dimanche 23 mai 2010

Haaretz : "Israël" est incapable face au nucléaire iranien

22/05/2010  
Des analystes israéliens ont repris le refrain que leur entité était incapable de mettre fin au programme nucléaire iranien. Sachant que cette thèse  va à l’encontre de la politique de la propagande menée par les dirigeants israéliens qui menacent de bombarder l’Iran, chaque fois que les négociations en vue de durcir les sanctions trébuchent. Question de pousser les plus réticents à vouloir éviter le pire scénario en adoptant le moins pire.
Vendredi, le correspondant du Haaretz pour les questions militaires Youssi Melman a consacré un article bien étayé la dessus. Nous avons jugé utile de le traduire et de le publier en deux parties. En voici la première.
La politique affichée d’Israël est d’empêcher l’Iran d’obtenir la bombe atomique, sachant qu’il dispose de toutes les possibilités pour le faire. Or estime-t-il, à la lumière des réalités sur le terrain, il est difficile, voire impossible, qu’Israël puisse éradiquer le programme nucléaire iranien, ou même le ralentir.
Melmann rappelle à cet égard que la politique menée pas les dirigeants israéliens, n’excluant pas une éventuelle frappe militaire contre l’Iran, n’est pas sans antécédents : notamment les bombardements de deux sites nucléaires arabes, en allusion à l’Irak et à la Syrie (selon ses propos). Précisant qu’elle constitue le prolongement du « dogme de Begin », devenu idée maîtresse de la politique israélienne, selon laquelle Israël fera en sorte  qu’aucun état des états du Moyen Orient  ne puisse s’acquérir la bombe nucléaire.
Or, ce dogme a été ébranlé en 2007, lorsqu’Israël a pris d’assaut ce qu’il a qualifié être un site nucléaire situé en Syrie. A la différence avec celui de Tammouz en Irak dont la décision a été prise exclusivement par les Israéliens, sans l’aval des Américains, a été exécutée en deux minutes puis revendiquée ostensiblement, celui d’Al-Kibar , a été pris en consultation avec eux quelques heures avant l’exécution de l’opération, et n’a pas été revendiqué.  
Melmann écrit que l’image d’Israël est peaufinée depuis par ces deux attaques réussies qui nourrissent l’impression que l’armée de l’air israélienne et Tsahal sont capables d’accomplir avec succès une opération de ce genre si le gouvernement le décide. Mais, révèle-t-il, peu de politiciens et dirigeants militaires  sont encore sous l’emprise de ce mythe.
Car la réalité est plus complexe, assure-t-il, révélant que dans les coulisses, les décideurs militaires et politiques sont conscients des difficultés stratégiques, militaires, politiques et économiques qui s’abattront une fois une frappe contre l’Iran sera décidée.
Melmann rapporte entre autre l’avis d’un connaisseur, le général à la réserve Chapir lequel occupait un poste de troisième grade au sein de l’armée de l’air  et avait participé à l’attaque aérienne contre le réacteur irakien. On rapporte qu’il ne cesse de répéter qu’Israël va être incapable de répéter en Iran le succès réalisé en Irak.
Se confiant à Melmann, il affirme que «  les Iraniens ont tiré les leçons de l’attaque contre l’Irak qui avait concentré tout son programme nucléaire dans son réacteur. Alors ils ont disséminé le leur dans  plusieurs installations nucléaires érigées dans les quatre coins du pays ; certaines ayant été édifiées dans des installations souterraines protégées avec du béton armé » : «  En toute honnêteté, l’armé de l’air n’a pas la capacité stratégique réelle qui lui permet de bombarder des cibles lointaines, pendant un long laps de temps, tout en risquant de faire l’objet de contre attaque avec des armements appropriés » avoue le général israélien.
Consultant des études publiées par des centres d’études non israéliens, Melmann rapporte avoir lu qu’il faudrait, détruire l’installation chimique d’uranium située dans les environs d’Ispahan, celles de l’enrichissement de Natanz et de Qom, et d’autres installations qui ne sont pas connues du public. Afin que l’opération puisse réussir, les études jugent nécessaires la destruction d’autres cibles, aussi nombreuses que diversifiées,  que seule une super puissance disposant de capacités stratégiques, à l’instar des États-Unis peut mener à bien.  
Pour sa part, le commandant de l’armée de l’air et ancien chef d’état major israélien Dan Haloutz mentionne dans son livre paru récemment et intitulé «  Au niveau de leurs yeux »  que « le programme nucléaire iranien est un problème mondial,…, et qu’en raison de la complexité du problème iranien, il vaut mieux qu’il soit traité par d’autres pays ».
A cet égard, Melmann signale que l’une des considérations centrale d’Israël dans chaque décision liée à sa sécurité nationale et aux questions existentielles, est liée aux États-Unis : «  sur les questions de guerre et de paix, Israël a toujours pensé à quoi penserait Washington. Israël a pris la décision de la guerre des six jours lorsqu’il s’était assuré qu’elle n’allait pas s’y opposer. Durant la guerre de 1973, Israël s’est abstenu d’attaquer plus tôt les égyptiens alors qu’il était bien conscient que la guerre allait être déclenchée, de peur d’être accusé par les États-Unis d’avoir ouvert les hostilités. Israël n’a envahi le Liban  que lorsque le ministre de la défense Arien Sharon a compris via le secrétaire d’état américain Alexander Haig que l’administration Reagan était consentante », a-t-il expliqué.
Il en conclut alors que jamais Israël n’ira en guerre contre l’Iran tant qu’il n’a pas de feu vert de la part de l’administration d’Obama. Or, celle-ci a soigneusement veillé à dépêcher en Israël ses émissaires, dont le vice-président Jo Biden, le chef de la CIA Léon Panetta,  le chef de la Commission des affaires étrangères du Congrès John Kerry ainsi que le chef d’état-major américain Mike Mullen, pour dire d’un langage sans équivoque aux responsable israéliens : «  ne faites rien ! »
Le correspondant du Haaretz rapporte également des propos tenus par le conseiller actuel d’Obama, et ancien chercheur de la CIA, Bruce Reedley, au cas où une guerre similaire était déclenchée: «  Ils sont certainement capables de rendre la vie de nos soldats un véritable enfer. Une attaque de la sorte va créer une instabilité dans la région du Proche-Orient, le soutien du monde sunnite pour l’Iran chiite va s’accroître, et va menacer les régimes pro-occidentaux en Jordanie, Égypte, Arabie Saoudite, Irak, au Bahreïn et dans les Emirats arabes. Il découlera d’une telle offensive la fermeture du détroit d’Ormuz, à travers lequel est transporté le quart du pétrole mondial. Une telle fermeture par l’Iran, même si elle est contrée par la flotte américaine, va renchérir les prix de pétrole et perturber la situation économique ».  
(A SUIVRE)  
Trad: Leila Mazboudi 
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=138684&language=fr

"Nous ne nous sommes pas retirés du Liban, nous l'avons fui"

22/05/2010    
Le colonel Noam ben Tsevi, dernier commandant de la région de l'ouest au Sud Liban (Bent Jbeil) lors de l'occupation israélienne, a déclaré que "le retrait israélien du Liban il y a dix ans était en effet une fuite, ni plus ni moins".  Selon le quotidien Haaretz, ben Tsevi appuyait fortement la décision du Premier ministre à l'époque Ehud Barack de quitter le Liban unilatéralement, surtout après l'échec de la tentative de signer un accord de paix israélo-syrien, alors que la majorité des dirigeants militaires s'y opposaient.
"Je pense que les dirigeants des bataillons au Liban, comme Tchico Tamir, Samuel Zakay, Aviv Kokhafi, Alone Freedman et Ayal Eisenberg réalisaient la nécessité de sortir du Liban. Ils se sont tous rendus compte de la défaite et de l'incapacité d'exécuter les ordres au Liban", a-t-il ajouté.
Toutefois, ben Tsevi a critique la façon dont l'armée israélienne s'est retirée du Liban. Pour lui, "ce retrait fut une défaite militaire, l'armée israélienne n'a pas effectué d'enquête profonde au sujet du retrait. Elle aurait alors compris que la plupart des hauts officiers ont provoqué cet échec".   
"Nous avons laissé derrière nous des véhicules et des munitions, dans certains cas les soldats ont pillé des munitions. Les membres de l'armée du Liban Sud (celle du collaborateur Antoine Lahd ndlr) ont été rassemblés à la porte Fatima d'une façon humiliante. Il s'agissait donc d'une fuite non planifiée. Alors que le Hezbollah nous tirait dessus, nous avons renoncé à plusieurs valeurs en tant que soldats", a-t-il reconnu. 

"Israël" craint la « guerre touristique » du Hezbollah !

