samedi 10 avril 2010

Gaza veut rétablir la peine capitale

16:49 09/04/2010
GAZA, 9 avril - RIA Novosti
Les autorités islamistes de Gaza envisagent de rétablir après cinq ans de moratoire la peine de mort, a annoncé vendredi à RIA Novosti le porte-parole du ministère de l'Intérieur local Ehab al-Ghoussein.
"Nous envisageons d'exécuter prochainement des personnes" condamnées à la peine capitale. "Elles assumeront pleinement la responsabilité de leur actes", a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Selon le responsable, actuellement 8 condamnés à mort, dont deux pour espionnage au profit d'Israël et les autres pour meurtre, sont détenus dans les prisons de l'enclave.
M.al-Ghoussein a en outre ajouté que les autorités locales envisageaient d'allonger la liste des crimes punis de mort et d'y inscrire le trafic de drogue.
A en croire les données d'une organisation de défense des droits de l'Homme en charge de la lutte contre la peine de mort, la dernière exécution s'est déroulée sur le territoire palestinien le 12 juin 2005.
Dix jours plus tard, le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a décrété un moratoire sur la peine de mort.
Un récent sondage montre que 94,5% des habitants de l'enclave militent en faveur de la peine capitale contre les espions à la solde de Tel Aviv et 69,9% la réclament  pour les trafiquants de drogue.
http://fr.rian.ru/world/20100409/186433462.html

Les prisonniers palestiniens en grève : soutenons leur résistance


Palestine - 09-04-2010
Par CIREPAL 
En ce mois d’avril 2010, le mouvement des prisonniers a lancé un mouvement de grève pour protester contre les conditions humiliantes dans lesquelles se déroulent les visites des familles et contre la détérioration des conditions de détention. Il mène une grève des visites familiales pendant tout le mois d’avril et une grève de la faim de dix jours (du 7 au 17 avril). Ce mouvement est suivi dans les dix prisons centrales sionistes, que ce soit par les prisonnières, les enfants ou les adultes palestiniens et arabes.














Depuis quelques années, une répression croissante sévit contre les prisonniers et leurs familles. Privés de plusieurs moyens d’information indépendants, les prisonniers sont depuis plus d’un an interdits d’avoir par exemple la chaîne al-Jazeera.
L’administration carcérale a, de plus, interdit l’entrée des livres et a récemment interdit, dans la prison de Ofer, l’utilisation de la bibliothèque.
Bien que le droit de visites soit un droit légalement reconnu, les autorités sionistes en ont fait un parcours de l’humiliation et un moment douloureux pour des milliers de prisonniers qui en sont privés soit pour des « raisons sécuritaires », soit parce que les prisonniers sont de la bande de Gaza. Ce que réclament les prisonniers, par leur grève de protestation, c’est la liberté des visites dans la dignité. Récemment, deux femmes de prisonniers ont été fouillées à nu alors qu’elles se rendaient aux visites des leurs. Bien qu’elles aient protesté et refusé de poursuivre leur trajet à cause de ces fouilles, les représentantes de l’armée sioniste ont cependant insisté pour les fouiller à nu. Par leur mouvement, les prisonniers espèrent attirer l’attention de la Croix Rouge Internationale qui fait la sourde oreille et accepte le diktat israélien sur les conditions humiliantes et répressives des visites. Le droit aux visites est un droit légalement reconnu pour tous les prisonniers dans le monde, et il est de plus un droit acquis par la lutte du mouvement des prisonniers.
Parmi les revendications du mouvement des prisonniers, figure celui de l’autorisation à passer les examens du baccalauréat pour des centaines de prisonniers (tawjihi), jeunes et moins jeunes. C’est selon l’humeur du moment que les autorités sionistes autorisent ou non les prisonniers à passer leurs examens. Il y a quelques années, alors que les étudiants prisonniers s’y préparaient, les autorités carcérales ont supprimé l’autorisation, à la dernière minute, par mesures punitives et pour démoraliser les prisonniers. Il est à craindre que l’arrestation et la détention de dizaines d’enfants, au cours de la révolte d’al-Quds, en mars 2010, soient l’occasion pour une interdiction, par vengeance, de tous ces jeunes de passer leurs examens de fin d’année et notamment le baccalauréat pour certains d’entre eux.
Le mouvement des prisonniers réclame également le suivi régulier des cas des prisonniers malades et gravement atteints. Les cas de décès deviennent de plus en plus fréquents, même après leur libération, à cause des mauvais traitements subis et à cause de la négligence médicale intentionnelle dont font preuve les autorités carcérales. Là aussi, Israël bafoue toutes les lois internationales relatives aux soins qu’il doit dispenser aux prisonniers palestiniens et arabes dans ses prisons. Il faut mentionner à ce propos que les autorités sionistes utilisent les prisonniers comme cobayes pour leurs expériences pharmaceutiques. Ces expériences ont été prouvées il y a plusieurs années par des députés israéliens, mais il semble que le silence de plomb qui plane sur cette affaire et l’impunité dont jouit l’entité sioniste dans le monde, devenu de plus en plus sourd aux cris des opprimés, ont favorisé une recrudescence des expériences, ce dont ont témoigné plusieurs prisonniers, victimes de ces pratiques inhumaines et illégales.
C’est pourquoi le mouvement des prisonniers, soutenu par de nombreuses associations palestiniennes et arabes de solidarité avec les prisonniers, réclame que des médecins indépendants puissent entrer et consulter les prisonniers, et même les soigner. C’est la mort que les prisonniers affrontent tous les jours, tant qu’ils sont à la merci des geôliers sionistes.
50 parmi les 340 enfants prisonniers dans les geôles de l’occupation sioniste sont classés malades. Malgré leur jeune âge, les autorités carcérales ne leur fournissent aucun soin approprié. Il faut également rappeler que récemment, plusieurs des enfants détenus dans la prison de Telmond ont été empoisonnés par la nourriture fournie par l’autorité de la prison.
Le mouvement des prisonniers réclame également la fin de la mise en isolement de plusieurs dirigeants de la lutte nationale palestinienne. Les autorités carcérales sionistes ont isolé depuis plusieurs mois dans des cellules individuelles 18 dirigeants : Ahmad Saadate dont l’état de santé s’est détérioré il y a plus d’un mois, Yihya Senouar (très malade, il risque la mort), Thabit Mardawî, Hassan Salameh, Ahmad al-Moghrabi, Abdallah Barghouty, Muhammad Jamal Natché, Ibrahim Hamed, Mu’tazz Higazi, Jamal Aboul Hayga, Mahmoud Issa, Salih Dar Mousa, Hisham Shurbati, Mahwash Ni’mat, Atwa al-Ammour, Iyad Abu Hasne, Muhannad Shrayem, ‘Ahid Ghulme, ainsi que la prisonnière Wafa’ al-Biss de la bande de Gaza.
Le dernier rapport concernant les prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles de l’occupation sioniste mentionne 8200 prisonniers (sans prendre en compte les récentes arrestations dans la ville d’al-Quds, où ce sont surtout des enfants qui ont été arrêtés). Parmi ces prisonniers, 800 sont de la bande de Gaza, 500 de la ville d’al-Quds, des territoires occupés en 48 et du Golan syrien.
Après la libération récente de Muhammad Hashshash, 47 ans, membre du Hamas du camp de Breij, dans la bande de Gaza, qui a passé 20 ans en prison, le haut comité des prisonniers formé par le ministère chargé des prisonniers et libérés, dans la bande de Gaza, a publié un communiqué dans lequel il précise que le nombre des anciens prisonniers (plus de 15 ans de détention) est actuellement de 313 prisonniers, dont 115 prisonniers (plus de 20 ans de détention), 14 d’entre eux sont prisonniers depuis plus de 25 ans et 3 ont franchi les 30 ans de détention.
Na’il Barghouty : 33 ans de détention dans les prisons de l’occupation sioniste
Arrêté et détenu depuis le 4 avril 1978, Na’il Barghouty est le plus ancien détenu dans les prisons sionistes et mondiales. Sa détention a battu le triste record du monde. Cette vérité est une preuve supplémentaire de la barbarie de l’Etat sioniste, Etat exceptionnellement meurtrier et colonial. Il a été condamné à la prison à vie.
Fakhri Barghouty, cousin de Na’il, vient en seconde position dans la durée de sa détention. Il a été arrêté le 23 juin 1978 et a été condamné à la prison à vie. Son fils Shadi est détenu également depuis 2003 et est condamné à perpétuité. Et son autre fils Hadi a été détenu pendant quatre ans.
Une campagne internationale, initiée par des associations palestiniennes, est en cours, pour faire connaître et réclamer la libération immédiate des anciens prisonniers, pour qu’ils ne demeurent plus uniquement un chiffre. Participez à cette campagne autant que vous le pouvez, écrivez partout les noms des anciens prisonniers palestiniens, à commencer par Na’il et Fakhri Barghouty, symboles de l’endurance du peuple palestinien et de la lutte contre l’oppression sioniste.
Akram Mansour, de la ville de Qalqylia, a été arrêté et détenu en août 1979. Il fait partie des trois prisonniers palestiniens détenus depuis plus de 30 ans.
Fouad Razzam est le plus ancien prisonnier de la ville d’al-Quds. Il a été arrêté et détenu le 30 janvier 1981.
Parmi les anciens prisonniers, figure également Sami Salameh Younis, né en1929, et arrêté et détenu depuis janvier 1983. Il avait été condamné à la peine de mort, mais sa peine a été réduite à 40 ans de prison. Sami Younis est père de famille et est malade. Il est le plus âgé des prisonniers. Il fait partie des 109 prisonniers de l’intérieur (c’est-à-dire des Palestiniens qui vivent dans l’Etat sioniste, la Palestine occupée en 48). Parmi les prisonniers de l’intérieur, 21 sont condamnés à une ou plusieurs perpétuités, 5 sont condamnés à plus de 30 ans de prison. 4 d’entre eux sont en prison de plus de 25 ans, et 12 d’entre eux ont passé entre 20 et 25 ans de leur vie en prison.
Solidarité avec le mouvement des prisonniers
Plusieurs associations palestiniennes de solidarité avec les prisonniers sont en état d’alerte depuis le début du mois d’avril, pour accompagner le mouvement de protestation des prisonniers : la grève des visites pendant tout le mois d’avril 2010 et la grève de la faim du 7 au 17 avril 2010, jour national des prisonniers. Dans la bande de Gaza, les familles et les organisations protestent tous les jours, devant le siège de la Croix-Rouge international, et en Cisjordanie, des activités locales se déroulent, sans prendre cependant l’ampleur générale que devrait avoir un mouvement de solidarité avec les prisonniers. Dans la ville d’al-Quds, en Palestine 48 et dans le Golan syrien, c’est la mobilisation générale ! Ce vendredi, les familles de prisonniers et les associations diverses organisent la prière du vendredi devant les prisons de Hasharon et de Haddarim, dans un mouvement ascendant qui culminera le 17 avril prochain et qui a commencé dès la première semaine d’avril dans un rassemblement populaire devant la prison de Gilboa.
Dans un appel aux régimes arabes, à la Ligue arabe et à la conférence islamique, dr. Bahr, adjoint à la présidence du conseil législatif palestinien, a réclamé que la question de la libération des prisonniers palestiniens figure dans leurs programmes d’action envers les instances internationales. Il a rappelé que la solidarité avec la grève des prisonniers est un devoir légal, national, moral et humain, d’autant que les revendications des prisonniers relèvent de leurs droits humains. Il a également appelé les organisations internationales de solidarité avec les peuples opprimés et leurs droits humains d’organiser les protestations et de dénoncer, devant les instances de l’ONU et autres internationales, le sort fait par les autorités sionistes aux prisonniers palestiniens et arabes.
MOBILISONS-NOUS POUR RECLAMER LA LIBERATION IMMEDIATE DE TOUS LES PRISONNIERS PALESTINIENS ET ARABES DANS LES PRISONS DE L’OCCUPATION ! 

