vendredi 29 janvier 2010

Palestine-Tatarstan: promouvoir la coopération

Abbas
Abbas
19:24 28/01/2010
© RIA Novosti. Michael Mordasov
KAZAN, 28 janvier - RIA Novosti
L'Autorité palestinienne envisage d'envoyer un groupe de spécialistes au Tatarstan (république musulmane russe sur la Volga) pour étudier la possibilité d'une coopération bilatérale et attend la visite du club Roubine de Kazan, double champion de Russie de football, a déclaré jeudi le président palestinien Mahmoud Abbas.

"Le Tatarstan occupe une place particulière dans le développement des liens économiques, culturels et humanitaires palestino-russes. Il ne fait aucun doute que nous poursuivrons cette coopération, et l'ambassadeur palestinien en Fédération de Russie constituera un maillon important dans nos échanges. Nous voudrions envoyer un groupe d'économistes pour étudier les structures en place au Tatarstan", a-t-il affirmé lors d'un entretien avec son homologue tatar Mintimer Chaïmiev.

Après avoir rappelé que l'équipe de football Dynamo de Moscou avait récemment visité la Palestine, M. Abbas a espéré que le club Roubine de Kazan s'y rendrait lui aussi pour disputer un match contre la sélection palestinienne.

"Le sport joue un rôle important dans l'établissement des relations entre les pays", a-t-il fait remarquer.

Le leader palestinien a également proposé de mettre en place une coopération étroite entre l'Université de Jérusalem et l'Université islamique russe de Kazan.

Le président tatar a pour sa part assuré que sa république prendrait une part active à l'application des accords conclus entre l'Autorité palestinienne et la Russie.

"Rien ne nous empêche de développer les relations économiques et culturelles avec n'importe quel pays du monde", a-t-il affirmé, ajoutant que "près de 70% des produits fournis par la Tatarstan étaient destinés à l'exportation".

S'agissant de la coopération culturelle, M. Chaïmiev a cité la participation de cinéastes palestiniens au festival du cinéma musulman Minbar d'or.

Evoquant le conflit palestino-israélien, il a souligné que tous les pays arabes devaient arrêter une position commune sur ce problème.

"L'expérience démontre que les approches extrémistes sont inacceptables, car elles ne font que retarder le règlement du conflit", a déclaré le président tatar.

"Nous comprenons que la voie de la paix passe par les négociations. Aussi voulons-nous que tous les pays facilitent le rétablissement de la paix au Proche-Orient", a affirmé à son tour le leader palestinien.
http://fr.rian.ru/world/20100128/185952639.html

Les Nations Unies : la colonisation israélienne dans les territoires occupés est illégitime

28 Jan 2010
 New York /   Le secrétaire général adjoint aux Nations Unies pour les affaires politiques, M. Oscar Fernandez Taranco, a affirmé que la colonisation israélienne dans les territoires arabes est illégitime, et que la poursuite des cette pratique s'oppose aux résolutions internationales.
Selon le site d'information des Nations-Unies, M. Taranco a incité à nouveau Israël, dans une allocution prononcée hier soir devant le Conseil de Sécurité, à geler la construction des colonies, et à démanteler les colonies construites en Mars 2001.
Il a, à cet effet, appelé le gouvernement israélien à cesser de construire des colonies dans la région d'al-Qods-Est, affirmant que la communauté internationale ne reconnaisse l'annexion par Israël de cette région.
De même, il a souligné que le statut de la ville sainte est encore un objet de  discussion lors des négociations sur le statut final, pour l'établissement d'un Etat palestinienne dont la capitale est al-Qods.
M. Taranco a exprimé, d'autre part, son inquiétude devant le gel des négociations entre les Palestiniens et les Israéliens, et averti des "résultats catastrophiques" de ce gel.
Parallèlement M. Taranco a signalé qu'un climat de "non confiance" régne entre les deux parties, faite de l'élargissement par Israël des colonies, et de ses opérations incessantes d'expulsion des palestiniens.
 W.J. / L.A 
http://www.sana.sy/fra/55/2010/01/28/269462.htm 

Le redressement économique de Nahr al-Bared entravé par le siège militaire

Liban - 28-01-2010
Par Ray Smith 
Plus de deux ans après la fin des combats, le camp de réfugiés de Nahr al-Bared dévasté par la guerre, situé au nord Liban, est loin du modèle de camp que le gouvernement libanais a promis qu’il deviendrait. Au lieu de cela, la reconstruction du camp est retardée, la zone est sous contrôle militaire avec accès limité, l’économie du camp est au point mort et les habitants sont pour la plupart sans emploi.


















Un homme traverse la "rivière froide" qui donne son nom au camp. (photo Ray Smith)

A la suite de 15 semaines de guerre pendant l’été 2007 entre l’armée libanais et le groupe militant Fatah al-Islam, qui a occupé des parties du camp, Narh al-Bared a été totalement détruit.

Jusqu’à aujourd’hui, près des deux-tiers de ses 30.000 habitants sont revenus et se sont réinstallés à la périphérie du camp. Jihad Awed est l’un d’entre eux ; assis en face de son minuscule magasin de vêtements, il parle du bon temps d’avant la guerre. « Mon magasin était plus grand et je vendais plus d’articles. Je m’en sortais bien. Je vendais pour 130 à 200$ par jour. »

De retour à Nahr al-Bared après la guerre, Awed a commencé à vendre des chaussures mais ce fut la faillite. Il a vendu les bijoux de sa femme et a ouvert un nouveau magasin, qui ne lui rapporte que 30$ par jour. « Je ne peux pas en vivre. Le loyer est de 100$ par mois. J’achète les cigarettes et le café et je n’ai plus rien, » explique Awed.

Charlie Higgins, directeur de projet pour la reconstruction de Nahr al-Bared auprès de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UN Agency for Palestine refugees - UNRWA), qualifie la situation économique dans le camp de « bloquée ». Higgins dit : « Elle n’a pas beaucoup changé depuis les premiers mois qui ont suivi la fin des combats. L’économie ne s’est pas régénérée et la situation de l’emploi ne s’est pas améliorée de façon significative. »

Il explique que les résidents continuent de vivre dans un environnement provisoire et une partie d’entre eux n’est pas revenue à Nahr al-Bared. Le camp a également perdu ses liens avec les communautés libanaises environnantes. Higgins déclare que « la zone reste à l’intérieur d’un périmètre militaire, ce qui a de fait régulé et, jusqu’à un certain point, empêché le rétablissement de l’intégration étroite qui existait avant. »

Evidemment, la plupart des commerçants de Nahr al-Bared invoquent le manque de clients venant de l’extérieur pour expliquer leur situation très difficile. Nasser Nassar, qui remplit et vend des bouteilles de gaz, affirme que « les checkpoints et le siège [de l’armée libanaise] sont les problèmes les plus importants». Il explique que contrairement à ce qui se passait auparavant, les clients libanais préfèrent acheter en dehors du camp, ajoutant, « pourquoi viendraient-ils dans le camp, avec la nécessité d’obtenir des permis, de se soumettre à des fouilles et aux contrôles de leurs papiers d’identité ? »

Contrairement aux autres camps de réfugiés du Liban, Nahr al-Bared était jadis un centre d’activité économique ouvert pour la région toute entière. Selon une enquête de 2008 de l’UNRWA, environ la moitié des clients étaient libanais. Depuis que les combats ont cessé, l’armée libanaise a maintenu son contrôle sur ce qui reste du camp, y compris sur le centre détruit et le secteur adjacent lourdement endommagé, ainsi que sur la population palestinienne réfugiée qui était chez elle à Nahr al-Bared. L’accès au camp n’est possible qu’avec des permis spéciaux fournis par le service des renseignements de l’armée.

Différentes ONG ont essayé d’aider l’économie de Nahr al-Bared. Première Urgence (PU) a garanti à 220 entrepreneurs des subventions en nature. Julien Mulliez, chef de mission à Première Urgence, dit : « Le redressement de l’économie est à l’évidence compromis par les conditions actuelles d’accès à Nahr al-Bared. Le problème est que l’accès au camp dépend d’une autorisation préalable [de l’armée libanaise], entraînant une diminution des clients visitant le camp. »

La ligue des Femmes palestiniennes arabes (Palestinian-Arab Women's League - PAWL) a conduit cinq projets similaires. Sahar Itani, coordonnateur de programme à PAWL, dit qu’elle craint pour la viabilité des commerces des bénéficiaires. « C’est à cause du fond de clientèle limitée actuellement disponible sur le marché de Nahr al-Bared, » explique-t-elle. « Nous avons atteint une situation de saturation du marché. »

Dans son magasin de vêtements, Awed se plaint que les marchands du camp vendent entre eux. « L’argent circule en interne. Rien ne rentre, » dit-il.

Hassan Mawed, président du comité des commerçants de Nahr al-Bared, estime que les Libanais représentent moins de cinq pour cent de tous les clients actuels. Selon lui, « c’est loin d’être suffisant pour relancer l’économie de Nahr al-Bared. En fait, ce qui se passe dans le camp est une sorte de troc. »

Sakher Sha’ar est coiffeur et son salon est situé dans l’ancienne rue principale de Nahr al-Bared. Sha’ar se plaint du manque de travail, expliquant que « Il y a 29 salons ici. Dans la mesure où personne ne vient de l’extérieur, c’est beaucoup trop pour le secteur. »

Quelques pâtés de maisons plus bas, Salim Mawed tient une boutique de barbier. Il dit que ses ventes quotidiennes s’élèvent à environ 20$, comparées à environ 35$ avant la guerre, lorsqu’il a acquis sa boutique. « Maintenant, il faut que je paie le loyer du salon, les outils, etc. » dit-il. « A la fin, il ne reste rien. »

Avant la guerre, environ les deux tiers de la main d’œuvre de Nahr al-Bared travaillaient dans les limites du camp. Parce que les réfugiés palestiniens sont confrontés à une lourde discrimination juridique et sociale sur le marché du travail libanais, travailler en dehors du camp est difficile. Le manque de travail a poussé beaucoup à émigrer. Mawed dit que « s’ils ouvraient la porte à l’émigration, personne ne resterait. Et je serais le premier. Je laisserais tout ici. »

Depuis la mi-octobre, l’armée libanaise a autorisé les citoyens libanais à entrer dans le camp sans permis spéciaux, mais seulement par le checkpoint al-Abdi, du côté nord du camp. Cependant, le changement de procédure de l’armée a ni attiré plus de clients libanais ni facilité l’accès au camp.

