samedi 20 février 2010

« Nous sommes dans leur collimateur »

vendredi 19 février 2010 - 07h:13
Eugenio Garcia Gascón
Público
La Cour suprême israélienne a ordonné hier, la remise en liberté sous caution de 600 euros, de la pacifiste espagnole Jové Ariadna Marti, membre d’ISM (International Solidarity Movement), qui avait été arrêtée par des soldats israéliens à Ramallah (Cisjordanie occupée) dimanche matin à l’aube.
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Ariadna Jové Martí y Bridgette Chappel, lors de leur comparution devant la cour suprême israélienne
Le plus Haut tribunal donne au procureur un délai de cinq jours pour répondre aux deux demandes de l’avocat qui défend la Catalane et sa camarade l’Australienne Bridgette Chappell. Ces deux demandes pourraient faire jurisprudence concernant les droits des étrangers qui arrivent dans le pays pour aider les Palestiniens.
Partie des « Zones A »
Une fois la décision du procureur annoncée, la Cour Suprême devra décider si l’irruption d’une dizaine de soldats israéliens dans le domicile où dormaient les deux activistes, dans la ville palestinienne de Ramallah, était licite, compte tenu que Ramallah fait partie de la Zone A qui est sous contrôle des Palestiniens selon les Accords d’Oslo, et dans laquelle les soldats israéliennes ne peuvent entrer que s’il existe un danger imminent pour la sécurité d’Israël.
La deuxième requête de la défense, pas moins importante, est de savoir si des militants étrangers, ou quiconque, a le droit de rester dans une Zone A lorsque leur visa, délivré par Israël, est périmé.
Omer Shatz, l’avocat qui défend les deux pacifistes, affirme qu’Israël n’a pas l’autorité d’expulser par la force une personne qui se trouve dans une Zone A.
Des semaines, voire des mois d’attente
La Cour Suprême a ordonné aux deux militantes - qui se trouvent en bonne santé et ont beaucoup de courage -, de demeurer en Israël et de ne pas entrer dans les territoires palestiniens jusqu’à ce que le cas soit résolu et que le tribunal décide si elles sont déportées ou si elles retournent à Ramallah.
La Cour peut mettre des jours, des semaines, voire des mois pour prendre une décision, surtout si l’une ou l’autre partie présente des recours.
Ariadna Jové, âgée de 26 ans, est entrée en Israël en août 2009 avec un visa de touriste de trois mois. En tant que membre d’ISM, elle s’était rendue dans les territoires palestiniens occupés, et elle n’en était pas sortie jusqu’à son arrestation dimanche dernier. Elle envoyait occasionnellement des articles journalistiques pour le site alternatif Rebelion.org.
ISM est le mouvement de volontaires internationaux qui s’est le plus impliqué dans la défense des Palestiniens. Ses membres réalisent grand nombre d’activités visant à protéger les Palestiniens des abus qu’ils subissent à cause de l’occupation militaire israélienne.
Ces dernières semaines, le gouvernement israélien a lancé une campagne de persécution des coopérants étrangers, en particulier ceux qui travaillent dans la zone occupée de Jérusalem. Les Israéliens croient que les volontaires d’ISM sont les plus "dangereux" parmi tous les étrangers.
Interview
A sept heures du soir de hier, Ariadna Jové Martí se trouvait dans la prison de Ram-leh en Israël, et négociait sa libération. La caution avait déjà été réglée et Ariadna se préparait pour passer sa première nuit à Tel-Aviv.
Quel est votre bilan de cette expérience ?
Il s’agit d’une expérience désagréable mais elle peut servir à éviter que la même situation se répète à l’avenir. Voilà mon espoir. Les militants internationaux sont dans le collimateur des Israéliens, qui n’hésitent pas à les enlever ou même les expulser.
Est- ce que cela a valu la peine ?
Je crois que cela a été une grande victoire pour nous deux mais aussi pour ceux qui nous suivront à l’avenir.
Que pensez vous faire maintenant ?
Nous devons maintenant attendre la décision de la Cour Suprême. Je crois que nous avons au moins réussi à transmettre à l’Espagne qu’il existe ici un conflit qui doit être résolu.
Quels sont vos souvenirs lors de l’arrestation ? C’était quelque chose de très choquant. Ils sont venus nous chercher directement dans nos lits et lorsque nous nous sommes réveillées nous avons vu une vingtaine de soldats et la maison encerclée. Tout cela nous a vraiment fait un grand effet.
Comment avez-vous été traitées ?
Je pense que nous avons été mieux traitées que d’autres détenues. Peut-être à cause de l’attention que nous avons reçu du consulat espagnol à Jérusalem ainsi que de l‘Ambassade de Tel-Aviv et des médias espagnols. Ils ont tous été très gentils et je veux les remercier.
9 février 2010 - Público - Vous pouvez consulter ces articles à :
http://www.publico.es/internacional...
http://www.publico.es/internacional...]
Traduction de l’espagnol : Inés Molina V.
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8195