RECLAMONS DES INSTANCES INTERNATIONALES ET NOTAMMENT DE L’ONU D’INTERVENIR AUPRES DES CRIMINELS SIONISTES POUR RESPECTER LES DROITS DES PRISONNIERS : droit de visite dans la dignité, droit à l’enseignement, droit aux soins dignes et appropriés.

LES PRISONNIERS PALESTINIENS ET ARABES SONT DES RESISTANTS ET DES COMBATTANTS DE LA LIBERTE : ils doivent avoir le statut de prisonniers de guerre. 

LES PRISONNIERS NE DOIVENT PAS ETRE UNE MARCHANDISE de négociation entre l’Autorité palestinienne et l’Etat sioniste : ils doivent être libérés dans la dignité et ne pas être un prétexte pour faire encore plus de concessions !

Centre d'Information sur la Résistance en Palestine
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13690&type=analyse&lesujet=Prisonniers

Ils protestent contre le traitement réservé à leurs familles : 8000 prisonniers palestiniens en grève de la faim

Plus de 8000 prisonniers palestiniens, détenus dans 10 prisons centrales israéliennes et trois centres de détention, sont en grève de la faim depuis mercredi dernier. C’est le Centre d’études pour les prisonniers, une ONG palestinienne a caractère humanitaire, qui s’occupe de la situation que vivent les prisonniers détenus en Israël qui en a fait l’annonce. Selon des responsables de cette ONG, des représentants des détenus ont discuté avec ceux de l’administration des prisons israéliennes qui ont noté leurs revendications afin de les étudier. Les détenus palestiniens protestent contre les traitements dégradants et cruels que subissent leurs familles au cours de leurs visites. Longues attentes au niveau des barrages militaires et des points de passage, fouilles très poussées, propos injurieux de la part des soldats israéliens... Les prisonniers revendiquent le droit aux familles des détenus ghazaouis de pouvoir rendre visite à leurs proches. Ces visites sont interdites depuis 4 ans, sous le prétexte de la détention du soldat israélien Gilaad Shalit dans l’enclave palestinienne. Shalit a été capturé par un groupe de résistants palestiniens à la lisière de la bande de Ghaza au détour d’un accrochage en juin 2006. Il est devenu, depuis, le prisonnier le plus célèbre de la planète, tellement les médias internationaux ne ratent aucune occasion d’en parler en le présentant parfois comme un petit scout qui a été kidnappé par une bande de malfaiteurs, alors qu’il a été capturé l’arme au poing. Sa famille est reçue partout et par les plus hauts responsables de la planète, Ban Ki-moon, Sarkozy...

Shalit plus visible que 8000 palestiniens

Mais personne ne parle des souffrances de ces milliers de Palestiniens incarcérés pour certains d’entre eux depuis plus de 25 ans. La troisième revendication concerne l’interdiction à des centaines de familles de Cisjordanie, de la ville sainte d’El Qods, ainsi que des familles de Palestiniens résidant en Israël, communément appelés les Arabes de 1948, qui sont des citoyens israéliens, de visiter leurs enfants sous des prétextes sécuritaires nuls et infondés. Les détenus veulent aussi lever les interdictions imposées par les directions des prisons du droit de regarder la chaîne satellitaire El Jazeera et de réceptionner des livres divers. La privation des prisonniers de passer l’examen du baccalauréat, selon le programme palestinien, fait partie aussi de leurs revendications essentielles. La Ligue des Etats arabes a manifesté son soutien à l’action de lutte des prisonniers palestiniens dont le nombre est estimé à 11 000, dont environ 400 enfants et plus de 350 femmes qui vivent dans des conditions carcérales inhumaines. Le secrétariat général de la Ligue arabe a souligné que les mesures israéliennes prises à l’encontre des prisonniers palestiniens nécessite un support international sérieux.
Il a par ailleurs appelé la Croix-Rouge internationale à tenir son rôle par l’organisation de visites de contrôle périodiques des prisons et des centres de détention israéliens pour vérifier les conditions de leur incarcération et œuvrer à la satisfaction de leurs besoins essentiels, et d’organiser des visites périodiques à leurs familles. Des dizaines d’actions de protestation similaires, au cours desquelles certains prisonniers ont perdu la vie ont été menées depuis le début du conflit israélo-palestinien. Le dossier des prisonniers a été une source de désaccord permanent entre Palestiniens et Israéliens depuis le lancement du processus de paix. Pour le président palestinien Mahmoud Abbas et l’ensemble des factions palestiniennes, aucune paix n’est possible sans la libération de tous les prisonniers détenus dans les prisons israéliennes. Israël prend ces milliers de détenus comme des otages et tente, par le chantage, de pousser la direction palestinienne à plus de concessions politiques.

Washington a dénoncé l’arrestation des manifestants au Caire : Obama a-t-il lâché Moubarak ?

Est-ce le début de la fin du soutien sans réserve des Etats-Unis au clan Moubarak ? La question mérite d’être posée, même si l’Administration américaine nous a habitués à sa géopolitique variable qui tient compte de ses intérêts immédiat
Il semble, en effet, que le soutien à toute épreuve à la dictature de Moubarak commence à devenir encombrant pour le président Obama. Signe peut-être de ce changement de cap, les Etats-Unis ont fait part mercredi de leur « préoccupation » après des arrestations de militants politiques en Egypte. Mais pas seulement, le département d’Etat a demandé expressément au Caire de respecter la liberté d’expression. « Nous sommes très préoccupés ?par ?les ?arrestations d’Egyptiens sous le régime de l’état d’urgence. Le gouvernement de l’Egypte doit faire respecter les droits de tous à exprimer pacifiquement leurs opinions politiques », a déclaré le porte-parole du département de Mme Clinton, Philip Crowley. On est loin des petites remarques sympathiques à l’endroit d’un allié pour le meilleur et contre le pire. L’Administration Obama a adopté cette fois-ci un discours « hard » qui tranche avec les méthodes de « gangster » de Bush, peu soucieux de défendre les idéaux démocratiques en nos contrées. « Les Egyptiens doivent pouvoir participer au processus politique, et finalement déterminer qui gouvernera l’Egypte après les élections », souligne le département d’Etat. Les Etats-Unis viennent incontestablement de mettre les pieds dans le plat égyptien. En creux, Washington appuierait ainsi le processus de « libération » de l’Egypte des mains du « Raïs » qui se cristallise autour de l’ex-patron de l’AIEA, Mohamed El Baradei, candidat potentiel à la présidentielle 2011. En tout cas, le clan Moubarak n’est pas habitué à recevoir une telle salve depuis Washington. On le devine d’autant plus à travers la levée de boucliers que « le crime de lèse- Moubarak » a provoqué chez l’entourage du maître du Caire.

