vendredi 5 novembre 2010

La prochaine guerre sera ouverte sur plusieurs fronts et plus sanglante

04/11/2010  

Selon le chef des services de  renseignement militaire israélien, le général Amos Yadlin, la prochaine guerre au Proche Orient éclatera sur plusieurs fronts et provoquera un nombre considérable de tués comme aucune guerre passée n'en  a connu !
Yadlin qui s’exprimait lors d'une session spéciale de la commission des Affaires étrangères à la Knesset a mis en garde ses membres de ne pas «confondre» les choses en raison du calme qui règne sur le plan sécuritaire dans la région.
Selon le quotidien israélien Yediot Ahronot, Yadlin a évoqué un avenir pessimiste de la situation dans la région, soulignant que "la Syrie jouit  de plus en plus de capacités de résistance, ainsi que le Hezbollah et le Hamas".  
Yadlin a affirmé que la Russie fournissait à la Syrie des  systèmes de défense anti-aériens des plus sophistiqués. Et d'ajouter:" ces systèmes pourraient ramener l'armée israélienne et la Force aérienne à ce qu'elles étaient dans les années soixante, au temps du canal de Suez, voire à la période de la guerre d'usure en 1973."
Révélant que « la Russie travaille aussi sur la modernisation  de l’armement de la Syrie », il a noté que «  la Syrie s’est engagée  dans des contrats d’achats intensifs avec les  industries militaires  russes » et que "tout ce qui sort des industries russes est vendu  à la Syrie."
Selon Yadlin, « la Syrie poursuit une politique  double : d’une part, elle entreprend une consolidation de ses relations  avec l'Iran et le Hezbollah, d'autre part, elle fait croire  qu’elle poursuit des pourparlers   avec Israël ».    
Pour ce qui est du  Hezbollah, Yadlin a affirmé qu'il continue à développer ses capacités, et que les armes sophistiquées dont dispose la Syrie peuvent se trouver entre les mains  du Hezbollah, si ce dernier le demande.
Cela dit, Yadlin a minimisé  la capacité du  Hezbollah  d'imposer son contrôle sur le Liban par la force au cas où le TSL publie son acte d’accusation, "sachant que le parti a une capacité suffisante pour contrôler le Liban en quelques  heures" a-t-il toutefois observé.  
Concernant  l'Iran, Yadlin a laissé entendre qu’ «Israël dispose de services de renseignements plus perfectionnés et plus étendus que dans le passé » !
Il a ajouté  que "l'Iran constitue la plus grande menace pour Israël et pour la région dans son ensemble. Car,  l'Iran a suffisamment de produit nucléaire pour une bombe atomique, et  sera prochainement en mesure de fournir suffisamment de matériel pour la production de bombes."  
Sur les missiles de l'Iran ", Yadlin a déclaré que" le missile Achoura fait partie des missiles qui ont une porté de plus de 4000 km et que sa mise en état opérationnel sera terminée à la fin de cette année. "  
Et de conclure que  « la région connaît de sérieuses et dangereuses évolutions des capacités militaires de la Syrie, du Hezbollah et de Hamas et que  la prochaine confrontation ne sera pas comme la récente guerre dans la bande de Gaza ou  celle de Juillet 2006 contre le Liban, car elle pourrait éclater sur  deux fronts, voire trois, et qu’il est impossible  de prédire l'avenir à la base de ces guerres, parce que la prochaine confrontation sera beaucoup plus grande, plus large et provoquera un grand nombre de victimes. »  
Enfin Yadlin a souligné que durant  son mandat qui a duré 5 ans, deux chefs d’état-major ont été remplacés, ainsi que trois ministres de guerre, et deux premiers ministres, sans oublier qu'il devait gérer deux guerreset suivre deux réacteurs nucléaires", en allusion à l'iranien et peut-etre au présumé syrien.
 

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Israel ne fait même plus semblant de négocier


Les efforts en vue de la reprise des négociations directes israélo-palestiniennes se poursuivent toujours, au moment où les autorités d'occupation ont annoncé la construction de nouvelles colonies en Cisjordanie, alors que  les Palestiniens tiennent à concrétiser le processus de réconciliation nationale.         
A une semaine de la fin de l'échéance fixée par la Ligue arabe aux Etats-Unis  pour qu'ils règlent la question de la colonisation avec Israël et l'obliger  à mettre fin à cette pratique illégale, ce dernier a annoncé un nouveau projet  de colonies en Cisjordanie occupée, alors que les Palestiniens ont accentué  les concertations en vue de la réconciliation nationale. Les autorités de l'occupation israélienne ont entamé la construction  de plus de cinquante nouvelles colonies à Beldat Beïtamr, dans le nord d'El-Khalil  en Cisjordanie, a affirmé Mohamed Awadh, porte-parole du "Projet palestinien  de Solidarité".  Israël veut ajouter ces nouvelles constructions à la colonie de "Kermistort",  entrant dans la cadre d'un vaste projet qui consiste à changer la réalité sur  le terrain en vue des prochaines négociations avec les Palestiniens, a-t-il  signalé.         
Le porte-parole de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina a affirmé  que le Comité de suivi de la Ligue arabe se réunira après la fin de l'échéance  fixée à Washington pour étudier toutes les possibilités et les décisions à prendre.  "Israël refuse tout gel de colonisation en Cisjordanie", a indiqué Abou  Roudeina. "Et c'est pour ça qu'il faut intensifier les consultations arabes  dans les prochains jours" à propos de l'avenir du processus de paix et de la  question palestinienne en général, a-t-il martelé.  Dans ce contexte, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud  Abbas a indiqué qu'en cas d'absence d'avancées dans le processus de paix, il  pourrait avoir recours à plusieurs possibilités, dont la saisie des Nations  unies et du Conseil de sécurité pour trouver une solution.  M. Abbas, qui se trouve depuis mardi au Koweït dans le cadre d'une tournée  dans la région du Golfe, doit discuter avec les responsables koweïtiens des  moyens de débloquer l'impasse à laquelle est confronté le processus de paix. Pour sa part l'administration américaine, qui a souligné que les négociations  sont la seule voix pour atteindre la paix, a informé l'Autorité palestinienne  qu'elle poursuivait ses efforts avec Israël pour le convaincre de geler les  activités de colonisation. Ces nouvelles provocations israéliennes ont été dénoncées par  le Premier ministre palestinien Salam Fayyad qui a réaffirmé lors d'une visite  mardi à El Qods occupée, les droits du peuple palestinien sur sa terre.        
De son côté, la Ligue arabe a averti la communauté internationale contre  la dégradation de la situation dans la région, où Israël poursuit ses tentatives  de modifier la réalité géographique et intensifie ses atteintes aux patrimoines  musulmans et chrétiens. L'Organisation panarabe a appelé, à cet effet, à l'occasion des 93 ans  de la Déclaration de Balfour publiée le 2 novembre 1917, la communauté internationale à obliger Israël à se conformer à la législation internationale et à se retirer  des territoires palestiniens occupés en 1967. Ces développements interviennent alors qu'une réunion de réconciliation  entre le Fatah, dirigé par le président palestinien Mahmoud Abbas, et le mouvement  Hamas doit se tenir le 9 novembre à Damas.        
Des sources palestiniennes ont rapporté que ce nouveau round de dialogue  verra également la participation d'experts en sécurité qui devront aborder des  dossiers sécuritaires.            
La dernière réunion entre le Fatah et le Hamas a été organisée fin septembre  à Damas, où les deux mouvements se sont mis d'accord sur les dossiers portant  sur les élections et la réforme de l'Organisation de libération de la Palestine  (OLP), sans parvenir à un accord sur le dossier de la sécurité.        
La conclusion d'un accord de reconciliation renforcera l'union et la  cohésion entre Palestiniens face à Israël, à même d'empêcher ce dernier de poursuivre sa politique répressive et de l'obliger à respecter ses engagements  et à négocier de façon sérieuse.          
L'Autorité palestinienne avait suspendu les négociations directes avec  les Israéliens, entamées début septembre sous l'égide de Washington, en raison  de la poursuite de la colonisation.
Source: El Moujahid le 3/11/2010
Illustration : Latuff
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Pourquoi Salam Fayyad est l’ennemi public n°1 d’Israël

Yossi Sarid - haaretz
publié le jeudi 4 novembre 2010.
Le premier ministre palestinien sape et invalide progressivement les arguments traditionnels d’Israël : il a apporté la sécurité, mais il n’y a toujours pas la paix. Il nous tuera par sa modération.
03.11.10 - Benyamin Netanyahu vole de victoire en victoire. Après avoir battu le président des États-Unis, il est rentré et a vaincu le premier ministre palestinien, qui, mardi, a annulé une visite prévue à Jérusalem-Est. * cf. article : "Fayyad annule une visite à Jérusalem-Est, Netanyahu s’y opposant"
Salam Fayyad est actuellement l’ennemi public n°1 en Israël. Nous le proscrivons parce que le monde le trouve digne d’éloges. Fayyad n’est pas corrompu, et çà, c’est un problème. Il n’est même pas hédoniste, apparemment. Il est agréable, il a les joues bien rasées, —il est somme toute plus sympathique et moins menaçant que, disons, Yasser.
Il a fait ses études et travaillé aux États-Unis, et son anglais est parfait : encore une autre perte stratégique d’Israël. La rumeur court que lors d’une récente visite, les hauts responsables de la rédaction du New York Times ont été plus impressionnés par lui que par son homologue israélien et se sont exprimés en ce sens dans un éditorial appelant Netanyahu à arrêter ses jeux dangereux.
C’est en homme sage que Fayyad veut mener sa guerre contre nous : il est en train de construire l’état palestinien de fond en comble, pierre par pierre. Ses forces de sécurité imposent l’ordre et la loi, éliminent le terrorisme, affaiblissent le Hamas. Les capitaux envoyés à l’Autorité Palestinienne ne se perdent plus en route avant d’arriver à leurs destinataires. Les donateurs ont confiance en lui parce qu’ils voient les résultats de leur contribution.
Fayyad sape et invalide progressivement les arguments traditionnels d’Israël : il a apporté la sécurité, mais il n’y a toujours pas la paix. Il répond à l’extrémisme du président Mahmoud Abbas par sa modération. Dangereux, il est dangereux : il nous tuera par sa modération.
Et voilà maintenant qu’il lorgne aussi vers Jérusalem ; ses manigances ne connaissent ni limites ni barrières. Après avoir minutieusement cartographié les carences israéliennes, il a bondi en plein no-man’s-land. Si Israël ne veut pas construire et rénover les écoles de Jérusalem-Est, alors il veut intervenir et combler le vide. Si Israël néglige les routes et trottoirs malgré des plaintes répétées, il ordonne qu’on les répare et qu’on les pave.
Et comme si cette ingérence provocatrice et scandaleuse ne suffisait pas, il a l’audace de célébrer ouvertement l’achèvement de ces œuvres. Ça ne peut pas durer comme çà ; Netanyahu, le maire [de Jérusalem] Nir Barkat et le ministre de la sécurité Yitzhak Aharonovitch vont le moucher. Fayyad peut dépenser de l’argent à notre place si ça lui chante, mais discrètement. Le droit de célébrer bruyamment est réservé aux colons juifs de Silwan et de Sheikh Jarrah.
Nos droits sur la ville de Jérusalem toute entière ont expiré, et pas seulement parce que la moitié de la ville est arabe et l’est restée malgré toutes les opérations de nettoyage et de judaïsation. Nos droits ont expiré parce que nous ne l’avons jamais véritablement unifiée. Tout au contraire : nous avons divisé et administré, volé et hérité, et, même ce nouveau mur, nous le lui avons fiché dans le cœur afin de la couper, Alléluia.
On peut argumenter sur nos droits historiques, mais il est difficile de contester notre devoir naturel, qui vient d’en haut. C’est à cause de notre propre mesquinerie et notre propre dureté de cœur envers la partie orientale de la ville que celle-ci n’a jamais été unie au reste et est devenue une plaie ouverte. Jérusalem unifiée, ville impie.
On peut toujours empêcher Salam Fayyad de s’approcher du centre de la ville, mais on ne peut plus empêcher Jérusalem elle-même de figurer au centre de l’agenda [politique].
Traduction MC
http://www.haaretz.com/print-editio...
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Intensification de la colonisation et poursuite des efforts pour la réconciliation

