mardi 19 janvier 2010

Israël prévoit de stationner un de ses sous-marins Allemands dans le Golfe Persique

Traduction de l'article original Press TV: "Israel to station German nuclear submarine in PG"

Lundi 18 Janvier 2010
Au devant d'une réunion du Cabinet Israélo-Allemand à Berlin, des rapports médians indiquent qu'Israël prévoit de stationner un de ses sous-marins Dolphin fabriqués en Allemagne dans les eaux du Golfe Persique.  
« L’utilisation d'Israël du sous-marin Dolphin dans les exercices en Mer Rouge a éveillé les craintes qu'Israël puisse chercher à maintenir une présence continue dans le golfe Persique dès qu'il recevra ses sous-marins d’Allemagne en 2011-2012, » a indiqué Dimanche le Tagesspiegel.  
 
 La réunion, reportée depuis Novembre du fait que le Premier Ministre Israélien, Benjamin Netanyahu, était malade, tournera autour de la volonté d'Israël d’acheter un sixième sous-marin nucléaire de classe Dauphin aux Allemands.  
 
 Dans ce voyage d’une journée organisé par le gouvernement de centre droite, Netanyahu cherche à augmenter la flotte sous-marine de Tel Aviv.  
 
 Israël a précédemment reçu trois sous-marins en tant que donation de la part du gouvernement de l’ex-Chancelier Allemand, Gerhard Schroeder.  
 
 Le journal Allemand Berliner Zeitung berlinois a révélé en 2003 que la compagnie en constructions maritimes leader en Allemagne, Howaldtswerke-Deutsche Werft, était engagée dans des négociations avec Israël pour leur livrer deux sous-marins Dauphin supplémentaires.  
 
 La compagnie a confirmé l’information ajoutant que le gouvernement Allemand approuvait. Quelques jours plus tard, le magazine German Focus annonceait que Tel Aviv ne recevra pas les sous-marins, étant donné que le gouvernement Allemand a décidé d'arrêter la livraison des deux sous-marins en Israël.  
 
 Les sous-marins Dauphin sont parmi les sous-marins les plus sophistiqués et qui ont les plus grosses capacités au monde, pouvant également être équipés en missiles nucléaires. Construit dans les chantiers navals Allemands pour la Marine Israélienne, le sous-marin est capable de porter les missiles de croisière Américains de type Harpoon, équipés de têtes nucléaires.  
 
 Ceci alors que des groupes politiques opposés « à l’occupation Israélienne, aux colonies et à la politique de guerre » ont annoncé leurs intentions de manifester près du Federal Chancellor's Officer.  
 
 « Pourquoi tenir une session commune du cabinet avec une idéologie raciste, fasciste et sioniste ? » l’un des groupes a demandé dans son annonce.  
 
 Après les Etats-Unis, l'Allemagne est le principal donateur sur le plan économique et militaire pour Israël. Alors qu’il existe des restrictions en Allemagne pour la vente d’armes dans les zones de crise, le gouvernement Allemand a justifié son action en décrivant le mouvement en tant que « responsabilité spéciale » envers Tel Aviv.
 
 lien de l'article original:
http://www.presstv.com/detail.aspx?id=116438&ionid=351020205
 

Israël demande à Benoît XVI d'ouvrir les archives du Vatican

Israël demande à Benoît XVI d'ouvrir les archives du Vatican
Israël demande à Benoît XVI d'ouvrir les archives du Vatican
12:23 18/01/2010
© RIA Novosti. Rusalina Dmitrieva
MOSCOU, 18 janvier - RIA Novosti 
Israël demande au Pape Benoît XVI d'ouvrir les archives du Vatican concernant la période de la Seconde Guerre mondiale, a annoncé le vice-premier ministre israélien Silvan Chalom.

"J'ai demandé au Pape de trouver un moyen d'ouvrir les archives du Vatican pour éclaircir certains détails consternant la période du pontificat de Pie XII, afin d'affaiblir la tension entre les juifs et les catholiques", a déclaré le vice-premier ministre israélien.

Le Pape Benoît XVI a visité vendredi pour la première fois la synagogue de Rome. 1.100 personnes, notamment plusieurs hommes politiques, ont participé à la rencontre entre Benoît XVI et la communauté juive à la capitale italienne.

Pie XII qui dirigea l'Eglise catholique à partir de mars 1939 est accusé par les représentants de la religion juive de ne pas avoir condamné le génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Lors de son intervention, le Pape Benoît XVI a pris la défense de Pie XII rappelant que le Vatican avait soutenu les Juifs pendant la guerre.

Benoît XVI a appelé à développer le dialogue entre les catholiques et les juifs soulignant que ces derniers temps leurs relations avaient beaucoup progressé.

