vendredi 28 août 2009

Les Arabes doivent obliger leurs gouvernements à agir

jeudi 27 août 2009 - 11h:22

Dalila Mahdawi - CG News/Al Hdod


Selon un rapport publié le 29 juillet dernier et dont le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) est l’initiateur et le gestionnaire, le développement du monde arabe est entravé par des problèmes environnementaux, politiques, économiques et sociaux, que vient compliquer la vulnérabilité du Moyen-Orient à l’occupation étrangère et à l’intervention militaire.

Les Arabes doivent obliger leurs gouvernements à agir Si sa conclusion n’a certes rien de fracassant, ce “Rapport arabe sur le développement humain : menaces à la sécurité humaine dans les pays arabes” vient relancer un important débat : qui est responsable du développement et de la sécurité, ou plutôt de leur inexistence dans le monde arabe ? Rédigé par cent intellectuels arabes indépendants et respectés, le document laisse entendre que les gouvernements arabes ont failli à leur devoir d’assurer à leurs concitoyens la sécurité indispensable à l’essor d’économies et d’Etats forts.

Voici un exemple crucial d’un pays arabe où l’Etat est pratiquement inefficace : le Liban. Une société civile naissante et des mouvements confessionnels politisés, le secteur privé aussi, ont émergé du vide pour proposer des services qui devraient normalement être fournis par le gouvernement.

Prenez par exemple le Hezbollah et les raisons de son immense popularité.

(JPG)Après tout, c’est bien le Hezbollah et non pas les forces armées libanaises, mal préparées, qui a contraint Israël à mettre fin à son occupation du sud. C’est encore le Hezbollah, pas l’Etat libanais, qui assure aujourd’hui à ses concitoyens chiites défavorisés les soins de santé, une représentation politique, le logement et tous les services sociaux dont ils ont besoin.

Si les pays arabes veulent endiguer le soutien populaire dont jouissent les nombreuses organisations politico-islamiques et parastatales, ils doivent prouver qu’on peut compter sur leurs gouvernements pour fournir les services essentiels, sur les institutions publiques pour représenter et sur l’armée pour protéger.

Le marché de l’emploi est un domaine particulièrement sensible sur lequel les gouvernements arabes doivent agir pour assurer la sécurité de leurs populations. Selon le rapport, le pourcentage des moins de 25 ans dans les pays arabes atteint le taux renversant de 60 %. En 2005-2006, quelque 30 % des jeunes Arabes étaient au chômage, à comparer au taux mondial de 14 %.

Le chômage et les difficultés économiques font fuir les meilleurs cerveaux vers l’étranger et poussent les autres vers des petits boulots instables ou les jettent dans les griffes de l’extrémisme. Les jeunes Arabes doivent souvent se contenter de postes pour lesquels ils sont surqualifiés et sous-payés. Une des raisons de cette déplorable situation de l’emploi est la stagnation de l’économie arabe. Selon les statistiques citées dans le rapport, la croissance économique est pratiquement nulle dans la région depuis 1980 : selon les statistiques de la Banque mondiale, le PIB réel par habitant n’a progressé que de 6,4% sur toute la période de 24 ans de 1980 à 2004, chiffre attristant qui n’équivaut même pas à 0,5% l’an.

S’ils veulent parvenir à une croissance durable et offrir un essor économique à leurs citoyens, les pays arabes doivent se lancer dans des secteurs de croissance comme les technologies de l’information, la banque islamique et le tourisme responsable afin de susciter la création d’emplois. Les riches pays producteurs de pétrole doivent apporter leur soutien à l’économie de la région, en investissant dans les marchés de titres arabes, les projets culturels et autres entreprises durables proches de chez eux. Puisque l’ONU estime que les pays arabes “auront besoin de quelque 51 millions de créations d’emplois d’ici 2020”, ces mesures ne doivent souffrir d’aucun retard.

Certes, la contribution des mouvements associatifs arabes à la réforme doit être encouragée, voire renforcée. Toutefois, réformer est une responsabilité qui appartient au premier chef à l’Etat. Les organisations non gouvernementales ont jeté les bases de la lutte de ces pays contre le sexisme, le changement climatique et l’impunité politique et judiciaire.

Il revient désormais aux Etats arabes de poursuivre cette oeuvre.

Ce ne sont pas les seuls gouvernements qui doivent assumer leurs responsabilités. Les citoyens arabes, eux aussi, doivent demander des comptes à leurs dirigeants. Au Liban, ce minuscule pays de 4,5 millions d’habitants, on ne peut compter ni sur l’électricité ni sur l’eau courante 24 heures sur 24. Devant le triste tableau brossé par le PNUD, il faut espérer que les citoyens arabes seront suffisamment indignés pour contraindre leurs gouvernements à passer aux actes. En gardant éternellement le silence sur la faillite de la région, on ne fait que sanctionner le statu quo.

Mais au bout du compte, la sécurité des Arabes dépend d’une paix durable au Moyen-Orient. Tant que la survie de millions de Palestiniens, d’Irakiens, de Soudanais, de Somaliens, de Yéménites et autres est menacée par l’occupation ou par la guerre, aucune réforme politique, économique ou sociale n’aura de sens pour les Arabes.

