mardi 25 novembre 2014

Une liste européenne de sanctions contre Israël? L'UE dément, mais la tension monte

Alors que la solution basée sur deux Etats, israélien et palestinien, semble s'éloigner à la lumière des tensions exacerbées entre les deux protagonistes du conflit, l'Union européenne (UE) aurait proposé une liste de sanctions possibles à adopter contre Tel-Aviv, lors des discussions des ministres des Affaires étrangères de l'UE, lundi dernier à Bruxelles. Ces sanctions seraient évoquées dans l'hypothèse où Israël continuerait à prendre des mesures de nature à remettre en cause la création d'un Etat palestinien viable. Un document préparatoire dont le quotidien israélien Haaretz a obtenu une copie en exclusivité.
Le document est divisé en différents points : "mesures diplomatiques, "relations bilatérales" et "relations avec les Palestiniens".
Parmi les "mesures diplomatiques", il est recommandé d'"insister sur un dialogue formel avec Israël sur les droits de l'Homme", en poursuivant les mesures informelles et le dialogue politique avec Tel-Aviv.
En ce qui concerne les "relations bilatérales", il est question d'"actions qui pourraient ralentir, limiter ou au contraire accélérer et élargir le développement futur des relations bilatérales". Mais est également mise en exergue la politique du zéro contact avec "les colons israéliens, personnalités qui promeuvent la colonisation, et toutes autres personnes rejetant publiquement une solution à deux Etats".
Concrètement, cela pourrait aboutir à un boycott de responsables tels Naftali Bennett, ministre de l'Economie, membre du parti nationaliste religieux et pro-colonisation le Foyer juif, voire même du président israélien Reuven Rivlin, qui n'a jamais caché son hostilité à la création d'un Etat palestinien, souligne le Haaretz.
Notant que parmi les options envisagées figurent des sanctions contre des compagnies européennes opérant au sein de colonies israéliennes en Cisjordanie et Jérusalem-Est", le Haaretz indique que de telles mesures pourraient "faire du tort aux entreprises israéliennes opérant avec des compagnies européennes dans les colonies israéliennes". A titre d'exemple, le quotidien cite le ministère néerlandais des Affaires étrangères qui "recommande" aux entreprises nationales de ne pas mener des projets dans les colonies israéliennes et à Jérusalem-Est.
L'accord de libre-échange entre Israël et l'Union européenne exclut déjà les produits venant des colonies, qui doivent acquitter des droits de douanes, contrairement aux produits en provenance du territoire israélien qui bénéficient de tarifs préférentiels. En mai, l'UE a aussi interdit l'importation de volailles et d'oeufs des colonies juives en Cisjordanie occupée. Selon une source européenne, certains pays européens sont favorables à un étiquetage ou à des restrictions d'importation sur des produits provenant des colonies, mais il n'y a pas unanimité au sein de l'UE.
Sur le volet palestinien, le document préparatoire prévoit un "renforcement du projet d'Etat palestinien", tout en appelant à "continuer ou améliorer le financement européen en coordination avec les Palestiniens et les Israéliens". Il mentionne également un "soutien, ou une non-opposition aux candidatures palestiniennes aux organisations internationales", à condition que les Palestiniens s'abstiennent d'"actions négatives".
Selon des sources diplomatiques européennes haut placées et proches du dossier citées par Haaretz, "le travail sur la question (de possibles sanctions, ndlr) a commencé le 11 septembre". Le comité politique et sécuritaire de l'UE à Bruxelles (formé des ambassadeurs des 28 Etats membres) aurait ainsi demandé au comité d'experts sur le Moyen-orient "de rédiger un brouillon contenant les mesures à prendre afin de répondre aux actes israéliens empêchant une solution à deux Etats", précise Haaretz.
"Refuser tout contact avec les colons israéliens"
Les diplomates européens, cités par Haaretz, affirment que de nombreux Etats membres de l'UE ont œuvré dans le sens des mesures préconisées par le document en raison de l'échec des pourparlers et de la dernière guerre à Gaza. A noter que la Suède a récemment reconnu l'Etat de Palestine, alors que la Grande-Bretagne a voté symboliquement dans ce sens. L'Assemblée nationale française devra se prononcer sur la question le 2 décembre. Les mêmes diplomates soulignent que parmi les Etats qui ont rédigé ce document préparatoire, "nombreux sont ceux considérés comme proches d’Israël", mais "ils se cachent derrière le service extérieur européen".
"Une simple hypothèse technique de travail"
La réponse de l'UE à la polémique ne s'est pas faite attendre. Le jour même de la parution de l'article du Haaretz, l'UE a affirmé qu'elle "s'opposait fermement" à la poursuite de la colonisation dans les territoires palestiniens, tout en refusant toute "sanction" contre Israël. 
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a démenti l'existence d'un tel document. "Il n'existe pas de plan de ce type", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, en réponse à une question. "J'ai vu un article dans Haaretz qui faisait apparemment référence à un document interne de travail demandé par des Etats membres il y a un certain temps (...) une hypothèse technique", a expliqué Mme Mogherini. "Nos discussions aujourd'hui (lundi dernier, ndlr) ont porté sur comment s'engager de manière positive avec Israël et les Palestiniens pour relancer le processus de paix, pas sur le fait de sanctionner ou d'isoler quiconque", a-t-elle insisté.
Pourtant, pour les diplomates européens interrogés par Haaretz, le document en question est le "signe d'une grande colère et frustration au sein des Etats membres. Récemment, des ministres européens des Affaires étrangères, considérés proches d'Israël, se sont exprimés de manière virulente contre les politiques du gouvernement Netanyahu".
Dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion mensuelle à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont en outre souligné que "l'UE s'oppose fermement à la récente expropriation de terres à proximité de Bethléem, aux nouveaux projets de constructions" et à "la poursuite des démolitions, y compris de projets financés par l'UE". "Elle engage Israël à revenir sur ces décisions, qui vont à l'encontre du droit international et compromettent directement la solution fondée sur la coexistence de deux États", selon les ministres européens.
Rappelant que ces implantations sont "illégales", l'UE et ses États membres "restent attachés à la mise en oeuvre (...) effective de la législation de l'UE et des accords bilatéraux existants applicables aux produits des colonies".
L'Union européenne "demeure prête à prendre de nouvelles mesures afin de protéger la viabilité de la solution fondée sur la coexistence de deux États", ont ajouté les ministres.
De son côté, l'Etat hébreu a récemment réaffirmé qu'il refusait toute limitation de la colonisation à Jérusalem-Est, dont l'occupation et l'annexion est illégale aux yeux de la communauté internationale. "Nous n'accepterons aucune limitation à la construction dans les quartiers juifs à Jérusalem", a lancé dimanche le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman.

