lundi 5 octobre 2009

Courage et résistance au camp de réfugiés d’Aïda

dimanche 4 octobre 2009 - 09h:08

Dina Elmuti
The Electronic Intifada


Quelques puces bien motivées, mordant de façon stratégique, peuvent même grandement indisposer le plus gros des chiens et même faire bouger la plus grande des nations.

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Une clé immense à l’entrée du camp de réfugiés d’Aïda symbolise les foyers perdus par les réfugiés palestiniens durant leur dépossession.
(Photo par l’auteur)

Avec l’impression d’être aussi insignifiante qu’un insecte, j’attends que le soldat qui surveille le check-point fortifié derrière la cabine aux vitres pare-balles ait fini de vérifier nos passeports. Après quelques moments de d’examen, nos passeports nous sont rendus et on nous fait signe, d’un geste suffisant de la main, de reprendre notre route. Nous avançons au milieu des chicanes de ce mur imposant qui traverse Bethléhem, entourant villes et quartiers. L’affreux obstacle est enjolivé de dessins artistiques de la résistance et nous sert de guide pour notre destination : le camp de réfugiés d’Aïda.

Dans un contraste saisissant, le camp d’Aïda est situé derrière le somptueux hôtel intercontinental Jacir Palace. L’endroit abrite près de 5 000 personnes, le camp a connu quantité de situations d’injustice et d’humble héroïsme que j’avais envie de connaître depuis longtemps.

Ma famille et moi passons cette chaude journée du mois d’août au milieu de militants décidés, de familles et d’enfants curieux tous plus que disposés à laisser ce qu’ils sont en train de faire pour nous montrer ce lieu qu’ils ont tous fini, au fil des années, par appeler la maison. C’est dans des endroits comme Aïda qu’une vie est ramenée à sa juste valeur. Au moins, la mienne l’est certainement, dès la première famille que nous avons la chance de visiter.

Nous rencontrons un père dévoué qui consacre sa vie à élever ses cinq enfants, son épouse ayant été assassinée impitoyablement sous le feu des soldats israéliens alors qu’elle se tenait à la fenêtre, attendant que ses enfants rentrent de l’école. « C’était pendant la seconde Intifada » raconte-t-il. « Elle est morte comme une martyr, et les enfants étaient si jeunes. » Trois ans plus tard, la tristesse apparaît encore sur son visage. « Elle était l’amour de ma vie ». « Tout le monde me dit toujours de me remarier pour donner à ces enfants une mère qui s’occupera d’eux, mais je ne pourrai jamais. Je ne pourrai jamais effacer son souvenir comme cela. Elle était mon épouse. » Après un court moment, nous sommes assaillis par des bonjours enthousiastes, aigus des plus jeunes fillettes. Heureuses que la nouvelle année scolaire soit près de commencer, elles lèvent vers nous de grands yeux radieux remplis de curiosité.

Plus tard, nous avons la chance de voir notre aimable guide, Mohammad, un bénévole du camp qui nous fait faire le tour du camp, nous introduisant patiemment auprès des familles, l’une après l’autre. Chacune nous invite gracieusement à entrer et nous raconte avec chaleur ce qu’elle a dû affronter et comment elle continue de le surmonter. Personne dans le camp n’est à l’abri des difficultés, pas même notre guide calme et serein, qui a été blessé par des tirs et emprisonné par les forces israéliennes il y a quelques années seulement. « Je n’ai pas pu suivre deux années scolaires à cause de la prison, » nous dit-il solennellement avec un haussement d’épaules. Aujourd’hui, je rencontre des familles entières atteintes de cancers, pas seulement un membre de la famille, mais toute la famille. J’écoute l’histoire de ces familles qui ont perdu des êtres chers dans des conditions les plus inconcevables, et j’entre dans des maisons qui ne disposent même pas de l’eau courante quotidiennement.

Je ne peux m’empêcher de penser comment mon enfance a été choyée et confortable, comparée à celle des enfants que je rencontre aujourd’hui. Contrairement à mes frères et sœurs et à moi-même, ces enfants vivent sans connaître le privilège de pouvoir simplement tourner un robinet et d’avoir de l’eau potable, fraîche, à leur disposition. Au lieu de cela, ils recueillent des quantités d’eau insuffisantes à partir de réseaux d’eau insalubre et de systèmes d’eaux usées, le tout contrôlé par Israël.

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Dessin artistique de la résistance sur le mur à Bethléhem.

« Nous recevons de nouvelles citernes d’eau ici toutes les trois semaines environ, parfois nous n’en avons pas. Nous faisons de notre mieux pour l’économiser, sinon nous en manquerions et il nous faudrait attendre le nouvel arrivage. Quelquefois, nous restons plus d’une semaine sans eau potable, » nous dit un jeune garçon. Il semble ne pas avoir plus de 10 ans, et nous parle avec la conscience et la sagesse d’une personne bien plus âgée. J’essaye d’imaginer ce que je ferais si je devais rester une semaine sans prendre une douche tous les jours, un luxe qui nous semble tellement dû. Quand devient-il normal de priver des enfants du droit humain essentiel de l’accès à l’eau potable ? Plus important encore, quand devient-il normal pour le monde de regarder ailleurs et de tolérer une telle injustice, quand un tel problème est devenu, pour ces enfants, aussi familier dans sa répétition ?

Alors que cette journée révélatrice, pleine de nouvelles leçons, arrive à sa fin, nous nous disons adieu avec nos nouveaux amis. En témoignage de reconnaissance pour notre guide, qui nous a patiemment conduits sous une chaleur torride, ma mère donne à Mohammad un Coca. A ma grande surprise, il refuse, mais pas seulement par politesse ou par cette fierté arabe que l’on connaît, comme je le pense d’abord. « Oh, excusez-moi s’il vous plaît, en réalité, je ne soutiens aucune entreprise qui aide Israël et son occupation, » nous dit-il avec fierté, la main sur sa poitrine en un geste de remerciement.

En pleine occupation, sécheresse et agitation politique, la campagne de boycott, désinvestissement et de sanctions (BDS) est florissante dans certaines parties de Bethléhem, et je ne peux être plus heureuse et plus fière. Mohammad nous dit qu’il a entendu parler de la campagne BDS grâce au Centre Lajee (réfugiés, en arabe) du camp. Le Centre Lajee a été créé il y a près de dix ans par un groupe de jeunes gens du camp qui rêvaient d’apporter des changements et des stratégies pour défendre leurs droits, ce que leurs soi-disant dirigeants n’avaient jamais eu l’ingéniosité de faire.

Après avoir raconté cette histoire motivante à mon ami Rich, un militant vraiment désintéressé du camp d’Aïda qui commence par me présenter au Centre Lajee, j’en apprends davantage sur la naissance de la campagne dans le camp. Il explique que si Lajee est bien l’un des premiers signataires de l’appel palestinien à BDS et à ses mises en pratiques dans le camp, cette année voit surgir une brusque montée de la prise de conscience dans les nouvelles générations du camp à l’égard de cette stratégie, à la suite des massacres de l’hiver dernier à Gaza.

La population d’Aïda a enduré une véritable calamité pour faire le choix d’une action productive plutôt que de se délecter à s’apitoyer sur elle-même, et c’est ce défi qui caractérise le peuple de Palestine. Il n’arrête jamais de m’étonner. Ce bref moment passé au camp me fait prendre conscience que si ses habitants arrivent à appliquer avec succès le boycott des marchandises qui aident à financer leur situation difficile injuste, il n’y a aucune excuse logique, morale ni convaincante pour nous de ne pas faire la même chose aux Etats-Unis, surtout avec tous les choix, les ressources et les libertés dont nous avons la chance de profiter chaque jour.

Alors que je fais la queue à la porte, prête à quitter Bethléhem, je ne peux m’empêcher de me sentir toute petite une fois encore. Cette fois, cependant, je choisis de voir les choses un peu différemment. Même si je ne suis rien, pas même un simple insecte, au mieux une puce, aux yeux d’Israël, je me souviens entendu dire autrefois qu’il suffisait qu’on soit une puce contre l’injustice. Quelques puces bien motivées, mordant de façon stratégique, peuvent même grandement indisposer le plus gros des chiens et même faire bouger la plus grande des nations. Je reconnais que si même les habitants les plus jeunes du camp d’Aïda arrivent à avoir le courage de résister aux humiliations basiques de l’apartheid et de l’occupation, je le peux moi aussi, et je ne suis pas la seule.


Dina Elmuti est une étudiante de deuxième cycle en neurobiologie à l’université Eastern de l’Illinois.