05 novembre 2010
Les efforts en vue de la reprise des négociations directes israélo-palestiniennes se poursuivent toujours, au moment où les autorités d'occupation  ont annoncé la construction de nouvelles colonies en Cisjordanie, alors que  les Palestiniens tiennent à concrétiser le processus de réconciliation nationale.       
A une semaine de la fin de l'échéance fixée par la Ligue arabe aux Etats-Unis  pour qu'ils règlent la question de la colonisation avec Israël et l'obliger  à mettre fin à cette pratique illégale, ce dernier a annoncé un nouveau projet  de colonies en Cisjordanie occupée, alors que les Palestiniens ont accentué  les concertations en vue de la réconciliation nationale. Les autorités de l'occupation israélienne ont entamé la construction  de plus de cinquante nouvelles colonies à Beldat Beïtamr, dans le nord d'El-Khalil  en Cisjordanie, a affirmé Mohamed Awadh, porte-parole du "Projet palestinien  de Solidarité".  Israël veut ajouter ces nouvelles constructions à la colonie de "Kermistort",  entrant dans la cadre d'un vaste projet qui consiste à changer la réalité sur  le terrain en vue des prochaines négociations avec les Palestiniens, a-t-il  signalé.        
Le porte-parole de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina a affirmé  que le Comité de suivi de la Ligue arabe se réunira après la fin de l'échéance  fixée à Washington pour étudier toutes les possibilités et les décisions à prendre.  "Israël refuse tout gel de colonisation en Cisjordanie", a indiqué Abou  Roudeina. "Et c'est pour ça qu'il faut intensifier les consultations arabes  dans les prochains jours" à propos de l'avenir du processus de paix et de la  question palestinienne en général, a-t-il martelé.  Dans ce contexte, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud  Abbas a indiqué qu'en cas d'absence d'avancées dans le processus de paix, il  pourrait avoir recours à plusieurs possibilités, dont la saisie des Nations  unies et du Conseil de sécurité pour trouver une solution.  M. Abbas, qui se trouve depuis mardi au Koweït dans le cadre d'une tournée  dans la région du Golfe, doit discuter avec les responsables koweïtiens des  moyens de débloquer l'impasse à laquelle est confronté le processus de paix. Pour sa part l'administration américaine, qui a souligné que les négociations  sont la seule voix pour atteindre la paix, a informé l'Autorité palestinienne  qu'elle poursuivait ses efforts avec Israël pour le convaincre de geler les  activités de colonisation. Ces nouvelles provocations israéliennes ont été dénoncées par  le Premier ministre palestinien Salam Fayyad qui a réaffirmé lors d'une visite  mardi à El Qods occupée, les droits du peuple palestinien sur sa terre.        
De son côté, la Ligue arabe a averti la communauté internationale contre  la dégradation de la situation dans la région, où Israël poursuit ses tentatives  de modifier la réalité géographique et intensifie ses atteintes aux patrimoines  musulmans et chrétiens. L'Organisation panarabe a appelé, à cet effet, à l'occasion des 93 ans  de la Déclaration de Balfour publiée le 2 novembre 1917, la communauté internationale à obliger Israël à se conformer à la législation internationale et à se retirer  des territoires palestiniens occupés en 1967. Ces développements interviennent alors qu'une réunion de réconciliation  entre le Fatah, dirigé par le président palestinien Mahmoud Abbas, et le mouvement  Hamas doit se tenir le 9 novembre à Damas.        
Des sources palestiniennes ont rapporté que ce nouveau round de dialogue  verra également la participation d'experts en sécurité qui devront aborder des  dossiers sécuritaires.          
La dernière réunion entre le Fatah et le Hamas a été organisée fin septembre  à Damas, où les deux mouvements se sont mis d'accord sur les dossiers portant  sur les élections et la réforme de l'Organisation de libération de la Palestine  (OLP), sans parvenir à un accord sur le dossier de la sécurité.        
La conclusion d'un accord de reconciliation renforcera l'union et la  cohésion entre Palestiniens face à Israël, à même d'empêcher ce dernier de poursuivre sa politique répressive et de l'obliger à respecter ses engagements  et à négocier de façon sérieuse.        
L'Autorité palestinienne avait suspendu les négociations directes avec  les Israéliens, entamées début septembre sous l'égide de Washington, en raison  de la poursuite de la colonisation.
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L'UNRWA réaffirme son engagement à garantir les droits des réfugiés palestiniens
L'Office de secours et de travaux des Nations unies  pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a réaffirmé hier, sa position et "l'engagement juridique de la communauté internationale à garantir les droits des réfugiés palestiniens, conformément au droit international et  aux décisions de l'ONU". La directrice du bureau de l'UNRWA au Caire, Mme Abir Khricha a démenti  dans une lettre adressée à la Ligue arabe, tout lien de l'UNRWA avec les déclarations  du directeur de son bureau à New York, Andrew Witley, selon lesquelles les réfugiés palestiniens ne devraient pas nourrir l'espoir de retourner un jour chez eux  et que les Etats arabes devraient leur chercher un endroit sur leurs sols respectifs  en vue de les naturaliser. "L'opinion exprimée par Andrew Witley ne reflète, en aucun cas, le point  de vue de l'Agence. Elle est même contradictoire avec sa position officielle",  a-t-elle rappelé.  Les déclarations de Witley, qui doit quitter son poste début 2011, ont  été condamnées par la Ligue arabe, qui avait réaffirmé le droit de retour des  réfugiés palestiniens, un droit fondamental et inaliénable auquel plus de 4,5  millions de réfugiés palestiniens, forcés à l'exil, demeurent attachés. Un droit  revendiqué à maintes reprises par la Ligue arabe.  "Israël est le premier responsable de la tragédie des réfugiés palestiniens", a estimé la Ligue.
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L'Algérie, pays exemplaire dans la compréhension de l'importance du problème palestinien
L'Algérie est un pays exemplaire dans la compréhension  de l'importance du problème palestinien, a souligné, hier, à Oran, le diplomate français Stéphane Hessel, membre du comité de parrainage du Tribunal Russell  pour la Palestine (TRP).        
"L'Algérie reste pour moi l'exemple d'un pays qui a compris l'importance du problème palestinien", a affirmé M. Hessel lors d'une rencontre animée au  pôle universitaire d'Oran au profit des étudiants de la faculté de droit. Agé de 93 ans, ce diplomate ayant dignité d'ambassadeur de France est  également connu pour avoir participé à la rédaction de la Déclaration universelle  des droits de l'homme en 1948.  Dans son intervention, proposée à l'invitation de l'université d'Oran  en partenariat avec le Centre culturel français, M. Hessel a également souligné "l'intérêt des Algériens pour tous les efforts allant dans le sens d'un règlement  juste et durable du conflit palestino-israélien". "Le Tribunal Russell pour la Palestine est une contribution à ces efforts",  a-t-il expliqué en précisant que ce tribunal a un pouvoir d'influence, "montrant  clairement au monde entier les manquements d'Israël au droit international". M. Hessel a mis l'accent, en outre, sur le rôle des personnalités liées au TRP qui, aujourd'hui, apportent leur concours pour éclairer l'opinion publique, "comme ça a été le cas du temps où l'Algérie luttait difficilement pour son indépendance". Ces personnalités sont fédérées pour faire barrage à ce qui est "une  négation du droit fondamental de la Palestine", a-t-il insisté.  La visite du diplomate français à Oran intervient après son récent séjour  en Palestine où "la situation est inacceptable", notamment à Ghaza où il a relevé "le désespoir d'une population privée de moyens de commerce avec le monde extérieur". M. Hessel a abordé à cet égard la responsabilité des Etats-Unis d'Amérique et de l'Union européenne qui doivent, a-t-il dit, "se montrer courageux  pour opposer à la politique israélienne une pression forte". "C'est dans cette direction que les Palestiniens espèrent que le TRP  pourra participer à cet effort, qui est un effort de paix et non de guerre",  a-t-il indiqué, en soutenant la solution que les Nations unies proposent depuis  1967 avec les résolutions 242 et 338.  Le Tribunal Russel pour la Palestine a été fondé en mars 2009 suite  à la sauvage agression israélienne contre Ghaza en décembre 2008 et janvier  2009, et ce, dans le but de "mobiliser les opinions publiques, mettre fin à  l’impunité d’Israël et aboutir à un règlement juste et durable du conflit".  La première session internationale de ce tribunal, tenue en mars dernier  à Barcelone (Espagne) sous la présidence honoraire de M. Hessel, avait mis en  relief "les complicités et omissions de l’Union européenne et de ses Etats membres dans la poursuite de l’occupation des territoires palestiniens et la perpétuation  des violations du droit international par Israël en toute impunité". La deuxième session, prévue à Londres (Angleterre) du 20 au 22 novembre  prochain, examinera "les Responsabilités de grandes entreprises internationales dans les violations des droits humains et du droit international humanitaire  par Israël", a fait savoir M. Hessel.        
Deux autres sessions sont programmées en 2011, à Johannesburg (Afrique  du Sud) puis à New York (USA), a-t-il encore fait savoir.
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Dialogue militaire interrompu entre Israël et la Grande-Bretagne

