mardi 18 octobre 2011

Les Turcs ne veulent plus vendre des tapis israéliens

mardi 18 octobre 2011 - 14h:19
Ofer Peterburg - YnetNews
Une société turque annule une commande d’une valeur de 100 000 NIS (20 000 €) de tapis Carmel en raison de la « situation présente ».
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Une société turque a annulé une commande de deux conteneurs de tapis du fabricant israélien Carmel Carpets (*), disant ne pas vouloir vendre des produits israéliens en ce moment.
« Nous pensons, dans la situation actuelle, ne pas être en mesure de vendre des tapis confectionnés en Israël », explique Bytex CEO.
Chaque conteneur est évalué à quelque 100 000 shekels. Bytex CEO a demandé d’annuler la commande de crainte qu’elle ne lui cause un préjudice financier et ne ternisse son image.
Carmel Carpets est en contact avec ce client depuis dix ans. « Nous avons créé des relations amicales, presque familiales, » dit un membre de la direction de Carmel. « Nous avons accepté sa demande au vu des circonstances et sans la pénaliser. Nous espérons que les relations reprendront dans un proche avenir ».
(Le préjudice pour Carmel Carpets représenterait 45 000 € - http://www.israel-infos.net/TURQUIE—Pas-de-marchands-de-tapis-israeliens-7018.html )
Les tapis avaient été confectionnés spécialement pour la société turque, et Carmel a décidé de les mettre en vente pour moitié prix dans sa chaîne de magasins.
Les mêmes vents soufflent depuis l’Égypte : des sociétés qui lui fournissaient le marbre et la pierre ont informé la société israélienne Siv Stone qu’à la lumière de la situation, elles projetaient de stopper les livraisons à Israël par voie terrestre.
La société Eran Siv explique : « Nous avons proposé d’importer les matériaux par le port d’Alexandrie, mais ce ne serait pas rentable ».
(*)
Carmel Carpets
Pour info : société de confection et distribution de tapis. L’usine de la société se trouve dans les zones industrielles de la colonie (illégale) de Barkan (près de Salfit, Cisjordanie occupée). De même que l’une de ses filiales, Caesarea Carpets, qui a en plus des usines dans les zones industrielles de la colonie Shahak, en Cisjordanie.
16 octobre 2011 - YnetNews - traduction : Info-Palestine.net
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« J’avais un jour quand mon père a été emprisonné »

mardi 18 octobre 2011 - 08h:45
D’après al-Jazeera
Un sentiment très déroutant m’a traversé après avoir entendu parler de l’échange de 1027 détenus palestiniens pour un seul soldat israélien, Gilad Shalit, qui avait été capturé par les combattants de la résistance palestinienne.
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La libération des prisonniers a donné lieu à des scènes très émouvantes - Photo : Oren Ziv/ActiveStills
Je ne sais pas s’il faut se sentir heureux ou triste.
Contemplant les visages des familles des prisonniers dans la tente de solidarité dans la ville de Gaza, je vois des regards que je n’ai jamais vus auparavant : des yeux brillants d’espoir. Ces personnes ont assisté à chaque événement en solidarité avec nos détenus, n’ont jamais abandonné l’espoir que leur liberté était certaine un jour, et ils sont restés forts pendant toute la durée de l’absence de leurs proches, confinés dans les cellules israéliennes.
Penser à ces femmes dont les proches doivent être libérés et voir leurs grands sourires me rend heureuse. Mais dans le même temps, la pensée des 5000 autres prisonniers qui vont avec volonté poursuivre leurs résistance dans les prisons, fait que mon coeur se brise pour eux.
Des cœurs meurtris pour ceux toujours en prison
Quand je suis arrivée à la tente [de la solidarité avec les prionniers], le 12 Octobre, l’épouse du prisonnier Nafez Herz, qui a été condamné à l’emprisonnement à vie et est resté emprisonné depuis 26 ans, m’a serré la main et m’a dit son enthousiasme après avoir entendu dire que son mari serait libéré. Puis elle m’a dit : « Mais vous ne pouvez pas imaginer combien mon cœur saigne pour ces familles dont les prisonniers ne seront pas relâchés dans cette opération d’échange. Toutes les familles des prisonniers sont devenues comme une grande famille. Nous nous réunissons chaque semaine, sinon quotidiennement devant la Croix-Rouge, nous partageons nos tourments, et nous comprenons les souffrances des uns et des autres. » J’ai saisi ses mains et les ait pressées tout en disant, « Nous ne les oublierons jamais, et si Dieu le veut, ils vont bientôt gagner leur liberté. »
Pendant que j’écrivais cet article au milieu de la foule de gens dans le bâtiment de la Croix-Rouge, j’ai soudain entendu des personnes chanter et taper des mains et je pouvais voir une femme sautant de joie. Alors au téléphone, elle dit à haute voix : « Mon mari va être libre ! » Son mari est Abou Thaer Ghneem, qui a été condamné à la prison à vie et a passé 22 ans incarcéré. Comme je regardais les gens célébrer et chanter pour la libération des détenus palestiniens, j’ai rencontré son fils unique, Thaer. Il tenait sa mère serrée tout en adressant à Dieu des prières pour montrer leur reconnaissance. J’ai touché son épaule, en essayant d’attirer son attention. « Félicitations ! Comment vous sentez-vous ? » lui ais-je demandé. « J’avais un seul jour quand mon père a été arrêté, et maintenant j’ai 22 ans. J’ai toujours su que j’avais un père en prison, mais ne l’ai jamais eu près de moi. Mais mon père va enfin être libre et il va occuper la place qui est la sienne, restée vide au cours des 22 années de ma vie. »
Sa réponse a été très touchante et m’a laissé sous le choc et admirative. Alors qu’il me parlait, j’ai senti combien il ne pouvait pas trouver les mots pour décrire son bonheur à l’idée de la libération de son père.
La fête se poursuit depuis une heure. Puis je suis revenue à mon ancienne confusion, me sentant noyée dans un flot de pensées. Les familles des 1027 détenus fêteront la liberté de leurs proches, mais que dire du sort du reste des prisonniers ?
Ne pas oublier la grève de la faim
J’ai entendu beaucoup d’informations depuis la nuit dernière concernant les noms des prisonniers bientôt libérés, mais il était difficile de trouver deux sources donnant les mêmes nouvelles, en particulier sur Ahmad Saadat et Marwan Barghouti, et s’ils étaient impliquées dans la opération d’échange. J’ai me suis toujours sentie spirituellement reliée à eux, surtout Saadat, car il est un ami de mon père. Je ne peux pas supporter l’idée qu’il puisse ne pas être concerné par cette opération d’échange. Il a subi suffisamment de tourments sans merci sous le régime d’isolement qu’Israël lui impose depuis plus de deux ans et demi.
N’oublions pas ceux qui sont encore dans les prisons de l’occupation israélienne et qui sont en grève de la faim, car cette grève n’a pas eu lieu pour un accord d’échange, mais pour que l’Administration pénitentiaire israélienne cède face aux demandes des prisonniers. Les personnes qui ont rejoint la grève de la faim dans la ville de Gaza se trouvent parmi ceux qui ont des proches en prison.
Nous devons parler haut et fort et dire au monde qu’Israël doit répondre aux demandes de nos martyrs vivants. Nous ne cesserons jamais de crier pour la libération des détenus palestiniens des prisons israéliennes, jusqu’à ce que celles-ci soient vides.
* Shahd Abusalam est artiste, blogueuse et étudiante en littérature anglaise dans la bande de Gaza. Son blog est appelé Palestine from my eyes.
18 octobre 2011 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/conte...
Traduction : al-Mukhtar
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Des centaines de milliers de personnes accueillent les prisonniers palestiniens libérés

mardi 18 octobre 2011 - 15h:01
Ma’an News
Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Ramallah et à Gaza mardi pour célébrer la libération de centaines de prisonniers des prisons israéliennes.
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Une grande foule de Palestiniens attend au check-point de Beituniya près de la ville de Ramallah en Cisjordanie,pour accueillir les prisonniers palestiniens libérés des prisons israéliennes - Photo : Reuters
Plus de 200 000 personnes se sont réunies au parc al-Katiba dans la ville de Gaza, selon les estimations d’un responsable du Hamas impliqué dans l’organisation du rassemblement de bienvenue.
Israël a libéré 477 prisonniers, la plupart d’entre eux originaires de la bande de Gaza où les dirigeants du Hamas ont salué les anciens prisonniers arrivés dans des bus de la Croix-Rouge.
« Nous rentrons chez nous avec dignité, grâce à Dieu, » a déclaré un prisonnier à la télévision égyptienne à la sortie de l’autobus.
Trois voitures appartenant au mouvement Hamas [au pouvoir à Gaza] suivies par un véhicule de la Croix-Rouge ont accompagné un convoi de huit autocars transportant les prisonniers jusqu’à leurs proches qui les attendaient dans la ville de Rafah au sud de la bande de Gaza.
Les militants du Hamas ont défilé dans les rues de la ville de Gaza en célébrant triomphalement ces libérations, négociées par le mouvement islamiste avec Israël en échange du soldat Shalit.
Une immense scène a été érigée dans le parc al-Katiba à Gaza. Ismail Haniyeh, Premier ministre, et le prisonnier libéré Yahwa Sinwar devraient prendre la parole lors des célébrations. Des sources proches du Hamas ont déclaré à Ma’an qu’un troisième orateur constituerait une surprise dans le programme de ce jour.
Des centaines de prisonniers libérés seront assis sur la scène et briseront les murs d’une prison symbolique construite sur la plate-forme, ont indiqué des responsables.
En Cisjordanie, les classes ont été suspendues afin que les élèves puissent se joindre aux sit-in et aux activités organisées pour accueillir les détenus de retour, à fait savoir à Ma’an le responsable du syndicat des enseignants en chef, Muhammad Suwwan.
Mahmoud Abbas s’est adressé à une foule immense alors que les autobus arrivaient à Ramallah, transportant les premiers prisonniers libérés conformément à cet historique accord d’échange.
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Un des prisonniers palestiniens libérés est porté par la foule, le 18 otobre 2011 à Gaza - Photo : AFP, Abbas Momani
« Nous remercions Dieu que vous soyez revenus sains et saufs, à vos familles, vos frères, et à votre patrie après cette disparition forcée, car vous avez lutté pour votre patrie », a dit l’ex-président.
« Nous prions pour que Dieu nous permettent de voir le reste de nos frères et sœurs libérés en ce lieu. Vos sacrifices et vos efforts n’ont pas été en vains. Vous avez agi et lutté et vous vous êtes sacrifiés. Vous verrez les résultats de vos sacrifices dans un Etat palestinien indépendant. »
« Frères et sœurs, votre cause a été et est toujours dans notre cœur et notre esprit. Notre principal souci a été nos frères et nos sœurs emprisonnés. »
Abbas a évoqué le très populaire leader du Fatah, Marwan Barghouti, et le Secrétaire général du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, Sadaat Ahmad, deux prisonniers de premier plan qui sont restés tenus à l’écart de l’accord.
« Nous verrons, si Dieu le veut, très bientôt, nos frères Marwan Barghouthi et Ahmad Saadat à qui nous souhaitons un prompt rétablissement [après sa grève de la faim de près de 3 semaines]. »
Abbas a remercié l’Egypte pour son aide dans la mise au point de l’accord, et a promis d’achever le processus de réconciliation entre son parti, le Fatah et le Hamas.
« Frères et sœurs, vos familles dans la patrie et dans le monde sont partout avec vous. Mais je tiens à vous dire que tous les mérites, après Dieu, reviennent à nos martyrs. »
18 octobre 2011 - Ma’an News - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine
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Palestiniens libérés contre Shalit: les USA font part de leur "inquiétude"

