25/09/2010
Le président de la République, Michel Sleiman, qui a prononcé hier  l'allocution du Liban à l'Assemblée générale de l'ONU à New York, a mis  l'accent sur la nécessité qu'une solution à la crise régionale ne se  fasse pas au détriment du Liban ou sans ce dernier et ne conduise pas à  l'implantation des réfugiés palestiniens sur le territoire national. Il a  également souligné l'attachement du Liban à la résolution 1701 et à  « libérer ses territoires occupés par Israël par tous les moyens  légitimes et disponibles ». 
« Malgré le rôle toujours grandissant et  important que l'ONU joue sur le plan du développement socio-économique,  il reste essentiellement et de loin une organisation politique créée  pour maintenir la paix internationale et la sécurité, et préserver  l'humanité du fléau des guerres et des conflits qui ont freiné son  développement durant des périodes successives de l'histoire », a indiqué  le président Sleiman au début de son allocution. « Dans ce contexte,  l'ONU n'a pas hésité à œuvrer pour le règlement du conflit israélo-arabe  depuis ses débuts, et à émis une série de résolutions visant à  restituer leurs droits à leurs propriétaires et à consolider les piliers  de la paix et du développement », a-t-il poursuivi.
« Cependant, ces efforts ont baissé et se sont évanouis face à  l'intransigeance israélienne et son penchant fort et évident à adopter  une politique d'expansion et de colonisation. En effet, jusqu'à présent,  Israël refuse à rejoindre le Traité de non-prolifération nucléaire et à  placer ses centrales nucléaires sous le contrôle intégral de l'AEIA.  C'est pourquoi, à l'heure où nous voyons aujourd'hui une prise de  conscience grandissante sur le plan international en faveur d'un besoin  urgent de trouver une solution au problème du Moyen-Orient, dont la  question palestinienne est au cœur, dans des délais fixes, et de  redonner vie aux efforts visant à aboutir à une telle solution,  l'expérience des décennies précédentes prouve qu'il est impossible  d'aboutir à une solution actuelle et permanente au Moyen-Orient si cette  dernière n'est pas globale et ne traite pas de tous les aspects du  conflit sur toutes les pistes, et à moins que la communauté  internationale ne fasse preuve de la détermination nécessaire pour  passer du stade des déclarations de principe à celui du travail, pour  assurer les moyens de pression appropriés afin d'aboutir à une mise en  application favorisant les éléments d'une solution basée sur les  résolutions internationales, la référence à la Conférence de Madrid et à  l'initiative arabe de paix dans toutes ses dispositions, surtout celles  qui assurent le rejet de toute implantation des réfugiés palestiniens  dans les pays arabes hôtes, dont la situation ne permet pas une telle  implantation », a-t-il souligné.
« Le Liban a en effet fréquemment  déclaré qu'il n'acceptera aucune forme d'implantation des réfugiés  palestiniens sur son territoire. Cela est dû aux raisons et aux  considérations sur lesquelles j'ai mis l'accent hier au Conseil de  sécurité, surtout dans la mesure où une telle implantation provoquerait  des répercussions mettant en danger la sécurité et la stabilité. Il est  important de noter que la question des réfugiés palestiniens ne peut  être résolue uniquement à travers les négociations  israélo-palestiniennes, d'une manière qui ignorerait le Liban ou tout  autre pays hôte concerné », a ajouté le chef de l'État.
« Nous ne  pouvons que réitérer, à ce stade, que c'est la communauté internationale  qui assume la responsabilité d'assurer les conditions de vie et de  bien-être aux réfugiés palestiniens, et cela en augmentant sa  contribution au budget de l'Unrwa, qui a été créée spécifiquement à ces  fins en 1949, ce qui garantirait une vie décente aux réfugiés sous la  souveraineté des pays hôtes et avec leur assistance, loin de  l'extrémisme et de la violence », a-t-il noté.
Soutien à la 1701 et à la Finul
 « Sur  un autre plan, le Liban condamne encore une fois le terrorisme  international, dont il a souffert à différents niveaux », a poursuivi  Michel Sleiman. « Il coopère également avec la communauté internationale  pour le combattre et soutient les positions appelant à explorer des  moyens de le définir clairement et trouver une solution à ses causes  profondes pour qu'il soit distingué clairement entre terrorisme et  résistance légitime à l'occupation étrangère, qui est reconnue par la  Charte de l'ONU et les résolutions qui en relèvent », a affirmé le chef  de l'État. 
