lundi 16 août 2010

Belgium to Gaza, une délégation belge vers Gaza en bateau


Belgium to Gaza est une platforme d'organisations belges qui s'engagent à dénoncer le blocus illégal sur la bande de Gaza. A la fin de cet année une délégation belge met le cap sur Gaza pour briser le blocus. Cette flotille rentre dans le cadre d'un projet international qui se composera d'un minimum de 12 bateau.
La platforme est née après l'attaque contre la Freedom Flotilla en mai 2010. Sept bateaux et plus de 600 civils de plus de 40 pays et presque 10 000 ton d'aide humanitaire se dirigeant vers Gaza. Ce convoi fût attaqué de manière brutale par la marine israélienne. Conséquence, neuf morts à l'aube du lundi 31 mai.
La première réunion d'information est planifié le 26 août à 17h30 dans les locaux de l'ABP au 9, Quai du Commerce (Metro Yser). 
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Une collection impressionnante d'affiches de la Palestine


L'idée est très simple mais représente un réel défi. Il s'agit d'archiver toutes les affiches concernant le conflit israélo-palestinien. Dan, le fondateur du site, commence à collectionner les affiches dans les mi-1970 alors qu'il est volontaire au Peace Corps au Maroc. Vers 1980 il regroupe 300 affiches palestiniennes dont un petit nombre offert par Dr. Edward Said. Il est présente au public dans une gallérie "éducationnel" afin de promouvoir une meilleure compréhension des autres peuples par la société américaine.
Aujourd'hui sa collection, qu'on retrouve sur "The Palestine Poster Project",  atteint les 3000 affiches. Certaines affiches datent du début du siècle. On y trouve des affiches politiques, culturelles ou artistiques. Elles sont organisées par genre, pays, artistes et le "wellspring" qui est une catégorie appart. Dans ces catégories les affiches sont divisées en quatre sections qui représentent des sources différentes: les agences et artistes sionistes et israéliens, du mouvement national palestinien, arabes et musulmans et les agences et artistes internationaux.
Ce siteweb à été crée par Dan Walsh pour soutenir son mémoire à l'Université de Georgetown. Il a donc non seulement un but d'archives mais est aussi un objet d'étude. Le mémoire de Dan analyse le conflit à travers les affiches afin de l'enseigner à l'école supérieur au Etats-Unis.

La militarisation des universités israéliennes


Israel - 15-08-2010
Par PACBI 
De nombreux universitaires du monde entier ont été choqués par la promulgation récente d’un projet de loi à la Knesset israélienne qui accordera une année de scolarité gratuite à tout soldat libéré (réserviste) qui étudiera dans un établissement d'enseignement supérieur en Galilée, au Naqab (Néguev), et dans les colonies illégales israéliennes en Cisjordanie Occupée.
En Juin 2010, lors de la préparation du vote de la Knesset, le gouvernement israélien a approuvé le projet de loi; Le Premier ministre Netanyahu aurait déclaré : «Le besoin d’aider les soldats démobilisés et de promouvoir la périphérie fait partie du consensus national." [1]

Cette utilisation manifeste des établissements d'enseignement supérieur pour renforcer la colonisation israélienne des terres palestiniennes n’est, cependant, pas nouvelle. Depuis la création de l'Etat d'Israël sur les ruines de la société palestinienne, un profond partenariat entre les universités et l'appareil militaro-sécuritaire a été emblématique de la très militarisée société israélienne.
L’une des caractéristiques les plus remarquables d'Israël, c’est la normalisation de l'armée dans presque tous les aspects de la vie. L'omniprésence de l'armée n’est pas remarquée et ne provoque pas de commentaires ou de controverses dans le public, y compris chez les intellectuels, les artistes et les personnalités publiques.
Dans un pays très mobilisé militairement, remettre en question la militarisation du système éducatif n’est pas fait de bon cœur, et va à l’encontre du consensus national qui considère l’impérieuse présence militaire comme naturelle, voire nécessaire, faisant partie du tissu de vie «civique».
Parmi les universitaires, les discussions sur l'autonomie des universités ne tiennent généralement pas compte du niveau élevé d'intégration entre l'Université d'un côté et l'industrie militaire et de l’armement de l'autre, ces derniers ayant toujours été un élément basique de la vie dans les grandes universités d'Israël. La complicité inébranlable des Universités israéliennes dans la planification, la promotion et la justification de la politique coloniale et d'apartheid n'est guère abordée.
La véhémente controverse publique concernant le cinéaste palestinien Nizar Hassan est un cas d'espèce.
En Novembre 2007, un an après l'agression massive et meurtrière de l'armée israélienne contre le Liban qui a fait plus d'un millier de morts Libanais, Hassan, un instructeur de la Sapir Academic College à Sderot, au sud d'Israël, a demandé à un étudiant qui venait assister à ses cours en uniforme militaire de ne pas le porter en classe la prochaine fois.
La campagne publique de calomnie et de diffamation contre Hassan qui y a fait suite en dit long non seulement sur la vénération de l'armée dans la société, mais aussi sur sa normalisation au sein des institutions universitaires.
Le président du Collège a ordonné à Hassan de présenter ses excuses à l'élève, en ajoutant: "Vous devez vous référer à votre obligation d'être respectueux envers l'uniforme des FDI et du plein droit de chaque étudiant à entrer dans votre salle de classe en uniforme." [2]
Il n'est donc pas surprenant que le projet de loi à la Knesset mentionné ci-dessus ait été adopté sans aucune contestation en Israël. Le fait que la nouvelle loi soit passée inaperçue indique de façon frappante que les institutions d'enseignement supérieur israéliennes sont tellement intégrées dans l'armée et l'appareil sécuritaire que cela ne mérite pas de commentaires.
Un acte de protestation isolé contre cette loi est venu du mouvement Gush Shalom. Cependant, la protestation montre les limites de la critique de l'État et de la société par les forces «pacifiques» israéliennes qui en gros ne s’opposent pas à la militarisation de l'Université et ne soutiennent pas le plein respect par Israël de ses obligations en vertu du droit international pour mettre fin au système de discrimination raciale à l'intérieur de l'État ou pour permettre aux réfugiés palestiniens d'exercer leur droit au retour dans leurs maisons approuvé par l'ONU.
Dans une lettre adressée aux Chefs de la Commission Universitaire en Israël, Gush Shalom prévient que la proposition de la présente loi par le gouvernement pourrait ajouter "une impulsion considérable" au "mouvement mondial croissant de boycott universitaire contre les universités israéliennes." Le silence des institutions universitaires israéliennes face à cela, souligne à juste titre la déclaration, permettra d'intensifier leur «complicité avec l'occupation."
La seule inquiétude soulevée dans cette protestation, c’est qu'une loi sur l'aide aux soldats libérés qui "aiderait aussi les régions périphériques» fournira en réalité «un avantage spécial et un encouragement" aux établissements scolaires dans «les colonies d'Ariel, d’Elkana et d’Alon Shvut». [3]
Ce qui manque dans la déclaration, c’est une mention au fait que la complicité des institutions universitaires israéliennes va bien au-delà de l’apathie envers les établissements d’enseignement supérieur-colonies mentionnés pour couvrir un plus large éventail de domaines, quand l’Enseignement joue un rôle clé en fournissant la logique et la justification - et souvent les plans - de la purification ethnique, des exécutions extrajudiciaires, de la colonisation et de la déshumanisation.
D’après PACBI, la complicité des institutions universitaires avec l'occupation israélienne et l'ensemble du système d'apartheid et d'oppression coloniale à l’égard des Palestiniens ne se limite pas au Collège d’Ariel ou à la poignée d'établissements universitaires dans les colonies illégales israéliennes en Cisjordanie Occupée – il est intéressant de noter l’absence de l'Université Hébraïque du Mont Scopus, la première «université-colonie» à avoir été construite par Israël.
Donc, la protestation de Gush Shalom reste bien en deçà du consensus national en Israël qui ne remet pas en cause le partenariat fondamental entre les universités et l'appareil militaro-sécuritaire qui nie au peuple palestinien son droit à l'autodétermination et d'autres droits fondamentaux.
Le partenariat entre l’Université et l'armée a pris de nombreuses formes.
D’abord, il y a le premier modèle colonial classique d’universitaires travaillant indifféremment dans l'Enseignement et en tant que conseillers et administrateurs dans l'appareil militaro-sécuritaire.
Consentir et même encourager des universitaires à servir dans les forces de réserve chaque année au sein d'un groupe d'âge précis est un autre aspect important de cette complicité.
Mais encore, il y a la tradition d'intégration des membres et des institutions de l'armée au sein des universités, comme dans les projets Talpiot et Psagot du programme de « réserve universitaire» dans plusieurs grandes universités.
L’arène la plus critique où cette collusion est manifeste, c'est la solide coopération entre les universités de recherche et l'industrie de l'armement, ce qui implique directement les Universités dans le soutien à l’exécution de crimes de guerre et autres violations graves du droit international. Certaines de ces facettes d'intégration sont analysées dans deux excellents rapports de l'Alternative Information Center à Jérusalem et de la SOAS Palestine Society. [4]
Il n'y a pas eu de protestation palpable en Israël contre la complicité des Universités avec l'armée et les institutions qui y sont liées, même après l'assaut massif contre la Bande de Gaza pendant l'hiver 2008-2009, lorsque l'armée israélienne a lâché toute la force de son arsenal meurtrier sur la population et les infrastructures civiles de Gaza, en détruisant des dizaines de bâtiments universitaires et des écoles, parmi d'autres "cibles" civiles dans le cadre de sa "Doctrine Dahiya" de force disproportionnée développée par l'Institut pour les Etudes de Sécurité Nationale (INSS) de l’Université de Tel Aviv. [5]
Bien que cette agression criminelle ait galvanisé de nombreux groupes de solidarité internationale et revigoré le mouvement de BDS dans le monde entier, elle semble avoir eu un effet contraire dans les universités israéliennes: le train-train habituel, ou pire.
Un exemple particulièrement révélateur et représentatif est l’Université de Haïfa, faussement qualifiée d’institution «libérale» qui privilégie la «coexistence», qui, à l’époque de "Plomb durci" a déployé un immense drapeau israélien sur sa tour de 30 étages, presque littéralement "enveloppée dans le drapeau", comme signe de soutien à la guerre d'Israël contre Gaza et pour montrer que l'Université "se tenait derrière les soldats», comme l'a déclaré son président.
Il n’y a pas que le gouvernement israélien et la Knesset qui soutiennent les soldats, après tout.