Jean Paul II a été le premier Pape à visiter la synagogue de Rome le 13 avril 1986.
http://fr.rian.ru/world/20100118/185860463.html

Farawané dénonce la politique d'expulsion adoptée par Israël

18 Jan 2010
Gaza / M. Abdel Nasser Farawané, spécialisé dans les affaires des détenus, a appelé les institutions juridiques internationales, à prendre les mesures susceptibles d'affronter la politique d'expulsion qu'adopte Israël contre les Palestiniens.
     "L'expulsion et l'expatriation par la force des Palestiniens de leurs foyers est une politique persistante suivie par les autorités d'occupation israélienne", s'est indigné M. Farawané dans une déclaration rapportée aujourd'hui par l'agence d'informations La Palestine aujourd'hui, faisant noter que la peine d'expulsion, que ce soit collective ou individuelle, est une mesure illégitime et fait partie des crimes contre l'humanité".
     M. Farawané a ajouté dans ce sens que depuis le déclenchement de l'Intifada d'al-Aqsa en septembre 2000, les forces d'occupation israélienne ont banni près de 75 détenus, hommes et femmes, de la Cisjordanie sous de différentes prétextes.
     "Aujourd'hui, l'occupant israélien menace d'expulser 14 détenus palestiniens ayant purgé leurs peines et qu'il refuse de libérer", a-t-il dénoncé.
   A.A. / Gh.H. 

Haniyeh à la délégation européenne : Gaza est assiégée de tous côtés dans le silence international

Gaza - 18-01-2010
Par Middle East Monitor 

Ismail Haniyeh, le chef du gouvernement d’unité nationale à Gaza, a critiqué le silence international sur ce qui arrive aux Palestiniens dans la Bande de Gaza, dont l’agression et le blocus, et a dit : « Nous sommes surpris de ce silence solennel. » Il a tenu ces propos lorsqu’il a reçu une importante délégation européenne, samedi soir 16 janvier, avant que celle-ci ne termine ses deux jours de visite de la Bande. La délégation est partie par le carrefour frontalier de Rafah.


















Haniyeh a remercié la délégation pour sa visite à Gaza, notant : « Gaza souffre des ravages du siège depuis presque quatre ans. » Il a également remercié la Campagne européenne pour mettre fin au siège de Gaza pour son travail, en particulier sa coordination des délégations parlementaires européennes dans la Bande.

Il a dit : « Nous essayons toutes les voies possibles pour ouvrir des canaux de communication avec les parties internationales et engager un dialogue avec les principaux pays pour éclairer la communauté internationale sur ce qui se passe ici. Mais aucun pays ne nous a écoutés, sauf vous dans les pays européens, sauf vous avec vos consciences vivantes. »

Haniyeh a souligné que le Quartet avait posé plusieurs conditions pour engager des discussions avec son administration, ajoutant : « Nous ne sommes pas opposés, mais nous soutenons plutôt la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem occupée comme capitale, le rapatriement des réfugiés et la libération de tous les prisonniers palestiniens emprisonnés dans les geôles israéliennes. Nous sommes partisans d’une trêve à long terme qui sera respectée par toutes les factions de manière à ce que la paix prévale pendant une longue période. »

Au sujet des demandes récentes du Qartet, Haniyeh a dit : « Nous avons signé l’accord de La Mecque il y a quelques années, et nous avons fait des démarches pour la réconciliation et la compréhension, mais en dépit de cela, nous avons été soumis à l’injuste et au blocus, et la souffrance continue. »

Haniyeh a fait remarquer que Gaza « est assiégée de tous côtés, avec un mur électronique au nord, un mur de béton à l’est, et un mur d’acier au sud, et, en mer, les bateaux ne peuvent ni venir ni partir. »

Il a redit que la Bande « souffre d’une crise majeure à cause de la dernière guerre. » Il a appelé à une juridiction universelle et à l’application du droit humanitaire qui traîneraient les criminels de guerre devant la justice et les empêcheraient d’être reçus dans tout pays parce qu’ils tuaient des femmes, des enfants et des vieux, détruit des maisons et déplacé leurs habitants.

Haniyeh s’est interrogé sur l’isolement politique de son gouvernement : « l’isolement politique nous a été imposé, nous avons été attaqué par des avions de guerre israéliens, nous sommes sous blocus et nos frontières sont fermées, nous continuons de souffrir de cette guerre cruelle contre notre peuple, et pourtant, nous sommes toujours déterminés. »

Il a souligné que son gouvernement n’avait aucune objection à ce qu’une troisième partie supervise la reconstruction de la Bande de Gaza : « Nous ne voyons aucun inconvénient à ce que les Nations Unies ou des pays européens et arabes forment un comité pour la reconstruction de Gaza et supervise le processus de reconstruction. »

Cliquez ici pour les photos de la délégation européenne à Gaza.


Des parlementaires européens visitent la Bande de Gaza assiégée un an après

50 députés européens ont visité la Bande de Gaza assiégée cette fin de semaine pour voir par eux-mêmes les conséquences de l’offensive israélienne d’il y a un an, qui a causé la mort de plus de 1400 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants.

