avoir accès à des soins adaptés, Muni et ses parents ont dû demander un permis aux autorités israéliennes afin d’aller de l’autre côté du Mur pour la durée de l’opération et d’une courte convalescence. Muni et sa mère ont obtenu la permission, son père lui n’a pas le droit d’accompagner sa fille à l’hôpital...

L’opération se passe bien. A la sortie de l’hôpital et avant que leurs permis n’expirent, Muni et Suher veulent voir la mer. Donc vendredi après-midi, nous allons sur la côte méditerranéenne ; Suher n’a pas pu y aller depuis plus de 15 ans : « Les Accords d’Oslo de 1993 ont empiré la situation des Palestiniens », explique-t-elle.

Sur la route qui mène à Tel Arrabia (aujourd’hui appelé Tel Aviv) nous passons à côté de leur village d’origine, Daraban, dont ils ont été chassés en 1948, lors de la création de l’État d’Israël et qui aujourd’hui n’existe plus. Il était situé à 15 minutes à vol d’oiseau de Bethléem. Aujourd’hui il y a des check points et un mur qui séparent les deux endroits. Suher ne veut pas y aller : « je meurs si je vois ce que le village est devenu, ce que les Israéliens en ont fait ».

L’arrivée sur la plage de Tel Arrabia est très émouvante. Suher est aux anges, Muni elle n’en croit pas ses yeux. Cependant l’euphorie est limitée : Muni n’est pas encore complètement rétablie et ne peut pas vraiment se baigner. La plage est peuplée de jeunes et de retraités israéliens qui sirotent des cocktails et qui font du sport. Les corps sont sculptés et bronzés, les vêtements et les voitures dernier cri, et l’ambiance est détendue.

Alors que nous pique-niquons sur la plage le chien de nos « voisins de serviettes » vient nous embêter. Suher s’indigne : « les chiens sont acceptés ici, sans permis, nous non, pourtant c’est notre plage, notre terre ».

En partant, Suher dit cyniquement à sa fille qu’elle devrait bien regarder la mer parce qu’elle devra sûrement attendre 15 ou 20 ans pour la revoir...

Sur la grande autoroute qui mène de Tel Aviv à Jérusalem nous ne rencontrons pas un soldat, pas une jeep, pas un check point. Mais nous longeons l’aéroport international de Tel Aviv, des usines, des maraichages verdoyants et un immense portrait de Theodor Herzl, le fondateur du sionisme politique. Et lorsque nous arrivons à l’entrée des Territoires occupés nous passons une demi-heure au check point de Qalandya où le système de contrôle israélien est draconien : barrages, soldats, tours de contrôle et le Mur... 8 mètres de haut et plusieurs centaines kilomètres de long...

De retour à Deisheh, Muni et Suher sont accueillies par toute leur famille. Les femmes pleurent d’émotion de revoir Muni enfin libérée de son handicap et de savoir qu’elle a pu voir la mer et Jérusalem. Muni a du mal à réaliser que quelques heures avant de rentrer dans son camp de réfugiés elle jouait dans les vagues et pouvait scruter l’horizon.

Israël ne pourrait pas être un prétexte

publié le jeudi 23 juillet 2009
Makram M. Ahmad
Il est fort étrange que la bureaucratie égyptienne essaye de justifier son relâchement dans la consolidation des relations de l’Egypte avec les pays du bassin du Nil par les complots ourdis par Israël.

En effet, la bureaucratie prétend qu’Israël incite les pays riverains du Nil sur le plateau éthiopien et le plateau des lacs à nuire à la sécurité hydraulique de l’Egypte et qu’il leur offre un soutien technique afin de menacer les droits historiques de l’Egypte sur l’eau du Nil. Comme si l’Egypte était un pays impuissant sans poids ni histoire dans le continent africain, incapable de mettre un terme à ce complot et de concurrencer la place d’Israël dans les pays du bassin du Nil. Comme si l’Egypte était incapable d’utiliser les mêmes procédés qui rendent Israël influent dans ces pays malgré l’énorme héritage historique liant l’Egypte à ces pays. Un héritage que nous n’avons malheureusement pas réussi à exploiter.