Camp d’Aïda, Cisjordanie occupée, le 28 septembre 2009, Live from Palestine - The Electronic Intifada - traduction : JPP

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7401

Abbas aide Israël à se laver les mains du sang versé à Gaza

dimanche 4 octobre 2009 - 09h:05

Ali Abunimah


L’AP d’Abbas est devenue un bras actif de l’occupation israélienne et elle fait un tort réel et qui va en empirant, au peuple palestinien et à sa juste cause, écrit Ali Abunimah.

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Ce qu’a fait l’Autorité de Ramallah, c’est trahir chacune des victimes de la guerre d’agression menée par Israêl contre la bande de Gaza. "Bras actif" de l’occupation, comme l’écrit Ali Abunimah, le gouvernement fantoche de Ramallah doit impérativement être dissout.

Au moment même où il semblait que l’Autorité palestinienne (AP) de Ramallah et son Chef Mahmoud Abbas ne pouvaient pas tomber plus bas dans leur complicité avec l’occupation par Israël de la Cisjordanie et le blocus meurtrier de Gaza, Ramallah a porté un nouveau et terrible coup au peuple palestinien.

La délégation d’Abbas aux Nations Unies à Genève (représentant officiellement la moribonde Organisation pour la Libération de la Palestine) a refusé de soutenir une résolution invitant le Conseil des Droits de l’Homme à communiquer au Conseil de sécurité des Nations Unies, le rapport du juge Richard Goldstone sur les crimes de guerre à Gaza. Bien que l’AP ait agi sous la pression des Etats-Unis, il y a de fortes indications que les intérêts commerciaux d’hommes d’affaires palestiniens et du Golfe étroitement liées à Abbas ont aussi joué un rôle.

Le rapport de Goldstone, de 575 pages, documente l’évidence des choquants crimes de guerre et des crimes israéliens contre l’humanité commis durant l’assaut de l’hiver dernier sur la bande de Gaza et qui a massacré 1400 Palestiniens, dans leur grande majorité des non-combattants avec des centaines enfants parmi eux. Le rapport accuse également le mouvement de la résistance palestinienne, le Hamas, de crimes de guerre pour des tirs de fusées qui ont tué trois civils en Israël.

Le rapport Goldstone a été considéré par les Palestiniens et par les défenseurs dans le monde entier de la règle du droit comme une rupture ; ce rapport réclame en effet que les suspects rendent des comptes devant les cours internationales si Israël n’engageait pas de poursuites à leur égard. Israël n’a dans son histoire jamais tenu ses chefs politiques et militaires comme juridiquement responsables de crimes de guerre à l’encontre des Palestiniens.

Israël a été à juste titre terrifié par le rapport, mobilisant toutes ses ressources diplomatiques et politiques pour le dénigrer. Ces derniers jours, le premier ministre Benjamin Netanyahu a réclamé que si une suite était donné au rapport, « cela serait un coup très dur pour la guerre contre le terrorisme, » et « donnerait un coup mortel au processus de paix, parce qu’Israël ne pourra plus prendre d’autres mesures ni de risques pour la paix si son droit à l’autodéfense est nié. »

Sans surprise un des premiers alliés dans la campagne israélienne pour son impunité a été l’administration d’Obama, dont l’ambassadeur aux Nations Unies, Susan Rice, a fait connaître « de très graves préoccupations » concernant le rapport et a dénigré le travail de Goldstone comme « non équilibré, unilatéral et fondamentalement inacceptable. » (Rice était cohérente avec elle-même, puisqu’ elle avait déclaré en avril dernier au journal « Politico » qu’une des raisons principales pour l’administration Obama de se joindre au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies était de combattre ce qu’elle a qualifié de « merde [crap] anti-Israël. »)

Goldstone, publiquement présenté par sa fille comme un sioniste aimant Israël, est un ancien juge de la cour suprême sud-africaine, et un juriste international très respecté. Il a été procureur en chef dans les tribunaux des Nations Unies afin de juger les crimes de guerre au Rwanda et dans l’ex-Yougoslavie.

Il n’y a aucun doute que le rapport Goldstone est un coup très dur à la capacité qu’a Israël de commettre de futurs crimes de guerre en toute impunité ; cette semaine, encouragés par le rapport, des avocats au Royaume Uni ont demandé à une cour de justice de lancer un mandat d’arrêt contre le ministre israélien de la défense, Ehud Barak, alors qu’il était en visite. Cette action n’a pas abouti, mais le gouvernement israélien a pris des mesures exceptionnelles ces derniers mois afin de protéger ses officiels des poursuites, craignant que des arrestations soient juste une question de temps. Avec la campagne internationale croissante en faveur du boycott, du désinvestissement et des sanctions, la crainte de finir devant les tribunaux à la Haye semble être la seule chose qui fasse réfléchir la société et le gouvernement israéliens dans leur voie destructrice.

On pourrait penser que les représentants auto désignés du peuple palestinien ne jetteraient pas cette arme par-dessus bord. Mais, selon Ibrahim Khraishi, l’ambassadeur d’Abbas, l’AP de Ramallah a enterré ses efforts à la demande des Américains parce que, dit-il, « nous ne voulons pas placer un obstacle devant eux. »

L’excuse avancée par Khraishi selon quoi la résolution est juste reportée jusqu’au printemps ne tient pas la route. À moins qu’une mesure soit prise maintenant, le rapport de Goldstone sera enterré d’ici là et les preuves des crimes israéliens — nécessaires pour des poursuites — peuvent être plus difficiles à rassembler.

Cette dernière capitulation survient environ deux semaines après qu’Abbas se soit présenté à un sommet à New York avec le président américain Barack Obama et Netanyahu, en dépit du fait qu’Obama ait abandonné sa demande que cesse les construction par Israël de colonies juives sur la terre palestinienne occupée. Également sous la pression des Etats-Unis, l’AP a abandonné son engagement de ne pas reprendre de négociations à moins que les constructions de colonies ne se soient gelées, et a accepté de participer à des « entretiens pour la paix » sous l’égide des Etats-Unis et avec Israël à Washington cette semaine. Israël, en attendant, a annoncé des plans pour la plus grande colonie construite en Cisjordanie depuis 1967.

Ce qui est encore plus écoeurant, est la réelle possibilité que l’AP aide Israël à se laver les mains du sang versé à Gaza pour quelque chose d’aussi bas que les gains financiers d’hommes d’affaires étroitement liés à Abbas

« The Independent » [Grande-Bretagne] rapportait le 1° octobre :

« Shalom Kital, un aide du ministre de la défense Ehud Barak, a indiqué aujourd’hui qu’Israël ne libérera pas une part des fréquences depuis longtemps demandées par l’Autorité palestinienne pour permettre le lancement d’une deuxième compagnie de télécommunications pour téléphones mobiles, à moins que l’AP ne laisse tomber ses efforts pour traduire les militaires et les dirigeants israéliens devant la justice à cause de l’opération israélienne. » (« Les Palestiniens crient au ‘chantage’ après les menaces d’Israël quant au service téléphonique, » de l’indépendant, 1° octobre).

Kital a ajouté que c’était une « condition » que l’AP abandonne spécifiquement ses efforts pour qu’une suite soit donnée suite rapport Goldstone. L’entreprises de télécommunication Wataniya a été été présentée en avril dernier par l’agence Reuters comme « une compagnie soutenue par Abbas » qui est une « joint-venture » entre des investisseurs qataris et koweitiens et le Fonds d’Investissement Palestinien, dans laquelle un des fils d’Abbas est étroitement impliqué. De plus, Reuters a indiqué que la « startup » n’a apparemment eu aucun problème de financement puisque les investisseurs de Golfe ont reçu des millions de dollars « d’aide des USA sous forme de garanties de prêt à l’origine prévues pour les fermiers palestiniens et des entreprises de taille petite ou moyenne » (voir « L’aide des Etats-Unis va à la compagnie téléphonique palestinienne soutenue par Abbas, » Reuters, 24 avril 2009).

Juste un jour avant que la délégation d’Abbas jette sa résolution à Genève, Nabil Shaath, « ministre des affaires étrangères » de l’AP a dénoncé la menace israélienne à propos de Wataniya comme « un chantage » et avait crié sur tous les toits que les Palestiniens ne céderaient jamais.

La trahison du peuple palestinien par l’AP quant au rapport Goldstone, comme sa « coordination sécuritaire » permanente avec Israël pour supprimer toute résistance et activité politique en Cisjordanie, devraient ôter les derniers doutes sur le fait [que l’AP] est un bras actif de l’occupation israélienne et qu’elle fait un tort réel et qui va en empirant, au peuple palestinien et à sa juste cause.