Le « Raïs » indésirable

Les autorités égyptiennes ont en effet accusé hier les Etats-Unis d’« ingérence » dans les affaires intérieures du pays. « L’Egypte trouve inacceptable et injustifié le communiqué du département d’Etat évoquant ces arrestations », a réagi un porte-parole des Affaires étrangères égyptiennes, qualifiant la prise de position américaine d’« ingérence dans les affaires intérieures égyptiennes ». Ces échanges pas trop « sympathiques » entre le Caire et Washington ne sont certes pas une crise, mais cela y ressemble… Au moins 33 manifestants liés au groupe du 6 Avril, un mouvement de jeunes Egyptiens qui milite pour des amendements à la Constitution et la levée de l’état d’urgence, ont été arrêtés mardi, puis libérés le lendemain. Au-delà du caractère légitime de leurs revendications dans un pays qui vit depuis 30 ans sous état d’urgence, les manifestants voulaient apporter de l’eau au moulin d’El Baradei qui en fait son programme de pré-campagne. L’objectif étant de faire sauter les verrous constitutionnels dressés par Moubarak contre toute tentative de rendre le pouvoir au peuple. Au pouvoir depuis 30 ans, le « Raïs » égyptien qui vient de subir une ablation de la vésicule biliaire à 81 ans, voudrait rempiler « à mort » pour un mandat de trop ou alors faire hériter le trône à son fils Gamal. Or, la majorité des Egyptiens ne veut ni du père ni de son fils en 2011. Et Washington semble apparemment avoir bien compris l’équation.
Par Hassan Moali
http://www.elwatan.com/Washington-a-denonce-l-arrestation 

Pas de décision" américaine sur un nouveau plan de paix au Proche-Orient

09/04/2010  
Les Etats-Unis n'ont pas pris de décision à ce stade sur la présentation d'une nouvelle approche pour faire redémarrer le processus de paix israélo-palestinien, a déclaré vendredi le conseiller à la sécurité nationale d'Obama, le général James Jones.
Il n'y a "pas de décision" sur une nouvelle approche, a-t-il dit à bord de l'avion présidentiel Air Force One qui ramenait Barack Obama de Prague, où il a signé un traité de désarmement nucléaire avec la Russie.
"Il y a des discussions en cours et nous n'avons pris aucune décision pour redémarrer avec un changement majeur de stratégie", a déclaré le général Jones.
"Ce que nous devons dire clairement, à mon avis, c'est que nous n'avons pas l'intention, à aucun moment, de prendre quiconque par surprise", a-t-il insisté. Il a ajouté que tout ce qui serait entrepris viserait à renforcer la sécurité d'Israël et à soutenir toute revendication "légitime" en matière de souveraineté de la part des Palestiniens.
La presse américaine a laissé entendre cette semaine que Barack Obama se préparait à dévoiler une nouvelle approche après le mécontentement provoqué par le gouvernement Netanyahu et sa politique de construction de logements à l’est Jérusalem AlQuds occupée.
Cette approche pourrait consister à prendre pour base les sujets sur lesquels Israéliens et Palestiniens étaient tombés d'accord lors du sommet de Camp David en 2000 sous l'égide du président américain Bill Clinton.
Le général Jones a dit qu'il comprenait les raisons pour lesquelles M. Netanyahu a renoncé à participer au sommet sur la sécurité nucléaire de lundi et mardi à Washington. Selon certaines informations, les Israéliens craindraient que des pays musulmans exigent qu'Israël ouvre ses sites nucléaires à des inspections internationales.
"Nous aurions évidemment aimé avoir le Premier ministre", mais la délégation israélienne emmenée par le ministre des services de renseignements, Dan Meridor, sera néanmoins "solide", a-t-il prévenu. "Je pense que les Israéliens ne voulaient pas être le catalyseur d'un changement de thématique du sommet", a-t-il souligné.
Israël refuse de donner des détails sur son arsenal atomique mais, selon des experts militaires, il serait fort de plusieurs centaines de têtes nucléaires.
(AFP)
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=132891&language=fr 

Finkelstein : les USA ne donneront pas de feu vert pour bombarder l’Iran

09/04/2010  
L’intellectuel juif américain Norman Finkelstein a exprimé sa grande admiration pour le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah prévoyant qu’il va diriger le monde arabe grâce à son intelligence et sa rationalité. Et d’ajouter que «  c’est ce qu’Israël craint le plus ».
Interrogé par le correspondant du quotidien libanais Al Akhbar aux États-Unis, ce militant contre le sionisme a écarté l’éventualité qu’Israël puisse bombarder l’Iran, estimant que Washington ne lui donnera pas le feu vert pour le faire. «  L’administration d’Obama ne peut supporter les séquelles économiques et militaires d’une telle guerre, étant donné qu’elle a les mains liés en Irak et en Afghanistan », explique-t-il. Et d’assurer que le président américain ne peut pas prendre le risque que soit fermé le détroit d’Ormuz (par lequel transite la majeure patrie de l’or noir), et la hausse des prix du pétrole » qui peut en découler.
Finkelstein juge que l’affaiblissement de l’Iran n’est pas seulement un objectif israélien, mais également occidental, « voire même russe, pour des raisons  géopolitiques et stratégiques ». Assurant toutefois que toutes les tentatives dans ce sens seront vouées à l’échec.
Selon lui, Israël voudrait bien infliger à l’Iran ce qu’il avait infligé à l’Égypte sous le règne de Jamal Abdel-Nasser,  mais « il ne peut pas le faire parce qu’il n’a pas encore de feu vert américain ».
Finkelstein estime toutefois qu’il y a une grande différence entre les deux régimes : «  le régime d’Abdel-Nasser avait édifié une forteresse de sable (…) ; alors que c’est grâce aux capacités économiques iraniennes que la Banlieue-sud ( de Beyrouth dont une partie a littéralement été rasée lors de l’offensive israélienne contre le Liban en 2006) a été reconstruite,  et que la Syrie a été soutenue alors qu’elle faisait l’objet de pressions ». Justement, pour ce militant juif anti israélien, c’est grâce à son alliance avec Téhéran que Damas n’a pas cédé comme ce fut le cas avec Anouar Sadate (l’ex-raïs égyptien qui a été le premier dirigeant arabe à avoir conclu un accord de paix avec l’entité sioniste), profitant de sa puissante alliance régionale, «  au moment où les USA sont en extinction », précise-t-il .

S’agissant du processus de paix, l’intellectuel juif américain s’est montré sceptique, voir sarcastique : «  après 17 ou 18 années des accords d’Oslo, nous devrions nous demander ce qu’il a réalisé pour résoudre le conflit » affirme-t-il.  Évoquant les résolutions onusiennes lesquelles stipulent un état palestinien dans les frontières de 1967, dont Jérusalem AlQuds, ainsi que le droit de retour des Palestiniens et de leur indemnisation,  Finkelstein relève qu’il n’en a rien été de ces résolutions, alors «  qu’Israël continue d’annexer des territoires et d’y implanter un demi million de colons, tout en construisant le mur de séparation (…) ».
Et de conclure « qu’il ne s’agit pas d’un processus de paix, mais d’un processus de colonisation ».

Interrogé sur l’initiative arabe qu’il a qualifiée de bien, Finkelstein a jugé que son application manque de volonté politique de la part des pays arabes. Rappelant à cet égard comment les Sionistes ont exercé toutes sortes de menaces escortées de --- pour décrocher la promesse de Balfour, la division de la Palestine, et leur reconnaissance en tant qu’état ».
«  Ils le font toujours et à chaque occasion » martèle-t-il.
Sur la situation politique en Irak, au lendemain du scrutin législatif, qui a sacré les Sadristes comme troisième force politique, incontournable pour former un gouvernement, l’auteur de «  L’industrie de l’holocauste » y perçoit «  les graines du Hezbollah qui ont poussé en Irak » : «  c’est un choc pour tous ceux qui ont cru que l’homme a définitivement disparu de la scène politique… Il s’est éloigné des regards pour travailler avec les pauvres, et organiser les foules ; à l’instar du Hezbollah au début de son lancement ».
S’exprimant sur la guerre israélienne des 22 jours contre la Bande de Gaza, Finkelstein considère que c’est «  un message adressé au Hezbollah » : « Vu que le Hezbollah et l’Iran sont forts, Tel Aviv était consciente qu’elle ne pouvait pas les frapper ; alors elle a choisi Gaza qu’elle assiège depuis plusieurs années, pour rétablir sa force dissuasive », explique-t-il.
Alors que ce message consiste à dire que la force de destruction israélienne sera sans mesure,  l’intellectuel anti sioniste estime qu’Israël a perdu cette guerre à long terme, « car ses séquelles le harcèleront  toujours », signalant entre autre «  le rapport Goldstone, et les deux rapports de la Ligue arabe et d’Amnesty International qui exigent  d’interdire les ventes d’armes à Tel Aviv ».
Mais il craint toutefois que ces rapports ne soient avortés par l’autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui selon lui prend ses directives de la Maison Blanche.
Toujours selon Finkelstein, les Arabes peuvent en ce moment traduire l’entité sioniste devant la justice international à Lahay, pour le blocus qu’elle inflige à la bande de Gaza, estimant qu’ils s’abstiennent de la faire en raison des pressions américaines.

