mardi 9 septembre 2014

Proposition israélienne: force onusienne, le Hamas se prépare à une guerre


Afin de préparer l’opinion publique israélienne d’une éventuelle nouvelle guerre contre la bande de Gaza, un haut responsable a déclaré à des journalistes israéliens que selon des informations du renseignement le Hamas a reconstruit ses tunnels offensifs qui ont été détruit pendant la guerre voire il reproduit des missiles, a rapporté le quotidien asSafir.
Le responsable israélien a ajouté que « le Hamas a repris la contrebande d'armes à travers un certain nombre de tunnels qui sont encore opérationnelle à la frontière avec l'Egypte, et ce en dépit des efforts intensifs déployés par l'armée égyptienne pour saboter ces tunnels ».
Et de poursuivre : « le Hamas a relancé sa production de missiles notamment les M 75 capable d'atteindre les environs de Tel Aviv. Voire 40 pour cent de la capacité du mouvement à produire des missiles n'a pas été endommagé pendant la guerre des cinquante jours».
Selon le brigadier réserviste Yossi Anjutsky, un géologue, cité par le journal Haaretz « le Hamas, qui jouit de capacités impressionnantes à construire des tunnels, a creusé trois ou quatre tunnels qui atteignent les colonies autour de Gaza et qui n’ont pas été découvert jusqu'à présent sans compter la sérieuse menace des tunnels du Nord (au Liban) plus grave que celle des tunnels du sud. 
Haaretz a révélé que le ministère israélien des Affaires étrangères a présenté il y a deux semaines un projet sous la forme d'un document confidentiel pour le déploiement d'une force internationale à Gaza afin de surveiller la reconstruction de la bande, et surtout pour empêcher le réarmement du Hamas et les autres factions de la résistance palestinienne.
L’entité sioniste estime que cette force pourrait servir les intérêts d'Israël si elle assure une sécurité efficace dans la bande de Gaza.
Le document, composé de deux feuilles, intitulé «les principes et les normes pour le déploiement d'une force internationale à Gaza", a été présenté au Premier ministre le 21 Août de l'année dernière. Le débat a eu lieu dans le bureau du premier ministre, mais pas avec le gouvernement dans sa totalité. Le document est intervenu suite à plusieurs demandes de l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays européens, et au moment de la guerre contre Gaza l’idée d’un déploiement d'une force internationale dans la bande s’est imposée.
Les idées proposées à ces pays se résument en la création d’un mécanisme international de surveillance sur la bande de Gaza, basée sur une force militaire européenne puissante qui se déploiera aux différents points de passage de Rafah.
Selon le document, Israël pourrait profiter de la présence de la force internationale dans la bande de Gaza à condition de se mettre d’accord sur : la composition de la force, ses pouvoirs, son déploiement, la durée de sa mission et son cadre juridique. Le document propose en quatre compositions de ladite force: une force européenne , une force étrangère composée des pays de l'UE ,des États-Unis, du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, une force de l'ONU, et une force de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). 
Le ministre des Affaires étrangères favorise une force européenne, en raison de sa proximité, et parce que les Européens étaient prêts en principe à une telle démarche.
Pour ce qui est de ses prérogatives, la force européenne devrait pouvoir contrôler le processus de reconstruction de la bande, empêcher le réarmement du Hamas, avoir les moyens militaires adéquats pour imposer la loi et pouvoir faire face aux menaces des autres factions de la résistance palestinienne.
Aussi, cette force a la mission de surveillance des points de passage frontaliers, de confiscation des armes et de toutes substances interdites, ainsi que les pouvoirs de fournir une aide humanitaire.

http://www.almanar.com.lb

Cheikh Qassem: La Résistance à Gaza a ôté la légitimité d’"Israël"

Une conférence internationale en soutien à la résistance palestinienne s’est ouverte ce mardi à Téhéran, à laquelle ont participé une centaine de personnalités gouvernementales et religieuses iraniennes et étrangères.
Lors de son discours, le vice secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naim Qassem, a assuré que Gaza a triomphé trois fois. "La dernière a ôté la légitimité de l’occupation", assure-t-il.
La résistance à Gaza a mené une grande bataille pour contrer l’agression israélienne. « Israël n’est plus cette entité qui fait peur au monde », l’assimilant à une toile d’araignée.
Cheikh Qassem a en outre affirmé qu’ « Israël » œuvre à séparer la région de son passé et de sa religion, d’où la nécessité que la Palestine reste la boussole de la Nation. « Si nous réussissons en Palestine, alors nous allons réussir dans toute la région », a dit M.Kassem.  
 S’agissant de la Syrie, il a affirmé que « les ennemis ont voulu frapper la Syrie en tant qu’Etat soutenant la résistance, mais ils ont échoué ».
Pour cheikh Qassem: « le Hezbollah n’a pas libéré des territoires au Liban seulement, mais il a changé l’équilibre de la force ».
Et de conclure: « Ceux qui justifient les actes des takfiristes sont leurs partenaires et les ennemis de l’Islam ».
De son côté, le secrétaire général du Jihad islamique en Palestine, Ramadan Challah, a affirmé que Gaza a vaincu l’ennemi israélien qui n’a pas pu réaliser ses objectifs lors de la guerre israélienne contre Gaza.
Et d’ajouter: «Israël est dans une impasse sans précédent. Il n’est plus capable de réaliser des victoires ou même de parvenir à un compromis ou à la paix ».
Il a enfin salué tous ceux qui ont soutenu la résistance à Gaza, citant en particulier la République Islamique d’Iran. 
Source: AlAlam traduit par AlManar

Israël ou la primauté du colon armé

“Nous avons conquis des territoires, mais que ce soit dans le Néguev, en Galilée ou à Jérusalem, leur importance reste mineure tant qu’ils ne sont pas peuplés de colonies. La colonisation, voilà la véritable conquête.“
Ben Gourion (1949) (1)