03/11/2010 Jérusalem - PNN -
Le gouvernement israélien a déclaré qu'il ne reprendra pas son "dialogue stratégique" avec Londres tant que la Grande-Bretagne n'aura pas modifié une loi sur les crimes de guerre.
"Le dialogue stratégique (avec la Grande-Bretagne) a été différé. La visite du chef de la diplomatie britannique (William) Hague constitue une phase importante dans les échanges bilatéraux en cours" a indiqué le porte parole du ministère des affaires étrangères israélien, Yigal Palmor.
M. Hague a entamé mardi soir une visite de deux jours dans la région, durant laquelle il rencontrera les dirigeants israéliens et palestiniens. Il est également censé signer un partenariat cinématographique avec le ministre d'extrême-droite Lieberman pour "aider la productivité de l'industrie cinématographique de chacun des deux pays." Image
Des tensions ont émergé entre Israël et la Grande-Bretagne ces derniers jours, quand le ministre israélien du renseignement, Dan Meridor, a du annuler une visite officielle en Grande-Bretagne, car pour son rôle présumé dans l'abordage meurtrier du 31 mai dernier, il aurait pu être arrêté par la justice britannique.
Selon la législation anglaise, un mandat d'arrêt peut-être délivré contre une personnalité étrangère à la demande d'un plaignant, si le juge estime probable que l'accusé ait pu participer à des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité. La Grande-Bretagne est un des pays pionniers dans ce type de législation, à travers l'Europe. Les militants pro-palestiniens ne se servent pas de ce procédé pour la première fois. En 2009, Tzipi Livni, député du parti Kadima, avait également annulé son voyage en Grande-Bretagne en raison d'un mandat lancé contre elle pour son rôle de ministre des affaires étrangères durant l'opération Plomb Durci.
Israël a déjà rencontré des problèmes similaires, en Belgique en 2001, ou en Espagne en 2009. Plus récemment, le ministre Ehud Barak, ancien chef du Shin Beit, a annulé sa visite en Espagne car il craignait d'être arrêté.
Le porte parole Palmor a ainsi souligné que, la question du déplacement des représentants israéliens en Grande-Bretagne serait le point central des discussions avec M. Hague. Celui-ci aurait par ailleurs déclaré s'engager pour la suppression de la loi.

Les EU cherchent toujours des solutions pour la reprise des négociations

04/11/2010 Washington - PNN -
La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a confirmé qu'elle rencontrerait le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu lors de sa visite aux États-Unis la semaine prochaine.
"Je rencontrerais le premier ministre lors de sa visite la semaine prochaine" a-t-elle déclaré lors d'une conférence en Nouvelle-Zélande, aux côtés du premier ministre John Key. Elle a ajouté qu'elle avait toujours de l'espoir dans le processus de paix au Moyen-Orient, malgré les obstacles récents.
Les négociations directes entre israéliens et palestiniens, qui avaient repris le 2 septembre dernier, ont été interrompu depuis maintenant un mois suite à la reprise de la colonisation en Cisjordanie fin septembre. Netanyahu, malgré les tentatives conjointes des États-Unis, de l'ONU, de l'Europe et du Quartet pour le Moyen-Orient, a refusé de geler la colonisation. Les dirigeants palestiniens l'accusent de bloquer toutes tentatives de paix.
Clinton a affirmé "[travailler] sans relâche avec [ses] amis israéliens et palestiniens pour tenter de trouver une nouvelle issue", ajoutant qu'elle croyait toujours dans la solution à deux États pour mettre fin au conflit.
Le président Abbas, a déclaré à l'agence de presse KUNA, que de réels efforts avaient été faits par les États-Unis pour tenter de redresser les négociations. Les dirigeants de l'Autorité palestinienne ont souligné que les élections aux États-Unis ne menaçaient pas le processus de paix, et Abbas a ajouté qu'il avait confiance dans les dirigeants de tous les partis pour maintenir les efforts.
Il a également affirmé que les diplomates du Quartet pour le Moyen-Orient étaient en relations avec les dirigeants israéliens et palestiniens pour essayer de trouver une solution à la question de la colonisation. Cependant, Abbas a tenu à préciser : "Si nous ne tirons rien de ces négociations, nous chercherons d'autres solutions avec le soutient des États-Unis et du Conseil de Sécurité de l'ONU."

Nouveau scandale de torture d’enfants prisonniers : des soldats urinent sur des enfants de 13 ans

04/11/2010 English PNN - 
Des soldats israéliens ont uriné sur deux enfants de 13 ans et les ont obligés a rester tout nus dans les WC pendant deux jours.
Le Ministre des Prisonniers Issa Qaraqa’ et les deux enfants ex-prisonniers ont dit avoir contacté un homme de loi pour les deux enfants détenus, Muhammad Tariq Abd al-Latif Mukhaymar et Muhammad Nasir Ali Radwan, qui ont 13 ans tous les deux et sont de Beit Awar. Ils ont été détenus en juillet dernier quand ils étaient en sixième.
Image 
Mukhaymar a raconté que les gardes des frontières les ont arrêtés, lui et Radwan, près du Mur de séparation, sur la route numéro 443 près de Beit Awar, les ont sévèrement battus, leur ont mis des bandeaux sur les yeux et les ont transportés à la colonie voisine de Binyamin.
Il a dit que les soldats les ont alors poussé dans les WC et les ont forcés à enlever leurs vêtements. Ils ont raconté qu’on les a laissés là tout nus pendant deux jours sans nourriture ni eau et que les soldats leur ont envoyé de l’air conditionné froid pendant tout ce temps.
Mukhaymar a dit qu’il avait très soif et qu’il a du boire l’eau des toilettes et qu’il était si frigorifié qu’il avait attrapé mal et que chaque fois qu’ils essayaient de dormir les soldats venaient les réveiller.
Il a dit que le pire toutefois était quand les soldats entraient et que, au lieu de se soulager dans les toilettes, ils pissaient sur la tête et la figure des deux garçons. Puis les soldats se moquaient d’eux et riaient en prenant des photos.
Après deux jours de ce cruel traitement a témoigné Mukhaymar, on les a emmenés dans la colonie de Binyamin et on les a interrogés de 10H de soir à 3H du matin, puis on les a emmenés au camp militaire de Ofer.
Ils y sont restés pendant 3 mois avant d’être transportés à la prison des enfants de Rimonim. Ils n’ont jamais été présentés à la justice.
Le Ministre Qaraqa’ a conclu : "L’inqualifiable inhumanité des soldats d’occupation a encore augmenté dernièrement. Le Ministre des Prisonniers va porter plainte contre les soldats israéliens qui ont commis cette abomination."
Traduction : Dominique Muselet
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Israël: Ehud Barak veut rester à son poste

04 novembre 2010
Agence France-Presse
Jérusalem
Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak, chef du Parti travailliste, a indiqué jeudi qu'il n'avait pas l'intention de démissionner, malgré un scandale autour d'une de ses anciennes domestiques qui aurait travaillé sans permis et des appels à sa démission.
«Le ministre de la Défense Ehud Barak entend continuer à diriger le parti et à agir en tant que ministre de la Défense, et ce afin d'oeuvrer pour la paix et la sécurité d'Israël», indique un communiqué de son bureau.
Un mini-scandale impliquant le ministre, soupçonné d'avoir employé illégalement à son domicile une étrangère sans permis de travail, avait été relancé mi-octobre par la radio publique israélienne, après qu'une journaliste de cette station eut retrouvé cette employée et l'eut interviewée.
Cette affaire a contribué à la dégradation de l'image du ministre.
Interrogé mercredi soir à la télévision, le secrétaire de la puissante centrale syndicale Histadrout, Ofer Eini, un des hommes forts du parti, a qualifié M. Barak d'«idiot».
«Le Parti travailliste a besoin d'un vrai leader. Il faut être idiot pour employer illégalement une (domestique) philippine chez soi quand on est ministre», a déclaré M. Eini.
Le ministre de l'Agriculture Shalom Simhon a indiqué à la radio publique que M. Barak devrait «être un homme» et démissionner du gouvernement.
Les travaillistes, en perte de vitesse, sont déchirés par des querelles internes. Deux de leurs ministres, Avishaï Braverman (Minorités) et Yitzhak Herzog (Affaires sociales), ont déjà annoncé leur candidature à la direction du parti.
Sous la direction de M. Barak, les travaillistes ont obtenu 13 députés aux législatives de 2009, leur score historique le plus bas, et les derniers sondages les créditent de six élus seulement.
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En plus de la présence permanente de l’armée d’occupation israélienne, les colons installent de nouvelles caméras de surveillance à Silwan

Jérusalem - 03-11-2010

Par Wadi Hilweh Information Center - Silwan 
Depuis qu’ils sont arrivés à Silwan, les colons israéliens se sont servis de caméras pour surveiller les Palestiniens dans les rues du quartier. Elles ont aussi servi à observer les Palestiniens à l’intérieur de leurs maisons. Les habitants de Silwan ont protesté avec force contre la présence de ces caméras qui portent atteinte à leur vie privée, mais les autorités israéliennes n’ont rien fait contre cette situation.















Un colon en train d'installer une caméra de surveillance à Silwan
Le 30 octobre, de nouvelles caméras de surveillance ont été ajoutées aux entrées des colonies. D’après une récherche conduite par le Centre d’Information Wadi Hilweh, il y en a plus de 80 dans le seul quartier Wadi Hilweh.
Interrogé sur ces équipements, un habitant du quartier a déclaré : « Nous n’ouvrons plus nos fenêtres, car c’est facile pour les caméras des colons de filmer à l’intérieur de notre maison. Nous nous sommes plaints aux autorités israéliennes que ces caméras violaient notre intimité. Elles n’ont rien fait, parce que la police israélienne ne sert que les intérêts des colons. »
L’armée d’occupation dans le quartier Silwan d’Al-Qods

L’entrée nord de Silwan qui mène au quartier Wadi Hilweh, sous contrôle permanent des troupes d’occupation.

Des véhicules blindés garés à l’extérieur de l’ancien espace public de Wadi Hilweh. Par le passé, les habitants du quartier y garaient gratuitement leurs voitures. Aujourd’hui, l’espace est en grande partie utilisé pour les fouilles de l’association des colons Elad, et ce qui reste est devenu un parking payant contrôlé par Elad.

L’armée d’occupation est aussi stationnée en permanence dans la partie nord de Silwan, dans le quartier El-Bustan.

Checkpoint militaire à l’entrée sud du quartier Wadi Hilweh.

Les troupes israéliennes à l’entrée Wadi Rababa du quartier Silwan.

Les troupes israéliennes en masse à l’entrée de l’attraction touristique pour colons « Cité de David ». Le site a été construit sur la terre des familles palestiniennes Qaraeen et Samreen, à Wadi Hilweh, quartier Silwan.

Les soldats d’occupation stationnés à Beer Ayyub, quartier Silwan.
Traduction : MR pour ISM 

Nouvelle expansion de la colonie Massu’a, dans la Vallée du Jourdain

Vallée du Jourdain - 03-11-2010

Par Jordan Valley Solidarity 
Les colons de la colonie Massu’a ont encore une fois agrandi la limite de la terre agricole qu’ils ont confisquée il y a quelques années. Depuis quelques jours, les colons ont commencé à monter une nouvelle clôture à l’intérieur de la communauté palestinienne d’Abu Alajaj, pour voler encore plus de la terre sur laquelle vivent des Bédouins.
