22/05/2010  
Après la guerre militaire, la guerre médiatique, la guerre psychologique, « Israël » craint maintenant ce qu’elle appelle la guerre touristique  du Hezbollah ! 
Les médias occidentaux et israéliens ont fait tout un bruit autour de la visite des étudiants de l'Université des Jésuites (USJ) et d'autres universités au Liban-sud.
Le Hezbollah leur avait organisé en début semaine une tournée touristique aux anciennes bases de la Résistance. ils ont eu l’occasion de rencontrer et de discuter avec des combattants de la résistance qui leur ont expliqué  leur manière de lutter contre « Israël » au cours des  principales étapes de ses guerres contre le Liban , plus récemment, bien sûr, la guerre de 2006.
Des sources occidentales se sont arrêtées sur la signification de cette tournée et l’ont inscrite dans le cadre de la guerre psychologique. Elles ont indiqué que le Hezbollah a fait clairement savoir à travers cette visite qu’il ne s'intéresse pas à une escalade militaire de la situation sur le front.
Ensuite, il veut  garder les Israéliens sur le qui-vive, allant de manœuvres en manœuvres, ne sachant guère à quoi s’attendre du côté libanais, et plus précisément de  la Résistance qui suit toujours sa même politique: nourrir l'ambiguité sur son arsenal militaire.
Ces mêmes sources ont souligné que les messages que le Hezbollah a tenus à adresser à travers l'organisation de cette tournée sont nombreux: mais pour en citer quelques uns, ces sources précisent que le Hezbollah a tenu à montrer que  la jeunesse libanaise -quelques soient ses appartenances politiques, sociales  et religieuses- s’intéresse à mieux connaître la Résistance.
Et de préciser que le Hezbollah  est non seulement capable de s’ouvrir aux autres, mais a réussi à le faire en forçant les obstacles traditionnels qui se dressaient autrefois entre lui et les jeunes des autres confessions religieuses.
"D’où la participation à cette tournée de jeunes filles et garçons vêtus de "Jeans" et de chemises à manches courtes , écoutant des chansons occidentales, et qui tant dans la forme que dans le fond sont très différents de la jeunesse « hezbolienne »", selon ces sources,
Et de conclure que c'est la preuve que le Hezbollah est désormais présent partout au Liban et non plus enfermé dans une zone géographique précise !
Or, toujours selon ces  sources,  cette question a fait l’objet d’un débat en « Israël » même : les Israéliens sont inquiets de la réussite du Hezbollah à s’intégrer dans la mosaïque confessionnelle et sociale libanaise et à attirer des groupes d'âge très différents , faisant échouer les tentatives d' « Israël » et de l'Occident de creuser le fossé entre la Résistance et au moins une partie signifiante du peuple libanais !  Et ce dans le but d’ouvrir un front interne contre le Hezbollah pour le rendre vulnérable.  
Par ailleurs, le Hezbollah a inauguré vendredi dans le sud du Liban un "site touristique jihadiste" où sont exposées des armes lourdes appartenant à la Résistance mais aussi à l’ennemi israélien, à l'occasion du 10e anniversaire du retrait israélien du sud du Liban.
Le site, dans la localité de Mlita, était une ancienne base militaire du Hezbollah avant le retrait des forces israélienes du sud du pays après une occupation de 22 ans (1978-2000) et jusqu'à la guerre de 2006.
Il sera ouvert au public à partir de mardi 25 mai, date de l'anniversaire du retrait israélien, proclamée cette année fête nationale au Liban.
Des dizaines de roquettes antichars, de roquettes Katioucha, de missiles iraniens "Raad 1", de mortiers et de lance-roquettes sont exposés dans une grotte creusée dans une montagne, dans un bois, ainsi que dans des salles nouvellement construites.
Plusieurs combattants du Hezbollah sont tombés lors de raids israéliens alors qu'ils creusaient la grotte, en vue d'y cacher des armes, selon le guide Mohammad Sayyed.
Des chars israéliens Merkava couverts d'une toile, pour symboliser, selon le Hezbollah, l'"embourbement" des soldats israéliens au Liban, sont également exposés dans l'une des cours du complexe.
Il s'agit du premier complexe du genre, selon un communiqué distribué par le Hezbollah, avec 60.000 mètres carrés de jardins, 4.500 mètres carrés de surface bâtie et un parking d'une capacité de 2.000 places. 
Pour sa part, la radio israélienne a estimé que l’inauguration de ce nouveau musée exposant l’arsenal militaire israélien abandonné par les forces israéliennes lors de son retrait du Liban, est une provocation pour « Israël » !
Bref.. il semblerait que la saison touristique du Hezbollah sera  légèrement moins prospère que la saison touristique libanaise, puisque le ministère du tourisme s’attend à ce que le Liban bat une année record par rapport aux autres années !
Bonnes vacances d’été !
G.Houbballah 

Le grand malaise des juifs américains

publié le samedi 22 mai 2010
Sylvain Cypel

 
Au niveau institutionnel, le lobby pro-israélien garde, certes, une capacité d’influence considérable aux Etats-Unis..
Le général James Jones, patron du Conseil de sécurité nationale américain, était récemment l’invité d’honneur du 25e anniversaire du Washington Institute for Near East Policy (Winep), un groupe de réflexion très favorable à la diplomatie israélienne. Vu les dissensions entre la Maison Blanche et Jérusalem, il crut détendre l’atmosphère avec une blague. Un taliban meurt de soif dans le désert. Il trouve l’échoppe d’un juif et lui demande de l’eau. Le marchand lui répond qu’il ne vend que des cravates. Le taliban s’insurge. "Calmez-vous, rétorque le marchand. Mon frère tient un restaurant de l’autre côté de la colline. Il aura de l’eau." Le taliban s’en va et revient une heure après, la gorge en feu. "Votre frère m’a dit que pour entrer dans le restaurant je dois porter une cravate"...
La salle s’est esclaffée. Mais le rédacteur en chef de l’hebdomadaire juif The Forward s’est inquiété : "La blague est-elle drôle ou déplacée ?" De fait, elle est connue en Israël - l’Arabe prenant la place du taliban. Mais quelle image des juifs, ou plutôt des Israéliens (c’est à eux que le général faisait référence), renvoie-t-elle ? Elle place l’Israélien dans une attitude dominatrice et indifférente à la souffrance de son interlocuteur ; et reflète la détérioration de l’image de l’Etat juif et de sa politique aux Etats-Unis.
Au niveau institutionnel, le lobby pro-israélien y garde, certes, une capacité d’influence considérable. L’American-Israeli Cooperative Enterprise se plaît à indiquer que 14 sénateurs sur 100 sont juifs. A la Chambre, ils sont 7,1 % (31 sur 435 représentants). Un indéniable succès pour une communauté constituant 2 % de la population. L’immense majorité de ces élus soutient activement Israël.
L’Aipac, le lobby pro-israélien officiel, a joué un rôle moteur dans deux récents messages envoyés à Barack Obama, le pressant de "galvaniser la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures immédiates et radicales" contre l’Iran, qu’il a fait signer par 81 sénateurs et 366 représentants. Au sein du lobby, beaucoup s’inquiètent d’une funeste évolution de l’image de l’Etat juif, y compris dans la population juive. Beaucoup la datent de l’offensive sur Gaza, à la charnière 2008-2009.
La délégitimation ultérieure organisée par Israël du juge Richard Goldstone, le rapporteur de l’ONU sur les "crimes de guerre" commis par Tsahal, a été très efficace sur le plan institutionnel : ce rapport est aux oubliettes. Mais elle a été catastrophique vis-à-vis de l’opinion publique, aggravant la défiance envers le gouvernement israélien. Bernard-Henry Lévy, aujourd’hui initiateur de l’appel des intellectuels juifs européens craignant que la "faute morale" que constitue "l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations" en territoire palestinien ne favorise la "délégitimation (d’Israël) en tant qu’Etat", s’en était aperçu.
Après avoir défendu l’opération militaire à Gaza en France, M. Lévy avait été houspillé, deux mois plus tard, à l’université de New York par le spécialiste du Proche-Orient Mark Danner. Il avait constaté combien la salle était loin d’être acquise à son point de vue d’alors.
Depuis, ce mouvement s’est accru. Ainsi, une controverse est organisée chaque mois à New York par l’association Intelligence Squad, sponsorisée par la fondation Rosenkranz. On pose une question à un vaste auditoire, puis on fait débattre deux "pour" et deux "contre", et on repose la question. Le 9 février, le thème était : "Les Etats-Unis doivent-ils mettre fin à leur "relation spéciale" avec Israël ?" Au départ, 42 % de l’auditorium répondaient "non", 33 % "oui" et 25 % étaient indécis.
Après la joute entre deux notabilités favorables au statu quo - l’ancien ambassadeur israélien à Washington, Itamar Rabinovich, et Stuart Eizenstadt, ex-secrétaire au commerce de Bill Clinton - et deux opposants à la "relation spéciale" - Roger Cohen, du New York Times, et le politologue de Columbia Rachid Khalidi -, 49 % voulaient y mettre fin, 47 % la maintenir. Les indécis avaient basculé en défaveur d’Israël.
Non seulement l’image "morale" d’Israël se dégrade aux Etats-Unis, mais nombre de juifs ont plus de difficulté à s’identifier à cet Israël-là. Le 2 mai, une manifestation de soutien avait lieu devant le consulat israélien à New York. Les voix critiques dans la communauté y ont été vilipendées sur un ton qui ressemblait à celui d’André Darmon, rédacteur en chef d’Israël Magazine à Jérusalem, intitulant sa chronique récente, sous la photo de BHL : "Les cons"...
Le New York Times du 6 mai consacrait à ces "cons" l’ouverture de son cahier de politique intérieure. L’enquête abonde d’exemples de juifs de divers horizons mal à l’aise devant la politique israélienne, et inquiets que ses soutiens américains se réduisent progressivement aux cercles politiques les plus droitiers, cabrés dans la détestation de M. Obama. "La plupart ont des sentiments mêlés, explique Tamara Kolton, femme rabbin d’une obédience réformée. Ils soutiennent Israël, mais c’est compliqué."
Un autre bon mot aujourd’hui en vogue est symptomatique du doute qui s’installe : "Bibi Nétanyahou veut tellement la paix qu’il est disposé à en discuter pendant encore cinquante ans." Dans la plus grande communauté de la diaspora juive, il fait de moins en moins rire.

