dimanche 3 octobre 2010

Terrorisme Judéo Nazi Sioniste : Dans L’Armée Israélienne Les Soldats Se Surnomment Escadron Mengele, Unité Auschwitz, Demjanjuk…

Samedi 2 Octobre 2010
En 1989, un an environ après le début de la 1ère Intifada un article d’Avi Benayahu - l’actuel porte parole de l’armée israélienne - publié dans un journal de gauche ayant depuis cessé de paraître, Al Hamishmar, rapportait qu’un groupe de soldats israéliens stationnés à Ramallah s’étaient eux-mêmes surnommés « l’escadron Mengele ». Cet escadron Mengele, une unité d’infanterie, opérait en Cisjordanie occupée où les soldats israéliens avaient l’habitude de frapper les Palestiniens, de piller, en fait d’abuser quotidiennement et odieusement de la population civile palestinienne.
Peu après cette publication, le quotidien Haaretz a lui-même publié un article de son correspondant, Dan Segir, interviewant un sous commandant d’une unité de véhicules blindés ayant servi à Jenin au début de l’Intifada. Cet homme, fils de rescapés du génocide juif par les Nazis, a déclaré :
«Dans le bataillon on nous connaissait comme une unité de tueurs...Nous étions pour une solution agressive. Nous avons essayé de tirer en utilisant tous les moyens, nous avons injecté du gaz dans des écoles d’où on nous lançait des pierres. Dans le bataillon on nous connaissait comme étant « l’Unité Auschwitz » ou « Demjanjuk » car nous utilisions énormément le gaz «.
Deux ans plus tard, un jeune officier, Ari Shavit, a publié ses impressions après une période de réserve de 12 jours effectuée au camp de détention d’Ansar sur la côte de Gaza. Il évoquait notamment les associations faites par lui et d’autres soldats avec des camps allemands.
« Le camp a 12 tours de garde certains des soldats sont choqués de la ressemblance entre ces tours et d’autres tours dont on leur a parlé pendant leur enfance… Certains soldats osent même être encore plus explicites, l’analogie, bien que sans fondement, était constamment présente, et les soldats utilisaient machinalement des termes qui ne laissaient aucune place à l’imagination
« Quand R. voit une colonne de prisonniers approcher emmenés à la pointe des M16, il dit d’une voix complètement calme, d’un ton d’affaire courante « Maintenant l’Aktion commence » et N. un Likudnik acharné le contraire d’un sentimental se plaignait à qui voulait l’entendre de ce qui faisait que cet endroit ressemblait à un camp de concentration. »

Parmi ceux que la soldatesque sioniste amenaient à ce camp il y a avait des enfants de 15 16 ans battus couverts de bleus. Le médecin de l’armée était dans certains cas sollicités pour « réparer ce qu’un interrogateur enthousiaste avait fait aux membres d’un suspect. »
A peu prés à la même époque, un autre jeune officier israélien, Chen Alon, qui avec ses soldats accompagnaient le Shin Bet (sécurité intérieure) lorsqu’il procédait aux arrestations qui remplissaient inlassablement le camp de Gaza, a décidé de signer « la lettre des combattants » (2002) et de révéler un secret qui le hantait depuis sa période de conscription. Dans un témoignage fait aux réalisateurs du film «On The Objection Front « (2004), Alon a dit :
«En tant que gamin de 19 ans cela ne semble pas terrible de pénétrer chez quelqu’un. Mais quand vous faite votre vie que vous avez une maison à vous et que vous discutez une heure pour décider où mettre telle photo et où placer les objets, alors brusquement la pensée surgit que quelqu’un va frapper à votre porte et que vous devrez ouvrir et que 10 animaux comme moi vont entrer et chacun d’eux va donner un coup de pied dans une chaise, vider les placards, ouvrir une porte, tout jeter par terre, vous dire « ouvrez cette porte » vous demander « c’est quoi ces papiers » ? » Et cela peut arriver n’importe quel jour, à n’importe quelle heure, au milieu de la nuit, en milieu de journée, n’importe quand quelqu’un peut pénétrer chez vous sans aucune permission, sans autorisation. Juste parce qu’il se sent de le faire, et même s’il ne se sent pas de la faire - parce qu’il doit le faire. Parce qu’il a reçu l’ordre de pénétrer dans les maisons deux fois pendant la patrouille. C’est une pensée intolérable.
« Je me souviens qu’on nous a emmené à Dir al-Balah dans la (Bande de Gaza).C’était en 1990. Le premier ou deuxième jour, on a jeté sur nous un cocktail Molotov. A partir de cela tout était justifié c’est comme cela que nous l’avons ressenti, tout était justifié, ce que je veux dire c’est que pour nous nous devions certainement nous défendre nous -mêmes. Chaque patrouille était faite les yeux grands ouverts et plus violente que ce qui avait été planifié, plus intensive, là nous étions maintenant en guerre. Je me souviens d’avoir reçu un ordre d’opération - je ne me souviens pas précisément quand, mais après deux ou trois jours - qu’une arrestation devait avoir lieu. C’était l’une des premières arrestations que j’exécutais. Vous accompagnez quelqu’un du Shin Bet. C’était comme si on était dans un film de James Bond.
« Ce dont je mes souviens le plus clairement de cette nuit c’est le calme horrible qui régnait là bas. Ma tâche c’était de positionner toutes les forces qui encerclaient la maison et se trouvaient sur le toit et de rentrer avec un agent du Shin Bet pour faire sortir l’homme terrifié recherché. Je me souviens seulement que le type du Shin Bet leurs murmuraient toutes sortes de choses en arabe et que j’ai pénétré avec lui une pièce après l’autre dans la maison. Nous sommes entrés dans une pièce et il a tiré un gamin, peut être de 9 ans, 10 ans du lit, il ressemblait à un petit enfant. C’était tout, nous sommes partis. Il régnait un sentiment comme si rien ne s’était passé car tout était calme, nous n’avons pas échangé un mot entre nous, nous n’avons pas échangé un mot avec le type du Shin Bet, il ne leur a pas parlé, nous ne leur avons pas parlé. Donc c’était une action au cours de laquelle aucun mot n’a été prononcé de part et d’autre. Cela a été fait dans le calme….
« J’ai raconté ce qui s’était passé là bas au commandant du bataillon. Personne n’était effaré, c’était une histoire parmi tant d’autres. Et simplement pour rire, alors que j’essayais de m’endormir, il est venu, a ouvert le haut de mon sac de couchage et m’a sifflé : « Nazi ! ! Puis l’a refermé. C’était une plaisanterie habituelle entre nous. »

Des témoignages comme cela sur ce MAL ABSOLU Sioniste qui sévi en Palestine occupée il y en a des centaines dont un grand nombre ont été rassemblés par l’organisation « Breaking The Silence » qui recueille et diffuse ce type de témoignages et commentaires des soldats israéliens ayant servi dans les territoires occupés.
Tous ces actes commis par la soldatesque israélienne sont des actes ignobles qui font régner la terreur de l’arbitraire pour semer l’effroi au sein des populations civiles palestiniennes empêcher toute forme de résistance, imposer une soumission totale aux populations vivant sous occupation.
C’est cet arbitraire absolu qui a été dénoncé par ceux qui ont été victimes du terrorisme Nazi notamment dans le film bien connu « La Liste de Schindler ».
C’est aussi ce terrorisme de l’arbitraire qu’essaie d’implanter en France en manipulant la Justice avec la complicité de la Sarkochienlit Sammy Gozlan er sa clique de serviteurs du Judéo Nazisme Sioniste en intentant des procès à quiconque participe à la campagne de Boycott d’Israël et agit sur le terrain pour développer cette campagne.
Mais le TERRORISME des Gozlan et consorts est voué à l’échec.
Détourner la Justice française à des fins terroristes sionistes aura un effet boomerang et se retournera contre ce raciste et diffamateur.
« Par La Tromperie » la devise de l’officine (Mossad) pour le compte de laquelle Gozlan - c'est lui-même qui l'affirme- et toute sa clique d’agents du Judéo Nazisme Sioniste oeuvrent ne s’inscrira JAMAIS sur le fronton de nos Palais de Justice. 
Myriam Abraham
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Colonies juives: l'UE exhorte Israël à proroger le moratoire

11:45 02/10/2010
TEL AVIV, 2 octobre - RIA Novosti
La chef de la diplomatie communautaire Catherine Ashton a exhorté vendredi Israël à reconduire le moratoire sur l'implantation de colonies juives en Cisjordanie au nom du dialogue avec les Palestiniens et a regretté de ne pas pouvoir trouver d'écho favorable auprès des autorités israéliennes.
"Ceux d'entre nous qui se sont engagés dans le processus craignent que la fin du moratoire ne mette en péril la perspective d'une paix durable. J’ai appelé Israël à proroger le moratoire afin de donner aux pourparlers le temps de progresser, mais je regrette qu'ils [les autorités israéliennes, ndlr] aient choisi d'agir autrement", a-t-elle déclaré au terme de sa visite en Israël et dans les territoires palestiniens. 
Lors de la visite, qui a duré deux jours, Mme Ashton a rencontré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, son premier ministre Salam Fayyad et l'émissaire de la Maison-Blanche au Proche-Orient George Mitchell.
Lancées le 2 septembre dernier, les négociations palestino-israéliennes directes risquent d'être suspendues de nouveau suite à la reprise de la colonisation juive en Cisjordanie. Israël refuse de proroger le gel des travaux de construction, décrété il y a dix mois. Les Palestiniens menacent de quitter les négociations si la colonisation se poursuit.

