Akiva Eldar - Haaretz,
          Pendant que les écoliers de Jérusalem Ouest fêtent "la journée  de Jérusalem" des milliers d’enfants de Jérusalem Est resteront à la  maison ou s’entasseront dans des écoles délabrées.         

2 mars 2010 - Des enfants jouent dans le  quartier de Silwan - Photo : Reuters
Si tout se passe comme prévu la semaine prochaine, avec  le début des "discussions de proximité" (en Anglais : proximity talks N d  T), des milliers de Juifs fêteront les 43 ans de "l’unification de  Jérusalem". Les hommes politiques ne manqueront certainement pas cette  opportunité festive d’exprimer leur profond amour pour "notre capitale  unifiée pour l’éternité".
Au même instant, la police continuera à interroger les  élus municipaux qui, tout en chantant les louanges de Jérusalem, ont  approuvé la construction du monstrueux complexe d’Holyland. Il n’est pas  besoin des juges de Jérusalem pour comprendre qu’un crime grave a été  commis contre la ville, avec cet Holyland. Mais la corruption qui règne  sur la colline de Jérusalem Ouest n’est rien en comparaison du vol de  terre, de la violation d’identité, de l’accumulation de mensonges et de  la discrimination criminelle dont souffrent les 270 000 résidents arabes  de Jérusalem Est.
Bien que ces actions méprisables soient perpétrées en  plein jour et depuis des années, personne ne s’y intéresse. Après tout  il ne s’agit que d’Arabes. Si ça n’avait pas été annoncé, "par une  regrettable erreur de timing", au moment de la visite du vice-président  des USA, qui se serait soucié de la construction de 1600 maisons à Ramat  Shlomo ? Quelqu’un a-t-il cherché à savoir pourquoi le représentant de  l’Administration de la terre d’Israël (ILA) et le Comité de la  Planification et de la Construction du District ont transformé cette  zone inconstructible en zone constructible ? Qui sait combien  d’appartements le ministère du Logement et de la Construction a  construit pour les jeunes couples de Jérusalem Est qui pourtant, selon  le Premier Ministre Benjamin Netanyahu, n’est pas différent du Nord de  Tel Aviv ?
Pour mémoire, depuis 1967, Israël a exproprié 35 pour  cent du secteur de Jérusalem Est (environ 24 km carrés). De nouveaux  quartiers juifs avec 50 000 logements ont été construits sur cette  terre.
Des centaines de promoteurs immobiliers, d’entrepreneurs  (et de fonctionnaires ?) s’enrichissent grâce à ces constructions.  Combien de quartiers ont été construit dans le même temps pour les  résidents arabes israéliens ? Zéro. Quand le gouvernement a-t-il permis  la dernière construction de 600 logements dans un quartier arabe ? Il y a  30 ans. La plus grande partie de la terre que les Palestiniens  détiennent encore (environ 45 km carrés) a été classée "zone verte".  Comme les responsables politiques se refusent à établir un plan  d’ensemble pour Jérusalem, aucun permis de construire ne peut être  accordé en dehors des quartiers palestiniens surpeuplés.
Et après ça, les gens de droite osent se plaindre de ce  que, alors que les Arabes construisent sans permis, on essaie  "d’expulser" des Juifs de Beit Yonatan, un grand building construit sans  permis de construire en plein milieu d’un quartier arabe, tel une arête  coincée dans la gorge. Le Premier Ministre répète à l’envie "qu’un  Palestinien de Jérusalem Est peut construire où il veut dans la ville".  On a du mal à croire que Netanyahu, qui est né à Jérusalem, ne sache pas  que seuls les citoyens israéliens et ceux qui ont droit à la  nationalité israélienne au titre de la Loi du Retour peuvent prétendre à  des terres qui sont la propriété de l’ILA (93 pour cent de la terre  d’Israël).
Non seulement les Arabes de Jérusalem Est n’ont pas le  droit d’acheter un appartement à Talbiyeh (dont le nom a été  officiellement changé en Komemiyut) où ils sont née il y a 63 ans, mais  la loi ne leur permet pas non plus de se construire un logement sur le  secteur dont les Palestiniens ont été expropriés après 1967 et qui  représente le tiers de Jérusalem est. Par contre, le lauréat du prix  Nobel de la Paix, Elie Wiesel, qui a demandé au Président des USA, Barak  Obama, de ne pas s’occuper de Jérusalem, peut s’acheter sans problème  une maison de vacances dans le nouveau quartier résidentiel en  construction de Sheikh Jarrah.
Pendant que les écoliers de Jérusalem Ouest célèbrent  "la journée de Jérusalem" des milliers d’enfants de Jérusalem Est  resteront à la maison ou s’entasseront dans des classes délabrées. Le  Ministre de l’Education et le Maire, qui exalteront "l’unification de  Jérusalem" sont ceux-là mêmes qui refusent d’appliquer la recommandation  de la Haute Cour de Justice de construire 250 salles de classe sur les  1000 qui manquent dans la partie Est de la ville.
Et ceux qui ignorent la Haute Cour n’auront aucun  problème à ignorer les accords conclus avec des étrangers. Qui se  souvient que, selon la phase un de la Feuille de Route, le gouvernement  israélien s’était engagé à rouvrir la Chambre de Commerce Palestinienne  ainsi que d’autres institutions fermées de Jérusalem Est, avec la  promesse qu’elles pourraient fonctionner comme le prévoyaient des  accords antérieurs ?
"Pour l’amour de Sion je ne resterai pas en paix et pour  l’amour de Jérusalem je ne prendrai aucun repos avant qu’Elle ne  triomphe dans tout son éclat et que son salut n’éclaire comme une torche  et que les nations ne contemplent ton triomphe et tous les rois ta  gloire" a écrit le Prophète Isaïe. On a du mal à croire que les  "discussions de proximité" vont apporter la paix à Israël et aux  Palestiniens. Mais si elles permettent au moins de remplacer les  déclarations de principe insipides et vaines par un peu plus de la  sagesse et de la justice qui émanent de Jérusalem, ce sera déjà bien.   

