samedi 22 mai 2010

Menace d’agression Israélienne : Bruit de bottes au Liban

Edition du 22 mai 2010
Pour beaucoup de Libanais, la résolution 425 adoptée en 1978 par le Conseil de sécurité de l’ONU, et ordonnant le retrait sans condition des troupes israéliennes du territoire libanais, n’a jamais été appliquée intégralement.
Israël maintient en effet une présence militaire dans ce qu’on appelle « Les Fermes de Chabaa », non loin des frontières syrienne, israélienne et libanaise. Un triangle qui constitue aujourd’hui un abcès de fixation, mais aussi une occupation et une menace sur la souveraineté du Liban qui refuse justement d’étendre le déploiement de son armée aux frontières internationalement reconnues. C’est en ces termes qu’est appréhendée la relation entre ce pays et son voisin, un rapport basé sur la mystification et la menace. Tout d’abord, Israël et ses relais entendent faire croire qu’il y a eu effectivement retrait du Liban en 2000, et encore diront-ils, il s’agit d’un retrait unilatéral comme s’il s’agissait d’un geste de bonne volonté, laquelle n’existe pas du tout.
Et pour cause, et comme vient de le rappeler le Premier ministre libanais, Saâd Hariri, qui entame demain une visite officielle aux Etats-Unis, Israël menace le Liban d’une nouvelle agression, comme il le fait à l’approche de chaque été. Il n’est pour cela que de se rappeler l’été 1982 et celui de 2006. Le prétexte, cette fois, c’est l’arsenal supposé du Hezbollah qui aurait réceptionné des missiles Scud. Ce qui semble totalement invraisemblable puisque cela ne passerait pas inaperçu. Et cela, d’autant plus que la FINUL (Force d’interposition des Nations unies au Liban), toujours présente depuis la fameuse agression de 1978, s’en serait rendue compte. Et d’ailleurs, ses rapports disent le contraire. Mais rien ne semble arrêter Israël engagée dans sa stratégie du pire. Israël a fondé son existence par rapport à une menace, que lui seul parvient à définir et identifier en fonction de ses intérêts et de la conjoncture. Il en est ainsi du Hezbollah que les Libanais considèrent comme un mouvement de résistance.

Stratégie du pire

C’est pourquoi, les plus hautes instances de ce pays, estiment que son armement, que l’ONU tentait de lui retirer dans le cadre d’une résolution très controversée, est celui de la résistance. Que sera alors l’été qui s’annonce ? C’est la question que se posent les Libanais qui craignent une nouvelle attaque d’Israël, une manière pour celui-ci de maintenir le statu-quo, autrement dit, repousser sinon casser le processus de paix actuel, aussi timide soit-il. Personne, à vrai dire, ne prend au sérieux les prétextes israéliens, mais le contraire est vrai s’agissant des menaces qu’il profère. Et le Liban a toujours été depuis 1948, la cible de ces attaques, surtout depuis l’échec en 1983 du projet d’accord séparé. Il reste qu’Israël a toujours convoité la partie méridionale du Liban, avant même son existence. Les dirigeants du mouvement sioniste qui ne voulaient pas se satisfaire de la promesse de Lord Balfour en 1917, avaient demandé en 1919 aux participants de la Conférence de Versailles de faire en sorte que les frontières du futur Etat israélien soient repoussées d’une vingtaine de kilomètres plus au nord, en territoire libanais afin d’inclure une région riche en eau. Voilà le nouvel enjeu du Proche-Orient. Et il explique beaucoup de situations.

Pots de vin et chantage à l’ONU pour la création « d’Israël »

21/05/2010  
Nouvelle révélation qui devrait faire réfléchir sur les facteurs qui ont contribué à la création de l’entité sioniste et la prise de position au sein de l’organisation onusienne : C’est grâce aux  pots de vins et au chantage que l’usurpation de la Palestine a été décidée. Sur les 33 états des 46 membres qui formaient de l’Assemblée générale en 1947, nombreux sont les pays qui ont perçu des pots de vin afin d’accorder leurs voix en faveur de la résolution onusienne 181 sur la partition de la Palestine.
Cette divulgation revient à un historien israélien, Benny Morris, l’un des plus "sionisant" de ceux qui furent connus sous l’appellation «  les nouveaux historiens israéliens du post-sionisme ». Elle est étayée dans son nouveau livre intitulé «  1948 : l’histoire de la première guerre arabo-israélienne » dans lequel il brosse l’histoire de l’entité sioniste, minée par les mensonges et les fausses croyances. Son approche même celle présentant les images les plus poignantes contre des Palestiniens n’a rien d’un examen de conscience. Elle vise surtout à justifier aux sionistes toutes leurs agressions, au nom de la création de l'entité sioniste.
Quelques jours avant le vote, raconte Morris, les dirigeants du mouvement sioniste étaient particulièrement perturbés. Après avoir décompté les voix des votants, les résultats s’avéraient être en défaveur de la création de l’entité sioniste.
C’est à ce moment que fut prise la décision de puiser dans le machiavélisme : «  à ce point là, l’un de ces dirigeants sionistes jugea que les moyens propres de dissuasion n’étaient plus suffisants, et qu’il fallait recourir aux moyens sombres, dont les pots de vin et les autres pressions », écrit Morris, signalant que «  les considérations financières ont joué un rôle considérable sur les représentants de pays d’Amérique du sud, dont l’un d’entre eux perçut la somme de 70 mille dollars en contre partie de son vote en faveur de la partition ».  
L’historien israélien évoque le cas du Costa-Rica, prétendant qu’il a touché le montant de 45 milles dollars, celui du Guatemala dont le représentant  faisait part d’un zèle quelque peu exagéré selon Morris pour le sionisme et qui, « d’après les documents des archives britanniques  percevait des sommes de la part de mouvements sionistes américains et était en relation avec une juive ».
Un deuxième procédé tout aussi démoniaque fut également utilisé pour la création « d’Israël », celui du chantage. Selon Morris, il était exercé contre ceux qui refusèrent d’être corrompus: ainsi le Libéria s’est vu menacé de ne plus pouvoir vendre son caoutchouc.
Parmi les parties qui l’exercèrent, en général des hommes d’affaires et d’influence sionistes, est mentionné un certain Samuel  Zamouraï dirigeant d’un syndicat américain (la société des fruits unifiée) qui jouissait d’une grande influence dans les Caraïbes.  
Ces procédés ne sont certes pas une nouveauté pour le public israélien. Ils ont été mentionnés par des historiens tels Michaël Cohen et Tom Seguev, lequel avait écrit qu’à cette époque, un budget d’un million de dollars a été assigné pour «  des opérations spéciales ».  
Mais pourquoi Morris, selon lequel ils sont bel et bien légitimes car « la création d’Israël était à l’ordre du jour… et la fin justifie les moyens », les rappelle-t-il à un moment où l’entité sioniste sonne plus que jamais la sonnette d’alarme sur son existence. 
«  Un pot de vin est meilleur qu’une troisième guerre mondiale que les Arabes menaçaient  de déclencher si l’état était proclamé », avait-il glissé durant son entretien avec le Yediot Aharonot.
Les propos peuvent éventuellement suggérer, aux yeux du bourreau, le contentieux présent avec l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas.
Mais aux yeux des victimes, ils prouvent une fois de plus l'ampleur de l'arnaque, via les instances internationales. 
Leila Mazboudi 

Cheikh Qaouk: "Des milliers de combattants du Hezbollah mobilisés"

21/05/2010
 Des milliers de combattants du Hezbollah sont mobilisés en raison de manœuvres militaires qu'Israël débute dimanche, a affirmé vendredi à l'AFP le responsable de la région Sud au Hezbollah, cheikh Nabil Qaouk.
"Les combattants du Hezbollah ont reçu pour instruction de se tenir totalement prêts face à la manœuvre israélienne de dimanche", a indiqué cheikh Qaouk.
"Quelques milliers de nos combattants n'iront pas aux urnes dimanche pour participer aux élections municipales dans le sud du Liban et se tiennent prêts à toute éventualité dès aujourd'hui", a-t-il ajouté.
"En cas de nouvelle agression contre le Liban, les Israéliens ne trouveront pas un endroit en Palestine où se cacher", a souligné cheikh Qaouk, en allusion à la guerre de 2006.
Le responsable a fait ses déclarations à l'issue d'une rencontre dans sa maison de Tyr (sud) avec l'intellectuel juif américain de renom Noam Chomsky, virulent critique de la politique étrangère américaine et qui a souvent dénoncé l'occupation israélienne des territoires palestiniens.
Les manœuvres "de défense civile en Israël", qui dure une semaine, est destiné à préparer l'arrière et les services de secours israéliens au scénario d'une attaque massive de roquettes contre l'entité sioniste.  
Mercredi, les sirènes retentiront et les Israéliens seront appelés à rejoindre des abris désignés à l'avance.
Le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilanaï a souligné la semaine dernière que cet exercice était prévu de longue date, sans rapport avec la situation à la frontière nord.
Il a souligné que, comme les années précédentes, Israël avait transmis des messages aux pays voisins, notamment la Syrie, pour les rassurer sur les intentions non belliqueuses israéliennes.