Bientôt une loi contre les tee-shirts ostentatoires ?

publié le vendredi 19 février 2010
Lina Sankari
 
Une collégienne a été exclue durant trois jours pour « prosélytisme ». Elle portait un tee-shirt « Palestine libre » [1]
Ce pourrait presque être un sujet de philosophie. Où donc s’arrêtent la citoyenneté et le débat politique ? La direction du collège Claude-Bernard de Villefranche-sur-Saône (Rhône) a visiblement tranché : ce sera à la porte de la classe. À la mi-février, Zeyneb D., élève de troisième, est exclue de son établissement pour trois jours pour avoir porté un tee-shirt sur lequel il était inscrit « Palestine libre ». Après la loi de 2004 qui réglementait le port de signes religieux ostentatoires dans le milieu scolaire, peut-être pourrait-on suggérer d’adapter la législation aux tee-shirts.
Selon le collectif caladois pour le peuple palestinien (CCPP), qui compte parmi ses membres des enseignants, actifs ou retraités, ainsi que des organisations syndicales (FSU), et soutient la jeune fille, le « professeur d’histoire-géographie avait, dans un cours précédent, fait l’éloge d’Israël et repris à son compte et devant les élèves toute la rhétorique justifiant la colonisation de la Palestine ». Le lendemain, Zeyneb revient en cours avec son tee-shirt ; son professeur pousse des cris d’orfraie et la somme de le cacher ou de prendre la porte. Elle choisit de quitter la salle.
Plus intéressant encore, le professeur s’est sans doute senti contraint d’expliquer « politiquement » son geste. Le CCPP rapporte ainsi qu’il s’en serait « pris aux défenseurs de la cause palestinienne, les taxant de charlots et de charlatans ».
Dans la foulée, la direction de l’établissement rédige une notification de la mesure disciplinaire dans laquelle elle tient à peu près ce langage : « Considérant que les faits commis, à savoir l’acte de prosélytisme et le départ d’un cours sans autorisation avec refus d’obéissance, constituent une faute justifiant une sanction, une exclusion provisoire est prononcée à l’encontre de Zyneb. » Reste à savoir comment interpréter la référence au « prosélytisme » qui renvoie de fait au religieux. Est-ce à dire que la question de la création d’un État palestinien est circonscrite au conflit interreligieux ? Voire que Zeyneb, par extension et du fait de ses origines, distille, par la voie de son tee-shirt, une propagande promusulmane ? Et, par là même, peutêtre extrémiste ?
Le collectif caladois pour le peuple palestinien interroge de son côté : « Estce là l’enseignement ? L’humiliation et la violence traumatisantes infligées à une adolescente, est-ce là la pédagogie ? Nous entendons dénoncer une faute grave, et professionnelle et humaine, une attitude indigne d’un enseignant responsable. » Le collectif ainsi que la mère de Zeyneb réclament le retrait de la sanction. « Ma fille porte ce tee-shirt depuis deux ans. Cela n’a jamais posé de problème. Nos enfants ont le droit de s’exprimer. Palestine libre, c’est un message de paix. »
[1] Cette décision politique de la direction de l’établissement a déclenché de très nombreuses réactions. De nombreuses lettres ont été adressées à la direction du Collège, dont celle de Hind Khoury, déléguée générale de Palestine en France :
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411.8 ko
publié par l’Humanité
note : C. Léostic, Afps

