samedi 20 mars 2010

Netanyahu promet des concessions à Washington

Le 
premier ministre israélien Benjamin Netanyahu
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu
11:30 19/03/2010
© RIA Novosti. Alexandre Makarov
TEL AVIV, 19 mars - RIA Novosti
Israël est prêt à faire des concessions et à mettre en œuvre des "mesures de confiance" pour relancer le processus de paix avec les Palestiniens, a annoncé vendredi la chancellerie du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le contenu de l'initiative exposée par M.Netanyahu lors d'un entretien téléphonique avec la secrétaire d'Etat américain Hillary Clinton n'a pas été pas précisé.
Selon le journal Haaretz, il s'agit probablement de la libération d'un groupe de Palestiniens des prisons israéliennes, de la levée des barrages en Cisjordanie et de la remise sous contrôle palestinien de certains territoires de Cisjordanie.
Les concessions israéliennes concernant les projets de colonisation de Jérusalem-Est n'ont pas été officiellement annoncées.
La semaine dernière, Israël a annoncé un projet de construction de 1.600 logements à Jérusalem-Est, en pleine visite du vice-président américain Joe Biden dans la région. Cette annonce a été perçue comme un affront par Washington, qui venait juste d'arracher l'accord des Palestiniens de participer à des pourparlers indirects avec les Israéliens sous son égide.
La reprise du dialogue palestino-israélien a été de nouveau remise en question.
Les Palestiniens conditionnent leur retour à la table des négociations à l'arrêt total de l'extension des colonies juives en Cisjordanie (dont Jérusalem-Est annexée en juin 1967).
http://fr.rian.ru/world/20100319/186283550.html

Le Quartette soutient la tenue d'une conférence internationale à Moscou

Le 
Quartette pour le Proche-Orient
Le Quartette pour le Proche-Orient
12:44 19/03/2010
© RIA Novosti. Edouard Pesov
MOSCOU, 19 mars - RIA Novosti
Le Quartette pour le Proche-Orient soutient l'initiative visant à organiser à Moscou une conférence internationale sur le règlement palestino-israélien, apprend-t-on vendredi d'une déclaration du Quartette annoncée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
"Nous réitérons notre soutien à la tenue des consultations sur la conférence internationale de Moscou (…) ayant pour objet la reprise des négociations directes entre les deux parties", a indiqué le secrétaire général des Nations unies.
La réunion du Quartette (Etats-Unis, Russie, ONU et UE) se déroule à un moment crucial pour le processus de paix au Proche-Orient: pour la première fois depuis presque deux ans s'offre une occasion de relancer les négociations directes entre les Israéliens et les Palestiniens, interrompues à l'hiver 2008-2009 suite à l'opération militaire israélienne Plomb durci à Gaza.

Colonisation: les Palestiniens exhortent le Quartette à agir

Colonisation: la Palestine exhorte le Quartette à agir
Colonisation: la Palestine exhorte le Quartette à agir
16:15 19/03/2010
© flickr.com/ Joi
GAZA, 19 mars - RIA Novosti
L'Autorité palestinienne a salué l'appel au gel de la colonisation israélienne lancé par le Quartet pour le Proche-Orient et a exhorté ce dernier à faire suivre ce genre de déclarations d'actes concrets, a indiqué vendredi le responsable palestinien Saib Arikat.
"Nous saluons la déclaration du Quartette de médiateurs et les exhortons à mettre en oeuvre sur le terrain des mécanismes qui contraindront Israël à tenir ses engagements, notamment l'arrêt total de la colonisation dans les territoires palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est", a-t-il indiqué.
M. Arikat a en outre ajouté que la partie palestinienne voudrait que les pays membres du Quartette créent un système de surveillance qui permettra de contrôler Israël.
Les quatre médiateurs (Russie, Etats-Unis, ONU et UE) réunis vendredi à Moscou ont demandé à Tel Aviv de geler complètement la colonisation, de démanteler tous les avant-postes construits depuis mars 2001 et de s'abstenir de toute démolition de bâtiments et d'expulsion de Palestiniens de Jérusalem-Est. 
La colonisation israélienne est perçue comme la principale entrave à la relance des négociations de paix palestino-israéliens interrompus depuis plus d'un an suite à l'opération militaire israélienne Plomb durci à Gaza. En même temps le refus du gel a créé des tensions dans les relations diplomatiques entre Tel Aviv et Washington.

La déclaration du Quartette éloigne les perspectives de paix (Lieberman)

Le chef 
de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman
Le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman
16:41 19/03/2010
© RIA Novosti. Aleksei Drujinin
TEL-AVIV, 19 mars - RIA Novosti
La déclaration faite vendredi à Moscou par le Quartette (Russie, USA, UE et ONU) sur le Proche-Orient ne fait qu'éloigner les perspectives de règlement du conflit palestino-israélien, a déclaré le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman.
"La déclaration du Quartette ne fait aucun cas de l'expérience des 16 dernières années et ignore que la paix doit s'édifier d'en bas, à partir de démarches pratiques sur le terrain", a souligné M.Lieberman.
Réuni vendredi dans la capitale russe, le Quartette, notamment les chefs de diplomatie de la Russie, de l'Union européenne et des Etats-Unis, ainsi que le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, a adopté une déclaration, appelant l'Etat hébreu à arrêter toutes ses activités de colonisation dans les Territoires palestiniens occupés.
Les participants à la rencontre moscovite ont exhorté Palestiniens et Israéliens à des négociations indirectes, qui, une fois entamées, se convertiraient rapidement en négociations directes, devant déboucher en l'espace de deux années sur le règlement du conflit.
Le ministre israélien a vivement critiqué le Quartette pour ses tentatives d'imposer artificiellement un règlement et un calendrier irréaliste.
Il a déploré que de telles déclarations ne fassent que renforcer dans le camp palestinien l'impression fausse qu'il peut aboutir à ses fins en évitant, sous toutes sortes de prétextes, la négociation directe avec Israël.
"Cela ne fait qu'éloigner les perspectives de paix", a relevé M.Lieberman.
http://fr.rian.ru/world/20100319/186286747.html

Conflit proche-oriental: Poutine espère le succès de la médiation russo-américaine

20:46 19/03/2010
MOSCOU, 19 mars - RIA Novosti
Le premier ministre russe Vladimir Poutine espère le succès de la coopération entre Moscou et Washington dans le règlement du conflit palestino-israélien.
"Force est de constater que les activités du Quartette de médiateurs pour le Proche-Orient se déroulent sur fond d'échange de coups entre les Palestiniens et les Israéliens", a déclaré le chef du gouvernement russe lors d'un entretien avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.
Selon lui, les efforts des médiateurs "seront dépourvues de sens" s'ils ne tiennent pas compte des événements en cours dans la région.
"Cependant, je suis persuadé que vous étudierez attentivement le problème avec votre homologue Sergueï Lavrov et trouverez des mécanismes supplémentaires pour accroître l'efficacité de la médiation", a conclu M.Poutine.
Le Quartette de médiateurs internationaux pour le Proche-Orient réunit la Russie, les Etats-Unis, l'ONU et l'UE.
La confrontation entre l'Autorité palestinienne et l'Etat hébreu constitue l'un des conflits les plus douloureux dans la région. Les négociations ente les parties ont été interrompues à l'été 2008 suite au blocus de la bande de Gaza par Israël. L'opération armée de Tsahal à la fin de 2008 et au début de 2009 a détruit tout espoir de les voir repartir.
A l'heure actuelle, le redémarrage du dialogue palestino-israélien est entravé par  l'implantation de colonies juives en Cisjordanie. Les Palestiniens refusent de revenir à la table des négociations et avancent l'arrêt total de la colonisation comme préalable à la relance du processus de paix.
http://fr.rian.ru/world/20100319/186288866.html

"Si vous entrez à Gaza, vous n'aurez plus de contact avec nous"


Confidence d’un diplomate européen en Israël, à propos de la visite jeudi à Gaza de Catherine Ashton, la haute représentante de l’Union européenne (UE). « Les Israéliens ont fait une exception pour Ashton et Ban ki-Moon, en les autorisant à entrer dans la bande de Gaza. Mais le message qui nous parvient toujours de la part des Israéliens est clair: si un ministre des Affaires étrangères va à Gaza, il n’aura plus, ensuite, de contact avec nous ».
Le seul ministre des Affaires étrangères de l’UE à s’être rendu à Gaza ces derniers mois est l’Irlandais, Michael Martin, mais il était entré par Rafah en Egypte.
Depuis que le Hamas a chassé, par les armes, l’Autorité palestinienne de Gaza en 2007, Israël applique un blocus strict sur la bande de Gaza, contrôlée par les islamistes palestiniens.
Constatant l’échec de sa stratégie d’isolement du Hamas, les Européens cherchent à sortir de l’impasse où ils se sont engouffrés, mais ils se heurtent aux vétos israélien et américain sur cette question très sensible des relations avec une organisation classée comme terroriste.

