mardi 30 juin 2009

Sortir de Gaza - témoignage

Gaza - 29-06-2009


Par Natalie Abou Shakra
Dimanche matin 28 juin : Natalie et ses compagnons coincés à la frontière Egypte-Gaza
Chers bloggeurs et sympathisants,
La principale collaboratrice de ce blog, Natalie Abou Shakra, qui fait aussi partie de l’International Solidarity Movement (ISM), est actuellement à la frontière égypto-palestinienne, « la frontière de Rafah ». Je viens de lui parler au téléphone. Elle m’a informé que les autorités égyptiennes ne la laissent pas passer en Egypte, malgré son passeport étranger. Ils veulent la « punir », elle et ses camarades, pour être arrivés à Gaza par bateau et y être restés ces 7 derniers mois, bien que leur mission soit purement humanitaire. Natalie et ses compagnons sont à la frontière depuis des heures maintenant, et les autorités égyptiennes essaient de les refouler.


Dans la nuit, elle m’a envoyé le SMS suivant :

« Les Egyptiens nous torturent depuis des jours. Ils refusent de nous laisser sortir. Nous sommes du côté égyptien de la frontière, en terre égyptienne. Nous ne pouvons pas quitter les lieux, et ça risque de devenir violent. Pourtant, nous avons une coordination et une autorisation du Ministère égyptien des Affaires Etrangères. »

Un peu plus tard, un autre message :

« Nous restons dans le passage et s’ils nous touchent, l’ambassade est responsable. Si demain ils ne nous laissent pas sortir, nous entreprendrons une grève de la faim et nous prendrons contact avec le Free Gaza Movement, l’ISM et tous les autres médias que nous connaissons. »

Il est clair que les autorités égyptiennes veulent punir Natalie et ses camarades pour le travail humanitaire désintéressé qu’ils ont fait à Gaza pendant ces 7 derniers mois. Ce fait doit être souligné. Je vais prendre contact avec les ambassades et ministères concernés par ce problème pour dénoncer ces abus. Si les choses restent en l’état ou empirent, je vous invite à faire connaître cette situation aux médias. Les Palestiniens et les militants humanitaires ont droit au respect et à un traitement humain partout où ils vont. Le régime égyptien doit être tenu pour responsable de ces violations et abus sans fin.

Je vous tiendrai au courant.

Nader.


Dimanche 28 juin, 14h : Depuis le passage côté égyptien, souffrances et humiliations par les autorités égyptiennes

Conversation téléphonique avec Natalie :

« Nous avons réussi à obtenir l’autorisation de traverser la frontière et une coordination avec le Ministère égyptien des Affaires Etrangères il y a 3 semaines. Le Ministère a dit que nos noms étaient au passage, et que nous étions autorisés à traverser. On nous a pourtant refoulés plusieurs fois, en nous disant que le passage était fermé.

Le passage a ouvert aujourd’hui 28. Nous sommes arrivés aux premières heures. Nous sommes entrés dans le passage et les soldats israéliens étaient sur leurs chars, nous souriant. Nous avons attendu jusqu’à tard dans la nuit, puis une fois de plus, ils ont refusé qu’on traverse. Le premier jour, environ 150 Palestiniens ont été autorisés à passer, sur les centaines et les centaines qui sont entassés à la frontière. Il y avait des malades nécessitant des soins médicaux, des personnes âgées, des femmes et des enfants qui sont obligés de quitter Gaza parce qu’ils ont un besoin urgent de suivi médical. Les autobus qui les transportaient étaient bondés. Pourtant, beaucoup d’entre eux ont été refoulés.

Quand les autorités frontalières ont demandé aux gens de repartir, ils n’ont pas répondu. Ils ont protesté et ont demandé d’entrer. Les autres sont restés là pendant des heures jusqu’à ce qu’ils soient tous obligés de partir. Parmi ces personnes, il y avait des malades, handicapés ou trop faibles pour rester même debout. Ils ont tous été traités comme des animaux, et même les animaux sont mieux traités.

Lorsque nous avons remis nos passeports aux Egyptiens, ils les ont pris violemment et ne nous ont jamais informés de ce qui allait se passer : Sommes-nous autorisés à traverser ? Combien de temps devons-nous attendre ? Que va-t-il se passer pour les centaines qui attendent ? Allons-nous récupérer nos passeports ? Beaucoup de questions, qui n’ont obtenu aucune réponse.

Les gens étaient assis par terre, la cafétéria au passage a des quantités limitées de produits. Il a beaucoup de paquets de chips, mais peu de bouteilles d’eau. Ceux qui avaient besoin de nourriture ne pouvaient rien se procurer, même s’ils avaient de l’argent.

Un officier appelle votre nom. Si vous le manquez, c’est fini. Si vous êtes endormi, fatigué, ou dans l’impossibilité de l’entendre au milieu de chaos sans fin à la frontière, c’en est fini de vos chances de traverser. Ils écrivent vos noms au crayon, sur du papier… la bureaucratie et le sous-développement à leur comble.

Les officiers égyptiens hurlent sur les Palestiniens, les traitent d’une manière très agressive et inhumaine. Ils disent sans arrêt : « Vous, les Palestiniens ! Tout est de VOTRE faute ! »

Une femme pleure, un vieil homme s’assoit par terre, l’officier égyptien le pousse. Un officier du renseignement vient juste de me dire qu’ils ne me laisseront pas passer parce que je suis au téléphone, que je vous raconte tout ça. Ils ne veulent pas qu’on sache leurs actions scandaleuses et inhumaines.

Des gens supplient de traverser la frontière, certains se mettent à genoux, d’autres frappent les vitres des bureaux des officiers. Je vois un vieil homme, dans un fauteuil roulant, qui demande à traverser, et un officier qui le secoue violemment. Les gens ne veulent pas être là. S’il y avait un trou dans l’air, ils feraient n’importe quoi pour passer par là. Ils sont obligés de venir ici, et ne sont pas autorisés à avancer.

Les Egyptiens sont d’accord avec les Israéliens, c’est clair. Désolée, je dois partir.
»


Dimanche 28 juin, 15h : Ils nous traînent par terre

Un SMS reçu de Natalie :

« Ils nous ont traînés par terre pour nous faire sortir du passage. Nous avons résisté… Ils ont continué à nous traîner vers la sortie. Le gars au passage m’a dit : “Vous n’allez pas passer. Vous allez me poursuivre ?” »


Dimanche 28 juin, 15h36 : De retour sur le sol palestinien – par terre !

Dernier message de Natalie :

« Nous allons maintenant faire tamponner sur nos passeports que nous sommes allés en Egypte ! Je suis assise par terre tellement je suis épuisée. C’est de la torture, une technique de torture des Egyptiens. »
Source : Moments of gaza
Traduction : MR pour ISM

L’armée israélienne attaque des pêcheurs près des côtes de Gaza et kidnappe des civils en Cisjordanie.

Palestine - 29-06-2009

Par IMEMC


A l’est de Gaza, une maison qui avait été endommagée par les bombardements durant l’attaque israélienne contre Gaza au début de cette année s’est effondrée, tuant un Palestinien et blessant trois autres. Selon les témoins, la maison s’est écroulée pendant que des ouvriers y faisaient des réparations. On rapporte qu’il pourrait y avoir trois autres personnes manquantes dans la maison. Les trois blessés souffrent de blessures modérées et ont été transportés à l’hôpital.

Toujours à Gaza, les forces navales israéliennes ont attaqué des bateaux de pêche palestiniens au large des côtes de Beit Lahyia, dans la partie nord de la Bande.

Selon les sources locales, la marine a ouvert le feu sur les pêcheurs, les a forcés à faire demi-tour et a tiré sur des civils rassemblés sur la plage. Entre temps, les chars et les bulldozers israéliens ont envahi des secteurs près des frontières israéliennes au centre de la Bande. Les témoins ont déclaré que les bulldozers ont déraciné des arbres et détruit des terres agricoles.


Ce matin en Cisjordanie, un groupe de colons israéliens, sous la protection de l’armée, a attaqué des voitures palestiniennes dans le camp de réfugiés de Balata, à Naplouse. Les colons israéliens sont arrivés au lieu saint appelé Yousif Tom (La Tombe de Joseph) et après avoir fait des prières, les colons ont attaqué des voitures palestiniennes et vandalisé des biens. Il n’y a pas eu des blessés parmi les résidents.

Des sources locales ont annoncé que les colons avaient envahi le secteur pendant que l’armée les protégeait et bouclait le secteur en installant plusieurs checkpoints.

Les résidents de Balata ont dit que plusieurs voitures avaient été endommagées, et ils ont ajouté que les colons chantaient des slogans racistes pendant les attaques.

Ce matin à l’aube, au moins 14 Palestiniens ont été kidnappés par l’armée israélienne lors d’invasions de plusieurs communautés cisjordaniennes.

Dimanche, des sources médicales palestiniennes ont rapporté qu’une Palestinienne est morte lorsqu’un engin avait explosé près d’elle, alors qu’elle nettoyait autour de sa maison dans le village de Beit Amin, près de Qalqiliya. Sa mpère a été grièvement blessée.
Selon les sources, il s'agit d'une très vieille mine, qui était apparemment enterrée près de la maison depuis 1907.
Source : IMEMC
Traduction : MR pour ISM

Situation humanitaire à Ghaza : Le rapport alarmant du CICR

Dans un rapport qu’il vient de publier, le comité international de la croix rouge(CICR), donne une image sombre de la vie quotidienne des citoyens de la bande de Ghaza. Le rapport a cite la détérioration du niveau de vie dans une enclave qui souffrait déjà de différents maux chroniques, amplifies, six mois après la guerre sanglante qui a fait près de 1500 morts et plus de 5000 blesses.

