vendredi 26 septembre 2014

Abbas appelle à mettre fin à l'occupation israélienne "maintenant"

Le président palestinien Mahmoud Abbas a réclamé vendredi à la tribune de l'ONU la fin de l'occupation israélienne et "l'indépendance de l'Etat de Palestine".
Il a aussi accusé Israël d'avoir mené "une nouvelle guerre de génocide" à Gaza, promettant de tout faire pour "châtier les coupables".
M. Abbas n'a cependant pas fixé, contrairement à ce qu'il avait annoncé lundi, un nouveau calendrier précis pour des négociations de paix, se contentant de demander une résolution au Conseil de sécurité qui n'a aucune chance d'être adoptée.
"Il est grand temps de mettre fin à cette occupation accompagnée de colonisation, dès maintenant", a-t-il martelé. "L'occupation doit cesser maintenant (...), l'heure de l'indépendance de l'Etat de Palestine est arrivée".
Affirmant que la récente offensive israélienne à Gaza était "la troisième guerre en cinq ans menée par l'Etat raciste occupant", il a ajouté: "la différence, cette fois-ci, est l'ampleur plus grande de ce crime génocidaire".
"Au nom de la Palestine et de son peuple, j'affirme que nous n'oublierons pas et que nous ne pardonnerons pas et que nous ne laisserons pas des criminels de guerre échapper au châtiment", a-t-il affirmé.
Il n'a cependant pas fait allusion à une saisine de la Cour pénale internationale (CPI), une menace souvent brandie par des responsables palestiniens.
La Palestine a désormais la possibilité d'adhérer à la CPI depuis qu'elle a obtenu en 2012 le statut de pays observateur non membre à l'ONU, et donc de porter plainte contre Israël auprès de la Cour. Celle-ci juge les crimes de guerre, crimes contre l'humanité et actes de génocide.
La guerre à Gaza en juillet et août a fait plus de 2 100 morts palestiniens, pour la plupart des civils, et plus de 70 côté israélien dont 66 soldats.

RÉCIT DE GAZA

Récit d’un génocide répété
Ziad Medoukh
C’est difficile pour moi, Palestinien de Gaza, de parler, de témoigner et de retracer cette nouvelle offensive militaire israélienne qui a duré plus de 50 jours en juillet-août 2014. C’était terrible! J’aurais besoin de pages et de pages pour décrire ce carnage, ces crimes et ces massacres israéliens contre les civils de Gaza. Mais je vais essayer le plus succinctement possible de narrer une partie de mon vécu pendant les événements horribles qu'a subi toute la population de la bande de Gaza.
Je ne vous cache pas que, bien que les bombardements soient arrêtés depuis plus d’un mois, je suis toujours, comme tout mon peuple, sous le choc, et que je ne réalise pas que je suis encore vivant, car c’était vraiment un génocide, personne n’était à l’abri, et tout le monde attendait son tour d’être tué par le missile d’un avion militaire israélien ou l’obus d’un char ou d'un tank.
Personnellement, je n’attendais pas le début de cette agression commencée le 8 juillet, car on était en plein mois de Ramadan, un mois sacré avec des rituels spéciaux. Mais, avec ce gouvernement d’extrême droite et cette occupation israélienne illégale, rien n’est sacré. Ils attaquent à n’importe quel moment.
Je me souviens du début de cette agression, le mardi 8 juillet 2014, vers 11h. J'étais au département de français de l'université avec mes étudiants et une solidaire française. Ils échangeaient avec elle, quand, soudain, les bombardements ont commencé, on a décidé de continuer bien que l’université ait évacué ses étudiants. On est resté jusqu’à 12h, puis on a quitté à cause de l’intensification des tirs. Je suis retourné à mon domicile. Sur le chemin, des ambulances et le bruit des missiles qui tombaient partout. En arrivant chez moi, j’ai demandé des nouvelles de tout le monde. En fait, les écoles avaient déjà été évacuées et chacun était rentré chez soi.
Dans l’après-midi, premier appel téléphonique d’un journaliste français qui voulait des témoignages directs, puis j'ai commencé à envoyer le premier bilan du début de cette nouvelle agression israélienne aux amis et aux solidaires, sur internet et sur Facebook, une première nuit terrible suivie de 49 jours encore plus difficiles: le début de la troisième offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza en 5 ans!...
Cette offensive militaire contre notre peuple était différente de celles de 2008 et de 2012, bien que la guerre c’est la guerre, mais la particularité de cette attaque se résume en 7 points :
- Sa longue durée, plus de 50 jours de bombardements et d’attaques sanglantes, l’armée d'occupation a mené plus de 7000 raids.
-Le nombre de victimes, 2200 morts palestiniens, parmi eux plus de 500 enfants, et 11000 blessés.
-La destruction massive, notamment des quartiers entiers effacés de la carte, partout des tours et des centres commerciaux détruits 
-Les attaques sanglantes qui ont visé des écoles abritant les réfugiés, le centre de la ville de Gaza soit disant sécurisée, où personne dans aucun lieu n'était à l’abri.
-La résistance militaire palestinienne acharnée, les factions ont lancé des roquettes jusqu’à la dernière minute avant le cessez le feu
-La résistance exemplaire de notre population civile, solidarité familiale et unité nationale.
-La forte mobilisation internationale et les manifestations de soutien à la population de Gaza et contre les crimes israéliens, partout dans le monde.
Pendant cette guerre, l’armée de l’occupation a semé la terreur et l’horreur dans une région qui subit déjà un blocus inhumain et illégal, depuis plus de sept ans.
Le véritable objectif israélien est de casser la volonté remarquable de cette population civile résistante qui, malgré ce blocus et deux guerres passées, continue de résister et d’exister.
Pour moi, j’ai vécu cet évènement comme toute ma population avec un quotidien particulier : bombardements- missiles qui tombent toutes les trois quatre minutes-attaques-peur-inquiétude- pénurie d’électricité et d’eau-isolement-manque de médicaments et de produits alimentaires.
Mais avec cette particularité que j’ai été sous pression et débordé. Primait mon devoir de rédiger un compte rendu quotidien et un bilan de l’agression israélienne et de l’envoyer via internet et les réseaux sociaux à tous les amis solidaires, aux associations de soutien à la Palestine et aux médias francophones, une tâche difficile, notamment à cause des coupures d’électricité permanentes et de la situation de guerre. Il faut ajouter à cela mes témoignages de tous les jours, voire de toutes les heures à plusieurs chaînes de radio, de télévision et aux journaux francophones qui me sollicitaient sans cesse. Sans exagération, je devais répondre par jour à 30 à 40 appels téléphoniques qui venaient de tous les pays francophones.
Je peux dire que durant cette guerre, ma seule joie était le retour du courant électrique, ne serait-ce que deux ou trois heures par jour, pour envoyer les nouvelles et charger mon portable. C’était très important pour moi ce bilan quotidien, car je tiens beaucoup à la solidarité populaire avec notre cause de justice, notamment devant le silence complice de la communauté internationale officielle et la brutalité de l’agression israélienne.
Quand le courant électrique revenait à n’importe quel moment de la journée, le matin, le soir, à l’aube, même à 2h ou 3h du matin, un état d’urgence était décrété chez moi, personne dans la maison n’avait le droit de me parler ou de me demander quoi que ce soit, la priorité était d’envoyer mon compte rendu, et j’ai laissé tomber beaucoup d’obligations familiales, car je suis convaincu de l’importance de cette solidarité internationale. Je voulais informer sur notre quotidien et le bilan de l’agression. Je profitais au maximum du courant électrique Je regroupais les photos et les informations de plusieurs sites et sources médicales pour les envoyer, je n’avais pas le temps de m’occuper de mes enfants et de ma famille, et même quand on a reçu chez nous des familles et des proches qui venaient d’autres régions menacées, ils n'osaient me parler quand l'électricité revenait.
Pendant les premiers 24 jours du carnage israélien, j’ai réussi à envoyer mon bilan quotidien à des milliers de personnes, et même si je n’avais pas le temps de lire et de répondre à tous les messages qu'ils m’adressaient, combien j’ai été conforté de savoir le soutien sans relâche de ces gens de bonne volonté. Et maintes fois, malgré le risque et les bombes qui tombaient, je suis allé chez des voisins et chez des amis qui avaient de l’électricité pour envoyer mon bilan journalier, car je voulais que tout le monde connaisse notre souffrance et notre douleur suite à ce nouveau génocide israélien.
Vous ne pouvez imaginer ma tristesse et ma frustration quand la centrale électrique de Gaza a été totalement détruite par l’aviation israélienne fin juillet 2014. Pendant 8 jours, aucun foyer de Gaza n'a eu d’électricité, j’étais isolé, je ne pouvais pas sortir de chez moi, car c’était la ville de Gaza qui était visée. Heureusement qu’il y avait le portable , les amis m’appelaient, je ne voulais pas répondre afin de ne pas décharger ma batterie mais les dizaines d’appels de ceux qui s’inquiétaient pour moi, eux et des centaines de personnes qui demandaient de mes nouvelles, m’ont rassuré. Cinq amis de France, Belgique, Algérie et Maroc ont décidé de m’appeler tous les jours pour avoir des informations sur moi et sur la situation à Gaza, afin de rassurer sur internet les autres amis qui étaient très inquiets de mon silence.
Le moment le plus difficile durant cette agression fut quand je ne pus sortir de chez moi pendant une semaine, quand le centre de la ville de Gaza soit disant sécurisé fut bombardé- même mon quartier a été visé , 3 maisons ont été détruites, et 4 voisins tués- Le seul endroit où je pouvais aller était la maison de mon voisin qui a un générateur, pour charger mon portable, trente minutes seulement tous les deux jours. Mon voisin comme beaucoup de mes amis me parlait souvent de cette mobilisation pour Gaza, notamment en France, et de la volonté des gens de manifester dans les rues, malgré l’interdiction officielle.
Pendant les 50 jours, je n’ai pas dormi, même pas deux heures par jour, j’ai quelquefois passé deux ou trois jours sans dormir, pas seulement par inquiétude de ces bombardements aveugles, mais pour répondre aux appels téléphoniques qui venaient de beaucoup de pays, en particulier du Québec, avec le décalage horaire.
Pendant cette agression israélienne, j’avais comme tout mon peuple plusieurs sentiments : fierté, confiance, force, courage, peur, inquiétude et soulagement.
Mon quotidien durant cette guerre a été très difficile et très particulier : aller au marché tous les deux, trois jours avec beaucoup de risques, acheter de quoi nourrir ma famille, demander des nouvelles aux voisins, appeler les amis et les proches quand il y avait des bombardements dans leurs quartiers, puis rester tout le temps chez moi pour suivre les informations, notamment à partir des radios qui fonctionnent à l'aide de batterie, et quand le courant électrique revenait, l’installation devant mon ordinateur pour écrire mon bilan et garder le contact avec le monde. Cette situation m'était particulière car je n’ai pas l’habitude de rester chez moi, je restais souvent tard au département de français. J’ai profité des jours de trêve pour aller à mon travail préparer la rentrée prochaine.
Lors de l’écriture de mes témoignages quotidiens et de leur envoi à mon réseau, trois éléments m’ont marqué :
- J’étais gêné quand les amis et les solidaires me remerciaient, je n’avais pas besoin de remerciements, je faisais mon devoir d’informer, et ce n'est rien par rapport aux sacrifices de nos martyrs et de nos blessés qui ont donné de leur sang pour que vive la Palestine et pour que Gaza reste digne, l’information fait partie de la résistance.
- Le soutien de ces amis et solidaires à Ziad Medoukh, c’était un soutien à Gaza, ce sentiment me rendait fier, mais responsable devant ces milliers de personnes que je devais informer au jour le jour sur la situation
- Le regret de ne pas avoir le temps de répondre à tous les messages: j’ai découvert plus de 20000 messages sur ma boite email et sur Facebook venant de centaines d’amis et de solidaires.
Un aspect très positif, j’ai gagné beaucoup de nouveaux amis- plus de 3000 nouveaux qui m’ont ajouté sur Facebook-, j’ai découvert des personnes extraordinaires, de vrais solidaires, des gens de bonne volonté, qui veulent soutenir Gaza et la Palestine. Ces personnes de beaucoup de pays étaient très inquiètes quand je ne pouvais pas envoyer mon bilan, leurs messages si sincères et si proches me rendent plus déterminé que jamais, ces gens ont gardé le contact avec moi et on continue d'échanger.
J’ai parlé en direct à 15 manifestations en France et en Suisse, les cris des solidaires du slogan « Palestine vivra, Palestine vaincra !» Me rendent fort et m’encouragent à résister, car derrière nous il y a des millions de personnes dans le monde qui expriment leur colère contre les crimes israéliens et pour soutenir les Palestiniens de Gaza.
Un aspect qui m'a frappé dans les appels et les messages de beaucoup de personnes de différentes nationalités et de différentes confessions est que tout le monde prie pour moi : les amis musulmans, les chrétiens, les juifs, même les non croyants et les athées, j’ai été très ému par le nombre de messages mais surtout par leur contenu. Parmi ceux qui m’ont vraiment touché :
1-« Et j'écrirai votre nom Ziad Medoukh et celui de Gaza dans une prière spéciale pour vous, que les sources d'eau pure jaillissent en grand nombre à Gaza. »
2- : « Je l'ai écouté hier, en pleine circulation... j'ai failli emboutir la voiture qui était devant moi. Entendre le témoignage de Ziad Medoukh, alors que j'ai plutôt l'habitude de le lire... Entendre sa voix triste énoncer l'horreur absolue... :'( »
3-: « ‎Je ne souffle que quand tu nous écris Ziad Medoukh, mais à mon grand malheur dès que je te lis je suis encore plus anéantie ».
4-« Avec toi,Ziad j'ai eu peur, avec toi, j'ai pleuré, avec toi, j'ai espéré! »
5-« Nous sommes tous des Palestiniens, nous sommes tous des Gazaouis »
Parmi les moments douloureux de cette guerre, celui où j’ai composé mon poème : « Ne pleure pas maman si je tombe en martyr ». J’attendais mon tour comme tous les civils de Gaza, avec les bombardements intensifs et aveugles. Ce poème a suscité beaucoup de réactions chez mes amis malgré sa tristesse, mais il montre l’état d’esprit de ce danger qui touche tout le monde à Gaza.
J’ai profité de la trêve pour aller au département préparer la rentrée prochaine et établir un programme de soutien pour mes étudiants. A propos de ceux-ci, j’ai été fier d’eux : ils ont écrit et informé leurs amis sur les réseaux sociaux de ce que se passe à Gaza, ces jeunes étudiants de 19-20 ans qui témoignaient tous les jours, écrivaient des articles et répondaient aux questions des journalistes malgré une situation de guerre, et malgré leurs deux ou trois ans de français, quel courage!
J’ai pleuré plusieurs fois, je me suis senti impuissant devant les corps des enfants massacrés, mais je n’ai jamais montré mes larmes ni à ma famille, ni aux amis quand ils m’appelaient pour avoir de mes nouvelles, eux qui pleuraient au téléphone.
En dépit de notre vécu tragique pendant ces 50 jours de terreur où Gaza a supporté l’insupportable, les deux éléments qui m’ont rassuré sont :
-la volonté remarquable et la patience exemplaire de notre population civile malgré l’ampleur de cette guerre.
-la mobilisation internationale et le soutien populaire partout dans le monde, toute la population a apprécié cette solidarité qui a participé à faire pression contre les gouvernements.
On peut dire qu’aucun objectif israélien de cette nouvelle offensive n’a été réalisé, notre population digne est toujours débout.
Un mois après l’arrêt de cette nouvelle agression, de ce nouveau génocide contre notre peuple, rien n’a changé à Gaza, le blocus est toujours là. Tant que les crimes israéliens ne sont pas jugés et tant que dure l’impunité d’Israël, un nouveau génocide se prépare.
La forte mobilisation pour Gaza partout dans le monde pendant l’agression israélienne, très appréciée par notre population civile, devrait être poursuivie, car, avant et après cette agression, la situation est toujours marquée par le blocus israélien, la fermeture des frontières et l’interdiction d’acheminer beaucoup de produits et de matériel.
Après tout, malgré toutes les pertes humaines et la destruction massive, malgré ces 50 jours de terreur, je suis plus que jamais déterminé à continuer ma résistance quotidienne dans la bande de Gaza à travers l’éducation et le travail avec mes jeunes pour une ouverture sur le monde, avec le soutien des solidaires de notre cause juste pour une Palestine de liberté et de paix durable, une paix qui passera avant tout par la justice.