Syrie, la cacophonie israélienne

publié le vendredi 19 février 2010
Michel Warschawski
 
La politique immature du gouvernement israélien s’est traduite par des propos menaçants d’Avigdor Lieberman à l’encontre du président syrien. Conséquence : on reparle de menaces de guerre.
Avigdor Lieberman a réussi à faire passer son adjoint, Danny Ayalon, pour un politicien modéré et responsable. On se souvient de l’humiliation que ledit Ayalon a récemment fait subir à l’ambassadeur de Turquie, et des excuses embarrassées qui s’en sont suivies. Mais à côté de la dernière attaque en date de Lieberman contre la Syrie, le précédent couac diplomatique ressemble à un incident négligeable …
« Les implications de cette attaque contre la Syrie sont largement plus dangereuses » estimaient les les éditorialistes du quotidien israélien Haaretz (5 février 2010) à propos des dernières déclarations du ministre israélien des Affaires étrangères sur le président Bachar Al-Assad.
Tenus devant le Forum des affaires de l’université de Bar Ilan, les propos du sulfureux ministre israélo-moldave visaient en fait un collègue, Ehud Barak, qui venait de déclarer qu’il était impératif de répondre positivement aux offres de paix du président syrien. Réagissant à ces déclarations, Lieberman s’est emporté : « Nous avons entendu mes émouvants appels à la paix avec la Syrie du ministre de la Défense … Quiconque pense que des compromis territoriaux détacherons la Syrie de l’axe du mal se trompe. Notre message à Assad se doit d’être clair : Non seulement tu perdras la prochaine guerre, mais toi et ta famille vous y perdrez le pouvoir. Ni toi ni ta famille ne resterez au pouvoir. » Au-delà de l’arrogante vulgarité du propos – qui est l’image de marque du ministre – il y a là une réelle menace de guerre et les dirigeants syriens ne manqueront pas de la prendre au sérieux. Comme nous le rappelle Alouf Ben, un autre éditorialiste du Haaretz, des menaces moins explicites ont déclenché la crise qui a mené à la guerre de juin 1967.
Dans une interview publiée par le New Yorker, le président syrien a réagi à cette cacophonie avec un humour qui ne lui est guère habituel : « Il faut un dictionnaire spécial pour comprendre les intentions d’Israël. Ce pays n’a pas de dirigeants politiques de valeur, comme l’a té par exemple Yitzhak Rabin, qui avait bien compris la signification que peut avoir chaque déclaration politique pour les différents acteurs Les Israéliens sont comme des enfants qui se chamaillent et font du tort à leur pays. Ils ne savent tout simplement pas quoi faire … Nous ne comprenons pas quelle est leur vision concernant le Moyen-Orient. »
S’il est vrai qu’il y a quelque chose d’infantile et d’immature dans la politique israélienne – ou plutôt dans a non-politique – Bachar Al-Assad ne doit pas prendre à la légère les menaces qui viennent de Tel-Aviv car c’est précisément quand le gouvernement « ne sait pas quoi faire », quand sa vision des évolutions politiques au Moyen-Orient se fait confuse, qu’il se met à aspirer à une redistribution des cartes. C’est à dire à la guerre. Car le rapprochement de Damas avec l’Europe et les Etats-Unis préoccupe le gouvernement Netanyahou et il va tout faire pour pousser à nouveau la Syrie dans les bras de l’Iran – dont elle voudrait bien se détacher – et redonner vie à ce concept de guerre qu’est « l’axe du mal ». En attendant le retour des néo-conservateurs à la Maison-Blanche.
publié par Siné Hebdo , "le journal mal élevé", hebdomadaire en vente dans les kiosques (2 euros) tous les mercredis.

