jeudi 25 juin 2009

Moyen-Orient : Le Quatuor réuni le 26 juin en Italie

24 juin 2009 – Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon participera à la prochaine réunion du Quatuor pour le Moyen-Orient, composé des États-Unis, de la Fédération de Russie, de l'ONU et de l'Union européenne, à Trieste (Italie), vendredi 26 juin.

Les membres du Quatuor espèrent y rencontrer des membres de la Ligue des Etats arabes, pour discuter des suites de l'Initiative de paix arabe.

Ban Ki-moon compte aussi participer à une réunion du G8 sur l'Afghanistan et le Pakistan. Il sera de retour à NY ce week-end, a rapporté sa porte-parole.

Mardi, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a appelé les Israéliens et les Palestiniens à s'engager en faveur d'une solution à deux États, en menant des négociations « pacifiques » sur toutes les questions clefs et en mettant en œuvre tous les engagements compris dans la Feuille de route.

« Nous avons désormais une chance réelle de commencer à changer la dynamique du processus de paix au Moyen-Orient », a déclaré Robert Serry au Conseil de sécurité, rappelant les efforts renouvelés du Quatuor et de la Ligue des États arabes.

Il a en outre insisté sur le discours prononcé, le 4 juin au Caire, par le président des États-Unis et sur la réponse du Premier ministre israélien qui ne s'oppose plus à la création d'un État palestinien même s'il y attache des « conditions draconiennes ».

Au cours de son exposé, il a souligné que les défis immédiats, pour ce qui est de la partie palestinienne sont d'ordre financier. Il a donc jugé essentiel que les États Membres honorent rapidement leurs promesses de fonds, tout en soulignant que cela exige d'abord et avant tout la levée du blocus imposé par Israël et la création d'un environnement favorable à la croissance économique.

Nous avons une chance de changer la dynamique, a-t-il affirmé, en arguant de la baisse du niveau de violence entre Israéliens et Palestiniens et des efforts véritables déployés, notamment par l'Égypte, pour prévenir la reconstitution des stocks d'armes des militants à Gaza. Il a réitéré l'attachement de l'ONU à l'Initiative de paix arabe et indiqué que l'ONU appuie également, la convocation d'une conférence internationale à Moscou.

un.org

Israël s’emmure

mercredi 24 juin 2009 - 09h:14

Ahmed Loutfi - Chaimaa Abdel-Hamid /Al-Ahram-hebdo



L’appel du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, pour la reconnaissance du caractère juif d’Israël en plus du maintien des colonies et du rejet pratique de l’Etat palestinien ont ouvert le débat sur les vraies intentions de Tel-Aviv qui semble privilégier une vision fasciste et raciste.

Un incident significatif qui n’est ni le premier ni le dernier du genre : le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovitch, a été filmé tenant des propos anti-arabes, lors d’une tournée d’inspection à Tel-Aviv.

Rencontrant un policier en civil qui s’excusait de porter des vêtements sales, le ministre lui a répondu : « C’est pas grave, tu as l’air d’un vrai Arabush », usant d’un terme d’argot péjoratif pour « Arabe ».

A la suite de la diffusion de la scène à la télévision publique, ce ministre du parti d’extrême droite Israel Beiteinou a affirmé « avoir voulu plaisanter et n’avoir pas eu l’intention d’insulter quiconque ». Mais le député arabe israélien Ahmed Tibi, qui connaît bien les choses, a affirmé que cette phrase révélait « le caractère fasciste » du parti dirigé par le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liebermann, troisième formation du Parlement (15 députés sur 120) et membre de la coalition au pouvoir. On rappelle d’ailleurs que l’Egypte a refusé de recevoir ce Lieberman. D’ailleurs, il avait axé sa campagne électorale au début de l’année sur des attaques verbales contre la population arabe, sur le thème « Pas de citoyenneté sans loyauté envers l’Etat ».

En fait, il ne s’agit pas d’un simple malentendu ou lapsus, mais l’expression d’une mentalité grandissante en Israël. On peut même aller jusqu’à dire que cela est profondément gravé dans la culture d’un grand nombre d’Israéliens, malheureusement cette extrême droite qui est au pouvoir actuellement. A l’heure où les efforts sont déployés par la communauté internationale avec une intervention concrète, quasiment inédite et efficace du président américain Barack Obama, pour parvenir à la paix, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu multiplie les obstacles tout en prétendant vouloir parvenir à une solution. Ainsi le principal élément de son discours où il répondait à celui d’Obama a été de mettre en exergue le caractère juif de l’Etat d’Israël. S’il a accepté l’idée de principe d’un Etat palestinien, il a posé une série de conditions draconiennes. Il a notamment exigé la démilitarisation de cet Etat et la reconnaissance par la direction palestinienne d’Israël comme Etat du peuple juif. Il a aussi exclu un gel de la colonisation juive, un retour des réfugiés palestiniens poussés à l’exode lors de la création d’Israël en 1948, ou un retrait de la partie arabe occupée de Jérusalem.

Ce que le négociateur palestinien Saëb Erakat a expliqué comme juste cinq « non » exprimés par Netanyahu. « Il a dit non à une solution à deux Etats, non au gel de la colonisation, non à la vision du président Barack Obama pour un nouveau Proche-Orient, non à la reprise des négociations au point où elles s’étaient arrêtées et non à l’Initiative de paix arabe », proposant une normalisation avec Israël en échange de son retrait des territoires occupés, a-t-il estimé.

Si l’on veut arriver au fond de la pensée de Netanyahu, c’est justement faire d’Israël un Etat fasciste professant un système très proche de l’apartheid. Un refus clair et net du Palestinien, autant celui de l’Etat projeté que celui qui réside dans l’Etat d’Israël. Et somme toute, ce n’est pas uniquement le point de vue de l’establishement mais aussi celui de plusieurs catégories.

