France -                               04-06-2010                                                                                                          
Coordinateur de la Campagne civile internationale  pour la protection du peuple palestinien (CCIPPP), Thomas Sommer, est  l'un des neuf Français qui ont participé à la flottille pour Gaza,  arrêtée lundi 31 mai par un assaut de l'armée israélienne dans les eaux  internationales qui a fait neuf morts. Au lendemain de son retour en  France, il a répondu vendredi 4 juin aux questions des internautes du  Monde.fr.                        
Daniel : 
Qui êtes-vous ? Sur quel bateau étiez-vous?
Thomas Sommer : Je fais partie des campagnes civiles  internationales pour la protection du peuple palestinien, et on a un  site web : www.protection-palestine.org. J'étais sur le cargo grec, le  Sophia, où l'on était environ vingt-cinq à trente : Français, Italiens,  Suédois...
Emmanuel : 
Comment s'est formée cette flottille ? Quelle  association en a été l'initiatrice ?
Thomas Sommer : Il y a plusieurs associations qui ont mis leur  projet en commun : une association grecque, Ship to Gaza, qui représente  un collectif d'associations, de syndicats, qui ont mis leurs forces en  commun pour acheter un cargo, de l'équipement. Ensuite, il y a  l'organisation Free Gaza Movement, qui est à majorité anglo-saxonne.  Ensuite Ship to Gaza Suède, un collectif suédois qui a fait la même  chose en Suède. Il y a aussi IHH, la grosse organisation humanitaire  turque, qui existe depuis au moins dix ou quinze ans. Et aussi une  organisation située entre Belgique et Angleterre : Campaign to End the  Siege on Gaza, une ONG qui fait du lobbying auprès de l'Union européenne  pour faire lever le siège. Ce sont les principales organisations qui  ont été le moteur de cette action.
J'ai travaillé avec les amis grecs depuis deux ou trois mois. Eux, ils  travaillent sur cette opération depuis quasiment un an. Un cargo, 1 500  tonnes de chargement : imaginez l'ampleur du travail ! J'ai plus  travaillé pour essayer de mobiliser les réseaux de députés en France, en  Europe, et aussi en termes médiatiques sur d'autres réseaux  internationaux. Cette opération avait deux objectifs : d'une part,  l'urgence humanitaire ; d'autre part, montrer qu'il faut lever ce siège  criminel, inhumain. 
Daniel : 
Comment cela s'est passé sur le bateau ? Avez-vous  tenté une quelconque opposition aux forces de l'ordre ?
Thomas Sommer : Ce n'était pas les forces de l'ordre, mais des  commandos de la marine israélienne, qui n'avaient rien à faire en plein  milieu des eaux internationales. Ce ne sont pas des policiers qui ont  arrêté des militants à Tel-Aviv ou Haïfa, mais des commandos qui ont  attaqué des civils dans les eaux internationales ! Cela s'est passé de  façon violente : de nuit, nous avons été attaqués par des bâtiments de  guerre, nous avons eu droit aux frégates, à des navires énormes, et  aussi des Zodiac remplis de commandos cagoulés, habillés en noir, et des  hélicoptères de combat.
Cela dit, nous avons eu de la chance. Nous étions assez peu sur notre  cargo, il y avait un député suédois, un écrivain suédois de renom,  Henning Mankell. Quand les deux Zodiac nous ont abordés, nous nous  sommes réfugiés en bloc autour de la cabine du capitaine. Ils ont sorti  des Taser et ont tiré à bout portant sur les copains qui étaient les  premiers devant eux. Ils sont tombés sur le coup puis ils se sont fait  tabasser, et une fois que quatre ou cinq étaient à terre, ils ont sorti  les pistolets et fusils mitrailleurs. Nous nous sommes mis à terre, ils  sont entrés dans la cabine du capitaine et ont pris le contrôle du  bateau. Ensuite, ils nous ont pris un par un et nous ont regroupés dans  un coin du bateau.
Guy grec : 
Mais vous aviez été prévenus pendant cinq heures  par radio des risques que vous couriez !