Dix ans plus tard, Israël n'a toujours pas réglé ses comptes avec le Liban

23/05/2010
En Israël, on continue de penser que la décision du retrait était 
la bonne en dépit du conflit de 2006, mais la manière dont le retrait a 
été mené a affecté l'image de supériorité militaire d'Israël./
En Israël, on continue de penser que la décision du retrait était la bonne en dépit du conflit de 2006, mais la manière dont le retrait a été mené a affecté l'image de supériorité militaire d'Israël./ AFP
Dix ans après le retrait de ses troupes du Liban, une décision unilatérale qui a coûté cher à son image en termes de supériorité militaire, Israël n'a toujours pas réglé ses comptes avec le Hezbollah, indique Hazel Ward dans une dépêche AFP datée de Jérusalem. Depuis le 24 mai 2000, date à laquelle l'armée israélienne a quitté le sud du Liban après 22 ans d'occupation, une guerre dévastatrice a d'ailleurs opposé Israël et le Hezbollah libanais, qui dispose d'un important arsenal militaire, pendant l'été 2006.
Et la tension à la frontière reste élevée: Israël a récemment accusé le Hezbollah d'accumuler les armes, y compris des missiles Scud, en vue d'un nouveau conflit.
Le retrait du Liban était censé mettre fin à ce que beaucoup dans l'État hébreu considéraient comme le Vietnam d'Israël, les Israéliens espérant que le "Parti de Dieu" se tournerait alors vers les affaires politiques libanaises.
En Israël, on continue de penser que cette décision était la bonne en dépit du conflit de 2006, mais la manière dont le retrait a été mené a affecté l'image de supériorité militaire d'Israël.
"L'image que le retrait a donnée, celle d'Israël forcé de se retirer sous la pression, a eu des conséquences presque immédiates. Quel qu'ait été le pouvoir de dissuasion d'Israël à l'époque, il a été perdu et a dû être rétabli à un coût considérable", a écrit l'ex-ministre israélien de la Défense Moshe Arens dans le quotidien Haaretz cette semaine.
La victoire morale du Hezbollah "contraignant" la machine militaire israélienne à partir a préparé le terrain à la seconde Intifada (soulèvement) palestinienne quelques mois plus tard.
Le retrait a "conduit à une dégradation considérable du pouvoir de dissuasion d'Israël et contribué aux événements qui ont eu lieu depuis, l'Intifada et la guerre de 2006", affirme Jonathan Spyer, chercheur au Centre pour la recherche globale en questions internationales à Herzliya. "Israël a payé cher", estime-t-il.
Pendant plusieurs années, une illusion de calme a régné le long de la frontière israélo-libanaise jusqu'à l'enlèvement en juillet 2006 de deux soldats israéliens par le Hezbollah, qui a déclenché la guerre.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah "a admis que s'il avait imaginé l'ampleur de la réponse israélienne, il ne se serait pas impliqué, ce qui signifie que nous n'avions pas de pouvoir de dissuasion", analyse M. Spyer.
Le processus s'est répété avec la bande de Gaza, dont Israël s'est retiré en 2005 avant de faire l'objet de tirs de roquette presque quotidiens de la part des groupes armés palestiniens. L'État hébreu a lancé alors une brève mais violente opération punitive contre l'enclave palestinienne pour, principalement, rétablir son pouvoir de dissuasion.
Selon l'État hébreu, le Hezbollah possède aujourd'hui plus de 40 000 roquettes dont certaines d'une portée supérieure à 300 km, capables donc d'atteindre les grandes villes d'Israël.
Mais les experts israéliens ne sont toutefois pas convaincus que cela soit synonyme de guerre prochaine.
"En ce moment, nous avons un pouvoir de dissuasion réciproque stable à la frontière septentrionale. Le Hezbollah est dissuadé par Israël mais Israël est aussi dissuadé par le Hezbollah", souligne Shlomo Brom, chercheur associé à l'Institut des études sur la sécurité nationale. "Tout le monde comprend que le prochain round de violence sera bien pire. Personne n'en a envie", relève-t-il.
Oussama Safa, qui dirige le Centre libanais pour les études politiques, juge que la guerre de 2006 a établi un nouvel "équilibre de la terreur" dans la région. "Aujourd'hui, la nouvelle équation est: on peut tous se lancer dans une nouvelle guerre mais ce sera très difficile d'y mettre fin", explique-t-il.

Obama et Hariri vont discuter du soutien syrien au Hezbollah

23/05/2010
À la Maison Blanche, Saad Hariri devrait essayer de convaincre 
l'administration américaine d'user de son influence sur l'État hébreu 
pour apaiser les tensions avec le Liban.
À la Maison Blanche, Saad Hariri devrait essayer de convaincre l'administration américaine d'user de son influence sur l'État hébreu pour apaiser les tensions avec le Liban.
La question du soutien de la Syrie aux rebelles du Hezbollah sera au centre des discussions entre le président Barack Obama et le Premier ministre libanais Saad al Hariri lors de leur entrevue, lundi, a annoncé un responsable américain. M. Hariri se rend dimanche à Washington pour sa première visite officielle aux États-Unis, au cours de laquelle il rencontrera le président américain Barack Obama, avec pour toile de fond les craintes d'un nouveau conflit israélo-libanais. Selon des spécialistes, Obama devrait se montrer encourageant à l'égard de son hôte libanais plutôt que d'exiger de lui des résultats.
Le porte-parole de la Maison blanche, Robert Gibbs, a précisé vendredi qu'Obama et Hariri vont discuter "d'un large éventail d'objectifs mutuels concernant la souveraineté et l'indépendance du Liban ainsi que la paix et la sécurité régionales".
Les gouvernements libanais et syrien ont exprimé leurs craintes d'une possible attaque de la part d'Israël après que le président Shimon Peres a accusé Damas de fournir au Hezbollah des missiles Scud dont la portée menace l'État hébreu. La Syrie a démenti ces accusations. Plusieurs responsables américains ont exprimé leur scepticisme face à ces accusations israéliennes, tout en croyant que la Syrie a fourni des armes au Hezbollah. "Nous nourrissons évidemment de profondes inquiétudes concernant le transfert de missiles au Hezbollah depuis la Syrie vers le Liban", a dit un haut responsable de l'administration Obama devant la presse.
Un autre responsable a précisé que Washington pourrait demander à Hariri de poursuivre ses efforts en faveur d'une "paix régionale globale". Le coordinateur spécial des Nations unies pour le Liban, Michael Williams, avait signalé vendredi "que les récentes tensions dans la région diminuaient". Williams s'est entretenu avec Hariri à Beyrouth et exprimait sa satisfaction de constater de "chaque partie a baissé d'un ton dans les menaces".
Le chef du gouvernement libanais devrait essayer de convaincre l'administration américaine d'user de son influence sur l'État hébreu pour apaiser les tensions entre les deux voisins. "Le Premier ministre Hariri cherchera à obtenir des garanties de Washington contre une nouvelle aventure israélienne au Liban", a estimé Oussama Safa, directeur du Centre libanais des études politiques. "Il veut s'assurer que les États-Unis continuent à réfréner Israël et veut obtenir des garanties de sécurité." Pour M. Safa, si les États-Unis vont tenter d'apaiser les craintes arabes quant au regain de tensions au Proche-Orient, il est aussi probable que la Maison Blanche demande au Liban de mettre au pas le Hezbollah et de lutter plus efficacement contre le trafic d'armes à la frontière syrienne. "Je ne crois pas que l'administration américaine soit en position de donner à M. Hariri des garanties, mais elle lui fera certainement des demandes", a-t-il dit.
Obama et Hariri devraient également aborder la question des sanctions que Washington souhaite faire adopter par le Conseil de sécurité contre l'Iran, accusé de poursuivre un programme nucléaire à des fins militaires. Le Liban occupera à partir du 31 mai la présidence tournante du Conseil de sécurité.
Outre sa rencontre avec M. Obama, lundi, M. Hariri rencontrera plusieurs autres dirigeants américains ainsi que le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a indiqué un responsable gouvernemental libanais. Mercredi, il doit s'exprimer devant le Conseil de sécurité de l'ONU, présidé par le Liban pour le mois de mai.
Le Premier ministre libanais, qui a rencontré plusieurs dirigeants arabes ces derniers temps, devrait également relayer leurs préoccupations régionales auprès de Washington.