Il est intéressant de remarquer que la colonie israélienne Massu’a a été installée à l’endroit du camp de réfugiés Abu Alajaj, construit en 1967. Les colons ont confisqué des dizaines de milliers d’hectares de terre agricole fertile et ils contrôlent toute l’eau du secteur d’Al-Jiftlik. Quiconque passe par l’autoroute 90, qui traverse la Vallée du Jourdain, peut facilement voir la communauté palestinienne résistante qui a réussi à se maintenir dans des conditions épouvantables. De l’autre côté de l’autoroute, on voit les zones verdoyantes, les piscines et les grilles électrifiées de la colonie.

Des canalisations d’eau passent sous les tentes et sous les pieds de la famille Edais, et des lignes électriques passent sur leurs têtes, traversant leur communauté pour approvisionner la colonie.
Tous ces services sont destinés aux colons et il est impossible pour la famille Edais d’accéder à l’eau ou à l’électricité, ou de construire des maisons, des routes ou des écoles, selon les règlementations de l’occupation israélienne.
Plus important encore, il est de plus en plus difficile pour les familles de rester sur le secteur. La colonie a volé toujours plus de terre au cours des trois dernières années. Les colons de Massu’a ont agrandi leurs terres pour la troisième fois et ont confisqué les zones de pacage des animaux autour des tentes des Bédouins. La construction de nouvelles serres empiète encore plus sur les abris de la famille Edais.
Dans les années 1980, les forces israéliennes d’occupation ont détruit le seul bâtiment en ciment du secteur, le puits.
Selon les règlementations de l’occupation, les Palestiniens n’ont pas le droit de construire de nouvelles maisons, de rénover les anciennes, de construire des routes ou de les entretenir. Des structures aussi simples que des abris pour les animaux sont interdites. C’est difficile pour les Palestiniens de vivre dans de telles conditions.
De plus, l’occupation a détruit, plusieurs fois, des centaines de maisons ou d’abris, même ceux qui étaient en plastique.
L’année dernière, la famille Edais a tenté de porter plainte aux bureaux de coordination israéliens et palestiniens. Après une visite sur place, le Bureau de Coordination israélien a décidé que la famille Edais, qui vit là depuis bien avant la création de l’Etat d’Israël en 1948, n’avait pas le droit d’être là. Et des colons qui sont arrivés de Russie il y a neuf ans ont le droit d’agrandir leur clôture.

Le village bédouin d’Al-Jiftlik
Les colons ont planté plus de 5 hectares de fleurs, pour l’exportation vers l’Europe. Cette année, les colons essaient de s’agrandir en volant davantage de terre aux Bédouins, prétendant que les animaux donnent une mauvaise odeur aux fleurs. Ce qui signifie que la communauté palestinienne va perdre le seul chemin de terre qui donne accès à sa communauté.
Aujourd’hui, 29 octobre, les colons sont venus avec des fusils, un bulldozer et des soldats israéliens. Ils ont clamé que cette terre leur appartenait et ils ont menacé les activistes internationaux venus soutenir la communauté palestinienne.
Nous, en tant que Palestiniens, nous sommes en train de perdre un autre morceau de notre terre au bénéfice de l’occupant.
Aujourd’hui, nous avons le droit de demander aux consommateurs internationaux des fleurs israéliennes : "Avez-vous vraiment besoin de ces fleurs ?" Leur coût est très lourd pour des centaines de Palestiniens.
Nous vous posons la question, "Avez-vous vraiment besoin de ces fleurs ?" Merci d’y réfléchir.
Fathy Khdairat
00+972(0)599352266
Traduction : MR pour ISM 

La guerre de Salam Fayyad

03.11.10 | 03h00
Depuis 1948, les Palestiniens ont mené face aux Israéliens, pratiquement tous les types de guerre, et celle des symboles n’est certainement pas la moins importante en ce sens qu’il faille chaque fois aller au-delà de ce que permettent les armes.
De son vivant, et sans même en abuser, le leader palestinien aimait bien marquer ses déplacements de et vers, les territoires palestiniens passés à l’autonomie, par le recours à tous les symboles de la souveraineté. Revue des troupes, hymne national... Et d’ailleurs, Israël s’y est rapidement attaqué en détruisant l’hélicoptère qui l’aidait à quitter les territoires occupés et la piste d’atterrissage de Ghaza. Ou encore en l’enfermant dans la Mouqataâ à Ramallah jusqu’à sa mort. Pour éviter que ne retentisse plus jamais Biladi, alors que ce chant incarne le sentiment le plus profond de chaque Palestinien qui n’a jamais pu être étouffé de quelque manière que ce soit.
Il est faux de croire qu’ainsi, la question palestinienne allait sombrer dans l’oubli. Arafat est mort, mais la cause qu’il défendait n’a jamais quitté les devants de l’actualité. D’autres Palestiniens ont pris la relève, et eux aussi se heurtent aux mêmes obstacles israéliens, se disant que rien n’est insurmontable.
Il en est ainsi du Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, qui a promis, hier, qu’El Qods-Est serait la capitale d’un Etat palestinien, lors de l’inauguration d’une école rénovée aux abords de la ville, après qu’Israël lui eu signifié qu’il serait interdit d’accès pour inaugurer une route voisine. «Cette zone fait partie d’El Qods et (le secteur oriental de) El Qods est un territoire palestinien occupé depuis 1967.» C’est presque si le dirigeant palestinien était considéré uniquement comme un homme de dossier et par conséquent éloigné de la politique, mais il a prouvé qu’un Palestinien ne pouvait pas ne pas en faire. Une question d’existence qu’il faut rappeler partout et en toutes circonstances.
Pour Salam Fayyad, c’est tout un programme, alors même que l’Autorité palestinienne, supposée depuis 1994, préparer l’avènement d’un Etat palestinien, refuse désormais de servir d’alibi. Et ce qu’il a fait hier n’est rien d’autre qu’un acte de résistance, lui que certains voulaient le voir éloigné de la politique, confiné dans ses registres, à compter les sous et en demander quand il en manque, comme c’est très souvent le cas. Il sait que ce ne serait rien d’autre qu’un acte de trahison. Bien sûr que cela n’est jamais dit directement, mais certains discours tendant à distinguer de bons et de mauvais Palestiniens ne trompent pas.
M. Fayyad a donc rappelé ce que le droit et non pas Israël reconnaît aux Palestiniens. Pas besoin de gesticuler, ou de s’enfermer dans des logiques aussi absurdes les unes que les autres, visant à reconnaître quelque droit aux Palestiniens, encore que cela est considéré comme un sacrifice consenti par Israël. C’est le militant Salam Fayyad qui l’a ainsi affirmé.
Mohammed Larbi
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« Israël »: Barak attaqué à boulets rouges par des dirigeants de son propre camp

04/11/2010  
Le ministre israélien de la guerre Ehud Barak, chef du Parti travailliste (centre-gauche), a fait l'objet de vives attaques de personnalités de son propre camp qui contestent de plus en plus ouvertement sa direction.
Interviewé mercredi soir à la télévision, le secrétaire de la puissante centrale syndicale Histadrout, Ofer Eini, un des hommes forts du parti, a carrément qualifié Barak d'"idiot". 
"Le Parti travailliste a besoin d'un vrai leader. Il faut être idiot pour employer illégalement une (domestique) philippine chez soi quand on est ministre", a déclaré Eini, en faisant allusion à un scandale éclaboussant Barak.
Cette affaire a contribué à la dégradation de l'image du ministre de la guerre, considéré comme un "nouveau riche", dans l'opinion publique.
Interrogé jeudi à la radio, Barak, 68 ans, s'est élevé contre "le style de langage inacceptable" de Ofer Eini. 
Le ministre du Commerce et de l'Industrie Binyamin Ben Eliezer, un ancien leader du Parti travailliste, a de son côté posé la question de la succession de Barak.  
"Seule une personnalité extérieure au parti peut prendre la direction des travaillistes", a-t-il plaidé. Jusqu'ici considéré comme très proche du ministre de la guerre, M. Ben Eliezer a assuré qu'il ne briguerait pas la succession de ce dernier, mais entendait "oeuvrer au redressement du parti". 
Les travaillistes, en perte de vitesse, sont déchirés par des querelles internes. Deux de leurs ministres, Avishaï Braverman (Minorités) et Yitzhak Herzog (Affaires sociales), ont déjà annoncé leur candidature à la direction du parti. 
Selon les médias israéliens, Eini et le chef d'état-major sortant, le général Gaby Ashkenazi, envisageraient eux aussi de briguer la direction de la formation. 
Sous la direction de Barak, les travaillistes ont obtenu 13 députés aux législatives de 2009, leur score historique le plus bas, et les derniers sondages les créditent de six élus seulement.
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Ex chef Mossad:Obama n’est pas un vrai allié et l’Europe est occupée par l’Islam

04/11/2010  
L'ancien chef du Mossad, Shabtai Chavit, a accusé  lors d'une conférence sur la lutte contre le terrorisme, organisé  à Herzliya, au nord de Tel Aviv,  le président Barack Obama et la communauté internationale de vouloir  délégitimer « Israël », soulignant que le  président américain Obama  a hâte de se réconcilier avec la nation islamique.
Selon lui,  Obama n'est pas un véritable allié, et d’ajouter: « Il y a dans la Maison-Blanche un président dont le CV n’est pas entaché des saletés juives. La vision du président Obama est de parvenir à une entente avec la nation islamique, et son obstacle c’est  Israël.  Selon les proches du président, Israël n'est pas plus qu'une pierre dans la semelle de la chaussure du président. Pour la première fois, la sympathie avec Israël, vient loin derrière l'intérêt pour d’autres choses », selon ses termes.
L’ancien chef du Mossad a estimé que « l'Europe se laisse occupée par le monde islamique et sans lutte, ce qui encourage la guerre contre l’entité sioniste. Comme la Chine et d'autres pays, personne ne  viendra  au secours d' sraël. Quand à la Russie, elle suit une politique d’obstruction   et d’opposition, Israël est considérée comme une puissance occupante et illégale ».
Par ailleurs,  il a exprimé son opposition à  la nomination d’un général de l’armée comme chef du Mossad,  se référant à la possible nomination de l'ex  chef des services de renseignements Amos  Yadlin : «  le poste de chef du Mossad n'est pas un prix de consolation ». 
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Oxfam demande la levée des entraves à la production d’olives