« Ce qui a été confisqué par la force sera repris par la force »

Hicham est né avec la deuxième intifada il y a 14 ans tout juste et aujourd'hui, dans son camp de réfugiés de Jérusalem-Est, il se prend à rêver d'un nouveau soulèvement pour défendre al-Aqsa, l'emblématique mosquée de la Vieille ville.
Le troisième lieu saint de l'islam est sur toutes les lèvres dans la partie palestinienne occupée et annexée de Jérusalem. Chômage, brimades, colonisation... Les raisons de la colère qui se manifeste aujourd'hui sont multiples, mais c'est pour al-Aqsa que tous disent être prêts à se battre. Au-delà de la religion, al-Aqsa et l'esplanade des Mosquées sont devenues le symbole de l'oppression israélienne vécue au quotidien. Pour Hicham, dont les grands yeux en amande brillent sous la capuche gris clair de son pull, les visites de plus en plus nombreuses de juifs sur l'esplanade sont comparables aux incursions de plus en plus fréquentes des soldats israéliens dans son camp de réfugiés de Chouafat. « À trois heures du matin, les soldats entrent dans le camp, imposent un couvre-feu, perquisitionnent, frappent et arrêtent », raconte-t-il. Alors, « on s'est habitué, tous les jeunes entrent et sortent de prison régulièrement ». À 14 ans, Hicham aussi a déjà fait un séjour en prison : une semaine pour des heurts sur lesquels il ne veut pas s'étendre mais qui lui vaudront d'être jugé dans moins d'un mois. « À Jérusalem-Est, un jeune n'a plus le droit de vivre, de sortir ou de bouger. » « Il n'y a pas de paix à Jérusalem, c'est l'intifada », renchérit Mohammad, 20 ans. Lui sort tout juste de quatre mois de prison, mais « je suis prêt à retourner tout de suite affronter les soldats israéliens, je ne peux pas supporter de voir des colons sur l'esplanade des Mosquées, alors que les musulmans sont interdits d'y entrer », affirme-t-il, en référence aux restrictions d'âge à l'entrée du site régulièrement imposées par Israël.
Pression accumulée depuis des années
À côté, Salah, 23 ans, affirme « ne plus croire au dialogue et aux solutions pacifiques » de Waël. « Ce qui a été confisqué par la force sera repris par la force », lance-t-il. « Israël veut en finir avec les Palestiniens à Jérusalem. C'est un conflit démographique et religieux, ils attaquent les maisons et maintenant al-Aqsa. » « Ils veulent nous contrôler, nous imposer des papiers d'identité biométriques, ils multiplient les check-points », dénonce Mounzer Taleb, qui dirige les scouts du camp de Chouafat. Chaque contrôle est synonyme de nouvelles humiliations, comme pour Abou Moussa, qui joue de la grosse caisse dans la fanfare des scouts et qui s'est récemment fait passer à tabac à un check-point. « La justice, il ne faut même pas compter dessus. Ni les tribunaux israéliens ni même aucune institution palestinienne : personne n'est avec nous, on n'a que Dieu. »

