dimanche 16 août 2009

Mahmoud Abbas impose sa direction au Fatah

dimanche 16 août 2009 - 07h:43

Pierre Barbancey
L’Humanité


Palestine . Marwan Barghouti, symbole de la résistance, entre au comité central du mouvement, qui sort renforcé de son congrès. Analyse.

S’il est encore trop tôt pour savoir si le Fatah va retrouver le coeur des Palestiniens, l’organisation fondée par Yasser Arafat a, en tout cas, ouvert une nouvelle page de son histoire avec les travaux de son 6e congrès, qui s’est achevé formellement lundi soir, avec l’élection des organismes de direction, le comité central (CC) et le conseil révolutionnaire (CR).

Bien des choses à se dire

Loin des habituels discours consensuels, les débats qui ont eu lieu ont été riches et même vifs. C’est qu’après vingt ans sans réunion de ce type, les cadres du parti avaient des choses à se dire. Ils en avaient d’autant plus que la direction sortante était vieillissante (c’est un euphémisme, certains membres étant même décédés), à commencer par le numéro 1. Pourtant, le congrès, ses conclusions et le nom des nouveaux dirigeants semblent bien marquer la prééminence de Mahmoud Abbas sur l’organisation.

Avisé, il a d’abord su tenir compte des critiques venant des militants, notamment sur les erreurs commises ces dernières années, qui ont coûté le pouvoir au Fatah, battu aux élections législatives par le Hamas. Lui, qui, malgré le désaccord de la direction de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a continué les discussions avec Israël alors que le peuple de Gaza était économiquement asphyxié puis bombardé, a fait inscrire dans le programme politique du Fatah, adopté samedi, « son attachement à l’option d’une paix juste » avec Israël, tout en réitérant « le droit du peuple palestinien à la résistance contre l’occupation, conformément à la loi internationale », ce qui lui a valu les critiques du chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, qui a affirmé que cette plate-forme politique avait « enterré toute chance de parvenir à une paix avec les Palestiniens dans les prochaines années ».

Un besoin de rajeunissement

Mahmoud Abbas savait également qu’il lui fallait rajeunir sa direction (et faire des exemples en éliminant les trop corrompus. Ahmed Qorei, impliqué dans des livraisons de ciment aux colonies, a été écarté sans ménagement). Pour cela, quelques noms suffisaient. Si l’on regarde la liste des membres du comité central élus à l’issue du congrès, on constate d’abord que les trois premiers élus (c’est-à-dire ayant eu le plus grand nombre de voix) sont des vieux de la vieille, à commencer par Muhammad Ghneim, connu sous le nom d’Abu Maher, qui n’est jamais rentré d’exil, toujours basé à Tunis. En troisième position, on trouve Marwan Barghouti, symbole de la résistance qui, malgré son emprisonnement dans les geôles israéliennes, a gardé toute son aura au sein du Fatah (il était secrétaire général pour la Cisjordanie) et surtout au sein de la population. Son élection, tout comme celles de Jibril Rajoub (6e position) et Mohammed Dahlan (10e position), deux anciens responsables de la sécurité préventive, le premier en Cisjordanie, le second à Gaza, marque l’entrée de la génération militante qui a émergé lors de la première Intifada. Les trois ont été emprisonnés à plusieurs reprises, les trois ont appris l’hébreu en prison, les trois se posent maintenant en successeur de Mahmoud Abbas.

Paradoxalement, alors que le premier dirigeant du Fatah cumule aussi les fonctions de président de l’OLP et de l’Autorité palestinienne, qu’il a soixante-dix ans plus que dépassés, il n’a pas été question de sa succession. Certains délégués, contactés par l’Humanité, pensent même que « comme Abou Ammar (Yasser Arafat - NDLR), Abou Mazen (Abbas - NDLR) ne songe pas du tout à être remplacé. Même pas dans le cadre de la présidentielle qui devrait se tenir l’année prochaine ». Des délégués font remarquer qu’Abbas s’est débrouillé pour que « tous ceux qu’ils voulaient soient élus afin d’avoir de bonnes relations avec toutes les tendances politiques sans qu’aucune ne contrecarre ses plans. Il pourra faire déclarer au comité central tout ce qu’il veut ». Le Hamas a pour sa part affirmé par la voix de son porte-parole Fawzi Barhoum à Gaza qu’il jugerait la nouvelle direction du Fatah « selon sa politique et ses actes ». Nul doute que le Fatah sort renforcé sur la scène politique palestinienne mais aussi internationale.

12 août 2009 - Le web de L’Humanité

Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.humanite.fr/2009-08-12_I...

Fatah : éviter les vrais questions et courir après les titres

samedi 15 août 2009 - 08h:06

Khalid Amayreh - Uruknet


Alors que les 2200 délégués du Fatah se sont querellés dans la course aux titres, ils ont soigneusement évité les questions importantes, écrit Khalid Amayreh.

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Abbas à la conférence de Bethléhem - Les résultats des votes pour les instances du Fatah à peine publiés, les contestations fusent, qu’il s’agisse de l’ancien ministre Qorei ou des "fatahistes" de Gaza qui s’estiment complètement sous-représentés - Photo : AP/Nasser Shiyoukhi

Beaucoup de Palestiniens imaginaient que la convention du Fatah à Bethléem permettrait de revitaliser le mouvement en le libérant de son actuelle et déshonorante soumission à Israël, et en le remettant sur la bonne voie, celle d’une authentique lutte nationale qui aboutirait à la libération du peuple palestinien et de sa patrie de la cruelle occupation et domination sionistes.

Mais ce dont nous avons été les témoins au cours des derniers jours, c’est d’une cacophonie délirante et déclamatoire qui a lamentablement échoué à traiter les vrais problèmes auxquels fait face la population palestinienne, et a mis en péril ses intérêts nationaux vitaux.

En effet, alors que les environ 2200 délégués du Fatah se sont déchirés entre eux dans la course aux titres, ils ont soigneusement évité les questions essentielles telles que le Droit au Retour, l’ignominieuse coordination sécuritaire avec Israël et la persistance du blocus israélien de la bande de Gaza, ainsi que la criminelle politique israélienne de limitation des matériaux de construction destinés à Gaza.

Le Fatah a également laissé de côté le spectacle scandaleux connu sous le nom de « processus de paix », utilisé par Israël comme couverture pour continuer l’expansion des colonies juives ainsi que la suppression dans Jérusalem de toute identité arabo-islamique.

Aucune personne de bon sens ne s’attendait à ce que la conférence du Fatah déclare la guerre à Israël. Cependant, tous les Palestiniens avaient absolument le droit d’attendre des délégués du Fatah qu’ils prouvent être dignes de représenter le peuple palestinien comme ils le prétendent.

Ce qui est encore plus tragique, c’est l’impression largement répandue que les délégués du Fatah placent leurs propres intérêts partisans avant leur devoir national.

Eh bien, c’est le malheur d’une nation divisée en clans, chaque clan s’affichant comme étant la nation.

Malheureusement le Fatah n’est plus ce qu’il était. L’ancien mouvement de libération s’est de lui-même et grâce à ses dirigeants corrompus, complètement domestiqué et « dé-révolutionnarisé » tout en prétendant abusivement rester sur la voie de la résistance et de la lutte armée.

Cette direction a tenté au maximum la voie des négociations avec Israël depuis 1993, mais en vain. En fait, le seul résultat de près de 15 ans d’un marathon de négociations avec Israël, c’est plus de colonies de peuplement juives en Cisjordanie et plus de vol de terres arabes, à tel point qu’il n’y a plus de réel espace pour la mise en place d’une véritable et viable État palestinien.

