lundi 3 août 2009

"Israël" demande des explications à Londres sur un diplomate

02/08/2009

"Israël" a demandé des explications à Londres sur des déclarations d'un diplomate britannique affirmant que son pays finançait des projets immobiliers palestiniens à Jérusalem-est, a indiqué Yigal Palmor, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.

Et d’ajouter : "Il est étrange qu'un pays démocratique finance des activités politiques dans un autre pays démocratique. Nous attendons la réponse des responsables britanniques.

Selon la transcription fournie par le ministère israélien des Affaires étrangères, Day a affirmé lors d'une interview: "Nous parlons de mesures concrètes en vue d'un gel des activités de colonisation. Nous finançons des projets dont l'objectif est d'arrêter les activités de colonisation. Un de ces projets vise à construire un nouveau quartier palestinien à Jérusalem-est et de sauvegarder les maisons palestiniennes de la démolition. Nous finançons également des organisations, qui surveillent les activités de colonisation".

almanar.com

L’injustice de l’occupation ne coûte rien aux Israéliens (Haaretz)

le 2.08.2009

Gideon LEVY
21 juillet 2009

Franchement, c’est pas du superflu, ça ? Le président des Etats-Unis qui consacre une bonne partie de son temps précieux et de sa bonne volonté à tenter de convaincre sur la nécessité de mettre un terme au conflit arabo-israélien. Les Européens qui se tiennent prêts à entrer en action et la moitié de la planète qui attend. Mais soyons francs : pourquoi tout ce remue-ménage autour de nous ? Les colons pourraient pousser des cris et bloquer les routes. Les Forces de Défense Israéliennes pourraient perdre de leur importance et les informations pourraient même devenir ennuyeuses. Le vignoble dans les hauteurs du Golan pourrait fermer, tout comme la boutique de vins dans la colonie d’Ofra.


Le fait est que la vie en Israël est agréable. Alors qui aurait vraiment envie de réfléchir à la paix, aux négociations, aux retraits, au « prix » à payer et à toute cette pagaille inutile ? Les cafés sont pleins et les restaurants sont bondés. Les gens sont en vacances. Les marchés sont en hausse. La télévision nous anesthésie, les autoroutes sont embouteillées et les festivals battent leur plein. La Scala a fait une représentation dans le parc et on attend Madonna, les plages sont noires de touristes, étrangers et locaux. L’été 2009 est merveilleux. Alors pourquoi vouloir changer quelque chose ?
L’injustice de l’occupation ne coûte rien aux Israéliens. La vie ici est incomparablement meilleure que dans la plupart des pays. Israël a été moins touché par la crise financière globale que les autres. Il y a des pauvres mais pas comme dans le tiers-monde et les riches et les classes moyennes ont été relativement épargnées.
La sécurité aussi est bonne. Pas d’attaques terroristes. Pas d’Arabes. Et lorsque le terrorisme recule, comme c’est le cas depuis quelques années, qui se souvient encore du « problème palestinien » ? L’armée et le Premier Ministre Benjamin Netanyahu peuvent encore nous faire peur avec la menace d’attaques terroristes mais en attendant, il n’y en a pas. De même que la menace nucléaire iranienne n’est encore qu’une vague éventualité. Actuellement, on se sent en sécurité en Israël.
Il est vrai qu’on assiste parfois à des explosions de violences, mais elles se produisent en général aux frontières du pays et n’intéressent pas les habitants du centre. Des tirs de roquettes Qassam sur Sderot ou de Katyushas sur Kiryat Shmona ? Et alors ? Ils sont toujours suivis par une période de calme, comme en ce moment. Le mur de partage, les médias, le système éducatif et la propagande politique font du bon travail pour créer une illusion et faire oublier ce qu’il faut oublier et cacher ce qu’il convient de cacher. Eux, ils sont là-bas et nous, nous sommes ici et ici la vie est chouette, même si ce n’est pas le paradis. Comme la Suisse ? Non, encore mieux.
Nous avons toujours su accorder une certaine importance aux plaisirs de la vie. Nous pratiquons le culte de la sécurité, notre véritable religion, et nous commémorons l’Holocauste. Ici, vous pouvez à la fois vous amuser et jouer aux victimes, faire la fête et râler. Connaissez-vous un autre endroit au monde comme celui-ci ?
Puisque l’injustice de l’occupation ne coûte rien aux Israéliens, l’occupation ne prendra jamais fin. Elle ne cessera pas avant que les Israéliens n’établissent un lien entre l’occupation et un coût qui leur sera imposé. Ils n’y mettront jamais fin de leur propre initiative, et pourquoi le feraient-ils ?
Même l’attaque terroriste la plus cruelle qui ait touché le pays n’a pas fait germer chez les Israéliens l’idée qu’il pourrait y avoir une relation de cause à effet entre occupation et terrorisme. Grâce aux médias et aux politiciens – les deux vecteurs les plus efficaces pour anesthésier et aveugler la société israélienne – on nous apprend que les Arabes sont nés pour tuer, que le monde entier est contre nous, que le traitement qu’on nous réserve est l’antisémitisme, et qu’il n’y a aucun lien entre nos actes et le prix à payer.
Pour notre plus grand bonheur, il n’y a pas de blocus international ou de bain de sang prévu à l’horizon. Alors pourquoi s’en soucier ? Certes, le monde entier commence à froncer les sourcils. Et alors ? Les Israéliens sont convaincus que, de toute façon, le monde entier nous déteste. Tant qu’on ne nous privera pas des plaisirs de la vie, nous n’avons aucune raison de nous faire du souci. Demandez aux Israéliens les raisons de cet ostracisme et vous entendrez immédiatement des reproches à la terre entière plutôt que la moindre autocritique, que Dieu nous en garde. Les Israéliens ne se contentent pas de prendre du bon temps. Ils ont aussi une haute opinion d’eux-mêmes – de leur moralité, celle de leur armée et de leur pays.
Tout ceci serait vraiment chouette si ce n’était pour notre aveuglement dangereux et la fin prévisible, pas vraiment heureuse, de toute cette histoire.
Il fait encore un été magnifique à Tel Aviv – ainsi qu’à Gaza et à Jenin – mais une partie du monde va nous exploser à la figure. A ce moment-là nous jouerons à la pauvre victime étonnée, un rôle que nous affectionnons particulièrement.
Gideon Levy
ARTICLE ORIGINAL
http://www.haaretz.com/hasen/spages/1101176.html
Traduction VD pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info
URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/L-injustice-de-l-occupation-ne-coute-rien-aux-Israeliens.html

La quête de l'eau pour les Palestiniens de la Cisjordanie

Cisjordanie - 02-08-2009
Par Al Manar
"Tous les jours, je dois apporter de l'eau pour ma famille". Jour après jour, Khaled harnache son âne et se rend à la source à la sortie de son village de Cisjordanie, où le tiers des localités palestiniennes ne sont pas reliées au réseau. "Je fais une dizaine d'allers-retours chaque jour", confie le jeune homme de 18 ans. La bête peine sous le poids de quatre gros jerricanes gorgés d'eau attachés à ses flancs. "Il n'y a pas d'eau à la maison depuis la mi-mars", explique Khaled Nachaat. La température extérieure dans le village de Qarawat Bani Zeid, en Cisjordanie, frôle les 35°C.

