jeudi 30 septembre 2010

L’Etoile De David Est Elle La Nouvelle Croix Gammée ?

Mercredi 29 Septembre 2010

Des extrémistes israéliens utilisent ce symbole pour taguer des biens palestiniens comme les Nazis en leur temps utilisaient la croix gammée pour marquer des biens juifs.

Graffitis des colons extrémistes Hebron Cisjordanie occupée
Graffitis des colons extrémistes Hebron Cisjordanie occupée
Sous le régime Nazi en Allemagne la croix gammée était utilisée pour marquer les synagogues, les commerces juifs afin de préparer la population aux expulsions massives des Juifs, leurs transfert vers des camps.
Malheureusement, une étude réalisée par l’Université de Tel Aviv publiée en début d’année révèle que l’étoile de David est utilisée avec le même objectif en Palestine occupée. Il existe de nombreux témoignages de cette « coutume » facho sioniste.
En Décembre 2008 l’Agence de Presse Maan avaient rapporté que « des colons israéliens ont attaqué 5 villages palestiniens dans le Nord de la Cisjordanie occupée, vandalisant des mosquées attaquant des fermes et harassant leurs habitants. Au Sud de Naplouse, dans les villages de Yatma, Qabalan et As-Sawiya, des colons ont crevé les pneus de plus de vingt voitures et mis le feu à des bottes de paille utilisées comme aliments pour le bétail et valant plusieurs milliers d’euros. A As-Sawiya les colons ont inscrits des graffitis insultant l’Islam et le prophète Mohammad sur les murs de la mosquée locale. Ils ont également peint une étoile de David et des slogans tels » Mort aux Arabes » sur la mosquée du village ».
En Février 2009, un écrivain canadien, Marcello di Cintio a été témoin de ce type de comportement dans les territoires occupés palestiniens. « En début de semaine, l’armée israélienne a mené un raid à Jayyous. Des soldats ont pénétré dans le village la nuit, raflés environ une centaine de jeunes hommes et les ont enfermé dans le gymnaste de l’école. Les troupes ont également occupé plusieurs maisons du village et tagué l’étoile de David sur une fresque murale représentant la Liberté peinte sur un mur de l’école. L’armée israélienne a embarqué une douzaine d’hommes avec elle et ceux-ci sont toujours en détention en Israël. »
En Avril un gang de colons israélien a attaqué le village de Hawara en Cisjordanie occupée. Les Palestiniens ont rapporté que deux véhicules avaient été incendiés et selon le quotidien israélien Haaretz qui a rapporté l’incident : « une mosquée du petit village utilisée seulement le weekend a été taguée le mot Mohammed inscrit en hébreu dessus et une étoile de David y a été dessinée. De même y a été inscrite ces mots reprenant la prière juive « qu’Il soit loué de ne pas m’avoir fait non juif ».
Dans la ville palestinienne d’Hébron en Cisjordanie occupée, les étoiles de David inscrites sur les maisons des Palestiniens sont monnaie courante taguées par les soldats israéliens mais aussi par les colons fanatiques et leurs rejetons tout aussi violents qu’eux. Elles sont souvent accompagnées de slogans tels celui cité plus haut. Lors de l’Opération Plomb Durci à Gaza il a également été rapporté de tels taguages d’étoiles de David. L’étoile de David est souvent accompagnée d’un chiffre signe que la maison palestinienne a été fouillée par une patrouille israélienne.
Méthode d’intimidation par excellence, cette pratique d’inscription symbolique ressemble également à celle du groupe raciste américain, le Ku Klux Klan (KKK), qui lui traçait une croix en flamme sur les pelouses des noirs américains pour marquer la suprématie des blancs.
L’Etoile de David a eu différentes significations tout au long des siècles. Ce n’est en fait qu’à la fin du XIXème siècle qu’elle a été associée au Sionisme et au Judaïsme. Mais sa symbolique juive dérive plus de ce que les antisémites en ont fait que de la signification que lui ont accordée les Juifs eux-mêmes.
A l’étoile de David est associée l’expérience dramatique vécue par les Juifs sous le Nazisme. Les troupes d’Hitler ont pris l’habitude de peindre des étoiles de David sur les commerces des Juifs lors de leur boycott des boutiques juives en 1933. En Septembre 1941, le dirigeant SS, Reinhard Heydrich, a signé un décret demandant que tous les Juifs en Europe occupée par les Nazis portent une étoile de David jaune - d’abord pour les signaler à la vindicte populaire comme défaitistes et ensuite pour les marquer et les envoyer en camps d’extermination.
Après la guerre l’état d’Israël a choisi l’étoile de David comme symbole national. Symbole de peur et de honte à l’époque nazie, son utilisation contre les Palestiniens de la même manière que les Nazis l’avaient utilisés contre les Juifs en fait de nouveau une marque de peur et de honte pour les Palestiniens menacés ouvertement de transfert par le ministre des affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman.
En effet dans un autre registre mais toujours expression du facho sionisme déferlant non seulement en Palestine occupée mais partout où il a des agents d'influence à sa solde, le ministre d’extrême droite des affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman, a proposé à la tribune de l’ONU de transférer les Palestiniens vivant en Israël - eux et leurs territoires - sous autorité palestinienne en échange des colonies qu’Israël veut annexer évoquant un impératif « démographique » entendez par là la «purification» de l’état d’Israël de ses non juifs pour devenir un « Etat exclusivement Juif ».
Les diatribes racistes de Lieberman n’ont provoqué aucune protestation à l’ONU, aucun représentant ni des US ni des pays de l’UE n’a quitté la salle où Lieberman tenait ces propos particulièrement violents. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, garant du respect la Charte de cette organisation n’a rien dit.
Les médias occidentaux eux aussi à l’indignation très sélective n’ont pas pris la peine non plus de rapporter cet outrage à la dignité humaine faite dans l’hémicycle de l’ONU. Pourtant ils avaient fait leur Une- criant à la théorie du complot - des déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui avait simplement osé se poser des questions à voix haute sur les attaques du 11 Septembre à New York et avait tout bonnement demandé qu’une enquête indépendante soit ouverte pour que toute la lumière soit faite sur celles-ci.
Quand le mensonge est érigé en idole, tous ceux qui recherchent la Vérité et la Justice sont pourchassés, diabolisés. C'est là l'expression même du Fascisme.
Dans la bouche des Sionistes, nettoyage ethnique, transfert, sont entrain de passer dans le langage du politiquement correct sans que les droits de l’hommistes et leur clique de bien pensant pseudo intellectuels, politiques et autres journaleux ne s’en offusquent.
Cette pratique de la soldatesque et des colons fanatiques sionistes devrait être dénoncée pour ce qu’elle est : un véritable scandale aux relents nazis qui éclabousse non seulement l’état sioniste mais également le Judaïsme puisque ce symbole y est désormais également associé au quotidien.

L’Etoile De David Est Elle La Nouvelle Croix Gammée ?
Graffitis des colons fanatiques d'Hebron Cisjordanie occupée
Graffitis des colons fanatiques d'Hebron Cisjordanie occupée
Myriam Abraham

Journal d’un voyage – Yonatan Shapira - BATEAU JUIF POUR GAZA (précédé d’un texte de Nurit Peled)

publié le mercredi 29 septembre 2010.

En sortant de l’interrogatoire policier, Yonatan avait l’air de sortir d’un camp de prisonnier : long visage pâle et déformé. C’était les mêmes soldats monstrueux qui avaient attaqué le Marmara. Ils étaient tous après lui. Ils l’ont battu, lui ont donné des coups de pied et ont utilisé le taser sur lui. Les autres passagers ont dit qu’il palpitait et hurlait comme un animal blessé, mais le monstre n’a pas cessé. Quand Rami lui a demandé son nom, il a répondu "Gepeto". Maintenant Rami est accusé d’avoir menacé un soldat, parce qu’il a dit qu’il trouverait son nom et le dénoncerait à la justice. Yonatan et ITamar, qui ont été menottés, traînés et jetés violemment dans un autre bateau, sont accusés d’avoir agressé les soldats et résisté à l’arrestation. Ils étaient des douzaines de commandos lourdement armés à les avoir attaqués sur le bateau, sur quatre bateaux de guerre. Un très vieux général, Amidror, chef d’une unité de recherche de l’IDF a déclaré à la radio, deux jours avant, que Yonatan Shapira, un ex-pilote de l’armée de l’Air, était un psychopathe et qu’il devrait être enfermé. J’ai réagi à ces propos, si bien qu’ils m’ont interviewée le lendemain. Je leur ai dit que c’était ce que les Russes avaient fait à Sakharov et que Yonatan était le meilleur fils d’Israël, un exemple pour les jeunes et qu’il devrait l’être pour eux aussi, etc. Pourtant il semble que les médias soient très intéressés à nous interviewer tout en faisant totalement confiance à ce que dit l’IDF. Nous avons été interviewés toute la journée, par tout le monde, tout le temps, en attendant qu’ils sortent des interrogatoires, mais il semble qu’ils nous voient comme une curiosité plutôt qu’une source fiable d’information.
Le monde entier devrait soutenir Yonatan et ITamar Shapira car les forces de sécurité sont après eux et il n’y a pas de limite à ce que ces soldats pourraient faire s’ils en recevaient l’ordre...
Nurit Peled El Hanan (épouse de rami El Hanan sur le bateau.)