Situation humanitaire à Ghaza : Le rapport alarmant du CICR

Ghaza : De notre correspondant

Six mois après la fin de l’invasion israélienne, les 1,5 million de Palestiniens de Ghaza connaissent une pauvreté de plus en plus grande et n’ont pas les moyens de rebâtir leur vie, écrit le Comité international de la Croix-Rouge. Le CICR évoque la reconstruction de la bande de Ghaza, après la démolition par Israël de milliers d’habitations, de l’ensemble des sièges sécuritaires, d’une grande partie de l’infrastructure de base, de la base industrielle, des sièges de différents ministères, et de celui du Conseil législatif palestinien, de plusieurs édifices sanitaires ainsi que des dizaines d’écoles. Il souligne que les restrictions draconiennes à l’entrée de marchandises sur le territoire « freinent » les efforts de reconstruction financés par la communauté internationale, qui a pourtant promis 4,5 milliards de dollars d’aide. « Certains quartiers de Ghaza particulièrement touchés par les frappes israéliennes continueront à ressembler à l’épicentre d’un tremblement de terre majeur tant que l’on autorisera pas l’entrée sur le territoire de grandes quantités de ciment, d’acier et autres matériaux de construction », écrit le CICR. Et d’ajouter que de nombreux habitants « sombrent dans un désespoir de plus en plus profond ».

Ghaza : Une grande prison

Au plan sanitaire, le CICR insiste sur le fait que la population manque de médicaments, les services de santé et l’approvisionnement en eau. Même constat pour les hôpitaux qui sont dans un « état lamentable » avec des équipements pas fiables et de fréquentes coupures de courant. « Le système de santé à Ghaza ne permet pas d’assurer un traitement adéquat pour les maladies graves. Il est tragique de constater que de nombreux patients ne sont pas autorisés à quitter à temps la bande de Ghaza pour être soigné ailleurs », souligne le rapport. Socialement, la situation des populations à Ghaza n’est guère reluisante. Le CICR met en garde contre « un accroissement dramatique de la pauvreté », résultat d’un « effondrement économique » du territoire à cause de la fermeture du territoire. Un chiffre éloquent : le taux de chômage à Ghaza et estimé à 44% en avril. Pis encore, le CICR précise que « plus de 70% des Gazaouis vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 250 dollars par mois ». Et la situation n’évolue pas trop. Dépourvue de frontières autres que celles avec Israël et l’Egypte qui n’ouvre le terminal de Rafah qu’occasionnellement, comme c’est le cas depuis samedi passé, pour une durée de trois jours, la bande de Ghaza demeurera la plus grande « prison » du monde tant que l’embargo n’est pas totalement levé.

100 détenus du Hamas libérésL’Autorité palestinienne a décidé de libérer cent détenus du mouvement Hamas, arrêtés en Cisjordanie afin d’encourager le dialogue de réconciliation inter palestinienne, a-t-on indiqué hier de source sécuritaire palestinienne. « Sur les instructions du président Mahmoud Abbas, le ministère de l’Intérieur va relâcher 100 détenus » a déclaré le porte-parole des services de sécurité, Adnane Al-Damiri. Les prisonniers seront libérés lundi et mardi, a-t-il ajouté. Le mouvement Hamas à Ghaza a pour sa part annoncé dimanche avoir décidé de libérer 20 détenus du mouvement Fatah. L’Egypte, qui assure la médiation dans le dialogue inter palestinien, a fixé la date du 7 juillet pour la signature d’un accord de réconciliation au Caire. Le cinquième round du dialogue national palestinien s’était déroulé en mai dernier et était consacré aux principaux points d’achoppement, notamment le gouvernement, la loi électorale et le dossier sécuritaire, rappelle-t-on. Les négociations s’inscrivent dans le cadre du processus de réconciliation interpalestinienne, en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale.


Par Fares Chahine

El watan

Atermoiements de l’Union européenne face à Israël

lundi 29 juin 2009 - 07h:48

Isabelle Avran - Le Monde Diplomatique



Fin avril, à Luxembourg, le conseil des affaires générales et relations extérieures de l’Union européenne (UE) a préféré attendre avant de renforcer les relations de l’Europe avec Israël.

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Et pendant ce temps les constructions de colonies en territoires palestiniens vont bon train... Ici un nouvel immeuble dans la colonie juive de Har Homa dans Jérusalem-est. Et si finalement ces "atermoiments" n’étaient qu’un façon subtile de déguiser la complicité européenne à l’égard du colonialisme israélien ? - Photo : AP

Décidée durant la présidence française de l’Union européenne le 8 décembre 2008, la mise en chantier de ce « rehaussement » a été de facto interrompue à l’issue de l’offensive meurtrière israélienne contre la bande de Gaza de décembre et janvier derniers.

De nouveau, le 15 juin 2009, le conseil - en marge duquel se tenait la neuvième session du conseil d’association entre l’UE et Israël- a réaffirmé cette orientation.

Ce choix marque-t-il seulement une pause conjoncturelle dans l’approfondissement des relations entre Bruxelles et Tel-Aviv, ou esquisse-t-il un réel tournant de la politique européenne au Proche-Orient ?

Déjà, dans une communication au Parlement européen et au Conseil le 23 avril 2009, trois mois après la fin de l’assaut israélien et quelques semaines après l’investiture du gouvernement de M. Benyamin Netanyahou, l’un des plus marqués à l’extrême droite de l’histoire d’Israël, la Commission européenne, pourtant activement engagée dans le rapprochement euro-israélien, notait : « Tout réexamen des relations bilatérales UE-Israël, notamment dans le cadre du plan d’action de la PEV [politique européenne de voisinage], doit tenir compte de la persistance du conflit israélo-arabe et de l’ensemble des développements politiques au Proche-Orient. La poursuite, voire l’extension accélérée des colonies de peuplement en 2008 ont eu une incidence négative tant sur le processus de paix que sur la liberté de circulation des Palestiniens et l’économie palestinienne. Cette situation a encore été aggravée par l’absence de progrès sur plusieurs engagements souscrits dans le cadre du plan d’action, comme la facilitation des échanges commerciaux palestiniens (1). »

Et le rapport de citer également l’aggravation de la situation de la population palestinienne, « déjà en situation de paupérisation avant l’offensive militaire en raison du blocus complet de la bande de Gaza », et un contexte politique envenimé du fait de l’opération « Plomb durci (2) ».

Cette position d’attente suscite cependant des réticences. La République tchèque, qui a exercé la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’au 30 juin, ne faisait guère mystère de sa volonté d’accroître les relations et les échanges des Vingt-Sept avec Israël. Le premier ministre tchèque (démissionnaire) Mirek Topolánek affirmait, dans un entretien accordé le 26 avril au quotidien israélien Haaretz, que « le processus de paix ne doit pas être lié aux relations entre l’UE et Israël (3) ».

Il réagissait aux propos de la commissaire européenne aux relations extérieures, Mme Benita Ferrero-Waldner, qui avait déclaré : « Nous pensons que de bonnes relations avec Israël sont essentielles (...) mais nous ne pensons cependant pas que le moment soit venu pour aller au-delà du niveau actuel des relations. (...) Nous attendons un engagement clair de la part du nouveau gouvernement israélien sur la poursuite des négociations avec les Palestiniens. (...) Nous attendons un arrêt de toutes les actions qui sapent notre objectif d’une solution à deux Etats (4). »

Toutefois, les ministres européens des affaires étrangères, réunis le 27 avril, n’ont pas suivi la présidence tchèque. Alors que Stockholm s’apprêtait à assurer la présidence de l’Union, le chef de la diplomatie suédoise, M. Carl Bildt, précisait que l’approfondissement des relations avec Tel-Aviv n’était qu’une « option ».

Quant à M. Bruno Le Maire, alors secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, il considère qu’il est « dans l’intérêt de l’UE de développer ses relations avec Israël », mais admettait que le « bon sens » oblige l’Europe à « attendre la fin de l’examen politique [israélien] et les grandes lignes politiques qui sortiront de cet examen avant de prendre une quelconque décision nouvelle (5) ».

Tel-Aviv ne s’y est pas trompé, qui a immédiatement réagi, menaçant l’Union européenne de la tenir à l’écart du processus de paix. Les dirigeants israéliens rejettent toute pression sur leur politique, pression qui pourrait aboutir à la mise en cause des conditions économiques particulièrement avantageuses dont Israël bénéficie dans ses relations avec son principal partenaire commercial.

Israël est à l’origine de la demande d’approfondissement, en 2007. Le 16 juin 2008, le huitième conseil d’association entre l’UE et Israël lui a répondu favorablement.

Suscitant une vive critique de M. Francis Wurtz, alors président du groupe de la Gauche unitaire européenne - Gauche verte nordique (GUE-GVN) du Parlement européen, tant sur le fond que sur la méthode et l’absence de transparence de ce processus. Le texte du conseil, qui précise que les intérêts et objectifs communs des parties incluent « notamment la résolution du conflit israélo-palestinien par la mise en œuvre de la solution à deux Etats (6) », prévoit le renforcement des relations politiques, stratégiques, de sécurité et de défense, économiques, commerciales, scientifiques et technologiques...

Six mois plus tard, le 3 décembre 2008, les parlementaires européens tirent la sonnette d’alarme. Appelé à se prononcer pour « avis conforme » sur la participation renforcée d’Israël aux programmes et agences communautaires, le Parlement décide de reporter sa décision, sur proposition du groupe GUE-GVN soutenu par les Verts -Alliance libre européenne (ALE) (7).

Mme Véronique De Keyser (PS, Belge), l’explique « essentiellement (...) parce que la situation à Gaza est devenue insoutenable (8) ». Elle précise : « Nous tendons la main à Israël mais nous ne renoncerons pas au socle des valeurs sur lesquelles est bâtie l’Union européenne. La balle est aujourd’hui dans le camp d’Israël. »

M. Jean-Pierre Jouyet, alors secrétaire d’Etat français chargé des affaires européennes, défend le projet de rehaussement des relations bilatérales : le conseil fait le pari, explique-t-il, que le renforcement permettrait de mieux faire passer auprès d’Israël les messages de l’Union européenne - une idée que l’expérience dément depuis des années.