Moyen-Orient : Le Quatuor veut un règlement du conflit israélo-palestinien sous deux ans

Le mur séparant Israéliens et Palestiniens à Bethléem.
19 mars 2010 – Le Quatuor pour le Moyen-Orient, composé des Nations Unies, de l'Union européenne, des Etats-Unis et de la Russie, a appelé aujourd'hui depuis Moscou les parties israélienne et palestinienne à reprendre les négociations dès que possible dans le but de parvenir à un règlement dans les deux ans.
« Le Quatuor estime que ces négociations doivent aboutir à un règlement négocié entre les parties dans les 24 mois, qui mette fin à l'occupation commencée en 1967 et aboutisse à l'émergence d'un État palestinien indépendant, démocratique et viable vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec Israël et ses voisins », a indiqué le groupe dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion dans la capitale russe.

Le Quatuor a réitéré son appel à Israël et aux Palestiniens à agir sur la base du droit international et de leurs accords antérieurs, notamment le respect de la Feuille de route qui appelle à deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.

« Le Quatuor exhorte le gouvernement d'Israël à geler toute activité de colonisation, y compris la croissance naturelle, à démanteler les colonies érigées depuis mars 2001 et à ne pas procéder à des expulsions et des démolitions à Jérusalem-Est », est-il également rappelé.

La semaine dernière, le groupe a publié une déclaration condamnant l'approbation par le gouvernement israélien d'un projet de 1.600 nouveaux logements à Jérusalem-Est.
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=21499&Cr=Isra%EBl&Cr1= 

Les Libanais manifestent contre la judaïsation d'al-Qods occupée et contre la colonisation israélienne

19 Mar 2010
Beyrouth /   Des centaines de Libanais ont manifesté aujourd'hui à l'invitation des organisations estudiantines et des jeunes du Liban et nombre de Partis libanais, protestant contre la judaïsation de la ville occupée d'al-Qods, contre l'expatriation de ses habitants originels et contre la colonisation israélienne.
Ils ont remis une note dans ce sens au siège des Nations Unies à Beyrouth où ils s'étaient rassemblés venus des différentes régions de la capitale libanaise.
Prononçant l'allocution des Partis libanais, le député Ali Hassan Khalil a appelé à l'arrêt de toute forme de négociations avec Israël, affirmant que ce rassemblement aujourd'hui est un cri de colère contre l'occupant israélien.
"Israël déclenche aujourd'hui son agression contre notre culture et notre patrimoine", a martelé le député Khalil, affirmant que la Palestine est aux Palestiniens et que ce n'est pas la construction d'une synagogue qui changera son identité.
Le responsable politique du mouvement de la résistance nationale palestinienne /Hamas/ au Liban, M. Ali Baraké, a de son côté assuré que les Palestiniens ne resteraient pas les bras croisées devant cette agression flagrante et que contrairement à ce qu'attendaient les Israéliens, la construction de la synagogue al-Kharab n'aboutira pas à la démolition d'al-Aqsa mais à la fin de leur entité "or tout atteinte à al-Aqsa ébranlera toute la nation", avertit-il.
Rappelant que /19/ ans de vaines négociations n'ont apporté au peuple palestinien que plus de division, de judaïsation de leur terre, de colonisation, de blocus et de crimes israéliens, M. Baraké a invité le peuple palestinien à s'unir autour de la résistance et à se soulever contre l'occupant.
Il a de même appelé toutes les factions palestiniennes au dialogue et à l'attachement à la résistance et à l'intifada.
Gh.H.
http://www.sana.sy/fra/55/2010/03/19/278873.htm

La Jordanie décide de ne pas améliorer ses relations avec le Hamas

Jordanie - 19-03-2010
Par Palestine Info 
Des sources au sein du mouvement islamique en Jordanie ont déclaré qu’Amman était en train de lancer une campagne contre quiconque collecter des fonds pour Gaza et la Palestine, et convoquait les écrivains qui prônaient une amélioration des relations avec le Hamas.
Les sources bien informées ont dit au Centre Palestinien d’Information mercredi que les mesures faisaient partie d’une nouvelle politique jordanienne vis-à-vis du Hamas et de la cause palestinienne.
Elles ont dit que la Jordanie avait pris sa décision, après un temps d’hésitation, et a décidé d’être en harmonie avec le soi-disant « axe arabe modéré » et de continuer de soutenir Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité Palestinienne dont le mandat a expiré en janvier l’an dernier.
Amman a aussi pris parti contre la restauration de tout type de relations avec le Hamas dans un futur proche, ont dit les sources.
Elles ont précisé que les renseignements jordaniens ne visent pas seulement ceux qui collectent des fonds, mais convoquent également ceux qui ont appelé, ces derniers mois, à tourner une nouvelle page dans les relations jordaniennes avec le Hamas.
Elles ont informé le CPI que les auteurs étaient pressés et fustigés pour les obliger à ne pas écrire sur cette question.
18 citoyens ont été détenus à ce sujet et beaucoup d’autres ont été interrogés.

Une 5ème roquette tirée de Gaza contre les territoires occupés

19/03/2010  
Une roquette a été tirée vendredi par contre les territoires occupés à partir de la bande de Gaza sans faire ni tué ou blessé, ni dégât, selon l'armée d'occupation israélienne.
La roquette a explosé dans un terrain vague, dans la colonie de Shaar Hanegev (sud des territoires occupés), au nord de la bande de Gaza, a précisé un porte-parole de l'armée d'occupation.
Il s'agit de la cinquième roquette tirée contre territoires occupés à partir de l'enclave palestinienne depuis mercredi soir.
Jeudi, deux roquettes palestiniennes lancée de Gaza, dont l'une a tué une personne.

Les menaces de Sayed Nasrallah retentissent toujours: manoeuvre à Gush Dan

19/03/2010 
Les menaces du secrétaire général du Hezollah Sayed Hassan Nasrallah de bombarder la métropole de Tel Aviv "Gush Dan" dans la prochaine guerre continuent de terrifier les Israéliens.
Après un mois au discours de Sayed Nasrallah, les autorités locales israéliennes ont entamé une nouvelle manœuvre à Gush Dan baptisée "le jeu des directions", avec la participation de hauts officiers de l'armée et des services de sécurité. Il sera question d'étudier les répercussions de la chute de roquettes sur cette région dans la prochaine guerre.
Selon le quotidien israélien Maariv, l'objectif de la manœuvre est de faire face théoriquement à la chute de roquettes au centre d' "Israël", parce que le ministère de la guerre et l'armée israélienne considèrent le front interne comme étant le second front qui subira les roquettes pour un long temps, surtout que ces dernières s'étendront sur toute la superficie de l'entité sioniste.
Par ailleurs, les préparatifs se poursuivent pour effectuer la plus grande manœuvre militaire "Point tournant 4" vers la fin de Mai prochain. Elle concernera tous les secteurs israéliens dont les ministères et les autorités locales, et ce, dans le cadre de la réhabilitation des institutions et l'adaptation des colons à se comporter efficacement dans des cas d'urgence, même s'ils se trouvent dans leurs maisons.
Au cours de ces manœuvres, le système de contrôle et de surveillance sera déclenché pour la première fois, sous la supervision d'officiers experts. Il s'agirait de vérifier l'état des autorités locales en cas d'importante évacuation des habitants de villes concernées par la crise.       
Selon le Maariv, le ministère de guerre israélienne enverra juste avant le début de la manœuvre des messages d'accalmie aux pays de la région, comme quoi cet exercice militaire se fait chaque année.  

Affrontements à AlQuds et à AlKhalil et manifestations de soutien à Gaza

19/03/2010  
Une unité des forces d'occupation a profané l'esplanade des Mosquées d'AlAqsa et détruit la porte de la pièce où se font les ablutions. Cette unité est montée sur les toits de cette pièce, appartenant au ministère des Waqfs musulmans. Plusieurs soldats ont également pris des positions sur les toits des habitations donnant sur la Mosquée d'AlAqsa.
La police d'occupation israélienne a été à nouveau placée en état d'alerte et a interdit l'accès ce vendredi à l'esplanade des Mosquées, dans la ville sainte d'AlQuds. Seuls les femmes et les fidèles de plus de 50 ans ont pu prié vendredi sur l'esplanade, a indiqué le porte-parole Micky Rosenfeld.  
DES AFFRONTEMENTS A ALQUDS ET ALKHALIL
Peu après la prière de vendredi, des affrontements ont éclaté entre les forces de l'occupation déployées en masse et les fidèles aux alentours de la Sainte mosquée.
L'Agence de presse "La Palestine aujourd'hui" a indiqué qu'un grand nombre de femmes se sont dirigées à la suite de la prière de vendredi vers la rue AlWad alors que des centaines de manifestants palestiniens ont pris part à la procession de fidèles. Ils ont dénoncé le laxisme arabe et islamique et ont appelé à libérer la sainte mosquée d'AlAqsa.
Selon l'agence de presse précitée, les soldats de l'occupation israélienne ont agressé les femmes.     
Même son de cloche à AlKhalil où des heurts ont opposé des jeunes palestiniens aux soldats de l'occupation à la sortie de la prière du vendredi. Plus de 300 palestiniens se sont rassemblés dans le secteur de la ville occupée, pour dénoncer la poursuite de la colonisation sioniste.
"Vers AlQods, marchent des millions de martyrs", scandaient les manifestants.
Les soldats de l'occupation ont tiré de grenades lacrymogènes, et procédé à des arrestations dans leurs rangs.
A Nilin, village situé à l'ouest de Ramallah (Cisjordanie), les habitants et des pacifistes étrangers ont protesté contre les agissements israéliens à AlQods et contre la construction du mur de l'apartheid. Les soldats agresseurs ont lancé des bombes lacrymogènes en leur direction et déclaré la région "zone militaire fermée".
A Gaza, des milliers de Palestiniens ont manifesté à l'appel du Hamas et du Jihad islamique en signe de protestation aux exactions israéliennes à AlQods, et à la construction de la synagogue.  
Dans le camp de Nouseirat au centre de la bande de Gaza, près de 10.000 Palestiniens ont participé à la procession organisée par le Hamas. Un dirigeant du mouvement Abdel Rahmane AlJamal a appelé à l'unité du peuple palestinien et exhorté la nation arabe et islamique à se mobiliser pour soutenir AlQods et la mosquée de l'Islam. 
A Rafah également, plus de 2000 Palestiniens ont répondu à l'appel du mouvement de résistance le Jihad islamique et ont manifesté dans les rues de la ville. Un dirigeant éminent du Jihad, Nafez Azzam, a condamné les exactions sionistes qui visent à judaïser AlQods.
Pour sa part, un responsable aux comités de la résistance populaire a assuré que "les tirs de roquettes à partir de la bande de Gaza se poursuivront en riposte aux agressions à ALQods. 