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Colon juif au cœur de la ville d’Hébron (Al-Khalil), en Cisjordanie sous occupation. Une culture de violence et d’impunité ...
La création du colon juif
Jusqu’à la création de l’État d’Israël, l’objectif des autorités sionistes de tous bords était la colonisation de peuplement de la Palestine (2), qu’elles concevaient comme étant exclusivement la “Terre d’Israël“ (Erètz Israël). Les organisations sionistes s’efforçaient principalement d’acquérir des terres afin d’y installer des colons - “pionniers“ (Chraloutsim) – dont le recrutement se faisait notamment par des mouvements de jeunesse situés non seulement à travers l’Europe mais aussi aux Amériques, en Afrique du nord, en Égypte, en Turquie, en Irak, en Iran, au Yémen, ….
Plusieurs mouvements de jeunesse dont l’obédience idéologique pouvait varier de l’extrême droite à l’extrême gauche, existaient dans de nombreux pays. Les différentes organisations sionistes qui les patronnaient, leur envoyaient des missionnaires – Shlichrim, envoyés – afin de convaincre les jeunes Juifs autochtones d’émigrer en Palestine, de faire leur “montée en Terre d’Israël“ (aliyah le Erètz Israël). Les recrues étaient envoyées dans des centres dénommés Harshara (formation, entrainement), situés un peu partout dans le monde. Outre l’enseignement de l’hébreu moderne, ces centres dispensaient une formation agricole et militaire.
Au lendemain de la guerre 1939-1945, j’ai été exposé à plusieurs de ces missionnaires sionistes. Les méthodes qu’ils utilisaient afin de susciter l’enthousiasme pour la “montée en Terre d’Israël“ avaient tout du rituel bien rodé. Il consistait pour l’essentiel à chanter en hébreu des hymnes à la gloire de la colonisation de peuplement de la Palestine en dansant des rondes d’apparence folklorique à connotations agricoles, dites horas.
Chaque séance débutait invariablement par un chant où se répétait inlassablement “Nous vous avons amené la paix“. (événou chalom alèchem) et se clôturait invariablement par un chant intitulé Hatikva (l’espoir) qui deviendra l’hymne national israélien, “être un peuple libre dans notre Terre-pays (3), Terre de Sion, Jérusalem“. Le corps du rituel consistait en un répertoire relativement limité de chants au contenu très homogène. Souvent le même chant était repris plusieurs fois au cours d’une même session.
Pour illustrer le message des “envoyés“ de Palestine, je n’en tiendrai à 2 chants régulièrement utilisés qui me paraissent représentatifs du répertoire. Selon l’un, “Nous sommes montés en Terre-patrie (Artza alyinou) ; Nous avons labouré et semé ; mais n’avons pas encore récolté“ et selon l’autre “De Metullah (la localité située le plus au nord de la Palestine mandataire) au Négev (qui en couvre le sud) ; De la mer (à l’Est) au désert (à l’Ouest) ; Tous les gars excellent aux armes (4) ; Tous montent la garde“. On notera que “Terre d’Israël“ (Erètz Israël) réfère à l’entièreté de la Palestine mandataire, c’est à dire au Grand Israël dont la Guerre des 6 jours de juin 1967 établira les frontières.
Les missionnaires sionistes avaient la conviction de d’apporter l’espoir de la fin de l’exil dans un monde antisémite – galout (5) -, d’un prochain “retour“ en Terre-patrie : d’où l’omniprésent “nous vous avons apporté la paix“. L’existence des Palestiniens qui à l’époque constituaient au moins 70% de la population de la Palestine mandataire, n’était jamais mentionnée, si ce n’est en creux par de fréquentes allusions au fait que les radieuses et pacifiques implantations agricoles sionistes étaient menacées de destruction et devaient être défendues. (6)
À l’époque, de manière générale dans nos pays et particulièrement suite au profond traumatisme moral provoqué par l’horreur des camps de concentration, des chambres à gaz et des fours crématoires, les Juifs étaient très loin d’être haïs et infiniment plus loin encore d’être menacés. Il était évident que les “envoyés“ sionistes n’avaient pas pour mission de “sauver les Juifs“ mais de recruter des “pionniers“ pour coloniser la Terre d’Israël. D’ailleurs, la nécessité d’offrir un refuge aux survivants du Génocide dont plus de 100000 croupissaient dans des camps de personnes déplacées en Allemagne et dont aucun pays ne voulait, ne faisait pas partie du message des missionnaires.
Pour illustrer les objectifs du mouvement sioniste jusqu’à la création de l’État d’Israël, je me bornerai à décrire brièvement un Kibboutz dénommé Tel Reïm - colline des compagnons en hébreu - créé en 1949 à la frontière de Gaza en un lieu précédemment dénommé Tel Djama - colline des compagnons en arabe -. Ce Kibboutz d’un collectivisme socialiste pur et dur, était constitué de trois groupes de jeunes “pionniers“ : des Israéliens, des Marocains et des Belges. Les membres du premier groupe étaient des autochtones issus du Palmach (contraction de Plougoth Machat, bataillons de choc) (7), ceux des 2 autres étaient arrivés en Israël en 1950 et avaient bénéficié ensemble d’une longue préparation dans une centre de formation (Harchara formation, entraînement) situé en France.
Le Kibboutz était une espèce de grande ferme collective fortifiée – qualifiée de Mèchek (ferme) comme tous les Kibbouts à l’époque – ceinturée d’une clôture de barbelés éclairée, pourvue d’un mirador doté d’un balayage lumineux et garnie de mines éclairantes qui explosaient au contact. Une garde armée était assurée de jour et de nuit sur le mirador et dans les champs environnants. Il s’agissait surtout d’éviter que des “infiltrés“ (michtanemim) ne viennent voler, notamment des tuyaux d’arrosage. Il allait évidemment de soi qu’ils devaient être abattus.
La sécurisation du nouvel État
La création de l’État d’Israël modifie profondément les objectifs des autorités sionistes. “Autrefois, écrit Ben Gourion, nous faisions venir les immigrants après des années de formation. Nous avions installé des fermes pionnières dans le monde entier et les pionniers y passaient des années à se préparer à la vie et au travail qui les attendaient ici, à apprendre la langue et connaître le pays avant leur arrivée. À présent nous ferons venir des Juifs sans préparation aucune […) parce que ni eux ni nous n’avons le temps.“ (8)
Un afflux massif d’immigrés - Olim chradashim, “nouveaux montants“ - se produit dans le sillage de la création de l’État d’Israël. Quelque 560000 immigrants arrivent entre mai 1948 - date de création de l’État d’Israël - et fin mars 1951. Selon les chiffres fournis par Tom Segev : 271188 sont originaires d’Europe de l’Est ; 164787, d’Asie ; 77083, d’Afrique du Nord (Égypte comprise) ; 46617, d’Europe occidentale, d’Amérique et dans une moindre mesure de quelque autres pays, tels l’Afrique de Sud et l’Australie. (9) On notera que seuls un peu plus de la moitié de ces immigrants peuvent être considérés comme ayant survécu au Génocide et que seuls quelques milliers de ceux-ci – sans doute bien moins de 20000 – étaient des rescapés de camps de concentration ou de centres de mises à mort.
Ces Juifs émigraient en Israël pour diverses raisons. Une petite minorité d’entre eux étaient des sionistes de longue date. D’autres, bien plus nombreux, avaient adhéré au sionisme en réaction au Génocide ou sous l’effet d’une propagande sioniste très efficace, souvent sciemment mensongère (10) et même criminelle. (11) La plupart de ces immigrants auraient sans doute préféré émigrer ailleurs mais aucun autre pays n’en voulait.
En grande majorité, ces quelque 560000 immigrants ont été très mal accueillis. “Seuls quelques milliers … furent intégrés par les kibboutz existants et quelques centaines d’autres tout au plus créèrent leur propre kibboutz. L’ensemble des colonies rurales, coopératives ou communautaires, déjà établies ou récemment créées n’absorbèrent que 20% des immigrants“. (12) Quel que soit leur pays d’origine, la plupart des immigrés furent parqués dans des camps de transit (maabaroth, lieux de passage) où les conditions étaient épouvantables, puis dans des lieux d’où les Palestiniens venaient d’être expulsés, de préférence le long des nouvelles frontières et où les conditions de vie étaient périlleuses et extrêmement précaires. (13)
Selon la propagande israélienne, cet accueil déplorable s’explique par la nécessité vitale d’accueillir d’urgence les survivants du Génocide et les membres de communautés victimes d’un antisémitisme virulent. Or, la composition de cette immigration massive est loin de confirmer cette mythologie.
De l’ordre d’une moitié de ces quelque 560000 immigrants – 271000 - proviennent des pays d’Europe de l’Est ou des Balkans et peuvent être considérés comme des survivants du Génocide. Leur conditions d’existence dans ces pays était très peu enviable. Ils y étaient – généralement mais pas toujours (14) - victimes d’antisémitisme, de conditions vie pénibles et des rigueurs staliniennes, mais leur vie n’était pas menacée. D’ailleurs les autorités de ces pays s’opposaient ou étaient très réticentes au départ des Juifs et aucun de ces pays ne les expulsait.