"Chaque été, on manque d'eau, la population s'en plaint. C'est le plus grand problème de Qarawat Bani Zeid", (1) confirme Fouad Hassan Arar, le président du conseil de ce village de près de 3.000 habitants.

Selon la Banque mondiale, les Palestiniens ont un accès limité à l'eau potable, en fait le plus limité au Proche-Orient, en particulier en Cisjordanie, où elle estime la consommation moyenne quotidienne à 50 litres par personne, parfois 20 litres dans les cas extrêmes.

"Ces niveaux de consommation extrêmement bas placent la majorité des communautés de Cisjordanie en dessous des standards internationaux, environ 100 litres par jour et par personne," écrit-elle dans un rapport publié en avril.

Mekorot, la compagnie israélienne de distribution d'eau, couvre 90% de la population de Cisjordanie, mais un tiers des localités palestiniennes ne sont toujours pas reliées au réseau, précise la Banque mondiale. Elle ajoute qu'Israël prélève jusqu'à 1,8 fois la part qui lui revient selon les accords d'Oslo II, en 1995.

Selon le recensement de 2007, la population palestinienne de Cisjordanie s'élève à 2.350.500 habitants.

"Les localités comme Qarawat Bani Zeid souffrent beaucoup", confirme Susan Koppelman, dont l'organisation LifeSource se consacre à la question de l'eau dans les territoires palestiniens occupés.

"Au cours des mois d'été, Qarawat Bani Zeid fait face à une chute drastique de la quantité d'eau qu'elle reçoit", poursuit-elle, même si au total, Mekorot a augmenté ses livraisons.

"La priorité pour l'Autorité israélienne de l'eau est de s'assurer que les quantités d'eau parvenant aux colonies soient suffisantes", explique-t-elle.

"Ce qui reste est affecté aux localités palestiniennes. La conséquence est que l'eau ne parvient pas à tous."

Pour Férial Farid, 34 ans, cela se traduit par des voyages incessants chaque semaine à la source du village, où elle remplit autant de jerricanes et de bouteilles que possible.

"Il faut bien boire, cuisiner, laver les gosses, nettoyer la maison", explique cette secrétaire intérimaire en remplissant un bidon d'eau. "On économise la vaisselle pour pas trop salir et pas avoir à trop laver."

Située sous une route en contrebas à la sortie du village, la source est constituée de deux robinets d'où l'eau s'écoule sans pression. Des femmes et des enfants remplissent les bouteilles en pataugeant dans une eau sale et boueuse.

"On sait que l'eau n'est pas potable mais on la boit quand même", explique Férial dans une moue. "On la fait bouillir, c'est tout. J'ai vécu 12 ans en Jordanie. C'est dur de vivre au village", lâche-t-elle.

"Je suis obligée de réveiller les enfants à 5 heures du matin pour les mettre à contribution et venir chercher de l'eau. On est fatigués. Mais, se reprend-elle, j'ai de la chance, j'ai le permis de conduire alors je peux venir en voiture."

L'alternative, c'est d'acheter de l'eau en citerne, mais à près de 40 shekels (NIS) le m3 (7,5 euros), l'addition est vite faite. "On achète parfois de l'eau en citerne, mais cela nous coûte 120 NIS pour 3 m3, c'est cher", indique Férial, alors que son mari gagne 1.800 NIS (335 EUR) par mois.


(1) Qarawat Bani Zeid est situé au nord-ouest de Ramallah (note ISM).
Source : Al Manar

Un responsable Fatah appelle à une “alliance stratégique” avec l’Iran

Palestine - 02-08-2009
Par Khaled Amayreh > amayreh@p-ol.com
Dans ce que les observateurs en Palestine occupée voient comme l’expression d’une frustration grandissante au sein du Fatah au sujet du processus de paix moribond avec Israël, et l’échec US d’obtenir qu’Israël arrête son expansion coloniale enragée en Cisjordanie, le dirigeant Fatah de Jérusalem, Hatem Abdul Qader a appelé samedi à forger « des relations stratégiques » entre le groupe et l’Iran.

L’agence de presse pro-OLPMa’an cite Abdul Qader (photo ci-contre) comme ayant dit qu’il était impératif que le Fatah « rectifie ses relations avec l’Iran » à la lumière des « réalités politiques émergeant dans la région et l’impasse du processus de paix avec Israël. »

Abdul Qader est clair, il parle du «Fatah », pas de l’Autorité Palestinienne.

« Les défis sans précédent qu’affronte le peuple palestinien et les dangers qui planent sur Jérusalem devraient pousser le Fatah à reformuler ses alliances stratégiques et régionales d’une manière qui soit plus convenables à la cause palestinienne en général, et à la cause d’Al-Quds en particulier. »

Abdul Qader a dit qu’il espérait que la 6ème convention du mouvement, qui doit débuter à Bethléem le 4 août, reformule des relations nouvelles avec l’Iran, étant donné le poids stratégique de ce pays.

« Le Fatah devrait utiliser le poids stratégique de l’Iran au service de la cause palestinienne. »

Il a invoqué les relations positives entre le Fatah et l’Iran dans les premières années de la révolution iranienne, lorsque feu le leader spirituel iranien Ayatollah Khomeini avait autorisé l’OLP à ouvrir son ambassade à Téhéran, dans l’immeuble même qui avait hébergé l’ambassade israélienne pendant l’ère du Shah.

Abdul Qader a loué le soutien de l’ancien président iranien Muhammed Khatami à feu le leader palestinien Yasser Arafat.

« Katami fut le seul dirigeant à soutenir Arafat lorsque ce dernier a refusé de succomber aux diktats israéliens à Camp David, alors que tous les leaders arabes ont lâché Arafat. »

Les remarques d’Abdul Qader indiquent que le Fatah ne se fait aucune illusion sur l’incapacité de ses alliés arabes, tels que l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie Saoudite, à faire pression sur Israël et sur son gardien-allié, les Etats Unis, pour mettre fin à des décennies d’occupation israélienne sur la terre palestinienne occupée.