Avigdor Lieberman a boycotté la visite du président brésilien

vendredi 19 mars 2010 - 06h:37
Incident diplomatique entre Israël et le Brésil ? Le ministre israélien des Affaires étrangères a confirmé mardi avoir boycotté trois rencontres avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva la veille, affirmant que celui-ci avait refusé de se rendre sur la tombe du fondateur du sionisme lors de sa visite dans le pays.
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Avigdor Lieberman a expliqué n’avoir assisté ni au discours de "Lula" au Parlement israélien, ni à deux autres réunions lundi, pour protester contre son refus de visiter le tombeau de Théodore Herzl, considéré comme le père du sionisme politique moderne, mais de se rendre mercredi sur la tombe de Yasser Arafat.
"Quelqu’un qui n’est pas prêt à visiter la tombe de Herzl, mais qui se rend sur celle de Yasser Arafat, je n’accepte pas", a-t-il déclaré au site Internet d’information israélien YNet. Selon lui, le comportement du président brésilien viole le protocole.
Le cabinet de "Lula" a répondu en affirmant qu’une visite sur la tombe de Herzl ne fait pas partie du protocole convenu pour un dirigeant étranger présent en Israël. "Cela n’a jamais été considéré comme figurant sur le programme du président", a déclaré un porte-parole tenu à l’anonymat.
Le porte-parole a jugé bizarre la réaction de Lieberman, soulignant que d’autres dirigeants récemment en visite en Israël -comme Nicolas Sarkozy pour la France ou Silvio Berlusconi pour l’Italie- ne s’étaient pas rendus sur la tombe de Herzl, située sur le mont du même nom à Jérusalem. Le vice-président américain Joe Biden s’y était en revanche rendu la semaine dernière.
Luiz Inacio Lula da Silva est arrivé lundi en Israël pour la première visite officielle d’un président brésilien en exercice, dans le but de faire de son pays un interlocuteur dans le processus de paix au Proche-Orient.
Il a rencontré lundi le Premier ministre Benyamin Nétanyahou et le président Shimon Peres, avant de s’entretenir le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas mardi en Cisjordanie. Sa tournée doit également le conduire en Jordanie et en Iran.
Hillary Clinton réaffirme le lien "inébranlable" avec Israël La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a réaffirmé le lien "étroit et inébranlable" entre Israël et les Etats-Unis et souligné l’attachement de Washington à la sécurité de l’Etat juif.
"Nous sommes absolument attachés à la sécurité d’Israël. Il y a un lien étroit et inébranlable entre les Etats-Unis et Israël", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse, soucieuse apparemment d’apaiser les tensions des derniers jours entre les deux pays.
Selon la presse israélienne, la secrétaire d’Etat, qui avait dénoncé une initiative israélienne "insultante", a sommé l’Etat juif de renoncer aux 1.600 nouvelles constructions qu’il a annoncées la semaine dernière à Jérusalem-Est, en pleine visite du vice-président américain, Joe Biden, destinée à raviver des pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens.
Hillary Clinton a tenu mardi à rejeter l’idée selon laquelle les relations entre les deux pays connaîtraient leur crise la plus grave depuis des dizaines d’années. Selon l’ambassadeur de l’Etat juif à Washington, pourtant, la tension entre Israël et les Etats-Unis est plus vive que jamais depuis 35 ans. "Nous partageons des valeurs communes et nous voulons un avenir démocratique pour le monde ; nous sommes également les uns comme les autres en faveur d’une solution à deux Etats", juif et palestinien, au Proche-Orient, a insisté Hillary Clinton. "Mais cela ce ne veut pas dire que nous allons être d’accord sur tout", a-t-elle ajouté.
Si Washington a fait part "de son désarroi et de sa déception" après la décision israélienne, a-t-elle dit, il faut maintenant faire en sorte que la nouvelle tournée de l’émissaire américain George Mitchell au Proche-Orient puisse avoir lieu.
Le retour prévu ce mardi au Proche-Orient de l’émissaire de Barack Obama, pour tenter de donner le coup d’envoi de négociations indirectes, a été reporté sine die.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé lundi qu’il n’était pas question de limiter les constructions dans la zone de Cisjordanie annexée à Jérusalem. Le négociateur palestinien Saëb Erekat a jugé la situation "explosive" et l’ex-Premier ministre Ahmed Koreh a mis en garde contre une troisième intifada.
mardi 16 mars 2010

L’indicible lobby

vendredi 19 mars 2010 - 22h:49
M.Saadoune - Le Quotidien d’Oran
Un « groupe d’influence ». C’est par ce timide euphémisme qu’une agence de presse européenne désigne l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), le tout-puissant lobby israélien à Washington.
Alors que la presse américaine n’hésite pas à parler de lobby israélien, cette étonnante pudeur montre combien la crainte révérencieuse qu’inspire ce groupe de pression tétanise la presse « libre ». Au point de pousser une agence de presse à des circonlocutions pour le moins ridicules pour éviter le terme de « lobby », tout à fait ordinaire aux Etats-Unis. Mais il est vrai qu’avec l’AIPAC, il ne s’agit pas de la ligue de défense des producteurs de brocolis mais d’une organisation qui sert ouvertement des intérêts extérieurs aux Etats-Unis et exerce une pression constante sur les acteurs politiques.
Deux universitaires américains, John Mearsheimer et Stephen Walt, ont osé démontrer que le « lobby israélien » exerce une pression sans commune mesure et parvient à contraindre la plus grande puissance mondiale à mener, au Proche-Orient, une politique étrangère contraire à ses propres intérêts. Les deux universitaires ont subi, sans surprise, l’accusation automatique d’antisémitisme. Au tout début de son mandat, le président Barack Obama découvrait la toute-puissance du « lobby » que l’on ne nomme pas. Il a dû renoncer, sous le tir de barrage de membres éminents de l’AIPAC, à la nomination de l’ambassadeur Charles W. Freeman au poste de président du National Intelligence Council.
Lâché par l’administration Obama, l’ambassadeur Freeman a renoncé de lui-même à son poste en dénonçant le rôle d’un lobby dont la stratégie « touche le fond du déshonneur et de l’indécence » et dont l’objectif est « le contrôle du processus politique par l’exercice d’un droit de veto sur la nomination des personnes qui contestent le bien-fondé de son point de vue, la substitution d’une justesse politique de l’analyse, et l’exclusion de toutes les options pour la prise de décisions par les Américains et notre gouvernement autres que celles qu’il favorise ». L’affaire Freeman était une illustration caricaturale du bien-fondé des thèses de John Mearsheimer et Stephen Walt. D’autant que Freeman n’a pas hésité dans sa lettre à souligner que ce lobby est parvenu à empêcher l’opinion américaine et le gouvernement des Etats-Unis « à examiner toute option de politique américaine au Moyen-Orient opposée à la faction au pouvoir en Israël... ».
Ce lobby que l’on ne nomme pas s’est exprimé au sujet de la crispation - et non crise - entre Washington et Tel-Aviv après la décision du gouvernement israélien d’humilier le vice-président Joe Biden, pourtant philo-sioniste de longue date. L’AIPAC n’a en effet pas hésité à tancer l’administration américaine en reprochant à ses responsables leurs déclarations devant le mépris affiché à l’égard du vice-président des Etats-Unis. Dans un pays où un patriotisme primaire s’affiche à tout bout de champ, l’AIPAC se sent suffisamment fort pour s’en prendre au gouvernement américain dans ses disputes avec un gouvernement étranger. L’effet s’est immédiatement fait sentir : Hillary Clinton a battu sa coulpe. Il ne reste que quelques dirigeants arabes - dont le malheureux Mahmoud Abbas - pour penser que l’administration américaine peut procéder à un rééquilibrage de sa politique. Cela fait partie des illusions que les « alliés arabes » s’échinent à cultiver même si Washington ne fait même pas mine d’y croire.
18 mars 2010 - Le Quotidien d’Oran - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.lequotidien-oran.com/?ne...