Le conseil des affaires étrangères et des affaires générales néglige les préoccupations des parlementaires. Le 8 décembre, alors que la France assure la présidence de l’UE, M. Bernard Kouchner, ministre français des affaires étrangères, emporte la décision de ses partenaires européens : le conseil se dit déterminé à renforcer ses relations avec Israël, dès avril 2009. En dépit pourtant des graves violations par Tel-Aviv du droit humanitaire, singulièrement dans la bande de Gaza, et des engagements pris un an plus tôt à Annapolis.

Pour le conseil, cette coopération doit être « fondée sur les valeurs communes des deux parties, et en particulier sur la démocratie, le respect pour les droits humains, l’état de droit et les libertés fondamentales, la bonne gouvernance et le droit humanitaire international (9) ». Il rappelle la nécessité d’une solution « basée sur la coexistence de deux Etats ».

L’annexe des conclusions du conseil définit des lignes directrices pour renforcer les structures de dialogue politique avec Israël. Des réunions au plus haut niveau sont prévues ou envisagées, entre chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union et d’Israël ou entre ministres des affaires étrangères ; sont également planifiées des consultations informelles sur les questions stratégiques, l’invitation de responsables du ministère des affaires étrangères israélien à des réunions sur la politique de sécurité de l’UE ainsi qu’aux comités intervenant sur le processus de paix, la lutte contre le terrorisme, les droits humains. Une coopération devrait se développer aussi en matière de défense et de sécurité.

Le texte engage également à intensifier le dialogue interparlementaire. Qui plus est, les Etats membres concernés de l’UE examineront la possibilité d’une participation israélienne plus importante au groupe des Etats d’Europe occidentale et autres (Western European and Other Groups, WEOG) dans le cadre des Nations unies.

Certes, ce rehaussement des relations bilatérales a été de facto gelé, fin avril 2009. Mais cela n’empêche pas une coopération étroite de se poursuivre, tant sur le plan économique et commercial qu’aux niveaux politique et même stratégique ; en témoignent l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, issu du processus de Barcelone de 1995 et entré en vigueur en 2000, ou le « plan d’action » adopté en avril 2005 (dans le cadre de la politique européenne de voisinage) pour une période de trois ans et qui été reconduit. Il s’accompagne d’une coopération institutionnelle. Les liens privilégiés concernent nombre de domaines (10) : marché des produits agricoles et de la pêche, transport aérien, compétitivité et innovation... La coopération dans la « lutte contre le terrorisme » a également continué à progresser.

Lors de sa réunion du 15 Juin 2009, le conseil des affaires générales et relations extérieures de l’Union européenne précise l’orientation de sa politique au Proche-Orient, singulièrement vis-à-vis du conflit israélo-palestinien (11).

C’est ainsi que l’Union européenne (12) dit rester attachée « à un règlement global du conflit arabo-israélien, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, des termes de référence de la conférence de Madrid, y compris la terre contre la paix, la feuille de route, les accords précédemment conclus par les parties et l’Initiative de paix arabe. »

Le Conseil réaffirme son attachement « à la solution des deux Etats avec un Etat palestinien indépendant, démocratique, continu et viable, comprenant la Cisjordanie et la bande de Gaza, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec l’État d’Israël » et confirme son opinion selon laquelle « cela constitue un intérêt européen fondamental » et « une étape urgente et indispensable vers un Moyen-Orient plus stable et plus pacifique. »

Dans ce contexte, se félicitant de l’engagement de l’administration américaine « à encourager résolument une solution à deux États et une paix globale au Moyen-Orient », l’Union confirme également sa disponibilité à travailler « avec les États-Unis et autres membres du Quartette pour atteindre cet objectif » et se dit « prête à contribuer de manière substantielle aux dispositions post-conflit qui viseront à assurer la viabilité des accords de paix », incluant ses dimensions régionales économiques et de sécurité.

Aussi le conseil fait-il part de ses préoccupations concernant, notamment, la colonisation des territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, et la situation de la bande de Gaza pour laquelle elle demande entre autres la réouverture sans condition des points de passage pour l’aide humanitaire, les marchandises et les personnes, ainsi que l’arrêt de toutes les formes de violence.

Pour autant, appelant le gouvernement d’Israël à s’engager de manière non équivoque dans la solution des deux Etats, l’Union européenne se félicite de l’annonce faite par le premier ministre israélien, M. Benyamin Netanyahou, au sujet de son engagement possible dans un processus de paix qui comprendrait l’établissement d’un Etat palestinien. Ce qu’elle considère comme une première étape, en dépit du refus du gouvernement israélien de cesser la colonisation et de reconnaître la nécessité d’une solution fondée sur le droit international, qu’il s’agisse des frontières, de Jérusalem-Est, des réfugiés palestiniens ou de la souveraineté d’un hypothétique Etat palestinien.

Le Conseil d’association le précise : organisé peu après la formation du nouveau gouvernement israélien, il « confirme la grande importance que l’Union européenne attache à ses relations avec Israël et sa disponibilité à continuer le renforcement de [notre] partenariat bilatéral ». Il souligne de nouveau que celui-ci « doit être fondé sur les valeurs communes aux deux parties, et notamment sur la démocratie et le respect des droits humains, la primauté du droit (rule of law) et des libertés fondamentales, la bonne gouvernance et le droit international humanitaire. »

En jeu, donc : « la résolution du conflit israélo-palestinien par la mise en œuvre de la solution à deux États, la promotion de la paix, de la prospérité et de la stabilité au Moyen-Orient et la recherche de réponses communes aux défis qui pourraient les mettre en péril. »

Si l’Union européenne propose « à ce stade » que l’actuel plan d’action reste le document de référence pour les relations euro-israéliennes « jusqu’à ce que le nouvel instrument soit adopté », le texte de ce 15 juin rappelle cependant qu’Israël demeure l’un principaux partenaires commerciaux de l’UE dans la zone méditerranéenne (avec un total des échanges s’élevant à environ 25,3 millions d’euros en 2008) et qu’une série de négociations bilatérales (entre autres économiques) se sont poursuivies en 2008 et 2009...

Un diplomate palestinien l’avait noté depuis longtemps : face à des Etats qui violent le droit international, coexistent deux stratégies bien différentes. L’une consiste à menacer du bâton, voire à en user. L’autre à promettre une carotte supplémentaire pour récompenser ou encourager des progrès, fussent-ils incomplets ou temporaires. L’ajournement de la mise en œuvre du renforcement des relations avec Israël se limitera-t-il à ce second scénario ?

Mme Nathalie Goulet, sénatrice (Union pour un mouvement populaire, UMP), rappelle que, « selon les termes de l’accord de partenariat euro-méditerranéen, les Etats participants s’engagent à se conformer aux normes de droit international. Notamment, ils sont tenus “d’agir en conformité avec la Charte des Nations unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi qu’aux autres obligations résultant du droit international (...). Les partenaires doivent également respecter l’intégrité territoriale et l’unité de chacun des autres partenaires et régler leurs différends par des moyens pacifiques (13)” ».

Pour la sénatrice, cette proposition d’approfondissement des relations avec Israël, « totalement inacceptable début décembre 2008, est encore moins défendable après les massacres de Gaza fin décembre 2008 et en janvier 2009 ».

Elle prône le gel de tout processus de rehaussement et la suspension de l’accord de partenariat. C’est aussi ce que proposent en France et en Europe nombre d’associations et d’organisations non gouvernementales engagées en faveur d’une paix fondée sur le droit entre Palestiniens et Israéliens ainsi que plusieurs eurodéputés.

Au fond, souligne Mme Goulet, si « le processus politique de résolution du conflit a échoué », c’est « faute d’une volonté forte de la communauté internationale, particulièrement des Etats-Unis, de peser en faveur du dialogue et de la reconnaissance effective des deux peuples à vivre en paix ».

Alors que le gouvernement de M. Netanyahou réaffirme son intransigeance en refusant les principes mêmes du droit comme fondement de la résolution du conflit (en premier lieu la création d’un Etat palestinien) et poursuit la politique de ses prédécesseurs, l’Europe peut-elle se contenter d’une position d’attente ? Elle a déjà, dans l’histoire récente, imposé des sanctions à Israël pour conduire son gouvernement à permettre l’exportation des produits agricoles palestiniens ; ou à rouvrir, pendant la première Intifada (1987-1993), les universités palestiniennes. Avec succès.

Le 10 avril 2002, après l’offensive israélienne « Rempart », le Parlement européen a voté une proposition de résolution demandant la suspension de l’accord d’association, mais s’est heurté au refus du Conseil de l’Union. L’accord précise pourtant dès son article 2 que « les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme fondamentaux énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (...) ». L’article 79 indique pour sa part : « Si une partie considère que l’autre partie n’a pas satisfait à une obligation découlant du présent accord, elle peut prendre les mesures appropriées. (...) »

L’UE a joué un rôle important au Proche-Orient : elle a reconnu l’Organisation de libération de la Palestine, alors que Washington et Tel-Aviv considéraient cette organisation comme « terroriste », ouvrant la voie aux négociations de paix. Elle a prôné la création d’un Etat palestinien, avant que les Etats-Unis se rallient à l’idée. Elle peut, à nouveau, peser en allant au-delà de simples appels au respect du droit international.

Notes

(1) Communication de la commission au Parlement européen et au Conseil, « Mise en œuvre de la politique européenne de voisinage en 2008 », Bruxelles, 23 avril 2009, COM (2009) 188.

(2) Nom de l’opération menée par l’armée israélienne en décembre 2008 - janvier 2009.

(3) Cité par l’Agence France-Presse (AFP), 27 avril 2009.

(4) AFP, 24 avril 2009.

(5) Cette citation et celle de M. Bildt sont reprises par l’AFP, 27 avril 2009.

(6) Conseil d’association entre l’Union européenne et Israël, « EU statement. Eighth meeting of the UE-Israel association council », Luxembourg, 16 juin 2008.