Les idées de Lieberman sont si larges qu'il faudrait les rétrécir

16:59 01/10/2010
Par Dmitri Babitch, RIA Novosti
Les Israéliens russophones perturbent toute la politique israélienne et américaine au Proche-Orient, a conclu la semaine dernière Bill Clinton. Une brouille sans précédent qui a eu lieu hier entre le premier ministre israélien, Benhamin Nétanyahou, et son ministre russophone des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a confirmé les paroles de l'ancien président américain.
Dans son discours prononcé le 29 septembre à l'Assemblée générale de l'ONU, Avigdor Lieberman avait proposé, en fait, de renoncer au principe à la base du processus de la paix palestino-israélien, du moins, depuis les accords d'Oslo de 1993 : le principe de la paix contre la terre. Rappelons que l'ancien leader des Palestinien, Yasser Arafat, et le premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, s'étaient fondés sur l'idée qu'Israël pourrait restituer à l'Autorité palestinienne les territoires lui appartenant selon les résolutions de l'ONU et obtenir en échange des garanties de non-agression de la part des Arabes palestiniens. Les dirigeants israéliens et palestiniens avaient maintes fois essayé depuis de conclure une paix solide. Malheureusement, ces tentatives avaient été interrompues à plusieurs reprises par des violences pires que par le passé. Dans son discours prononcé hier à l'ONU, Lieberman a proposé de remplacer ‘’ la paix contre la terre ‘’ par un autre principe, plus cruel, mais très souvent appliqué dans le monde actuel.
Le principe qu'il a proposé est l'échange de territoires peuplés. Lieberman a souligné dans son discours qu'il ne s'agissait pas de chasser des gens de leurs maisons, comme on l'a observé lors de nombreux conflits terribles et sanglants du XXe siècle (il suffit de rappeler les guerres gréco-turque et indo-pakistanaise, les conflits entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan à l'époque soviétique, etc.). ‘’ Je voudrais être bien compris : je ne parle pas de déplacer des populations, mais de déplacer des frontières pour mieux refléter les real time démographiques ‘’, a souligné Avigdor Lieberman.
Il pourtant est impossible de le faire sans expulser de leurs maisons les Arabes israéliens qui vivent dans leurs emplacements à l'intérieur du territoire israélien, surtout dans sa partie Nord. En ce qui concerne les colonies juives de Cisjordanie, Lieberman n'a pas l'intention de les éliminer. Au contraire, selon son plan, ces territoires doivent jouir de la souveraineté israélienne universellement reconnue. Rien d'étonnant à cela: Lieberman habite lui-même l'une de ces colonies. A propos, le moratoire sur leur extension a de nouveau été levé ces jours-ci.
Un plan puissant et, ce qui est essentiel, pouvant régler le problème dans un esprit russophone large : il propose de renvoyer à la poubelle de l'histoire tous les efforts déployés durant de longues années par le Quartet de quatre médiateurs du processus de paix au Proche-Orient – l'ONU, les Etats-Unis, l'UE et la Russie – qui se fondaient sur le principe démodé de la paix contre la terre. Il s'agit également de renvoyer à la poubelle les déclarations et les promesses antérieures du gouvernement israélien. Cette décision a été prise par Lieberman.
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, bien qu'il soit considéré comme un faucon, n'a pu tolérer une telle liberté d'action. Son bureau a fait une déclaration spéciale soulignant que le discours de Lieberman n'était pas coordonné avec le premier ministre et que, par conséquent, il ne reflétait pas la position propre à la politique étrangère réelle de l'Etat d'Israël. Mais Lieberman présente son plan depuis plusieurs mois dans le monde entier en passant d'un continent à un autre aux frais de l'Etat et en faisant fi de la discipline de la verticale israélienne du pouvoir. Son plan est critiqué par toute la presse, de Vancouver à Vladivostok, mais il semble ne pas remarquer cette critique en affirmant que ses idées n'ont suscité aucune opposition tant soi peu sérieuse.
La situation a ceci de piquant qu'une semaine avant le discours de Lieberman les russophones d'Israël avaient été profondément indignés par la phrase suivante de l'ancien président Bill Clinton: ‘’ Les immigrés russes en Israël constituent un obstacle important pour arriver à conclure la paix avec les Palestiniens ‘’. Selon Bill Clinton, un million et demi de Juifs soviétiques qui sont arrivés, pour l'essentiel, en 1989-1992 ne veulent pas entendre parler de partage des terres avec les Palestiniens. Les blogs et la presse russophones reprochent à l'ex-président américain l'impolitesse de ses propos. Par-dessus le marché, M. Lieberman semble confirmer par son escapade le bien-fondé du sceptique d'outre-océan.
Le moyen de parvenir au règlement du conflit israélo-palestinien est un casse-tête que d'autres ne doivent pas essayer de résoudre. Quant aux Russes, un fait doit retenir leur attention dans cette histoire : Lieberman représente en Israël le parti ‘’ russe ‘’ le plus important, par conséquent, son comportement reflète probablement certains problèmes non seulement des Israéliens russophones, mais aussi ceux de leur pays d'origine.
Evidemment, la tendance à imposer sa propre vision du problème mentionnée par Bill Clinton, le choix de solutions apparemment faciles et le mépris de l'opinion publique internationale ne sont pas les meilleures qualités pour régler des situations de conflit. Malheureusement, elles sont propres aussi bien aux Israéliens russophones qu'à de nombreux Russes. Multipliées par la fidélité au clan et l'égoïsme national typiques au Proche-Orient, ces qualités deviennent surtout dangereuses.
La situation en Russie est atténuée par d'immenses étendues et une longue expérience de voisinage pacifique des chrétiens et des musulmans. Néanmoins, voyant comment ces qualités ont conduit le chef de la diplomatie israélienne à son isolement dans l'arène internationale, il faut tâcher de les combattre en soi-même.
Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur.
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PO: pas de dialogue sans gel de la colonisation (officiel palestinien)

19:02 02/10/2010
MOSCOU, 2 octobre - RIA Novosti
L'Autorité palestinienne ne reprendra pas les négociations directes avec Israël tant que ce denier poursuivra l'implantation de colonies juives en Cisjordanie,  a indiqué Nabil Abou Rdaïnah, porte-parole de Mahmoud Abbas.
"Il n'y aura pas de négociations tant que la construction [de colonies] se poursuivra", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui s'est tenue à Ramallah.
La partie palestinienne exige la reconduction du moratoire sur la colonisation de la Cisjordanie et menace de quitter les négociations directes avec l'Etat hébreu. Avant d'annoncer officiellement sa décision, elle a soumis cette question à la Ligue arabe qui se réunira lundi prochain au Caire au niveau des ministres des Affaires étrangères.
Vendredi dernier, l'émissaire de la Maison-Blanche au Proche-Orient George Mitchell a achevé les négociations avec les dirigeants palestiniens et israéliens sans les avoir amenés à conclure un compromis susceptible de relancer le dialogue de paix entre les deux parties.

Le dialogue arabo-israélien ne profite qu'à Obama (Assad)

19:51 02/10/2010
DAMAS, 2 octobre - RIA Novosti
Les négociations directes palestino-israéliennes ont pour seul objectif de "renforcer les positions de Barack Obama à l'intérieur du pays", a annoncé samedi l'agence iranienne IRNA, citant le président syrien Bachar el-Assad en visite à Téhéran où il a rencontré son homologue Mahmoud Ahmadinejad.
L'image des Etats-Unis est "entachée", a déclaré à son tour le président iranien, ajoutant que "le régime sioniste [Israël] s'était déshonoré" et que "la situation évoluait à l'avantage des pays de la région".
Selon l'agence syrienne Sana, MM. Ahmadinejad et Assad ont souligné la nécessité de renforcer les liens régionaux et d'élargir "la coopération économique" entre les deux pays. D'après le président iranien, ces démarches doivent se dérouler sur fond de "renforcement du mouvement de résistance [anti-israélienne]".
La Syrie et l'Iran sont des pays du Moyen-Orient qui apportent le soutien principal aux mouvements islamistes Hezbollah au Liban et Hamas dans la bande de Gaza.
Les deux présidents ont par ailleurs accordé une attention particulière à la situation en Irak. Après s'être prononcés en faveur de son indépendance, ils ont appelé à former un gouvernement d'unité nationale.
"Les parties ont soutenu l'idée de former un gouvernement d'unité nationale représentant tous les groupes de la société irakienne et entretenant de bonnes relations avec les pays voisins", lit-on dans une déclaration conjointe adoptée à l'issue de négociations entre MM. Assad et Ahmadinejad.
C'est la quatrième rencontre entre les présidents des deux pays depuis le début de l'année. Selon l'agence Sana, Damas et Téhéran "entretiennent des relations exceptionnelles".

Ban Ki-moon appelle Israéliens et Palestiniens à avancer dans leurs négociations

2 octobre 2010 – Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté samedi les dirigeants Israéliens et Palestiniens à trouver un moyen d'avancer dans leurs négociations directes pour résoudre leur différend.
Il s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas ainsi qu'avec l'Envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, George Mitchell.

Les discussions se sont concentrées sur l'état actuel des négociations directes entre les dirigeants Israéliens et Palestiniens qui ont repris le mois dernier sous les auspices des Etats-Unis après 19 mois d'interruption.

Ban Ki-moon a salué les efforts des Etats-Unis pour leur soutien aux négociations et pour la promotion de la paix au Moyen-Orient, a indiqué le bureau du porte-parole du Secrétaire général de l'ONU.