Kissinger sceptique sur l’efficacité des sanctions contre l’Iran

21/05/2010  
Le spécialiste juif américain des relations internationales et ancien secrétaire d’état Henry Kissinger a affiché son scepticisme quant à l’efficacité des sanctions que le président américain s’attelle à imposer à l’Iran. «  Ces tentatives ne seront pas fructueuses » a indiqué Kissinger lors d’un dîner organisé à New York par le centre Nixon, estimant que les sanctions sont vouées à l’échec et ne sont qu’une perte de temps ».
« Les efforts en vue de sanctionner l’Iran, intensifiés depuis mardi par le leadership des Etats-Unis, pourraient faire partie des pressions contre l’Iran mais ne pourront  jamais entraîner l’arrêt de l’enrichissement de l’uranium. », a-til ajouté.
Rappelant qu’il n’est pas approprié de proposer l’option militaire dans le temps actuel.  
Dans un article paru récemment dans le Washington Post, l’ex-secrétaire d’Etat américain a critiqué la politique de Barack Obama à l’encontre de l’Iran, estimant que l’équilibre des forces au Moyen-Orient est désormais en faveur de l’Iran.
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=138437&language=fr 

S. Nasrallah:"Nous célèbrerons dimanche au Sud, les Israéliens seront aux abris"

21/05/2010  
Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a affirmé que les manoeuvres israéliennes ne font plus peur aux Libanais, mais qu'elles reflètent la terreur vévue par l'ennemi face à la force de la résistance. Lors de la cérémonie d'inauguration du premier site touristique qui illustre la résistance dans le village de Mlita au Sud du pays, Sayed Nasrallah a déclaré:
"J'ai l'honneur d'inaugurer avec vous ce site touristique dans le but de raviver les leçons et les valeurs de la résistance. Nous avons choisi cette journée du 21 Mai pour son symbolisme, bien que ce qui ait été achevé dans ce site ne soit que la première phase du projet. Nous avons choisi le 21 mai pour rappeler qu'en ce jour, les habitants des villages occupés de Qantara et de Ghandourya étaient rassemblés dans la mosquée pour commémorer la mort d'une femme martyre.  
En ce moment, les attaques de la résistance contre les positions de l'ennemi et des collaborateurs les ont poussés à évacuer certains postes dans les villages avoisinants. Les habitants réunis dans la mosquée ont alors pris la décision de franchir les barrages israéliens et de rentrer à leurs villages occupés. Hommes et femmes non armés sont parvenus à entrer à plusieurs villages, dont celui de Mlita. Ce mouvement populaire s'est poursuivi pendant les jours suivants et c'est ainsi que la population a contribué pacifiquement à la fin de l'occupation israélienne du Sud.  
L'histoire des peuples a la plus grande influence sur leur avenir. Les peuples utilisent tous les moyens pour ressusciter leur histoire. Ils rédigent les récits historiques, les biographies, protègent les sites touristiques, leur littérature, commémorent les fêtes et les évènements clés, inaugurent les musées, publient des poèmes… Parmi ces moyens donc on cite la construction des musées qui ont pour objectif de refléter l'histoire, les évènements importants et les personnalités influentes.
A titre d'exemple, le mouvement sioniste au monde illustre l'holocauste dans des livres, des cinémas et des films.
Ce musée de Mlita vise à mettre l'accent sur l'histoire de la résistance et à en présenter une image véridique. 
"Les armées qui sortent victorieuses des guerres exposent leurs exploits dans des musées. Ce site est une initiative modeste comparé aux sacrifices et aux victoires historiques remportées.
Il est de notre responsabilité de protéger l'histoire de la résistance. Peut-être le fait d'écrire l'histoire du Liban est très compliqué. La résistance au Liban a débuté en 1948, date de la création de l'entité sioniste. Depuis cette date, on a vécu une longue histoire d'agressions, et en contrepartie une longue histoire de résistance et de ténacité. L'armée libanaise, les forces sécuritaires présentes à la frontière furent la première résistance, ensuite, la résistance a pris une forme développée à travers les brigades de la résistance palestinienne et libanaise, dont à leur tête les bataillons de la résistance libanaise de l'imam Moussa Sadr.
En 1982 fut la naissance d'une nouvelle résistance basée sur tout ce patrimoine, celle de la résistance islamique, sans oublier de mentionner la présence de l'armée arabe syrienne et tous ses sacrifices. Donc de 1948 à nos jours, il y a eu une résistance militaire, populaire, politique, intellectuelle, médiatique. Il y a eu toujours des efforts inouïs face au projet d'infiltration sioniste sur la scène libanaise.  
Il faut que nous écrivions les dimensions de la résistance au Liban, et que nous fassions ensemble cette tache. Pour le moment, il n'y a que des efforts personnels ou collectifs. Même nous, au Hezbollah, n'avons pas encore présenté de production globale sur la résistance sous ses différentes formes. Nous avons besoin des efforts collectifs pour écrire l'histoire de la résistance.
Si nous rédigeons une histoire pareille, elle pourra constituer la base de toute activité et de toute production.
Nous pouvons également ressusciter les valeurs de la résistance à travers ce projet baptisé le musée de Mlita. Nous réfléchissions depuis longtemps à construire ce musée et c'était l'idée du martyr le dirigeant Hajj Imad Moughniyeh.
La première proposition était de le construire à la capitale Beyrouth, où tout le monde peut se rendre. La deuxième proposition était d'inaugurer en première étape le musée en question au Sud du pays, plus proche du champ de la bataille et donc plus réaliste. Nous avons opté en fin de compte pour le deuxième choix. Nous sommes à Mlita, cette terre du sud, qui fut l'une des positions les plus anciennes de la résistance en face des positions militaires de l'ennemi israélien, bourrées d'armes et protégées par les avions israéliens. Des jeunes combattants y sont venus pour libérer la terre et chasser l'ennemi. Des milliers de combattants y ont présentés des sacrifices majeurs et ont fini par vaincre l'ennemi.  
Nous abordons enfin le dossier du scrutin municipal. A l'approche de l'échéance électorale au Sud, je vous dis un mot: Il est de notre responsabilité de protéger le Sud et sa sécurité. Le meilleur cadeau que le Hezbollah et le mouvement Amal peuvent présenter aux habitants du Sud est de se réconcilier au niveau des listes électorales. Je m'adresse aux habitants du sud: Nous, au Hezbollah, considérons que cette réconciliation avec Amal protège l'environnement de la résistance au Sud.
A ce sujet, j'appelle les habitants de Saida au calme, tout comme à Jezzine, Hasbaya et Marj'youn. Ce dimanche, allez aux urnes, et faites en sorte que le scrutin soit une cérémonie.
N'ayez pas peur des manœuvres israéliennes "Virement 4". Nous avons déjà vu "Virement1", "Virement2" et "Virement3". Aujourd'hui l'équation a changé, les Libanais avaient toujours peur d'aller à la frontière, de cultiver leurs champs… Mais cette image a change. Alors que fêtez le scrutin municipal, les Israéliens sont terrifiés et se précipitent aux abris dans le cadre de leurs manœuvres! Pourquoi ont-ils choisi le 23 Mai? Je ne sais pas. Peut-être pour faire voir plus clairement cette nouvelle réalité. La résistance restera toujours ici au Sud pour défendre la patrie.
Et je termine mon discours par cette question à laquelle je ne répondrai pas: pourquoi toutes ces délégations arabes, américaines et occidentales qui viennent l'une après l'autre au Liban? Que viennent-elles faire? Je garde la réponse à mon prochain discours, le 25 Mai prochain.

Le centre Qattan pour les enfants à Gaza : un centre distingué pour les enfants Gazouis

vendredi 21 mai 2010 - 13h:04
Ziad Medoukh
Par le Centre d’informations francophones - département de français - Université Al-Aqsa à Gaza.
Dans le cadre de leurs activités et reportages qui concernent la vie quotidienne dans la bande de Gaza, l’équipe du Centre d’informations et de recherches francophone du Département de français de l’université Al-Aqsa a visité, le jeudi 13 mai 2010, le Centre Qattan pour les enfants, situé dans la ville de Gaza. L’objectif de cette visite était de découvrir les différentes activités culturelles et de loisirs proposées aux enfants par ce centre réputé.
Le centre Qattan est construit sur un terrain de 3 000 mètres, et c’est la mairie de Gaza qui a utilisé ce terrain pour ce noble projet. les enfants de Gaza y sont accueillis depuis 2006.
Ce centre est très connu par ses activités distinguées. Elles sont destinées aux enfants de 4 à 12 ans, sans distinction de sexe, de religion ou d’origine familiale.
Les activités culturelles et de loisirs organisées au centre se déroulent, soit dans de très belles salles bien équipées, soit dans les écoles primaires et les jardins d’enfants.
Ce centre comprend plusieurs départements et unités : une unité d’informatique, une unité de dessin, une unité de lecture, une unité de danse folklorique et une unité de recherche.
Le centre n’est pas seulement ouvert aux enfants, mais aussi aux parents qui peuvent les accompagner dans leurs apprentissage et leurs lectures.
Il est ouvert toute la semaine, de 8 heures jusqu’à 18 heures, il organise, en sus de ces activités habituelles, des stages et des ateliers, dans plusieurs domaines, comme Internet, dessin et théâtre.
La mission de ce centre, créée par un homme d’affaire palestinien, Abd Elmohsen Qattan qui réside à l’étranger, et soutenu par plusieurs associations et organisations internationales, est d’encourager la créativité des enfants gazaouis et de leur donner l’occasion d’exprimer leurs envies, leurs besoins, voire leurs idées, à travers les jeux, les loisirs, l’ordinateur et l’animation.
Actuellement, il y a plus de 15 000 enfants inscrits dans le centre et parmi eux, plus de 5 000 qui participent de façon régulière aux différentes activités proposées.
Sa particularité est d’inviter les parents à des réunions régulières, afin de les informer des capacités créatrices et imaginatives de leurs enfants ; et, en tenant compte de ces capacités, il est proposé aux enfants d’intégrer les différents groupes du centre, comme le groupe de théâtre, celui de danse ou celui d’art plastique.
La bibliothèque de ce centre contient plus que 100 000 livres, magazines, périodiques, CD et bandes dessinées en arabe, en anglais ainsi que beaucoup de livres en français offerts par le consulat général de France à Jérusalem et par des bibliothèques françaises.
On donne une place importante aux parents afin de les mettre au courant du travail principal du centre. Celui-ci encourage beaucoup les enfants à lire, au moyen de nombreuses activités et stages dans la bibliothèque. L’objectif final est de mettre un terme, par ces stages, à l’analphabétisation contemporaine, comme à l’ignorance de l’utilisation des ordinateurs ou des nouvelle technologie.
On y trouve aussi des activités artistiques, elles permettent aux enfants de danser, chanter, peindre, pour que leurs talents se développent dans tous ces domaines.
Actuellement, le centre Qattan travaille sur des programmes dont le thème est la culture des familles, ce programme se déroule à l’intérieur et à l’extérieur du centre ; le travail ne touche pas seulement les enfants de moins de 15 ans mais aussi les parents ou le reste de la famille, afin que ceux-ci sachent comment se comporter vis-à-vis des enfants sur le plan éducatif.
Dans ce centre, les enfants ont la possibilité de montrer leurs talents grâce aux clubs qui les encouragent dans tous les domaines, comme le club d’exposition artistique. Ils ont aussi l’occasion de faire du théâtre ou d’écrire des chansons. Ils y ont la chance de s’exprimer et de dire ce qu’ils aiment.
Une autre particularité du centre est d’attirer des dizaines de bénévoles, souvent diplômés des universités, qui viennent travailler avec et pour les enfants.
Dans l’actuelle situation de blocus et malgré les difficultés économiques, voire l’absence de lieux de loisirs pour les enfants surtout après leurs cours ou pendant les vacances scolaires, le centre Qattan reste un lieu préféré et privilégié où les enfants de Gaza peuvent développer leurs capacités en lecture, en écriture et faire connaître leurs talents, malgré les privations de cette région sinistrée .
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Ziad Medoukh est enseignant de français à l’université Al-Aqsa de Gaza et coordinateur du Centre de la Paix.
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Diffusé par l’auteur le 21 mai 2010 - ziadmedoukh@hotmail.com
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8744