La visite de la délégation européenne était organisée par la Campagne Européenne pour mettre fin au siège de Gaza (European Campaign to End the Siege on Gaza - ECESG) et était conduite par Sir Gerald Kaufman, député britannique vétéran, et comprenait des députés représentant 12 pays européens.

La délégation européenne a visité les camps de réfugiés et les zones ravagées au nord de la Bande de Gaza et a discuté avec des Palestiniens, dont des enfants dévastés par l’invasion israélienne.
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13286&type=analyse&lesujet=Blocus

Turquie, terrain perdu d'Israël??

Leila Mazboudi

18/01/2010 Entre arrogance et humiliation, les Israéliens perdent les pédales avec les Turcs. Ceci a été bien clair lors de la crise diplomatique qui a éclaté avec l'humiliation infligée à l'ambassadeur turc à Tel Aviv, suivie dans un intervalle de 24 heures par l'humiliation essuyée par l'entité sioniste qui a dû s'excuser deux fois avant qu'elle ne soit pardonnée. Et entre les deux, un premier tollé suscité par les médias, critiquant l'emballement israélien, puis une deuxième vague de critiques israéliennes, s'offusquant pour l'humilité israélienne qui a imprégné les excuses.  

Ces camouflets qui frisent la bêtise perdurent depuis l'altercation de Davos, entre le Premier ministre turc Recep Tayeb Erdogan et le président israélien Shimon Perez. Cette occasion avait fait monter à la surface une position turque inattendue, et a lancé les spéculations sur un chamboulement de la politique turque à l'encontre de l'entité sioniste, après près de 50 années d'alliance, scellée d'une entente militaire conclue dans la deuxième moitié des années 90.
Jamais un responsable israélien n'avait été aussi offensé, voire aussi ridiculisé de face, devant les caméras, comme ce fut le cas de Perez.
Pour les Israéliens, alors que leurs anciens ennemis, les Arabes passaient en dégringolade vers le camp de la soumission, ce sont leurs anciens alliés qui continuent de passer  à celui de la contestation.
Il y a quelques trente ans, ce fut le cas, certes bien plus catégorique, d'un pays voisin de la Turquie: l'Iran.  

Pourtant, dans leurs positions officielles, les Israéliens avaient tenté tant bien que mal de cacher leur différend avec Ankara, affichant qu'il ne s'agit que d'un nuage d'été.

Mais c'est bien le contraire qui se manifestait.
Les responsables turcs ne ménageaient aucune occasion pour hausser le ton contre Tel Aviv: exigeant la suspension du blocus contre Gaza; annulant une visite officielle à Tel Aviv, car les Israéliens leur ont refusé de se rendre à Gaza; interdisant aux avions de chasse israéliens de participer à des manœuvres conjointes, devenues pourtant un exercice annuel;  critiquant à chaque occasion la politique israélienne, "pour son refus de la paix"; menaçant que jamais plus Ankara ne restera les mains croisées en cas de nouvelle agression contre la Bande de Gaza, ou en cas des menaces à la paix dans la région; ignorant les mises en garde proférées en collaboration de la France, de ne plus pouvoir prétendre à la médiation avec la Syrie...
Et lorsque les Israéliens leur ont vendu des drones défectueux, (serait-ce par mesure de rétorsion), ils sont allés jusqu'à les menacer de les traduire devant la justice internationale. Une semaine avant la visite de Barak, dimanche, un responsable israélien est venu en catimini en Turquie pour régler l'affaire.
Lors de sa visite, le ministre de la guerre a essayé de nouveau la politique de camouflage: comme si la crise qui avait éclaté il y a quelques jours n'était qu'un évènement passager. Présentant de nouvelles excuses. Comme si ses rencontres prévues avec le président, le Premier ministre et le chef d'état-major turcs n'ont pas été annulées. Comme si sa visite de quatre jours n'avait pas été écourtée à quatre heures. S'efforçant de flatter l'importance primordiale de la Turquie dans la région.

Mais après son départ, il a dû une fois de plus entendre les commentaires de l'irréductible Erdogan, lequel après avoir  accepté les excuses de Barak, " qui est le deuxième partenaire de la coalition au pouvoir, tandis qu'Ayalone n'est qu'un vice-ministre des affaires étrangères", a affirmé haut et fort que " la crise diplomatique avait bien montré que personne ne peut oser se jouer de la Turquie".

Politique des grandeurs? Des lectures contraires sont fournies: La première celle qu'Ankara est en train d'utiliser le conflit israélo-palestinien pour renforcer ses intérêts, dont entre autre promouvoir sa position régionale et pousser l'Union européenne à accepter son adhésion parmi ses rangs? La seconde est qu'elle décidée à investir ses intérêts, et surtout ses atouts de force en faveur d'une solution juste de ce conflit?

À la lumière de la fermeté affichée par les Turcs, d'aucun opterait pour la deuxième analyse.
Sachant que ses positions puisent leur force du fait qu'elle est un allié d'Israël, qui ose les critiques et les pressions auxquelles les autres ont renoncées , Ankara montre de plus en plus qu'elle peut faire d'une pierre deux coups: acculer au mur l'entité sioniste tout en réalisant ses propres intérêts. Du coup, l'entité sioniste est bien en position de faiblesse.
  