Notes:
[1] Déclaration du Premier ministre Netanyahu
[2] Jonathan Cook, “Liberté d’expression? Pas pour les Arabes en Israel.” The Electronic Intifada, 5 Mars 2008.
[3]
http://zope.gush-shalom.org/
[4] Alternative Information Center, “L’Economie de l’Occupation: le Boycott Universitaire d’Israel,” Octobre 2009.
et SOAS Palestine Society, “Document d'information Urgent: Université de Tel Aviv, un important Centre de recherches militaires israélien.” Février 2009.
[5] SOAS, idem.

11 organisations palestiniennes se positionnent contre les négociations

Moyen Orient - 15-08-2010

Par Al Quds Al Arabi 
Onze organisations palestiniennes de résistance réunies ce dimanche 15/08/2010 à Damas déclarent qu'elles s'opposent au retour des négociations directes ou indirectes avec l'entité sioniste.
Des représentants des organisations palestiniennes suivantes :
le Hamas,
le FPLP,
le Jihad Islamique,
le Front populaire-Commandement général (Ahmad Jibril),
le Mouvement de libération national (Fatah),
le FDLP,
le Parti du peuple,
la Sa'iqa,
le Front de libération palestinien,
le Front de lutte (Jabhat al Nidal) et
le Parti communiste palestinien,
se sont réunis à Damas ce jour.
A l'issue de la réunion, ils ont déclaré qu'ils s'opposaient aux négociations directes et indirectes entre les Palestiniens et l'entité sioniste et souligné que la poursuite des compromissions et reculades mettaient en péril les droits nationaux et les intérêts du peuple palestinien.

Soutien aux militants du Collectif Boycott 68 convoqués au tribunal correctionnel de Mulhouse le 13 septembre

France - 15-08-2010

Par Collectif Boycott 68 > collectif_boycott68@yahoo.fr  
Cinq militants du Collectif Boycott 68 sont assignés en correctionnelle pour une action d’information des consommateurs du magasin Carrefour de Mulhouse le 26 septembre 2009 les appelant au boycott des produits exportés par Israël.
L’action qu’ils mènent en vue de faire respecter le Droit International est inscrite dans la campagne internationale « Boycott / Désinvestissement / Sanctions » initiée à la demande de la société civile palestinienne afin de faire cesser l’impunité dont jouit l’Etat d’Israël qui viole systématiquement le Droit International (Résolution du conseil de sécurité de l’ONU), le Droit Humanitaire (Conventions de Genève interdisant la colonisation, la spoliation et le déplacement de populations en territoire occupé, siège et bombardements de la bande de Gaza) et les Droits de l’Homme (pratique de discrimination selon l’origine des citoyens, emprisonnements massifs de résistants).
Il est particulièrement choquant de voir mis en accusation, des militants pacifistes, non violents, luttant contre toute discrimination à l’égard d’un peuple quel qu’il soit et défendant le principe du Droit et de la Justice pour le peuple palestinien.
Nous constatons qu’à l’occasion de cette action de sensibilisation il n’y a eu aucune violence, dégradation ou pression sur les personnes. Nous constatons également à cette occasion que les autorités israéliennes violent, au vu et au su des autorités françaises, le Droit Commercial de l’Union Européenne en pratiquant une fraude systématique quant à l’origine des produits, ceux issus des colonies en territoire palestinien occupé étant abusivement estampillés « made in Israël ».
Les organisations soussignées dénoncent avec la plus extrême gravité les pressions exercées par le pouvoir exécutif sur la Justice en vue de poursuivre systématiquement à Mulhouse comme à Bordeaux ou ailleurs des militants défenseurs du Droit, participant à cette campagne.
Nous exigeons que les cinq militants soient relaxés. Il en va de la possibilité de défendre en France les Droits du peuple palestinien comme de la défense de la liberté d’opinion et d’expression dans notre pays.
Premiers signataires :

Collectif Palestine 68
Collectif Boycott 68
Association France Palestine Solidarité (groupes AFPS Haut-Rhin et Nord Franche Comté)
Association CLEFS Colmar
Assoc Internationale.Préserv. Patrimoine Palestinien (AIPPP)
Association Justice Immigration et Droits (JID)
Association La petite Vigne - Ribeauvilllé
Association Républicaine des Anciens Combattants du Haut-Rhin - (ARAC 68)
Association des Musulmans d’Alsace (AMAL – Mulhouse)
Association REDA (de la dynamique Présence Musulmane) – Alsace
Collectif judéo arabe et citoyen pour la paix de Strasbourg
Comité BDS du Bas-Rhin
CCFD – Terre Solidaire du Haut-Rhin
Confédération Paysanne du Haut-Rhin
Coordination de l’Appel de Strasbourg
Civimed Initiatives (Médiation Mediterr.)
Farrah-France (réfugiés)
Femmes en noir de Strasbourg
Handicap Solidarité (Hand.suite conflit Isr/Pal)
International Solidarity Movement (ISM-France)
Institut d’histoire sociale de la CGT Alsace
Justice Pour la Palestine Alsace (JPLP)
Les Amis de l’Emancipation Sociale (Belfort)
Les Alternatifs 68
Les Verts de Mulhouse, Haut-Rhin et Alsace
Ligue des Droits de l’Homme (sections Mulhouse, Colmar et comité régional Alsace(LDH)
Maison de la Citoyenneté Mondiale (MCM – Mulhouse)
Mouvement pour une alternative non violente du Haut-Rhin (MAN 68)
Parti Communiste Français Fédération du Haut-Rhin et du Bas-Rhin (PCF)
Parti de Gauche du Haut Rhin et Bas Rhin(PG)
Parti Socialiste Fédération du Haut-Rhin (PS 68)
Union Départementale CGT Haut-Rhin
Union Locale des syndicats CGT de Colmar et environs
- Lire également : "Procès contre 5 militants du Collectif Boycott 68". 

Le Fatah dit non

Cisjordanie - 15-08-2010

Par Khaled Amayreh 
Avec le Président de l’Autorité Palestinienne (AP) Mahmoud Abbas talonné par Washington pour qu’il se soumettre au fait accompli israélien, et surtout pour qu’il accepte de reprendre des pourparlers de paix ouverts mais à l'évidence futiles, des dirigeants importants en Cisjordanie se sont prononcés contre toute concession à l’administration Obama.

















L'OLP - dessin 4 : "la paix économique"
Cette semaine, deux poids lourds du Fatah ont fustigé le « cours politique actuel », le qualifiant de « désastreux » et de « catastrophique ». Parmi les critiques, se trouve un des vétérans de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), Ahmed Qurei, négociateur de longue date et conseiller de l’ancien leader de l’OLP Yasser Arafat.
Dans un entretien, cette semaine, Qurei notait que 19 ans de discussions avec Israël n’avaient donné aucun résultat. « Pas un seul dossier n’a été réglé, » a-t-il dit. Qurei a fait valoir qu’étant donné la futilité des discussions et le refus catégorique d’Israël d’abandonner le butin de la guerre de 1967, il est inutile de continuer juste pour le plaisir de le faire.

« Il semble absolument impossible de parvenir à un accord avec Israël. Par conséquent, le peuple palestinien doit chercher des alternatives, » a dit Qurei. Le chef du Fatah a tacitement critiqué la direction palestinienne actuelle à Ramallah pour avoir « cédé à la polémique absurde » sur des pourparlers directs ou indirects avec Israël. « Ce n’est pas le problème. Le problème, c’est qu’Israël ne veut pas mettre fin à son occupation et permettre la création d’un Etat palestinien viable. »
Qurei a également éreinté l’Envoyé spécial des Nations Unies au Moyen-Orient George Mitchell, disant qu’il ne s’occupait que des questions secondaires et de procédure tout en rejetant les problèmes de fond relatifs à l’expansion coloniale juive et à la modification par Israël du paysage des territoires occupés. « Les Américains nous demandent juste de nous asseoir avec les Israéliens et de parler, parler, parler. C’est tout. »
Des paroles beaucoup plus dures fustigeant la futilité du processus de paix, en particulier les discussions de proximité coordonnées par les Etats-Unis entre l’AP et Israël, ont été proférées par Nabil Amr, ancien ambassadeur de l’OLP au Caire, et critique de plus en plus acerbe de la direction palestinienne actuelle.
Amr a dit à des journalistes à Ramallah cette semaine : « Nous sommes confrontés à un réel dilemme et quiconque nie ce fait est soit détaché des réalités, soit pense que l’abus rhétorique est la solution à toutes les situations difficiles auxquelles nous sommes confrontées. » Amr a sévèrement critiqué la gestion d’Abbas, le décrivant comme vacillant, incohérent et incapable de résister à la pression extérieure, même si ce faisant, il porte un préjudice grave à la cause palestinienne.

Amr a en outre critiqué le fait de capitaliser sur « le mantra de la pression américaine » pour pousser le peuple palestinien à se soumettre et à capituler. « Il y en a parmi nous qui essaient de dépeindre la pression américaine comme si elle était utile à nos intérêts, pas à ceux d’Israël. » Amr a dit que l’administration Obama traitait maintenant avec l’AP d’une position consistant à « essayer de faire plaisir à un joueur perdant, » citant, à titre d’exemple, le rehaussement de la représentation de l’OLP à Washington.
« Obama est déjà passé d’un ami et soutien, comme dépeint par quelques-uns de nos hommes politiques géniaux, à un oppresseur, et même une brute, alors que Netanyahu a pratiquement carte blanche pour dicter les règles du jeu, » a ajouté Amr.
Interrogé sur qui a emmené les Palestiniens à ce point d’impuissance, Amr a répondu que la question n’était pas en elle-même réellement importante, car « nous en sommes où nous en sommes. » « La question vitale est de comment nous allons sortir de cette situation, » a dit Amr, ajoutant que, « par le passé, nous avons payé cher notre conduite politique improvisée. Aujourd’hui, les conditions auxquelles nous sommes confrontées nous obligent à chercher de vraies réponses, sans lesquelles nous ne pourrons éviter ces écueils. Sortir de ce marasme requiert plus que des manœuvres verbales sur les réseaux de télévision par satellite. »
Amr a conclu ses remarques en disant que, « les erreurs du passé nous ont condamnés à tomber dans l’embuscade, et si nous les répétons, ce sera la fin. Je dis ceci parce que à partir de maintenant, toute erreur politique sera fatale. »
Des avertissements aussi graves venant de personnalités historiques du Fatah ont été également repris ailleurs. Ces derniers jours, le leader Fatah emprisonné Marwan Barghouti et l’ancien homme fort de Gaza Mohamed Dahlan ont exprimé leur opposition à l’abandon des conditions préalables palestiniennes pour la reprise des discussions avec Israël, directes ou indirectes.
Mais cela ne veut pas dire qu’Abbas ne peut plus cajoler la majorité des rangs du Fatah pour qu’ils soutiennent toutes les démarches qu’il prendra pour sortir de l’embarras actuel. La direction de l’AP peut toujours jouer sur la corde sensible du Fatah – et faire valoir qu’on ne peut s’aliéner Washington, dont dépend la survie financière de l’AP.
En dernière analyse, Abbas, confronté à un Fatah « récalcitrant » et à une opinion publique palestinienne qui ne se fait aucune illusion sur la banqueroute du processus de paix, devra étudier soigneusement ses options. D’un côté, si Abbas décide de se soumettre aux diktats de Washington, sa direction, en particulier au niveau personnel, sera affaiblie. D’un autre côté, s’il décide de suivre le « pouls de la rue palestinienne », il courra le risque de contrarier l’administration US et de faire le jeu du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
La cause palestinienne vit déjà un de ses épisodes les plus cruciaux. Tout faux pas, délibérément ou par inadvertance, pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le peuple palestinien.
S’il est incapable de faire le bon choix, Abbas pourrait annoncer sa démission « pratique ». Le leader palestinien a déjà annoncé sa démission il y a plus d’un an, mais a dit alors qu’elle entrerait en vigueur à une date non fixée.
Quant au Fatah, il doit rapidement faire son choix : soit le prétendu processus de paix valant ou non vraiment la peine, au risque d’être considéré par défaut comme son défenseur et voir sa position politique souffrir vis-à-vis du Hamas, soit le peuple palestinien, qui est de plus en plus révulsé par son cabotinage.