traduction par Josiane Olff-Nathan, Strasbourg



Journal d’un voyage – Yonatan Shapira BATEAU JUIF POUR GAZA

26-09-2010
Le cap est à 120, Encore 200 miles pour le port de Chypre, et le pilote automatique du bateau qui est censé maintenir le cap refuse de fonctionner et me laisse avec la tâche ingrate de maintenir le cap sur une mer agitée sans aucun signe de terre en aucun point de l’horizon. Encore une demi-heure et Itamar, mon frère qui est aussi un « refuznik » prendra la relève à la barre et après lui, Bruce et Glenn prendront leur quart. Si tout se passe selon les prévisions, nous atteindront Famagusta vers midi samedi, et là, nous embarquerons le reste des passagers, et, ensemble, eux et nous , aussi étrange que cela puisse paraître , allons essayer de forcer le blocus de Gaza.
Il y a déjà quelques semaines que nous avons fait route à l’Est depuis l’île grecque où le Yacht a été acheté , depuis le nord du Péloponèse à travers le Canal de Corinthe et les Cyclades. Déjà nous avons expérimenté toutes sortes d’incidents à porter sur le registre : les moteurs qui surchauffent et meurent , le gouvernail qui brusquement se détache, l’ancre qui se coince, la voile qui se tord, une tempête etc. Ce que nous n’avons pas expérimenté jusqu’ici c’est l’unique, le merveilleux bras armé de l’Armée Israélienne – l’Armée la plus morale du monde, pour ceux qui auraient oublié-
Des bateaux de guerre ne nous ont pas encore interceptés, ils n’ont pas fait descendre de commandos sur nous depuis des Hélicoptères et des tireurs embusqués ne nous ont pas encore tiré dessus. ces défis sont encore devant nous et nous allons en faire l’expérience ensemble avec les passagers parmi lesquels des survivants de la Shoah , un père endeuillé ( 1 ) et d’autres.
Le vent du Sud-Ouest se lève un peu plus fort et le compas vacille entre 120 et 125 . Je jette un coup d’œil au GPS et vois que j’ai légèrement dérivé vers la gauche. Bon, si le pilote automatique fonctionnait je pourrais simplement être assis , regarder les vagues et écrire sans être dérangé.
Sept ans plus tôt, à la veille de Rosh Hachana, nous avons publié ce que les médias ont appelé « la lettre des pilotes » . Dans cette déclaration, nous annoncions à la Nation tout entière ( oui nous portions des combinaisons de vol et nous étions interviewés dans la presse et la télévision) que nous refuserions de prendre part aux crimes de l’Occupation.
Dix jours après cela, à la veille de Yom Kippour, nous avons été invités à une discussion avec le commandant des Forces Aériennes. Après qu’il m’eut exposé ses théories raciales ( sous la forme d’une échelle de valeur du sang dans laquelle les Israéliens étaient au sommet et les Palestiniens à la base ) il m’a informé que j’étais révoqué et que je ne faisais plus partie des pilotes des Pilotes des Forces Aériennes d’Israël. Beaucoup de choses sont advenues depuis. Beaucoup de bateaux ont traversé le canal de Corinthe, beaucoup de manifestations et d’arrestations, mais surtout beaucoup d’enfants ont été assassinés à Gaza.
Je me rappelle Arik, un bon ami d’enfance et un pilote de combat, qui hésitait entre signer et refuser mais qui à la fin m’a honnêtement informé qu’il ne voulait pas renoncer à son superbe jouet, son F-16 . Au début, il avait encore une petite honte à propos du choix confortable qu’il avait fait. Il me soutenait secrètement et admettait qu’il n’avait pas le courage. Sept années ont passé, et aujourd’hui il est encore un pilote de combat opérationnel dans la réserve, comme leader d’une formation d’attaque dans son escadre et dans ses mains et sur ses ailes coule le sang bouillant de dizaines de Palestiniens et de Libanais innocents, si ce n’est plus. Les traces de moralité qui lui restaient sont maintenant évanouies et Arik bombardera n’importe quel endroit , dans n’importe quelles circonstances ,partout où il le lui commanderont . C’est ça la beauté de la routine. A la fin, tout vous paraît normal : un homme ordinaire et bien élevé, un bon père pour ses filles devient un tueur en série. Je n’étais pas un pilote de chasse. Je volais sur un Blackhawks. Ceux-ci sont utilisés principalement pour des missions de sauvetage et du transport de personnel. Un argument que nous avons entendu de la part de ceux qui nous désapprouvaient et spécialement de membre de notre unité dont trois membres avaient signé la lettre, c’est que on n’avait demandé à aucun d’entre nous personnellement de tirer de bombarder ou d’assassiner.
Nous avons répondu à cet argument en disant qu’il n’était pas nécessaire de commettre des meurtres pour avoir le droit de dire que tuer est interdit et que c’est facile de dire : « Moi je tenais juste le manche, c’est l’autre pilote qui lâchait les missiles. »
Des année sont passé et les événements de la Flotille et de l’attaque meurtrière sur le Mavi Marmara est arrivée et a prouvé que le lien entre mon unité et le meurtre de civils est en fait bien plus direct. C’était l’unité dans laquelle je servais et les hélicoptères que je pilotais qui ont mené l’opération-pirate et ont débarqué les commandos à bord. C’est tout juste comme si les mêmes personnes qui volaient cette nuit là avaient été mes élèves ou bien des pilotes qui volaient avec moi dans le passé.
A quoi pense donc un pilote de Blackhawk et qu’est-ce qu’il ressent lorsqu’il stationne au-dessus d’un bateau civil loin des eaux territoriales israéliennes ? A quoi pense-t-il quand il ordonne aux soldats de descendre au milieu de la nuit sur un bateau qui transporte des denrées d’aide humanitaire, des sacs de ciment et des douzaines de journalistes ?
Il pense principalement au moyen de se maintenir en vol stationnaire stable et à pas perdre le contact visuel avec les autres hélicoptères et le bateau en dessous. Il entend et donne des ordres sur le système de communications interne des hélicoptères et peut-être bien qu’il ressent aussi une peur légère ; après tout, faire du surplace, au large, la nuit n’est pas un exercice simple de pilotage.
Et peut-être bien qu’il pense aussi à quelques autres petite choses. Peut-être qu’il a un certain engagement politique mais peut-être pas , mais ce qui est certain c’est que ce n’est pas à ça qu’il pense… un pilote qui fait du vol stationnaire au-dessus d’un bateau civil d’aide humanitaire en pleine mer ne peut pas penser que parmi les gens en-dessous de lui quelqu’un a l’intention de lui tirer dessus ou bien qu’ils sont en possession d’armes à feu , sinon, ils n’auraient pas approché la cible., car, s’il n’est pas en train de mener une opération de sauvetage , c’est absolument contraire au règlements militaires, ce qui veut dire qu’ils savaient sans aucun doute possible que personne n’était armé sur le Marmara. Il sait qu’il y a des civils là-dessous qui viennent exprimer leur protestation et leur identification avec le Million et demi de civils de Gaza assiégé ; mais apparemment il ne pense pas au fait que lorsque des pirates masqués et armés bondissent sur vous au milieu de la nuit il est légitime pour vous de résister à l’abordage ( même si c’est tactiquement et stratégiquement inutile)
Je recommande vivement à ceux qui ont des doutes sur la question d’essayer d’imaginer que vous êtes au milieu de la mer , dans la nuit noire, et que brusquement surgissent des hélicoptères géants, noirs, qui viennent rester en vol stationnaire au-dessus de vous dans un bruit d’enfer que de ces hélicoptères descendent des bandits masqués vêtus de noir, lourdement armés, et que des navires de guerre approchent de toute parts et tous tirent des grenades assourdissantes sur vous et d’autres choses que vous ne pouvez pas identifier à cause du bruit et de l’obscurité.
Le soleil vient de tomber à l’horizon. Il est 18h52.
J’essaye de penser à ce qui va nous arriver dans quelques jours près des côtes de Gaza , dans où à l’extérieur des eaux territoriales. Ça ne fait apparemment aucune différence quand vous êtes au-dessus des lois et pouvez tirer, pirater, voler, occuper et humilier sans que personne ne vous impose de limites.
Nous sommes un petit bateau des « Juifs pour la Justice aux Palestiniens »
Nous n’avons pas l’intention de nous battre contre l’Armée Israélienne , même si nous en avions le droit. Nous avons choisi la non-violence comme tactique et comme stratégie mais nous n’avons pas l’intention de nous rendre facilement pas avant qu’ils aient arrêté et menotté un survivant de la Shoah et un père endeuillé et jusqu’au dernier passager du bateau.
Les couleurs du couchant deviennent de plus en plus sombres et profondes. Or, rose et orange avec des raies bleu-clair entre des nuages de feu. Maintenant Bruce , à la barre continue de maintenir le cap à 120 avec les deux moteurs, la grande voile et la misaine hissées ce qui rajoute ½ nœud à la vitesse. Itamar joue de la guitare et Glen prépare le souper. On dirait que des effluves d’oignons frits ne remplissent pas seulement le bateau ( ce qui rend la respiration un peu difficile) mais aussi toute la Méditerranée. Bon, je crois que je vais passer à table.
Le Chef de cabinet Ashkenazi a dit à la commission d’ investigations israélienne qui enquêtait sur les événements de la Flotille que la conclusion des événements était d’avoir dorénavant « plus de tireurs » Oui, oui, sa conclusion pour les meurtres sur le Mavi Marmara, est d’avoir « plus de tireurs »
Ma conclusion a été un peu différente de celle d’une personne qui dans un avenir prévisible devrait être traduite devant la Cour Internationale pour crimes de guerre. Ma conclusion a été que je devais rejoindre le prochain bateau qui serait affrété pour Gaza et qu’est-ce qui aurait pu mieux convenir qu’une organisation juive européenne qui lutte pour les droits humains et la paix ?
J’ai contacté les organisateurs et offert mes services comme skipper. Apparemment, les compétences de marin sont les plus utiles parmi tous les savoirs acquis au Lycée et maintenant, j’ai l’opportunité de mettre en oeuvre ce que j’ai appris pas seulement pour le plaisir mais pour une action importante et symbolique avec une organisation qui a décidé d’investir beaucoup d’argent , et des heures de délibération et de planification interminables pour un seul objectif : forcer le blocus de Gaza.
Hier soir, sur l’île de Kastelorizo , pendant les dernières minutes de préparation du bateau nous avons déployé la Misaine sur un large terre-plein près de la jetée et nous avons écrit dessus en noir, en Arabe et en Hébreu : « Yahud min ajl al- adala lil-falastinyin » - le nom de l’organisation- « Juifs pour la Justice aux Palestiniens »
Les cours d’Arabe que j’ai pris cet été m’ont aidé à ne pas confondre l’écriture des lettres incurvées et Itamar qui était debout au-dessus de moi dans l’éclairage public de la jetée me guidait : en haut, en bas, à gauche, à droite, pour que l’écriture ait un bon aspect et soit bien lisible quand nous hisserions la voile à notre départ de Chypre et aussi à l’approche des côtes de Gaza.
Une autre longue nuit de quart à la barre a suivi. Lamer était relativement calme, mais un vent-arrière modéré persistait à rabattre les gaz d’échappement des moteurs directement dans la cabine de pilotage ce qui a renforcé ma détermination de sauter le souper et à tenter de contenir une vague impression de nausée en regardant l’horizon maintenant le cap à125 et surtout en chantant encore et encore les chants qui paraissent les plus beaux quand on est sur un bateau au milieu de lamer : « Si l’obscurité est tombée et que je n’ai pas d’étoile …éclaire une rose de feu sur le mat de mon bateau.. mère … » ( 2 )
A 6h12 du matin, comme nous approchons de Chypre avec les premiers rayons de lumière , Itamar à la barre, Bruce et Glen dorment, et moi, à la proue j’essaye de respirer de l’air purifié des gaz de moteur et de somnoler, quand brusquement, un bateau de taille moyenne nous dépasse. Il passe vraiment près de nous et paraît bizarre. Il décrit un cercle autour de nous en partant du nord et en se dirigeant vers l’ouest et ressemble à un petit navire de guerre. Peut-être sommes nous déjà un petit peu paranoïaques et peut-être pas et peut-être qu’il ne s’agit tout simplement que d’une vedette des garde-côtes turcs ; dans tous les cas nous commençons à penser et à imaginer pour nous-mêmes ce que sera notre rencontre avec la Marine Israélienne lorsque nous approcherons les côtes de Gaza, ce que chacun de nous fera, comment il prendra soin des passagers, et comment il devra réagir si le patrouilleur Dabur de la Marine ( comme dans les incidents précédents) nous attaque et saborde notre petit bateau.
Nous avons décidé d’écrire en Hébreu et en Anglais une déclaration que nous lirons à la radio sur les canaux d’urgence nautique quand des éléments de la Marine approcheront de nous. Voilà ce que nous avons écrit :
Nous sommes un bateau de l’organisation juive européenne :
Juifs pour la Justice aux Palestiniens Nous allons vers Gaza
Nous ne sommes pas armés et nous croyons en la non-violence
Nous sommes déterminés à aborder au port de Gaza
Vous imposez un blocus illégal sur Gaza occupée
Nous sommes dans des eaux internationales et nous ne reconnaissons pas votre autorité ici
Il y a des militants de tous les âges sur ce bateau
Parmi nous il y a des survivants de la Shoah , des parents endeuillés et des Israéliens qui refusent d’être assimilés à l’occupation injuste imposée aux Territoires Occupés
Nous sommes des militants de la Paix désarmés , qui croyons à la non-violence et nous sommes déterminés à continuer notre chemin jusqu’au port de Gaza.
Nous en appelons à vous, officiers et soldats de l’armée Israélienne pour que vous refusiez et n’obéissiez pas à des ordres illégaux
Pour votre information le blocus de Gaza est illégal de par les lois internationales et en conséquence vous courez le risque d’être traduits devant la Cour de Justice Internationale pour crimes de guerre.
Le blocus et l’occupation sont inhumains à l’encontre de la morale universelle et des valeurs du Judaïsme.
Laissez parler vos consciences !
Ne dites pas : » Je suivais les ordres »
Faites mémoire de l’histoire douloureuse de notre peuple
Refusez de maintenir le blocus ;
Refusez l’Occupation !
1 Dans ce contexte « endeuillé » est compris en référence à un Israélien quia perdu un être aimé en conséquence de la guerre ou d’un acte de terrorisme dans le contexte du conflit Israélo-Arabe
2 Tiré d’un chant Israélien « Zemer ahava la-yam » « Chant d’amour à la mer »
Traduction en français : Roseline Derrien
Lien 

