Le ministère  public et les officines sionistes à l’origine des plaintes contre la  campagne BDS en ont été une nouvelle fois pour leurs frais, jeudi à  Bobigny, où le tribunal a accepté les arguments des défenseurs de Maha,  Mohamed, Olivia et Ulrich, et ordonné un 
renvoi de l’affaire à octobre.
A l’initiative de  nombreuses associations (EuroPalestine, Parti des Indigènes de la  République, Femmes en Noir,  PCF, CGT, Sud de Bobigny, etc.), plus de  500 personnes se sont retrouvées devant le tribunal dès midi, une heure  avant la comparution de nos camarades mis en examen pour une série  d’actions de boycott des produits « Made in Israel » dans des  hypermarchés de la région parisienne, aux lendemains de la tuerie de Gaza, début 2009.
Rappelons que ces procès, dépourvus de tout fondement juridique sérieux (on n’a jamais vu  personne poursuivi pour avoir appelé au boycott de la Chine, du Soudan,  du Mexique ou de la Patagonie), n’existent que par la volonté du  gouvernement israélien, auquel la précédente ministre de la Justice  Michèle Allio-Marie (elle-même boycotteuse du Mexique !) n’a rien su  refuser.
Les officines israéliennes en France des agents provocateurs Sammy  Ghozlan et Gilles-William Goldnadel se sont ainsi vantées d’avoir déposé  une centaine de plaintes contre nous un peu partout en  France, et  Alliot-Marie avait donné l’ordre, au temps où elle pouvait encore donner  des ordres, d’y donner systématiquement suite. Bonjour l’encombrement  des tribunaux !
Dans une ambiance combative et joyeuse, où la foule arborait en nombre le désormais célèbre T-shirt vert « 
Palestine Vivra – Boycott Israël », plus d’une vingtaine d’orateurs se sont succédé à la sono installée sur le parvis du Tribunal de Bobigny, en présence de nombreux journalistes de la presse écrite et de caméras.
Outre les inculpés et 
les témoins (Mgr Jacques Gaillot, Alima Boumédiène-Thiéry, Patrick Braouezec,  Jacques-Marie Bourget), prirent d’abord la parole des représentants des  nombreuses délégations venues des régions et même de l’étranger  (Belgique, Allemagne) appuyer la campagne BDS. Sans pouvoir les  mentionner tous, saluons les interventions de Michel et Perrine  (Strasbourg), Farida et Jacques (inculpés de Mulhouse), Nadia,  Anne-Marie et Julien (Belgique), Sakina (inculpée de Bordeaux), Lila  (Lyon), Nasser et Farid (Lille), ou encore Jacques (Nanterre-Palestine), Hassan (élu de Choisy-le-Roi), Benjamin (PCF Bobigny),  Karim (PIR, Paris), et on en oublie forcément.
Parallèlement, banderoles et drapeaux de la Palestine étaient déployés sur le chemin  menant au tribunal, la bien nommée « Passerelle Marie-Claire »,  baptisée ainsi en hommage au combat mené, dans les années 1970 devant ce  même tribunal de Bobigny, pour conquérir 
le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). La pionnière de ce combat pour la reconnaissance de l’IVG, l’avocate Gisèle Halimi, avait d’ailleurs adressé un message de soutien à Olivia, Maha, Mohamed et Ulrich, qui fut lu à la sono.
La question du ravitaillement avait été prévue, et les manifestants,  entre musique et tombola (gros lot : un DVD des opérations de boycott)  eurent la possibilité de se restaurer. Et aussi de s’inscrire à la  mission Palestine de juillet, les timbres à l’effigie de la Palestine, étant particulièrement appréciés.
La générosité des participants a permis de couvrir les frais de justice de cette audience.
DANS LA SALLE DU TRIBUNAL
Ceux qui on pu rentrer dans 
la salle d’audience ne se sont pas ennuyés non plus.
D’une part parce que Me Antoine Comte a brillamment exposé la  nécessité pour les plus hautes instances judiciaires de se pencher sur  le texte d’une loi qui permet apparemment de confondre des produits  (pamplemousses, avocats, dattes...) avec des personnes discriminées, et  qui remet en cause la possibilité de sanctionner la politique d’un Etat,  et comme par hasard un seul !
Si Madame Alliot-Marie, appelée à la barre, a brillé par son absence,  les avocats de Goldanel et Ghozlan ont compensé, en créant un incident  de séance à propos des T.Shirts "Palestine Vivra - Boycott Israël", leur faisant du coup une publicité inespérée.
Affolés de constater que l’une des personnes dans le public en  portait un, ils ont demandé aux juges de faire retirer le T.Shirt ou de  faire sortir la personne par la police. Un débat amusant s’est alors  engagé, nos avocats faisant constater qu’il n’y avait pour l’heure aucun  jugement négatif en la matière, et qu’en outre seule la mention "Palestine Vivra" était visible dans la salle.  Les juges se sont donc retirés pour délibérer sur cette demande de la  plus grande urgence. Et lorsqu’ils ont demandé à ce que les inscriptions  soient recouvertes "pour la sérénité des débats", ainsi fut fait, avec  un bel et grand... keffieh !
C’est avec un soulagement visible que la présidente du tribunal a  accédé à la requête des avocats de la défense et accepté la "QPC"  (Question Prioritaire de Constitutionnalité), qui demande à 
la Cour de Cassation  de se pencher sur l’absence de clarté d’une loi qu’une ministre de la  justice peut utiliser pour attenter à la liberté d’expression.
Un nouveau rendez-vous a été fixé au 20 octobre 2011, dans une 
ambiance de liesse.
Un grand merci au Bureau National de développement de l’antisémitisme  en France (qui avait demandé l’interdiction du rassemblement devant le  tribunal), à France-Israël, à "Avocats sans frontières", à la Chambre de  Commerce France-Israël, à l’Association des Villes sinistrées d’Israël,  et aux autres officines israéliennes qui contribuent à populariser en  France la campagne internationale BDS, et à faire de chaque procès une  occasion pour les militants d’affirmer haut et fort la nécessité de  sanctionner la colonisation israélienne.
  
  
  
  
  
 
CAPJPO-EuroPalestine
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