Israël "ignore la loi et agit dans l'impunité la plus totale"

Israël ignore les lois et conventions internationales, et agit dans l'impunité la plus totale, a dénoncé jeudi le Tribunal Russell sur la Palestine (RToP), au lendemain d'une session extraordinaire organisée à Bruxelles.
"Il y a urgence, nous sommes à deux doigts d'un génocide comme on n'en a plus connu depuis des années", a souligné l'avocat Michael Mansfield.
Les témoignages recueillis permettent au Tribunal Russell d'affirmer que l'Etat hébreu s'est rendu coupable, lors de l'opération "bordure protectrice" lancée début juillet, de crimes contre l'humanité tels que le meurtre, l'extermination et la persécution, et de crimes de guerre tels que des exécutions délibérées, destructions injustifiées, attaques dirigées intentionnellement contre des civils ou encore un usage disproportionné de la force. "Il ne s'agit pas d'une guerre entre deux Etats, Israël est l'occupant et ne peut prétendre à l'auto-défense. A contrario, le droit international autorise une population à résister à une occupation", souligne le Tribunal.
"Ce fut une journée choquante qui nous a laissés estomaqués, ces témoignages ne peuvent être ignorés", a commenté le réalisateur Ken Loach, qui a insisté sur la rhétorique de destruction qui prévaut au sein d'une partie de la classe politique israélienne et qui fournit, selon le Tribunal, le cadre dans lequel s'inscrivent les crimes perpétrés à Gaza. Le RToP a conclu sa session par une série de recommandations destinées à Israël, l'Autorité palestinienne, l'Egypte, l'Union européenne, les Nations Unies et la société civile. "Des lois et conventions existent, il faut les faire respecter", a martelé l'artiste Roger Waters.