2 octobre 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7407

Les autorités du Hamas dans Gaza vont suivre les recommandations du rapport Goldstone

samedi 3 octobre 2009 - 08h:14

Ma’an News Agency


Les Palestiniens, qui sont les victimes, devraient continuer à faire des concessions ? C’est inacceptable, dit Ahmad Yousef lors d’une longue entrevue avec Ma’an News Agency.

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Ahmad Yousef, un des principaux responsables du mouvement Hamas et conseiller du Premier Ministre Ismaïl Haniyeh

Le mouvement Hamas reste critique à l’égard du rapport de la Commission de Goldstone à propos des allégations de crimes de guerre commis dans Gaza, mais il appliquera néanmoins ses recommandations et étudiera les accusations selon lesquelles des groupes de combattants ont violé les règles de la guerre, a déclaré Ahmad Yousef, un des principaux responsables du mouvement Hamas.

Dans une longue entrevue accordée à son domicile dans la ville de Rafah [sud de la bande de Gaza], Yousef a indiqué que bien qu’il soit en désaccord avec la mise en parallèle faite par le juge Richard Goldstone entre les forces d’occupation et la résistance palestinienne, le gouvernement à Gaza , soutenu par le Hamas, « fera de son mieux » cependant pour mener des enquêtes sur les décès de trois civils israéliens.

La réaction de Yousef a été différente de celle d’Israël qui a refusé de coopérer avec la mission exploratoire du juge Goldstone pour le compte des Nations Unies et a fustigé son rapport de 574 pages comme étant partial. Jeudi, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait la suggestion que le gouvernement [israélien] puisse créer une commission d’enquête à propos des conclusions du rapports Goldstone.

Le rapport Goldstone faisait partie des dizaines de points abordés durant la longue conversation entre Ma’an et Yousef, lequel assure les fonctions de conseiller pour les affaires étrangères auprès du Premier Ministre du gouvernement de Gaza, Ismail Haniyeh.

Ma’an : Nous avons été choqués de voir quelle dévastation continue de subsister après l’attaque israélienne contre Gaza l’hiver dernier. Que font le Hamas et le gouvernement en place pour avancer dans la reconstruction ?

Ahmad Yousef : Au nom de Dieu, le plus aimable, le plus compatissant... Au commencement, après la guerre nous avons annoncé que nous faisions bon accueil à tous les efforts pour reconstruire Gaza. Nous sommes plus qu’accueillants. Nous n’imposons aucune restriction sur aucun effort qui aille dans cette direction.

Mais sans matériaux il va être difficile de reconstruire. Nous avons essayé de fournir des tentes et des caravanes pour assurer que les gens qui ont perdu leurs maisons soient au moins logées. Vous savez qu’Israël a fermé toutes les portes. Si vous avez l’intention de faire quelque chose, sans ouverture des postes-frontières ce sera en vain. Si la communauté internationale, si l’UNRWA ne peuvent rien faire, alors que pouvons-nous faire ?

Malheureusement le monde n’exerce pas de pression sur Israël pour qu’il ouvre les passages. Chacun crie à qui veut l’entendre qu’il ne peut rien y faire.

Ma’an : À votre avis, que doit faire la communauté internationale ? Où la pression doit-elle être appliquée ?

AY : Ils doivent faire pression sur Israël pour que soit levé le blocus, pour permettre à la reconstruction de commencer.

Ma’an : Vous avez dit que vous n’imposeriez pas de restrictions sur les efforts de reconstruction. Est-ce que cela s’applique aussi à ceux qui viennent du gouvernement de Ramallah ?

AY : Naturellement, si Ramallah a l’intention d’investir une partie de l’argent des donateurs. Ils doivent également coopérer avec les institutions que nous avons à Gaza. Personne ne viendra juste pour remettre de l’argent et des matériaux de construction sans consultation avec les autorités locales. Et je ne pense pas qu’il y ait le moindre problème à cet égard pour coordonner quelque chose avec Ramallah.

Ma’an : Quelle était votre réaction face aux conclusions du rapport de la Commission du juge Goldstone, récemment publié ?

AY : Cela dépend sous quel angle vous regardez le rapport. Si vous regardez le rapport sous une perspective morale et politique vous ne devriez pas blâmer le Hamas ou les groupes qui défendaient Gaza contre l’agression. Les Israéliens ont commencé la guerre, et ils ont fait usage de la technologie militaire la plus avancée que l’homme ait jamais connue pour causer ce genre de destruction à grande échelle. Par conséquent les groupes [de la résistance] sont obligés d’employer tout ce qui est nécessaire et entre leurs mains pour défendre la population.

Le rapport a tenté de tirer un trait d’égalité d’une façon ou d’une autre entre les agresseurs et les victimes. C’est précisément pour cette raison que nous ne sommes pas totalement satisfaits du rapport.

Mais d’une façon générale le rapport a mis en lumière les crimes contre l’humanité commis par les Israéliens, et [les enquêteurs] recommandent aussi aux Nations Unies de faire pression sur les autorités israéliennes pour que soient menées des investigations de façon à amener les criminels devant la justice. Que le rapport soit aussi critique, de façon ou d’autre, vis à vis des Palestiniens, c’est sur cela que nous émettons une certaine réserve. D’un point de vue de « realpolitik », vous pouvez dire, sans crainte de vous tromper que le rapport place sous les projecteurs les crimes israéliens contre les Palestiniens.

Ma’an : Le rapport a également demandé des enquêtes sur des allégations de violations du côté palestinien. Acceptez-vous cette recommandation ?

AY : Nous ferons de notre mieux, aussi. Ils ont mentionné que trois Israéliens ont été tués. C’est très bien. Le Hamas a toujours dit qu’ils visaient les bases militaires. Comme ce sont des armes primitives - les fusées, parce qu’elles sont faites de façon artisanales - peut-être certaines de ces fusées ont manqué leurs cibles, et certaines d’entre elles sont tombées trop tôt.

A nouveau, parce que ce sont des armes primitives, , je pense qu’il est injuste de faire cette comparaison face à nos 6000 blessés et 1400 tués. Et comparer aux Qassams artisanales et aux mortiers dont nous disposons, les armes de pointe israéliennes, les bombes intelligentes, les F-16 et les [hélicoptères] Apaches, c’est comme comparer l’épée avec le bâton.

Ma’an : En juillet, vous avez accordé une entrevue au magazine « The Economist » dans laquelle vous disiez que le Hamas était « prêt à reconnaître Israël. » Plus tard vous vous êtes rétracté et nous en avons rendu compte à Ma’an. Qu’avez-vous voulu dire au juste ?

AY : En fait je n’ai pas fait cette déclaration. J’ai été cité de façon incorrecte dans une entrevue qui n’avait pas été enregistrée. L’interviewer était un des principaux rédacteurs [du journal] et je m’étais attendu à plus de professionnalisme de sa part. Je l’ai appelé à propos de cette citation incorrecte et il était prêt à corriger la déclaration. J’ai publié un autre communiqué clarifiant les choses que j’avais réellement dites.

La question de la reconnaissance n’est pas exigée par le droit international. Il n’y a rien dans le droit international exigeant d’un peuple occupé qu’il reconnaisse son occupant. C’est une demande israélienne unilatérale où ils continuent d’exiger que le Hamas les reconnaissent. Nous, le peuple dont la terre est occupée, nous nous réservons le droit de nous défendre, et l’occupation doit cesser.

La vision politique du Hamas est limpide comme le cristal. Nous avons dit que nous accepterions un état palestinien sur les frontières d’avant 1967. Nous avons dit que nous ne gênerons aucun effort de paix qui conduira à l’établissement d’un État indépendant, libre, avec Jérusalem comme capitale.

Ma’an : Vous voulez dire Gaza, la Cisjordanie et Jerusalem ?

AY : Les territoires occupés et Jérusalem-est pour capitale. Nous pouvons décréter une trêve de 10 à 20 ans. Cela signifie également le droit au retour, parce qu’il est également garanti par la résolution 194 des Nations Unies. Israël doit aussi accepter cette résolution des Nations Unies qui garantit le droit au retour et la compensation pour les réfugiés palestiniens de la Diaspora. Oui.

Ma’an : Il est clair que le Hamas travaille dur pour accéder à la sphère internationale et au processus politique. Nous avons par le passé demandé à Tony Blair pourquoi le Quartet [Russie, Nations Unies, Union Européenne et Etats-Unis] ne traite pas avec le Hamas, bien que Khalid Mesh’al ait indiqué dans une entrevue avec le « New York Times » le même jour, que le Hamas acceptait les frontières de 1967. Il a répondu que le Quartet comprenait cela, que ce n’était pas une question de communication. Comment pourrait-on sortir de cette impasse ? Qui va les amener à changer leur position ?