Palestine, un Etat non souverain

vendredi 9 avril 2010 - 10h:10
Jean-François Legrain - Libération
Réuni à Moscou le 19 mars, le Quartette pour le Moyen-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et Nations unies) vient d’apporter son soutien à des « pourparlers indirects » israélo-palestiniens, première « étape pour la reprise, sans pré-conditions, des négociations bilatérales directes [...] qui devraient déboucher sur un accord négocié entre les parties en vingt-quatre mois qui mettrait un terme à l’occupation commencée en 1967 et dont le résultat serait l’émergence d’un Etat palestinien indépendant, démocratique et viable vivant côte à côte, en paix et en sécurité avec Israël et ses voisins ».
Ce soutien affiché à la création d’un Etat palestinien à brève échéance n’est pas nouveau, même s’il est censé témoigner d’une montée de la pression sur le gouvernement israélien suite à son mépris des demandes de gel de la colonisation. Traduirait-il la tardive découverte que les progrès du dépeçage des territoires occupés en 1967 rendent chaque jour plus difficilement envisageable le partage de la Palestine en deux Etats ? Ou ne serait-il qu’une nouvelle version du refus de toute coercition à l’égard d’un Etat qui agit depuis des lustres en toute impunité au regard de ses violations du droit international ?
Depuis bien longtemps, en effet, dans la logique comparable de la négociation pour la négociation, la perspective de l’Etat a été réduite à n’être qu’un subterfuge pour retarder, sinon empêcher la fin de l’occupation et la souveraineté palestinienne. Dès la conférence de Madrid en 1991, la légalité internationale (évacuation des territoires occupés par la force y compris Jérusalem-Est, droit des réfugiés, etc.) de référence exécutoire est devenue l’objet même d’une négociation bilatérale menée à l’écart de tout mécanisme de contrainte entre parties dissymétriques.
L’Etat n’est plus un droit des peuples issu de celui à l’autodétermination garanti par la charte des Nations unies. Il est réduit à n’être que la récompense hypothétique pour l’accomplissement d’un processus exigé du peuple concerné.
La feuille de route du Quartette de 2003 avait été très claire : « Un règlement du conflit israélo-palestinien prévoyant deux Etats ne verra le jour que lorsque [...] le peuple palestinien aura des dirigeants qui agiront de façon décisive contre le terrorisme et auront la volonté et la capacité de construire une véritable démocratie fondée sur la tolérance et la liberté. »
Nous sommes là en présence d’une subreptice réinvention du système des mandats octroyé par la Société des Nations au début du XXe siècle « aux peuples non encore capables de se diriger eux-mêmes ». Pour concrétiser le principe selon lequel « le bien-être et le développement de ces peuples forment une mission sacrée de civilisation », elle en avait confié la tutelle « aux nations développées ». Des pans entiers de l’Empire ottoman furent ainsi attribués à deux des puissances coloniales sorties victorieuses de la Grande Guerre, la France (Syrie, Liban) et le Royaume-Uni (Irak, Palestine).
La « bonne gouvernance, l’opportunité, la justice et la sécurité », qualités dont le Quartette félicite l’Autorité palestinienne (AP) de Ramallah, constitueraient ainsi les nouveaux critères d’évaluation du degré de développement d’un peuple. Aujourd’hui comme hier, le mandat est par sa nature même temporaire mais de durée indéterminée « jusqu’à la pleine acquisition de la capacité humaine et politique » (Cour internationale de justice, 1962) des peuples concernés. A entendre le Quartette, l’AP de Ramallah serait en voie de parvenir à témoigner d’une telle capacité. Campée en entreprise civilisatrice, l’autonomie à la mode d’Oslo approcherait ainsi du terme de sa mission.
Rien ne dit néanmoins que la puissance automandatée d’aujourd’hui (les Etats-Unis grâce à leur instrumentalisation des autres membres du Quartette dont l’ONU) ne se décide à octroyer l’Etat (qui existe déjà, reconnu par une centaine de pays dont 2 des 5 membres permanents du Conseil de sécurité) en l’absence de toute pression extérieure. La plupart des peuples ex-ottomans, en dépit de puissants mouvements nationaux, n’avaient eux-mêmes obtenu de véritable Etat qu’avec l’affaissement de leur mandataire au terme de la Seconde Guerre mondiale. Quel pourrait être aujourd’hui le levier dès lors que toute libération palestinienne armée semble vouée à l’échec et qu’Israël constitue pour une majorité des membres du Conseil de sécurité le garant d’une certaine stabilité au Moyen-Orient ?
Rien ne dit surtout que l’Etat éventuellement décrété sera accompagné de la souveraineté, seul marqueur véritable de la fin d’occupation. Il est déjà assuré, en revanche, que l’attributaire d’un tel Etat sera l’AP de Ramallah. Celle-ci n’est pourtant que le fruit d’un coup d’Etat à moitié réussi contre le vainqueur des élections démocratiques de janvier 2006. Légitimement élu, le Hamas s’était retrouvé contraint un an et demi plus tard d’anticiper le putsch mené à l’instigation des Etats-Unis par le Fatah et la présidence palestinienne en prenant lui-même le contrôle exclusif de la sécurité dans la bande de Gaza quand la présence israélienne l’empêchait de faire de même en Cisjordanie.
L’injonction de « démocratisation » du monde arabe s’est ainsi totalement déconsidérée en Palestine. Tout appel de la communauté internationale à tenir de nouvelles élections sera dorénavant suspect d’autant que la « démocratie » de Ramallah chantée par le Quartette est faite de centaines d’arrestations, du démantèlement d’ONG et de la prise de contrôle par le Fatah à travers des « élections » de la totalité des organisations étudiantes, syndicats et associations professionnelles.

Jean-François Legrain est chercheur au CNRS - Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo)
8 avril 2010 - Libération

L’incident de ’Beita’ en 1988 met en lumière une occupation cruelle et le manque de détermination des journalistes

vendredi 9 avril 2010 - 09h:54
David Samel - Mondoweiss
C’est aujourd’hui le douzième anniversaire d’un de ces innombrables événements tragiques de l’histoire du conflit israélo-palestinien. Il est bon de le revisiter parce qu’il est caractéristique du racisme, de la cruauté, de l’injustice et même de l’insanité de l’occupation.
Ethique du journalisme et conflit du Proche-Orient
Cet article issu du blog de Philip Weiss donne un aperçu concret du traitement différentiel de l’information relative au conflit palestino-sioniste. Il révèle aussi de manière éclatante ce que signifie une approche journalistique "équilibrée" des événements en Palestine occupée : cet "équilibre" ne peut se trouver qu’au détriment de la vérité.
On notera l’ironie à peine voilée de l’auteur de l’article qui observe qu’un journaliste qui s’était livré à une telle approche "équilibrée" au prix d’un travestissement éhonté des faits, n’en a pas moins été récompensé par un poste d’enseignant dans une prestigieuse université aux Etats Unis.
Mounadil al Djazaïri

L’incident de ’Beita’ en 1988 met en lumière une occupation cruelle et le manque de détermination des journalistes