AFP | 18/10/2011
Les Etats-Unis ont fait part à Israël de leur "inquiétude" au sujet de certains des prisonniers palestiniens libérés en échange du soldat israélien Gilad Shalit, a admis le département d'Etat mardi.
Interrogé sur le point de savoir si l'administration américaine avait alerté Israël sur la dangerosité de certains détenus, ou si elle avait fait valoir son désaccord sur leur libération, le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner, a répondu: "Les deux".
"Je ne veux pas trop entrer dans le détail de nos préoccupations. J'ai dit que nous avions des inquiétudes dans les deux domaines", a-t-il ajouté en réponse à la nouvelle question d'un journaliste.
Un premier contingent de près de 500 prisonniers palestiniens a été libéré mardi en échange du soldat franco-israélien, et Washington a "communiqué [sa] position au gouvernement israélien après avoir consulté la liste, a indiqué M. Toner.
Mark Toner a précisé qu'à sa connaissance, les réserves américaines n'ont pas eu d'incidence sur la libération des prisonniers.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait auparavant salué depuis Tripoli "la fin de la longue épreuve" subie par Gilad Shalit. 
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L'échange de prisonniers fait partie des efforts de stabilité au PO (Egypte)

AFP | 18/10/2011
L'échange de prisonniers mardi entre Israël et le Hamas, pour lequel l'Egypte a joué un rôle de médiateur, fait partie des "efforts" du Caire pour "la stabilité et la sécurité dans la région", a déclaré le Premier ministre égyptien Essam Charaf.
"Les efforts de l'Egypte, qui ont contribué au succès de l'accord d'échange de prisonniers, font partie de son soutien aux efforts pour la stabilité et la sécurité dans la région", a déclaré M. Charaf dans un message posté sur sa page Facebook.
"La stabilité et la sécurité seront réalisées au travers d'une solution juste et globale à la question palestinienne", a-t-il poursuivi, dans cette première réaction officielle égyptienne après l'échange.
Le soldat israélien Gilad Shalit, détenu depuis plus de cinq ans par le mouvement palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a été libéré mardi contre plusieurs centaines de prisonniers palestiniens détenus en Israël.
Le soldat de 25 ans est sorti de la bande de Gaza en passant par l'Egypte, avant d'être transféré en Israël. La partie des ex-prisonniers palestiniens devant se rendre dans l'enclave de Gaza ont eux aussi brièvement transité par le territoire égyptien.
Une quarantaine d'autres ex-prisonniers, qui doivent se rendre en Turquie, en Syrie et au Qatar, étaient attendus au Caire pour partir pour ces pays.
La semaine dernière, le Premier ministre israélien Benjamin avait rendu hommage au "rôle central joué par l'Egypte" et aux "efforts intenses" du Caire pour parvenir à cet accord entre l'Etat hébreu et le Hamas. 
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Réunion du Conseil de sécurité sur l'admission de la Palestine à l'ONU

AFP | 18/10/2011
Le Conseil de sécurité s'est réuni mardi pour faire le point sur les travaux du Comité des adhésions au sujet de la candidature des Palestiniens déposée le mois dernier pour obtenir un siège d'Etat membre aux Nations unies, a-t-on appris auprès de diplomates. "C'est l'occasion de faire le point sur les travaux du comité ad-hoc", a indiqué l'un de ces diplomates. Le président du Conseil de sécurité, l'ambassadrice du Nigeria à l'ONU Joy Ogwu, "fera un exposé sur les progrès réalisés jusqu'à ce jour", a souligné un autre diplomate sous couvert d'anonymat.
Les discussions au sein du Conseil de sécurité pourraient durer au moins jusqu'à fin octobre avant un éventuel vote, indique-t-on par ailleurs de source diplomatique.
Les Etats-Unis ont déjà averti qu'ils opposeraient leur veto si nécessaire. Il faut au moins 9 voix sur 15 et aucun veto au Conseil pour que celui-ci adopte une recommandation positive en vue de l'admission d'un nouvel Etat. Les Etats-Unis, résolus à bloquer la démarche palestinienne, déploient d'intenses efforts pour empêcher les Palestiniens d'obtenir les 9 voix nécessaires, et s'épargner ainsi un nouveau veto au bénéfice d'Israël, qui écornerait encore leur image dans le monde arabe.
La réunion de mardi coïncide avec la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit par le Hamas en échange de 1.027 prisonniers palestiniens.
Les discussions sur la candidature palestinienne se poursuivent parallèlement aux efforts du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, ONU, Russie) pour relancer un dialogue israélo-palestinien gelé depuis plus d'un an. Le Quartette réunira séparément des représentants israéliens et palestiniens le 26 octobre à Jérusalem. Le Quartette avait lancé, dans une déclaration à l'ONU le 23 septembre, un plan de relance des négociations de paix. La proposition adressée aux parties prévoyait la reprise du dialogue sous un mois, et la conclusion d'un accord de paix en un an.
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Tel Aviv: l’interview de la télévision égyptienne avec Shalit est "une honte"

[ 18/10/2011 - 18:04 ]
Nazareth - CPI
Le Ministère sioniste des Affaires étrangères a critiqué fortement l’interview réalisée par la télévision officielle égyptienne avec le soldat sioniste Gilad Shalit, peu avant d'être remis aux autorités de Tel-Aviv, la décrivant comme «honteuse».
«Cette entrevue, qui a été imposée à Gilad Shalit avant de retourner à son pays, impliquait un manque de sensibilité envers lui", a déclaré le porte-parole du ministère, Yigal Palmor, dans ses remarques faites mardi 18/10 à la Radio hébreu,
Il a ajouté : "C'est une honte que la TV égyptienne n’en peut jamais être fiers », selon ses allégations.
Des responsables sécuritaires sionistes ont fait remarquer que l’interview(qui n’a pas duré que quelques minutes) a été réalisée en dépit du refus des autorités occupantes israéliennes et de l'interdiction imposée sur la diffusion d'images de Shalit avant l'arrivée à son entité occupante israélienne.

Merci Alain Gresh !

mardi 18 octobre 2011
Une tribune d’Alain Gresh sur le blog du MondeDiplo à propos de la couverture médiatique Gilad Shalit, et des prisonniers palestiniens qui auraient du "sang sur les mains".

Gilad Shalit, les prisonniers palestiniens et le « sang sur les mains »
mardi 18 octobre 2011, par Alain Gresh
"On ne peut que se féliciter, sur le plan humain, de la libération de l’« otage » Gilad Shalit, rendu à sa famille et à ses proches après cinq ans de captivité. On peut toutefois s’étonner de la place accordée à cet événement par nombre de médias, avec des envoyés spéciaux dans son village natal, attendant son retour, interrogeant les habitants, partageant l’émotion générale.
Si la joie des Palestiniens est également montrée – et c’est une bonne chose –, on partage en revanche rarement celle d’une famille précise, celle d’une femme retrouvant son mari (certains prisonniers croupissaient dans les geôles israéliennes depuis plus de trente ans – j’ai bien dit trente ans –, un tiers ont été arrêtés avant les accords d’Oslo de 1993), d’un fils retrouvant son père dont il ne se remémore même pas le visage.
L’une des remarques qui reviennent sans cesse dans les médias est que ces gens que l’on libère ont « du sang sur les mains ». Il est étonnant de voir ainsi repris l’un des thèmes de la propagande israélienne, qui parle, elle, de « sang juif sur les mains ».
Oui, nombre de prisonniers ont participé à des actions contre des militaires et même des civils israéliens. C’était aussi le cas des combattants du Front de libération nationale (FLN) algérien et du Congrès national africain (ANC) sud-africain : tous deux ont menés des actions armées, tous deux ont commis des actes « terroristes » (attaques contre des cafés, des civils, etc.). Nelson Mandela, présenté aujourd’hui comme une sorte d’icône du pacifisme, était considéré comme un terroriste par les Etats-Unis et le Royaume-Uni ; Amnesty International avait refusé de l’adopter comme « prisonnier de conscience » parce qu’il prônait la violence.
La question essentielle qui ne sera pas posée : est-ce que l’attaque contre Gaza de décembre 2008, durant laquelle des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis, ne signifie pas que l’armée israélienne a « du sang sur les mains » ? Sans parler de l’invasion du Liban de 1982, qui a fait des milliers de victimes civiles, ou de la guerre contre ce même pays en 2006, qui a causé 1 400 morts.
L’un des arguments les plus fallacieux utilisés concernant les prisonniers palestiniens est qu’ils sont passés devant des tribunaux, qu’Israël est un pays démocratique, que sa justice est indépendante, etc. Tous ceux qui connaissent un peu le système judiciaire de ce pays savent que cela est parfaitement faux – sans même parler des prisonniers “administratifs”, que l’on maintient en détention sans procès, mais « légalement ». Ce serait un sujet intéressant pour les médias d’enquêter là-dessus.
Pour revenir sur l’émotion qui semble saisir les médias occidentaux devant la libération de Shalit, espérons qu’ils feront preuve de la même compassion pour le Franco-Palestinien Salah Hamouri, emprisonné depuis bientôt sept ans à la suite d’un procès qui était ainsi résumé par Alain Juppé, ministre français des affaires étrangères : « Je déplore que les autorités israéliennes n’aient pas pris de décision de remise de peine, d’autant que les aveux faits à l’audience n’ont été corroborés par aucun élément de preuve. Je mesure la peine de sa famille, alors qu’il est à présent en âge de s’investir dans des études. Je comprends également que l’intéressé a fait le choix de ne pas solliciter de demande de grâce. C’est une attitude respectable. » Et que de nombreuses chaînes de télévision couvriront en direct sa libération..."
http://blog.mondediplo.net/2011-10-18-Gilad-Shalit-les-prisonniers-palestiniens-et-le
Et merci à Ziad Medoukh pour ces belles photos de la joie des Gazaouis en train d’accueillir les prisonniers libérés :