Un journaliste qui a tenu à rester anonyme est récemment entré à Nahr al-Bared, avec un ami libanais. « Nous avons dénombré 11 ordres et questions pour avancer de 10 mètres : ‘Vos papiers d’identité ! Descendez de voiture ! Mettez vous sur le côté ! Garez-vous !’ C’est terrible. C’est une zone civile, pas une base militaire ! C’est une punition collective de la population. »

Une employée libanaise d’une ONG travaillant à Nahr al-Bared demandant l’anonymat dit qu’elle se sert toujours de son permis, bien qu’elle puisse entrer sans, car l’accès est plus facile et plus rapide : « Je préfère passer 20 à 30 minutes de plus dans notre bureau à aider les gens plutôt que d’attendre que mon nom soit vérifié. »

Le gouvernement libanais a déclaré qu’une fois reconstruit, le camp de Nahr al-Bared deviendrait un modèle de relations meilleures entre les réfugiés palestiniens et leurs hôtes libanais. Mais Hassan Mawed est fatigué d’entendre ces paroles encore et encore. Levant la voix, il demande, « Un modèle de quoi ? Un modèle de prison ? De siège, de checkpoints et d’humiliation ? Ce devrait être un modèle qui nous donne la liberté, les droits civiques, le droit à travailler et à la propriété ! »

Réagissant aux réclamations croissantes des résidents, des médias, des organisations et partis locaux ainsi que des organisations internationales travaillant à Nahr al-Bared, l’armée a diffusé récemment une déclaration affirmant que les dispositions sécuritaires « visaient d’abord et avant tout à préserver la sécurité des personnes en empêchant l’infiltration de terroristes et de personnes recherchées, la contrebande d’armes, d’explosifs et de matériel illégal. »

Toutefois, Marwan Abdulal, le responsable de l’Organisation de Libération de la Palestine chargé de la reconstruction de Nahr al-Bared, a demandé que l’armée lève le siège du camp. Selon Abdulal, « La première condition pour le redressement de l’économie du camp et la vie sociale, c’est le retrait des checkpoints, ou au moins, la suppression des permis. »

De la même manière, Charlie Higgins, de l’UNRWA, considère que les dispositions sécuritaires de l’armée libanaise sont « une barrière importante au redressement du camp dans tous ses aspects. »

Il n’est pas sûr que le gouvernement libanais et l’armée répondent à ces plaintes et autorise Nahr al-Bared à être reconstruit, ou si le siège restera en place et les promesses non tenues.

Ce rapport a été écrit par un de nos activistes. Il a d’abord été publié ici par Electronic Lebanon.

Vous pouvez trouver davantage d’informations, d’articles et de vidéos sur Nahr al-Bared en cliquant ici.
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13339&type=temoignage&lesujet=R%E9fugi%E9s

Des chaussettes inodores pour les soldats israéliens


Israel - 28-01-2010
Par AFP 
Les soldats israéliens vont être équipés de chaussettes spéciales, qui peuvent être utilisées pendant deux semaines de suite sans sentir mauvais ni provoquer l'apparition de champignons sur les pieds, indique jeudi le quotidien Maariv.

Ces chaussettes qui contiennent un composant métallique vont commencer à être distribuées aux soldats d'unités combattantes de l'infanterie à partir de mars.

Ces chaussettes qui "respirent" n'absorbent pas la moisissure ainsi que les odeurs et restent constamment sèches. Les tests effectués récemment sur des militaires ont permis de constater que le port de ces chaussettes a permis une baisse du nombre de traitements des pieds par les dermatologues, a ajouté le journal.

FRS0460 40140 /AFP-XA06
jlr/sw
AFP 281105 JAN 10



Enfin une bonne nouvelle ! Les Palestiniens vont désormais être brutalisés, humiliés, arrêtés et assassinés par des hordes sionistes aux godillots bien-odorants. (ISM)
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13338&type=communique&lesujet=Armement%20isra%E9lien

L’Amérique et la résistance armée


Liban - 28-01-2010
Par Mounir Chafiq 
Pour la majorité des politiciens, des intellectuels, des académiciens, et des théoriciens américains il n’y a pas de référence, y compris la Constitution, en matière d’autorité et de jugement, plus fiable, dans toutes les controverses, que les Pères Fondateurs. Les Pères Fondateurs des Etats-Unis d’Amérique sont la première référence sur laquelle se fonda le consensus américain ou ce qui y ressemble.

On se réfère à ces Pères Fondateurs car ils ont libéré l’Amérique de la colonisation britannique, unifié ses Etats, jeté les bases de sa Constitution et établi l’orientation de sa construction générale. Bien plus, ils ont défini l’orientation de sa trajectoire depuis l’indépendance jusqu’aujourd’hui.

Cependant, ces Pères Fondateurs n’auraient pas pu accomplir ce qu’ils ont accompli s’ils n’avaient pas eu recours à la résistance armée, acharnée, contre la colonisation britannique. La résistance armée laissa derrière elle, sans en supporter la responsabilité, nombre de destructions, de morts, de blessés et de drames humanitaires. Il suffit de citer Washington (1), qui fut incendiée entièrement par les colonialistes britanniques en représailles à la résistance armée. La résistance armée n’avait d’objectif que la réalisation de l’indépendance et de l’unité qui sont les conditions pour la renaissance, la croissance, le développement et la prospérité. Ainsi, la première référence que les Pères Fondateurs de l’Amérique établirent, était la résistance armée pour la libération du pays, l’acquisition de sa liberté, son indépendance et son unité. C’était la mère des réalisations sans laquelle les Etats-Unis d’Amérique n’existeraient pas.

De là, on ne peut considérer la position officielle américaine - qui décrit la résistance armée contre l’occupation étrangère ou en réponse à l’agression extérieure comme étant terroriste – que comme un désaveu de ce que conçurent les Pères Fondateurs en matière de modèle, de doctrine, de principe et de tradition.

La conséquence, pour celui qui utilise la politique du deux poids deux mesures en ce qui concerne la résistance armée, contre l’occupation étrangère ou en réponse à l’agression étrangère, est qu’il sort du chemin de l’intégrité, du principe, de la confiance. S’il est américain, il ne respecte pas la référence des Pères Fondateurs.

Ainsi, on ne peut respecter le Président Barack Obama, et avant lui le Président Georges W. Bush, lorsqu’ils considèrent la résistance armée en Palestine et au Liban comme étant terroriste, de même que la résistance en Iraq et en Afghanistan qui est une résistance à l’agression et à l’occupation américaines. Comment l’Amérique peut-elle légitimer le soutien qu’elle a apporté à la résistance armée en Europe contre l’occupation nazie alors qu’elle utilise la politique du deux poids deux mesures lorsqu’il s’agit des résistances en Palestine, au Liban, en Iraq, en Afghanistan et qu’elle les considère comme étant terroristes ?

Il suffit de se demander si la résistance armée dans laquelle se sont engagés les Pères Fondateurs, contre la colonisation britannique, était terroriste – c’est ainsi que la dénommaient les colonisateurs à l’époque avec toutes les descriptions semblables ?

Une question de ce genre peut être posée avec la même force au Président français Nicolas Sarkozy, au Premier ministre italien Silvio Berlusconi et au Premier ministre britannique Gordon Brown.

Comment peuvent-ils se vanter de ce qu’a accompli la résistance armée dans leur pays contre l’agression et l’occupation nazies et nier en même temps le droit à la résistance armée et à la ténacité du peuple contre l’ennemi sioniste au Liban en 2006 ? Ou le droit à la résistance armée et à la ténacité du peuple contre l’agression sioniste sur la Bande de Gaza ou contre la poursuite du blocus qui est une action militaire agressive ?

Le pire, lorsqu’ils la décrivent comme étant terroriste et qu’ils couvrent l’agression et ce qu’elle commet en matière de crimes de guerre, est que - le moins que l’on puisse dire - la politique du deux poids deux mesures manque d’honnêteté, de principe, de sincérité et d’estime de soi.

(1) Note de la traductrice : Pendant la guerre anglo-américaine de 1812 (18 juin 1812 – 12 février 1815), les forces britanniques et canadiennes reçoivent l'ordre de brûler les édifices publics de Washington, le 24 août 1814. Les Britanniques souhaitaient se venger de la destruction de la capitale du Haut-Canada (aujourd'hui Toronto) par les Américains après la bataille de York, le 27 avril 1813.
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13336&type=analyse&lesujet=R%E9sistances

Les arrestations israéliennes visant à écraser la résistance populaire continuent

Bilin - 28-01-2010
Mohammed Khatib, coordinateur du Comité de Coordination de Cisjordanie arrêté cette nuit
Par ISM 
Dans le cadre de la récente vague de répression contre la lutte populaire en Cisjordanie, les soldats ont arrêté Mohammed Khatib aujourd’hui avant l’aube. Khatib est membre du Comité Populaire contre le Mur et les Colonies dans le village cisjordanien de Bil’in et coordinateur du Comité de Coordination de la Lutte Populaire.
















Mohammed Khatib pendant une tournée de témoignage au Canada l'année dernière (Crédit photo : Tadamon!)

A deux heures moins le quart cette nuit, Mohammed Khatib, sa femme Lamia et leurs quatre jeunes enfants ont été réveillés par les soldats israéliens donnant l’assaut à leur maison, qui était encerclée par une importante force militaire. Une fois à l’intérieur de la maison, les soldats ont arrêté Khatib et ont quitté la maison après une fouille rapide.

A peine une demi-heure après avoir quitté la maison, cinq jeeps militaires ont à nouveau encerclé la maison, et six soldats sont à nouveau entrés en force dans la maison où les enfants de Khatib étaient assis, terrifiés, et se sont mis à nouveau à fouiller méticuleusement la maison, sans même présenter un mandat de perquisition. Pendant la fouille, le téléphone de Khatib et beaucoup de documents ont été saisis, dont certaines pièces du dossier de poursuites juridiques de Bil’in devant la Haute Cour d’Israël.

Les soldats sont partis une heure et demie plus tard, laissant une note disant que des documents soupçonnés d’être du « matériel d’incitation » avaient été saisis. Les activistes internationaux qui ont tenté d’entrer dans la maison pour être avec la famille pendant la fouille ont été brutalement refoulés.