Il a réitéré son appel de voir le gouvernement israélien proroger le moratoire sur l'implantation de colonie. Plus tôt cette semaine, Ban Ki-moon avait exprimé sa déception face à la décision des autorités israéliennes de ne pas prolonger le moratoire et avait appelé au gel de l'implantation des colonies.
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Ligne de vie VI en Syrie via Bab-al-Hawa

02 Oct 2010
Idleb / Composé de /43/ camions chargés d'aides et d'assistances humanitaires collectées en Europe et en Turquie, accompagnés de /85/ activistes en route pour la bande assiégée de Gaza , le convoi de la Ligne de Vie IV est entré aujourd'hui dans le territoire syrien via le point de passage frontalier de Bab al-Hawa à Idleb au milieu d'une présence officielle et populaire en signe d'appréciation de cette initiative humaine.
M. Abdel Malek Jaafar, secrétaire de la branche du parti Baas à Idleb, a souligné que l'organisation de ce convoi constitue en lui-même une grande victoire de la cause du peuple palestinien contre l'occupant israélien et un soutien à la fermeté de la population de Gaza et à sa résistance au blocus injuste.
M. Jaafar a aussi évoqué l'agression israélienne contre la flottille de la liberté, expliquant qu'il s'agit d'un acte barbare faisant fi de tous les usages et les valeurs humains internationaux.
De même, M. Jaafar s'est félicité des positions de l'ex député britannique George Galloway, de son appui des droits arabes et de ses initiatives humanitaires concrétisées par la collecte des dons pour alléger la souffrance des Gazaouis.
De son côté, le responsable des relations publiques du /Hamas/ a remercié la Syrie pour les efforts qu'elle déploie en vue de lever le blocus imposé à Gaza et de faciliter le passage des convois d'aides humanitaires via ses territoires.
Le directeur exécutif de la "Ligne de Vie IV", M. Kevin Ovenden, a lui aussi remercié le peuple syrien pour cet accueil chaleureux et pour l'appui aux efforts des activistes du convoi de la "Ligne de Vie IV".
N.S. & T. Slimani
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Tansfert extraordinaire* de la Palestine

Palestine - 02-10-2010

Par Mazin Qumsiyeh > mazin@qumsiyeh.org  
Ce fut une semaine plutôt bizarre au Moyen Orient. Je vous cite quelques exemples :
- L’Agence internationale pour l’énergie atomique a cédé aux pressions des Etats-Unis et autres pays européens et n’a ainsi fait aucune demande, explicite ou implicite, à Israël de signer le traité de non-prolifération. Une des excuses donnée est qu’un processus de paix délicat est en cours et que nous ne voulons pas troubler la situation (c’est-à-dire déranger Israël).
- Avec l’aide d’une Autorité palestinienne émasculée, le Conseil des Nations Unies pour les droits de l’homme a adopté la philosophie du « la force fait loi » et a refusé de poursuivre activement Israël pour ses violations flagrantes du droit international quand il a attaqué Gaza. Une des excuses données est qu’un processus de paix délicat est en cours et que nous ne voulons pas troubler la situation (c’est-à-dire déranger Israël).












- Le Conseil des Nations Unies pour les droits de l’homme a diffusé un rapport sur son enquête sur l’usage de la force israélienne, dont l’exécution vraisemblable des passagers sur le Flottille de la Liberté en route pour Gaza. Pourtant, les grandes puissances ont affirmé qu’une commission d’enquête des Nations Unies (constituée de trois personnes pro-Israël, dont un criminel de guerre notoire) étudierait la question de l’attaque et émettrait des recommandations mais sans interroger les survivants ni les agresseurs et sans demander à Israël les bandes vidéos, les caméras, etc. qu’il a confisquées (c’est-à-dire sans preuve). Et oui, les Etats Unis et les grandes puissances ont dit qu’un processus de paix délicat était en cours et que nous ne voulons pas troubler la situation (c’est-à-dire déranger Israël).
- Israël refuse de mettre un terme à ses activités coloniales dans les lambeaux qui restent du territoire palestinien. L’administration US offrira à Israël toutes sortes d’incitations, dont la promesse de soutenir l’exigence israélienne que tout Etat-croupion palestinien soit vide de toute souveraineté (c’est-à-dire que les troupes israéliennes resteront postées aux frontières) et qu’il n’y aura aucune demande d’application des droits palestiniens (c’est-à-dire le droit au retour des réfugiés). Mais cela fait partie des manœuvres diplomatiques parce que nous voulons que les pourparlers de « paix » (en cours maintenant depuis 18 ans) continuent.

Matériel de chantier en action dans la colonie juive de Kiryat Netalym, près de Salfit (Cisjordanie), pendant le « gel » (photo AP)
- Les médias ont ressassé les communiqués israéliens prétendant que l’abordage du dernier bateau pour Gaza avait été fait « sans violence de la part de ceux qui étaient à bord » ni de la part de la marine israélienne. Pourtant, une fois que les passagers ont été libérés, nous savons qu’ils ont raconté le traitement horrible et dégradant qu’ils ont subi, dont une attaque au taser. Mais hé, l’autorité palestinienne et le régime d’apartheid israélien sont en plein processus de paix. Alors qui se soucie de ce qui arrive à un survivant de l’holocauste de 80 ans ou à une bande de Juifs de conscience ?
- Le puissant ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Lieberman a fait un discours devant les Nations Unies sur le pouvoir et il a affirmé qu’il n’y aurait pas de paix pendant longtemps, seulement des accords intérimaires, dont certains pourraient impliquer le transfert d’une partie de la population palestinienne de l’intérieur de la Ligne verte pour s’en débarrasser pendant qu’Israël garderait les colonies. Pour contrer les dégâts diplomatiques, Netanyahu n’a pas réfuté l’idée mais a simplement dit que c’est son bureau qui fait la politique. Les Etats-Unis continuent d’insister sur le fait que Netanyahu veut sérieusement la « paix » alors que même les imbéciles peuvent voir que c’est le gouvernement de droite le plus fasciste de l’histoire d’Israël et que Netanyahu est un menteur invétéré (des conversations privées ont été enregistrées où il nie toute notion de paix).
- Sur l’ordre du lobby sioniste, les gouvernements de l’Union Européenne et des Etats Unis appliquent des sanctions supplémentaires sur l’Iran et les dirigeants iraniens au prétexte de répression des droits de l’homme en Iran pendant une période récente d’agitation ! Pensent-il réellement que le monde est aveugle, sourd et muet ? Ne voient-ils pas que le comportement de l’Iran vis-à-vis des dissidents n’est rien en comparaison des massacres continuels d’Israël et au nettoyage ethnique des Palestiniens ? Et devons-nous rappeler la politique de fouille et de saisie du FBI contre les activistes pour les droits de l’homme aux Etats-Unis ? Pourraient-ils au moins exiger que Mairead Maguire, lauréate du Prix Nobel de la Paix, soit libérée immédiatement de sa détention à l’aéroport Ben Gourion (du nom d’un criminel de guerre et nettoyeur ethnique) ? Ah oui, j’oublie, l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, Saeb Erekat et consorts sont en train de parler de paix, nous devons tous nous taire.

Obama s'adresse à l'Assemblée générale des Nations unies le 23 septembre 2010
Le Président Barack Obama, le visage impassible, se tient devant les Nations Unies et déclare : « Ceux qui aspirent à voir une Palestine indépendante doivent aussi cesser d’essayer de démolir Israël. Après des milliers d’années, les Juifs et les Arabes ne sont pas des étrangers sur une terre étrangère. Après 60 ans dans la communauté des nations, l’existence d’Israël ne doit plus faire débat. Israël est un Etat souverain, et la terre historique du peuple juif. Il doit être clair que toutes les tentatives d’écorner la légitimité d’Israël ne rencontreront que l’opposition inébranlable des Etats Unis. Et essayer de menacer ou de tuer des Israéliens n’aidera en aucune manière le peuple palestinien. » Imaginez qu’il ait dit la même chose sur l’Afrique du Sud de l’Apartheid. Mais là encore, il n’y avait pas d’autre processus de paix que celui entre le Chef Buthalesi Bantustan et le régime blanc.
Les forces d’occupation israélienne ont tué 5 Palestiniens cette semaine, dont un pêcheur et un bébé et elles ont continué leurs autres politiques de siège, de construction de mur sur les terres palestiniennes, d’arrestation des activistes politiques, etc. pendant que les discussions sur les discussions de « paix » continuent.
Ce ne sont que quelques-unes des choses bizarres qui se sont produites cette semaine au Moyen Orient, mais quand j’y pense, nous avons eu 62 ans de misère, de chaos et de souffrances, 62 années pleines d’événements bizarres et presque incroyables. Qui aurait pu penser qu’il soit possible de rassembler les membres d’une idéologie particulière en un seul endroit sur terre, en déplaçant la population indigène, en faisant des réfugiés et en qualifiant pourtant les victimes de terroristes. Qui aurait pu penser que ceci ait pu se passer avec une incroyable brutalité soutenue par les puissances occidentales, elles-mêmes rongées par le racisme et la haine des non-blancs ?
Mais nous nous réjouissons que ce soit bientôt la fin de tout ce jeu truqué. Certains prétendent qu’il y a une tendance qui fait de la cause palestinienne une marchandise négociée pour des bénéfices et des positions et qu’en conséquence, la Palestine est déjà perdue dans ce jeu de politique mondial. Mais moi qui écris ces notes après une longue journée de travail avec des Palestiniens (faibles et forts, jeunes et vieux), je puis vous dire qu’ils nous sous-estiment. Comme investissement à contre-courant, je dis aux gens qui font de sombres prédictions de faire attention. La situation semblait plutôt sombre en 1920, 1928, 1935, 1972, 1986 et 1999. Ce qui s’est passé aux lendemains de ces années n’avait pas été prédit ni été prévisible pour la majorité des gens. Mais je me jette à l’eau et je dis qu’étant donnée l’histoire, la prochaine intifada sera vraisemblablement mondiale. Les individus ont un choix sur trois, indépendamment de leurs origines : soutenir les oppresseurs, être apathiques (et donc soutenir le statu quo de l’oppression) ou se joindre au mouvement grandissant qui dit : « Ca suffit ! »

Mazin Qumsiyeh, PhD
A Bedouin in Cyberspace, a villager at home
* Le terme "extraordinary rendition" (littéralement « transfert extraordinaire ») désigne une action illégale de l'agence centrale de renseignements américaine, la CIA, qui consiste à enlever des personnes et à les transporter clandestinement dans des pays où la torture est pratiquée afin qu'elles y soient interrogées. (NdT) 
Traduction : MR pour ISM France  