Accord Fatah-Hamas pour un retour à Gaza du gouvernement d’union

Les mouvements palestiniens Fatah et Hamas ont annoncé jeudi au Caire un accord pour permettre à leur fragile gouvernement d'union, menacé d'implosion en raison de leurs différends, d'exercer son autorité dans la bande de Gaza.
Cette annonce intervient alors que les deux mouvements étaient à couteaux tirés depuis plusieurs semaines, le président Mahmoud Abbas ayant accusé le mouvement Hamas de maintenir un "gouvernement parallèle" à Gaza et d'empêcher le gouvernement d'union formé en juin d'y exercer son autorité.
Ce gouvernement composé d'indépendants avait vu le jour à la suite d'un accord de réconciliation signé en avril par le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), dont le Fatah d’Abbas est la principale composante, après des années de divisions.
"Le Fatah et le Hamas sont parvenus à un accord complet pour un retour du gouvernement d'union dans la bande de Gaza" a indiqué à l'AFP un membre de la délégation du Fatah au Caire, Jibril Rajoub.
De nombreuses capitales conditionnent leur aide à l'exercice de l'autorité du gouvernement d'union dans l'enclave, le Hamas étant considéré comme un groupe "terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne.
'Stratégie unifiée face à Israël' 
Début septembre, des experts palestiniens avaient estimé à six milliards d'euros les coûts de la reconstruction de Gaza et affirmé qu'elle durerait cinq ans dans l'hypothèse d'une levée totale du blocus imposé par Israël sur l'enclave palestinienne.
Selon l'accord, "le gouvernement d'union supervisera les points de passage vers Gaza (...) pour faciliter la reconstruction" de Gaza et l'entrée de matériel de construction, a annoncé un haut responsable du Hamas, Moussa Abou Marzouk, lors d'une conférence de presse clôturant deux jours de pourparlers.
Abou Marzouk a également annoncé qu'une "solution" avait été trouvée "au problème des fonctionnaires", alors que le Hamas a accusé l'Autorité palestinienne d’Abbas, dont le siège est à Ramallah, en Cisjordanie, de ne pas payer les 45.000 fonctionnaires de Gaza.
"Cette rencontre était très importante, elle a traité de tous les sujets qui faisaient obstacle" à l'application de l'accord de réconciliation signé en avril, a ainsi indiqué Abou Marzouk.
Mercredi, un haut responsable du Fatah, Azzam al Ahmad, avait affirmé que les discussions du Caire devait également permettre aux Palestiniens de définir "une stratégie unifiée" face à Israël, alors qu'Abbas doit s'exprimer vendredi devant l'Assemblée générale des Nations unies, pour demander l'adoption d'une résolution demandant la fin, d'ici à trois ans, de l'occupation israélienne.

Moi, Arabe israélien, je ne veux pas vivre avec vous !

La Cour suprême israélienne a validé le 17 septembre une loi autorisant les petites localités à refuser l'installation de nouveaux résidents pour des raisons d'"incompatibilité sociale ou culturelle". Il s'agit d'une mesure de discrimination antiarabe, estime le journaliste arabe israélien Oudeh Basharat.
Quand mon fils était petit, j'ai passé une demi-heure à tenter de contourner un terrain miné : lui expliquer le sens de momis [prostituée], un mot d'arabe littéraire qu'il avait lu dans un roman. Avec beaucoup de chutzpah [culot en hébreu], il m'a dit, comme s'il venait de découvrir l'Amérique : "Ça veut direcharmouta [pute en arabe] !"
Moi, Arabe israélien, je ne veux pas vivre avec vous !
Des Palestiniens de 48 protestent contre la mascarade des élections législatives du régimesioniste du 22 janvier 2013
En somme, les vénérables juges de la Cour suprême israélienne n'ont nul besoin d'écrire 135 pages d'explication philosophique, comme ils l'ont fait en donnant leur feu vert à la loi sur les comités d'admission [de nouveaux résidents dans les petites localités], pour expliquer que l'Etat d'Israëlconsidère la légitimité du racisme.
C'est tout Israël. Un jour, j'ai rendu visite au poète Taha Muhammad Ali, aujourd'hui décédé. Il me montra un chèque de 6 shekels (1,50 euro) qu'il avait reçu d'Israël Electric Corporation [principal fournisseur d'électricité] à la suite d'un trop-perçu. Avec son sens de l'humour unique, il m'a dit : "Voilà un pays qui suit scrupuleusement la loi. Ils volent tout un territoire sans demander la permission, mais ils vous remboursent 6 shekels sans faute."
Une bande de racistes
Mais il avait tort. Après tout, Saffouriyya, le village [arabe en Galilée] d'où il a été déraciné, est passé sous contrôle juif dans le cadre de la loi sur la propriété des absents [utilisée pour saisir les terres des Palestiniens qui avaient été forcés de les quitter], qui reste une page sombre dans l'histoire de la civilisation.
Cette loi, j'ai beau avoir grandi avec et y avoir été confronté quand on m'a interdit l'accès aux terres de mes parents, elle ne passe pas, je n'arrive pas à la digérer. Et voici maintenant la loi sur les comités d'admission : après avoir été chassés de leurs terres en toute légalité, les Arabes qui cherchent un endroit où vivre se font envoyer paître tout aussi légalement.
J'aimerais signaler que, même si l'on m'offrait une grande maison dans l'un de ces quartiers [juifs des petites localités], je refuserais d'y emménager. Après tout, comment pourrais-je accepter de vivre entouré d'une bande de racistes qui rejetteront très certainement tout Arabe souhaitant s'y installer ? Ils pourraient bien aussi rejeter toute personne qui ne leur ressemble pas.
Surpopulation
Ce qui me met hors de moi, c'est qu'on présente les Arabes comme des gens avides de profiter d'une société riche et cultivée, des gens qui fuient des villages primitifs ravagés par les conflits familiaux et la violence, pour emménager dans le paradis créé par l'homme blanc. Tout ça est absurde.
La  plupart des maux qui touchent les villages arabes résultent directement de leur horrible surpopulation. Ainsi, dans le village arabe de Yafia, les gens se battent pour une place de parking, tandis qu'il y en a en quantité dans [la ville juive] de Nazareth (la haute).
Nous qui possédions cette terre les premiers sommes maintenant considérés comme les mendiants aux portes de la ville. Les Arabes d'aujourd'hui partagent le sentiment du poète arabe de jadis : "Comme les chameaux dans le désert... tués par la soif... et portant l'eau de la vie".
Quartiers partagés
Voilà ce que ressentent les Arabes en passant près de Malul, de Saffouriyya ou d'Umm Al-Zinat [anciens villages arabes vidés et repeuplés par une population juive israélienne]. Leurs parents y possédaient beaucoup de terres, mais ils vivent maintenant "comme des cafards drogués dans une bouteille", pour reprendre les termes du général [israélien] Rafael Eitan.
Voici donc ma proposition : rendez-nous nos terres, laissez-nous construire de nouveaux quartiers qui correspondent à notre mode de vie, à notre idée de l'hospitalité, avec des jardins, de la vigne, des pruniers et des oliviers, entourés d'une bonne vieille clôture rustique, et je vous promets que nous garderons nos distances. Je travaillerai même à créer des quartiers partagés pour les membres des deux nations.
Rassurez-vous, la décision de la Cour suprême ne va pas empêcher les Arabes de dormir. D'abord parce que les Arabes n'attendent rien de cette Cour. Mais aussi et surtout parce que les Arabes ne veulent pas vraiment vivre dans ces quartiers, de toute façon. Toute personne qui est obligée d'y emménager le fait parce qu'elle n'a pas d'autre choix, pas parce qu'elle en a envie. Qui aime les racistes, après tout ?

Article paru en anglais dans l'édition pour les abonnés du Ha'aretz sous le titre : "To those who reject Israëli Arabs: We don't want to live among you anyway" [A ceux qui rejettent les Arabes israéliens : nous ne voulons pas vivre parmi vous de toute façon] (note ISM-France).

Plus de 3000 enfants de Gaza blessés dans la guerre

Bande de Gaza, Khan Younès - Ibrahim se déplace à travers tout l’hôpital, son sourire ne le quittant jamais.