Même si ces Juifs n’étaient pas en danger de mort et que la plupart d’entre eux auraient préféré émigrer ailleurs, on peut considérer qu’il y avait urgence à les accueillir en Israël puisqu’ils vivaient dans des conditions lamentables et qu’aucun autre pays n’en voulait. Ce qui est particulièrement vrai pour les quelques 120000 personnes qui avaient fui ces pays et qui croupissaient dans des camps de réfugiés en Allemagne où ils avaient rejoint les quelques milliers de survivants des camps de concentration ou d’extermination. Loin de ce que ressasse la propagande israélienne depuis des décennies, la vague d’immigration des années 1948-1951 – quelques 560000 personnes - comptait tout au plus 20000 personnes qui avaient effectivement connus les camps d’extermination lente ou immédiate.
Environ l’autre moitié des nouveaux immigrés – 244000 – qui venaient d’Asie pour les 2/3 et d’Afrique du Nord pour 1/3, ne peuvent être considérés comme des rescapés du Génocide. L’expulsion brutale des Palestiniens lors de la création de l’État d’Israël avait considérablement amplifié l’antisémitisme dans leur pays d’origine. Toutefois, la vie des Juifs n’y était pas menacée et la plupart ces pays s’opposaient à leur départ. Tous ces Juifs – loin s’en faut – ne désiraient pas spontanément quitter leur pays.(15) Par conséquent, il n’y avait pas urgence, du moins en ce qui concerne leur sécurité, à ce qu’ils puissent se réfugier en Israël.
Enfin, quelque 46000 de ces nouveaux immigrés venaient des pays d‘Europe occidentale et des Amériques ainsi que, concernant un très petit nombre, d’autres pays tels l’Afrique du Sud et l’Australie. C’est un euphémisme de dire que dans ces pays les Juifs n’étaient ni haïs ni menacés. D’ailleurs les survivants des camps d’extermination qui étaient originaires des pays d’Europe occidentale sont pratiquement tous rentrés dans leur pays et la grande majorité d’entre eux y sont restés ou ont émigré ailleurs qu’en Israël. Bien que les jeunes Juifs d‘Europe occidentale et des Amériques aient été tout particulièrement choyés par les missionnaires sionistes et que les autorités de leurs pays ne s’opposaient pas à leur départ, l’émigration vers Israël a été relativement très faible (16) et très souvent de courte durée. Il n’y avait manifestement pas la moindre urgence à trouver un refuge pour cette catégorie de Juifs.
Pourquoi dès lors un tel acharnement de la part des autorités israéliennes à faire venir un si grand nombre d’immigrés en si peu de temps en dépit de l’absence d’une infrastructure qui aurait permis de les accueillir décemment ?
Les conclusions de Tom Segev concernant les objectifs de ces autorités sont on ne peut plus claires : “Si Ben Gourion décida d’absorber autant d’émigrants en 1949 (17), ce n’est pas en vertu d’un quelconque désir de « sauver les Juifs ». … Si Ben Gourion jugeait vital d’encourager l’immigration, c’était essentiellement dans l’intérêt de la sureté de l’État et de sa puissance militaire, et cet intérêt primait sur tout. … (Selon Ben Gourion,) « L’immigration renforce d’avantage notre sécurité que si nous avions conquis la Cisjordanie, le Golan et l’ensemble de la Galilée réunis. » (18) … « C’est en doublant, en triplant le nombre des immigrants que nous accroîtrons nos forces … C’est là, le plus important, l’essentiel. » … « Nous avons conquis des territoires, mais que ce soit dans le Néguev, en Galilée ou à Jérusalem, leur importance reste mineure tant qu’ils ne sont pas peuplés de colonies. La colonisation, voilà la véritable conquête. »“ (19)
Ainsi contrairement à ce qu’affirme le mythe fondateur de l’État d’Israël relayé à saturation depuis des décennies par la propagande israélienne, la priorité du nouvel État n’était pas de “sauver les Juifs“, d‘être un havre de sécurité face à l’universel antisémitisme meurtrier mais de les utiliser afin de s’approprier et de sécuriser la plus large part possible de la Palestine mandataire. “Les habitants juifs de la frontière, écrit Idith Zertal, pour une bonne part des survivants de la Shoah venus s’installer dans un pays qui leur était encore étranger, (étaient en 1953) la population la plus faible et la plus délaissée d’Israël. … Ils avaient été envoyés, sans être consultés, dans ces villages frontaliers – qui étaient très souvent des villages récemment abandonnés et transformés en colonies pour les immigrants - pour devenir un rempart vivant pour le nouvel État.“ (20)
La plupart des Juifs de la diaspora sont restés dans leur pays. Dès 1952, l’immigration en Israël tombe à 23000 personnes. Au grand étonnement des dirigeants sionistes, leur mouvement n’est pas parvenu à rallier à sa cause la vaste majorité des Juifs. Dès que cet échec fut évident, ces dirigeants se mirent à invoquer la menace d’un nouveau génocide. (21) Pourtant nulle part les Juifs ne courraient le moindre risque d’anéantissement. Plus de 60 ans plus tard, nous en sommes toujours là.
Une société militarisée
L’accueil réservé aux centaines de milliers d’immigrés des années 1948-1951 dont je faisais partie contre mon gré, révèle la nature profonde de la société israélienne. “À leur arrivée, les immigrants étaient exposés au mépris des vétérans qui les considéraient comme une masse de réfugiés sans plus de fierté ni de dignité. On les traitait communément de « déchets humains », Avak Adam en hébreu (22). … Que ce soit les immigrants orientaux des pays arabes ou les nouveaux arrivants venus d’Europe, ils connurent tous le même sort.“ (23)
Les Israéliens de souche – les vétérans sionistes et les natifs (24) - méprisaient profondément tous ces immigrants parce qu’à leurs yeux ils avaient accepté de vivre sans prendre les armes dans un exil – Be’gallout - où ils étaient haïs et menacés. Ils reprochaient aux Juifs d’origine européenne qu’ils traitaient volontiers de “savon“, de s’être "laissés égorger à genoux“, "laissés mener à l’abattoir comme des moutons“.
Pour les Juifs d’origine nord-africaine, Égypte comprise ou balkanique, Turquie comprise – Sfaradim, Espagnols en hébreu – et ceux d’origine asiatique – Misrahim, Orientaux en hébreu – s’ajoutait l’opprobre d’être considérés comme des primitifs, des sous-développés par les Israéliens de souche – en grande majorité des Ashkénazes d’origine européenne – qui relayaient les préjugés racistes occidentaux. (25) Tout qui prononçait un mot dans une autre langue que l’hébreu moderne - notamment en Yiddish - était agressivement rappelé à l’ordre sioniste, “Parle l’hébreu !“ (daber ivrit !). Un des indices les plus probants du profond mépris des nouveaux immigrés qu’ils soient orientaux, séfarades ou ashkénazes, a été l’incitation – dans le cas de l’armée, pratiquement l’obligation - à hébraïser leur nom.
Au niveau idéologique, il y avait donc d’une part ceux qui avaient la dignité d’avoir - par les armes - créé l’État d’Israël et assuré sa sécurité et d’autre part ceux qui avaient l’indignité d’avoir accepté de vivre - sans prendre les armes - sous une menaçante domination étrangère. En d’autres termes, le colon armé était la norme fondamentale pour l’individu et son corolaire social, la colonisation de peuplement militarisée, était la norme fondamentale de la société.
Une manifestation particulièrement révélatrice du fait que cette norme – la primauté du colon armé – fonde toujours la société israélienne, est la symbiose totale qui y existe au niveau des plus hautes autorités politiques et militaires.
David Ben Gourion a été, à la fois, le premier Premier Ministre et le premier Ministre de la Défense qui en hébreu se dit Ministre de la Sécurité. Juste avant et durant la guerre 1948-1949, Il dirige les forces armées juives, d’abord l’armée clandestine sous le mandat britannique - la Hagana (défense) - puis l’armée régulière israélienne - dite Armée de Défense d’Israël, généralement abrégé en Tsahal - dont il est le créateur. 
Sous le ministère de Ben Gourion, deux futurs Premiers Ministres qui seront également à la fois Ministre de la Défense, ont été Directeur général du Ministère de la Défense. D’abord de 1952 à 1954 Levy Eshkol membre fondateur de la Hagana, puis de 1954 à 1958, Shimon Peres qui a été, avant et durant la guerre de 1948, le responsable officiel du recrutement en hommes et de l’approvisionnement en armement de l’armée clandestine puis de l’armée régulière.
Trois Généraux dont 2 Chefs d’État-major – Ariel Sharon, Yitzhak Rabin et Ehud Barak – seront également à la fois Premier Ministre et Ministre de la Défense. 
On compte également parmi les Premiers Ministres, les Chefs des deux principaux groupes terroristes qui ont opéré avant et durant la guerre 1948-1949 - Menahem Begin, Chef de l’Irgun (de Irgun tsvaï lehoumi, Organisation militaire du Peuple) et Yitzhak Shamir, Chef du Lehi (Lohamei Herut Israel, Combattants pour la liberté d’Israël). (26)