(7) Il s’agit en fait d’une demande du groupe GUE-GVN tendant à reporter à une date ultérieure le vote sur le rapport De Keyser sur la participation de l’Etat d’Israël aux programmes communautaires (A6-0436/2008) (point 9 du PDOJ) ainsi que le vote sur les propositions de résolution déposées en clôture du débat sur le même sujet (point 10 du PDOJ, cf. Journal officiel de l’Union européenne).

(8) Voir le débat intégral sur le site du Parlement européen.

(9) « Council conclusions strengthening of the EU bilateral relations with its Mediterranean partners - upgrade with Israel ».

(10) Cf. European Neighbourhood Policy. Israël. Mémo/09/185, Bruxelles, 23 avril 2009. Voir la communication de la Commission au Parlement et au conseil d’application de la politique européenne de voisinage en 2008 (23 avril 2009) et le rapport concernant Israël.

(11) Council of the European Union, Luxembourg, 15 juin 2009, 11057/09 ; et Annex I, ninth Meeting of the EU-Israel Association Council (PDF) (Luxembourg, 15 juin 2009), Statement of the European Union.

(12) Annex 1 (PDF), op.cit.

(13) « Proposition de résolution européenne sur les relations entre l’Union européenne et l’Etat d’Israël », présentée par Mme Nathalie Goulet, sénateur », enregistrée à la présidence du Sénat le 23 avril 2009.

25 juin 2009 - Le Monde Diplomatique - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.monde-diplomatique.fr/ca...

info-palestine.net

Les balcons couverts

lundi 29 juin 2009 - 07h:10

Gideon Levy
Ha’aretz



Merci à Obama, nous sommes retournés à la question fatidique, fondamentale : l’occupation israélienne va-t-elle durer encore quarante autres années, ou le monde a-t-il fini par en être rebuté et décidé d’y mettre fin ?

Ca m’a rappelé l’image de mon enfance : de ce colporteur mutilé qui frappait à nos portes le soir, nous présentant de pauvres articles, des serpillières, des lames de rasoir, qu’il sortait de sa valise en bois. Il nous inspirait un mélange de terreur et de compassion, mais personne ne voulait de sa marchandise. Je me suis souvenu de lui la semaine dernière, quand j’ai vu les photos du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui frappait à la porte des dirigeants de l’Italie et de la France, parmi les derniers amis d’Israël.

De capitale en capitale, notre Benjamin Netanyahu a fait son tour, essayant de faire croire que les balcons à ciel ouvert dans les colonies avaient été couverts. Partout où il allait, il entendait la même chose. Les portes lui claquaient à son nez de marchand ambulant mais lui, Netanyahu, il insistait, cherchant à négocier un arrangement, peut-être comme pour cette ville italienne, San Gimignano, en haut d’une colline et dont les maisons ont été construites en hauteur, il insistait, essayant inutilement de continuer à jongler. Même Silvio Berlusconi, dont les positions pro-israéliennes sont parfois ridicules et embarrassantes, lui a fermé la porte au nez.

Mais ne soyons pas injuste avec le colporteur mutilé de notre enfance, il essayait d’avoir une vie honnête. Netanyahu, lui, essaie de tromper. Il va couvrir les balcons, mais il va aussi construire 100 nouvelles maisons.

C’est grotesque mais ce serait drôle si cela ne touchait à une question aussi fatidique. En 100 jours, Netanyahu a réussi à retourner le monde entier contre lui, y compris les derniers amis qui nous restaient. Washington a renvoyé son émissaire, Isaac Molho, en disgrâce, lui aussi avait essayé de vendre la solution balcons. La rencontre avec l’émissaire US pour le Moyen-Orient, George Mitchell, a été annulée, et Netanyahu est lui-même devenu un objet de risée à Paris et à Rome. Et tout ça pour un balcon, une farce israélienne qui voulait désespérément duper le monde.

Netanyahu est resté tout nu. Un Premier ministre sans programme est la pire nouveauté possible pour Israël. Un « Mr Terrorisme » sans terrorisme, un « Mr Iran » sans Iran. Même un Thatchérien sans thatchérisme, lequel a rendu son dernier soupir. Toutes les craintes qu’il avait générées et sur lesquelles il avait construit sa carrière, toutes se sont dissipées ou ont été écartées d’un coup. Netanyahu s’est retrouvé avec rien. Il n’a rien à proposer. Sa valise est vide. Vous ne pouvez plus faire peur au monde avec le terrorisme palestinien, parce que - que faire ? - il n’y en a pas eu depuis longtemps, touchons du bois.

La seconde carrière de Netanyahu, en tant que « Mr Iran, » a été reportée sine die car inopportune. Avec un régime iranien qui s’est trouvé divisé face à une manifestation populaire si impressionnante et si courageuse, et avec le Président U.S. Barack Obama qui tente de changer de cap, Netanyahu peut-il continuer à aller à contre-courant avec le danger de la bombe, comme il l’a fait encore une fois d’une manière ridicule au cours de sa tournée européenne ?

C’est comme tirer sur un vaisseau fantôme. Il n’y a pas d’acheteurs pour la marchandise iranienne de Netanyahu. Bombe ou pas bombe, personne n’a gobé notre couverture des balcons.

Quelle image pathétique : un Premier ministre israélien, venant juste de se faire élire avec d’autres promesses, qui s’en va à travers le monde avec de tels produits moisis. Pendant qu’Obama parle grand, Netanyahu parle le plus petit du petit. Pendant qu’Obama se montre le porteur d’un changement historique, on voit Netanyahu accaparé par des futilités, comme un petit vendeur qui essaye de placer des babioles de mauvaise qualité que personne ne veut.

Merci à Obama, nous sommes retournés à la question fatidique, fondamentale : l’occupation israélienne va-t-elle durer encore quarante autres années, ou le monde a-t-il fini par en être rebuté et décidé d’y mettre fin ? Obama nous envoie des signaux, il a choisi la seconde option. La controverse sur le gel des colonies est donc bien une « perte de temps », comme l’a dit Netanyahu en Europe. Le temps est venu d’aller au cœur de la question : il faut évacuer. Les paroles de Netanyahu à l’université de Bar-Ilan sont par conséquent futiles. Deux Etats, ça ne se commence pas en couvrant les balcons, mais en les évacuant.

Pour Netanyahu, tout ce qui reste, et plus vite qu’on pouvait le croire, c’est de survivre - devant les Etats-Unis et le parti Habayit Hayehudi (la Maison juive). En mars 2007, j’ai écrit ceci : « Le Premier ministre, qu’est-ce qu’il fait dans la vie ? Il se lève le matin, mais le matin ne se lève pas en lui. Il va se coucher le soir et qu’a-t-il en tête ? Qu’il a réussi une fois encore à satisfaire l’Administration américaine et à rejeter les signaux des Syriens ? Que va-t-il se dire le Premier ministre, à la fin de sa première année de fonction ? Et de la seconde ? Croit-il qu’il va laisser derrière lui autre chose que des survivants ? »

Je parlais alors du prédécesseur de Netanyahu, Ehud Olmert. Un an et demi plus tard, Olmert est fini, laissant derrière lui les restes des champs de batailles de deux guerres inutiles. Mais mes propos, à ma grande tristesse et à ma grande honte, s’appliquent doublement au successeur d’Olmert.

info-palestine.net

Le Fateh l’emporterait face au Hamas en cas d’élections, selon un sondage


30/06/2009

Le parti Fateh du président palestinien Mahmoud Abbas l'emporterait face aux islamistes du Hamas en cas d'élections législatives, a indiqué un sondage publié hier. Selon ce sondage, réalisé par le Jerusalem Media and Communication Centre (JMCC), le Fateh obtiendrait 38,5 % des voix contre 18,8 % pour le Hamas, le reste des voix allant à des formations de moindre importance.
L'enquête d'opinion montre que le président de l'Autorité palestinienne et chef du Fateh, Mahmoud Abbas, est la personnalité à laquelle les Palestiniens « font le plus confiance » avec 17,8 % d'avis favorables, suivi par le chef du gouvernement du Hamas à Gaza Ismaïl Haniyeh qui recueille 14,8 %.

Après dix-huit mois de coexistence houleuse, les deux partis ont entamé hier au Caire une nouvelle série de discussions en vue d'une réconciliation. Une majorité de Palestiniens (52,1 %) estime que ce nouveau round de dialogue est voué à l'échec contre 37 % de l'avis contraire, selon le sondage.
L'orient le jour

L’Autorité palestinienne affirme avoir déjoué des attaques du Hamas


30/06/2009

L'Autorité palestinienne a affirmé hier avoir démantelé une cellule du Hamas qui planifiait des attentats contre des responsables palestiniens et des bâtiments publics en Cisjordanie. Lors d'une conférence de presse convoquée d'urgence au quartier général de l'Autorité palestinienne à Ramallah, son secrétaire général, Tayeb Abdelrahim, a affirmé que les attentats planifiés visaient à saboter le dialogue de réconciliation entre le Fateh, le parti du président Mahmoud Abbas, et le Hamas.
L'Égypte, qui assure la médiation entre les deux groupes rivaux, a fixé la date du 7 juillet pour la signature d'un accord de réconciliation au Caire.

Le Hamas a promptement démenti ces accusations par la voix de son porte-parole Faouzi Barhoum qui les a qualifiées d'« affabulations médiatiques ». « Elles trahissent un complot visant à éliminer le Hamas (en Cisjordanie) et montrent que le Fateh ne veut pas fermer le dossier des arrestations (politiques) », a ajouté M. Barhoum à l'AFP.
L'orient le jour

Démission du numéro deux du Mossad

30/06/2009

Le directeur adjoint du Mossad a démissionné à la suite de la prolongation d'un an de Meïr Dagan à la tête des services de renseignements israéliens, ont indiqué hier les médias. Surnommé « Taf » du nom de la première lettre hébraïque de son nom de famille, le numéro deux du Mossad, dont l'identité exacte reste couverte par la censure, est un ancien membre de l'unité d'élite de l'état-major et responsable de « dizaines d'opérations » menées par le Mossad, a affirmé la radio publique.
Il espérait succéder à Meïr Dagan en poste depuis 2002, mais le gouvernement a officiellement annoncé le 22 juin que le patron du Mossad chargé notamment de « gérer » le dossier nucléaire iranien resterait en poste pour une année supplémentaire. Le Mossad ainsi que le Shin Beth, le service de sécurité intérieure, chargé notamment du contre-espionnage, dépendent directement de l'autorité du Premier ministre.