Les étudiants arabes enverront le 25 septembre un convoi de solidarité en direction de Gaza

15 Août 2010
Damas / Les Organisations estudiantines et des jeunes, membres au comité exécutif de l'Union générale des étudiants arabes, a fixé la date de la mise en route d'un convoi vers Gaza visant à accorder des assistances aux enfants et aux élèves de Gaza, et ce, entre les 25 et 30 septembre prochain.
Lors d'une réunion préparatoire, tenue aujourd'hui à cette occasion, le secrétaire général de l'Union des étudiants arabes a exposé les préparations et les contacts qu'a effectués le comité exécutif pour faire réussir le convoi et assurer leur arrivée à la bande de Gaza assiégé.
Les participants à cette réunion ont affirmé l'importance de la levée du blocus israélien imposé à la bande de Gaza, de la réalisation de la réconciliation palestinienne et de l'exercice des pressions sur la communauté internationale afin d'alléger les souffrances des gazaouis et d'établir un Etat palestinien indépendant ayant al-Qods pour capitale.
R.Jorf 
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Activistes autrichiens: Boycotter Israël est un devoir moral

15 Août 2010
Vienne /   Des activistes autrichiens dans la capitale Vienne poursuivent la campagne de boycottage populaire des produits des colonies israéliennes, assurant que les images des crimes commis par l'occupation israélienne contre les Palestiniens font du boycottage de l'occupant israélien et de ses produits un devoir moral.
"Boycotter Israël et lui imposer des sanctions deviennent un devoir moral qui incombe à chacun en Europe et ailleurs", a insisté l'une des activistes autrichiens participant à cette campagne, parlant à la télévision al-Aalam.
Les organisateurs de la campagne, qui est entrée dans son 2ème mois, affirment que le boycottage d'Israël "une entité raciste" commence par l'abstention d'acheter des produits des colonies et des firmes israéliennes et de voyager en Israël et par la non participation à n'importe quelle activité, artistique ou culturelle, organisée dans cette entité.
Les organisateurs qui plaident à partir de la capitale autrichienne pour des sanctions internationales contre Israël, envisagent, d'autre part, développer leur campagne par l'augmentation du nombre des volontaires et par l'exposition des endurances des Palestiniens sous l'occupation israélienne et des agressions israéliennes les visant.
Gh.H.
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Comment la guerre a détruit le sol de Gaza

Gaza - 15-08-2010

Par Rami Munir Almeghari 
Dans le quartier d’Ezbet Abed Rabbo, au nord-est du camp de réfugiés de Jabalia, dans la Bande de Gaza, Masoud Al-Zin, le propriétaire d'un terrain agricole de 8000 mètres carré, a commencé à observer d'étranges symptômes sur les feuilles de ses cultures. Ces nouveaux symptômes se sont répandus sur presque toutes les plantations de la ferme, y compris sur les agrumes et les fleurs, les principales cultures d’Al-Zin.
















Terres agricoles à Gaza après les bombardements et le passage des bulldozers israéliens pendant la guerre de 2008-2009
Al-Zin s’est installé en 1993, et est considéré comme le plus gros fournisseur de plantes du territoire agricole côtier. Mais son exploitation a été exposée aux bombardements pendant la guerre israélienne contre Gaza pendant l'hiver 2008-2009, qui ont dévasté près de la moitié des terres fertiles de la ferme.
Fermes brûlées
"Pendant la dernière guerre israélienne, les chars israéliens ont rasé au bulldozer toutes mes terres agricoles, en détruisant toutes mes plantes et mes serres. J'avais dû labourer la terre sur 40 cm de profondeur afin de débarrasser la terre de certaines substances étranges que je n'avais jamais vues auparavant", déclare Al-Zin à IslamOnline.net (IOL) alors qu’il tient dans la main des feuilles de citron abîmées.
Actuellement, seul un quart des terres agricoles Al-Zin est cultivable, où il plante des agrumes sous serre. Parmi les choses remarquées par Al-Zin dans sa ferme, ce sont des zones qui prennent feu spontanément alors qu'il les entretient.
"Juste après la guerre, nous avons utilisé des bulldozers pour préparer la terre. Alors que les bulldozers se déplaçaient, des masses de feu apparaissaient sur notre chemin. C’était apparemment le phosphore blanc qui avait été tiré par l'armée israélienne."
Al-Zin a montré à IOL certains des effets causés sur ses terres.
"En ce qui concerne les arbres, nous avons observé de nombreuses brûlures sur les feuilles, parfois, les feuilles sont sèches, et d'autres tombent. Tout d'abord, un arbre se dessèche, puis sa couleur devient brune."
De toute évidence, les terres agricoles d’Al-Zin ne sont pas les seules à avoir été exposées à ces substances, puisque le Ministère palestinien de l'Agriculture à Gaza a déclaré qu’au moins 16.000 kilomètres carrés de terres fertiles ont été endommagées par la guerre et ont besoin d’être entretenues. Le ministère affirme que le phosphore blanc et les eaux usées ont causé les dégâts.
Des milliers de têtes de bétail, en particulier des moutons, sont morts à cause de la contamination des sols par le phosphore blanc et autres substances utilisées par l'armée israélienne contre Gaza, selon des rapports internationaux, y compris le rapport Goldstone de l'ONU qui déclare Israël coupable de crimes de guerre contre la population de Gaza.
Le phosphore blanc est fortement condamné par les groupes des droits de l’homme pour les préjudices qu'il cause aux civils.
"Il y a beaucoup d'éléments de preuve sur de nombreux lieux de destruction : de nouveaux symptômes sur les arbres et la mort des troupeaux, en particulier des moutons", a déclaré Nezar Al-Wehaidi, un expert en environnement du ministère, à IOL. "Nous avons coordonné l'analyse du sol de Gaza avec des amis internationaux. Nous avons trouvé que, par exemple, les substances d’aluminium ont augmenté de 200 ou 300 pour cent."
Pas de tests disponibles
"Nous avons observé une infiltration rapide des eaux usées dans les eaux souterraines. Une telle infiltration des eaux usées des stations d'épuration dévastées, ainsi qu’une augmentation de la salinité des sols en raison de la dissémination d'eau de mer dans les eaux souterraines, rendent très difficile notre contrôle de la situation", a t-il affirmé.
Al-Wehaidi a ajouté que l'eau de Gaza n'était pas sans danger pour l'homme, en citant un récent rapport publié par Amnesty International, qui a révélé que plus de 90% des eaux souterraines de Gaza ne pouvaient pas être utilisées pour l'irrigation ou pour consommation humaine.
Cette incapacité à faire plus de tests dans le sol et les terrains agricoles de la bande de Gaza a été attribuée en partie au manque de laboratoires. Pendant la guerre, l'Université islamique de Gaza a été bombardée.
Le Professeur Raed Al-Khaldi de l'Université Islamique de Gaza estime que l’absence de tels laboratoires a également contribué à leur incapacité à surveiller la scène environnementale dans l’ensemble de la Bande de Gaza. Il a souligné que la bande de Gaza avait besoin de plus d'équipements et d'installations pour tester correctement de nombreux aspects de son environnement.
Parmi les difficultés rencontrées pour l'analyse de l'environnement dans la bande de Gaza, il y a la restriction à la circulation imposée par Israël à la région.
"S’il vous plait, permettez-moi de vous citer un exemple. Au cours de ces 4 ou 5 dernières années, le ministère de la Santé a obtenu des équipements pour tester les pesticides, et pourtant, en raison des restrictions israéliennes à la circulation, le ministère a été incapable de faire venir un expert de l'étranger pour faire fonctionner ces équipements", a expliqué Al-Khalidi.
Une équipe de scientifiques et médecins italiens ont pu effectuer des tests dans le sol de Gaza et ont récemment publié leurs résultats. Le Comité Newweapons a découvert une forte concentration de substances toxiques provenant des bombardements israéliens de 2006 et de 2009. Le rapport indique qu’une intervention immédiate est nécessaire pour limiter les effets de la contamination sur les personnes, le bétail et les cultures.
L'agriculture dans la bande de Gaza est une des principales sources de revenu et de nourriture pour les 1,5 millions d’habitants de la Bande de Gaza.
Le ministère de l'Agriculture estime que plus de 8000 agriculteurs dans le territoire côtier ont été touchés par la guerre israélienne. Il indique également que les pertes financières dues à la contamination des sols sont estimés à plus d'un demi milliard de dollars américains.

Eviscérer le Droit au Retour

Liban - 15-08-2010

Par Franklin Lamb 
Depuis des mois, pendant qu’était exposé l’historique débat sur les droits civils des réfugiés palestiniens au Liban, l'administration Obama regardait dans les coulisses sans rien faire. Alors que des centaines de milliers de réfugiés palestiniens toussaient et crevaient de chaud en respirant l'air rance du camp dans un Liban accablé par la chaleur et sans air, la Maison-Blanche transmettait un message au Parlement libanais. Les États-Unis ne soutiendront plus de façon significative les droits civils, sociaux ou économiques pour la plus grande et ancienne population de réfugiés au monde et ils veulent qu’ils soient naturalisés partout sauf en Palestine.