Le Dubaïgate du Mossad

publié le vendredi 19 février 2010
Laurent Zecchini

Des lunettes, une fausse moustache et un chapeau… Les membres du commando qui ont assassiné, le 20janvier, dans un hôtel de Dubaï, le Palestinien Mahmoud Abou Al-Mabhouh, considéré comme le principal responsable de l’approvisionnement en armes du Hamas, n’ont pas trouvé mieux comme parade aux caméras de surveillance dont l’émirat a truffé ses bâtiments publics et ses hôtels, ce qu’ils ne pouvaient ignorer.
Les onze suspects auraient donc pris un risque calculé, celui de voir leurs visages, sans doute grimés, faire le tour du monde, en tablant que cette piste ne serait pas suffisante pour remonter jusqu’à eux, pas plus que celle des identités usurpées figurant sur leurs passeports. Les images rassemblées par la police de Dubaï montrent plusieurs membres du commando déambulant dans les couloirs de l’Hôtel Al-Bustan Rotana, certains vêtus d’un short, raquette de tennis à la main, apparemment sereins…
Qui étaient-ils ? Tout en se protégeant, pour des raisons patriotiques et de censure, derrière le fameux "AFMR" (according to foreign media reports, "selon la presse étrangère"), la plupart des journaux israéliens ne doutent pas de la responsabilité du Mossad, le service israélien chargé du renseignement extérieur, mais stigmatisent l’amateurisme des agents ayant mené cette opération, voire celle de leurs chefs.
Le ministre israélien des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, est bien le seul à oser dire qu’il n’y a "aucune raison de penser" que le Mossad est à l’origine de l’assassinat d’un homme qui figurait en tête de la liste des individus dangereux qu’Israël souhaitait éliminer. M. Lieberman tente de sauver ce qui peut encore l’être de la discrétion habituelle du "kidon", le service action de l’une des agences de renseignement réputées les plus performantes du monde.
TROIS FAUTES LOURDES
Il est probable que le chef du Mossad, Meir Dagan, en poste depuis huit ans, va endosser le rôle de bouc émissaire, tant l’opération de Dubaï s’est accompagnée de fautes lourdes. La première est sans doute d’avoir choisi d’assassiner un responsable du Hamas dans l’un des rares pays arabes avec lequel Israël entretient une relation sans nuages.
La seconde est d’avoir fourni aux membres du commando des passeports de pays européens (Royaume-Uni, Irlande, Allemagne et France), ce qui, en principe, ne se fait pas entre pays amis. A Londres comme à Dublin, l’ambassadeur d’Israël a été convoqué au ministère des affaires étrangères pour fournir des explications.
La troisième est d’avoir usurpé l’identité de sept Israéliens, dont six ont la double nationalité britannique. Les intéressés ont trouvé une forêt de micros et de caméras pour s’en plaindre. Michael Barney, James Clarke, Jonathan Graham, Stephen Hodes, Paul Keeley, Melvyn Mildine et les autres n’ont pas apprécié d’être assimilés à des meurtriers.
L’un s’est dit "profondément choqué", un autre s’est déclaré "furieux, bouleversé et effrayé", un troisième a dénoncé "un vol d’identité"… La sophistication des mesures de contrôle dans les aéroports et la prochaine généralisation des passeports biométriques rend de plus en plus aléatoire la fourniture de fausses identités aux agents de renseignement.
RETOMBÉES POLITIQUES ET DIPLOMATIQUES
D’où le souci des services de se procurer de vrais passeports et d’emprunter de vraies identités. En 2004, c’est pour avoir été pincés en tentant d’acheter des passeports que deux agents du Mossad ont été emprisonnés pendant six mois en Nouvelle-Zélande.
Cette cascade de conséquences pour une opération censée être menée dans la discrétion va inévitablement poser la question de la responsabilité du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Alors que le succès factuel de cette mission – la "cible" a été éliminée et les membres du commando ont pu quitter l’émirat – est déjà obscurci par ses retombées politiques et diplomatiques, une chose est sûre : une opération aussi risquée ne peut avoir été décidée sans son feu vert.
Si la piste du Mossad devait se confirmer – elle ne le sera jamais complètement –, il vaudrait mieux, pour le premier ministre israélien, qu’il ait été tenu dans l’ignorance des détails de la mission. Car il n’y avait sans doute pas de moyen plus direct de pointer du doigt la responsabilité du Mossad que de choisir, sur les onze membres du commando, l’identité de sept citoyens israéliens !
M. Nétanyahou n’a décidément pas de chance avec le Mossad. Lors de son premier mandat de premier ministre, en septembre 1997, ce même service avait lamentablement échoué dans une tentative d’empoisonnement, en Jordanie, de Khaled Meshaal, aujourd’hui chef de la branche politique du Hamas. Les deux agents du service action (munis de passeports canadiens) avaient été arrêtés par la sécurité jordanienne. Israël avait dû fournir un antidote et libérer le chef spirituel du Hamas pour récupérer ses hommes.
Ironie du calendrier : des responsables du Mossad et du Shin Bet (sécurité intérieure) ont fait une rare entorse à leur discrétion, lundi 15 février, en participant à un débat à la Knesset – le Parlement israélien – sur la revalorisation de leurs salaires et de leurs retraites. Aucune décision n’a été prise. Probablement pour quelque temps… Laurent Zecchini
http://www.lemonde.fr/international/article/2010/02/18/le-dubaigate-du-mossad_1307666_3210.html#ens_id=1228030&xtor=RSS-3208