CAPJPO-EuroPalestine
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Prisonniers palestiniens : l’échange démasque les sales méthodes israéliennes. Honte à Sarkozy !

mardi 18 octobre 2011
Israël a menti. Tous les enfants palestiniens emprisonnés en Israël ne seront pas libérés. Toutes les femmes non plus, apprend-on aujourd’hui. Et bon nombre de ceux qui seront libérés ne pourront pas rentrer chez eux mais seront déportés ailleurs. Voici un exemple de prisonnier libéré, qui en dit long sur les méthodes israéliennes : Matricule 59446799, Ali Abd Allah Salem Amariya, de nationalité israélienne, né en 1975, arrêté le 24 novembre 1988 à l’âge de 13 ans, condamné à 40 ans de prison, et donc emprisonné depuis près de 29 ans. Et Sarkozy ose féliciter Netanyahou ! (lire en bas le discours écoeurant de Sarkozy)

Les associations de défense des droits de l’homme Addameer, Al-Haq et DCI (Defence Children international) soulignent les violations du droit international par Israël, ainsi que les mensonges de ses dirigeants, à l’occasion de cet échange.
Ainsi, toutes les femmes et les enfants devaient être prioritairement libérées. Il n’en n’est rien. Seules 27 femmes sont actuellement relâchées et aucun des enfants.
Et sur les 477 faisant partie de la première moitié à retrouver la liberté, 205 ne pourront pas retrouver leurs familles, car ils seront déportés ou transférés, en totale violation du droit international et notamment des Conventions de Genève. (articles 7, 8 et 47 de la 4ème Convention de Genève).
Ainsi 18 prisonniers de Cisjordanie et Jérusalem Est seront envoyés dans la Bande de Gaza pendant 3 ans et 146 autres de manière permanente.
41 autres prisonniers, dont une femme, seront déportés à l’extérieur des territoires palestiniens occupés, vers un tiers pays qui n’est pas encore connu, indique Addameer.
Ces associations rappellent que tous les prisonniers palestiniens, ceux qui font partie de l’échange comme les milliers d’autres qui restent incarcérés, ont été arrêtés sur la base de lois militaires israéliennes qui punissent toute forme d’opposition à l’occupation.
Tous ces prisonniers doivent être libérés inconditionnellement en vertu du droit international et des droits de l’Homme.
For more information, please contact :
- Sahar Francis, Director of Addameer, +972 (0)22970136, ext. 114, +972 (0)595610411 (mobile), info@addameer.ps
- Shawan Jabarin, Director of Al-Haq, +972 (0)599522701 (mobile), shawan@alhaq.org
www.addameer.info ; www.alhaq.org
Et nous remercions le lecteur qui a posté ce commentaire sur le site du Monde :
"Ce spectacle autour de la libération de Shalit est obscène. Shalit n’était pas un civil mais un soldat au service d’un Etat colonialiste. Combien de civils palestiniens tombés sous les balles de M. Shalit et de ses collègues ? Les médias lui font un triomphe pendant que des milliers d’Arabes croupissent dans les geôles israéliennes ou dans ces prisons à ciel ouvert (Gaza, Cisjordanie) que les petits soldats à la Shalit surveillent jour après jour pour assurer l’agrandissement sécurisé d’Israël."
Et celui-ci pour sa remarque sur le site de l’Express
"Tant mieux pour lui et sa famille. Une libération d’otage est toujours bonne, c’est la fin d’un calvaire pour lui et pour les proches mais, comme d’autres commentateurs, je pense que cette affaire n’est pas Française. Je croyais, peut-être à tort, qu’il était interdit à un citoyen Français de servir dans une armée étrangère, ce qui en ferait un mercenaire."
En réponse à ce discours scandaleux de Sarkozy : http://www.lepoint.fr/monde/sarkozy-la-liberation-de-gilad-shalit-est-un-immense-soulagement-pour-la-france-18-10-2011-1386013_24.php
CAPJPO-EuroPalestine
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Manchester : protestations contre la présence de AHAVA au "Salon Professionnel de la Beauté"

mardi 18 octobre 2011
Ce salon prestigieux a reçu hier la visite de manifestants protestant contre la présence des produits cosmétiques AHAVA, prétendument israéliens et venant en fait de la colonie de Mitzpe Shalem installée illégalement sur des territoires occupés.


Le visage maculé de boue (pour rappeler les boues de la Mer morte promues par Ahava) des manifestants britanniques ont envahi le salon pour informer ses visiteurs du caractère illicite de la vente de AHAVA, et des mensonges qui accompagnent sa publicité "made in Israël".
Rappelant que le magasin Ahava du centre de Londres, à Covent Garden, a été obligé de fermer ses portes, en raison de cette supercherie démasquée et des protestations qu’elle a entraînées, les militants de la campagne BDS de Manchester ont appelé la firme "Professional Beauty" avec Ahava, produit de la colonisation et de l’apartheid.
Press Release : 18th October 2012
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Le Collectif 69 pour la Palestine et le Front de Gauche accueillent Christophe Oberlin à Venissieux

mardi 18 octobre 2011
Mercredi 19 octobre à 18 H, le Pr. Christophe Oberlin, qui est rentré ce dimanche d’une nouvelle mission chirurgicale à Gaza, interviendra sur la situation sur place, à la Maison des fêtes et des familles de Vénissieux.


CONFERENCE de Christophe OBERLIN
MERCREDI 19 OCTOBRE - 18h
Maison des fêtes et des familles -
20 avenue de la Division Leclerc. VENISSIEUX (Minguettes)
Tramway T4 arrêt Vénissy ( A proximité de l’école municipale de musique Jean Wiener et du cinéma Gérard Philipe)
COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF 69 DE SOUTIEN AU PEUPLE PALESTINIEN
A l’occasion de la sortie de son livre "Chroniques de Gaza" (Editions Demi-Lune), le Pr. Christophe Oberlin, qui revient tout juste de Gaza, nous parlera de la situation actuelle et dédicacera ses dernier livres.
C’est dans l’optique de faire vivre les Gazaouis, de comprendre comment ils tiennent le coup, et de démystifier la propagande diabolisant la bande de Gaza, ses dirigeants, ses tunnels, son ambiance, que Christophe Oberlin a écrit ce deuxième livre, recueil de choses vues et entendues.
"Chroniques de Gaza", c’est la vie de tous les jours, les anecdotes, les espoirs et réalisations que l’auteur, curieux de tout, parfois un brin provocateur, a glanés au cours de ses dizaines de voyages et ses centaines de rencontres sur place ...
Christophe OBERLIN est né en 1952. Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, il enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Depuis 2001, il dirige régulièrement des missions chirurgicales en Palestine, particulièrement dans la bande de Gaza où il a effectué près d’une trentaine de séjours.
Cette soirée sera l’occasion d’évoquer les actions de soutien à la PALESTINE, notamment avec les lyonnais présents dans la "flottille de la liberté pour GAZA" et la préparation de la deuxième édition de la mission "Bienvenue en PALESTINE".
Collectif 69 de soutien au peuple Palestinien
palestine69@orange.fr -http://collectif69palestine.free.fr - tél : 06 01 91 52 18 - Twitter : palestine69
et Front de Gauche Vénissieux
- A noter également que cette soirée sera l’occasion d’une présentation de la nouvelle mission "BIENVENUE PALESTINE 2012" PAR LILA MAMI.
CAPJPO-EuroPalestine
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Un Oeil sur la Planète : Les calomnies et les pressions ont échoué

mardi 18 octobre 2011
Ci-dessous le message envoyé par Patrick Boitet, rédacteur en chef de "Un Oeil sur la Planète" à celles et ceux qui ont manifesté leur soutien à cette émission et à son indépendance après les attaques qu’elle a subi pour avoir passé un documentaire sur la Palestine.

"C’est avec un retard, dont je vous prie de bien vouloir m’excuser, que je veux vous remercier de votre soutien. Depuis sa création, "un œil sur la planète" essaye de montrer le monde tel qu’il est et non tel qu’on aimerait qu’il soit. Cette émission n’est jamais exhaustive, une gageure en télévision, mais sa démarche se veut honnête. il y a toujours évidemment à chaque numéro un parti-pris éditorial que l’on peut contester. C’est normal et salutaire en démocratie. Mais rien ne justifie l’insulte, les pressions, les menaces à l’encontre de journalistes professionnels, qui n’ont comme tort que d’avoir fait leur métier.
Après deux semaines de polémique, les détracteurs de notre émission sur la Palestine sont bien en peine de pointer la moindre erreur factuelle. Les interprétations historiques doivent être laissées aux spécialistes, les historiens. Les argumentaires qui circulent sur le Net sont dans leur grande majorité tendancieux, quand ils ne sont pas malhonnêtes. La plupart des reproches faits à l’émission se font sur la base de textes qui n’existent pas dans les reportages. Cela participe d’une campagne organisée, ayant pour but de calomnier les journalistes. "Salissez, salissez, il en restera toujours quelque chose". Certains messages reçus sont littéralement à vomir.
Heureusement, la profession et des gens de toute obédience se sont mobilisés pour stopper cette infamie. Vous avez fait partie de cette immense vague de solidarité. Et vendredi dernier, la Présidence de France télévisions s’est rangée au côté de l’équipe d’un Œil sur la planète.
La liberté de la presse n’est pas un acquis. C’est un combat sans cesse renouvelé contre la mainmise des puissances politiques ou économiques. Et le rôle du journaliste n’est pas de servir de courroie de transmission aux puissants. Sa capacité à tenir la plume, à informer l’opinion l’oblige.
Camus l’avait merveilleusement formulé dans son discours de Stockholm. Il écrivait que le rôle de l’écrivain ne se sépare pas de devoirs difficiles. "Par définition, il ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire : il est au service de ceux qui la subissent…"
"…les deux charges qui font la grandeur de son métier : le service de la vérité et celui de la liberté. Puisque sa vocation est de réunir le plus grand nombre d’hommes possible, elle ne peut s’accommoder du mensonge et de la servitude... Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s’enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir — le refus de mentir sur ce que l’on sait et la résistance à l’oppression"…"La vérité est mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir. La liberté est dangereuse, dure à vivre autant qu’exaltante. Nous devons marcher vers ces deux buts, péniblement, mais résolument, certains d’avance de nos défaillances sur un si long chemin".
Camus était grand. Il nous a montré la direction. Nous essayons de la suivre en toute humilité. Merci."
Patrick Boitet
Rédacteur-en-chef d’un Oeil sur la planète
CAPJPO-EuroPalestine
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Communiqué CBSP

Salam, bonjour à tous

Le CBSP Lyon organise une soirée témoignage sur les atrocités à l'encontre de la population Gazaoui lors de l'agression de  janvier 2009 contre la Bande de Gaza
le samedi 22 octobre au centre Tawhid 8 rue Notre Dame 69006 Lyon à partir de 19h30.
Au programme témoignages des enfants et questions réponses.
Entrée libre, buffet sur place.
Merci de diffuser dans vos réseaux.
 