L'exercice israélien de défense est en contradiction avec les efforts de paix

23/05/2010

"Comment peut-on lancer des négociations de paix avec les Palestiniens tout en lançant des manoeuvres militaires?", s'est interrogé M. Hariri qui doit se rendre dimanche à Washington pour sa première visite officielle aux États-Unis./Photo Dalati et Nohra.
Le Premier ministre libanais Saad Hariri a critiqué samedi l'exercice de défense civile que l'État hébreu doit commencer aujourd'hui, affirmant qu'il contredisait les efforts de paix dans la région. "Israël doit se rendre à la table des négociations pour réaliser la paix, lancer maintenant des exercices militaires est en contradiction avec les efforts de paix", a dit M. Hariri à la presse à l'issue d'un entretien au Caire avec le président égyptien Hosni Moubarak. "Comment peut-on lancer des négociations de paix avec les Palestiniens tout en lançant des manoeuvres militaires?", s'est interrogé M. Hariri avant de se rendre en Turquie.
L'exercice annuel de défense civile en Israël, qui dure une semaine, est destiné à préparer l'arrière et les services de secours israéliens au scénario d'une attaque massive de roquettes contre l'État hébreu.
Le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilnaï a souligné la semaine dernière que cet exercice était prévu de longue date, sans rapport avec la situation à la frontière nord.
Des milliers de combattants de cette formation ont ainsi été mobilisés en raison de cet exercice, a affirmé vendredi le responsable du Hezbollah dans le sud du Liban, Nabil Qaouk.
"Les combattants du Hezbollah ont reçu pour instruction de se tenir totalement prêts face à la manoeuvre israélienne de dimanche", a indiqué cheikh Qaouk.
Après l'Égypte, le chef du gouvernement s'est dirigé, samedi soir, vers la Turquie où il a rencontré son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. L'entretien a porté sur les développements régionaux et internationaux, notamment les efforts visant à relancer le processus de paix au Moyen-Orient, la situation dans le monde arabe et les relations bilatérales entre le Liban et la Turquie.

La « Flotte de la liberté » a entamé son voyage vers Gaza

samedi 22 mai 2010 - 18h:39
D’après Al Jazeera
La plus grande tentative jamais lancée à l’initiative des groupes de soutien au niveau international pour briser le siège israélien contre la bande de Gaza, vient de démarrer.
(JPG)
Malgré les menaces des troupes israéliennes d’occupation, la Flotte de la Liberté a pris la mer depuis Istanbul.
Neuf navires sous la bannière de « la Flotte de la liberté », ont entamé leur voyage à Gaza ce samedi, en dépit des menaces israéliennes.
Les navires transportent 5000 tonnes de matériaux de reconstruction, des fournitures scolaires, du matériel médical et du matériel médical.
Le plus grand des neuf navires est parti d’Istanbul, en Turquie, en direction de la ville d’Antalya au sud-ouest, où deux autres navires turcs sont en attente de rejoindre le convoi.
Un rapport émotionnel à la Palestine
Anita McNaught d’Al Jazeera rapporte depuis Istanbul que la Turquie a de grands espoirs pour la flottille et que Gaza est étroitement liée à leurs cœurs.
« Cela a été une soirée très émouvante à Istanbul. La question de la bande de Gaza mobilise les Turcs plus que toute autre question » a déclaré McNaught.
« Cela a fortement imprégné la relation du gouvernement avec Israël, et beaucoup de Turcs se sentent en communauté d’esprit et avec un sens de la responsabilité vis à vis de la situation à Gaza. »
Mohammad Sawalha, vice-président de la commission internationale pour briser le siège de Gaza, l’un des organisateurs de la mission, a déclaré à Al Jazeera qu’un mouvement mondial, fait de ceux et celles qui veulent envoyer un message disant que la situation à Gaza est inacceptable, est de plus en plus puissant.
« Nous voulons envoyer un message à chacun que la situation à Gaza ne peut pas durer », a déclaré Sawalha.
« Personne ne peut accepter ce qui se passe actuellement à Gaza - empêcher les gens d’avoir de la nourriture et les médicaments dont ils ont besoin. C’est un crime. »
Le convoi est à l’initiative [d’organisations et d’individus] du Royaume-Uni, d’Irlande, d’Algérie, du Koweït, de la Grèce et de la Turquie, et est composé de 800 personnes de 50 nationalités différentes. Il comprend trois navires de fret et cinq bateaux de passagers.
Menaces des troupes israéliennes d’occupation
Un haut responsable israélien a mis en garde les militants que leur flottille de navires de fret comme les navires de passagers serait stoppée avant d’entrer dans Gaza.
Une déclaration du ministère des affaires étrangères d’Israël a fait savoir qu’il n’avait « aucune intention de permettre à la flottille d’accéder à la bande de Gaza », mais sans donner de précisions sur les moyens qui pourraient être utilisés pour l’arrêter.
Des représentants de six organisations, dont la Campagne européenne pour mettre fin le siège de Gaza (EGESG), ont déclaré qu’ils étaient déterminés à entrer dans la zone [maritime palestinienne] indépendamment des menaces d’Israël.
« Israël ne devrait pas se faire d’illusions. Ni ses menaces ni son intimidation ni même la violence contre nous ne nous arrêtera », a affirmé Huwaida Arraf, du Mouvement Free Gaza.
Kahel Mazen, de EGESG, a ajouté : « S’ils [les Israéliens] choisissent de recourir aux destructions et aux meurtres, notre mission restera de tenter d’ouvrir une fenêtre d’espoir pour la population de Gaza. »
22 mai 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
22 mai 2010 - http://english.aljaze...
Traduction : Info-Palestine.net
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8751

Iran, vers « une communauté internationale » post-occidentale ?