24 août 2009 - Al Hdod

Nous retournerons. Nous reviendrons. Nous n’oublierons jamais.

jeudi 27 août 2009 - 07h:37

Greta Berlin
Free Gaza


Il y a un an, 44 d’entre nous ont vu se profiler au loin la côte de Gaza, après 30 heures de traversée en Méditerranée. Nous jubilions. Nous étions arrivés à Gaza. Nous étions effectivement arrivés à Gaza. Nous étions vraiment, vraiment arrivés à Gaza.

Nous étions ARRIVES A GAZA.

(JPG)
Le bateau Free Gaza arrivant dans le port de Gaza - Août 2009 - Photo : AP

Au loin, on aurait dit que des stalagmites avaient poussé dans le paysage. Partout : dans le sable, sur les quais et les rochers, il y avait des gens. Des milliers de Palestiniens nous accueillaient, à coups de sifflets, de cris, faisaient des high five entre eux. D’abord, seul un petit bateau est venu nous saluer. Ensuite, autour de nos deux petits bateaux de pêche fourmillèrent toutes sortes d’embarcations ; des gamins ont sauté à l’eau pour attraper les ballons que nous avions gonflés, les fourraient dans leurs chemises et les attachaient à leur petit bateau. Sur les ballons, l’inscription FREE PALESTINE était entourée d’une colombe et d’une branche d’olivier. Les couleurs étaient celles du drapeau palestinien... blanc, rouge, vert et noir. Une fois que nous avons vu le rivage, nous avons commencé à gonfler les ballons, et les avons fait tomber sur le pont des bateaux, petit tas de couleurs bondissantes prêtes à être libérées.

Sur le flanc de nos bateaux, des bannières en anglais et en arabe disaient... WE ARE COMING (nous arrivons) et END THE OCCUPATION (arrêtez l’occupation).

Nous sommes entrés dans le port avec 17 drapeaux nationaux flottant aux cordages et tout en haut le drapeau palestinien. Des pêcheurs ont grimpé dans nos bateaux pour essayer de nous serrer la main et de nous serrer contre eux. À un moment donné, nous avons craint que nos bateaux ne chavirent et nous jettent tous à l’eau, mais comme le disaient nos partenaires grecs, ces bateaux sont solides même s’ils ne sont pas jolis.

Notre mal de mer disparut. Notre crainte d’être arrêtés par la marine israélienne s’était évanouie. Pour la plupart, nous n’avions pas dormi et cela nous étaient maintenant égal. Certaines des femmes ont essayé de se peigner les cheveux et de se mettre du rouge à lèvres ; elles se sont ensuite rendu compte que personne ne se souciait de leur aspect hâve et crasseux. Nous étions arrivés.

Les Palestiniens de Gaza étaient au comble de la joie de nous voir. Cela faisait trois semaines qu’ils nous attendaient. Cela faisait 41 ans qu’ils attendaient une visite d’internationaux. Et ils avaient attendu 60 ans pour que des Palestiniens retournent à Gaza sans passer par les postes de contrôle, les services d’immigration et subir des humiliations de la part des autorités israéliennes et égyptiennes.

On a beaucoup parlé depuis un an de notre opiniâtreté et de notre volonté d’arriver à cette petite enclave que le blocus draconien d’Israël a coupée du reste du monde. Nous ne pensions à rien de tout ça ce jour-là. Pour nous tous, Palestiniens et internationaux, le 23 août 2008 restera un jour inoubliable. Quand nous nous sentons découragés nous revenons à ce souvenir. Quand nos bateaux ont été éperonnés par la marine israélienne nous avons pensé à cette journée. Quand les Israéliens ont détourné notre bateau, kidnappé nos passagers et les ont jetés en prison, nous étions plus décidés que jamais à continuer nos missions.

Nous retournerons. Nous reviendrons. Nous n’oublierons jamais.

Greta Berlin
Co-fondatrice du mouvement Free Gaza

Consultez le site : www.freegaza.org

23 août 2009 - Free Gaza - Cet article peut être consulté ici :
http://freegaza.org/fr/accueil/depe...

Nucléaire: les non-alignés soutiennent l'Iran

27/08/2009 L'Iran, a obtenu le soutien des pays non-alignés dans son action destinée à prévenir une quelconque attaque contre ses installations nucléaires, selon un courrier adressé à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et dont l'Associated Press a reçu une copie mercredi.


Dans cette lettre, le Mouvement des non-alignés, fort de 118 pays, déclare appuyer le projet iranien de résolution sur ce sujet, en vue d'un débat le mois prochain au sein de l'AIEA.

La conférence générale de l'AIEA doit s'ouvrir le 14 septembre prochain. Cette réunion annuelle donne régulièrement lieu à une opposition entre "Israël", et les pays non-alignés, qui dénoncent le secret entourant la capacité nucléaire de l'entité sioniste.

almanar.com

The Guardian: 4 pays arabes prêts à normaliser avec "Israël"

27/08/2009

Le quotidien britannique "The Guardian" a révélé que quatre états arabes ont accepté en principe d'entamer la normalisation de leurs relations avec l'entité sioniste: le Bahreïn, le Qatar, les Émirats et le Maroc.

Ils seraient prêts à autoriser l'utilisation de leur espace aérien par la compagnie aérienne israélienne (el-Al), l'ouverture d'ambassade et de bureaux commerciaux israéliens, et l'entrée de touristes dont les passeports portent des tampons israéliens.
En revanche, rapporte le journal, l'Arabie saoudite s'obstine à refuser ceci, au motif qu'Israël a obtenu beaucoup trop de concessions. Mais elle ne tentera pas pour autant d'empêcher les autres pays de suivre la voie de la normalisation.