Le mois dernier, Abdul Qader a quitté son portefeuille de Ministre en charge des affaires de Jérusalem, pour protester contre l’échec du gouvernement Fayyad à verser des fonds suffisants qui permettraient de résister aux activités coloniales israéliennes dans la cité occupée.

Un responsable Fatah d’Al-Khalil (Hébron) a dit à l’auteur de ces lignes que «nous pensions que ces régimes arabes nous aideraient, mais nous avons découvert qu’ils étaient des colonies américaines virtuelles. »

« Finalement, beaucoup au sein du Fatah en sont venus à la conclusion que notre alliance avec ces régimes est plus un handicap pour la cause palestinienne qu’un atout. C’est vrai, ils nous donnent un peu d’argent, les miettes des miettes de ce qu’ils ont, mais ils refusent toujours d’exercer la moindre pression réelle sur Israël ou sur les USA pour stopper les activités colonialistes, comme la judaïsation de Jérusalem. »

Le responsable, qui a souhaité garder l’anonymat, a dit : « Au moins, l’Iran n’est pas un esclave de l’Amérique. Et l’Iran est capable de dire "Non" à Israël et à l’Ouest. »

Abdul Sattar Qassem, professeur en science politique à l’Université nationale An-Najah, à Naplouse, a dit que les remarques d’Abdul Qader montraient «l’échec absolu du processus de paix avec Israël. »

« Je pense que le Fatah commence à réaliser que sa route actuelle ne mène nulle part, qu’Israël ne lui donnera jamais un Etat à moins d’y être forcé, que la principale fonction des régimes arabes est de faire pression sur le Fatah pour qu’il cède aux demandes et diktats israéliens, et non de faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à l’occupation. »

Le Fatah a critiqué à maintes fois le Hamas pour son « assujettissement à l’Iran», accusant le régime iranien d’interférer dans les affaires palestiniennes internes.

La direction du Fatah espérait qu’en apparaissant du côté de la coalition anti-iranienne dans la région, elle obtiendrait l’approbation américaine et occidentale.
Traduction : MR pour ISM
Il a cependant beaucoup perdu, dans l’opinion publique arabo-islamique, en s’alliant au camp contre-révolutionnaire mené par les USA et ses alliés régionaux, en particulier à la suite des élections de 2006 en Palestine occupée.

Israël demande à l'Espagne d'arrêter le financement du groupe "Briser le Silence" qui documente les crimes des FOI à Gaza

Israel - 02-08-2009
Par Barak Ravid
Israël a demandé jeudi au gouvernement Espagnol de mettre fin à son financement du groupe des droits de l’homme «Briser le silence », qui critique la conduite des Forces d’Occupation Israélienne au cours de l'opération « Plomb Durci » en janvier dans la bande de Gaza. Des demandes similaires ont été faites à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.

Des hauts responsables du Ministère des Affaires étrangères ont déclaré qu’à ce stade, le ministère n'avait pas l'intention de prendre des mesures concernant d'autres organisations non gouvernementales qui reçoivent un financement de gouvernements étrangers. Il n'y a pas d'intention, a souligné le ministère, d’agir contre les organisations qui œuvrent pour la paix ou la coexistence.

Au cours de l'année écoulée, l'Espagne a fourni des dizaines de milliers d'euros pour financer les patrouilles dirigées par Briser le Silence à Hébron.

Lors d'une réunion avec le directeur de la coopération internationale du Ministère espagnol des Affaires étrangères, l'adjoint de l’ambassadeur d'Israël a demandé à l'Espagne de revoir son financement pour les ONG concernant le conflit arabo-israélien.

Israël a fait remarquer que ce financement était disproportionné par rapport à celui des organisations de défense des droits de l'homme dans les pays arabes.

Les contacts en Espagne, font partie d'un effort plus large du Ministère des Affaires étrangères qui a eu lieu au cours des deux dernières semaines concernant Briser le Silence suite à sa publication d'un rapport sur Plomb Durci.

Le ministère de la Défense avait été très en colère car le rapport n'avait pas été donné au gouvernement ou aux Forces d’Occupation Israélienne avant sa publication.
Source : http://www.haaretz.com/
Traduction : MG pour ISM

Les Forces d’Occupation Israéliennes expulsent les familles Hanoun et al-Ghawe de leurs maisons à Sheikh Jarrah

Jérusalem - 02-08-2009
Par ISM
Dernières informations : 7 militants arrêtés ont été libérés après leur audience au tribunal, à condition de ne pas revenir à Sheikh Jarrah pendant 3 semaines. Un militant Américain a été emmené dans une prison de l’immigration avant son expulsion.
Une autre militante internationale qui refuse de donner son nom a l’intention de commencer une grève de la faim, selon les militants libérés qui étaient emprisonnés avec elle.
Rami Hannoun est soigné dans un hospital local après avoir été tabassé par les Forces d’Occupation Israéliennes.
Vers 5h30 du matin, la police israélienne s’est approchée de la maison de la famille Hannoun et a fait irruption dans la maison en entrant par les fenêtres d’où ils ont expulsé de force Maher Hanoun, son épouse Nadia et leurs 3 enfants.

Les policiers ont violemment séparé la famille des activistes internationaux et israéliens qui se trouvaient dans la maison.
Les policiers ont alors arrêté les activistes internationaux et israéliens qui se trouvaient avec la famille.

Les policiers israéliens sont également entrés dans la maison de la famille al-Ghawe à 5h30 d’où ils ont expulsé la famille et les étrangers qui se trouvaient dans la maison.

Les colons sont arrivés avec un camion et ont commencé à sortir de la maison tous les biens des familles Hannoun et al-Gwahe. Tout le monde à l’extérieur de la maison a été forcé de traverser la rue et de s’éloigner de la maison.

Selon des témoins, les Forces d’Occupation Israéliennes ont frappé un Palestinien qui tentait d’intervenir lorsque les policiers ont crié sur une vieille dame palestinienne. En outre, les médias ont été repoussés par la police alors qu’ils tentaient de s’approcher des maisons des familles expulsées de Sheikh Jarrah.

Parmi les personnes arrêtées, il y a au moins 7 militants internationaux et 1 militant israélien. Ils devraient être jugés à Jérusalem à 11 h.


Maher Hannoun, un Palestinien de Sheikh Jarrah:

Malgré la condamnation de la communauté internationale sur les expulsions de mon quartier, Sheikh Jarrah, le gouvernement israélien continue son nettoyage ethnique à Jérusalem-Est. Nous sommes des réfugiés de 1948 et maintenant nous sommes à nouveau devenus des réfugiés.

Nous avons été expulsés de nos maisons pour faire de la place aux colons, ce qui est contraire au droit international.