Photo : Un réfugié Palestinien montrant son certificat de propriété et la clé de sa maison en Palestine





Beaucoup de gens avaient espéré que le président Obama honorerait au Liban ses appels à des "droits civiques à l'américaine" pour l'Irak, l'Afghanistan et le Pakistan, où chaque jour des actions militaires américaines trahissent les principes fondateurs américains. Ou que son administration prendrait des mesures pour donner une certaine crédibilité au discours du Caire d’Obama en Juin 2009 ou au moins aux promesses de George Mitchell, l’envoyé du président auprès de l’Autorité Palestinienne à Ramallah : «les Etats-Unis travailleront sans relâche jusqu'à ce qu’on en finisse avec les conditions inhumaines des Palestiniens dans tous les camps de réfugiés."
Le bureau de presse de l’ambassade américaine au Liban a informé le mois dernier les militants de la Campagne Libanaise pour les Droits Civiques des Palestiniens, en faisant référence au débat parlementaire, que : «Les États-Unis n'avaient pas de chien dans la bagarre."
Un choix de mots bizarre, pourrait-on penser, compte tenu des souvenirs encore frais dans la mémoire des Libanais des chiens dans la bagarre pendant les 18 ans d’occupation brutale des troupes israéliennes dans 151 villages du Sud Liban et l'utilisation de chiens d'attaque payés par les Américains pour terroriser la population et l'usage de chiens pour profaner des dizaines de mosquées dans le Sud Liban.
En fait, l'administration Obama a un chien dans cette bagarre historique des droits civils au Liban. Métaphoriquement parlant, le bâtard est un croisement entre un pit-bull-Doberman et un Rottweiler enragé et est connu localement sous le nom de «NABI» (Naturalization Anywhere But Israel) (ndt Naturalisation Partout Sauf en Israël).
La Maison Blanche, et le lobby israélien au Congrès, veut que «NABI» guide et amène les Palestiniens du Liban à se réinstaller définitivement et sans peine (au moins pour leur bien payé pays d'accueil) dans le monde entier.
Plus les réfugiés seront loin de la Palestine, mieux ce sera avec peut-être seulement 100.000 Palestiniens qui resteront au Liban, bien qu’ils seront arrêtés s'ils se déplacent au Sud le long de la «ligne bleue» et s’ils s’arrêtent dans des villages comme Maron al Ras pour regarder mélancoliquement leurs anciennes maisons et villages près d’Akka ou de Safad, par exemple.
Les États-Unis prévoient également que NABI éviscèrera le Droit au Retour et ils ont commencé à s’organiser pour que l'argent du pétrole arabe paye la facture de ce plan américano-israélien.
L'administration Obama, de connivence avec Israël, soutien la naturalisation progressive des Palestiniens, où qu'ils soient ou peuvent être intégrés. Dans ce contexte, et selon les informations obtenues par le quotidien koweïtien Al-Anbaa, "le Département d'Etat a formé une équipe d’Arabes et d’Européens, pour faire pression sur les Etats du Golfe afin qu’ils financent un fonds de soutien destiné à tout pays qui acceptera de nationaliser des Palestiniens."
Au cours de son audition de confirmation au Congrès le mois dernier, Mme Maura Connelly, qui doit remplacer Michele Sisson en tant qu’ambassadeur américain au Liban, a été interrogée par un membre de l’AIPAC au Congrès quand le Département d'Etat a abordé la question de l’embarquement des Palestiniens du Liban sur des bateaux en direction du monde entier.
Elle répondit: «Monsieur le Sénateur, les États-Unis sont opposés à une naturalisation forcée», en insinuant que serait autorisé le versement d’argent et d’autres aides pour installer les Palestiniens, plutôt qu'une opération de nettoyage ethnique comme la Nakba de 1948.
Le Secrétaire d'Etat-adjoint pour le Proche-Orient, Jeffrey Feltman, avait affirmé au Liban que les États-Unis étaient absolument contre une naturalisation des Palestiniens au Liban, mais cela a eu lieu au cours des élections municipales libanaises du printemps dernier où de nombreuses promesses politiques américaines ont été faites dans l'espoir d’étayer les perspectives de vote des électeurs anti-Hezbollah et anti-palestiniens, qui sont aujourd'hui, en gros, les mêmes politiciens qui sont opposés aux droits civiques des Palestiniens.
Le député Michel Aoun, le chef du Courant Patriotique Libre et allié du Hezbollah, (sauf sur la question d’accorder aux Palestiniens des droits civiques, même élémentaires), a fait une tournée électorale cette semaine en alertant les gens au sujet du plan américano-israélien.
Le 26 juillet 2010, Aoun a déclaré: «Ce projet (d'installer les réfugiés palestiniens) est une question que nous rejetons et nous ne nous soumettrons pas à une politique étrangère qui prévoit d’exécuter certains plans. Les Etats-Unis ne sont pas intéressés par le fait d’assurer la sécurité, la stabilité et la souveraineté du Liban, mais ils ne veulent que résoudre le problème palestinien d'Israël à nos dépens à nous, les Libanais."
Le chef du Parti Phalangiste, Amin Gemayel, a rapidement ajouté sa voix à celle de son rival Aoun et a exprimé ses craintes face au plan israélo-américain de naturaliser les réfugiés palestiniens au Liban.
Il a révélé dans une interview à Al-Jazira qu'il disposait d'informations au sujet "d'un plan israélien, soutenu par les Américains, pour naturaliser les Palestiniens grâce aux efforts des institutions internationales". Amin n’a pas de problème avec le sabordage du droit au retour et est en faveur de la naturalisation aussi longtemps que cela ne se produira pas au Liban. C'est 50% de la position israélienne et américaine - le seul point de discorde exprimé par les éléments de la Droite libanaise, c'est que les États-Unis et Israël n'ont aucun problème une naturalisation des Palestiniens au Liban - le concept NABI.
L'administration Obama estime que le gouvernement libanais ne peut pas être «persuadé» à coopérer et que les services sociaux pour les réfugiés palestiniens restants pourront être payés par les alliés, y compris par certains membres de l'OPEP même si l'UNRWA doit être éliminée progressivement, ce que préfèrent Israël et les États-Unis pendant la période intermédiaire.
Pourquoi l’UNRWA doit être démantelée
Pour Israël et ses élus américains à Washington, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNWRA), par le simple fait de son existence, est métaphoriquement le Cœur Révélateur d’Edgar Allen Poe qui ne cesse de battre et qui, à chaque battement de plus en plus fort, rappelle au monde la série de crimes internationaux d'Israël.
La raison pour laquelle l'UNWRA doit être mise en pièces par NABI, c'est qu'Israël a longtemps cru que de par son nom même, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, l'UNRWA incitait les gens à en savoir davantage sur son travail et sur ce qui s'est passé en Palestine pendant la Nakba. Israël ne peut pas souffrir la nouvelle génération adulte, en particulier en Occident, mais aussi en Israël, qui étudie l'histoire des réussites de l'UNRWA pour les Palestiniens dans le cadre de six décennies de massacres, de saisies de terres et de nettoyage ethnique.
Le Cœur Révélateur de l'UNRWA doit être réduit au silence et ses services pris en charge, au moins pour quelques années, par l'Europe et les Etats-Unis en utilisant l'argent arabe.
Le plan américano-israélien est que les réfugiés naturalisés se débrouilleront tous seuls partout où ils se retrouveront et que l'UNRWA peut être définitivement démantelée.
Des sources proches d'Israël au Congrès américain s’attendent à ce que l'UNRWA soit supprimée purement et simplement, ou au moins vidée financièrement suite à des audiences du Congrès et à une campagne de calomnies organisée par le Lobby israélien ressuscitant les "terroristes dans ses rangs" et les faux "manuels antisémites de l’UNWRA", paradigmes d’un récent passé.
Ce qui est à l’étude, c’est une campagne similaire aux accusations jamais prouvées de la candidate à la présidence Hillary Clinton et d'autres lors de manifestations de l'AIPAC qui ont lancé des accusations comme l'augmentation de terroristes dans les écoles de l'UNRWA.
Au Liban, le fait est que l'UNRWA interdit dans ses 78 écoles l’histoire et la vie politique palestinienne. Les jeunes dans les camps ont déclaré à la Campagne Libanaise pour les Droits Civiques des Palestiniens (PCRC) que l'UNRWA a tellement peur de la critique d'Israël ou du Congrès américain qu'elle ne leur permet même pas de porter le keffieh traditionnel ou des tee-shirts, bracelets, colliers ou broches qui pourrait laisser entendre (Pourvu que non !) un soutien politique pour leur propre pays, la Palestine.
La Marque de Fabrique Américaine
Le gouvernement américain est nettement favorable à la proposition du projet de loi de la "coalition" des Forces Libanaises du 14 Mars de Samir Geagea. Cette approche édulcorée, au plus petit dénominateur commun, prévue actuellement au vote parlementaire du 17 Août, offre quelques miettes aux réfugiés Palestiniens, dont une adaptation de l’article 9 du Code du Travail qui facilitera l’obtention d’un permis de travail mais ne permettra pas de posséder un logement, de bénéficier d’une sécurité sociale significative ou d’accéder à plus de 20 professions syndiquées.
Dans sa rédaction actuelle, la «proposition de consensus» du 14 Mars n’accomplira pratiquement rien pour l'attribution des droits civils, sociaux et économiques aux normes internationales pour les réfugiés palestiniens du Liban.
Le gouvernement américain soutient la proposition de la coalition du 14 Mars et fera pression pour qu'elle soit adoptée, au moins, si cela ressemble aux projets du Parti Socialiste progressiste de Joumblatt ou au Parti National Socialiste Syrien qui peuvent avoir une chance d'être adoptés.
Chacun de ces deux projets de loi serait une amélioration considérable par rapport au Projet de loi de «nourriture à des poulets dispersés» des Forces Libanaises ou au «projet de loi consensus» du 14 Mars. Si le projet de loi à la marque de fabrique américaine est adoptée, l'administration américaine fera pression sur ses amis dans la région pour qu’ils l’acceptent et annoncera, sans aucun doute, que «la mission pour les droits civils des Palestiniens a été accomplie».
Ce sera un mensonge et la pression de la génération des jeunes dans les camps qui se voient refuser une dignité et toute réelle possibilité dans la vie continuera à se développer vers une explosion. L’inquiétude américano-israélienne pour garantir le droit fondamental au travail et la possession de maison aux réfugiés palestiniens au Liban n'a rien à voir avec les craintes d’al tawtin (de naturalisation), ou de la perte du Droit au Retour des réfugiés, ce qui est une grande source de préoccupation pour les Libanais.
En effet, les préoccupations américano-israéliennes sont précisément le contraire. Tous les deux veulent que les Palestiniens deviennent des citoyens dans des dizaines de pays si nécessaire et qu’ils se fondent dans le décor et qu’ils oublient la Résolution 194 de l’Assemblée Générale des Nations Unies qui a mandaté leur inaliénable Droit au Retour.
La seule force politique au Parlement qui peut mettre en échec cette dernière stratégie américano-israélienne, qui vise également indirectement le Hezbollah et l'Iran, est la Résistance Nationale Libanaise, avec son large soutien dans le public et ses alliés législatifs.
La résistance menée par le Hezbollah peut rassembler les 65 voix pour promulguer une loi aux normes internationales sur les droits civils au lieu de l'actuel geste de bonne conscience médiocre que les Etats-Unis, Israël et leurs mandataires planifient actuellement pour le 17 août.
Il serait préférable pour tous les intéressés que ce vote soit reporté de 60 jours au lieu de faciliter le plan soutenu par les Etats-Unis et Israël. S'il est adopté dans sa forme actuelle, il garantira de sombres perspectives pour les réfugiés palestiniens du Liban, et très probablement pour le Liban et la région dans les années à venir.