Loin de ce que proclament l’idéologie sioniste et la propagande israélienne, le fondement de l’État d’Israël n’est pas de “sauver les Juifs“, d’être un refuge face à l’universel antisémitisme meurtrier mais l’ultranationalisme, la primauté absolue du service de la nation – le Grand Israël – sur tout le reste, y compris la vie et la sécurité des Juifs. En pleine terreur antisémite, “La veille des pogroms de la Nuit de Cristal (novembre 1938), Ben Gourion déclarait que la « conscience humaine » pourrait amener différents pays à ouvrir leurs portes aux Juifs réfugiés d’Allemagne. Il y voyait une menace et tira un signal d’alarme : « Le sionisme est en danger ! »“. (27)
Notes :
[1] Voir Tom Segev, Les premiers Israéliens, Calmann-Lévy, p.121.
[2] Comme dans le cas d’autres "nouvelles nations", tels les États-Unis, le Canada ou l’Australie, la création de l’État d’Israël s’inscrit dans la colonisation de peuplement. Ce dont attestent d’ailleurs les noms donnés aux premières institutions sionistes : la Jewish Colonization Association (ICA) qui devient la Palestine Jewish Colonization Association (PICA) après la première guerre mondiale ou la Palestine Land Development Company (PLDC), créée en 1908 au sein du mouvement sioniste. Voir Laurens, Hendry, "De Theodor Herzl à la naissance d’Israël", Manières de voir N°98, Le Monde diplomatique avril-mai 2008.
[3] En hébreu, “notre pays“ se dit artzénou littéralement, notre Terre ou bien haaretz, littéralement “la“ Terre.
[4] Littéralement, “chacun des gars est le bon pour l’arme“ (kol bachour hatov le nèchèk).
[5] “Le terme hébreu galout exprime la condition et les sentiments d’une nation déracinée de sa patrie et soumise à la domination étrangère. Le terme s’applique essentiellement à l’histoire et à la conscience historique du Peuple juif depuis la destruction du Second Temple jusqu’à la création de l’État d’Israël.“ Galut, in Encyclopedia Judaica. La destruction du Second Temple signifie la déportation et la captivité des Hébreux à Babylone (environ -600).
[6] “D’après le récit sioniste, 1’histoire commence toujours avec les attaques de maraudeurs arabes contre les colons juifs ; il n’y est nullement question d’implantations juives dans un pays habité par les Arabes, ni d’aucune forme d’éviction ou de dépossession de la population autochtone. « Des gens tranquilles, cultivant la terre de leur patrie, sont soudainement attaqués par des bandits. Que devons-nous faire sur notre propre terre ? » écrivait Ben Gourion (en 1920) ….“ Idith Zertal, La nation et la mort, éd. La Découverte, 2004, p.31. Sur base des chiffres fournis par Alain Gresh et Dominique Vidal (Les 100 clés du Proche-Orient, Fayard, 2011, p. 71), on estimer qu’en 1918 l’immigration sioniste – le nouveau yichouv – constituait moins de 6% de la population (environ 35000 sur 600000). Parmi les chants très régulièrement utilisés au cours des rituels, il y avait un hymne à la gloire de la résistance héroïque de Tel Haï (Coline de la vie), petite colonie agricole de Galilée détruite en 1920 par des habitants arabes de la région et où 6 pionniers armés avaient été tués. Parmi les morts se trouvait le leader de la colonie, un officier d’origine russe qui avait “une grande expérience militaire (…héros de la guerre russo-japonaise de 1905 dans laquelle il avait perdu un bras)“. Idith Zertal, La nation … p.21. Pour les divergences entre ce qui s’est effectivement passé et le traitement idéologique qui fait de cet événement un élément central du mythe fondateur de l’État d’Israël, voir Idith Zertal, La nation … p.16-36.
[7] Corps d’élite de la Hagana (défense, armée clandestine sous le mandat britannique) situé idéologiquement très à gauche dans la mouvance socialiste et qui a sans doute été le principal fer de lance du nettoyage éthique des Palestiniens en 1948.
[8] Cité par Tom Segev, Les premiers …, p.157.
[9] Tom Segev, Les premiers …, p.120.
10] Afin d’éviter que les candidats à l’émigration n’aient vent des difficultés que connaissaient les immigrants à leur arrivée en Israël, les autorités israéliennes prirent la décision de censurer les lettres qu’ils envoyaient à leur famille. “« On m’a menti, écrivit un immigrant d’Afrique du Sud à sa mère. Je veux renter au plus vite. Je t’en prie, emprunte, vole, met en gage tout ce que tu possèdes, mais envoie-moi de l’argent, je ne tiendrai pas une semaine de plus (…) C’est un pays sans foi ni loi. » Sa mère ne reçu jamais cette lettre. Elle fut confisquée par le Mossad qui l’archiva dans ses dossiers, avec la mention « censurée ».“ Tom Segev, Les premiers …, p.133. Pour d’autres illustrations de cette tromperie systématique, voir Ibid. p. 132-135.
[11] “Une cellule clandestine juive, dirigée par des agents secrets envoyés par Israël, posa des bombes dans des centres juifs, afin de semer la panique parmi les Juifs irakiens et de provoquer un exode massif vers Israël. Le 14 janvier 1951, un engin explosa dans la cour de la synagogue Mas’oudah Shemtov de Bagdad, alors que des centaines de fidèles s’y trouvaient rassemblés. L’attentat fit quatre morts dont un garçon de 12 ans, et une vingtaine de blessés.“ Ella Shohat, Le sionisme du point de vue de ses victimes juives, Les Juifs orientaux en Israël, Éd. La fabrique, 2006. P.64. Cette stratégie ultranationaliste – primauté absolue au service de la nation - que ses partisans qualifiaient eux-mêmes de “sionisme cruel“, a parfaitement réussit. Pratiquement tous les Juifs irakiens ont émigré en Israël alors qu’avant ces attentats ils avaient été extrêmement peu nombreux à le faire.
[12] Tom Segev, Les premiers …, p.157.
[13] Voir Tom Segev, Les premiers …, p.143-151.
[14] Notamment en Pologne où le sentiment de culpabilité lié au Génocide était très fort, il existait une réelle volonté d’intégrer les Juifs qui désiraient rester. La grande majorité des Juifs voulaient émigrer mais en minorité seulement vers Israël.
[15] Comme l’écrit le Chef du département de l’Immigration de l’Agence juive de l’époque, “En Libye, la situation est convenable. Nous risquons de voir tarir cette source d’immigration. … Même les Juifs qui ne souhaitent pas partir (de chez eux) doivent être amenés de force“. Tom Segev, Les premiers …, p.135.
[16] Selon un “envoyé“ d’Israël auprès des communautés juives des États-Unis, “Seule la détresse pourra conduire à des flots d’immigration massive. C’est la cruelle vérité, que nous le voulions ou non. Nous devons envisager de susciter ou de répandre cette détresse dans la Diaspora (…). Il faut en effet pousser les Juifs à quitter leur lieu de résidence.“. Tom Segev, Les premiers …, p.134.
[17] Tom Segev analyse particulièrement la provenance des immigrés arrivés en 1949. Sur un total de 239.141, 109000 venaient de l’Europe de l’Est et des Balkans dont 47000 de Pologne et 20000 de Bulgarie ; 71000, d’Asie dont 26000 de Turquie et 35000 du Yémen ; 39500, d’Afrique du Nord ; 19000, d’Europe occidentale et d’Amérique. Tom Segev, Les premiers …, p.120.
[18] En juin 1967, ce sera chose faite – c’est à dire l’établissement du Grand Israël - et la colonisation de peuplement militarisée a aussitôt repris dans les territoires nouvellement occupés.
[19] Tom Segev, Les premiers …, p.121. Les citations sont extraites des instructions de Ben Gourion aux représentants israéliens à la Conférence de Lausanne (avril 1949).
[20] Idith Zertal, La nation … p.246-247. En 1949, l’orphelinat où je me trouvais en Belgique, à été “implanté“ à la frontière de Gaza dans des bâtiments palestiniens délabrés. Nous n’avions pas été consultés. J’ai essayé de rester en Belgique - où je suis né et où mes concitoyens m’avaient littéralement sauvé la vie au prix d’énormes risques - mais on ne m’a pas laissé le choix. Nos conditions de vie étaient plus que rudimentaires. Les armes - des fusils de guerre Mauser tchèques et de mitraillettes Sten israéliennes - étaient la seule chose dont nous étions largement pourvus. Nous n’avions reçu aucune formation. Je suis encore hanté par le fait qu’en jouant avec un Mauser j’ai été à 2 doigts de tuer un autre gosse de l’orphelinat.
[21] Tom Segev, Les premiers …, p.140.
[22] Littéralement poussière d’homme, au sens d’humain. En hébreu, l’être humain se dit ben adam, fils d’homme.
[23] Tom Segev, Les premiers …, p.141.
[24] Les natifs étaient surnommés sabra, figues de barbarie, sucrées à l’intérieur et urticantes en surface.
[25] Voir Ella Shohat, Le sionisme …, notamment p.41-50. En fait, les Juifs ashkénazes qui étaient jugés “traditionnels“ par les Israéliens de souche étaient également considérés comme des arriérés. Pour les Juifs sépharades et orientaux s’ajoutait l’idée qu’il s’agissait de sauvages, de non civilisés.
[26] Au moins 5 des 8 Premiers Ministres qui viennent d’être cités - Ariel Sharon, Yitzhak Rabin, Ehud Barak, Menahem Begin et Yitzhak Shamir – ont été directement impliqués dans des massacres de civils. Il y a eu en tout 12 Premiers Ministres différents.
[27] Tom Segev, Le septième …, p.38-39.