A quoi sert Avigdor Lieberman ?

29 septembre 2010, par Alain Gresh
Le ministre des affaires étrangères israélien est intervenu le 28 septembre devant l’Assemblée générale des Nations unies (lire le texte en anglais – PDF). Si les délégations palestinienne et iranienne ont quitté la salle pour protester, celles de l’Union européenne sont restées impassible devant cette attaque en règle contre toute perspective de paix et devant ses propositions d’échange de population qui aboutiraient à des pays ethniquement (ou religieusement) purs.
Que dit Avigdor Lieberman en substance ?
Voici ce qu’en rapporte le centre d’actualité de l’ONU (« Israël déclare être prêt pour une solution équitable avec les Palestiniens », 28 septembre).
Il s’attaque d’abord à trois « idées reçues » sur le conflit israélo-palestinien et le processus de paix.
« Contrairement à l’idée qui prévaut, selon laquelle le conflit israélo-palestinien est au cœur de l’instabilité au Moyen-Orient ou à l’origine de nombreux conflits dans la région, la réalité est entièrement différente. (...) 90% des conflits au Moyen-Orient, guerre Iran-Irak, guerre du Golfe, guerre au Yémen, guerre au Liban, guerre en Algérie, n’étaient pas liés à Israël . »
Ce qu’il oublie de souligner, c’est que la non-solution du conflit israélo-palestinien alimente la haine de l’Occident, comme l’ont reconnu pour la première fois de nombreux responsables américains, dont le général David Petraeus, actuel chef des troupes américaines en Irak. Devant la commission des forces armées du Sénat, alors qu’il commandait le Centcom, le commandement américain pour toutes les forces au Proche-Orient, le 16 mars 2010, il a déclaré :
« Les hostilités persistantes entre Israël et certains de ses voisins représentent un défi particulier pour notre capacité à faire avancer nos intérêts dans [notre] zone de responsabilité. Les tensions israélo-palestiniennes se transforment souvent en violences et en confrontations armées à grande échelle. Le conflit provoque un sentiment anti-américain, à cause de la perception du favoritisme des Etats-Unis à l’égard d’Israël. La colère arabe sur la question palestinienne limite la puissance et la profondeur de nos relations avec des gouvernements et des peuples de cette zone de responsabilité, et affaiblit la légitimité des régimes modérés dans le monde arabe. Pendant ce temps-là, Al-Qaida et d’autres groupes militants exploitent la colère pour mobiliser. Le conflit offre également à l’Iran une influence dans le monde arabe via ses satellites, le Hezbollah libanais et le Hamas. »
« La deuxième explication fausse qui a gagné en popularité, c’est l’idée selon laquelle la racine du problème, c’est ce qui est appelé “l’occupation”, les colonies en Judée-Samarie et les colons eux-mêmes, et que seul un Etat palestinien indépendant en Judée-Samarie et à Gaza peut assurer la paix à toute la région », a ajouté M. Lieberman, soulignant que la paix avec l’Egypte et la Jordanie avait été signée malgré les colonies.
Rappelons que la paix avec l’Egypte n’a pu être signée que parce qu’Israël a démantelé les colonies dans le Sinaï, et que la Jordanie a signé la paix en 1994 parce qu’elle n’avait pas de contentieux territorial avec Israël, ayant renoncé à toute souveraineté sur la Cisjordanie.
Les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ne sont pas seulement illégales du point de vue du droit international, elles vont à l’encontre du but proclamé d’un Etat palestinien indépendant.
Enfin, troisième idée reçue selon le chef de la diplomatie israélienne, « le problème palestinien empêche un front international uni face à l’Iran ». Pour lui, « le même argument peut être utilisé ailleurs, le problème palestinien empêche une action contre la Corée du Nord, la piraterie en Somalie, la crise humanitaire au Soudan ». Pour Avigdor Liberman, « le lien entre l’Iran et le conflit israélo-palestinien est inverse », l’Iran utilise le conflit israélo-palestinien à ses fins, alors que « le problème de l’Iran doit être résolu en premier ».
Là encore, il ne répond pas à l’argument de l’administration américaine qui note que forger une alliance contre l’Iran avec les pays arabes modérés est plus difficile du fait que la Palestine reste sous occupation et que le régime iranien brandit la défense de la cause palestinienne.
A partir de cette analyse, le ministre souligne qu’un accord est difficile, impossible même à court terme.
« Le problème émotionnel est lié au manque de confiance entre les parties et aux questions de Jérusalem et de la reconnaissance d’Israël comme foyer du peuple juif. » Résoudre ce problème n’étant pas possible pour l’instant, il faudra « un accord intermédiaire sur le long terme ».
Cet idée d’accord intérimaire à long terme (le ministre ne pense pas qu’un accord sera possible avant des décennies), on ne voit pas très bien ce qui la différencie de l’occupation à long terme, puisque pour le ministre il faut continuer la colonisation, qui, d’ailleurs, n’a jamais cessé.
Mais le meilleur de son discours est pour la fin :
« Le principe qui doit guider la recherche d’un accord final, ce n’est pas la paix contre des territoires, c’est la paix contre l’échange de territoires peuplés. Je ne parle pas de faire bouger les populations, mais de faire bouger les frontières pour mieux refléter les réalités démographiques. »
En termes plus clairs : se débarrasser de la population arabe d’Israël qui ne peut faire de bons citoyens d’un « Etat juif ». Il est toujours étonnant qu’une telle proposition ne soulève que peu de réprobation au niveau international.
Il est vrai que Benyamin Nétanyahou a déclaré (« A l’ONU, Avigdor Lieberman irrite Benjamin Netanyahu », Rtbf.be, 28 septembre) :
« Le contenu du discours du ministre des affaires étrangères aux Nations unies n’a pas été coordonné avec le premier ministre. C’est le premier ministre Benjamin Netanyahu qui s’occupe des négociations diplomatiques. Les différents arrangements pour la paix seront définis uniquement autour de la table des négociations et nulle part ailleurs. »
Cette mise au point appelle elle-même deux mises au point : d’abord, le communiqué ne condamne pas explicitement les propositions racistes du chef de la diplomatie israélienne ; ensuite, Lieberman permet au premier ministre – qui a décidé la fin du moratoire sur la construction des colonies – d’apparaître comme « modéré ». Les Etats-Unis et l’Union européenne peuvent ainsi poursuivre une politique d’apaisement à l’égard d’un premier ministre dont il faudrait comprendre les problèmes internes, les problèmes d’alliance, le poids de son aile droite, etc. Cet argument n’est jamais employé quand on parle des Palestiniens, sans doute parce que nous sommes convaincus qu’il n’existe pas d’opinion publique palestinienne, mais simplement « la rue », masse informe et sans vraie volonté politique.
Cela étant, la question se pose de la possibilité de la création d’un Etat palestinien sur le territoire de la Cisjordanie et de Gaza. J’y reviens longuement dans un article, « Un seul Etat pour deux rêves » (Le Monde diplomatique, octobre 2010, en kiosques). En voici le début.
— 
« Le moindre danger, le moindre mal, serait la création d’un Etat unique avec des droits égaux pour tous ses citoyens », annonce le président du Parlement. Figure de la vie politique, un ancien ministre surenchérit : il n’existe plus désormais d’autre option que la proclamation d’un seul Etat sur tout le territoire historique de la Palestine, de la Méditerranée au Jourdain. Une jeune députée aux convictions religieuses bien ancrées défend les mêmes conclusions. Trois personnalités palestiniennes ? Trois membres de l’organisation islamiste Hamas ? Trois antisionistes européens ? Non : ce diagnostic a été formulé par trois membres éminents de la droite israélienne.
Le premier, M. Reuven Rivlin, récuse l’idée d’une menace démographique arabe et observe que cette manière de penser « amène à évoquer le transfert ou le fait qu’il faudrait tuer les Arabes. Je suis horrifié par ces propos. Je vais dans les écoles où, lors de simulations d’élections, Lieberman [le ministre des affaires étrangères, dirigeant du parti d’extrême droite Israël Beitenou] obtient 40 % des voix et j’entends des enfants dire qu’il faudrait tuer des Arabes. (…) Ce type d’attitude a été créé par la position condescendante des socialistes [le Parti travailliste] qui affirment : “Nous [les Juifs] ici et eux [les Arabes] là-bas.” Je ne l’ai jamais compris. Quand Jabotinsky [1] disait : “Sion nous appartient”, il voulait dire un premier ministre juif et un vice-premier ministre arabe [2] ».
Le second, M. Moshe Arens, s’est illustré comme ministre de la défense et ministre des affaires étrangères dans les années 1980. Parrain politique de M. Benyamin Netanyahou, catalogué comme un « faucon », il s’est exprimé dans une tribune du quotidien Haaretz : « Que se passerait-il si la souveraineté israélienne s’appliquait à la Judée et à la Samarie et que l’on offrait à la population palestinienne la citoyenneté israélienne ? Ceux qui, en Israël et à l’étranger, considèrent “l’occupation” comme un mal insupportable seraient soulagés par un changement qui libérerait Israël de ce fardeau [3]. »
(...)