Ci-dessous les infos concernant les quatre enfants de Gaza venus en France pour témoigner et recevoir des soins appropriés :
  • Loay Soboh est âgé de 13 ans. Il habite à Beit Laya qui se situe au nord de Gaza. En janvier 2009, il est gravement touché par une bombe au phosphore. Ses yeux ont été sérieusement atteint. Il deviendra aveugle par la suite. Il se trouvait à proximité d'une école de l'UNRWA lorsqu'il a été blessé.
  • Zeinab 15 ans et Mona 13 ans sont cousines et appartiennent à la famille Al Sammouni qui a été décimée lors de l'agression israélienne Plomb durci en 2009. Plus de 30 membres de leur famille ont péri dans les bombardements qui ont dévasté le quartier Az Zeitoun à Gaza.
  • Mahmoud Al Sammouni a 15 ans. Il est profondément choqué suite à la perte brutale de nombreux membres de sa famille. Lui aussi a été gravement blessé.

Le CBSP est très heureux d'accueillir ces enfants traumatisés venus en France en compagnie du président du Club de Jeunes Journalistes à Gaza. Une structure qui assure un soutien moral et psychologique à plus de 40 enfants palestiniens qui ont été victimes des agressions israéliennes. Elle les aide à se reconstruire et leur propose des activités liées à la création afin de développer leurs capacités. Un médecin psychologue, M. Khaled Dahlan, fait partie des accompagnateurs.
 
Salutations fraternelles,
 
Salah CBSP Lyon

Gilad Shalit retrouve sa famille (bureau de Netanyahu)

AFP | 18/10/2011
Le soldat israélien Gilad Shalit, libéré mardi après plus de cinq ans de détention aux mains du Hamas à Gaza, a retrouvé ses parents dans une base aérienne au sud d'Israël, a annoncé le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
"Le soldat Gilat Shalit vient de retrouver ses parents. Au début de ces retrouvailles, le Premier ministre a déclaré aux parents: +J'ai ramené votre enfant à la maison+", a indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre.
Au moment où il a vu Gilad Shalit, "M. Netanyahu lui a dit: Bonjour Gilad, bienvenue pour ton retour en Israël. C'est bon de t'avoir à la maison", a poursuivi le communiqué, citant les paroles d'une célèbre chanson populaire.
Dans un discours sur la base de Tel Nof, M. Netanyahu a promis qu'Israël "continuerait à combattre le terrorisme".
"Tout terroriste qui reprendra ses activités, le sang lui retombera sur la tête", a averti le Premier ministre.
Le ministre de la Défense Ehud Barak et le chef de l'état major, le général Benny Gantz, étaient également présents à cette cérémonie. 
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L'état de santé du soldat Gilad Shalit est "bon et satisfaisant" (armée)

AFP | 18/10/2011
L'état de santé de Gilad Shalit libéré mardi après plus de cinq ans de détention dans la bande de Gaza est "bon et satisfaisant", a affirmé le porte-parole de l'armée, précisant que le jeune soldat israélien avait pu parler pour la première fois à ses parents.
"Selon les premiers résultats des examens médicaux que nous avons effectués à la base d'Amitaï (près de Gaza), nous avons estimé que l'état de santé de Gilad Shalit est bon et satisfaisant", a déclaré le porte-parole de l'armée, le général Yoav Mordechaï.
"Gilad Shalit a eu une première conversation émouvante avec sa famille. Il va ensuite être transporté vers la base de Tel Nof, où il rencontrera le Premier ministre (Benjamin Netanyahu), le ministre de la Défense (Ehud Barak) et le chef d'état-major (le général Benny Gantz) ainsi que ses parents", a ajouté le porte-parole.
"Parallèlement, la libération des prisonniers (palestiniens) décidée par le gouvernement se poursuit", a également affirmé le général Mordehaï.
Gilad Shalit, qui a également la nationalité française, avait lui-même déclaré auparavant être "en bonne santé", dans un entretien diffusé par la télévision égyptienne peu après sa libération.
"Je me sens en bonne santé", a-t-il dit en hébreu, selon la traduction en arabe de l'entretien du soldat.
La télévision égyptienne avait montré plus tôt les premières images du soldat qui avait d'abord été emmené en Egypte après sa libération par le Hamas.
Entouré de personnels de sécurité et marchant apparemment sans difficulté, il portait une casquette et des vêtements civils.
Les autorités israéliennes ont promis une "réception discrète en respectant les besoins du soldat et de sa famille". Gilad Shalit --automatiquement reconnu comme victime de stress post-traumatique-- rentrera enfin chez lui à Mitzpe Hila, localité de Haute Galilée (nord).
Capturé par un commando palestinien le 25 juin 2006 en lisière de la bande de Gaza, le soldat est échangé contre un premier groupe de 477 Palestiniens --en majorité des condamnés à perpétuité-- dont 27 femmes. 
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Au moins 200.000 personnes à Gaza ville pour accueillir les prisonniers (Hamas)

AFP | 18/10/2011
Au moins 200.000 personnes étaient réunies mardi à la mi-journée dans la ville de Gaza pour accueillir les 296 prisonniers palestiniens libérés dans le territoire palestinien, a indiqué le comité d'organisation à l'AFP.
Au moins 200.000 personnes étaient rassemblées sur la place de la Katiba, où devait se tenir la cérémonie officielle, alors que les prisonniers libérés se trouvaient encore à Rafah, à la frontière égyptienne, où ils sont arrivés en fin de matinée, selon la même source.
Le chef du gouvernement du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh, y prononcera un discours, ainsi que Yehia Sinwar, un dirigeant de l'aile militaire du mouvement islamiste, qui s'exprimera au nom des prisonniers, a-t-on souligné.
Sur un premier contingent de 477 prisonniers libérés mardi par Israël en échange de son soldat Gilad Shalit, près de 300 ont été relâchés à Gaza. 
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Arrivée des ex-prisonniers libérés à Gaza

[ 18/10/2011 - 12:40 ] 
Gaza – CPI
Des dizaines d’ex-prisonniers libérés sont arrivés à la Bande de Gaza peu avant midi, ce qui signifie la mise en œuvre finale de la première étape de l’accord d’échange.
Notre correspondant a rapporté que des autocars transportant les ex-prisonniers sont entrés successivement par le passage de Rafah dans une liasse populaire et officielle, en particulier Ismail Haniyeh, le Premier ministre, ainsi que les dirigeants des factions, et les familles des prisonniers.
La garde d’honneur a effectué un salut général en l’honneur des ex-prisonniers, et la foule scandait des chants de bienvenue.
Parmi les 296 prisonniers et prisonnières arrivés à Gaza, 131 resteront chez eux à Gaza, 163 de Cisjordanie sont expulsés à Gaza, ainsi que deux prisonnières de Gaza, Wafa Albas et Amina Mouna.
Les forces de l’occupation ont annoncé l’arrivée de Shalit à la base de Ras Lanuf, au sud des territoires occupés en 1948.
La deuxième étape de l’échange qui comprend 550 prisonniers devrait être exécutée dans deux mois.

Gaza est en liesse pour accueillir les prisonniers libérés

[ 18/10/2011 - 12:54 ] 
AFP
Gaza se préparait mardi à accueillir en grande pompe près de 300 des prisonniers libérés en échange du soldat israélien Gilad Shalit, dans une liesse populaire rarement vue depuis la prise de contrôle du Hamas il y a quatre ans.
Le convoi de prisonniers palestiniens libérés par Israël est arrivé en fin de matinée en Egypte pour se rendre dans la ville de Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza.
Dans le terminal frontalier, des centaines de proches des détenus et des dignitaires, dont le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, attendaient leur arrivée.
"Je ne peux pas exprimer mes sentiments, c'est le plus beau jour de notre vie", déclare Hamdiya al-Sinwar, soeur de Yehia Sinwar, un des chefs militaires du Hamas, qui avait pris place dans un des bus.
"Merci à la résistance et au Hamas", dit-elle, "ma mère rêvait de revoir Yehia, mais hélas elle est morte il y a sept ans".
Azmi Ferwana, père de Mohammad Ferwana, un membre de l'Armée de l'Islam, tué lors de l'enlèvement de Gilad Shalit, est arrivé le premier au terminal.
"Je suis fier du martyre de mon fils dans l'opération et je considère tous les prisonniers libérés aujourd'hui comme mes fils", confie-t-il.
Pour Oum Ahmad al-Saïdi, dont un fils doit être libéré mardi tandis qu'un autre reste en détention, "la libération de nos fils prisonniers était un rêve lointain et inaccessible qui s'est réalisé par la main de la résistance".
"Mon fils Awad ne figure pas dans l'accord mais je suis heureuse et confiante dans le fait qu'il reviendra un jour prochain et sortira avec tous les prisonniers", ajoute-t-elle
"Nous remercions le Hamas et la résistance qui a amené la joie dans nos coeurs", approuve Imane Abou Hasna, 32 ans, soeur d'Iyad Abou Hasna, qui a purgé 23 ans de sa condamnation à 30 ans de prison pour appartenance à la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzeddine al-Qassam et implication dans des attaques contre des Israéliens.
Des milliers de personnes attendaient le long de la route conduisant au terminal de Rafah l'arrivée du convoi qui doit remonter triomphalement jusqu'à la ville de Gaza.
Interviewés dans le bus du côté égyptien par les médias égyptiens, plusieurs des prisonniers libérés ont "remercié le Hamas et la résistance". Certains brandissaient des Corans devant les caméras, d'autres parvenaient difficilement à ravaler leurs larmes et leur émotion.
Toute la soirée, les haut-parleurs des mosquées ont appelé la population à venir participer aux célébrations officielles de la "victoire de la résistance" sur la place de la Katiba à Gaza, où une vaste estrade et des milliers de chaises ont été installés.
La foule se pressait dès tôt le matin sur la place accueillir les prisonniers.
A la tribune a été tendu un portrait géant du chef spirituel du Hamas, cheikh Ahmad Yassine, assassiné en 2004 par l'armée israélienne.
A côté, une grande affiche montre deux membres des Brigades Ezzeddine al-Qassam, masqués et reconnaissables à leurs casquettes vertes, encadrant un soldat israélien, avec l'inscription "par la résistance nous triomphons".
Dans les rues de Gaza, dans la soirée, des groupes d'enfants inscrivaient sur les murs des slogans pour célébrer le retour des prisonniers et leurs noms, au moyen de bombes de peinture.