Mohammed Khatib avait été arrêté auparavant lors de la vague d’arrestation et de répression en cours, le 3 août 2009, accusé d’incitation et de jets de pierre. Après deux semaines de détention, un juge militaire a statué que les preuves portées contre lui étaient falsifiées et a ordonné sa libération, après que la preuve ait été faite que Khatib était à l’étranger à l’époque où l’armée prétendait l’avoir photographié en train de jeter des pierres pendant une manifestation.

L’arrestation de Khatib aujourd’hui est l’escalade la plus grave dans la vague récente de répression contre la lutte populaire palestinienne et sa direction. Khatib est le 35ème habitant de Bil’in a être arrêté pour des activités liées aux protestations anti-mur depuis le 23 juin 2009.

La récente vague d’arrestation est une attaque contre les membres des Comités populaires – la direction de la lutte populaire – qui sont ensuite accusés d’incitation lors des arrestations. L’accusation d’incitation, que le droit militaire israélien définit comme « une tentative, verbale ou autre, d’influencer l’opinion publique d’une manière qui peut provoquer des troubles à l’ordre public, » est une tentative cynique de punir les militants de la base populaire par une accusation lourde et un emprisonnement prolongé.

Ces inculpations font partie de la stratégie de l’armée, qui utilise les poursuites judiciaires pour écraser le mouvement populaire.

Des raids similaires ont aussi été conduits dans le village d’alMaasara, au sud de Bethléem, et dans le village de Ni’ilin – où 110 habitants ont été arrêtés depuis un an et demi, ainsi que dans les villes de Naplouse, Ramallah et Jérusalem Est.

Parmi ceux qui ont été arrêtés pendant la récente campagne, se trouvent trois membres du Comité populaire de Ni’ilin, Sa’id Yakin du Comité national populaire contre le mur, et cinq membres du Comité populaire de Bil’in – tous accusés d’incitation.

Les activistes en vue de la base populaire Jamal Juma’ (Jérusalem Est) et Mohammed Othman (Jayyous) de l’ONG Stop the Wall, très actifs dans la campagne anti-mur et Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), ont récemment été libérés après avoir été incarcérés pendant de longues périodes, détentions basées sur des preuves secrètes et sans qu’aucune accusation n’ait été portée contre eux.

Pour plus de détails : +972546327736 | media@popularstruggle.org http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13335&type=temoignage&lesujet=Prisonniers

Oslo et la fin de l’indépendance palestinienne


Palestine - 28-01-2010
Par Joseph Massad
L’auteur enseigne la politique arabe moderne et l’histoire intellectuelle à l’Université Columbia. Ceci est le texte d’un discours qu’il a prononcé lors d’une conférence à Oslo en 2009.
L’Accord d’Oslo n’a pas seulement inauguré une nouvelle ère des relations palestino-israéliennes, mais il a eu un effet beaucoup plus durable dans la transformation du langage même par lequel ces relations ont été régies au niveau international, et dans la façon dont les dirigeants palestiniens les ont vues. Non seulement le vocabulaire de libération, fin du colonialisme, résistance, combat contre le racisme, fin de la violence israélienne et vol de la terre, indépendance, droit au retour, justice et droit international a été supplanté par de nouveaux termes comme négociations, accords, compromis, pragmatisme, assurances sécuritaires, modération et reconnaissance, qui ont tous fait partie du vocabulaire d’Israël avant Oslo et continuent de l'être, mais encore Oslo s’est auto-institué comme le langage de la paix qui ipso facto délégitime toute tentative de lui résister comme étant un soutien à la guerre, et stigmatise tous les opposants à l’abandon des droits palestiniens comme étant des opposants à la paix.


Faire du langage du renoncement aux droits le langage de la paix a fait aussi partie de la stratégie d’Israël avant et après Oslo : et c’est aussi le langage de la puissance impériale états-unienne qui a été enseigné aux Arabes et aux Musulmans par le Président Barack Obama dans son discours du Caire en juin dernier. Ainsi la transformation qu’a apporté Oslo n’était pas seulement une transformation du vocabulaire en tant que tel, mais aussi du vocabulaire palestinien et de la perspective à travers laquelle la direction palestinienne voyait la nature des relations palestino-israéliennes, et qui institutionnalisait la perspective israélienne et le vocabulaire d’Israël comme neutres et objectifs. Ce qu’Oslo visait à faire était donc de changer l’objectif même de la politique palestinienne d’indépendance nationale se libérant du colonialisme et de l’occupation israéliens vers un objectif où les Palestiniens deviendraient totalement dépendants d’Israël et de ses sponsors pour leur survie politique et nationale, dans l’intérêt de la paix et de la sécurité pour leurs occupants.

La formule clé de transformation de l’Accord d’Oslo consacrée dans la Déclaration de Principe du 13 septembre 1996 est « La Terre contre la Paix ». Cette formule préjudiciable aux droits palestiniens internationalement reconnus reste l’approche directrice et déterminante de tous les accords – et désaccords – ultérieurs entre l’Autorité Palestinienne (PA) et les gouvernements israéliens successifs. Cette formule à elle seule porte préjudice au processus entier en présupposant qu’Israël a « la terre », qu’il pourrait être disposé à donner aux « Arabes », et que les « Arabes » - considérés comme responsables de l’état de guerre avec Israël – peuvent accorder à Israël la paix qu’il désire depuis des décennies. Faire incomber la responsabilité des guerres arabo-israéliennes aux « Arabes » est un standard que les médias ou les gouvernements occidentaux ne remettent jamais en question. La concession de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), cependant, a finalement garanti que les dirigeants palestiniens et autres dirigeants arabes ne le remettraient pas en question, eux non plus. Malgré son apparence superficielle de compromis politique, cette formule est en fait le reflet des vues racistes caractérisant les Israéliens (juifs européens) sur les Palestiniens et autres Arabes.

Tandis que les Israéliens sont priés et sont ostensiblement (présentés comme) disposés à négocier sur la propriété, droit bourgeois (occidental) par excellence, les Palestiniens et autres Arabes sont priés de renoncer à la violence – ou plus précisément à « leurs » moyens violents – comme illégitimes et seulement imputables à des barbares non civilisés. Le fait que les Palestiniens aient déjà abandonné leur revendication légitime à 77% de la Palestine et négociaient pour leur future souveraineté sur à peine 23% de leur patrie ne les habilitaient pas à une formule de « la terre contre la terre », sur laquelle baser le « processus de paix ». En fait, la formule objective pour toutes négociations serait la formule « la terre pour la paix » par laquelle ce sont les Palestiniens qui abandonnent leurs droits à leur patrie historique en échange de la fin de l’oppression israélienne de – et la violence coloniale contre – leur peuple.

L’OLP, Israël et les médias occidentaux ont salué l’Accord d’Oslo comme « une reconnaissance mutuelle ». Ceci contredit toutefois les paroles prononcées par les deux parties, et les actions prévues basées sur ces paroles. Alors que l’OLP (qui a écrit la première lettre) reconnaissait « le droit de l’Etat d’Israël à exister en paix et en sécurité », le gouvernement israélien, « en réponse » à la lettre de Yasser Arafat, « a décidé de reconnaître l’OLP comme représentant du peuple palestinien et d’entamer des négociations avec l’OLP dans le cadre du processus de paix au Moyen Orient. » Mais ceci n’est pas une reconnaissance mutuelle, puisque les Israéliens n’ont pas reconnu le droit du peuple palestinien à exister dans leur propre Etat dans la paix et la sécurité, comme l’a fait l’OLP vis-à-vis d’Israël. Si l’OLP avait seulement reconnu le gouvernement Rabin comme représentant du peuple israélien, sans octroyer nécessairement un quelconque « droit » à l’Etat israélien d’exister en paix et en sécurité, alors la reconnaissance de l’OLP aurait été sur un pied d’égalité avec celle d’Israël. L’accord réel, par conséquent, ne revient pas à une reconnaissance mutuelle ; il revient plutôt à une légitimation de l’Etat juif par le peuple même contre lequel sa politique coloniale raciste a été – et continue d’être – pratiquée, les Israéliens n’étant engagés à rien de substantiellement nouveau.

Reconnaître l’OLP comme représentant des Palestiniens (ce que la majorité du monde – sauf les Etats-Unis – avait reconnu depuis la moitié des années 1970) n’engageait Israël à aucune concession envers le peuple palestinien. Cela n’engageait Israël qu’à un scénario par lequel puisque le gouvernement israélien était enclin à parler aux « représentants » des Palestiniens, il parlerait à l’OLP, puisqu’il reconnaissait maintenant ce parti comme leur représentant, alors qu’il ne le faisait pas avant. C’est précisément pour cette raison que les gouvernements et les dirigeants israéliens successifs ont hésité à accorder ou non aux Palestiniens le droit d’établir un Etat indépendant, et en ont toujours référé à Oslo et aux accords ultérieurs, dans lesquels ils n’avaient rien promis de la sorte.

Après avoir extorqué une reconnaissance précieuse de leur légitimité de la part de leurs victimes, les Israéliens sont allés de l’avant grâce au mécanisme du processus de paix d’Oslo pour diviser les Palestiniens en différents groupes, dont la majorité serait expulsée du processus de paix. En transformant l’OLP, qui représentait tous les Palestiniens de la Diaspora, en Israël et dans les territoires occupés, y compris Jérusalem Est, en une Autorité Palestinienne (AP) qui ne pouvait qu’espérer représenter les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, constituant un tiers du peuple palestinien, les accords d’Oslo ont manigancé une réduction démographique majeure du peuple palestinien : ils les ont divisé par trois, tout en favorisant une expansion démographique majeure de la population juive d’Israël, en la multipliant par trois. La partie insidieuse de ce processus est la suivante : comment l’AP, consciente de cette transformation, continue-t-elle de parler du “peuple palestinien”, qui a été réduit par les Accords d’Oslo aux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza qu’elle affirme maintenant représenter ? Les Palestiniens de la Diaspora sont qualifiés, selon le vocable états-unien et israélien, de « réfugiés », et les Palestiniens en Israël, selon le diktat israélien, de « Arabes israéliens ». Ce faisant, non seulement la portée de la direction palestinienne et du statut de représentant du peuple palestinien dans son ensemble a été substantiellement réduit, mais le peuple palestinien lui-même a été substantiellement réduit d’un point de vue démographique par l’appropriation par l’AP de la désignation « peuple palestinien » pour faire référence à un simple tiers des Palestiniens.