Résister à la Nakba

samedi 22 mai 2010 - 07h:35
Joseph Massad - Al-Ahram/Weekly
La sauvagerie d’Israël prouve qu’il sait que les Palestiniens resteront fermes et que ses tentatives passées et présentes de les écraser sont un échec, écrit Joseph Massad, en mai 2008.
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Pour les sionistes, le nom de « Palestinien » agit comme une incantation magique qui pourrait les rayer sur le plan existentiel.
L’une des choses les plus difficiles à comprendre dans l’histoire moderne de la Palestine et des Palestiniens est la signification de la Nakba. La Nakba doit-elle être considérée comme un évènement ponctuel qui a eu lieu et s’est terminé en 1948, ou est-ce autre chose ? Quels sont les enjeux politiques à réifier la Nakba en un évènement passé, à la commémorer chaque année, à s’incliner devant son symbolisme redoutable ? Quelles incidences surgissent à faire de la Nakba un épisode historique achevé, que certains déplorent mais que la plupart acceptent en fin de compte comme un fait de l’histoire ?
Je vous suggère qu’il y a beaucoup en jeu dans tout cela, à faire de la Nakba un évènement du passé, un fait sur le terrain qu’on ne pourrait qu’accepter, admettre, et finalement transcender ; qu’effectivement, pour aller de l’avant, il faudrait laisser la Nakba en arrière. Certains suggèrent même que si Israël reconnaissait la Nakba et s’en excusait, les Palestiniens pardonneraient et oublieraient, et que les effets de la Nakba ne seraient que des commémorations historiques, comme celles de cette année.
A mon avis, la Nakba n’est rien de tout cela, et de vouloir faire de cette année 2008 le 60è anniversaire de la vie et de la mort de la Nakba est une grave erreur. La Nakba en réalité a bien plus de 60 ans et elle est toujours avec nous, avançant au rythme de la vie et parcourant l’histoire, accumulant toujours plus de malheurs sur le peuple palestinien. Pour moi, la Nakba est une époque historique qui a 127 ans d’âge, et qui dure. 1881 est l’année du début de la colonisation juive de la Palestine et, chacun le sait, cette colonisation n’a jamais cessé. Beaucoup dans le monde aimeraient présenter les Palestiniens comme vivant dans une période post-Nakba, mais pour ma part, j’insiste, nous vivons tout à fait aux temps de la Nakba. Ce que nous faisons cette année, ce n’est pas commémorer, mais assister à la Nakba en cours qui continue à détruire la Palestine et les Palestiniens. Je propose, par conséquent, que cette année ne soit pas le 60è anniversaire de la Nakba, mais une année de plus à endurer sa violence ; que l’histoire de la Nakba n’a jamais été une histoire du passé, mais qu’elle est bien décidément une histoire du présent.

LE SENS DE LA NAKBA : bien que le mot Nakba se traduise en anglais par catastrophe, désastre, ou calamité, ces traductions n’intègrent pas tout à fait les ramifications actives de ses significations arabes. La Nakba est un acte qui a été commis par le sionisme et ses partisans contre la Palestine et les Palestiniens, et qui a fait d’eux des mankubin. L’anglais ne permet guère de traduire ce mot, mankubin, à moins d’extrapoler un peu et d’appeler les Palestiniens, un peuple-qui-s’est-fait-catastropher, ou un peuple-qui-s’est-fait-désastrer. Contrairement à la catastrophe grecque, qui signifie renversement, ou au désastre latin, qui est un évènement calamiteux se produisant quand les étoiles ne sont pas dans le bon alignement, la Nakba est un acte de destruction délibérée pour infliger des malheurs à un peuple, programmé pour ruiner un pays et ses habitants. Le mot Nakba a été créé par l’éminent intellectuel arabe, Constantine Zureik, dans son petit livre d’août 1948 sur La signification de la Nakba, en cours au moment où il l’écrivait, tout comme elle l’est toujours alors que j’écris ces lignes.
Depuis le début, le peuple palestinien résiste à la logique raciste et coloniale de la Nakba, se battant contre les colons dès les années 1880 et 1890, puis dans les années 1910, 1920, 1930, 1940, 1950, 1960, et aujourd’hui encore. Si la résistance palestinienne n’a pas réussi à empêcher l’expulsion en masse de la moitié de la population palestinienne, ni le vol pur et simple de tout son pays, elle a réussi à fouler aux pieds la mémoire sioniste officielle. En effet, la mémoire a toujours été un élément clé de la résistance palestinienne. Quand les Palestiniens insistent sur la dénomination de leur pays, de leurs villes et de leurs villages dans leurs noms d’origine, ils ne font pas que s’opposer aux noms vulgaires que le sionisme a octroyés à leur terre, ils mettent en avant également une mémoire géographique qu’Israël a réussi pratiquement à effacer physiquement. La cruauté sioniste a été telle qu’Israël a continué, pendant 50 ans après sa création, à nier que les Palestiniens existaient en tant que peuple, ou en tant que nom ; que le nom même de « Palestiniens » ne devait pas être prononcé. Pour les sionistes, le nom de « Palestinien » agit comme une incantation magique qui pourrait les rayer sur le plan existentiel. Ils n’ont pas forcément tort en ayant cette impression, car le nom Palestinien est en lui-même la forme la plus forte de la résistance contre leur mémoire officielle. Le nom « Palestine » a été aussi générateur de continuité dans la culture et la vie palestiniennes, dans l’identité et la nationalité palestiniennes, ce qu’espérait totalement effacer Israël, et dont l’existence pérenne reste une menace pour son opération mnémonique visant à inventer une mémoire fictive de non-Palestine, de non-Palestiniens.
La contre-mémoire palestinienne se pose directement en confrontation avec la réussite de la Nakba à effacer la Palestine en tant que désignation géographique, et elle est un affront aux efforts persistants de la Nakba d’effacer les Palestiniens en tant que groupe national doté d’une histoire pré-Nakba. La survie des Palestiniens après le début de la Nakba, en dépit des efforts assidus de celle-ci pour les rayer de la carte, fait que la Nakba n’est pas une victoire pour les sionistes. C’est dans ce contexte que l’insistance d’Israël à appeler les citoyens palestiniens en Israël « Arabes israéliens » se motive par la volonté de réduire au silence leur essence palestinienne, c’est-à-dire tout ce qui fait d’eux des Palestiniens. L’insistance sioniste pour que les réfugiés palestiniens soient stabilisés dans leurs pays d’accueil, et qu’on leur en accorde la nationalité, a la même volonté d’effacer leur nom.
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Devoir quitter Jérusalem.
La reconnaissance définitive par Israël, il y a dix ans, qu’il existait bien un peuple palestinien s’est faite au prix de la réduction de ce peuple palestinien du tiers de son nombre total. En signant Oslo, Israël s’est compromis avec une direction palestinienne collaborationniste, et le prix que l’Autorité palestinienne avait à payer pour qu’Israël accepte de nommer les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza par leur nom, était la dé-palestinisation du reste du peuple palestinien. En retour, la direction palestinienne, collaborant sous le couvert des Accords de Genève, acceptait de laisser se multiplier à un coefficient de trois la population juive, pour laquelle Israël serait reconnu comme l’Etat de tous les juifs du monde et non pas des seuls juifs vivant à l’intérieur de cet Etat, et encore moins des citoyens palestiniens sur lesquels il régnait.
Mais cet arrangement a échoué. Bien qu’elle ait fait tout son possible pour être légitimée, l’Autorité palestinienne n’a pu être considérée autrement que pour ce qu’elle est : une création de l’occupation israélienne, une autorité qui, dans sa structure et sa logique, n’est pas différente de tous les régimes coloniaux fantoches d’Asie et d’Afrique, qui servent leurs maîtres, sans exclure les judenröte (les conseils juifs) que les nazis ont mis en place dans les ghettos polonais occupés pour gérer la vie des juifs, percevoir les impôts, tenir les bureaux de poste, entre autres ; ni les bantoustans que l’Afrique du Sud de l’apartheid a créés comme patries de remplacement (pour les Noirs). La tentative de l’Autorité palestinienne d’acquérir le pouvoir de nommer les deux peuples, palestinien et juif, a échoué, tout autant que les tentatives d’Israël avant la sienne. Les Palestiniens restent exigeants à propos de leur nom et de leur inclusion dans une nation palestinienne, pendant que les juifs non israéliens insistent sur leur absence de double nationalité avec Israël, peu important la façon dont ils soutiennent Israël par ailleurs. La politique de la dénomination est la politique du pouvoir et de la résistance. Le pouvoir des noms crée une fiction allant à l’encontre des réalités matérielles. Si Israël a réussi à imposer des réalités physiques et géographiques, sa tentative d’effacer une mémoire historique a néanmoins échoué. Les Palestiniens font toujours obstacle à la falsification de leur histoire et d’eux-mêmes.