Abbas est inapte à diriger le peuple palestinien

Cisjordanie - 30-09-2010

Par Khaled Amayreh 
La réaction du Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à la dernière provocation sioniste, à savoir l’expansion tous azimuts de la colonisation en Cisjordanie, a été désastreuse et calamiteuse. Abbas a fait une pléthore de déclarations contradictoires, certaines signalant sa volonté de rester engagé au soi-disant « processus de paix » avec Israël, en dépit du fait qu’Israël continue à piétiner ce maudit processus de paix dévoyé en s’embarquant dans davantage de constructions coloniales et davantage de vols des terres aux dépens des Palestiniens.












Ce n’est pas une question mineure. Les territoires occupés sont le morceau de fromage « disputé » du proverbe qu’Israël continue de dévorer nuit et jour à un point tel que la plupart des Palestiniens peuvent craindre, à juste titre, qu’il ne restera aucun territoire pour y établir un Etat viable et territorialement contigu digne de ce nom. Certains, dont l’auteur de ces lignes, pensent que c’est déjà trop tard.
Lorsqu’Abbas s’adresse à un public palestinien, il exprime son mécontentement vis-à-vis d’Israël et prévient qu’il pourrait se retirer des discussions avec Israël négociées par les Etats-Unis.
Il n’est pas très difficile de diagnostiquer la duplicité et l’incohérence d’Abbas. Le chef de l’AP ne peut pas déplaire à Washington, pour des raisons évidentes.
La manne financière dont dépend l’entité déformée de Ramallah vient de Washington. De plus, Abbas réalise qu’il suffirait qu’Obama ou le congrès états-unien, les deux sous contrôle juif, toussent pour qu’un séisme financier et économique se produise immédiatement à Ramallah et que des milliers de fonctionnaires perdent leurs boulots et leurs salaires. C’est ainsi que finissent les régimes stupides et en faillite qui se sont laissés prendre en otage par des pays étrangers, parce que qui paie le bal mène la danse.
Abbas affirme souvent que ce n’est pas le cas de son autorité mais il ne faut pas le croire.
Abbas, comme les autres despotes du monde arabe, aimerait beaucoup conserver un semblant de légitimité populaire. C’est ce qu’il fait en prétendant qu’il est toujours fidèle aux constantes nationales palestiniennes alors qu’en fait, il cherche à les détruire, sciemment ou non, en mentant au public et en anesthésiant les masses palestiniennes.
Ces dernières années, beaucoup ont accordé à Abbas le bénéfice du doute, citant l’énorme pression internationale à laquelle il est soumis, ainsi que la faiblesse phénoménale qui écrase le monde arabe.
Il y a toutefois des choses qu’on ne peut justifier en aucun cas, mais Abbas ne semble pas faire la différence.
Il continue à baisser les plafonds nationaux palestiniens en permettant à Israël de gagner toujours plus de temps pour construire toujours plus de colonies. Et lorsqu’on lui demande de faire une démarche qui s’avère trop embarrassante ou trop scandaleuse, comme reprendre les pourparlers de paix en l’absence du gel de l’expansion coloniale par Israël, Abbas se précipite au Caire ou à Amman ou à Riad pour supplier les dirigeants arabes de le sauver. Le lendemain, il réapparaît à Ramallah pour dire aux masses palestiniennes en colère que « je ne peux pas refuser de demander leur avis à nos dirigeants arabes frères. »
Dans un passé pas si lointain, les dirigeants arabes nous ont donné des conseils vraiment fraternels. Ils nous ont exhortés à refuser les desseins des sionistes et à résister à leur agression. Cependant, depuis des années maintenant, le seul conseil arabe que nous avons reçu de la plupart des capitales arabes est un message démoralisant nous demandant de nous rendre à Israël et de céder tous ou la plupart de nos droits légitimes, dont le droit à la liberté et à l’indépendance.
En bref, les régimes arabes nous disent « soyez heureux et ne vous inquiétez pas. » En d’autres termes, ces régimes sont un handicap, pas un atout dans la lutte pour la libération de notre pays des chaînes du sionisme.
Je ne sais pas exactement pourquoi Abbas se conduit comme il le fait. Est-il sénile ? N’a-t-il pas pleinement conscience de ce qu’il fait ? Fait-il aveuglément confiance à Barack Obama, l’homme que la seule idée de critiquer l’insolence et l’arrogance israéliennes fait trembler ?
D’accord, la lâcheté est un phénomène aussi naturel que le courage, la sagesse, et autres attributs, bons ou mauvais. Il est toutefois illogique de confier la cause palestinienne à un homme qui est incapable et inapte à piloter le bateau national vers la rive de la sûreté.
Comme le défunt dirigeant palestinien Yasser Arafat, Abbas refuse de regarder la réalité en face. Il est aussi en train de devenir de plus en plus itinérant, préférant être loin du théâtre des événements. Il préfère aussi n’écouter que lui-même et quand on le confronte à des nouvelles ou des points de vue qu’il n’aime pas entendre, il s’énerve et demande qu’on se taise.
A plusieurs reprises, Abbas a attaqué à juste titre le style de gouvernance de Yasser Arafat. Il pensait que la deuxième intifada était un désastre pour les Palestiniens. Toutefois, au lieu de suggérer une approche plus sage, Abbas en est arrivé de fait à la conclusion que se soumettre à Israël était la meilleure alternative, sans considérer qu’Israël est un crocodile perfide, plus vous lui donnez de la viande, et plus il en réclame.
Les derniers gestes d’Abbas et de ses conseillers envers Israël ne sont pas seulement scandaleux d’un point de vue de la dignité palestinienne. Ils sont aussi désastreux d’un point de vue politique.
Finalement, afficher de la faiblesse et compromettre la dignité de notre peuple n’obligeront pas Israël à nous rendre nos droits usurpés.
Aujourd’hui, la cause palestinienne est à la croisée des chemins, les Etats-Unis semblant ne vouloir ni ne pouvoir faire pression sur le régime sioniste pour mettre fin à l’occupation de 1967.
Je ne suis pas un prophète du malheur. Il est toutefois difficile de croire que les Etats-Unis seront capables de forcer Israël à revenir aux frontières de 1967 alors qu’ils n’obtiennent pas du régime sioniste qu’il prolonge un gel de la colonisation partiel et insignifiant de quelques mois.
Quant à ce que la direction palestinienne devrait faire en face de l’insolence sioniste et la connivence états-unienne avec elle, cela ne devrait pas être trop compliquée. Qu’Abbas, dont le mandat a expiré depuis longtemps, démissionne et se retire dignement.
Traduction : MR pour ISM 