A présent, cette direction, qui s’obstine à fonctionner sans vergogne sous la rubrique du faux patriotisme, promet rien de moins que de continuer, avec encore plus plus de vaines négociations avec Israël, probablement jusqu’à ce qu’il ne reste rien à négocier. Malheureusement, c’est la façon déformée dont ils comprennent le pragmatisme et le réalisme.

La façon dont la conférence de Bethléem a traité la question du Droit au Retour est très préoccupante, pour dire le moins. Le Fatah comme le Président Mahmoud Abbas n’ont fait qu’une vague et imprécise allusion à ce droit.

Ces allusions ont montré que le Fatah va peut-être utiliser la plus primordiale des questions palestiniennes comme une sorte de monnaie d’échange pour obtenir qu’Israël accorde un Etat aux Palestiniens, aussi dépourvu de substance que soit peut-être « l’État » en question.

En effet, une lecture attentive du discours de Abbas laisse entendre que la direction de l’OLP et du Fatah serait disposée et prête à réellement compromettre le Droit au retour en échange d’une compensation politique.

Plus précisément, la mise en avant par Abbas du retour de 300 000 Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza après les Accords d’Oslo montre une tendance de sa part à considérer « le retour des Palestiniens déplacés dans les territoires occupés par Israël en 1967 » comme une application partielle du Droit au Retour.

Si c’est le cas, cela équivaudrait à une trahison définitive de ce droit et à un abandon perfide de millions de réfugiés qui souffrent qui ont toujours rêvé de retourner dans les maisons, les villages et les villes d’où eux ou leurs parents et grands-parents ont été expulsés lors de la création de l’Etat sioniste il y a plus de 60 ans.

Nous savons tous que Abbas est habitué à parler du Droit au Retour en termes négatifs et péjoratifs. C’est ce qui lui a valu de plaire à Israël et de gagner le surnom sans consistance de « modéré ». Nous savons aussi que s’il n’y avait pas eu tous les efforts déployés par le Hamas et d’autres dignes nationalistes palestiniens pour affirmer le caractère central de ce droit, le Fatah, avec sa direction compromise, aurait plus que probablement fait en sorte que la question tombe dans l’oubli.

Cela montre que le Fatah à lui seul ne peut pas être chargé du droit sacré pour les réfugiés de retourner dans leurs foyers. C’était déjà le cas au cours de l’ère Arafat et c’est encore plus vrai aujourd’hui avec l’apparition d’une nouvelle génération de dirigeants du Fatah qui montrent plus d’intérêt pour les belles voitures et l’accumulation de richesses que pour la souffrance du peuple palestinien.

Une autre question que la convention du Fatah a presque complètement ignorée est la scandaleuse « coordination de sécurité » avec Israël en Cisjordanie. Cette abominable coordination sécuritaire n’est rien de moins que de la trahison.

La coordination sécuritaire prend une variété de formes très laides, dont une persécution systématique et la traque des sympathisants du Hamas, la fermeture d’institutions islamiques, la révocation des fonctionnaires islamiques de leur emploi ainsi que l’échange de données [avec Israël] sur de potentiels militants de la résistance.

L’année passée, un haut commandant de la sécurité palestinienne a été cité comme disant à un commandant de l’armée sioniste : « Nous sommes des alliés, pas des ennemis, nous avons un ennemi commun qui est le Hamas. »

Malheureusement, cet officier et ses collègues n’ont jamais été réprimandés et encore moins punis pour avoir fait ces commentaires qui relèvent de la haute trahison. Et même, certains de ces soi-disant officiers ont pris part à la conférence de Bethléem.

Inutile de dire que la collaboration étroite entre les organismes de sécurité de l’Autorité palestinienne [AP de Ramallah] et Israël a eu des conséquences désastreuses pour l’unité nationale palestinienne.

Depuis le milieu des années 2007, on estime que plus de 10 000 militants islamiques ont été arrêtés en Cisjordanie, beaucoup d’entre eux étant soumis à de graves tortures mettant leur vie en danger.

Ce sont au moins onze personnes, dont des responsables religieux et des enseignants, qui ont trouvé la mort sous la torture aux mains des interrogateurs de l’AP.

La dernière victime est Kamal Abu T’iema, un enseignant et dirigeant communautaire au camp de réfugiés de Fawwar, près de al-Khalil, qui avait passé un quart de sa vie à se languir dans les prisons et forteresses israéliennes.

Abu T’iema est décédé la semaine dernière, succombant à un accident cérébro-vasculaire qui s’était déclaré il y a quelques semaines à la suite de graves tortures au siège de l’agence de sécurité de l’AP à Hébron. Il n’avait jamais imaginé même dans ses pires cauchemars qu’il mourrait suite aux tortures subies aux mains de gens qui prétendent lutter pour la liberté de la Palestine.

Malheureusement, très peu de représentants du Fatah à Bethléem ont le courage d’appeler les choses par leur nom, surtout après avoir vu « la pelle dans les mains de gens comme Muhammad Dahlan », qui avec rapidité et enthousiasme ont suivi les ordres de l’administration Bush pour allumer une guerre civile en Palestine, servant ainsi des objectifs et desseins israéliens.

Le Fatah était une organisation de renom qui luttait pour une noble cause, la cause d’un peuple opprimé résistant à un agresseur s’apparentant aux nazis et voulant faire disparaître et effacer [les Palestiniens] de la surface de la terre.

Il apparaît aujourd’hui que le Fatah s’est effectivement transformée en un hôtel cinq étoiles où les anciens révolutionnaires tentent de profiter de la vie, tout en regardant avec la plus grande indifférence le reste du pays - qu’ils sont censés devoir libérer - mis en miettes et accaparé par les sionistes, et regardant le peuple qu’ils devraient représenter se faire kidnapper, maltraiter et torturer par Israël, le présumé partenaire pour la paix.

Le Fatah que nous connaissions depuis des décennies semble bien mort. Peut-être un autre Fatah, un mouvement intègre et digne, prendra-t-il la place de ce cadavre. Ceci est inévitable car la trahison ne peut pas prospérer dans ce pays.

10 août 2009 - Uruknet - Vous pouvez consulter cet article à :

http://www.uruknet.info/?p=56806
Traduction : Claude Zurbach

Les troupes israéliennes infligent des sévices aux enfants

samedi 15 août 2009 - 08h:06

BBC


"Un ex-commandant de l’armée israélienne a déclaré à la BBC que des jeunes Palestiniens subissaient régulièrement des mauvais traitements de la part des soldats israéliens durant leur détention," écrit Katya Adler, de la BBC, depuis Jérusalem et la Cisjordanie.

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Israël a arrêté 9 000 Palestiniens l’année dernière, dont 700 enfants.


« Vous prenez l’enfant, vous lui bandez les yeux, vous lui mettez les menottes, il tremble vraiment... quelquefois, vous lui attachez les jambes aussi. Ca peut parfois lui couper la circulation.

« Il ne comprend pas un mot de ce qui se passe autour de lui. Il ne sait pas ce que vous allez faire de lui. Il sait juste que nous sommes des soldats, avec des fusils. Que nous tuons les gens. Peut-être que les gosses pensent alors que nous allons les tuer.

« Très souvent, ils font pipi dans leurs pantalons, simplement en se tenant là, ils pissent dans leurs pantalons, en pleurant. Mais habituellement, ils restent très calmes. »

Eran Efrati est un ancien commandant de l’armée israélienne. Il a servi en Cisjordanie occupée.

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Mr Efrati dit qu’après son départ de l’armée, il rêvait d’enfants en train d’hurler.