Le plus étrange est qu’Israël n’assure pas à ces pays un soutien difficile à l’Egypte de garantir. Israël réussit à choisir les domaines de coopération avec ces pays qui lui permettent d’être proches des hautes sphères. Il forme les troupes d’escorte de plusieurs présidents africains, leur apporte des soins médicaux et choisit les domaines de coopération technique de pointe qui leur accorde de grands privilèges sans coût élevé.

Ce que présente l’Egypte peut être plus valeureux et plus bénéfique à travers le fonds de soutien des projets africains, à l’instar du projet d’élimination des nénuphars des lacs équatoriaux dont le coût s’élève à 17 millions de dollars. Cependant, elle n’apporte pas sa contribution dans le cadre d’une vision intégrale patiente. A travers tous ces efforts, elle prouve que son unique objectif tourne autour de ses intérêts hydrauliques sans intérêt aucun au développement des relations de fraternité et de coopération avec les pays frères du bassin du Nil.

Nos relations avec ces pays imposent à la politique et à la démocratie égyptiennes certaines règles à respecter. Premièrement, interdire toute importation de produits de régions autres que celles du bassin du Nil, comme les viandes et le thé, même s’ils sont de qualité inférieure. Deuxièmement, choisir deux candidats comme représentants des pays du bassin du Nil à titre d’ambassadeurs plénipotentiaires. Troisièmement, consolider les relations avec les pays riverains du bassin qui croient profondément que nous nous approprions illégalement leurs eaux et que nous nous opposons à tout projet devant être installé sur le Nil et qui sert leurs intérêts. Tout ceci porte atteinte à l’image de l’Egypte qui malheureusement n’est liée dans leurs esprits qu’à la question de l’eau du Nil.

publié par al-Ahram hebdo en français

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahra...

L’évacuation des colonies israéliennes, un faux-semblant

publié le jeudi 23 juillet 2009

Pierre Barbancey
Tout en poursuivant la colonisation, Israël tente d’apaiser Washington. Dans les territoires occupés les exactions se poursuivent.

Soumis à des pressions politiques de la part des États-Unis, Israël tente de se racheter une conduite auprès de Washington qui exige le gel de la colonisation. Une demande que Tel-Aviv a superbement ignorée. Il y a quelques jours, l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis a même été convoqué au département d’État pour expliquer l’aval donné à la construction de vingt nouveaux logements à Jérusalem-Est, la partie occupée de la ville. Pis sans doute, la presse israélienne évoque une possible réduction d’un milliard des garanties bancaires du Trésor américain, nécessaire pour obtenir des prêts au meilleur taux.

Est-ce pour cela que filtrent des informations selon lesquelles Israël prévoirait de démanteler tous les avant-postes de colons non autorisés en Cisjordanie ? C’est en tout cas ce que rapportait, hier, le quotidien Haaretz. Selon le journal, l’armée israélienne est prête à « évacuer par la force 23 avant-postes illégaux en un jour. Le plan a été élaboré par les autorités sécuritaires et a été porté à la connaissance du premier ministre, Benjamin Netanyahou ». Le quotidien n’avance aucune date mais précise que l’armée a mené des exercices la semaine dernière pour se préparer à l’évacuation. Pour Pinhas Wallerstein, leader des colons, l’information publiée par Haaretz « semble totalement illusoire ».

Dans ce faux bras de fer qui semble s’engager, l’essentiel n’est pas dit. En mai, le vice-ministre israélien de la Défense, Matan Vilnai, pouvait bien déclarer que le démantèlement complet de ces avant-postes illégaux était « un dossier essentiel » pour le gouvernement. Dans la réalité, ces avant-postes illégaux ne sont que les arbres qui cachent la forêt de la colonisation. Les colonies d’implantation sont illégales au regard du droit international et condamnées par de nombreuses résolutions des Nations unies. L’arrêt de la colonisation est même un point essentiel de la feuille de route élaborée par le « quartet » (États-Unis, Russie, ONU, Union européenne) et… acceptée par Israël. La seule différence est que ces avant-postes sont l’avant-garde des colonies. Ils sont déclarés illégaux tant que les autorités israéliennes n’ont pas donné officiellement leur feu vert. D’où ces légers tiraillements qui relèvent de la stratégie et du timing plus que du fond. Ce faisant, cela permet au gouvernement de Netanyahou de faire semblant de répondre aux exigences américaines.