Netanyahu : "Jérusalem, c'est notre capitale. Ce n'est donc pas une colonie"

Des centaines de Palestiniens ont à nouveau affronté vendredi les policiers israéliens à coups de pierres et d'engins incendiaires dans un camp de réfugiés de Jérusalem-Est, placée en état d'alerte pour la grande prière musulmane hebdomadaire, ont constaté des photographes de l'AFP.
Plus de 1 300 policiers ont été déployés en prévision de la prière à Jérusalem-Est et dans sa Vieille ville, au pied de l'esplanade des Mosquées qui cristallise les tensions actuelles, a indiqué une porte-parole de la police. La Vieille ville et ses alentours sont restés calmes. C'est plus au nord que les violences ont repris après la prière.
Des centaines de Palestiniens du camp de réfugiés de Chouafat ont à nouveau lancé pierres et cocktails Molotov sur les policiers qui ont répliqué par des projectiles en caoutchouc, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes à un point de passage proche du mur de séparation supposé protéger Israël d'attaques venues de Cisjordanie.
Le camp de Chouafat, dans lequel s'entasse une population pauvre séparée de Jérusalem-Est par le mur, est l'un des secteurs les plus touchés par les violences qui secouent depuis l'été Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée et occupée par Israël, et qui se sont encore intensifiées ces dernières semaines.
Elles ont fait un dixième mort vendredi.
Un homme percuté mercredi par un Palestinien au volant d'une voiture bélier a succombé à l'hôpital. Selon la radio militaire israélienne, il s'agit d'un étudiant juif de 17 ans. Un policier de 38 ans avait déjà été tué, et l'auteur de l'attaque a été abattu sur place. Il était de Chouafat. 
Démolitions punitives 
Devant cette flambée de violences, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est une nouvelle fois montré ferme et a ordonné jeudi soir la démolition des maisons d'auteurs d'attaques "terroristes" à Jérusalem-Est, a indiqué un responsable israélien sous le couvert de l'anonymat.
Cette décision, soumise à l'approbation du ministère de la Justice, ne s'applique pas aux auteurs des trois attentats des deux dernières semaines: deux attaques à la voiture bélier qui ont fait quatre morts et la tentative d'assassinat d'une figure de l'extrême droite juive réclamant le droit de prier sur l'esplanade des Mosquées.
De telles destructions échauffent considérablement les esprits.
La dernière démolition punitive à Jérusalem-Est remonte à avril 2009, contre la maison d'un Palestinien qui avait tué trois Israéliens avec un engin de chantier, a dit à l'AFP l'avocat Daniel Seidemann, qui suit les développements dans ces quartiers.
Au cours de sa première visite en tant que nouvelle chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini a mis en garde contre le risque d'escalade de ces violences sans une reprise urgente des discussions de paix.
"Si nous n'avançons pas sur le front politique, nous risquons de sombrer à nouveau dans la violence. Voilà pourquoi il y a urgence à avancer selon moi", a avancé Mme Mogherini, alors que les perspectives de résolution de ce vieux conflit ont rarement paru plus bouchées.
"Les nouvelles colonies, un obstacle"
Au cœur des tensions, l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam également vénéré par les juifs, catalyse l'exaspération des Palestiniens.
Les extrémistes juifs indignent les musulmans en réclamant le droit de prier sur l'esplanade qu'ils révèrent comme le site du Temple juif détruit par les Romains en l'an 70 et dont l'unique vestige est le mur des Lamentations, en contrebas.
Les musulmans s'inquiètent du risque que le Premier ministre israélien ne cède à cette pression pour donner des gages à l'ultra-droite en vue des élections attendues en 2015.
M. Netanyahu, confronté à cause de l'esplanade des Mosquées à une crise diplomatique avec la Jordanie, gardienne du site et l'un des seuls pays arabes avec lesquels Israël a signé un traité de paix, s'est employé ces derniers jours à rassurer le monde musulman. Il a répété à plusieurs reprises n'avoir aucune intention d'autoriser les juifs à prier sur l'esplanade des Mosquées.
Mais d'autres raisons, comme l'occupation israélienne, la guerre à Gaza, les arrestations par centaines depuis l'été ou le chômage, expliquent aussi cette colère palestinienne, qui fait maintenant craindre une troisième Intifada.
Lors de sa visite, Mme Mogherini a d'ailleurs critiqué un autre facteur majeur de tensions: la poursuite par Israël de la colonisation dans les territoires occupés et à Jérusalem-Est.
"Les nouvelles colonies sont un obstacle à nos yeux" dans la recherche de la paix, a-t-elle dit.
Lors de son apparition au côté de la chef de la diplomatie européenne, Benjamin Netanyahu n'a toutefois rien lâché sur la colonisation. "Jérusalem, c'est notre capitale. Ce n'est donc pas une colonie", a-t-il dit. "Chacun sait" que les secteurs juifs de Jérusalem-Est "resteront partie intégrante de Jérusalem dans tout accord de paix. Je rejette donc l'allégation imaginaire qui veut que la cause du conflit en cours soit telle ou telle colonie".