L'affaire en justice que les résidents ont présentée au tribunal comprenait un document datant de l'ère ottomane qui écarte les revendications des associations de colons sur la propriété des terres et des maisons de Sheikh Jarrah. Mais la politique injuste d'Israël qui a pour but de judaïser Jérusalem-Est a rejeté nos preuves légales de propriété et les a qualifiées de non pertinentes
.


Jody McIntyre, une militante Britannique:

Le bruit d’une brique à travers la fenêtre m’a réveillée. Avant que je ne réussisse à me lever, j’avais été poussée à l’extérieur par les forces israéliennes. Ils n’ont pas permis de prendre mon fauteuil roulant et ont été physiquement violents à mon égard ainsi qu’envers les autres présents dans la maison Hannoun.

La politique injuste du gouvernement israélien n’est pas qu’un écrit mais elle a de réelles incidences sur la vie des familles. Le gouvernement a fait des familles Hannoun et al-Ghawe des sans abris, et leur seul crime est d'être palestinien dans un système qui est raciste à leur égard.


L'histoire de Sheikh Jarrah

Le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est a été construit en 1956 par les Nations-Unis et le gouvernement Jordanie pour loger les réfugiés palestiniens de la guerre de 1948. Cependant avec le début de l’occupation israélienne de Jérusalem-Est, suite à la Guerre de 1967, des colons ont commencé à revendiquer la propriété de la terre sur laquelle avait été construit le quartier Sheikh Jarrah.

En déclarant qu’ils avaient acheté le terrain à un ancien propriétaire ottoman dans les années 1800, des colons ont revendiqué la propriété de la terre. En 1972, des colons ont enregistré cette demande au Registre des Terres Israéliennes.

Les 28 familles de Cheikh Jarrah ont été menacées d’expulsion. En Novembre 2008, la famille Al-Kurd avait été violemment expulsée de son domicile à Sheikh Jarrah. Deux semaines après, Mohammad al-Kurd est décédé d'une crise cardiaque, suite au stress.

En 2004, Nadav Shargai d’Ha’aretz témoignait: “Un processus de Judaisation a déjà commencé. Le quartier est actuellement et graduellement nettoyé de sa population arabe grâce à des procedures légales.”
Source : http://palsolidarity.org/
Traduction : MG pour ISM

Rapport palestinien sur l'augmentation du nombre des colons israéliens en Cisjordanie

02 Août 2009

Ramallah / La commission centrale palestinienne des statistiques a indiqué dans son rapport annuel que le nombre des colons israéliens en Cisjordanie a atteint, jusqu'à l'année dernière, plus d'un demi million de colons résidents dans /440/ colonies.

Citant le rapport annuel de la commission, l'agence d'information palestinienne /Filastine al-Yaoum (Palestine Aujourd'hui)/ a rapporté donc que le nombre des colonies israéliennes établies en Cisjordanie a atteint /440/ dont /48/ bases militaires.

Selon la commission des statistiques, les Palestiniens sont interdits d'arriver à 38.8 % des terres de la Cisjordanie, alors que la superficie des terres sur lesquelles sont construits les colonies et les sites colonialistes, est estimée à plus de 235 mille mètres carrés et /209/ mètres.

Le rapport a indiqué aussi que le nombre des colons israéliens résidents en Cisjordanie a augmenté en /2008/ pour atteindre 500.670 colons, par rapport à l'année 2007 où il était estimé à 483.453 c'est-à-dire que le taux de croissance des colons israéliens est estimé à 3.56 %.

Le rapport de la commission centrale palestinienne des statistiques qui a souligné que la majorité des colons israéliens résident dans la ville sainte occupée, al-Quds, fait partie des efforts déployés pour montrer les violations israéliennes de la société palestinienne.

N.S. / R.B.

sana.sy

Pour Riyad, la démarche US au Proche-Orient sera inefficace

03/08/2009

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, a déclaré à Washington que la démarche progressive des États-Unis pour remettre à flot les négociations n'aboutirait pas et qu'il fallait avant toute chose aborder les questions de fond. « Les mesures temporaires sur la sécurité et pour rétablir un climat de confiance n'apporteront pas la paix. Ce qu'il faut, c'est une approche globale qui définisse quel est l'objectif final et lance des négociations sur les questions touchant au statut définitif », a-t-il dit au cours d'une conférence de presse commune avec la secrétaire d'État Hillary Clinton. Par statut définitif, Saoud al-Fayçal faisait allusion au tracé des frontières d'un futur État palestinien, au sort des réfugiés palestiniens, au contentieux portant sur les ressources en eau et au sort de Jérusalem.
Le ministre saoudien a estimé qu'Israël cherchait à détourner l'attention de ces questions de premier plan en dirigeant les regards vers les constructions de logements pour colons juifs dans les territoires palestiniens.

Priée de dire si les prises de position fermes du ministre saoudien risquaient de compliquer les efforts de paix des États-Unis, Hillary Clinton a répondu laconiquement, par la négative: « Non, je ne pense pas. »
l'orient le jour

La police recommande d’inculper Lieberman pour fraude

03/08/2009

ISRAËL
La police israélienne a recommandé hier l'inculpation du ministre ultranationaliste des Affaires étrangères, Avidgor Lieberman, pour corruption et blanchiment d'argent, a annoncé un responsable de la police. Cette recommandation sera soumise dans les prochains jours au procureur général de l'État Menahem Mazouz, qui décidera s'il inculpera ou non M. Lieberman. Ce dernier sera contraint de quitter ses fonctions en cas d'inculpation. Objet d'une enquête de la police depuis une dizaine d'années, M. Lieberman, chef du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, a été entendu à de nombreuses reprises par le département des fraudes de la police qui le soupçonne de corruption, fraude, blanchiment d'argent, abus de confiance et entrave à l'enquête. Selon des médias israéliens, il aurait notamment reçu de « très importantes sommes d'argent en provenance de l'étranger » pour financer ses campagnes électorales. Ces fonds auraient transité grâce à des sociétés fictives et différents comptes bancaires. M. Lieberman dément ces accusations et soutient que l'enquête de la police est politiquement motivée. « Il n'y avait pas de véritable raison pour ouvrir une enquête à mon sujet, et si les soupçons avaient un fondement quelconque, l'investigation n'aurait pas continué pendant plus d'une décennie », a réagi le ministre à la demande d'inculpation dans un communiqué.
Originaire de l'ex-URSS, M. Lieberman s'est taillé une réputation d'« homme fort » prêt à expulser les Arabes israéliens qui ne prêteraient pas allégeance à l'État hébreu. L'une de ses idées phares est un échange de territoires peuplés d'Arabes israéliens contre des parties de Cisjordanie.
l'orient le jour

Mahmoud Abbas veut mettre la main sur le Fatah

publié le dimanche 2 août 2009

Benjamin Barthe
Il aura fallu quatre ans de réunions, de conciliabules et d’empoignades pour que le 6e congrès du Fatah s’ouvre enfin. Mardi 4 août, sauf surprise de dernière minute.