mercredi 3 novembre 2010 - 06h:28
IRIN News
Le premier jour de la récolte d’olives en Palestine a officiellement débuté le 15 octobre, et Rani Ali et sa famille - comme des centaines d’autres - étaient au milieu de leurs oliviers, commençant à ramasser ce qui semblait être une bonne récolte.
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La récolte d’olives - Photo : Willow Heske/Oxfam
Mais Rani et sa famille ont un problème. Bien qu’ils ne fassent pas partie des Palestiniens qui ont perdu la totalité de leurs terres au profit de la construction de colonies ou pour laisser la place à la barrière de sécurité du gouvernement israélien, leur parcelle de 200 arbres est très proche de la colonie israélienne de Qaddomim, et ils ont besoin d’une permission pour se rendre sur leur propre terre.
« Hier, et avant-hier, nous avons essayé de récolter », a-t-il dit à IRIN lors d’un entretien par téléphone, « mais l’armée est arrivée et a dit, ‘Partez d’ici car vous n’avez pas de permission’ ».
S’ils ont pu commencer à récolter le 15 octobre, c’est parce que leur village, Kufr Qaddoum, est l’une des 30 coopératives agricoles bénéficiant d’un projet financé par l’Union Européenne (UE), et mis en place par Oxfam GB. Avec un peu d’aide extérieure, la permission a finalement été accordée et 40 volontaires sont arrivés pour aider au ramassage des olives aussi rapidement que possible.
Sans cette aide supplémentaire, il aurait fallu environ un mois aux quatre travailleurs de sa famille pour récolter la production des 200 arbres. Avec des permis qui sont souvent bloqués jusqu’en novembre et ensuite accordés pour seulement trois jours à chaque fois, la situation est très difficile. Et si la récolte est tardive, la plupart des fruits sont gâtés et ils obtiennent un prix inférieur pour leur huile.
Un porte-parole de l’administration civile des Forces de défense d’Israël, cité par le Jerusalem Post du 15 octobre, a dit que les autorités exigeaient une demande officielle des propriétaires pour « l’entrée des Palestiniens dans la zone de la barrière de sécurité pour des besoins agricoles », ce qui demandait du temps pour être traité.
La situation politique dans les territoires palestiniens occupés touche chaque aspect de la production pour les producteurs d’olives comme Rani - leur capacité à prendre soin de leurs arbres, quand et comment ils peuvent récolter, à qui ils peuvent vendre leur huile, et les prix qu’ils obtiennent. Une étude publiée par Oxfam, qui coïncide avec le début de la récolte de cette année, détaille certains de ces problèmes.
Au pire, cela peut être la destruction même des arbres, soit par le gouvernement israélien pour faire de la place pour des constructions, soit par des colons hostiles dans la région. Le rapport cite les Nations Unies disant que des milliers d’oliviers ont été endommagés lors de ce qui a été qualifié « d’incidents impliquant des colons », durant les six premiers mois de cette année, sans que les autorités ne poursuivent personne en justice.
Il y a ensuite des problèmes relatifs à la vente de l’huile d’olive une fois qu’elle est produite. Postes de contrôle, fermetures de routes et demandes de permis rendent plus difficile et plus onéreuse la mise sur le marché des produits.
Gaza - avec une densité de population trop forte pour pouvoir en cultiver elle-même - était un des principaux marchés pour l’huile produite en Cisjordanie. Le blocus israélien de Gaza a réduit l’accès à ce marché. Désormais, les habitants de Gaza doivent compter sur l’huile produite en Espagne, en Syrie ou en Egypte et entrée clandestinement par les tunnels. Beaucoup ont aussi dû abandonner l’huile d’olive pour des alternatives moins chères.
La construction de la barrière de sécurité a également restreint l’accès au marché israélien, bien qu’Oxfam pense que des quantités substantielles d’huile d’olive palestinienne arrivent toujours en Israël par le biais de réseaux officieux, souvent grâce à des commerçants palestiniens qui possèdent la citoyenneté israélienne.
Les exportations sont freinées par le fait de devoir passer par les ports ou aéroports israéliens, et le fait que l’huile quittant les territoires palestiniens occupés doit être déchargée au point de passage puis rechargée dans des véhicules israéliens pour le trajet suivant. De nombreuses inspections aux postes de contrôle génèrent des risques de dommage et de détérioration, et rendent l’huile palestinienne peu compétitive au niveau des prix.
Doubler les revenus
Oxfam souligne que l’agriculture est une source majeure de travail formel et informel dans les territoires palestiniens occupés. Le rapport note que dans une bonne année, « le secteur de l’huile d’olive contribue, annuellement, à hauteur de plus de 100 millions de dollars de revenus pour certaines des communautés les plus pauvres ». Avec un investissement et des pratiques agricoles adéquats, Oxfam estime « que la productivité et donc le revenu des producteurs d’huile d’olive pourrait doubler ».
Le rapport fait des recommandations au niveau politique - demandant au gouvernement israélien de lever les obstacles à la culture et à la commercialisation de l’huile d’olive, et de mettre un terme aux violences exercées par les colons, aux confiscations des terres et des ressources palestiniennes. Il demande également aux autorités palestiniennes de consacrer bien plus d’attention et de ressources à l’agriculture qu’actuellement.
Mais avec une situation politique si tendue, des producteurs comme Rani tireront sûrement plus de bénéfices immédiats de projets tels que celui d’Oxfam, projet dont l’objectif est d’obtenir plus de profit des olives qu’ils produisent.
La meilleure huile d’olive peut se vendre à un prix très élevé. Si les producteurs palestiniens peuvent se conformer aux normes européennes de l’huile d’olive extra-vierge et obtenir des certifications de commerce équitable et biologique, leur huile atteindra des marchés spécifiques et obtiendra de bien meilleurs prix. Et s’ils adoptent des méthodes de production améliorées, ils devraient pouvoir équilibrer le cycle au cours duquel les bonnes récoltes alternent avec des années de production plus faible.
Oxfam estime que s’ils pouvaient changer le cycle des années alternées en cycle d’une année à faible rendement sur quatre ou cinq, ils pourraient augmenter leur production de 20 000 tonnes d’huile d’olive par an à 35 000 tonnes.
Willow Heske, un représentant d’Oxfam dans le village de Kufr Qaddoum, a dit à IRIN que sur les 150 ou 200 tonnes d’huile produite annuellement par la coopérative, 15 tonnes pouvaient maintenant être exportées sous les labels Biologique et Commerce Equitable.
Mais il ne s’agit là que d’une faible quantité, et l’huile de la famille de Rani n’en fait pas partie. « Parce qu’ils ne peuvent pas travailler régulièrement sur leurs terres », a dit M. Heske, « ils ne peuvent pas mettre en place les meilleures méthodes agricoles, et ils ne pourront pas obtenir la certification ».
Même ainsi, alors que la première journée de récolte touche à sa fin, Rani était heureux. Grâce aux volontaires, ils ont pu ramasser beaucoup d’olives, et, a-t-il ajouté, « cette année va donner une très, très bonne récolte ».
19 octobre 2010 - IRIN News - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/fr/ReportFr...
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Israël en panne de Diaspora ?