Selon le journal, " une alliance entre différents pays arabes à laquelle l'Arabie saoudite pourrait faire partie, effectue des contacts secrets avec Israël pour discuter ce qu'ils considèrent être une menace commune contre eux venant d'Iran".

almanar.com

Des responsables de l’armée américaine en Égypte pour présenter un plan pour contrer les tunnels

Egypte - 27-08-2009
Par Saed Bannoura
Des sources des services de sécurité égyptiens ont déclaré mardi que des experts de l’armée américaine étaient arrivés à l'aéroport international d’Al Arish et s’étaient rendus, sous haute protection, au terminal de Rafah où ils ont rencontré de hauts responsables de la sécurité égyptienne.

Les responsables ont tenu une réunion avec leurs homologues égyptiens lors de laquelle ils ont présenté un plan détaillé qui comprend des équipements de haute technologie pour découvrir les tunnels.

L'équipement a été donné par les États-Unis puisque le pays finance l'installation d'appareils de haute technologie pour arrêter la contrebande à la frontière entre Gaza et l’Egypte.

Les responsables américains ont déclaré que le projet soutenu par le Congrès a pour but de sécuriser les 13,5 km de frontière entre l'Egypte et Gaza. Le Congrès a approuvé l'attribution de 50 Millions de dollars pour sécuriser les frontières entre l'Egypte et Israël.

Ils ont visité la zone frontalière et ont vu les tunnels qui ont été découverts et détruits à l’explosif par l'Egypte. Le nombre de tunnels découverts à ce jour dépasse les 300.

Les responsables ont aussi observé l'installation permanente de caméras de surveillance et des systèmes de surveillance le long de la frontière, et ont remercié l'Égypte pour ses efforts visant à combattre les tunnels sous sa frontière avec Gaza.

Israël affirme que l'une des raisons qui l’ont «poussé» à faire la guerre contre Gaza est la contrebande continuelle d'armes et de munitions.

Il faut mentionner que l'Égypte a installé des caméras de surveillance de haute technologie le long de la frontière comme première étape vers l'installation de nouveaux systèmes.

L'équipement permet de détecter les tunnels souterrains et détecte aussi tout mouvement souterrain, même s’il est loin.
Traduction : MG pour ISM

C’est quoi le Plan de Paix d’Obama ?

Palestine - 27-08-2009
Par CNI/CNIF > inform@cnionline.org
Un projet de plan de paix d’Obama, qui devrait être publié lors de la réunion de l'Assemblée des Nations unies à New York, ou au sommet du G-20 à Pittsburgh a émergé.
L'État de Palestine est reconnue par plus de 100 nations et les États-Unis ont l'intention d'attendre jusqu'en 2011 pour le reconnaître si le processus de paix aboutit.


Les 11.000 prisonniers palestiniens en Israël seront libérés sur une période de trois ans, soit bien plus que Guantanamo Bay.

La question que nous voulons poser est: Est-ce Marwan Barghoutti sera libéré à temps pour prendre part à ces négociations? La réponse à cette question est non.

Netanyahu enverra son Envoyé spécial, Yitzhak Molcho, et son chef d’Etat-Major du Ministère de la Défense, Mike Herzog, à Washington la semaine prochaine pour discuter à nouveau de la demande des Etats-Unis concernant le gel de la colonisation par Israël. Mais, est-ce l'envoyé israélien s’y rendra pour poser la question «comment» ou "pourquoi"?

Le site internet de l’IMEMC a dévoilé le soi-disant projet du plan de paix d'Obama qui leur a été donné par le député palestinien, Hasan Khreisha.

Selon Khreisha, le projet comprend dix principaux points détaillés comme suit:

1. Une présence internationale dans la Vallée du Jourdain, le secteur des Plaines Palestiniennes et dans d’autres secteurs de la Cisjordanie.

2. L'annexion de certaines parties de Jérusalem-Est qui resteront sous contrôle israélien, tandis que le lieu saint musulman serait sous contrôle arabe.

3. Toutes les factions palestiniennes seraient dissoutes et transformées en partis politiques.

4. Les grands blocs de colonies en Cisjordanie resteraient sous contrôle israélien, tandis que des négociations seraient menées dans les trois mois sur un projet d’accord pour discuter de l'avenir des plus petites colonies.

5. Plusieurs zones de la Cisjordanie seraient désarmées et Israël y maintiendrait un contrôle aérien.

6. Intensification de la coordination entre les services de sécurité palestiniens et israéliens.

7. L'Autorité Palestinienne ne serait pas autorisée à avoir des alliances militaires avec les pays de la région.

8. Les Etats-Unis garantiraient la création d'un État palestinien au cours de l'été 2011.

9. Un accord serait trouvé sur le nombre de réfugiés autorisés à revenir, et à s’installer dans la région des Plaines et dans d’autres zones de la Cisjordanie, en particulier dans les villes de Ramallah et de Naplouse. Un fonds spécial pour soutenir les réfugiés serait également créé.