AY : Je pense que la communauté internationale doit changer d’attitude et faire en sorte qu’Israël adhére au droit international et aux résolutions des Nations Unies. Ce n’est pas aux Palestiniens, qui ont été acculés en permanence dans leurs derniers retranchements de continuer à faire des concessions aux Israéliens car ce sont eux qui ont le dessus. Ils disposent de l’option militaire. Les Palestiniens, qui sont les victimes, devraient continuer à faire des concessions ? C’est inacceptable.

Ma’an : Abordons encore la question de la position du Hamas vis-à-vis d’Israël. Quand vous dites reconnaissance, vous voulez dire la reconnaissance de la légitimité d’Israël et de la légitimité de l’occupation.

AY : Cette question est d’une grande complexité, parce que la question palestinienne a des dimensions religieuses, politiques, morales et juridiques. Il faut tenir compte de toutes ces dimensions. Il n’est pas logique de demander aux Palestiniens, qui ont perdu leur patrie, de reconnaître leur occupant. L’OLP a déjà reconnu Israël, et qu’ont-ils obtenu en échange ? Rien.

Je ne pense pas que les Israéliens aient la moindre intention de résoudre le problème. Les Israéliens gagnent en permanence du temps pour construire toujours plus de colonies en Cisjordanie et pour voler la majeure partie des terres stratégiques, de sorte que nous des Palestiniens n’ayons aucune chance d’avoir un Etat. Les Israéliens volent chaque année plus de terre, installant toujours plus de colonies en Cisjordanie. Déjà plus de 200 implantations coloniales existent en Cisjordanie avec différents nombres d’habitants et cumulant près d’un demi-million de colons.

Si nous nous taisons, dans 10 années il n’y aura plus de Cisjordanie du tout, excepté ces quelques zones extrêmement peuplées, et je ne sais pas ce que [les Israéliens] en feront.

Ma’an : Dans la plate-forme de gouvernement négociée à la Mecque en 2007, vous avez établi une formule où le président Abu Mazen [Mahmoud Abbas] gardait le contrôle du dossier des négociations, et il pouvait ou non négocier avec Israël. Êtes-vous intéressés à remettre sur pied une telle plate-forme ?

AY : Si nous aboutissons dans les entretiens nationaux de réconciliation et si nous avons un gouvernement d’unité ou une coalition avec la participation du Hamas - à coup sûr la question de savoir qui va négocier au nom des Palestiniens sera discutée. Lorsque nous avions un gouvernement d’unité, Abu Mazen avait obtenu ce mandat.

Maintenant que nous sommes divisés, du point de vue du Hamas je ne pense pas qu’il ait ce genre de mandat. Nous devons d’abord définir une plate-forme politique commune, en tant que gouvernement d’unité ou de coalition. [...]

Ma’an : Ainsi, votre position est qu’en raision de la division, parce qu’il n’y a aucun gouvernement d’unité, et avec toutes ces discussions autour de la reprise de négociations, vous dites qu’Abbas n’a pas même la légitimité de parler de négociations ?

AY : Bien sûr, du point de vue du Hamas il n’a pas de légitimité. S’il parle... Abu Mazen a énoncé beaucoup de choses même sans consulter l’OLP. Il pense avoir le droit de faire ce qu’il veut. Du point de vue du Hamas il n’a aucune légitimité.

Au moment où la division s’est installée entre la Cisjordanie et Gaza, Abu Mazen a lancé sa propre initiative et ses propres propositions. Il ne nous a pas consultés, aussi pourquoi devrions-nous lui donner ce genre de mandat. Nous ne savons pas exactement ce qu’il fait.

De ce que nous avons entendu venant d’Abu Ala [le négociateur de l’AP Ahmad Quriea], après tous ces cycles de négociations et après toutes ces étreintes et embrassades avec [l’ancien premier ministre israélien Ehud] Olmert, il apparaît que nous avons obtenu un zéro pointé, aussi pourquoi nous devons compter sur quelqu’un qui a gagné un parfait zéro et qui nous a discrédités comme Palestiniens dans la communauté mondiale, parmi les Arabes et les musulmans en nous disant de façon trompeuse qu’il obtenait quelque chose et que c’était pour cela qu’il embrassait Olmert.

Abbas envoie de mauvais signaux, de notre part à nous comme Palestiniens, vers la communauté internationale... selon quoi quelque chose bougerait, mais si vous regardez et voyez la fin de notre route, nous n’avons n’a pas réalisé notre destin ni toutes les choses dont parle Abu Mazen [Abbas] ... Il n’y a rien qu’il ait vraiment réalisé.

Ma’an : Abu Mazen est-il toujours le président légitime de la Palestine ?

AY : Toujours du point de vue du Hamas, je ne pense pas qu’il faille le considérer comme un président légitime parce que son mandat est arrivé à son terme, et à la lumière de la loi fondamentale [palestinienne] il a perdu cette légitimité. Mais c’est une question controversée ; je ne pense pas qu’il soit utile de continuer à en parler.

Ma’an : Quel est votre point de vue sur la suggestion qu’il y ait de nouvelles élections en janvier ?

AY : Si vous devez avoir des élections, vous avez besoin en premier de la réconciliation nationale. Et quand vous avez la réconciliation nationale, il faut au moins six mois de préparation aux élections pour mettre en place les procédures exigées pour un processus électoral. Je ne pense pas que c’est faisable. Nous sommes maintenant à la fin septembre et nous avons besoin d’au moins deux ou trois mois pour combler le fossé entre le Fatah et le Hamas. Pour préparer le terrain pour des élections vous avez besoin d’au moins de six mois.

Ma’an : Donc ne dont il y a réellement besoin, c’est d’une unité administrative, un cadre institutionnel simple entre la Cisjordanie et Gaza.

AY : C’est exact. Et vous voyez dans la vision égyptienne comment résoudre la fracture, ils ont mentionné qu’ils pourrait être nécessaire d’attendre la mi-2010. Ils comprennent la complexité de la situation : le prochain cycle de négociations, combien de temps durera-t-il ? Les éléments qui sont dans la proposition égyptienne, combien de temps faudra-t-il pour les implémenter ? La réforme des services de sécurité et autres sujets.

Ma’an : Estimez-vous qu’il y a eu un progrès dans les propositions égyptiennes ? Deviennent-elles plus réalistes ?

AY : Je pense que cette fois il y a une lueur d’espoir et de la place pour de l’optimisme, plus que dans les cycles de négociations qui ont précédé. Pendant les entretiens il y avait beaucoup de difficultés et chacun a essayé de surmonter les obstacles, mais je pense que cette fois la vision égyptienne a tenu compte des demandes du Fatah comme de celles du Hamas. J’estime que les Egyptiens tentent de promouvoir une sorte du compromis acceptable aux deux parties. Je pense que nous sommes plus optimistes qu’à tout autre moment qui a précédé.

2 octobre 2009 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Claude Zurbach

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7402

Israël tombera-t-il dans cinq ans ?

Palestine - 04-10-2009
Par Jeff Gates
Jeff Gates est auteur, avocat, banquier d’investissement, éducateur et consultant auprès du gouvernement, de dirigeants d’entreprises et de syndicats reconnu dans le monde entier. Son dernier livre est “Guilt By Association—How Deception and Self-Deceit Took America to War” (2008). Ouvrages précédents : “Democracy at Risk: Rescuing Main Street From Wall Street” et “The Ownership Solution: Toward a Shared Capitalism for the 21st Century”. Il a été pendant vingt ans Conseiller auprès de décideurs politiques du monde entier. Conseiller juridique du Comité des Finances du Sénat américain de 1980 à 1987.
Le point focal pour la paix au Moyen-Orient ne doit pas être ces nations qui n’ont pas d’armes nucléaires, mais la seule nation qui les a. Sans pression extérieure, le comportement d’Israël ne changera pas. Sans pression – et vraisemblablement sans la force – exercée par les USA comme étant la nation qui a depuis longtemps permis ce comportement, le sionisme colonial continuera à représenter une menace pour la paix. On ne connaît pas de puissances occupantes qui aient renoncé volontairement aux terres qu’elles occupaient. De même pour leur volonté d’abandonner l’armement nucléaire.