Thomas Sommer : Nous, nous avions annoncé que nous allions à  Gaza. Sauf que notre cap c'était l'Egypte, car nous voulions arriver le  plus tard possible dans la zone des 25 milles au large de Gaza, pour  pouvoir négocier. Nous ne nous attendions pas à être attaqués à 4 heures  du matin. Les Israéliens nous disaient "Arrêtez-vous". Ils n'avaient  pas le droit de le faire, puisque nous étions dans les eaux  internationales. Nous le leur avons dit. Nous étions en communication  avec les gouvernements turc et grec, les seuls qui auraient eu le droit  de nous demander de nous arrêter, et ils ne nous ont rien demandé.
Ben : 
Sur le Mavi-Marmara, pourquoi transporter des barres de  fer, couteaux, etc., sur un bateau en mission humanitaire ?
Thomas Sommer : Sur n'importe quel bateau, on trouve au moins une  masse, des couteaux de cuisine, du matériel pour faire de la  mécanique... C'est ça qu'ils ont trouvé. Nous aussi, sur notre bateau,  les soldats israéliens ont trouvé trois couteaux de cuisine, un cutter,  une hache et une masse. Ils nous ont expliqué que c'était des armes.  Mais sur n'importe quel bateau civil, on trouve ce genre de matériel. La  hache sert en cas d'incendie, pour couper des cordes, par exemple.
Deuxième chose : sur le Marmara, les gens se sont défendus comme ils ont  pu. Ils se sont fait tirer dessus et se sont défendus avec ce qu'ils  avaient sous la main. Imaginez la même situation en Somalie : un cargo  français est attaqué en pleine nuit par des pirates, il y a neuf morts,  et on apprend qu'à un moment donné les marins français ont essayé de se  défendre. Moi, je pense que ce sont des héros et des victimes.
Ben : 
Que pensez-vous des vidéos montrant les passagers du  Mavi-Marmara attendant les soldats israéliens, armés de barres de fer,  avant même que ces derniers ne soient montés sur le bateau ?
Thomas Sommer : Ce que j'ai vu, ce sont des gens qui se sont  défendus contre des soldats qui les agressaient de nuit, au milieu des  eaux internationales, avec ce qu'ils avaient sous la main. Ces gens  avaient le droit de se défendre. Comme ils le pouvaient. Et ils n'ont  tué personne. Sur le bateau turc, aucun soldat israélien n'a été tué.
Laurent : 
Comment avez-vous été traité une fois arrêté par la  police israélienne ?
Thomas Sommer : Mal. Beaucoup de mes camarades ont été tabassés.  Un journaliste italien de la RAI est allé directement à l'hôpital à son  retour, à l'aéroport. Ceux qui n'ont pas été tabassés, comme moi, ont  été mis en prison. Nous avons été maltraités. Ils ne nous ont pas  torturés, mais nous ont traités comme des chiens.
Bert : 
Certaines des associations turques présentes dans la  flottille sont proches du Hamas. Pourquoi des gens de gauche modérés  ont-ils pris le risque de s'associer à elles ? L'effet n'aurait-il pas  été meilleur si des gens modérés s'étaient mis en route avec une flotte  plus petite, mais sans risques d'amalgame avec le Hamas ? 
Thomas Sommer : Une association, comme l'association turque IHH,  qui tente d'envoyer du matériel humanitaire dans la bande de Gaza depuis  plus de dix ans est forcément en contact avec les autorités locales, à  savoir le Hamas. Toutes les ONG qui travaillent à Gaza discutent avec le  Hamas. On est obligé à un moment donné de passer par eux. Quant à  l'idée de partir de notre côté, sur une flotte plus petite, je pense  qu'agir chacun dans son coin n'a aucun sens. L'intérêt est d'avoir une  flottille internationale qui agisse. C'est le symbole qu'on a envoyé.  Des Turcs, des Anglais, des Italiens, des Français... qui agissent  ensemble. A un moment donné, on ne supporte plus que la communauté  internationale reste passive face à ce qui se passe à Gaza. Il faut que  le siège soit levé. On était une cinquantaine de nationalités à le crier  haut et fort.