Dans un parc discret de Jérusalem, nous nous sommes rencontrés pour discuter des allégations portées contre les soldats, comme lui, qui auraient fréquemment maltraité des mineurs palestiniens, soupçonnés de leur avoir jeté des pierres.

Mr Efrati - qui a quitté l’armée il y a cinq mois - me dit que ces allégations sont vraies :

« Je n’ai jamais arrêté un jeune de moins de 9 ou 10 ans, à 14, 13, ou 11 ans, pour moi ce sont encore des gosses. Pourtant, ils sont arrêtés comme des adultes.

« Chaque soldat qui est allé dans les territoires occupés peut vous raconter la même histoire. Les premiers mois après que j’ai quitté l’armée, je rêvais tout le temps de ces gosses. Des enfants juifs. Des enfants arabes. Qui poussaient des hurlements.

« Peut-être [que l’enfant a] les yeux bandés pour qu’il ne voit pas la base et la façon dont nous agissons... mais je crois que si nous lui mettons un bandeau c’est sans doute parce que nous ne voulons pas voir ses yeux. Vous ne voulez pas qu’il vous regarde - vous savez, qu’il nous demande d’arrêter, ou qu’il pleure devant nous. C’est beaucoup plus facile si nous ne voyons pas ses yeux.

« Quand l’enfant est arrivé à la base, ça je ne l’ai pas fait, mais personne ne pense à lui comme à un enfant ; vous savez, s’il y a quelqu’un avec un bandeau sur les yeux et les menottes, c’est qu’il a probablement fait quelque chose de vraiment mal. Alors pas de problème pour le gifler, pas de problème pour lui cracher dessus, pas de problème pour lui balancer parfois des coups de pieds. Ca n’a pas vraiment d’importance. »

Les jeunes Palestiniens sont la plupart du temps arrêtés pour des jets de pierres sur les colons juifs ou les soldats israéliens.

C’est, disent-ils, leur seul moyen pour évacuer leur colère contre l’occupation militaire par Israël de leur terre, la Cisjordanie.

Chaque semaine, dans le village de Bil’in en Cisjordanie, une manifestation est organisée par des Palestiniens contre le mur d’Israël en Cisjordanie.

Israël dit que ce mur est nécessaire pour arrêter les attaques contre ses citoyens. Les Palestiniens disent que c’est un vol de leur terre.

Des soldats israéliens surveillent la manifestation depuis l’autre côté de la barrière.

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Les troupes israéliennes utilisent fréquemment des gaz contre les manifestants à Bil’in.


Arrestations nocturnes

Lors d’une récente manifestation, j’ai vu une bande de garçons palestiniens qui filaient entre les oliviers, ramassant des cailloux et des rochers pour les lancer sur les soldats.

Certains avaient des lance-pierres. Beaucoup portaient un foulard ou un châle [keffieh] enroulé autour de leur visage pour cacher leur identité.

Les soldats ont réagi avec des grenades lacrymogènes et des assourdissantes. Parfois, ils utilisent aussi des balles d’acier recouvertes de caoutchouc.

Souvent, après un incident comme celui-ci, les soldats israéliens lancent un raid sur un village de Cisjordanie.

Généralement, dans le milieu de la nuit. Les arrestations peuvent être brutales.

« Les visages des soldats étaient peints quand ils sont venus pour lui. C’était effrayant. Tous ces soldats pour un garçon. Ils ont placé des poids en acier sur son dos dans la jeep, ils l’ont frappé pendant tout le chemin vers la prison. Il n’a pas pu se lever pendant une semaine. »

Le fils de Mohammad Ballasi, qui a 15 ans et s’appelle aussi Mohammad, a été arrêté par les soldats israéliens pour avoir jeté des pierres.

Nous avons rencontré le père et son épouse, juste à l’extérieur de la base militaire israélienne, en Cisjordanie. Les jeunes Palestiniens sont jugés par des tribunaux militaires.

Pour les tribunaux, sont considérés comme mineurs les Palestiniens âgés de 16 ans et moins. Pour les tribunaux civils en Israël, on est mineur en dessous de 18 ans.

La première fois que les parents de Mohammed l’ont vu après son arrestation, deux semaines auparavant, c’était à son procès. Il a plaidé coupable.

« Quand vous avez été frappé comme ça, vous pouvez dénoncer votre propre mère, » dit Suad Ballasi, retenant ses larmes.

« C’est un enfant. Ses copains jouent dans le rue et lui il est menotté. Je ne pouvais m’arrêter de pleurer au tribunal. Je sentais comme si mon cœur allait exploser. »

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« Ils m’ont tiré de mon domicile par la peau du cou. Plus je pleurais, plus ils m’étouffaient... Ils m’ont tiré par le ventre. Mes genoux saignaient. Ils m’ont frappé avec leurs armes et donné des coups de pieds jusqu’à leur jeep. » - Mohammad Khawaja, 13 ans.

L’Organisation des droits de l’homme pour la Défense des enfants - International (DCI (Palestine) a rédigé un rapport accusant l’armée israélienne de ce qui est décrit comme des mauvais traitements et des tortures, systématiques et institutionnalisées, contre les enfants palestiniens par les autorités israéliennes.

Gerard Horton est avocat international pour DCI. Il dit que l’histoire de Mohammad Ballasi est coutumière.

« Nous entendons ces récits encore et encore. Israël est signataire de la Convention des Nations unies contre la torture. Il est aussi signataire de la Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant - et selon le droit international coutumier, il n’est pas permis d’infliger des mauvais traitements et des tortures, en particulier aux enfants qui sont évidemment plus vulnérables que les adultes. »

Il m’a dit qu’Israël avait arrêté 9 000 Palestiniens l’année dernière. 700 d’entre eux étaient des enfants.

Pour Mr Horton, les tribunaux militaires ont besoin de traiter les affaires rapidement.

DCI estime que le système est conçu de sorte qu’il est dans l’intérêt de l’adulte ou de l’enfant de plaider coupable.

Selon Gerard Horton, la tendance est que les Palestiniens se retrouvent plus longtemps en prison s’ils essaient de défendre leur affaire.

Mohammad Khawaja venait d’avoir 13 ans quand il a été arrêté.

« Ils m’ont tiré de mon domicile par la peau du cou. Plus je pleurais, plus ils m’étouffaient, » dit-il.

« Ma maman hurlait. Ils m’ont tiré par le ventre. Mes genoux saignaient. Ils m’ont frappé avec leurs armes et donné des coups de pieds jusqu’à leur jeep.

« Ils m’ont menotté les mains et les jambes, bandé les yeux et ils m’ont laissé là pendant 24 heures. Je croyais que j’allais mourir.

« Plus tard, les interrogateurs ont voulu me faire parler sur d’autres personnes. Je ne l’ai pas fait. Ils m’ont frappé avec des chaises en plastique. Ils m’ont dit de signer un papier écrit en hébreu. Je ne sais pas lire ni parler l’hébreu. Et parce que j’ai signé, ils m’ont mis en prison. »

L’armée israélienne nie toute allégation selon laquelle les sévices contre des jeunes Palestiniens seraient habituels, mais l’armée dit qu’elle doit se prémunir contre les enfants palestiniens impliqués dans ce qu’elle décrit comme des « actes de terrorisme ».

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Pour Israël, les pierres sont des armes meurtrières.


Cauchemars

La lieutenante-colonelle Avital Leibowitz est porte-parole pour l’armée israélienne.

« Même s’il s’agit d’un pierre ou d’un cocktail Molotov, ce sont des armes meurtrières. Peu importe qui le fait, ce sont des armes meurtrières, » dit-elle.