Longtemps paralysés par les divisions internes, les travaux de préparation viennent de s’achever avec l’établissement de la liste des quelque 1 700 délégués appelés à renouveler les instances dirigeantes du mouvement. Cet accouchement au forceps témoigne des dysfonctionnements qui grippent la mécanique du Fatah, mais aussi de l’enjeu énorme de cette consultation interne, la première depuis vingt ans.

Lors de la précédente, en 1989, Yasser Arafat régnait depuis Tunis sur "son" mouvement national palestinien. Le parti doit désormais composer avec un paysage politique recentré sur les territoires occupés, bouleversé par la mise en place de l’Autorité palestinienne et fractionné par la montée en puissance du Hamas, maître de la bande de Gaza. "Dans l’histoire des mouvements de libération nationaux, les défis auquel le Fatah est confronté sont sans précédent, dit Nasser Al-Qidwa, ancien ministre des affaires étrangères et neveu de Yasser Arafat. Il doit jongler d’une part avec l’impératif de libération, dans un contexte de colonisation accru, et d’autre part avec une obligation de gestion et de construction d’un appareil d’Etat, comme s’il était dans une situation d’après-conflit."

Chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas doit résoudre ce casse-tête. Après la mort de Yasser Arafat (en 2004), par dédain des manoeuvres d’appareil, il n’avait pas cherché à prendre le pouvoir au sein du Fatah. La direction de son organe suprême, le comité central, avait d’ailleurs été confiée à Farouk Qadoumi, l’opposant numéro un à M. Abbas au sein du mouvement, resté à Tunis par haine du processus de paix. "Du coup, la succession d’Arafat à la tête du Fatah n’a jamais eu lieu, analyse un diplomate français. Abbas s’en désintéressait, Qadoumi était marginalisé. Un vide s’est créé dans un système qui était jusque-là très personnalisé."

Une situation que le Fatah a payé par des défaites face au Hamas, lors des municipales de 2005 puis aux législatives de 2006.

Pour regagner le terrain abandonné aux islamistes, Mahmoud Abbas cherche à prendre le contrôle du Fatah. Il a gagné la première manche en imposant un site de la conférence et un mode de fonctionnement qui l’avantagent. Beaucoup de militants, M. Qadoumi le premier, exigeaient que les retrouvailles se tiennent à Amman ou au Caire, pour que les vétérans des camps de réfugiés de Syrie, du Liban et de Jordanie puissent venir. "Pour eux, tenir le congrès d’un mouvement de libération nationale dans un territoire sous occupation est absurde", explique un cadre, sous réserve d’anonymat. Mais M. Abbas et ses partisans l’ont emporté, en faisant valoir combien il est important que les délégués soient en contact avec la terre de Palestine, et non pas retranchés dans des bureaux à l’étranger.

Le congrès se tiendra donc à Bethléem, en l’absence des irréductibles qui refusent de poser le pied en Palestine tant qu’elle sera occupée par l’armée israélienne. Ce qui devrait permettre au président palestinien de placer une majorité des siens au comité central. Tel Mohamed Dahlan, l’ancien homme fort de Gaza, mis en cause dans le coup de force du Hamas, qui espère revenir au premier plan. "L’objectif d’Abbas est de neutraliser le pouvoir de nuisance des cadres de la diaspora, comme Qadoumi, dit un consultant étranger qui travaille pour le Fatah. Il espère ainsi mieux contrôler les négociations avec Israël." Un bon connaisseur du parti poursuit : "Ce qui est en jeu, c’est transformer un mouvement révolutionnaire en un parti de gouvernement, comme le Parti national démocrate qui monopolise le pouvoir dans l’Egypte de Moubarak."

Pour autant, le congrès ne devrait pas déboucher sur une refonte de la charte du Fatah. Ce texte, élaboré à la fin des années 1950, appelle à la libération de l’ensemble de la Palestine (Israël compris) par la lutte armée, la figure imposée de la rhétorique nationaliste de l’époque. "On ne touchera pas à ces clauses, mais on ne les mettra pas non plus en avant, dit un cadre. Elles sont là pour l’Histoire."

Nasser Al-Qidwa confirme : "Ces mentions relèvent de l’archéologie." Comme le congrès de 1989 - un an après la reconnaissance d’Israël par l’OLP - l’édition 2009 devrait souligner le soutien du Fatah au programme politique du président Abbas et de l’OLP, autrement dit la solution de deux Etats pour deux peuples.

Soufian Abou Zeyda, ancien ministre des prisonniers, espère cependant que le congrès ne se limitera pas à des formules alambiquées et des querelles d’ego. "Il y a tellement de questions à creuser, dit-il. Par exemple : quelles doivent être les relations entre le Fatah et l’Autorité palestinienne ? En cas d’échec des négociations, devrons-nous retourner à la lutte armée ou bien faudra-t-il inventer autre chose ? L’acceptation de la lutte armée vaut-elle acceptation des attaques contre les civils ?" Au Fatah, l’urgence ne consiste pas seulement à réformer la direction. Elle impose aussi de clarifier le message.

POURQUOI JÉRUSALEM ? L'AGENDA CACHÉ D'ISRAËL


Par Dan Lieberman - Al-Ahram Weekly
dimanche 2 août 2009, par : Rédaction Enfants de (la) Palestine,

e projet d'Israël d'annexer l'ensemble de Jérusalem, qui s'intègre dans son effort de renforcer sa légitimité internationale, se met en place sans égard pour les considérations juridiques, morales et historiques, écrit Dan Lieberman, dans la Jérusalem occupée

rois énormes pierres de granit sont posées là, tranquillement, en haut de la rue Midbar Sinai dans Givat Havatzim, le district le plus au nord de Jérusalem. Sans aller au détail, ces pierres impressionnantes font partie des différents préparatifs du mouvement des Fidèles du Mont du Temple et de la Terre d'Israël pour ériger un troisième temple sur le Mont du Temple Haram Al-Sharif. Etant donné que le Waqf islamique possède et contrôle toutes les propriétés sur Haram Al-Sharif (Noble Sanctuaire), par quels moyens ces pierres peuvent-elles être portées au Mont du Temple et comment un temple peut-il y être construit ? Certainement pas par un moyen légal.