Dans l’intervalle, le processus d’Oslo, qui a produit des accords fantômes comme les Accords de Genève, entre autres, a propulsé la revendication israélienne que les Palestiniens devaient reconnaître le droit d’Israël à exister, non seulement en paix et en sécurité, mais aussi en tant qu’Etat juif, ce qui signifie un Etat qui est raciste par la loi, et fait une distinction discriminatoire par la loi et la gouvernance contre les citoyens non juifs, et un Etat qui englobe non seulement ses citoyens juifs, mais les Juifs de partout. Les administrations Clinton, Bush, et plus récemment Obama ont poussé en ce sens. En effet Obama ne manque aucune occasion de réaffirmer l’engagement de son administration à forcer les Palestiniens à reconnaître le droit d’Israël à être un « Etat juif ». Alors qu’Israël n’a aucune légitimité et n’est reconnu par aucun organisme international comme étant le « représentant » des Juifs du monde entier, mais plutôt comme l’Etat du peuple israélien dont ils sont les citoyens, l’OLP et l’AP sont sommées de reconnaître l’autorité d’Israël sur les Juifs du monde entier. A ce titre, le statut internationalement reconnu de l’OLP comme représentant du peuple palestinien a été réduit d’un tiers des Palestiniens depuis Oslo, alors que le statut représentatif du gouvernement israélien a été augmenté du triple, comme reconnu par les représentants officieux de l’AP à Genève. Benjamin Netanyahu réaffirme qu’aucun progrès ne sera réalisé dans l’ainsi nommé processus de paix tant que les Palestiniens ne reconnaîtront pas officiellement le droit d’Israël à être un Etat juif racial. Le Président Obama a aussi exhorté tous les Arabes à ratifier officiellement cette reconnaissance. Ceci a été fait en dépit du fait que la majorité des Juifs vivant en dehors d’Israël ne sont pas des citoyens israéliens, et qu’aucun organe les représentant n’a jamais donné à l’Etat israélien les pouvoirs représentatifs en leur nom.

Diviser et réduire le peuple palestinien d’un point de vue démographique est allé de pair avec la réduction territoriale de la Palestine, ou de ses parties qu’Israël souhaite négocier après redéploiement de son armée d’occupation coloniale tout autour. En plus de la suppression de Jérusalem Est illégalement étendue, occupée et colonisée (étendue maintenant de plusieurs fois sa taille originelle aux dépens de terres de Cisjordanie) des territoires sur lesquels Israël négocierait son redéploiement, la Cisjordanie elle-même a été subdivisée en cantons qui excluent les colonies de peuplement juives et les autoroutes à utilisation exclusivement juive qui les relient, ainsi que des réserves naturelles, des bases militaires et des zones fermées imposées. Mais ce n’est pas tout. Israël a aussi construit le mur d’apartheid à l’intérieur des terres palestiniennes, retirant de fait 10% de plus de la Cisjordanie de la table de négociation et le redéploiement de son armée. Une autre des mesures plus importantes que les architectes israéliens et palestiniens de l’accord d’Oslo ont prises pour garantir la survie structurelle du « processus de paix » d’Oslo fut la création de structures, institutions et classes qui lui seraient directement reliées, et qui peuvent survivre à l’effondrement de l’accord d’Oslo lui-même tout en préservant le « processus » que l’accord a généré. Cette garantie était inscrite dans la loi et confirmée par le financement international fondé sur la continuation du « processus d’Oslo », tant que ce dernier continuerait à servir les intérêts israéliens et états-uniens, ainsi que les intérêts de l’élite palestinienne corrompue qui l’avait agréé.

Les six classes principales que les architectes d’Oslo ont créées pour assurer que le « processus » survive sont :

- une classe politique, divisée entre ceux qui ont été élus pour servir le processus d’Oslo, soit au Conseil Législatif ou (la) branche exécutive (essentiellement la position du président de l’AP) et ceux qui ont été nommés pour servir ceux qui sont élus, soit dans les ministères ou au bureau présidentiel ;

- une classe du maintien de l’ordre, au nombre de dizaines de milliers d’individus, dont la fonction est de défendre le processus d’Oslo contre tous les Palestiniens qui tentent de le torpiller. Elle est divisée en plusieurs organes de sécurité et de renseignement en concurrence les uns avec les autres, tous en lice pour prouver qu’ils sont les plus aptes à neutraliser toute menace au processus d’Oslo. Sous l’autorité d’Arafat, des membres de cette classe ont inauguré leurs services en tirant et en tuant 14 Palestiniens qu’ils considéraient comme des ennemis du « processus » à Gaza en 1994 – un exploit qui leur a valu le respect de l’administration étasunienne et des Israéliens, qui ont insisté pour que la classe policière use de plus de répression pour être plus efficace. Leur performance de l’été dernier à Jenin, où ils ont assassiné des membres du Hamas et des passants non affiliés pour impressionner le Président Obama, qui avait demandé à la direction palestinienne de maintenir la sécurité comme partie de l’accord est l’exemple le plus récent de cette fonction ;

- une classe bureaucratique attachée à la classe politique et à la classe policière, et qui constitue un organe administratif de dizaines de milliers de personnes qui exécutent les ordres de ceux qui sont élus et nommés pour servir le « processus » ;

- une classe des ONG ;

- une autre classe bureaucratique et technique dont les finances dépendent entièrement de son dévouement au processus d’Oslo et qui assure son succès par la planification et des services ;

- et une classe des affaires composée des hommes d’affaires palestiniens expatriés ainsi que des hommes d’affaires locaux – dont des membres des classes politique, policière et bureaucratique en particulier – dont le revenu est dérivé d’un investissement financier dans le processus d’Oslo et des transactions rentables que l’AP rend possibles. Alors que la classe des ONG ne reçoit globalement pas d’argent de l’AP, bénéficiant des largesses de gouvernements étrangers et non-gouvernementales structurellement connectées au processus d’Oslo, les classes politique, policière et bureaucratique reçoivent toutes leurs revenus légitimes et illégitimes directement de l’AP.

En liant les moyens de subsistance de centaines de milliers de Palestiniens au processus d’Oslo, ces architectes leur ont donné un intérêt crucial dans sa survie, même et spécialement surtout s’il ne produit aucun résultat politique. Pour l’élite palestinienne qui a pris en charge l’AP, la tâche principale a toujours été d’assurer que le processus d’Oslo se poursuive et que l’élite garde le contrôle de toutes les institutions qui garantissent la survie du « processus ».

Ce que les élites n’avaient pas anticipé, c’est qu’elles puissent perdre le contrôle du Hamas, opposant déclaré au processus d’Oslo qui, en accord avec ses prévisions, avait boycotté les élections de 1994 contrôlées par le Fatah à la suite d’un charcutage électoral. Les élections de 2006, que le Fatah était convaincu de remporter, ont constitué un tremblement de terre qui pouvait détruire toutes ces garanties structurelles et, avec elles, le « processus » pour la protection duquel elles étaient conçues. D’où la panique de l’administration états-unienne , qui a manigancé le coup d’Etat avec l’aide d’Israël et de la sécurité de l’AP dirigée par Mohamed Dahlan pour renverser le gouvernement Hamas : ceci a compris l’enlèvement de ses membres au parlement, des ministres du gouvernement et des hommes politiques, et leur maintien en otage dans les prisons israéliennes, et finalement l’organisation d’une prise de pouvoir violente de Gaza qui a s’est soldée par l’effet inverse. Depuis que le coup d’Etat états-unien à Gaza a échoué, tous les efforts se sont centrés sur la perpétuation du processus de paix par le maintien de ses structures sous le contrôle de l’AP, et à l’écart du Hamas démocratiquement élu.

Bien sûr, la destruction de la démocratie palestinienne était le prix à payer, ont insisté Israël et les Etats-Unis, poussés par les efforts militaires du Général Keith Dayton. Cette situation est devenue possible à cause de la stratégie de financement des Etats Unis, d’Israël et des Etats arabes producteurs de pétrole vis-à-vis de la lutte palestinienne. L’histoire du mouvement national palestinien ne peut être racontée que par les voies et les moyens avec lesquels les différents gouvernements arabes et non arabes ont essayé de le contrôler. Alors que l’OLP était créée et contrôlée principalement par le régime de Gamal Abdel-Nasser, la défaite de 1967 a affaibli cet arrangement, conduisant à la prise de pouvoir de l’organisation par les guérillas révolutionnaires en 1969. Avec le Fatah et les guérillas palestiniennes de gauche à la barre, le potentiel révolutionnaire de l’OLP constituait une telle menace qu’il a précipité une guerre totale en Jordanie en 1970, situation que les régimes arabes puissants et répressifs ne voulaient pas voir se répéter. C‘est dans se contexte que l’argent du pétrole arabe (de l’Arabie Saoudite, du Koweït, de Lybie, des Emirats arabes unis et d’Irak) a commencé à affluer dans les caisses de l’OLP, en premier lieu pour s’assurer que celle-ci n’encouragerait pas de changement révolutionnaire dans les pays arabes ; pour s’assurer, ensuite, que dans la mesure où l’OLP ne compromettrait pas les intérêts des régimes arabes, ses armes ne seraient dirigées que sur Israël. La guerre civile libanaise et le rôle qu’y a joué l’OLP dans la seconde moitié des années 1980 demeuraient un problème mais, pour ce qui les concernait, c’était un problème que les régimes arabes étaient en mesure de contenir.

Avec le début des années 1980 et la défaite militaire de l’OLP à Beyrouth en 1982, le financement arabe pour l’OLP n’était plus conditionné seulement par le fait qu’elle ne tournât pas ses armes contre eux, mais que l’organisation ne viserait plus Israël. Les diverses tentatives d’accords entre l’OLP et le Roi Hussein, au milieu des années 1980, faisaient partie de ce plan. Avec un refus continu israélien et états-unien de traiter avec l’OLP, peu importait que sa politique et son idéologie aient changé : la situation est restée gelée jusqu’à ce que le premier soulèvement palestinien, en 1987, donne à l’OLP une occasion de marchander pour déposer ses armes contre Israël. La formalisation de cette transformation a eu lieu à Alger en 1988 et, plus tard, lors de la Conférence de Paix de Madrid en 1991.