Un sanctuaire pour les tueurs

dimanche 15 août 2010 - 08h:40
M. Saâdoune - Le Quotidien d’Oran
L’assassin du Mossad israélien, répondant au nom de Uri Brodsky, a-t-il reçu des fleurs des mains du magistrat allemand qui a ordonné sa libération sous caution ? On ne le sait, mais les fleurs, qui heurtent le sens commun de la justice et qui ont été concédées à cet assassin, ne se comptent pas.
M. Rainer Wolf, porte-parole du parquet de Cologne, a déclaré que l’assassin pouvait « rentrer en Israël aujourd’hui s’il le veut ». Et surtout, on ne sait si cela relève de l’humour germanique, M. Wolf l’a fortement incité à ne jamais revenir, en lui signifiant qu’il pourrait risquer des poursuites pour espionnage s’il revenait au pays de Goethe. L’histoire paraît inconcevable. Pourtant, le parquet de Cologne se révèle comme un zélé conseiller juridique du Mossad !
Quand on connaît la propension des magistrats européens à emprisonner sans ménagement des arabo-musulmans sur la base de vagues soupçons, l’indulgence de la justice allemande à l’égard du criminel Uri Bordsky ne peut en aucun cas être expliquée par un respect des formes juridiques. Toutes ces attentions pour un assassin, ces conseils amicaux d’éviter de revenir en Allemagne où il risquerait des ennuis, tout cela est tellement gros qu’il ne devrait pas seulement susciter l’indignation des autorités émiraties.
Ce qui se passe sous les yeux du monde est tout simplement l’aveu d’une immunité diplomatique pour les assassins d’Arabes. Aucune raison de droit ne saurait être invoquée, le comportement de la justice allemande n’a pas de fondement juridique. La seule raison pouvant expliquer qu’on laisse libre un assassin, invité à quitter l’Allemagne, est bien cette culpabilité allemande, éternelle et sans limite pour le génocide des juifs d’Europe durant la Seconde Guerre mondiale.
Cette culpabilité, savamment entretenue, fait déjà de l’Allemagne l’un des soutiens politique et économique les plus déterminés d’Israël. Les Palestiniens, qui subissent les effets d’une perversion historique perpétrée par des Européens, peuvent constater désormais que les assassins du Mossad peuvent faire ce qu’ils veulent sans que la justice allemande fasse preuve de la moindre curiosité. Une petite caution est le tour est joué !
Il s’agit bel et bien d’une illustration concrète du permis de tuer délivré à Israël par les Occidentaux. Le Hamas n’a pas tort d’y voir une couverture politique allemande de l’assassinat de Mahmoud Al Mabhouh mené par un groupe d’agents du Mossad détenteurs de passeports européens. En exfiltrant officiellement un individu soupçonné d’assassinat, ayant de surcroit usé d’un vrai-faux passeport de l’un de ses citoyens, Berlin fait objectivement preuve de complicité dans la commission d’un meurtre.
L’assassinat d’un Arabe ne cause apparemment aucune émotion, les tueurs israéliens ont confirmation que l’Allemagne est un sanctuaire. Ils sont assurés, même s’ils ont tué et mis en danger des citoyens allemands dont ils ont usurpé les identités, de bénéficier d’un voyage en première classe vers Tel-Aviv. Et sans doute avec de grandes tapes amicales dans le dos des juges et des responsables allemands.
15 août 2010 - Le Quotidien d’Oran - Editorial
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L’heure de vérité

publié le dimanche 15 août 2010

Mohammed Larbi

 
A quoi bon chercher à réécrire l’histoire si la tentative est vouée à l’échec ? C’est certainement la question que les Palestiniens sont en train de se poser, eux qui sont invités au besoin avec quelques pressions, à revenir à la table des négociations avec Israël, alors même que ce dernier n’a laissé aucun espoir à la moindre tractation.
La démarche en question se rappelle-t-on, c’était en 1993 quand Israéliens et Palestiniens avaient, pour la première fois, mené des négociations directes qui ont abouti aux accords d’Oslo.
Ce qui avait alors suscité un immense espoir de paix dans la région. Mais en fin de compte, c’était une aussi grande supercherie puisque les Israéliens ont renié leur engagement et détruit les clauses de cet accord les unes après les autres, reprenant même leur discours belliqueux, faisant dire aux analystes qu’Israël voulait la paix et les territoires.
Rappelons à ce sujet que le processus de paix en question était basé sur l’échange de la paix contre les territoires. Mais depuis cette date, il y a, dira-t-on, une meilleure connaissance des Israéliens. Rien, absolument rien ne distingue un homme politique israélien d’un autre quand il s’agit des Palestiniens.
C’est la seule leçon de ce processus qui a eu aussi pour conséquence de renforcer le sentiment de désespoir des Palestiniens. Comment dans ces conditions effacer l’échec, et rendre justice aux Palestiniens ? Certains ne craignent pas de parler de changement. Depuis janvier 2009, les Américains considèrent que la persistance du conflit du Proche-Orient met en danger leurs propres intérêts, et d’ailleurs, le président Barack Obama n’a pas attendu son investiture pour prendre en charge ce dossier.
Et son vice-président Joe Biden a été jusqu’à dire aux dirigeant de l’AIPAC, le lobby pro-israélien, de se préparer à entendre un autre discours. Barack Obama a même réussi à obtenir l’unanimité internationale autour de son initiative.
Comment alors faire traduire dans les faits un tel discours ? Une question à laquelle les Palestiniens sont particulièrement attentifs.
Ils disent pour cela attendre une invitation formelle du Quartette, ce fameux forum international qui leur avait déjà promis un Etat indépendant en 2005.
Plus question de feuille de route vidée de toute substance par la poursuite de la colonisation israélienne, alors même qu’elle en avait fait l’élément essentiel au chapitre des « mesures de confiance ».
Que comportera une éventuelle invitation du Quartette, lui qui avait demandé à Israël d’arrêter sa politique de colonisation, et demandé aux deux parties d’engager des négociations directes en vue d’un accord de paix dans les vingt-quatre mois.
Là aussi, remarquera-t-on, il y a un timing, mais point de promesse. L’on dira alors que les négociations sont faites pour apporter toutes les explications, l’essentiel serait donc d’y aller, et sur ce chapitre, les Palestiniens font preuve de perspicacité.
Ils refusent de renoncer à leurs droits nationaux, allant jusqu’à explorer d’autres pistes, comme la solution à un Etat.
Un autre moment de vérité semble approcher.

Palestine occupée: Gaza depuis 2005 – Chronologie humanitaire des événements

publié le dimanche 15 août 2010
Irin

 
Le blocus imposé par Israël depuis quatre ans, l’attaque militaire de 23 jours menée en 2009 et les querelles politiques intestines entre le Hamas et le Fatah ont provoqué ce qu’un certain nombre d’organismes onusiens et de gouvernements qualifient de « crise humanitaire » dans la bande de Gaza.
La situation économique, la sécurité alimentaire et la santé des quelque 1,5 million de Palestiniens (dont environ 80 pour cent sont réfugiés) se sont considérablement dégradées depuis l’embargo économique, imposé en 2006, d’après les Nations Unies.
Israël soutient qu’il ne s’agit pas d’une crise humanitaire, car à l’en croire, les besoins fondamentaux de la population sont satisfaits, et le blocus imposé vise à sanctionner le gouvernement gazaoui, dirigé par le Hamas, et non la population civile.
IRIN dresse ici la liste des principaux événements qui ont abouti à la situation difficile dans laquelle se trouve actuellement Gaza.

2005

11 septembre 2005 – Israël procède au retrait unilatéral d’environ 8 000 habitants israéliens de la bande de Gaza. Le pays dit avoir mis fin à près de 40 ans d’occupation de la bande après le retrait de tous ses soldats et le démantèlement de ses structures militaires à Gaza.
D’après les Nations Unies [page 3, section I] toutefois, l’occupation israélienne se poursuit, Israël conservant le contrôle de l’espace aérien et maritime, ainsi que des frontières gazaouis, et imposant une zone contrôlée le long de la frontière, dans Gaza.
15 novembre 2005 – L’Accord sur la circulation et l’accès (AMA), signé par Israël et l’Autorité palestinienne (AP), stipule que Rafah et tous les autres points de passage frontaliers permettant d’entrer dans Gaza opèrent en continu et qu’Israël permet la circulation des marchandises et des personnes entre la Cisjordanie et Gaza.
25 novembre 2005 – Le terminal de Rafah, situé à la frontière égyptienne, ouvre pour des passagers sélectionnés en vertu de l’AMA. La Mission d’assistance frontalière (BAM) de l’Union européenne (UE) supervise le contrôle frontalier.