Merci au Hamas

Palestine - 18 octobre 2011
Par Khaled Amayreh
L'accord d'échange de prisonniers avec Israël, que le Hamas a conclu par des intermédiaires égyptiens et allemands, est sans aucun doute un cadeau parfait pour le peuple palestinien tout entier étant donné la date de l'accord, trois semaines avant la fête de l'Eid al-Adha. La libération imminente de quelques 1030 palestiniens incarcérés dans les bastilles, les donjons et les camps de concentration israéliens est une victoire définitive pour la Palestine et son peuple en lutte. Israël, le pays qui opprime et brutalise notre peuple de façon permanente depuis des générations, a été obligé de traiter avec nous avec un certain respect, avec un semblant de parité malgré l'énorme écart dans l'équilibre des pouvoirs entre les deux côtés, Israël étant de fait une super-puissance qui contrôle étroitement la politique et les décisions de la seule super-puissance du monde, son gardien et allié les Etats-Unis.
Merci au Hamas
17 octobre 2011 - Les Palestiniens préparent une estrade pour l'accueil des prisonniers à Gaza-ville (Reuters/Mohammed Salem)
Et ceci alors que le Hamas est un petit groupe de résistance assiégé et sous blocus, avec quelques milliers de combattants, luttant pour résister à l'Etat militarisé néonazi dont le seul objectif est d'assassiner le plus de Palestiniens possible et de leur voler le plus de terre possible.
C'est pourquoi le fait que le Hamas et des autres groupes de la résistance ait réussi à traiter avec Israël d'une position de presque parité est une grande victoire morale, psychologique et politique pour le mouvement islamique palestinien.
Rappelons-nous qu'il y a seulement quelques mois, Israël exigeait, avec force vocifération, la destruction de toute l'infrastructure du Hamas et de ses hommes.
Outre la joie qui submerge plus d'un millier de foyers palestiniens, l'accord englobe tout le peuple palestinien parce qu'en dernière analyse, la cause des prisonniers est la cause nationale par excellence.
Pendant des décennies, Israël a tenté d'inculquer dans nos esprits l'idée que les combattants palestiniens pour la liberté étaient des "cas désespérés" qui ne quitteraient les prisons que pour aller au cimetière !!
L'accord prouve que pour les prisonniers palestiniens politiques et résistants, passer sa vie dans les geôles et y mourir n'est pas et ne doit pas être un sort inéluctable. Il faut le voir comme un gain stratégique pour la résistance ainsi qu'un énorme stimulant pour le moral des environ 4000 prisonniers qui croupissent toujours dans les prisons sionistes, de leurs familles et de leurs proches.
Cela signifie aussi que la théorie israélienne de la dissuasion ne sera désormais plus jamais la même. Oui, Israël va vraisemblablement chercher et trouver les moyens de réaffirmer et de renouveler sa dissuasion psychologique. Cependant, les Palestiniens aussi ne cesseront jamais d'être plus créatifs et plus innovants, et oui, plus audacieux, dans leurs efforts infatigables pour obliger Israël à reconnaître leurs justes griefs. Parce qu'en fin de compte, ceux qui combattent une occupation étrangère sont semblables à ceux qui résistent au viol et au meurtre. Et l'on exagère peu en disant que l'occupation de la Palestine est un acte ultime de viol. Et appeler ces héros palestiniens des "terroristes" et autres qualificatifs venimeux est une forme ultime de "fornication langagière".
Un autre point qui doit figurer en bonne place, c'est que les négociations interminables entre l'Autorité palestinienne (AP) et les arrogants gouvernements israéliens successifs n'ont rien donné, à part une accumulation de frustrations et de désespoir pour notre peuple. L'échange imminent montre qu'il ne faut jamais abandonner la résistance à l'agression, au terrorisme et la criminalité israéliens parce qu'alors, il n'y aurait aucune pression sur Israël pour satisfaire les exigences palestiniennes, quelles que soient la justesse et la légitimité de ces revendications.
Oui, Israël peut occasionnellement avoir recours à quelques "ouvertures" et "gestes de bonne volonté" envers les Palestiniens, mais ceci ressemble beaucoup à l’aumône et à la charité, le donneur décidant de tout pendant que le bénéficiaire, ou plus exactement le mendiant, n'a d'autre choix que d'accepter tout ce qu'on lui jette.
Les mendiants ne choisissent pas.
Il m'a semblé que je devais utiliser cette analogie parce que depuis la signature des malheureux Accords d'Oslo en 1993, le réjectionnisme, l'insolence et l'arrogance israéliens ont de fait réduit la pathétique Autorité palestinienne à un vaincu implorant, mendiant pour tout auprès d'Israël et des Etats Unis, depuis l'obtention de permis pour aller à Jérusalem jusqu'à la libération des détenus palestiniens des geôles israéliennes.
Aujourd'hui, la résistance montre que sa voie est payante, parce qu'Israël ne connaît que le langage de la "realpolitik", autrement dit le langage de la force.
Il est indéniable que l'échange de prisonnier imminent va booster le statut et la stature du Hamas, non seulement parmi les Palestiniens mais parmi les Musulmans du monde entier, et le Hamas mérite ce rehaussement de sa position, il l'a chèrement gagné.
L'accord devrait aussi consolider les relations entre l'Egypte et le Hamas. Il conforte le statut arabe et régional de l'Egypte en tant qu'Etat central qui sera un atout énorme pour tous les Arabes et les Musulmans, et leurs causes.
Nous espérons et nous prions pour que le Caire continue de s'éloigner de l'axe sioniste et de se rapprocher de l'axe des masses. Des masses longtemps humiliées par la politique israélienne délétère et les pratiques israéliennes meurtrières, qui haïssent et exècrent Israël, l'Etat criminel qui n'a de cesse d'éradiquer l'identité arabo-islamique de la Palestine, allant même jusqu'à incendier ses mosquées et à exhumer ses cimetières historiques.
Un salut final doit aller vers ceux qui ont gardé un secret absolu sur la localisation de Shalit pendant plus de cinq ans. Ces soldats inconnus ont prouvé aux amis et aux ennemis qu'il y a toujours de gens d'honneur en Palestine, qui ne se laissent ni intimider par le bâton ni acheter par la carotte. Leur détermination exemplaire, leur discipline, leur résilience et leur intégrité ont déjoué toutes les tentatives israéliennes de récupérer et de libérer Shalit, qui n'a pas été détenu pendant tous ces mois et années à Téhéran ou au Caire ou à Beyrouth, mais sous le nez d'Israël, dans son jardin, à quelques kilomètres des centres de pouvoir d'Israël.
Enfin, un mot ou deux à Israël et à ses dirigeants.
Je sais que vous n'êtes pas d'humeur à recevoir un avis venant des Gentils, et encore moins de vos ennemis, ou plutôt de vos victimes, les Palestiniens. Votre arrogance et votre insolence phénoménales ne vous autorisent pas à être raisonnables, justes et sages.
Mais laissez-moi vous dire ceci, n'obligez pas les Palestiniens à kidnapper vos soldats ; traitez-les avec justice et respect, traitez-les comme vous voudriez être traités. Souvenez-vous que l'oppression dépravée que vous nous faites subir, comme de jeter dans vos geôles et donjons nos enfants, nos femmes et nos hommes, vous reviendra en pleine figure.
Traduction : MR pour ISM
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Ahmad Saadat transporté à l'infirmerie de la prison d'al-Ramla

Palestine - 18 octobre 2011
Par IMEMC
Le ministre palestinien des Détenus, Issa Qaraqe', a annoncé que le secrétaire général du Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP) détenu, Ahmad Saadat, a été transporté à l'infirmerie de la prison d'al-Ramla en raison de complications de santé après vingt jours de grève de la faim.
Ahmad Saadat transporté à l'infirmerie de la prison d'al-Ramla
Qaraqe' a exigé que la Croix-Rouge rende visite à Saadat et s'assure qu'il reçoit les soins médicaux dont il a besoin, en particulier parce que les infirmeries des prisons israéliennes sont sommaires et manquent des médicaments de base.
Qaraqe' a également appelé toutes les associations pour les droits de l'homme à faire pression sur Israël pour qu'il se conforme au droit international et qu'il garantisse aux détenus en grève de la faim leurs droits légitimes, à commencer par la fin du confinement solitaire et des attaques répétées contre eux et contre leurs familles.
Qaraqe' a aussi déclaré qu'après que Saadat ait commencé sa grève de la faim, dans sa cellule d'isolement, Israël a confisqué le sel qu'il mélangeait à l'eau et qui était la seule "nourriture" des prisonniers en grève. Il a ajouté que le transfert de Saadat à l'infirmerie était le signe de la gravité de la détérioration de son état de santé.
Mohammad Al Karm, dirigeant politique du FPLP, a déclaré que l'Administration pénitentiaire israélienne est responsable de la situation de Saadat, car c'est à cause des violations et les attaques incessantes contre les détenus que ces derniers ont déclaré leur grève de la faim illimitée pour exiger le respect de leurs droits garantis par le droit international.
Saadat, 53 ans, est à l'initiative de la grève de la faim des détenus du FPLP, déclarée fin septembre avec des dirigeants des Brigades al-Qassam du Hamas et d'autres groupes et factions.
Il est maintenu en confinement solitaire depuis 2009, et un tribunal israélien a spolié sa famille de son droit de visite depuis lors. Il souffre également de plusieurs problèmes de santé.
En décembre 2008, un tribunal militaire israélien l'a accusé de l'assassinat du ministre israélien du Tourisme Rehavam Zeevi et l'a condamné à 30 ans de prison.
Saadat est le successeur d'Abu Ali Mustafa qui a été assassiné le 27 août 2001, quand un avion de guerre israélien a tiré un missile sur son bureau, dans le centre de Ramallah.
Israël a également prétendu que Saadat était responsable d'une attaque-suicide qui a eu lieu à Netanya, en 2002, qui a causé la mort de trois israéliens.
Entretemps, le leader du Fatah emprisonné Marwan Barghouthi qu'il avait été surpris d'apprendre l'accord d'échange de prisonniers entre Israël et le Hamas, ajoutant que ni lui, ni Saadat, ni aucun autre leader détenu n'y avait joué un rôle ni n'avait été consulté. Le site d'information Arabs48 a déclaré que Barghouthi avait dit que l'accord "violait les promesses faites par le mouvement Hamas de libérer tous les leaders détenus."
Saadat, Barghouthi et les autres leaders politiques et militaires de la résistance ne sont pas inclus dans l'accord d'échange.
Des sources au Hamas ont déclaré que l'échange commencerait mardi à 11h et que Shalit serait emmené en Egypte par le terminal de Rafah après qu'Israël ait libéré les détenus de la première phase de l'accord.
Les prisonniers qu'Israël n'accepte de libérer que s'ils partent en exil seront eux aussi emmenés en Egypte par le terminal de Rafah.
Source : IMEMC
Traduction : MR pour ISM
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Horaire de la première phase de l'échange de prisonniers mardi 18 octobre 2011