« Presque chaque semaine, nous trouvons un jeune de 14 ou 15 ans qui porte sur son corps une ceinture d’explosifs ou une grenade, à l’un ou l’autre des passages [frontaliers].

« C’est la situation que nous vivons, et étant donné que nous assurons notre propre défense et que nous voulons punir ces terroristes, nous n’avons pas le choix, il nous faut les trouver, les punir - et espérer que nous n’en reviendrons pas là. »

Mohammad Khawaja n’a plus bien dormi depuis que les soldats sont venus. Il dit que les cauchemars ne vont pas le quitter.

Les groupes pour les droits humains appellent la communauté internationale à lancer des enquêtes sur ce qu’ils appellent les violations par Israël des droits des enfants.

6 août 209 BBC - DCI - traduction : JPP

Le massacre des Mirkavas, le jour où "Israël" perdit bel et bien la guerre

Leila Mazboudi

14/08/2009 C'est bien le jour 31 de la guerre de juillet 2006 que son sort a été tranché.
Ce jour là, un nouvel échec, des plus dramatiques certes, s'est ajouté au répertoire des échecs déjà essuyés par l'armée sioniste, durant les 30 jours précédents.

Après sa force navale, mise en déroute dès la deuxième semaine de la guerre, par le bombardement par la Résistance de son navire de guerre Saer, qui escortait les bombardiers israéliens pour pilonner les quartiers de la Banlieue-sud…

Après l'amortissement de sa force aérienne, dont la supériorité incontestable et les frappes les plus drastiques n'ont pu arrêter les roquettes et les missiles du Hezbollah de poursuivre leurs attaques, à un rythme incessant durant les 33 jours, frappant au cœur de l'entité sioniste…

En ce 12 aout, c'est au tour des forces terrestres israéliennes d'être mises hors de nuisance, par le Hezbollah.

Pourtant, la direction israélienne avait tenté un leurre. Alors que tout le monde s'attendait à l'accalmie, vu que la résolution onusienne venait d'être promulguée, Israël décida d'investir dans la bataille ses fameux chars Mirkavas, marque de fierté de son industrie militaire, et par derrière ses 130.000 soldats stationnés aux confins de la frontière.

Selon le ministre de la guerre, Amir Peretz, la mission de ces militaires consiste à se déployer jusqu'au fleuve de Litani, pour pouvoir ultérieurement imposer les conditions politiques israéliennes.


Ainsi, à partir de la colonie de Mtallé, des dizaines de Mirkavas de la quatrième génération ont pris la direction de la localité libanaise de Debbine, située à quatre kilomètres de la frontière, au bord du Litani.

Au bout de moins d'un kilomètre, dans la plaine de Khiam, l'enfer était au rendez vous: 15 véhicules se sont transformés en boules de feu. Selon les aveux de Tsahal, 18 officiers et soldats ont été tués.
Quelques heures plus tard, l'armée israélienne tenta une autre incursion, à partir de la colonie sioniste de Meskafaam, en direction de la localité libanaise de Taybé, située à deux kilomètres de la frontière. 4 chars ont directement été pris sous les feux. Selon les témoignages des soldats israéliens qui étaient sur les lieux, la bataille était des plus dures.

Le lendemain, même fiasco, malgré un changement de plan. Les chars qui se devaient d'emprunter une voie couverte, en direction de la localité de Ghandouriyé, sont tombés dans le piège dans la vallée de Hjeir, à trois kilomètres de la frontière: 39 chars et bulldozers ont été détruits ou endommagés; 20 officiers et soldats ont été abattus, et près de 110 ont été blessés.

Dès lors, l'armée israélienne dut se rendre à l'évidence: le jour 33 de la guerre, tous ses soldats ont dû rebrousser chemin, couvert par un pilonnage aérien sans relâche.

Ce même jour, le 14 aout, l'aviation israélienne esquissa une dernière tentative: elle bombarda le quartier résidentiel d'Imam Hassan, dans la Banlieue sud, ensevelissant 8 immeubles, et tuant plus de 60 personnes. Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah visé par l'attaque ne figurait pas parmi les victimes.
Dans le sud, elle largua un million et demi de bombes à fragmentation. Question peut-être de venger l'honneur perdu de son armée en déroute.

Le lendemain, le 15 août, les Libanais rentraient chez eux, dans la Banlieue sud, au Liban sud ou dans la Békaa, dans un mouvement de masse qui surprit tout le monde. Ils étaient plus d'un demi-million, selon les chiffres des Nations Unies.
L'amertume y était, devant l'ampleur des destructions (25.000 appartements détruits ou endommagés dans la Banlieue-sud seulement) et le nombre important des victimes (1400 martyrs et 7000 blessés).
Mais, en ce jour, c'est surtout beaucoup de fierté qui emplissait le cœur de ces revenants, conscients que leurs résistants avaient infligé à l'ennemi sioniste sa défaite la plus cuisante.

almanar.com

Zahhar : les membres du Fatah doivent confirmer leur appartenance à la Palestine

[ 15/08/2009 - 13:01 ]
Le sud de Gaza – CPI

Le célèbre leader au mouvement du Hamas, Dr. Mahmoud Zahhar, a renouvelé la confirmation de son mouvement qui s'attache au dialogue, tout en accusant le mouvement du Fatah de former et préparer des groupes de mort qui appartiennent aux anciens services de la sécurité à Gaza pour pratiquer l'anarchie et voler les biens des citoyens, en conséquence, le retour de ses services à Gaza sera selon nos conditions.

Il a ajouté, le jeudi soir, lors de son discours dans un festival organisé par les brigades d'al Qassam, la branche militaire du mouvement Hamas, pour honorer les martyrs et leurs familles, au quartier de Zeitoun, au sud de la ville de Gaza, Zahhar a dit : « nous ne demandons pas aux membres du Fatah d’appartenir au Hamas, mais de confirmer seulement leur appartenance à la Palestine.
Il a averti les agents qui servent l'occupation de poursuivre leurs anarchies, en soulignant que le gouvernement à Gaza a démasqué la majorité de ces agents.
En commentaire aux élections du 6ème congrès du Fatah, le leader du Hamas a dit, que la carte politique qui a résulté des élections du Fatah est très mauvaise, mais nous nous attachons toujours à nos positions envers toutes les questions.
Zahhar a renouvelé également le maintien de son mouvement à ses conditions pour effectuer l'opération d'échange des prisonniers palestiniens avec le soldat sioniste capturé par la résistance palestinienne dans la Bande de Gaza, Gilad Chalit, en ajoutant que l'occupation veut dire aux israéliens que son gouvernement s'attache à ses soldats et nous soulignons aussi que nous voulons libérer nos captifs dans les prisons sionistes.

Dr. Qassem affirme la continuation des conflits au sein du Fatah

[ 15/08/2009 - 17:53 ]
Naplouse – CPI

Le professeur des sciences politiques à l'université nationale de Najah, à Naplouse, Dr. Abdel Sattar Qassem, a affirmé que les élections du comité central du mouvement Fatah n'étaient qu'un arrangement entre les principales forces dans ce mouvement, tout en soulignant que la nouvelle direction du Fatah ne va pas changer les situations sur la scène palestinienne ou étrangère.

Lors de ses déclarations de presse, Dr. Qassem a déclaré, le samedi 15/8, que le congrès et les élections ne changent que les visages et non pas les politiques, car tous les nouveaux membres du comité central ont participé à la création de la politique du Fatah au passé.

Il a douté des nouvelles qui parlent de changement au sein du mouvement Fatah, en disant que les élus représentent l'ancienne politique, car ils ne peuvent ni signer une entente avec le mouvement du Hamas, ni arrêter les coordinations sécuritaires, ou annuler les accords avec "Israël".