Colonisation : Mahmoud Abbas piegé

le 03.10.10 | 03h00
Moins d’un mois après le lancement des négociations directes, à Washington, de nouveau, les Palestiniens et les Israéliens se tournent le dos.
Obstiné et ne donnant aucun écho favorable aux souhaits américains et européens de voir prolonger le moratoire sur le gel de la colonisation qui a pris fin le 26 septembre dernier, le Premier ministre israélien a pratiquement mis fin au processus de négociations directes.Le président palestinien Mahmoud Abbas et la direction de l’Organisation de libération de la Palestine sont restés sur leur position, à savoir, quitter la table des négociations en cas de refus israélien de prolongement du gel de la colonisation en Cisjordanie occupée, y compris dans la ville sainte d’El Qods.
Pourtant, l’émissaire américain, George Mitchell, et la haute représentante de l’Union européenne, Catherine Ashton, qui ont accouru vers la région pour empêcher un tel scenario n’ont rien pu faire.
Malgré les multiples navettes entre Tel-Aviv et Ramallah, opérées entre mercredi et vendredi derniers, l’émissaire américain a quitté la région sans pouvoir réaliser la moindre percée qui permette la poursuite des négociations. Ses propos tenus devant des journalistes à Ramallah, disant que les deux parties ont convenu de poursuivre les discussions, sont une tentative d’atténuer le grand échec que les Israéliens lui ont fait subir.
Nabil Abou Roudeina, le porte-parole de la Présidence, a déclaré qu’ «il n y a aucun changement dans les positions israéliennes relatives a la colonisation».Il a ajouté : «La position palestinienne est fixe et a été transmise par le président Abbas à Mitchell, il n’ y aura pas de négociations tant que se poursuivra la colonisation.» C’est donc une nouvelle gifle que vient d’infliger le gouvernement israélien de droite a l’ensemble de la communauté internationale, qui, depuis longtemps, n’a pas été aussi claire vis-à-vis de la question de la colonisation.
Les Américains, l’Union européenne, et l’Onu par la voix de son secrétaire général, Ban-Ki moon, ont, tous, appelés Israël à ne pas reprendre la colonisation. après une rencontre avec Netanyahu.
Vendredi, Catherine Ashton a déclaré avoir  «exhorté Israël» à prolonger le «moratoire» et à permettre aux discussions de progresser.
Les Palestiniens, dont les comités exécutif et central de l’Olp devaient se réunir hier pour probablement annoncer officiellement l’arrêt des négociations directes, affirment que la colonisation rend inutile toute négociation à propos des frontières de l’Etat palestinien futur, en créant un fait accompli sur le terrain, difficile à surmonter.
Après cet échec cuisant des négociations directes, le président Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne sont à la croisée des chemins. Une démission pure et simple du président palestinien et un éventuel effondrement de l’Autorité palestinienne sont désormais une probabilité à ne pas écarter.La déclaration du président à des journalistes palestiniens qui l’accompagnaient, à bord de l’avion,  au retour de son dernier voyage aux Etats-Unis et en Europe, que c’est la dernière fois qu’il fera un voyage du genre a augmenté les appréhensions de le voir claquer la porte.
Si un tel scénario voit le jour prochainement, alors que les Palestiniens sont plus divisés que jamais, malgré toutes les bonnes informations à propos de la réconciliation, les territoires palestiniens vivront un véritable chaos, dont il sera très difficile de s’extirper.
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Tunisie: un parti veut combattre la normalisation des liens avec Israël

02/10/2010
Un parti d'opposition tunisien a appelé vendredi à la mise en place d'un "observatoire national" pour contrer la normalisation
des liens avec Israël en exhortant l'Autorité palestinienne à "cesser le processus de négociations".  
L'Union Démocratique Unioniste (UDU, neuf sièges) a lancé cet appel au jour de la commémoration de l'attaque israélienne contre le QG de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) à Hammam-Chott, à 25 km au sud de Tunis.  
Soixante-huit personnes avaient été tuées et une centaine d'autres blessées début octobre 1985 lors d'un raid de l'aviation israélienne sur cette banlieue où étaient également installés les bureaux de Yasser Arafat qui vécut 12 années en exil en Tunisie avant de s'installer à Gaza en 1994. 
L'UDU, une formation légale d'obédience nationaliste arabe, a décidé de faire du 1er octobre une journée de lutte contre la normalisation avec Israël et édité un fascicule recensant les entorses au boycottage d'Israël.
Dans une déclaration publiée vendredi, ce parti a aussi conseillé à l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas de "renoncer au processus de négociations stériles pour emprunter la voie de la résistance, seul moyen de garantir la création d'un Etat palestinien". 
La commémoration du 1er octobre a donné lieu à une cérémonie durant laquelle des responsables gouvernementaux tunisiens et "l'ambassadeur de Palestine" se sont recueillis au cimetière où sont inhumés les victimes du raid israélien.
La Tunisie n'entretient pas de liens formels avec Israël depuis 2000. Le gouvernement appuie sans réserve le processus de paix et encourage les échanges culturels et religieux recevant chaque année des milliers de sionistes d'Israël et des juifs du monde entier pour le pèlerinage de la Ghriba sur l'île de Djerba, la synagogue la plus ancienne d'Afrique.
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Violations de l'espace aérien libanais

02/10/2010 
Le commandement de l'armée-direction de l'orientation a publié le communiqué suivant: un drone militaire israélien a violé l'espace aérien libanais vendredi à 21:50 (heure locale) au dessus de Naqoura et s'est dirigé vers les territoires occupés samedi à 2:55 (heure locale).
Un deuxième drone  militaire israélien a violé l'espace aérien libanais à 21 :30 (heure locale) au dessus de Alma el Chaab et la Békaa et a regagné la zone occupée samedi à 3:00 (heure locale).

L’Occident contre « l’antisémitisme » : une idéologie de guerre

samedi 2 octobre 2010 - 09h:21
Domenico Losurdo - Mondialisation
Question d’un lecteur à D. Losurdo à propos de l’antisémitisme et l’Iran
Cher professeur Losurdo,
Je lis dans les dépêches d’agences de presse que même Fidel Castro semble s’être uni au choeur pro-israélien et anti-iranien. La nouvelle est-elle vraie, pour ce que vous pouvez en savoir ? Qu’en pensez-vous ? [MO]
Cf. : 08-09-10 IRAN : FIDEL CASTRO CRITICA AHMADINEJAD, "ANTISEMITA"
(ASCA) - Roma, 8 septembre. : Fidel Castro a critiqué le président iranien M. Ahmadinejad pour ses comportements jugés « antisémites ». C’est la BBC qui le rapporte.
L’ex-leader cubain, au cours d’un entretien donné à Jeffrey Goldberg (invité personnellement par Castro à Cuba) de l’Atlantic magazine, a déclaré que l’escalade des rapports de confrontation entre Iran et Occident pourrait conduire à une guerre nucléaire. En ce qui concerne les juifs, F. Castro a déclaré que « leur existence a été beaucoup plus difficile que la nôtre. Rien ne peut être comparé à l’Holocauste ».
Pour Castro, l’Iran devrait, pour la paix dans le monde, « reconnaître l’histoire unique sur l’antisémitisme et essayer de comprendre la raison pour laquelle les Israéliens craignent pour leur existence ».