Palestine - 18 octobre 2011
Par ISM-France
- Etape 1 (vers 6h) : le Hamas transfère Shalit aux représentants de la Croix-Rouge à Gaza, qui informeront Israël qu'il est vivant.
- Etape 2 : Après confirmation de la "preuve de vie", Israël libère 27 prisonnières palestiniennes.
- Etape 3 : Shalit est emmené en Egypte par la route, un trajet d'une 20ne de minutes.
- Etape 4 : Israël libère 450 prisonniers palestiniens, les transfère par la route en Cisjordanie (96), à Jérusalem Est (14), en "Israël" (6) et en Egypte (334), où 294 seront emmenés à Gaza et les 40 autres au Caire pour être envoyés en exil à l'étranger.
- Etape 5 : Shalit est transféré dans une base israélienne au sud, où il téléphonera à sa famille. Il ira ensuite en avion à la base militaire aérienne Tel Nof, au centre d'"Israël", pour des examens médicaux. Il y rencontrera également Benjamin Netanyahu et autres officiels.
- Etape 6 (en fin d'après-midi) - Si il est jugé en bonne sonté, Shalit rentrera par avion à Mitzpe Hila, un village au nord de la Palestine 48.
Source : The Telegraph
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El-Bardawil : l'application de l'accord d'échange se déroule sans obstacles

[ 18/10/2011 - 09:34 ]
Gaza – CPI
Dr. Salah el-Bardawil, dirigeant au mouvement du Hamas, a confirmé que "la livraison du Soldat sioniste, Gilad Shalit, capturé par la résistance palestinienne dans la Bande de Gaza, est une question de sécurité et sera mise en œuvre par les Brigades d'el-Qassam, et nous n'interviendrons pas dans ses détails et la date", précisant que toutes les étapes de l'application de l'opération se déroulent sans problème ou obstacles jusqu'à maintenant.
Dans une déclaration exclusive au CPI, el-Bardawil a affirmé : "Les choses se passent bien et sans obstacles ou problèmes, quant à la livraison du soldat sioniste, Gilad Shalit, c'est une question sécuritaire laissée aux brigades d'el-Qassam".
Il a insisté sur le fait que ce grand événement est trop grand pour être traduit par des mots, et tous les Palestiniens ressentent de la fierté en ce moment historique au cours duquel les prisonniers seront libérés.

Gaza : Etat d'alerte pour sécuriser la célébration des prisonniers libérés

[ 18/10/2011 - 09:39 ]
Gaza – CPI
Le ministère palestinien de l'Intérieur et de la sécurité nationale à Gaza a annoncé un état d'alerte au sein de ses services de sécurité jusqu'à la fin des festivités en l'honneur des captifs libérés qui seront organisées aujourd'hui mardi 18/10 dans la Bande de Gaza.
Dans un communiqué de presse dont le CPI a obtenu une copie, le ministère a confirmé qu'il a achevé tous les préparatifs de sécurité pour accueillir et sécuriser les prisonniers libérés.
Il a appelé les familles des détenus et tous les palestiniens à exprimer leur joie sans enfreindre la loi et sans utiliser des armes à feu et des balles réelles.
Il a ajouté qu'il poursuivra toute personne qui pense à transgresser la loi, créer l'anarchie dans la rue palestinienne, et gâcher la joie du peuple palestinien et des familles des prisonniers.
Le ministère a annoncé que toutes les routes seront fermées mardi matin pour assurer l'arrivée du convoi des prisonniers du passage de Rafah à la cour du festival qui sera organisé à l'ouest de la ville de Gaza pour les honorer.

Shalit a été remis à l’Egypte

[ 18/10/2011 - 09:19 ]
Gaza – CPI
Une source proche des Brigades d’al-Qassam, la branche militaire du mouvement du Hamas, a annoncé que le soldat sioniste Gilad Shalit a été remis aux égyptiens de manière officielle.
« Shalit a été remis à l’Egypte mais les sionistes ne pourront le récupérer que lorsque tous les détenus palestiniens seront arrivés », a-t-elle précisé.
Elle a ajouté que Shalit a été transféré au Caire de manière secrète et complexe.  

El-Rachiq : Trois avions au Caire pour transférer les détenus déportés

[ 18/10/2011 - 09:30 ]
Le Caire – CPI
Des sources au sein du mouvement du Hamas ont confirmé le bon déroulement des préparatifs du transfert des détenus palestiniens qui seront libérés dans le cadre de l'opération d'échange des prisonniers, en particulier ceux qui seront libérés en dehors des territoires palestiniens.
Dans des déclarations exclusives au CPI, Ezzat el-Rachiq, leader au Hamas, a affirmé que trois avions, un qatariote, un syrien et un turc sont arrivés à l'aéroport international du Caire pour le transfert des prisonniers libérés à l'extérieur des territoires palestiniens vers ces pays qui ont exprimé leur préparation et leur désir d'accueillir les détenus palestiniens héros.
El-Rachiq a confirmé que les prisonniers libérés et expulsés à l'extérieur de la Palestine seront répartis par 15 à bord d'un avion qatari vers Doha, 15 à bord d'un avion syrien à Damas, et 10 autres seront transférés par un avion turc à Ankara. Il souligne que les avions décolleront en même temps cette nuit après leur réception par les dirigeants du Hamas présents au Caire.
Il est à noter qu'une délégation du mouvement du Hamas dirigée par Khaled Mechaal, président du bureau politique du Hamas, se trouve actuellement au Caire pour recevoir et honorer les détenus palestiniens libérés selon l'opération conclue récemment entre le Hamas et le côté sioniste sous le parrainage de l'Egypte.

Coup d'envoi de l'échange entre Shalit et 477 détenus palestiniens

17 octobre 2011
Agence France-Presse
Jérusalem
L'échange entre le soldat israéliens Gilad Shalit et d'un contingent de 477 détenus palestiniens a débuté dans la nuit de lundi à mardi avec le départ d'un premier convoi de prisonniers en route vers la Cisjordanie, a annoncé la radio publique israélienne.
Ce convoi de 96 prisonniers palestiniens a quitté la prison de Ketziot dans le sud d'Israël pour le point de passage où ils seront libérés en Cisjordanie.
Trois convois transportant les autres prisonniers libérables mardi étaient sur le point de s'ébranler pour se diriger vers le point de passage de Kerem Shalom situé près de la bande de Gaza, a ajouté la radio.
Au total, un premier contingent de 477 détenus doit être libérés mardi.
Les prisonniers libérés, qui sont montés dans le premier convoi, étaient menottés aux mains et aux pieds. Ils ont quitté leurs uniformes de prison pour des habits civils. Plus de 1000 policiers ont été déployés le long des itinéraires que doivent emprunter les convois, a ajouté la radio.
Des représentants du consulat égyptien en Israël se trouvaient au départ des convois pour s'assurer de l'identité des prisonniers qui doivent être libérés dans le cadre d'un accord conclu par l'entremise de l'Egypte entre Israël et les islamistes palestiniens du Hamas, a poursuivi la radio.
Pour sa part le soldat Gilat Shalit, qui a également la nationalité française, devait être brièvement transféré mardi matin de la bande de Gaza dans la péninsule égyptienne du Sinaï puis emmené en Israël.
Il sera ensuite accueilli sur la base aérienne de Tel Nof (sud d'Israël) par les dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avant de retrouver ses parents.
Les autorités israéliennes ont promis une «réception discrète en respectant les besoins du soldat et de sa famille».
Le jeune tankiste, capturé par un commando palestinien le 25 juin 2006 en lisière de la bande de Gaza, est échangé contre un premier groupe de 477 Palestiniens --en majorité des condamnés à perpétuité-- dont 27 femmes.
Forte de sa jurisprudence, la Cour suprême d'Israël a rejeté lundi soir comme prévu plusieurs appels contre la libération des détenus palestiniens, estimant que cette décision relevait du gouvernement qui est «seul responsable de la sécurité de l'Etat, des soldats et des citoyens».
A Gaza, le Hamas, qui contrôle ce territoire palestinien, a préparé un accueil triomphal aux «héros» sortis de prison.
Sur les 477 prisonniers, 133 seront autorisés à retourner chez eux dans la bande de Gaza, 117 en Cisjordanie et 15 à Jérusalem-Est.
En revanche, 204 Palestiniens seront bannis: 164 vers la bande de Gaza et 40 vers l'étranger (Turquie, Qatar et Syrie). Sept Arabes israéliens rentreront dans leurs foyers et une Palestinienne de nationalité jordanienne sera envoyée à Amman.
Suivant l'accord signé mardi dernier sous médiation égyptienne entre Israël et le Hamas, un second groupe de 550 détenus palestiniens doit être libéré dans les deux mois.
En relâchant 1027 prisonniers, dont beaucoup avec du sang sur les mains, Israël a consenti à payer le prix proportionnellement le plus élevé pour récupérer un de ses soldats. En mai 1985, l'Etat hébreu avait élargi 1.150 Palestiniens contre trois militaires.
Selon sondage publié lundi, une écrasante majorité (79%) d'Israéliens est favorable à l'échange.
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Pourquoi boycotter Israël ?