Dr. Qassam a déclaré que le choix des chefs des services de la sécurité dans ce comité s'est produit, car ils possèdent une autorité plus de celle des membres du comité, en conséquence, les élections ne changent pas les situations précédentes.

Il a ajouté que les événements de Gaza n'ont aucun effet sur l'arrivée des chefs des services de la sécurité au comité central.

Le chercheur politique palestinien voit que l'échec de certains leaders du Fatah comme Ahmed Qureï, n'est pas une tentative pour frapper les symboles de corruption au sein du Fatah, mais un changement concernant les relations personnelles.

"Les résultats des élections n'auront aucun résultat sur les situations, qu'ils soient sur le mouvement du Fatah, dans la scène palestinienne où les situations sont mauvaises, ainsi que les bonnes relations avec "Israël" et le dialogue échoué qui vont rester comme dans le passé", a déclaré Dr.Qassem.

Il a affirmé la présence de l'argent occidental dans ce congrès, alors que l'état de l'occupation était présent également au 6ème congrès.

Dr. Qassem a nié l'existence d'un programme politique, en déclarant que le dialogue palestinien interne est lié aux forces étrangères qui exigent les conditions du Quartet international et de l'occupation sur le mouvement du Hamas pour signer toute entente.

Les chefs de la sécurité formés par la CIA élus à la direction palestinienne

Palestine - 15-08-2009
Que s'est réellement passé aux élections du Fatah?
Par Esam Al-Amin > alamin1919@gmail.com
En clair, les Etats-Unis veulent une direction palestinienne qui répondra à ces questions d'une manière qui soit satisfaisante pour Israël. Comme l’avait dit un responsable du Département d'État à Vanity Fair au sujet des objectifs des Américains dans le conflit israélo-palestinien, «Nous voulons des résultats, et [nous soutiendrons] n’importe quel fils de pute nous devrons soutenir. Dahlan était le fils de pute que nous connaissions le mieux."






















Le gouvernement américain s’est ingéré dans les affaires intérieures palestiniennes depuis au moins 2003. Son objectif est de transformer le mouvement national palestinien pour la libération et l'indépendance en un gouvernement de collaborateurs plus complaisant, prêt à accepter les demandes politiques et sécuritaires d'Israël.

Les stratégies employées par les États-Unis incluent des éléments militaires, sécuritaires, diplomatiques et politiques. Avec l'ascension du Hamas après les élections législatives de 2006, la stratégie américaine a été de se débarrasser des résultats de l'élection. Son objectif d'un retour politique du camp pro-américain parmi le corps politique palestinien a été amorcé avec la convocation de la conférence nationale du Fatah la semaine dernière.

Au cours de la semaine du 4 août 2009, le Mouvement de Libération Nationale Palestinienne, le Fatah, a tenu sa sixième conférence nationale de ses 44 ans d'histoire. Le Fatah était historiquement considéré comme la plus importante faction palestinienne, mais cette perception a changé quand il a perdu les élections législatives face au Hamas en Janvier 2006.

Alors que le groupe terminait sa conférence au bout de huit jours, il a annoncé les résultats de ses élections. Les médias internationaux, en particulier les journaux occidentaux, ont présenté l'élection en disant que des "nouveaux" visages "frais" avaient accédé au pouvoir dans le mouvement. Mais que s’est-il réellement passé lors du vote?

La structure interne du Fatah est différente de la plupart des partis politiques ou des mouvements de résistance. Elle est non hiérarchique et la loyauté de ses membres suit un système de népotisme et de factionnalisme incarné par le Comité Central de 23 membres.

Le Comité central est techniquement censé refléter un système de direction collective et le programme politique d'un mouvement de libération nationale. Même son fondateur, le défunt Yasser Arafat, qui a dirigé l'organisation depuis sa création en 1965 jusqu'à sa mort en 2004, n'avait pas de titre officiel au-delà de celui de membre du Comité et de commandant en chef de sa branche militaire. Mais au fil du temps, aux yeux de nombreux Palestiniens, la direction du Fatah a symbolisé un système de copinage, de corruption, de collaboration avec Israël, et les échecs politiques, en particulier depuis le processus d'Oslo.

Bien que sa charte interne demande une conférence nationale tous les quatre ans pour élire ses dirigeants, les principales questions à la veille de cette conférence ont été:
Pourquoi a-t-il fallu deux décennies au Fatah pour convoquer celle-ci?
L’élection des nouveaux dirigeants du Fatah reflète-t’elle les aspirations des Palestiniens et une nouvelle approche du processus politique?
Et, enfin, qui sont les bailleurs de fonds des principales personnes qui ont été récemment élues pour le diriger?


Le Comité central du Fatah dirigé par Arafat avait pris la décision stratégique en 1988 de négocier un règlement politique avec Israël, et d’accepter le gouvernement américain comme principal médiateur.

Depuis deux décennies, en particulier à la suite des Accords d'Oslo en 1993, la question palestinienne a progressivement reculé de l'agenda international, pour devenir une affaire quasiment exclusive entre les États-Unis, Israël et la direction palestinienne, que ce soit l'OLP ou après 1994, l’Autorité Palestinienne.

La plupart des analystes neutres au Moyen-Orient, tels que Robert Malley, le directeur du programme Moyen-Orient à l'International Crisis Group et ancien membre de l’équipe du Conseil de Sécurité Nationale (NSC) sous l'administration Clinton, remarquent que les négociateurs américains des diverses administrations (aussi bien Démocrate que Républicaine) ont pour la plupart adopté le point de vue israélien et placé la majorité de la pression sur les dirigeants palestiniens (que ce soit Bill Clinton avec Yitzhak Rabin et Ehud Barak, ou George W. Bush avec Ariel Sharon et Ehud Olmert.)

Pendant le premier mandat de l'administration Bush, Arafat, le chef de l'Autorité palestinienne, a été isolé, tandis que Washington favorisait des dirigeants palestiniens comme Mahmoud Abbas (imposé à Arafat comme premier ministre en 2003), et l’ancien chef de la sécurité, Mohammed Dahlan, qui avaient adopté la stratégie américaine dans la région. En 2005, Bush a déclaré de son ordre du jour de liberté et de démocratie, en exigeant des élections dans les territoires palestiniens, et en espérant une victoire du Fatah pour mettre en œuvre sa vision.

Toutefois, l'administration a abandonné son programme de promotion de la démocratie dans le monde arabe, quand le Hamas a remporté une victoire dans les élections législatives de Janvier 2006. Le Secrétaire d'Etat,Condoleezza Rice, a exprimé sa surprise au sujet des élections en disant: "Personne ne l'a vu venir."
Un responsable du département de la Défense a déclaré à David Rose de Vanity Fair en 2008, "Tout le monde blâme tout le monde", "Nous nous sommes assis là au Pentagone et nous nous sommes demandés : «Qui est le con qui a recommandé cela??"

Depuis cette élection, l'administration américaine a utilisé trois stratégies différentes mais qui se recoupent pour annuler les résultats. Les efforts déployés par le Département d'Etat, la Maison Blanche et le Département de la Défense, ont été planifiés de façon légère et ont été mal coordonnés.

En 2006 et pendant la première partie de 2007, le Département d'Etat a utilisé ses ressources diplomatiques et politiques pour renverser le gouvernement palestinien élu démocratiquement dirigé par le Hamas.

Dans un reportage paru en avril 2008, Vanity Fair a révélé qu’une note de discussion américaine a fait son apparition après qu’un diplomate américain l’ait accidentellement laissée dans un immeuble de l'Autorité palestinienne à Ramallah. Le document reprenait la demande de Rice qu’Abbas dissolve le gouvernement d'unité nationale et qu’il se charge du Hamas.