Israël: La Nobel de la Paix nord-irlandaise Maguire détenue jusqu'à vendredi

29/09/2010    
La militante pacifiste nord-irlandaise Mairead Maguire, lauréate du prix Nobel de la paix, était toujours détenue mercredi en Israël, en instance d'expulsion, dans l'attente du résultat de son appel devant la justice contre l'interdiction d'entrer dans le pays.  
"Elle sera détenue à l'aéroport jusqu'à vendredi, date de l'audience du tribunal", a indiqué à l'AFP Salah Mohsen, porte-parole de l'association d'aide judiciaire Adalah.  
Mme Maguire était arrivée mardi pour un voyage d'une semaine en Israël et dans les Territoires palestiniens consacré à l'activité de militantes pacifistes, en compagnie notamment de Jody Williams, autre lauréate du Prix Nobel de la Paix.  
Mais elle s'est vu interdire l'entrée à l'aéroport de Tel-Aviv au motif qu'elle avait été expulsée en juin dernier pour avoir participé à l'expédition d'un cargo irlandais, le Rachel Corrie, qui a tenté de briser symboliquement le blocus de la bande de Gaza avant d'être intercepté par la marine israélienne.  
Son arrivée coïncidait avec l'arraisonnement d'un voilier de pacifistes juifs dans des circonstances similaires.
Trois des quatre passagers étrangers ont été expulsés mardi.La dernière, une Allemande, Edith Lutz, qui avait refusé de partir jusqu'à la libération des cinq autres personnes à bord, de nationalité israélienne, reste retenue jusqu'à une audience prévue dimanche avant son expulsion, selon les organisateurs. Les cinq passagers israéliens ont finalement été libérés mardi soir.
( AFP)
Lien 

Colonies: Abbas affirme qu’il annoncerait des décisions historiques

29/09/2010  
Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré, à l'issue d'une tournée à New York et à Paris, qu'il prononcerait dans les prochains jours, un "discours très important" dans lequel il annoncerait des "décisions historiques", concernant les négociations israélo-palestiniennes.
Le chef de l'Autorité palestinienne a déclaré à bord du vol qui le ramenait de Paris à Amman, « Israël » portera la responsabilité de l'échec si les négociations de paix capotent à cause de la reprise de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie.
"Celui qui décide de continuer à construire des colonies et leur fournit aide et protection est celui qui décide de stopper les négociations", a-t-il ajouté.
Abbas a en outre poursuivi « nous sommes toujours déterminés à voir la réussite de négociations sérieuses et sincères ». 

Cacophonie à l'ONU: la diplomatie d'Israël jouet des alliances politiques

29/09/2010    
Le désaccord affiché par le Premier ministre israélien et son ministre des Affaires étrangères témoigne du poids de la politique intérieure sur la diplomatie d'Israël. Jusqu'à faire du processus de paix le jouet de rivalités politiciennes.  
"Cela est déjà arrivé par le passé, mais contredire le Premier ministre (Benjamin Netanyahu) aussi brutalement dans une telle enceinte est sans précédent", a déclaré à l'AFP Alon Liel, ex-directeur du ministère des Affaires étrangères, en référence au discours d'Avigdor Lieberman mardi aux Nations unies, dont M. Netanyahu s'est sèchement désolidarisé.  
"C'est une humiliation pour le Premier ministre et une insulte à la diplomatie", a-t-il estimé.
M. Lieberman a plaidé pour "un accord intérimaire à long terme" avec les Palestiniens, jugeant irréaliste pour l'heure un règlement final du conflit, alors que tel est l'objectif affiché des pourparlers entamés le 2 septembre par M. Netanyahu et le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas.  
Il a également développé son idée d'un "échange de territoires avec leurs populations" qui ferait passer sous administration palestinienne une partie des Palestiniens vivant encore dans les territoires palestiniens de 1948, en échange des colonies de Cisjordanie, abandonnant ainsi le "principe de la terre contre la paix", fondement du processus de paix israélo-palestinien.  
"Au cours de ces dernières semaines, M. Netanyahu a déployé beaucoup d'efforts pour convaincre les dirigeants du monde qu'il voulait vraiment la paix avec les Palestiniens", écrit Aluf Benn, éditorialiste du quotidien Haaretz.  
"Là-dessus arrive Lieberman, chef de la diplomatie israélienne, qui dit à tous ces dirigeants que tout cela est bidon, que Netanyahu fait semblant", souligne-t-il.  
Pour un autre commentateur du journal, Yossi Verter, M. Lieberman, chef du parti populiste ultranationaliste Israel Beitenou, principal soutien de la coalition de M. Netanyahu, "s'adressait à ses électeurs en Israël".
"Mais depuis quand un ministre des Affaires étrangères va-t-il aux Nations unies pour exposer +sa vérité+ plutôt que la politique de son gouvernement?", s'interroge l'éditorialiste, y voyant une "vengeance" contre M. Netanyahu, qui l'a écarté des négociations et des relations avec les principaux alliés d'Israël
"C'est le Premier ministre qui s'occupe des négociations diplomatiques. Les différents arrangements pour la paix seront définis uniquement autour de la table de négociations et nulle part ailleurs", rappelait mardi le bureau de M. Netanyahu. 
 "Israël n'a pas de politique étrangère, seulement une politique intérieure", selon la célèbre formule de l'ex-secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger.  
L'administration américaine, tout en tentant en vain d'arracher à M. Netanyahu une prolongation du moratoire sur la colonisation, a exprimé sa compréhension pour ses contraintes de politique intérieure, l'aile ultranationaliste du gouvernement menaçant de partir en cas de renouvellement du moratoire.  
Mais pour Aluf Benn, le dernier incident avec M. Lieberman constitue un test de la sincérité du Premier ministre israélien, qui a le choix entre préserver son actuelle coalition, réticente à un accord avec les Palestiniens, et en former une nouvelle avec le parti centriste Kadima, dirigé par le prédécesseur de M. Lieberman, Mme Tzipi Livni.  
"Si Netanyahu veut négocier avec Abbas, il devra remplacer Lieberman par Tzipi Livni, et Israel Beitenou par Kadima. Il n'y a plus aucune raison à ce qu'elle reste dans l'opposition maintenant que les négociations avec les Palestiniens ont repris", écrit-il. "D'ici là, le cirque continue".
Lien 

Israël derrière le Stuxnet ?

29/09/2010  
La presse israélienne s’est emparée du sujet du virus stuxnet, qui a échoué dans sa mission de torpiller les ordinateurs du réacteur nucléaire de Bouchehr, selon les responsables iraniens, laissant croire que c’est bien le Mossad et des services de renseignements israéliens qui en sont  les auteurs.   
Selon le chroniqueur sécuritaire du Haaretz, Youssi Melmann, cette tentative de sabotage cybernétique n’est pas la première du genre, expliquant qu’elle vise à introduire un vers à double mission : le premier baptisé cheval de Troie permet de soutirer des informations de l’ordinateur infecté, tandis que le deuxième devrai paralyser le système dont il dépend.
Melmann évoque à l’appui le bombardement par Israël des installations de Deir Zor en 2007, qui n’a été possible qu’après avoir paralysé les systèmes de radars syriens pour qu’ils ne puissent pas détecter les avions bombardiers israéliens. Il précise que ce genre de neutralisation qui se faisait dans le passé, via une guerre électronique, en émettant des ondes électromagnétiques, se fait maintenant via un virus.
Comme exemple, Mellman rappelle que des médias libanais avaient révélé que les services de renseignement israélien étaient parvenus à planter des programmes d’espionnage dans le réseau de téléphonie mobile, dans le but d’extirper des informations et de pourchasser des abonnés.
Le cas de l’espion iranien Ali Ashtari pour la solde d’Israël et condamné à mort en Iran est également invoqué dans l’article. Vendeur d’ordinateurs et d’appareils électroniques, le chroniqueur israélien rappelle qu’il avait reconnu que son rôle consistait à introduire certains programmes d’espionnage ainsi que de la marchandise sabotée qui aurait dû parvenir entre les mains de l’armée iranienne et des pasdarans, les Gardiens de la révolution.
Melmann soupçonne Stuxnet de vouloir saboter la centrale de Natanz et non celle de Bouchehr, car selon lui, c’est la première qui est suspectée de faire partie des efforts iraniens visant à fabriquer la bombe atomique.  De plus il soupçonne l’unité 8200, chargée de la collecte d’informations au sein du département des services des renseignements militaires israélien, ainsi que le Mossad d’être derrière cet acte.
 Sachant que des experts avaient révélé pour l’agence Reuters que la guerre des ordinateurs est désormais au cœur de la planification stratégique israélienne, et qu’une unité a été conçue essentiellement pour mettre au point des tactiques d’assaut cybernétique perfectionnées.   
Lien