par David Samel
C’est aujourd’hui le douzième anniversaire d’un de ces innombrables événements tragiques de l’histoire du conflit israélo-palestinien. Il est bon de le revisiter parce qu’il est caractéristique du racisme, de la cruauté, de l’injustice et même de l’insanité de l’occupation. Une série d’articles du New York Times saisit la chronologie des événements et, tout aussi important, comment ces événements ont été révélés et discutés par les articles du journal.
L’incident s’était produit le 16 avril 1988 dans et autour du village cisjordanien de Beita. L’Intifada avait commencé quelques mois plus tôt, et le bilan des tués s’élevait à 122 Palestiniens tués par l’armée israélienne qui avait perdu un seul soldat. En plus des pertes palestiniennes, il y avait eu un nombre inconnu d’arrestations, de tortures routinières de prisonniers, et de membres brisés délibérément par les troupes israéliennes en vertu d’une politique délibérée du ministre de la Défense, le futur prix Nobel de la paix, Yitzhak Rabin.
Ce qui avait amené cet incident à faire la une du New York Times était le fait qu’Israël venait de perdre son premier civil, une adolescente nommée Tirza Porat. Dans un article intitulé Une jeune fille Israélienne tuée à coups de pierres en réunion, John Kifner rapportait que Tiza avait été "lapidée à mort par des villageois palestiniens" alors qu’elle randonnait avec des amis dans le cadre d’une "sortie de vacances". Le corps de l’article révélait que deux Palestiniens avaient aussi été tués, mais le titre de l’article ne laissait aucun doute quant à la vie qui avait la plus grande importance.
Les randonneurs israéliens avaient rapporté que leur groupe de 18 personnes, dont deux étaient des gardes armés, avait été confronté près de Beita à de jeunes Palestiniens qui lançaient des pierres et que le "pandemonium [apocalypse] avait éclaté... quand une femme s’était précipitée, lançant une grosse pierre à la tête d’un des gardes israéliens." Des responsables de l’armée avaient déclaré que le "crâne [de Tirza] avait été fracassé par des coups répétés, apparemment avec des pierres." Selon le général Amram Mitzna, commandant pour la Cisjordanie, "De nombreuses pierres avaient été lancées sur les enfants qui ont aussi été battus. Suite à quoi, la jeune fille a été tuée et deux ou trois des adolescents de la randonnée ont été grièvement blessés."
Israël qui a infligé tant de souffrances pour réprimer un soulèvement contre 21 ans d’occupation, se retrouvait alors "victime" d’une infime fraction de cette souffrance et la réaction fut immédiate et extrême. Le ministre des Affaires religieuses Zevulun Hammer, faisait écho avec le point de vue supposé religieux, appelant l’armée à "couper les bras de ces sauvages et à écraser la tête de cette vipère de la mort."
Le lendemain, les obsèques de Tirza se transformèrent en spectacle public. Les autres colons appelaient à la "vengeance" et à l’expulsion des Arabes. Le Premier ministre Yitzhak Shamir mit de l’huile sur le feu en disant aux participants aux funérailles, "Toute la nation est en colère" et "Dieu vengera son sang". Un rabbin ajouta que le village de Beita "devait être éliminé de la surface de la terre." Le ministre de la Justice Avraham Sharir recommandait ma démolition de maisons et l’expulsion de centaines de personnes sur simple suspicion d’avoir une responsabilité.
Israël commença immédiatement l’application de ce genre de justice. Un troisième jeune Palestinien fut tué, cette fois par l’armée [sioniste], qui expliquera que le garçon tentait de fuir, probablement devant les soldats armés qui le poursuivaient en lui tirant dessus. L’armée détruisit aussi plusieurs maisons dans le village.
Pourtant, le jour même des funérailles, le récit des randonneurs avait commencé à s’effondrer avec le retrait du corps de Tirza d’une balle tirée par un garde Israélien. D’autres informations avaient pu être obtenues des randonneurs israéliens qui affirmaient que les gardes israéliens avaient tiré plusieurs coups de feu hors du village et répétaient que les problèmes commencèrent quand une femme atteignit avec une pierre un garde israélien, un adepte de Meir Kahane nommé Roman Aldubi. Aldubi avait un tel passé de violence contre les Arabes, y compris par arme à feu, qu’il devint le premier citoyen juif à être soumis aux "pouvoirs d’état d’urgence utilisés habituellement pour contrôler les Arabes," selon le New York Times. Un des randonneurs israéliens avait confié à ABC News que la sortie avait un message politique pour la population indigène : "Nous devions leur montrer que le pays est à nous."
Le jour suivant, un article du New York Times confirmait que Tirza avait été en fait tuée par une balle perdue titée par Aldubi, le garde israélien. Il s’avérait aussi que la femme qui avait touché Aldubi avec une pierre était la soeur du jeune paysan dont le nom n’a pas été donné, qu’Aldubi venait d’assassiner. L’article révélait qu’Aldubi avait aussi blessé par balle dans le ventre un autre paysan. La réponse de l’armée à ces révélations fut de démolir huit maisons de plus dans le village, soit un total de 14 maisons détruites.
Selon le commandant de l’armée israélienne, Aldubi avait utilisé les jeunes randonneurs israéliens comme boucliers humains. Il avait dit aux enfants de "former un cordon, une barrière autour de lui de sorte que personne ne puisse l’atteindre" et il avait commencé à tirer, tuant un Palestinien et en blessant un autre. Dans la mêlée qui avait suivi, certains villageois palestiniens avaient protégé les jeunes israéliens de la foule en colère. Ils avaient désarmé les gardes israéliens, mais au lieu de servir de ces armes eux-mêmes, ils avaient tenté de les détruire.
Le 10 avril, quatre jours après l’incident, et alors que les faits les plus importants étaient déja connus, un éditorial du New York Times exprimait une incertitude sur la question de savoir si Tirza avait été "tuée par des pierres lancées par des Palestiniens ou par une balle provenant de l’arme d’un protecteur Israélien." Son propre journaliste avait déjà confirmé cette dernière version. L’éditorial savait à qui imputer la faute : "les deux côtés en étaient responsables," même si une attention bien plus considérable avait été consacrée à l’attaque arabe.
Le jour suivant, quand la responsabilité pour l’événement était devenue assez claire, le ministre du Commerce Ariel Sharon proposa l’évacuation de tout le village de Beita, "le dynamitage de toutes ses maisons et la construction de nouvelles colonies". Israël expulsa alors 12 Palestiniens, dont six de Beita, vers le Liban Sud, arracha des centaines d’amandiers et d’oliviers en guise de punition collective, enseignant aux villageois de Beita à ne pas se désigner comme des victimes de la violence des colons.
Une semaine environ après l’incident, le Premier ministre Shamir tint un discours dans lequel il refusait d’accepter la reconnaissance par ses propres militaires que Tirza avait été tuée par un projectile israélien et non par des jets de pierres palestiniens. "Aujourd’hui encore, alors que nous vivons dans notre propre pays, des gens au coeur malfaisant et insensible tirent des flèches empoisonnées sur nos jeunes pendant qu’ils se promènent à la campagne, la transformant en vallée de la mort."
Quand la pression est retombée, et que la fièvre du début est revenue à la normale, les autorités israéliennes ont puni la partie coupable. Non, pas Aldubi. On estima que cet assassin de trois personnes avait assez souffert et il ne fut pas poursuivi en justice. Mais une peine de prison fut infligée à la soeur, enceinte, du premier Palestinien tué par Aldubi, pour l’avoir frappé à la tête avec une pierre.
Résumons donc les faits. Un groupe de colons illégaux fait une randonnée délibérément provocatrice vers un village arabe pour montrer qui est le maître. Ils permettent à une tête brûlée avec une histoire de violence d’agir comme garde armé et, c’était prévisible, il assassine deux Palestiniens, tire sur deux autres, et tue accidentellement une jeune fille israélienne. Le New York Times impute la même part de responsabilité aux deux parties. L’armée israélienne tue un troisième jeune Palestinien parce qu’il "s’enfuit" et démolit 14 maisons, la plupart, voire toutes, après avoir appris qui était responsable de la mort de l’Israélienne. Celui qui a tué trois personnes est laissé en liberté tandis que la soeur, enceinte, d’une des victimes palestiniennes va en prison et que six hommes du village sont expulsés du pays.
Non moins significatif était le fait que cet article était un article de suivi sur les turbulents villageois de Deita, rédigé par par John Brinkley et publié par le New York Times quatre mois plus tard. Dans une étrange démarche pour se conformer à la politique "équilibrée" du New York Times, Brinkley avait réduit le nombre de tués Palestiniens à un au lieu de trois. Pour faire bonne mesure, Brinkley ajoutait qu’au moment il est devenu clair que Turza avait été tuée par un autre colon et non lapidée à mort, "Israël avait déjà exercé sa vengeance" en dynamitant 14 maisons et en expulsant six habitants au Liban.
Dès lors que les articles de son propre journal avaient rapporté de manière précise aussi bien le bilan des tués que le fait qu’Israël avait exigé vengeance même après avoir appris la vérité sur la mort de Tirza, il est diffcile de croire que les erreurs de Brinkley étaient fortuites. Il a simplement réécrit l’histoire pour la rendre plus acceptable pour sa propre sensibilité. C’est le genre de journalisme qui a amené Brinkley à exercer comme professeur à Stanford après 23 ans de carrière au New York Times.
Depuis plus de 20 ans avant cet incident, et 20 autres années depuis, c’est ce que l’occupation a signifié pour des millions de Palestiniens. Ils ont dû endurer l’obscénité d’une dictature militaire imposée par une puissance étrangère avec une idéologie raciste flagrante qui les perçoit comme des sous-hommes pour avoir osé être nés sur une terre convoitée par un autre peuple. Quand ils se rebellent, même alors qu’ils sont victimes de l’hostilité israélienne, ils sont jugés coupables d’insubordination et sujets à des punitions collectives très dures.
Qui plus est, les choses ont empiré ces 22 dernières années. Elles continueront à se dégrader tant qu’un "peuple" insistera sur son droit à la domination absolue sur l’autre.
6 avril 2010 - Mondoweiss (USA) - traduit de l’anglais par Djazaïri
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8501

Colonisation : Israël planifie la construction de 50 000 logements dans Jérusalem-est

vendredi 9 avril 2010 - 22h:17
Nir Hasson - Haaretz
Environ 50 000 nouvelles unités de logement sont en cours de planification et d’approbation dans les environs de Jérusalem au-delà de la Ligne Verte, selon les déclarations de quelques officiels pour Haaretz. Ils ont déclaré que les plans de construction de Jérusalem pour les années à venir, même les décennies, seront probablement concentrés sur Jérusalem Est.
(JPG)
Immeuble exclusivement juif construit en plein Jérusalem-est
La plupart des unités de logement seront construites dans les voisinages à prédominance juive au-delà de la Ligne Verte, tandis qu’un nombre plus restreint de ces logements sera construit dans les voisinages arabes. Les plans pour environ 20 000 appartements sont déjà dans les étapes avancées d’approbation et de mise en oeuvre, tandis que les plans pour le reste doivent encore être soumis aux comités de planification.
La construction planifiée inclut les 1600 maisons de Ramat Shlomo, le quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem Est, qui ont été approuvées mardi. L’annonce de la décision sape des pourparlers de paix. Le Vice-président américain Joe Biden a publiquement condamné cette décision annoncée par le Ministère de l’Intérieur durant sa visite en Israël.
Des officiels du ministère ont déclaré que l’annonce n’était pas prévue pour coïncider avec la visite de Biden.
Si les plans de construction de Jérusalem Est sont mis en oeuvre, ils rendront impossible la résolution du conflit israélo-palestinien, selon un militant de l’aile gauche de l’organisation non gouvernementale Ir Amim.
« Le premier cercle de construction, le plus explosif de Jérusalem Est, est dans la Vieille Ville, » a déclaré Orly Noy d’Ir Amim, qui dit chercher à promouvoir les relations israélo-palestiniennes à Jérusalem. « Le deuxième cercle sont les implantations idéologiques qui ont été construites dans le bassin historique au cœur du voisinage palestinien, et le troisième étend les voisinages existants à l’est de la ville. »
Vue d’ensemble, la construction de Jérusalem Est « va pousser Israël au-delà du point de non-retour, d’autant plus qu’une solution acceptable du conflit israélo-palestinien est concernée, » a-t-elle déclaré.
Selon les officiels de planification municipaux, la seule direction dans laquelle Jérusalem peut grandir est vers l’est. La municipalité (mairie) a exclu le développement vers l’ouest après que le Plan controversé de Safdie - un projet de construction massif planifié pour les collines à l’ouest de la capitale - ait été abandonné il y a trois ans sous la pression de groupes environnementaux.
La construction massive dans les voisinages les plus vieux de Jérusalem a été aussi abandonnée, puisqu’elle s’est heurtée avec d’autres considérations : garder une hauteur relativement basse des bâtiments, préserver des bâtiments et rues historiques et conserver de la qualité de vie.
Les données d’Ir Amim montrent que les plans de construction dans les étapes avancées d’approbation sont pour Gilo (3000 unités de logement), Har Homa (1500), Pisgat Ze’ev (1500), Givat Hamatos (3500), Ramot (1200), Armon Hanetziv (600) et Neveh Yaakov (450).
Plusieurs plans de construction ne sont pas promus à l’heure actuelle, dont un plan de construire 1300 unités de logement dans un voisinage au sud de la ville. En plus, un plan pour faire Atarot un voisinage ultra-orthodoxe a été gelé, après la décision du Maire Nir Barkat d’y revitaliser le secteur industriel.
L’état - représenté par l’Administration des territoires israéliens et le Ministère du Logement et de la Construction - est la force principale derrière ces projets. Des affaires privées et des organisations politiques - incluant des groupes de colons, qui construisent au milieu des voisinages palestiniens - font aussi la promotion de ces projets.
Les groupes de colons poussent en avant des plans pour agrandir la colonie de Ma’aleh Zeitim dans Ras al Amud de 60 unités de logement à plus de 200.
La crise du logement à Jérusalem est devenue plus aiguë ces dernières années, particulièrement dans les secteurs ultra-orthodoxes, poussant des milliers de familles ultra-orthodoxes par an vers les villes Haredi Betar Ilit et Modi’in Ilit, en Cisjordanie. Le gel [officiel mais quasiment pas appliqué - N.d.T] des constructions en Cisjordanie a augmenté la pression pour créer plus de logement à Jérusalem.
11 mars 2010 - Haaretz - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.haaretz.com/hasen/spages...
Traduction de l’anglais : Cha’am
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8495