Israël accusé d'inciter les policiers de "tirer pour tuer"

Palestiniens et défenseurs des droits de l'Homme accusent Israël d'inciter ses forces de sécurité à abattre les auteurs présumés d'attaques, pour ne pas avoir à les libérer dans le cadre d'échanges de prisonniers que l'Etat hébreu dit ne plus vouloir pratiquer.
L'annonce dimanche des poursuites contre un policier accusé d'avoir tué un Palestinien en mai pourrait relancer les craintes des défenseurs des droits de l'Homme : Ben Deri sera poursuivi pour "homicide involontaire" et non pas pour "meurtre" après la mort d'un jeune manifestant en Cisjordanie occupée.
Dans le quotidien libéral Haaretz, l'éditorialiste Carolina Landsmann accuse les autorités de préférer "un terroriste tué sur place plutôt que traduit devant la justice".
Cette tendance s'est accentuée récemment dans un pays qui proclame ne plus vouloir échanger de prisonniers palestiniens comme il l'a fait par le passé, contre des otages ou des dépouilles d'Israéliens. "L'Etat dit clairement qu'il ne veut pas de détenus. Et, de fait, le meilleur moyen d'éviter d'avoir à libérer des prisonniers, c'est de commencer par ne pas en faire", conclut l'éditorialiste.
Les défenseurs des droits de l'Homme désignent le ministre israélien de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovich comme l'initiateur de cette nouvelle politique. "Un terroriste qui attaque des civils est un homme mort", a-t-il lancé. Il a ensuite réaffirmé son "soutien total aux policiers" lorsque les villes arabes d'Israël s'embrasaient après la mort d'un jeune Arabe-Israélien abattu par la police de plusieurs balles dans le dos.
Légitime défense ou exécution sans procès? 
Palestiniens et ONG assurent que plusieurs auteurs présumés d'attaques ont été abattus sur place alors que certains n'avaient pas d'armes et auraient pu être maîtrisés, arrêtés ou blessés aux jambes.
Pour l'ONG israélienne B'Tselem, les déclarations du ministre Aharonovich représentent un "appel provocant à contrevenir à la loi et à mener des exécutions sans procès". La direction palestinienne a dénoncé, dans des lettres adressées aux Nations Unies, des "exécutions extra-judiciaire" et des "meurtres délibérés". Tandis qu'Amnesty International a dit "fortement soupçonner des meurtres délibérés".
La première victime de ces "exécutions sans procès", selon les mots de B'Tselem, a été Abdelrahmane Shalodi, abattu par la police à l'arrêt de tramway de Jérusalem contre lequel il avait lancé sa voiture le 22 octobre, tuant deux personnes. Une semaine plus tard, la police tuait de 22 balles à son domicile un autre Palestinien, Mouataz Hijazi, qui avait tenté d'assassiner une figure de l'extrême droite juive religieuse. Début novembre, c'est Ibrahim al-Akari qui lançait son van sur une station de tramway avant d'être abattu. Et quelques jours plus tard, les policiers tuaient Kheir Hamdane, le jeune Arabe-israélien qui menaçait leur véhicule, un couteau en main. Enfin, la semaine dernière, les cousins Oudaï et Ghassan Abou Jamal ont été abattus par la police après avoir tué cinq personnes dans une synagogue, un attentat qui a fortement marqué les esprits.
Aucun d'eux n'aura eu de procès. En revanche, leurs familles -à l'exception de celle de Kheir Hamdane- sont sous le coup d'une décision de justice : leurs maisons devraient être prochainement détruites, une punition collective que la famille Shalodi a déjà subie.
Pour la police, tous ces cas relèvent de la légitime-défense. "La loi définit des étapes. Parmi elles, il y a celle où le danger est réel, immédiat et menace la vie du policier et d'innocents autour de lui; alors le policier tire", explique Luba Samri, sa porte-parole. "C'est tué ou être tué", selon elle.
Mais au-delà de ces exemples récents, rappelle à l'AFP Saleh Hijazi, chargé de campagne d'Amnesty en Israël et dans les Territoires palestinien, "il y a eu une hausse du nombre de Palestiniens tués par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée". De façon générale, face aux Palestiniens, policiers et soldats font "un usage excessif de la force", accuse-t-il.
Selon un décompte de l'AFP, une vingtaine de Palestiniens ont été tués depuis fin juin par l'armée israélienne en Cisjordanie, tandis qu'au moins un autre l'a été à Jérusalem-Est, un adolescent mortellement touché par une balle caoutchoutée de la police.
Le danger, insiste l'Association pour les droits civils en Israël (ACRI), c'est que "les policiers jouent le rôle de jury, de juge et de bourreau".