La « journée de la colère » gagne la Palestine

vendredi 19 mars 2010 - 10h:04
Mel Frykerg
IPS News
« Nous reviendrons demain, après l’école. Ce n’est pas fini. Nous reviendrons ici chaque jour et nous continuerons à manifester pendant des semaines et des mois.
(JPG)
Les ados palestiniens affrontent les soldats de l’occupation à Qalandya (AP)
Mardi, 16 mars, des centaines et des centaines de Palestiniens de toutes tendances politiques sont descendus dans les rues, les ruelles et sur les trottoirs, se déchaînant et manifestantt partout à Jérusalem-Est, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et en Israël proprement dit.
Cette violence, la plus grande depuis plusieurs années, quelque chose comme une mini-Intifada ou un mini-soulèvement, est survenue après l’appel du mouvement islamique Hamas à une « Journée de la colère » pour protester contre la judaïsation que continue Israël à Jérusalem-Est et que les Palestiniens voient comme une tentative de s’emparer des lieux saints islamiques.
Les émeutes étaient relativement limitées en raison des barrages militaires israéliens et d’un bouclage imposé sur la Cisjordanie visant à empêcher les Palestiniens d’arriver jusqu’à Jérusalem.
Plus de 100 Palestiniens ont été blessés, dont 16 souffrent de fractures et de blessures au ventre et aux yeux, et environ 80 ont été arrêtés alors que se multipliaient les affrontements et les face-à-face avec les forces de sécurité israéliennes. Des soldats et policiers israéliens ont également été blessés.
Mercredi, des milliers d’Israéliens des forces de sécurité étaient toujours en alerte maximale, s’attendant à de nouvelles émeutes.
Les forces de sécurité palestiniennes étaient aussi placées en état d’alerte maximale dans la crainte que les manifestations s’étendent aux check-points et aux colonies d’Israël en Cisjordanie et que dégénère une situation déjà explosive.
« Nous reviendrons demain, après l’école. Ce n’est pas fini. Nous reviendrons ici chaque jour et nous continuerons à manifester pendant des semaines et des mois, » a dit l’un des manifestants à IPS.
« Ce n’est que le début. Cela est en train de devenir une campagne permanente contre l’occupation israélienne et la profanation de nos lieux saints, » a déclaré Nasser Edwan (nom modifié), dirigeant local de la jeunesse, à IPS.
A Qalandya, camp de réfugiés et check-point, entre Jérusalem et Ramallah, des centaines de lycéens et d’ados s’avançaient régulièrement vers le check-point israélien, par vagues, en jetant des pierres et des bouteilles.
Ailleurs, ce sont des cocktails Molotov qui étaient lancés, des containers à ordures incendiés, un policier israélien s’est fait tirer dessus par un assaillant palestinien.
Les Forces de défense israéliennes tentaient de disperser les émeutiers en tirant à balles d’acier enrobées de caoutchouc et en lançant des lacrymogènes. Mais les manifestants étaient à peine repoussés qu’ils revenaient en nombre sur le check-point. Des tas ont été blessés et un certain nombre arrêtés.
Habituellement, les manifestations ici suivent un rituel pratiqué par les deux côtés et qui se déroule selon des règles non dites. Jusqu’à présent, les confrontations dans les différents villages de Cisjordanie et à Jérusalem-Est duraient normalement quelques heures et, une fois les deux côtés - soldats israéliens et manifestants palestiniens - épuisés, chacun rentrait à « sa base ».
Les manifestations précédentes à Qalandya, auxquelles a pu assister IPS, étaient disloquées après quelques heures.
Mais la violence, mardi, a fait rage depuis tôt le matin jusqu’à tard dans la nuit. Les mêmes scénarios se sont déroulés en divers endroits de Jérusalem-Est occupée et de Cisjordanie, et des milliers de Gazaouis sont descendus dans les rues dans la bande de Gaza.
Il y avait, ces dernières semaines, comme une atmosphère palpable de colère contenue chez les Palestiniens dans Jérusalem-Est et en Cisjordanie, à cause de la judaïsation accélérée par Israël de Jérusalem-Est.
Les tensions se sont exacerbées lundi avec l’inauguration d’une synagogue juive sur le site d’une mosquée, dans le quartier juif de la vieille ville de Jérusalem.
Les tentatives par les extrémistes juifs de pénétrer à l’intérieur de la mosquée Al Aqsa, troisième lieu le plus saint de l’Islam, ont également alimenté la colère des Palestiniens. Ces extrémistes déclarent vouloir construire le troisième Temple juif sur les restes d’Al Aqsa.
L’importance et la signification d’Al Aqsa, même pour les musulmans modérés et laïques, sont non reconnues dans de nombreux quartiers de Jérusalem-Ouest.
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Manifestation à Gaza le 16 mars
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« Je n’ai que deux fils et je les aime, mais je suis prêt à les sacrifier tous les deux pour Al Aqsa, » a déclaré un militant laïque et ancien dirigeant Fatah dans la vieille ville de Jérusalem, à IPS.
« Quand se sont produites plusieurs émeutes, il y a quelques semaines, j’ai appelé mes fils et je leur ai dit de fermer notre boutique pour touristes et d’aller défendre la mosquée contre les colons. Croyez-vous que ce soit facile pour moi de perdre mes fils ? Al Aqsa est une ligne rouge que personne ne doit franchir, » a-t-il dit à IPS.
Tel est le raisonnement qui se tenait derrière le terrain d’entente qu’ont trouvé les directions des deux factions politiques palestiniennes, Hamas et Fatah, quand elles appelèrent leurs sympathisants respectifs à descendre dans la rue.
De hauts responsables de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), affiliée au Fatah, s’étaient réunis quelques jours plus tôt à l’hôtel Ambassadeur à Jérusalem-Est, avant d’appeler les Palestiniens à l’action.
C’est dans ce même hôtel que les directions s’étaient rencontrées et avaient appelé à prendre des mesures défensives, avant le déclanchement de la Deuxième Intifada, en 2000, quand le Premier ministre israélien d’alors, Ariel Sharon, avait fait une visite provocatrice à la mosquée, malgré les mises en garde de la sécurité israélienne.
De plus, les Brigades des Martyrs Al Aqsa, affiliées au Fatah, ont demandé à l’Autorité palestinienne de leur permettre de se réarmer et de défendre Al Aqsa contre les Israéliens.
Israël a récemment gracié plus de 70 anciens membres d’Al Aqsa à la condition qu’ils abandonnent leurs armes et cessent toute résistance. Des centaines d’autres furent graciés par Israël au cours des années passées.
Le dirigeant du Hamas, Ahmed Bahar, a appelé à une reprise des attaques armées contre Israël et exhorté les Etats arabes à soutenir la résistance.
Cependant, les colons israéliens ont prévenu qu’ils exerceraient des représailles contre tout émeutier palestinien en pratiquant la surenchère dans la contre-émeute.
Ils ont également averti qu’ils attaqueraient « les Arabes et leurs biens » s’ils étaient empêchés d’entrer sur l’esplanade d’Al Aqsa à l’avenir.
Si une Intifada à grande échelle ne semble pas imminente, les troubles pourraient très probablement prendre de l’ampleur selon certains analystes israéliens qui qualifiant les évènements de mardi d’« Intifada à faible intensité ».
Qalandya, le 17 mars 2010 - IPS - traduction : JPP
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8379