Les Français, Israël et la Palestine : les leçons d’un sondage

publié le vendredi 9 avril 2010
René Backmann

 
Pour sept Français sur dix, la création d’un Etat de Palestine aux côtés de l’Etat d’Israël serait la meilleure solution au conflit israélo-palestinien ; pour 45% des Français les Israéliens partagent avec les Palestiniens la responsabilité de la non résolution du conflit ; pour un Français sur 3 la politique de la France face au conflit israélo-palestinien est équilibrée : ce sont quelques uns des enseignements majeurs du sondage de l’Ifop* pour l’Association France-Palestine solidarité (AFPS), dont le Nouvel Observateur et Nouvelobs.Com publient les résultats en exclusivité.
Est-ce une surprise : face au conflit israélo-palestinien un rare consensus national apparaît. A égalité, (76%) les sympathisants de gauche et de droite estiment que la création d’un Etat palestinien serait la meilleure solution au conflit. Ce point de vue est aussi celui de 84% des sympathisants du Modem. La division droite/gauche est à peine plus sensible lorsqu’on demande aux sondés qui, des Israéliens ou des Palestiniens, porte la plus grande responsabilité dans la non-résolution du conflit : 48% des Français de gauche et 45% des Français de droite estiment que les responsabilités sont partagées. Les partisans de la responsabilité israélienne sont plus nombreux à gauche (31%) qu’à droite (24%).
L’écart se creuse en revanche sur l’hypothèse de la responsabilité des Palestiniens : 2% des sympathisants de gauche seulement, contre 15% de ceux de droite avancent cette opinion. La division droite/gauche réapparait plus clairement sur le jugement de l’attitude de la France dans le conflit. Près d’un Français de gauche sur quatre (24%) juge la politique de Nicolas Sarkozy plutôt favorable aux Israéliens, 8% seulement estiment qu’elle est plutôt favorable aux Palestiniens et 24% la considèrent équilibrée.
Les plus jeunes : indécis ou indifférents
Equilibrée : c’est l’avis de 46% des Français de droite alors que 15% d’entre eux jugent la politique française favorable à Israël et 11% favorable aux Palestiniens. L’enseignement le plus troublant de cette enquête, révélateur peut-être d’une réelle lassitude face à un problème éternellement sans solution ou du caractère marginal de cette question dans les soucis actuels des Français est le pourcentage très élevé des sondés qui ne se prononcent pas. Pour Jean-Claude Lefort, président de l’AFPS, ce pourcentage - qui atteint 46% des sondés sur l’attitude de la France - est dû au manque « de grille de lecture claire du conflit ». Et il est particulièrement élevé (entre 35% et 70% selon les questions) chez les moins de 35ans.
Les Français les plus jeunes fournissent en effet, sur la plupart des questions les plus gros bataillons d’indécis et/ou d’indifférents. Sur l’attitude de la communauté internationale, les moins de 35 ans sont 57% (contre 32% pour les plus de 35 ans) à choisir de ne pas se prononcer. Sur l’attitude de la France, ils sont 60% (contre 41%), sur la question du boycott des produits israéliens, ils sont 70% (contre 59%). La question face à laquelle les plus jeunes sont les moins indécis est celle qui porte sur la création d’un Etat palestinien : 35% seulement des moins de 35 ans ne se prononcent pas. Il est vrai que face à la même question, le pourcentage de ceux qui ne se prononcent pas tombe chez les plus de 35 ans à 17%.
Dernière information livrée par cette enquête lorsqu’on la compare aux sondages sur le même thème publiés ces dernières années : elle confirme une certaine érosion de la sympathie pour Israël à quoi répondent une légère progression du soutien à la cause palestinienne, mais surtout un net accroissement des pourcentages révélant l’indécision ou le désintérêt des sondés.
J’ai demandé à Leila Shahid, déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne, Daniel Shek, ambassadeur d’Israël à Paris, et Jean-Claude Lefort, président de l’AFPS, qui a commandé cette enquête, de réagir aux résultats du sondage. Voici leurs réponses.

Leila Shahid

Déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne
« Je ne comprends pas que 46% des sondés ne se prononcent pas sur la politique de la France ».
« Pour moi l’indication la plus importante et la plus claire dans l’opinion consultée est, d’évidence, la majorité très claire des Français (70%) qui pensent qu’un Etat palestinien aux cotés d’Israël serait la meilleure solution au conflit. Ce chiffre prouve qu’il y a eu une évolution réelle dans l’opinion publique quant à la possibilité d’une solution politique réalisable. Il y a quelques années les citoyens se demandaient si une solution possible existait ou si ce conflit serait éternel pour différentes raisons, religieuse ou géo-stratégiques.
La deuxième indication - directement liée à la première - est l’attribution de la responsabilité de la non résolution du conflit aux deux parties, autant aux Israéliens qu’aux Palestiniens. C’est l’avis de 45% des sondés, même si une majorité d’entre eux pensent que le soutien de la communauté internationale aux dirigeants Israéliens est trop grand. On aurait aimé savoir - il est dommage que la question n’ait pas été posée - si aux yeux des sondés, ceci explique la non résolution du conflit aujourd’hui.
Sur l’opinion des Français à propos de la politique menée par leur pays, il est intéressant de voir que la majorité des sondés pensent que la politique menée par Nicolas Sarkozy vis à vis d’Israël et de la Palestine est équilibrée. En revanche je ne comprends pas que 46% des sondés ne se prononcent pas sur cette question. Je ne sais pas comment analyser ceci. Est-ce parce qu’ils n’estiment pas connaître assez les détails de cette question ou parce qu’ils s’interdisent d’avoir un jugement subjectif et personnel sur le sujet ? A creuser. Finalement je pense qu’il y a vrai travail à faire dans l’opinion publique sur la relation entre la création d’un Etat palestinien soutenu par 70% des sondes et la campagne de pression non violente et pacifique a travers le boycott des produits israéliens que 62% des sondés ne connaissent pas ou sur lequel ils refusent de se prononcer. Il faut manifestement améliorer l’information sur l’objectif politique de cette campagne et la manière dont elle s’articule avec l’adhésion à l’édification d un Etat palestinien exprimée par 70% des sondés. »

Daniel Shek

Ambassadeur d’Israël en France
« Si tous les acteurs pensaient comme Israël... »
« Les résultats du sondage ne sont pas étonnants. En France comme en Israël, des majorités écrasantes similaires croient dans la solution de deux États-nations pour deux Peuples. Israël cherche depuis longtemps à reprendre les négociations avec les palestiniens, sans conditions préalables. Les négociations ne garantissent pas un succès, mais elles demeurent le seul moyen d’arriver à l’objectif auquel aspire Israël, 2 états pour 2 peuples, vivant en paix côte à côte, ainsi que la paix avec tous ses voisins et tout le monde arabe. La reprise des négociations directes, sans conditions préalables, entre israéliens et palestiniens est fondamentale pour ceux qui aspirent à la paix et croient en l’avenir. Si tous les acteurs pensaient comme Israël, peut-être nous ne serions pas dans la situation difficile que nous connaissons aujourd’hui. » http://paris1.mfa.gov.il/

Jean-Claude Lefort

Président de l’Association France-Palestine Solidarité.
« Ce qui est frappant c’est le désintérêt de la jeunesse »
« Ce qui est frappant, tout d’abord, c’est la proportion de sondés sans « grille de lecture » claire du conflit israélo-palestinien, qui ne se prononcent pas, qui renvoient les deux parties dos à dos ou qui évoquent une « impartialité » des positions françaises ou internationales. Il faut cependant nuancer cette donnée. On constate en effet qu’au minimum 20% des Français semblent n’accorder aucun intérêt manifeste au sujet. Désintérêt que l’on retrouve dans la plupart des sondages indépendamment du sujet. Ce qui est frappant ici c’est le taux relativement élevé de personnes qui ne se prononcent pas (au-delà de 35%) parmi la jeunesse.
Le second fait significatif, c’est que les personnes qui ont une idée claire sur le sujet, sont particulièrement nettes sur les responsabilités des uns et des autres. Les sondés sont 4 fois plus nombreux à attribuer la responsabilité de la situation actuelle aux Israéliens plutôt qu’aux Palestiniens. Ceux qui estiment que la communauté internationale apporte un « trop grand soutien » à Israël sont 5 fois plus nombreux que ceux qui jugent qu’elle apporte « un trop grand soutien aux Palestiniens ». Et ceux qui estiment que les autorités françaises sont « plutôt favorables aux Israéliens » sont 2 fois plus nombreux que ceux qui pensent qu’elles sont « plutôt favorables aux Palestiniens ».
Il y a un effort considérable à produire parmi la jeunesse, notamment celle des banlieues et sur la campagne en faveur du boycott des produits israéliens qui n’en est qu’à son commencement. Ce qui ne peut manquer d’interpeller sérieusement une association comme la notre qui vise à contribuer à une paix juste et durable au Proche-Orient sur la base du droit international en particulier par la création d’un Etat palestinien vivant à côté d’un Etat israélien. » http://www.france-palestine.org