Réponse de D. Losurdo :
Je ne sais pas jusqu’à quel point l’interwieveur a compris et rapporté correctement la pensée de Fidel Castro ; il est permis de nourrir quelque doute à ce propos. En tous cas j’ai exposé mon point de vue dans le livre : Le langage de l’Empire. Lexique de l’idéologie américaine (Laterza, 2007). Je rapporte ici certains passages :
Plus radicale semble être la position du président iranien Ahmadinejad, selon qui, en tant qu’Etat « artificiel », Israël serait destiné à disparaître. C’est une prise de position qui est souvent relevée en Occident comme un symptôme de la volonté de renouveler le judéocide ; mais cette lecture est un expédient polémique. On trouvera bien plus proche de la vérité celui qui, en écrivant dans un journal insoupçonnable d’antisémitisme (l’International Herald Tribune), a observé que nous nous trouvons devant le renvoi à une présumée « inévitabilité historique » bien plus qu’à l’ « énonciation d’une politique ». Souvenons-nous alors qu’on a aussi vu des personnalités tout ce qu’il y a de plus illustres en Occident mettre en doute l’opportunité et la légitimité de la fondation de l’Etat d’Israël : en privé, Karl Popper n’hésitait pas à parler de « désastreuse erreur » ; plus significatif encore est le jugement d’Arendt, qui en mai 1946 reconnaissait en toute franchise l’« injustice perpétrée aux dépens des arabes ». Le grave tort du président iranien est de ne pas distinguer nettement entre jugement historique et projet politique. Nous pouvons bien dire que la fondation des Etats-Unis implique et aggrave les infamies subies par les Peaux-rouges, mais l’impossibilité de revenir à la situation précédant l’arrivée en Amérique des colons européens est immédiatement évidente pour tout le monde. Mutatis mutandis, il n’y a pas de raison d’argumenter différemment par rapport à la fondation d’Israël. Si ce n’est que ceux qui se hâtent de dénoncer un programme génocidaire dans toute revendication d’indemnisation morale provenant du monde arabe et musulman à cause de l’injustice qu’ils ont subie avec la fondation de l’ « Etat juif » et l’expulsion consécutive de la population arabe commettent une erreur en miroir de celle d’Ahmadinejad.[...]
Ce n’est pas avancer dans la recherche de la vérité que de définir comme antisémite le président iranien, lequel par contre insiste sur le fait que c’est l’Europe et pas le peuple palestinien qui doit faire amende des crimes de l’antisémitisme. Comme nous le verrons, c’est l’opinion exprimée à l’époque par un illustre historien tel que Toynbee, qui voit en la fondation d’Israël l’affirmation du « principe cynique de faire payer les gens désarmés » pour des fautes commises par d’autres. On peut et on doit avec fermeté condamner les tentatives d’Ahmadinejad de mettre en doute la réalité et la radicalité de la « solution finale » : elles sont l’expression maladroite et malheureuse du désir d’attirer l’attention sur les souffrances et sur les injustices subies par des Palestiniens et des arabes, subies par ceux qui se trouvent dans la malheureuse position d’être victimes des victimes (pour employer une formule chère à Saïd).
[...]
Après Israël l’Iran est le pays qui abrite le plus grand nombre de juifs (20 mille) au Moyen-Orient, et ils ne semblent pas subir des conséquences considérables de la violente rhétorique anti-israélienne qui fait rage à Téhéran ; ni ne se manifestent en Iran des tendances à l’expulsion des juifs ressemblant au « transfert » des arabes rêvé par certains cercles israéliens (chap. V, § 6 de mon livre).
Sur le versant opposé nous voyons ce qui advient en Israël. Malheureusement il ne s’agit pas que du gouvernement. C’est une large opinion publique qui exprime une orientation assez inquiétante. Je transcris ici quelques passages de mon livre :
En 2002, 46% de la population israélienne se prononçait en faveur de l’expulsion des Palestiniens de la West Bank (Cisjordanie), « une sorte de purification ethnique de la Terre Sainte ». Parmi les plus impatients et plus radicaux se trouve David Hartman, « un rabbin et philosophe qui dirige un think tank à Jérusalem », qui invite à résoudre une fois pour toutes le problème posé par la présence des Palestiniens : « débarrassez-vous en, effacez-les (wipe them out. Level them) En 2002, réagissant à la vague d’attentats suicides, des députés d’extrême-droite au Parlement israélien exigent : « Pour tout juif enterré à la suite d’un attentat suicide nous devons être sûrs que 1 000 Palestiniens soient tués ». Il faut en prendre acte, observe l’historien Tom Seguev, « la haine contre les Palestiniens et un véritable racisme sont devenus légitimes ». En Israël se trouvent bien représentés des secteurs qui continuent à insister sur la différence qualitative substantielle entre juifs et goïm, secteurs qui tendent à déshumaniser de façon particulière le peuple palestinien.
On reste pensifs devant l’épisode qui s’est déroulé en août 2000, alors qu’Israël est mis sens dessus dessous par les déclarations du rabbin Ovadia Yossef. D’une part celui-ci soutient que se sont réincarnées dans les victimes d’Auschwitz les âmes de générations précédentes de pêcheurs (coupables de s’être éloignées de l’orthodoxie juive) ; d’autre part il manifeste un racisme délirant à l’égard des Palestiniens (« avec des serpents on ne peut pas parler de paix ») et des arabes en général (« chaque jour le Seigneur Tout Puissant se repend d’avoir créé les ismaéliens »). Après la vague de polémiques et de protestations, le rabbin mange son chapeau ou réinterprète seulement les déclarations relatives à l’Holocauste juif. Pour le reste, il n’éprouve pas le besoin de démentir ou de rectifier ses déclarations et personne ne lui demande de le faire. Quelques semaines plus tard, tandis que la deuxième Intifada s’enflamme et que les Palestiniens meurent par dizaines, fauchés par le feu des forces d’occupation, sur Internet en Israël ne manquent pas les « durs » qui, après avoir qualifiés de « diables » les Palestiniens, exhortent les soldats « à leur tirer dans les génitoires ‘pour s’assurer ainsi qu’ils ne pourront plus procréer’ » (chap. V, § 5 de mon livre).
Et donnons à présent la parole à une illustre journaliste italienne d’origine juive, Barbara Spinelli :
Inquiétant est le culte réservé à Baruch Goldstein, « le médecin colon qui fit irruption en février 94 dans la mosquée d’Abraham, à Hébron et tira sur les fidèles agenouillés sur les tapis de prière » (vingt-neuf personnes moururent, et des centaines furent blessées). En 97, en l’honneur de ce « Saint », est publié un livre : L’homme Béni. On peut y lire : « Son action dans la mosquée est l’accomplissement de commandements essentiels dans la loi religieuse, parmi lesquels l’obligation de se venger contre les non-juifs, l’extermination de non-juifs appartenant à la semence d’Amalek, et la sanctification du Nom Divin ». A cette glorification de nature théologique du génocide il ne semble pas qu’il y ait d’opposition de la part des « nombreux rabbins qui défendent, et parfois recommandent, en tous cas tolèrent les actions de Goldstein, ou de Ygal Amir (l’assassin du premier ministre israélien coupable d’avoir cherché un compromis avec les Palestiniens) (chap. V, § 5 de mon livre).
En conclusion, au Moyen-Orient au moins (mais pas seulement), l’antisémitisme réellement diffus et dangereux est l’antisémitisme anti-arabe. La campagne lancée par Israël, par les USA et par l’Occident contre « l’antisémitisme » attribué à Ahmadinejad n’est qu’une idéologie de la guerre. En plus du plan militaire, diplomatique et économique les préparatifs de guerre contre l‘Iran connaissent une intensification fébrile même sur le plan idéologique. Et exactement comme pour l’ « armement nucléaire » pour l’ « antisémitisme » aussi, celui qui dirige le chœur des accusations contre Téhéran est le pays qui n’a de leçons à donner ni sur un point ni sur l’autre.
Pour aller plus loin, lire l’article d’ Arash Norouzi : « Rayé de la carte » : la rumeur du siècle, Ce qu’a vraiment dit Mahmoud Ahmadinejad, publié en français le 29 janvier 2007.
1er octobre 2010 - Mondialisation
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Fin du moratoire de la colonisation : où est le « processus de paix » ?

vendredi 1er octobre 2010 - 21h:03
Viviane Lafont - Lutte Ouvrière
Le 26 septembre, au terme du moratoire partiel décrété pour dix mois par le gouvernement de Benyamin Netanyahou sur les nouvelles constructions israéliennes en Cisjordanie, le mouvement de colons Yesha organisait plusieurs rassemblements spectaculaires, avec pose de première pierre d’une crèche et coulée de béton frais. « Nous allons mettre les bouchées doubles » se vantait un représentant des colons de Shilo.
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Partielle, cette suspension du processus de colonisation par Israël des territoires palestiniens l’était à double titre. D’une part, seule la Cisjordanie était concernée, où se sont déjà implantés 300 000 colons, les implantations ayant continué de s’étendre à Jérusalem-Est, où se sont installés près de 200 000 autres Israéliens juifs, rendant de plus en plus difficile, tant que le gouvernement israélien ne sera pas contraint de revenir en arrière, la constitution d’un État palestinien un tant soit peu géographiquement viable. D’autre part, les installations jugées nécessaires à la vie des colons déjà implantés n’ont pas cessé de se construire, comme les écoles, les crèches ou les maisons communes, rendant complètement formelle la prétendue « trêve », ou le moratoire.
De son côté, le chef du gouvernement israélien se réfugie derrière les pressions des associations de colons ou de l’extrême droite, représentée dans la coalition gouvernementale par le ministre Lieberman, pour annoncer une « reprise limitée » de la colonisation. Or, non seulement une partie du Likoud, la droite au pouvoir, soutient cette politique de colonisation agressive au motif hypocrite que les colons seraient les premières lignes de défense d’Israël contre les lanceurs de roquettes palestiniens, mais la politique de Netanyahou, comme celle d’Olmert, comme celle de leurs prédécesseurs, a toujours été, depuis 1967, de favoriser la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens qu’Israël occupe militairement au mépris total des droits de leur population ; au mépris de la légitime et évidente aspiration des Palestiniens à pouvoir vivre sur leur sol, sans avoir à subir l’état de guerre permanente que leur impose Israël.
Plus de quarante ans de colonisation et de soi-disant « processus de paix » ont conduit les 7,6 millions d’Israéliens, dont 1,5 million d’Arabes, à une situation totalement invivable et inextricable. Les dirigeants israéliens ne se contentent pas d’avoir bâti sur la terre d’un autre peuple un État qui donne plus de droits à un immigrant juif venu des États-Unis qu’à des Arabes qui vivent là depuis des générations. Ils veulent encore étendre cet État au-delà des frontières de 1967, en grignotant petit à petit le territoire de la Cisjordanie, en y créant des « faits accomplis » par la colonisation et en proclamant ensuite « j’y suis, j’y reste » au nom d’un prétendu droit historique qui remonterait à la Bible.
C’est cette politique de spoliation qui entretient un conflit permanent auquel les grandes puissances prétendent de temps en temps trouver une solution en enclenchant un « processus de paix » toujours plus illusoire. Car sur le fond, États-Unis en tête, elles ne veulent en aucun cas contrarier Israël, dont la politique agressive et la puissance militaire leur sont trop utiles, au milieu d’un Moyen-Orient où leurs intérêts sont déterminants, pour qu’ils envisagent de s’en passer.
Tout cela, les dirigeants israéliens le savent, et c’est ce qui leur permet de continuer imperturbablement leur politique de colonisation à la face du monde et même du président des États- Unis.
Face à la décision israélienne de mettre fin au gel de la colonisation, le président palestinien Mahmoud Abbas a reporté à la réunion de la Ligue arabe du 4 octobre, sa décision d’interrompre les discussions. Mais quoi qu’il sorte de cette réunion, les dirigeants occidentaux et israéliens auront bien du mal à faire croire qu’un « processus de paix » est vraiment en marche.
1° octobre 2010 - Lutte Ouvrière - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.lutte-ouvriere-journal.o...
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La commission de surveillance des Pays-Bas critique le site israélien du tourisme qui « confond » les frontières