dimanche 23 mai 2010 - 06h:26
Alain Gresh
Le Monde diplomatique
« Les grandes puissances se discréditent » auprès de l’opinion publique en ignorant l’initiative irano-turco-brésilienne, a déclaré Ali Akbar Salehi, chef de l’organisation iranienne de l’énergie atomique (AFP, 19 mai). C’est « un camouflet pour les puissances émergentes », a insisté pour sa part l’ancien ambassadeur de France à Téhéran François Nicoullaud, sur RFI, le 19 mai. Pour l’éditorialiste du New York Times Roger Cohen (« America Moves the Goalposts », 20 mai), « le Brésil et la Turquie représentent le monde émergent post-occidental. Et il va continuer à émerger. Hillary Clinton devrait être moins irresponsable en torpillant les efforts de Brasilia et d’Ankara et en rendant hypocritement hommage à leurs efforts sincères. » La capacité des Etats-Unis à imposer leur solution, poursuit-il, est sérieusement érodée.
Tous trois réagissaient au dépôt par les cinq membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution durcissant les sanctions contre l’Iran. L’accord tripartite signé à Téhéran n’a pas fini de soulever des vagues. Son importance ne peut être sous-estimée, car il signe sans doute la fin de la « communauté internationale » derrière laquelle les Etats-Unis et l’Union européenne s’abritaient pour mener leur politique.
Il avait fallu 17 ou 18 heures de négociations à Téhéran entre les ministres des affaires étrangères du Brésil, de la Turquie et de l’Iran pour se mettre d’accord sur un texte. Les discussions avaient été ardues. Le premier ministre turc avait menacé de ne pas se joindre aux négociateurs et même de rompre le dialogue si la République islamique ne prenait pas d’engagements précis et ne fixait pas des échéances pour leur mise en œuvre. Finalement, tout s’est arrangé : M. Recep Erdogan a fait le déplacement à Téhéran et il a scellé, le 17 mai, son entente avec le président Lula da Silva et Mahmoud Ahmadinejad sur un texte en dix points qui trace une voie pour résoudre la crise sur le nucléaire iranien.
Quelques heures avant cette signature, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait appelé son homologue turc pour tenter de le dissuader ; elle avait prédit que la médiation échouerait et avait déclaré devant des journalistes : « Chaque étape a démontré clairement au monde que l’Iran ne s’engage pas de la manière que nous avons demandée et que le pays continue son programme nucléaire » (cité par Stephen Kinzer, « Iran’s nuclear Deal », The Guardian, 17 mai 2010).
Pour sa part, le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait accusé le président Lula de se laisser abuser par l’Iran, s’attirant une vive réplique de l’intéressé : « Personne ne peut venir me donner des leçons sur l’armement nucléaire. (...) Chaque pays se charge de sa politique internationale et le Brésil est conscient d’être majeur. » Au Brésil même, quelques journaux relayaient la campagne des néoconservateurs américains et comparaient Lula à Neville Chamberlain, le signataire britannique des accords de Munich de 1938 !
Au-delà de l’accord lui-même, c’est le rôle joué par deux puissances émergentes, proches des Etats-Unis, qui attire l’attention. Pour la première fois peut-être depuis la fin de la guerre froide, dans une crise internationale majeure, ce ne sont ni les Etats-Unis ni les Européens qui ont joué un rôle moteur dans des négociations pour sortir de l’impasse.
En 2004 encore, c’était la troïka européenne (France, Royaume-Uni, Allemagne) qui paraphait, le 14 novembre, un accord avec la République islamique : l’Iran acceptait de signer le protocole additionnel du Traité de non prolifération (TNP) prévoyant des inspections plus vigoureuses de ses installations nucléaires et décidait de suspendre provisoirement l’enrichissement de son uranium, étant entendu qu’un accord à long terme avec les Occidentaux l’Iran serait ratifié, qui fournirait à Téhéran des garanties sur sa sécurité. Ces engagements ayant été rejetés par Washington et par le président George W. Bush, qui rêvait de renverser « le régime des mollahs » après sa « brillante victoire » en Irak, l’Iran relança son programme d’enrichissement. Et, plutôt que de poursuivre une politique indépendante, l’Union européenne s’aligna sur Washington, se privant du moindre rôle d’intermédiaire. Plus grave encore, Paris se lança dans une surenchère anti-iranienne, allant jusqu’à critiquer l’administration Obama pour ses premières ouvertures envers Téhéran.
Ce « vide » européen et français - perceptible sur d’autres dossiers, notamment sur le dossier israélo-palestinien -, allait permettre à des puissances comme le Brésil ou la Turquie de s’affirmer sur la scène iranienne et d’obtenir l’accord du 17 mai.
Que dit le texte signé sous leur égide ? D’abord que, conformément au TNP, l’Iran a droit à l’enrichissement ; ensuite, que le pays accepte l’échange de 1 200 kilos d’uranium faiblement enrichi (UFE) contre 120 kilos d’uranium enrichi (UE) à 20%, indispensables au fonctionnement de son réacteur de recherche ; que les 1 200 kilos d’UFE seraient stockés en Turquie, le temps que l’Iran reçoive ces 120 kilos d’UE ; que l’Iran transmettrait à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dans la semaine suivant le 17 mai, une lettre officielle formalisant son accord. En renonçant à une partie importante de son uranium, Téhéran limite sérieusement ses capacités à produire une bombe.
Rappelons ce qu’est le réacteur de recherche de Téhéran. C’est un réacteur installé avant la révolution pour fabriquer des isotopes nécessaires contre le cancer. Jusqu’à présent, ce réacteur s’était fourni sur le marché pour obtenir l’uranium enrichi à 20% nécessaire à son fonctionnement. Ce sont les pressions des Etats-Unis (pourtant à l’initiative de la création de ce réacteur) qui empêchent l’Iran d’obtenir désormais le combustible nécessaire.
Une version de cette proposition avait été formulée par l’AIEA en octobre 2009, avec une différence notable : les 1 200 kilos devaient être envoyés en Russie puis en France pour être conditionnés, et ce n’est qu’à l’issue de ce processus que Téhéran récupérerait de l’uranium enrichi. Ce projet avait suscité des débats à Téhéran, où l’on ne faisait pas confiance aux « intermédiaires » : ni à la Russie, qui traîne les pieds sur la mise en service de la centrale nucléaire de Bushehr, qui a pris plusieurs années de retard ; ni à la France, dont on se souvient de son soutien à l’Irak durant la guerre de 1980-1988, de son refus de respecter ses engagements et de fournir de l’uranium enrichi à Téhéran comme le prévoyait l’accord Eurodif (dans lequel l’Iran avait investi 1 milliard de dollars), sans parler de sa violente rhétorique anti-iranienne actuelle. Les luttes internes à Téhéran, notamment suite à l’élection présidentielle de juin 2009, rendaient un accord plus difficile, les différentes factions du pouvoir faisant de la surenchère.
Contrairement à ce qu’écrit une presse « mal informée, » l’Iran n’avait pas refusé le projet de l’AIEA, mais demandé à ce que l’échange soit simultané et qu’il ait lieu sur son territoire. La proposition du 17 mai 2010 est un compromis, rejeté par une partie de la presse iranienne et par quelques députés. Jomhuri-ye Eslami écrit le 18 mai que les conditions posées par l’Iran « n’avaient pas été remplies par la déclaration » et Keyhan dénonce « un recul de l’Iran par rapport à ses positions antérieures ».
L’enthousiasme était encore plus faible du côté français. Le porte-parole du quai d’Orsay déclarait le 17 mai :
« Ne nous leurrons pas : une solution à la question du TRR [le réacteur de recherche de Téhéran], le cas échéant, ne règlerait en rien le problème posé par le programme nucléaire iranien. L’échange d’uranium envisagé n’est qu’une mesure de confiance, un accompagnement. Le cœur du problème nucléaire iranien, c’est la poursuite des activités d’enrichissement à Natanz, la construction du réacteur à l’eau lourde d’Arak, la dissimulation du site de Qom, les questions des inspecteurs de l’AIEA laissées sans réponse à ce jour. Depuis la proposition de l’AIEA en octobre dernier, l’Iran enrichit de l’uranium à 20%. C’est à ces violations constantes des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et du Conseil des gouverneurs de l’AIEA que l’Iran doit immédiatement mettre fin. C’est à cette fin que nous préparons à New York, avec nos partenaires du Conseil de sécurité, de nouvelles sanctions. »
Le département d’Etat adoptait une position quasi-similaire (ou faudrait-il dire que c’est le Quai d’Orsay qui emboîtait le pas à Washington ?).
Même consensus minimisant la portée de l’accord dans les médias : Libération du 18 mai ne lui a consacré que quelques lignes, et Le Monde (19 mai) n’y a vu qu’un moyen pour Téhéran de desserrer « la pression occidentale sur son programme nucléaire », un titre similaire à celui du New York Times du 18 mai.
Pris au dépourvu, les diplomates européens et américains (et les médias) ont mis au point une stratégie pour le moins étrange :
-  féliciter (avec plus ou moins de chaleur) le Brésil et la Turquie pour leur efforts ;
-  affirmer que l’accord du 17 mai ne change rien sur le fond et ne résout pas la crise ;
-  maintenir l’idée que seules les sanctions seront efficaces, et donc déposer un projet en ce sens au Conseil de sécurité (PDF).
Pourtant, l’accord satisfait aux demandes faites par l’AIEA en octobre 2009, et, à l’époque, tout le monde admettait l’idée que, si ces demandes étaient acceptées, il n’y aurait pas de nouvelles sanctions, mais ouverture de négociations. Les Etats-Unis semblaient avoir accepté que le programme d’enrichissement de l’uranium (conforme au TNP) serait alors accepté. Quoiqu’il en soit, il était évident qu’un premier accord ne pouvait régler toutes les questions mais simplement ouvrir la voie à des négociations plus larges (et qui, pour Téhéran, devaient dépasser le seul dossier nucléaire).
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Alain Gresh
21 mai 2010 - Les blogs du Diplo
Vous pouvez consulter cet article à :
http://blog.mondediplo.net/2010-05-...