Jacques Bude Jacques Bude est Professeur émérite de psychologie sociale de l’Université libre de Bruxelles. Mère et père assassinés à Auschwitz. "Enfant caché" sauvé au prix d’énormes risques et sans la moindre rétribution par des gens d’ici, chez nous en Belgique.

29 août 2014 - Transmis par l’auteur
http://info-palestine.net

Gaza : les Palestiniens veulent reconstruire, mais les matérieux nécessaires restent interdits

Alors que des camions de nourriture et d’autres marchandises entrent dans Gaza, les matériaux necéssaires à la reconstruction et promis dans l’accord de cessez-le-feu restent inaccessibles.

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Des Palestiniens retournent vers ce qui était leurs maisons dans le quartier de Shejaiya après la déclaration d’un cessez-le feu entre les organisations de la résistance palestinienne et l’occupant israélien, dans la ville de Gaza - Photo : AA
Rafah - Au moment où Mounir al-Ghalban a entendu parler des conditions du cessez-le-feu, il a appelé tous les membres de son personnel du côté palestinien de la frontière de Kerem Shalom à revenir au travail.
Peu après, des camions chargés avec des marchandises et de l’aide humanitaire entraient dans la bande de Gaza déchirée par la guerre. Mais al-Ghalban attend toujours les matériaux de construction dont ont désespérément besoin les habitants du territoire assiégé, et il n’y a aucun signe indiquant qu’ils arriveront de sitôt.
Des chaises en plastique, des boissons gazeuses, des bonbons, des boîtes de conserve, des chaussures et du papier toilette : al-Ghalban décompte tous les produits attendus à travers le passage de Rafah, mais ce ne sont pas les seules choses dont les habitants de Gaza ont besoin, dit-il.
Des Gazaouis comme Abou Khaled al-Jammal attendent aussi des sacs de ciment.
Il y a plusieurs années, al-Jammal a perdu sa maison, détruite par des missiles israéliens. Avec le financement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA), il a emménagé dans une autre maison il y a deux ans.
Ce mois-ci, cette seconde maison a subi quelques dommages à cause des obus de chars israéliens.
Et maintenant, au lieu d’attendre l’aide des organisations internationales et des gouvernements, al-Jammal explique qu’il veut du ciment pour réparer les dégâts de sa propre maison, ainsi que ceux des maisons de ses amis et de sa famille.
« Si nous attendons l’aide de la communauté internationale, mes enfants devront subir les 10 prochains hivers, » dit-il. « Oui, le cessez-le-feu est une bonne chose, il stoppe les massacres, mais nous voulons reconstruire nos maisons. Je ne peux pas regarder mes enfants devoir geler en hiver ».
Après sept semaines des attaques les plus meurtrières sur la bande de Gaza, il a appris par les nouvelles que les matériaux de construction devaient arriver. Depuis mardi, jour où le cessez-le-feu a été déclaré, il attend que al-Ghalban annonce l’arrivée de ces matériaux.
A la frontière de Kerem Shalom, Abou Ahmed Siam, un chauffeur de camion, attend dans un endroit plein de poussière et rempli de camions. La situation au poste est devenu « un peu plus facile » depuis le cessez-le feu, dit-il, et certains articles réglementés par les Israéliens ont été autorisés à nouveau.
« Nous avons des camions d’aide de la Cisjordanie, du PAM (Programme alimentaire mondial), et de l’UNRWA (Office de secours des Nations Unies et de travaux), » explique-t-il, alors que l’un de ses collègues lui fait signe pour un nouveau camion qui entre avec des fruits pour les commerçants de Gaza .
Siam dit que les fournitures scolaires, aussi, ont été autorisées, mais le moment était amer : les écoles de Gaza devaient ouvrir la semaine dernière, mais cela a été reporté pour deux semaines de plus jusqu’à ce que l’UNRWA et les écoles publiques soient en mesure de trouver un abri pour les familles de sans-abri qui vivent à l’intérieur des salles de classe et des salles de sport.
Il y a sept semaines, seul du carburant et de l’aide humanitaire ont pu passer. Maintenant que des marchandises entrent pour la première fois, de nombreux produits nécessaires au quotidien comme le lait, le fromage et les couches pour bébé sont à nouveau présent dans les magasins. Mais il n’y a aucun ciment.
« Rien n’est entré ici qui concerne de près ou de loin des matériaux de construction », a déclaré Siam à Middle East Eye (MEE).
Les matériaux de construction et les matières premières ont été sur la liste des produits interdits par Israël depuis 2006, comme le ciment, l’acier et le béton. Israël a toujours pris le prétexte que ces articles pourraient être utilisés par des groupes de la résistance dans Gaza pour construire des constructions à vocation militaire.
Pendant des années, la bande de Gaza a compté sur les tunnels pour se procurer les matériaux de construction. Maintenant la majorité des tunnels ont été scellés par l’armée égyptienne, dans sa tentative d’écraser le Hamas, un allié des Frères musulmans. En décembre dernier, après le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Morsi de l’organisation des Frères musulmans, l’Égypte a déclaré le Hamas organisation terroriste.
Au Caire, les négociateurs israéliens ont convenu d’assouplir les restrictions à la frontière et d’autoriser les matériaux pour la reconstruction de Gaza. Al-Ghalban avait l’impression que ce serait immédiat. Mais cela n’a pas été le cas.
« Maintenant, tout le monde attend de matériaux de construction, » dit-il. « C’est un besoin immédiat dans Gaza. »
Al-Ghalban explique que pendant la guerre, Israël a autorisé l’entrée de 200 camions, mais en réalité et vu que c’est l’endroit le plus densément peuplé du monde, Gaza a besoin de 600 camions par jour.
Selon l’association israélienne Gisha, de juin 2007 à juin 2010, une moyenne de 2400 camions par mois est entré à Gaza en provenance d’Israël, contre 10 400 camions par mois qui entraient dans la bande de Gaza en 2005.
Kerem Shalom est censé être utilisé pour l’exportation des produits agricoles et des produits manufacturés. Selon Gisha, depuis mars 2012 à peine 55 camions de marchandises ont quitté Gaza pour la Cisjordanie et Israël : 49 camions chargés de caisses de dattes pour un projet du Programme alimentaire mondial et quatre camions chargés de bancs d’école et de chaises commandés par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, ainsi que deux camions de feuilles de palmier pour Israël.
« Pendant les mois de janvier à juin 2014, une moyenne de 10 camions de marchandises quittait la bande de Gaza chaque mois, soit moins d’un pour cent de ce qui sortait mensuellement avant 2007 », a écrit Gisha dans le Gaza Cheat Sheet, le 19 août.
Kerem Shalom est situé à côté du passage de Rafah, où des centaines de voyageurs attendent de quitter Gaza. Mais l’Égypte n’accorde pas de permission à ceux qui tentent de quitter le territoire sous blocus. Au cours des sept dernières semaines de guerre, l’Égypte a verrouillé le passage, faisant juste une exception pour ceux qui détiennent des passeports étrangers et égyptiens, pour quelques dizaines de blessés graves et pour ceux qui détiennent un permis de résidence.
Le passage de Rafah ne fait pas partie de l’accord de cessez-le-feu signé au Caire la semaine dernière. Les responsables égyptiens ont refusé de négocier la question avec les organisations palestiniennes dans le cadre de pourparlers avec les Israéliens, prétendant qu’il s’agissait d’une affaire égypto-palestinienne.
Les salles d’arrivée et de départ à Rafah sont cependant restées ouvertes, en dépit des frappes aériennes israéliennes sur le poste-frontière la semaine dernière. Le responsable du passage frontalier, Maher Abou Sabha, a déclaré : « Nous voulons défier [le Premier ministre israélien Benjamin] Netanyahu en gardant le passage ouvert, malgré les dégâts. »
Parmi la foule en attente se trouvaient des étudiants dont les universités à l’étranger ont commencé leurs cours, alors qu’ils sont piégés dans la bande de Gaza. D’autres ont besoin de suivre des traitements médicaux, mais ils attendaient aussi.
« C’est un passage censé être pour les Palestiniens, et ils (les Égyptiens) n’autorisent le passage que pour les étrangers », a déclaré Amjad Yousef, 21 ans, qui attendait sous le soleil d’été. Yousef est venu à Gaza après deux ans d’absence pour suivre des études au Maroc. Il avait prévu de rester pendant un mois, mais la guerre l’a bloqué dans la bande de Gaza depuis deux mois.
« Je ne veux pas entrer en Égypte. Je veux juste aller prendre mon vol du Caire vers le Maroc », dit-il.
Derrière Yousef, une patiente atteinte de cancer est debout. Elle dispose de tous les documents nécessaires pour passer la frontière, y compris un certificat du ministère de la Santé palestinien expliquant qu’elle ne peut plus être traitée dans l’un des hôpitaux de la zone qui ont largement endommagés dans les lourds bombardement du mois passé.
Yousef fait savoir sa déception à propos de l’accord de cessez-le-feu : « Nous espérions que la façon dont nous étions traités allait changer et qu’il en serait fini de l’humiliation aux passages à la frontière. »
« C’est pourquoi, je vais soutenir les demandes de la résistance palestinienne pour que nous obtenions notre propre aéroport. »
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Mohammed Omer est un journaliste palestino-néerlandais renommé, basé à Gaza.
http://www.middleeasteye.net/news/g...
Traduction : Info-Palestine.eu - Naguib