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Wissam et Ibrahim sont étendus sur leur lit à l’hôpital Hilal Al-Ahmar, Khan Younès - Photo : Mohamed Othman
Les mouvements de ses mains montrent bien que c’est un jeune garçon. Quand il se sent trop fatigué, il se repose alors sur son lit, près de son frère plus âgé qui a été également blessé dans la même attaque aérienne. Il revient finalement à son fauteuil roulant. Ibrahim Khattab, âgé de 9 ans, a perdu sa jambe gauche.
Pendant les 51 jours de l’agression israélienne contre la Bande de Gaza, qui s’est interrompue le 28 août, Ibrahim et son frère Wassim, tous deux de Deir Al-Balah au centre de Gaza, ont quitté leur maison et ont été blessés par un raid aérien israélien. Ibrahim a perdu sa jambe gauche et Wassim a été gravement blessé aux jambes.
Wassim, le plus grand des deux et âgé de 15 ans était un passionné de football, jusqu’à ce que les drones israéliens aient tiré leurs fusées et en même temps brisé tous ses rêves en le laissant avec une invalidité permanente.
En dépit de ses graves blessures, Wassim me dit, ses yeux pleins d’espoir : « Je souhaite que les choses reviennent comme elles étaient. Je souhaite à nouveau pouvoir jouer avec mes amis, surtout au foot parce que j’aime tellement cela. Je suis impatient de retourner à l’école et de reprendre la classe dans la 10ème année. »
Au Centre de réhabilitation du Croissant Rouge à Khan Younès, j’ai rencontré les frères Khattab avant qu’ils ne partent suivre un traitement en Allemagne. Ibrahim, le plus jeune de la famille et dont la jambe a été amputée, se déplace à travers l’hôpital dans son fauteuil roulant, aidé par son père. Wassim parait mieux supporter sa condition que son père et son petit frère. Mais il me dit ses craintes pour son avenir, d’autant plus qu’il voit ses proches et ses amis marcher alors que lui ne le peut plus.
Ibrahim me demande avec innocence : « Comment vais-je vivre plus tard ? Ma jambe, qui me servait tant pour marcher et jouer, est maintenant amputée. Mon seul tort est d’avoir voulu aller à la maison de mon oncle. Comment est-ce que j’irai à l’école maintenant ? Comment vais-je jouer avec mes amis ? »
Ibrahim pose des questions jour et nuit, auxquelles il n’a pas de réponses. Il a perdu beaucoup de poids et pèse guère plus de 20 kilos.
Khaled Khattab, le papa, fait tout pour aider ses fils à s’adapter à leur nouvelle vie. Il me dit : « J’essaye d’être là pour eux, de façon à ce qu’ils puissent quitter l’hôpital avec le moins de dommages possibles. J’aide Ibrahim à se servir de sa jambe artificielle et j’essaye de trouver le meilleur traitement pour Wassim. »
La situation économique de Khaled est difficile. Il a été sans emploi pendant plus de huit années, en raison du siège israélien sur Gaza, et la charge est maintenant plus lourde avec les coûts quotidiens qu’impliquent les soins pour ses fils.
La douleur éprouvée par les frères Khattab est hélas commune à travers la Bande de Gaza
Selon des statistiques éditées par le Ministère de la santé à Gaza, le nombre de tués dans la guerre israélienne contre Gaza comprend 540 enfants, soit plus du quart des gens assassinés. Plus de 3000 enfants ont été blessés, dont certains ont dû se faire amputer d’un ou plusieurs membres ou sont dans un état critique.
Le responsable de l’Unité de réadaptation physique au Ministère de la santé, Ayman Al-Halabi, a déclaré que la souffrance éprouvée à cause des blessures peut être une expérience difficile pour des enfants alors qu’ils étaient en plein croissance. Un grand nombre d’enfants ne peuvent pas comprendre ce qui leur est arrivé et ont besoin d’un long moment pour pouvoir faire face à leur situation. Leurs parents peuvent également avoir été blessés ou tués lors des attaques, ce qui empire les conséquences psychologiques dont ils pâtissent.
Halabi m’a dit : « Quand les blessures sont graves, les patients ont besoin de soins médicaux intenses et de longues sessions de réadaptation afin de stabiliser leur état. Ils ont besoin également d’un support psychologique pour surmonter le traumatisme, en plus de leurs besoins économiques qui ne cessent d’augmenter. »
« Par exemple, les enfants dont les membres ont été amputés sont à la première phase de leur croissance, ce qui signifie que leur poids et leur taille changent constamment. Il faut donc leur changer les membres artificiels tous les six mois ou selon l’évaluation de leur état. Cela place les enfants et leurs parents sous une forte pression, » explique encore Halabi.
En raison du manque d’hôpitaux à Gaza pouvant fabriquer les membres artificiels, la situation est plus difficile puisque les familles dont les enfants ont été amputés des membres doivent assurer des dépenses supplémentaires pour acheter de nouvelles prothèses.
« La guerre, la destruction des maisons et le blocus israélien sur la Bande de Gaza ont très largement affecté les vies des habitants sur le plan économique. Les parents d’un enfant sont dans l’incapacité de changer la prothèse de leur enfant tous les six mois, parce que c’est très cher, sans compter qu’une personne qui a subi ce genre d’opération en dehors de Gaza devra retourner à l’endroit où elle a été opérée. C’est également très coûteux et une lourde charge pour une famille déjà pauvre, » dit Halabi.
Nous avons quitté Ibrahim et Wassim, en train de jouer, et rêvant à leurs vies futures, bien que terriblement marquées par la dernière guerre.
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Mohammed Othman est un journaliste de la bande de Gaza. Il est diplômé de la Faculté des médias au département de la Radio et de la Télévision à Université Al-Aqsa, à Gaza en 2009.
http://www.al-monitor.com/pulse/ori...
Traduction : Info-Palestine.eu – Naguib

Gaza : courir après l’aide humanitaire ou mourir de faim...

De nombreuses ONG distribuent de l’aide humanitaire suite à la récente guerre qui a ravagé la bande de Gaza, mais la destination de cet aide et la raison de celle-ci risquent d’en contenter peu.

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Une Palestinienne cuisine au milieu des décombres de sa maison, détruite par les frappes israéliennes - Photo : AFP
À Tal el-Hawa, à l’ouest de la ville de Gaza, l’extérieur d’une école de l’ONU a été transformé en mini-marché. Les commerçants qui vendent des marchandises aux familles sans abri cherchant un refuge à l’intérieur des écoles de l’ONU doivent rivaliser avec certaines des familles en question, à qui le marché sert à réunir des fonds dont ils ont désespérément besoin.
Abou Khaled, 54 ans, avait une maison dans le quartier de Shejaiya à Gaza avant qu’Israël n’attaque la région. Désormais sans abri ni ressources, il est profondément déçu de la manière dont l’aide humanitaire est distribuée à ceux dont la vie a été ruinée par l’attaque. De nombreuses ONG internationales qui arrivent à Gaza avec l’aide humanitaire ne disposent pas d’une stratégie claire, contrairement à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), installé depuis longtemps.
« Notre maison a été complètement détruite, et à ce jour nous n’avons rien reçu, alors que d’autres ont reçu de nombreux coupons alimentaires », a-t-il affirmé. Contrairement à d’autres personnes dans une situation similaire, sa dignité l’empêchera de courir après les camions de nourriture et de mendier pour faire valoir ce qu’il appelle un droit fondamental de survie. 
Le fait est qu’il ne semble pas y avoir de système global de distribution de l’aide humanitaire qui permettrait d’atteindre en premier ceux qui en ont le plus besoin. Beaucoup d’opérations actuellement en cours semblent être mises en œuvre de façon aléatoire : de nombreux groupes viennent apporter de l’aide humanitaire mais beaucoup de personnes parmi les plus nécessiteuses n’ont pas accès à l’aide. 
Handicapé, Hesham Saqallah est un Gazaoui de 51 ans qui fait partie des personnes affectées et mécontentes. Son appartement de la tour Zafer, immeuble de 12 étages dans le quartier de Tal al-Hawa, a été détruit par les attaques israéliennes. 
« La distribution est déterminée par les relations personnelles et les affiliations politiques », a-t-il affirmé, indiquant que d’autres familles sans abri ont reçu une aide humanitaire uniquement grâce à leurs connaissances et à leurs convictions politiques. 
Les familles sans abri à Gaza se plaignent de la qualité de l’aide reçue, dont une partie est soit vendue sur les marchés locaux, soit donnée à des personnes qui n’ont pas perdu leur maison. Ici entrent en jeu ce que les locaux ont commencer à qualifier de « coupons VIP ». 
« J’ai même entendu les autres familles sans abri parler de coupons VIP. Cela concerne la distribution des machines à laver, des réfrigérateurs, de la vaisselle et d’autres ustensiles de cuisine », a expliqué Hesham Saqallah. Selon lui, il n’a rien reçu car il n’est affilié à aucun groupe politique. 
« Il existe même une discrimination au niveau des dons de literie : les matelas de qualité ont été donnés par le Koweït, mais seulement à ceux qui ont des relations, tandis que les gens ordinaires comme nous, qui en ont le plus besoin, reçoivent la plus mauvaise qualité. Certains d’entre nous ne reçoivent rien. »  
Pour les familles gazaouies, les groupes d’aide humanitaire ne sont pas parvenus à atteindre les groupes les plus marginalisés. 
« Il n’y a pas de niveau minimum de coordination entre les groupes d’aide humanitaire, a justifié Hesham Saqallah. Certains organismes nous ont donné les mêmes boîtes de conserve cinq ou six fois. Nous n’en avons pas besoin, mais il y a d’autres choses dont nous avons réellement besoin. » Handicapé, il a besoin d’argent pour d’autres produits de base, comme des médicaments ou de la lessive, et doit payer les frais de transport pour que sa fille aille à l’école. 
À la fin de la guerre à Gaza, il a reçu 1 000 dollars du Qatar, mais selon lui, d’autres personnes avec une affiliation politique plus forte ont reçu une aide financière nettement supérieure.  
« Les groupes d’aide humanitaire nous transforment en mendiants, sans dignité humaine ni le moindre respect », a-t-il affirmé en arrêtant un instant son fauteuil roulant. 
Après un mois de guerre, Hesham Saqallah a dû se séparer de ses enfants et les laisser avec différents membres de sa famille afin qu’ils aient un endroit sûr pour s’abriter et dormir. Il sait qu’un hiver difficile approche, bien qu’il ne veuille pas envisager cette perspective. 
Il n’a pas seulement besoin de nourriture : comme les groupes d’aide humanitaire ne se préoccupent pas de ses besoins en tant que père handicapé, il ne sait pas à qui s’adresser et se sent abandonné. 
Ses vêtements sont tous restés sous les décombres de la tour Zafer ; il a reçu des vêtements de seconde main, qui font l’affaire mais qui accentuent son sentiment d’humiliation. 
« Chaque fois que j’ai l’impression de mendier, je ressens la terrible douleur de que m’inflige ma condition de sans-abri » a-t-il expliqué.  
Un sentiment de peine 
D’après Mohammed al-Jamal, membre du réseau des défenseurs des droits de l’homme palestiniens, la distribution de l’aide humanitaire est basée sur l’appartenance à des factions ou s’adresse à ceux qui vivent à proximité des bureaux des ONG. Un tel mode de distribution peut engendrer un sentiment de peine pour beaucoup de personnes se sentant exclues. 
« Il ne fait aucun doute que la distribution de l’aide répond à l’appartenance à des factions, comme c’est le cas à l’est de Rafah, qui a été très durement touché et n’a encore reçu aucune aide. » De même, « ceux qui préfèrent garder leur dignité et rester chez eux ne reçoivent rien ». 
Mohammed al-Jamal ne voit pas cela comme une tentative délibérée de marginalisation, mais plutôt comme le reflet d’une simple paresse de la part des ONG internationales qui préfèrent donner à ceux qu’ils connaissent et qui se trouvent à proximité immédiate. 
« Cette distribution injuste de l’aide humanitaire n’est pas un phénomène nouveau. Toutefois, avec l’arrivée massive d’aide humanitaire, cela saute aux yeux lorsque certaines familles reçoivent huit fois l’aide, tandis que les familles décimées ou qui ont perdu leur maison ne reçoivent rien en comparaison. » 
Il est difficile de savoir qui est chargé de traiter directement cette question. Même les estimations des destructions causées par Israël ne sont pas exactes, car de nombreuses maisons qui ont été partiellement endommagées n’ont pas été officiellement enregistrées par les groupes d’aide humanitaire de l’Autorité palestinienne. 
Mohammed al-Jamal affirme que sa maison a été endommagée mais qu’il n’a pas reçu la moindre bouteille d’eau fraîche depuis la fin de la guerre. Certains de ses amis qui ont subi des dégâts plus importants sont encore plus dans le besoin ; ils n’ont à ce jour reçu aucune aide. 
« Je sais que certains d’entre eux préfèreraient mourir de faim plutôt que de courir après les camions de nourriture comme des mendiants », a-t-il affirmé. 
Mounir Khalil, un Gazaoui sans emploi de 37 ans qui a subi des dégâts dans sa maison à Khirbet el Adas, au bord de la ville de Rafah, attend toujours de l’aide trois semaines après la guerre israélienne contre Gaza. Même s’il cherche à savoir pourquoi, il se fait sa propre idée de la question. 
« Les ONG internationales travaillent dans des bureaux climatisés et rechignent à sortir dans les rues. De ce fait, ils attendent que les gens viennent mendier pour obtenir de l’aide et chercher de restes après que l’aide humanitaire a d’abord été offerte aux membres affiliés à des factions. » 
Ainsi, il se demande qui est en charge de régler le problème selon lequel les familles qui n’ont pas dû fuir leur maison ou qui n’ont pas subi de dégâts importants reçoivent une aide toujours plus que suffisante, tandis que d’autres, plus nécessiteuses, reviennent bredouilles. 
La disparité de la distribution et le favoritisme évident remettent en question la réputation des groupes d’aide humanitaire. 
« Cette aide aurait dû être destinée principalement à ceux qui, comme moi, ont dû fuir leur maison et qui ont subi des dégâts considérables » a-t-il indiqué alors que des camions transportant des matelas arrivaient dans la ville de Gaza. 
Le quartier de Saqallah, dans la ville de Gaza, s’en sort beaucoup mieux que la plupart des zones les plus marginalisées, mais lui aussi affirme que le travail des organismes de secours manque de coordination et d’organisation, même dans le centre où la distribution de l’aide humanitaire a lieu. 
Il a dû partager les boîtes de conserve supplémentaires qu’il a reçues ; aujourd’hui, il ne peut plus s’acheter des produits de base.  
« Il aurait été mieux pour nous de ne pas avoir à recevoir d’aide humanitaire, ni à être exposé au problème de l’abus de pouvoir des factions qui rend la distribution injuste », a-t-il affirmé.
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Mohammed Omer est un journaliste palestino-néerlandais renommé, basé à Gaza.
http://www.middleeasteye.net/in-dep...
Traduction : Info-Palestine.eu - Valentin B.