Pendant ce temps, comme l’a expliqué en détail Vanity Fair, le néoconservateur et directeur adjoint du NSC, Elliot Abrams fomentait un coup d’Etat contre le Hamas dans la bande de Gaza avec l'ancien chef de la sécurité de la bande de Gaza, Mohammed Dahlan, au printemps 2007. Cela incluait une coordination avec Israël, plusieurs pays arabes tels que les Émirats Arabes Unis et la Jordanie, le versement à Dahlan de 30 millions de dollars, la formation de 500 personnels de sécurité, une campagne pour déstabiliser Gaza, et un programme de torture contre des membres du Hamas et d'autres islamistes.

Dahlan avait aussi admis au journaliste du magazine, David Rose, qu'il avait dit à son homologue américain qui le poussait à une confrontation avec le Hamas, «Si je dois les affronter, j'ai besoin de ressources importantes. À l'heure actuelle, nous n'en avons pas la capacité."

Le journal israélien Haaretz a signalé le 7 Juin 2007, que l'administration américaine avait demandé à Israël d'autoriser une importante livraison d’armes égyptiennes, dont des dizaines de véhicules blindés, des centaines de roquettes antichars, des milliers de grenades à main, et des millions de munitions.
Rose explique que le plan d’Abrams soulignait la nécessité de renforcer les forces du Fatah pour "décourager" le Hamas. Selon un haut responsable de l'administration, le "résultat escompté" était de donner à Abbas «la capacité de prendre les décisions politiques stratégiques (c'est-à-dire remplissant les conditions israéliennes pour un règlement politique) et le limogeage du gouvernement (dirigé par le Hamas), la création d'un gouvernement d'urgence. "

Mais le conseiller pour le Moyen-Orient de Dick Cheney, David Wurmser, a admis l'échec de la tentative quand il a dit au magazine, «Il m’a semblé que ce qui s'est passé n'était pas vraiment un coup d’état du Hamas, mais une tentative de coup d'Etat du Fatah qui a été contrecarrée (par le Hamas) avant qu'il ne puisse se produire."

La troisième action fût principalement contrôlée par le Pentagone et dirigée par le Général Keith Dayton. Dans un discours prononcé devant le groupe de réflexion pro-israélien, le Washington Institute on Near East Policy (WINEP) en Mai 2009, il a déclaré que le Bureau du Coordonnateur de la Sécurité des États-Unis, qu’il dirigeait depuis Décembre 2005, avait "pour but d’aider les Palestiniens à réformer leurs services de sécurité."
Mais, selon les notes d'une réunion entre Dayton et un chef de la sécurité palestinienne à Ramallah, début 2007, le véritable objectif de la mission a été révélé quand Dayton a dit:« Nous devons également renforcer vos forces en vue de s’occuper du Hamas. "

Depuis 2007, le Congrès a donné à Dayton 161 millions de dollars pour mettre en œuvre son plan. En outre, cette année, le Congrès a accordé 209 millions de dollars supplémentaires à Dayton pour les années fiscales de 2009 et 2010, afin d'accélérer son programme après avoir reçu des bonnes notes des chefs de la sécurité israélienne.
Au cours de la dernière année seulement, plus de 1000 membres du Hamas et du Jihad Islamique ont été arrêtés et détenus sans procès, et beaucoup ont été tués et torturés pendant les interrogatoires, par le personnel de sécurité palestinien formé par les États-Unis en Cisjordanie.
Amnesty International et de nombreuses autres organisations des droits de l’homme ont condamné ces actions et appelé à un arrêt immédiat des violations des droits de l’homme des détenus palestiniens dans les prisons de l’Autorité Palestinienne.

Dans son discours à WINEP, Dayton a reconnu cette répression, quand il dit, "Je ne sais pas combien d'entre vous le savent, mais depuis un an et demi, les Palestiniens se sont engagés dans une série de ce qu'ils appellent des offensives de sécurité dans l'ensemble de la Cisjordanie, étonnamment bien coordonnées avec l'armée israélienne. "
Il a en outre admis que, pendant les 22 jours de guerre à Gaza, l'hiver dernier, les forces de sécurité palestiniennes formées par les Etats-Unis ont empêché les Palestiniens de Cisjordanie d'organiser des protestations de masse contre l'armée israélienne, ce qui, ironiquement, a permis la réduction de la présence militaire israélienne en Cisjordanie en vue de redéployer ces troupes de la bande de Gaza.
Dayton a ajouté: «En fait, une bonne partie de l'armée israélienne qui est allée à Gaza venait de Cisjordanie. Pensez-y un instant et le commandant (de l'armée israélienne) a été absent (de Cisjordanie) pendant huit jours consécutifs".


Après une tentative de coup d’état raté et offensive militaire brutale qui n’a pas réussi à déloger le Hamas de la bande de Gaza, la stratégie israélienne et américaine a cherché à intensifier sa pression contre le Hamas par le biais d'un siège économique étouffant dans la bande de Gaza, des détentions de sécurité massives en Cisjordanie, une pression financière et un isolement politique international. Pendant ce temps, selon plusieurs porte-parole du Hamas, dont le Premier ministre limogé, Ismael Haniyya dans la bande de Gaza et le chef politique à Damas, Khaled Mechaal, le principal obstacle à une réconciliation nationale avec le Fatah a été la détention de centaines de membres du Hamas et la collaboration des services de sécurité de l'Autorité Palestinienne avec l’armée d’occupation sou la supervision de Dayton.

La phase suivante de cette initiative est de réinventer le Fatah et de le présenter comme une alternative viable à la politique du Hamas et des autres mouvements de résistance en améliorant les conditions de vie en Cisjordanie, contrairement aux effets dévastateurs du siège dans la bande de Gaza. Mais plus grave, le plan prévoit un nouveau Fatah qui serait considéré comme un partenaire fiable, prêt à s’accommoder des conditions d'Israël pour un règlement politique. La sixième conférence du Fatah et les élections qui en ont découlé ont donc été organisées pour se débarrasser de son image de groupe corrompu et plein de problèmes.

Depuis plus d'un an, le Comité central, l’organe suprême de par sa structure, n'a pas pu s'entendre sur de nombreuses questions importantes, dont l’endroit de la tenue de la conférence (la décision finale a été de l'organiser dans les territoires palestiniens occupés, ce qui voulait dire qu'Israël a un droit de veto sur quels délégués de l'étranger seraient autorisés à participer). Ils se sont également querellés à propos de quels délégués seraient nommés à la conférence, ce qui permettrait de déterminer la composition de la nouvelle direction, ainsi que le programme politique et le rôle de la résistance armée contre l'occupation. Abbas et son entourage ont opposé leur veto à la décision du Comité et ont décidé de tenir la conférence à Bethléem, en sélectionnant avec soin pratiquement tous les participants pour garantir le résultat des élections.

Historiquement, les délégués à la conférence nationale du Fatah étaient élus ou nommés par le Comité central, mais au moins 51% venaient de l'appareil militaire. Étant donné que la plupart de la branche armée a été dissoute ou est recherchée par les Israéliens, un grand nombre de délégués à cette conférence étaient des membres du personnel de sécurité afin de remplacer les délégués de la branche armée. Cela garantissait que les résultats de l'élection avantageraient les chefs de la sécurité et leurs partisans.