Ces pierres sont une provocation que le gouvernement d'Israël ne fait pas cesser. Une négligence et une passivité qui conduisent à la conviction qu'une éventuelle réaction musulmane à la provocation aurait donné à Israël un prétexte pour s'emparer du contrôle total du Saint Bassin - les propriétés qu'Israël envisage d'incorporer dans une Grande Jérusalem.

L'absence d'un passé historique vérifiable

Depuis des décennies, les autorités israéliennes parlent d'une Jérusalem unifiée - en suggérant une qualité spirituelle à leur message - comme si Israël voulait que le foyer des trois religions monothéistes soit solide et stable. Dirigée par une autorité centrale, Jérusalem unifiée permettrait de préserver un patrimoine commun et antique. Toutefois, en insistant sur le mot « unifiée », Israël masque l'absence d'un passé historique vérifiable qui pourrait le justifier, un passé qui lui donnerait plus de poids pour tout intégrer dans une Grande Jérusalem artificielle à l'intérieur de ses frontières. Cumulée à ses incohérences et ses contradictions, l'impatience d'Israël à créer une Grande Jérusalem sous son contrôle total devient suspecte. Cette concentration intensive sur une Jérusalem « unifiée » révèle un agenda caché qui ternit le regroupement religieux et au contraire accentue la division, la haine et le différend.

Jérusalem-Ouest, c'est une autre question. Avec un banditisme prolifique et les portes de la Vieille Ville fermées avant la tombée de la nuit, vivre à l'extérieur des portes de la ville ne tentait pas la population. Toutefois, le riche philanthrope Moïse Montefiore a voulu attirer la population juive vers des environnements nouveaux, et il a construit la première communauté juive à l'extérieur de la Vieille Ville - les premières maisons de Yemin Moshe ont été terminées en 1860. C'est depuis cette date que la présence juive a joué un rôle dans la création de Jérusalem-Ouest.

Examinons le Saint Bassin. Le Saint Bassin englobe des institutions parfaitement identifiées comme chrétiennes et musulmanes, et des lieux saints dont la localisation est historique depuis des millénaires. Même si des peuples de confession juives ont été présents de façon importante à Jérusalem durant les siècles de la Jérusalem biblique, notamment pendant les règnes du roi Hezekiah et des dynasties Hasmonean, leur domination et leur présence ont été interrompues pendant deux mille ans.

Des commentaires propagés largement ont permis de laisser croire que ces 2 000 ans d'absence de domination et de présence n'ont jamais existé et qu'aujourd'hui, ce n'était qu'un bref moment des années d'Hezekiah. On trouve quelques vestiges d'habitations et de thermes traditionnels juifs mais il y a peu ou pas de monuments juifs importants, de bâtiments ou d'institutions de la période biblique qui existent dans la « Vieille Ville » de la Jérusalem d'aujourd'hui. Le Mur occidental souvent évoqué n'est pas directement lié au second Temple. Rien ne reste du Temple juif qui a été localisé à Jérusalem, pas même une pierre.

Selon l'écrivain religieux Karen Armstrong, les juifs de Jérusalem n'allaient pas priaient pas au Mur occidental jusqu'à ce que les Mamelouks leur permettent de sortir leurs congrégations du dangereux Mont des Oliviers et d'aller prier quotidiennement au Mur, au 15ème siècle. A cette époque, elle estime qu'il pourrait ne pas y avoir plus de 70 familles juives à Jérusalem. Quand les Ottomans ont remplacé les Mamelouks, Soliman le Magnifique a publié un décret officiel au 16ème siècle qui permettait aux juifs d'avoir un lieu de prière au Mur occidental.

Le seul symbole important qui reste de la présence juive dans la ville sainte de Jérusalem est son quartier juif, qu'Israël a vidé des Arabes et reconstruit après 1967. Au cours de ses opérations de nettoyage, Israël a démoli le quartier maghrébin contigu au Mur occidental, détruit la mosquée Al-Buraq et la tombe du Sheikh Al-Afdhaliyah, et déplacé environ 175 familles arabes.

Même si la population juive dans les siècles précédents a occupé une grande partie de la Vieille Ville (on l'estime à 7 000 juifs au milieu du 19ème siècle), les juifs ont quitté petit à petit la Vieille Ville et ont migré vers les nouveaux quartiers de Jérusalem-Ouest, ne laissant environ que 2 000 juifs dans la Vieille Ville. Le contrôle jordanien, après la guerre de 1948, a ramené ce nombre à zéro. En 2009, la population du quartier juif de la Vieille Ville est montée à 3 000, soit 9% de la population de la Vieille Ville. La population est essentiellement constituée de chrétiens, arméniens et musulmans et c'est dans leurs quartiers que l'on trouve presque tous les commerces de la Vieille Ville.

Simplement un centre administratif public

Dans une tentative de rattacher l'Israël antique à la Jérusalem actuelle, les autorités israéliennes continuent de fixer des labels inventés aux repères du Saint Bassin, tout en prétendant que la falsification émane des Byzantins. Les vestiges les plus anciens de la Tour du roi David, par exemple, ont été construirs plusieurs centaines d'années après le règne de David selon les dates de la Bible. Aujourd'hui, c'est manifestement un minaret islamique. Les restes les plus anciens de la citadelle du roi David remontent à la période Hasmonean (200 ans avant J.-C.). La citadelle a été entièrement reconstruite par les Ottomans entre 1537 et 1541.

La tombe du roi David, dans l'Abbaye de la Dormition, est un cénotaphe recouvert d'un tissu (pas des ruines) en l'honneur du roi David. Il est seulement supposé, sans l'avoir vérifié, que le cercueil concerne bien David. Les Bassins de Salomon, situés dans un village proche de Bethléhem, sont considérés comme un élément d'une construction romaine de l'époque du règne d'Hérode le Grand. Les bassins fournissaient en eau un aqueduc qui l'acheminait jusqu'à Bethléhem et Jérusalem. Les Ecuries de Salomon, sous le Mont du Temple, sont supposées être des sous-sols voûtés que le Roi Hérode aurait construits afin d'étendre la plate-forme du Mont du Temple. La tombe d'Absalom est manifestement un édifice grec sculpté et par conséquent ne peut être la tombe du fils de David.

La cité de David renferme des objets qui datent d'avant et pendant l'époque de David. Cependant, certains archéologues soutiennent que leur nombre est insuffisant pour conclure à une présence israélite, y compris celle du Roi David, avant la fin du IXème siècle. En tous les cas, s'il y eut présence israélite, ce fut une implantation de petite dimension et non fortifiée.