Une autre scène qui vient s’imposer : des gardes-frontières israéliens se sont amusés à filmer des humiliations qu’ils ont fait subir à des Palestiniens et ont diffusé ces vidéo clips sur Internet, rapporte vendredi le quotidien Haaretz. Sur l’un des clips qui remontent à plusieurs années, diffusé sur YouTube, l’on voit un Palestinien forcé à se gifler et à chanter en arabe : « J’aime les gardes-frontières ». Un autre clip montre un Palestinien arrêté et conduit en jeep, forcé encore et encore à reprendre ce refrain.

Une troisième vidéo, remontant à 2007, montre des gardes-frontières en action, avec la photo de l’un d’eux souriant au côté d’un Palestinien menotté et les yeux bandés. Sur une autre vidéo, une voix off lit : « Que chaque mère arabe sache que le sort de ses enfants est entre les mains de la compagnie C3 ». D’anciens membres du corps des gardes-frontières, dont un officier qui avait servi dix ans, ont affirmé que les pratiques humiliantes étaient toujours courantes. Le porte-parole des gardes-frontières, Moshé Finsi, a toutefois affirmé à l’AFP qu’« au cours des dernières années, le nombre de bavures de ce type a considérablement diminué du fait d’un travail d’éducation des recrues ». Il a souligné que les films « remontaient presque tous à plusieurs années et que le corps des gardes-frontières avait ouvert des enquêtes et chassé les coupables de ses rangs ». Les gardes-frontières, qui dépendent de la police, sont chargés en particulier des contrôles d’identité aux barrages routiers en Cisjordanie et aux entrées de Jérusalem et de traquer les travailleurs palestiniens sans permis en Israël.

Plusieurs d’entre eux ont été impliqués ces derniers temps dans des cas de mauvais traitements à l’encontre de Palestiniens. Deux gardes-frontières ont ainsi été condamnés en 2008 à six ans et demi et quatre ans et demi de prison ferme respectivement pour le meurtre d’un Palestinien à Hébron, en Cisjordanie fin 2002. Ils avaient jeté Imran Abou-Hamdieh, 18 ans, hors de leur Jeep alors que celle-ci roulait à 80 km/h. Grièvement blessé à la tête, il était ensuite décédé.

Mais y a-t-il du nouveau dans ce contexte ? La question qui s’impose est de savoir ce qu’implique sur le plan politique la définition d’Israël en tant qu’Etat juif, d’autant plus que la réaction arabe, celle du président Moubarak, est bien précise : « L’appel à reconnaître Israël en tant qu’Etat juif complique davantage les choses et ruine les possibilités de paix. (...) Personne ne soutiendra cet appel, ni en Egypte ni ailleurs ».

Pour Emad Gad, rédacteur en chef d’Israeli Digest, l’idée d’un Etat juif existe depuis la résolution de partage en 1947. « Mais il n’est pas usuel que l’Etat demande à la communauté internationale de reconnaître l’appellation qu’il se donne. Or, Israël se donne cette titulature. Cela implique que sous couvert de reconnaissance d’Etat juif, Israël pourra renvoyer les Arabes qui sont sur son territoire et qui représentent déjà aujourd’hui 20 % de sa population. Si ce nombre augmente (on sait que le taux de fertilité des Palestiniens est plus grand que celui des Israéliens), il aura le droit de les expulser sous prétexte que ceci altère la nature de l’Etat ». Jusqu’à très récemment, les Israéliens tentaient de surmonter ce problème grâce à l’immigration de juifs provenant de différents pays. Gad relève aussi cet aspect d’épuration ethnique si l’on peut dire. « Par exemple, pour retirer des colons de Cisjordanie, ils exigeraient en échange l’expulsion d’Arabes israéliens. Graduellement, le territoire israélien sera dépourvu d’Arabes ». Et d’ajouter que la demande de Netanyahu n’est pas de pure forme. « C’est un regard approfondi pour une étape à venir. Cela n’est pas nouveau dans la doctrine israélienne, ce qui est nouveau, c’est le fait de le mettre comme une condition sine qua non d’un règlement. En fait, l’étape précédente était plutôt concentrée à attirer les juifs ; aujourd’hui, c’est plutôt d’expulser les Arabes ».

Analogie avec l’apartheid

Ce point de vue est partagé par le politologue Abdel-Ghaffar Chokr. « Proclamer le caractère juif de l’Etat est un préliminaire à la sortie des Arabes d’Israël » et de relever que ceci veut dire qu’il s’agira concrètement d’un Etat raciste. Mais s’agirait-il d’un Etat à l’exemple de l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid ? Beaucoup d’analystes en parlent, d’autant plus qu’Israël a bien collaboré avec l’ancien régime de Pretoria, lui fournissant soutiens politique et militaire, rappellent-ils. Il ne s’agit pas non seulement de la situation des Arabes israéliens. Le mur en témoigne aussi. « Le penseur américain Naom Chomsky estime même que le mur va au-delà de ce qu’était la politique sud-africaine des bantoustans, il se refuse à utiliser le terme d’apartheid pour la situation à l’intérieur des frontières d’Israël, tout en considérant que les techniques d’appropriation de terres arabes s’en sont rapprochées ». (Apartheid et Israël/Palestine, analogie et contresens, Frédéric Giraut).

Il est question dans l’analogie aussi du système que veut établir Israël. Netanyahu a bien parlé d’un Etat démilitarisé, privé de véritables structures. C’est bien des bantoustans ces pseudo Etats d’Afrique du Sud, très proches même s’ils sont différents des townships ou des ghettos urbains.