À l'origine, le nombre de délégués était censé être de l'ordre de 700. Puis il est passé à 1250 mais il s’est finalement multiplié à 2355. Moins de dix pour cent ont été élus indirectement en raison de leurs positions, alors que l'écrasante majorité a été nommée par un petit groupe de Ramallah dirigé principalement par Abbas et d'autres éminences grises telles que Dahlan et l’ancien chef de la sécurité en Cisjordanie, Jibreel Rajoub, qui avait l'habitude d’accrocher la photo de l'ancien directeur de la CIA, George Tenet, au-dessus de son bureau, à côté de celui d'Arafat.

Le nombre de membres du Comité Central a également été augmenté, passant de 21 à 23, avec 19 élus directement par les délégués. Abbas devait nommer plus tard quatre membres, et il a lui-même été choisi par acclamation, pour éviter l'embarras, s’il n’obtenait pas la première place dans une élection directe. Les 18 personnes qui ont été élues à la fin de la conférence d’une semaine ont été quatre membres de la "vieille garde", qui sont considérés comme des proches d’Abbas, et 14 nouveaux membres, dont trois sont d'anciens chefs de sécurité qui étaient proches de la CIA. Il s'agit notamment de Dahlan, Rajoub et Tawfiq Tirawi, un ancien chef des services de renseignements, qui est actuellement à la tête d'une école de formation des services de sécurité à Jéricho sous la supervision du général Dayton.

D'emblée, cette conférence a fortement bénéficié aux délégués de la Cisjordanie. Contrairement aux conférences précédentes, les Palestiniens de la diaspora ne sont guère représentés puisqu'Israël n’a autorisé l’entrée qu’à quelques personnes. Alors que la population de Gaza est égale à celle de la Cisjordanie, moins de 400 personnes ont été choisies comme délégués pour la bande de Gaza, alors qu'il y avait plus de trois fois plus de délégués de Cisjordanie.

Mais la plupart des délégués de la bande de Gaza n’y ont même pas participé parce que le Hamas les a empêchés de quitter la bande de Gaza, en exigeant en contrepartie la libération de centaines de ses membres détenus en Cisjordanie par l'Autorité Palestinienne, ce qu’elle a tout simplement rejeté. En bref, en dehors de Dahlan qui ne vit plus dans la bande de Gaza, aucune des personnes élues ne viennent ou vivent dans la bande de Gaza. Cette situation a incité l'ensemble de la direction du Fatah dans la bande de Gaza, dont l'ancien membre du Comité central, Zakariya Al-Agha, à démissionner en masse un jour après la conférence, non seulement pour protester contre les résultats, mais aussi contre l'ensemble du processus électoral.

De la même façon, les membres du Fatah à l'étranger n’ont pas mieux réussi. Seules deux personnes ont été élues au Comité Central, bien que plus des deux tiers des Palestiniens (huit millions) vivent à l'extérieur des territoires palestiniens, la plupart dans des sordides camps de réfugiés, avec dans l’air, le dossier du "droit au retour», considéré comme un dossier chaud lors des futures négociations. D'autre part, l'écrasante majorité des nouveaux membres venaient soit de Cisjordanie, soit vivaient déjà à Ramallah, en tant que proches collaborateurs d’Abbas, confirmant ainsi la stratégie des Américains : "la Cisjordanie d'abord".

Certains de la vieille garde qui s'opposent au programme politique d’Abbas comme le secrétaire du Comité Central, Farouk Kaddoumi, ou Hani Al-Hassann'ont même pas assisté ou ne se sont pas présentés comme candidats.Kaddoumi a condamné la conférence, mis en doute sa légitimité, et a même été jusqu'à accuser Abbas et Dahlan de comploter avec les Israéliens pour empoisonner Arafat, et éventuellement avoir causé sa mort.

D'autres anciens membres qui se sont portés candidats et ont été battus et se sont fâchés. L’ancien premier ministre et négociateur Ahmad Qurai (Abou Alaa) a mis en doute les références des délégués et l'intégrité de la procédure électorale. Quand le chef d'état-major d’Abbas, Tayeb Abdel-Rahim a perdu, il a exigé un recomptage et a finalement été déclaré gagnant, après que le Comité électoral ait affirmé qu'il était en fait à égalité avec le dernier.

De nombreux délégués, notamment des femmes candidates, qui ont toutes perdu, ont critiqué ce népotisme flagrant. Néanmoins, plusieurs candidats populaires et «propres» ont réussi à gagner un siège, tels que Marwan Barghouthi, qui purge cinq peines d'emprisonnement à vie en Israël, etMahmoud Al-Aloul, un ancien maire de Naplouse.

Alors que les Palestiniens regardaient se dérouler cette conférence, beaucoup espéraient que ce serait le début d'une réconciliation nationale et la mise en place d'un gouvernement d'unité. Toutefois, il semble qu’à la suite de cette conférence, le Fatah va se désintégrer de plus en plus, puisque ses dirigeants à Gaza et Abou Alaa menacent de lancer une nouvelle faction appelée le "Réveil du Fatah», augmentant encore plus la division et les tensions entre les Palestiniens.

La prochaine étape dans la stratégie du camp pro-américain est de tenir des élections présidentielles et législatives dans les territoires palestiniens en Janvier prochain, dans l'espoir de présenter un Fatah rajeuni comme une alternative au Hamas et aux autres mouvements de résistance.

Jonathan Steele du Guardian a dévoilé, le 22 Juin 2007, le "coup d’Etat" des Etats-Unis de Juin 2007, ainsi que sa stratégie politique. Il a détaillé les conversations des responsables américains avec plusieurs régimes arabes. Il s'agissait, entre autres, «de maintenir le président Abbas et le Fatah, comme centre de gravité sur la scène palestinienne», «d’éviter de perdre du temps en tenant compte du Hamas", "d’ébranler le statut politique du Hamas" et "d’appeler à des élections anticipées."

Selon les termes du Général Dayton, le personnel palestinien formé par les États-Unis promet, après l'obtention de leur diplôme, qu'ils "n'ont pas été envoyés ici pour savoir comment lutter contre Israël, mais plutôt qu’ils ont été envoyés ici pour apprendre comment maintenir la loi et l'ordre».
Les principaux objectifs de ces bataillons de sécurité sont de mettre fin à toute résistance ou à tout rejet de l'occupation, y compris les moyens non-violents. Il a ensuite ajouté que les hauts commandants militaires israéliens lui demandent souvent : "Combien d'autres de ces nouveaux Palestiniens pouvez-vous produire et à quelle vitesse?"

Beaucoup des questions posées par les Palestiniens ordinaires avant la conférence restent sans réponse. C’est quoi le programme politique du Fatah étant donné l'intransigeance actuelle et les conditions préalables des Israéliens?
Qu'en est-il de la réconciliation nationale avec les autres factions palestiniennes et la mise en place d'un gouvernement d'unité nationale?
Quel est le rôle de la résistance contre l'occupation, le siège suffocant imposé à Gaza, et surtout, la collaboration permanente avec les agences de sécurité et l’armée israéliennes contre leurs propres citoyens?

Ces questions persistent alors que l'occupation israélienne et sa politique brutale, l'expansion des colonies, le mur de séparation, la détention de plus de 11.000 Palestiniens, l'expropriation de terres, l’expulsion des résidents palestiniens de Jérusalem-Est et le refus du droit au retour des réfugiés palestiniens se poursuivent sans relâche.