Le départ de « Taf » est l'expression d'un malaise au sein du Mossad, dû en partie à la personnalité de M. Dagan, affirment les commentateurs. « Taf » avait été nommé numéro 2 au début du mandat de Meïr Dagan. Au bout de trois ans, il avait quitté le service pour poursuivre des études avant d'être rappelé d'urgence à la suite de la destitution de son successeur, accusé de s'être livré à des fuites dans les médias.
L'orient le jour

Colonisation : Israël reste sourd aux pressions internationales


30/06/2009

Israël a donné hier son feu vert à la construction de 50 logements dans la colonie d’Adam. Ronen Zvulun/Reuters
Israël a donné hier son feu vert à la construction de 50 logements dans la colonie d’Adam. Ronen Zvulun/Reuters
CISJORDANIE La municipalité de Jérusalem va geler 70 % des ordres de démolition dans la partie orientale de la ville.

Israël a donné hier son feu vert à la construction de 50 logements dans une colonie de Cisjordanie. Cette décision a été annoncée quelques heures avant le départ pour New York du ministre de la Défense Ehud Barak, qui doit rencontrer aujourd'hui l'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell pour discuter du dossier controversé des colonies.
Le feu vert donné à la construction de 50 logements a été pris, selon le ministère de la Défense, pour permettre aux Israéliens installés à Migron, la plus grande colonie « sauvage » de Cisjordanie, de déménager à Adam. Migron, construite sans l'aval des autorités, au contraire d'Adam, compte 200 habitants qui vivent dans une soixantaine de caravanes et deux maisons en dur. Depuis sept ans, tous les gouvernements israéliens se sont engagés auprès des États-Unis à démanteler la centaine de colonies sauvages érigées par des ultranationalistes. Ces promesses n'ont toutefois pas été tenues, notamment pour Migron, considérée comme un « symbole » par les colons. La communauté internationale ne fait pas de distinction entre colonies sauvages et légales.

La radio militaire a précisé que ce feu vert pour la construction immédiate de 50 logements à Adam s'inscrivait dans un projet beaucoup plus vaste de 1 450 unités de logements qui doivent être construites à l'avenir dans cette colonie située au nord de Jérusalem. Le ministère de la Défense a pour sa part affirmé que toutes les informations concernant ces 1 450 logements étaient « fausses, tendancieuses et inexactes ». Dans une réponse officielle présentée par le ministère de la Défense à la Cour suprême et communiquée à la presse, il est toutefois indiqué qu'un plan de construction de 1 450 logements existe bel et bien, mais qu'il n'a pas obtenu les autorisations nécessaires pour être lancé.
Soumis aux pressions du président américain Barack Obama et des dirigeants européens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a laissé entendre qu'il pourrait démanteler une vingtaine de colonies sauvages. Il s'est toutefois refusé jusqu'à présent à geler la construction dans les colonies afin de permettre la « croissance démographique naturelle » de leurs habitants. M. Netanyahu, qui a accepté pour la première fois l'idée d'un État palestinien lors d'un discours à la mi-juin, souhaite trouver une formule de compromis avec les États-Unis. Selon les médias, il envisage un gel de trois mois de la construction dans les colonies. Selon le quotidien Yediot Aharonot, le gel de la colonisation envisagé par M. Netanyahu ne concernerait toutefois pas 2 000 des 3 200 logements privés en cours de construction dans les implantations, ni les chantiers à Jérusalem-Est.
Au sein de son gouvernement, le ministre travailliste du Commerce et de l'Industrie, Benjamin Ben Eliezer, a affirmé qu'il soutenait « un moratoire de trois mois de la construction dans les colonies pour permettre une relance des négociations avec les Palestiniens ». Yariv Oppenheimer, le secrétaire général de la Paix maintenant, un mouvement opposé à la colonisation, a lui appelé M. Barak à revenir sur sa décision et « à geler toutes les autorisations de construction dans les colonies ». En revanche, le député Michael Ben Ari, de l'Union nationale, un mouvement d'extrême droite, a pressé les habitants de Migron de ne pas accepter de déménager à Adam.
Parallèlement, la municipalité de Jérusalem va annoncer le gel de 70 % des ordres de démolition dans la partie orientale de la ville sainte, à majorité arabe, a rapporté hier le quotidien israélien Haaretz. Pour les 30 % restants, elle prévoit de négocier des compensations financières, ajoute Haaretz, selon qui cette décision est une conséquence des pressions américaines et des difficultés matérielles pour mettre en œuvre les démolitions. Interrogé, un porte-parole du maire de Jérusalem Nir Barkat n'a pas souhaité faire de commentaire.
L'orient le jour

Barak et la colonisation

publié le lundi 29 juin 2009

Merzak T. et Michel Paul
De qui se moquent-ils ? Comme Netanyahou, serpent qui fascine le lapin au point que celui -ci ne réagit plus au danger avec l’ "Etat palestinien" croupion, invivable, qu’il aurait "concédé" à Obama, Barak (l’homme des "propositions généreuses" de Camp David2) gèlerait les colonies mais "pour 3 mois, partiellement , pas à Jérusalem, pas les constructions en cours....". Quel lapin va se laisser hypnotiser ? Le G8 qui vient de demander le gel de toute colonisation et qui reçoit ce camouflet en guise de "concession" ? [1] [2].

Article de Liberté Algérie

Face à la pression internationale pour un gel de la colonisation, Israël fait des propositions peu sérieuses

Décidément, les responsables israéliens refusent de céder à la pression exercée par la communauté internationale pour un gel de la colonisation, dont la dernière en date est venue des ministres des Affaires étrangères réunis à Trieste du G8, qui ont soutenu vendredi dans leur déclaration finale “un gel de la colonisation” dans les territoires palestiniens.

Alors que le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu refuse carrément de céder sur la question, son ministre de la Défense, Ehud Barak, envisage lui un gel partiel de la colonisation pour une période de trois mois, suite aux pressions internationales et notamment américaines, selon la radio militaire israélienne.

En effet, en réponse aux questions des journalistes au début du Conseil des ministres, Barak a fait cette déclaration, tout en maintenant cependant le flou, car refusant de la confirmer ou la démentir. Il a notamment souligné que “les relations avec les États-Unis et les ententes avec eux sont de la plus haute importance pour Israël”, et que “la question des implantations fait partie d’un ensemble de dossiers sur lesquels nous dialoguons avec les États-Unis, portant sur la situation dans la région, sur un accord avec les Palestiniens, sur les possibilités d’un accord avec la Syrie, sur l’espoir qu’il mènerait en fin de compte à un accord avec le Liban”.

Faisant référence au gel de la colonisation, Ehud Barak dira : “Tous ces dossiers, tous très importants, n’en sont qu’à un stade préliminaire. Ils seront discutés, mais sur le sujet en question, rien n’a été conclu.” Pendant ce temps, plusieurs ministres israéliens ont d’ores et déjà écarté de leur côté un gel, même provisoire. Catégorique, le ministre de l’Environnement, Elad Erdan, un proche du Premier ministre et chef du Likoud, Benjamin Netanyahu, tranchera : “Il est hors de question qu’un parti comme le Likoud accepte.”

Ceci étant, Ehud Barak, qui doit rencontrer aujourd’hui à Washington l’émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, devrait présenter à son interlocuteur une telle proposition d’arrêt provisoire de la construction dans les implantations en Cisjordanie occupée. Aussi, ce gel ne concernerait ni Jérusalem-Est, annexée après sa conquête en juin 1967, ni les constructions en cours. Rapportant la même information, selon le quotidien Yediot Aharonot, le gel ne concernerait pas 2 000 bâtiments alors que plus de 3 200 logements privés sont en cours de construction dans les implantations, sans compter des bâtiments publics. Pour rappel, le ministre de la Défense, le numéro un du Parti travailliste, a été mandaté par le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour rencontrer l’émissaire américain, après l’annulation d’une rencontre qu’il devait avoir avec ce dernier à Paris, sur fond de divergence sur la colonisation.

Merzak T./Agences [3]


Article de RFI :

Barak serait pour un gel partiel et limité de la colonisation

A la veille de sa rencontre à Washington avec George Mitchell, émissaire américain au Proche-Orient, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a évoqué ce dimanche la possibilité d’un gel partiel des nouvelles constructions dans les colonies juives de Cisjordanie. Le président américain Barack Obama presse Israël de geler les constructions dans les colonies afin de faciliter une reprise des discussions de paix israélo-palestiniennes.

Un gel partiel de la colonisation, pour une période de trois mois. Selon le quotidien Yediot Ahronot, Ehud Barak, le ministre israélien de la Défense, pourrait faire cette offre demain, lundi, à Washington, lors de sa rencontre avec l’émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell.

Il s’agirait d’un gel limité dans le temps et aussi partiel. Il ne concerne pas Jérusalem-Est annexé à Israël depuis juin 1967, ni les constructions déjà en cours dans les colonies de peuplement. Plus de 3 200 logements privés et également des bâtiments publics. Rien n’a encore été conclu.

Ehud Barak, le ministre israélien de la Défense, l’a souligné ce dimanche, au début de la réunion hebdomadaire du gouvernement israélien. « Il est évident que dans le cadre de l’ensemble de nos discussions avec les Etats-Unis sur la situation régionale, sur un accord avec la Syrie et aussi par la suite, l’espoir d’un accord avec le Liban, tout cela sera évoqué. Mais nous en sommes au début. Tout cela est très important pour nous. Mais la question des implantations, telle qu’elle figure dans les titres aujourd’hui, n’a pas encore été conclue ».