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=120390&language=fr

Haniyeh – réconciliation inter-palestinienne, unité arabe, choix stratégique et nécessité nationale

Palestine - 18-01-2010
Par Palestine Info 
   

Le Premier ministre palestinien Ismail Haneyya a appelé vendredi à mettre sur pied une nouvelle stratégie arabe basée sur la réhabilitation de l’axe historique Egypte, Arabie Saoudite et Syrie, de manière à créer une sorte de pouvoir d’équilibre en face d’Israël.


Pendant le sermon (khutba) de vendredi, Haneyya en a appelé à cet axe pour renouveler ses relations historiques avec la Turquie, qui a commencé à reconsidérer ses 60 ans d’alliance avec Israël et a restauré son rôle islamique.

Il a aussi exprimé sa fierté de voir le rapprochement entre la Turquie et le monde arabo-musulman, appelant à l’investir au bénéfice de la cause palestinienne.

Dans un autre contexte, le Premier ministre a souligné l’importance de maintenir les relations stratégiques avec l’Egypte et a demandé d’aborder les derniers événements de Rafah de manière responsable et de mettre fin à la campagne médiatique contre Gaza.

Dans un entretien avec la chaîne satellitaire iranienne Al-Kawthar, le Premier ministre a condamné jeudi l’option d’un règlement et de négociations avec Israël pour restaurer les droits palestiniens usurpés, la qualifiant de « grossesse nerveuse », soulignant que l’adoption de cette option ne mènera à aucun vrai résultat étant donné l’attitude intransigeante d’Israël.

Hanniyya a appelé à une stratégie palestino-arabe prenant en compte le fait que l’option de négociations avait échoué et qu’il était nécessaire de restaurer l’initiative palestino-arabe.

« Nous ne demandons pas aux Etats arabes de lancer une guerre contre l’entité sioniste, mais nous disons que nous devons bâtir un nouvel équilibre dans la région basé sur l’axe de l’Egypte, de l’Arabie Saoudite et de la Syrie, en plus de la Turquie et la République islamique d’Iran, » a-t-il souligné.

Au sujet de la question de la réconciliation inter-palestinienne, le Premier ministre a dit que 2010 serait l’année de la réconciliation nationale parce que c’est un choix stratégique et une nécessité nationale, ajoutant que son gouvernement était sérieusement déterminé à mettre fin à la division interne.
  

Amnesty International réclame la levée du blocus israélien de Gaza


18/01/2010 Amnesty International a réclamé, ce lundi, à "Israël" la levée du blocus qu'il impose à la bande de Gaza affirmant que cette mesure qui affecte près de 1,5 million d'habitants constitue une "punition collective" intolérable.

Cette organisation a réitéré cette demande à l'occasion de la publication d'un rapport intitulé "l'asphyxie de Gaza soumise au blocus israélien".

Ce document rassemble des témoignages de Palestiniens qui tentent de reconstruire leur vie après l'offensive israélienne dévastatrice "Plomb durci", (27 décembre 2008-janvier 2009) qui a fait 1400 martyrs et plusieurs milliers de blessés parmi les Palestiniens.

"Ce blocus constitue une punition collective aux termes du droit international et doit être immédiatement levé", a déclaré Malcolm Smart directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty.

Il a ajouté que ce blocus "impose des restrictions aux livraisons de nourriture, de médicaments, de fournitures scolaires et de matériaux de construction".

"Le blocus asphyxie la population, dont plus de la moitié est constituée d'enfants, dans pratiquement tous les aspects de la vie quotidienne. On ne peut laisser se poursuivre l'isolement et la souffrance dans lesquels elle est de plus en plus plongée", a-t-il poursuivi.

Amnesty estime qu'en tant "que puissance occupante, "Israël" a le devoir, en vertu du droit international, de veiller à la qualité de vie des habitants de la bande de Gaza, y compris au respect de leurs droits à la santé, à l'éducation, à l'alimentation et à un logement convenable".

Dans la bande de Gaza, les agressions israéliennes ont également endommagé ou détruit des infrastructures et des bâtiments civils, notamment des hôpitaux, des écoles et les réseaux de distribution d'eau et d'électricité. Des milliers de logements ont été détruits ou gravement endommagés.

Amnesty International affirme que 280 écoles, sur les 641 que compte Gaza, ont été endommagées dont 18 complètement détruites. Selon elle, "l'interruption des cours, due aux dégâts causés par l'opération militaire et par la poursuite du blocus israélien, a des conséquences gravissimes vu que plus de la moitié de la population de Gaza a moins de dix-huit ans".

Elle dénonce le fait que dans certains cas "les autorités israéliennes empêchent des personnes gravement malades, qui ne peuvent pas être soignées à Gaza, de quitter le territoire, ou les font attendre".