Leïla Shahid à « L’OLJ » : Le conflit israélo-palestinien n’est pas entre juifs et musulmans

Elle est née au Liban où elle a fait ses études à l'AUB. Elle est issue de deux des plus influentes familles de Jérusalem. Elle est le visage féminin de la cause palestinienne en Europe. Leïla Shahid est actuellement déléguée générale de la Palestine auprès de l'Union européenne à Bruxelles. Son éloquence, ses positions et sa modération lui ont valu respect et admiration.
Alors que les récentes violences à Jérusalem menacent de prendre une tournure confessionnelle, Leïla Shahid estime que le conflit israélo-palestinien n'est pas une guerre de religion. « Le conflit n'est pas entre juifs et musulmans. C'est un conflit entre une force d'occupation et un peuple sous occupation », affirme-t-elle à L'Orient-Le Jour.
Malgré le fait que de nombreux Palestiniens fustigent régulièrement « les juifs », Mme Shahid affirme que, dès le début, Yasser Arafat a refusé catégoriquement cette distinction, estimant qu'il fallait combattre l'occupation israélienne et non pas la religion juive. « Si distinction il y a, ce sont les Israéliens qui la font, en s'identifiant à leur religion par rapport aux autres religions chrétienne et musulmane », ajoute Mme Shahid.
Selon elle, il n'y a pas de dialogue aujourd'hui entre les Israéliens et les Palestiniens : le dialogue se fait entre amis. « Il y a des négociations entre le gouvernement israélien et l'autorité palestinienne, qui visent à mettre fin à une occupation militaire, à mettre fin au déni du droit des réfugiés à rentrer chez eux, etc. », explique-t-elle.
Leïla Shahid appelle de son côté au respect de l'autre. Selon elle, le respect ramène à la notion de droit : c'est respecter le droit de l'autre (qu'il soit un individu ou une nation ou un peuple).
« Je n'aime pas le mot " tolérance " », insiste-t-elle, en faisant allusion au fameux choc des civilisations de Samuel Huntington. « Son discours culturel, qui avait attiré les néoconservateurs américains, met en valeur la guerre de la civilisation contre la barbarie. Et si eux défendent la civilisation, alors nous sommes les barbares ! La tolérance a une connotation hautaine », dénonce-t-elle. Selon elle, tout dialogue, notamment entre les religions et les civilisations, doit se fonder sur le respect. On peut avoir des conflits politiques sur un territoire, sur des frontières, mais la culture a une dimension universelle qui est celle des droits à la liberté, à l'expression, à circuler. Ces droits ne varient pas selon que l'on soit marocain, chinois ou israélien, musulman ou juif, noir ou jaune.
La cause palestinienne nourrit-elle l'islam radical ? « Ce que le Proche-Orient est en train de vivre aujourd'hui, notamment avec la guerre civile en Syrie, est la preuve que l'extrémisme n'est pas nécessairement lié à la Palestine. Nous sommes sous la menace d'une vraie barbarie. Le terrorisme est le dernier recours pour ceux qui pensent qu'ils n'ont pas d'autres moyens que de se défendre par la violence », estime Leïla Shahid.
Il est vrai toutefois, affirme la diplomate palestinienne, que tant que le conflit israélo-palestinien n'est pas résolu dans notre Méditerranée, la région ne sera jamais stable. « Mais la cause palestinienne n'est pas l'unique cause de la déstabilisation de la Méditerranée. Il y a aussi la pauvreté, d'autres conflits régionaux, les régimes non démocratiques, etc. Mais le problème palestinien reste le plus ancien et le plus central, qu'il faut résoudre si on veut réellement construire les bases solides d'une coexistence en Méditerranée », ajoute Leïla Shahid.
Les révoltes arabes ont-elles occulté la cause palestinienne ? « Personne n'a le monopole de la souffrance, réplique Mme Shahid. Les Palestiniens ne peuvent pas être les seules victimes reconnues sur le plan médiatique. Aujourd'hui, il y a une moyenne de 50 morts par jour en Syrie. De même en Irak. Néanmoins, ce qui fait l'importance de la cause palestinienne, ce n'est pas le nombre de morts, ni le nombre de prisonniers politiques. La Palestine est le cœur de la Méditerranée. Tant que ce conflit central n'est pas résolu, il n'y aura pas de stabilité, de sécurité et de développement durable ni de prospérité dans la région », conclut-elle.