Les soussignés adoptent donc ce moyen pour présenter publiquement quelques faits saillants concernant Begin et son parti, et exhortent toutes les parties concernées à ne pas soutenir sa dernière manifestation du fascisme."
Albert Einstein, lettre au New York Times, 4 décembre 1948.
Des articles en ligne sur une étude de l’Agence centrale du Renseignement américain (CIA) ont jeté des doutes sur la survie d’Israël au-delà des deux prochaines décennies. Indépendamment de la validité de l’étude, avec ce qu’on sait maintenant sur les coûts en sang et en dollars que la relation US-israélienne a imposé aux Etats-Unis, son allié-clef, Israël pourrait tomber dans les cinq ans.
Depuis plus de soixante ans, le soutien américain à Israël s’est appuyé sur la capacité des pro-Israéliens à dominer les médias US, permettant à Tel-Aviv de présenter sous un jour positif sa conduite, même la plus extrême, dont son récent massacre à Gaza. Avec l’accès à la couverture en ligne des informations, ce parti-pris sioniste devient évident et la réalité des faits réels transparente.
Bien que les Américains aient rarement montré un grand intérêt pour les affaires étrangères, ceci aussi est en train de changer. Alors que peu d’entre eux saisissent les subtilités d’une solution à Un Etat contre celle à Deux Etats, beaucoup ont vu sur Internet l’impact de l’attaque israélienne meurtrière sur les civils palestiniens, programmée entre Noël et l’investiture de Barack Obama.
Les responsables de la Commission du 11/9 ont reconnu que ses membres n’autoriseraient pas de témoignage sur l’impulsion de cette attaque. Pourtant, le rapport confirme que la motivation essentielle fut la relation US-israélienne. Avec l’accès aux informations en ligne, davantage d’Américains se demandent pourquoi ils sont obligés de soutenir un gouvernement d’apartheid colonial.
Avec l’élection d’un nouveau gouvernement israélien extrémiste, dirigé par un autre pilier du parti de droite Likoud, il est clair que Tel-Aviv a l’intention d’empêcher la paix en continuant à construire davantage de colonies. Campant sur cette position, Israël n’a pas seulement poussé Obama dans une impasse, mais il a aussi obligé la sécurité nationale US à une question stratégique majeure : Israël est-il un partenaire crédible pour la paix ? Selon tous les critères, la réponse est un retentissant « NON ».
Cette conclusion inéluctable ne laisse que peu d’options aux Américains. Après tout, les USA sont largement responsables de la légitimité accordée à cette enclave extrémiste en mai 1948, lorsqu’Harry Truman, président sioniste-chrétien, l’a reconnue comme Etat-nation. Il l’a fait au milieu de vives objections du Secrétaire d’Etat George Marshall, des chefs d’Etat-major, de la CIA naissante et de la majeure partie du corps diplomatique américain.
En décembre 1948, un contingent d’éminents scientifiques et d’intellectuels juifs a averti, dans le New-York Times, que ceux qui s’efforçaient d’établir un Etat juif portaient « la marque indubitable d’un parti fasciste ». Albert Einstein a rejoint les Juifs concernés qui mettaient en garde des Américains « de ne pas soutenir cette dernière manifestation du fascisme ».
C’est seulement au cours de ces dernières semaines qu’un élan a émergé pour soumettre Israël aux mêmes pressions extérieures qui ont été exercées contre l’Afrique du Sud de l’apartheid. Après plus de soixante ans d’un comportement cohérent – et des preuves claires d’une non-intention de changement -, des militants se sont coalisés autour de la nécessité de boycotter les exportations israéliennes, de désinvestir des entreprises israéliennes et d’imposer des sanctions contre Israël identiques à celles qu’il cherche contre d’autres.
Le point focal pour la paix au Moyen-Orient ne doit pas être ces nations qui n’ont pas d’armes nucléaires, mais la seule nation qui les a. Sans pression extérieure, le comportement d’Israël ne changera pas. Sans pression – et vraisemblablement sans la force – exercée par les USA comme étant la nation qui a depuis longtemps permis ce comportement, le sionisme colonial continuera à représenter une menace pour la paix. On ne connaît pas de puissances occupantes qui aient renoncé volontairement aux terres qu’elles occupaient. De même pour leur volonté d’abandonner l’armement nucléaire.
Le problème clé ne doit plus être un sujet de débat interminable. Il faut adopter la solution à Un Etat conforme aux principes démocratiques de pleine égalité. Les Américains informés ne sont plus disposés à donner leur soutien à un Etat théocratique au sein duquel la pleine citoyenneté est limitée à ceux qui sont considérés comme « juifs » (quelle qu’en soit le sens). Si les taux de natalité locaux suggèrent la fin de l’« Etat juif », alors ainsi soit-il. Pourquoi attendre deux décennies quand ce cauchemar peut se terminer dans moins de cinq ans ?
Oubliez un retour aux frontières d’avant 1967 ; revenez plutôt aux frontières d’avant 1948. Désignez Jérusalem comme ville internationale sous protection de l’ONU et déployez-y une force multinationale de maintien de la paix. Les Palestiniens auraient ainsi leur droit au retour, y compris la possibilité de recouvrer les propriétés d’où ils ont fui pendant l’attaque des terroristes juifs. Si les sionistes colonisateurs (c’est-à-dire les colons) veulent des indemnisations pour « leurs » biens, qu’ils les cherchent auprès de la diaspora qui a encouragé leur occupation illégale.
Ceux qui se considèrent comme « juifs » peuvent rester dans le cadre d’une démocratie inclusive. Ou ils peuvent partir. Les Américains doivent se demander combien de ces extrémistes ils veulent accueillir dans une nation déjà en difficulté sous le poids de l’immigration. Il y aurait 500.000 israéliens détenteurs de passeports américains. Avec plus de 300.000 double-nationaux résidant dans la seule Californie, cet Etat pourrait demander un référendum sur le nombre de sionistes qu’il souhaite accueillir. De même pour la Russie, d’où beaucoup de Juifs ont fui, y compris les quelques 300.000 russes émigrés qui soutiennent le parti Likoud mais n’ont pas encore été certifiés en tant que juifs.
A l’origine, les sionistes considéraient l’Argentine et l’Ouganda comme lieux possibles pour établir leur entreprise. Ils pourraient souhaiter demander à s’y installer. La question de pourquoi les Palestiniens (ou les Californiens) devraient supporter le coût d’un problème créé par l’Europe il y a soixante ans est une question à laquelle Tel Aviv doit encore répondre, sans se référer aux anciennes revendications sur lesquelles elle insiste, à savoir une préséance sur deux millénaires de présence palestinienne.
En retirant à Israël son statut d’ « Etat » légitime, ces Juifs consternés depuis longtemps par le comportement de l’enclave extrémiste ne peuvent plus être désignés comme coupables par association. Ce changement, attendu depuis longtemps, bénéficierait certainement à la communauté juive en général. En fermant le programme d’armement nucléaire d’Israël et en détruisant son arsenal nucléaire, le monde s’épargnerait le moteur principal qui dirige maintenant une course aux armements nucléaires dans la région.
A moins que les pro-Israël créent une autre crise incluant l’invasion de l’Iran (ou une course à la guerre), les Américains se rendront bientôt compte qu’un seul « Etat » avait les moyens, la motivation, l’opportunité et les services secrets stables nécessaires à la mise en place des renseignements qui ont conduit les Etats-Unis à envahir l’Irak, tout ceci en cohérence avec les objectifs expansionnistes du sionisme colonial.
Le renseignement faisant maintenant son chemin vers la transparence confirmera bientôt que, sauf pour les sionistes au sein du gouvernement US, le 11 septembre aurait pu être empêché et la guerre en Irak évitée. A ce jour, l’extrémisme sioniste a pu s’épanouir grâce à une série de présidents américains faibles.
Pour que les Etats-Unis rétablissent leur crédibilité, il faut non seulement qu’ils s’efforcent de fermer l’entreprise sioniste, mais aussi qu’ils partagent la responsabilité de son comportement jusqu’à aujourd’hui.
Source : Al Ahram

Abu Mujahid : « Si Israël savait où était caché Shalit, il l’aurait tué »

Gaza - 04-10-2009
Par Palestine Info
« L’ennemi sioniste essaie de masquer son échec amer de n’avoir pu localiser le soldat capturé Gilad Shalit, » a dit dimanche Abu Mujahid, le porte-parole des comités populaires de résistance.
Dans un communiqué de presse, Abu Mujahid a dit qu’Israël était toujours en échec trois années après la capture de Shalit, et n’avait pu déterminer le lieu exact de sa détention ni s’il était toujours vivant.
Les factions de la résistance qui détiennent Shalit ont décidé d’offrir une vidéo prouvant qu’il était vivant en échange de la libération de 20 prisonnières palestiniennes et d’aller de l’avant dans un échange de prisonniers plus important selon les conditions des ravisseurs, a précisé le porte-parole.
Il a expliqué que les allégations de la presse selon lesquelles Israël connaissait l’endroit exact de détention de Shalit était absolument sans fondement, ajoutant que ces articles n’étaient destinés qu’à remonter le moral des Israéliens et à minimiser la victoire de la libération de 20 détenues.
« Si l’armée sioniste connaissait l’endroit où Shalit était détenu, il l’aurait tué par un raid aérien pour ne pas avoir à payer le prix fort (pour sa libération) contre sa volonté et selon les conditions de ses ravisseurs, » a souligné Abu Mujahid.
Un article publié à Londres dans un quotidien en langue arabe avait cité un responsable de la sécurité israélienne disant qu’Israël connaissait l’endroit de détention de Shalit et surveillait le secteur vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et qu’il n’utilisait pas la force pour le libérer, craignant pour sa vie.