Un nouveau racisme de la chrétienté

vendredi 19 mars 2010 - 06h:36
Avigail Abarbanel - Kanan.48
Au fil des ans, j’ai reçu moult messages de chrétiens fondamentalistes pro-sionistes et j’ai toujours trouvé leurs idées abracadabrantesques. Cet article me permettra de mettre en ordre mes idées et mes sentiments, tout en leur répondant.
Au fil des ans, j’ai reçu moult messages de chrétiens fondamentalistes pro-sionistes et j’ai toujours trouvé leurs idées abracadabrantesques. Cet article me permettra de mettre en ordre mes idées et mes sentiments, tout en leur répondant. Récemment, j’ai écrit un article dans lequel je comparais Gaza au ghetto de Varsovie. Parmi les réponses que cet article a suscitées, il y avait, bien sûr, la collection habituelle des messages chrétiens fondamentalistes. Je ne commenterai pas leur croyance littéraliste au Livre des Révélations, ni leurs idées sur l’Armageddon et la fin des temps, qui nous pendraient au nez. Je laisse cela aux sociologues et aux psychologues sociaux, qui étudient les sectes religieuses et leur fascination par les scénarios apocalyptiques de fin du monde...
Mais je suis réellement dérangée par ces messages parce que plus que tout autre chose, ils montrent à quel point ces factions croissantes du monde fondamentaliste chrétien ont fait peu de progrès, depuis le Moyen Age. Je suis née dans une famille juive. Je suis née en Israël, où j’ai passé les vingt-sept premières années de ma vie. Je n’ai jamais souffert personnellement de l’antisémitisme, mais l’on m’en a parlé, et l’on m’a enseigné à quoi il avait pu aboutir, à savoir la tentative délibérée et systématique d’anéantir tous les juifs, partout. Depuis le Moyen Age, les juifs européens ont souffert toutes sortes de maux, allant de la discrimination et la ségrégation à l’expulsion, en passant par les pogromes. Et cette haine systématique a atteint un sommet historique, durant la Seconde guerre mondiale. Mes grands-parents maternels avaient survécu à la Shoah, et en dépit de tous leurs efforts pour reconstruire leur vie, après la guerre, je ne pense pas qu’ils ne se soient jamais remis véritablement des horreurs qu’ils avaient traversées.
La haine et la peur qu’avaient les Européens des juifs, une haine débattue, prêchée, étudiée, compilée et promue durant des générations, atteignit finalement un crescendo durant les années 1930 et 1940. Vous ne pouvez pas bâtir un bûcher et l’attiser ainsi sans qu’il ne finisse par tout consumer. Après avoir été nourris d’un tel régime d’antisémitisme depuis si longtemps, les nazis en conclurent que le monde irait bien mieux sans juifs. Ils étaient persuadés que les juifs étaient à ce point misérables, tellement inférieurs, tellement différents d’eux qu’ils se sont chargés de « nettoyer » le monde des juifs, de les exterminer de la manière dont on le fait d’une vermine. Ils étaient persuadés que le monde serait plus en paix et plus sûr sans juifs. Je sais que l’idéologie nazie rejetait le christianisme, mais l’antisémitisme était une création chrétienne, et c’étaient des siècles d’antisémitisme chrétiens qui avaient conduit, en fin de compte, à ce résultat hideux.
Aujourd’hui, je reçois des messages de personnes qui se considèrent chrétiennes, et qui me disent que lorsque je critique Israël, je ne sais pas ce dont je parle. Ils affirment que les musulmans et les Arabes sont tous des gens vraiment mauvais et que j’aurais bien mieux à faire que critiquer la manière dont Israël maltraite les Palestiniens. Ils disent qu’Israël est tout bon, tout noble, tout démocratique et même sacré, comparé aux méchants pays musulmans et arabes qui l’entourent. Ces généralisations sont confondantes. Des cultures qui sont extrêmement différentes entre elles sont mises dans le même paquet : le nouveau groupe des « mauvais » que tellement de gens diabolisent aujourd’hui, le nouveau groupe des gens qui n’ont pas l’heur de nous ressembler.
Cette sorte de généralisation indiscriminée et ignorante est une des marques de fabrique du racisme authentique. Je suis d’accord pour dire que tout pays qui ne protège pas les droits humains de ses propres citoyens doit être critiqué. Mais ce que l’on ne cesse de me dire, c’est qu’Israël ne doit pas être critiqué, parce que les pays arabes sont infiniment pires. Je réponds, à cela, au moyen d’une analogie : « Supposons que votre enfant ait fait quelque chose de pas bien, et qu’après que vous l’ayez houspillé, il vous rétorque que ce qu’il a fait n’était pas si grave, après tout, parce que son copain a fait pire : vous lui lâcheriez les baskets, sans rien dire ? Vous laisseriez votre gamin échapper à une punition bien méritée uniquement parce que son copain a fait pire ?
Cet argument est tellement absurde que je pense qu’il s’agit, de fait, d’une manière de couvrir le racisme. La question n’est pas que des pays arabes soient pires qu’Israël. Il n’y a aucun pays innocent, dans le monde, et si nous voulions réellement critiquer les pays violant les droits de l’homme, la liste serait passablement longue. Il faudrait y inclure les pays occidentaux qui violent de manière routinière les droits humains de gens et de groupes, y compris au-delà de leurs frontières.
Mais ce que ces gens qui m’écrivent veulent vraiment dire, de fait, c’est que les pays musulmans et les pays musulmans et arabes sont, d’une certaine manière, moins civilisés que les peuples et que les sociétés de l’Occident. Ils me disent que je devrais me tenir épaule conter épaule avec eux et soutenir leur haine des musulmans, des Palestiniens et des Arabes, de manière générale. Souvent, ils m’accusent de mentir, au sujet de mes origines juives. Certains de ceux qui m’écrivent ne peuvent concevoir l’idée que je puisse être née dans une famille juive et soutenir les Palestiniens. Ils me traitent même de Palestinienne (pour eux, c’est une injure...) Soit ils pensent sérieusement que je devrais en être offensée, soit ils pensent que je suis Palestinienne, en réalité, et que je ne fais que prétendre être qui je suis.
J’imagine que ces étranges fanatiques religieux pensent qu’Israël rend un service insigne au monde en le débarrassant de gens appartenant au groupe qu’il est aujourd’hui tellement à la mode et de plus en plus légitime de haïr. Cela ne vous rappelle rien ? Je trouve incroyable que les mêmes personnes qui, il n’y a pas si longtemps, prêchaient une telle haine venimeuse des juifs, tournent aujourd’hui cette même haine, ce même venin, contre d’autres personnes et peu importe, à mes yeux, de qui il peut bien s’agir. Ces fondamentalistes religieux sont en train de promouvoir la haine d’un groupe de personnes dont ils sont persuadés qu’elles sont moins humaines, ou moins précieuses, moins civilisées qu’eux-mêmes.
N’ont-ils rien retenu de ce à quoi la haine et le racisme contre un groupe humain peuvent conduire ? Un christianisme capable de penser comme eux ne diffèrent en rien du christianisme qui, il n’y a pas si longtemps, accusait les juifs d’avoir assassiné des bébés chrétiens afin d’en boire le sang ; d’un christianisme qui torturait et brûlait les gens sur des bûchers, qui, de manière routinière, massacrait ceux qu’il n’aimait pas. Leur christianisme est un faux christianisme qui, exactement comme ses faux prédécesseurs, a tout oublié du « Aime ton prochain » C’est un christianisme sans compassion et sans capacité à réfléchir à ses propres croyances ou à en voir les prolongations logiques. Que veulent-ils, en réalité ? Veulent-ils vraiment que les musulmans soient exterminés ? Si tel est le cas, ils ont vraiment besoin de réfléchir à ce qu’ils sont en train de promouvoir et à ce à quoi cela pourrait conduire.
C’est une version du christianisme qui est fondée sur la peur et sur la haine, et non pas sur l’amour et sur l’inclusion. Ce christianisme-là n’apporte rien à la paix du monde et à ce dont l’humanité a le plus besoin, la camaraderie, le respect et la coopération, toutes ces qualités dont je suis persuadée que Jésus les prônait. Le ton de certains des courriers que je reçois me fait redouter qu’ils ne soient frappés en retour par la haine et la peur qu’ils expriment. Ils ont l’air d’aimer ça.
Je sais que beaucoup de juifs, en Israël, trouvent très amusant et un peu stupéfiant que, tout soudain, ils soient devenus la coqueluche de certaines branches du fondamentalisme chrétien, alors qu’hier encore, ils étaient les « déicides »... Les juifs israéliens ne comprennent pas vraiment pourquoi ils sont ainsi soudainement aimés, mais ils comptent les bénédictions qu’ils reçoivent, pour le moment, et ils en profitent pour pousser un soupir de soulagement.
Voici qu’enfin, ils ont des alliés qui les soutiennent dans leur occupation et dans leur destruction à bas bruit du peuple palestinien. Et c’est génial, parce qu’ils peuvent mettre en scène leur colonisation et leur occupation de la Palestine à la lumière d’un combat entre « le bien et le mal », entre « l’Occident civilisé » (dont ils sont persuadés faire partie) et les « musulmans rétrogrades ». C’est ainsi qu’ils parviennent à occulter la vraie réalité du conflit avec les Palestiniens, qui n’a rien à voir avec un affrontement entre le judaïsme et l’Islam, et tout à voir, en revanche, avec la colonisation et l’épuration ethnique (j’ai une précision presque amusante à apporter ici, qui est que l’identité juive est tellement basée sur la peur de l’antisémitisme que lorsque des chrétiens se mettent du jour au lendemain à aimer les juifs, cela ne manque pas de poser problème à l’Etat juif...).
On a appelé cela anti-islamisme, anti-arabisme, mais peu m’importe la manière dont les gens choisiront de nommer ce phénomène. C’est exactement la même haine que celle qui était dirigée contre les juifs. Elle a les mêmes symptômes. C’est le racisme, fondé sur l’opposition entre « eux » et « nous », avec sa diabolisation et son venin, et ce racisme risque de conduire à un génocide.
Je suis très heureuse de savoir que de très nombreux juifs, dans le monde et en Israël, sont en train de prendre une position de plus en plus affirmée contre ce phénomène et n’ont pas peur de critiquer Israël. Ils considèrent qu’il est de leur devoir de s’insurger non pas en dépit, mais bien à cause de ce que le peuple juif a subi.
Je souhaiterais simplement que toute personne qui se considère juif (ou juive) puisse trouver en elle-même le courage de faire ce qu’il convient de faire. Tous les juifs doivent protester, tous ensemble, quand un nouveau groupe de victimes est en train d’être créé sous nos yeux et quand la haine et le racisme sont, à nouveau, prêchés et promus.
Soupirer de soulagement en disant : « Merci, mon Dieu, cette fois-ci, ça n’est pas pour nous » set immoral et irresponsable. Prendre le parti des fondamentalistes chrétiens fomentateurs de haine - même si c’est « bon pour Israël » - c’est choisir le mauvais camp.
« Plus jamais ça ! », ça ne veut pas dire « plus jamais ça ! » pour nous, les juifs ; cela doit vouloir dire : « Plus jamais ça ! Point barre ».
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Psychothérapeute, Avigaïl Abarbanel est la présidente de l’association Deir Yassin Remembered de Canberra (capitale politique de l’Australie), où elle vit avec son mari, Ian Barnes et « deux chats très mal élevés ». Son site : http://www.avigailabarbanel.me.uk/
http://kanan48.wordpress.com/2010/0...
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8373