En clair, les Etats-Unis veulent une direction palestinienne qui répondra à ces questions d'une manière qui soit satisfaisante pour Israël. Comme l’avait dit un responsable du Département d'État à Vanity Fair au sujet des objectifs des Américains dans le conflit israélo-palestinien, «Nous voulons des résultats, et [nous soutiendrons] n’importe quel fils de pute nous devrons soutenir. Dahlan était le fils de pute que nous connaissions le mieux."
Source : http://counterpunch.org/
Traduction : MG pour ISM

La stratégie israélienne du confinement: les souffrances de Gaza servent à intimider les Palestiniens de Cisjordanie

Israel - 15-08-2009
Par Alternative Information Center
Depuis l'effondrement du processus d'Oslo, aucun gouvernement israélien n'a eu de projets pour les Territoires Palestiniens Occupés (TPO).
L'état de paralysie s'est emparé de la politique israélienne, et tous les principaux partis Sionistes – des libéraux de Gauche du Meretz au quasi-fasciste Israël Beitenu - s'accordent sur les points suivants:


1. Israël ne devrait pas se retirer des Territoires Palestiniens Occupés, sauf si une paix durable peut être trouvée avec les Palestiniens, en tant que retrait unilatéral.

2. Israël ne pourra pas toujours contrôler l'ensemble du territoire palestinien occupé, parce que la communauté internationale ne reconnaît pas l'occupation et du fait que les Palestiniens continueront à résister, ce qui sera perçu comme une faiblesse.

3. Les Palestiniens n'accepteront jamais de paix sans véritable souveraineté, Jérusalem-Est comme capitale et une reconnaissance du droit de retour des réfugiés palestiniens.*

4. Israël ne devrait jamais permettre le retour des réfugiés palestiniens à l'intérieur des frontières d’Israël d'avant 1967, et ne devrait jamais avouer l'ensemble des crimes commis en 1948 et depuis 1967.



Ce large consensus au sein de la sphère politique israélienne ne laisse aucune place aux initiatives et ne fait que les remettre au lendemain. A moins que les Palestiniens "oublient" par miracle les atrocités commises contre eux et décident de faire des compromis sur l'ensemble de leurs droits pour lesquels ils se sont battus pendant de nombreuses décennies, les gouvernements israéliens continueront de soutenir qu'il n'y a "pas de partenaire pour la paix." Aucun partenaire, c’est accepter les ordres imposés par Israël de manière unilatérale.

Cette paralysie politique a créé un terrain fertile pour la conception et la mise en œuvre de politiques créatives visant à gagner du temps pour Israël. La politique destinée à endormir l'opinion publique israélienne comprend la politique de séparation qui interdit aux Israéliens de pénétrer en "Zone A" en Cisjordanie et à Gaza, permet aux colons de continuer à construire et trouve des excuses pour éviter de nombreuses négociations avec les Palestiniens.
Les checkpoints privatisés en Cisjordanie aident également les autorités à atténuer les ressentiments des soldats, qui sont fatigués de la pénible tâche inutile de gestion des checkpoints.

La politique visant à détourner la pression internationale sur Israël pour mettre fin à l'occupation comprend notamment la demande que les Palestiniens reconnaissent Israël en tant qu’"Etat juif" (en d'autres termes, annoncer leur soutien à la discrimination ethnique à leur égard), des efforts de communication massifs du Ministère israélien des Affaires Etrangères pour convaincre le monde de la vertu d'Israël et du faux retrait de la bande de Gaza en 2005 (qui a été qualifié par un haut responsable israélien de «quantité de formaldéhyde nécessaire pour qu'il n'y ait pas de processus politique avec les Palestiniens").

Mais le plus difficile partie de la stratégie israélienne est de savoir comment supprimer la résistance palestinienne. Après la Naqba de 1948 et les 42 années d'occupation militaire en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est, les Palestiniens se sont familiarisés avec les différentes ruses des Israéliens.
Ils ne peuvent pas se laisser berner à nouveau avec la promesse de négociations sincères, ou avec l’idée rabâchée d'une "économie de paix" de Netanyahou rabâchage qui manque de substance.

La politique contre les Palestiniens est donc non seulement la tromperie, mais le confinement et la répression active. Les autorités israéliennes s’en prennent aux institutions et organisations palestiniennes, déployent la force militaire et des mesures de surveillance considérables, mais aussi mènent une guerre psychologique contre les Palestiniens, en disséminant la terreur dans l’esprit des gens afin qu'ils soient réticents à agir contre l'occupation, et même qu’ils s’accusent eux-mêmes pour recevoir la punition.

La séparation imposée par Israël entre la bande de Gaza et la Cisjordanie est une politique classique du «diviser pour régner», par laquelle Israël tente de présenter la séparation entre les deux régions comme un conflit interne palestinien, comme si tous les habitants de Gaza étaient des partisans du Hamas et ceux de Cisjordanie étaient tous des partisans du Fatah.
En réalité, les deux politiques adoptées par Israël à l'égard des deux régions sont les composantes d'une même politique qui est de contenir la résistance palestinienne et d’attendre le bon moment.

Le siège de Gaza est une forme «primitive» de confinement, un simple siège répressif qui a transformé la bande de Gaza en la plus grande prison au monde.

Les habitants de Gaza sont détenus comme des prisonniers : en les enfermant dans un petit endroit, et en contrôlant rigoureusement tout ce qui entre ou sort de cette zone. Comme dans la plupart des prisons, une industrie de la contrebande est en plein essor dans la bande de Gaza et, comme dans la plupart des prisons, les prisonniers apprennent une cynique leçon que «la raison du plus fort est toujours la meilleure."

La stratégie de confinement en Cisjordanie est plus sophistiquée et plus complexe, mais le message qu'Israël envoie aux Palestiniens en Cisjordanie est clair: "Si vous résister à l'occupation, nous pouvons vous faire ce que nous faisons dans la bande de Gaza!"

Plus Israël impose des mesures violentes et cruelles à la bande de Gaza, plus il peut instiller la peur dans l’esprit des Palestiniens de Cisjordanie.


* Les Israéliens de la Gauche Sioniste font souvent croire que les Palestiniens sont prêts à abandonner le droit de retour si une prospérité économique suffisante leur donne la motivation de mettre fin au conflit, mais ce groupe est une minorité en Israël.
Source : http://www.alternativenews.org/
Traduction : MG pour ISM

Territoires palestiniens : Un comité de l'ONU accuse Israël de violations des droits de l'homme

Des enfants dans les ruines de Gaza.

14 août 2009 – De graves violations des droits de l'homme sont commises par Israël dans les territoires palestiniens occupés, affirme un rapport du Comité spécial de l'ONU chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes.

A l'issue d'une mission de dix jours dans trois pays du Moyen-Orient (Egypte, Jordanie et Syrie), le Comité spécial a exprimé vendredi « sa préoccupation particulière pour le nombre croissant de cas de violence par des colons juifs contre la population palestinienne en Cisjordanie en présence de l'armée et de la police israélienne ».

Les trois membres de la délégation ont noté également les pressions sur les défenseurs des droits de l'homme, israéliens et palestiniens, qui travaillent pour alléger les souffrances dans les territoires occupés.

Le Comité spécial, qui est composé de trois Etats membres (Sri Lanka, Malaisie et Sénégal), souligne également « les violations récurrentes des droits économiques et culturels, en particulier le droit à l'éducation et à la santé, les restrictions supplémentaires aux déplacements, les attaques et les destructions de terrains agricoles et de vergers palestiniens ».

Le rapport rappelle que depuis sa création en 1968 par l'Assemblée générale de l'ONU le Comité spécial s'est vu refuser toute coopération de la part du gouvernement israélien ou un accès aux territoires palestiniens occupés.

Lors de sa mission de dix jours, la délégation du Comité spécial a enregistré les témoignages de témoins et d'organisations non gouvernementales sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés et au Golan occupé. La délégation a rencontré les ministres des affaires étrangères en Egypte, en Jordanie et en Syrie et d'autres responsables gouvernementaux.

un.org