Les Etats-Unis et la France exigent un gel total de la colonisation en Cisjordanie. Jusqu’à présent, le gouvernement israélien a maintenu son intention de poursuivre la construction dans les colonies existantes, sous motif d’expansion naturelle, compte tenu de leur démographie.

Michel Paul [4]

Surplus israéliens à vendre

publié le lundi 29 juin 2009

Philippe Leymarie
C’est un habitué des salons d’armement : le ministère israélien de la Défense (IMOD) était, comme à chaque fois, fortement représenté au dernier « Paris air show » du Bourget [1].

Il y distribuait, entre autres, un annuaire des entreprises, produits, et programmes disponibles à l’export : avions, hélicoptères, missiles, véhicules blindés, électronique et optronique de combat, matériels de communication, de détection et de protection. La réputation de l’industrie israélienne de défense et de sécurité n’est plus à faire, notamment dans le secteur des drones, les avions sans pilote : Israel Aerospace Industries en a vendu une douzaine en début de semaine… à la Russie – pourtant fournisseur traditionnel d’armements à la Syrie et à l’Iran. Mais la division export de l’IMOD propose également, dans cet annuaire, la vente des surplus des forces armées…

L’IMOD assure que l’Armée de défense d’Israël (Tsahal), pour faire face rapidement à tout type de menace, doit maintenir un haut niveau de préparation et d’équipement, avec les tout derniers standards – ce qui l’oblige à déclasser fréquemment une partie de ses appareils, véhicules ou projectiles pourtant encore en bon état de marche.

Le ministère fait valoir que, pour la plupart, ces matériels ont été révisés et modernisés durant leur mise en service au sein des forces israéliennes, et sont disponibles sur le marché de l’occasion « au bénéfice de nations qui affrontent des menaces d’un niveau inférieur, mais sont dans l’incapacité de se procurer les systèmes d’armement dernier cri, et sont à la recherche de systèmes modernes de seconde main », ayant fait leurs preuves sur le terrain. On peut ainsi, théoriquement, équiper une armée complète en se fournissant auprès de l’IMOD…

Cobra et Cigarette

L’inventaire des surplus israéliens comporte en effet :

- Dans le domaine aérien, des chasseurs A-4 Skyhawk, des F-4 Phantom, ou des Kfir, dérivés du Mirage III, ainsi que toute leur avionique, système d’armes et munitions ;
- L’Israel Air force peut également vendre des batteries ou canons anti-aériens Hawk et M-163 A 1 Vulcan ; ou de la formation sur simulateurs de pilotes de chasseurs F-15 et F-16 (y compris pour les versions Block-50 et 52, les plus récentes) ; ou sur hélicoptères UH-60 et CH-54, également récents ; ou encore un entraînement à la conduite de drones ;
- Des hélicoptères d’attaque AH-1 Cobra, ou les multi-rôles CH-53 Yash’ur 2000 et Bell 212 sont disponibles dans les stocks de Tsahal ;
- Pour les armées de terre, des chars Centurion britanniques modifiés, des M 60 Patton et M-48 A 5 d’origine américaine, entièrement modernisés, « qui étaient en service jusqu’à ces dernières années » [2] avec leurs accessoires, munitions et éléments de soutien logistique ;
- Pour les marines, le ministère israélien propose de céder des corvettes rapides SAAR 4, équipées de missiles Gabriel, des patrouilleurs Fast Dabur, ou des petites vedettes commando Type C dites « Cigarette » ;
- On peut également se fournir auprès des forces israéliennes en métaux ferreux, ou en aluminium, cuivre, titane, tungstene, etc.

Destination finale

La vente de ces surplus gérés par le Foreign Defense Assistance and Defense Export Department (SIBAT) [3], ainsi que le soutien après-vente doivent cependant respecter les procédures de l’IMOD :
- les opérations doivent être approuvées par un comité interne ;
- une autorisation de ré-exportation est requise s’il s’agit d’un matériel d’origine américaine ;
- et les clients doivent fournir l’original d’un certificat de « destination finale », censé garantir que les matériels ne seront pas revendus.

En échange, le SIBAT promet « discrétion et sécurité » à ses clients, ses agents étant astreints aux normes de réserve des fonctionnaires de défense ainsi qu’au secret commercial...

[1] des militants français de la campagne BDS ont exprimé leur opposition à la politique coloniale israélienne à l’occasion de ce salon. Voir sur notre site : http://www.france-palestine.org/art... note de la rédaction du site Afps

[2] Ils ont été remplacés par les chars Merkeva, de fabrication israélienne.

[3] Ce site est uniquement en hébreu, comme celui du ministère de la Défense. Le site de l’Israel Aerospace Industry(IAI), principal industriel du secteur, est en anglais.

publié parle blog du Monde diplomatique Défense en ligne

http://blog.mondediplo.net/2009-06-...

Rapport du CICR : 1,5 million de Palestiniens affectés par le blocus

publié le lundi 29 juin 2009

NouvelObs
Selon le Comité international de la Croix-Rouge, le blocus de la bande de Gaza par Israël ralentit la reconstruction du territoire ravagé par l’opération militaire de l’Etat hébreu menée de décembre à janvier.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) estime dans un rapport publié lundi 29 juin que le blocus de la bande de Gaza mené par Israël depuis deux ans a épuisé les forces des quelque 1,5 million d’habitants du territoire palestinien [1].

"Le rapport identifie les sévères restrictions imposées au déplacement des personnes et des biens vers et hors de Gaza au cours des deux dernières années comme étant une des principales causes de la crise dans le territoire", détaille le CICR dans un communiqué.

Israël a imposé un blocus de la bande de Gaza quand le mouvement islamiste Hamas en a pris le contrôle en juin 2007.

Le blocus ralentit de plus, selon le CICR, la reconstruction du territoire ravagé par l’opération militaire israélienne menée de décembre à janvier en réponse aux tirs de roquettes palestiniennes contre l’Etat hébreu, et qui a fait plus de 1.400 morts palestiniens.

Six mois après la fin de l’opération "plomb durci", "les habitants de Gaza n’arrivent pas à reconstruire leur vie et plongent toujours plus dans le désespoir", juge l’organisation humanitaire basée à Genève.

Manque de matériel dans les hôpitaux

"Les habitants les plus démunis ont épuisé leurs mécanismes de survie et bon nombre sont contraints de vendre leurs biens pour pouvoir s’acheter de quoi manger", explique le responsable de la sous-délégation du CICR dans le territoire, Antoine Grand, cité dans le communiqué. Par ailleurs, beaucoup de malades ne reçoivent pas les traitements dont ils ont besoin "faute de matériel dans les hôpitaux". Enfin, à cause du blocus qui complique l’arrivée de matériaux de construction, des milliers d’habitants de Gaza n’ont toujours pas pu reconstruire de logement décent.

Selon CICR, l’économie de la bande de Gaza est en piteux état avec un chômage record, entraînant une baisse du niveau de vie affectant durablement la population dont la moitié est constituée d’enfants. L’organisation humanitaire avertit que les quelque "4,5 milliards de dollars promis par les pays donateurs pour la reconstruction seront de peu d’utilité tant que matériaux de construction et autres articles essentiels ne pourront être importés dans la bande de Gaza".

La réouverture des terminaux demandée

Le CICR appelle donc "les États, les autorités politiques et les groupes armés organisés concernés à faire le nécessaire pour rouvrir la bande de Gaza et assurer une vie digne à sa population civile". "Israël a le droit de protéger sa population contre les attaques", a déclaré Antoine Grand ajoutant : "mais est-ce que cela signifie que 1,5 million de personnes à Gaza n’ont pas le droit de mener une vie normale ?"

L’agence demande, dans son rapport, de faciliter les importations de matériel médical ainsi que l’entrée de matériaux de construction (ciment et acier), la levée les restrictions aux exportations en provenance de Gaza, la réouverture des terminaux pour améliorer le passage des personnes et des biens, l’autorisation pour les agriculteurs d’accéder à leurs terres dans la zone tampon, et le rétablissement d’un accès sûr aux eaux profondes pour les pêcheurs.

[1] voir aussi sur Aloufok

Gaza : 1,5 million de personnes en proie au désespoir

lundi 29 juin 2009, par Comité international de la Croix Rouge (CICR)

Six mois après qu’Israël a lancé son opération militaire de trois semaines à Gaza le 27 décembre 2008, les Gazaouis ne peuvent toujours pas reconstruire leur vie. La plupart d’entre eux ont du mal à joindre les deux bouts. Les patients gravement malades ont de la difficulté à obtenir le traitement dont ils ont besoin. Nombre d’enfants souffrent de problèmes psychologiques graves. Les civils dont les foyers et les biens ont été détruits durant le conflit n’arrivent pas à se relever.

Durant les 22 jours de l’opération militaire israélienne, les civils étaient nulle part en sécurité à Gaza. Les hôpitaux étaient saturés par l’afflux de blessés, notamment de jeunes enfants, de femmes et de personnes âgées. Le personnel médical a fait preuve d’un courage et d’une détermination incroyables, travaillant 24 heures sur 24 pour sauver des vies dans des conditions extrêmement difficiles. Entre temps, des tirs de roquettes quotidiens lancés de Gaza ont menacé des milliers d’habitants dans le sud d’Israël. Les agents de santé en Israël ont dispensé des soins à la population traumatisée, et ont traité et évacué les blessés.

Bon nombre de personnes à Gaza ont perdu un enfant, un parent, un proche ou un ami. L’opération militaire israélienne a laissé des milliers de foyers partiellement ou totalement détruits. Les démolitions ont transformé des quartiers entiers en ruines. Les écoles, les jardins d’enfants, les hôpitaux et les postes incendie et ambulance ont été endommagés par les bombardements.