samedi 2 octobre 2010 - 12h:59
AP/Ha’aretz
La commission de surveillance de la publicité des Pays-Bas affirme qu’une information incorrecte sur le site du ministère du Tourisme israélien ne montre pas où se situent les frontières entre Israël et les régions « contestées ».
La commission de surveillance de la publicité des Pays-Bas a critiqué Israël pour avoir publié sur son site de Tourisme des informations trompeuses qui n’indiquent pas les frontières entre Israël et les Territoires palestiniens occupés
Le comité chargé de la déontologie dans la publicité a rendu un arrêt non contraignant sur le fait que le matériel distribué par l’office du Tourisme israélien en Hollande « ne montre pas clairement où se trouvent les frontières entre le territoire qui est reconnu par la communauté internationale comme étant "Israël" et celui qui est "contesté" ».
Les activistes propalestiniens se sont plaints que les cartes donnaient l’impression que certaines parties de la Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est se trouvaient en Israël, ainsi que le plateau du Golan qui a été conquis sur la Syrie.
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Carte du ministère du Tourisme israélien
Cet arrêt, pour lequel un appel est possible, n’a aucune conséquence pratique à court terme et le comité ne peut obliger l’Office de Tourisme israélien à retirer ses publicités. Mais c’est une manière supplémentaire de se joindre aux critiques internationales de l’occupation israélienne à un moment où il y a des négociations sur l’avenir des territoires occupés.
Ce mois-ci, un groupe de maires israéliens a renoncé à se rendre aux Pays-Bas à cause d’objections sur le fait qu’il y avait dans cette délégation des maires de colonies israéliennes en Cisjordanie.
Phon van den Biesen, juriste représentant les activistes, a dit jeudi que, suite à l’arrêt prononcé par le comité de déontologie, Israël devrait changer son matériel touristique.
« C’est comme si vous invitiez vos amis à une soirée chez vous, alors qu’en fait vous les invitez chez votre voisin qui n’a invité personne, » dit Van den Biesen.
A Jérusalem, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Yigal Palmor, a rejeté la critique.
« Si vous tenez à faire une lecture politique des campagnes de tourisme ou simplement des campagnes commerciales, vous allez toujours trouver des chose ambigües, dit-il. La situation est ambiguë et quiconque a des notions de base sur ce qui se passe ici sait que cette ambiguïté fait partie du problème, et que par conséquent nous avons besoin d’un traité de paix qui y mettra fin, autant que faire se peut. »
Il a aussi fait remarquer qu’appeler un endroit « la terre d’Israël » est un terme géographique à connotation biblique et non une déclaration politique.
Ce n’est pas la première fois que les tentatives d’Israël pour tromper les touristes ont causé la colère des autorités de surveillance de la publicité.
L’année dernière le comité de surveillance britannique de la publicité a interdit une affiche parce qu’elle suggérait que la Cisjordanie et la bande de Gaza faisaient partie d’Israël.
L’Autorité palestinienne, soutenue par les Occidentaux gouverne la plupart des villes palestiniennes de Cisjordanie mais ce sont les forces israéliennes qui gardent le contrôle absolu.
Israël s’est emparé de la Cisjordanie, une bande de territoire montagneux, coincée entre Israël et la Jordanie, à laquelle elle appartenait, lors de la guerre des 6 jours en 1967. Les Palestiniens désirent que ce territoire, ainsi que Jérusalem-Est et la bande de Gaza deviennent leur futur Etat indépendant.
Certaines parties de la Cisjordanie sont censées être la terre biblique des Juifs même et tout particulièrement Hébron où les croyants pensent que le prophète Abraham s’est installé et où lui et sa femme Sarah sont enterrés.
30 septembre 2010 - Ha’aretz - Traduction par JH
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Israël emprisonne des militants arabes pour « contact avec des agents étrangers »

dimanche 3 octobre 2010 - 07h:14
Jonathan Cook - The National 
Une vague infraction à la sécurité pour « contact avec un agent étranger » est utilisée actuellement par la police secrète d’Israël, le Shin Bet, pour enfermer des militants politiques arabes en Israël...
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Plusieurs flics israéliens, n’écoutant que leur courage habituel ... s’attaquent à un jeune garçon palestinien - Jérusalem-Est, septembre 2010
... sans preuve qu’un crime aurait été commis, ont allégué des avocats des droits de l’homme cette semaine.
Ces avocats disent que le Shin Bet extrapole à partir de la loi pour caractériser pénalement des rencontres innocentes ou accidentelles entre des membres de la large minorité arabe d’Israël et des ressortissants arabes étrangers, comme activité criminelle.
Les occasions de tels contacts se sont accrues rapidement du fait des progrès dans les nouvelles technologies et des possibilités pour les citoyens arabes d’Israël de voyager plus largement dans le monde arabe, dit Hussein Abu Hussein, avocat qui représente des détenus par mesure de sécurité.
Les critiques des avocats arrivent à un moment particulièrement sensible, où Israël est largement accusé de s’être acharné sur deux éminents militants politiques. Tous deux ayant été arrêtés pour raison d’espionnage au profit du groupe militant libanais Hezbollah.
L’un d’eux, Omar Said, a été libéré la semaine dernière après une transaction dans laquelle le Shin Bet réduit son accusation sécuritaire grave d’ « espionnage aggravé » à « contact avec un agent étranger ».
L’argumentation tendait à montrer que Mr Said avait participé à une rencontre en Egypte, sans avoir conscience que son interlocuteur pouvait être un agent du Hezbollah, et qu’il avait refusé une proposition présumée pour espionner pour le compte de l’organisation. Pour Amnesty International, les poursuites judiciaires qui se sont poursuivies contre le deuxième accusé, Ameere Makhoul, sont du « harcèlement pur et simple ».
Une fois libéré, Mr Said, de Kfar Kana, près de Nazareth, a accusé Israël de persécuter les militants qui ont des choix politiques qui ne lui conviennent pas. Selon Abir Baker, avocate du Centre juridique Adalah, des affaires comme celle de Mr Said sont destinées à créer une « réaction de peur » sur la communauté arabe d’Israël, laquelle représente un cinquième de la population.
Elle dit que l’arrestation de Mr Said doit être replacée dans le contexte des efforts déployés par Israël pour réduire le droit des citoyens arabes à renforcer leurs liens culturels et politiques avec le reste du monde arabe.
Plusieurs partis politiques arabes d’Israël, dont celui de Mr Said, ont essayé de faire connaître au monde arabe la campagne de la minorité pour des réformes démocratiques afin de mettre un terme au statut d’Israël en tant qu’Etat juif.
« Il existe des lois visant à nous empêcher de nous rendre dans des pays classés comme Etats ennemis, tels la Syrie et le Liban, mais Israël utilise cette infraction spécifique pour nous amener à avoir peur de discuter avec tout ressortissant arabe, que ce soit lors de conférences internationales ou sur le réseau, » dit-elle. « Israël veut nous rendre invisible ».
Khaled Ghanayim, professeur de droit à l’université de Haïfa, estime que l’utilisation fallacieuse de l’infraction de « contact avec un agent étranger » s’est développée avec la montée de la droite en Israël.
« Paradoxalement, l’Union soviétique avait promu une politique semblable pendant des décennies pour empêcher les juifs du bloc de l’Est de rencontrer des juifs israéliens. Israël et l’Occident ont dénoncé alors cette politique comme une violation de leurs droits de l’homme, mais aujourd’hui, c’est Israël qui fait la même chose avec ses citoyens arabes ».
Selon Mr Abu Hussein, l’infraction a été particulièrement difficile à contester parce que, et c’est spécifique au droit pénal israélien, la charge de la preuve que la réunion ne nuisait pas à la sécurité de l’Etat reposait sur l’accusé, et non sur l’accusation.
Le Shin Bet s’est refusé à tout commentaire. Mais on pense que l’agence craint que le Hezbollah, qui a tiré des milliers de roquettes sur Israël durant le mois d’hostilités en 2006, ne tente aujourd’hui de recruter des espions au sein de la communauté arabe d’Israël. D’après le site du Shin Bet, le Hezbollah serait très intéressé à identifier les sites des installations sécuritaires israéliennes, dans le nord, qui pourraient être ciblées lors d’une éventuelle confrontation à venir, et à jauger l’état d’esprit de l’opinion juive.
Gideon Ezra, directeur adjoint du Shin Bet et aujourd’hui membre du parlement a tout de même déclaré : « L’Etat d’Israël ne cherche pas à mettre les gens en prison, mais à mener les enquêtes appropriées. Il y a toujours un écart entre ce que l’on sait à l’origine, et le résultat au bout du compte. »
Mme Baker, qui étudie l’infraction de contact, dit que visiblement, on est dans une situation où le Shin Bet débute ses enquêtes pour violation grave aux règles de sécurité, tel que transmettre une information à l’ennemi, ce qui est passible d’une condamnation à perpétuité, en plus de l’accusation de « contact ».
« De cette façon, on crée un climat dans l’opinion et les médias qui montre le suspect comme nuisant à la sécurité de l’Etat. »
Au fur et à mesure que l’enquête avance, dit-elle, le Shin Bet abandonne généralement l’accusation grave et recherche une transaction sur la base de « contact avec un agent étranger ». L’accusation peut alors conduire à une peine allant jusqu’à sept ans de prison.
Les accusés, confrontés à des preuves secrètes et avec des droits limités en tant que prisonniers au motif de sécurité, se retrouvent sous pression pour aller à un arrangement, dit Mr Abu Hussein.
Pour Mme Baker, il est difficile de savoir exactement combien de fois la loi a été utilisée ainsi mais elle insiste sur plusieurs cas récents notables.
En 2005, Sheikh Raed Salah, leader de la principale branche du mouvement islamique en Israël, et Suleiman Aghbaria, maire de la ville d’Umm al Fahm, ont dû purger des peines de prison respectivement de 30 et 46 mois, après avoir accepté de transiger.
L’accusation que portait le Shin Bet disant que tous les deux appartenaient à l’organisation terroriste Hamas, et qu’ils lui fournissaient des armes, s’était littéralement effondrée durant le procès. (JPG)
Nazareth, le 22 septembre 201 - Jonathan Cook - traduction : JPP
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« La solidarité a une saveur différente à l’intérieur de la prison »