Est-ce de la propagande anti-israélienne juste ? Ou bien une logique qu’impose une réalité tout à fait analogue : des occupants étrangers, condamnés à être minoritaires et qui compensent par la puissance et la suprématie militaire, financière et technologique cet état des lieux, sans oublier un lien très étroit avec l’Occident, protecteur.

Mais pour Emad Gad, l’analogie est un peu lointaine. Israël est un Etat raciste, mais pas au point de parler d’un apartheid. Il ne s’agit pas d’une séparation totale. « Il y a une discrimination raciale, mais pas une ségrégation raciale. L’Afrique du Sud l’appliquait comme une politique, un système », dit-il.

Mais pour revenir au texte de Frederic Giraut, les analogies existent aussi au niveau historique. « L’assimilation de l’Etat d’Israël et du sionisme à l’apartheid joue sur certains rapprochements historiques. Tout d’abord, une date fondatrice commune, 1948. La colonisation de peuplement d’origine européenne, ensuite, avec un débat sur l’antériorité historique d’installation - on sait que les Afrikaners prétendaient avoir colonisé la région en même temps, voire juste avant que les migrations bantoues n’aboutissent en Afrique australe, et se désignaient dans leur propre mythologie comme peuple élu. Un discours certes très éloigné de l’argument autrement plus fort du retour à la patrie originelle et biblique. Mais les registres se recoupent : Theodor Herzl ne donnait-il pas le Transvaal minier en exemple de colonie de peuplement modèle dans son Judenstaat de 1896 ? ».

En fait, le rapport se confirme avec la question de la colonisation qui, en Israël, constitue une vraie représentation culturelle et identitaire. David Grossman, l’un des écrivains les plus renommés d’Israël, reproche à Netanyahu de « n’avoir pas parlé avec courage et honnêteté, comme il l’avait promis, en évitant de traiter du rôle destructeur de la colonisation comme obstacle à la paix. Il n’a pas regardé les colons droit dans les yeux et ne leur a pas dit ce qu’il sait parfaitement : la carte des implantations contredit la carte de la paix » Une paix de plus en plus lointaine.

Le langage qui absout Israël

mercredi 24 juin 2009 - 06h:07

Saree Makdisi - Los Angeles Times



Un vocabulaire politique spécial nous empêche de voir ce qui se passe au Moyen-Orient

(JPG)
Netanyahu, "escroc et fraudeur" selon les Palestiniens...

Dans son discours de dimanche dernier, le premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a exclu catégoriquement la création d’un État palestinien souverain, ce qui aurait dû être considéré comme un coup mortel porté à la recherche de la solution des deux États au conflit israélo-palestinien.

Lundi matin toutefois, dans tous les États-Unis, les journaux titraient que Netanyahou avait appuyé la création d’un État palestinien. La Maison-Blanche s’est félicitée de ce discours qui représentait « un important pas en avant ».

Quand on en vient à Israël, il est si facile de faire fi de toute réalité parce que l’interprétation des déclarations israéliennes est faussée selon une pratique suivie de longue date par les commentateurs et les journalistes aux États-Unis.

En fait, un vocabulaire spécial a été mis au point pour le conflit israélo-palestinien aux États-Unis. Ce vocabulaire filtre et structure la manière dont les événements sont interprétés ici et il est par conséquent difficile aux lecteurs de comprendre pleinement la nature de ces événements ; il est même vraisemblable que les journalistes ont du mal à porter un regard critique sur ce qu’ils écrivent.

L’effet de ce vocabulaire spécial est que les États-Unis acceptent, voire appuient, chez Israël ce qu’ils rejetteraient carrément de la part de tout autre pays.

Voici un exemple classique.

Aux États-Unis, le débat classe souvent les hommes et les mouvements politiques palestiniens entre « extrémistes » et « modérés ». Ces derniers ont l’air attrayants tandis que les premiers doivent être - nécessairement, n’est-ce pas ?- inacceptables. Mais c’est à peine si ceux qui utilisent ces expressions se demandent jamais ce qu’elles signifient. Selon les normes de qui applique-t-on ces étiquettes manifestement subjectives ?

Quand on en vient aux hommes politiques israéliens, ceux-ci sont libellés d’après une norme entièrement différente : « colombes » ou « faucons ». Contrairement aux expressions réservées aux Palestiniens, ces deux termes aviaires n’ont aucune connotation intrinsèquement négative.

Alors pourquoi n’y a-t-il pas de dirigeants palestiniens appelés « faucons » ? Pourquoi les politiciens israéliens sont-ils rarement appelés « extrémistes » ? Ou en fait, « militants » ?

Il y a d’innombrables exemples de ces deux poids deux mesures linguistiques. Les médias américains utilisent communément l’expression « Arabes israéliens », terme déraciné et qui fait délibérément écran, pour désigner les citoyens palestiniens d’Israël alors ceux-ci se nomment eux-mêmes - et sont - Palestiniens.

De même, les habitats israéliens construits dans les territoires occupés en violation du droit international sont toujours appelés (NdT : cette remarque vaut pour l’anglais seulement ) « settlements » voire « voisinages » plutôt que ce qu’ils sont vraiment : des « colonies ». Ce mot peut être dur à entendre, mais il est bien plus correct (« ensemble de personnes qui s’installent dans une nouvelle localité formant une communauté soumise ou connectée à leur État patrie »).

Ces distinctions subtiles font toute la différence. Dans l’inconscient, ces termes modèlent la façon dont on appréhende les gens et les événements. S’agissant d’Israël, on dirait que nous utilisons un dictionnaire qui ne s’applique à personne d’autre pour autoriser des actions ou des déclarations qui seraient condamnées dans n’importe quel autre cas.