Devant l'ONU, Abbas accuse Israël d'avoir mené une "guerre de génocide" à Gaza

Le président palestinien Mahmoud Abbas a accusé vendredi Israël d'avoir mené une "guerre de génocide" à Gaza et a promis de tout faire pour châtier les coupables.
"Au nom de la Palestine et de son peuple, j'affirme que nous n'oublierons pas et que nous ne pardonnerons pas et que nous ne laisserons pas des criminels de guerre échapper au châtiment", a-t-il martelé à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies.

Des barrages et des intrusions dans différentes régions de Naplouse

Les forces sionistes ont pris d'assaut vendredi à l'aube la ville de Burin, au sud de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie, et ont fouillé une maison tandis que les forces israéliennes ont érigé deux postes de contrôle au nord-est de la ville.
Des témoins ont rapporté que plusieurs patrouilles ont pris d'assaut la ville à l'aube et ont procédé à la prise d'assaut de plusieurs quartiers de la ville. Les soldats ont aussi saccagé la maison de Brousli Dakhil Eid.
Eid a déclaré que les soldats sont restés longtemps dans la maison  et ont menacé ses habitants, sous le prétexte de jets de pierres sur les voitures des colons.
L’armée sioniste a aussi mis en place hier soir des barrières entre la ville d’al-Badhan et la région Al-Faria au nord-est de Naplouse jusqu’à minuit.
Des témoins ont rapporté que plusieurs patrouilles sionistes étaient stationnées aux points de contrôle où de nombreux véhicules ont été arrêtés, et ceci a entravé la circulation surtout avec le retour de milliers d'étudiants et de travailleurs de Naplouse vers les zones de la vallée du Jourdain.

Une armée populaire à Gaza pour appuyer la résistance en cas de nouvelle guerre

Les brigades du martyr Azzdine Al Qassam-branche armée du mouvement Hamas- ont annoncé les préparatifs de la formation d’une « armée populaire » qui sera entraînée pour appuyer les factions de résistance lors d’une prochaine guerre contre la bande de Gaza.
Des sources locales ont déclaré que les brigades ont posté des affiches à Gaza, notamment dans le quartier Sabra, dans lesquelles elles appellent les jeunes du quartier à s’inscrire auprès du représentant des brigades dans leur quartier afin de s’entrainer pour compter parmi l’armée populaire.
L’un des responsables des brigades Al Qassam a annoncé dans une interview accordée à Quds Press que « les brigades ont commencé à préparer l’armée populaire et à l’entrainer dans des académies d’entrainements qui seront ouvertes tout au long de l’année pour qui voudrait s’y inscrire »
Il ajoute « que cet entrainement aura lieu dans toutes les zones de la bande de Gaza, et qu’ils avaient des milliers de jeunes inscrits auprès du représentant des brigades dans les différentes zones »
Il a souligné qu’il est nécessaire de former ce genre d’armée populaire qui aura un rôle limité si une guerre éclate.

L’Egypte libère 18 prisonniers de Gaza

Les autorités égyptiennes ont libéré jeudi soir, via le passage de Rafah, environ 18 palestiniens de la bande de Gaza qui étaient détenus dans leurs prisons.
Des sources de sécurité ont indiqué que les services de sécurité égyptiens ont déporté à Gaza 18 détenus arrêtés en Egypte depuis quelques semaines pendant et après l'agression sioniste.
Les sources ont indiqué que les services de sécurité palestiniens ont reçu les détenus libérés et les ont transférés vers un centre de renseignement dans la ville de Rafah pour les interroger et prendre leurs déclarations au sujet des circonstances de leur arrestation et leur état de santé.
Selon des sources, ces prisonniers libérés avaient été arrêtés pour être entrés en Egypte "illégalement" à travers des tunnels en bas de la frontière israélo-égyptienne au sud de la bande de Gaza afin d'immigrer clandestinement vers les pays européens par l'intermédiaire de la mer d'Alexandrie. Ils ont été capturés dans les différentes parties de l'Egypte et ont été transférés dans une prison d'Alexandrie.
Il est à noter que des centaines de palestiniens vivant dans la bande de Gaza ont immigré récemment vers les pays européens à travers l'Egypte. Trois navires ont coulé dans la mer Méditerranée et le sort de centaines de personnes reste inconnu.

Libération de 6 Jérusalémites et prolongation de la détention de 4 autres

Selon la Fondation Al-Aqsa pour le Waqf, le tribunal de l’occupation sioniste à Jérusalem, après de longues délibérations vendredi matin (26-9) , a décidé de libérer six prisonniers et de prolonger la détention de quatre autres sur le fond des récents événements d’al-Aqsa.
Les détenus qui seront libérés sont: Mones Shehadeh, Fahed Hibi, Osman Awad du village de Kaboul en Galilée, Amir al-Khatib (directeur de la Fondation al-Aqsa) du village de Kafr Kana et Cheikh Fouad Abou Kumair, imam d'une mosquée de Haïfa Halisa.
Selon l'institution, il a été décidé de les libérer contre une caution d’une valeur de trois mille shekels en plus de la signature d'engagement d'une troisième personne pour le même montant.
Le tribunal a prolongé la détention de Mohammed Khalaf et Amin Diab de Tamra à dimanche matin. Deux mineurs de Jérusalem (Anas Abou Bakr et Radi Babu)resteront incarcérés jusqu’à demain soir.
La police israélienne a libéré hier à l'aube Abir Bashir Kaboul sans condition.
L'occupation avait arrêté dix personnes après la prière de midi avant-hier lors de leur sortie de la mosquée d’Al-Aqsa sur le fond des événements de l'attaque effectuée sur la mosquée par l'occupation le matin.