10. Israël commencera à libérer les prisonniers politiques palestiniens immédiatement après la signature de l'accord de paix. La libération des détenus se fera dans les trois ans.
Israël est censé accepter ces termes en partant du principe que l'administration Obama adopte une position plus ferme en vue de mettre fin aux ambitions nucléaires de l'Iran.

Ce même programme nucléaire que le chef du renseignement américain a confirmé dans les conclusions d’un rapport de 2007, qu’il n'existait pas.

Un National Intelligence Estimate (NIE), publié en Novembre 2007 par 16 agences de renseignement américaines, a précisé que l'Iran n’avait pas de programme d'armes nucléaires.

L'Iran a cessé d'augmenter le nombre de centrifugeuses d'enrichissement dans son usine de Natanz, il y a environ trois mois.

Nul ne peut être sûr que c'est le projet définitif du plan de paix d’Obama, mais cela semble crédible. Le plan n’aborde pas les questions des frontières, de l'eau, du commerce et du mur d'annexion. Ce pourrait être le plan qui était attendu à la mi-août, mais dans cinq ou six semaines, il y aura fatalement des changements. Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de réactions de la part des parties israéliennes ou palestiniennes.

CNI estime qu’outre ses nombreux défauts, le plan de paix aurait dû commencer par la fin du siège israélo-américain de Gaza. Cela aurait indiqué que les États-Unis et Israël étaient réellement sérieux au sujet de la paix en Terre Sainte.

Eugene Bird,
CNI/CNIF President
Traduction : MG pour ISM

Le Plan de Paix américain accorde beaucoup trop de choses à Israël

USA - 27-08-2009
Par Peter Beaumont
C’est peut-être le tout début de l’élaboration des détails du nouveau plan de paix parrainé par les Etats-Unis pour négocier une reprise des pourparlers de paix au Moyen-Orient, mais ce qui est évident, ce sont les principes de fonctionnement. A leur cœur, il y a ce que le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a toujours voulu: un lien entre le programme nucléaire iranien et un gel très partiel de la construction des colonies, en échange de l'ouverture d'une notion encore plus partielle de processus de paix dont l'accent serait mis sur la Cisjordanie.

Un pas en avant? Difficilement. Car tandis que l'on ne peut nier qu'Israël a peur de l'Iran, ses craintes exagérées de la «menace existentielle» que pose la République islamique sert un objectif diplomatique utile.

C’est faire dépendre les pourparlers de paix israélo-palestiniens aux progrès sur un sujet non lié et tout aussi difficile. À cet égard, ce n'est rien de moins qu’un déplacement du problème qui éloigne la perspective d'un règlement final au lieu de la rapprocher.

En tout cas, le lien explicite est une manœuvre dangereuse. La logique de réfléchir à de graves sanctions contre l’industrie du pétrole et du gaz iranien, dont dépend l'économie de Téhéran, est en elle-même dangereusement proche d'un acte de guerre.

Un acte de guerre qui aurait pour cadre non seulement les circonstances de l'intransigeance de l'Iran sur ses ambitions nucléaires (qui rendent nerveux de nombreux pays arabes voisins), mais les exigences d'Israël, une circonstance totalement différente. Sur le plan purement pratique, concernant l'Iran, inclure les désirs d'Israël dans une nouvelle série de sanctions ne semble avoir guère de chances de persuader les dirigeants iraniens à se comporter d'une façon différente.

La vérité est que l'Iran est pour Israël - comme pour le reste de la région et de la communauté internationale - un enjeu géopolitique et non une «menace existentielle». Ce que craignent les politiciens et généraux israéliens autant que la menace exagérée d'anéantissement, c’est est une redistribution de l'équilibre militaire qui pourrait compromettre l’unique puissance nucléaire d'Israël dans la région, ce qui affaiblirait sa capacité de dissuasion militaire, qui a été depuis si longtemps une protection de sa politique étrangère.

Et ce n'est pas seulement au regard du lien avec l'Iran que les nouveaux principes semblent profondément discutables.

Netanyahou, malgré les affirmations de certains, doit encore prouver qu’il peut être un partenaire pour la paix - la demande si souvent faite aux Palestiniens par Israël. Son ambivalence marquée concernant une solution à deux Etats est aggravée par le fait qu'il a montré (comme d'autres dirigeants israéliens avant lui) qu’il avait peu de considération pour l’opinion internationale ou les obligations qu'Israël a proposées sur la construction des colonies, qui était censée être gelée avec la feuille de route du président George W. Bush, et qui s’est poursuivie à une allure débridée.

Au lieu de cela, la seule concession qui a pu être tirée de Netanyahu semble avoir été la promesse d'un gel partiel et temporaire. Son refus d'accepter ses obligations vis-à-vis d’un arrêt total de la construction est instructif: notammentparce que M. Netanyahu estime que le président Bush a donné à Israël le feu vert pour annexer une partie des blocs de colonies dans le cadre d'un futur accord d’échange de terres.

Tout ce qu'offre Israël pour l'instant, c’est seulement un relâchement de l'étranglement imposé à la Cisjordanie par des points de contrôle israéliens qui l'ont fragmenté en tellement de bantoustans, dont la suppression progressive a stimulé – de façon non surprenante - la croissance économique palestinienne. Loin d'aller de l'avant, ce que l’on voir, c’est un petit pas vers une renormalisation de la vie des Palestiniens, et non une amélioration.