Pendant que l’argent du pétrole se tarissait après la Guerre du golfe de 1990-1991, l’OLP a eu besoin de nouveaux financeurs. Entrent les Etats Unis et ses alliés, dont les conditions n’incluaient pas seulement l’accord d’Oslo, mais aussi que l’AP nouvellement créée et contrôlée par le Fatah soit bien sûr armée, mais que ses armes aient une nouvelle cible : le peuple palestinien lui-même. L’AP a continué de recevoir son financement jusqu’à la deuxième Intifada quand, contre leur raison d’être, certaines de ses forces de sécurité ont affronté, au fusil, les Israéliens, lorsque ceux-ci attaquaient les Palestiniens. Les financements ont été interrompus par intermittence, Arafat a été placé en résidence surveillée et les Israéliens ont ré-envahi. Une reprise de financement stable a continué après la mort d’Arafat, dépendant du « sérieux » que mettrait Mahmoud Abbas à pointer les fusils palestiniens sur les Palestiniens eux-mêmes, ce que lui et la bande de voyous de l’appareil de sécurité de l’AP ont fait. Ils n’ont pourtant pas été aussi efficaces que les Etats Unis et Israël l’avaient souhaité, et c’est pourquoi le Général Dayton assume le contrôle total de la situation militaire sur le terrain, pour « aider » les Palestiniens à livrer à Israël leur part de paix du marchandage.

Notons que tout au long des 16 dernières années, les dirigeants israéliens ont constamment dit, dans la ligne de la formule de la terre contre la paix, qu’ils voulaient et qu’ils cherchaient la paix avec les Palestiniens, mais ni pour créer un Etat palestinien, ni pour garantir le droit des Palestiniens à l’autodétermination. En effet, non seulement Israël a multiplié le nombre des colonies et plus que doublé la population coloniale juive en Cisjordanie et à Jérusalem Est, en s’emparant de davantage de cette terre qui devait faire l’objet de négociations ; mais Israël a continué à exiger constamment toujours plus de concessions palestiniennes pour garantir la « sécurité » israélienne dans le but que les Palestiniens donne à Israël la « paix » sur laquelle la formule de « la terre contre la paix » est basée. Les Américains et les Européens ont aussi dit avec insistance que les Palestiniens devaient donner la paix à Israël avant que celui-ci ne décide quelles terres leur revenaient et selon l’arrangement qu’il trouverait le plus susceptible de lui assurer cette « paix ». En conséquence, ce que « la terre contre la paix » – en dépit ou à cause du préjudice définitionnel contre le peuple palestinien – a entraîné est un perpétuel ajournement du retour de la terre, avec des demandes insistantes de paiements anticipés, sur la paix, que les Palestiniens doivent fournir.

Alors que le redéploiement autour de Gaza et le siège imposé à sa population, affamée et bombardée, est vendu comme un compromis d’Israël sur le retour de la terre, la réalité demeure que la Bande de Gaza a été transformée d’une prison surveillée par les Israéliens en un camp de concentration gardé et encerclé par eux depuis l’extérieur, avec infiltration à l’intérieur quand le besoin s’en fait sentir, comme cela s’est produit l’hiver dernier.

En fin de compte, ce que l’accord d’Oslo et le processus qu’il a généré ont atteint est une forclusion de toute indépendance future réelle ou supposée de la direction palestinienne, ou même d’indépendance nationale pour un tiers des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza qui sont, de toute façon, les seuls Palestiniens que l’accord d’Oslo affirme vouloir aider à y parvenir. En hypothéquant la direction palestinienne au sponsoring états-unien et israélien, en créant et en maintenant des structures administratives, juridiques et financières qui assureront cette dépendance, Oslo a été ce qu’il a été conçu pour être, depuis le début : le mécanisme pour en finir avec la demande palestinienne de mettre fin au colonialisme et à l’occupation israéliens, et la légitimation de la nature raciste d’Israël par le peuple même sur lequel il exerce sa domination coloniale et raciste. Quiconque interroge ces restrictions peut être combattu avec les armes idéologiques du pragmatisme. Combattre Oslo fait de vous un extrémiste utopiste et un opposant, tandis que participer à sa structure fait de vous une personne modérée et pragmatique œuvrant pour la paix. L’arme idéologique la plus efficace qu’Oslo a déployée depuis 1993 est précisément que quiconque s’oppose à la capitulation totale des droits nationaux palestiniens est un partisan de la guerre et un opposant à la paix. En bref, le but du processus d’Oslo, qui a été atteint avec beaucoup de succès, n’est pas l’établissement de l’indépendance palestinienne de l’occupation illégale d’Israël, mais plutôt d’en finir avec l’indépendance palestinienne comme objectif futur et comme réalité actuelle. Vu sous cet angle, Oslo continue d’être un succès retentissant.
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13340&type=analyse&lesujet=Sionisme

"Israël" développerai des mini satellites lancés par avion

28/01/2010
  
L’entité sioniste  développe des satellites espion de petite taille lancés par avion, a annoncé jeudi la radio publique israélienne.
  
Ces satellites, pesant moins de 120 kg, pourraient graviter à 300 km de distance de la terre au lieu de 600 km pour les satellites espion en usage dans le monde, leur donnant une meilleur capacité d'observation.
  
Le chef de l'armée de l'air israélienne, le général Ido Nahoshtan, a révélé mercredi ce projet de "micro satellites" .
 
 "Nous cherchons à développer des micro satellites, qui pourraient être mis sur orbite aussi facilement qu'un avion qui décolle" a-t-il déclaré lors d'une conférence publique près de Tel-Aviv.
 
 "Nous voulons et devons pouvoir observer des territoires aussi étendus soient-ils et cela en permanence", a précisé le général, dont les propos sont rapportés par les médias israéliens.
  
L’entité sionsite opère trois satellites espions, Ofek5, Ofek 7 et Tecsar, qui a été lancé en janvier 2008 à partir du centre spatial indien de Sriharikota.
  
D'un poids de 300 kilos, TecSar est le premier satellite israélien possédant la technologie SAR (Synthetic Aperture Radar), susceptible de surveiller les installations nucléaires iraniennes.
 
 En juin 2007  « Israël » avait lancé un satellite espion, Ofek 7, à l'aide d'une fusée de type Shavit équipée de trois moteurs à partir de la base de Palmahim, au sud de Tel-Aviv.
  
A l'instar d'Ofek-5, son jumeau, il effectue une rotation autour du globe terrestre en une heure et trente minutes, et devrait rester en orbite de 4 à 6 ans au maximum, à une altitude variant de 480 à 600 km.

Hariri au Caire : le Hezbollah est notre partenaire au sein du gouvernement

28/01/2010
Le Premier ministre Saad Hariri qui s'est rendu au Caire, mercredi à la tête d’une délégation ministérielle regroupant, entre-autres, les ministres des Affaires Etrangères Ali Chami, de l’Economie Mohamad Safadi, de l’Information Tarek Mitri et ses conseillers Mohamad Shatah, Hani Hammoud et Mazen Hanna.

Il s'est réunit ce Jeudi avec le Président de la République Hosni Moubarak. Ils ont discuté de l'actualité libanaise.
Hariri a également rencontré son homologue égyptien Ahmad Nazif dans le cadre de sa visite.

Suite à cette réunion, les deux hommes ont tenu une conférence de presse, dans laquelle ils ont mis l’accent sur les relations de fraternité qui lient les deux pays.
Interrogé sur Hariri sur ce qu'on appelle l’affaire de la cellule du Hezbollah et les relations du gouvernement avec le Hezbollah Hariri a répondu : «  Le Liban est une démocratie, et le Hezbollah fait partie des forces qui ont émergé des élections législatives, en plus il est présent au sein du gouvernement libanais, c’est  un partenaire avec nous dans le gouvernement d'unité nationale ».

Il a ajouté: «Nous savons que le système judiciaire égyptien est entrain d’examiner une affaire qui est primordiale pour nous, mais nous rejetons toute ingérence étrangère dans les affaires égyptiennes ».
Il a ajouté  qu' « en cas de confrontation avec Israël, le peuple libanais ne sera pas divisé et si tel est le pari d’Israël, c’est quelque chose qu’il doit oublier » .
G.Houbballah
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=121743&language=fr

Saisie de la HALDE pour cause de discrimination à l’égard de Salah Hamouri

jeudi 28 janvier 2010 - 13h:14
Jean-Claude Lefort - AFPS
Paris, le 25 janvier 2010
M. Louis Schweitzer
Président de la
Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité
11 rue Saint Georges
75009 Paris
Monsieur le Président,
En tant que Président d’une association habilitée à porter des cas de discriminations devant la Haute Autorité, je m’adresse à vous aujourd’hui pour saisir la HALDE relativement à une double discrimination établie selon la loi, touchant en même temps et « à l’origine » et aux « opinions politiques » d’une personne. La double discrimination résultant des attitudes établies et vérifiables du Président de la république, Monsieur Nicolas Sarkozy.
Cette double discrimination touche M. Salah Hamouri, un Français actuellement en prison en Israël depuis presque 5 ans.
La discrimination touchant à l’origine tient au fait suivant : M. Salah Hamouri est franco-palestinien. La discrimination relative aux opinions politiques tient au fait qu’il est en prison pour délit d’opinion, selon les autorités israéliennes, en ce qu’il refuse pacifiquement l’occupation de son pays - la Palestine - et de son lieu de résidence - Jérusalem Est - par la force occupante qu’est l’Etat israélien.
En quoi se manifeste cette double discrimination dont se rend responsable le Président de la République ?
Comme vous le savez, M. Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir aller au secours des Français en difficulté à l’étranger et ceci « quoi qu’ils aient fait ». Et de fait il a agi pour tous les cas que nous connaissons tous. En particulier, ceci pour bien souligner la discrimination dont est victime Salah Hamouri, il s’est prononcé publiquement pour la libération du caporal franco-israélien, M. Gilad Shalit, et il a reçu personnellement à cet effet, et en forme de soutien, les membres de sa famille, ceci à plusieurs reprises.
A l’inverse, et alors que Salah Hamouri a été « jugé » par un tribunal militaire israélien siégeant en Cisjordanie, le Président de la République considère que cette sentence n’est pas contestable en ce qu’elle émanerait d’un « Etat de droit ». Dès lors il ne demande pas la libération pure et simple de Salah Hamouri. De plus, alors que la mère du jeune Salah Hamouri l’a demandé formellement et avec elle des dizaines de parlementaires situés sur tous les bancs et membres du « Comité national de soutien à Salah Hamouri », le Président de la République non seulement n’a pas reçu mais il refuse purement et simplement de recevoir la famille de notre compatriote.
Madame Hamouri Denise est originaire de Bourg-en-Bresse et Salah Hamouri dispose comme seules pièces indiquant sa nationalité : une carte d’identité et un passeport français. Il ne dispose d’aucune autre pièce indiquant une autre nationalité du fait de l’occupation de Jérusalem-Est par les forces israéliennes qui ne reconnaissent aucune « nationalité » aux Palestiniens qui y vivent. Salah Hamouri est franco-palestinien de naissance mais uniquement Français de jure.
Ces refus présidentiels vis-à-vis de ce compatriote constituent les deux discriminations signalées : l’origine franco-palestinienne de Salah Hamouri et le refus politique de ce dernier d’accepter l’occupation israélienne des Territoires palestiniens.
La Haute Autorité que vous présidez est habilitée à investiguer sur les actes du Président de la République puisque son immunité ne peut jouer devant la HALDE qui n’est pas un organe judiciaire.
Elle est aussi habilitée à donner un avis public et formuler son opinion sur ce double manquement grave à l’égalité de traitement dont se rend responsable le Président de la République cela au moment précis où un débat sur l’identité nationale française est engagé dans notre pays.
Je vous demande donc d’établir les faits et de vous prononcer sur les conséquences qui en résultent, inclus en matière de responsabilité du Président de la République.
Je me tiens à votre disposition pour vous apporter tous les éléments dont vous pourrie avoir besoin aux fins de l’enquête que vous ne manquerez pas de diligenter.
Dans l’attente,
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de ma haute considération.
M. Jean-Claude Lefort
Député honoraire
Président de l’AFPS
(JPG)
Jean-Claude Lefort
25 janvier 2010
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8072