Avec la volonté, ils créent l’avenir

vendredi 19 mars 2010 - 06h:30
Ziad Medoukh
Par l’équipe du centre d’information francophone
Département de français
université Al-Aqsa-Gaza
Reportage sur la volonté des gens à Gaza
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Dans le cadre de leurs activités et leurs reportages partout dans la bande de Gaza, l’équipe du centre d’informations et de recherches francophone au département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza, a organisé une visite le samedi 13 mars à une ex-colonie israélienne de Gane Tal qui est devenue un territoire libre et qui est située au sud de la bande de Gaza à côté de la ville de Khan Younis. Ce territoire était occupé par les Israéliens depuis 1948 jusqu’à 2005, avant leur retrait de toute la bande de Gaza, les colons israéliens occupaient 40% de toute la superficie de la bande de Gaza, il y avait 21 colonies, six d’entre elles étaient à Khan Younis au sud, "Gush Qatif, Nezser Hazane, Gane Tal, Gan Or, Gadid, Naveh Dakalim" et les autres colonies étaient installées sur le reste des autres villes de Gaza.
L’équipe du centre a rencontré le directeur général de ce territoire à Khan Younis, monsieur l`ingénieur Hamad Al Réghib, pour avoir les informations sur le travail effectué dans ce territoire par les paysans et les travailleurs sur place.
M.AL Réghib a commencé par expliquer ses efforts avec ses collègues en vue de réparer les dégâts ; après le retrait de l’armée israélienne, tout était désert, ni espaces verts, ni arbres, seul des réservoirs d’eau explosés par les soldats israéliens avant leur départ.
Mais, ces colonies libérées sont devenues plus belles qu’avant grâce à l’expérience des paysans palestiniens et à leur grande volonté ; avec la participation et l`initiative des experts et des ingénieurs agricoles, les paysans et les ouvriers, gardant le moral et l’espoir, ont pu envisager leur avenir avec sérénité, en progressant dans leur coopératif, en l’amenant à sa réussite, ils ont pu réparer et reconstruire les réservoirs de l`eau et cultiver la terre.
Actuellement, dans cette zone qui était bondonnée, il y a plus que 16 000 pommiers, six types variés de manguiers plantés sur 300 donoms (1 donom = 1 000 m2)- l’année dernière la production est parvenue à 130 tonnes vendues sur les marchés locaux - une vaste étendue de pêchers et d’abricotiers, plus de 50 000 poiriers et d’amandiers, plus que 5 000 donoms de serres de raisins variés dont, l`année dernière, la production a été de 60 tonnes, 30 donoms d’orangers qui ont produit 6 tonnes l`année dernière, et aussi, 1 300 citronniers, 27 000 oliviers .
M. Al-Reghib dit que les Palestiniens aiment planter ce type d’arbres, parce qu`il représente le symbole de l’héritage et de la tradition palestinienne. Tous ces arbres sont reliés entre eux par des canaux venant des puits et des réservoirs qui irriguent les vergers.
M. Al-Righib a ajouté que ce projet-là va bien aider le secteur alimentaire et apporter une sécurité pour l’alimentation dans la bande de Gaza ; comme cela, le peuple palestinien n’aura plus besoin d’importer les fruits qui rencontrent souvent de grandes difficultés à franchir les passages israéliens et il va aussi améliorer l’économie nationale ; grâce à ce projet, nous n’aurons plus besoin de compter sur les autres.
En 2008, une compagnie privée "Rawafid" a loué une grande superficie de 72 donoms et a pu y construire des fermes, avec des vaches pour le lait, des lapins, des moutons, des oies, des poulets. Rawafid a pu louer des terrains vides et des serres. Au bout d’une certaine période, elle a réussi à réparer ces serres et à y cultiver des tomates, des oignons, de l’ail, des poivrons rouges et verts, des concombres, des pommes de terre, des melons, des pastèques, pour les vendre sur les marchés de toutes les villes de Gaza ; cette compagnie est managée par le ministère de l’Agriculture. Celui-ci est chargé de faire des statistiques et des études très poussées, afin de déterminer les besoins du peuple, en légumes et en fruits. Alors, à chaque saison, le ministère envoie une liste de tout ce que cette compagnie doit cultiver dans l’avenir - afin d’éviter des manques et des déficits de productions - liste de ce que les citoyens palestiniens auront besoin dans leur vie quotidienne, en prenant garde que ces listes ne touchent pas à la production des simples paysans.
Le directeur de Rawafid, M. Adnan Tanira, a expliqué les défis à relever et les difficultés rencontrées par une telle compagnie privée, dans son travail, sous blocus israélien , dans la bande de Gaza, depuis quatre ans, surtout pour faire franchir les passages aux engrais agricoles, aux tuyaux, et nylons pour les serres. Mais l’administration de cette compagnie n’a pas baissé les bras, elle s’est servie des déjections des animaux et les a utilisées dans l’agriculture.
D’un autre côté, depuis six mois de coupures quotidiennes d’électricité qui peuvent aller jusqu’à plus de douze heures par jour, il n’est pas possible aux ouvriers et aux paysans même de pomper l’eau des sept puits et de la faire couler pour les semis, ce qui menace la vie de ces semis surtout ceux des petits arbres. A cause de cela, ces paysans ont beaucoup souffert, et pour ne pas perdre tous leurs efforts et leurs projets d’avenir, ils ont fini par acheter un grand générateur venu d’Egypte ; ainsi, leur projet pourra se poursuivre dans de bonnes conditions.
On peut ajouter à cela que les paysans palestiniens cultivent de jolies fleurs de bonne qualité, mais à cause de ce siège inhumain, ils ne peuvent pas exporter cette production, donc ils sont obligés de vendre toute la production de fleurs aux fermes, à très bas prix.
La compagnie de Rawafid est en train de penser à plusieurs projets pour l`avenir : l’un d’entre eux s’appelle "le développement du secteur poissons " ; actuellement elle a creusé un grand lac, sur 60 donoms, et a creusé des canaux qui viennent de la mer, mais le blocus l`a empêchée de continuer, car il n’ont pas trouvé un plastique de bonne qualité pour les lacs, Israël a interdit de le passer à Gaza en 2007.
L`objectif de ce projet est d`enrichir et d’encourager le secteur poissons à Gaza .
Autre projet, c’est de faire un partenariat avec le Kuwait pour cultiver 16 000 palmiers-dattiers afin d’encourager l’agriculture de dattes dans la bande de Gaza ; c`est un projet pour encourager les paysans et la solidarité entre les Palestiniens qui sont toujours sous blocus et subissent toujours ce siège inhumain .
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17 mars 2010 - Diffusé par Ziad Medoukh - ziadmedoukh@hotmail.com
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8367