Depuis la fermeture des points de passage permettant d'entrer dans l'enclave palestinienne ou d'en sortir, les patients sont contraints de déposer des demandes d'autorisation, fréquemment refusées.

  ISRAEL REJETTE LES CRITIQUES D'AMNESTY

"Israël" a rejeté lundi l'appel d'Amnesty à la levée du blocus en faisant porter la responsabilité de la situation au Hamas, qui exerce le pouvoir dans l'enclave palestinienne.

"Les Palestiniens de Gaza sont sous la férule du régime du Hamas qui place le jihad contre Israël au-dessus du bien-être de la population", a prétendu un porte-parole, Mark Regev.

"Tout comme son patron, le régime iranien, le Hamas n'a pas le moindre scrupule à sacrifier la population civile sur l'autel de sa politique extrémiste", selon les propres termes de Regev.
  http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=120235&language=fr

Etude: Mur d’acier, une catastrophe humanitaire à court terme

G.Houbballah

18/01/2010
Des experts palestiniens ont mis en garde contre les menaces environnementaux, humains et économiques, résultant de la construction du mur d’acier par les autorités égyptiennes sur la frontière avec la bande de Gaza.
Selon ces experts, le mur d’acier menace de détruire toutes  les ressources en eaux souterraines dans  la bande de Gaza et ailleurs en Palestine occupée.
S'exprimant au cours d’un séminaire consacré au mur d’acier l’expert en eau Nizar Wahidi, a expliqué que le mur constitue une menace stratégique pour les stocks d’eau souterraine.
Il a expliqué que le mur contraidra les Palestiniens à creuser des tunnels profonds, pour trouver de l’eau souterraine, ce qui constitue un grand danger pour leur vie, et conduira à priver les Palestiniens et Egyptiens dans la région d’eau potable.
Il a averti que les fouilles et l'eau salée pompée dans le sol entraîneront des glissements de terrain à Rafah et parmi ses immeubles, ajoutant que ces tunnels permettront à l’eau salée de s’infiltrer plus rapidement dans le sol à Rafah.


Pour sa part, le professeur d'écologie à l'Université islamique Abdel Fattah Abdel Rabbo, a affirmé que le " mur va atteindre une profondeur dans le sol de 20 à 30 mètres ce qui fera obstacle à l'écoulement de l'eau dans les réserves d’eau souterraines partagées entre le Sinaï et la bande de Gaza, les menaçant de sécheresse. La région souffre déjà de graves problèmes notamment la rareté de l'eau, la pollution et la  mauvaise gestion. "
Il a souligné que le fait que « l'Egypte pompe d’énormes quantités d'eau de mer vers les réservoirs naturels d’eau souterraines est  un certificat de décès inévitable, car cela élèvera le taux de salinité dans l'eau souterraine, et la région risque une sécheresse réelle dans un proche avenir ».
Même son de cloche pour Majed Hamadé, un spécialiste dans le domaine de l’environnement, qui non seulement a mis en garde contre la sécheresse mais a souligné que l'eau salée affectera négativement les terres agricoles dans la zone de Mawasi, le panier alimentaire de la région.
Il a précisé que le mur entraînera la destruction de la végétation des deux côtés de la frontière entre l'Égypte et Gaza, à une profondeur de 150 mètres de la bande frontalière, augmentant ainsi la pollution.
  http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=120347&language=fr