La nocivité des colonies, pour la paix et pour la vie des Palestiniens, n’est plus à démontrer. Elles coûtent même cher aux citoyens israéliens. Lundi, une dizaine de colons, à cheval et munis de torches, se sont livrés à une équipée sauvage près de Naplouse (Cisjordanie) en incendiant au moins 1 500 oliviers et en caillassant des voitures. Ce qui n’était pas sans rappeler les exactions des fascistes du Ku Klux Klan américain contre les Noirs dans les États du Sud des États-Unis.

Unicef: l'augmentation de la pauvreté à Gaza conduit à l'exploitation des enfants

Ecrit par Leyla Jad
Thursday, 23 July 2009
GAZA – Le siège, imposé par les autorités israéliennes, fait plonger la bande côtière toujours plus dans la pauvreté. Et les enfants sont contraints de quitter les écoles pour venir en aide à leurs familles.
Un communiqué de presse de l'Unicef a indiqué mercredi 23 juillet que le travail des enfants est en augmentation dans une région où les revenus des ménages sont inférieurs à 250 $ par mois, pour des familles qui arrivent à compter 9 membres.

Selon les lois palestiniennes, l'emploi des enfants de moins de 15 ans est illégal. «Mais la faim et le besoin poussent les familles à permettre à leurs enfants d’abandonner l’école», affirme l’Unicef, qui fait référence aussi au rapport du 29 juin du CICR sur le «désespoir» qui vit la bande de Gaza, en raison du siège.

L'année dernière, seulement 20% des étudiants ont réussi les examens de sixième année. La scolarisation dans l’école primaire a baissé également.

«Je veux aider mon père», dit Nael Hassan Al-Lada’, 12 ans, qui a quitté l'école pour travailler dans un garage, avec un salaire de 5 $ par semaine, a déclaré l'Unicef. «Mais j'aimerais avoir l'argent pour que je puisse rester à l'école».

Six mois après la fin de l’opération militaire ‘Plomb durci’, l’acheminement et la sortie des marchandises de la bande de Gaza subit encore des sévères restriction, en empêchant toute reconstruction. Au mois d’avril 2009, d’après le CICR, le taux de chômage était de 44%. (PNN)

Cf. le communiqué de l’Unicef (en anglais) «Growing poverty in Gaza pushing children to work»:http://www.unicef.org/infobycountry/oPt_50318.html

La Palestine demande à la Suisse de convoquer une conférence

Ecrit par Leyla Jad
Thursday, 23 July 2009
BERNE – Les Palestiniens demandent à la Suisse de convoquer une conférence des Etats signataires des Conventions de Genève afin d'obliger Israël à respecter le droit humanitaire.
La Suisse est en effet l’Etat dépositaire des quatre Conventions de Genève de 1949, ainsi que des trois Protocoles additionnels de 1977 et 2005.

Aux termes du Protocole additionnel I (art. 7), la Suisse peut, à la demande d’un ou de plusieurs Etats parties, être appelée à convoquer des réunions en vue d’examiner des questions relatives à l’application de la Convention et du Protocole. De telles conférences ne peuvent être organisées qu’avec l’accord d’une majorité des Parties contractantes.

L'ambassadeur palestinien à l'ONU a discuté cette semaine avec le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

«La Suisse est dépositaire des Conventions de Genève. Elle a une responsabilité particulière dans le respect du droit humanitaire», a dit aujourd'hui dans une conférence de presse, l'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU à New York, Riyad Mansour. «Nous devons faire en sorte qu'Israël respecte ses obligations», a-t-il dit. «Nous avons discuté avec la Suisse la procédure d'appel d'une conférence et d’une date.»