Des blessés palestiniens forcés de choisir entre vivre ou collaborer avec le Mossad

La 10e chaine hébreu a diffusé des aveux de soldats et officiers de l’unité 8200 qui appartient à la section des renseignements généraux de l’armée sionistes AMAN. Les soldats reconnaissaient qu’ils ont essayé de corrompre les blessés palestiniens qui étaient contraints de se faire soigner à l’intérieur ou à l’extérieur de la zone verte pour faire d’eux des collaborateurs.
L’officier a déclaré qu’il a donné un choix aux blessés : soit la mort soit la coopération avec le Mossad.
 L’un des soldats qui travaille dans l’unité a déclaré au rédacteur de la télévision sioniste qu’il y a de nombreux palestiniens qui souffrent de maladies chroniques et qui n’ont pas les moyens de se procurer le moindre médicament. Ils sont alors contraints de se rendre dans les hôpitaux israéliens.
Il assure que dès que le malade met un pied à l’hôpital, il devient alors une proie et doit choisir entre se faire soigner ou devenir un traitre pour le Mossad, et en contrepartie le malade recevra des médicaments.  Certains malades souffrent de maladies hépatiques ou d’insuffisance rénale.
L’un des soldats a souligné que les informations sont faciles à avoir grâce à l’hôpital qui gère les malades.  

Restrictions à l'entrée de la mosquée al-Aqsa aujourd'hui

Les autorités d'occupation sionistes ont décidé vendredi matin l'interdiction aux hommes de moins de cinquante ans d’entrer dans la mosquée al-Aqsa pour effectuer la prière du vendredi.
La police israélienne a prétendu dans un communiqué diffusé après minuit que ces restrictions ne concernent pas les femmes.
Elle a ajouté qu'elle a décidé de déployer ses forces dans la ville sainte dès les premières heures du matin sous le prétexte d'empêcher le « désordre ».

L'occupation garde en isolement les captives Ka'adan et al-Issawi

Le Centre des prisonniers palestiniens a confirmé que l'occupation continue de garder en isolement les détenues Mouna Ka'adan de Jénine, et Shirin Issawi de Jérusalem.
Le centre a déclaré que la captive Ka'adan souffre d'interdiction de visite depuis 22 mois sous des prétextes de sécurité, et que l'administration pénitentiaire refuse toujours de répondre aux demandes de sa famille de lui rendre visite.
Il a ajouté que l'administration pénitentiaire impose délibérément des mesures strictes sur ces deux captives afin de les humilier, telles que les fouilles à nu, la mise en place de caméras de surveillance, et leur présentation dans les tribunaux menottées.

Frères musulmans de Jordanie : le vrai terrorisme est celui de l'entité sioniste

Les Frères musulmans en Jordanie ont affirmé que le véritable terroriste est l'entité sioniste dans les territoires palestiniens occupés.
Le groupe a déclaré lors d'une séance du conseil de Choura jeudi soir : "Le terrorisme sioniste et ses pratiques depuis plus de soixante ans (assassinats, déplacements, arrestations et harcèlement du peuple palestinien) sont le vrai terrorisme et non pas les prétentions des Etats-Unis dans son combat contre le prétendu terrorisme mondial ".
Le Conseil a rejeté la participation de la Jordanie à la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis contre l’Etat islamique dans la ville syrienne de Raqqa, soulignant son rejet de cette décision qui contredit les intérêts du pays.
Le Conseil a aussi souligné que l'origine de l'extrémisme est la corruption et la tyrannie exercées par les régimes dictateurs. "Nous rejetons les méthodes qui contredisent notre religion islamique qui est un excellent exemple de la liberté, de la citoyenneté, de la coexistence et de la paix sociale depuis des décennies", a-t-il ajouté.

Université Paris 1 : nouvelle colonie israélienne ?

L’université Paris1 veut interdire un meeting de solidarité avec la Palestine, qui devait se tenir ce jeudi 25 septembre 2014 !
Communiqué unitaire contre l’interdiction du meeting Palestine à P1
" Nous avons appris aujourd’hui avec stupéfaction la volonté de l’université paris 1 d’interdire un meeting de solidarité avec la Palestine, qui devait se tenir demain jeudi 25 septembre 2014. L’université avait pourtant autorisé ce meeting quelques semaines plus tôt et laissé les militant-e-s en faire la publicité depuis le début de la semaine. Il est donc scandaleux de prévenir la veille au soir par mail de l’annulation d’un meeting préalablement autorisé selon le respect de l’ensemble des règles de procédure.
Nous rappelons notre engagement à la liberté d’expression et au débat démocratique garanti par la constitution. Chacun doit donc pouvoir s’exprimer et défendre ses idées tant qu’elle ne nuise pas à la démocratie et qu’elle n’entraine aucune discrimination de quelque nature que ce soit.
Pour nous il n’est pas anodin que ce soit un meeting de solidarité avec la lutte du peuple palestinien qui soit aujourd’hui interdit. Cela s’inscrit dans le cadre de la répression du mouvement de solidarité qui a eu lieu l’été dernier et s’est soldé par l’interdiction de plusieurs manifestations.
Nous condamnons donc cette interdiction et exigeons que le meeting prévu puisse se tenir dans des conditions satisfaisantes, et que cesse la répression du mouvement de solidarité avec la Palestine."
Signé par : UNEF SOLIDAIRE ETUDIANT PARIS 1, NPA, UEC PARIS 1, PARTI DE GAUCHE SORBONNE et 13ème, ALTERNATIVE LIBERTAIRE PARIS SUD, RUSF PARIS 1

Nucléaire : une résolution visant Israël rejetée à l’AIEA

Une résolution proposée par les pays arabes visant l'arsenal nucléaire d'Israël a été rejetée jeudi au cours de l'assemblée générale de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne.
Le texte présenté par les 18 pays arabes membres de l'agence onusienne a été rejeté par 58 votes contre, 45 pour et 27 abstentions.
La résolution, non contraignante et déjà présentée à plusieurs reprises par le passé, exprimait "des inquiétudes concernant les capacités nucléaires israéliennes et appelle Israël à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et à placer toutes ses installations nucléaires" sous le régime de supervision de l'AIEA.
Israël, considérée comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, n'a jamais admis ni démenti détenir l'arme atomique et est le seul « pays » du Moyen-Orient à n'être pas signataire du TNP.
Israël est membre de l'AIEA, mais ses installations ne sont pas soumises aux inspections de l'agence, à l'exception d'un petit site de recherche.
Cette résolution a été adoptée une unique fois ces vingt dernières années, en 2009, sans toutefois avoir été suivie d'effet.
Elle avait été rejetée en 2010 ainsi que l'année dernière. En 2011 et 2012, les pays arabes avaient décidé de ne pas proposer le texte afin de ne pas mettre en péril les discussions concernant la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient.
Les espoirs sur la tenue d'une conférence à ce sujet en 2012 ne s'étaient toutefois pas concrétisés. L'assemblée s'est à nouveau prononcée jeudi, dans une autre résolution, en faveur d'une telle zone.
Les pays arabes, soutenus par l'Iran et les pays non-alignés, déplorent que Israël, n'étant pas membre du TNP, ne doive pas rendre de comptes sur ses activités atomiques alors que l'Iran, qui a ratifié le traité, est visé par une enquête de l'AIEA son programme nucléaire. 
L'Iran et les grandes puissances ont repris la semaine dernière de difficiles négociations en vue de parvenir d'ici au 24 novembre à un accord définitif sur l’enrichissement d’uranium.