Gaza: conférence des donateurs le 12 octobre au Caire

L'Egypte a annoncé mardi qu'une conférence de donateurs internationaux sera organisée le 12 octobre au Caire pour financer la reconstruction de la bande de Gaza, ravagée par le récent conflit meurtrier entre Israël et le Hamas palestinien.
"La conférence des donateurs pour la reconstruction de la bande de Gaza aura lieu au Caire le 12 octobre", a annoncé le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, à l'issue d'un entretien avec son homologue norvégien Boerge Brende, selon l'agence officielle Mena.
http://www.lorientlejour.com

Gaza : les Palestiniens et l'ONU réclament 427 millions d'euros pour l'aide d'urgence


L'Autorité palestinienne et les Nations-Unies ont lancé mardi un appel pour récolter 427 millions d'euros pour l'aide humanitaire d'urgence aux civils touchés par le conflit dévastateur à Gaza, avant une conférence internationale de donateurs en octobre.
L'enclave côtière, où 1,8 million de Palestiniens s'entassent entre l'Egypte, Israël et la Méditerranée, a été ravagée, du 8 juillet au 26 août, par sa troisième guerre en six ans.
Le conflit entre les troupes israéliennes et les combattants palestiniens a tué plus de 2.140 Gazaouis et détruit des milliers de maisons, fortement endommagé l'unique centrale électrique et réduit en cendres des dizaines d'usines.
Evoquant des destructions "sans précédent" à Gaza, James Rawley, coordinateur des opérations humanitaires de l'ONU dans la bande de Gaza, a prévenu que "la crise est loin d'être finie" lors d'une conférence de presse conjointe à Ramallah, en Cisjordanie occupée, avec Mohammad Moustapha, ministre palestinien de l'Economie.
Les 427 millions d'euros d'aide d'urgence réclamés "ne suffiront que pour quelques mois et ne sont pas une solution", a poursuivi M. Rawley. "Il faut des changements drastiques dans la bande de Gaza (...) avant toute chose, un cessez-le-feu continu, une levée totale du blocus et une solution politique", a-t-il ajouté.
La bande de Gaza est soumise depuis 2006 à un strict blocus israélien qui empêche l'entrée de nombreux matériaux de construction. Selon l'accord de cessez-le-feu récemment conclu au Caire, ces restrictions devraient être allégées.
Jusqu'à présent, les matériaux de construction n'ont pas franchi les points de passage contrôlés par Israël, qui craint qu'ils ne soient détournés pour lui nuire.
M. Moustapha a souligné que les Palestiniens avaient préparé un "plan de reconstruction sur trois ans", réalisable à la condition que les points de passages rouvrent.
L'aide d'urgence inclut la fourniture de nourriture et concerne également les domaines de la santé et de l'éducation et prévoit d'apporter un soutien psychologique aux Gazaouis, dont des milliers attendent désormais une solution de relogement, a précisé l'ONU.
Une conférence internationale des donateurs pour la reconstruction de Gaza devrait avoir lieu en octobre au Caire.

Israël teste un système d'interception de missiles balistiques au-dessus de la Méditerranée

Israël a procédé mardi à un test d'une nouvelle version du "Arrow 2", un système d'interception de missiles balistiques israélo-américain déjà opérationnel, a annoncé le ministère de la Défense.
"Le Arrow 2 a été lancé et a réalisé sa séquence de vol comme prévu" au-dessus de la Méditerranée, a affirmé le ministère dans un communiqué à l'issue du test réalisé en collaboration avec l'agence américaine de défense antimissile.
Le lancement du projet Arrow remonte à 1988, dans le cadre du programme antibalistique américain connu sous le nom de "Star Wars". Il a été accéléré après le bombardement du territoire israélien par des missiles Scud irakiens durant la première guerre du Golfe, en 1991.

Israël accuse l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, et craint qu'il équipe ses missiles balistiques de têtes nucléaires, ce que dément Téhéran.

Le Arrow et ses différentes versions sont une des quatre composantes du projet "Homa" ("muraille" en hébreu) qui vise à protéger Israël des attaques de missiles et roquettes.
Deux de ces systèmes sont opérationnels: les batteries d'interception de roquettes à courte portée Iron Dome ainsi qu'Arrow 2, conçu pour détruire en vol des missiles entrant dans l'atmosphère.
Deux autres programmes sont en cours de développement: le système d'interception David's Sling ("Fronde de David") pour des engins à moyenne portée (50 à 250 km), qui a commencé à être testé, et Arrow 3.
Le système Arrow comporte un radar qui détecte les missiles et transfère ses informations à un centre de contrôle, lequel déclenche le lancement d'un missile après avoir analysé et calculé la trajectoire du missile balistique à intercepter.
Le Arrow 2 est a été conçu et réalisé par Israel Aerospace Indutries avec Boeing, et les entreprises israéliennes Elta et Elbit-Elisra. Il est en partie financé par les Etats-Unis.

Un détenu palestinien meurt dans une prison israélienne

Un prisonnier palestinien est mort mardi dans une prison israélienne, l'Autorité pénitentiaire israélienne affirmant qu'il s'agit d'un suicide, tandis que les Palestiniens évoquent des "circonstances troubles" ayant conduit à son décès.
La porte-parole de l'Autorité pénitentiaire israélienne a indiqué à l'AFP que "le prisonnier s'est pendu dans les toilettes" de la prison d'Eshel, à Beersheva, dans le sud de l'Etat hébreu. Une équipe médicale et de surveillants a tenté de le réanimer mais il est mort alors qu'il était transféré vers un hôpital, a-t-elle ajouté. Le Club des Prisonniers palestiniens a réfuté cette version des faits dans un communiqué, affirmant que "Raëd Abdessalam Al-Jaabari est mort dans la prison d'Eshel dans des circonstances troubles" et réclamant une enquête des organisations internationales.
Issa Qaraqaa, à la tête du Comité palestinien en charge des prisonniers a accusé Israël d'être "responsable" de la mort de M. Jaabari, âgé de 35 ans et originaire d'Hébron dans le sud de la Cisjordanie occupée. "Les Israéliens disent qu'il s'est pendu mais c'est un mensonge", a-t-il déclaré à l'AFP, dénonçant un "crime de guerre" commis contre M. Jaabari, arrêté fin juillet par les forces israéliennes.
Depuis la mi-juin et le lancement d'une vaste campagne d'arrestations après l'enlèvement et le meurtre de trois Israéliens, plus de 2 000 Palestiniens ont été interpellés et incarcérés, selon le Club des prisonniers, qui recense actuellement plus de 7 000 Palestiniens dans les prisons israéliennes.