Le Mur en Palestine : barrages et passages

dimanche 23 mai 2010 - 06h:00
Dominique Muselet
J’ai eu l’occasion de faire dernièrement un petit périple dans le nord d’Israel où j’ai eu des contacts avec des Arabes israéliens et palestiniens et avec des Juifs qui oeuvrent dans des organisations des droits de l’homme. Une d’elles s’appelle Machsom Watch.
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Mai 2006 - Anata/Shu’fat Checkpoint - Photo : Neta Efroni
Elle est composée de femmes juives qui se sont donné pour mission de maintenir une présence aux barrages érigés par l’état d’Israël le long du Mur entre Israël et les territoires occupés qu’on appelle pudiquement en Israël "les territoires" pour ne pas prononcer "occupés" ou "Palestine".
La langue de bois a atteint un niveau de subtilité ici digne des pires oppressions de l’histoire de l’humanité. Ainsi le mot "Machson" (barrage) lui-même n’est plus employé par l’armée qui l’a remplacé par le mot "maavarim" qui veut dire passage. Evidemment ça change tout !
Ces femmes juives sont là, en tant que témoins devant lesquels Tsahal, l’armée israélienne et ses sous-traitants n’osent pas se conduire trop mal avec les Palestiniens et elles interviennent auprès des soldats ou de leur hiérarchie pour essayer de résoudre les cas les plus dramatiques. Beaucoup passent leurs journées au téléphone et en démarches pour la plupart inutiles.
J’ai visité 3 barrages à Bartaa avec deux femmes de Machsom Watch.
Bartaa est un endroit un peu particulier. C’est une ville [1] qui est pour moitié Palestinienne et pour moitié Israélienne, car la ligne verte, frontière de 48 prescrite par l’ONU, passe au milieu de la ville.
Les habitants de la partie palestinienne du village sont enfermés entre le Mur d’un côté, situé à l’extérieur de la ville en plein territoire palestinien, et la ligne verte, qui coupe le village en deux. Ils n’ont pas le droit d’aller en Israël, c’est-à-dire dans la partie Israélienne du village, de laquelle aucun barrage ne les sépare, mais ils sont coupés de leurs terres (ils sont pour la plupart agriculteurs) et de leur pays, la Palestine, par le Mur érigé à la sortie de leur ville.
Le plus grand de ces barrages, territoire de l’armée Israélienne sur le sol Palestinien, ressemble à une prison entourée de grilles et de barbelés surmontée de tourelles et de tours d’où des soldats braquent en permanence des armes sur les palestiniens qui se présentent a l’entrée des 100 mètres de couloir grillagé qui les mènent aux pièces intérieures où ils doivent se déshabiller après avoir présenté leurs papiers.
La plupart veulent simplement venir dans la partie Palestinienne de Bartaa qui est devenue une sorte de no man’s land commercial où les Israéliens viennent profiter des produits palestinien et de la main d’oeuvre bon marché.
Les Palestiniens qui veulent aller en Israel, doivent avoir un permis spécial et ce permis est si difficile à obtenir que beaucoup de Palestiniens se rendent en Israël sans permis pour essayer de gagner deux sous au noir ; s’ils sont attrapés ils vont en prison.
Les Palestiniens ne savent jamais combien de temps il va leur falloir pour arriver de l’autre cote du barrage, alors ils se sont levés a 3 ou 4 heures du matin, ils sont venus à pied ou en taxi collectif jusqu’au barrage car même s’ils ont une voiture, ce qui est rare, ils n’ont pas le droit de la passer du côté israélien. Des taxis israéliens attendent donc de l’autre coté et les emmènent sur leur lieu de travail.
A côté du passage piéton, une vingtaine de voitures et camionnettes, toutes au bord de la ruine attendent, sous le soleil brûlant, de pouvoir passer. La moitie est chargée de fruits, légumes, oeufs et autres produits frais dont Israël est friand parce qu’ils sont très bon marché. C’est pourquoi on les laisse passer mais cela prend des heures.
Chaque chargement est entièrement démonté et attend là, en plein soleil. Des chiens sont amenés pour renifler tous les coins de la voiture. Les chauffeurs palestiniens maigres et loqueteux se protègent comme ils peuvent du soleil en se couchant par terre le long de leur véhicule.
Le contrôle est effectué par une société de sécurité. Les soldats de Tsahal les encadrent seulement et ne se salissent plus les mains depuis que l’armée s’est aperçu que ce "travail" avait une influence négative sur les recrues.
Pour donner a cet ensemble carcéral un air printanier, des fleurs et des arbres ont été plantés récemment le long des grillages et les Palestiniens qui n’ont pas d’eau dans les territoires car elle est confisquée par Israël assistent a l’arrosage soigneux des espaces verts du barrage.
Pendant ce temps, les voitures des colons juifs passent librement sur une allée parallèle à celle ou les Palestiniens attendent des heures en plein soleil.
Je contemple tout ce dispositif inhumain fait de violence et de cruauté gratuites et je me sens hébétée, déprimée, impuissante, même pas en colère, bizarrement car tout le monde ici, Palestiniens comme Juifs, fait figure de rouages d’une infernale machine de déshumanisation et destruction que plus personne en Israël ne contrôle et qui un jour, à force d’escalade, explosera et détruira tout le monde, les bourreaux comme les victimes, si personne ne la débranche.
La partie palestinienne de Bartaa où les Israéliens circulent librement, est devenue un immense bazar où l’on trouve de tout, même des ateliers de couture où les femmes palestiniennes des territoires occupés, qui ont de la chance, peuvent venir se faire exploiter.
Les Israéliens viennent y acheter, en toute sécurité, les marchandises palestiniennes infiniment moins chères que les produits israéliens.
Les Palestiniens, acculés par la misère au point qu’ils ne survivent que grâce à l’aide internationale (Gaza fait partie des 10 endroits les plus pauvres du monde, et le reste de la Palestine est à peine mieux lotie) viennent y vendre le peu qu’ils ont, pour presque rien. Ils n’ont pas le choix, ils n’ont pas d’autre débouché.
Pardon, je me trompe, ils ont une autre possibilité, ils travaillent aussi pour les colons juifs des colonies juives "légales" et " illégales" qui les exploitent encore plus quand ils ne volent pas carrément leurs terres et leurs olives....
Les deux autres barrages sont beaucoup plus petits.
Le deuxième barrage permet a des enfants palestiniens d’aller à l’école qui est restée de l’autre cote du Mur et à des paysans d’aller travailler à leurs champs eux aussi restés de l’autre côté du Mur, en faisant un grand détour car il est interdit aux Palestiniens d’emprunter, de traverser ou de s’approcher de la magnifique route réservée aux colons juifs.
Le troisième barrage qui est constitué de barbelés avec des portes et cahutes à l’abandon, n’est ouvert que deux heures par jour pour permettre à d’autres Palestiniens d’aller à d’autres champs. Il y avait là 3 soldats de Tsahal, deux garçons et une fille de 20 ans, avec tout leur harnachement et leurs armes sous un soleil de plomb qui faisaient autant pitié que les Palestiniens.
Tous ces barrages (il y en a des centaines dont une grande partie se trouve a l’intérieur des territoires Palestiniens eux-mêmes) se ferment au moindre prétexte et sont bien sur complétement fermés pendant les fêtes juives.
Les territoires occupés et surtout Gaza sont une grande prison où les prisonniers arabes affamés et humiliés ne rêvent que de s’immoler pour retrouver leur liberté.
Les territoires occupés sont interdits aux Juifs pour raison de sécurité mais de toutes façons les Juifs en général et les Juifs israéliens en particulier ne veulent pas savoir ce qui s’y passe (il leur suffirait pourtant de lire Haaretz qui a condamné et décrit l’occupation depuis le début et qui est un des meilleurs quotidiens du monde) et l’Europe et les USA, soutiennent Israël, leur bras armé au Moyen-orient.
[1] En Israël, il y a très peu de villes ou villages où les Arabes et les Juifs vivent ensemble. J’en connais trois, Haifa, Jaffa et Névé Shalom. Dans l’état hébreu, Les agglomérations où vivent les Arabes israéliens sont toutes appelées " village arabe ", quelle que soit leur taille.
25 septembre 2007 - Communiqué par l’auteure
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8742