C’est ce qui a permis à Netanyahou d’être félicité pour avoir appuyé un « État » palestinien en dépit du fait que le genre d’entité éventuelle dont il a parlé pour les Palestiniens n’a rien à voir avec un État.

Si vous regardez le mot « État » dans le dictionnaire, vous verrez probablement que l’on parle de l’intégrité territoriale, de pouvoir et de souveraineté. L’entité dont Netanyahou parlait dimanche dernier n’avait aucun de ces traits constitutifs. Un « État » sans territoire défini, qui n’est pas autorisé à contrôler ses propres frontières ou son espace aérien, et ne peut pas conclure de traités avec d’autres états, n’est pas un État, pas plus qu’une pomme n’est une orange, ni une voiture un aéroplane. Alors, comment les grands journaux étasuniens peuvent-ils dire « le Premier ministre israélien appuie un État pour les Palestiniens » comme l’a fait le New York Times ? Ou : « Netanyahu cède sur l’objectif des deux états » comme l’a dit ce journal ?

Parce qu’on utilise un vocabulaire différent.

C’est la raison pour laquelle l’exigence la plus extraordinaire posée par Netanyahou dans son discours de dimanche soir n’a suscité aucun émoi ici.

« La vérité », dit-il, « est que dans une partie de notre patrie, au coeur de notre patrie juive, il y a actuellement une importante population palestinienne ».

En d’autres termes, comme Netanyahou l’a dit à plusieurs reprises, il y a un peuple juif ; ce peuple a une patrie et par conséquent un État. Pour ce qui est des Palestiniens, il s’agit d’un assortiment - - même pas d’un groupe - - d’intrus sur des terres juives. Bien entendu , Netanyahou balaie d’un revers de la main le fait qu’ils ont derrière eux une narration de la patrie qui concurrence la sienne et qui est liée à la même terre, narration qui mérite d’être reconnue par Israël.

Loin de là : les Palestiniens doivent, dit-il, accepter qu’Israël est l’État du peuple juif (incidemment c’est une exigence israélienne relativement nouvelle) et ils doivent le faire alors qu’il est entendu qu’ils n’ont pas les mêmes droits. « Nous » sommes un peuple, disait Netanyahou ; « eux » sont simplement une « population ». « Nous » avons droit à un État - un État véritable. « Eux » n’ont pas ce droit.

Et le porte-parole de notre président afro-américain appelle cela « un important pas en avant » ?

Dans toute autre situation - y compris dans notre propre pays - un contraste aussi brutalement franc entre ceux qui sont considérés comme ayant des droits inhérents et ceux qui ne les ont pas serait immédiatement taxé de raciste. Pourtant, on passe cela à Netanyahou, non pas parce que la plupart des Étasuniens soutiendraient sciemment le racisme, mais parce que dans ce cas, un vocabulaire politique spécial intervient et les empêche de le reconnaître pour ce qu’il est.

* Saree Makdisi est professeur d’anglais et de littérature comparée à l’UCLA. Il est l’auteur notamment de « Palestine Inside Out : An Everyday Occupation. »

Un grand homme : le militant israélien Ezra Nawi doit rester libre !

jeudi 25 juin 2009 - 00h:21

Michel Warschawski
AIC



Sans jamais essayer de cacher son identité israélienne, et laissant toujours les Palestiniens décider de ce qu’il faut faire et jusqu’où aller, Ezra fait maintenant partie intégrante de leur communauté et a été accepté comme tel.

(JPG)A la fin des années 80 et courant des années 90, quand plus de 100 Femmes en noir se rassemblaient à Jérusalem, chaque vendredi, pour manifester contre l’occupation israélienne, il y avait aussi un homme. Un homme qui avait l’habitude de venir et de remettre une rose à chaque femme, ensuite il s’en allait. Cet homme, dont le nom est Ezra Nawi, ne ressemble pas aux jeunes militants habituels de la classe moyenne que nous voyons dans les manifestations anti-occupation, mais plutôt à un travailleur dont les racines se trouvent dans le monde arabe. Ezra est plombier, et bientôt, il deviendra le plombier de la gauche israélienne à Jérusalem.

De sympathisant, Ezra est devenu rapidement acteur, et on peut le voir à chaque manifestation contre l’occupation, ainsi que dans les quelques activités qui abordent les problèmes sociaux internes d’Israël.

Au sein de ce que l’on appelle le mouvement de la paix israélien, Ezra est atypique : il n’a jamais créé d’ONG, il ne fait pas avec les financiers, et il ne va pas à l’étranger faire des conférences ou des tournées de prises de parole. En réalité, il finance ses activités de sa propre poche et quand il a besoin de plus d’argent qu’il ne peut en gagner, Ezra a acquis une grande efficacité pour motiver ses amis à aider de leur argent et de leur temps ; parce qu’à cause de son exemple personnel, chaque jour et chaque nuit, personne ne peut lui dire non, notamment quand, au milieu de la nuit, Ezra vous demande de le rejoindre dans le sud du district d’Hébron pour tenter d’assurer une protection à la population locale.

Le sud du district d’Hébron est le champ d’activité principal d’Ezra, qui aide la population locale à résister aux tentatives des forces d’occupation de les expulser de leurs terres et de leurs maisons et contre la violence des colons. Pour ces activités, Ezra a payé un prix tribut : sa voiture a été défoncée, il a souvent été roué de coups et la police l’a arrêté des dizaines de fois sous le prétexte de violence contre les colons ou les soldats. Ezra parle couramment l’arabe, mais c’est surtout sa personnalité qui fait que sa participation est dépourvue de toute condescendance paternaliste : sans jamais essayer de cacher son identité israélienne, et laissant toujours les Palestiniens décider de ce qu’il faut faire et jusqu’où aller, Ezra fait maintenant partie intégrante de leur communauté et a été accepté comme tel.