Israël force illégalement des migrants africains à partir

Israël a contraint illégalement près de 7 000 migrants érythréens et soudanais à retourner dans leurs pays où certains d'entre eux ont subi des persécutions, a dénoncé mardi Human Rights Watch (HRW).
Selon l'ONU, l'Etat hébreu compte 53 000 réfugiés et demandeurs d'asile, la plupart entrés via l'Egypte frontalière. Parmi eux, 36 000 sont originaires d'Erythrée dont le régime est régulièrement accusé de graves violations des droits de l'Homme, tandis que 14 000 viennent du Soudan en proie à des conflits meurtriers.
"Les autorités israéliennes ont privé ces migrants d'accès à une procédure équitable et efficace en vue d'obtenir l'asile pour ensuite exploiter leur statut légal précaire comme prétexte pour les détenir illégalement ou les menacer d'une détention illimitée, forçant des milliers à partir", accuse l'organisation de défense des droits de l'Homme. "Détruire tout espoir (des migrants) de bénéficier d'une protection et proclamer ensuite qu'ils quittent volontairement Israël constitue un abus clair", ajoute l'ONG basée à New York, qui dénonce l'utilisation d'une "législation israélienne compliquée" pour décourager les demandeurs d'asile.
"Certains de ces migrants soudanais ont été torturés, soumis à des détentions arbitraires, poursuivis pour trahison pour avoir mis le pied en Israël, tandis que des Érythréens ont fait face à de sérieux risques de maltraitance", souligne HRW dans son rapport.
Israël a déjà été à plusieurs reprises critiqué par des organisations de défense des droits de l'Homme pour sa politique d'immigration et le traitement réservé aux demandeurs d'asile africains, notamment pour ceux regroupés dans le centre de Holot, en plein désert du Neguev (sud), où la durée de rétention peut aller jusqu'à un an sans aucun procès. L'an dernier, les autorités israéliennes ont lancé une campagne de répression, expulsant 3 920 migrants illégaux tout en achevant la construction d'une clôture de haute technologie le long de la frontière avec l'Egypte.
Une porte-parole du ministère israélien de l'Intérieur a estimé dans un communiqué que l'Etat hébreu "agissait de façon équilibrée" et affirmé que "cette politique porte ses fruits puisqu'il y a eu trois fois plus de départs volontaires en 2014 qu'en 2013".

Un Palestinien succombe à ses blessures dans les hôpitaux égyptiens

Un jeune homme palestinien a trouvé la mort, le lundi 8/9, suite à ses blessures subies, au début de l'agression israélienne sur la Bande de Gaza.
Des sources médicales palestiniennes ont déclaré que le jeune homme Mohamed Ibrahim al-Riyati (22 ans) de Rafah, au sud de la Bande de Gaza, est mort lundi dans l'un des hôpitaux égyptiens, suite à sa blessure par les raids aériens israéliens ciblant la ville de Rafah, il y a environ deux mois.
Al-Riyati a été blessé, le 18 juillet dernier, dans un raid aérien israélien sur la ville de Rafah.

Jérusalem:des affrontements continus entre les jeunes hommes et les forces armées occupantes

De violents affrontements ont éclaté de nouveau dans diverses parties de Jérusalem occupée, le lundi matin et midi 8/9, pour protester contre la mort de l'enfant Mohamed sinokrot après avoir été touché à la tête par une balle présumée en caoutchouc, de l'armée israélienne.
Selon notre correspondant, de jeunes hommes et de garçons ont lancé des pierres et des bouteilles vides sur les forces armées de l'occupant israélien, alors que certains d'entre eux ont lancé des pierres sur les logements des colons dans le quartier de Ras al-Amoud et al-Issawia.
La radio de l'occupation a déclaré que le train léger s'est exposé, une autre fois, le lundi matin au jet de pierres lors de son passage dans le quartier de Shiafat, au nord de la ville occupée de Jérusalem.
La radio a prétendu qu'il n'y a pas de blessés dans le train, attirant l'attention qu'environ 50 incidents de ce genre ont été enregistrés à Shiafat depuis le début du mois dernier. 
Notant que l'autopsie faite sur le corps de Mohamed n'a pas accusé directement l'armée israélienne, prétendant que l'enfant a été touché à la tête suite à sa chute par terre ajoutant qu'il a tenté de s'enfuir avant dès qu'il a été touché par la balle.

Jérusalem: Des manifestants lancent des feux d'artifice sur la police occupante

La radio israélienne publique a déclaré qu'un certain nombre d'éléments de la police israélienne à Jérusalem ont été soumis à lancer des feux d'artifice par des jeunes masqués dans le quartier de Wadi al-Jouz à l'est de la ville occupée.
La radio a prétendu que les éléments de la police israélienne n'ont pas été blessés, tandis que les éléments de la police ont intervenu pour disperser les manifestants.
L'incident a eu lieu près de la tente de deuil érigée dans le sillage du martyre du garçon Mohamed Sinokrot qui est mort hier, succombant à sa blessure subie par tir de balle d'un soldat israélien, il y a 10 jours. et la victime a été enterrée la nuit dernière.

4 pêcheurs palestiniens kidnappés au large de la côte de Beit Lahia

Une force maritime israélienne a arrêté le mardi 9/9, quatre pêcheurs qui étaient à bord de leurs barques au large de la côte de Beit Lahia dans le nord de la Bande de Gaza.
L'agence locale de presse "Safa" a cité du chef du syndicat de pêcheurs, dans la Bande de Gaza, Nizar Ayyash, que les soldats de la Marine israélienne ont assiégé deux barques de pêche et ont arrêté 4 pêcheurs qui étaient à bord.
Les forces armées de l'occupant israélien ont déjà arrêté deux autres pêcheurs qui étaient à bord d'une petite barque au large de la côte de la même région.
C'est la quatrième violation israélienne de la trêve, après que les forces armées occupantes ont ouvert le feu,la semaine dernière, sur les barques des pêcheurs au large des côtes de la ville de Rafah au sud de la Bande de Gaza.

Racheq: "c'est notre peuple qui détient l'arme de sa résistance"

"Le mouvement du Hamas ne sera pas impliqué dans des querelles politiques comme certains côtés veulent via les accusations et les querelles à travers les médias", a confirmé Izzat Racheq, le membre du Bureau politique du mouvement du Hamas.
Dans ses déclarations publiées via Twitter, Racheq a dit, le mardi à l'aube 9/9: "Nous avons beaucoup de travail pour servir le peuple palestinien, et nous ne serons pas traînés derrière ces allocutions".
Le président de l'AP, Mahmoud Abbas, a déjà lancé une attaque contre le mouvement du Hamas, en disant: "Nous n'allons pas avoir un partenariat avec lui à moins qu'il ne s'entendent sur une seule décision, légitimité et décision".
Racheq a insisté que les armes de la résistance appartiennent au peuple palestinien, en particulier qu'elles ont créé une grande victoire pour le peuple et la nation, et ont tracé la voie de la liberté et la libération. Il a indiqué que toutes les tentatives de l'occupant de désarmer la résistance ont échoué.
Le président de l'AP fait allusion à la nécessité de désarmer la résistance, sous prétexte de parler de la seule armée légitime, ainsi que la poursuite de son attaque contre le mouvement du Hamas, en prétendant qu'il tente de mener un coup d'Etat contre lui.

Al-Aqsa : Les fidèles entravent la tentative des colons d'accomplir des rituels talmudiques

Les gardiens de la mosquée bénie d'al-Aqsa ont fait face mardi matin à la tentative de colons extrémistes sionistes d'accomplir des rituels talmudiques dans les esplanades de la mosquée sainte d'el-Aqsa.
L'agence locale de presse "Safa" a cité du directeur d'information à la fondation d'el-Aqsa pour les legs pieux et le patrimoine, Mahmoud Abou Atta, que 10 colons ont pris d'assaut ce matin la mosquée bénie d'el-Aqsa via la porte des Maghrébins, sous une protection renforcée de la police israélienne, et ont tenté d'accomplir des rituels talmudiques, mais les gardiens d'el-Aqsa les ont affrontés.
Il a ajouté que les colons ont tenté de provoquer les fidèles qui se trouvaient dans les esplanades de la mosquée et de les approcher, soulignant que la police israélienne stationnée sur les portes a confisqué les cartes d'identité de la majorité de fidèles.
Il a poursuivi que l'occupation a commencé depuis hier lundi une campagne de poursuite contre les militants jérusalémites qui arrivent à al-Aqsa, où elle a pris une décision d'empêcher Hanadi Halawani et Nahla Siam d'entrer dans el-Aqsa pendant 40 jours, alors qu'elle a convoqué Zina Amro pour l'enquête dans un centre à Jérusalem.
Abou Atta a indiqué que des officiers des services de renseignements israéliens ont arrêté deux chauffeurs d'autobus, alors qu'ils se trouvaient dans leurs bus dans le Wadi Gouz, et les ont interrogés.
Il a déclaré que ces mesures visent à encercler la mosquée bénie d'el-Aqsa et les fidèles qui s'y trouvent, en limitant leur nombre et en créant un climat d'invasions collectives des colons lors des fêtes juives à venir, qui commenceront prochainement.
Abou Atta a prévu que les jours prochains connaitront plus de harcèlement et de restrictions sur la mosquée bénie, mais il a assuré que ces mesures les renforcent.