Affrontements dans la prison de Rimoun et des blessés parmi les prisonniers

Issa Qaraqea, chef du Comité des affaires des prisonniers, a déclaré qu'un certain nombre de prisonniers palestiniens dans la prison de Rimoun ont été blessés dans l'attaque des geôliers israéliens.
Dans une déclaration de presse dont notre CPI a obtenu une copie, Qaraqea a dit que les affrontements se sont produits entre les prisonniers palestiniens et les forces armées occupantes dans la section N°1 à la prison de Rimoun, le lundi matin 24/11.
Il a ajouté que les affrontements ont éclaté après que les unités de Nachaschon ont pris d'assaut la section N°1 à la prison de Rimoun, et ensuite une confrontation s'est produite entre les prisonniers et les forces armées occupants, ce qui a causé plusieurs blessés dans les rangs des prisonniers.
Qaraqea a assuré que la situation dans la prison de Rimoun est en tension depuis hier en raison des fouilles effectuées par l'administration pénitentiaire israélienne dans la prison et l'interdiction aux familles d'entrer le Cantine, ce qui a causé la tension et les affrontements d'aujourd'hui.
Il est à noter qu'environ, 1 000 prisonniers palestiniens sont détenus dans la prison de Rimoun qui comprend 6 sections.

Jérusalem: Heurts entre les adolescents palestiniens et les forces armées occupantes

De violents affrontements ont éclaté, le lundi 24/11, entre les adolescents palestiniens et les forces de la police israélienne dans le quartier du Mont Scopus au sud-est de la ville occupée de Jérusalem.
Des témoins oculaires ont déclaré que les affrontements se sont produits avant et après le départ d'une équipe israélienne de deux maisons d'Uday et Ghassan Abou Jamal, qui ont attaqué une synagogue sioniste à l'ouest de Jérusalem la semaine dernière, ce qui a abouti la mort de 5 Israéliens et la blessure de 6 autres, avant avoir été tués par les tirs d'un officier israélien qui se trouvait sur les lieux.
Ils ont ajouté que les forces armées occupantes ont intensivement lancé les bombes du gaz lacrymogène et les balles en caoutchouc dans la région.
L'équipe israélienne a mesuré les superficies de deux maisons en vue de les démolir, selon les témoins.
Le front intérieur de l'armée israélienne a déjà informé les deux familles de la décision de démolition des deux maisons, le jeudi dernier.
Il est à noter que le Mont Scopus vit des affrontements quotidiens entre les jeunes hommes palestiniens et les forces armées occupantes, depuis la semaine dernière.

Un enfant blessé, renversé par un colon à l’ouest de Jérusalem occupé

Lundi soir, l’enfant Khalil Khamis Al Kasswani (14 ans) a été blessé, sa jambe gauche cassée, après qu’un colon l’a reversé à l’ouest de Jérusalem.
Khamis Al Kasswani, le père de l’enfant, a déclaré qu’un colon qui conduisait sa voiture surveillait son fils et l’a renversé intentionnellement et l’a même trainé avec sa voiture. Il ajoute : « si mon fils ne s’était pas enfui de la voiture, il aurait eu plus d’une jambe cassée »
 Il a aussi fait part du temps particulièrement long qu’ont mis l’ambulance et la police pour arriver sur les lieux de l’agression près de Dir Yassin, à l’ouest de Jérusalem occupée puisqu’ils ont su que le blessé était un arabe palestinien.
Al-Kasswani a souligné que son fils a été transporté à l’hôpital et que sa jambe est cassée« à cause du conducteur qui l’a intentionnellement renversé »
La ville de Jérusalem occupée vit une situation de pression extrême, suite aux profanations répétées des lieux saints islamiques, à Jérusalem, par les sionistes et les colons. S’en ai suivi des actes héroïques en réponses à ces violations qui ont fait de nombreux morts sionistes. 