mardi 18 octobre 2011 - 07h:15
Lisa Taraki & Mark LeVine - Al Jazeera
Un membre fondateur de la campagne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël explique la motivation à l’origine du mouvement.
Auteur et enseignant en Histoire, Mark LeVine interroge ici la sociologue Lisa Taraki, une co-fondatrice de la campagne Palestinienne pour le Boycott universitaire et culturel d’Israël.
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Des militants français manifestent leur solidarité avec les Palestiniens, en appelant à un boycott international de l’état sioniste - Photo : EPA
Mark LeVine : Qu’est donc le mouvement pour « le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions » [BDS] et comment est-il relié au mouvement pour le boycott universitaire et culturel ? Comment les deux mouvements ont-ils évolué au cours des dernières années dans leurs buts et leurs méthodes ?
Lisa Taraki : Le mouvement BDS peut se résumer en une lutte contre la colonisation, l’occupation et l’apartheid israéliens. Le BDS est une stratégie basée sur le droit et qui sera poursuivie jusqu’à ce qu’Israël respecte son obligation de reconnaître le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination, et qu’il se conforme aux obligations du droit international. Dans ce cadre, le boycott universitaire et culturel d’Israël a gagné un terrain considérable au cours des sept ans depuis le lancement de la Campagne Palestinienne pour le Boycott Universitaire et Culturel d’Israël (PACBI) en 2004. Les buts de l’appel au boycott universitaire et culturel de boycott, comme les objectifs de l’Appel de la Société Civile de Palestine pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions publiés en 2005, sont restés cohérents : en finir avec la colonisation des terres palestiniennes occupées en 1967 ; assurer la pleine égalité des droits pour les citoyens palestiniens en Israël et abolir le système de discrimination raciale ; et faire appliquer le droit des réfugiés palestiniens à recouvrer leurs maisons et propriétés comme stipulé dans la Résolution 194 des Nations Unies.
La logique du mouvement BDS est également demeurée cohérente. La logique de base de la campagne BDS est la logique de la pression, pas de la diplomatie, ni de la persuasion ni du dialogue. La diplomatie comme stratégie pour réaliser des droits des Palestiniens s’est révélée futile, en raison de la protection et de l’immunité dont bénéficie Israël de la part des puissances mondiales hégémoniques et de celles qui sont dans leur orbite.
En second lieu, la logique de la persuasion a également fait la preuve de sa faillite, puisque tous les efforts « d’éducation » des Israéliens au sujet des horreurs de l’occupation et des autres formes d’oppression ne semblent pas avoir inversé le courant. Le dialogue entre Palestiniens et Israéliens, qui reste très populaire parmi les libéraux israéliens et les fondations et gouvernements occidentaux qui financent ces activités, a également misérablement échoué. Le dialogue est souvent engagé dans un cadre où il est question de « deux côtés », dans le sens où chaque côté doit comprendre la douleur, l’angoisse et la souffrance de l’autre, et accepter le récit de l’autre.
Cette approche présente les « deux côtés » comme s’ils étaient également responsables, et évite délibérément la reconnaissance des relations à la base de colonisateur à colonisé. Le dialogue ne favorise pas le changement, mais renforce plutôt le statu quo et sert en réalité principalement les intérêt du côté israélien puisqu’il incite les Israéliens à estimer qu’ils s’impliquent dans quelque chose alors qu’en fait ils ne font rien. La logique de BDS est la logique de la pression. Et cette pression s’est amplifiée.
Pression internationale
Le mouvement palestinien pour le boycott universitaire et culturel est un boycott institutionnel, ce qui signifie qu’il ne vise pas des chercheurs ou artistes au niveau individuel. Ce point est demeuré également identique depuis le lancement du mouvement du BDS. Pourtant il est important d’énoncer ici que toutes les universités israéliennes et pratiquement l’éventail complet des établissements culturels israéliens sont complices des politiques étatiques, et de ce fait elles sont des cibles légitimes du boycott. Des directives et des critères pour le boycott ont été élaborés depuis la fondation du mouvement, après que plus d’expérience a été acquise sur le terrain, et en réponse aux préoccupations de conseils universitaires de conscience et des travailleurs du domaine culturel souhaitant appliquer l’appel Palestinien pour le boycott. Le PACBI consacre en particulier beaucoup d’efforts à guider et conseiller les militants internationaux du mouvement de solidarité. La nécessaire cohérence est garantie par l’adhésion aux directives élaborées par le PACBI, en coopération avec d’autres intervenants dans le mouvement palestinien du BDS.
Des intellectuels publics de renommée mondiale, des universitaires, des auteurs, des artistes, des musiciens et d’autres travailleurs du domaine culturel ont maintenant repris à leur compte l’appel pour le boycott universitaire et culturel ; leurs noms sont en trop grand nombre pour pouvoir être cités ici, mais le lecteur intéressé peut consulter le site internet du PACBI. En outre, plusieurs campagnes pour le boycott universitaire et culturel ont été lancées autour du monde : au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en France, au Pakistan, au Liban, en Allemagne, en Norvège, en Inde, en Espagne, en Afrique du Sud, en Australie, et dans beaucoup d’autres pays. La nouvellement établie Plate-forme Européenne pour le Boycott Universitaire et Culturel d’Israël (EPACBI) représente une importante coordination en Europe.
L’assaut israélien meurtrier contre la Bande de Gaza pendant l’hiver de 2008 à 2009 et l’assassinat des militants turcs du mouvement de solidarité à bord du Mavi Marmara en mai 2010, ont servi de nouveaux catalyseurs dans l’énorme propagation des actions de BDS autour du monde, qui incluent des annulations d’interprétations artistiques en Israël, des protestations contre les représentations à l’étranger d’organismes israéliens complices (comme les protestations passées et présentes autour des concerts de l’Orchestre Philharmonique d’Israël), et bien davantage de formes créatives de protestation et de boycott des projets et institutions portant la marque israélienne.
La répression israélienne contre la dissidence
ML : Les Israéliens ont récemment passé une prétendue « loi anti-Boycott », qui ouvre la possibilité pour les Israéliens qui soutiennent n’importe quelle forme de boycott - même si elle est limitée aux produits des colonies - d’être frappés d’amendes et de procès civils pour les forcer à cesser leurs actions. Quelles sont vos observations sur ce fait, particulièrement sur les commentaires dans la presse israélienne critique à ce sujet, qui disent que cette loi représente une évolution anti-démocratique, voire une évolution vers le fascisme, et des commentaires approchant qui suggèrent qu’il s’agit d’une mesure sans précédent ? LT : Le mouvement palestinien BDS est encouragé par l’adoption de la logique du BDS et du boycott en particulier, par des sections de la gauche israélienne, et notre impression est que nous avons eu raison en argumentant que la pression - et non la persuasion - est la meilleure façon de faire en sorte que les Israéliens comprennent que le système de l’occupation, de l’apartheid et du colonialisme doit prendre fin. Ayant dit cela, je dois noter qu’il y a au moins deux aspects inquiétants dans la nouvelle flambée d’activité autour de la nouvelle loi anti-boycott votée récemment par la Knesset israélienne.
Tout d’abord, le boycott qui est défendu par les Israéliens de gauche ou libéraux ne cible que les institutions (comme le Centre de l’Université de Samarie et le centre culturel à Ariel) et les produits des colonies israéliennes en Cisjordanie. Ce boycott reste alors silencieux sur la complicité de la plupart des institutions d’Israël - avec comme exemple de nombreuses entreprises de l’industrie des armes - dans le maintien et la légitimation des structures d’oppression.
Deuxièmement, ce boycott est souvent présenté en termes de « démocratie israélienne à sauver. » Comme tel, il est centré sur le discours et le projet israélien, et le point de référence n’est ni les droits des Palestiniens comme stipulé par le droit international, ni une reconnaissance du fait qu’ils répondent à l’appel des Palestiniens. Une exception notable est le groupe israélien « Boycott from Within », qui approuve explicitement l’appel palestinien BDS et considère qu’il est le point de référence de base pour son programme de militantisme - comme exhorter les artistes et musiciens à pas se produire en Israël, soutenir un embargo militaire d’Israël, plaider pour différentes campagnes de désinvestissement, et beaucoup d’autres activités qui ciblent toutes les institutions israéliennes complices [de l’occupation].
D’autres groupes israéliens, tels que la Coalition des Femmes pour la Paix, l’ICAHD, et d’autres encore ont également approuvé et appelé publiquement à soutenir l’appel palestinien pour le BDS. ML : Quelle est votre impression sur ce qui s’est passé avec la dernière flottille pour Gaza ? Certains commentateurs ont fait valoir que le « succès » de l’utilisation de soi-disant stratégies « non-violentes » par le gouvernement israélien pour faire pression sur d’autres gouvernements afin qu’ils stoppent la flottille avant qu’elle n’arrive près de Gaza, représente une défaite pour le mouvement montant de résistance non-violente, montrant que les Israéliens ont tiré les leçons du passé et sont maintenant en mesure de battre les militants à leur propre jeu.
LT : Je ne suis pas d’accord avec cette évaluation. Je pense que le principal objectif de la flottille, qui a été de dénoncer, de résister, et de protester contre le siège illégal d’Israël sur la bande de Gaza, a été réalisé, malgré les efforts israéliens pour imposer des pressions extrêmes contre les gouvernements afin que ceux-ci empêchent les bateaux de prendre la mer. La réponse israéliennne ridicule à la récente campagne « Bienvenue en Palestine » a plus contribuer à faire connaître la campagne que si cette réponse n’avait pas existé.
Vous avez raison dintégrer le mouvement de la flotille comme une partie du mouvement international pour isoler, dénoncer, et mettre la pression sur Israël pour qu’il respecte le droit international et mette fin à son système de colonisation, d’occupation et d’apartheid. Que ce mouvement - encore à ses débuts - ait gagné l’audience du monde entier est attesté par l’état de désarroi dans les cercles officiels israéliens et sionistes. Déjà, plusieurs conférences et documents stratégiques ont été lancés en Israël et à l’étranger pour contrer ce qui est vendu sous la « menace de délégitimation ». Si le BDS, les manifestations annuelles et qui se renforcent pour la Semaine contre l’apartheid israélien, et d’autres actions de résistance comme les vagues de flottilles étaient de simples nuisances, je doute que tant d’efforts soient dépensés juste pour un intérêt « académique » à leur égard. Les pratiques musclées de certains gouvernements peuvent avoir empêché les flottilles d’arriver à Gaza, mais la force du mouvement BDS - comme celle d’autres actions de solidarité - est qu’elle est construite sur des initiatives populaires ; celles-ci ne peuvent être aisément supprimées, malgré l’intimidation, les menaces et poursuites judiciaires, et les tactiques pour imposer le silence.