jeudi 4 novembre 2010 - 06h:35
Saleh Al-Naami - Al-Ahram Weekly
Les signes sont probants qu’Israël pourrait s’effondrer de l’intérieur, car l’appui de la Diaspora juive s’affaiblit nettement, écrit Saleh Al-Naami.
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Il sera de plus en plus difficile de compenser l’émigration des Israéliens par l’arrivée de fondamentalistes d’extrême-droite prêts à tous les excès au nom d’un fondamentalisme religieux d’un autre âge...
Dov Weisglass, un avocat israélien qui a été chef de cabinet de l’ancien premier ministre israélien Ariel Sharon, admet que la détérioration des relations entre Israël et le reste du monde lui fait perdre le sommeil.
Weisglass, considéré à l’époque de Sharon comme un pivot central de la communication entre le gouvernement israélien et les communautés juives au niveau mondial, a estimé que les changements dans les liens entre Israël et les juifs de la Diaspora entraîneraient un changement fondamental dans la position d’Israël dans le monde.
En Israël, certains pensent que la raison en est la différence du style de vie des juifs de l’extérieur avec celui de ceux qui vivent en Israël. D’autres situent la cause au niveau des actions l’élite au pouvoir en Israël, laquelle semble disposée à sacrifier les liens d’Israël avec les communautés juives dans le monde pour des gains politiques internes et immédiats.
Une cause importante de l’élargissement du fossé entre Israël et la Diaspora, particulièrement aux Etats-Unis et au Canada, est l’approbation par la Knesset de la législation sur la définition de « qui est un juif », qui régente la conversion vers le judaïsme. Les juifs américains, qui représentent la plus grande communauté juive en dehors d’Israël, ont vigoureusement condamné la loi en question et quelques-unes des plus importantes personnalités juives américaines ont menacé d’abandonner leur appui à Israël et la défense de ses intérêts.
La nouvelle loi a entraîné un violent retour de bâton, car elle attribue au rabbinat en chef, l’autorité religieuse officielle en Israël, le droit de décider des conditions d’une conversion au judaïsme. Les juifs américains sont sensibles à cette question parce que le rabbinat en chef est sous l’influence d’une doctrine juive extrémiste connue sous le nom de Haredi, qui défend des interprétations plus extrémistes de la question de « qui est juif ». C’est également de façon exclusive qu’est sélectionné qui peut se convertir au judaïsme, et qu’est également reconnue toute conversion faite devant un rabbin réformiste ou conservateur (lesquels représentent la majorité des rabbins aux Etats-Unis et au Canada). En d’autres termes, le rabbinat en chef dépouillerait pratiquement tous les juifs américains de leur appartenance religieuse.
Tandis que le judaïsme de tendance Haredi ne reconnaît que les juifs qui sont nés d’une mère juive, les résultats d’une étude récente aux Etats-Unis ont montré que 50% des juifs américains épousent des gentils [non juifs], ce qui signifie qu’ils ne sont pas reconnus comme juifs selon les doctrines radicales. Beaucoup de chefs de la communauté juive américaine pensent que cette législation équivaut à un coup de poignard dans leur dos, alors qu’ils jouent un rôle central dans la protection des intérêts stratégiques d’Israël. Ils sont indignés du fait que la loi ait été adoptée uniquement pour calmer les extrémistes du courant Haredi qui participent au gouvernement de coalition à Tel Aviv. Les disciples de ce courant refusent la plupart du temps de servir dans l’armée et vivent à l’écart de la société israélienne.
En attendant, beaucoup d’indicateurs montrent qu’Israël n’est plus très attractif pour les juifs dans le monde. Selon des figures du Bureau central de statistique d’Israël, l’immigration juive en direction d’Israël a nettement chuté avec seulement 18 129 immigrés l’an passé — le niveau le plus bas depuis 1988. Bien que les Etats-Unis soient le foyer du plus grand nombre de juifs dans le monde, le nombre moyen de juifs américains émigrant vers Israël est de 2600 par an, alors que les juifs des anciens états soviétiques ne sont plus que 6600. Ces derniers ont été utilisés comme réservoir principal d’une nouveau développement démographique juif en Palestine occupée.
Des signes forts indiquent que le statut d’Israël parmi des juifs au niveau mondial, particulièrement aux Etats-Unis, s’est fortement dégradé. Selon une enquête du bureau du premier ministre israélien, 50% de la jeunesse juive américaine se soucie nullement de l’éventuelle disparition d’Israël tandis que seuls 20% des juifs dans les anciens états soviétiques pratiquent les rituels juifs. Tous ces facteurs ont fait que l’agence juive - qui a la responsabilité de relocaliser en Israël les juifs venus de partout dans le monde - a adopté une décision sans précédent pour revoir ses priorités. La réunion du conseil d’administration de l’agence qui a récemment eu lieu à Kiev, la capitale ukrainienne, a décidé de placer sa priorité numéro un - qui était d’envoyer des juifs en Israël - en position deux afin de mettre en tête l’amélioration des liens entre la diaspora juive et Israël.
Un autre indicateur clair des liens qui se relâchent entre les juifs et Israël est la conférence tenue à Moscou en avril de cette année, organisée par des centaines de jeunes juifs russes qui avaient émigré en Israël à la fin des années 80 mais étaient revenus en Russie après que les conditions économiques et sécuritaires se soient améliorées. Une des conclusions les plus en vues à la conférence était que les juifs autour du monde pouvaient vivre sans Israël, particulièrement après les déceptions personnelles qu’ils ont éprouvées pendant leur séjour en Israël.
Ironiquement, un certain nombre de personnes publiques israéliennes ont participé à la conférence bien qu’elles aient été au courant de son ordre du jour. Parmi ces personnes se trouvaient l’ancienne députée à la Knesset, Dalia Rabin, fille de l’ancien premier ministre israélien Yitzhak Rabin, et Yael Dayan, fille de l’ancien ministre israélien de la défense Moshe Dayan.
Un des développements qui inquiètent les dirigeants israéliens est l’inclination libérale de la jeunesse juive américaine, ce qui entraîne une diminution de l’appui juif à Israël. L’universitaire juif Guy Bechor, professeur à l’Université de Harvard, affirme que la majorité des jeunes juifs américains sont des libéraux qui rejettent par principe l’agression israélienne contre les Palestiniens. Ils participent même à des rassemblements contre Israël à l’intérieur des Etats-Unis. Dans un article sur le site Web Gplanet de langue hébraïque, Bechor déclare que la guerre contre Gaza vers la fin de 2008 et les crimes commis contre les civils palestiniens ont réprésenté un tournant pour la plupart des jeunes juifs américains. Il affirme que la majorité d’entre eux « a honte de mentionner Israël et préfère ne pas en parler ».
Dans un article récent publié dans The Nation, deux chercheurs juifs, Adam Horowitz et Philip Weiss, expliquent que ce changement d’attitude des jeunes juifs américains - particulièrement parmi les étudiants des universités - au profit de la cause palestinienne est devenu plus prononcé après la guerre contre Gaza. « Chaque étudiant de n’importe quel campus universitaire aux Etats-Unis qui ne s’affiche pas comme sympathisant avec les Palestiniens est stigmatisé [de raciste], » ce qui fait que les étudiants juifs « rejettent violemment la honte qu’Israël a jetée sur eux comme juifs. »
Un des éléments à avoir renforcé la revendication d’une « patrie » par le mouvement sioniste était que cette « nation » serait un asile sûr pour les juifs après avoir subi les persécutions en Europe, particulièrement aux mains des nazis et dans un contexte d’une montée de l’antisémitisme. La baisse actuelle du nombre d’émigrants vers lsraël et l’augmentation du nombre de personnes quittant le pays signifie entre autres choses que ce principe n’est plus d’actualité.
Avraham Tirosh, ancien secrétaire du gouvernement israélien, a expliqué cette inversion en disant qu’aux yeux de la majorité des juifs dans le monde, Israël est devenu « un état qui s’est mis en danger, dont l’existence est ambiguë, et qui est plus effrayant pour les juifs que l’antisémitisme dans leur propre pays. » Tirosh a relayé ce qu’il a souvent entendu venant de responsables de la communauté juive aux Etats-Unis : Israël a plus besoin des juifs de la Diaspora que ceux-ci n’ont besoin d’Israël. Weisglass convient que la position d’Israël se dégrade aux yeux des juifs américains, particulièrement aux yeux des jeunes qui ne considèrent plus Israël comme un foyer ou un centre spirituel et idéologique, ni même comme une destination touristique.
Israël n’est plus un asile sûr même pour un grand nombre de juifs qui y sont nés et y ont grandi. Selon les statistiques israéliennes officielles, 750 000 Israéliens ont quitté Israël pour habiter aux Etats-Unis, au Canada et en Europe. Ce qui est plus indicatif de l’insécurité ressentie est la précipitation avec laquelle les citoyens israéliens acquièrent des passeports étrangers pour pouvoir s’en servir en cas de besoin. Leur nombre a été si important que Rubi Rivlin, porte-parole de la Knesset, a écrit un article alarmant sur le phénomène, ses dangers et ses implications « tragiques » pour Israël.
Les dangers d’une claire rupture entre Israël et les juifs autour du monde sont nombreux et sérieux, surtout concernant la baisse démographie résultant d’un refus des juifs d’émigrer vers Israël. Le projet sioniste était basé sur deux piliers : prendre le contrôle de la terre palestinienne et y relocaliser les immigrés juifs. Quand l’immigration diminue, la capacité de contrôler la terre devient plus faible, mais cela signifie également qu’Israël deviendra encore plus dépendant de groupes juifs non productifs [parasites] tels que les disciples du courant Haredi qui appliquent essentiellement deux principes : procréer et abandonner toute activité tout en vivant des subventions étatiques - garanties par les pressions exercées par les chefs de leurs partis qui participent aux gouvernements de coalition. Et la plupart d’entre eux ne servent pas dans l’armée.
La colère des juifs américains au sujet de « qui est un juif », aussi bien que les changements d’attitude de la jeunesse juive, représentent un danger stratégique parce que cela a pour effet de détériorer l’appui et le support illimités des organismes juifs américains, lesquels représentent - et tout le monde en convient en Israël - un des principaux supports à l’existence d’Israël en raison de la capacité de ces groupes à influencer la politique extérieure de Washington, spécialement au Moyen-Orient.
Ces développements apparaissent à un moment critique pour Israël, alors que son statut parmi les nations du monde a dégringolé après sa guerre contre Gaza en 2008 et après le massacre commis contre la Flotille de la Liberté.
http://weekly.ahram.org.eg/2010/101...
Traduction : Naguib
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De quoi le moment palestinien actuel est-il fait ? Et quelles sont les tâches du mouvement de solidarité internationale ?

mercredi 3 novembre 2010 - 06h:29
Coordination nationale CCIPPP
Le bavardage sur le processus de paix qui aboutirait à la « solution des deux Etats », les positions en demi-teinte pratiquant l’ambigüité des « oui mais », des « immenses espoirs menacés »... souffrent d’absence d’analyse, remplacée par des attentes et des spéculations qui rejoignent dans les meilleurs des cas le champ des voeux pieux.
(JPG)
Le peuple palestinien a vécu une injustice historique tellement longue et violente qu’elle est honteuse pour l’ensemble de l’humanité.