Ankara étend son rôle au Proche-Orient

publié le vendredi 19 février 2010
Laure Marchand
 
La diplomatie turque veut se poser en médiateur dans les conflits qui touchent la région.
Avec son sens aiguisé des retombées médiatiques, Recep Tayyip Erdogan n’allait pas se priver d’une telle tribune. Le week-end dernier, le premier ministre turc a profité du Forum mondial Islam-États-Unis, organisé au Qatar et auquel participait Hillary Clinton, pour fustiger l’inaction de la communauté internationale face à la situation humanitaire à Gaza. Il a inclus sans les nommer les États présents et tançait ouvertement l’Égypte. Mais le Qatar a déroulé un tapis rouge de compliments pour son hôte turc : le vice-premier ministre qatarien a qualifié de « voix des musulmans » l’un « des leaders favoris dans le monde arabe ». Ces éloges sont révélateurs de l’influence grandissante de la Turquie dans la région et du changement de perception des pays arabes à son égard. Profitant du déclin des puissances traditionnelles, comme l’Égypte et l’Arabie saoudite, les Turcs convoitent désormais le leadership régional.
Erdogan en « nouveau Nasser »
Cette conquête passe symboliquement par la cause palestinienne. « Le problème palestinien est une source de légitimité pour tout pays et dirigeant envers les populations arabes », explique Mustafa el-Labbad, directeur du Centre al-Sharq pour les études régionales et stratégiques, basé au Caire. Depuis son esclandre face au président israélien, Shimon Pérès, en 2009 à Davos, le chef du gouvernement islamo-conservateur a fait prendre à son pays un net avantage sur ses concurrents. Ses sorties musclées contre Israël lui valent même le surnom de « nouveau Nasser » dans la presse arabe et sa cote de popularité est au plus haut dans les opinions publiques.
Au-delà de ces succès oratoires, le retour de la Turquie dans une sphère en grande partie jadis intégrée dans l’Empire ottoman passe par une politique étrangère hyperactive. Après avoir tourné le dos à la région pendant la guerre froide, Ankara a normalisé ses relations avec ses voisins orientaux, a conduit les pourparlers secrets entre la Syrie et Israël en 2008 et intercédé auprès du régime iranien sur le dossier du nucléaire…
À défaut d’une médiation couronnée d’un succès diplomatique majeur, le gouvernement turc se pose en agent de liaisons dans les conflits régionaux. La semaine dernière, c’est une délégation de l’Alliance nationale irakienne, chiite, qui sollicitait son intervention pour aider l’Irak à apaiser ses tensions internes ethniques et externes. « Pour vendre ses produits et sécuriser les routes énergétiques, la 16e économie mondiale a également besoin que les relations avec ses voisins et les celles entre ces derniers soient stables », souligne Cengiz Candar, éditorialiste spécialiste du Moyen-Orient.
Longtemps perçue avec méfiance à cause de son alignement sur Washington, la Turquie a commencé à gagner la confiance dès 2003, lorsqu’elle a refusé de laisser passer les soldats américains sur son territoire pour envahir l’Irak. Une étude conduite par la Fondation turque des études économiques et sociales (Tesev) dans six pays de la région et dans les Territoires palestiniens montre que, non seulement son implication n’est pas perçue comme une ingérence, mais qu’elle est plébiscitée : près de huit personnes interrogées sur dix souhaitent que « la Turquie joue un plus grand rôle » et pensent qu’elle a « un impact positif sur la paix » dans le monde arabe. Pour Mustafa el-Labbad, si la Turquie « manque encore de réseaux et d’alliances à cause de son engagement tardif », elle bénéficie de liens culturels et historiques avec les pays arabes et représente un « islam moderne » qui joue en sa faveur : « L’ascension de l’Iran comme puissance régionale et comme “big brother” des chiites conduit de plus en plus les populations sunnites à se rapprocher de la Turquie. » La voie est d’autant plus libre pour les ambitions turques qu’elles concordent avec la politique de l’Administration de Barack Obama. « Les Américains essayent d’intégrer le monde musulman dans le système mondial, pour eux la Turquie est leur vitrine et peut servir d’exemple de pays démocratique », estime Mehmet Altan, un intellectuel turc. Un objectif qui conduit la Maison-Blanche à ne pas se formaliser lorsque Ankara ne suit pas sa ligne et défend ses propres intérêts.
Mais la Turquie ne doit pas tout à sa diplomatie : les séries télévisées turques, exportées dans tout le monde arabe, ont largement contribué à sa réputation « glamour ». La saga sentimentale Nour a été diffusée dans 22 pays et des millions de téléspectateurs ont suivi les péripéties amoureuses du héros Mohannad, un jeune Stambouliote au regard bleu de braise. Depuis la fin de la série, les touristes arabes ont pris d’assaut Istanbul.