«Les multiples violations de la part d’Israël - colonies, blocs, punitions collectives - contribuent à affaiblir le prestige de la Convention et mettent la Suisse dans une position embarassante», a ajouté l'ambassadeur à l'issue d'une réunion de deux jours organisée par le Comité de l’ONU pour les droits des Palestiniens.

La Suisse y a participé en tant qu'observateur. Un porte-parole du DFAE a confirmé les contacts avec l'ambassadeur palestinien, sans faire des commentaires.

La Suisse est le troisième partenaire commercial d'Israël après l'Union européenne et les Etats-Unis.

Rappelons que durant la session extraordinaire de janvier 2009 sur la situation des droits humains dans la bande de Gaza, qui avait débouché sur l’adoption d’une résolution condamnant les graves violaitons des droits humaines dans le territoire palestinien occupé, la Suisse s’était abstenue du vote. (PNN)

LES "VACANCES" DU PR OBERLIN À ASHKELON

Publié le 23-07-2009


Non sans humour, le Pr. Christophe Oberlin qui revient d’une mission chirurgicale à Gaza, après avoir été bloqué pendant 4 jours, avec toute son équipe, au poste frontière d’Erez, raconte ses "vacances" forcées sur le parking d’Erez et à Ashkelon.

"Mes vacances à Ashqelon

par Christophe Oberlin

En quittant Paris ce samedi 4 juillet, nous ne pensions pas débarquer quelques jours plus tard à Ashqelon, vers 6h du soir, à la recherche d’un hôtel. Ashqelon n’était pas le but de notre voyage. Pourtant, les raisons de passer quelques jours de détente à Ashqelon ne manquent pas. Point n’est besoin d’un dépliant publicitaire. Le lieu d’abord : dans le sud d’Israël, au bord de la mer, sur cette plage ininterrompue qui va depuis Beyrouth au Liban jusqu’à El Arish en Egypte. Et puis aussi plus de cinq mille ans d’histoire dont on retrouve la trace sous le sable des dunes : cananéens, égyptiens, philistins, assyriens et babyloniens, perses, gréco-romains, byzantins, croisés, arabes et ottomans s’y sont succédés. Ashqelon, dit on, a donné son nom au shekel, vielle monnaie philistine, nom repris pour nommer l’unité monétaire israélienne actuelle. Donc au fond, quelques soient les circonstances, un endroit non dépourvu d’intérêt pour celui qui aime creuser, voir l’envers du décor, à supposer que le décor lui-même n’en vaille pas la peine.

L’hôtel où nous échouons, docilement guidés par notre chauffeur de taxi, est un immense bâtiment de plusieurs dizaines d’étages, un peu incongru au milieu du sable et des épineux. De plus on ne voit toujours pas la mer. Le prix est élevé, l’accueil maussade, peut-être même soupçonneux : que viennent faire ici un français, deux espagnols et une anglaise qui ne parlent pas un mot d’hébreu, c’est-à-dire qui ne s’annoncent pas par l’habituel « shalom » ? Renseignements pris nous trouvons un hôtel trois fois moins cher. Un peu délabré, genre préfabriqué des années soixante dix, mais à taille humaine, deux étages, et surtout en bordure de plage. Accueil plus sympathique, bien qu’un peu somnolent, ambiance Las Piedras, pour ceux qui ont vu ou lu « Le Salaire de la Peur ». Malgré la saison, l’hôtel à l’air vide. Mes amis qui passeront une bonne partie de leur temps dans le hall de l’hôtel, attirés par l’unique prise internet comme des abeilles autour d’un pot de miel, me feront remarquer plus tard avec malice qu’il n’en est rien. Le nom de l’hôtel, « Hôtel Dalila », rappelant la prostituée dont Samson tomba amoureux, n’en prendra que plus de relief.