Le deuxième niveau de l'occupation

Nicola Nasser est un journaliste arabe éminent basé à Birzeit, en Cisjordanie, dans les territoires palestiniens occupés par Israël (nassernicola@ymail.com).
Le 12 octobre, le Caire doit accueillir une conférence, organisée et présidée par l'Egypte et la Norvège, des bailleurs de fonds internationaux et arabes pour la reconstruction de Gaza. Tel est leur but déclaré. Mais les raisons que les donateurs ont invoquées pour ne pas tenir leurs promesses précédentes, faites à Paris en 2007 et à Charm el-Cheikh en 2009, existent toujours. Cela signifie que les donateurs qui vont participé à la prochaine conférence au Caire prendront probablement les mêmes engagements que ceux qu'ils ont pris lors des deux conférences précédentes et qu'ensuite, à nouveau, ils ne les tiendront pas.
Le deuxième niveau de l'occupation
Pendant ce temps, le peuple palestinien sous blocus à Gaza restera en souffrance, attendant la prochaine agression que l'occupation israélienne déchaînera sur eux, pour soi-disant éliminer les causes que les donateurs invoquent pour recycler leurs engagements pour la reconstruction de Gaza, dont il est peu probable qu'elle ait lieu dans un futur proche.
Le respect des anciens/nouveaux engagements des donateurs est toujours subordonné, d'un point de vue politique, à l'imposition du statu quo enCisjordanie et à Gaza. Cela implique la coordination sécuritaire avec la puissance occupante, la poursuite et l'élimination de toutes les formes de résistance à l'occupation, autant dire que toutes les activités de reconstruction sont soumises à l'approbation du régime sécuritaire israélien, et bien plus encore.
Même si ces conditions étaient remplies, les bailleurs de fonds ne tiendraient leurs promesses que si l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) restait partie prenante des négociations comme unique stratégie, et des accords qui ont conduit à la création de l'Autorité palestinienne (AP).
Tout indique que l'OLP et l'AP sont les fers de lance de la bataille pour imposer les conditions des donateurs pour leur propre compte. Sous la rubrique de la "légitimité, du "projet national" et de "l'autorité centrale unique" qui "détient seule le pouvoir de prendre les décisions de guerre ou de paix", l'OLP et l'AP ont démontré qu'elles sont prêtes à se soumettre aux conditions politiques des donateurs.
L'ironie est qu'Israël n'a jamais respecté les conditions qu'il a contraint les donateurs d'imposer, pas seulement pour procéder à la reconstruction deGaza mais aussi sur l'AP en général. Israël n'a jamais renoncé à la violence. Il ne cesse de faire la guerre et déchaîne ses instruments de terrorisme d'Etat contre les Palestiniens sous occupation. Il a de manière flagrante et à maintes reprises violé tous les accords signés avec l'OLP. Il n'a même pas rendu la pareille lorsque l'OLP l'a reconnu, pas plus qu'il n'a officiellement reconnu le droit des Palestiniens à établir leur Etat.
Actuellement, les autorités d'occupation menacent de dissoudre le gouvernement de réconciliation nationale s'il n'affirme pas sa pleine autorité sur Gaza. Mohammed Mustafa, vice premier ministre de l'AP, a transmis le message, à savoir qu'il n'y aurait pas de reconstruction tant que ce gouvernement n’assoirait pas pleinement son contrôle sur Gaza.
Cependant, tout indique également que la résistance restera à Gaza et que ses capacités de résistance aux conditions que les donateurs veulent imposer - sur elle et sur Gaza - augmentent.
La seule lecture possible de tout ce qui précède (et d'autres faits) est que, dans de telles conditions et circonstances, la reconstruction de Gaza sera différée jusqu'à nouvel ordre, et que le report de la reconstruction et le fait de la lier à un processus de clonage de Gaza sur le modèle de la Cisjordanieest en fait une stratégie qui ouvre la voie à une nouvelle invasion de Gaza.
Le fait est que les besoins de reconstruction à Gaza s'accumulent en raison de cette stratégie. La destruction de Gaza n'a pas commencé avec la réponse aux actions contre cette stratégie en 2007. La reconstruction de l'aéroport et du port de mer de Gaza, par exemple, est en suspens depuis que l'occupation a détruit ces installations en 2002. Le retard de reconstruction de tout ce qu'Israël a détruit en 2008-2009 et 2012 continue aussi de s'accumuler.
Un rapport récent du Conseil économique palestinien pour le développement et la reconstruction (Palestinian Economic Council for Development and Reconstruction - PECDAR) estime que la reconstruction de ce qui a été détruit pendant la dernière attaque israélienne sur Gaza coûtera environ 8 milliards de dollars. Le rapport précise que ce processus prendrait cinq ans si l'autorité d'occupation levait "totalement" l'embargo sur Gaza, ce qui n'est pas près de se produire.
De toute évidence, la reconstruction de Gaza nécessite une nouvelle stratégie palestinienne, qui fixe la limite entre les subventions des donateurs et leurs conditions politiques, et qui refuse une fois pour toutes tout engagement palestinien à ces conditions dégradantes qui, comme l'ont prouvé les années écoulées depuis qu'a commencé le soi-disant "processus de paix", ont apporté plus de destruction que de construction, ont servi de principal incubateur des divisions palestiniennes et n'ont même pas apporté le moindre avantage à la nation.
En même temps, tout nouveau gouvernement qui émergera d'un partenariat national doit adopter la résistance contre l'occupation. Le gouvernement de réconciliation nationale actuel, avec son mandat de six mois et ses principales tâches de préparation des élections présidentielles et législatives est, par définition, un gouvernement intérimaire et n'est pas qualifié pour assumer de lourdes charges à long terme comme la reconstruction de Gazaet l'obtention de la fin du blocus.
Ces deux tâches sont des objectifs humanitaires et nationaux supérieurs à n'importe quel différend politique ou partisan. Pourtant, la détermination de la présidence palestinienne à se rallier aux conditions des bailleurs de fonds, qui ne font aucune distinction entre les besoins humanitaires et les fins politiques, est une stratégie qui ne fait pas de distinction entre les besoins nationaux et les intérêts partisans. C'est une stratégie qui prolonge la catastrophe humanitaire à Gaza.
Malheureusement, la nécessité de séparer la politique - partisane ou autre - de la question humanitaire ne semble pas être à l'ordre du jour des donateurs étrangers et arabes, ni à celui du président palestinien Mahmoud Abbas, en dépit d'un courrier qu'il a envoyé au Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon le 30 juillet, dans laquelle il déclarait que Gazaétait une "zone de catastrophe" en proie à une "crise humanitaire dangereuse."
Cette "crise humanitaire dangereuse" est le produit des formes de châtiment collectif qui ont été infligées à la population de Gaza avant la scission palestinienne et qui s'est aggravée par la suite.
Tout consentement palestinien à continuer d'adhérer aux conditions politiques des donateurs, qui sont responsables de la perpétuation de la punition collective, est une forme de complicité palestinienne dans cette punition subie par les habitants de Gaza. Il est temps que tous les leaders palestiniens s'exonèrent de toutes les accusations de complicité dans cette punition.
Les châtiments collectifs qui ont visé et continuent de viser Gaza ne sont pas acceptables, même au prétexte de punir le Hamas. Selon les conventions de Genève et devant le droit pénal international, ils constituent un crime de guerre infligé à la population civile de Gaza, que le droit international humanitaire protège, du moins en théorie.
Insister pour que la reconstruction de Gaza soit liée au rétablissement de la "pleine" autorité de la présidence palestinienne et de l'AP sur Gaza, et aux conditions politiques des bailleurs qui, de fait, sont les conditions de la puissance occupante, est simplement une autre façon de dire que la reconstruction de Gaza va être liée à l'application du programme partisan du Fatah sur Gaza.
Cela signifie également que les civils de Gaza vont être collectivement punis pour les différends partisans que le Fatah a avec le Hamas, auquel cas il devient très difficile d'éviter de pointer la complicité palestinienne dans la punition collective de la population de Gaza, et plus difficile encore de défendre toute contribution à la perpétration de ce crime de guerre.
Tant que la situation actuelle persiste, la reconstruction de Gaza restera indéfiniment en suspens, et le fardeau de la reconstruction ne fera que croître. Finalement, la population de Gaza n'aura pas d'autre choix que de chercher le salut par d'autres moyens qu'elle peut seule contrôler. La présidence et son parti doivent décider de se libérer une fois pour toutes de leur dépendance financière et politique vis-à-vis des donateurs et du "processus de paix" stérile qui n'a jusqu'ici apporté que la mort, la destruction et la division.
Il n'est pas trop tard pour opter pour une alternative nationale, pour sauver la population de Gaza, l'unité nationale, la résistance et l'autonomie de prise de décisions.
Cette alternative consiste à poursuivre la mise en œuvre du processus de réconciliation nationale, activer le cadre de commandement unifié de l'OLP, convenir d'une nouvelle stratégie palestinienne basée sur les principes de partenariat et de résistance, et créer un nouveau gouvernement d'unité nationale engagé dans cette stratégie et qualifié pour assumer ces tâches énormes que sont la reconstruction de Gaza et la levée du blocus.
Tout ce qui précède ne requiert qu'une introspection honnête, la priorité de la conscience nationale et le libre arbitre politique.
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Carte des destructions de la dernière attaque sioniste contre Gaza

Cliquez ici pour visiter le site, avec vue panoramique sur la destruction et la dévastation infligée par le tyran de la région.

Source : Al Ahram
Traduction : MR pour ISM

Révélations des refuzniks israéliens : le côté obscur de la force d’occupation

Une lettre signée par 43 vétérans d’une unité d’élite du renseignement israélien exposant leur refus de continuer à servir l’occupation a provoqué des ondes de choc à travers la société israélienne. Mais pas dans le sens que les soldats espéraient.