Moratoire et reddition

mercredi 29 septembre 2010 - 15h:43
K. Selim - Le Quotidien d’Oran
Dépourvue de ressources énergétiques fossiles, la Jordanie a découvert en 2007 un important gisement d’uranium estimé à 70 000 tonnes. Le gisement, classé parmi les dix premiers dans le monde, permet à la Jordanie d’espérer atteindre, à terme, une indépendance énergétique qui lui fait cruellement défaut.
Ainsi que le permet le TNP (Traité de non-prolifération), ce pays a annoncé son intention de maîtriser l’ensemble du processus allant de l’extraction de l’uranium à la production d’électricité. Amman envisageait également de transformer sur place son uranium afin de fournir la matière première - le yellow cake - destiné à être enrichi pour servir de combustible aux futures centrales jordaniennes.
C’était sans compter sur les « angoisses sécuritaires » d’Israël, le seul Etat disposant d’armes nucléaires dans la région, et avec le souci existentiel des Etats-Unis de lui assurer le monopole des armes et du savoir.
Les Américains exercent de fortes pressions sur les Jordaniens pour renoncer à l’enrichissement. Ils veulent que le Royaume hachémite cesse de se prévaloir - comme le font les « affreux » iraniens ! - de ce que le TNP autorise expressément, notamment en son article 4 qui garantit le « droit de tous les pays à utiliser l’énergie nucléaire pacifique dans la recherche et le développement ».
Au lieu de « copier » les Iraniens qui ont le défaut de chercher « à tout savoir », y compris les techniques d’enrichissement, les Américains demandent aux Jordaniens de faire comme les Emiratis. Ces derniers ont en effet conclu avec les Etats-Unis un accord bilatéral au terme duquel ils peuvent acheter des centrales clés en main et renoncent au droit, reconnu par le TNP, de développer une technologie nucléaire sensible (enrichissement de l’uranium, construction d’une usine d’eau lourde).
Le roi Abdallah n’a pas apprécié ce manque de confiance des amis américains qui le traitent comme un « Iranien » - et encore moins les spéculations sur un éventuel coup d’Etat qui ferait tomber une Jordanie nucléaire entre des « mains inamicales » - et a fixé la ligne : « aucune limitation » du programme nucléaire jordanien ne sera acceptée.
Mais la Jordanie n’est pas l’Iran. Et si elle croit profondément en son droit d’enrichir l’uranium, elle ne peut se permettre d’entrer en confrontation ouverte avec le géant américain. Les Jordaniens ont conclu des accords avec les Japonais, les Français, les Canadiens... mais les Américains refusent et exigent qu’Amman s’aligne sur les Emiratis.
Un responsable à la Commission à l’énergie atomique jordanienne a dit espérer parvenir à un « compromis » avec les Etats-Unis avant la fin de l’année. Ce « compromis » consisterait à ce que les Jordaniens extraient leur uranium mais n’engagent pas « maintenant » des activités d’enrichissement. En clair, pour reprendre un terme en vogue dans la région, Amman ferait un « moratoire » sur les activités d’enrichissement mais ne renoncerait pas à ce droit pour l’avenir. C’est clairement dit par le responsable en question. Dans dix ans, a-t-il expliqué, la technologie d’enrichissement de l’uranium pourrait « devenir plus accessible et moins chère ».
Il n’est pas sûr que les Américains acceptent ce « moratoire » qui préserve le droit des Jordaniens. Mais il est clair que ce compromis est infiniment meilleur que la reddition sur le « modèle émirati » que les Américains veulent imposer aux pays de la région, tout en interdisant que l’AIEA s’intéresse aux activités nucléaires israéliennes.
29 septembre 2010 - Le Quotidien d’Oran - Editorial
Lien

Le silence de l’intelligentsia israélienne

mercredi 29 septembre 2010 - 05h:56
Lisa Taraki - Counterpunch
L’état d’esprit de l’intelligentsia israélienne de gauche libérale est totalement en phase avec l’orthodoxie régnante qui accepte le militaire comme un élément positif de la vie.
(JPG)
L’université de Tel Aviv a contribué au développement de la doctrine de « force disproportionnée » et de ciblage de l’infrastructure civile.
(Image PCHR)
Le militaire et l’universitaire
Les bourdonnements persistants dans les médias israéliens autour des déclarations publiées par des artistes et des universitaires contre les conférences et les prestations dans la colonie d’Ariel - construite sur la terre palestinienne occupée - trahissent de lourdes contradictions dans les positions de l’intelligentsia israélienne. Même si celle-ci appelle maintenant au boycott des colonies, elle n’en reste pas moins apathique, voire complaisante, devant l’influence lourde et de beaucoup plus importante de l’establishment politico-militaro-sécuritaire sur la société, et notamment sur les institutions universitaires et culturelles.
Récemment, une autre controverse a fait rage autour de la liberté universitaire et de l’autonomie de l’université. Elle fut l’occasion d’attaques de la part de deux organisations de droite, l’Institut pour les stratégies sionistes et Im Tirtzu, contre la prétendue partialité post et antisioniste de départements de sciences sociales dans certaines universités israéliennes.
Le lien entre les deux controverses peut ne pas être apparent de prime abord. Cependant, les deux démontrent que l’état d’esprit de l’intelligentsia israélienne de gauche libérale est totalement en phase avec l’orthodoxie régnante qui accepte le militaire comme un élément positif de la vie.
En réponse aux attaques sur les universités, des déclarations de défense de la liberté universitaire et de l’autonomie de l’université ont été rapidement publiées par les directions de grandes universités d’Israël, l’association du corps enseignant universitaire et par des universitaires à titre individuel. Même l’Académie israélienne des Sciences et de l’Humanité a exprimé une opinion : « Nous ne pouvons accepter les tentatives d’organismes extérieurs et étrangers d’intervenir dans la désignation des membres des facultés, la détermination des programmes et la façon dont ils sont enseignés. Est-ce à dire que l’Académie considère le militaire et l’establishment de la Défense comme des « organismes étrangers » ? Apparemment pas.
La controverse sur le centre culturel d’Ariel a été définie par l’éminent professeur d’économie Ariel Rubinstein comme une question de normalisation. Il a dit de la pétition signée par 150 universitaires et artistes en soutien au boycott d’Ariel : « L’objectif de la pétition est de saper la normalisation de la relation entre Israël et les territoires occupés ».
Il est remarquable que Rubinstein ne sache pas que sa propre institution, l’université de Tel Aviv, offre, par excellence, un exemple de partenariat étroit entre l’université israélienne et le régime d’occupation. Pourtant, ni lui ni aucun autre universitaire ayant approuvé le boycott de l’avant-poste colonial dans le territoire palestinien occupé n’ont souhaité porter sur leur propre institution le même regard critique.
Effectivement, l’université de Tel Aviv compte parmi les grandes institutions universitaires impliquées dans les activités de recherche et développement militaires et travaillant avec l’industrie de l’armement. Dans une publication récente, l’université se flatte d’avoir cinquante-cinq projets financés par l’autorité de R & D au sein du ministère de la Défense.
Il est instructif de noter qu’alors que des universitaires aux Etats-Unis s’insurgent contre la collaboration de leurs collègues avec l’armée dans le cadre d’Human Terrain Teams du Pentagone et de l’Initiative de recherche Minerva, nous ne trouvions aucune protestation du même ordre de la part d’associations professionnelles de physiciens, géographes, mathématiciens, politologues et autres en Israël devant les implications morales et professionnelles de la collaboration avec leur armée.
Les rares exceptions ne font que confirmer la règle, comme dans le cas des protestations, inefficaces, qui ont accompagné la nomination de la colonelle Pnina Sharvit-Baruch à la faculté de droit de l’université de Tel Aviv. Les manifestants affirmant que son interprétation du droit pendant l’attaque israélienne sur Gaza avait permis à l’armée d’agir d’une manière qui présumait des crimes de guerre. La nomination a été maintenue. C’est cette même colonelle dont l’invitation à participer au Forum politique et de droit international humanitaire à Harvard l’an dernier avait provoqué un tollé chez les militants états-uniens pour les droits de l’homme.
L’aisance avec laquelle des universitaires se sont faufilés dans le militaire, le gouvernement - même au sein de « l’administration civile » israélienne avant l’instauration de l’Autorité palestinienne - et l’université est tout à fait naturelle et normale.
En fait, les négociations palestino-israéliennes relancées la semaine dernière vont impliquer probablement de ces universitaires-soldats israéliens qui trempent dans cette collusion de l’armée avec l’université qui a pendant des décennies nuit aux droits des Palestiniens.
Il pourrait être allégué que le service des professeurs arabistes dans le régime d’occupation relève du passé. Mais leur rôle dans la gouvernance coloniale n’est pas qu’un épisode isolé dans l’histoire de l’université israélienne. En fait, la collaboration de l’université avec l’armée et les services de renseignements s’est déplacée sur un autre plan avec la création d’institutions d’études stratégiques, de groupes de réflexions et de départements et instituts d’études sur la sécurité, dont beaucoup sont situés au sein des universités ou leur sont affiliés.
Rien qu’à titre d’exemple, l’Institut pour les études sur la sécurité nationale, un institut externe de l’université de Tel Aviv, a contribué au développement de la doctrine de « force disproportionnée » et de ciblage de l’infrastructure civile, doctrine basée sur les leçons tirées de la guerre au Liban et, par la suite, mise en application dans la guerre contre Gaza en 2008/2009.
Inutile de dire que cette doctrine est une violation manifeste du droit international humanitaire. Enfin, et plus près des Palestiniens, les deux points montrent que, quand les universitaires et les intellectuels israéliens le veulent, ils peuvent, de même que leurs institutions, parler d’une seule voix dans la défense de principes.
En Israël, cette voix est restée silencieuse pendant quarante ans face aux fermetures répétées des universités palestiniennes par ordre militaire et à l’emprisonnement de milliers d’étudiants et universitaires pour faits de résistance à l’occupation. Les initiatives et les centres culturels palestiniens ont été étouffés, de Jérusalem à Gaza. La discrimination contre les étudiants - des citoyens d’Israël - dans les universités israéliennes n’a guère attiré l’attention des universités.
Je ne vois là aucune valeur universelle mise en œuvre.
* Lisa Taraki est sociologue et professeur de sociologie à l’université de Birzeit, en Cisjordanie. Née de mère états-unienne et de père afghan, elle vit avec son époux palestinien et leur fils à Ramallah. Elle vit en Palestine depuis 27 ans.
Edition du 10 au 12 septembre 2010 - Counterpunch - traduction : JPP
Lien