Et maintenant, les autorités israéliennes ont décidé d’envoyer Ezra en prison. Pas question !

Avec Noam Chomsky, Naomi Klein et des centaines de militants israéliens, palestiniens et internationaux, nous devons ériger un mur humain entre Ezra et la prison. Citoyen Nawi (un beau film sur Ezra Nawi) mérite le Prix Nobel de la paix alternative, pas une peine de prison. « Alternative », car pour un grand homme comme Ezra, ce serait un déshonneur de partager le prix officiel après qu’il ait été décerné à des gens comme Henry Kissinger et Shimon Peres.

info-palestine.net

Washington poursuit son rapprochement avec Damas au moment où l’Iran va mal
25/06/2009

DIPLOMATIE Les États-Unis ont annoncé leur décision d'envoyer à nouveau un ambassadeur en Syrie après quatre ans de froid.

« La décision a été prise d'envoyer à nouveau un ambassadeur à Damas. Le processus prendra cependant quelque temps », a déclaré hier à l'AFP un responsable de l'administration américaine sous le couvert de l'anonymat. Le porte-parole de l'ambassade de Syrie à Washington, Ahmad Salkini, a indiqué ne pas être surpris par cette annonce, sans toutefois la confirmer officiellement. « Au vu de nos discussions avec les responsables américains, nous sentions que cela n'allait pas tarder », a déclaré le porte-parole à l'AFP. « Mais il n'y a eu aucun communiqué officiel. » « Si ces informations sont exactes, c'est indéniablement un pas dans la bonne direction et indéniablement un signe de sincérité de la part de l'administration Obama au sujet du dialogue avec la Syrie », a-t-il ajouté.
Les États-Unis avaient rappelé leur ambassadeur à Damas après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, pour lequel le régime syrien avait été montré du doigt. L'ambassade est depuis restée ouverte, dirigée par un chargé d'affaires. Mais depuis son entrée en fonctions en janvier 2009, la nouvelle administration de Barack Obama a engagé des contacts diplomatiques prudents avec la Syrie, décrite par George W. Bush comme un « État voyou » mais dans laquelle le nouveau président américain voit une des clés de la paix au Proche-Orient.

« Il y a beaucoup de travail à faire dans la région pour lequel la Syrie peut jouer un rôle. Cela aidera d'avoir sur place une ambassade avec un staff complet », a déclaré au New York Times d'hier un haut responsable de l'administration américaine. L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, s'est rendu le 14 juin à Damas pour y rencontrer le président syrien Bachar el-Assad. Il a qualifié ses entretiens de « sérieux et productifs », rappelant que « l'objectif du président (Obama) a toujours été, depuis le début, une paix globale dans la région ». « Comme je l'ai répété à de multiples reprises, publiquement et en privé, cela veut dire une paix entre Israël et les Palestiniens, entre Israël et la Syrie, entre Israël et le Liban, et une pleine normalisation des relations entre Israël et tous ses voisins », a-t-il ajouté.
Commentant cette visite, le quotidien gouvernemental syrien as-Saoura avait relevé « un véritable optimisme car les deux parties ont réalisé l'importance d'améliorer leurs relations pour aboutir à une paix globale ».
Cette annonce intervient aussi au moment où le principal allié de la Syrie, le régime islamique iranien, est confronté à un mouvement de contestation populaire sans précédent depuis la révolution de 1979, après un scrutin présidentiel contesté. Selon le commentateur du Washington Post David Ignatius, l'administration américaine considère que les manifestations populaires en Iran, même si elles semblaient s'essouffler hier après une répression violente, ont changé la donne. « Au moment où l'emprise des mollahs sur le pouvoir s'affaiblit, il existe de nouvelles opportunités d'éloigner certains de leurs alliés », ajoute David Ignatius.
Les relations américano-syriennes s'étaient dégradées après l'invasion américaine de l'Irak en 2003. Damas avait interrompu la coopération en matière de sécurité avec les États-Unis. Washington a ensuite imposé des sanctions économiques à la Syrie à partir de 2004, accusant Damas de soutenir le terrorisme.

Washington poursuit son rapprochement avec Damas au moment où l’Iran va mal
25/06/2009

DIPLOMATIE Les États-Unis ont annoncé leur décision d'envoyer à nouveau un ambassadeur en Syrie après quatre ans de froid.


« La décision a été prise d'envoyer à nouveau un ambassadeur à Damas. Le processus prendra cependant quelque temps », a déclaré hier à l'AFP un responsable de l'administration américaine sous le couvert de l'anonymat. Le porte-parole de l'ambassade de Syrie à Washington, Ahmad Salkini, a indiqué ne pas être surpris par cette annonce, sans toutefois la confirmer officiellement. « Au vu de nos discussions avec les responsables américains, nous sentions que cela n'allait pas tarder », a déclaré le porte-parole à l'AFP. « Mais il n'y a eu aucun communiqué officiel. » « Si ces informations sont exactes, c'est indéniablement un pas dans la bonne direction et indéniablement un signe de sincérité de la part de l'administration Obama au sujet du dialogue avec la Syrie », a-t-il ajouté.
Les États-Unis avaient rappelé leur ambassadeur à Damas après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, pour lequel le régime syrien avait été montré du doigt. L'ambassade est depuis restée ouverte, dirigée par un chargé d'affaires. Mais depuis son entrée en fonctions en janvier 2009, la nouvelle administration de Barack Obama a engagé des contacts diplomatiques prudents avec la Syrie, décrite par George W. Bush comme un « État voyou » mais dans laquelle le nouveau président américain voit une des clés de la paix au Proche-Orient.