LA NAKBA, C’EST MAINTENANT : depuis que la Nakba est venue commettre ses actions tumultueuses en 1948, un combat permanent fait rage pour la définir comme un évènement passé et achevé, à l’opposé d’une action toujours en cours aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’un combat épistémologique mais d’un combat politique ardent. Identifier la Nakba comme un évènement passé et achevé revient à clamer sa réussite et à mettre l’accent sur l’irréversibilité de ses réalisations. A affirmer qu’il n’y a plus à se battre pour la qualifier, ni de résistance victorieuse pour s’y opposer. C’est lui accorder une légitimité historique et politique, en tant que réalité, mais aussi considérer tous ses effets ultérieurs comme ses acquis naturels. Ainsi, le combat des citoyens palestiniens d’Israël aujourd’hui, selon l’histoire sioniste, n’est pas le combat anticolonial habituel, ni un combat pour des droits nationaux ou ethniques ou civils, mais un combat « anormal » pour inverser la Nakba.
Qu’Israël ait plus de 20 lois promulguées institutionnalisant des privilèges religieux et raciaux juifs, en droits et en devoirs, par rapport aux citoyens non juifs est présenté comme une consécration normale de la Nakba que les Palestiniens continuent de refuser. En effet, certains dirigeants israéliens, la plus récente étant Tzipi Livni, ont suggéré que les citoyens palestiniens d’Israël devaient partir vers des pays qui garantiraient leurs droits nationaux au lieu de rester en Israël où il leur sera toujours refusé des droits à l’égalité, du fait de « leur » Nakba dont ils prétendent qu’elle se poursuit encore aujourd’hui. Il est souvent rappelé aux Palestiniens que des peuples « beaucoup plus importants » qu’eux ont opté pour leur départ volontaire d’un pays qui leur refusait des droits pour aller dans un pays qui les leur garantissait, à savoir les juifs européens eux-mêmes qui sont venus infliger la Nakba aux Palestiniens. Si les Palestiniens d’Israël veulent rester en Israël, ils doivent accepter la normalité de la Nakba et ne pas s’opposer à leur nouveau statut de mankubin qui ne peuvent avoir, et n’auront jamais, les mêmes droits que les juifs. Leur refus des effets de la Nakba conduit les citoyens palestiniens d’Israël à vouloir inverser ces effets, exigeant qu’Israël abroge ses lois racistes et devienne un Etat israélien, et non un Etat juif. Israël et maintenant le Président Bush affirment que les effets de la Nakba doivent être acceptés par tous les Palestiniens. La Nakba a transformé la Palestine en un « Etat juif », dit-on aux Palestiniens, c’est irréversible et aucun activisme pour les droits civils, ni aucun combat national, ne sauraient défaire cette réalité majeure. Les citoyens palestiniens d’Israël cependant ne semblent pas convaincus et continuent de résister à cette irréversibilité. Pourtant, d’après Israël, leur situation difficile ne serait pas provoquée « par la Nakba », mais par leur insistance à « résister » à la Nakba.
On dit aussi que les réfugiés palestiniens qui croupissent dans les camps depuis 60 ans sont en fait comme toutes les autres populations de réfugiés emportés par la guerre et dont le monde du 20è et 21è siècles est rempli. Leur problème n’a pas de lien avec les actions sionistes de 1947-1948 qui les ont expulsés de leur patrie mais, soutient Israël, plutôt avec le refus depuis 1948 des Palestiniens et des pays arabes d’accepter la Nakba comme quelque chose d’irréversible et celui d’implanter ces pauvres réfugiés dans leurs pays d’accueil. Les réfugiés, disent les sionistes, ne souffrent pas « à cause » de la Nakba, mais de leur refus « d’admettre » la Nakba et de s’accepter comme mankubin.
C’est comme pour ces Palestiniens de Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est, leurs problèmes ne résultent certainement pas de la Nakba mais, comme le soutient Israël, du refus arabe de l’accepter. Leurs problèmes sont nés de la guerre internationale de 1967 qui elle-même résultait du refus arabe de la Nakba en tant que fait établi. Si les Palestiniens et leurs alliés acceptaient simplement d’entériner la Nakba comme un évènement passé et achevé, alors les malheurs dont ils prétendent être toujours les victimes disparaîtraient immédiatement.
Affirmer que la Nakba est un acte continu de destructions, un acte non fini, c’est refuser d’admettre que son œuvre est terminée. La résistance palestinienne est précisément la partie inachevée de la Nakba et de sa violence en cours. Israël et ses partisans internationaux prétendent que si les Palestiniens avaient accepté la défaite et reconnu la Nakba, s’ils avaient accepté leur expulsion, et leur citoyenneté de troisième ordre en Israël, et la conquête de 1967, ils n’auraient plus de malheurs. Si vous, les Palestiniens, connaissez la détresse, nous disent les Israéliens, c’est parce que vous n’avez jamais cessé de lutter contre la Nakba.
Les Palestiniens résistent à la Nakba depuis dès les années 1880, quand les colons juifs européens les ont chassés des terres achetées par eux à des propriétaires absents et qu’ils les ont empêchés de travailler sur des terres que les Palestiniens cultivaient depuis des siècles. La résistance palestinienne a pris la forme d’une révolte importante, de trois années, dans les années 1930 contre le soutien britannique aux sionistes qui réalisaient la Nakba. Les Palestiniens ont également résisté après les agissements des années 1947/1948 où la plupart des terres ont été accaparées et confisquées par les lois racistes de l’Etat juif. Leur résistance qui se poursuit contre la Nakba en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, nous disent Israël et The New York Times, est en réalité une invitation à de nouvelles Nakbas. Si les Palestiniens autorisaient Israël à les assiéger dans la plus grande prison à ciel ouvert au monde, appelée Gaza, sans lui résister, Israël ne serait pas obligé de les bombarder, de tuer leurs enfants, et de détruire leurs maisons, il s’en tiendrait à les affamer et à les garder à l’intérieur du mur de l’apartheid. Si les Palestiniens acceptaient simplement leur statut de mankubin, plus question alors de Nakba en tant que processus inachevé. Cette logique de conquête n’est absolument pas exceptionnelle, et ne se limite aux seuls Israéliens. N’y a-t-il pas une résistance en Iraq, plus récente, qui s’oppose à l’achèvement de la mission d’invasion des Etas-Unis que le Président Bush disait « accomplie » il y a cinq ans ? C’est la résistance iraquienne aux destructions que les Américains sont venus infliger en Iraq qui oblige le processus de destruction américain à se prolonger et la mission américaine à rester toujours non accomplie.
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Enfermer tous ceux qu’il ne peut expulser à l’extérieur derrière le mur d’apartheid, qu’il appellera l’Etat palestinien, et y déplacer tous ceux d’Israël.
LE RACISME SIONISTE : mais qu’est-ce qui fait que les Palestiniens continuent leur résistance dans une Nakba que les Israéliens continuent de leur imposer ? Pour faire court, disons que ce sont les conséquences et les victoires. Moshe Dayan autrefois, et avec éloquence, a décrit ainsi la Nakba :
« Des villages juifs furent construits à la place des villages arabes. Vous ne connaissez même pas le nom de ces villages arabes, et vous n’êtes pas à blâmer parce que les livres de géographie n’existent plus. Non seulement ils n’existent plus, mais les villages arabes non plus. Nahlal s’est érigé à la place de Mahlul, le kibboutz Gvat à la place de Jibta, le kibboutz Sarid à la place de Huneifis, et Kfar-Yehoshua à la place de Tel-Shaman. Il n’y a pas un seul endroit dans ce pays qui n’ait eu auparavant une population arabe. »
Le succès de la résistance palestinienne à la Nakba a contraint à un autre processus semblable qui, lui, vise à renommer les victoires sionistes et israéliennes en une façon aujourd’hui admise dans la plus grande partie du monde, et même, quoique de façon plus limitée, aux Etats-Unis. Faisons écho aux propos de Dayan : la résistance palestinienne et la victimisation ont remplacé les conquêtes et les victoires sionistes. Beaucoup d’entre vous ne connaissent même pas le nom des victoires sionistes, et je ne vous en blâme pas, parce que les livres d’histoire et la propagande sionistes qui les ont légitimées ne sont plus eux-mêmes considérés comme légitimes. Non seulement ces livres et cette propagande ont perdu toute légitimité, mais les victoires sionistes et israéliennes ne sont plus reconnues comme telles. La Nakba s’est mise à la place de « la guerre d’indépendance d’Israël », l’apartheid a remplacé « la souveraineté juive », l’expulsion des Palestiniens a remplacé le « Plan Dalet » et même le « retour des juifs sur leurs terres ancestrales », le racisme institutionnalisé et juridique d’Israël a remplacé « la démocratie israélienne », les citoyens palestiniens d’Israël ont remplacé les « Arabes israéliens », le peuple palestinien a remplacé les « communautés non juives en Palestine » telles que qualifiées par la Déclaration Balfour, et le « matful » palestinien (couscous d’hiver) a remplacé le « couscous israélien » qui persiste à vouloir remplacer le « matful » palestinien. Il n’y a pas une seule victoire sioniste dans ce pays à laquelle les Palestiniens n’ont pas résisté, et qu’ils n’ont contestée.
Les Palestiniens ont résisté et résistent toujours à la Nakba, avec détermination et refusant de quitter leurs terres ; par des grèves, des manifestations et la désobéissance civile ; par l’art, la musique et la danse ; par la poésie, le théâtre et les romans ; par l’écriture de leur propre histoire et la revendication de leur propre géographie ; par la saisine de la justice locale et internationale, et des Nations unies. Les Palestiniens ont résisté également et résistent toujours avec des pierres et des fusils. Le déni du droit des Palestiniens à résister (résistance garantie et considérée comme légale par le droit international) ne vise pas seulement à leur refuser l’usage des armes à feu, mais aussi de l’art, des livres, de la musique, des manifestations, et même de saisir les Nations unies, d’enseigner l’histoire palestinienne, de raconter la Nakba, de s’en souvenir et de la commémorer.
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Toujours partir.
Cette Nakba que les planificateurs sionistes ont élaborée à la fin du 19è siècle et qui comprenait la mainmise sur toute la Palestine, l’expulsion de toute sa population arabe aborigène, et de la rendre Arabrein (vide d’Arabes), cette Nakba se poursuit à bon pas. Mais alors que l’acquisition des terres a commencé dans les années 1880 et que le vol en masse du pays s’est produit en 1948, Israël n’a toujours pas été en mesure de s’emparer de tout le territoire. La confiscation des terres qui se poursuit à Jérusalem-Est et en Cisjordanie fait partie de la Nakba. Les projets sionistes de rendre Israël Arabrein avancent sans perdre de temps. Si Israël n’a pas la capacité, vu le droit international, d’expulser tous les Arabes, il a conçu une alternative intelligente, à savoir enfermer tous ceux qu’il ne peut expulser à l’intérieur d’un mur d’apartheid, qu’il appellera Etat palestinien, tout en projetant d’expulser tous les résidents palestiniens à l’extérieur de ce mur d’apartheid, à savoir les citoyens palestiniens d’Israël, à l’intérieur de ce mur. L’aboutissement sera en effet un Israël Arabrein, à l’extérieur du mur.
La destruction de plus de 500 villages palestiniens n’a pas eu lieu qu’en 1948 mais s’est déroulée tout au long d’un processus qui a duré des années après la conquête sioniste. L’expulsion des Palestiniens de leurs terres a commencé dans les années 1880, et une expulsion beaucoup plus importante, à l’intérieur et vers l’extérieur de la Palestine, a commencé sérieusement en novembre 1947. Il est vital de se rappeler que les forces sionistes avaient expulsé 400 000 Palestiniens de leurs terres avant le 14 mai 1948. Des centaines et des centaines de milliers d’autres ont dû partir dans les mois et les années qui suivirent, durant les années 1950 et à nouveau depuis 1967. Les expulsions n’ont pas cessé. La présence de Palestiniens est ce qui pousse Israël à les expulser. Si les Palestiniens acceptaient de se déplacer d’eux-mêmes, et donc de quitter la Palestine, comme leur dit Israël, il n’y aurait plus d’expulsions. Je tiens à souligner ici que l’insistance sioniste pour un auto-déplacement ne vise pas que les Palestiniens. Depuis leur création jusqu’à aujourd’hui, le sionisme et Israël ont toujours recommandé, et continuent de recommander au monde juif de s’auto-déplacer en Israël. Comme les Palestiniens, la plupart des juifs de l’extérieur d’Israël continuent de résister à l’appel d’Israël à venir d’eux-mêmes. Si Israël n’est plus en mesure d’obliger les juifs de l’extérieur de ses frontières à venir en Israël (il l’a fait souvent par le passé), il peut et il a la volonté de déplacer les Palestiniens, quelle que soit l’ampleur de leur résistance.