Cette petite bande côtière est coupée du monde extérieur. Même avant les dernières hostilités, des restrictions très importantes imposées au déplacement des personnes et des biens par les autorités israéliennes, en particulier depuis octobre 2007, avaient provoqué un accroissement de la pauvreté, une augmentation du chômage et une détérioration des services publics tels que soins de santé, approvisionnement en eau et assainissement. La coopération insuffisante entre l’Autorité palestinienne à Ramallah et l’administration du Hamas à Gaza avait aussi touché l’acheminement des services essentiels. De ce fait, les Gazaouis étaient déjà plongés dans une crise majeure touchant tous les aspects de la vie quotidienne bien avant l’intensification des hostilités en décembre dernier.

Six mois plus tard, les restrictions sur les importations empêchent les Gazaouis de reconstruire leur vie. Les quantités de biens qui entrent aujourd’hui à Gaza sont très loin de satisfaire les besoins de la population. En mai 2009, seuls 2 622 camions de biens sont entrés à Gaza en provenance d’Israël, soit une diminution de presque 80 pour cent par rapport aux 11 392 camions autorisés à entrer en avril 2007, avant que le Hamas ne prenne le contrôle du territoire.

Aucune autorisation de reconstruire, risque pour la santé publique

Les quartiers de Gaza qui ont été particulièrement touchés par les tirs israéliens continueront de ressembler à l’épicentre d’un puissant tremblement de terre à moins que des quantités de ciment, d’acier et d’autres matériaux de construction n’aient l’autorisation d’entrer le territoire pour permettre la reconstruction. En attendant, des milliers de personnes qui ont tout perdu seront contraintes de vivre à l’étroit avec des proches. D’autres continueront de vivre dans des tentes, n’ayant nulle part ailleurs où aller. Des activités de réparation d’urgence ont été menées lorsque l’opération militaire a permis de rétablir les services eau et assainissement, mais uniquement au niveau insuffisant qui prévalait avant décembre 2008. L’infrastructure est surchargée et peut à tout moment tomber en panne. Bien que le chlore soit utilisé pour désinfecter l’eau, les eaux usées et autres déchets qui s’infiltrent dans le réseau d’alimentation en eau font peser de sérieux risques sur la santé publique.

Chaque jour, 69 millions de litres d’eaux usées partiellement traitées ou non traitées – l’équivalent de 28 piscines olympiques – sont rejetés directement dans la Méditerranée faute de pouvoir être traités.

Seuls quelques milliers de foyers ont accès à l’eau courante certains jours. Ne pouvant être convenablement entretenu, le réseau d’approvisionnement en eau fuit, ce qui complique le maintien d’une pression d’eau suffisante. Même lorsqu’il y a de l’eau dans les conduites, de nombreux foyers n’ont pas suffisamment d’électricité pour pomper l’eau dans les réservoirs situés sur les toits. Les robinets de dizaines de milliers de personnes sont secs lorsque les puits municipaux de Gaza sont en panne, ce qui se produit fréquemment faute d’approvisionnement suffisant en nouvelles conduites d’eau, en pièces détachées électriques, en pompes et en transformateurs.

Le CICR a parfois trouvé les moyens de réparer l’infrastructure sans avoir à être tributaire d’importations. Par exemple, il a utilisé des matériaux recyclés (dont des conduites d’eaux usées et des morceaux de béton provenant de l’ancien mur de la frontière de Rafah détruit en janvier 2008) pour remettre en état une station d’épuration des eaux usées qui dessert 175 000 personnes à Rafah.

Cela n’est, toutefois, guère suffisant. D’autres projets de réparation et de reconstruction s’imposent d’urgence pour prévenir toute dégradation du système d’approvisionnement en eau, effectuer l’entretien essentiel et stopper la détérioration constante du système eau et assainissement dans la bande de Gaza. Le fait que les services eau et assainissement risquent de s’effondrer à tout moment brandit le spectre d’une crise majeure de la santé publique.

Le seul moyen de résoudre cette crise est de lever les restrictions aux importations de pièces détachées, les conduites d’eau et les matériaux de construction tels que le ciment et l’acier pour permettre la reconstruction des maisons, l’entretien et l’amélioration de l’infrastructure vitale.

Accès insuffisant aux soins de santé

Le système de soins de santé de Gaza ne peut assurer le traitement requis par l’état de nombreux patients souffrant de maladies graves. Il est tragique que bon nombre de patients n’ont pas le droit de quitter la bande de Gaza à temps pour se faire soigner ailleurs. Les questions de santé à Gaza sont souvent politisées et les patients se trouvent pris dans un dédale bureaucratique. Les procédures de demande d’autorisation de sortie du territoire sont compliquées et impliquent à la fois les autorités palestiniennes et israéliennes. Il arrive que des patients gravement malades doivent attendre des mois avant que les autorités compétentes les autorisent à quitter la bande de Gaza. Même lorsque les patients obtiennent les permis de sortie nécessaires, le transfert par le point de passage d’Erez peut être ardu. Il faut faire sortir les patients sous appareil respiratoire des ambulances, les placer sur des civières, puis les porter sur 60-80 mètres par le point de passage vers les ambulances qui les attendent de l’autre côté. Les patients qui peuvent marcher de manière autonome courent le risque d’avoir à répondre à de nombreuses questions avant d’obtenir l’autorisation de traverser pour suivre le traitement médical – ou, comme cela se produit quelquefois, avant de se voir refuser leur entrée en Israël et d’avoir à faire marche arrière.

La pénurie de médicaments essentiels est un problème récurrent dans les hôpitaux et les dispensaires de Gaza, qui dépendent d’un approvisionnement, en temps voulu et fiable, de médicaments en provenance du ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, or la chaîne d’approvisionnement est souvent en panne. La coopération entre les autorités sanitaires en Cisjordanie et à Gaza est difficile. Les procédures complexes et longues d’importation d’Israël entravent aussi l’approvisionnement fiable même des articles les plus essentiels, comme les analgésiques et les révélateurs de films radiographiques. Par conséquent, certains patients, notamment ceux qui souffrent de cancer ou d’insuffisance rénale, ne disposent pas toujours des médicaments essentiels dont ils ont besoin.

On estime à 100-150 le nombre de personnes qui ont perdu des membres lors de la récente opération militaire et qui attendent d’être appareillées. Le centre d’appareillage orthopédique et de prise en charge de la poliomyélite (Artificial Limb and Polio Centre) est le seul centre de réadaptation physique à Gaza qui peut les appareiller avec des appareils de réadaptation physique adéquats et professionnels adaptés à chaque cas. Étant le seul centre d’appareillage dans la bande de Gaza, il doit répondre à toute les demandes de membres artificiels. Cependant, l’importation de matériaux et de composants pour les prothèses reste encore un processus difficile et long.

Les hôpitaux de Gaza sont délabrés. La plupart des équipements sont peu fiables et doivent être réparés. Les procédures d’obtention de l’approbation des pièces de rechange étant compliquées, il est difficile de faire entrer et d’entretenir des équipements hospitaliers comme les scanners CT, et les pièces de rechange – même pour les machines à laver des hôpitaux, et cela prend beaucoup de temps. Le CICR a dû attendre au moins cinq mois avant de pouvoir importer du matériel médical pour les salles d’opération, comme les fixateurs externes en chirurgie orthopédique.

Chaque jour, des coupures et des fluctuations de courant continuent d’endommager l’équipement médical. La plupart des hôpitaux sont tributaires de générateurs de secours plusieurs heures par jour, sans jamais savoir s’il y aura assez de combustible pour les faire fonctionner.

Les personnes gravement malades doivent être en mesure de quitter rapidement et en toute sécurité la bande de Gaza afin de bénéficier de soins médicaux spécialisés qu’ils ne peuvent recevoir à l’intérieur du territoire. Des articles médicaux essentiels tels que les médicaments, les articles jetables et les pièces détachées doivent pouvoir entrer dans la bande de Gaza sans délai et en quantités suffisantes pour assurer des services de santé essentiels pour la population.

Une économie étouffée

Une des conséquences les plus graves du bouclage est l’augmentation du chômage, qui atteignait 44 pour cent en avril 2009, selon la chambre de commerce de Gaza. Les restrictions imposées aux importations et exportations de biens depuis juin 2007 ont mis fin à 96% des opérations industrielles à Gaza, entraînant une perte d’environ 70 000 emplois. Elles ont aussi eu un impact grave sur la possibilité d’exporter les produits vers Israël et la Cisjordanie, qui est désormais quasi nulle. Les tunnels sous la frontière entre l’Égypte et Gaza ne présentent aucune autre issue au développement économique et n’assurent pas un approvisionnement suffisant en biens accessibles pour la population.

L’effondrement économique de Gaza a conduit à une aggravation extrême de la pauvreté. Selon une étude du CICR sur les ménages, réalisée en mai 2008, il ressort que, même alors, plus de 70 pour cent des Gazaouis vivaient dans la pauvreté, avec des revenus mensuels inférieurs à 250 dollars US pour une famille de 7 à 9 membres (un dollar par membre d’un ménage par jour), à l’exclusion de la valeur de l’éventuelle assistance humanitaire qu’ils recevaient. Quelque 40 pour cent des familles de Gaza sont très pauvres et vivent avec un revenu mensuel de moins de 120 dollars (0,5 dollar par membre du ménage par jour). En moyenne, chaque personne qui travaille – qu’elle soit employé rémunéré ou ayant sa propre affaire – doit subvenir aux besoins de sa famille immédiate de 6 à 7 personnes et de quelques membres de sa famille élargie.

Cette aggravation de la pauvreté a eu des répercussions graves sur la façon de se nourrir de la population. Bon nombre de familles ont été contraintes de réduire les dépenses de leurs ménages à des niveaux de survie. D’une manière générale, les personnes ont les calories dont elles ont besoin, mais rares sont celles qui peuvent se permettre d’avoir un régime alimentaire sain et équilibré. Les familles pauvres remplacent souvent les solutions bon marché comme les fruits, les légumes et le poisson par des céréales, du sucre et de l’huile, ce qui entraîne des carences en fer, en vitamine A et vitamine D pour des dizaines de milliers d’enfants. Cette situation risque de provoquer un retard de croissance (os et dents), une mauvaise résistance aux infections, de la fatigue et des difficultés de concentration.