Bataille souterraine pour bloquer les tunnels de Gaza

lundi 18 janvier 2010 - 16h:32
Tangi Salaün, envoyé spécial à Rafah
L’Égypte a entrepris d’enfouir une barrière métallique à Rafah afin d’assécher les trafics.
(JPG)
Des foreuses creusent le sol le long de la frontière avec Gaza, côté égyptien, pour installer des feuilles de métal en profondeur et empêcher ainsi la contrebande via les tunnels. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Pour les Égyptiens, qui construisent ce mur, ce sont des mesures purement sécuritaires !!!!
À Rafah, elles sont dans toutes les conversations : les silhouettes de grues géantes et d’impressionnantes foreuses se détachent depuis quelques jours le long de la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza, au nord du terminal douanier - fermé quasiment en permanence depuis le coup de force du Hamas à Gaza, il y a deux ans et demi. « On ne sait pas exactement ce qu’ils font », glisse un habitant de la Rafah égyptienne, dont la maison se dresse à moins d’un kilomètre de la frontière, dans le secteur où l’activité des tunnels qui approvisionnent la bande de Gaza est la plus dense. « Certains disent que c’est un mur souterrain, d’autres un réseau de canalisations pour faire s’effondrer les tunnels en les inondant. Tout le monde est très inquiet. »
Le Caire, qui parle de « travaux de fortification », n’a confirmé qu’à demi-mot les informations du journal israélien Haaretz, selon lequel l’Égypte construit, avec l’aide des Américains, une barrière métallique souterraine infranchissable afin d’assécher les trafics avec le territoire palestinien, déjà sous embargo israélien. L’édifice serait composé de plaques en acier « impossible à découper et à faire fondre » et équipé de capteurs électroniques. Il pourrait à terme courir sous 10 des 15 km de la frontière et s’enfoncer jusqu’à 30 mètres sous terre.
(JPG) « S’ils font ce mur, à la profondeur dont on parle, ce sera la mort des tunnels », affirme Abou Alaa, le gérant égyptien d’une galerie. Un contrebandier interrogé par l’AFP s’est montré moins pessimiste, les trafiquants ayant, selon lui, réussi à percer une plaque d’acier déjà installée. « On ne pourra pas contourner le mur par en dessous, assure en revanche Abou Alaa. Au-delà de 18 mètres, les tunnels s’effondrent car le sol est trop humide et sablonneux. » Les tunnels les plus profonds passeraient actuellement à 15 m sous la frontière.
Faire pression sur le Hamas
L’idée d’un mur souterrain date de la guerre à Gaza, il y a un an. La sécurisation de la frontière égyptienne était la principale condition posée par le gouvernement israélien pour mettre fin à son offensive, l’État hébreu craignant que le Hamas s’équipe en missiles iraniens. « La situation s’est beaucoup améliorée depuis la guerre », assure toutefois une source officielle israélienne au Caire. « Les Égyptiens ont compris que c’est aussi leur intérêt de contrôler le trafic d’armes. »
Au-delà des armes, les tunnels servent surtout à alimenter Gaza en produits de première nécessité : nourriture, vêtements, médicaments, mais aussi cigarettes, essence et ciment. Des marchandises à très forte valeur ajoutée pour les trafiquants, alors que le blocus n’a pas été allégé depuis la guerre. « S’il n’y a plus de tunnels et si le terminal reste fermé, Gaza va étouffer complètement, reprend Abou Alaa. Les Palestiniens n’auront plus que les miettes que leur laissera Israël. »
Les habitants de Rafah, qui profitent largement de cette manne, gardent donc un espoir. Alors que l’Égypte n’a rien dit du tracé exact, ni du rythme auquel elle entend construire le « mur souterrain », la plupart veulent se convaincre que Le Caire n’a pas tant l’intention de fermer les tunnels que d’inciter le Hamas à se montrer plus conciliant, notamment dans les négociations en cours avec le Fatah du président Mahmoud Abbas, ou sur la libération du soldat israélien Gilad Shalit. « C’est un jeu politique, souligne un habitant du côté égyptien. Quand l’Égypte a des désaccords avec le Hamas ou Israël, elle utilise les tunnels comme moyen de pression. »
Pour Khalil Sawarka, un activiste politique de la région, « les autorités du Caire ne veulent surtout pas que la situation des Gazaouis se détériore au point qu’ils n’auraient plus rien à perdre à faire sauter la frontière avec l’Égypte », comme cela avait été le cas en janvier 2008. Conclusion, dit-il, « seul un accord politique permettra de fermer les tunnels ».
Cet article peut être consulté ici :