« Il y a beaucoup de travail à faire dans la région pour lequel la Syrie peut jouer un rôle. Cela aidera d'avoir sur place une ambassade avec un staff complet », a déclaré au New York Times d'hier un haut responsable de l'administration américaine. L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, s'est rendu le 14 juin à Damas pour y rencontrer le président syrien Bachar el-Assad. Il a qualifié ses entretiens de « sérieux et productifs », rappelant que « l'objectif du président (Obama) a toujours été, depuis le début, une paix globale dans la région ». « Comme je l'ai répété à de multiples reprises, publiquement et en privé, cela veut dire une paix entre Israël et les Palestiniens, entre Israël et la Syrie, entre Israël et le Liban, et une pleine normalisation des relations entre Israël et tous ses voisins », a-t-il ajouté.
Commentant cette visite, le quotidien gouvernemental syrien as-Saoura avait relevé « un véritable optimisme car les deux parties ont réalisé l'importance d'améliorer leurs relations pour aboutir à une paix globale ».
Cette annonce intervient aussi au moment où le principal allié de la Syrie, le régime islamique iranien, est confronté à un mouvement de contestation populaire sans précédent depuis la révolution de 1979, après un scrutin présidentiel contesté. Selon le commentateur du Washington Post David Ignatius, l'administration américaine considère que les manifestations populaires en Iran, même si elles semblaient s'essouffler hier après une répression violente, ont changé la donne. « Au moment où l'emprise des mollahs sur le pouvoir s'affaiblit, il existe de nouvelles opportunités d'éloigner certains de leurs alliés », ajoute David Ignatius.
Les relations américano-syriennes s'étaient dégradées après l'invasion américaine de l'Irak en 2003. Damas avait interrompu la coopération en matière de sécurité avec les États-Unis. Washington a ensuite imposé des sanctions économiques à la Syrie à partir de 2004, accusant Damas de soutenir le terrorisme.

Couac diplomatique entre les USA et Israël sur la colonisation
25/06/2009

« La France ne transigera jamais sur la sécurité d’Israël », a dit Sarkozy à Netanyahu lors de leur rencontre hier à Paris.                                     Benoit Tessier/Reuters
« La France ne transigera jamais sur la sécurité d’Israël », a dit Sarkozy à Netanyahu lors de leur rencontre hier à Paris. Benoit Tessier/Reuters
PROCHE-ORIENT La brusque annulation de la rencontre entre Netanyahu et Mitchell à Paris met en évidence les difficultés qu'éprouvent les États-Unis et Israël à rapprocher leurs points de vue.

Le président français Nicolas Sarkozy a demandé à Israël « le gel total » de la colonisation en Cisjordanie, hier lors d'un entretien à l'Élysée avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, selon un communiqué de la présidence française. « Le président de la République a appelé Israël à prendre, sans attendre, toutes les mesures possibles pour encourager la confiance » avec les Palestiniens, « à commencer par le gel total des activités de colonisation, ainsi que l'amélioration décisive des accès et mouvements pour les populations civiles palestiniennes », indique la présidence française.
Selon la présidence française, M. Sarkozy a « rappelé » que « la France ne transigera jamais sur la sécurité d'Israël » et « a de nouveau marqué clairement que la perspective d'un Iran nucléaire est inacceptable ». « Le président de la République a aussi rappelé que la création d'un État palestinien indépendant, démocratique, moderne, viable, apaisé et pacifique, vivant en paix et en sécurité aux côtés d'Israël, constitue l'une des meilleures garanties de sécurité à long terme pour Israël », a-t-on ajouté de même source. M. Sarkozy « a salué la perspective d'un État palestinien, tracée par M. Netanyahu lors de son discours du 14 juin, à l'Université Bar Ilan de Tel-Aviv », discours qui marque, selon lui, « une avancée importante en direction de la seule solution possible, celle des deux États pour deux peuples ». M. Sarkozy a également indiqué que la France était « disposée à contribuer à une force internationale, notamment avec les États-Unis et ses partenaires de l'Union européenne » et qu'elle était « également prête à offrir des garanties de sécurité substantielles, auxquelles M. Netanyahu a fait appel dans son discours, afin d'aboutir à un accord de paix puis de le mettre en œuvre ».

De son côté, M. Netanyahu a affirmé à la presse, à l'issue de son entretien, que les Israéliens « ne voulaient absolument pas remettre en cause les négociations et les pourparlers de paix » avec les Palestiniens. « Nous nous sommes engagés - et je le répète ici - à ne pas construire de nouvelles colonies et à ne pas essayer de grappiller plus de terres pour la construction de telles colonies. Mais les Israéliens qui vivent dans ces colonies ont besoin de vivre décemment. Ça, je l'ai expliqué à nos amis américains », a-t-il ajouté. Devant des journalistes, le Premier ministre israélien a par la suite tenté de minimiser l'appel de Nicolas Sarkozy à un arrêt de la colonisation. « Ce n'est pas nouveau, c'est un rappel d'une position qu'il a déjà prise dans le passé, c'est sa position », a-t-il dit. Le Premier ministre israélien a été reçu par le chef de l'État pendant plus d'une heure.
Les désaccords sur la colonisation en Cisjordanie ont été traduits avec l'annulation d'une rencontre entre le Premier ministre israélien et l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell. Selon le quotidien israélien à grand tirage Yediot Aharonot, c'est Washington qui a annulé la rencontre, prévue aujourd'hui à Paris, en signe de mécontentement. Des diplomates occidentaux notent que la brusque annulation de cette rencontre met en évidence les difficultés qu'éprouvent les deux parties à rapprocher leurs points de vue. George Mitchell rencontrera en fin de compte le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, lundi à Washington. M. Barak s'est efforcé hier à Jérusalem de minimiser l'importance du contentieux sur les colonies, en soulignant que Benjamin Netanyahu était prêt à « s'engager dans une initiative de paix régionale », l'un des objectifs du président américain Barack Obama.
L'orient le jour
Gaza : une manifestation contre le blocus et pour
la libération des prisonniers palestiniens