Israël à l’OCDE en 2010 ? « Si vous avez assez d’argent, nous vous appellerons une démocratie »

jeudi 28 janvier 2010 - 08h:28
Interview de Shir Hever [AIC ]
Les militants des pays de l’OCDE devraient protester parce que l’accession d’Israël vide la démocratie de son sens, explique Shir Hever.
(JPG)
Peres et Gurria
Le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE),Angel Gurria, s’est rendu en Israël la semaine dernière (18 - 20 janvier 2010) pour le nouveau rapport de l’OCDE : l’étude économique d’Israël, ainsi que le rapport de l’OCDE sur le marché du travail et les politiques sociales en Israël.
Gurria a alors annoncé qu’Israël accédera à l’OCDE probablement dans les six mois à venir.
Connie Hackbarth a parlé avec Shir Hever, chercheur en économie à l’Alternative Information Center (AIC), afin de mieux comprendre ce que cela signifie.
Qu’est-ce que l’Organisation de coopération et de développement économiques ?
L’OCDE est une association de pays développés, principalement occidentaux, attachés à la démocratie, la liberté du marché et le développement. Bien entendu ce « développement » vise les politiques de développement et économiques néolibérales.
Les médias israéliens ont annoncé la semaine dernière qu’Israël deviendra membre de l’OCDE très prochainement.
Le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, a récemment annoncé que malgré plusieurs « problèmes », Israël deviendra probablement membre de l’OCDE dans les six mois à venir. À ce stade on ne sait pas si ces problèmes devront être résolus avant qu’Israël ne devienne membre et l’on craint qu’ils ne l’auront pas été.
Quelles sont ces « problèmes » ?
Il y a trois domaines préoccupants. Le premier concerne la corruption, spécialement dans l’industrie israélienne des armes et de l’armement. Le deuxième se rapporte aux droits de propriété intellectuelle, spécialement en ce qui concerne l’industrie pharmaceutique. Et le troisième, le plus important, tient au fait que dans les rapports qu’il a adressés à l’OCDE, Israël inclut des statistiques qui concernent Jérusalem Est occupée et les hauteurs du Golan syrien, zones qu’Israël a illégalement annexées.
Israël n’a pas fourni de statistiques omettant ces zones parce que les institutions israéliennes ne produisent pas , même à usage interne,de statistiques faisant la distinction entre Israël et les territoires occupés.
Dans les statistiques qu’il fournit à l’OCDE, Israël inclut en outre les colons israéliens vivant en Cisjordanie. Il est important de rappeler que les colons de Cisjordanie reçoivent plus de services que les citoyens israéliens vivant à l’intérieur de la Ligne verte, créant ainsi une distorsion des données et faussant l’ image du niveau de vie moyen en Israël. Un citoyen israélien sur 14 est colon en Cisjordanie, c’est-à-dire que 6 % de la population couverte par les données israéliennes vit en Cisjordanie.
Quand le processus d’accession d’Israël à l’OCDE a-t-il commencé ?
Le processus a commencé en 1993 sous l’impulsion de Shimon Peres, à l’époque ministre des affaires étrangères. Cette initiative s’inscrivait dans la politique pratiquée par Israël à l’échelle mondiale consistant à utiliser le processus d’Oslo comme tremplin pour son intégration dans le marché global et pour obtenir la légitimité internationale d’ Israël.
Pourquoi le processus dure-t-il si longtemps ?
Il est difficile d’en préciser les raisons exactes. Toutefois les économistes israéliens croient que ce délai tient à l’occupation israélienne. Ils signalent que des pays comme le Mexique et la République tchèque, à leur avis moins développés qu’Israël, ont accédé à l’OCDE alors qu’Israël est toujours candidat.
Alors pourquoi le processus progresse-t-il à présent ?
Les politiques israéliennes portent leurs fruits. Dans ses rapports sur Israël, l’OCDE apprécie le fait qu’Israël ait liquidé l’État providence, que les actifs publics aient été rapidement privatisés et que le pouvoir de négociation des ouvriers ait été érodé, toutes mesures positives prises par ce pays.
Toutefois, chose plus importante, devenir membre de l’OCDE est une récompense internationale attestant qu’Israël est une démocratie car seules les démocraties peuvent devenir membres de l’organisation.
Que peuvent faire les militants luttant pour la paix et la justice sociale ?
Les militants des pays de l’OCDE devraient protester parce que l’accession d’Israël vide la démocratie de son sens. Si Israël reçoit une récompense internationale alors qu’il continue à occuper et à déposséder le peuple palestinien, l’OCDE deviendra complice de ces violations des droits humains.
Si Israël devient un membre de l’OCDE cela corroborera les liens que les pays de l’OCDE préféreraient ne pas admettre entre la démocratie et la liberté de marché pour le monde développé et l’oppression violente et la pauvreté pour le monde en développement. Quel marché peut se fonder sur l’occupation militaire ?
L’OCDE ment quand elle dit qu’Israël compte 7 millions de citoyens. Ce qu’elle devrait dire c’est qu’Israël a 11 millions de sujets, dont cinq seulement sont citoyens. Avec ses 11 millions de sujets, Israël répond-il aux critères de l’OCDE ? Avec ses 11 millions de sujets, Israël est un des pays les plus inégaux au monde, l’écart étant de 20 à 1 entre le PIB par habitant d’un citoyen israélien et celui d’un résident palestinien à Gaza.
Avec son système politique séparé pour les Israéliens et les Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés, Israël répond-il véritablement aux critères de l’OCDE en matière de démocratie ?
25 janvier 2010 - Uruknet - Cet article peut être consulté ici :
http://www.uruknet.info/index.php?p...
Traduction : Anne-Marie Goossens
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8065

The Shoa [The show] must go on !