LA RESISTANCE, C’EST MAINTENANT : la résistance palestinienne aujourd’hui est active sur bien des fronts. L’une des campagnes clés que les Palestiniens en Israël ont mise sur pied récemment est d’obliger Israël à abroger ses nombreuses lois racistes. Un certain nombre de propositions et de documents a été publié à cet effet par les organisations palestiniennes en Israël. Il faut internationaliser cette campagne. Les Nations-Unies et les autres forums mondiaux doivent être impliqués dans cette initiative de forcer Israël à abroger ses lois racistes. Rien à voir avec cette tentative démagogique d’assimiler sionisme et racisme qui fut celle des Nations unies en 1975 dans une résolution faite de slogans vides, au contraire, il s’agit de démontrer qu’Israël est raciste de par ses institutions, et qu’il gouverne avec des lois racistes qui doivent être abrogées.
Les Palestiniens et leurs alliés ont entrepris également une campagne internationale de désinvestissement et de boycott d’Israël jusqu’à ce que celui-ci cesse de violer le droit international par l’occupation continue de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, et cesse ses crimes de guerre permanents contre les Palestiniens. C’est là une autre campagne cruciale et qui a déjà remporté un certain nombre de victoires impressionnantes
Cela ne veut pas dire que pour les Palestiniens, la souffrance ne va pas continuer, partout. C’est au cours de ces dernières années que la souffrance des habitants de la bande de Gaza fut la plus forte, alors qu’Israël les sanctionne pour avoir refusé le règne de l’Israël Palöstinenserrat et de ses collaborateurs palestiniens imposé en Cisjordanie et qu’ils tentèrent d’imposer dans la bande de Gaza en voulant vainement renverser le gouvernement palestinien démocratiquement élu. Les crimes de guerre d’Israël contre les Gazaouis se poursuivent à grande cadence mais les Gazaouis n’ont pas d’autre choix que de rester vigilants et de résister.
Mais en résistant à la Nakba, les Palestiniens touchent en plein cœur le projet sioniste qui prétend que la Nakba doit être vue comme un évènement du passé. En résistant à Israël, les Palestiniens obligent le monde à assister à la Nakba, en tant qu’action toujours en cours, aujourd’hui : une action qui, contrairement aux idées sionistes, est en réalité réversible. C’est précisément ce qui exaspère Israël et le mouvement sioniste. L’incapacité d’Israël à mener à son terme sa mission de colonisation de la Palestine, d’expulsions de tous les Palestiniens, de « rassemblement » de tous les juifs du monde dans ses colonies, le laisse mal à l’aise et fait que son projet reste toujours un projet en cours.
Si Israël s’est servi de cette situation pour se présenter comme une victime, la victime de ses propres victimes qui refusent de lui donner la légitimité de faire d’eux ses victimes, Israël comprend, non seulement dans son inconscient, mais aussi très consciemment que son projet restera toujours réversible. La cruauté qu’il a montrée et qu’il continue de montrer à l’égard du peuple palestinien est directement proportionnelle à sa conviction que ce peuple a la capacité de mettre à bas les réalisations d’Israël et à inverser son projet colonial. Le problème pour Israël n’est pas de croire ou de savoir qu’il n’y pas un seul endroit dans ses implantations coloniales qui n’ait eu auparavant une population arabe, son problème vient du fait qu’il réalise qu’il n’y a pas un seul endroit aujourd’hui dans son « Etat juif » imaginaire, où il n’y a pas une population arabe « toujours présente » qui le revendique comme son bien propre.
Si la Nakba reste inachevée, c’est précisément parce que les Palestiniens refusent de la laisser les transformer en mankubin. Que nous assistions aux commémorations de cette année (2008), ne fait pas seulement une année de plus de la Nakba, mais une année de plus de la résistance à la Nakba. Ceux qui conseillent aux Palestiniens d’accepter la Nakba savent qu’accepter la Nakba serait lui permettre de se prolonger, sans retenue. Les Palestiniens ont mieux à faire. La seule façon de mettre fin à la Nakba, affirment les Palestiniens, c’est de continuer à lui résister.
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Joseph Massad est maître de conférence en histoire politique et intellectuelle à l’université de Columbia, New York. Il a écrit : La persistance de la question palestinienne.
Al-Ahram/Weekly - Publication n° 897 du 15 au 21 mai 2008 - traduction : JPP
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8732