Et ce qui est frappant, c'est ce qui est à peine mentionné - la question de Gaza dirigée par le Hamas toujours sous un siège économique écrasant des Israéliens - sauf pour leur faire une promesse quelque peu lointaine que si la population de Gaza se débarrasse du mouvement islamiste (qui ne l'oublions pas a gagné les élections palestiniennes de 2006), alors elle pourrait obtenir un peu de ce que la Cisjordanie obtient actuellement.

C'est précisément pour cela que l'ambassadeur d'Israël à Londres, Ron Prosor– en écrivant sans une pointe d'ironie dans le Telegraph - a jugé opportun de féliciter son pays. A quel point Israël aide l'Autorité Palestinienne pour améliorer l'infrastructure palestinienne que son pays a tant fait pour la démanteler, mais il a oublié de le mentionner.

Peut-être que nous ne devrions pas être surpris par tout cela. Netanyahou a été là avant, à gérer la position d'Israël avec un obstructionnisme obstiné - y compris ses «trois non» - de sorte que, lorsqu’il a proposé la moindre concession, elle a été considérée par la communauté internationale comme un bond en avant. Aujourd’hui, Netanyahou semble précisément reproduire la stratégie de sa précédente période en tant que Premier ministre de 1996 à 1999, en faisant semblant de discuter et en ne concédant presque rien.

Et ce qui semble pousser la logique des négociations en cours est la peur. Pas la peur de Téhéran – comme l’annonce Israël - mais plutôt la peur qu’à Washington, Londres et ailleurs, Israël pourrait anticiper l'imposition d'un nouveau régime de sanctions économiques, en lançant une attaque unilatérale contre l'Iran. Alors, la réalité, - et ce n’est pas surprenant – c’est qu’une fois encore, il semble qu'Israël dicte ce qui est dans l’intérêt d’Israël et de la région, et la politique étrangère américaine s’aligne.

Si tout cela est décevant, c'est parce que tout cela semble si loin de la rhétorique du discours de Barack Obama au Caire en Juin où il a promis un nouveau départ aux relations de l'Amérique avec le monde musulman.

Ensuite, Obama a insisté sur le fait pour qu'il croyait que la situation "des Palestiniens est intolérable», en ajoutant: «les obligations que les parties ont convenu dans le cadre de la Feuille de route sont claires. Pour obtenir la paix, il est temps pour eux - et pour nous tous – de se montrer à la hauteur de nos responsabilités." Ce sont des mots qui semblent avoir été oubliés dans le souci d'obtenir un accord. N'importe quel accord. À tout prix.

Si ce sont les principes de la tentative actuelle d’un nouveau dialogue pour la paix, alors les germes de son échec ont déjà été semés. Car, commeJonathan Freedland l’a écrit ici, «si les efforts successifs pour la paix ont échoué" c’est parce qu'ils "ont esquivé le principal, les questions existentielles de 1948".

Sa suggestion est que ce dont nous avons besoin c’est bien plus qu'une formule mécaniste d’échanges de terres et des mesures de compensations qui soient justes. Mais ce dont nous avons besoin, c’est quelque chose de plus fondamental.

Une approche vraiment honnête et équitable - comme suggéré par M. Obama au Caire - exige l'abandon d'une approche inégale qui a permis pendant trop longtemps à Israël d’être le seul à définir et à redéfinir les conditions à chaque étape du progrès.

Malheureusement, les indications montrent qu’il n’y a très peu de chances pour cela. Et si cela est vrai, Obama aura échoué dans la "responsabilité" qu'il s’est fixée à lui-même.
Traduction : MG pour ISM

Le centre de Sawassia pour les droits de l'Homme dénonce l'établissement par Israël des tribunaux pour les enfants palestiniens

27 Août 2009

Ramallah / Le centre Sawassia pour les droits de l'homme a dénoncé aujourd'hui la décision israélienne qui, en faisant fi du droit international, prévoit la mise en place des tribunaux spécifiques pour les enfants palestiniens arrêtés par les forces d'occupation israélienne.

« La décision viole la convention internationale des droits de l'Enfant, signée par la plupart des pays du monde, selon laquelle "Nul enfant ne soit soumis à la torture ou à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants"», a indiqué le centre, selon le site "al-Qods net".

Le centre a, par ailleurs, appelé les organisations concernées par les droits de l'Homme et l'UNICEF à faire face à de telles décisions et à exercer des pressions sur Israël afin de libérer les enfants.

Notons que'entité sioniste incarcère toujours dans ses geôles près de 400 enfants palestiniens depuis longtemps, voire il empêche et les enfants étant nés dans ces prisons d'en sortir, et les parents de les visiter contrairement aux moindres droits de l'enfant.

A.A. / L.A.

sana.sy

Netanyahu veut des « sanctions paralysantes » contre l’Iran

28/08/2009

« Il est essentiel d’agir rapidement, et un arrêt de la colonisation est très important », a dit Merkel à Netanyahu, hier, à Berlin. Thomas Peter/Reuters
« Il est essentiel d’agir rapidement, et un arrêt de la colonisation est très important », a dit Merkel à Netanyahu, hier, à Berlin. Thomas Peter/Reuters
Merkel a accentué la pression sur les Israéliens pour qu'ils suspendent leur politique de colonisation en Cisjordanie en échange d'une relance de la dynamique de paix.