A l’heure d’Internet, Israël censure encore des journaux

publié le vendredi 9 avril 2010
Serge Dumont

 
Une pleine page caviardée du « Yediot Aharonot » traitant des « liquidations » de Palestiniens dont la dangerosité potentielle n’est pas établie. Une journaliste est en résidence surveillée depuis quatre mois pour avoir enquêté sur cette affaire
Le Yediot Aharonot – le quotidien israélien le plus lu – a publié mardi une pleine page caviardée sur ordre de la censure. Ce geste spectaculaire et inédit dans l’histoire de l’Etat hébreu avait pour ambition de dénoncer la chape de silence apposée sur une affaire judiciaire « sensible » impliquant plusieurs journalistes du quotidien Haaretz.
Résidence surveillée
En effet, sur ordre d’un tribunal, Anat Kam, une chroniqueuse de ce journal concurrent du Yediot Aharonot est placée en résidence surveillée depuis quatre mois. Agée de 23 ans, elle est accusée d’avoir subtilisé des documents militaires importants, alors qu’elle effectuait son service militaire en 2007-2008. Des papiers classés « confidentiels » démontrant que le général Yaïr Naveh, alors commandant militaire de la Cisjordanie occupée, contrevenait à un arrêt de la Cour suprême lui interdisant de procéder à des « liquidations » de Palestiniens lorsque leur dangerosité potentielle n’avait pas été établie.
Les ordres signés par Yaïr Naveh ont fait l’objet d’un article publié par le Haaretz en novembre 2007. A l’époque, la censure militaire n’avait d’ailleurs pas cru bon de réagir. Dans la foulée, le porte-parole de Tsahal (l’armée) s’était contenté de publier un vague démenti que personne n’a répercuté. Mais dans le même temps, le Shabak (la sûreté générale) a ouvert une enquête sur les fuites et celle-ci a débouché sur l’arrestation d’Anat Kam en décembre 2009. Publicité
Quant à l’auteur de l’article, Ouri Blau, il se trouvait à l’étranger lorsque sa collègue a été interpellée. Il n’est donc pas rentré en Israël et a immédiatement été muté à Londres, comme correspondant de son journal.
C’est cette affaire que le Shabak et l’establishment militaire, mais également l’entourage du ministre de la Défense, Ehoud Barak, veulent empêcher d’éclater alors que les journalistes de l’Etat hébreu cherchent à en révéler le contenu à tout prix. En accord avec Haaretz, la chaîne de télévision Canal 10 a d’ailleurs introduit un recours devant la Cour suprême afin d’obtenir le droit de révéler les détails du dossier. L’affaire sera plaidée le 12 avril.Médias frustrés
Depuis le début de la semaine, les médias israéliens cachent mal leur frustration de devoir cacher des informations à leurs lecteurs. Kol Israël (la radio publique) consacre ainsi une heure tous les matins au « dossier dont personne ne peut parler ». « Les censeurs ne comprennent pas que nous ne sommes plus en 1950 et qu’il suffit de se connecter à Internet pour trouver ce qu’ils cherchent à nous cacher », s’est par exemple exclamé le chroniqueur politique Yaron Dekel. Dans la foulée, le présentateur a appelé ses auditeurs à consulter le site de plusieurs organisations juives américaines ainsi que de journaux anglophones qui traitent régulièrement de cette affaire. A l’instar de l’ex-juge à la Cour suprême, Dalia Dorner, plusieurs magistrats ont également estimé que « la censure devrait évoluer voire disparaître, même si cela ne plaît pas à l’establishment militaire ».

Réception par le peuple espagnol de l’équipe israélienne de handball

publié le vendredi 9 avril 2010
video

 
Match de handball du Macabi Tel Aviv avec Barcelone, en Espagne. C’était le 5 Février.

Bush savait que la plupart des détenus de Guantanamo étaient innocents

10/04/2010
De nombreuses personnes auraient été détenues sans réelles preuves 
d’une quelconque implication dans le terrorisme.  Paul J. Richards/AFP
De nombreuses personnes auraient été détenues sans réelles preuves d’une quelconque implication dans le terrorisme.  Paul J. Richards/AFP
L'ex-bras droit de Colin Powell affirme que certains détenus n'ont pas été relâchés pour des raisons politiques.
L'ex-président américain George Bush savait que la majorité des détenus de la prison de Guantanamo étaient innocents mais les a maintenus en détention pour des raisons politiques, affirme l'ex-bras droit de Colin Powell dans un document obtenu par le quotidien britannique The Times. Lawrence Wilkerson, chef d'état-major de l'ancien chef de la diplomatie américaine Colin Powell, affirme dans une déclaration jointe à une plainte d'un prisonnier de Guantanamo que l'ancien vice-président Dick Cheney et l'ex-secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld savaient que la majorité des personnes détenues en 2002 sur la base, soit à l'époque 742, étaient innocentes mais qu'il était « impossible politiquement de les relâcher ». « J'ai parlé au secrétaire Powell des détenus de Guantanamo. J'ai appris qu'il était d'avis que ce n'était pas seulement le vice-président Cheney et le secrétaire Rumsfeld, mais également le président Bush qui étaient impliqués dans tout le processus de décision concernant Guantanamo », écrit le colonel Wilkerson, devenu un virulent critique de la politique de Bush. La déclaration du colonel a reçu l'appui du général Powell, qui a quitté l'administration Bush en 2005, selon le Times.
De nombreux détenus ont été livrés aux États-Unis par des Afghans ou des Pakistanais pour 5 000 dollars mais sans réelles preuves d'une quelconque implication dans le terrorisme. MM. Cheney et Rumsfeld ne voulaient pas relâcher les « innocents » car cela aurait « révélé la confusion incroyable » qu'a été leur arrestation, ajoute-t-il. Le maintien « d'innocents se morfondant à Guantanamo pendant des années était justifié par la guerre contre le terrorisme et le petit nombre de terroristes responsables des attentats du 11 septembre 2001 ». Selon le Times, le colonel a signé sa déclaration en soutien à Adel Hassan Hamad, un Soudanais détenu à Guantanamo de 2003 à 2007 et qui affirme avoir été torturé.
Barack Obama, le successeur de George Bush, a ordonné la fermeture de la prison sur la base américaine à Cuba mais il n'a pas pu tenir son engagement en raison du casse-tête politique, judiciaire et humanitaire que cela représente. Environ 180 personnes sont encore détenues à Guantanamo. 

La seule centrale électrique ferme, faute de carburants

10/04/2010
Gaza
La seule centrale électrique de la bande de Gaza « a totalement cessé de fonctionner ce matin en raison d'une pénurie de carburants provoquée par le blocus israélien », a accusé le directeur adjoint de la Compagnie d'électricité de Gaza, Kanaan Obeid. L'enclave palestinienne est soumise à un strict embargo d'Israël depuis que le Hamas en a pris le contrôle, en 2007, à la faveur d'un coup de force contre le Fateh du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Le fioul nécessaire au fonctionnement de la centrale de Gaza est transporté via le terminal routier israélien de Nahal Oz.
Israël affirme de son côté que la fermeture de la centrale électrique a été provoquée par des rivalités interpalestiniennes, l'Autorité palestinienne basée à Ramallah (Cisjordanie) refusant de payer les achats de fioul. La Commission européenne, qui jusqu'en novembre dernier finançait les achats de carburants pour la centrale dans le cadre d'un programme d'aide, en a confié depuis la responsabilité à l'Autorité palestinienne. Selon l'armée israélienne, cette dernière a arrêté ces derniers jours d'acheter du fioul car le Hamas n'aurait pas réglé sa quote-part à l'Autorité palestinienne. « Il n'y a aucune implication israélienne dans cette affaire. S'ils (les Palestiniens) achètent du fioul, nous le laisserons transiter comme nous le faisons d'habitude quotidiennement », a assuré Guy Inbar, porte-parole du Cogat, l'organisme militaire israélien responsable du dossier.
Israël fournit environ 70 % de l'électricité consommée dans la bande de Gaza, l'Égypte 5 %, et le reste est habituellement produit par l'unique centrale de la région. Selon le Bureau de coordination de l'ONU pour les questions humanitaires, la pénurie de courant affecte des services publics essentiels tels que l'approvisionnement en eau, la voirie ou l'assistance médicale. Ce n'est pas la première fois que la centrale de Gaza est contrainte de cesser ses activités faute de livraisons de carburants. 

L’arsenal israélien : entre 100 et 300 ogives, selon les experts

10/04/2010
L'existence de l'arsenal nucléaire israélien est entourée du plus grand secret. La principale source d'information réside dans les détails fournis en 1986 au Sunday Times par Mordehaï Vanunu, un technicien de la centrale nucléaire de Dimona. En mai 1967, à la veille de la guerre des Six-Jours, Israël a assemblé ses premières armes nucléaires, selon le livre d'Avner Cohen Israel and the Bomb. L'Institut international d'études stratégiques (IISS), dont le siège est à Londres, estime qu'Israël dispose aujourd'hui de « jusqu'à 200 » ogives. Le groupe britannique Jane's, spécialisé dans les questions de défense, estime à « entre 200 et 300 » le nombre de têtes nucléaires détenues par Israël. L'Initiative sur la menace nucléaire (NTI), une ONG américaine à laquelle adhèrent des experts internationaux réputés, parle de « 100 à 200 » ogives. Selon l'IISS, la force stratégique d'Israël est convoyée par des missiles sol-sol Jéricho 1 à courte portée et Jéricho 2 à moyenne portée. D'après Jane's, la portée des Jéricho 2, est passée de 1 500 km initialement à 4 500 km, et Israël dispose depuis 2005 de Jéricho 3 à longue portée (7 800 km). L'avion de combat F-16 peut aussi être équipé de missiles nucléaires, selon Jane's. Israël a acquis trois sous-marins de la classe Dolphin à la fin des années 1990. Selon Jane's, ils sont « considérés comme étant capables de lancer des missiles de croisière Harpoon adaptés avec des têtes nucléaires ». Des experts considèrent que le pays dispose aussi d'armes nucléaires tactiques (mines, obus, etc.). « Certains analystes pensent qu'Israël conserve la majeure partie de son arsenal nucléaire, si ce n'est tout, non assemblé », mais pourrait le rendre pleinement fonctionnel « en quelques jours », remarque Jane's.