Mais que veut Israel ?

 la réponse à cette interrogation peut sembler difficile, en revanche, les gouvernements israéliens de façon unanime répètent inlassablement, année après année et ce, telle une incantation, leur opposition systématique à la création d’un Etat Palestinien indépendant ayant pour capitale Jérusalem Est. L’origine de ce conflit ne remonte ni, comme on l’entend souvent à juin 1967, ni au vote à l’ONU de la partition de la Palestine en 1947, mais bel et bien à la promesse du ministre britannique des affaires étrangères Balflour qui, publia le 2 novembre 1917, une longue lettre dans laquelle il indiquait que son gouvernement est disposé à créer en Palestine un "foyer national juif". A cette époque, en pleine première guerre mondiale, l’accord entre un parlementaire britannique et spécialiste du Moyen Orient, dénommé Sykes et le consul de France à Beyrouth et délégué à l’ambassade de France à Londres, dénommé Picot, vise à se partager les dépouilles de l’Empire Ottoman en Syrie, en Irak et en Palestine. Cet accord gravé dans l’histoire comme l’accord Sykes-Picot favorisera une négociation entre le Haut commissaire d’Egypte Sir Henry Mc Mahon, le responsable de la Mekke : Hussein Ibn Ali afin d’aider le nationalisme arabe contre l’Empire Ottoman. Henry Mc Mahon va jusqu’à promettre au responsable de la Mekke un Etat arabe englobant des villes de Syrie, d’Arabie et le Nord de l’Irak.
Le fils du reponsable de la Mekke : Fayçal Ibn Ali et le représentant du mouvement sioniste Chaim WEIZMANN signent un accord à Paris qui reconnait mutuellement la loi Balflour et la promesse d’un Etat palestinien indépendant, le texte dit "un Etat arabe" après la fin de la première guerre mondiale. Cet accord suscita une grande espérance, tant du coté palestinien que juif mais très vite la population arabe va comprendre le subterfuge lorsque la première guerre mondiale terminée, les Britanniques qui deviennent la puissance mandataire sur la Palestine favorisent des vagues importantes d’immigration juive sans concrétiser les termes de l’accord Fayçal/Weizmann. Les dirigeants du mouvement national palestinien comprennent très vite dès 1918 que la promesse de l’Etat arabe était devenue une chimère. Autrement dit le colonisateur britannique venait de trahir la parole non seulement donnée mais ratifiée dans un document. Aussi, lorsque l’ONU propose et vote un plan de partage de la Palestine en 1947, soit trente-six ans après la loi Balflour et la promesse d’un Etat arabe, le mouvement palestinien et la ligue arabe récusent ce principe, le mouvement sioniste l’accepte. De 1947 à la création de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948, le mouvement sioniste par le biais de ses organisations militaires va déclencher un climat de terreur au sein des populations palestiniennes à travers un conflit qui durera jusqu’au 7 janvier 1949. Selon les sources : 700.000 à 900.000 palestiniens fuiront les combats et se réfugieront dans des camps de fortune installés au Liban, en Syrie, Gaza, etc... Aujourd’hui, ces camps existent toujours et on y voit grandir la deuxième génération de réfugiés, bientot la troisième....
Plusieurs guerres tout au long du XXème siècle opposèrent dans un premier temps, les armées arabes et Israël. La guerre des six jours en 1967 accroit l’occupation israélienne sur les territoires de Gaza et de Cisjordanie. La résolution 242 des Nations-Unies exige le retrait des forces isréliennes de ces territoires. De 1967 à aujourd’hui, aucun gouvernement israélien n’appliquera cette injonction. Le conseil de sécurité vote des sanctions contre le président Poutine pour occupation illégale de La Crimée mais demeure sans voix lorsqu’il s’agit d’Israël. Dès 1964, le mouvement palestinien structure sa résistance autour de l’OLP, consacrée par l’ONU en 1974 comme le représentant unique et légitime du peuple palestinien. La guerre des pierres en 1986, montre à la communauté internationale la véritable nature de ce conflit, à savoir, une occupation de territoires palestiniens par un colonisateur appelé Israël. Les autorités israéliennes vont même jusqu’à encourager en 1987 la création du Hamas afin d’affaiblir l’OLP. Beaucoup de tractations secrètes, rencontres officielles, échanges divers aboutissent aux fameux accord d’Oslo de septembre 1993. Ces accords bien timides prévoient : Une autonomie sur la bande de Gaza, une série de retraits par étapes de six villes en Cisjordanie, installation d’une autorité dénommée Palestinienne sur 9 % des terres de la Cisjordanie alors que les Palestiniens en réclamaient, au minimium, 30 %. Malgré tous les efforts et concessions des Palestiniens, les dirigeants israéliens continuent l’implantation des colonies en Cisjordanie : plus de 400.000 colons sont prévus dès la fin 2014, décident en contradiction totale avec l’Autorité Palestinienne du nom de la capitale de l’hypothétique Etat palestinien : Abou Dis, une localité proche de Jérusalem Est.
Les accords d’Oslo perdent tout sens lors de l’offfensive lancée par le gouvernement israélien en 2002 dont le but est de détruire le quartier général du président Arafat et de le couper du monde. Ainsi, nous arrivons à la population de Gaza qui, le 25 janvier 2006 à travers une élection considérée comme démocratique par une mission de l’Union Européenne dépêchée sur place pour superviser le scrutin, donne la majorité absolue aux listes du Hamas, présentées sous le sigle : "changement et réforme." Le Hamas est un mouvement politique composée de musulmans mais aussi d’élus chrétiens. Dès la publication des résultats, L’union Européenne, les Etats-Unis et Israël, mécontents du choix démocratique du peuple palestinien imposent une stratégie du blocus économique afin d’asphyxier la population. La voix du peuple doit être respectée de la même manière à Paris, Londres, Alger, au Caire et tout naturellement en Palestine. En 2014, rien n’a changé, le blocus économique toujours présent oblige les habitants de Gaza à consentir des sacrifices énormes. Ce contexte explique la résistance du Hamas qui ne peut accepter, au nom des palestiniens de la Bande de Gaza une situation comparable à celle de Soweto en Afrique du Sud pendant les pires moments de l’Apartheid. Depuis 2009, les dirigeants israéliens ont déclenché quatre opérations de bombardements massifs et de destructions d’immeubles, d’hôpitaux, d’écoles, même celles sous tutelles de l’ONU sont visées avec leur cortège sanglant de victimes civiles pour la plupart, des personnels des Nations-Unies font partie de la liste des morts et des disparus sous les décombres. Plus de 2000 palestiniens viennent de perdre la vie, des milliers sont blessés, pendant ce temps, les chefs d’Etat et de gouvernements relayés par les medias officiels s’interrogent sur la durée de la trêve ! La Palestine a connu et connaîtra sans doute malheureusement de nouvelles trêves entrecoupées d’une volonté de destructions à grande échelle des infrastructures, des personnes et des biens...Le peuple palestinien ne nécessite nullement des trêves car se limiter à cet horizon présuppose une logique de guerre permanente.
La seule solution que tout le monde connaît mais dont Israël ne veut pas est la création d’un Etat palestinien indépendant et souverain ayant pour capitale Jérusalem Est. Tant qu’il y aura les réfugiés, les détenus, les blocus, les colonies, la "torture morale" des prisonniers palestiniens, la dépossession, les assassinats et l’occupation israélienne, la paix globale ne pourra être atteinte. Contrairement aux idées reçues, le conflit entre Israël et les Palestiniens n’est pas un conflit religieux mais la résistance légitime (incarnée à la fois par l’OLP et le Hamas) à une occupation illégitime exercée par les dirigeants israéliens pour qui, dans la continuité des affirmations de Golda Meir en 1967 :" il ne peut y avoir de problème palestinien puisque le peuple palestinien n’existe pas".
Je conclurai mon propos par cette citation de Abouna Manuel curé à Gaza de 1995 à 2009 : "Pourquoi les Occidentaux ont volontiers pitié de nous mais qu’ils votent toujours pour Israël". Luis-Nourredine PITA (Le Port).
Auteur anonyme - Courrier des lecteurs JIR du 9/9/2014