Communiqué du Hamas sur l'ajournement du vote sur le rapport Goldstone

Palestine - 04-10-2009
Par mouvement de la résistance islamique Hamas
Notre peuple sans arme est le sujet d’un terrorisme prémédité et systématique des plus affreux de la part de l’occupation israélienne. Les occupants israéliens vont loin dans leurs crimes, en comptant sur la communauté internationale qui n’assume pas ses devoirs. Tout cela met un grand point d’interrogation sur la crédibilité des Nations Unies.










Le comité des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies a décidé de remettre au mois de mars de l’année prochaine 2010 le vote sur le rapport de Goldstone. Un responsable du mouvement de la résistance islamique Hamas a commenté cette décision, dans les points suivants :

Premièrement : Le mouvement du Hamas condamne l’ajournement du vote sur le rapport Goldstone qui condamne l’Entité sioniste pour ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité pratiqués durant la guerre agressive menée contre notre peuple palestinien de la bande de Gaza, à la fin de l’année 2008. Cet ajournement représente un réel scandale pour la communauté internationale dans le domaine des droits de l’homme, l’homme en général et l’homme palestinien en particulier.

Notre peuple sans arme est le sujet d’un terrorisme prémédité et systématique des plus affreux de la part de l’occupation israélienne. Les occupants israéliens vont loin dans leurs crimes, en comptant sur la communauté internationale qui n’assume pas ses devoirs. Tout cela met un grand point d’interrogation sur la crédibilité des Nations Unies.

Deuxièmement : Nous condamnons la position prise par Mr Mahmoud Abbas, dont le mandat avait pris fin, qui a appelé à l’ajournement du vote au profit de la décision, une décision pourtant saluée par la majorité des pays membres. Abbas s’est montré inquiet pour les efforts donnés au service de la paix !
Notre peuple se pose des questions sur l’utilité de l’opération dite de paix, l’opération ne faisant qu’altérer ses droits depuis deux décennies.

Nous considérons irresponsable la position d’Abbas. Cette position n’est qu’une couverture donnée à l’occupant pour qu’il puisse esquiver son jugement et celui de ses criminels devant le tribunal pénal international. Et cela ne fait que pousser l’occupant à commettre plus de crimes contre notre peuple.

Troisièmement : Nous condamnons et trouvons étonnante la position des Etats-Unis. Ils mettent tout leur poids pour ajourner le vote sur le rapport Goldstone, au moment où le président Barak Obama parle de son soutien aux droits de l’homme.

En adoptant une telle position, l’administration américaine sera accusée d'appliquer une politique de deux poids deux mesures, dès qu’une affaire touche l’occupation sioniste. Ainsi, un grand doute enveloppera son rôle dans l’opération politique de paix, cette administration en étant le parrain.
Le bureau d’information (Hamas-Palestine)
Le vendredi 13 chaoual 1430
Le 2 novembre 2009

Selon M. El Baradei, président de l'AIEA : Israël constitue la première menace pour le Moyen-Orient

Israël constitue la "première menace pour le Moyen-Orient" en raison de ses installations nucléaires qu'il refuse qu'elles soient inspectées par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a déclaré hier le directeur général de l'agence onusienne, Mohamed El-Baradei, cité par l'agence de presse officielle iranienne Irna. "Depuis 30 ans, Israël refuse d'accepter les inspections de ses installations nucléaires. Il constitue la première menace pour le Moyen-Orient en raison de ses armes nucléaires", a déclaré M. El-Baradei lors d'une conférence de presse conjointe à Téhéran avec le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi. Le chef de l'AIEA est depuis samedi en Iran pour une visite consacrée au nucléaire iranien, particulièrement le nouveau site d'enrichissement d'uranium situé près de Qom (centre). M. El-Baradei, qui a rencontré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad ainsi que plusieurs autres responsables iraniens, a annoncé que la nouvelle usine d'enrichissement d'uranium sera inspectée par l'AIEA le 25 octobre. Selon des médias iraniens, l'objet principal de la visite du directeur général de l'AIEA est d'évoquer "la façon dont les inspecteurs de l'ONU pourront visiter l'usine de Qom et d'autres installations du programme nucléaire (iranien) et de discuter de l'approfondissement de la coopération".

http://www.elmoudjahid.com/accueil/monde/43497.html

Recep Tayyip Erdogan prône un débat international sur l'arsenal nucléaire du régime israélien

Téhéran.Irna. 04 Octobre 2009.

Le premier ministre turc prône un débat international sur l'arsenal nucléaire du régime israélien.

Recep Tayyip Erdogan, a déclaré, samedi, lors du IIème Congrès de son Parti, "Justice et Développement", que si la question nucléaire iranienne faisait l'objet d'un débat, sur la scène internationale, il faudrait en faire autant sur les armes nucléaires du régime israélien.


"La Turquie réclame une politique basée sur davantage de justice dans le monde, et si l'on évoque les armes à destruction massive, on devrait, aussi, parler des bombes à phosphore utilisées, par le régime israélien à Gaza", a-t-il dit.


Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a affirmé l’opposition de son pays à la prolifération des armes nucléaire dans la région du Moyen-Orient, précisant que le régime israélien est le seul pays dans la région qui possède l’arme nucléaire.


M. Erdogan a indiqué que le monde doit être juste s’il désir que la paix règne, soulignant que l’Iran n’a rien fait tandis que le régime israélien a perpétré des crimes à Gaza.


Il a qualifié de folie tout acte militaire contre l’Iran, soulignant qu’on doit tirer une leçon de l’invasion américaine contre l’Irak où une civilisation entière a été anéantie et plus d’un million d’Irakien ont été tués.

http://www2.irna.ir/fr/news/view/line-98/0910042850142814.htm

Marwane al-Barghouti appelle à une résistance populaire généralisée

04 Oct 2009

Ramallah / Le membre du Conseil consultatif palestinien détenu dans les prisons israéliennes, M. Marwane al-Barghouti, a appelé à une résistance populaire de vaste envergure.

"Les circonstances qui avaient déclenché l'intifada d'al-Aqsa persistent encore, ce qui implique le déclenchement d'un mouvement populaire sur une plus vaste échelle pour affronter la colonisation et les violations israéliennes", a indiqué M. al-Barghouti dans une déclaration au journal palestinien al-Qods. M. al-Barghouti a rappelé que l'intifada ne se fait pas sur décision ou ordre de tel responsable ou de telle faction, mais qu'elle naît de la volonté des masses "ce qui en était pour les deux intifada précédentes".

Soulignant que la colonisation va aujourd'hui à un rythme accéléré allant parallèlement avec les mesures de judaïsation dans les territoires palestiniens occupés, M. al-Barghouti trouve qu'il se trompe celui qui croyait possible la paix avec l'actuel gouvernement israélien, cette paix qui n'était pas possible avec les gouvernements israéliens précédents.

Pour M. al-Barghouti, ce qui est demandé aujourd'hui des Etats-Unis et d'Israël c'est la fin de l'occupation et non des négociations. "Quant à l'autorité palestinienne, elle doit travailler sur l'isolement d'Israël pour l'obliger à exécuter les résolutions internationales", a-t-il ajouté.

Il a enfin affirmé que l'impact prioritaire pour les Palestiniens à l'heure actuelle est d'en finir avec l'occupation et obtenir la liberté et l'indépendance, de mettre fin aux divisions et de rétablir l'unité nationale.