Pressé par la communauté internationale de renouer le dialogue avec les Palestiniens pour parvenir à une solution au conflit du Proche-Orient, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé, hier, à Berlin, « l'espoir de pouvoir relancer les négociations dans un délai d'un mois ou deux ». « Je suis prêt à rencontrer la direction de l'Autorité palestinienne, sans précondition, et qu'on s'y mette ! Nous avons beaucoup de travail pour écarter les radicaux et aller de l'avant », a déclaré M. Netanyahu lors d'une conférence de presse conjointe avec la chancelière allemande Angela Merkel. M. Netanyahu a cependant insisté pour qu'un futur État palestinien reconnaisse Israël comme « l'État juif », une exigence que les Palestiniens ont jusqu'à présent rejetée.
Mme Merkel a rappelé que pour l'Allemagne, comme pour les États-Unis et l'Union européenne, « l'arrêt de la colonisation des territoires occupés est une pierre angulaire d'une reprise du processus de paix. Et la paix passe par la création d'un État palestinien aux côtés d'Israël », a-t-elle insisté. « Il y doit avoir un changement substantiel » dans la politique israélienne en matière de colonies, a souligné Mme Merkel, estimant que « les possibilités pour un tel processus sont très bonnes en ce moment ».
Le Premier ministre israélien a également demandé des « sanctions paralysantes » contre l'Iran pour l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. « Nous avons peu de temps. La chose la plus importante que nous puissions mettre en place serait des sanctions paralysantes. Il est possible d'exercer des pressions réelles sur le régime de Téhéran si les grandes puissances du monde s'unissent », a déclaré M. Netanyahu. Il a ajouté que si le Conseil de sécurité des Nations unies ne parvenait pas à s'entendre sur un durcissement des sanctions en raison d'un refus de la Russie et de la Chine, une « coalition des volontaires » devrait adopter des sanctions de son côté.
Mme Merkel a déclaré quant à elle que le « temps pressait » pour que Téhéran réponde aux offres de dialogue pour un arrêt de son programme d'enrichissement d'uranium. Sans progrès d'ici à septembre, « nous envisagerons des mesures plus fermes » contre l'Iran, « dans les domaines de l'énergie et des finances », a-t-elle dit. « Nous avons déjà des sanctions et nous pouvons aller beaucoup plus loin. Nous y sommes prêts ». Mais elle a souligné que les sanctions seraient plus efficaces avec la collaboration de la Russie et de la Chine.
Benjamin Netanyahu a également évoqué la Shoah devant un groupe de journalistes allemands venus lui remettre un dossier contenant 29 plans du camp de concentration d'Auschwitz découverts en 2008. « Nous ne devons pas permettre au mal de planifier la mort collective d'innocents. Le plus important à faire est de tuer dans l'œuf (semblable projet) », a-t-il dit en faisant allusion aux déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad sur la nécessité de « rayer Israël de la carte du monde ».
Mme Merkel et M. Netanyahu sont par ailleurs convenus de reprendre régulièrement des rencontres bilatérales entre représentants des deux gouvernements, comme cela avait été décidé avec le précédent Premier ministre israélien, Ehud Olmert. La prochaine rencontre de ce type aura lieu avant la fin de cette année, avec le nouveau gouvernement allemand qui sera issu du scrutin du 27 septembre, a promis la chancelière.
L'orient le jour

Le spectacle d’horreur de Bogie

publié le jeudi 27 août 2009

Uri Avnery
MA PREMIÈRE PENSÉE FUT : Bon Dieu, cet homme avait la responsabilité de la vie de nos soldats !

Ma seconde pensée fut : en quoi est-ce une grande surprise ? Tu as toujours su quel genre de personnage il était ! Après tout, pendant les années où il a été chef d’état-major de l’armée, il a tranquillement soutenu l’établissement d’avant-postes de colonisation illégaux dans l’ensemble de la Cisjordanie !

La troisième pensée : et ce personnage est maintenant Vice Premier Ministre et membre du “Sextet” – les six ministres qui constituent le gouvernement réel d’Israël.

L’OCCASION de ces pensées terrifiantes fut la participation de Moshe (Bogie) Ya’alon à un rassemblement de la faction du Leadership Juif. “La Paix Maintenant est un virus,” y a-t-il déclaré. Et ils ne sont pas les seuls. “Tous les médias” sont aussi un virus. Ils influencent le discours public “de manière fausse, de manière mensongère”. Le virus comprend aussi “l’élite” de façon générale.

En plus, les “politiciens” sont à blâmer. “À chaque fois que les politiciens font appel à la colombe de la paix, nous, l’armée, devons tout remettre en ordre ensuite.”

Sa conclusion : “Les Juifs ont le droit de s’établir dans n’importe quel endroit d’Eretz Israël.” Et si cela irrite les Américains, Ya’alon a une réponse toute prête : “Je n’ai pas peur des Américains !”

Tout cela a été prononcé quelques jours après une visite bien médiatisée faite par Ya’alon dans les territoires occupés, en compagnie du leader du Shas Eli Yishai et de plusieurs autres ministres d’extrême droite. Cette bande a rendu visite aux avant-postes de colonisation que le gouvernement israélien a depuis longtemps promis aux Américains de démanteler pour exprimer leur opposition complète à leur évacuation. Ils ont terminé leur visite à Homesh, la colonie de Cisjordanie évacuée par Ariel Sharon au cours du “désengagement”. Ya’alon a exigé la recolonisation du lieu.