dimanche 3 octobre 2010 - 07h:15
Ameer Makhoul - Prison de Gilboa
Une lettre de Ameer Makhoul, rédigée le 7 août et communiquée depuis la prison israélienne de Gilboa.
Défenseur des droits de l’homme, Directeur du réseau Ittijah (Organisation non gouvernementale arabe), Chef de file du mouvement palestinien du BDS [Boycott, Désinvestissement et Sanctions] et citoyen palestinien d’Israël, Ameer Makhoul a été arrêté lors d’une incursion qui a ciblé sa maison, à Haïfa, à l’aube du 6 mai dernier.
Au cours des onze jours qui ont suivi son arrestation, Makhoul fut détenu en isolement, torturé et s’est vu refuser l’accès à un avocat. Les groupes de défense des droits humains ont vivement condamné sa persécution politique ainsi que les actions pénales lancées à son encontre.
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Ameer Makhoul - Photo : Adri Nieuwhof
« Mon chemin semble encore sans issue. Du point de vue structurel et politique, le système adopté revêt plutôt un caractère orienté vers le Shabak (1) que vers la justice. En effet, toutes sortes d’agissements portent atteinte à ma dignité et à mes droits humains et constitutionnels fondamentaux. Je n’ai toujours pas obtenu l’autorisation de rencontrer mes avocats sans que cela ne soit enregistré. La décision des trois juges est de justifier celle du ministre israélien de la justice stipulant l’interdiction d’une libre entrevue avec mes avocats en prison. Pour ce faire, les juges insistent pour qu’on soit séparé par une paroi en verre et pour qu’on communique avec un téléphone afin de garantir l’enregistrement de l’intégralité de la conversation.
Au premier abord, le processus ainsi que les procédures semblent équitables, mais principalement, mes droits fondamentaux et basiques à une procédure impartiale sont systématiquement, structurellement et politiquement violés. Le rôle du ministre de la justice est de me criminaliser et non pas de chercher à connaître la vérité.
Dans la prison de Gilboa, il y a environ 600 prisonniers de la liberté (palestiniens et arabes), répartis sur des sections et/ou branches. Le dispatching des prisonniers ne se fait pas au hasard, il répond à des critères géopolitiques. Ainsi, on y trouve des prisonniers de la Cisjordanie et ceux de 1948 (y compris de Jérusalem-Est occupée et le Plateau du Golan) regroupés ensemble, tandis que dans les prisons de Naqab [Néguev], les détenus de la Cisjordanie sont séparés de leurs égaux gazaouis. Ces derniers sont également répartis selon leur affiliation au Fatah ou au Hamas.
La délimitation à l’intérieur de la prison ne diverge pas de l’extérieur. En effet, les frontières tracées sur les territoires occupés du fait de la construction du mur de l’apartheid sont reproduites dans la politique de distribution démographique de la prison. Il s’agit tout simplement d’une sorte de morcellement imposé dans le but de compromettre la lutte contre l’un des plus grands crimes coloniaux, et à affaiblir la structure d’une lutte commune en misant sur la destruction et l’anéantissement des volets continuité et interaction.
Dans cette prison, je me suis fixé des objectifs dont le plus important est de ne ménager aucun effort pour redonner espoir, résolution et ténacité aux prisonniers de la liberté. Je dois rester en contact avec Ittijah, avec la communauté ainsi qu’avec tous les mouvements, les groupes et les personnes solidaires.
Mais avant tout, je dois, autant que possible, intensifier mes échanges et mes correspondances avec mes filles Hind et Houda qui ont atteint la maturité dans leur combat pour la liberté, la justice et la dignité. Il m’incombe aussi de raviver le bonheur volé et arraché un certain 6 mai, à 2h30 du matin. Enfin et surtout, mon épouse Janan qui, en dépit des tâches domestiques considérables qui lui reviennent, conduit toute la campagne avec beaucoup d’héroïsme et de bravoure.
C’est pourquoi j’insiste sur le fait que vos lettres sont plus qu’indispensables. Sachez que le goût de la solidarité au cœur de la prison est totalement différent de ce qu’on ressent dehors : le parfum dégagé respire une solidarité monumentale, un soutien et une assignation de responsabilités. »
Note :
1- Le GSS (General Security Service : Service de Sécurité Général), est l’agence de contre-espionnage israélienne. Contrairement au Mossad, qui ne relève que du Premier ministre, le Shabak doit présenter un bilan périodique à une sous-commission secrète du Parlement.
30 août 2010 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Niha
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Avant l’orage : des pourparlers déjà en faillite

samedi 2 octobre 2010 - 06h:46
Ramzy Baroud
Une image ne vaut pas toujours mille mots. Les photographies récemment prises des dirigeants palestiniens et israéliens à Washington lors des premiers pourparlers directs ne disent pas grand-chose de nouveau.
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La mauvaise mise en scène à laquelle on assiste aujourd’hui est encore moins prometteuse que les discussions menées en juillet 2000.
C’était le statu quo à son maximum, un simple défilé de dirigeants régionaux et américains devant des cameramen affamés d’images. Ces dirigeants ont promis « de ne ménager aucun effort » et ont fait l’éloge de l’indéniable altruisme contenu dans le concept même de « paix ».
Le Premier ministre israélien a évoqué, sur le même ton de martyr utilisé dans le passé par les dirigeants israéliens, les compromis « douloureux » et les sacrifices nécessaires pour vaincre les nombreux obstacles qui leur font face.
Mahmoud Abbas - dont la présidence sur une Autorité palestinienne rongée par la corruption a expiré - sourit, serre des mains et parle de façon peu convaincante de ses espoirs et ses attentes.
Les dirigeants jordaniens et égyptiens sont également là. Leur présence n’est qu’une tentative de marquer une différence entre cet événement présent et la dernière tentative qui n’avait pu aboutir à un accord de paix. Lorsque le défunt leader palestinien Yasser Arafat et Ehud Barak d’Israël ont été confinés à Camp David sous l’égide du président Bill Clinton, Arafat s’était retrouvé seul à devoir se débrouiller, sans aucun soutien arabe. Ce fait avait laissé toutes les cartes dans les mains d’un Barak largement soutenu par les Etats-Unis. La discussion avait été alors une parodie, comme c’est le cas aujourd’hui.
Les discussions laborieusement mises en scène aujourd’hui sont en réalité encore beaucoup moins prometteuses que celles de juillet 2000. Barak disposait d’un réel mandat [de son gouvernement], tandis que Netanyahu dirige une coalition de mécontents largement issus d’une extrême-droite fanatisée. Arafat, bien que sa popularité avait déjà diminué, représentait une autorité morale et une figure qui pouvait rassembler toutes les factions palestiniennes, y compris le mouvement Hamas.
Abbas quant à lui, se trouve à la tête d’une clique extrêmement discréditée et inefficace d’hommes d’affaires et de politiciens ne pensant qu’à leurs propres intérêts. De plus, le mandat [présidentiel] d’Abbas a expiré, et les membres de son cabinet ont été triés sur le volet pour usurper la place du gouvernement démocratiquement élu du Hamas, dont les membres sont soit sous état de siège à Gaza, soit détenus dans les geôles israéliennes.
Inutile de dire que cette dernière série de pourparlers manque sérieusement de légitimité et de bonne volonté.
Tout d’abord, Israël n’a aucun intérêt à garantir une issue positive [à ces discussions]. Il est totalement investi dans ses projets de colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est déjà déconnectés l’un de l’autre. Le gouvernement de Netanyahu a l’intention d’accélérer ses travaux une fois que le gel temporaire de la colonisation aura expiré, quelques jours à peine après le second tour de discussions le 14 et 15 septembre. Le premier jour des pourparlers, les troupes israéliennes ont envahi toute une zone au nord de Gaza et ont élargi la zone dite « tampon » d’environ 300 mètres...
Quant à Abbas, sa situation est pire que jamais. Son pouvoir est extrêmement faible par rapport à la suprématie politique d’Israël à Tel Aviv comme à Washington, ainsi que face au contrôle israélien quasi total du propre secteur géré par Abbas en Cisjordanie. Sachant cela, quelqu’un ne peut pas à la fois être réaliste et à la fois espérer quelque chose des « douloureuses » concessions israéliennes. Abbas continue donc de traîner les pieds. Il se peut qu’il estime n’avoir pas d’autre choix, que son absence le priverait de toute valeur politique et lui ferait courir le risque d’attirer les foudres de Washington, son plus grand pourvoyeur de fonds et de moyens.
Mais même si les discussions d’une durée d’un an aboutissaient miraculeusement à un accord, Abbas ne sera pas en mesure de vendre cet accord à son propre peuple. Le vieux dirigeant usé est à peine capable de garder uni son propre parti, lequel n’est plus le principal acteur dans la politique palestinienne. Le Fatah d’aujourd’hui est un Fatah différent de celui d’Arafat en 1993. Sa corruption a empiré dans la mesure où il agit désormais comme un organisme protégeant les affairistes et dont les membres s’enrichissent grâce à la charité internationale et au monopole exercé par Israël sur les affaires.
Tout aussi significatif est le fait que les « ennemis de la paix » d’hier sont devenus les partis légitimes qui devraient être réellement impliquée dans des discussions substantielles avec Israël. Ils sont rejetés parce qu’ils insistent sur un changement de paradigme dans la façon dont les négociations avec Israël sont menées. Ils soutiennent que toute discussion de fond - surtout entre des pouvoirs profondément inégaux - doit avoir lieu avec un cadre de référence clair, impliquant une tierce-partie impartiale, et basé sur le concept de « justice » - et non pas sur celui d’un « processus de paix » trompeur à la sauce Kissinger.
Les pourparlers doivent également garantir le bien-être et la sécurité du peuple palestinien dans le même intervalle, par le biais d’une trêve à long terme supervisée par les Nations Unies. Des pourparlers de paix menés sous la menace des armes tandis que la population est affamée et assiégée ne promettent guère de résultats positifs.
Ce dont nous pouvons être sûrs, c’est que que cette tentative de paix si peu enthousiasmante n’amènera rien de bon. Si un accord est d’une façon ou d’une autre fabriqué, il est voué à l’échec. Le peuple palestinien, la partie absente mais réelle pour toute solution durable, ne le permettra tout simplement pas. Les Palestinien ont tendance à écouter les charades jusqu’à leur fin, et ils réagissent alors au moment opportun pour les résoudre. Presque chaque révolte palestinienne dans le passé est issue de processus similaires, le second soulèvement palestinien [Intifada] de l’année 2000 étant l’exemple le plus pertinent. Lorsque Arafat a été humilié et contraint de se soumettre aux diktats américano-israéliens, les Palestiniens de tous les partis et de tous les secteurs de la société ont laissé exploser leur colère. Israël a interprété cette révolte comme une tentative de la part des Palestiniens d’imposer des concessions et son recours à la violence pour réprimer la révolte a été d’un niveau sans précédent. Plusieurs milliers de Palestiniens ont été tués et blessés, et le reste appartient maintenant à l’histoire.
Si une spirale de violence explose cette fois-ci, elle promet d’être bien pire qu’auparavant. Ceux qui s’accrochent à la résistance en Palestine ont été encouragés par le succès du Hezbollah au Liban et du Hamas à Gaza. De plus, ils sont encouragés par leur légitimité politique, suite aux élections démocratiques de 2006. On peut s’attendre à ce que Netanyahu n’hésite pas à interpréter les protestations palestiniennes comme un complot visant à intimider Israël. Le problème avec la violence, c’est qu’une fois qu’elle a atteint un nouveau seuil, il est rare qu’elle se retire dans ses anciennes limites. Ce qui s’est passé à Gaza sous les coups de l’armée israélienne en 2008-09 a été terriblement de nature vraiment génocidaire. La violence à venir est susceptible d’appartenir à la même catégorie.
Pour éviter cela, les stratèges de Washington ont vraiment besoin de reconsidérer les conséquences à long terme des politiques suivies par leur gouvernement. Les metteurs en scène travaillant pour Obama sont capables d’aligner une poignée de dirigeants dans un ordre parfait devant une foule de journalistes, mais ils seront incapables de refréner le chaos politique qui s’en suivra lorsque les négociations échoueront, car elles vont échouer.
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Ramzy Baroud (http://www.ramzybaroud.net) est un journaliste international syndiqué et le directeur du site PalestineChronicle.com. Son dernier livre, Mon père était un combattant de la liberté : L’histoire vraie de Gaza (Pluto Press, London), peut être acheté sur Amazon.com.
6 septembre 2010 - Communiqué par l’auteur
Traduction de l’anglais : Nazem
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Palestine : le gel de la colonisation, au cœur des négociations depuis vingt ans