(JPG) La lutte du peuple palestinien arrive aujourd’hui à un tournant dans sa longue trajectoire, qui annonce la fin d’une étape commencée en 1965 avec la naissance du mouvement des Fédayins et du nouvel OLP. Il est pertinent de constater que ce changement croise et recoupe celui que connaît le mouvement de solidarité internationale avec cette lutte, notamment avec l’adoption de la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël. Nous ne pensons pas que ce recoupement soit le fruit d’un hasard.
I - Pourquoi conserve-t-on le cadavre ?
Le processus de paix, tel que né des accords d’Oslo, est bien mort. Mais ceci ne veut en aucun cas dire que son maintien factice en vie est sans conséquences. L’exercice qui consiste à conserver le cadavre en état présentable pour l’exposer et donner un semblant d’action possède une double fonction : 1) remplir le vide, car reconnaître l’échec et s’engager dans une autre voie est très coûteux pour les partenaires Palestiniens et Arabes qui l’ont porté, et en sont devenus ses otages et ses bénéficiaires en même temps, 2) permettre un certain camouflage de la progression des plans d’expansion des colonies, de leur enracinement, de la judaïsation de Jérusalem, de l’implantation d’un système de type apartheid en Israël même, du refus définitif du retour des réfugiés, et de la diabolisation de Gaza et sa mise à l’écart... des bonnes raisons pour que les différents gouvernements israéliens jouent le jeu. Les positions officielles, américaines et européennes en sont les complices consentantes, nullement pour des raisons obscures ou essentialistes, mais parce que leurs intérêts se recoupent. Le souci majeur qui leur est commun étant de conserver l’ordre établi en général, indépendamment du respect de toute notion de justice ou de droit. Des petits intérêts rentrent parfois en jeu, tels le besoin de reluire l’image d’Obama avant les élections du Congrès, ou celui d’alléger l’impact de la détérioration de la situation américaine en Iraq et en Afghanistan...
Mais quel est l’intérêt de la direction palestinienne ? Est-il exact que les autres alternatives sont inexistantes et que seule la participation aux négociations actuelles garantit aux Palestiniens une présence sur l’échiquier politique international, sans quoi leur cause sera négligée et leur sécurité encore plus menacée ? Est-il exact que le rapport de force ne permet pas mieux actuellement, mais qu’une avancée par étapes peut conduire à des améliorations futures ? Est-il exact que l’alternance de la bonne volonté affichée, d’une souplesse satisfaisante aux yeux des Américains et de quelques épisodes d’intransigeance est une tactique payante ? Dans la complexité de la situation palestinienne, l’impuissance d’imaginer d’autres perspectives que ce qui est en cours, de voir l’horizon et non pas la forêt, peut conduire au désespoir. Mais surtout, la façon adoptée par l’AP pour aborder la question palestinienne aujourd’hui fait partie du système de reddition en construction. Car c’est d’un « système » qu’il s’agit, c’est à dire d’un ensemble articulé, dont fait partie les négociations dites « directes » entre l’Autorité palestinienne et Israël, qui vont reprendre rapidement dès qu’une porte de sortie capable de sauver la face de l’AP sera trouvée.
II - Des négociations pour la paix ?
Tout d’abord, de quelle « paix » s’agit-il ? D’une coexistence « pacifique » entre les deux peuples, but louable en soi s’il n’ignorait pas qu’un des deux peuples est soumis à la colonisation expansionniste, à la répression brutale et au déni de droits. Une paix ou même une coexistence pacifique ne peut se construire sur une situation aussi extrême de domination. Il faut caractériser cette situation, son camouflage sous un faux nom est une tromperie.
Mais « que faire alors ? » dit une Autorité palestinienne qui s’enfonce dans ces négociations sous visa arabe (c’est se couvrir mutuellement), ne cesse de parler de « rapport de force » qui lui est défavorable, prétend parfois qu’elle cherche à démasquer Israël devant le monde entier, et particulièrement devant les Etats-Unis, espère que ceci donnera au peuple palestinien un début de justice, un Etat palestinien, même en forme de Bantoustans, sans souveraineté et sous totale domination, mais qui sera « un pas en avant ». C’était, rappelons-le, Yasser Arafat qui avait qualifié de Bantoustans ce qui lui était proposé durant les négociations de Camp David 2, refusant de cautionner ce résultat.
Examinons ces arguments qui sont les fondements des multiples justifications que pratique l’AP, et avec elle tous ceux qui pensent qu’il faut être « réaliste » et « pragmatique ».
La dégringolade des pouvoirs arabes, déjà en oeuvre, a été accélérée par l’occupation américaine de l’Irak. Que cette occupation ait causé une catastrophe durable pour l’Irak, ou qu’elle ait échoué à établir un ordre stable (qui se voulait exemplaire, « le Nouveau Moyen Orient ») favorable à Washington, ne changent rien au fait que l’armée américaine, et la diplomatie américaine, sont sur place et gèrent directement un des pays les plus importants de la région, de par sa place géostratégique et les richesses pétrolières (et autres) qu’il possède. Certains régimes arabes ne jurent que par Washington, et considèrent qu’il est leur protecteur face à la menace iranienne (parfois dite « shiite »). Nous l’avons bien vu au moment de l’agression israélienne sur le Liban en 2006, l’Egypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite (pour ne citer que ceuxlà) soutenaient l’agression et espéraient ainsi en découdre avec le Hizbullah et la Syrie, pour casser cet « axe » à la tête duquel se tient leur ennemi juré, l’Iran. Que ceux qui continuent de dire « mais où est le monde arabe » arrêtent leur hypocrisie !
Les pouvoirs arabes dans leur majorité écrasante font partie de l’axe américano-israélien, et le mélange répression/corruption/misère qui maintient dans la peur et l’impuissance les sociétés est très efficace. Un 2ème élément doit être évoqué, qui a accompagné la montée en force de l’OLP. C’est celui de l’autonomie palestinienne revendiquée (à juste titre, afin de protéger le mouvement palestinien naissant des visées hégémoniques et des interventions manipulatrices des pouvoirs arabes). Cet objectif a acquis un autre sens, a été perverti en quelque sorte, au fur et à mesure que le mouvement palestinien perdait la base territoriale - le Liban - qui lui permettait une marge d’autonomie. Avec le concours d’autres éléments, il a fini par signifier une distanciation entre la question palestinienne et son environnement. Il est clair que si l’autonomie palestinienne conduisait au détachement de la question palestinienne de sa matrice arabe, le rapport de force serait évidemment au désavantage des Palestiniens. Ce qui nous conduit au point suivant.
Le rapport de force ! Formule magique pour tout justifier, alors qu’il n’est en soi que l’autre nom de l’exercice politique. Aucun rapport de force n’est immuable ou stable, tout rapport de force se mesure dans l’action. Quand Sadate signe un accord unilatéral avec Israël en 1978, il ne se soumet pas à un rapport de force figé, mais fait plutôt un choix qui influe et modèle ce rapport de force, qui le crée en quelque sorte et qui génère des conséquences. Le choix est certes dicté par de multiples calculs et considérations. Mais « le rapport de force » ne peut pas être un paravent ou un essuie-tout. Il ne peut en aucun cas justifier les négociations avec Israël telles qu’elles sont pratiquées, sans référence aux constantes ou aux fondamentaux nationaux (ce que les pays appellent leurs « intérêts vitaux »), sans lien avec la référence au Droit (quelles sont les « droits inaliénables du peuple palestinien » ? quel rapport au droit international, sinon à quoi sert-il ?), et sans aucune stratégie.
Soyons clairs : il ne s’agit pas de condamner le principe de négociation en tant qu’outil politique, (ce serait absurde), mais de l’encadrer et de définir à chaque étape son objectif et ses conditions. On nous dit souvent que la lutte armée pour la libération nationale n’est pas un but en soi, mais un moyen, qu’elle n’est pas sacrée, et c’est vrai. Il en est de même des négociations ! Aucun mouvement de libération n’a jamais refusé de négocier avec son ennemi. Mais il s’agit de décider du programme, de l’opportunité et des manières de faire. Les négociations palestino-israéliennes se déroulent actuellement dans des conditions bien précises : le côté israélien sait ce qu’il veut, le met en application et l’impose, alors que le côté palestinien n’a pas de ligne et de repères qui guident ses pas. Il est entrainé dans un processus de « négociation pour la négociation » qui est devenu un mode de survie pour garder le fil entre les deux parties adverses et avec la « communauté internationale ». Mais ce mode n’affecte pas la machine de l’occupation qui suit son chemin. Bien au contraire, il la couvre en prétendant que tout ce qu’elle fait est « provisoire » puisqu’on négocie, (et en attendant l’aboutissement des négociations à une « solution finale » !)
Les expériences de compromis politiques ou de négociations, de par le monde, montrent que le négociateur doit être inflexible, et doit élaborer et défendre sa vision et ses revendications. La bataille des idées, la bataille de la représentation, de la description et de la conception de la situation, est majeure. Or, sous prétexte de plaire aux Américains, ou à certains régimes arabes, ou sous prétexte de démasquer l’intransigeance d’Israël et de prouver ainsi qu’il est responsable des échecs, le négociateur Palestinien dit tout et son contraire à la fois. Prenons l’exemple de cette exigence israélienne de reconnaitre le « caractère juif de l’Etat d’Israël ». Le secrétaire du comité exécutif de l’OLP (Yasser Abed Rabbo), et derrière lui Mahmoud Abbas lui-même, ont répondu que ce caractère ne les concernait pas ! Comme si la reconnaissance du caractère juif de l’Etat d’Israël n’impliquait pas la reconnaissance du maintien des Palestiniens de 1948, détenteurs de l’identité israélienne, en citoyens de seconde zone.
Qu’est ce qu’un système d’apartheid sinon ceci ? Devant cette condition sine quoi none israélienne pour geler l’expansion des colonies, l’administration américaine a invité l’AP à présenter une contre-proposition. L’AP répond : « définissez-nous les frontières de l’Etat palestinien et appelez votre Etat comme vous voulez » !! Hallucinant. Puis ils se sont fondus en explications encore plus embrouillées que ces réponses. Au lieu de mener une campagne claire, basée sur les intérêts palestiniens et les principes internationaux d’égalité, la tactique de l’AP « pour démasquer Israël » lui a gratuitement cédé un point majeur, celui de son caractère juif. C’est un exemple parmi tant d’autres, qui relèvent tous du même registre.
Enfin, l’idée de procéder par étapes, est souvent évoquée par l’AP pour justifier la conduite adoptée au même titre que celle du rapport de force défavorable. Pourra-t-on progresser vers plus, une fois que l’AP aura accepté de nommer Etat palestinien les Bantoustans de la Cisjordanie encerclés par les colonies ? Une fois qu’elle aura accepté non seulement le principe - c’est fait ! - mais la pratique d’« échange de territoires » (ou comme dit Lieberman que c’est juste « une modification des frontières et non pas un transfert de population »), une fois que la Jérusalem palestinienne sera en fait Abou Dis, ou une autre banlieue (puisque c’est une question de « noms »), une fois que la vallée du Jourdain sera définitivement annexée par suite de l’acceptation de la présence militaire israélienne durable pour rassurer Israël, une fois que Gaza, la méchante, sera totalement écrasée sous prétexte du Hamas, le siège ne pouvant être levé que si celui-ci capote, une fois que sera officiellement annulé le droit au retour des réfugiés Palestiniens, sachant que seuls les détenteurs d’un droit peuvent le céder, (mais nous ne sommes plus à un détail près !). Quel sera alors l’état du fameux rapport de force ? Et pourquoi espérer que l’AP sera récompensée pour sa docilité ? Le peuple palestinien, dit-on, pourra toujours se révolter contre cet état de choses qui lui aurait été imposé, mais la révolte n’appartient pas à la notion de gradualité et d’étapes que vend l’AP. Bien au contraire, la révolte sera une opposition à ce que l’AP aura entrepris.
N’y-a-t-il pas vraiment pas d’autres alternatives ?
Plusieurs voix palestiniennes significatives pensent que ces alternatives existent, ainsi que des intellectuels et des militants arabes qui ont passé leur vie à soutenir la lutte du peuple palestinien. Le problème réside dans le point de départ de l’action politique de l’AP, qui repose sur la recherche d’une solution immédiate. Dans ce cas, le peuple palestinien serait contraint d’accepter n’importe quoi, du moment que ce n’importe quoi portera le nom d’Etat palestinien. Par contre, si la stratégie palestinienne se construit sur la nécessité d’entretenir la lutte face à l’occupant colonialiste et au système qu’il installe, les alternatives sont multiples.
Il est clair ici qu’il ne s’agit pas uniquement de « prendre position », c’est à dire de trancher la chose par un discours, mais bien de proposer un ensemble d’actions et d’attitudes, incluant le niveau diplomatique bien évidemment, mais focalisant sur 3 éléments :