Ecrit par Younes Salameh
Wednesday, 24 June 2009

Tous ceux qui se sont rendus dans la bande de Gaza s’accordent

à parler de prison à ciel ouvert.

Après trois ans de siège et la dernière offensive israélienne
en décembre dernier, 1.5 millions de palestiniens sont
les victimes d’une crise humanitaire majeure selon
les Nations Unies. . Pénuries d'électricité, d'eau potable,
de médicaments et de nourriture rythment le quotidien
des habitants.
Dans cette prison à ciel ouvert, même les convois humanitaires
peinent à obtenir l’autorisation d’approvisionner les habitants.
L’Egypte, sous la pression israélienne, pose de nombreux
obstacles administratifs qui retardent considérablement
les convois.
Dans ce contexte, la résistance de la population ne se
limite pas aux actions du Hamas. Le Comité populaire
palestinien contre le siège organisait ainsi mardi après-midi
une manifestation non-violente suivie d’une conférence de
presse à Beit Hanoun, au point de passage d'Erez dans le
nord de la bande de Gaza.
Membre indépendant du Conseil législatif palestinien,
Jamal Al-Khudari préside le comité. Lors de la conférence
de presse qui a suivi la manifestation la manifestation
non-violente, il a insisté sur l’objectif du comité "d'obtenir
la participation des associations professionnelles et
commerciales. Le message unifié est d'exiger l'ouverture
de tous les points de passage vers la bande de Gaza et
la libération des prisonniers politiques palestiniens des
prisons israéliennes. "
La manifestation était une réponse à la grève organisée
par les Israéliens de l'autre côté du passage à niveau.
Ces derniers exigeaient le maintien de la fermeture de
tous les passages à Gaza et la fermeté du gouvernement
et ce tant que Guilad Shalit sera toujours détenu.
Le premier ministre palestinien du gouvernement de Gaza,
Ismail Haniyeh a déclaré: ‘’Les gens demandent souvent
la libération de ce soldat mais doivent garder en tête
qu’il y a 11 000 prisonniers politiques palestiniens dans
les prisons israéliennes.’’
Jamal Al Khudari a quant à lui lancé un appel à "tous les
citoyens, les institutions et associations, ainsi que les
personnalités palestiniennes, à participer ensemble et à
s'élever contre le siège injuste imposé à Gaza."
Il a déclaré que les gens de Gaza doivent être libres de
vivre comme ceux du reste du monde. Al-Khudari a également
appelé à la liberté de tous les prisonniers palestiniens qui
souffrent de conditions de détentions inhumaines. (PNN)
Colonisation des territoires occupés : le gouvernement israélien avance avec prudencePDFPrintE-mail
Ecrit par Younes Salameh
Wednesday, 24 June 2009
Aujourd'hui, le gouvernement israélien a refusé la ratification d’une partie des plans pour construire 300 nouvelles unités dans la colonie de Talmon.


Un revirement qui laisserait penser que les pressions des Etats-Unis commencent à peser.

Selon la radio de l’armée israélienne, 60 des unités ont déjà été construites alors que les plans des 240 autres attendaient toujours le feu vert du ministre israélien de la défense Ehud Barack.

Les plans ont finalement été approuvés mardi par Barak de construire 300 nouvelles maisons dans la colonie juive de Talmon, en Cisjordanie. Comme pour toutes les activités de colonisation, ces plans sont totalement contraires au droit international.

Ils sont également un défi lancé aux Américains puisqu’ils ignorent complètement les demandes de l’administration Obama de geler les activités de colonisation dans les territoires occupés.

La Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza qui sont prévues pour le futur État constituent 22 pour cent de la Palestine historique, une proportion qui ne cessent de diminuer avec les activités de colonisation.

Environ un demi-million de colons juifs vivent illégalement dans les blocs de colonies. Les Etats-Unis et l’Europe, deux alliés majeurs de l’Etat hébreu estiment que ces colonies sont un obstacle majeur à la paix.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a demandé aux Israéliens de cesser les activités de colonisation dans le but de relancer les négociations entre les deux camps. La direction palestinienne est claire : elle ne reviendra pas à la table des négociations si les activités de colonisation ne cessent pas.

Pour l’instant, Netanyahu s’est montré inflexible en refusant tout gel de la colonisation.
Cependant, conscient qu’il ne peut se permettre d’ignorer complètement son allié américain, le gouvernement israélien semble prendre avec précaution le cas des plans de construction dans la colonie de Talmon. Mercredi, il a ainsi nié avoir donné son feu vert aux nouvelles constructions.