Je suis déconcerté par les contradictions de Noam Chomsky sur la Palestine

samedi 22 mai 2010 - 07h:29
Ali Abunimah 
J’ai beaucoup d’admiration et de respect pour Noam Chomsky, un des principaux intellectuels de notre temps, dont le travail m’a ouvert les yeux sur un grand nombre de questions. Mais comme beaucoup d’autres, je suis de plus en plus déconcerté par les nombreuses incohérences dans son point de vue sur la Palestine.
Il y a quelques mois, par exemple, j’ai répondu à son opposition au mouvement boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) lors du programme de radio Voix du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord de Khalil Bendib.(JPG)
Après que Chomsky a été outrageusement empêché par Israël de se rendre en Cisjordanie occupée au cours du week-end, je n’ai pu m’empêcher d’être frappé par une autre contradiction flagrante.
Dans son interview du 17 mai sur Democracy Now, il a dit à Amy Goodman que son itinéraire prévoyait une réunion avec Salam Fayyad, "le premier ministre" non élu de l’ Autorité palestinienne de Ramallah, soutenu par les USA et Israël, qui a été imposé après que les USA ont aidé à renverser le « gouvernement d’unité nationale » qui a suivi les élections de 2006.
Chomsky dit à Goodman : "J’allais rencontrer le premier ministre [Fayyad]. Malheureusement, je n’ai pas pu le faire. Mais son bureau m’a appelé ici à Amman, ce matin, et nous avons eu une longue discussion.
Il mène une politique qui, à mon avis, est tout à fait raisonnable ; il part des faits sur le terrain. C’est presque - je pense que c’est probablement une imitation consciente de la politique sioniste initiale - l’établissement des faits sur le terrain et en espérant que les formes politiques qui vont suivre seront déterminées par ces faits. Et les politiques m’ont l’air raisonnables et saines. La question, bien sûr, est de savoir si, - dans la mesure où Israël et les USA sont des facteurs déterminants - ils permettront leur mise en œuvre. Mais si elles sont appliquées, et si, bien sûr, Israël et les USA renoncent à essayer systématiquement de séparer Gaza de la Cisjordanie, ce qui est tout à fait illégal, si cela continue, oui, on pourrait obtenir un État palestinien viable".
Vraiment ? Chomsky le grand critique des efforts US visant à saper la démocratie et à imposer ses clients dans le monde appuie à présent chaleureusement un régime fantoche appuyé par les USA ? Ne me croyez pas sur parole. Voici ce que Chomsky a dit à propos précisément de la même Autorité palestinienne de Ramallah dont il trouve maintenant "le premier ministre" tellement "raisonnable" lors d’ une conférence à Boston le 21 janvier 2009.
Après avoir décrit longuement comment Israël avait l’intention d’enlever aux Palestiniens d’ Israël et des territoires occupés ce qui leur reste de droits et de compléter la colonisation des terres palestiniennes restantes, Chomsky dit :
Eh bien, ces propositions ne peuvent être appliquées que si elles ne rencontrent pas de résistance. En Cisjordanie, il y a maintenant très peu de résistance, parce que la violence israélienne a en effet affaibli la résistance de la population. Et aussi à cause de ceux qui collaborent parmi les forces palestiniennes. Comme vous le savez certainement, Israël, les USA, et leurs alliés, les dictatures arabes — Jordanie, Égypte — ont entraîné des forces de sécurité - les forces de sécurité du Fatah-dont la tâche principale est de maîtriser la population. En cas de manifestations contre les atrocités perpétrées à Gaza, ce sont ces forces-là qui interviendront au lieu de l’armée israélienne. C’est un schéma typiquement colonial. Toute l’histoire du colonialisme fonctionne comme cela.
Je ne vais pas entrer dans les détails, mais c’est absolument courant, très courant. Comme, disons en Inde, où la population était maintenue sous contrôle principalement par des soldats indiens sous commandement britannique. C’est simplement une procédure typique et naturelle. En Tchétchénie aujourd’hui , les forces militaires tchétchènes maintiennent l’ordre tandis que les Russes restent à l’arrière-plan pour le cas où les choses tourneraient mal. C’est de la routine et c’est le système qui est repris en Cisjordanie. D’accord, ils ont réussi à atténuer les manifestations en Cisjordanie pour pouvoir appliquer leur politique sans problème, mais il leur faut encore faire plier Gaza. À Gaza, on résiste toujours.
Plus loin, Chomsky parle d’Israël qui a renié l’accord de 2005 concernant l’ouverture des frontières de Gaza et qui maintient l’actuel blocus :
Quelques mois plus tard, en janvier 2006, Israël a rejeté l’accord tout comme les USA. Et la raison en était que les Palestiniens avaient commis un crime vraiment grave. Ils avaient mal voté lors d’élections libres. Et cela ne se fait pas. Le parrain n’aime pas ça et par conséquent, vous devez être punis. Et c’est ainsi que la communauté internationale doit écrire des articles vertueux sur notre désir de démocratie, et là encore, c’est ainsi que les affaires internationales fonctionnent et comment notre système culturel fonctionne...
Ce qui est arrivé à Chomsky c’est qu’il soutient, qu’il appuie et qu’il marque de son sceau, ce qu’il a lui-même décrit comme un régime colonial de collaboration ?
18 Mai 2010 - Cet article peut être consulté ici :
http://aliabunimah.posterous.com/bl...
Traduction : Anne-Marie Goossens
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8745

Rome : intervention de la campagne BDS au salon « Cosmofarma »

samedi 22 mai 2010 - 07h:24
The Palestine Telegraph
Le 8 mai, une manifestation organisée par "le Réseau de Solidarité des Palestiniens à Rome" (Rome Palestinian Solidarity Network)(constitué de nombreuses associations et comités qui appuient la lutte palestinienne pour la liberté) a été tenue à l’entrée du centre d’expositions de Rome pendant COSMOFARMA, l’expo des produits pharmaceutiques à laquelle participe des milliers de professionnels de la santé.
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Déploiement des flics de Berlusconi pour protéger les intérêts des trusts pharmaceutiques sionistes
Le Réseau de Solidarité de Palestinien à Rome, qui soutient la campagne internationale pour le Boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) contre l’économie israélienne, vise à faire connaître la campagne de BDS en s’adressant aux médecins, aux pharmaciens et aux inspecteurs de la santé publique pour ne pas acheter ou prescrire des produits du laboratoire pharmaceutique israélien TEVA, le premier fabricant de médicaments génériques au monde, ou de L’Oréal, qui par ses investissements substantiels aide en Israël à renforcer l’économie de guerre israélienne.
C’est cette économie, dénoncée par les militants présents à l’Expo avec des drapeaux palestiniens, des bannières et des prospectus, qui continue à s’enrichir par les politiques d’occupation de la Cisjordanie, Jérusalem Est et la Bande de Gaza, par les politiques d’apartheid et la purification ethnique et qui continuent à opprimer les Palestiniens, par la confiscation de terres, la violence militaire et le siège illégal de la Bande de Gaza. Tout cela ayant lieu avec le silence complice de communauté internationale.
Tandis que la protestation avait lieu à l’extérieur, les militants sont entrés au Hall 11 de l’Expo pour distribuer des prospectus au stand de TEVA, informant les participants sur la raison et les objectifs de la Campagne de Boycott.
Pendant plus de 15 minutes, les militants du « Réseau de Solidarité des Palestiniens à Rome » ont attiré l’attention de milliers de visiteurs en chantant, conversant et distribuant des tracts, en agitant le drapeau palestinien. La protestation a été arrêtée par l’arrivée de la police qui a emmenés cinq militants au poste de police du parc d’expo, où ils ont été retenus pendant plus de deux heures en détention préventive, accusés ensuite d’avoir participé à une « manifestation non autorisée. »
La police a confisqué un mégaphone, un drapeau palestinien, des t-shirts portés par les militants sur lesquels était écrit « Libérez la Palestine (Free Palestine) » et « Boycott Israël », ainsi que le magnétoscope utilisé pour filmer l’action.
La campagne de BDS s’étend et s’intensifie dans le monde entier et commence à avoir un impact sur l’image d’un pays, Israël, qui malgré l’occupation de la Palestine et les politiques d’apartheid, se prétend toujours « la seule démocratie au Moyen-Orient ». Un pays qui utilise des occasions comme celle offerte par COSMOFARMA pour montrer son côté « plus séduisant ».
L’efficacité de la campagne de BDS est dans sa capacité de démasquer cette hypocrisie inacceptable, et comme les militants qui luttent pour la libération palestinienne et qui étaient présents à COSMOFARMA ce samedi, demain nous continuerons à exercer la pression politique par la campagne de BDS, laquelle commence à produire des résultats significatifs.
11 mai 2010 - The Palestine Telegraph - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.paltelegraph.com/world/w...
Traduction de l’anglais : Cha’am
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8739

La campagne de boycott lancée par l’Autorité palestinienne prend de la vitesse

vendredi 21 mai 2010 - 07h:10
Ali Waked - Ynet
Les gouverneurs palestiniens ont demandé instamment aux citoyens de coopérer au boycott des produits en provenance des colonies ; des militants distribuent les listes des produits boycottés.
Nous pouvons gérer ce système économique a dit le gouverneur palestinien nommé de Jérusalem.
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Le boycotte poussé plus loin dans le village de Salfit en Cisjordanie (Photo : AP)
Des centaines de militants ont envahi les rues en Cisjordanie mardi pour distribuer des brochures appelant les Palestiniens au boycott des produits des colonies.
L’autorité palestinienne a tenu des conférences de presse, des séances d’information et des cérémonies au cours desquelles les gouverneurs locaux ont demandé instamment au public [« nous en appelons à vous et à votre conscience »] de coopérer à la campagne qui devait atteindre toutes les familles.
Le gouverneur de Bethléem, Abdul Fattah Hamayel, a dit que la campagne était un bond en avant dans la lutte palestinienne, une facette de « la guerre ouverte contre l’occupation.
« Notre objectif est d’isoler les colonies qui nous font du tort et qui volent quotidiennement nos ressources. » a-t-il dit.
Le gouverneur de Naplouse, Jibreen al-Bakri, a dit que le boycott a provoqué jusqu’ici la fermeture de 17 fabriques dans les colonies et a demandé au public palestinien - et spécialement aux commerçants - de respecter la nouvelle loi.
Les militants palestiniens espèrent que la campagne mobilisera le public en mars et contribuera à affaiblir les colonies ce qui contribuera à la réussite des négociations. La plupart des palestiniens considèrent les colonies comme le principal obstacle à un arrangement politique avec Israël.
La campagne de boycott a également atteint la capitale et le gouverneur palestinien nommé de Jérusalem, Adnan al-Husseini, estime que la campagne est importante parce qu’elle met en lumière l’exploitation dont les palestiniens sont victimes.
Lors d’une conférence de presse au nord-est de Jérusalem, al-Husseini a déclaré « je lance un appel à tous les citoyens dans le monde pour qui le boycottent les produits des colonies, illégaux d’après les normes mondiales. Nous pouvons gérer le système économique » a-t-il ajouté.
À la conférence de presse assistaient également le mufti de l’autorité palestinienne et les hauts responsables palestiniens de la zone de Jérusalem.
18 mai 2010 - Ynet - Cet article peut être consulté ici : http://www.ynet.co.il/english/artic...
Traduction : Anne-Marie Goossens
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8736

Des artistes au service de la propagande israélienne ?