Le parc archéologique de Jérusalem, dans la Vieille Ville, et le Centre Davidson d'exposition et de reconstruction virtuelle racontent la même histoire. Promettant de révéler la civilisation hébraïque, les musées en réalité n'apportent que peu d'éclairage à son sujet. Le Centre Davidson met en valeur une exposition de pièces de monnaie, des bols et des vases en pierre de Jérusalem. Le parc archéologique dans la Vieille Ville contient de nombreux éléments, dont des constructions hérodiennes, des thermes traditionnels, un étage d'un palais d'Umayyad, une voie romaine, des portes ottomanes et la façade de ce que l'on appelle l'Arche de Robinson, une entrée hérodienne supposée pour le Mont du Temple. Cependant, les expositions ne montrent pas beaucoup, s'il en fut, de constructions ou institutions anciennes hébraïques d'une importance particulière.

Des archéologues éminents, après examen de cavités qui renferment des fragments de poteries et de constructions, sont arrivés également à la conclusion que les découvertes archéologiques n'apportaient pas la preuve de l'histoire biblique de Jérusalem et de son importance durant les périodes d'un royaume juif unifié sous David et Salomon.

Margaret Steiner, par exemple, dans son article, « Ce n'est pas ici : l'archéologie prouve une négative », dans la Revue Archéologie biblique de juillet/août 1998, déclare qu' « à partir du Xème siècle avant J.-C., il n'y a aucune preuve archéologique que beaucoup de personnes ont vécu en réalité dans Jérusalem, seulement que c'était une sorte de centre administratif public... Nous n'avons rien trouvé qui indique qu'une cité a existé ici durant les règnes supposés (de David et Salomon)... Il semble improbable que cette Jérusalem ait été la capitale d'un grand Etat, une Monarchie unifiée, comme décrite dans les textes bibliques. »

D'autres institutions - grecques, orthodoxes, s'y sont par la suite hasardées et on commencé à acquérir des propriétés dans une Jérusalem-Ouest en développement.

En 1948, après que l'armée israélienne se soit emparée de Jérusalem-Ouest, le nouveau gouvernement israélien a confisqué toutes les propriétés de Jérusalem-Ouest possédées par les institutions musulmanes. La raison avancée était que c'était des « propriétés ennemies ». Il ne reste à Jérusalem-Ouest, aujourd'hui, que peu de musulmans, et aucune mosquée.

Pourtant, il y avait une contradiction. En attaquant et en procédant à un nettoyage ethnique des communautés arabes chrétiennes de Deir Yassin et d'Ein Kerem, les forces israéliennes montraient qu'elles voyaient les Palestiniens chrétiens comme des ennemis. Pour autant, Israël n'a pas saisi les propriétés chrétiennes, dont beaucoup sont visibles à Jérusalem-Ouest. L'Eglise grecque orthodoxe possède de vastes propriétés à Jérusalem-Ouest, dont beaucoup sont marquées par le symbole « T » dans un « O » ... » (tau + phi), interprété par le mot « Sépulcre ».

Une autre contraction vient du fait qu'Israël s'est occupé du cimetière juif sur le Mont des Oliviers et l'a agrandi en tant que site patrimonial. Une partie du célèbre cimetière musulman Mamilla, à Jérusalem-Ouest, a été classé comme bien de réfugiés et Israël se prépare à le démolir pour y construire le nouveau Musée de la Tolérance.

Jérusalem-Est recèle davantage de contradictions. Les mises en garde répétées des dirigeants israéliens affirmant que la co-existence n'est pas réalisable et qu'il est nécessaire de séparer les communautés juives et palestiniennes est contredite par la volonté d'Israël d'incorporer Jérusalem-Est à Israël. L'incorporation signifierait accepter quelque part entre 160 000 et 225 000 Palestiniens dans un Etat juif.

Où iraient-ils ? Les vieux quartiers juifs historiques de Jérusalem-Ouest ont vu leurs spécificités méticuleusement entretenues, ou ont été reconstruits dans leur style original, alors que les vieux quartiers arabes de Jérusalem-Est ont été totalement négligés (tout le Jérusalem-Est arabe est négligé) ou détruits. Combien de dégradations et de destructions les Palestiniens pourront-ils supporter avant de se décider à partir ?

Les constructions de maisons juives dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est se poursuivent, ainsi que les démolitions de maisons arabes, déclarées construites ou acquises illégalement. Sur 44 dunums (4,4 hectares) de terrain saisis à des familles palestiniennes, une entreprise privée a construit la communauté gardiennée de Nof Zion, et a opportunément séparé le quartier palestinien de Jabal Al-Mukabir des autres secteurs de Jéruselem-Est. Pas la peine pour les Arabes d'y souscrire. Les copropriétés d'un million de dollars sont annoncées pour les actionnaires américains.

Le ministère de l'Intérieur israélien a approuvé un projet de démolition d'un jardin d'enfants et d'un marché de gros dans le quartier Wadi Joz de Jérusalem-Est afin de construire un nouvel hôtel à proximité de la Vieille Ville et du Musée Rockefeller. La conséquence en sera la démolition d'un quartier arabe et son remplacement par des intérêts juifs, qui rejoindront un jour d'autres intérêts juifs.

Ce ne sont là que deux exemples d'un plan directeur visant à remplacer une présence arabe séculaire à Jérusalem-Est par une présence juive moderne. La présence arabe antique est encore plus divisée avec le Mur d'annexion, qui traverse le paysage de Jérusalem-Est et détache Jérusalem-Est de la Cisjordanie, rendant improbable un Etat palestinien qui aurait sa capitale à Jérusalem-Est.

Le plan directeur repousse les limites de Jérusalem pour y inclure l'importante colonie israélienne (une ville) de Maale Adumim. Entre Maale Adumim et Jérusalem-Est, Israël propose de construire un couloir, le Couloir E1 (*), qui reliera les colonies dans un cercle et séparera davantage Jérusalem-Est de la Cisjordanie. Le Couloir E1 coupera le nord du sud de la Cisjordanie, et entravera le transit direct entre la Bethléhem palestinienne, au sud d'E1, et la Ramallah palestinienne, au nord d'E1. La construction du Couloir E1, sur des zones qui appartiennent aux Palestiniens, pourrait ainsi empêcher la formation d'un Etat palestinien viable.

L'agenda caché

Si Israël détruit le patrimoine de Jérusalem et assujettit sa signification spirituelle, pourquoi Israël veut-il unifier Jérusalem ?

Israël est un pays géographiquement petit et relativement nouveau avec une population impatiente et très ambitieuse. Il a besoin de plus de prestige et veut être considéré comme quelqu'un qui a du pouvoir sur la scène mondiale. Pour y parvenir, Israël a besoin d'une ville capitale qui impose le respect, possède des traditions antiques et soit reconnue comme l'une des cités dirigeantes du monde. Presque toutes les grandes nations du monde, de l'Egypte à l'Allemagne et à la Grande-Bretagne, ont comme capitale une grande cité. Pour réussir dans ses objectifs, Israël veut une grande Jérusalem qui comprenne la Vieille Ville.