Un ministre israélien empêché d'envahir el-Aqsa

La septième chaîne de la télévision israélienne a déclaré, le lundi soir 24/11, que la sécurité israélienne a demandé au ministre du Logement, Uri Ariel, de ne pas entrer dans la mosquée sainte d'el-Aqsa, de peur qu'il ne soit assassiné.
Selon la chaîne, Ariel a demandé une permission pour entrer dans el-Aqsa, mais la sécurité israélienne a refusé la demande, en raison des situations de sécurité tendue dans la ville occupée de Jérusalem et a décidé d'annuler la visite.
Il est à noter que le département de la protection des personnalités au" Shen Bet" a intensifié la protection de sécurité d'Areil, après avoir reçu des menaces par le téléphone de lui tuer, par des inconnus.

Jénine: Offensive israélienne dans le village d'Arqa asphyxiant plusieurs citoyens

Un certain nombre de citoyens palestiniens ont été asphyxiés, la nuit dernière lors de l'assaut des forces armées de l'occupant israélien dans le village d'Arqa, à l'ouest de la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie occupée.
Des sources locales et des témoins oculaires ont déclaré qu'une force militaire israélienne a envahi le village d'Arqa au milieu du lancement des bombes du gaz lacrymogène, ce qui a causé l'étouffement de plusieurs citoyens.
Elles ont souligné que les soldats de l'occupation ont pris d'assaut la maison du citoyen Nahed Abdul-Ghani et ont chassé un certain nombre de jeunes hommes qui se trouvaient dans leurs terres, situées à la proximité du mur et la colonie de "Shaked", sans arrestations.

Changement et Réforme : La judaïté de l'Etat est une mesure dangereuse

Le bloc "Changement et Réforme" qui représente le mouvement du Hamas au Conseil législatif palestinien a déclaré que l'adoption de la loi sur la judaïté de l'Etat par le gouvernement israélien est une mesure dangereuse qui démontre l'arrogance de l'occupation et ses politiques colonialistes.
Le bloc a considéré dans un communiqué de presse publié le lundi 24/11 que cette décision est un coup politique pour les membres de l'équipe des négociations qui ont fourni à l'occupation une couverture pour de telles mesures, tandis qu'elle cherche à changer des réalités historiques sur le terrain.
Le bloc a appelé à l'unité de la position palestinienne face à cette décision grave, confirmant que l'option qui est capable de la faire échouer et toutes les décisions criminelles de l'occupant est le choix de la résistance et l'Intifada contre l'ennemi.
"Nous sommes convaincus que le peuple palestinien et sa résistance ne pourront pas appliquer cette décision, parce que l'occupation est une entité injuste qui disparaitra", a-t-il assuré.

L’occupation libère un dirigeant du Hamas d’Hébron

Les forces d'occupation israéliennes ont libéré hier soir le dirigeant au sein du Hamas Amjad Hamouri de la ville d’Hébron après une détention de 20 mois.
L’épouse de Hamouri, Asma Sharbati, a déclaré que l’occupation a retardé délibérément la libération de son mari à une heure tardive du soir dans le cadre d’une manipulation psychologique menée contre Hamouri et sa famille qui a passé des heures à l’attendre devant le centre de détention d’Ofer à l’ouest de Ramallah.
Elle a souligné que son mari Hamouri est resté 20 mois en détention administrative et a participé à la dernière grève de la faim pendant deux mois consécutifs.
Les forces d'occupation israéliennes avaient arrêté Hamouri et placé en détention administrative, sachant qu’il a déjà été arrêté à quatre reprises par les forces d'occupation pour des périodes de temps différentes. Il a également été incarcéré à plusieurs reprises dans les prisons des services de sécurité palestiniens.