À Ramallah, on ne veut pas d’une troisième intifada

publié le vendredi 19 mars 2010
Sophie Janel

 
Le 16 mars les jeunes Palestiniens, répondant à l’appel à la "colère", ont manifesté à Jérusalem contre la colonisation galopante qui tue toute perspective de paix. Les forces d’occupation ont répliqué avec leur habituelle violence.
Qalandia, mardi 16 mars. L’entrée du check-point est bouclée à l’aide de jeeps et de barrières israéliennes. Entre les protestataires palestiniens et l’armée israélienne, une dizaine de journalistes, casques, gilets pare-balles et masques à gaz, assistent aux affrontements. Cagoulés à l’aide de keffiehs, de jeunes Palestiniens lancent des pierres sur les soldats israéliens. La riposte ne se fait pas attendre : bombes lacrymogènes, bombes sonores ou balles en caoutchouc sont envoyées dans leur direction. La foule se disperse avant de recommencer la danse.
Les affrontements ont commencé tôt le matin. « Des jeeps israéliennes étaient postées autour de 8 heures du matin à l’entrée du camps de Qalandia. C’est comme ça que tout a démarré », raconte un des jeunes de camps, à 15 heures. Les échauffourées sont en réaction à l’inauguration d’une synagogue à Jérusalem-Est, au blocus de la Cisjordanie depuis cinq jours et à la limitation de l’accès à la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam, aux hommes de plus de 50 ans. Autour de la zone, les commerces alentour semblent habitués. Très peu ont fermé. Devant les épiceries, quincailleries et autre maraîchers, les ambulances de la PMRS (Palestinian Medical Relief Society) sont prêtes à aller chercher les blessés. Ali (pseudo) entre en trombe dans l’une des épiceries. Son lance-pierre s’est cassé. Un tournevis et quelques cordes plus tard, il fonctionne à nouveau. Lui n’envoie pas de pierres, mais des billes. « Elles vont plus loin » assure-t-il. Il repart aussi rapidement qu’il est venu, mais ne retourne pas sur le devant de la scène. Passant dans une allée derrière certains immeubles, il rejoint une dizaine de téméraires. Entre les immeubles, ils s’avancent, par derrière, au plus près des jeeps et des soldats. Sans être vu, ils se préparent à envoyer pierres et billes. Constatant que des jeunes - moins de 15 ans pour la plupart - les ont rejoints, l’un d’eux s’énerve, les bouscule et leur recommande de retourner chez eux.
Quelques minutes plus tard, un père de famille arrive en voiture au milieu des bombes lacrymogènes tombées non loin d’une école de l’Unrwa. Il fait monter de force son fils, âgé de moins de 20 ans, vêtu d’un haut de survêtement jaune, qui se pavanait sur la séparation en béton de la chaussée. Deux jeunes se retournent, keffieh blanc et rouge pour l’un et blanc et noir pour l’autre, et lâchent, avec un clin d’œil : « On ne se camoufle pas seulement à cause des caméras ou des soldats. Nos parents sont devant la télé, ils ne doivent pas savoir qu’on est là. »
Environ 200 jeunes sont présents sur les lieux. La voie menant au check-point est fermée. Les véhicules roulent, dans les deux sens, sur une seule et même voie, mais très peu s’engagent pour rejoindre le check-point. Les bombes lacrymogènes tombent de tous côtés et les balles en caoutchouc sont souvent tirées en direction des véhicules, loin de la foule. « Un ami a pris une balle dans l’œil », assure un étudiant de l’Université de Bir Zeit à la sortie de Ramallah. Une quarantaine de Palestiniens auraient été blessés entre Jérusalem et Qalandia. Ce futur comptable, qui ne souhaite pas révéler son nom, est venu de Beit Ummar, un village situé entre Bethléem et Hébron, pour participer. « Nous ne sommes pas allés en cours. Il était important pour nous d’être présent pour cette journée (de colère, lancée par le Hamas depuis Gaza, ndlr) », poursuit-il accompagné de deux de ses camarades. Toute la semaine dernière, une rumeur s’est propagée parmi les Palestiniens, selon laquelle le « 16 mars », des juifs extrémistes envisageaient de déposer la première pierre de la reconstruction du mont du Temple, premier lieu saint du judaïsme. Au loin, certains attrapent les lacrymogènes fumantes sur le sol pour les renvoyer en direction des soldats.
Et après ?
De retour à Ramallah, le calme est surprenant. La vie suit son cours. Les commerces sont ouverts. Il est possible de croiser des femmes, les bras chargés de paquets. D’autres font leur marché, tranquillement. Tout le monde est évidemment au courant de ce qu’il se passe à Qalandia et à Jérusalem-Est, mais aucune tension dans l’air. Dans sa petite boutique, Majed se veut rassurant : « Cela ne va pas continuer. Ce n’est que pour aujourd’hui. Demain, tout rentrera dans l’ordre. » Awwad Hamdane, le directeur de l’hôtel al-Qasr à Naplouse, au nord de la Cisjordanie occupée, ne souhaite pas une troisième intifada : « Nous perdons tout le temps. Après la première intifada, le système des permis a été instauré. Après la seconde, ils [les Israéliens] ont construit le mur. Si une troisième commence, on va tout perdre. On ne veut pas de combats armés. »
Mais mardi, le Hamas a appelé à une nouvelle intifada. Dimanche, Hatem Abdel Khader, un officiel du Fateh appelait, quant à lui, « à défendre la mosquée al-Aqsa ». Dans son petit supermarché situé non loin de Manara, dans le centre de Ramallah, le directeur de l’établissement, Samir (pseudo), « ne sait pas ce qu’il va se passer ensuite ». « Notre vie est comme ça. Faite de hauts et de bas. Il y a déjà eu deux intifadas, alors s’il doit y en avoir une troisième pour ce faire entendre, il y en aura une troisième ! » commente-t-il. Pour Mahdi Abdel Hadi, analyste politique, « une intifada est impossible car elle nécessite un fort leadership, un consensus et un financement. Or il n’y a rien de tout ça. Ces confrontations sont ad hoc, en réaction aux atrocités vécues. Il n’y a pas de mouvement de masse car les Palestiniens sont divisés. Entre la Cisjordanie et Gaza, entre le Fateh et le Hamas, entre les négociations et la résistance ».
Intro : C. Léostic, Afps

"Rien ne dit que les violences à Jérusalem déboucheront sur une troisième Intifada"

publié le vendredi 19 mars 2010
entretien avec JF Legrain

 
Pour Jean-François Legrain, chercheur au CNRS et auteur des Palestines du quotidien. Les élections de l’autonomie, janvier 1996 (Beyrouth, Cermoc, 1999), les violences qui secouent Jérusalem-Est rappellent celles, brèves mais brutales, de 1996.
De violents affrontements opposent depuis cinq jours des Palestiniens aux forces de l’ordre israéliennes à Jérusalem-Est. Le bilan, mardi soir (17 mars), était d’une quarantaine de blessés parmi les manifestants et de quinze autres parmi les forces de l’ordre. Une soixantaine de personnes ont été interpellées. Qu’est-ce qui a déclenché ces violences ?
Contrairement à ce que j’ai entendu dire, ce n’est pas l’annonce de la construction de nouvelles colonies qui a mis le feu aux poudres. Les violences ont commencé après les déclarations de Benyamin Nétanyahou sur l’inscription au patrimoine historique israélien du caveau des Patriarches à Hébron et du tombeau de Rachel à Bethléem à la fin du mois de février (Lire : De l’usage très politique des caveaux et tombeaux en Terre sainte).
L’annonce de l’inauguration, lundi soir, de la synagogue Hourva, dans le quartier juif de la vieille ville, a aggravé la crise. La colère des Palestiniens s’est cristallisée sur ces symboles davantage que sur la colonisation, qui est un mouvement continu depuis des dizaines d’années. Ce n’est pas une violence téléguidée. Les émeutiers ont pour la plupart entre 13 et 20 ans. Comme leurs aînés, ils appartiennent à une génération sans avenir.
Un dirigeant du Hamas a appelé mardi à une nouvelle intifada. Comme en 1987 et 2000, y a-t-il aujourd’hui un risque d’embrasement ?
Il ne faut jurer de rien, rien ne dit que ces violences vont déboucher sur un mouvement qui durerait et s’étendrait à l’ensemble de la Cisjordanie. Les affrontements d’aujourd’hui sont très comparables aux événements qui ont secoué Jérusalem en 1996. A l’époque, Benyamin Nétanyahou, qui effectuait son premier mandat en tant que premier ministre, avait annoncé l’ouverture au public d’un ancien tunnel construit le long du mur d’enceinte de l’actuelle mosquée Al Aqsa. La décision avait provoqué de violentes émeutes, très brèves mais très brutales.
Quelle influence a le mouvement islamiste dans les Territoires occupés ?
La popularité du Hamas s’étend bien au-delà des limites de Gaza. Lors des élections de 2006, le parti avait obtenu des scores aussi importants dans l’enclave côtière qu’en Cisjordanie. Contrairement aux autres mouvements palestiniens, il a su conserver de puissants réseaux dans la Ville sainte. Ses membres sont influents dans les associations proches des mosquées et des autorités religieuses. Le Fatah, lui, s’est peu à peu désengagé. Depuis la mort de Fayçal Husseini [ancien directeur de la Maison de l’Orient, mort en 2001 et membre du comité exécutif de l’OLP, chargé du dossier de Jérusalem], il n’y a plus de leadership nationaliste à Jérusalem.
Pourquoi les tensions se cristallisent-elles aujourd’hui autour de Jérusalem ?
Jérusalem a un statut triplement particulier. D’abord, la ville est presque totalement isolée du reste de la Cisjordanie. La politique israélienne, et notamment la construction du mur de séparation entre Israël et les territoires palestiniens, a transformé l’ancienne capitale en enclave. Les autorités de Ramallah n’ont plus prise sur ce qui se passe dans la ville. Mais malgré cela Jérusalem est restée un lieu de rencontre entre les Palestiniens vivant en Israël et les habitants de la partie orientale de la ville. Tous se retrouvent le vendredi à la grande mosquée Al Aqsa pour prier.
Ce point de contact entre Palestiniens représente un danger pour Israël, parce qu’il pourrait faire éclore la "menace intérieure", celle d’un mouvement qui unirait Arabes israéliens et habitants des Territoires occupés contre l’Etat hébreu. Enfin, Jérusalem est une ville sainte. Le sentiment religieux y est particulièrement exacerbé.
L’Autorité palestinienne est-elle en mesure de contrôler la situation ?
Non, pas du tout. Le gouvernement de Ramallah est complètement déconnecté de ce qui se passe à Jérusalem. Depuis deux ans, les Etats-Unis et la Jordanie aident les autorités à former des bataillons palestiniens. Environ deux mille hommes sont aujourd’hui en mesure d’intervenir sous l’autorité du gouvernement palestinien en cas de violences anti-israéliennes ou pour protéger le Fatah, au pouvoir à Ramallah. Mais rien ne dit que ces bataillons soient en mesure de juguler un mouvement qui prendrait de l’ampleur dans les Territoires.
Le président Mahmoud Abbas et son premier ministre, Salam Fayyad, sont pieds et poings liés. En acceptant les conditions de la négociation portées par les Etats-Unis, ils se sont enfermés dans une politique qui les a coupés du reste de la société palestinienne.
Propos recueillis par Elise Barthet
publié par le Monde