Gh.H.

http://www.sana.sy/fra/55/2009/10/04/247802.htm

Source responsable: La Syrie surprise de la demande de l'autorité palestinienne de reporter la mesure au Conseil des droits de l'homme à propos du rap

04 Oct 2009

Damas/ Une source responsable du ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré que la Syrie est surprise de la demande de l'autorité nationale palestinienne de reporter la prise d'une mesure au Conseil des droits de l'homme à Genève à propos du rapport du comité d'enquête international à Gaza présidé par le juge Goldstone.

La source a ajouté que la Syrie s'étonne de cet acte qui encercle les efforts arabes, islamiques et internationaux conjugués pour prendre la mesure nécessaire en vue de mettre en exécution ce rapport qui qualifie les crimes perpétrés par Israël contre le peuple palestinien à Gaza de crimes de guerre contre l'humanité, ce qui implique la poursuite de ceux qui les ont commis devant la cour criminelle internationale.

La source a précisé que la Syrie poursuivra le travail avec les parties internationales concernées pour prendre des mesures pratiques en vue de poursuivre les criminels et rendre justice aux victimes de l'agression israélienne barbare à Gaza tombés victimes de l'hégémonie israélienne.

La source a affirmé l'appui de la Syrie aux appels adressés au secrétaire général des Nations unies pour soumettre le rapport au Conseil de Sécurité.

Raghda Bittar

http://www.sana.sy/fra/51/2009/10/04/247836.htm

Campagne belge de boycottage d'une banque finançant la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés

04 Oct 2009

Damas / Des dizaines d'organisations non gouvernementales, de syndicats et de parties politiques en Belgique ont poursuivi leur campagne de mobilisation populaire en organisant une série de manifestations devant les branches de la banque belgo – française Dexia pour l'inciter à suspendre son financement de la construction de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés.

Citant le président de l'organisation belge /Antal/, la chaîne satellitaire /al-Alam/ a indiqué que la campagne poursuivra les manifestations devant la banque Dexia, la collecte de signatures et la distribution de cartes demandant aux banques belges de rompre tout lien avec l'occupant israélien.

Le président de l'organisation belge a ajouté que la poursuite de la campagne intervient parallèlement avec le dévoilement de nouveaux documents démontrant que la branche israélienne de Dexia avait signé en mars dernier un contrat pour la construction de cinq nouvelles colonies en Cisjordanie.

Notons que cette campagne belge a demandé à la banque belgo – française de suspendre son financement illégal à la construction des colonies, conformément au droit international et aux statuts intérieurs, et de publier une liste des crédits qu'elle a octroyés aux autorités israéliennes.

N.S. / R.B.

http://www.sana.sy/fra/55/2009/10/04/247856.htm

Israël doit « reconsidérer » sa politique envers les Palestiniens et les Arabes, déclare Moubarak

05/10/2009

Le président égyptien Hosni Moubarak a appelé samedi Israël à « reconsidérer sa politique » envers les Palestiniens et les Arabes, estimant que les tentatives de l'État hébreu pour « imposer le fait accompli » n'amèneraient pas la paix dans la région. « Si (Israël) choisit la voie de la paix (...), cela encouragera les Arabes à avoir confiance en ses intentions, et cela est au cœur de l'initiative de paix arabe puisqu'elle propose des relations arabes normales avec Israël en échange d'une paix globale qui établisse l'État palestinien indépendant et réalise le retrait israélien de tous les territoires arabes occupés depuis 1967 », a affirmé M. Moubarak dans un entretien à la revue des forces armées.

L’esplanade des Mosquées bouclée après de nouveaux heurts à Jérusalem

05/10/2009
Un vieux Palestinien se voit empêché d’accéder à la mosquée d’al-Aqsa dans la vieille ville où la police israélienne a fait usage de gaz lacrymogène contre des manifestants palestiniens. Ronen Zvulun/Reuters
Un vieux Palestinien se voit empêché d’accéder à la mosquée d’al-Aqsa dans la vieille ville où la police israélienne a fait usage de gaz lacrymogène contre des manifestants palestiniens. Ronen Zvulun/Reuters
Plusieurs Palestiniens ont affronté hier la police israélienne après le bouclage de la vieille ville.
De nouveaux affrontements ont opposé hier de jeunes Palestiniens à la police dans le quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem, à proximité de l'esplanade des Mosquées, une semaine après des heurts similaires au même endroit. Les incidents ont fait sept blessés parmi les manifestants, selon des sources médicales palestiniennes. Trois personnes ont été arrêtées, a précisé la police israélienne. Celle-ci avait bouclé dans la matinée l'esplanade des Mosquées - lieu sacré pour l'islam et le judaïsme, devenu une poudrière politico-religieuse - et a dispersé une foule de fidèles musulmans. « Nous avons bouclé l'accès au mont du Temple (le nom donné par les juifs à l'esplanade) à la suite d'incitations à la violence diffusées par haut-parleurs », a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld. Quelque 150 à 200 croyants musulmans ont ensuite protesté contre cette mesure après s'être rassemblés près de la Porte Saint-Étienne (aussi baptisée Porte des Lions), une des entrées de la vieille ville. « Les manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles sur les forces de l'ordre et celles-ci les ont refoulés jusqu'à la hauteur du quartier (arabe) de Wadi al-Jozz », a ajouté M. Rosenfeld.
Un des chefs palestiniens de Jérusalem, Hatem Abdelqader, a été interpellé et interrogé. Le porte-parole a précisé qu'« un petit groupe de musulmans s'est infiltré durant la nuit à l'intérieur du complexe des mosquées ». « Je pense qu'ils finiront par quitter les lieux », a-t-il dit.
Selon un photographe de l'AFP, la police a fait usage de canon à eau et de grenades assourdissantes pour disperser les manifestants. Un calme tendu est revenu en début d'après-midi dans la vieille ville où les forces de l'ordre étaient massivement déployées, multipliant contrôles et barrages.
Une centaine de manifestants, pour la plupart des jeunes, ont scandé : « Par notre sang et notre âme, nous nous sacrifierons tous pour toi al-Aqsa ». « Nous voulons prier à al-Aqsa et les autorités d'occupation nous empêchent d'entrer et d'exercer notre droit naturel », a affirmé à l'AFP un des organisateurs de la manifestation, Youssef Mukheimar. « Ils (les Israéliens) veulent nous éloigner pour imposer leur volonté et permettre aux colons (juifs) d'entrer à al-Aqsa », a-t-il ajouté, en disant vouloir éviter les violences. Il y a une semaine, des heurts parfois violents avaient éclaté entre Palestiniens et policiers sur l'esplanade des Mosquées et dans les ruelles du quartier musulman de la vieille ville, faisant une trentaine de blessés. Les manifestants protestaient contre l'intrusion de fidèles juifs - un groupe de touristes, selon la police - venus prier sur l'esplanade.
L'esplanade, qui abrite les mosquées al-Aqsa et du dôme du Rocher, est considérée comme le troisième lieu saint de l'islam. Elle est aussi l'endroit le plus sacré pour les juifs qui l'appellent le mont du Temple.
Bâtie sur le site du Temple juif détruit par les Romains en l'an 70 de l'ère chrétienne, dont l'ultime vestige est le « mur occidental » (le mur des Lamentations), l'esplanade se trouve dans l'enceinte de la vieille ville historique, à l'intérieur du secteur oriental conquis et annexé par Israël en juin 1967. La communauté internationale n'a jamais reconnu cette annexion. C'est une visite - perçue comme provocatrice - du chef de la droite israélienne, Ariel Sharon, sur la même esplanade qui avait déclenché la seconde intifada, en septembre 2000, et embrasé les territoires palestiniens.

Le maire de Paris fait repousser un voeu en faveur de Salah Hamouri

publié le dimanche 4 octobre 2009

Comité national de soutien à Salah Hamouri
L’adjoint en charge des relations internationales a appelé à voter contre le vœu demandant que le maire de Paris intervienne auprès du chef de l’Etat pour qu’il reçoive personnellement la mère de Salah Hamouri.

Alain Lhostis a rappelé une constante de tout lutte pour obtenir la libération de personnes emprisonnées : « ne jamais les laisser tomber dans l’oubli. » Tous les démocrates connaissent ce principe.

Alain Lhostis a défendu devant le Conseil de Paris le vœu déposé au nom du groupe communiste demandant que le maire de Paris intervienne auprès du chef de l’Etat pour qu’il reçoive personnellement la mère de Salah Hamouri. Le Président de la République l’a fait pour d’autres Français emprisonnés, quel qu’en soient d’ailleurs les motifs. Mais surtout, Salah âgé de 25 ans, est le seul Français emprisonné, qui plus est depuis plus de 4 ans, pour des raisons politiques.