Hélène : 
Comment s'est passé le retour en France ? Avez-vous  été reçus par un membre du gouvernement ? 
Thomas Sommer : Personne ne nous a reçus, et très franchement,  là-bas on s'est senti abandonnés. La seule personne qu'on a vu quelques  minutes dans le sud d'Israël, c'est un attaché culturel du consulat, qui  n'avait aucun pouvoir. Ceux qui nous ont sauvés, moi et mes deux  copains, ce sont les Grecs et l'ambassadeur grec, qui a fait quelque  chose de fantastique qu'il n'était pas obligé de faire. C'est pour cela  que nous sommes arrivés en Grèce : les Grecs nous ont pris dans leur  avion militaire, et ensuite nous nous sommes débrouillés pour rentrer à  Paris. Mais à aucun moment, le gouvernement français ne nous a proposé  un rapatriement. Et nous sommes rentrés à nos frais. 
Samedi dernier (le 29 mai), dans une dépêche que j'ai sous les yeux, le  gouvernement français annonce qu'il est pour la levée immédiate du  blocus, "au moment où sept bateaux humanitaires arrivent à Gaza". Donc  pour nous, il nous soutenait. Et le Rachel-Corrie faisait partie de la  même flottille, il a été retardé par des problèmes techniques. Il avait  le même chargement humanitaire contrôlé par les autorités irlandaises,  lesquelles ont dit aux Israéliens qu'il était hors de question de  toucher à un cheveu des gens qui étaient sur le bateau. Je ne comprends  donc pas la position française.
Je veux bien qu'on me dise : Arrêtez le Rachel-Corrie, et la communauté  internationale, l'ONU, prendront le relais et enverront toute l'aide  humanitaire nécessaire. Mais ce n'est pas ce qui se passe. D'un côté,  l'UE appelle à la levée du blocus, et de l'autre, Bernard Kouchner  explique que les politiques ne peuvent pas tout faire, le blocus  perdure, et rien ne se passe.
Jacques.S : 
Ne pensez-vous pas qu'il serait plus prudent de  faire débarquer les prochains bateaux en Egypte, à El-Arish par exemple,  afin que les produits arrivent bien aux habitants de Gaza ? 
Thomas Sommer : Savez-vous ce qui est arrivé au convoi qui est  parti en décembre et voulait entrer dans la bande de Gaza par l'Egypte ?  Cela a été très compliqué, et il n'a réussi à passer que parce que le  gouvernement turc a tapé sur la table. Jusqu'à il y a quelques jours,  Rafah était fermée, et il a fallu le scandale autour de nos bateaux pour  que l'Egypte annonce qu'elle ouvrait Rafah pour laisser passer l'aide  humanitaire. Nous, nous voulons des mesures durables, que le blocus soit  levé tout de suite, que les dizaines de milliers de tonnes de ciment  pour la reconstruction et la nourriture passent. Nous voulons que le  blocus soit levé durablement, pas seulement pour quelques mois.
Bouchon : 
Ce n'était donc pas la première fois qu'une  flottille humanitaire (mais aussi à visée politique) partait vers Gaza ?
Thomas Sommer : D'après vous, pourquoi avons-nous choisi la mer ?  Parce qu'il y a eu des précédents. Depuis 2008, quatre ou cinq bateaux  ont réussi à passer. Cela nous semblait donc le chemin qui donnait le  plus de chances de réussite.
Smith.M : 
N'y avait-il pas d'autre solution, plus douce, pour  briser le blocus de Gaza ?
Thomas Sommer : Il y a des solutions très douces : il suffit que  la communauté internationale impose à Israël la levée du blocus. Avec si  nécessaire des sanctions. Et nous arrêterons de monter des bateaux pour  partir pour Gaza. C'est cela la solution douce : que la communauté  internationale prenne ses responsabilités et impose la levée du blocus à  Israël.
Pierre80 : 
Que pensez-vous de la terminologie utilisée par la  presse nationale pour vous décrire? J'ai entendu : "activistes  pro-palestiniens", "militants palestiniens", et parfois même "militants  anti-israéliens"?