L’hôtel Dalila ne fait pas restaurant. Le front de mer n’en manque pas, apparemment : d’immenses terrasses, des centaines de tables, peut être des milliers, sont dressées. Vides. A deux pas nous sommes bien accueillis, et dinons d’un très bon poisson. Le patron, la soixantaine, nous fait la causette. Il a fondé son restaurant et y travaille depuis… quarante ans ! Un curieux bâtiment un peu kitch en forme de bateau échoué sur la plage. Le restaurant est à vendre, les deux étages, est il précisé. L’annonce, peinte avec soin en plusieurs couleurs à même le mur du bâtiment, suggère qu’elle est là pour durer.

Le lendemain matin, nous repartons à la recherche d’un petit déjeuner, car l’hôtel Dalila ne sert pas non plus de petit déjeuner. A la première terrasse, on ne sert que des boissons sucrées stockées dans de grands frigos à portes transparentes, et du pain industriel sous sachet. De même qu’à la deuxième et à la troisième. Ni pain, ni lait, ni beurre frais. On nous conseille de pousser jusqu’à la « marina », à cinq cent mètres de là, en suivant le bord de mer. La plage est quasiment déserte.

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Nous nous approchons donc de ces énormes blocs d’immeubles aussi haut qu’étendus en profondeur, qui sont plantés face à la « marina ». Pas moins de trois rangées de bâtiments, construits successivement sans doute, de sorte que le quidam qui avait jadis la vue sur la mer a désormais une vue imprenable sur une ruelle aussi profonde que les gorges du Todra. On ne peut s’empêcher de penser à l’enchainement de contrats d’achats, permis de construire, dérogations, passations de marchés, ventes alléchantes aux gogos et corruption de fonctionnaires voire de politiques, qui font sans doute la toile de fond de ce saccage côtier. Une quatrième rangée est en construction devant les trois premières, jusqu’ au terrain vague qui sépare les blockhaus de la « marina ». Je demande au serveur si les blockhaus sont occupés. Il me répond que oui, avec une crispation fugace du visage qui signifie que non.

Que faire aujourd’hui à Ashqelon ?

En fin d’après-midi, nous irons visiter le passé historique et archéologique d’Ashqelon. A deux ou trois kilomètres au sud, en bordure de mer, était située la ville ancienne d’Ashqelon, maintes fois détruite et reconstruite. Un dépliant de trois pages nous en indique l’emplacement et le plan général. On est attiré par la richesse prometteuse du site : « cité cananéenne, jardin des antiquités, amphithéâtre grec, basilique romaine, église Ste Mary », etc. Cernant le tout, le plan indique « mur en construction ». Un tiers du texte du dépliant est consacré à « la présence des juifs à Ashqelon ». Sur le bas du dépliant, une chronologie indique « période israélite », sur… six siècles. Je m’en étonne, car je sais que les hasmonéens n’ont jamais eu le pouvoir ici que … pendant 36 ans !

Lors de la visite, nous constaterons que ce ne sont pas les mêmes qui ont fouillé et ceux qui ont conçu le dépliant. Les fouilles, impressionnantes, sont ponctuées de panneaux explicatifs sobres et rigoureusement exacts pour celui qui connait un peu l’histoire ancienne de cette terre. On est frappé par l’étendue du site, des dizaines d’hectares, l’importance de ce qui est exhumé, vestiges de forteresses, murailles affaissées, arche cananéenne « la plus ancienne du monde », basilique, colonnes, s’enchevêtrant jusqu’au rivage et dans l’écume du déferlement des vagues. Ici, contrairement à Gaza, le sable charrié par le delta du Nil n’a pas ensablé les ports et enfouis leurs restes en pleine terre ferme actuelle. La mer a au contraire érodé et détruit à la marge les constructions des occupants successifs, et donne aux vestiges envahis par les flots le charme des temples d’Angkor repris par la jungle.

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Mais tout ceci sera pour cette après midi. La première partie de journée va être consacrée à l’utilisation de tous nos appareils électroniques : ordinateurs, téléphones portables français, espagnols, anglais, téléphones locaux, SMS, consultation de messagerie, etc. Car nous ne sommes pas venus ici pour bronzer : nous avons d’ailleurs déjà les coups de soleils qui témoignent de nos deux journées d’attente sur le macadam du parking d’Erez, check point israélien étanche qui marque l’entrée dans la Bande de Gaza soumise au siège le plus long de son histoire. Même Alexandre le Grand, qui n’était pas un tendre (il fit crucifier 2 000 soldats philistins sur le bord de la route, après la conquête de Tyr), n’avait pas mis un siège aussi long.