« Alors que le Liban est attaché à la résolution 1701 du  Conseil de sécurité et cherche à contraindre Israël à appliquer toutes  ses dispositions, ce dernier maintient ses violations quotidiennes des  espaces aérien, territorial et maritime libanais, violations décrites  comme provocantes par le secrétaire général de l'ONU dans plusieurs de  ses rapports. Plus que cela, les réseaux d'espionnage israéliens et le  recrutement d'agents dans l'objectif de semer le trouble et déstabiliser  le pays ont atteint un point nécessitant que la communauté  internationale prenne une position ferme et contrecarre ces agressions  israéliennes, ces menaces persistantes contre le Liban, son peuple et  son infrastructure, et contraigne l'État hébreu à se retirer des  territoires libanais toujours occupés dans les fermes de Chebaa, les  collines de Kfarchouba et la partie nord du village de Ghajar sans  retard ou conditions préalables », a-t-il ajouté.
« À ce stade, il  est important de noter que nous maintenons notre droit de récupérer ou  de libérer nos territoires encore occupés par tous les moyens légitimes  et disponibles. De plus, le Liban aspire à recevoir davantage d'aide  financière et technique pour poursuivre le démantèlement des mines et  des bombes à fragmentation qui ont été anarchiquement plantées par  Israël dans les zones résidentielles durant l'attaque de juillet 2006 et  son occupation du territoire 
libanais », a-t-il poursuivi. 
« Dans  les cadres appropriés, le Liban n'épargnera aucun effort pour  contraindre Israël à compenser toutes les pertes et tous les dommages  qu'il a causés au Liban durant ses agressions successives », a souligné  le président de la République. Et de poursuivre : « Le Liban voudrait  également faire valoir son droit à disposer de ses ressources en eau,  pétrole et gaz naturel (...) en conformité avec le droit international,  surtout qu'il compte exploiter ses ressources dans les limites de sa  zone économique exclusive, dont certaines des frontières ont été  délimitées au Sud en concordance avec la carte soumise par le  gouvernement libanais au secrétariat de l'ONU le 9 juillet 2010. » 
« Si  nous louons les efforts et les sacrifices des forces de la Finul  opérant au Liban-Sud, que nous tenons à préserver, nous mettons à  nouveau l'accent sur l'importance de la coordination et de la  coopération entre l'armée libanaise et les forces internationales, en  conformité avec les règles d'engagement, dans l'objectif d'assurer une  application juste de la mission confiée à ces forces. En retour, nous  n'obtenons que des positions israéliennes arrogantes et provocantes qui  sont à l'origine des incidents qui se produisent de temps en temps sur  la ligne bleue », a-t-il ajouté.
« Durant les dernières années, le  Liban s'est efforcé de maintenir sa stabilité interne à travers le  dialogue, en complétant l'application de l'accord de Taëf, en ayant  recours aux institutions légales pour résoudre toute dispute, et en  restant attaché aux résolutions du Conseil de sécurité et à la  légitimité internationale. L'État libanais a tenu à respecter toutes les  échéances constitutionnelles sans retard, qu'elles soient municipales  ou législatives, et ces dernières se sont produites dans un climat de  liberté, de transparence et de calme, en conformité avec les exigences  de la démocratie et le principe de l'alternance du pouvoir. De plus, le  Liban a déployé tous ses efforts pour prévenir toute agression externe  en cherchant à contraindre Israël à appliquer la résolution 1701 du  Conseil de sécurité et en mobilisant toutes ses capacités dissuasives  nationales dans le cadre d'une stratégie nationale de défense », a noté  M. Sleiman. 
« Alors que nous promettons de préserver cette  détermination et cette approche, quels que soient les dangers, avec le  soutien de la volonté libre et consciente du peuple libanais et le  soutien des pays amis et frères, nous restons confiants dans le fait que  le Liban restera toujours ouvert au dialogue et à l'interaction humaine  des civilisations, loyal à sa mission, attaché au renforcement de la  justice et de la loi malgré tous les défis et à la défense des valeurs  de liberté, de démocratie et de convivialité, sur base desquelles il a  été édifié », a-t-il conclu. 
Avant de prendre la parole au Palais de  Verre, le président Sleiman avait reçu en son lieu de résidence  new-yorkais la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, en  présence du sous-secrétaire d'État au Proche-Orient, Jeffrey Feltman.  Mme Clinton a réitéré le soutien de son pays au Liban et à l'armée, et a  rendu hommage au président Sleiman pour sa gestion des affaires  libanaises. Elle a souhaité qu'un climat de calme continue de régner sur  la scène interne, précisant que Washington n'appuierait aucune solution  dans la région au détriment du Liban. De son côté, le président Sleiman  a repris sa position concernant les violations israéliennes de la 1701.  
Le chef de l'État a également rencontré le président iranien,  Mahmoud Ahmadinejad, et le président irakien, Jalal Talabani. Il devait  rencontrer en soirée le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, mais  un changement de programmes a conduit à un report de la réunion à une  date ultérieure.