Les plus démunis ont, pour la plupart, épuisé leurs mécanismes de survie. Bon nombre n’ont plus d’économies. Ils ont vendu leurs biens personnels, comme les bijoux et les meubles, et ils ont commencé à vendre des biens de production (animaux de ferme, terre, bateaux de pêche ou voitures servant de taxis). Ils ne peuvent absolument pas réduire davantage leurs dépenses alimentaires. Les niveaux de vie en baisse auront une incidence sur la santé et le bien-être de la population sur le long terme. Les personnes les plus touchées seront vraisemblablement les enfants qui constituent plus de la moitié de la population de Gaza.

La pauvreté alarmante de Gaza est directement liée au bouclage strict imposé au territoire. L’industrie locale et les autres entreprises doivent recevoir une autorisation pour pouvoir reconstruire, importer des biens essentiels et exporter leurs produits. Mais même cela va prendre du temps. La crise est devenue si aiguë et si profondément enracinée que même si tous les passages étaient rouverts demain, l’économie aurait besoin d’années pour se relever.

Agriculture dans la zone dangereuse

Le bouclage a aussi durement frappé les agriculteurs qui constituent plus d’un quart de la population de Gaza. Les exportations de fraises, de tomates cerises et de fleurs coupées constituaient une source importante de revenus. Elles sont totalement arrêtées. De nombreux agriculteurs ont vu leurs revenus réduits de moitié ayant eu du mal à vendre toute leur récolte à l’intérieur de Gaza. Même s’ils y arrivent, le prix qu’ils obtiennent n’est qu’une fraction de ce qu’ils toucheraient normalement des exportations vers Israël ou l’Europe.

Durant la dernière opération militaire, l’armée israélienne a déraciné des milliers de citronniers, oliviers et palmiers, y compris ceux situés à l’intérieur de la bande de Gaza. L’armée a aussi détruit les systèmes d’irrigation, les puits et les serres.

De nombreux agriculteurs n’ont effectivement pas accès à des parties de leurs terres à cause de la zone « interdite » imposée par Israël au côté de Gaza de la barrière frontalière avec Israël. Au moins 30 pour cent des terres arables à Gaza se trouvent dans cette zone tampon, qui peut s’étendre jusqu’à un kilomètre de la barrière. Un agriculteur ne peut jamais savoir dans quelle mesure il est dangereux ou non de travailler sa terre ou de récolter dans la zone. Les agriculteurs risquent d’être tués lorsqu’ils s’occupent de leur terre et les incursions de l’armée détruisent souvent les champs et des parties de la récolte. La remise sur pied de la production agricole est difficile non seulement à cause des démolitions, mais aussi parce qu’Israël n’autorise pas l’importation d’engrais adaptés et car de nombreux types de jeunes plants sont difficiles voire impossibles à trouver à Gaza.

La pêche a également été durement frappée par les restrictions imposées au déplacement par Israël. En janvier dernier, la zone en mer au sein de laquelle Israël autorise la pêche a été coupée de six à trois milles marins de la ligne côtière de Gaza, réduisant les captures et donc la disponibilité en aliments riches en protéines. Les gros poissons et les sardines, qui constituaient quelque 70 pour cent de la prise avant 2007, se trouvent principalement en dehors de la zone de trois milles marins.

Des mesures urgentes doivent être prises pour permettre aux agriculteurs de s’occuper de nouveau de leurs cultures en toute sécurité. Les engrais, les pièces détachées des machines, les bâches en plastique pour les serres et le fourrage doivent bénéficier de l’autorisation d’entrer dans la bande de Gaza en quantités permettant de les vendre à des prix abordables pour les agriculteurs. Dans le même temps, les agriculteurs doivent être autorisés à reprendre leurs exportations de produits pour pouvoir gagner dignement leur vie. Les récentes restrictions sur la pêche devraient être annulées.

Pris au piège

Les personnes à Gaza sont prises au piège. Comme Israël a fermé les points de passage, les Gazaouis ont peu de possibilités de contact avec leurs proches à l’étranger ou de poursuivre leur éducation ou une formation professionnelle. Les restrictions à la sortie et à l’entrée de la bande de Gaza s’appliquent également au personnel palestinien des organisations internationales comme le CICR. Pire encore, il est très rare de pouvoir utiliser le point de passage de Rafah avec l’Égypte. Le bouclage a des incidences psychologiques particulièrement visibles chez les familles dont des proches sont détenus en Israël. En juin 2007, Israël a mis fin aux visites soutenues par le CICR de 900 familles de Gaza à leurs proches détenus. Bon nombre d’enfants ont de ce fait perdu le seul lien qui leur restait avec un parent ou un frère détenu. Il faut que leurs familles aient l’autorisation de reprendre leurs visites à leurs proches en détention en Israël.

Il est fréquent que les étudiants qui ont reçu une bourse pour aller étudier dans une université à l’étranger ne puissent pas quitter Gaza. Ceux qui ne peuvent pas sortir n’ont que des possibilités très limitées de poursuivre leur cursus d’enseignement supérieur dans l’enclave côtière. Les professeurs d’université, les enseignants et les professionnels sont souvent empêchés de participer à l’étranger aux cours de formation et aux séminaires qui leur permettraient d’améliorer leurs compétences et leurs qualifications. Over the last two years, the 1.5 million Palestinians living in the Gaza Strip have been caught up in an unending cycle of deprivation and despair as a result of the conflict, and particularly as a direct consequence of the closure of the crossing points.

Rompre le cycle du désespoir et de la misère

Ces deux dernières années, 1,5 million de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza ont été pris dans un cercle sans fin de dénuement et de désespoir à la suite du conflit, et en particulier comme conséquence directe du bouclage des points de passage.

Le CICR n’a eu de cesse de souligner la nécessité de concilier les préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité avec le droit de la population à Gaza à mener une vie normale et digne. Conformément au droit international humanitaire, Israël a l’obligation de s’assurer que les besoins essentiels de la population en termes de vivres, d’abris, d’eau et de secours médicaux sont satisfaits.

Le CICR appelle une fois de plus à une levée des restrictions imposées au déplacement des personnes et des biens comme première mesure et la plus urgente pour mettre un terme à l’isolement de Gaza et permettre à ses habitants de reconstruire leur vie.

Les quelque 4,5 milliards de dollars US que les pays donateurs ont promis pour la reconstruction lors d’un sommet international en Égypte en mars 2009 seront de peu d’utilité si les matériaux de construction et autres articles essentiels ne peuvent être importés dans la bande de Gaza.

En tout état de cause, la reconstruction à elle seule n’offre pas à Gaza un moyen viable de se relever. Un retour à la situation antérieure, telle qu’elle prévalait avant la dernière opération militaire serait inacceptable, car il ne ferait que perpétuer les souffrances de Gaza.

Une solution durable passe par des changements fondamentaux dans la politique israélienne, tels que l’autorisation d’importations et d’exportations vers Gaza et en provenance de Gaza, un passage accru de biens et de personnes au niveau de mai 2007, permettant aux agriculteurs d’accéder à leurs terres et dans la zone tampon de facto et de rétablir l’accès des pêcheurs aux eaux profondes.

L’action humanitaire ne peut se substituer aux mesures politiques crédibles qui s’imposent pour apporter ces changements. Seul un processus politique honnête et courageux impliquant tous les États, les autorités politiques et les groupes armés organisés concernés peut apporter une réponse à la situation très difficile dans la bande de Gaza et permettre une vie digne à ses habitants.

Sans cela, la spirale de la misère ira chaque jour en s’accentuant.

( Rapport du CICR - 29 juin 2009 )

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Activités du CICR à Gaza

Le CICR est présent de manière permanente dans la bande de Gaza depuis 1968. Il compte aujourd’hui 109 collaborateurs, dont 19 expatriés.

Les collaborateurs du CICR sont restés à Gaza durant toute l’opération militaire lancée le 27 décembre 2008. En coopération avec le Croissant-Rouge palestinien, ils ont évacué des centaines de personnes – dont certaines ont été gravement blessées lors des combats. De plus, ils ont distribué aux hôpitaux des médicaments et autres secours vitaux, et les chirurgiens de guerre du CICR ont aidé à effectuer des opérations à l’hôpital Shifa de Gaza.

Travaillant avec les autorités locales, le CICR a aussi procédé à des réparations d’urgence des lignes électriques et des réseaux d’approvisionnement en eau.

Au lendemain de l’opération militaire, le CICR et le Croissant-Rouge palestinien ont distribué des secours tels que des bâches en plastique, des ustensiles de cuisine, des matelas, des couvertures et des articles d’hygiène à plus de 72 000 Gazaouis dont les maisons ont été partiellement ou totalement détruites. Les délégués du CICR ont également recueilli des informations pour voir si Israël et les groupes palestiniens ont conduit des hostilités conformément au droit international humanitaire. Les conclusions du CICR sont examinées bilatéralement avec les autorités concernées.

Aujourd’hui, le CICR approvisionne huit hôpitaux en médicaments et autres articles et matériel médicaux et pièces de rechange, et les aide à entretenir et réparer les ambulances. De plus, le CICR appareille les amputés avec des membres artificiels et leur prodigue des soins de physiothérapie. Il apporte son concours à la remise en état des services eau et assainissement et au maintien du réseau d’approvisionnement en eau. L’institution soutient les agriculteurs et autres personnes dans le besoin par divers programmes incluant la remise en état des terres, la production de compost et des programmes « argent contre travail ».

Le CICR continue de visiter des détenus dans la bande de Gaza et de promouvoir la connaissance et le respect du droit international humanitaire auprès des autorités et porteurs d’armes.http://www.aloufok.net/spip.php?art...