Netanyahu évite « le piège » du sommet de Washington

10/04/2010
De jeunes Palestiniens jouent au volley-ball devant la centrale 
électrique de Gaza. Hier, cette centrale, la seule de Gaza, a cessé de 
fonctionner en raison d’un arrêt des livraisons de carburant. Arrêt dont
 les Israéliens et les Palestiniens ont nié, chacun de leur côté, toute 
responsabilité. Ibraheem Abu Mustafa/Reuters
De jeunes Palestiniens jouent au volley-ball devant la centrale électrique de Gaza. Hier, cette centrale, la seule de Gaza, a cessé de fonctionner en raison d’un arrêt des livraisons de carburant. Arrêt dont les Israéliens et les Palestiniens ont nié, chacun de leur côté, toute responsabilité. Ibraheem Abu Mustafa/Reuters
Le Premier ministre israélien ne veut pas devoir s'expliquer sur l'arsenal atomique de l'État hébreu, un sujet qui reste largement tabou et défendu par le secret militaire.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annulé sa visite à Washington pour le sommet sur la sécurité nucléaire, une décision qui semble traduire les craintes d'Israël de devoir s'expliquer sur son arsenal nucléaire présumé. M. Netanyahu sera représenté par son ministre chargé des Services de renseignements, Dan Meridor, à ce sommet qui réunira les représentants de 47 pays lundi et mardi.
« Nous avons appris récemment que certains pays allaient s'en servir (du sommet) pour taper sur Israël », a expliqué à l'AFP un responsable israélien sous le couvert de l'anonymat. Selon des médias israéliens, M. Netanyahu s'est s'inquiété du fait que certains États musulmans participant à la conférence, comme l'Égypte et la Turquie, aient prévu de faire pression pour qu'Israël ouvre ses installations nucléaires aux inspections internationales. L'objectif du sommet de Washington est de discuter de mesures communes pour assurer la sécurité de « matériaux nucléaires vulnérables » et empêcher des actes de terrorisme nucléaire.
De fait, la presse israélienne avait laissé entendre que M. Netanyahu pourrait ne pas se rendre aux États-Unis pour éviter de « tomber dans un piège », même si le Premier ministre, selon son entourage, « voulait y aller » pour discuter de prolifération nucléaire et de la menace terroriste. « Les armes nucléaires sont un problème très, très grave. Même des armes nucléaires primitives pourraient bien se retrouver entre les mains de terroristes, et les conséquences en seraient terribles », a averti récemment M. Netanyahu. En outre, Israël est persuadé que le régime islamique à Téhéran développe un programme nucléaire militaire sous couvert d'efforts civils et n'a pas exclu des frappes militaires contre l'Iran. Mais les Israéliens n'avaient guère envie de voir leur propre programme nucléaire exposé dans l'arène internationale.
Israël est généralement considéré comme le sixième État à s'être doté de l'arme atomique. L'État hébreu n'a jamais confirmé ni démenti cette capacité, suivant la doctrine dite d'ambiguïté délibérée. « Cette politique d'ambiguïté constitue un des fondements de la sécurité nationale israélienne », a répété cette semaine le vice-ministre des Affaires étrangères, Dany Ayalon. « Nous continuons à dire qu'Israël ne sera pas le premier pays à présenter l'arme nucléaire au Moyen-Orient. Cette politique va continuer et aucune pression d'un quelconque pays ne le fera changer », a souligné M. Ayalon. À l'instar d'autres États nucléaires, tels que l'Inde ou le Pakistan, Israël n'est pas signataire du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui l'obligerait à se soumettre aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Le programme nucléaire israélien a été lancé dans les années 1950 par le Premier ministre David Ben Gourion, avec l'aide de la France. Il est centré sur le réacteur de Dimona, dans le désert du Néguev. Par la suite, l'État hébreu a conclu une « entente » en 1969 avec les États-Unis aux termes de laquelle les dirigeants israéliens s'abstiennent de toute déclaration publique sur le potentiel nucléaire de leur pays et ne procèdent à aucun test nucléaire. En échange, Washington s'est engagé à s'abstenir d'exercer des pressions sur ce dossier. Par précaution, tout le programme est protégé par la censure militaire, que les médias israéliens contournent en se retranchant derrière l'avis des « experts étrangers ». Aucun dirigeant israélien n'a osé jusqu'à présent briser le tabou en reconnaissant l'existence d'un arsenal nucléaire. Ces dernières années, toutefois, les allusions concernant ce dossier se sont faites de plus en plus transparentes.  

Hariri stigmatise « le peu d’intérêt » manifesté par Israël pour une paix avec le monde arabe

10/04/2010
Le Premier ministre, Saad Hariri, prononçant son discours, lors 
d’un petit déjeuner à l’hôtel Ritz. Photo Dalati et Nohra
Le Premier ministre, Saad Hariri, prononçant son discours, lors d’un petit déjeuner à l’hôtel Ritz. Photo Dalati et Nohra
Saad Hariri et Miguel Angel Moratinos ont insisté sur la nécessité de faire progresser le processus de paix.
Au dernier jour de sa visite en Espagne, le Premier ministre Saad Hariri a été l'hôte d'honneur du Forum Nueva Economica, lors d'un petit déjeuner à l'hôtel Ritz, en présence du ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, du président du Forum, José Luis Rodriguez, de personnalités espagnoles et libanaises et d'hommes d'affaires des deux pays.
Miguel Angel Moratinos a salué les efforts de Saad Hariri « pour parvenir à une paix au Moyen-Orient » et noté qu'il appartient à cette nouvelle génération de politiciens au Moyen-Orient. Il l'a également félicité, estimant que le Liban est aujourd'hui « libre et prospère ».

Injustice infligée au peuple palestinien
M. Moratinos n'a pas manqué d'inviter le Liban à s'engager à « appliquer les résolutions du Conseil de sécurité », affirmant le soutien de l'Espagne, de la communauté internationale, des amis du Liban et de l'UE au Liban, qui « voudraient mettre un terme aux conflits inacceptables » de l'histoire du Liban.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères a insisté sur l'importance que revêt la préparation du sommet de l'Union pour la Méditerranée, qui débutera à Barcelone, en juin prochain. Il a jugé nécessaire de progresser au niveau du processus de paix, indiquant que le Premier ministre Hariri est « engagé et totalement prêt ». « Chacun doit assumer ses responsabilités, y compris Israël, a-t-il dit. Nous devons commencer à mettre en place une paix au Moyen-Orient et regarder l'avenir avec ambition. »
À son tour, Saad Hariri a mis l'accent sur « l'échec permanent à mettre un terme au conflit israélo-arabe et la grave injustice infligée au peuple palestinien tout au long de trois générations ». « Il s'agit là d'un élément-clé dans les menaces que constituent la prolifération des armes nucléaires et l'extrémisme », a-t-il observé. Évoquant le peu d'intérêt israélien à parvenir à une paix juste et globale avec le monde arabe, M. Hariri a dit que « chaque jour perdu »... est un encouragement à « l'ascension de nouveaux extrémistes ». Il a réitéré son soutien au droit au retour des Palestiniens, dans un État qui leur appartient avec Jérusalem pour capitale. « L'extrémisme est un sol fertile pour les terroristes et l'oppression est un sol fertile pour l'extrémisme », a-t-il ajouté avec insistance, tout en mettant l'accent sur la nécessité d'une solution globale au même titre qu'un leadership global. « Manquer de progresser sur la voie du processus de paix est une bombe à retardement... une bombe de destruction massive », a-t-il souligné. Et d'ajouter que « réussir à endiguer la prolifération nucléaire au Moyen-Orient est en grande partie tributaire de la mise en place d'une paix juste et globale pour les Palestiniens ».
Le Premier ministre libanais a toutefois tenu à faire part de son espoir, face aux efforts du président Obama et de l'administration américaine, qui « effectuent ce qui semble être une tentative sérieuse pour faire avancer le processus de paix d'une manière décisive et crédible ». Il a invité l'Union européenne à être « un partenaire actif des États-Unis pour mener le conflit israélo-arabe vers un dénouement ».

Relations Liban-Syrie
Répondant aux questions des journalistes, M. Hariri a rendu hommage à l'Espagne, grande amie du Liban, qui préside actuellement la Finul. « Le peuple libanais jouit aujourd'hui de la sécurité grâce à la Finul qui œuvre en étroite collaboration avec notre gouvernement », a-t-il dit. Il s'est demandé, concernant la volonté d'Israël de retarder la prise en charge du commandement de la Finul par le général Alberto Asarta, pourquoi Israël n'effectue aucune démarche au niveau du processus de paix. Et de rendre hommage au général Asarta qui est « à la tête de la Finul, en dépit de ce qu'Israël voulait initialement ». « Il jouit de grandes capacités et assume un excellent travail », a-t-il souligné.
Sur le plan des relations entre le Liban et la Syrie, Saad Hariri s'est dit engagé « à améliorer la relation avec la Syrie », « une relation difficile, lors de ces cinq dernières années ». « Je retournerai en Syrie très prochainement pour signer plusieurs accords de coopération dans différents secteurs », a-t-il affirmé. Le Premier ministre a évoqué sa rencontre avec le président Bachar el-Assad, précisant que la discussion sur la relation entre les deux pays a été « longue » et « franche ». « Nous sommes en passe d'édifier une nouvelle relation », a-t-il observé. « Certains points entre les deux nations sont délicats et très importants », a-t-il ajouté, estimant qu' « il y a plus de points communs que de points de différence ». M. Hariri a souligné « l'attitude positive » du président syrien dans ces entretiens et indiqué qu'ils allaient « lancer le projet de démarcation et de tracé des frontières entre le Liban et la Syrie ». Il a conclu en insistant sur sa priorité de sauvegarder l'unité de son gouvernement.
Par ailleurs, la Chambre de commerce et d'industrie espagnole et l'Union des entrepreneurs ont donné un déjeuner en l'honneur du Premier ministre. Ce dernier a, par la suite, visité le Sénat espagnol à Madrid, où il a été reçu par le chef du Sénat, Javier Rojo. Les deux responsables ont abordé divers sujets régionaux et internationaux. M. Hariri a enfin reçu en son lieu de résidence l'ancien haut représentant de l'UE pour la Politique extérieure, Javier Solana.