La vérité sur la mort de Rachel Corrie

publié le vendredi 19 mars 2010
Michel Warschawski

 
Rachel, un film de Simone Bitton, enquête sur la mort de cette militante lors d’une opération de l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
Mercredi 10 mars débutait au tribunal de district de Haïfa le procès intenté par la famille Corrie contre le ministre de la Défense israélien. Ce procès est une plainte civile avec demande de dommages et intérêts pour le meurtre de leur fille Rachel, en 2003, causé par un bulldozer de l’armée israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza. Ce n’est cependant pas de l’argent que veulent les parents de Rachel du tribunal israélien, mais que toute la lumière soit faite sur cet incident meurtrier.
Sous la pression du Mouvement de solidarité internationale et de la diplomatie états-unienne, l’armée avait finalement accepté d’enquêter sur la mort de Rachel Corrie pour conclure, après une enquête bâclée, qu’elle était la seule responsable de sa propre mort. Rachel faisait partie de l’ISM (Mouvement de solidarité internationale) qui, entre 2001 et 2005, a regroupé des volontaires pour servir de boucliers humains entre la population civile et les forces israéliennes d’occupation qui, à cette époque, avaient lancé une campagne sanglante de reconquête (Opération Rempart) des maigres acquis obtenus par les Palestiniens dans le cadre des Accords d’Oslo. A l’époque, des centaines de jeunes, provenant pour la plupart de pays anglo-saxons, s’étaient rendus dans les territoires palestiniens et avaient mené la vie dure aux troupes d’Ariel Sharon. Afin d’empêcher leur venue, le ministre israélien de l’Intérieur avait quasiment bloqué les frontières à tous les jeunes suspectés d’appartenir à l’ISM ainsi qu’aux missions civiles organisées par la CCIPPP (Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien) en France et autres pays francophones.
Rachel est morte assassinée alors qu’elle tentait de protéger une maison palestinienne que l’armée voulait détruire dans le cadre d’une « opération de nettoyage » autour de la frontière avec l’Egypte. Les vidéos filmées par les opposants internationaux montrent clairement que les soldats ne pouvaient pas ne pas les voir. Pourtant, le bulldozer n’a pas dévié de sa route, provoquant la mort de la jeune femme de 23 ans.
Des jeunes aux antipodes de leur image de casseurs chevelus.
L’enquête que l’armée israélienne avait bâclée, la cinéaste franco-israélienne Simone Bitton l’a reprise à zéro dans son film Rachel qui sera projeté à Tel-Aviv cette semaine, en présence de la famille Corrie. Au-delà de ses qualités cinématographiques indéniables, Rachel est une enquête rigoureuse sur la vie et la mort de Rachel Corrie, étayée par la correspondance que celle-ci entretient avec sa famille aux Etats-Unis. C’est aussi un portait émouvant de ces jeunes internationaux, motivés par un sens aigu de l’injustice et une très grande humanité, aux antipodes de l’image de casseurs chevelus largement répandue par la grande presse.
Allez voir Rachel de Simone Bitton. C’est un film qui combine tragédie et espoir, un grand reportage sur la nouvelle génération militante qui, de Seattle à Rafah, en Palestine, nous fait croire qu’un autre monde est possible.
publié par Siné Hebdo , "le journal mal élevé", hebdomadaire en vente dans les kiosques (2 euros) tous les mercredis.
Tous les articles de Siné hebdo sont sont communiqués par le
Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient

Situation explosive dans les territoires palestiniens : Israël sème la colère

publié le vendredi 19 mars 2010

Fares Chahine

 
Des factions palestiniennes n’excluent pas une réaction militaire en réponse aux exactions israéliennes.
L’atmosphère dans la ville sainte ressemblait hier (16 mars) à celle qui sévissait au cours de l’intifadha d’El Aqsa, déclenchée au mois de septembre 2000, après la visite provocatrice d’Ariel Sharon sur l’Esplanade des mosquées. D’un côté, des milliers de policiers et de gardes frontière israéliens, usant de balles réelles et de bombes lacrymogènes et, de l’autre, des milliers de jeunes palestiniens en colère, qui brûlent des pneus dans les rues et qui ne possèdent comme armes que des pierres. Dès le matin, des affrontements ont opposé de jeunes lanceurs de pierres et des forces de l’ordre israéliennes dans plusieurs quartiers de la ville sainte d’El Qods, dont les rideaux des magasins sont restés fermés en signe de protestation contre les actes israéliens provocateurs, et dont le plus récent a été l’inauguration, lundi, d’une grande synagogue, distante de quelques dizaines de mètres de la mosquée d’El Aqsa.
Les affrontements se sont concentrés dans le camp de réfugiés de Shoaâfat, à Oued El Joz, à El Aïssaouiya, et Selouane. Mais d’autres endroits ont connu aussi des heurts entre jeunes manifestants et soldats israéliens, comme les quartiers Hatta et Essaâdiya ainsi que la rue El Oued, tous proches des murs de la mosquée d’El Aqsa. Selon des témoins, des centaines de jeunes ont attaqué hier matin, de bonne heure, le barrage militaire implanté à l’entrée du camp de réfugiés de Shoaâfat à coups de cocktails Molotov et de pierres. Dans la localité de Selouane (Silwan), les jeunes ont attaqué l’immeuble Yonnatan où vivent des dizaines de colons juifs. A la mi-journée, plus de 50 Palestiniens ont été blessés et 15 autres ont été arrêtés par les forces israéliennes estimées à plus de trois mille soldats. Au lieu de diminuer, les affrontements, qui ont débuté très tôt le matin, devenaient d’heure en heure plus importants.
Ailleurs, dans d’autres villes de Cisjordanie, des heurts ont été signalés entre jeunes Palestiniens et forces israéliennes près de Ramallah, à Beït Lehm, dans le village de Naâline, ainsi que dans la ville d’El Khalil. D’un autre côté, la police israélienne a interdit à au moins un autobus venant de la ville de Majd El Kroum, située en territoire israélien, de rallier la ville sainte d’El Qods, dans une tentative d’empêcher les Palestiniens habitant en Israël, de nationalité israélienne, de participer à la défense de la mosquée d’El Aqsa et de la ville sainte des actes de judaïsation.
Dans la ville de Ghaza, des milliers de personnes, dont des écoliers qui ont quitté leurs bancs de classes, sont sortis dans les rues exprimer leur colère vis-à-vis des actes israéliens provocateurs, tels l’inclusion de deux mosquées dans la liste du patrimoine juif, la colonisation, surtout dans la ville sainte d’El Qods et, récemment, l’inauguration d’une synagogue à quelques dizaines de mètres de la mosquée d’El Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam.
Les juifs ultra-orthodoxes considèrent la mise en place de la synagogue de la « Hourva » comme le lancement réel de la construction du troisième temple à la place et sur les ruines de la mosquée d’El Aqsa. Des groupes juifs extrémistes ont distribué des tracts lundi, dans la ville d’El Qods, appelant les Palestiniens à quitter la Palestine, qui, selon eux, est la propriété du peuple juif seulement. D’autres tracts parlaient de l’imminence de la construction du troisième temple.
Les responsables du mouvement Hamas appellent à une troisième intifadha en Cisjordanie occupée, y compris la ville d’El Qods. « Nous demandons au peuple palestinien de considérer ce mardi comme un jour de colère à l’égard des procédures de l’occupant contre la mosquée Al Aqsa », dit le Hamas dans un communiqué.
Le président Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne refusent de reprendre toute forme de négociations avec l’Etat hébreu en cas de poursuite de la colonisation dans la ville sainte d’El Qods comme l’a affirmé, lundi, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, qui a déclaré à la tribune de la Knesset (parlement) : « Durant ces quarante dernières années, aucun gouvernement israélien n’a limité les constructions dans les environs de Jérusalem. » pour le chef du gouvernement, il y a un consensus parmi les partis politiques israéliens pour considérer ces zones comme faisant partie intégrante de l’Etat juif [1] .
Devant ces événements hautement importants et la perte probable de ce qui reste de la ville sainte et non seulement la mosquée d’El Aqsa, les représentants du peuple palestinien semblent occupés plus à approfondir leurs divisions que de se retrouver à mi-chemin pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être. Les Palestiniens sont à la croisée des chemins. Ils doivent prouver qu’ils sont aptes à créer leur Etat indépendant avec El Qods comme capitale, sinon l’histoire les qualifiera de peuple incapable qui, de ses mains, a détruit sa cause nationale.
Publié par el Watan
ajout de note : C. Léostic, Afps