Kouchner « envisage » un État palestinien avant un accord sur les frontières

20/02/2010
Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner estime qu'« on peut envisager » la proclamation et une « reconnaissance immédiate » d'un État palestinien avant même les négociations sur ses frontières, dans une interview au Journal du Dimanche à paraître aujourd'hui. « La question qui se pose, en ce moment, c'est la construction d'une réalité : la France forme des policiers palestiniens, des entreprises se créent en Cisjordanie... », a-t-il déclaré. « Ensuite, on peut envisager la proclamation rapide d'un État palestinien, et sa reconnaissance immédiate par la communauté internationale, avant même la négociation sur les frontières », a-t-il ajouté. « Je serai tenté par cela (...). Je ne suis pas sûr d'être suivi, ni même d'avoir raison », a-t-il encore avancé.
Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad avait déclaré son intention de donner naissance à un État palestinien indépendant et viable « dans les faits et sur le terrain » en 2011, quelle que soit l'avancée des discussions avec Israël. Toutefois, les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens sont au point mort. Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui sera en visite en France les 21 et 22 février, a accepté le principe de discussions indirectes avec l'État hébreu sous l'égide des Etats-Unis, mais il réclame des garanties de la part de Washington, selon son entourage.

Israël joue sur « l’absence de preuves » dans le meurtre de Mabhouh

20/02/2010
Deux mille manifestants se sont rassemblés hier près du village de 
Bilin, en Cisjordanie, pour protester contre la construction par Israël 
du mur de séparation. Les gardes-frontières israéliens ont tiré des 
grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont tenté de 
s’infiltrer au travers de fils barbelés. Ammar Awad/Reuters
Deux mille manifestants se sont rassemblés hier près du village de Bilin, en Cisjordanie, pour protester contre la construction par Israël du mur de séparation. Les gardes-frontières israéliens ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ont tenté de s’infiltrer au travers de fils barbelés. Ammar Awad/Reuters
Proche-Orient Mis en cause, un haut responsable du Hamas dément toute implication dans l'assassinat.
Israël a rejeté hier les accusations de la police de Dubaï contre son service secret, le Mossad, suspecté d'avoir assassiné Mahmoud al-Mabhouh, un cadre du Hamas. « La police de Dubaï n'a fourni aucune preuve à caractère incriminant dans cette affaire », a déclaré à l'AFP un haut responsable israélien qui a requis l'anonymat. « Il n'existe même pas de preuve qu'il ait été assassiné », a insisté le haut responsable israélien. Il a aussi minimisé la portée des demandes d'explications de Londres, Dublin, Paris et Berlin aux ambassadeurs d'Israël dans ces capitales sur les passeports de leurs pays, apparemment faux, dont étaient porteurs les onze membres présumés du commando. Ces pays ont « seulement demandé à Israël de l'aide sur l'usage de ces passeports », a-t-il affirmé. Mais les médias israéliens laissent toujours clairement entendre que le Mossad est bien responsable de l'élimination de Mabhouh. Dans l'ensemble, ils justifient ce type d'opération, tout en s'inquiétant des complications que peuvent entraîner l'usage de faux passeports et des usurpations d'identité.
Par ailleurs, un haut responsable de la branche armée du Hamas, Nehru Massoud, a nié s'être trouvé à Dubaï le jour de l'assassinat et avoir été arrêté en Syrie dans le cadre de cette affaire, comme l'a affirmé un responsable de l'Autorité palestinienne. Il a accusé le « mouvement Fateh de chercher à porter atteinte à l'image du Hamas », et imputé le meurtre de Mabhouh au « Mossad et ses agents au sein de l'Autorité palestinienne ».