Cependant, ce n'est pas tout. Jérusalem représente un marché touristique important qui pourrait être développé. Elle pourrait fournir de nouveaux débouchés commerciaux en position de porte pour tout le Moyen-Orient. Une Jérusalem indivisible sous contrôle israélien vaudrait un paquet de shekels.

Israël entre en concurrence avec les Etats-Unis pour être le centre du peuple juif. Il a besoin d'une Jérusalem unifiée pour gagner sa reconnaissance comme foyer du judaïsme. En contrôlant tous les lieux saints, Israël s'impose à l'attention des dirigeants musulmans et chrétiens. Ceux-ci seraient contraints de parler avec Israël, et Israël serait en position avantageuse pour négocier dans les conflits.

Quoi qu'obtienne Israël, il y a négation des Palestiniens. Même si Israël accepte la création d'un Etat palestinien, il orientera sa politique pour limiter l'efficience de cet Etat. Etant donné que Jérusalem-Est et ses lieux saints profitent grandement à l'économie palestinienne et accroissent la légitimité de la Palestine, Israël fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que Jérusalem-Est soit concédée au nouvel Etat de Palestine. Une Jérusalem « indivisible » rentre dans cette bataille.

Jérusalem-Ouest n'apporte à Israël qu'une capitale Nord/Sud. Une Jérusalem indivise permettrait à Israël de regarder plus avant vers une capitale Est/Ouest, ou une capitale centralisée pour la terre des tribus juives bibliques antérieures.

Les idéaux socialistes sionistes et le mouvement coopératif kibboutzim ont reçu le soutien d'idéalistes à travers le monde pendant de nombreuses années. Le lien d'Israël avec la tragédie de l'Holocauste a accru cette sympathie et ce soutien. Avec la fin du rêve sioniste, le déclin de la vie de kibboutz, et la vulgarisation de l'Holocauste, Israël a besoin d'un nouveau symbole d'identité captant l'intérêt du monde.

Si Israël a des revendications légitimes sur Jérusalem, alors elles doivent être entendues et débattues dans un forum ad hoc. Cependant, ce n'est pas ce processus qui est en route. Au lieu de cela, le gouvernement israélien se sert de procédures illégales et illégitimes, autant que de méthodes mensongères et hypocrites, pour forcer l'agenda. Israël vise bien moins à présenter son dossier qu'à exercer son pouvoir pour fouler aux pieds toutes considérations légales, morales et historiques.

Dans le Musée de la Citadelle de David, on peut lire une inscription : « La terre d'Israël est le centre du monde, et Jérusalem est le centre de la terre d'Israël ».

Cette autosatisfaction a résonné dans un café de Jérusalem-Ouest récemment, au cours d'une conversation que j'avais avec plusieurs Israéliens. Un jeune Israélien assis à la table s'est mêlé brusquement à la conversation en disant « Le monde regarde vers Jérusalem. Jérusalem est le centre du monde, et Jérusalem est la capitale d'Israël. Tout le monde a besoin de Jérusalem, et tout le monde devra parler avec Israël. »

C'est pour cela que, désespérément, Israël veut sa Grande Jérusalem.

L'auteur est rédacteur en chef d'Alternative Insight, une lettre d'infos en ligne.

Al-Ahram Weekly - 16 au 22 juillet 2009 - Issue No. 956 - traduction et sous-titrage : JPP http://www.info-palestine.net

ET IL NE FAUDRAIT PAS "DISCRIMINER" ISRAËL ?

Publié le 2-08-2009


Deux nouvelles familles palestiniennes ont été expulsées ce dimanche matin des maisons où elles habitaient dans le quartier arabe de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, afin que des familles juives israéliennes puissent s’y installer. Avec la bénédiction de la "Cour Suprème !

Dépêche AFP de ce jour :

Deux familles palestiniennes ont été expulsées dimanche matin des maisons où elles habitaient dans le quartier arabe de Cheikh Jarrah à Jérusalem-est, a annoncé la police israélienne.

Cette mesure a été prise à la suite du rejet par la Cour suprême israélienne d’un appel présenté par ces deux familles contre l’ordre d’expulsion qui doit permettre l’installation de familles israéliennes, a-t-on ajouté de même source.

La police est entrée dans les deux bâtiments à l’aube et a déployé d’importants effectifs sur place pour réprimer d’éventuelles manifestations.

Cette mesure a été prise alors que les Etats-Unis, l’Union européenne et la Russie notamment ont dénoncé à la mi-juillet le projet de construction d’une vingtaine de logements destinés à des Israéliens dans un autre bâtiment de Cheikh Jarrah.

Cette opération est financée par l’homme d’affaires juif américain Irving Moskowitz, bailleur de fonds notamment de l’association nationaliste Ateret Cohanim qui veut "judaïser" la partie arabe de Jérusalem.

Pour exprimer son mécontentement, l’administration du président américain de Barack Obama avait convoqué au département d’Etat, l’ambassadeur d’Israël à Washington Michael Oren, pour entendre ses explications.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait rejeté ces critiques. "Nous n’acceptons pas que des juifs n’aient pas le droit de vivre et construire où que ce soit à Jérusalem-est", avait proclamé M. Netanyahu.

Cheikh Jarrah est l’un des quartiers arabes les plus prestigieux de Jérusalem-est. De nombreux de consulats étrangers (France, Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Suède) y sont installés dans des villas entourées de jardins.

En avril, une Organisation non gouvermentale israélienne, Ir Amim, spécialisée dans le suivi de la colonisation de la partie orientale de Jérusalem annexée par Israël en 1967, avait indiqué que la justice israélienne avait été saisie par une organisation de colons, Nahalat Shimon International, en vue d’obtenir l’expulsion des deux familles de Cheikh Jarrah.

Selon Ir Amin, cette décision s’inscrit dans un projet d’expulsion de centaines de Palestiniens de ce quartier.

En novembre, la police avait expulsé dans le même quartier la famille Al-Kurd, des réfugiés devenus le symbole du combat palestinien contre la colonisation israélienne.

Les Palestiniens, qui veulent faire du secteur oriental de Jérusalem la capitale de leur futur Etat, font valoir que la colonisation est le principal obstacle sur la voie de la paix.

Plus de 200.000 Israéliens sont installés dans une douzaine de quartiers de colonisation à Jérusalem-est, où vivent 270.000 Palestiniens.

Source :

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-40007721@7-37,0.html

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