-  1) la réorganisation de l’ensemble du peuple palestinien en réseaux de solidarités et de résistances - à la tête desquelles se tient la résistance civile et pacifique, tout en refusant de condamner le droit à la résistance armée quand elle est opportune (l’opposition pacifique/ armée est factice et doit être condamnée, ce ne sont que des outils au service d’une stratégie).
-  2) En deuxième lieu, il s’agit de renouer avec les réfugiés Palestiniens, surtout dans le monde arabe, qui sentent qu’ils sont bradés au profit de la « solution immédiate », et en faire des appuis pour la réunification des éléments de la question palestinienne entre les mains d’une OLP refondée et restructurée de nouveau pour lui rendre sa représentativité. Le plus grand danger qui guette la lutte du peuple palestinien est la dislocation de ses composantes. C’est un procédé déjà avancé mais pas encore irrécupérable, y compris au niveau de l’unité politique indispensable entre les factions palestiniennes, Hamas et Jihad inclus. L’OLP a été réduite à l’AP, et l’AP à une partie du Fatah (puisque des courants contestataires dans le Fatah ont été négligés). Cette pratique contredit toute l’historique du mouvement de la lutte palestinienne, et même l’historique du Fatah lui-même. L’exigence d’un retour à un cadre unitaire est indispensable pour l’assainissement de la situation.
-  3) Enfin, se réapproprier le niveau de la solidarité internationale active est le troisième élément de cette stratégie à adopter. Rien d’autre ne pourra compenser le soutien américain et occidental officiel à Israël, la solidarité internationale ayant été brouillée par l’illusion d’une solution à portée de main, qui se négocie dans les coulisses diplomatiques et ne demande pratiquement rien aux militants de par le monde, prêts pourtant à se mobiliser pour la Palestine. Quel gâchis !
L’argument selon lequel la revendication de deux Etats correspond au droit international et constitue ainsi un atout pour la politique palestinienne, adopte une vision borgne de la notion de droit et de légalité, en plus de souffrir de formalisme. Il est très dangereux de diviser ces notions et d’être sélectif quant à leur application. Rien, aucun engagement diplomatique, n’empêche les Palestiniens de développer une vision d’un autre Israël, d’un Israël débarrassé de son caractère colonial, qu’il serait possible de côtoyer. La réalité israélienne concerne les Palestiniens qui en sont quand même ses premières victimes.
La stratégie de lutte palestinienne adéquate actuellement reste à élaborer. Il ne s’agit pas de choisir à la carte entre le Fatah et le Hamas, entre négociation et lutte armée. Cette simplification est criminelle de part et d’autre de ses porte-paroles. Ni les négociations ni la lutte armée ne se suffisent à elles-mêmes, et leurs conditions d’application, leurs interactions, leurs exigences et préparatifs devraient être décidées, élaborées et construites, ce qui manque dans une large mesure. Tout autant que l’illusion catastrophique d’une « solution immédiate négociée » à portée de main, l’appel à la lutte armée devient juste une surenchère, ou dans les meilleurs des cas une position de principe qui ne mène nulle part. Ce sont là des postures de plus en plus abstraites, parce que sans fondements politiques ancrés dans la réalité.
III - Le système mis en place
Mais comment perdure cet état des choses ? Le côté palestinien est constamment invité à faire des concessions, face auxquelles il n’a guère le choix du refus, parce que plus vulnérable et exposé à la merci des grandes puissances. C’est là tout le sujet : à supposer que la classe dirigeante palestinienne ne collabore pas sciemment, elle a par contre participé à la construction d’un édifice/prison, où elle dépend pour sa survie du bon vouloir d’Israël.
L’exigence de coordination sécuritaire avec l’occupant a atteint des proportions inimaginables : le coordinateur du gouvernement israélien en Cisjordanie a révélé il y a quelques jours que pour la première moitié de 2010, les opérations sécuritaires coordonnées entre les forces spéciales palestiniennes (entrainées par le général américain Dayton auquel vient de succéder le général Muller) et les forces sécuritaires et armées israéliennes ont été au nombre de 1424 opérations, c’est-à-dire une opération toutes les 3 heures !! Ceci représente le double de ce qui a été pratiqué tout au long de l’année 2009, et dépasse la coordination qui existe entre les forces de l’Otan en Afghanistan !! 303 réunions de coordination sécuritaire entre les deux parties ont été tenues durant ces 6 mois. L’AP dépend aussi du bon vouloir « international ». Elle vit des aides de l’UE, qui permettent à 160 000 fonctionnaires en Cisjordanie -selon les chiffres officiels de l’AP, donc à 160 000 familles - de toucher leurs salaires. Les entrepreneurs de toute sorte vivent des projets financés ou soutenus par ces instances, et des miettes sont enfin distribuées sous formes d’aide ponctuelle. Pourront être énumérés des centaines d’éléments qui prouvent le degré d’imbrication de l’AP dans un système entier de dépendance à l’égard de l’occupation (on évoque souvent les cartes VIP qui symboliquement concrétisent cette situation), et ainsi, de la nécessité de maintenir les négociations de paix indépendamment de leur résultats et des dégâts qu’elles causent.
La division entre l’AP et le Hamas, ainsi que le blocus de la bande de Gaza, font partie du système en question. Cette division est féconde, permettant à l’AP de recevoir de façon continue des signes de reconnaissance de sa légitimité, mais aussi un soutien financier pour la consolider face aux « méchants » dont l’existence est concrétisée par leur mainmise sur Gaza. Le Hamas, qui pourtant condamne les négociations, adopte une attitude schizophrène, considérant son autorité sur Gaza comme une preuve de sa force qui doit être reconnue par les puissances internationales, et comme un partage du pouvoir avec l’AP. Cette division est une chance pour Israël, car elle permet de remettre au deuxième plan les solutions plus globales, et notamment les dispositifs concernant le lien entre les 2 parties des territoires palestiniens de 1967. Une complicité nauséabonde est ainsi établie entre les différents protagonistes de cette situation, incluant les 2 organisations palestiniennes elles-mêmes, mais de façon directe, Israël et l’Egypte, chacun en tirant des profits qui lui sont propres. Mais les répercussions de cette situation sur le peuple palestinien sont totalement néfastes.
IV - Nos choix d’action
A ce stade, la CCIPPP considère qu’il est urgent d’inciter une large discussion sur la fonction réellement remplie par les négociations et par l’illusion, farouchement entretenue par de si différentes voix, d’une solution basée sur deux Etats qui naitra d’un instant à l’autre du sein même d’un processus de paix fécond.Si nous ne considérons pas qu’il nous revient d’opter pour des choix de type « deux Etats ou un Etat démocratique de tous ses citoyens », il est par contre indispensable d’examiner et d’évaluer l’impact concret des politiques en cours. Du fait des missions civiles continues, la CCIPPP est en contact avec la réalité palestinienne sur le terrain, avec nos interlocuteurs et partenaires Palestiniens très nombreux et très diversifiés, et avec nos alliés anticolonialistes Israéliens. Notre mouvement ne peut que constater le degré de plus en plus accentué de désarroi, de perte de repères, et de désespoir qui minent le peuple palestinien face à la conduite de sa direction. Cette forme de détachement fait partie des nombreux signes qui indiquent une fin d’époque, commencée en 1965 avec le lancement du mouvement des fédayins et du nouvel OLP.
Au même moment, nous constatons la formidable dynamique de ce peuple en lutte qui invente l’appel à la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël (BDS), la résistance populaire dans les villages traversés par le mur, les différentes initiatives politiques qui montrent une exigence intacte pour trouver le chemin de la libération...Le PYN (Palestinian Youth Network), le « Courant de défense des fondamentaux », le Comité des Indépendants, etc....prouvent s’il le faut, l’énorme détermination du peuple palestinien, et sa capacité à tenir bon malgré une situation d’oppression sans égale de la part d’Israël, aidé cette fois par tout un système étouffant et entravant, patiemment mis en place, et cogéré par l’occupation et par l’AP.
Encore une fois, le peuple palestinien prouve qu’il est ce « malade de l’espoir » qu’avait chanté le grand poète palestinien et international Mahmoud Darwich. Et les prémices d’une transition déjà amorcée sont présentes. La campagne pour le BDS articule bien cette transition. L’appel des organisations palestiniennes, en reprenant les 3 exigences fondamentales, installe un cadre référentiel de consensus national et remet ensemble les composantes du peuple palestinien éclaté en habitants des territoires occupés (qu’on a de plus en plus du mal à nommer, et auquel la situation de Gaza a apporté une nouvelle complexité), en Palestiniens de 1948 (qui vivent en Israël comme des citoyens de seconde zone, et confrontent un système d’apartheid institutionnalisé), et en réfugiés dans le monde arabe. L’éclatement et la dissociation des composantes de la question palestinienne sont un des outils majeurs de la domination de ce peuple, car cette situation dépolitise en quelque sorte la question palestinienne en la canalisant dans la voie obligée de la recherche de survies et de solutions pragmatiques.
L’appel au BDS articule également la lutte du peuple palestinien avec la solidarité internationale active. L’effondrement de « la solution diplomatique immédiate » impose cette articulation comme une urgente nécessité, puisqu’il faudra s’engager dans une longue lutte globale et assurer les conditions d’un avancement évaluable. Les campagne BDS se conçoivent comme une sorte d’appropriation, dans chaque pays ou région, de l’engagement pour la Palestine libre, dans le sens que la question palestinienne est aujourd’hui le symbole de la confrontation avec un ordre basé sur la force, qui enraye la capacité humaine à l’indignation, incite à avaler toutes les pratiques immondes au nom du réalisme et des « intérêts propres » qui se fichent « du reste » et s’accommodent des lois de la jungle. La nouvelle vague de solidarité active est différente qualitativement de la posture de « soutien » à une lutte en marche, elle se soucie de participer à son élaboration dans une interactivité indéniable. La dimension internationale - et d’ailleurs arabe - a été négligée et minorée quand dominait l’éloge de l’action diplomatique entreprise, et le processus de paix palestinien a fini par devenir la copie conforme des « solutions » bilatérales inaugurées par Sadate et son accord de camp David, qui s’inscrivent totalement dans le renforcement de l’ordre dominant.
La campagne pour le BDS et tous ses dérivés (la campagne contre Carmel-Agrexco, les poursuites juridiques des criminels de guerre israéliens, dont le tribunal Russel, les actions auprès de la CPI, les actions dans chaque pays au nom de la compétence universelle, le suivi du rapport Goldstone etc...), ainsi que l’initiative de « la flottille de la liberté pour briser le siège de Gaza », relèvent toutes d’une même logique, celle de mettre un terme à la situation d’exception accordée à Israël, et à son impunité, ce système qui lui permet d’échapper à toute redevance et sanction, même quand il commet les pires exactions et qu’il bafoue le droit international et les résolutions que les instances arrivent parfois, malgré tout, à décider à son encontre.
Nous pensons qu’Israël, de par sa nature colonialiste et ségrégationniste très particulière, est structurellement construit et organisé autour de cet état d’exception et d’impunité. Ceci explique la panique qu’il manifeste face au développement de la campagne BDS, panique surfaite sans être totalement feinte. Et nous pensons que le jour où Israël deviendra un Etat comme les autres, alors sera possible une solution basée sur la justice, où Israéliens et Palestiniens vivront ensemble, avec des droits politiques, citoyens, et humains égaux. A ce moment là, le cadre ou les formalités de cette solution n’auront que des importances secondaires. Nous pensons qu’arriver à cette situation est vital pour le peuple palestinien qui a vécu une injustice historique tellement longue et violente qu’elle est honteuse pour l’ensemble de l’humanité, mais que c’est autant vital pour les Israéliens eux-mêmes, et les juifs de par le monde qu’Israël tente de leur confisquer la parole et la représentation. En effet, les choix politiques des responsables israéliens conduisant la région du Moyen Orient vers des guerres permanentes et sanguinaires qui sont sans aucune issue, ils tablent sur la force brutale et la réduction des peuples de cette région à la soumission, et flirtent ainsi finalement avec l’auto-destruction et le suicide. Pour le bien des Palestiniens et des Israéliens, pour le bien de nous tous et toutes partout dans le monde, il faut que ceci cesse. Il nous incombe d’y oeuvrer !
Agrexco/GF Group à Sète : le mensonge des "emplois"
30 octobre 2010 - Protection-Palestine.org - Photo par la publication Info-Palestine.net