Le chef de la police de Dubaï avait fait état mardi de l'arrestation de deux suspects palestiniens résidant aux Emirats arabes unis et qui s'étaient « enfuis en Jordanie » après le meurtre. Ils ont été interrogés à Dubaï après leur extradition. Sur le site Internet du Hamas, un des dirigeants du mouvement, Mohammad Nazzal, a indiqué hier que ces deux hommes étaient « liés au Mossad » et travaillaient à Dubaï « pour une société immobilière appartenant à Mohammad Dahlane », un des dirigeants du Fateh et ennemi juré du Hamas.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a en outre catégoriquement démenti hier avoir été informé du projet d'assassinat et de l'utilisation de faux passeports britanniques par le commando.  http://www.lorientlejour.com/category/M.O+et+Monde/article/647712/Israel_joue_sur_%3C%3C_l%27absence_de_preuves_%3E%3E_dans_le_meurtre_de_Mabhouh.html

Pour Amr Moussa, le danger d’une attaque israélienne est réel

20/02/2010
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a estimé que le danger d'une attaque israélienne contre le Liban est réel.
M. Moussa a clôturé hier une visite officielle de deux jours à Beyrouth où il a évalué avec les responsables libanais la situation dans la région, ainsi que les préparatifs du sommet arabe qui doit se tenir en Libye et les réserves libanaises exprimées à ce sujet.
Il a été salué à son départ par le directeur du protocole au palais Bustros, Georges Siam, l'ambassadeur d'Égypte au Liban, Ahmad el-Bediawi, le représentant de la Ligue arabe à Beyrouth, Abdel Rahman Solh, et le consul des îles Maurice, Salem Beydoun.
Répondant aux questions de la presse à l'aéroport, M. Moussa a qualifié de positives ses discussions avec ses interlocuteurs libanais, précisant avoir également abordé avec eux la question des menaces israéliennes contre le Liban ainsi que le dossier nucléaire iranien.
Selon lui, la possibilité qu'Israël lance une attaque contre le Liban n'est pas à écarter. « Il faut, a-t-il ajouté, se préparer à toutes les éventualités, protéger le Liban et le soutenir. »
M. Moussa n'a pas voulu commenter l'appel téléphonique du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à son homologue libanais, Michel Sleiman, à qui il a exprimé son soutien, et au secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, à qui il a demandé d'annihiler l'entité israélienne si celle-ci attaque le Liban. « Le président Ahmadinejad ne m'a pas appelé personnellement et je ne vois pas qu'un commentaire à ce sujet soit nécessaire », a-t-il dit.