publié le samedi 2 octobre 2010
Pierre Puchot

 
C’est l’histoire d’un concept inventé par les États-Unis, adopté à contrecœur par les Palestiniens, et battu en brèche, vingt ans plus tard, par les Américains eux-mêmes.
En visite à Paris lundi 27 septembre, Mahmoud Abbas a regretté la fin du moratoire sur la colonisation israélienne en Cisjordanie. Mais à l’issue d’un déjeuner à l’Élysée avec Nicolas Sarkozy, Mahmoud Abbas a confirmé que les Palestiniens se prononceraient sur les conséquences de l’expiration du gel partiel de la colonisation après la réunion de la Ligue arabe programmée le 4 octobre.
Mahmoud Abbas a également réaffirmé qu’il aurait souhaité que le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou « prolonge de trois ou quatre mois » le gel de la colonisation en Cisjordanie. Une condition que le cabinet israélien a finalement exclue dimanche, après avoir un temps semblé prêt à un compromis. Dès lundi matin, les coups de pioche se sont fait entendre près de Hébron, en Cisjordanie. Pourquoi cette question du gel est-elle si importante ? Les négociations amorcées à Washington le 2 septembre résisteront-elles à la décision du gouvernement israélien de continuer à bâtir en Cisjordanie ? Décryptage des enjeux d’une semaine clé.
Pourquoi parle-t-on de « gel » des colonisations ?
Ce sont les Etats-Unis eux-mêmes, et non les Palestiniens, qui les premiers ont mis sur la table ce concept de gel, freeze en anglais. L’idée vient du secrétaire d’Etat de George Bush père, James Baker, qui cherchait un cadre pour relancer les négociations à la fin des années 1980. Du point de vue de Washington, un gel de la colonisation paraît alors le bon moyen de ne pas exiger trop de concessions d’Israël tout en rassurant les Palestiniens, inquiets que les négociations ne constituent pour Tel-Aviv qu’un subterfuge utile pour gagner du temps et jouer la politique du fait accompli, quand la colonisation accélérée de la Cisjordanie rendrait chaque jour un peu plus difficile l’établissement d’un Etat palestinien.
La séquence actuelle, marquée par la fin du gel s’ouvre fin octobre 2009, lors la visite d’Hillary Clinton à Jérusalem. À la surprise générale, alors qu’Israël refuse déjà de geler les constructions en Cisjordanie, la secrétaire d’État américaine qualifie les efforts d’Israël de « sans précédent », convertissant ainsi la diplomatie américaine à la notion de « gel partiel » mis en avant par le gouvernement israélien.
Obama a beau rappeler en plusieurs occasions, puis notamment le 23 septembre 2010 devant l’ONU, que les Etats-Unis « souhaitent que ce moratoire soit étendu », le gouvernement israélien se sent désormais les mains libres, car il sait que le président et sa secrétaire d’Etat ne sont pas prêts à aller au clash sur cette question du gel.
Que dit le droit international ?
Rendue publique en 2003, la fameuse « feuille de route » adoptée par le Quartette (Etats-Unis, Union européenne, ONU et Russie) stipule clairement que le règlement du conflit israélo-palestinien, en aboutissant à la création d’un Etat palestinien, « mettra fin à l’occupation qui a commencé en 1967, en tenant compte des fondements de la conférence de Madrid, du principe de l’échange de territoires contre la paix, des résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité de l’ONU ».
Les résolutions des Nations unies mentionnées dans ce document cadre sont très claires : les Palestiniens ont droit à un État, dans les frontières de 1967. Un Etat qui comprendrait la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est. Un espace où vivent aujourd’hui plus de 300.000 colons, sans compter les 200.000 Israéliens établis dans la partie orientale de Jérusalem.
Où en est la colonisation en Cisjordanie ?
Le moratoire sur la colonisation qui vient de prendre fin ne s’appliquait pas à Jérusalem-Est, où chaque semaine Israël expulse des Palestiniens pour loger des familles israéliennes. Comme l’a rappelé ce week-end le cabinet du premier ministre israélien, le moratoire ne s’est en outre appliqué que partiellement à la Cisjordanie, tant les entorses y ont été nombreuses depuis sa mise en place, le 25 novembre 2009. En témoigne le dernier rapport annuel de l’ONG La Paix maintenant.
Au cours des années 2008 et 2009, le rythme de la colonisation s’est accru de manière exponentielle, toujours selon l’ONG israélienne. La dernière carte fiable et disponible date de 2007 (voir ci-contre). Or la construction de logements dans les colonies israéliennes de Cisjordanie a pratiquement doublé depuis le début 2008 par rapport à 2007, et a progressé sur le même rythme en 2009. Conséquence directe : la plupart des observateurs estiment que le morcellement de la Cisjordanie rend aujourd’hui impossible la proclamation d’un Etat palestinien viable sur ce territoire.
Pourquoi Abbas n’a-t-il pas quitté la table des négociations ?
La prolongation du moratoire sur la colonisation était, vendredi encore, la condition sine qua non pour que la délégation palestinienne demeure à la table des négociations. Comment expliquer donc son revirement, dès lors qu’Israël a entériné la reprise des constructions en Cisjordanie ? Cette nouvelle volte-face est un signe supplémentaire de la position intenable du leader palestinien, pris entre son manque de légitimité vis-à-vis du peuple palestinien, qui a voté à plus de 70% en faveur du Hamas aux dernières élections législatives et municipales, et la pression continue de Washington, qui ne prend plus de gants pour le soumettre à ses exigences.
« Si vous ne venez pas à la table des négociations, nous rompons nos relations avec vous », tel fut en substance le message de Barack Obama à la fin août, quand le leader palestinien exigeait comme préalable la poursuite du gel de la colonisation. Le président de l’Autorité palestinienne a donc gagné les Etats-Unis le 2 septembre, sans avoir obtenu la moindre garantie de la part d’Israël, ni même de Washington, si ce n’est le délai des négociations, fixé à un an maximum.
Les pourparlers ne dureront peut-être pas un mois. Abbas peut-il désormais se retirer au risque de donner l’impression de rompre un nouveau cycle et de se brouiller définitivement avec Washington, qui ne souhaite pas discuter avec le Hamas et a toujours besoin de lui pour maintenir en vie ce nouveau cycle de négociations ?
Mahmoud Abbas se trouve dans une nasse inextricable. Sa décision... de ne pas prendre de décision a déjà achevé de vider l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de sa substance. Dernière force à pouvoir faire un tant soit peu contrepoids au Fatah (le parti d’Abbas) et à légitimer l’OLP, le FPLP (gauche palestinienne) a annoncé dimanche son retrait de l’organisation fondée par Yasser Arafat, pour protester contre la fin du moratoire et l’attitude du chef du Fatah. En Palestine comme à Washington, le président de l’Autorité est désormais bien seul.