Thomas Sommer : Militant palestinien ? Je ne suis pas  palestinien. Militant pro-palestinien ? Si s'élever contre le blocus  horrible et l'injustice qui s'exercent contre les Palestiniens à Gaza et  en Cisjordanie, c'est être militant pro-palestinien, alors oui, je le  suis. Si l'on prend ce point de vue, l'ONU aussi est pro-palestinienne.  Même la France. En tout cas en paroles. Nous leur demandons des actes.
Helene : 
Attendez-vous une enquête ? Craignez-vous qu'il  s'agisse d'une enquête uniquement israélienne ou américano-israélienne ?
Thomas Sommer : Je pense qu'il faut une enquête internationale.  On ne peut pas être juge et partie. Je pense qu'il faut mettre les  Israéliens face à leurs responsabilités. Ce qui vient de se passer,  c'est un acte de piraterie. Quand la marine israélienne attaque des  bâtiments en plein milieu des eaux internationales, tue des gens,  kidnappe les civils sur les bateaux, vole le chargement, le bateau, y  compris nos bagages, et même nos papiers d'identité – je n'ai plus ni  passeport, ni carte d'identité, ni portable ! Je ne sais même pas s'il y  a un précédent dans l'Histoire !
Ben : 
Comprenez-vous le droit d'Israël à se défendre ?
Thomas Sommer : Bien sûr, mais qui les a attaqués ? Ils ne se  défendent de rien, ils attaquent des bâtiments civils. Ils peuvent alors  kidnapper la moindre ONG qui déclare qu'il faut envoyer de l'aide  humanitaire à Gaza ? Nous ne les avons pas attaqués, c'est eux qui nous  ont attaqués. Par ailleurs, est-ce qu'Israël est en guerre contre la  Grèce, la Turquie, l'Irlande ? Je ne le pense pas.
Sébastien : 
Que deviennent les bateaux arraisonnés et les  marchandises qui sont à bord ?
Thomas Sommer : On n'en sait rien. A moins que nos gouvernements  ne tapent du poing sur la table pour les récupérer, j'ai bien peur que  ces bateaux et leur chargement ne disparaissent, comme nos affaires, nos  passeports et tout le reste.
Guest : 
Comptez-vous porter plainte ? Et si oui,  qu'attendez-vous de cette plainte ?
Thomas Sommer : J'aimerais pouvoir rencontrer les autorités  françaises, au moins sur la question des papiers d'identité. Les  passeports appartiennent à l'Etat, donc lui seul peut les récupérer.  Pour le reste, bien sûr, nous allons porter plainte devant la Cour  internationale de justice, individuellement et collectivement.
Mokhtar Gaza : 
Envisagez-vous de nouvelles actions de ce type ?
Thomas Sommer : Tant que la communauté internationale ne prendra  pas ses responsabilités, tant que le blocus ne sera pas levé  effectivement, les gens qui trouvent insupportable ce qui se passe à  Gaza prendront les choses en main et agiront selon leur conscience. Je  pense que cela relève du droit d'ingérence humanitaire, concept mis en  place, si je me souviens bien, par Bernard Kouchner. Moi, je peux déjà  vous annoncer qu'un bateau français va partir dans les prochains mois.  Et j'espère bien être à bord.
Chat modéré par Aline Leclerc.
Les Français de la flottille ont  regagné Paris grâce à l'ambassadeur de Grèce
Le Monde.fr 
Thomas Sommer-Houdeville, coordinateur des missions d'observateurs dans  les territoires organisés par la Campagne civile internationale pour la  protection du peuple palestinien (CCIPPP), était à bord d'un des bateaux  de la flottille pour Gaza arraisonnée le 31 mai par l'armée  israélienne. Il a pu rentrer en France jeudi 3 juin. Par ailleurs  universitaire et spécialiste du Moyen-Orient, il a raconté, vendredi  matin 4 juin, la stratégie des organisateurs de la flottille, l'assaut,  son arrestation et la détention qui a précédé son expulsion.