CES ACCENTS constituent une mélodie effrayante, une musique que nous connaissons trop bien. C’est l’hymne au fascisme.

D’abord : le mot “élite”. Dans le jargon de l’extrême droite israélienne, cela inclut tous ceux qu’ils haïssent : les intellectuels, les universités, les hommes politiques de gauche, la Cour Suprême, les médias.

Le terme a pour racine le verbe latin “eligere”, choisir, et désigne ce qu’il y a de meilleur, de plus distingué. Du fait qu’il désigne un ensemble indéfini, ce terme peut s’appliquer à différents objectifs. Lorsque les démagogues s’adressent à des masses de Juifs orientaux, “l’élite” désigne clairement les Ashkénazes qui dirigent le pays. Lorsqu’ils s’adressent à la communauté religieuse, “l’élite” représente les laïques, les athées qui sont étrangers à la tradition juive. Lorsqu’ils s’adressent aux immigrants russes, “l’élite” désigne les Israéliens de souche, ceux qui sont nés dans le pays, qui bloquent la voie des nouveaux immigrants.

Lorsque l’on assemble tous ces gens, on obtient une représentation où il y a “eux” et “nous”. “Eux”, la poignée de vieux arrogants qui occupent tous les postes clefs de l’État, et “nous”, les gens simples, honnêtes, les patriotes, les gardiens de la tradition, les victimes de discrimination, les opprimés. Chaque groupe fasciste dans le monde alimente une telle perception de “l’élite”.

(Peu importe que Ya’alon, comme la plupart des autres démagogues, appartienne lui-même à l’élite. Il est né dans le pays, Ashkénaze d’origine ukrainienne. Son nom d’origine était Smilansky. Il est encore officiellement membre d’un kibboutz “élitiste” et appartient au corps particulièrement privilégié des officiers supérieurs.)

EN second lieu : les traîtres. Il y a un ennemi à l’intérieur. Celui-là n’est pas moins dangereux que l’ennemi du dehors ; en réalité il est beaucoup plus dangereux. Lorsque Ya’alon parle de La Paix Maintenant, il veut parler de l’ensemble du camp de la paix, la partie libérale et laïque de la société. C’est la Cinquième Colonne, le Cheval de Troie dans les murs. Il est nécessaire de les éliminer avant de pouvoir se retourner pour combattre les adversaires étrangers.

En troisième lieu : les “politiciens”. Les démagogues sont, évidemment, eux-mêmes des politiciens, mais ils se situent à part. Ya’alon dresse un tableau des “politiciens” qui font venir une abominable colombe de la paix dont l’armée doit nettoyer les excréments.

Les politiciens filous, intrigants et lâches d’un côté, l’armée droite, héroïque et loyale de l’autre – voilà le tableau tout à fait familier. L’exemple le mieux connu est celui de l’Allemagne après la première guerre mondiale. La légende du “poignard dans le dos” servit de tremplin vers le pouvoir à Adolf Hitler : l’armée allemande tenait tête à l’ennemi et avait la victoire en vue lorsque “les politiciens”, les Juifs, les Socialistes et les autres “criminels de novembre” plantèrent un poignard dans le dos des héroïques combattants.

La colombe de la paix lâche sa fiente et les soldats sont obligés de nettoyer les ordures de la paix.

Et aussi : “Tous les médias”. C’est l’une des marques du fascisme en Israël et partout dans le monde. Les médias sont toujours “gauchistes”, “antinationaux”, ce sont les “médias hostiles”. Les journalistes et les personnalités de la radio et de la télévision constituent une société secrète d’adversaires d’Israël qui répandent des mensonges et déforment la réalité pour saper le moral de la nation, diffamer l’armée, ternir nos valeurs nationales et prêter assistance à l’ennemi.

La réalité est naturellement très,très différente. Les médias israéliens relaient servilement la propagande officielle pour tout ce qui concerne les questions nationales et de sécurité. Ils sont conformistes au plus haut degré et totalement mobilisés. Il n’y a pas un seul journal de gauche dans le pays. La plupart des correspondants politiques répètent comme des perroquets les déclarations des “sources officielles” ; presque tous les correspondants chargés des questions arabes sont d’anciens officiers des services de renseignement de l’armée ; et presque tous les correspondants militaires servent de porte-paroles officieux de l’armée. Dans les pages d’actualités et les programmes d’actualités, la terminologie de droite règne en maître. Mais du fait que pour des questions de moindre importance les médias critiquent le gouvernement, comme c’est de leur devoir dans une société démocratique, il est facile de les présenter comme “de gauche” et subversifs. Cela est vrai aussi dans l’enseignement.

Et enfin : le “virus”. La présentation des opposants politiques comme des agents infectieux ou de la vermine répugnante est l’un des traits caractéristiques de l’extrême droite. Il suffit de se souvenir du film du Dr Joseph Goebbels : “Le Juif éternel”, dans lequel les Juifs étaient présentés comme des rats répandant des maladies.

Si l’on regroupe l’ensemble de ces caractéristiques – la haine de “l’élite”, la glorification de l’armée, le mépris des “politiciens”, la diabolisation du camp de la paix, les accusations contre la presse – c’est le visage horrible du fascisme qui apparaît. Ici en Israël et partout dans le monde.

NON MOINS importants sont le lieu et l’auditoire.