Pour Israël, c’est l’heure des comptes

lundi 18 janvier 2010 - 19h:55
John Pilger
Un nouveau mouvement mondial conteste les violations israéliennes du droit international par le recours aux stratégies qui ont été utilisées contre l’apartheid.
(JPG)
La farce du sommet du climat à Copenhague a confirmé qu’une guerre mondiale est menée par les riches contre la plus grande partie de l’humanité. Le sommet a également mis en lumière une résistance croissante, peut-être plus importante que jamais auparavant : un internationalisme qui lie la justice pour la planète aux droits humains universels et à la justice criminelle à l’endroit de ceux qui envahissent et dépossèdent autrui en toute impunité. Et les meilleures nouvelles proviennent de Palestine.
La résistance des Palestiniens devant le vol de leur pays a culminé en 2001 lorsque la conférence des Nations unies sur le racisme à Durban, en Afrique du Sud, a qualifié Israël d’Etat d’aparteid. Pour Nelson Mandela, la justice pour les Palestiniens est « la plus importante question morale de notre temps ». L’appel de la société civile palestinienne au boycott, au désinvestissement et aux sanctions (BDS) a été lancé le 9 juillet 2005, rassemblant en fait un énorme mouvement non-violent qui avait balayé le monde et amené l’effondrement des échafaudages de l’apartheid africain.
"Pendant les décennies d’occupation et de dépossession », a écrit Mustafa Barghouti, voix sage de la politique palestinienne, "90 % de la lutte du peuple palestinien a été non violente . . . Une nouvelle génération de dirigeants palestiniens [parle à présent] au monde précisément comme l’a fait Martin Luther King. Ce même monde qui rejette tout recours à la violence de la part des Palestiniens, même dans les cas évidents de légitime défense, ne devrait pas nous reprocher la non-violence employée par des hommes tels que King et Gandhi."
Il n’y a plus de tabou
Aux USA et en Europe, les syndicats, les grandes églises et les associations universitaires ont ressorti les stratégies qui ont été utilisées contre l’apartheid en Afrique du Sud. Dans une résolution adoptée par 431 voix contre 62, l’Église presbytérienne étasunienne a voté pour un processus de " désinvestissement progressif et sélectif " dans les sociétés multinationales qui font des affaires avec Israël. Ceci à la suite de l’avis de la Cour internationale de Justice selon lequel les " colonies » et le mur israéliens étaient illégaux. Une déclaration similaire de la Cour en 1971 dénonçant l’occupation par l’Afrique du Sud de la Namibie avait déclenché le boycott international.
Comme lors de la campagne visant l’Afrique du Sud, le coeur du problème est la question du droit. Aucun État ne peut faire fi du droit international aussi délibérément qu’Israël. En 1990, une résolution du Conseil de sécurité exigeant le départ de Saddam Hussein du Koweït a repris presque mot pour mot, celle qui exigeait le départ d’Israël de la Cisjordanie. L’Irak a été chassé tandis qu’Israël a été plusieurs fois récompensé. Le 11 décembre, Barack Obama a annoncé une "aide" de 2,8 milliards de dollars pour Israël, qui ne représente qu’une partie des 30 milliards que les contribuables étasuniens prélèveront sur leur économie dévastée durant cette décennie.
L’hypocrisie est maintenant manifeste aux USA. Une campagne " Beauté volée " a visé les cosmétiques Ahava, qui sont fabriqués dans les « colonies » illégales de Cisjordanie" ; l’automne dernier cette campagne a forcé l’entreprise à renoncer à son "ambassadrice" Kristin Davis, vedette de Sex and the City. En Grande-Bretagne, Sainsbury’s et Tesco sont pressés d’identifier les produits provenant des « colonies » dont la vente contrevient aux dispositions des droits humains de l’accord commercial de l’Union européenne avec Israël.
En Australie, un consortium dirigé par Veolia a perdu son offre pour une usine de désalinisation de un milliard de dollars suite à une campagne dénonçant un plan impliquant l’entreprise française dans la construction d’un tram entre Jérusalem et les « colonies ». En Norvège, le fonds de pension du gouvernement a retiré son investissement dans la société israélienne hi-tech Elbit systems, qui a aidé à construire le mur à travers la Palestine. C’est le premier boycott officiel instauré par un pays occidental.
En 2005, l’Association des professeurs d’université (AUT) de Grande-Bretagne a voté le boycott des institutions israéliennes complices de l’oppression des Palestiniens. L’AUT a été forcée de battre en retraite lorsque le lobby israélien a déclenché une campagne de diffamation et d’accusation d’antisémitisme. L’écrivain militant Omar Barghouti a appelé cela du "terrorisme intellectuel" : pervertir la moralité et la logique pour traiter d’antisémitisme l’opposition au racisme envers les Palestiniens. Toutefois, l’attaque israélienne contre Gaza, le 27 décembre 2008, a presque tout changé.
La campagne étasunienne pour un boycott universitaire et culturel d’Israël a démarré et Desmond Tutu siège dans son comité consultatif. En 2009, le Trade Union Congress de Grande-Bretagne a voté en faveur d’un boycott des consommateurs. Le « tabou israélien » n’existe plus.
Crimes contre l’humanité
Pour compléter ce tableau, il faut mentionner le développement rapide du droit pénal international depuis l’affaire Pinochet de 1998-99, lorsque l’ancien dictateur chilien a été placé en résidence surveillée en Grande-Bretagne. Les fauteurs de guerre israéliens sont maintenant confrontés aux mêmes poursuites dans les pays qui ont adopté la loi de la "compétence universelle".
En Grande-Bretagne, à la loi de 1957 sur les Conventions de Genève s’est ajouté le rapport des Nations unies sur Gaza du juge Richard Goldstone, ce qui, en décembre a obligé un magistrat de Londres à délivrer un mandat d’arrêt contre Tzipi Livni, l’ancienne ministre des affaires étrangères israélienne recherchée pour crimes contre l’humanité. Et, en septembre, pendant l’assaut contre Gaza, seule une immunité diplomatique fabriquée a sauvé Ehud Barak, ministre de la défense d’Israël, d’une arrestation par Scotland Yard.
Il y a un peu plus d’un an, 1,400 personnes sans défense ont été assassinées à Gaza par les Israéliens. Le 29 décembre, Mohamed Jassier est devenu la 367ème victime gazaouie parce que, même ceux qui ont besoin d’un traitement médical qui pourrait les sauver, ne sont pas autorisés à sortir de la Bande. N’oubliez pas cela la prochaine fois que vous verrez la BBC « mettre sur le même pied » ceux qui souffrent et leurs oppresseurs sournois.
De toute évidence, le mouvement a pris de la vitesse. Pour marquer le premier anniversaire des atrocités commises dans la Bande de Gaza, une marche humanitaire de ressortissants de 42 pays comprenant des musulmans, des juifs, des chrétiens, des athées, des jeunes et des vieux, des syndicalistes, des écrivains, des artistes, des musiciens et une caravane de vivres et de médicaments - ont convergé vers l’Égypte. Et même si la dictature du Caire soudoyée par les USA a empêché la plupart d’arriver à Gaza, les habitants de la prison à ciel ouvert savaient qu’ils n’étaient pas seuls, et des enfants ont grimpé sur les murs et ont brandi le drapeau palestinien. Et ceci n’est qu’un début.
John Pilger  (JPG) 
14 janvier 2010 - NewStatesMan - Cet article peut être consulté ici :
http://www.newstatesman.com/interna...
Traduction : Annie Goossens
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8007