vendredi 21 mai 2010 - 07h:10
Udi Aloni 
Udi Aloni a rédigé [septembre 2009 - N.d.T] le manifeste de Toronto qui protestait contre "la célébration de l’occupation de la Palestine" qui avait le festival pour cadre. Il en parle ici.
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Jerry Seinfeld, pas dégoûté pour un sou, en compagnie du criminel de guerre Péres
Des personnalités ont publié une déclaration opposée au manifeste de Toronto que j’avais rédigé avec Naomi Klein, John Greyson et d’autres et qui dénonçait la participation du festival de Toronto à la campagne pour promouvoir l’image d’Israël en tant que démocratie éclairée (au lieu d’un état occupant).
Ceux qui ont lu notre déclaration ont pu constater que nous n’appelons au boycott d’aucun réalisateur ni d’aucun film israélien. Nous nous sommes simplement élevés contre le choix du festival, intentionnel ou pas, de participer à la campagne pour redorer le blason d’Israël en mettant Tel Aviv à l’honneur.
C’est pourquoi j’ai été surpris quand des personnes connues chapeautées par le Consul Général d’Israël à Los Angeles nous ont accusés d’avoir dit des choses que nous n’avons jamais dites ("Mettre sur la liste noire et censurer").
En fait nous avons dit le contraire ! On se demande qui a intérêt à faire croire au monde entier que nous appelons à un boycott du cinéma israélien. Qui veut faire d’Israël une victime (une fois de plus) ? La réponse est évidemment le consulat israélien et Avigor Lieberman par procuration.
Devant ces accusations mensongères je me vois obligé de redire que nous donnons notre bénédiction à toutes les œuvres de qualité en provenance d’Israël ou d’ailleurs.
Tout ce que nous demandons c’est que les réalisateurs et autres artistes ne s’associent pas aux Ambassades Israéliennes dans sa campagne pour restaurer l’image d’Israël. Mes amis et moi en avons appelé aux artistes israéliens pensant qu’ils étaient vraiment opposés au régime colonial raciste d’Israël, et qu’ils avaient seulement été utilisés contre leur volonté par l’Etat et le Ministre des Affaires Etrangères.
Cependant il semble maintenant que la collusion entre certains artistes et la machine de propagande israélienne est plus grande que nous l’imaginions. Shmulik n’a pas hésité à attaquer Jane Fonda à propos de ce soit-disant boycott du cinéma israélien (bien qu’il sache très bien que nous avons clairement spécifié que nous ne boycotterions personne) mais il n’a rien dit quand le Ministre de la Culture, Limor Livnat, connue pour ses opinions de droite, a déclaré que, lui-même et les artistes qui avaient reçu le prix du festival de Venise, étaient "les meilleurs ambassadeurs de l’état d’Israël".
Au moment émouvant où il a reçu le Lion d’Or de Venise, il n’a pas dédié son film "Liban" aux victimes de cette guerre criminelle, œuvre des cerveaux arrogants et agressifs du gouvernement israélien.
Il n’a pas non plus exprimé le regret d’avoir participé à cette guerre ni parlé de la souffrance des Palestiniens occupés par l’armée même dans laquelle Shmulik a servi au Liban.
Il a dédié son film aux soldats du monde entier qui rentrent du combat avec des troubles psychologiques et qui ne réussissent pas à se rétablir bien qu’ils aient des enfants et une famille. Ce thème nous rappelle une autre cérémonie au cours de laquelle Ari Folma, un autre soldat réalisateur dont le film "Valse avec Bashir" a gagné un Globe d’Or. (Les réalisateurs israéliens ne sont-ils pas des alchimistes, eux qui réussissent à transformer les traumatismes de militaires conquérants en or pur ?)
Ari a été un participant direct ou indirecte de l’horrible massacre de Sabra et Chatila. Mais qu’est-ce qu’il a dit à ce sujet ? Lui non plus n’a pas demandé pardon aux victimes. Peut-être qu’il a "seulement" envoyé des fusées lumineuses pour que d’autres puissent assassiner, comme il l’affirme. Peut-être qu’il tenait un fusil mitrailleur et empêchait les gens de s’enfuir pour échapper au massacre. Qui sait ? Il ne se souvient de rien et il ne lui est pas venu à l’idée un seul instant d’aller poser des questions aux vrais témoins : les résidents du camp.
Ari ne pensait pas que le témoignage le plus sérieux puisse venir des témoins oculaires ; il s’est tourné vers le commandant militaire israélien Ron Ben-Yishai. C’est pourquoi quand il est monté sur l’estrade devant des millions de personnes à la cérémonie de remise des prix, il n’a pas plaidé pour un arrêt du massacre qui se perpétrait à Gaza au moment où il parlait, et qui comme le cauchemar qu’il décrit dans le film revient comme une terrible malédiction. Il n’a pas demandé pardon aux résidents du camp ni même exprimé de sympathie pour leurs souffrances. Au lieu de ça, il a béni tous les enfants nés dans l’équipe au cours du tournage. Oui toutes nos félicitations pour ces naisssances !
En écoutant les discours creux de Shmulik Maoz et Ari Folman, je me suis rendu compte qu’ils n’étaient pas hantés par les fantômes de leurs victimes mortes mais simplement par les pénibles images de la guerre elle-même et que leur art était un moyen de pacifier leur âme. Ils veulent se libérer de ces images pour que, eux-mêmes, et non leurs victimes, puissent enfin passer une bonne nuit. Une fois de plus nous ne pensons qu’à nous. Il n’y a aucune place pour les autres, nous et l’Occident serons toujours les sujets (qui tirent et qui pleurent) et les Arabes continueront à être considérés comme des objets.
C’est pourquoi même si ce sont les Arabes qui sont assassinés, même s’ils sont clairement les victimes, ils demeureront des objets. Pas des personnes à part entière, ni souveraines ni libres.
Cher Jerry Seinfeld, vous m’avez fait rire des milliers de fois et je vous aime de tout mon cœur. Je vous en prie ne vous ridiculisez pas. Luttez pour le droit d’un metteur en scène palestinien de faire un film dans son propre pays en homme libre et n’attaquez pas ceux qui participent à cette protestation légitime.
Nous n’avons ni fusils ni avions de guerre qui tuent des femmes et des enfants sans distinction. Nous avons le droit de protester. J’espère que vous nous ferez des excuses publiques pour avoir participé à cette campagne de calomnie orchestrée contre nous, militants pour les Droits de l’Homme, par l’Ambassade israélienne du Canada ou que vous dédommagerez de manière appropriée mes amis et moi-même pour avoir été diffamés.
Personnellement, je suis contre toute forme de boycott des œuvres d’art, peu importe les opinions politiques qu’elles expriment mais j’ai le droit de m’élever contre l’utilisation cynique qui est faite des artistes, de nous en Israël comme de vous, les artistes juifs américains.
Si vous aimez sincèrement Israël, aidez-nous à mettre fin à l’occupation, donnez-nous votre avis sur la manière d’être écouté du monde entier, corrigez-nous si nous en faisons trop parfois, mais de grâce ne collaborez pas avec l’occupation elle-même.
Elle a provoqué la destruction du peuple palestinien et va bientôt provoquer la nôtre, car il n’y aura jamais de Juifs libres tant que les Palestiniens ne sont pas libres et ne jouissent pas des mêmes droits.
Vous, Shmulik Maoz et Ari Folman, deux artistes au talent exceptionnel, vous et le reste des artistes israéliens, je vous en prie, joignez-vous à notre appel "pas de fête sous occupation ". Vos actions et vos déclarations et pas seulement vos films influencent le débat sur le rôle que vos films jouent dans la propagande israélienne.
En conclusion, je lance cet appel à tous les artistes juifs d’Amérique du Nord et d’ailleurs : Je crois que nous ne devrions pas nous demander pourquoi des réalisateurs israéliens font des films sur le Liban (après tout c’est bien normal que chacun se gratte là où ça démange), ni pourquoi le gouvernement israélien soutient ces films et les utilise à ses propres fins.
La vraie question est pourquoi l’image d’un soldat israélien, à l’agonie et en larmes, a tant d’attrait pour les responsables de festivals et pour le public occidental ? Quand nous aurons trouvé la réponse à cette question, nous comprendrons la sympathie internationale et irrationnelle dont l’état d’Israël bénéficie, indépendamment de ses actions qui sont perçues comme agressives par le même Occident.
22 septembre 2009 - Haaretz - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.haaretz.com/news/udi-alo...
Traduction de l’anglais : Dominique M.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8735

Appel au Parlement européen : Défenseur palestinien des droits de l’Homme en Israël, Ameer Makhoul est aux mains du Shabak

publié le vendredi 21 mai 2010

Centre Mossawa, Adalah et plusieurs associations européennes dont l’Afps
 
L’arrestation de Makhoul, directeur d’Ittijah, détenu au secret plusieurs jours, privé de contact avec son avocat et probablement torturé, est caractéristique de la politique israélienne contre les ONG et militants qui défendent les droits humains.
A Mme Ms Heidi Hautala, présidente du Sous-comité des Droits de l’Homme du Parlement Européen :
Les ONG soussignées, basées en Europe et en Israël, aimeraient respectueusement attirer l’attention du Sous-comité des Droits de l’Homme du Parlement Européen sur la situation en détérioration permanente de la protection des droits de l’Homme en Israël.
Le dernier évènement en date, qui suit une inquiétante série d’incidents de violation des droits de l’Homme, est l’arrestation du défenseur des droits de l’Homme Ameer Makhoul, directeur de l’organisation Arabe Ittijah, qui regroupe plusieurs organisations arabes locales.
M. Makhoul a été arrêté le jeudi 6 mai à 3h10 du matin, dans sa maison, devant sa femme et ses enfants, par 16 policiers et agents des services secrets. Immédiatement après, le gouvernement a imposé une interdiction de publier le nom de M. Makhoul, ainsi que plus généralement d’aborder son arrestation. Cette interdiction n’a été levée que le 10 mai, après que les avocats de M. Makhoul aient soumis une demande au tribunal. La détention de M. Makhoul, qui devait à l’origine durer 6 jours, a été étendue à 12 jours par ce même tribunal, qui a également confirmé l’interdiction faite à M. Makhoul de voir un avocat. Lundi 17 mai, pour la première fois en 11 jours, M. Makhoul a pu s’entretenir avec son avocat, seulement 10 minutes [1].
En avril dernier, plusieurs ONG et députés européens ont attiré l’attention du Parlement Européen sur une proposition de loi présentée à la Knesset (Parlement israélien) en début d’année sur le financement des ONG. Cette loi obligerait les ONG ayant un but politique (notion définie dans la proposition de loi comme le fait, pour une ONG, de « chercher à influencer l’opinion publique ») à s’enregistrer comme « parti politique » (perdant par la-même leur exonération d’impôt et la possibilité de demander certains financement aux institutions publiques internationales). Les ONGs ciblées se verraient ainsi dans l’obligation systématique d’obtenir l’autorisation de l’Etat pour demander ou recevoir des subventions de la part de toute entité étrangère, l’Union Européenne incluse. Il va s’en dire que si cette loi devait être adoptée, elle pourrait asphyxier la société civile en Israël et particulièrement, les ONGs de défense des droits de l’Homme. La proposition de loi a passé l’étape de la première lecture à la Knesset et est actuellement en cours de deuxième et troisième lectures.
Cette proposition survient après une série d’incidents qui ont eu lieu cette année, à la suite de la publication du « rapport Goldstone » par les Nations-Unies, tels que les revendications anti- Nouveau Fonds Israélien (New Israeli Fund (NIF)) du groupe étudiant extrémiste Im Tirtzu, largement médiatisées et soutenues par plusieurs organisations israéliennes, notamment l’organisation de surveillance des ONGs. Adalah, l’Association pour les Droits Civils en Israël (ACRI) ainsi que plusieurs autres ONGs importantes ont été attaquées par cette campagne de dénigrement qui a été suivie par l’introduction, en avril 2010, d’une proposition de loi dont l’objet est de permettre au registre des ONGs ou au Procureur de proscrire les associations qui sont impliquées, soit directement, soit indirectement en tant que source d’informations, dans des procès intentés à l’étranger contre des hauts-représentants de l’armée ou du gouvernement israéliens pour crimes de guerre. De plus, au cours des 12 derniers mois, les directeurs de l’ACRI, du Mossawa Center et du Centre Israélien d’Action Religieuse (Israel Religious Action Center) ont été arrêtés dans une tentative d’intimidation afin de les décourager de leurs activités de promotion et de protection des droits de l’Homme et des valeurs démocratiques en Israël. D’autre part, en quelques mois, plusieurs sondages alarmants ont révélé que 57,6% des sondés estimaient que les organisations de défense des droits de l’Homme qui dénonçaient publiquement des conduites immorales de la part d’Israël ne devraient pas être autorisées à opérer librement (sondage du Centre Tami Steinmetz pour la Recherche pour la Paix de l’Université de Tel Aviv).
La situation d’urgence provoquée par ces violations successives des droits de l’Homme en Israël, ainsi que l’absence visible de protection des défenseurs des droits de l’Homme poussent les ONGs soussignées à demander une audience immédiate à la Sous-Commission Droits de l’Homme du Parlement Européen.
Au-delà de la responsabilité fondamentale de promotion de la valeur universelle de démocratie qui est au coeur de l’Union Européenne, la relation spéciale qu’entretient cette dernière avec Israël, telle que gravée dans la politique européenne de voisinage, dans l’Accord d’Association et le Plan d’Action UE-Israël, requiert que l’Union Européenne n’accepte d’Israël que le respect le plus absolu des standards qu’elle promeut depuis sa création en matière de droits de l’Homme et de valeurs démocratiques.
Sincères salutations,
Jafar Farah,
directeur du Centre Mossawa [2]