Israël pavoise et Abbas se tait

mercredi 29 septembre 2010 - 13h:10
Abdel Bari Atwan
Alors que le moratoire sur la construction des illégales colonies israéliennes s’est terminée hier, c’est la fête dans les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem occupée.
(JPG)
Les constructions dans les colonies juives reprennent de plus belle en Cisjordanie et à Jérusalem, après la fin d’un moratoire cependant peu restrictif - Photo : AP/Bernat Armangue
Telle a été la réponse du gouvernement d’extrême-droite de Benyamin Netenyahu aux efforts déployés par les États-Unis pour que reprennent les pourparlers de paix entre les Palestiniens et les Israéliens.
Les constructions ont repris dans toutes les colonies, sans exception. Le gouvernement Netanyahu garde le silence, et l’Autorité palestinienne [AP de Ramallah], son président et son porte-parole restent invisibles comme s’il y avait un accord caché avec leurs homologues israéliens pour ne pas faire de déclarations devant la presse.
Le Dr Saeb Erekat, négociateur en chef palestinien - bien connu pour son goût à être sous les feux des projecteurs - avait souligné à plusieurs reprises dans des interviews télévisées que les Palestiniens ne poursuivraient pas les négociations « même un seul jour » si les Israéliens reprenaient la construction de colonies. Son patron, l’ex-président Mahmoud Abbas, avait souvent répété que la paix et la construction de colonies étaient diamétralement opposées.
L’AP dit vouloir consulter le Comité arabe pour l’Initiative de paix (APIC) en ce qui concerne la prochaine étape face au refus d’Israël de prolonger le moratoire. Il ne peut pas être exclu que l’APIC émette une nouvelle fatwa obligeant l’AP à poursuivre les négociations directes en vue de donner à l’administration américaine la possibilité de répondre au refus israélien, et « dévoiler » ainsi les intentions d’Israël devant le reste du monde.
Mahir Ghunaym, un des ministres de l’AP, a parlé des voies alternatives que l’AP pourrait suivre ; lorsqu’on lui a demandé de préciser ce qu’il entendait par là, il a déclaré, entre autres initiatives, la possibilité pour l’AP de se tourner vers le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il n’a pas dit un seul mot sur l’Intifada ou la résistance...
Dans une déclaration au journal Al-Hayat, l’ex-président Abbas a déclaré qu’il consulterait les institutions palestiniennes et arabes du Comité de suivi, en soulignant qu’il n’y aura pas de retour à l’option « militaire » - il entendait l’Intifada - car elle a causé trop de destructions.
Mais les institutions palestiniennes auxquelles le Président Abbas se réfère ne sont plus disposées à se retrouver impliquées. Le Comité exécutif de l’OLP a rejeté la reprise des négociations directes, bien que Abbas ait affirmé avoir obtenu son autorisation lors d’une réunion boycottée par plus de la moitié de ses membres.
Le Front Populaire pour la Libération de la Palestine [FPLP], l’organisation la plus importante au sein du Comité exécutif de l’OLP, a déclaré hier la suspension de son appartenance [à l’OLP] et, par conséquent le boycott des réunions du Comité exécutif de l’OLP. C’est ce qu’ont fait également un certain nombre de personnalités indépendantes palestiniennes, pourtant soigneusement sélectionnées par Abbas pour soutenir sa position.
La majorité du peuple palestinien a perdu confiance dans l’Autorité palestinienne, laquelle n’a plus aucune crédibilité. Les gens ne croient plus aux déclarations des responsables de l’AP, y compris à celles d’Abbas lui-même qui revient sans cesse sur ses propres déclarations et menaces.
Il a menacé qu’il ne participerait pas à des négociations indirectes avec les Israéliens, mais il y est tout de même allé. Puis il a insisté sur le fait qu’il ne voulait pas participer à des négociations directes sans conditions bien établies et sans que des progrès ne soient réalisés dans des négociations indirectes, mais pour ensuite y participer sans qu’aucune de ses exigences ne soient respectées.
Il a souligné dans plus d’une déclaration à la presse qu’il ne négocierait pas un jour de plus si les Israéliens reprenaient la construction dans les colonies, et maintenant il annonce qu’il va poursuivre les négociations jusqu’à ce qu’il reçoive des directives de l’APIC d’ici une dizaine de jours.
Abbas poursuivra les négociations directes car il ne veut pas assister à l’explosion d’une Intifada ou à un renouveau de la résistance. Il ne veut même pas envisager la dissolution de l’Autorité palestinienne comme son porte-parole ainsi que le négociateur en chef Saeb Erekat, avaient menacé de le faire si la construction de colonies reprenait.
Que veut Abbas ? Se peut-il qu’il ne veuille que s’accrocher au pouvoir, en conservant son fauteuil de chef de l’AP en passe de se transformer en outil de l’occupation israélienne, réprimant son propre peuple et protégeant les colons alors que ceux-ci continuent à voler les terres palestiniennes, à incendier les fermes, à construire plus que jamais de nouvelles habitations sur le territoire palestinien, et achèvent la judaïsation de Jérusalem occupée ?
(JPG)
* Abdel Bari Atwan est palestinien et rédacteur en chef du quotidien al-Quds al-Arabi, grand quotidien en langue arabe édité à Londres. Abdel Bari Atwan est considéré comme l’un des analystes les plus pertinents de toute la presse arabe.
27 septembre 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.bariatwan.com/index.asp?...
Traduction de l’anglais : Nazem
Lien