jeudi 28 janvier 2010 - 08h:15
Gilad Atzmon
La semaine dernière, un survivant de l’Holocauste, Thomas Blatt (82 ans), a témoigné au procès de John Demjanjuk.
Blatt a déclaré qu’il fait encore des cauchemars où il revoit la période qu’il a passée dans le camp de Sobibor : « J’y retourne, dans mes rêves : ceux-ci sont terriblement réels. Dans mes rêves, je suis encore là-bas. Cela m’obsède, continuellement : tel est le prix que j’ai payé, pour m’en être sorti... »
John Demjanjuk, Ukrainien d’origine (89 ans) set accusé par le Tribunal de Munich d’avoir joué le rôle d’un ‘complice indirect*’ dans la mort de 27 000 juifs, dans le camp de Sobibor, alors qu’il était lui-même un prisonnier de guerre de l’Allemagne. Car, voyez-vous, le système judiciaire allemand en est à poursuivre des « auxiliaires » du crime nazi. Ce qui est fort gênant, c’est le fait que cela n’arrange pas grand-chose, dans le procès en question. Demjanjuk nie tout lien avec le crime qu’on lui impute. De plus, le procureur allemand ne dispose pas de la moindre preuve d’une implication personnelle ou indirecte de Demjanjuk avec un quelconque crime, ou avec tout autre événement criminel lié à l’Holocauste.
M. Blatt ne se rappelle pas, lui non plus, de Demjanjuk. Il n’est pas non plus en mesure de dire si celui-ci est coupable, comme on l’en accuse, d’avoir contribué à gazer quelque 27 900 juifs. « Cela fait plus de soixante ans », a-t-il expliqué... « Je ne me souviens même pas du visage de mes parents. C’est au tribunal de trancher : était-il là-bas, ou non ? S’il y était à l’époque où j’y étais moi-même, alors je peux aisément imaginer qu’il a poussé des juifs, à la pointe de la baïonnette, dans les chambres à gaz... »
D’après le quotidien britannique The Mirror, M. Blatt a été convoqué à ce tribunal « pour donner une voix vivante à l’horreur, en lieu et place d’un récit historique poussiéreux ». Apparemment, dans l’état qu’a atteint l’état hyperréaliste de notre monde, les documents historiques et la factualité sont réduits à l’état de « poussière », tandis qu’un témoignage personnel, saturé de spéculation, d’associations d’idées et d’émotions, est considéré représenter une « voix vivante » persuasive. En fin de compte, Demjanjuk, un vieillard, est accusé, dans ce procès, d’avoir contribué à la mort de non moins de 27 900 personnes. Le tribunal allemand ferait mieux d’apporter quelque chose de concret, plutôt que de pures spéculations.
M. Blatt a affirmé mordicus que « les Ukrainiens ‘comme Demjanjuk’ étaient les pires de tous. Nous avions plus peur d’eux que des Allemands ». Il y avait « cent-vingt gardes ukrainiens, et seulement dix-sept hommes de la S.S., à un moment donné... », a indiqué ce Blatt au tribunal allemand. Blatt affectionne manifestement les généralisations. Je me demande si un garçon palestinien suggérant que les juifs ‘comme Blatt’ qui ont assassiné sa famille l’année dernière en bombardant un abri de l’Onu à Gaza, serait, lui aussi, accueilli à bras ouverts au tribunal de Munich. Pour une raison étrange, dans le contexte du discours libéral occidental, dès lors qu’il s’agit de juifs, la généralisation ne pose aucun problème, pas plus que le recours à des catégorisations raciales et le fait de suggérer qu’il puisse y avoir une culpabilité par association. Et, d’une manière ou d’une autre, le reste de l’humanité se voit enjointe d’éviter ce même discours.
Toutefois, ces accusations grossières, de but en blanc, portées contre les Ukrainiens, en tant que personnes qui, apparemment, sont prises pour des preuves à conviction au tribunal de Munich, peuvent en réalité mettre en évidence la motivation sinistre qui préside au procès en cours. Comme les autres, les Allemands semblent montrer certains signes patents de « fatigue de la Shoah ». Ils semblent préférer décliner leur responsabilité dans le passé nazi, et laisser les prisonniers de guerre ukrainiens tout prendre en pleine gueule. De la même manière, nous pouvons nous attendre à ce qu’à un certain stade, l’Amérique et la Grande-Bretagne ne décident de recourir à la même tactique, en accusant leurs collaborateurs dans le monde arabe de la mort et des carnages qu’elles-mêmes ont laissés derrière elles. Israël, qui est en train d’être confronté à son dossier judiciaire de plus en plus fourni de crimes contre l’humanité, pourrait, lui aussi, mettre l’astuce allemande en pratique. Il pourrait aussi être tenté de sélectionner des Palestiniens au hasard et de les accuser d’avoir joué un rôle objectif dans les crimes perpétrés contre le peuple palestinien, non ?
Mais il y a quelque chose d’encore plus intéressant, dans ce procès honteux en cours. Alors que Demjanjuk nie avoir joué un quelconque rôle, fut-ce objectif, dans les crimes nazis, M. Blatt reconnaît volontiers avoir travaillé pour la S.S. et apporté sa contribution à ce qu’il qualifie lui-même de machine de mort : « Un autre travail (que je devais faire) consistait à couper les cheveux des femmes qui allaient être tuées », explique-t-il. « Celles qui venaient de pays comme la Hollande croyaient au mensonge », affirme-t-il. « Les femmes me disaient : « S’il vous plaît : ne me coupez pas les cheveux trop court ! » Mais les juifs polonais, eux, ils savaient déjà. Ils avaient entendu énormément d’histoires terribles, ils avaient senti la fumée des brasiers, la nuit ». Blatt poursuit : « Ils disaient : « Comment peux-tu faire ça ? Comment peux-tu travailler pour la S.S. ? » « Si je le faisais, c’était pour survivre ».
L’on peut se demander si la volonté de survie de Blatt est plus cachère que le désir d’un prisonnier ukrainien de rentrer chez lui. Autrement dit, étant donné l’aveu fait par Blatt de sa collaboration à la S.S., pourquoi n’a-t-il pas été accusé, par le même tribunal allemand, d’avoir été un « supplétif » du crime nazi ?
Une réponse possible, c’est que Blatt est juif, alors que Demjanjuk, lui, est un Goy. Aussi terrible cela soit-il, aux yeux du tribunal de Munich, la volonté de ‘survivre’ d’un juif est sans doute supérieure au désir d’un Ukrainien de survivre jusqu’à la fin de la guerre en un seul morceau. Si tel est effectivement le cas, le tribunal allemand ne fonctionne ni moralement ni de manière universelle. Par conséquent, il serait raisonnable d’avancer que le tribunal de Munich est incapable de tirer les leçons nécessaires et élémentaires du passé nazi de l’Allemagne.
La justice allemande, d’une manière ou d’une autre, persiste à différencier les gens en fonction de leur race et de leur ethnicité.
[* Un ‘complice indirect’ est une personne qui apporte assistance à la perpétration d’un crime, mais qui n’y participe pas, en réalité, en tant que complice principal].
(JPG)
* Gilad Atzmon est écrivain et musicien de jazz, il vit à Londres. Son dernier CD : In Loving Memory of America.
25 janvier 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.gilad.co.uk/writings/the...
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8071

Une nouvelle entrave à l’action humanitaire dans les Territoires palestiniens

publié le jeudi 28 janvier 2010
Plateforme des ONG françaises pour la Palestine - Handicap International - Enfants du Monde-Droits de l’Homme...

 
Le gouvernement israélien vient de prendre la décision de ne plus accorder de permis de travail pour les ONG internationales opérant dans les Territoires palestiniens.
Seul un visa de touriste sera dorénavant délivré à leurs équipes sur place. Ce type de visa interdit le travail en Israël et ne l’autorise pas formellement dans les Territoires palestiniens. Il est de plus délivré avec des durées allant d’une semaine à un an, ce de façon totalement aléatoire. Une centaine d’ONG est directement concernée. Cette nouvelle mesure israélienne remet en cause leur mission humanitaire dans les Territoires palestiniens et aura une influence désastreuse sur le sort des populations.
Jérusalem, que l’Etat d’Israël considère comme territoire national, est directement visé. L’interdiction de travailler en Israël signifie pour les ONG internationales l’impossibilité de mener toute forme d’action humanitaire depuis et à Jérusalem-Est, territoire palestinien selon le droit international. L’objectif israélien est clair : pousser ces organisations vers Ramallah et sceller ainsi l’isolement de Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie.
Le gouvernement israélien entretient le flou face aux demandes de clarification. Il a été indiqué, de façon informelle, qu’un visa de touriste donnerait la possibilité de travailler dans les zones contrôlées par l’Autorité palestinienne. Or ces zones ne concernent que 18% de la Cisjordanie. Toutes les ONG présentes sur place faisaient déjà part de graves difficultés pour mettre en place les programmes d’action humanitaire dans les conditions imposées par la politique d’enfermement israélienne. Leur zone d’action se réduit donc encore davantage. Mais en l’absence de toute indication écrite, la situation des équipes sur place reste extrêmement précaire et tributaire des soldats israéliens présents aux checkpoints.
Selon l’article 55 de la 4ème Convention de Genève, Israël, en tant que puissance occupante, a l’obligation « d’assurer l’approvisionnement de la population en vivres et en produits médicaux ; elle devra notamment importer les vivres, les fournitures médicales et tout autre article nécessaire lorsque les ressources du territoire occupé seront insuffisantes ». Depuis 42 ans, cette obligation qui n’a jamais été respectée a été prise en charge par les ONG palestiniennes et internationales.
Après l’opération militaire israélienne de l’hiver 2008/2009 et alors que se poursuit le blocus de la bande de Gaza, les conséquences humanitaires de cette nouvelle mesure israélienne seront considérables.
Nous, ONG travaillant en faveur des populations palestiniennes, craignons que cette mesure ne vienne sceller encore plus radicalement le sort de ces populations, allant ainsi à l’encontre du droit de ces hommes, ces femmes et ces enfants à recevoir une aide légitime et nécessaire dans la situation qui est la leur. Nous demandons au gouvernement israélien de renoncer à cette mesure qui constitue clairement une entrave à l’action humanitaire.
-  Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
-  Handicap International
-  Enfants du Monde-Droits de l’Homme
-  CCFD-Terre Solidaire
-  Secours Catholique-Caritas France
-  Secours Islamique France
-  Première Urgence

Mitchell dans la région

publié le jeudi 28 janvier 2010
Massoud Al-Hénawy

 
OPINION : Je ne pense pas que la tournée dans la région que l’émissaire spécial des Etats-Unis au Proche-Orient, George Mitchell, effectue réalisera des résultats satisfaisants aptes à réanimer le processus de paix entre les Palestiniens et les Israéliens.
Israël poursuit son intransigeance et son arrogance bien qu’il prétende aspirer à la paix. Le dernier rapport promulgué par Amnesty International réclame à Israël de lever immédiatement le blocus imposé sur Gaza, assurant qu’il applique ainsi des sanctions collectives contre les habitants, ce qui constitue une violation claire du droit international. Et comme d’habitude, Israël a refusé les accusations qui lui sont attribuées par le rapport et prétend que le Hamas est l’unique responsable des conditions détériorées que vivent les habitants. Et dans ce contexte, Washington semble dans la confusion et incapable de trancher quoi que ce soit ou de trouver une issue permettant de rompre l’inertie du processus de paix. Cependant, Washington envoie son émissaire spécial sans qu’il n’apporte avec lui un projet américain ni même une vision déterminée du processus de paix. Mitchell n’apporte même pas avec lui des réponses aux propositions arabes ou aux interrogations palestiniennes. Il vient donc sans décisions obligatoires capables de réaliser une envergure sur la voie de la paix.
Du côté palestinien aussi, la situation reste la même : encore plus de division et de démantèlement entre le Hamas et le Fatah à cause des intérêts particuliers et les commandements échouent à sauver le peuple ou à réaliser un progrès sur la voie de la paix.
Que peut faire Mitchell sur cette mer de sable mouvant ? L’Egypte a annoncé la nécessité de la présence de principes, objectifs et règles justes sur lesquels on peut compter pour reprendre le processus de paix. A mon avis, le plus important de ces principes est la nécessité de stopper immédiatement la colonisation et de lever le blocus imposé aux habitants de Gaza soumis autant à l’arrogance d’Israël que du Hamas.
La situation a besoin d’une large coopération de la part de tous et surtout de bonnes intentions. Et si l’administration d’Obama veut réaliser un grand acquis dans la région, elle doit adopter une position américaine forte, claire et juste.
Si ces principes ne sont pas réalisés, la tournée de Mitchell restera inutile. Et la situation restera telle quelle même si des dizaines de conférences et de tournées sont effectuées par de grands responsables. Il suffit de se rappeler les tentatives précédantes faites par les ex-présidents américains, Georges Bush et Bill Clinton.