Le boycott vise les stars, d’Elvis à Elton

samedi 22 mai 2010 - 18h:54
Nathan Guttman - JDF
C’était une plume dans le chapeau des militants pro-boycott, mais pour les Israéliens, ce fut un revers majeur.
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Parmi d’autres, Gil Scott-Heron a rejoint le mouvement des artistes pour le boycott
Avec des lignes de front passant par salles de concerts et stades accueillant des groupes de rock, la décision de la méga-star Elvis Costello d’annuler ses concerts prévus en Israël est vue comme un changement de partie.
Dans une déclaration mise sur son site, Costello a décrit sa décision comme une « question d’instinct et de conscience ». Le Ministre de la culture Limor Livnat a répondu en disant que Costello « n’est pas digne » de jouer en Israël.
Le mouvement pour un boycott culturel d’Israël a augmenté ses activités ces dernières années, ciblant stratégiquement des artistes prévus pour s’y produire. Jusqu’à peu, la campagne a eu un succès limité. Elle n’a pu empêcher Paul Mc Cartney et Leonard Cohen de donner des concerts en Israël, mais a été fière des réponses positives de plusieurs auteurs et poètes.
Bien d’autres stars, comme Madonna, sont restées de marbre devant la campagne de boycott culturel, jouant avec succès en Israël jusqu’à récemment.
Mais l’action de Costello est le premier ralliement au mouvement de boycott par un artiste de 1ere classe en protestation à la politique d’Israël en Cisjordanie et à son siège de Gaza. Dans une déclaration détaillée, l’artiste a argumenté qu’il ne pouvait pas se produire en Israël parce qu’en y allant « on pourrait considérer qu’on ne se soucie pas de la souffrance de l’innocent .
« On vit dans l’espoir que la musique est plus qu’un simple bruit, remplissant le temps vide, que ce soit pour réjouir ou pleurer », écrit Costello dans sa déclaration.
Il a suggéré que sa décision avait été complexe et difficile. « Je dois croire que l’audience des concerts à venir aurait compris bien des gens qui s’interrogent sur la politique de leur gouvernement dans les colonies et qui déplorent les conditions qui causent intimidation, humiliation et bien pire aux civils Palestiniens au nom de la sécurité nationale », écrit-il. « Je suis aussi très conscient de la sensibilité sur ces thèmes à la suite de tant d’actes méprisables de violence perpétrés au nom de la libération .
« J’offre des sincères excuses pour toute déception des détenteurs de billets ainsi qu’aux organisateurs ».
En réaction, un initié de l’industrie musicale a confirmé que les vents pouvaient bien tourner. Le producteur musical, qui a demandé l’anonymat en raison de ses liens d’affaire avec les artistes, a dit que ces mois derniers il avait contacté plus de 15 artistes en activité avec des propositions pour donner des concerts en Israël. Aucun n’avait accepté. Les contrats offraient des cachets élevés. Il les a appelé « des chiffres extrêmement gros qui pouvaient comparer avec n’importe quel autre concert de rock ».
Une autre campagne de boycott réussie a été dirigée vers le poète et chanteur Gil Scott-Heron. Peu après avoir annoncé son plan de jouer à Tel Aviv le 25 mai, Scott-Heron, dont l’activisme politique est connu, a été harcelé par les supporters du mouvement de boycott, qui l’ont appelé à annuler sa visite. Le concert de Scott-Heron du 24 avril à Londres a été interrompu par des protestataires pro-palestiniens et à la fin du show, il a annoncé son annulation de la tournée à Tel-Aviv.
Une lettre envoyée à Scott-Heron par plus de 50 groupes et artistes pro-boycott a félicité la décision comme morale. « Vous avez choisi de vous tenir du bon côté de l’Histoire », dit la lettre.
Les vues progressistes de Scott-Heron et ses positions politiques publiques ont fait de lui une cible prioritaire du mouvement de boycott. Les organisateurs ont expliqué qu’ils avaient focalisé sur des artistes dont ils croyaient qu’ils pouvaient être ouverts à l’idée de boycotter culturellement Israël. « Bien sûr, nous ne pouvons pas viser tout le monde, alors nous distinguons ceux dont nous pensons qu’ils seront plus réceptifs et ouverts sur la question », dit Hannah Mermelstein, une porte parole d’Adalah-New York, la campagne de New York pour le boycott d’Israël.
Mais les groupes s’adressent aussi à des artistes dont les concerts en Israël sont prévus pour des ventes de dizaines de milliers de billets.
Actuellement, l’accent est sur Elton John, qui est prévu pour un concert à Tel Aviv le 17 juin. Un clip [http://www.youtube.com/watch ?v=9HSClZbhB5g, ndt] qui circule sur le Web montre une séquence du hit d’Elton John de 1976 « Sorry Seems to Be the Hardest Word ». La parodie remplace les paroles originelles de la chanson par un appel à annuler le show prévu « Always seems to me that boycott seems to be the hardest word » [Il me semble toujours que boycott semble être le mot le plus dur].
D’autres artistes à haut profil visés sont Bob Dylan, qui prévoit un concert en Israël fin mai, et Joan Armatrading, engagée pour deux shows la première semaine de juin. La chanson critique Elton John pour avoir joué en Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid et dit que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou utilise le tourisme gay en Israël dans le cadre de la campagne de réhabilitation du pays. Le clip appelle John à ne pas permettre à « Bibi de vous utiliser comme son Band-Aid gay ». [Band-Aid : marque de pansement adhésif très utilisé aux USA, ndt].
Mais dans la bataille de l’opinion publique, bien d’autres noms ont été jetés dans le débat. Ils incluent des artistes qui ont planifié des concerts en Israël ou indiqué leur souhait d’y aller, mais qui se sont retirés ensuite sans donner les raisons de leurs décisions.
C’est le cas du légendaire guitariste Carlos Santana, qui avait prévu un arrêt en Israël dans le cadre d’une tournée en Europe et au Moyen-Orient. Des milliers de billets pour le concert prévu pour avoir lieu dans un grand stade de foot de Jaffa avaient déjà été vendus avant que Santana et son groupe n’annoncent que le concert était annulé en raison de « conflits de programmation imprévus ». Le quotidien israélien Yediot Aharonot cita des sources anonymes de la société de production israélienne disant que Santana avait été sous « la pression de personnalités anti-israéliennes » pour annuler la visite.
Une autre absence a été le rappeur Snoop Sogg, qui s’est retiré d’une performance prévue en Israël a cause de « difficultés contractuelles ». Dans ce cas il n’est pas clair si la décision fut une réponse à la pression à boycotter Israël ou à une vente lente de billets.
Les militants du Boycott, Désinvestissements et Sanctions, cependant, ont inclus ces artistes dans une liste de musiciens qui ont refusé de se produire en Israël, laissant entendre que leur décision d’annuler était mue par des considérations politiques.
Mermelstein, la porte parole d’Adalah, a dit que même quand des artistes citent officiellement des raisons logistiques à leur annulation, ce pourrait être un signe qu’ils répondent aux appels au boycott. « La plupart des artistes célèbres ne font pas encore de déclaration publique en soutien au BDS, mais le mouvement commence à être pris en compte, et les artistes y pensent à deux fois avant d’y jouer », dit-elle.
Certains artistes ont déclaré clairement leur soutien au boycott d’Israël et ont déclaré leur refus d’apparaître en Israël. Ce sont plutôt des poètes, des auteurs et des érudits que des artistes sur scène. L’écrivain indienne Arundhati Roy, l’écrivain britannique John Berger, la poétesse Adrienne Rich, le réalisateur Ken Loach, and l’auteur et militante Naomi Klein sont parmi eux.
Les militants BDS des Etats-Unis soulignent qu’en appelant les artistes à boycotter Israël, ils suivent les demandes des Palestiniens sur le terrain qui croient que c’est un moyen efficace de faire pression sur Israël. Ofer Neiman, un militant de Jérusalem, dit que le but est de montrer que l’occupation « a une étiquette de prix attachée ». Il rejette la notion qu’avoir des artistes connus venant en Israël pour y exprimer leur désaccord avec la politique du gouvernement serait plus efficace que le boycott. « Combien de gens ont pris les déclarations anti-occupation de Roger Waters [musicien de rock] à cœur quand il est venu jouer ici en 2006 ? Ce dont se souviennent surtout les gens c’est qu’il est venu jouer ici », dit Neiman.
Malgré les récents succès du mouvement de boycott, les Israéliens sont toujours face à un agenda chargé de concerts et de performances cet été : Elton John, Rod Stewart, Rihanna et les Pixies sont parmi ceux confirmés pour jouer en Israël. Aussi en préparation il y a le plan d’accueillir le rassemblement annuel de MTV, une des productions majeures des chaines musicales, à Tel Aviv.
19 mai 2010 - The Jewish daily Forward - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.forward.com/articles/128185/
Traduction : Jean-Pierre Bouché

Les milices d'Abbas enlèvent 5 du Hamas

[ 22/05/2010 - 10:34 ]
Cisjordanie – CPI

Les milices qui appartiennent à l'ex-président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, poursuivent leurs campagnes hostiles contre les partisans et cadres du Hamas en Cisjordanie, en enlevant 5 personnes dans la ville de Bethléem et Toulkarem.
Des sources locales ont dit, le samedi 22/5, que les milices d'Abbas ont enlevé le Cheikh Souleymane Daadou, l'Imam de la mosquée du village de Khedr et le captif libéré, Ahmed Saïd Moussa, l'ancien directeur de l'organisation d'Ansar el-Sajin, à Bethléem, alors qu'elles ont enlevé de nouveau le captif libéré, Mohamed Damessa, un mois seulement après sa libération.
Dans la ville de Toulkarem, elles ont enlevé le captif libéré, Awad Youssef et le Cheikh Mouaid Asleih, du village d'Atel.
Dans le même contexte, les milices d'Abbas poursuivent la détention de l'enseignante, Merfat Sabri, de Qalqilia, depuis la fin du mois d'avril dernier.

Deux résistants tombent en martyr lors d'un accrochage avec l'occupation

[ 22/05/2010 - 10:43 ]
Gaza – CPI

Deux résistants palestiniens sont tombés en martyrs lors des accrochages avec les forces occupantes près de la clôture sécuritaire sioniste, à l'est de Khan Younès.
Des masses médias hébreux ont dit que les forces de l'armée de l'occupation israélienne ont tué, le vendredi 21/5, deux résistants près de la clôture sécuritaire sioniste, à l'est de Khan Younès.
Des sources locales ont dit au correspondant du centre palestinien d'information qu'un groupe de résistants des Sarayas d'al-Qods, la branche militaire du mouvement du Djihad islamique, s'est affronté avec des forces sionistes qui ont envahi l'est de la région d'al-Sanati, à Abassan al-Kabira.
Les sources ont ajouté que les deux martyrs sont âgés de 17 ans et qu'ils appartiennent aux Sarayas d'al-Qods, la branche militaire du mouvement du Djihad islamique en Palestine.
Les sources ont poursuivi que les deux martyrs se sont accrochés avec de grandes forces sionistes qui ont envahi la région située à l'est de Khan Younès en rasant de grandes surfaces des terres agricoles et ouvrant le feu hasardeusement sur les maisons résidentielles.
De son côté, le directeur des urgences et des secours au ministère de la santé, Dr. Mouawia Hassanein, a dit que les équipes de secours n'ont pas pu transporter les corps des deux martyrs, tout en condamnant ce nouveau crime perpétré par les forces occupantes contre le peuple palestinien assiégé dans la Bande de Gaza.