Ya’alon s’est exprimé à un rassemblement de la “faction pour le Leadership Juif”. C’est un groupe d’ultra-ultra droite, qui est entré au Likoud avec l’objectif déclaré de le conquérir de l’intérieur. Elle a pour chef un certain Moshe Feiglin, d’où l’appellation “les Feiglins” donnée habituellement à ses membres

À la veille des dernières élections, Benyamin Netanyahou a fait tout ce qu’il a pu, faisant appel à des moyens “casher” et “pas vraiment casher” pour rayer Feiglin de la liste des candidats du Likoud. Il tenait à éviter que le Likoud n’apparaisse comme un parti d’extrême droite. Le principal concurrent du Likoud, Kadima, se définissait comme un parti du centre ou de la droite modérée et faisait de gros efforts pour pousser Netanyahou vers la droite. Netanyahou pensait qu’en poussant Feiglin vers la sortie il pourrait contrer cette attaque.

La question est de savoir si c’était là son seul objectif. Dans ce cas, pourquoi a-t-il fait monter à une place avantageuse sur la liste Benny Begin, qui personnifie la droite extrême. Et pourquoi a-t-il enrôlé et embrigadé Moshe Ya’alon, qui était déjà connu pour ses opinions d’extrême droite ? Cette recrue a coûté très cher, puisqu’à la fin Kadima, contre toute attente, a remporté un siège de plus que le Likoud.

Mais Netanyahou, politicien né, avait plus d’un objectif en tête. Il craignait que Feiglin ne vienne un jour menacer son emprise sur la direction du Likoud. Pour empêcher cette éventualité, il a refusé à Feiglin un siège à la Knesset.

Et c’est ici qu’intervient Ya’alon, le protégé choyé de Netanyahou, qui s’allie à Feiglin plutôt qu’à toute autre personne. Comme le dit le proverbe hébreu, l’hirondelle a rendu visite au corbeau. Mais on ne voit pas clairement qui est l’hirondelle et qui est le corbeau. Est-ce que Feiglin se sert de Ya’alon – ou bien est-ce Ya’alon qui projette d’utiliser Feiglin pour se placer comme le dirigeant d’un grand camp d’extrême droite ?

ON DEVRAIT aussi prêter attention à la déclaration de Ya’alon disant : “Je n’ai pas peur des Américains”. Les Américains exigent le gel des colonies ? Qu’ils aillent au diable ! Pour qui se prennent-ils ? Quoi, ces goyims nous donneraient des ordres ? Barack Obama voudrait nous dire où nous pouvons nous établir et où nous ne le pouvons pas ?

C’est un autre trait du nouveau fascisme israélien : la propension à s’engager dans une confrontation ouverte avec les États-Unis, et en particulier avec le président Obama. Déjà une campagne israélienne contre “Barack Saddam Hussein”, le nouvel Hitler, bat son plein. La droite américaine et la droite israélienne trouvent facilement un langage commun. Une femme israélienne aux États-Unis dirige la campagne très médiatisée pour prouver qu’Obama n’est pas né aux États-Unis, que son père n’a jamais été citoyen américain et qu’il devrait par conséquent être écarté de la Maison Blanche.

Toute l’affaire frise la folie. Israël dépend des États-Unis pour pratiquement tout : aide économique, armement, coopération en matière de renseignement, soutien diplomatique comme le veto au Conseil de Sécurité. Nétanyahu est en train d’essayer d’éviter la confrontation en ayant recours à toutes sortes de mensonges ou de diversions. Et c’est là qu’interviennent Ya’alon et Cie pour appeler à une révolte ouverte contre les USA !

Il y a de la méthode dans cette folie. Le système d’éducation israélien glorifie les Zélotes, ceux-là qui, il y a 1940 ans, ont déclaré la guerre à l’empire romain. Les Zélotes devinrent les chefs de la communauté juive de Palestine et déclenchèrent une révolte qui n’avait aucune chance de réussir. Les rebelles furent défaits, Jérusalem fut détruite, le Temple brûlé et rasé.

LE SPECTACLE D’HORREUR DE BOGIE a des ramifications plus larges.

Il offre le tableau d’un groupe fou d’extrémiste qui défie le modéré et responsable Nétanyahou. Netanyahou envoie un message à Obama et à son peuple : au secours ! Si vous m’obligez à geler les colonies et à démanteler les avant-postes, ce sera la fin pour moi ! Mon gouvernement va tomber et vous devrez traiter avec les cinglés !

Cela serait plus convainquant si Nétanyahu avait fait usage de sa prérogative légale pour renvoyer Ya’alon du gouvernement , même si cela représente un risque politique. “Bibi” a réprimandé “Bogie” comme un maître d’école qui réprimande un gamin et lui fait copier cent fois “Je serai un gentil garçon”. Ainsi Ya’alon reste Vice Premier ministre, ministre chargé des Affaires Stratégiques et membre du Sextet des ministres qui gouvernent (les autres étant Avigdor Lieberman, Benny Begin, Eli Yishai, Dan Meridor et Benyamin Nétanyahu lui-même.)

Les choses se présentant ainsi, Nétanyahu ne peut pas se soustraire à la responsabilité de tout ce que dit et fait Ya’alon.

Uri Avnery 22 août 2009

[Traduit de l’anglais « The Bogie Horror Show » pour l’AFPS : FL]