Notre prétention n’était pas de briser le siège, mais simplement de poursuivre le travail de chirurgie réparatrice et de formation des chirurgiens palestiniens. Pour moi la 24ème mission de ce type en Palestine depuis fin 2001. Et notre équipe de 9 personnes était déjà bloquée depuis deux jours. Une mission de chirurgie pourtant mandatée et financée par le ministère français des affaires étrangère, dument signalée au préalable aux autorités israéliennes. Bien sûr, au cours de ces 24 missions, nous ne sommes pas toujours entrés comme lettre à la poste. En mars dernier nous avons du attendre 24h sous les orages qui se succédaient. Par le passé, bien souvent un ou plusieurs membres des équipes a été refoulé d’un ou deux jours, parfois définitivement.

Mais cette fois-ci, neuf personnes, toute l’équipe, et comme à l’accoutumée sans la moindre « explication ». Il est vrai que « l’explication » est inavouable : casser dans la mesure du possible les équipes et ôter à ses membres, témoins gênants, toute envie de retourner sur le terrain. Il faut reconnaitre que c’est une politique qui marche : j’ai bien du mal à conserver mes effectifs, et c’est justement la raison du caractère international des équipes actuelles. On élargit le bassin de recrutement !

Mais pourquoi toute cette électronique ? Parce que c’est là l’arme du 21ème siècle. Lorsqu’on est une mission officielle mandatée par le gouvernement français, et qu’après 48h d’attente, non seulement on n’est pas entré à Gaza, mais de plus on a vu un vice consul français attendre lui aussi 6h avant d’être refoulé, il faut frapper plus haut et plus fort : le ministère français des affaires étrangères et les médias. Le quotidien « La Croix » fait immédiatement un excellent compte rendu, qui sera repris le lendemain par les radios France Info puis France Inter, puis l’hebdomadaire satirique « le Canard Enchainé ». Une question à l’Assemblée Nationale, lors de la séance des questions au gouvernement, sera posée quelques jours plus tard à Paris.

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Le lendemain, nous nous heurtons une troisième fois au refus obstiné de la très jeune soldate d’Erez. Celle là même qui deux jours plus tôt alors que nous refusions de reprendre nos passeports, nous avait dit : si vous ne les reprenez pas, personne ne passera plus, et les enfants (palestiniens) que vous voyiez là attendront au soleil. La soldate avait tenu parole et les enfants avaient attendu jusqu’au soir, avant de passer juste avant la fermeture.

Le surlendemain soir, un porte parole courageux du Quai d’Orsay communiquera officiellement : « La France ne comprend pas qu’une équipe de chirurgie reconnue soit empêchée d’entrer à Gaza, et le fera savoir clairement à l’ambassadeur d’Israël à Paris, de même que la France réitère sa position : biens et personnes devraient entrer et sortir librement de la Bande de Gaza » ! Il y a des inconnus que l’on a parfois envie d’embrasser !

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Nous nous pointons au matin du 5ème jour sur le désormais fameux parking d’Erez (sans eau ni toilettes). Le soldat qui nous accueille parle arabe avec les palestiniens qui attendent. Du coup, instantanément les enfants se pressent et engagent la conversation, les deux camps plaisantent… Pour nous c’est d’abord un nouveau refus. Quelques coups de téléphone plus tard, la sentence tombe, définitive : vous pouvez passer, « sauf Ms Sonia ». Sans « explication », comme toujours. Le Dr Sonia Robins est une chirurgienne anglaise, participant de longue date à nos missions de chirurgie et de formation. Comme nous tous elle a un ordre de mission du ministère français des affaires étrangères. Elle esssayera de passer une 6ème puis une septième fois, avant de regagner Manchester.

Fin de nos vacances à Ashqelon."

(Publié avec l’autorisation du mensuel Afrique-Asie)

CAPJPO-EuroPalestine