                3 mai 2010 - Haaretz - Pour consulter l’original :
http://www.haaretz.com/print-editio...
Traduction de l’anglais : Dominique M.
http://www.haaretz.com/print-editio...
Traduction de l’anglais : Dominique M.
 
 
 

 
            
            
            
            
            
            
            
            
            
            
            Cette initiative qui a commencé par  la publication de l'appel à la raison, est une initiative importante  car, depuis 2001, depuis l'échec de Camp David, Ehoud Barack avait en  quelque sorte assassiné le camp de la paix israélien en déclarant qu'il  n'y avait pas de volonté de faire la paix du côté palestinien, ce qui  était une contre-vérité totale. Malheureusement, cette attitude du  Premier ministre israélien a entraîné la disparition du camp de la paix  israélien. Et cette nouvelle prise de position reflète un changement  très profond de position dans la société israélienne ou en tout cas dans  la diaspora qui vit, quand même, au rythme de la société israélienne.  Pour la patrie palestinienne que je représente, il est essentiel d'avoir  dans la diaspora juive des interlocuteurs avec lesquels nous partageons  la vision d'une solution car nous voulons vraiment avancer.
 Cette initiative qui a commencé par  la publication de l'appel à la raison, est une initiative importante  car, depuis 2001, depuis l'échec de Camp David, Ehoud Barack avait en  quelque sorte assassiné le camp de la paix israélien en déclarant qu'il  n'y avait pas de volonté de faire la paix du côté palestinien, ce qui  était une contre-vérité totale. Malheureusement, cette attitude du  Premier ministre israélien a entraîné la disparition du camp de la paix  israélien. Et cette nouvelle prise de position reflète un changement  très profond de position dans la société israélienne ou en tout cas dans  la diaspora qui vit, quand même, au rythme de la société israélienne.  Pour la patrie palestinienne que je représente, il est essentiel d'avoir  dans la diaspora juive des interlocuteurs avec lesquels nous partageons  la vision d'une solution car nous voulons vraiment avancer.  
            
            
            
            
            
            
            
            C’est
C’est