Un mouvement qui grandit
ML : : Il semble que de plus en plus de juifs de la diaspora et en Israël soutiennent le BDS, du moins son principe, même si, comme vous l’évoquiez, il peut y avoir une sérieuse différence entre ce qu’ils imaginent et ce que signifie réellement le BDS. Comment ce soutien croissant affecte-t-il le succès du BDS ? Pensez-vous qu’il pénètre davantage dans la société israélienne Et avez-vous remarqué des changements dans la manière dont le gouvernement israélien gère les manifestations non-violentes, l’an dernier par exemple, face au succès du mouvement ?
LT : Mes commentaires sur le boycott israélien des colonies en Cisjordanie sont également valables dans ce contexte-ci. Je pense que la plupart des Israéliens sont bien loin d’être convaincus que le BDS est une stratégie efficace pour changer radicalement le statu quo, pour la bonne raison que la société israélienne n’est pas motivée pour changer le statu quo. Seule la pression, sous forme de diverses mesures BDS, peut faire bouger le corps politique israélien. Après tout, c’est la logique du BDS. Quant au traitement des protestations par le gouvernement et les militaires israéliens, il est évident qu’ils continuent à réaffirmer leurs tactiques sur le terrain face à l’escalade continue des protestations, émanant tant des partisans palestiniens et internationaux que des partisans israéliens. Le recours à la force est une constante depuis plusieurs décennies, cela n’a rien de nouveau. Pendant le première intifada, qui était une forme de résistance et de désobéissance civile, la réponse des militaires israéliens fut violente et meurtrière, tout comme elle l’est aujourd’hui. Le langage de la force ne sera pas abandonné. Après tout, c’est la logique d’une puissance coloniale.
ML : : Pouvez-vous expliciter un peu plus ce que veulent les initiateurs du mouvement BDS lorsqu’ils décrivent les institutions ou les artistes/universitaires qui « servent Brand Israel ». Qu’est-ce que « Brand Israel » et quels intérêts sert cette campagne ?
LT : « Brand Israel » est une campagne internationale lancée en 2005 par des agences gouvernementales israéliennes et par de grands groupes pro-israéliens dans le monde, avant tout aux Etats-Unis. C’est un effort vaste et diversifié, mais l’idée principale est de dépeindre et de promouvoir Israël sous les traits d’un pays normal pour le tourisme, la culture jeune, les plaisirs artistiques, les sports et tous les autres objectifs « normaux » et « civilisés ». Des agences de relations publiques ont joué un rôle important dans l’élaboration de l’image de marque israélienne. En outre, des consulats et ambassades ainsi que des organisations juives et sionistes (comme Hillel aux USA) sont activement engagés à l’étranger dans la promotion de l’art, des avancées scientifiques et d’autres « réussites » israéliennes. Les activités de promotion soulignent la modernité, la diversité et la vitalité de la « marque de fabrique » Israël.
Je puis ajouter que l’écrivain israélien Yitzhak Laor a prouvé le parrainage officiel par Israël des activités de type « Brand Israël », et dévoilé une étiquette de prix : dans un article publié en 2008, il révélait que tout artiste israélien ou travailleur culturel acceptant un soutien financier du ministère des Affaires étrangères pour exposer ou se produire à l’étranger était obligé de signer un contrat stipulant qu’il ou elle « s’engage à agir loyalement, de manière responsable et sans relâche pour fournir au Ministère les services les plus hautement professionnels. Le fournisseur de services est conscient que l’objectif des services qui lui sont demandés est de promouvoir les intérêts politiques de l’Etat d’Israël via l’art et la culture, notamment en créant une image positive pour Israël ».
Ceci révèle qu’à la lumière de la mauvaise presse faite à Israël ces dernières années, on a jugé nécessaire de s’assurer que les artistes et autres travailleurs culturels - sans doute à cause de leur réputation d’individualistes voire d’excentriques - sachent ce qu’on attend d’eux lorsqu’ils acceptent un soutien financier public pour leurs tournées à l’étranger. Ils sont supposés agir en tant qu’ambassadeurs culturels d’Israël, ce qui, en gros, veut dire qu’ils doivent faire l’apologie des politiques et des pratiques israéliennes qui oppriment les Palestiniens.
ML : En ce qui concerne le boycott académique, si j’ai un étudiant qui a besoin de venir en Israël pour développer son hébreu afin de mieux comprendre la dynamique de l’occupation et ne peut y arriver que via divers programmes tels que Erasmus ou Education Abroad Program qui incluent des rapports avec des universités israéliennes, ou qui veut faire une recherche dans les archives israéliennes sur l’histoire de la région, ce qui implique d’être inscrit dans des universités israéliennes pour obtenir des accréditations, quelle est la position officielle de la PACBI à son égard ?
LT : Les directives de la PACBI pour l’application du boycott académique qui s’appliquent aux universitaires et étudiants du monde entier sont claires : toute interaction avec les universités israéliennes, indépendamment du contenu ou de la forme (étudier sur place, accéder aux archives, donner cours, suivre une conférence, mener une recherche ...) viole le boycott académique si la dite interaction exige un contact officiel avec l’institution. Cela peut inclure : accepter une invitation à suivre une conférence, s’inscrire à un cours, accepter un emploi ou accepter de diriger des séminaires ou de mener une recherche en étant affilié à ces institutions. Utiliser un service universitaire tel qu’une bibliothèque ne viole pas le boycott à proprement parler, sauf si on le fait dans le cadre d’une affiliation à l’université. Des schémas d’études institutionnelles à l’étranger, des activités de recherche menées dans le cadre d’accords de coopération institutionnelle - comme les différents programmes subventionnés par l’UE, tel Erasmus Mundus - violent le boycott. En ce qui concerne l’étude de l’hébreu je pense que les options internationales sont très larges ; la plupart des universités occidentales offrent des cours d’hébreu.
De manière générale, on encourage les universitaires et étudiants consciencieux à se familiariser avec la logique et les objectifs du boycott et à respecter son esprit s’ils font face à des situations autres que celles évoquées ci-dessus. Depuis que des Palestiniens, notamment des universitaires et leur organe représentatif, la Fédération palestinienne des syndicats d’employés universitaires, ont appelé à un boycott académique, il est de la responsabilité des universitaires et étudiants consciencieux qui envisagent de visiter le pays à des fins de recherche ou d’études de se familiariser avec le contexte, ce qui implique de réfléchir sérieusement au sens de leur affiliation avec des universités israéliennes, à la lumière de l’appel au boycott.
ML : Les critiques diraient que cette réponse donne explicitement priorité à la politique - si valable soit-elle - sur l’avancement des études. Pour des historiens, par exemple, il est impossible de produire des connaissances réellement nouvelles sans accéder aux archives. Pour des étudiants en histoire, leur diplôme dépend de leur accès aux archives. Si les archives sont contrôlées par l’Etat, le simple fait de s’en servir signifie-t-il qu’on est complice de l’Etat ?
LT : Il ne s’agit pas de mettre la politique avant les études. Il s’agit d’appliquer les principes de l’éthique à la pratique des études. Aucune activité éducative ne se déroule dans le vide, et tout étudiant doit considérer les conséquences de ses stratégies de recherche dans le cursus de ses études. Le contrôle étatique sur certaines archives n’empêche pas nécessairement que l’on s’en serve, comme je l’ai indiqué précédemment ; d’habitude il suffit de présenter ses qualifications académiques pour y avoir accès. Il en va de même de l’utilisation des services médicaux israéliens ou de tout autre service public. La question essentielle est l’affiliation institutionnelle.
Une source d’inspiration
ML : Ces dernières années, peut-on tirer des leçons des « Printemps arabes » ou d’autres mobilisations de masse contre l’oppression en général, qui puissent informer voire aider le mouvement BDS et, plus largement, la résistance palestinienne ? Les événements des huit derniers mois sont-ils pour vous un motif d’espoir, ou bien la situation en Palestine est-elle trop différente - à la fois situation coloniale et lutte intérieure pour la démocratie au sein des sociétés israélienne et palestinienne -pour que ces autres mobilisations de masse aident vraiment les Palestiniens à tenir le coup, sinon comme source d’inspiration ?
LT : L’esprit révolutionnaire qui a enflammé les arabes rendra sans doute la question palestinienne plus urgente qu’avant, tant dans les pays qui ont entamé le processus de transformation révolutionnaire que dans ceux où la lutte pour la liberté et la démocratie est toujours en cours. Après la tenue d’élections libres et non manipulées pour de nouveaux parlements en Egypte et en Tunisie ainsi que dans d’autres pays arabes, les nouveaux parlements devront rester attentifs aux vues du peuple - contrairement à ce qui a prévalu jusqu’à présent.
On sait que la Palestine est une question arabe, ce qui implique un rejet largement étendu du rôle destructeur d’Israël dans la région. Les forces de la contre-révolution peuvent tenter de combattre le sentiment populaire, et il y aura de la contestation et des combats ininterrompus, mais les politiques des pays arabes ne seront pas les mêmes à présent que l’esprit révolutionnaire s’est emparé de l’imagination du peuple arabe.
ML : Comment selon vous la montée du mouvement protestataire en Israël pour la « justice sociale » aura-il une incidence sur le mouvement BDS et plus généralement sur la résistance à l’occupation ? Spécialement la coïncidence entre les nouvelles manifestations en Israël le mois prochain et l’avancée majeure pour la reconnaissance de l’Etat palestinien à l’ONU, y a-t-il un espace où les Palestiniens puissent intervenir de manière significative dans le discours de protestation en Israël pour aider à le reformuler dans le sens d’objectifs plus larges ? Et si oui, quel rôle jouerait le BDS ?
LT : Tout indique que le mouvement de protestation en Israël n’a rien à dire sur la justice envers les Palestiniens, soit en tant que citoyens soit en tant que peuple occupé. Le mouvement BDS palestinien ne s’adresse pas directement au public israélien pour le persuader ou en appeler à son sens de la justice. Ce n’est pas la logique du BDS. C’est aux forces politiques israéliennes de faire cette connexion et d’influencer leur public. Nous espérons que les Israéliens pro-BDS, quoique peu nombreux, s’y engageront au sein de leur société .
13 août 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/indept...
Traduction : MM & CZ
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