Au nom du maire de Paris, l’adjoint en charge des relations internationales, a appelé à voter contre ce vœu au prétexte surréaliste que l’abondance de vœux nuirait à la cause de Salah.

Une majorité du Conseil de Paris, socialiste et droite a rejeté ce vœu, voté par les élus communistes et les Verts.

Document joint :

Voeu Salah conseil de Paris (30/09/09) http://www.alainlhostis.net/IMG/pdf...

Le chef de l’Autorité palestinienne accumule les revers

publié le dimanche 4 octobre 2009

Benjamin Barthe, Agathe Duparc, et Laurent Zecchini
La réunion du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, qui s’est tenue vendredi 2 octobre à Genève, a tourné à l’avantage d’Israël. S’exprimant au nom des pays arabes, musulmans et africains, le représentant du Pakistan a demandé que le vote sur une résolution reprenant l’essentiel des conclusions du rapport du juge Richard Goldstone sur la guerre de Gaza (27 décembre 2008-17 janvier 2009) soit reporté à la prochaine session du Conseil, en mars 2010. Cette décision a été prise après que l’Autorité palestinienne a indiqué, jeudi, qu’elle renonçait à soutenir le projet de résolution.

Le même jour, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait lancé un avertissement : "L’adoption du rapport Goldstone porterait un coup fatal au processus de paix." Les Etats-Unis, échaudés par le sommet tripartite peu fructueux de New York, le 22 septembre, n’ont voulu prendre aucun risque. L’administration américaine a exercé d’intenses pressions sur l’Autorité palestinienne, ainsi que sur les pays européens, pour que le vote sur un texte accusant Israël - mais également le Hamas - de "crimes de guerre" et de "possibles crimes contre l’humanité" n’ait pas lieu.

Ainsi, quelques jours après avoir de facto entériné le renoncement de Washington à exiger un gel intégral de la colonisation israélienne en Cisjordanie, l’Autorité palestinienne a dû une nouvelle fois s’incliner. Une reculade que son représentant à Genève, Ibrahim Khreisheh, s’est efforcé de présenter comme une pause tactique : "Le rapport est très technique. Nous voulons donner le temps à toutes les délégations de l’étudier en profondeur. Nous espérons qu’à la prochaine session, certains pays européens auront changé d’attitude."

"CAPITULATION INTÉGRALE"

Cette décision risque cependant de choquer profondément la population des territoires occupés. "L’Autorité palestinienne ne représente plus le peuple palestinien, affirme ainsi le psychiatre Eyad Sarraj, figure de la société civile de Gaza [1]. C’est une capitulation intégrale." Du côté du Hamas, ravi de prendre son rival de Cisjordanie en flagrant délit de faiblesse, le ton est encore moins amène.

"Abou Mazen (nom de guerre de M. Abbas) a torpillé tous les efforts des organisations de défense des droits de l’homme qui espéraient rendre justice aux habitants de Gaza. Quelle meilleure preuve que l’Autorité palestinienne a en fait soutenu la guerre ?", estime Fawzi Barhoum, un porte-parole du mouvement. A Genève, l’embarras des Européens était manifeste. Juliette de Rivero, la représentante de l’ONG Human Rights Watch (HRW) s’est dit choquée du "silence et de l’absence de position" de l’Union européenne (UE). Alors que la France et la Grande-Bretagne n’ont fait aucun commentaire, la Suède, au nom de l’UE, s’est contentée d’évoquer un "rapport sérieux", tout en se demandant s’il n’aurait pas "un impact négatif sur les pourparlers de paix en cours".

L’adoption d’une résolution aurait ouvert la voie à d’éventuelles poursuites d’officiers et de représentants du gouvernement israélien devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Un vote du Conseil de sécurité de l’ONU pour saisir la CPI était cependant nécessaire. La position américaine le rendait peu probable.

Les Israéliens ont néanmoins insisté sur le fait que le précédent ainsi créé pourrait s’appliquer à toutes les armées engagées dans un conflit. Jeudi, M. Nétanyahou a reporté la création d’une commission d’enquête indépendante sur la guerre de Gaza prônée par le rapport Goldstone. Le gouvernement israélien a décidé d’attendre la conclusion des vingt-trois enquêtes criminelles qui ont été ouvertes à la suite de la guerre de Gaza.

Le rapport du juge Goldstone paraît aujourd’hui avoir été mis sous le boisseau, ce qui n’épuise pas pour autant le débat sur les "crimes de guerre" à Gaza. Le gouvernement israélien va intensifier ses efforts pour inciter davantage de pays à se rallier à la position américaine : le rapport Goldstone, avait indiqué le département d’Etat, "se focalise de manière écrasante sur les actions d’Israël".

[1] voir aussi, en anglais, le communiqué du PCHR, Centre palestinien (de défense) des droits humains :

"Une justice que l’on retarde est une justice que l’on nie : la décision de la direction palestinienne et la pression internationale sont une insulte aux victimes"

: Justice Delayed is Justice Denied : Decision of Palestinian Leadership and International Pressure an Insult to the Victims

Adalah * Addameer * Aldameer * Al Haq * Al Mezan * Arab Association for Human Rights * Badil * Civic Coalition for Jerusalem * DCI-Palestine * ENSAN Centre * ITTJIAH * Independent Commission for Human Rights * Jerusalem Legal Aid and Human Rights Centre * Palestinian Centre for Human Rights * Ramallah Centre for Human Rights Studies * Women’s Centre for Legal Aid and Counselling *

Yesterday, 2 October 2009, the Palestinian leadership – under heavy international pressure lead by the United States – deferred the draft proposal at the Human Rights Council endorsing all the recommendations of the UN Fact Finding Mission (the Goldstone Report). This deferral denies the Palestinian peoples’ right to an effective judicial remedy and the equal protection of the law. It represents the triumph of politics over human rights. It is an insult to all victims and a rejection of their rights.

The crimes documented in the report of the UN Fact Finding Mission represent the most serious violations of international law ; Justice Goldstone concluded that there was evidence to indicate that crimes against humanity may have been committed in the Gaza Strip. Violations of international law continue to this day, inter alia, through the continuing Israeli-imposed illegal blockade of the Gaza Strip. The findings of the Mission confirmed earlier investigations conducted by independent Palestinian, Israeli and international organisations.

The injustice that has now been brought upon Palestinians has been brought upon everyone on this globe. International human rights and humanitarian law are not subject to discrimination, they are not dependent on nationality, religion, or political affiliation. International human rights and humanitarian law apply universally to all human beings.

The rule of law is intended to protect individuals, to guarantee their fundamental rights. Yet, if the rule of law is to be respected it must be enforced. World history, and the Israeli occupation of Palestinian land has shown us that as long as impunity persists, the law will continue to be violated ; innocent civilians will continue to suffer the horrific consequences.

Justice delayed is justice denied. All victims have a legitimate right to an effective judicial remedy, and the equal protection of the law. These rights are universal : they are not subject to political considerations. In the nine months since Operation Cast Lead, no effective judicial investigations have been conducted into the conflict. Impunity prevails. In such situations, international law demands recourse to international judicial mechanisms. Victims’ rights must be upheld. Those responsible must be held to account.

The belief that accountability and the rule of law can be brushed aside in the pursuit of peace is misguided. History has taught us time and time again, that sustainable peace can only be built on human rights, on justice, and the rule of law. For many years in Palestine international law, and the rule of law, has been sacrificed in the name of politics, and cast aside in favour of the peace process. This approach has been tried, and it has failed : the occupation has been solidified, illegal settlements have continued to expand, the right to self determination has been denied ; innocent civilians suffer the horrific consequences. It is now time to pursue justice, and a peace built on a foundation of human rights, dignity, and the rule of law. In Justice Goldstone’s words, there is no peace without justice.

The justifications given by the Palestinian leadership regarding the decision to defer are inappropriate. Consensus is not required, the United Nations system works on a majority basis. Since the beginning of the UN, and over the course of the Israeli occupation begun in 1967, consensus has rarely been acquired. The UN was established to represent the will of the nations of the world ; it is inevitable that there will be dissent and disagreement. Decisions must rest on the will of the majority.

As human rights organisations we strongly condemn the Palestinian leaderships’ decision to defer the proposal endorsing all the recommendations of the Fact Finding Mission, and the pressure exerted by certain members of the international community. Such pressure is in conflict with States international obligations, and is an insult to the Palestinian people.

As human rights and civil society organizations concerned with rights and justice, we declare that we will double our efforts to seek justice for the victims of the violations of human rights and international law in oPt without delay.