Hamas : l’expulsion d’Abou Taïr est un crime raciste solennel

[ 22/05/2010 - 10:54 ]
Damas - CPI

Le Hamas a affirmé que la décision de l’occupation d'expulser le leader et député allié au Hamas, Mohamed Abou Taïr, de sa ville sainte d’Al Qods vers la Bande de Gaza, représente un nouveau crime raciste solennel qui s’ajoute aux crimes de l’occupation qui exerce officiellement un nettoyage ethnique contre les habitants d’Al Qods.
"L’expulsion d’Abou Taïr est une violation très flagrante aux droits humains, ainsi que les lois internationales et conventions onusiennes", a ajouté le Hamas, le vendredi 21/5, lors d’un communiqué après cette décision discriminatoire sioniste.
Le Hamas a appelé les Palestiniens à faire face à la politique d’apartheid pratiquée par l’entité sioniste pour judaïser totalement la ville sacrée d’Al Qods et exterminer le peuple palestinien, tout en exhortant l’autorité de Ramallah (d’OSLO) à arrêter les négociations inutiles avec l’ennemi occupant israélien qui profite de cela afin d'accentuer ses agendas criminels et racistes.

Des appels pour activer les normes juridiques et arrêter l’expulsion du député Abou Taïr

[ 22/05/2010 - 11:28 ]
Gaza - CPI

 La campagne internationale pour la libération des députés palestiniens des prisons de l’occupation israélienne a affirmé que la décision sioniste d’expulser le député Abou Taïr est une violation très flagrante, ainsi qu'un crime contre la loi internationale et les droits de l’homme.
"La décision de l’occupation d’expulser Abou Taïr vient dans le cadre du grand projet sioniste visant à exterminer les Palestiniens de leur ville sacrée, en commençant par les représentants du peuple palestinien", a contesté la campagne internationale contre la politique raciste des autorités occupantes israéliennes, lors d’une déclaration, le vendredi 21/5.
La campagne a condamné la décision de l’occupation pour expulser le député Abou Taïr qui avait été emprisonné illégalement pendant 30 ans, et en lui donnant un délai de 30 jours pour quitter sa ville sainte d’Al Qods, quelques heures seulement après sa libération.
Le député allié au Hamas et chef de la campagne internationale a appelé les parlements du monde ainsi que les institutions internationales qui s’occupent des droits de l’homme et de la justice à presser sur l’occupation israélienne pour annuler cette décision contre Abou Taïr, l'un des représentants du peuple palestinien, à Al Qods, et lui permettre d’exercer ses droits civils et démocratiques, et surtout d’obliger les autorités occupantes à respecter la loi internationale et les conventions de l’ONU, tout en condamnant le silence très ferme de la communauté internationale envers les violations et crimes de l’entité occupante sioniste.
De sa part, le député palestinien qui habite à Al Qods occupée, Mohamed Ahmed Atwane, a condamné la décision sioniste contre le député Abou Taïr, en critiquant fortement la reprise des négociations inutiles avec l’ennemi occupant qui viole les lois, chartes et règles humaines et internationales, et couvrant les crimes et violations sionistes contre les droits légaux du peuple palestinien, afin d’accomplir totalement les plans de judaïsation et de colonisation dans la ville sainte. 

L'occupation attaque une marche hebdomadaire à Bilin

[ 22/05/2010 - 12:25 ]
Ramallah – CPI

Les forces de l'occupation israélienne ont agressé, le vendredi 21/5, les participants à une marche hebdomadaire contre le mur raciste sioniste dans le village de Bilin, près de Ramallah.  
Les forces de l'occupation israélienne ont lancé des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes sur les manifestants.
La marche s'est dirigée vers la porte principale du mur d'apartheid sioniste, où les manifestants ont répété des slogans contre l'occupation, en portant des drapeaux palestiniens des panneaux qui appellent au boycottage des produits des colonies sionistes, avant que les soldats sionistes ne lancent des bombes lacrymogènes sur les manifestants, en causant l'asphyxie de plusieurs personnes.
Les participants dans cette marche ont lancé des pierres sur les soldats sionistes qui empêcher leur arrivée au lieu de la construction du mur raciste.
Dans le même contexte, la radio de l'occupation a dit qu'un soldat sioniste a été blessé dans le village du prophète Saleh, au nord-ouest de la ville de Ramallah, lors des affrontements avec des jeunes palestiniens qui participaient dans cette marche hebdomadaire contre le mur d'apartheid.

L'occupation expulse deux frères de Bir Saba vers Gaza

[ 22/05/2010 - 12:39 ]
Gaza – CPI

Les forces de l'occupation ont expulsé, le vendredi après-midi 21/5, deux frères palestiniens de la ville de Bir Saba dans les territoires palestiniens occupés en 1948, vers la Bande de Gaza.
L'organisation de Waed des captifs et des libérés a dit dans un communiqué que les forces occupantes ont éloigné les deux frères; Hamed attallah Abou Douaba, 21 ans, et son frère, Emad, 19 ans, de la région de Terabine Sanea, à Rahat, dans la ville occupée de Bir Saba, vers la Bande de Gaza.
Elle a souligné qu'une force de l'armée de l'occupation israélienne a envahi, le matin de jeudi, leur maison son en les emmenant avec leur père au centre d'enquête de Rahat, et après la libération du père, les forces occupantes ont expulsé les deux frères vers la Bande de Gaza, à travers le passage de Beit Hanoun (Erez).
Waed a affirmé que les forces occupantes continuent d'exécuter la décision d'expulsion contre les Palestiniens qui habitent dans les territoires palestiniens occupés en 1948, en les éloignant des régions de leur habitation et existence, au milieu d'une absence claire et totale du rôle des organisations des droits de l'homme et des institutions internationales.

Reporters sans frontières condamnent l'interdiction sioniste à Chomsky d’entrer en Cisjordanie

[ 22/05/2010 - 12:46 ]
Vienne - CPI

L’organisation internationale «Reporters sans frontières» a condamné fortement la décision de l’occupation israélienne qui a interdit, le dimanche passé 16/5, à l’intellectuel canadien Chomsky d’entrer en Cisjordanie pour donner une conférence à l’université de Birzeit, près d’Al Qods occupée.
L’organisation internationale a confirmé, le vendredi 21/5, que la décision de l’occupation israélienne d’interdire Chomsky qui est l’un des intellectuels célèbres au monde, représente une violation aux droits de l’homme et aux normes de la liberté et de la démocratie.
Notons que Noam Chomsky est arrivé, à Amman, en Jordanie, le dimanche 16 mai, accompagné de sa fille, Aviva et ses deux amis, mais les autorités sionistes l'ont détenu pendant trois heures sur le passage frontalier entre la Jordanie et la Cisjordanie avant de le renvoyer.

Le journal américain "Wall Street" : Abbas a présenté des concessions inattendues

[ 22/05/2010 - 13:42 ]
Washington - CPI

Le Quotidien américain «The Wall Street Journal", a révélé que l’ex-président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a présenté de grandes concessions inattendues au premier ministre  sioniste, Benjamin Netanyahu, à propos des frontières lors d'une rencontre avec l'envoyé américain au Proche-Orient, George Mitchell.
Le journal a indiqué, le vendredi 21/5, selon des sources spéciales qu'Abbas a exprimé lors de sa rencontre, le mercredi dernier, avec Mitchell sa flexibilité et sa volonté de faire d'importantes concessions au sujet de la question des frontières, et qui sont plus importantes que celles réalisées durant les négociations avec l’ancien Premier ministre de l'occupation, Ehud Olmert.
Selon ce journal, l'autorité de Ramallah a exprimé sa volonté de doubler le volume d'échange des terres, jusqu'à 3,8% des territoires de la Cisjordanie, alors qu’Olmert avait exigé dans les récentes négociations l'annexion de 6,5%.
Le journal a ajouté que l'offre palestinienne a été une surprise pour l'envoyé américain, mais elle a été accueillie avec scepticisme de l'administration américaine et Israël".
De sa part, le chef des négociateurs de l’autorité  palestinienne, Saeb Erekat n’a pas nié dans un rencontre avec le journal ces affirmations et a exprimé le désir de l'autorité de montrer sa volonté de parvenir, dès que possible, à un accord avec le gouvernement de Netanyahu.