Regrettant le manque de soutien de l'ambassade de France lors de cette  détention, il a assuré que de nouveaux bateaux tenteraient de défier le  blocus israélien tant que celui-ci ne serait pas levé : "Un bateau  français partira pour Gaza dans quelques mois, il y en aura d'autres.  Tant que la communauté internationale ne prendra pas ses  responsabilités."
Selon Thomas Sommer-Houdeville, la stratégie des organisateurs de la  flotte était de longer la "zone de sécurité" décrétée unilatéralement  par Israël dans les eaux internationales au large de Gaza en espérant  qu'une mobilisation internationale, et des pressions diplomatiques,  puissent faire fléchir Israël qui avait annoncé son intention de bloquer  les bateaux. "
Nous pensions qu'au pire les Israéliens saisiraient  nos cargaisons mais qu'ils nous laisseraient repartir. Ce qui c'est  passé a été un acte de piraterie."
"ACCUEILLIS À  ASHDOD PAR UN DISPOSITIF IMPRESSIONNANT"
Dénonçant la "violence" de l'assaut israélien qui n'a pas fait de  victimes sur le bateau à bord duquel il se trouvait et qui ne s'est  heurté qu'à une résistance passive de la part des militants  pro-palestiniens, M. Sommer-Houdeville a détaillé le traitement réservé  aux militants de la flottille par les autorités israéliennes. "Après  quelques heures de navigation pour rallier le port israélien de Ashdod,  nous avons été accueillis par un dispositif impressionnant" dans la zone  militaire du port, lundi après-midi 31 mai. 
"
Il y avait là des centaines d'Israéliens, installés dans de grandes  tentes, qui ont pris nos empreintes digitales, qui nous ont  photographiés. C'était une grande pagaille, avec des services débordés.  On m'a demandé de signer une document dans lequel je reconnaissais que  j'avais tenté d'entrer illégalement en Israël ; j'ai bien sûr refusé :  on m'avait arrêté dans des eaux internationales et je ne voulais pas  aller en Israël ; et puis, en fin de journée, nous avons été conduit  dans la prison de Beer-Sheva, dans le désert, dans des blocs de 80  personnes, à quatre personnes par cellule. Ce soir-là, on a dû se  contenter de pommes de terre et de concombres. "
Au cours de la journée de mardi, les participants à la flottille ont pu  rencontrer brièvement des diplomates de leurs pays d'origine. Thomas  Sommer-Houdeville et les Français qui se trouvaient avec lui ont reçu la  visite d'un attaché culturel français. Dans l'après-midi, ils ont pu  également rencontrer des avocats israéliens de l'organisation  non-gouvernementale Adalah.
NI PAPIERS D'IDENTITÉ NI LAISSEZ-PASSER DE L'AMBASSADE
"
A un moment, des membres des services de sécurité sont entrés pour  nous interroger. Ce sont les avocats israéliens qui les ont identifiés  et qui nous ont conseillés de ne pas répondre à leurs questions. Comme  le consul américain est alors revenu dans la prison, ils ont dû battre  en retraite sans avoir eu la possibilité de nous interroger."
Le lendemain, mercredi 2 juin, du fait du tollé international suscité  par la tragédie du Mavi-Marmara, le bateau où neuf militants avaient été  tués par balles, les membres de la flottille détenus à Beer-Sheva ont  été transférés vers l'aéroport international Ben Gourion, près de  Tel-Aviv, pour être expulsés vers leur pays d'origine. Faute d'une  coordination avec l'ambassade de France à Tel-Aviv, en dépit des efforts  du conseiller culturel rencontré à Beer-Sheva, les Français, qui ne  disposaient plus ni de leurs papiers d'identité ni de laissez-passer de  l'ambassade n'ont dû leur salut qu'à l'ambassadeur de Grèce, qui a pu in  extremis se coordonner avec son homologue français à Athènes, selon  Thomas Sommer-Houdeville.
Les Français, privés de leurs papiers, de leurs téléphones, de leur  argent et de leurs affaires personnelles, ont pu bénéficier de l'avion  spécial affrété par les autorités grecques. Après une nuit à Athènes,  les Français ont pu regagner Paris le lendemain, jeudi 3 juin.
Gilles Paris