2006

Janvier 2006 – Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a une attaque. Ehud Olmert devient Premier ministre par intérim.
Des violences généralisées sont commises par les militants du Fatah à Gaza à l’approche des élections législatives palestiniennes.
25 janvier 2006 – Le Hamas remporte la majorité des sièges face au Fatah, à l’issue des élections législatives.
30 janvier 2006 - Le Quatuor (les Etats-Unis, l’Union européenne, les Nations Unies et la Russie) dicte trois conditions que le Hamas devra respecter pour pouvoir continuer à bénéficier de l’aide internationale : reconnaître Israël, renoncer à la violence et accepter les accords préalablement signés.
Février 2006 - Israël décide de retenir plusieurs millions de dollars de recettes fiscales mensuelles, qu’il doit à l’AP.
12 mars 2006 - Israël ferme Erez, l’unique point de passage situé à la frontière israélo-palestinienne permettant l’entrée et la sortie des Palestiniens. Seuls les titulaires de permis spéciaux, généralement les patients nécessitant des soins médicaux d’urgence et les travailleurs humanitaires, sont autorisés à franchir la frontière.
Mars 2006 – Les Etats-Unis suspendent l’aide à l’AP, interdisent tout contact entre le gouvernement américain et l’AP, ainsi que les transactions non autorisées avec celle-ci.
Le Bureau du Trésor public américain responsable du contrôle des actifs étrangers (OFAC) interdit les transactions financières avec l’Autorité palestinienne ; les organismes onusiens et les responsables de l’Union européenne cessent tout contact avec l’Autorité palestinienne en Cisjordanie et à Gaza.
Mars 2006 – Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le terminal de Karni, principal point de passage commercial de Gaza, est resté fermé pendant 60 pour cent de l’année et le prix des vivres a augmenté de 30 pour cent.
Mars 2006 – Ehud Olmert est élu Premier ministre.
Avril 2006 – Le gouvernement de l’AP, dirigée par le Hamas, rejette les conditions du Quatuor.
Le chômage atteint les 50 pour cent à Gaza, et 67 pour cent des familles vivent en deçà du seuil de pauvreté, selon les Nations Unies.
Mai 2006 – Face à l’aggravation de la crise, l’UE met au point le Mécanisme temporaire international (MTI) pour faire parvenir des fonds à l’AP et assurer ainsi le fonctionnement continu des services publics essentiels et des livraisons hebdomadaires de carburant dans Gaza.
Juin 2006 - Des militants palestiniens capturent le soldat israélien Gilad Shalit au cours d’un raid transfrontalier, déclenchant une incursion israélienne massive dans Gaza, baptisée l’opération Pluie d’été.
Israël bombarde la seule centrale d’énergie de Gaza. Le pays arrête la majorité des membres du cabinet du Hamas.
Juillet-août 2006 – Israël lance une offensive terrestre et aérienne contre le Liban, ciblant le bras armé du Hezbollah libanais. Le cessez-le-feu est déclaré et les forces israéliennes commencent à se retirer du Liban. Au moins 1 200 personnes au Liban et 157 Israéliens ont été tués au cours des affrontements. La force de maintien de la paix des Nations Unies est déployée le long de la frontière sud.
Octobre 2006 – Les négociations sur la formation d’un gouvernement d’union palestinien échouent. Les relations entre le Fatah et le Hamas continuent de se détériorer.
26 novembre 2006 – Le président palestinien Abbas et le Premier ministre israélien Olmert conviennent d’un cessez-le-feu, mettant ainsi fin à la série d’incursions militaires israéliennes menées pendant cinq mois dans la bande de Gaza et qui ont coûté la vie à plus de 457 personnes, dont un quart d’enfants, et fait plus d’un millier de blessés, selon le ministère de la Santé de l’AP.
Ces opérations ont entraîné la destruction de terres agricoles, d’infrastructures et d’habitations, et des milliers d’habitants ont dû être hébergés dans les refuges des Nations Unies.
Décembre 2006 - Israël consent à débloquer 100 millions de dollars sur les recettes fiscales palestiniennes.

2007

Mars 2007 – Le nouveau gouvernement palestinien d’union nationale prête serment, dirigé par Ismail Haniyeh, membre du Hamas ; son cabinet comprend à la fois des membres du Fatah, des membres du Hamas, des indépendants et des députés gauchistes.
7 juin 2007 – Le Hamas prend le contrôle de Gaza après avoir ordonné au Fatah de renoncer aux postes qu’il occupait. Le président Abbas dissout le gouvernement d’union et déclare l’état d’urgence.
9 juin 2007 – Le point de passage de Rafah, à la frontière égyptienne, est fermé au public. Jusqu’au 1er juin 2010, il n’ouvre que de temps à autre, pour les cas particuliers, notamment pour laisser passer les patients, les étudiants et les titulaires de visas étrangers.
12 juin 2007 – Israël ferme le point de passage de Karni, à la frontière israélo-palestinienne. Il s’agit du seul point de passage de Gaza permettant l’entrée de grandes quantités de marchandises commerciales, selon les Nations Unies. Un tapis roulant unique reste en service, permettant le transfert de céréales.
Novembre 2007 – Les leaders israéliens et palestiniens conviennent, lors d’une conférence tenue à Annapolis par le président américain George Bush, d’engager des pourparlers en vue de parvenir à un accord sur un futur Etat palestinien d’ici à la fin 2008.
2 décembre 2007 – La Cour suprême israélienne décide que limiter l’approvisionnement de Gaza en carburant et en électricité est conforme à la loi israélienne.
La cour rejette la plainte déposée par les habitants palestiniens de Gaza et les associations israéliennes et palestiniennes de défense des droits humains, telles que B’Tselem, selon laquelle ces mesures risquent de causer des préjudices humanitaires considérables.
Décembre 2007 – Les bailleurs de fonds s’engagent à mobiliser 7,4 milliards de dollars d’aide en faveur de Gaza, lors de la conférence des bailleurs tenue à Paris.

2008

Janvier 2008 - 700 000 Gazaouis franchissent la frontière égyptienne par le point de passage de Rafah, selon les estimations des Nations Unies, pour obtenir des vivres et du carburant, face aux pénuries causées par le blocus.
Les tunnels souterrains creusés le long de la frontière entre l’Egypte et Gaza et empruntés pour faire passer des marchandises et des armes en contrebande dans Gaza sont désormais aussi utilisés pour acheminer d’autres produits, tels que des vivres et des médicaments.
Mars 2008 – Au moins 110 personnes trouvent la mort au cours d’une attaque aérienne et terrestre menée par Israël contre Gaza, et qualifiée par les Nations Unies de « recours disproportionné à la force » et par Israël d’opération visant à mettre fin aux agissements des militants palestiniens qui lancent des roquettes sur le sud d’Israël.
Selon d’importantes organisations humanitaires, la situation humanitaire à Gaza n’a jamais été aussi grave depuis 1967.
Juin 2008 – Le Hamas et Israël concluent un cessez-le-feu négocié par l’Egypte, qui appelle les militants à cesser de lancer des roquettes sur Israël, en échange d’un allègement du blocus imposé par Israël sur le territoire, et d’une cessation des assassinats ciblés commis à Gaza.
4 novembre 2008 - Israël ferme tous les points de passage frontaliers permettant de se rendre dans Gaza à la suite d’une incursion militaire israélienne à Gaza, qui a incité les militants palestiniens à reprendre leurs tirs de roquettes quotidiens contre différentes villes israéliennes. Le cessez-le-feu était en grande partie respecté depuis cinq mois.
L’aide et le personnel humanitaires ne sont désormais plus autorisés à rentrer dans Gaza. Les responsables humanitaires tirent la sonnette d’alarme face à l’aggravation de la crise humanitaire.
19 décembre 2008 – L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) est contrainte de suspendre les services de distribution alimentaire qu’elle assurait à Gaza, en raison de la fermeture continue des frontières.
Une trêve de six mois prend fin tandis que les tirs de roquettes se poursuivent depuis Gaza. Selon le Hamas, Israël n’a pas assoupli le blocus du territoire et continue de se rendre coupable d’assassinats ciblés. Les vivres, les carburants, le matériel médical, et autres produits de base deviennent dangereusement rares à Gaza, selon les organismes des Nations Unies.
27 décembre 2008 - Israël lance une offensive militaire d’une durée de 23 jours, baptisée opération Plomb durci, contre Gaza ; l’opération consiste en une série de bombardements aériens, suivis d’une invasion terrestre dont l’objectif annoncé est de mettre fin aux tirs de roquettes contre Israël.

2009

19 janvier 2009 - Israël déclare un cessez-le-feu unilatéral. Le bilan des morts causées, du côté palestinien, par l’opération militaire varie, mais d’après les organisations non gouvernementales (ONG), entre 1 387 et 1 417 personnes auraient trouvé la mort au total ; elles seraient 1 444 selon les autorités gazaouies, et 1 166, selon Israël. Au moins 5 380 personnes ont été blessées, dont 1 872 enfants et 800 femmes, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Entre juin 2004 et le 19 janvier 2010, en Israël, 19 civils, dont quatre mineurs, ont été tués par des roquettes et des tirs de mortiers palestiniens. En outre, deux soldats israéliens, un civil israélien et un ressortissant étranger ont été tués par des roquettes Qassam artisanales dans des colonies israéliennes, selon l’association de défense des droits humains B’Tselem.
Février 2009 – A la suite de la guerre, la crise humanitaire semble imminente à Gaza. Des milliers de personnes sont sans abri.
Mars 2009 - Benjamin Netanyahu est investi des fonctions de Premier ministre israélien et de dirigeant du nouveau gouvernement de coalition.
Avril 2009 – 150 000 Gazaouis n’ont toujours pas l’eau courante à la suite de l’opération Plomb durci.
Mai 2009 - Le président américain Barack Obama rencontre Benjamin Netanyahu et appelle à reconnaître un Etat palestinien et à limiter les colonies en Cisjordanie.

2010

Juin 2010 – Selon un rapport du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le blocus israélien a un impact « dévastateur » sur la vie des Palestiniens.
Juin 2010 – Dix-huit mois après l’offensive de 23 jours menée par Israël dans la bande de Gaza, les trois quarts des habitations, des infrastructures et des bâtiments endommagés n’ont pas été réparés, selon les conclusions d’une évaluation des besoins en matière de reconstruction, publiée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à Jérusalem.
Juin 2010 – Neuf activistes pro-palestiniens sont tués par la marine israélienne en eaux internationales, alors qu’ils tentaient de gagner Gaza à bord d’une flottille de six navires transportant 10 000 tonnes de marchandises, dans le but de forcer le blocus.
Juillet 2010 - Israël annonce son intention de desserrer le blocus de Gaza et publie une liste officielle des produits interdits d’entrée dans Gaza. Selon les Nations Unies, seule la levée totale du blocus permettrait de résoudre la crise humanitaire.
Aujourd’hui, environ 1,1 million de réfugiés palestiniens de Gaza bénéficient des services offerts par l’UNRWA ; 61 pour cent de la population de Gaza souffre de l’insécurité alimentaire ; et le taux de chômage atteint presque 40 pour cent, selon les Nations Unies.
30 juillet 2010 - Une roquette tirée depuis Gaza touche la ville côtière d’Ashkelon, en Israël, occasionnant des dégâts, sans faire de victimes. Israël lance une frappe aérienne contre le port de Gaza et la ville de Gaza, qui fait un mort dans les rangs des combattants du Hamas et un certain nombre de blessés au sein de la population civile.