Le conflit israélo-palestinien ne se résoudra jamais sur les bases actuelles

mercredi 29 septembre 2010 - 06h:53
Daniel Vanhove
Quels que soient les effets d’annonces la plupart du temps surmédiatisés, le conflit israélo-palestinien ne pourra jamais être résolu sur les bases actuelles pour plusieurs raisons, dont l’une me paraît majeure et que je voudrais clarifier de façon à ce qu’elle soit bien comprise par tous ceux qui s’y intéressent, de près comme de loin.
(JPG)
Sous l’oeil attentif d’Obama, Abbas - le sourire un peu crispé - serre avec complaisance la louche à Netanyahu, criminel multirécidiviste notoire et geôlier du peuple palestinien
Cette raison en est que toutes les approches qui l’abordent pour y trouver une éventuelle solution en oublient un élément essentiel : l’injustice originelle. L’injustice fondamentale qui a prévalu à l’établissement du jeune Etat israélien en terres arabes, au lendemain de la guerre essentiellement européenne de 1945.
Gommer, ne pas prendre en compte ou sous-estimer la mauvaise conscience européenne - toujours d’actualité, même si au fil du temps, elle s’amenuise auprès des nouvelles générations - dans l’abord de ce conflit biaise toute analyse sérieuse du problème. Il faut rappeler qu’il y a eu un consensus entre les pays qui avaient gagné cette terrible guerre - environ 65 millions ( !) de victimes civiles et militaires - pour accorder au projet sioniste, une terre où pourraient se réfugier la communauté juive, tellement pourchassée et exterminée en l’Europe si chrétienne de l’époque...
A ce jour, nul n’ignore que les pays européens ont bien du mal à s’accorder sur cet épineux conflit, tant certains d’entre eux - dont l’Allemagne en premier lieu - restent traumatisés par leur propre passé vis-à-vis de la communauté juive. Leur demander plus de sévérité à l’égard de la politique israélienne leur est un exercice périlleux, non exempt de remontées douloureuses d’un passé encore récent, et rapidement requalifié d’antisémitisme par certains, trop contents de pouvoir jouer-là leur joker préféré...
L’Histoire n’a de sens que celle que les Hommes lui donnent. Et à distance de ces évènements datant de plus de 60 ans, comment comprendre cette partition de la Palestine, sans se rappeler au préalable qu’elle s’est faite sur le dos des premiers concernés, les Palestiniens, absents de cet odieux marchandage ? Les puissances coloniales de l’époque en ont décidé comme toujours, selon leurs propres intérêts et n’ont tenu aucun compte des Palestiniens qu’ils spoliaient ainsi impunément. Certes, ce n’est pas la première fois qu’un tel vol de territoires s’opère sur le dos des autochtones. Les exemples en cette matière sont innombrables.
Mais c’est sans doute le dernier en date qui soit si bien relayé médiatiquement et ne peut donc être passé sous silence, comme dans le cas du pire génocide probable : celui des Amérindiens que les colons européens - encore eux ! - sont allés exterminer et chasser de chez eux pour s’approprier leurs immenses étendues. Pas étonnant dès lors, que nombre d’Américains et de Canadiens soutiennent le projet sioniste, étant eux-mêmes les actuels héritiers d’un vol de terres qui ne leur appartenaient pas. Sans compter l’influence majeure des lobbies pro-israéliens, œuvrant en coulisses pour conforter cette injustice flagrante. Avec en toile de fond, les incessants rappels pseudo-religieux de l’affaire. Et c’est sans aucun doute, la modernité des moyens de communication qui permet aujourd’hui de revenir sur ces évènements que plus personne ne peut ignorer : la partition de la Palestine s’est faite sans l’accord de ses habitants de l’époque, évalués à plus d’un million d’âmes.
Ainsi, s’entêter dans des pourparlers de paix entre deux gouvernements dont l’un sait pertinemment qu’il a volé l’autre, et dont l’autre sait la spoliation dont il fait toujours l’objet, est tout simplement impossible à réaliser. Il y a là un préjudice fondamental qui n’est jamais rappelé mais qui n’en reste pas moins flagrant et toujours vif dans la mémoire collective du peuple palestinien. De la même manière qu’est toujours vive la mémoire de la communauté juive ayant vécu les atrocités des camps d’extermination. Raison pour laquelle d’ailleurs, refuser aux réfugiés palestiniens leur droit au retour, s’ils le désiraient, est sans fondement. Ainsi, toutes les injustices constatées depuis cette partition de la Palestine historique, ne sont que la résultante de cette injustice originelle, constitutive de l’Etat israélien d’aujourd’hui.
De la même manière, tous les acteurs de la question qui aimeraient voir aboutir la paix en cet endroit du monde, se trompent dans leur démarche s’ils intègrent à la base cette injustice comme étant irréversible. Parler de paix - quel que soit le qualificatif que l’on tente de lui donner pour mieux faire passer la pilule aux responsables israéliens dont on ne connaît que trop bien les objectifs funestes - sans remettre en cause la partition de départ est se faire, consciemment ou non, complice de cette injustice première. Il convient donc de regarder cet évènement de l’époque, sans se sentir obligé de l’intégrer comme nombre de nos prédécesseurs semblent l’avoir fait avec d’autant plus de facilité que cela leur donnait l’impression de se dédouaner ainsi de leurs méfaits à l’égard des juifs.
Oui, mais alors quoi, me direz-vous ? La paix serait-elle définitivement hors de portée selon cette première injustice ? Non, mais si l’on veut vraiment être honnête et impartial, la seule question à poser en priorité à l’ensemble des Palestiniens - et pas uniquement à ceux qui seraient les plus « modérés » selon nos critères - est de savoir :
-  s’ils acceptent le règlement final de notre guerre européenne par l’établissement d’une communauté juive sur leurs terres ;
-  dans l’affirmative à cette première question, savoir comment ils l’envisagent : deux Etats strictement indépendants ou un Etat binational ;
-  et dès lors, en partenariat avec eux, établir les dommages et intérêts que la politique menée tout au long de ces années leur a occasionnés, et exiger de ceux qui l’ont soutenue de s’engager à en assumer les frais, tant pour le passé que pour la reconstruction globale ;
-  dans le cas d’une réponse négative à la première question, réunir l’ensemble de la Communauté internationale à travers les instances de l’ONU - et non uniquement un « quartet » dont on connaît la partialité des membres - pour reposer le problème sur de nouvelles bases, en n’imposant rien à quiconque mais en travaillant à trouver d’autres pistes si la communauté juive tient envers et contre tout à l’établissement d’un Etat « juif » en un endroit de la planète - nous verrons bien alors, quels Etats proposeront une part de leur territoire pour la réalisation de ce « divin » projet...
L’intérêt d’une telle démarche est qu’elle remettrait les compteurs à zéro - ou presque - et permettrait à chaque intervenant dans ce conflit de se positionner clairement, en premier lieu desquels les Palestiniens qui ne se verraient plus « imposer » une solution, mais seraient les premiers concernés à dire si oui ou non ils acceptent la cohabitation. Cela me semble le moins que l’on puisse faire vis-à-vis de ce peuple afin qu’il retrouve sa dignité et se relève de l’humiliation dans laquelle il a été traîné depuis si longtemps. Et si la solution s’oriente vers un Etat binational - celle de deux Etats distincts n’étant raisonnablement plus réalisable sur le terrain - les juifs désireux de rester en Palestine seraient les bienvenus comme ils l’étaient auparavant, le sont dans quantité d’autres pays, et comme le sont les chrétiens, les bouddhistes, les agnostiques ou les athées, etc... dans une société qui était un exemple en pays arabe pour la séparation entre l’appareil d’Etat qui doit rester laïc et les convictions personnelles de ses citoyens. Sans compter qu’enfin, une telle solution rétablirait la normalisation probable avec les pays avoisinant de la région.
Par ailleurs, nonobstant une décision israélienne purement « formelle » de prolonger le moratoire au sujet de la colonisation, au nom de la sauvegarde de pourparlers actuels directs avec M. Abbas, il conviendrait pour être honnête de ne pas se voiler le visage et de voir bien en face que dans les faits, la colonisation n’a jamais cessé. Il faut dire et redire, que c’est encore et toujours une histoire de dupes. Comme toutes celles que tente de nous faire avaler le gouvernement sioniste, alimentées et retransmises en cela par nos médias complices.
En d’autres mots, au-delà du fait de dénoncer cette énième supercherie des autorités de Tel-Aviv, il faut bien constater une chose, grave d’entre toutes : le bébé occidental porté sur les fonds baptismaux après la 2è guerre mondiale dans le but d’expiation des crimes commis à l’encontre de la communauté juive d’Europe a mal grandi, et il présente aujourd’hui tous les signes de crises d’une adolescence qui tourne mal et que ses parents ne parviennent plus à contrôler. Pourquoi ? Interrogez donc les pédagogues qui tous, vous diront qu’un enfant à qui l’on ne signale pas ses limites, perd toute mesure. Et n’a plus conscience de ses marques, de ses repères. Ou, dit encore autrement : Israël aujourd’hui, échappe à tout contrôle ! Nul ne parvient plus à lui faire entendre raison, même l’oncle Sam. Et il y a donc le risque que seule la méthode forte le ramène dans les normes acceptables, à savoir celles du Droit identique pour tous.
Quelles « méthodes fortes », me direz-vous, déjà suspicieux d’entendre des relents de discours belliqueux ? Si l’on exclut tout recours à la violence à l’encontre d’Israël, après nous avoir martelés depuis plusieurs années que le marché fait loi, la seule méthode qui soit, est la privation de ses moyens financiers. Dans la « globalisation » actuelle, et avec un budget démentiel consacré à sa « Défense », il est temps d’oser l’arme de la dissuasion via la privation des soutiens divers et particulièrement ceux des versements financiers astronomiques que cet Etat d’apartheid reçoit chaque année de nos « démocraties » éclairées au premier rang desquelles les USA. La campagne de Boycott, Sanctions et Désinvestissements (BDS) est donc plus que jamais d’actualité, et devrait franchir un échelon supplémentaire par la suppression immédiate de toute aide financière à l’entité coloniale qui ne respecte rien d’autre que ses propres objectifs.
Tant que nous ne prendrons aucune mesure de cet ordre, les différents gouvernements israéliens qui se succèdent continueront d’appliquer ce que nous ne pouvons que constater après des années de discussions vaines et stériles : le vol des terres palestiniennes et l’asphyxie lente et programmée de sa population. Avec Gaza en exemple abject de ce dont cet Etat est capable.
Mais encore une fois, pour en arriver à une véritable solution, au lieu d’intégrer « d’emblée » les paramètres actuels, il nous faut reconnaître en priorité, l’injustice flagrante du départ, commise à l’encontre du peuple palestinien. Tant que nous n’aurons pas pu reconnaître cette faute-là, toute tentative vers un quelconque accord sera illusoire et d’office promise à un nouvel échec.
(JPG)
* Daniel Vanhove est Observateur civil et membre du Mouvement Citoyen Palestine
Il a publié aux Ed. Marco Pietteur - coll. Oser Dire :
27 septembre 2010 - Communiqué par l’auteur
Lien

Dix ans après la seconde Intifadha, la cause palestinienne toujours dans l’impasse

publié le mercredi 29 septembre 2010
Hassan Moali

 
Dix ans après le début de la deuxième Intifadha, les Palestiniens se retrouvent confrontés à la double impasse du soulèvement et du processus de paix qui n’ont abouti ni l’un ni l’autre à la création de l’Etat promis.
Le 28 septembre 2000, la visite critiquée du chef de la droite israélienne, Ariel Sharon, sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, provoquait des heurts entre Palestiniens et forces israéliennes, deux mois après l’échec du sommet de Camp David (Etats-Unis), convoqué pour parvenir à un règlement final du conflit israélo-palestinien. La première Intifadha avait éclaté en 1987 dans un camp de réfugiés de Ghaza et débouché sur les accords d’Oslo, pour se clore symboliquement le 13 septembre 1993 par la poignée de main historique, à la Maison-Blanche, entre le dirigeant palestinien Yasser Arafat et le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin.
« L’Intifadha d’Al Aqsa » — du nom d’une mosquée de l’esplanade — n’a pas de date de fin officielle. Mais l’annonce conjointe de l’arrêt des violences, le 8 février 2005, par Mahmoud Abbas, successeur du défunt Yasser Arafat, et d’Ariel Sharon, devenu Premier ministre, en marque l’épilogue. En près de cinq ans, quelque 4700 personnes ont péri, dont près de 80% de Palestiniens.
Depuis, les appels épisodiques à une troisième Intifadha relèvent essentiellement de l’incantation, d’autant que la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie et le retrait israélien de Ghaza ont réduit le périmètre de confrontation. « Nous avons essayé l’Intifadha, cela nous a causé beaucoup de tort », a déclaré Mahmoud Abbas au quotidien arabe Al Hayat.
Guerre d’usure
« Nos mains blessées sont encore capables de tendre une branche d’olivier », a-t-il assuré samedi devant l’Assemblée générale des Nations unies, faisant allusion au discours de Yasser Arafat à cette même tribune en 1974, qui s’était présenté en tenant le rameau d’olivier et le fusil du révolutionnaire. « Ne laissez pas le rameau tomber de ma main », avait-il lancé.
« Nous devrions être prêts à la lutte armée, ou au moins au soulèvement », a affirmé Hossam Khader, ancien député palestinien, emprisonné cinq ans par Israël pour appartenance à un groupe armé, les Brigades des martyrs d’Al Aqsa. « Tout ce qu’il nous reste maintenant pour libérer la Palestine, c’est une centaine de sympathisants du monde entier qui manifestent pacifiquement à Bilin, Nilin, Iraq Burin », a-t-il relevé, en référence aux villages où se déroulent des rassemblements contre la barrière israélienne.
« Comment pourrions-nous affronter les bulldozers de Lieberman, Netanyahu et Barak ? Comment pourrions-nous arrêter leurs bulldozers sur le terrain ? » Des questions qui coulent de source quand on entend Avigdor Lieberman dire hier, que la conclusion d’un accord de paix « risque de prendre plusieurs décennies » ! Mahmoud Abbas appréciera.
publié par el Watan