Débat sur le sommet
Après avoir indiqué qu'il compte revenir à Beyrouth à la mi-mars, M. Moussa a souligné que la participation du Liban au sommet arabe de Tripoli ne pose pas de problème. « C'est un devoir et une responsabilité à assumer, mais il y aura un débat au cours des prochains jours autour du niveau de participation », a-t-il précisé.
Il convient de préciser dans ce contexte que les responsables libanais, notamment chiites, expriment des réserves sur le choix de Tripoli pour accueillir le prochain sommet arabe, alors que le sort de l'imam Moussa Sadr et ses quatre compagnons n'est toujours pas élucidé.
M. Moussa n'a pas voulu dire comment il peut aider le Liban à régler cette affaire en sa qualité de secrétaire général de la Ligue arabe, estimant qu'une telle question ne peut pas être traitée devant les médias.
Avant son départ, le secrétaire général de la Ligue arabe a rendu visite au ministre Adnane Kassar dans son bureau au siège de la Fédération générale des Chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture des pays arabes.
Après avoir fait visiter les locaux à son hôte, M. Kassar s'est félicité de l'initiative du secrétaire de la Ligue arabe, estimant qu'elle est « indicatrice des relations solides entre la fédération et la Ligue, ainsi que du souci du secteur privé de coopérer avec elle afin de poursuivre notamment la mise en application des résultats du sommet économique arabe ».
Au siège de la fédération, M. Moussa a également pris part à une partie de la réunion que tenait le conseil libano-russe des affaires en présence de M. Jacques Sarraf. 

Des Sionistes profanent un cimetière dans la ville d'Al-Quds

[ 19/02/2010 - 16:38 ]
Al-Quds occupée – CPI

L’institution Al-Aqsa du patrimoine islamique constate qu’un groupe de Sionistes a profané le cimetière Mamanallah. A l’intérieur, ils ont bu de l’alcool et ont pratiqué d’autres actes immoraux.
Dans un communiqué dont notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a reçu une copie, hier jeudi, l’institution dit que beaucoup de truands juifs y font leurs actes, en profitant de la partie du cimetière sur laquelle les autorités sionistes avaient mis la main et qu’elles ont transformé en un jardin public.
Les responsables de l’institution se sont trouvés choqués de voir des bouteilles d’alcool sur les tombes.
Ce sont les occupants israéliens qui portent la totale responsabilité de la profanation de ce cimetière où se trouvent les dépouilles de grandes personnalités de l’histoire islamique, inhumées au fil des siècles.

Des colons sionistes agressent des Palestiniens, dans la colonie évacuée de Homech

[ 19/02/2010 - 19:14 ]
Jénine – CPI

Des dizaines de colons sionistes du mouvement sioniste « Homech d’abord » ont attaqué, à une heure tardive d’hier jeudi 18 février 2010, la zone où se trouvait jadis la colonie de Homech, au sud de la ville de Jénine. Ils ont agressé les Palestiniens se trouvant sur place.
Des citoyens du village de Sila Ad-Dahr, situé à côté de la colonie, disent que les colons avaient fermé la route Jénine-Naplouse. Puis ils se sont mis sur un mont pour lancer des pierres sur les voitures palestiniennes. Une voiture a été gravement endommagée et un état de choc a régné sur la région.
La voiture endommagée appartient au docteur Ayman Robaiya, du village de Mithlon, dans le département de Jénine. En fait, il retournait d’une visite rendue à des clients que les colons avaient visés avec des pierres.
Notons que les forces israéliennes d'occupation ont évacué la colonie de Homech, après leur retraite de la bande de Gaza en 2005.

Dubaï appelle à l’arrestation du directeur du Mossad pour l’assassinat d’Al-Mabhouh

[ 19/02/2010 - 22:01 ]
Dubaï – CPI

La police des autorités des Emirats Arabes Unis/Dubaï a demandé à la police internationale "Interpol" d’interpeller le directeur du service de renseignements extérieurs israélien le "Mossad", si la responsabilité de son service dans l’assassinat d’Al-Mabhouh, un chef des brigades Ezziddine Al-Qassam, branche militaire du mouvement de la résistance islamique Hamas, est vérifiée.
Dahi Khalfan, directeur général de la police de Dubaï, a dit à la chaîne satellitaire Dubaï, hier jeudi 18 février 2010, que la police d’Interpol devra émettre un mandat d’arrêt à l’encontre de Maïr Doghan, chef du "Mossad", pour aider à le localiser et pour ensuite lui mettre la main dessus.
Toutefois, le chef de la police de Dubaï s’est montré très certain de « l’implication du service du "Mossad" dans l’assassinat du chef du Hamas Mahmoud Al-Mabhouh, à un taux de 99%, sinon 100% ».
Le chef Khalfan a réaffirmé que les passeports utilisés dans l’opération d’assassinat sont des « vrais ». Il a qualifié l’équipe d’assassins, et ceux qui les avaient envoyés de « stupides ».