Le Moyen-Orient, au bord d’une nouvelle « préventive » ?

publié le lundi 16 août 2010
Daniel Vanhove

 
OPINION :
Quelqu’un finira-t-il par dresser un jour le bilan du désastre humain qu’a constitué l’implantation de l’entité sioniste en région arabe, comme règlement au problème strictement européen après la deuxième guerre mondiale, avec tous les désastres en cascade que l’on connaît depuis ?
Faut-il rappeler l’absolue désolation de 20 ans d’embargo, trois guerres et des millions de victimes d’un Irak totalement détruit et en proie à des attentats quotidiens depuis l’illégale intervention américano-britannique en 2003 ; rappeler aussi les bombardements continus sur l’Afghanistan qui après 10 ans de résistance contre l’invasion par URSS en est bientôt à 10 ans de résistance contre l’invasion par les USA et l’OTAN ; rappeler encore l’interminable calvaire de la Palestine sous la botte israélienne, et cela depuis plus de 62 ans d’une partition brutale et injuste suivie d’une occupation humiliante et meurtrière ; ainsi que les bavures régulières que s’autorisent les « forces de la coalition » au Pakistan, tuant régulièrement tant d’innocents dans un décompte probablement minimaliste ; et les incessantes provocations de l’armée sioniste aux frontières du Liban, après leurs nombreuses et sanglantes interventions armées dans ce pays occupé pendant 20 ans ; les pressions constantes exercées sur la Syrie accusée à tort dans l’assassinat du 1er ministre libanais R. Hariri, amputée d’une partie de son territoire dans le Golan, et toujours dans l’œil du cyclone ?...
Faut-il rappeler les incalculables victimes civiles de tous ces conflits dans une région déchirée, démantelée, dépecée par les appétits néocoloniaux d’une poignée de puissances occidentales, les qualifiant de manière méprisante de « dommages collatéraux » ?...
Faut-il donc rappeler tous ces crimes, ces meurtres, ces assassinats, ces innombrables blessés et handicapés, ces familles décimées et inconsolables à vie, cette immense désolation que nos pays dits « civilisés » perpétuent en notre nom ( !), la plupart du temps sous de faux prétextes… pour espérer que nous n’oubliions pas !?
En ces temps d’intenses manœuvres diplomatiques aussi bien que militaires, dans un Moyen-Orient tellement dévasté par des années de sanctions, d’embargos, de blocus et de guerres multiples, il ne s’agit évidemment pas d’ « en rajouter une couche » ! Mais plutôt de garder notre sens critique en éveil afin de ne pas nous laisser berner une fois de plus par la propagande mensongère qui s’évertue à nous préparer à la prochaine. Ainsi, le livre Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine de John Mearsheimer et Stephen Walt paru en 2007 aux Ed. La Découverte, ne devrait-il pas être oublié. Je voudrais tout au contraire en rappeler certains passages éloquents, afin de bien comprendre la stratégie déployée par de puissants lobbies qui tentent d’influencer les décisions de la politique américaine – et européenne par rebond – ainsi que leurs opinions publiques.
Dans un chapitre consacré à l’Irak on peut y lire : « (…) au cours de la période qui précéda la guerre, les Etats-Unis étaient à la fois puissants, confiants dans leur supériorité militaire, et profondément inquiets au sujet de leur sécurité – un cocktail dangereux.
Ces différents éléments forment le contexte stratégique de la décision d’entrer en guerre, et nous aident à comprendre ce qui a sous-tendu et facilité ce choix. Mais l’équation comportait aussi une autre variable, sans laquelle la guerre n’aurait jamais eu lieu. Cet élément est le lobby pro-israélien, et notamment un groupe de politiciens et de leaders d’opinion néoconservateurs qui pressaient les Etats-Unis d’attaquer l’Irak depuis bien avant le 11 septembre. La faction pro-guerre pensait que le renversement de Saddam améliorerait la position stratégique des Etats-Unis et d’Israël, et inaugurerait un processus de transformation régionale dont profiteraient les deux nations.
(…) Les pressions exercées par l’Etat hébreu et le lobby pro-israélien n’expliquent pas à elles seules la décision prise par l’administration Bush d’attaquer l’Irak en mars 2003, mais elles en constituaient un élément déterminant.
(…) nous affirmons que la guerre était largement motivée par le désir de renforcer la sécurité d’Israël. Il s’agissait déjà d’une affirmation controversée avant que la guerre ne débute, mais elle l’est plus encore maintenant que l’Irak est un devenu un désastre stratégique.
(…) Affirmer cela ne revient pas à dire qu’Israël ou le lobby « contrôlent » la politique étrangère des Etats-Unis. Cela veut tout simplement dire qu’ils ont appelé avec succès à la mise en œuvre de certaines politiques, et que, dans un contexte spécifique, ils ont atteint cet objectif. Si les circonstances avaient été différentes, ils n’y seraient pas parvenus. Mais sans leurs efforts, l’Amérique ne serait probablement pas en Irak aujourd’hui.
(…) Tout au long des mois précédant l’entrée en guerre, les dirigeants israéliens craignaient en effet que Bush décide finalement de ne pas y aller, et ils firent tout ce qui était en leur pouvoir pour s’assurer qu’il ne change pas d’avis à la dernière minute.
Pourquoi un tel détour ? Parce qu’aujourd’hui, alors que l’une des plus anciennes civilisations du monde est dévastée et en proie à une guerre civile qui risque bien de s’éterniser, les informations qui nous sont pernicieusement distillées en provenance d’Iran sont du même ordre. Le refrain est le même, seul le couplet a changé : il n’est plus question d’ADM, mais de bombe nucléaire. Eh oui !, pour tenter de masquer un tant soit peu l’échec absolu de l’entreprise irakienne – sans parler de celle d’Afghanistan – il faut trouver un moyen d’effrayer plus encore les populations dans le monde pour qu’elles soutiennent l’éventualité d’une option militaire, en utilisant ce qui produira un impact plus fort sur les esprits que les ADM : la bombe atomique ! Tout le monde sait que la simple allusion à l’arme atomique provoque l’effroi le plus total au sein des populations. Les images des gigantesques champignons nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki nous sont rappelées régulièrement. La dévastation instantanée et totale de ces deux villes a marqué les mémoires. Imaginer qu’aujourd’hui, un pays puisse envisager le recours à une telle technologie suffit à en provoquer le rejet immédiat et sa mise au ban de la société par l’ensemble des Nations. Les « experts » en communication le savent bien, qui manipulent l’information et tentent de nous terrifier à la seule idée qu’un gouvernement, ostracisé pour sa culture, ses méthodes et présenté comme l’ennemi public n°1, serait sur le point de l’utiliser.
Mais, un peu plus loin dans le livre, on peut lire : « (…) Certains articles de presse affirmaient que « des membres des services de renseignement israéliens disposent d’éléments indiquant que l’Irak redouble d’efforts pour produire des armes biologiques et chimiques ». Sur CNN, Perès déclara « penser et savoir qu’il [S. Hussein] cherche à acquérir une option nucléaire ». Selon le quotidien hébreu Ha’aretz, Saddam avait donné « ordre (…) à la Commission irakienne pour l’énergie d’accélérer le rythme de son travail ». Israël alimentait Washington en rapports alarmistes concernant les programmes irakiens d’ADM à un moment où, selon les termes mêmes de Sharon, « la coordination stratégique entre Israël et les Etats-Unis a atteint un niveau sans précédent ». Au lendemain de l’invasion et après les révélations concernant l’absence d’ADM en Irak, le comité du Sénat en charge des Relations avec les services de renseignement ainsi que la Knesset publièrent séparément des rapports révélant que l’essentiel des informations transmises à l’administration Bush par Israël étaient fausses. »
Or, comme l’affirmaient en son temps Saddam Hussein et ses proches collaborateurs démentant le fait de posséder des ADM, le président Ahmadinejad et l’ensemble de son gouvernement ne cessent de dire et de répéter que l’objectif poursuivi par leur technologie nucléaire est de l’ordre du civil et non de l’armement. Parallèlement, de nombreuses voix – que l’on tente d’étouffer – se sont déjà faites entendre pour signaler qu’au stade actuel, l’Iran ne possédait aucune arme atomique, et qu’il faudrait plusieurs années avant de pouvoir « éventuellement » en fabriquer. Propos non démentis par les inspecteurs de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) qui, soit dit en passant, ont accès à certains sites nucléaires iraniens, mais se voient refuser tout accès aux sites israéliens !
Par ailleurs, d’après des informations en provenance d’Al Manar – le silence de nos médias est éloquent sur la question – il semble que des ex-agents de la CIA viennent d’adresser une lettre au président Obama, le mettant en garde contre une attaque surprise de la part d’Israël qui déclencherait ce mois-ci des bombardements sur l’Iran, contraignant ainsi les USA à leur venir en aide, puisque l’Iran a prévenu qu’en cas de violation de son territoire tant aérien, maritime que terrestre, il réagirait. Info ou intox ? Sans vouloir jouer les Cassandre, les signataires d’une telle lettre paraissent bien placés que pour prendre leur initiative suffisamment au sérieux. La perspective des négociations qui se profilent en septembre entre le régime iranien et Washington, après l’accord tripartite avec le Brésil et la Turquie à propos de la question nucléaire, indispose Tel-Aviv qui craint que s’éloigne ainsi la possibilité d’une intervention armée. L’on voit clairement qu’après la guerre en Irak, celle en Iran servirait prioritairement les intérêts israéliens. De même, des « experts » russes voient inévitable une guerre prochaine avec l’Iran, déclenchée vers l’automne, au travers un Etat tiers comme le Liban – dont la résistance armée du Hezbollah insupporte Israël – qui servirait d’appât et d’excuse pour étendre le conflit à d’autres pays voisins. L’accrochage autour d’un arbre à déraciner la semaine dernière a démontré que la provocation israélienne n’hésite pas à utiliser tout et n’importe quoi pour provoquer un incident majeur. Fort heureusement, le Hezbollah – objectif que l’armée israélienne a manqué lors de sa sanglante intervention en 2006 – n’est pas tombé dans ce piège grossier et s’est abstenu d’intervenir.
Dans la foulée, il semble aussi que le président français en vacances dans le Var ait reçu la visite éclair de Saad Hariri, l’actuel 1er ministre libanais, auquel il aurait dit que « tout devait être fait pour éviter de nouvelles tensions… » A entendre les conseils avisés d’un tel « expert » en termes sécuritaire, au moins le ministre libanais pourra se dire qu’il n’aura pas fait le déplacement pour rien !