"Tue encore un Turc"

publié le vendredi 29 janvier 2010
Uri Avnery – 16 janvier 2010

 
Dorénavant, le principal devoir d’un ambassadeur israélien est de défendre la dignité de son pays, d’attaquer quiconque critique Israël et ne laisser aucune insulte sans réponse, quelle qu’en soit l’importance. Cela devrait prendre la priorité sur toutes les autres tâches diplomatiques.
J’AI ESSAYÉ de résister à la tentation de citer une seconde fois la même plaisanterie juive classique, mais les circonstances m’ont fourni une excuse valable.
Pratiquement tous les Juifs connaissent la phrase “Tue un Turc et repose-toi”. Voici l’histoire complète :
Dans la Russie tsariste, un garçon juif est mobilisé pour la guerre contre les Turcs.
Sa mère en pleurs prend congé de lui à la gare et le supplie :
“Ne fais pas trop de zèle ! Tue un Turc et repose-toi. Tue encore un Turc et repose-toi encore…”
“Mais maman !” l’interrompt le garçon. “Et si le Turc me tue ?”
“Te tuer ?” s’écrie la mère totalement incrédule, “Mais pourquoi ? Que lui as-tu fait ? ”
Les plaisanteries juives traduisent la réalité juive. C’est ainsi que cette plaisanterie est devenue vérité cette semaine.
MALHEUREUSEMENT LA plaisanterie s’applique à nos dépends. Voici ce qui s’est passé :
La télévision turque a diffusé une série d’émissions de caractère plutôt primaire, dans laquelle des agents du Mossad kidnappent des enfants turcs et les cachent à l’ambassade israélienne. De valeureux agents turcs libèrent les enfants et tuent le méchant ambassadeur.
On peut ignorer totalement une histoire aussi odieuse ou émettre une légère protestation. Mais notre brillant ministre des Affaires étrangères a pensé que c’était la bonne occasion pour faire savoir à tout le monde que nous ne sommes plus les Juifs du ghetto que l’on méprise et qui encaissent tout sans broncher, mais des Juifs d’une nouvelle espèce, fiers et debout.
C’est ainsi que le délégué du ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a convoqué l’ambassadeur de Turquie au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem pour une démonstration soigneusement mise en scène de l’orgueil national.
À son arrivée, l’ambassadeur fut surpris de voir les lieux envahis d’équipes de télévision et de journalistes. On le fit attendre pendant un temps très long pour l’introduire ensuite dans une pièce où trois officiels à l’allure grave, dont Ayalon, trônaient sur des chaises hautes. On le fit asseoir sur un canapé sans accoudoirs, sans autre choix qu’une position inclinée.
Non content de cela, Ayalon demanda explicitement aux gens des médias (en hébreu) d’observer la différence de hauteur entre les sièges et le canapé, l’absence de pavillon turc sur la table, et aussi que les Israéliens ne souriaient pas et n’échangeaient pas de poignée de mains.
Peut-être Ayalon a-t-il été inspiré par une scène mémorable du film de Charlie Chaplin “Le dictateur”, dans lequel Hitler et Mussolini sont assis dans des fauteuils de barbier, chacun d’eux faisant monter son siège de façon à se situer plus haut que l’autre jusqu’au moment où les deux sièges basculent.
Ayalon exprima ensuite (toujours en hébreu) une vigoureuse réprimande – les médias israéliens ont employé ce mot plutôt que le terme diplomatique de “protestation”.
Pleinement satisfait de sa prestation, Ayalon s’assura qu’elle obtienne le maximum d’écho dans les médias, en particulier à la télévision.
La réaction turque fut, naturellement, violente. Les Turcs sont plus susceptibles que la plupart des peuples quand leur dignité nationale est en jeu (en témoignent leurs réactions aux évocations du génocide arménien, il y a près d’un siècle), ils furent donc, comme on pouvait le prévoir, très fâchés.
Ayalon obtint, naturellement, le soutien sans réserves de son ministre, mentor et chef de parti, Avigdor Lieberman, qui ne tarissait pas d’éloges.
Quelques semaines auparavant, Lieberman avait réuni tous les ambassadeurs israéliens dans le monde entier, quelques 150 personnes, pour un laïus de stimulation. Il leur reprocha de ne pas défendre convenablement l’honneur d’Israël et leur annonça une politique radicalement nouvelle : dorénavant, le principal devoir d’un ambassadeur israélien est de défendre la dignité de son pays, d’attaquer quiconque critique Israël et ne laisser aucune insulte sans réponse, quelle qu’en soit l’importance. Cela devrait prendre la priorité sur toutes les autres tâches diplomatiques.
Personne dans l’auditoire, qui était composé majoritairement de diplomates chevronnés, n’osa se lever pour faire remarquer qu’il pouvait y avoir des intérêts israéliens plus importants, comme de bonnes relations avec des gouvernements étrangers, des liens dans le domaine militaire ou celui du renseignement et des questions économiques. À l’exception d’un ambassadeur - qui sourit et en fut vivement blâmé – personne ne broncha.
En moins d’une année en fonction, Lieberman a déjà brisé une quantité de porcelaines diplomatiques. Il a insulté plusieurs gouvernements amis. Dans un cas qu’il faut signaler, il reprocha publiquement aux Norvégiens de célébrer l’anniversaire de leur écrivain national, Knut Hamsun, qui avait sympathisé avec les nazis. Dans un autre cas, il attaqua le gouvernement suédois pour n’avoir pas protesté publiquement contre un obscur plumitif d’un journal suédois, dans lequel il portait contre les soldats israéliens l’accusation ridicule de tuer des Palestiniens pour vendre leurs organes à des fins de transplantations. La réaction démesurée de Lieberman en a fait une information mondiale.
Sa propension à insulter les gouvernements étrangers – un trait de caractère plutôt original pour un Ministre des Affaires Étrangères – a probablement été exacerbée par le refus de beaucoup de ses collègues étrangers de le rencontrer, le considérant comme un raciste et un vrai fasciste – ce qui est aussi, bien sûr, l’opinion de la plupart des Israéliens.
Lorsque Netanyahou a constitué son gouvernement et nommé Lieberman ministre des Affaires Étrangères, la nouvelle fut d’abord accueillie avec incrédulité. On aurait difficilement pu imaginer une nomination plus absurde. Mais Netanyahou avait besoin de lui et ne pouvait lui proposer ni les finances qu’il voulait diriger lui-même par procuration, ni le ministère de la Défense qui est la chasse gardée d’Ehoud Barak. Le ministère des Affaires étrangères, que peu de gens en Israël prennent au sérieux, était la seule solution jouable.
C’est pourquoi, Netanyahou ne pouvait critiquer ces deux néanderthaliens, Lieberman et Ayalon, ni le cirque auquel ils se sont livrés. Mais Barak était fou furieux.
Or il se trouve que Barak doit effectuer une visite en Turquie demain. Les relations entre les institutions de défense israélienne et turque sont aussi étroites qu’il est possible. Il y a non seulement une affinité idéologique indiscutable entre les commandements des deux armées – l’une et l’autre se considèrent comme les gardiens des valeurs nationales et considèrent les politiciens avec mépris – mais les généraux des deux pays sont de vrais copains. Par ailleurs, l’industrie de défense israélienne dépend beaucoup des commandes turques, environ un milliard de dollars par an.
Récemment, un différend est apparu concernant les drones fournis par Israël, et les relations se sont détériorées. La visite de Barak était de ce fait considérée comme très importante. Certains commentateurs israéliens pensent que toute l’affaire Ayalon constituait une manœuvre peu discrète de Lieberman pour savonner la planche à son rival dans le gouvernement.
Quoi qu’il en soit, l’ensemble des milieux dirigeants israéliens ont pris conscience que le comportement stupide d’Ayalon avait provoqué de grands dégâts. Il fut obligé de se rétracter et le fit de façon maladroite, sans conviction, sans d’abord savoir si cela serait satisfaisant pour les Turcs. Cela ne l’a pas été – et les Turcs, devenant de plus en plus furieux, exigèrent des excuses claires et humiliantes. Cette exigence fut présentée sous la forme d’un ultimatum – avec pour échéance le vendredi à minuit, sinon… Sinon signifiait le rappel de l’ambassadeur et une détérioration des relations.
Netanyahou céda, Ayalon présenta de nouvelles excuses, cette fois sans équivoque, et les Turcs les acceptèrent aimablement. Barak ira bien en Turquie.
Derrière cet épisode puéril se cache le problème plus sérieux des relations turco-israéliennes.
Le Premier Ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a rappelé cette semaine à Israël que la Turquie a toujours fait bon accueil aux Juifs. Il faisait allusion à un épisode historique qui n’est jamais vraiment reconnu ici : lorsque l’Espagne catholique expulsa des centaines de milliers de Juifs en 1492 (certains parlent de 800.000), la grande majorité d’entre eux s’installèrent dans l’empire ottoman, de Marrakech à Sarajevo. Tandis que dans l’Europe chrétienne, les Juifs subissaient la torture de l’inquisition espagnole et souffraient d’indicibles persécutions, expulsions et pogroms culminant dans l’holocauste, ils prospérèrent pendant des siècles sous l’autorité bienveillante des Ottomans musulmans.
Ces souvenirs historiques furent, hélas, effacés pendant la courte période des relations sionistes avec l’administration turque en Palestine au début du 20ème siècle. Chaque enfant israélien apprend l’histoire de la charmante Sarah Aharonson, membre d’un réseau d’espionnage pro-britannique au cours de la première guerre mondiale, qui se suicida après avoir été torturée par les terribles Turcs.
Des relations cordiales furent rétablies lorsque des masses de touristes israéliens commencèrent à arriver dans des lieux de vacances turcs et furent surpris de la chaleur de l’accueil qui leur était réservé. Les touristes adorent ça.
ALORS QU’EST-CE qui est en train de se produire actuellement ? Les Turcs, comme tous les Musulmans, furent bouleversés par la guerre de Gaza l’année dernière et par les images horribles qu’ils avaient vues à la télévision. Erdogan, se faisant l’écho de ces sentiments comme l’aurait fait tout bon politicien, attaqua la politique israélienne à plusieurs occasions, annula des manœuvres militaires communes et quitta en colère un débat public avec le président Shimon Peres.
Après avoir été traitée froidement par l’Union Européenne, la Turquie s’était tournée vers ses voisins arabes et vers l’Iran, cherchant à jouer un rôle de médiateur entre l’Est et l’Ouest. Elle entreprit aussi d’assurer une médiation entre Israël et la Syrie, jusqu’au moment où elle prit conscience que le gouvernement israélien n’avait aucune envie de faire la paix, ce qui l’aurait obligé à démanteler des colonies et à rétrocéder des territoires.
Les relations entre la Turquie et Israël reprendront probablement un cours normal, si ce n’est leur niveau de cordialité antérieur. La Turquie a besoin de l’aide du lobby pro-israélien de Washington. (Ayalon lui-même a été envoyé là-bas dans le passé pour aider à s’opposer aux efforts pour faire reconnaître le génocide arménien). Israël a besoin de la Turquie comme allié et comme acheteur d’armements.
Alors, que faut-il penser de la plaisanterie ? Eh bien, elle sert à nous rappeler que ce n’est pas forcément une bonne idée que de provoquer les Turcs.
Article écrit en hébreu et en anglais le 16 janvier 2010, publié sur le site de Gush Shalom le 17 – Traduit de l’anglais "Kill another Turk..." : FLPHL