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Le mouvement des des refuzniks israéliens va-t-il prendre de l’ampleur ? - Photo : Refuse activists
Nazareth – Chose exceptionnelle, ce petit groupe de réservistes est allé au-delà de la justification de leur refus, pour s’opposer globalement à l’occupation.
En raison de leur position au cœur du système de contrôle des Palestiniens, ils ont précisé en détail, dans la lettre et dans les interviews qui ont suivi, tout ce qu’implique leur travail et pourquoi ils le trouvent moralement répugnant.
Selon des vétérans de l’unité secrète 8200, on rabâche aux nouvelles recrues du renseignement qu’aucun ordre n’est illégal. Par exemple, ils doivent guider des frappes aériennes même si des civils vont être touchés.
Les 43, que la loi israélienne empêche de s’identifier publiquement, disent qu’ils ont évité de servir pendant la dernière attaque d’Israël contre Gaza, craignant ce qui allait être autorisé. Mais leur inquiétude concerne bien davantage que la seule légalité des attaques militaires.
« La vie des autres »
Aveu révélateur, l’un des réservistes dit qu’il a commencé à se poser des questions sur son rôle après avoir vu « La vie des autres », le film dépeignant la vie sous la Stasi, l’impitoyable police secrète de l’Allemagne de l’Est. On estime que la Stasi a établi des dossiers sur 2 millions d’Allemands de l’Est jusqu’à la chute du Mur (de Berlin).
Selon les refuzniks, une grande partie des renseignements israéliens visent « des personnes innocentes ». L’information est utilisée « à des fins de persécution politique », « pour recruter des collaborateurs » et « pour retourner des segments de la société palestinienne contre elle-même ».
Les pouvoir de surveillance de l’unité 8200 s’étendent bien au-delà des mesures de sécurité. Ils recherchent les faiblesses d’ordre privé des Palestiniens – leur vie sexuelle, leurs problèmes d’argent et leurs maladies – pour les forcer à contribuer à leur propre oppression.
« Si vous aviez besoin d’une aide médicale urgente en Israël, en Cisjordanie ou à l’étranger, nous nous en occupions pour vous » reconnaît un réserviste.
Les choix désespérés que doivent faire les Palestiniens ont été illustrés par une mère de 7 enfants, à Gaza la semaine dernière. Elle a dit à l’agence AP qu’elle et son mari avaient été recrutés comme espions en échange de traitements médicaux en Israël pour un de leurs enfants. En 2012, son mari a été exécuté sommairement par le Hamas pour collaboration.
Contrôler la vie palestinienne du berceau jusqu’au cercueil
L’objectif de la collecte de renseignements, soulignent les refuzniks, est de contrôler chaque aspect de la vie palestinienne, du berceau jusqu’au cercueil. La surveillance aide à confiner des millions de Palestiniens dans leurs ghettos territoriaux, elle assure leur totale dépendance d’Israël, et oblige même certains d’entre eux à servir d’intermédiaires infiltrés, au profit d’Israël acheteur de terres pour l’extension des colonies.
Les Palestiniens qui résistent risquent d’être emprisonnés ou exécutés.
Les implications de ces révélations sont inquiétantes. Le succès de près d’un demi-siècle d’occupation israélienne dépend d’une vaste machinerie de surveillance et d’intimidation, tandis que de très nombreux Israéliens bénéficient directement ou indirectement d’une oppression quasi industrielle.
Contrairement à leurs prédécesseurs dans les minuscules mouvements de refus israéliens, les soldats de l’unité 8200 ont subi une exposition exceptionnelle à l’occupation sous toutes ses facettes. Ils ont vu le côté obscur de la force – et c’est ce qui confère à leur protestation un potentiel explosif.
Dans les médias internationaux, certains ont interprété le courage des soldats comme un signe d’espoir, que les Israéliens pourraient prendre conscience du prix de l’occupation pour les Palestiniens et pour la santé de la société israélienne. (*)
Les dissidents de l’unité 8200 le croyaient aussi : que leur confession pourrait mener à un examen de conscience national, à des enquêtes suite à leurs allégations, et à des protestations de masse comme celles qui avaient accueilli la nouvelle des crimes de guerre au Liban, au début des années ’80.
Ils étaient très loin de la vérité.
Condamnation tous azimuts des refuzniks
Le Premier Ministre israélien Netanyahou a donné le ton, dénonçant la lettre comme « une calomnie sans fondement ». L’armée a dit que ces soldats seraient « sévèrement sanctionnés ». Le ministre de la Défense, Moshe Yaalon, les a qualifiés de « criminels ».
Le chef de l’opposition travailliste, Isaac Herzog, de l’aile dite « de gauche », a qualifié leur protestation « d’insubordination », tandis que Smola, un parti créé ce mois-ci pour ranimer la gauche [sioniste], qualifiait l’action des soldats de « mauvaise ».
Dans les médias israéliens, le groupe a été rejeté comme excentriques se berçant d’illusions, perdants « planants » et « enfants gâtés ». S’il existe une partie de l’électorat qui s’en inquiète tant soit peu, elle est demeurée d’un calme stoïque.
Il est révélateur que Herzog lui-même a fait son service comme officier à l’unité 8200. Il a sans doute participé aux mêmes vilains secrets, mais il s’est servi de son influence politique pour protéger le système plutôt que pour lancer l’alarme.
Il semble bien que lorsque la barbarie de l’occupation est la plus transparente, quand les Israéliens ont vraiment du mal à détourner le regard ... ils ferment tout simplement les yeux.
La condamnation tous azimuts des refuzniks reflète le soutien quasi universel des Israéliens à la récente attaque contre Gaza, même quand ils ont appris le nombre de victimes civiles palestiniennes.
Ces derniers jours, un vétéran du renseignement se lamentait : « Nous avons vu que les soldats et le public israélien se soucient de moins en moins de la mort de personnes innocentes ». Cette observation a tout à fait été vérifiée l’été 2014 à Gaza.
Des milliers d’Israéliens qui sont passés par l’unité 8200 n’ont pas signé la lettre, note un commentateur. Un autre souligne que les 43 dissidents sont « insignifiants » comparés aux 600.000 qui servent comme militaires ou réservistes.
Rien de tout cela ne suggère que les Israéliens soient exceptionnellement mauvais. Cela indique plutôt combien le dysfonctionnement de leur société s’est approfondi – comme on peut s’y attendre après tant d’années de complicité collective dans l’oppression d’autre peuple.
Netanyahou n’est que trop habile à conserver la complicité du public israélien. La semaine passée il a mis en garde contre une nouvelle menace apparemment alarmante : le Hamas aurait répondu à l’opération de Gaza en lançant des « cyberattaques » contre Israël, avec l’aide de l’Iran.
L’insinuation était claire. L’unité 8200 est tout ce qui barre le chemin à la destruction de l’état juif par les mollahs de Téhéran. Et tous ceux qui sapent le travail de renseignement mettent en danger la survie d’Israël.
Netanyahou sait que c’est là un message qui aura la faveur des Israéliens. Leur armée n’est pas un monstre insensible et brutal. Ils peuvent continuer à passer des nuits paisibles, éternelles victimes de l’Histoire. 
(*) Transcription de l’interview de trois refuzniks dans le Guardian.
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Jonathan Cook a reçu le Prix Spécial de journalisme Martha Gellhorn. Ses derniers livres sont Israel and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the to Remake the Middle East (Pluto Press) et Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair (Zed Books). Voici l’adresse de son site : http://www.jkcook.net.
http://www.counterpunch.org/2014/09...
Traduction : Info-Palestine.eu - Marie Meert

Accord Fateh-Hamas pour un retour à Gaza du gouvernement d'union

Le Fateh palestinien et le mouvement islamiste Hamas se sont mis d'accord jeudi au Caire pour permettre au fragile gouvernement d'union d'exercer son autorité dans la bande de Gaza, ont affirmé à l'AFP des responsables des deux camps.
Le président palestinien Mahmoud Abbas avait accusé le Hamas de maintenir un "gouvernement parallèle" à Gaza et d'empêcher un gouvernement d'union nommé en juin d'y exercer son autorité, malgré des accords de réconciliation signés en avril.
"Fateh et Hamas sont parvenus à un accord complet pour un retour du gouvernement d'union dans la bande de Gaza" a indiqué à l'AFP un membre de la délégation du Fateh au Caire, Jibril Rajoub.
L'information a été confirmée par Azzam Al-Ahmad, le chef de la délégation du Fateh, et par Moussa Abou Marzouk, un haut responsable du Hamas.
Après des années de divisions, le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), dont le Fateh de M. Abbas est la principale composante, avaient signé en avril un accord de réconciliation qui avait donné naissance à ce gouvernement d'union composé de personnalités indépendantes.
Mais à la suite de l'offensive israélienne qui a ravagé la bande de Gaza en juillet et août, Mahmoud Abbas avait menacé de mettre fin à son partenariat avec le Hamas, l'accusant d'empêcher le gouvernement d'union d'exercer son autorité à Gaza.
L'accord de jeudi est crucial à l'approche d'une conférence des donateurs le 12 octobre au Caire: de nombreuses capitales conditionnent leur aide pour la reconstruction de Gaza à l'exercice de l'autorité du gouvernement d'union dans l'enclave, le Hamas étant considéré comme un groupe "terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne.
L'annonce intervient après que Palestiniens et Israéliens se sont mis d'accord mardi dans la capitale égyptienne pour reprendre fin octobre leurs négociations indirectes pour une trêve durable dans la bande de Gaza, un mois après un cessez-le-feu ayant mis un terme à 50 jours de conflit meurtrier.

Gouvernement palestinien d'union : "percée" dans les discussions Fateh-Hamas

Le Fateh palestinien et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle de facto la bande de Gaza, ont annoncé jeudi "une percée" dans leurs pourparlers au Caire pour tenter de sauver leur fragile gouvernement d'union.
Ces pourparlers, entamés mercredi, interviennent après que Palestiniens et Israéliens se sont mis d'accord mardi dans la capitale égyptienne pour reprendre fin octobre leurs négociations indirectes pour une trêve durable dans la bande de Gaza, un mois après un cessez-le-feu ayant mis fin à une guerre meurtrière dans l'enclave palestinienne.
"Une percée a été faite dans un certain nombre de dossiers (...) et un accord sera annoncé plus tard jeudi", a affirmé un membre de la délégation du Hamas au Caire sous couvert de l'anonymat. Un responsable de la délégation du Fateh a confirmé l'information. Selon les deux responsables, cet accord devrait permettre au gouvernement d'union nationale, formé en juin, d'exercer son autorité sans entrave dans la bande de Gaza, après que le président palestinien Mahmoud Abbas a accusé le Hamas de garder de facto le contrôle de Gaza.
Après des années de divisions, le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), dont le Fateh de M. Abbas est la principale composante, avaient signé en avril un accord de réconciliation qui avait donné naissance à ce gouvernement d'union composé de personnalités indépendantes. Mais à la suite de la guerre qui a ravagé la bande de Gaza en juillet et août, Mahmoud Abbas avait menacé de mettre fin à son partenariat avec le Hamas, l'accusant de maintenir un "gouvernement parallèle" à Gaza et d'empêcher le gouvernement d'union d'y exercer son autorité.
Un accord entre le Fateh et le Hamas est crucial à l'approche d'une conférence des donateurs le 12 octobre au Caire car de nombreuses capitales conditionnent leur aide pour la reconstruction de Gaza à l'exercice de l'autorité du gouvernement d'union dans l'enclave, le Hamas étant considéré comme un groupe "terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Les deux camps se sont mis d'accord pour que l'Autorité palestinienne de M. Abbas contrôle les points de passage de Gaza afin de permettre l'entrée dans l'enclave sous blocus de matériel de construction et de l'aide humanitaire, ont précisé les responsables.