Associations européennes :

Association France-Palestine Solidarité – Jean-Claude Lefort, Président
Euro-Mediterranean Human Rights Network – Marc Schade-Poulsen, Executive Director
Fédération Internationale des Droits de l’Homme – Souhayr Belhacen, Présidente, dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme
French Jewish Union for Peace (UJFP) – Michèle Sibony and André Rosevègue, Co-chairmen
Génération Palestine-France – Omar Soumi, President
Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) – Eric Sottas, Secrétaire Général, dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme
Plateforme des ONGs Françaises pour la Palestine – Bernard Ravenel, Président

Associations de défense des droits humains en Israël :

Adalah, the Legal Center for Arab Minority Rights in Israel – Hassan Jabareen, Director [3]
Mossawa Center – Jafar Farah, Director
[1] voir Amnesty international :

Israël doit mettre fin au harcèlement infligé à un défenseur des droits humains

12 mai 2010
Amnesty International demande aux autorités israéliennes de mettre fin au harcèlement infligé à un défenseur des droits humains dont la détention qui dure depuis une semaine a été prolongée ce mercredi 12 mai 2010.
Ameer Makhoul, citoyen palestinien d’Israël, a été arrêté lors d’une descente effectuée à son domicile à Haïfa, dans le nord d’Israël, par les forces de police et les services de sécurité israéliens à l’aube du 6 mai. Il a été inculpé de « contact avec un agent étranger » sur la base de « preuves secrètes ».
« Ameer Makhoul est un éminent défenseur des droits humains, bien connu pour son militantisme au sein de la société civile en faveur des citoyens palestiniens d’Israël, a déclaré Philip Luther, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Son arrestation et son maintien en détention sentent le harcèlement pur et simple, destiné à entraver son travail en faveur des droits fondamentaux. Si tel est le cas, nous le considérerons comme un prisonnier d’opinion et demanderons sa libération immédiate et inconditionnelle. »
Durant toute sa détention, Ameer Makhoul n’a pas pu consulter d’avocat. Le médecin de la prison où il est incarcéré a informé son avocat qu’il souffrait de maux de tête.
Le matin de son arrestation, Ameer Makhoul a été conduit au centre d’interrogatoire de Petah Tikva et, lors d’une audience tenue ce même jour, l’autorisation a été donnée de le maintenir en détention pendant six jours. Mercredi 12 mai, sa détention a été prolongée jusqu’au 17.
Selon l’épouse d’Ameer, Janan Makhoul, au cours de la descente effectuée à leur domicile, les forces de sécurité ont saisi des téléphones et des ordinateurs portables, un appareil photo et divers documents.
Cette même matinée, des membres des forces de sécurité israéliennes ont également perquisitionné les bureaux de l’association Ittijah à Haïfa, où travaille Ameer Makhoul.
Il s’était déjà vu interdire tout déplacement pendant deux mois le 21 avril par le ministre israélien de l’Intérieur Eli Yishai, qui avait alors déclaré que sa sortie du territoire constituait « une menace sérieuse pour la sécurité de l’État ».
Le militant palestinien n’a appris cette interdiction que lorsqu’il a tenté de quitter Israël le 22 avril, date à laquelle il devait débuter une série de rencontres avec des militants de la société civile en Jordanie.
Amnesty International s’est entretenue avec Ameer Makhoul fin avril ; il s’est dit préoccupé au regard de cette interdiction de voyager, qui s’inscrit dans une politique plus large de répression contre les activités politiques pacifiques des citoyens palestiniens d’Israël, justifiée par des « questions de sécurité ».
En janvier 2009, la Commission centrale israélienne des élections a interdit à l’Assemblée démocratique nationale, parti qui détient actuellement trois sièges à la Knesset (Parlement israélien) et demande à Israël de devenir « un État pour tous ses citoyens », et à la Ligue arabe unie, qui compte quatre parlementaires, de se présenter aux élections générales israéliennes au motif que ces partis soutenaient le terrorisme et « ne reconnaissaient pas l’existence d’Israël en tant qu’État juif et démocratique ».
La Haute Cour de justice israélienne a par la suite infirmé l’interdiction pesant sur les deux partis.
Le 24 avril, Omar Said, militant de l’Assemblée démocratique nationale, a été arrêté par les autorités israéliennes.
Au départ, la presse israélienne s’est vue interdire de s’exprimer sur la détention d’Ameer Makhoul et d’Omar Said.
Après la levée de cette interdiction, des informations parues dans les médias israéliens lundi 10 mai ont fait état de l’arrestation des deux hommes, fondée sur des accusations d’espionnage et de contact avec un agent étranger du Hezbollah libanais.
Ameer Makhoul est directeur général d’Ittijah, qui œuvre au nom de la communauté palestinienne d’Israël depuis sa création en 1995.
Il préside également le Comité public pour la défense de la liberté politique au sein du Comité supérieur arabe de surveillance en Israël.
« Dans l’éventualité peu probable que des motifs sérieux invitent à poursuivre Ameer Makhoul, il doit être inculpé d’infractions prévues par la loi et comparaître en justice dans les meilleurs délais et dans le plein respect des normes internationales d’équité », a conclu Philip Luther. http://www.amnesty.org/fr/news-and-...
Par ailleurs des craintes sérieuses apparaissent sur les méthodes d’intérrogatoire de A. Makhoul par les services du Shabak : Ainsi Adalah, en anglais, rapporte que l’avocat de A. makhoul, qui s’est vu refuser l’accès à son dossier médical, craint qu’il ait été soumis à la torture :

De graves soupçons pèsent sur le Shabak (services internes de renseignement israéliens) quant à l’utilisation de méthodes illégales pendant les interrogatoires de Ameer Makhoul, défenseur des droits humains

Serious Suspicion of Shabak (GSS) Use of Illegal Methods of Interrogation Against Human Rights Defender Ameer Makhoul
News Update 18 May 2010
Serious Suspicion of Shabak (GSS) Use of Illegal Methods of Interrogation Against Human Rights Defender Ameer Makhoul
Today 18 May 2010, Mr. Ameer Makhoul, the director of the Arab NGO network "Ittijah" and a human rights defender, met with his legal defense team after the order prohibiting his meeting with a lawyer was lifted last night by the Petakh Tikvah Magistrates’ Court during an extension of detention hearing held on the case. In the meeting today, the legal defense team - comprised of Attorney Hussein Abu Hussein and Adalah Attorneys Orna Kohn and Hassan Jabareen - found that during the twelve days in which they were not allowed to meet with Mr. Makhoul that the General Security Services (GSS or Shabak) interrogators had used prohibited methods of interrogation in violation of the absolute prohibition on torture under international law and Israeli Supreme Court decisions.
The concerns of the legal defense team were raised last night, the first time that the lawyers met Mr. Makhoul since his arrest and detention on 6 May 2010.
After the meeting today, the suspicions of the legal defense team about Mr. Makhoul being subject to torture were heightened, especially after their request to release his medical records was refused. The legal defense team is considering legal actions concerning this matter.
The court has extended Mr. Makhoul’s detention until Thursday 20 May 2010.
[2] Jafar Farah,
directeur du Centre Mossawa
—  Mossawa Center,
The Advocacy Center for Arab Citizens of Israel
P.O.B. 4471, Haifa 31043 ISRAEL
Tel : +972 4 855 5901/2 Fax +972 4 855 2772
[3] 94 Yaffa Street, PO Box 8921, Haifa 31090, Israel T ++972 (4) 9501610 F ++972 (4) 9503140
titre, intro et ajout de notes : C. Léostic, Afps