Ainsi, dans ce monde profondément malade, aurions-nous donc la mémoire trop courte que pour tirer les leçons de l’actuel désastre irakien, afghan, palestinien, pakistanais, libanais sans voir dans quel enfer une nouvelle aventure iranienne risquerait de nous précipiter ? L’Iran n’est ni l’Irak, ni l’Afghanistan.ni encore moins le Liban. Ni par la taille, qui fait quatre fois celle de l’Irak, deux fois et demi celle de l’Afghanistan, (trois fois celle de la France)… et quatre-vingt fois celle d’Israël. Ni par sa population près de trois fois supérieure à celle de l’Irak et plus de dix fois supérieure à celle d’Israël. Ni par ses possibilités de riposte. Ni par sa farouche détermination à ne pas se laisser dicter sa politique de développement. Ni par sa culture, ignorée voire inconnue de la plupart des Occidentaux qui la confondent bien souvent avec un pays arabe, dans les amalgames paresseux et méprisants que beaucoup de ces « spécialistes » affichent dans leur approche de tout ce qui n’est pas européo-centré. Et après des années de déversement de tonnes de bombes dans les pays visés, avec l’objectif de « sécuriser » la région, d’y apporter la « liberté » et la « démocratie » et toutes ces fariboles du même ordre, le résultat est exactement l’inverse de ces fumeuses théories développées par tous ces « experts » venus nous vendre leurs sales guerres ! Le pouvoir irakien est dans l’impossibilité de former un gouvernement d’union nationale entre kurdes, sunnites et chiites et les attentats se multiplient ; le Hezbollah n’a jamais été aussi puissant au Liban ; les Taliban reprennent du poil de la bête et dament le pion à la « coalition » ; le Hamas loin d’être discrédité reste très populaire en Palestine et ce serait plutôt le Fatah et M. Abbas qui seraient affaiblis, etc… Dans les faits, ces pays envahis n’ont jamais été aussi déstabilisés que depuis l’incursion de forces étrangères sur leur sol. Après la colonisation, puis la décolonisation ratée, les nouvelles politiques étrangères de l’Occident continuent d’être de lamentables échecs tant elles sont animées de cette notion tenace de supériorité et de condescendance dans ses rapports à l’autre. Elles ne sont qu’une néo-colonisation mal ficelée, masquée, entretenant de la sorte le désordre et alimentant la haine entre les différentes cultures. Un peu facile de déclarer alors que nous sommes face à un choc de civilisations ! Dès lors, dans ce monde qui n’a de cesse de s’enfoncer dans les ténèbres, saurons-nous nous mobiliser pour empêcher qu’une telle folie ne vienne s’ajouter à tant d’autres avec le risque réel d’un embrasement généralisé de la région, puis de ses alentours, pour nous atteindre rapidement à notre tour ? Saurons-nous nous mobiliser pour faire barrage à ces lobbies et dénoncer leurs puissantes et fallacieuses stratégies de communication ? Saurons-nous nous mobiliser pour alerter nos décideurs politiques et les mettre en garde de s’embarquer dans un suivisme atlantiste dont l’issue les dépasserait ? Saurons-nous nous mobiliser pour alerter les opinions publiques qu’un tel nouveau conflit ne ferait qu’attiser plus encore les fractures déjà nombreuses au sein même de nos sociétés métissées ? Saurons-nous nous mobiliser autant que lors de manifestations sportives mondiales, pour éviter le pire ? Ou devrons-nous constater notre incapacité à faire désormais la différence entre l’essentiel et l’accessoire ? Entre le hasard et la nécessité ? Entre le vrai et le faux ? Entre la réalité et le virtuel ? Devrons-nous constater notre impuissance à agir devant l’inévitable ? Devant le désir de toute puissance de quelques uns, risquant d’entraîner tous les autres et nous avec, dans des affres que nous ne pouvons même pas imaginer ?
Avons-nous encore assez de lucidité pour comprendre ce qu’une guerre actuelle représente, en-dehors de celles que nous regardons de manière virtuelle à travers des fictions de mauvais goût ou des reportages lointains, confortablement installés dans nos fauteuils, avec cette certitude erronée que nous serions à l’abri de tout ?
Quelques pages plus loin, dans le même livre, les professeurs Mearsheimer et Walt continuent à expliquer : « Destinée à faire apparaître Saddam Hussein comme une menace imminente, la manipulation des informations fournies pas les services de renseignement fut un élément crucial de la campagne en faveur de l’invasion de l’Irak. Scooter Libby joua un rôle de premier plan dans cette opération, en se rendant plusieurs fois à la CIA pour faire pression sur les analystes et les exhorter à produire des éléments qui viendraient étayer le dossier en faveur de la guerre. »
Ainsi, malgré les déconvenues que les forces occidentales essuient sur tous les fronts dans la région, tout indique que nous risquons de prendre exactement le même chemin qu’avec l’Irak, à savoir : une manipulation de l’information par la répétition à travers les médias de mensonges sur la nature du régime iranien – ce qui a déjà commencé depuis plusieurs années – ; sur la nature de ses recherches en matière nucléaire – en dépit des démentis systématiques des autorités iraniennes – ; sur la nature des intentions du président Ahmadinejad – dont nombre de « journaleux » déforment les propos par une traduction malhonnête – ; sur la nature d’un danger qui est largement exagéré alors qu’il n’est que virtuel – la fabrication d’armes nucléaires – tout en présentant systématiquement et comme toujours, Israël comme la future victime désignée, et qui bien sûr… « a le droit de se défendre », sauf que dans la région c’est le seul Etat qui n’a de cesse d’entrer en guerre avec tous ses voisins, avec la cruauté et la brutalité que l’on connaît !…
Toujours dans le même livre, un plus loin encore, mais à propos de l’Iran cette fois : « L’allant avec lequel Bush définit l’Iran comme une menace mortelle pour Israël mais pas pour les Etats-Unis, ainsi que son engagement explicite à entrer en guerre contre l’Iran au profit d’Israël, ont commencé à alarmer sérieusement certains secteurs du lobby. C’est ce que signalait Forward au printemps 2006 : ‘Des dirigeants de la communauté juive ont instamment prié la Maison Blanche d’éviter d’annoncer publiquement son désir de défendre Israël contre de possibles agressions iraniennes’. Ce n’est pas que ces dirigeants soient opposés au recours à une intervention américaine pour protéger Israël, mais plutôt qu’ils ont peur que les déclarations publiques de Bush ‘ne créent l’impression que les Etats-Unis envisagent une action militaire contre l’Iran au seul profit d’Israël – ce qui pourrait amener l’opinion à attribuer aux Juifs américains la responsabilité des conséquences négatives d’une frappe américaine contre l’Iran’ ».
Et pour en terminer avec ce qu’écrivent les professeurs américains : « En fait, Israël est le seul pays au monde où l’opinion publique soutient majoritairement l’option militaire : près de 71% de la population israélienne, si l’on en croit un sondage de mai 2007. De même, aux Etats-Unis, les principaux groupes du lobby sont les seules organisations importantes à prôner l’entrée en guerre contre la République islamique. Début 2007, quand un journaliste demanda au général en retraite Wesley Clark pourquoi l’administration Bush semblait s’engager sur la voie d’un conflit avec l’Iran, celui-ci répondit : ‘Il suffit de lire la presse israélienne. La communauté juive est divisée sur la question, mais la pression exercée sur les politiciens par les milieux d’affaires de New York est énorme.’ Clark fut aussitôt taxé d’antisémitisme pour avoir laissé entendre qu’Israël et certains Juifs américains inciteraient les Etats-Unis à entrer en guerre avec l’Iran, mais, comme le souligne le journaliste Matthew Iglesias : ‘Tout ce que dit Clark est vrai. Mieux encore, tout le monde sait que c’est vrai.’ Et, pour mettre les points sur les i, dans un ouvrage publié en 2006 et intitulé ‘Cible : l’Iran’, l’ancien inspecteur des Nations Unies en Irak Scott Ritter écrivait : ‘Qu’il n’y a aucun doute là-dessus : si demain les Américains font la guerre à l’Iran, ce sera une guerre made in Israël, et nulle part ailleurs.’ En d’autres termes, sans la campagne d’Israël et du lobby, il n’y aurait pas grand monde à Washington pour envisager sérieusement une attaque contre l’Iran. »
A la lumière de ces différents éléments, arrêtons donc de nous tromper nous-mêmes et regardons la réalité en face : nous échouons partout où nous posons le pied ! Quelqu’un finira-t-il par dresser un jour le bilan du désastre humain qu’a constitué l’implantation de l’entité sioniste en région arabe, comme règlement au problème strictement européen après la deuxième guerre mondiale, avec tous les désastres en cascade que l’on connaît depuis ? Cela risque bien d’être vertigineux ! Sans parler de l’aspect financier, social, économique, sanitaire, écologique,… Enfin, les récentes confirmations du retrait des forces militaires américaines de l’Irak planifiées pour le mois de septembre par le président Obama auraient peut-être de quoi réjouir… si elles n’étaient le prélude à une réorganisation éventuelle des forces pour les maintenir disponibles en vue d’une riposte sur l’Iran… Tout comme le retrait annoncé des premières troupes polonaises, australiennes et néerlandaises d’Afghanistan… Dans le même temps, que penser de la traversée du canal de Suez il y a quelques semaines, de bâtiments de guerre américains et israéliens en direction du golfe… ainsi que de la livraison récente à Israël de bombes spéciales, les BLU-117 ayant la capacité de percer les bunkers de béton enfouis à plusieurs mètres dans le sol… et du soudain réchauffement entre Tel-Aviv et Washington lors de la dernière visite de Netanyahu, alors que celui-ci continue d’ignorer les injonctions d’Obama et poursuit sa politique de colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, rase les villages bédouins du Néguev, et maintient l’asphyxie méthodique de la Bande de Gaza… et que l’administration américaine vient d’annoncer que ses plans pour attaquer l’Iran étaient prêts ?
Avec les arsenaux en présence, ne pas prendre réellement conscience de la menace qui pèse sur le Moyen-Orient risque de nous faire basculer dans la pire crise que le monde ait à traverser… sans savoir si son issue ne sera pas une apocalypse planétaire ! Bien que certains illuminés souhaitent cette confrontation dans leur vision idéologique et infantile d’une fin des temps qui verrait leur « Messie » revenir sur terre, l’heure est grave. Bien plus qu’elle ne l’a sans doute jamais été. La déflagration d’une telle guerre n’aura rien de virtuel, et personne ne sait quelles terrifiantes conséquences en découleraient et pour combien de décennies. Si nous pensons que la crise que nous traversons aujourd’hui est pénible, longue et difficile, il y a tout lieu de croire que ce n’est qu’une partie de plaisir par rapport à ce qui déferlerait sur nous dans l’hypothèse d’un tel scénario. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et penser que cela ne nous concerne pas. Nous devons tout faire – à commencer par nous informer correctement – chacun avec nos moyens si humbles soient-ils, pour empêcher qu’une telle guerre soit lancée, parce que si ce conflit est déclenché, nous n’aurons alors plus le choix entre le chaos de cette nouvelle « préventive » ou la patience de négocier un accord équilibré entre parties. C’est sans aucun doute l’un des défis les plus urgents à relever dans l’immédiat pour la société civile, les ONG et chacun d’entre nous. Même si une partie de l’administration américaine, les néoconservateurs et le lobby israélien sont puissants, ils restent minoritaires en nombre. Et quoi qu’en disent certains, le président Obama n’est pas le président Bush. À un trimestre des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, pourra-t-il contenir les va-t’en- guerre qui le pressent de toutes parts ? Il faut vraiment espérer que oui, et il nous reste donc peut-être une petite lueur d’espoir pour agir : ne la laissons pas passer…