Une attitude hésitante plus qu’un changement radical…Car dans les territoires occupés, on a du mal à imaginer un revirement dans la politique de colonisation israélienne. (PNN)
L'improbable Etat palestinien de Benyamin Nétanyahou, par Michel Bôle-RichardPDFPrintE-mail
Ecrit par Michel Bôle-Richard, http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/06/24/l-improbable-etat-palestinie
Wednesday, 24 June 2009
Alors que Nicolas Sarkozy reçoit aujourd'hui le premier ministre israélien, le correspondant du Monde à Jérusalem revient sur la conception de l'Etat palestinien par Netanyahou.
Avigdor Lieberman, le ministre israélien des affaires étrangères, ne manque pas d'aplomb. Il a récemment déclaré aux Etats-Unis, lors de sa rencontre avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, que les colonies ne sont pas "un obstacle" pour la recherche de la paix et qu'il est manifeste qu'il s'agit d'"une excuse pour ceux qui veulent esquiver les pourparlers", à savoir les Palestiniens. Ces derniers refusent en effet de reprendre des négociations avec le gouvernement sorti des urnes le 10 février.

Les Palestiniens motivent ce refus pour deux raisons. Ils exigent que le processus de colonisation soit entièrement gelé, y compris la poursuite des constructions. Il s'agit de ne pas établir sur le terrain des faits accomplis empêchant la création d'un Etat viable. L'Autorité palestinienne insiste également sur la reconnaissance du principe de "deux Etats pour deux peuples", sans que celui-ci soit assorti d'une batterie de conditions comme celles qui ont été énoncées par le premier ministre Benyamin Nétanyahou, lors de son discours du 14 juin.

"PROTECTORAT"

Depuis les accords d'Oslo de septembre 1993, les Palestiniens négocient pour faire avancer leur cause. Tout devait être résolu en 1999, mais ce ne fut pas le cas. Depuis, il y a eu la "feuille de route", en 2003, le plan de paix international pour créer une Palestine à la fin de 2005. Nouvel échec. Le processus d'Annapolis de novembre 2007, dont l'initiateur, George Bush, avait promis qu'il permettrait d'aboutir à la fin 2008 à la concrétisation du rêve palestinien, n'a pas été plus fructueux.

Aujourd'hui, "Bibi" – surnom de M. Nétanyahou – a fait, selon Nicolas Sarkozy, "une avancée importante" en admettant sous la pression américaine, après des décennies de refus, la création d'un Etat palestinien. Mais quel Etat palestinien ?

Démilitarisé, sans contrôle de ses frontières, de son espace aérien ni de ses ressources, sans la liberté de nouer des alliances. La vallée du Jourdain restera sous contrôle israélien. Les forces de sécurité garderont le droit d'intervenir à leur guise dans un Etat croupion, mais qui aura son drapeau, son hymne national et son gouvernement, a promis M. Nétanyahou. Ce qui est déjà le cas. Une sorte de "protectorat", comme l'a qualifié Yasser Abed Rabbo, proche collaborateur du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Comme si ces restrictions ne suffisaient pas, "Bibi" a placé des garde-fous. Avant toute chose, les Palestiniens doivent reconnaître Israël en tant qu'Etat juif. La reconnaissance par l'OLP en 1993 de l'existence d'Israël ne suffit plus. Le 1,5 million de Palestiniens d'Israël, soit 20 % de la population, doit renoncer à sa spécificité et se plier à la volonté "étatico-religieuse". Il n'est pas non plus question de transiger sur le droit au retour.

Il n'y aura pas de reconnaissance de responsabilité dans l'expulsion et le déracinement de 760 000 Palestiniens en 1948, ni d'indemnisation ni de possibilité de réintégration. Il est totalement exclu de diviser Jérusalem, qui restera à jamais "la capitale unie" d'Israël. Quant à la colonisation, il est impossible de cesser de construire en zone occupée, car les colons font des enfants et qu'il est nécessaire de leur faire de la place. L'espace vital pour répondre à la croissance naturelle ne concerne pas les Palestiniens.

LES CARTES ENTRE LES MAINS DE BARACK OBAMA

Pour les Palestiniens, "trop, c'est trop". Pas question de recommencer des négociations ad vitam aeternam qui ne mènent à rien, d'autant que les règles du jeu sont fixées à l'avance. "Il faudra attendre mille ans pour que les Palestiniens acceptent de telles conditions", a ironisé Saeb Erakat, le principal négociateur palestinien. Il a caractérisé la situation par cette autre formule : "Le processus de paix avançait à l'allure d'une tortue. Cette fois, Nétanyahou a mis la tortue sur le dos."

M. Nétanyahou a beau dire qu'il ne s'agit pas de préconditions, qu'il est prêt à entamer des pourparlers de paix immédiatement, que son gouvernement est "sérieux dans [son] désir d'aboutir à un accord de paix", les Palestiniens n'y croient plus et ils ne sont pas les seuls. "La carte des colonies contredit la carte de la paix", a fait remarquer l'écrivain israélien David Grossman, persuadé "qu'il n'y aura pas de paix si elle ne nous est pas imposée".

Les cartes sont entre les mains de Barack Obama. Tout dépend de la pression qui sera exercée sur Israël pour que la paix devienne possible et la Palestine une réalité. En l'état actuel des choses, c'est une mission impossible tant les préalables imposés sont inacceptables. M. Nétanyahou a eu beau tendre la main aux Palestiniens, offrir le dialogue aux Etats arabes, il n'a jamais mentionné l'initiative de paix adoptée en mars 2002 par les vingt-deuxEtats arabes prévoyant une normalisation des relations avec Israël en échange d'un retour aux frontières de 1967 et d'un règlement "équitable et agréé" de la question des réfugiés. Il a ignoré Annapolis et la "feuille de route".

Les Palestiniens ne veulent plus s'asseoir à la table des négociations pour simplement échanger des politesses, comme l'a dit M. Abed Rabbo. Ils veulent du concret. Barack Obama les comprend. Il reste à faire entendre raison aux Israéliens. La confrontation n'a pas encore commencé.