ONU : La situation humanitaire à Gaza est toujours critique

Le président de l'assemblée générale des Nations Unies, Sam Kutesa, a appelé lundi 24/11, à briser le sévère blocus israélien imposé sur la Bande de Gaza, en disant que la situation humanitaire dans la Bande de Gaza et toujours critique.
Il a tenu ces propos lors du festival de l'Organisation internationale dans son siège permanent à New York, à l'occasion de la journée mondiale de solidarité avec le peuple palestinien, avec la participation du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon et le président du Conseil international de sécurité, Garafrancis Quinlan, et le chef du Comité pour l'exercice des droits stables du peuple palestinien, Fodé Seck et d'autres personnalités internationales.
Kutesa a ajouté que la situation humanitaire à Gaza est toujours critique, avec les taux élevés de pauvreté et de chômage, insistant sur l'importance de briser le sévère blocus israélien imposé sur la Bande de Gaza et que de continuer à imposer les restrictions sur la circulation des gens et des marchandises de et vers de la Bande de Gaza affecte les conditions de vie d'environ 1.7 millions de Palestiniens.
Il a souligné que la route vers la paix entre les Palestiniens et Israël est devenue incertaine, appelant les deux parties à surmonter leurs divergences et reprendre les pourparlers directs entre eux dans un cadre clair et sur la base des normes internationalement reconnues.
Le responsable de l'ONU a mis en garde contre la détérioration continue de la situation sur le terrain, surtout en Cisjordanie et dans la ville occupée de Jérusalem.
L'ONU célèbre la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien le 29 Novembre de chaque année, le jour où l'assemblée générale des nations Unies a voté la résolution 181 en 1947, pour le partage de la Palestine.

L'occupation est déterminée à démolir les maisons des martyrs de Jérusalem

Le conseiller juridique du ministère du front intérieur a refusé le lundi soir les appels d'interjection contre la démolition de la maison du martyr Ibrahim Akkari et celle du martyr Moutaz Hijazi.
La décision de démolition entrera en vigueur mercredi matin, tandis que la famille du martyr Mohamed Djaabis attend la décision de la Cour suprême en Israël sur la décision de démolir sa maison dans le village du Mont Scopus.
L'avocat de la famille d'Akkari, Medhat Diba, a confirmé qu'elle présentera une requête à la Cour suprême israélien dans les deux prochains jours, en coopération avec la fondation juridique de HomeKid.
Il a déclaré qu'il a fait appel vendredi soir contre la décision de démolition reçue par la famille du martyr, mais l'occupation a l'rejeté.
De son côté, l'avocat de la fondation de Dhameer, Mohamed Mahmoud, a déclaré qu'il présentera un appel d'interjection contre la décision de démolition de la maison de la famille du martyr Moutaz Hijazi à la Cour suprême dans 48 heures.
La Cour suprême israélienne a tenu le lundi une séance pour discuter de l'appel contre la décision de démolir la maison de la famille du martyr Mohamed Djabbis, après le refus du parquet militaire.

Ouverture probable du passage de Rafah partiellement ce week-end

Un responsable palestinien a déclaré qu’il est probable que les autorités égyptiennes ouvrent le passage de Rafah d'ici la fin de cette semaine, après une fermeture qui a duré plus d'un mois.
Le directeur du Comité des postes frontaliers au ministère de l'Intérieur à Gaza, Maher Abou Sabha, a indiqué dans une déclaration écrite : "Il y a des informations presque certaines au sujet de l'ouverture du passage de Rafah ce week-end pour faire passer les personnes bloquées".
Il a ajouté: "Les informations soulignent l'ouverture du passage mercredi et jeudi prochains pour les personnes bloquées en Egypte dans une seule direction".
Abou Sabha a affirmé que l'annonce des détails se fera après des communications qui seront effectuées avec les autorités officielles concernées.
Les autorités égyptiennes continuent de fermer le passage de Rafah depuis plus d'un mois, invoquant la situation de sécurité dans le Sinaï. Cette situation a bloqué le voyage de milliers de personnes bloquées des deux côtés, palestinien et égyptien, dans les Etats arabes et les aéroports.

L'occupation décide d'agrandir la colonie de Beit El près de Ramallah

Le gouvernement de l'occupant israélien a décidé d'ajouter 300 nouvelles unités coloniales à la colonie Beit El installée illégalement sur les terres de la province de Ramallah et Birah et qui contient le siège de la direction militaire de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée.
Le journal hébreu "Haaretz" a déclaré le mardi matin 25/11, que la décision stipule d'allouer 70 millions de Shekels (20 millions de Dollars) pour élargir la colonie de "Beit El" au détriment des terres de la ville de Birah.
Il a souligné que le plan exige de transférer le siège de l'administration civile de l'armée israélienne de son emplacement actuel, et que l'expansion sera dans le voisinage des maisons des citoyens.
Il est à noter qu'environ 6 000 colons sionistes habitent dans la colonie de "Beit El qui constitue un lieu de tension permanent en raison de situation près du camp de Galzoun.