Gaza espère que les maisons en brique de terre crue seront temporaires

lundi 18 janvier 2010 - 07h:18
Nidal al-Mughrabi
A Gaza les palestiniens suspectent que les constructions provisoires en brique d’argile qui leur sont fournies pour remplacer leurs maisons détruites il y a un an, lors de l’offensive israélienne, sont le signe que les nations Unies renoncent à la reconstruction.
(JPG)
Photo : Eva Bartlett/IPS
L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) explique qu’ils ont été obligés d’utiliser des briques de terre compressée pour construire les maisons à cause de l’interdiction israélienne permanente d’importer du ciment et de l’acier, matériaux qu’Israël prétend pouvoir être utilisé à des fins militaires.
« C’est mieux que des tentes. C’est mieux qu’une maison faite avec de la ferraille, ou de dormir sans toit, » dit Adnan Abu Hasna, conseiller en communication de l’UNRWA.
Les Nations Unies n’ont pas renoncé au projet de remplacer les maisons en béton détruites par de nouvelles maisons en béton, insiste-t-il. Les 120 unités de brique d’argile crue sont financées par les Emirats Arables Unis en tant que « solution humanitaire temporaire », en attendant qu’aboutissent les efforts pour persuader Israël de cesser son blocus, afin que les quelques 5 millions de $ promis pour la reconstruction de Gaza puissent être mis en œuvre.
Des milliers de maisons, de bureaux, d’usines ont été détruits par les bombardements, l’artillerie et la démolition durant la guerre du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, au cours de laquelle plus de 1400 palestiniens et 13 israéliens ont été tués.
« Le recul que subit Gaza avec cette sorte de construction n’est pas quelque chose de plaisant pour nous, et nous ne le voulons pas. Mais nous y avons été obligés, » dit Abu Hasna.
Mais les maisons d’argiles sont étanches et durables, ajoute-t-il.
« De telles maisons sont construites dans certaines parties d’Europe et en Malaisie, » dit-il. « Il n’est pas stigmatisant d’avoir une maison comme celles-ci ».
Pour les centaines de famille vivant sous la tente, et les milliers qui campent dans leurs maisons à moitié détruites, ou qui partagent l’espace avec de la famille plus chanceuse, elles seraient un changement bienvenu.
Israël non dégagé de ses responsabilités
Israël dit qu’il ne pourra commencer à envisager un assouplissement du blocus avant que la sécurité ne s’améliore. Le Ministre de la Défense Ehud Barak a exorté mardi les dirigeants islamiques de Gaza du mouvement du Hamas à contrôler les militants qui continuent les tirs de roquettes et de mortier vers Israël.
Dimanche, trois militants ont été tués lors d’une attaque aérienne israélienne, quelques heures après que le Premier Ministre Benjamin Netanyahu ait juré une « puissante réponse » à n’importe quelle attaque depuis l’enclave. Environ 300 roquettes et mortiers ont explosé en Israël depuis l’offensive de janvier dernier, ne causant aucuns dommages corporels mais une tension nerveuse.
La violence a augmenté le long de la frontière le mois dernier. Sami Abu Zuhri, un représentant officiel du Hamas, dit que les récentes attaques palestiniennes sont une réponse aux « continuelles agressions d’Israël ».
Même si la violence s’arrête, Israël ne relâchera son blocus de manière significative que si le Hamas relache le soldat israélien Gilad Shalit, dont l’échange proposé contre plusieurs centaines de palestiniens emprisonnés est le sujet de longues négociations.
Le mois dernier, au nord de la ville de Beit Hanoun, l’UNRWA a remis la première maison de brique d’argile à une famille dont la maison de deux étages avait été détruite une année auparavant. Elle est érigée dans un quartier transformé en ruines, où les tentes remplacent les immeubles.
Nawal Al-Athamna relate que son habitat de deux pièces en argile a été une amélioration après une année passée sous la tente, brûlante en été et « incroyablement misérable » en hiver. Mais elle ne remplace pas sa vieille maison où 20 personnes vivaient.
« Nous espérons que c’est temporaire. Cela doit être temporaire. Ce n’est absolument pas une compensation pour notre maison perdue, » dit-elle. Ils (les Nations Unis) nous ont dit que c’était en replacement de la tente. »
Osama Khail, un homme d’affaire qui dirige l’association des entrepreneurs de construction à Gaza, dit que l’UNRWRA pourrait utiliser du ciment disponible sur le marché de Gaza,qui est introduit d’Egypte par les tunnels. « C’est une capitulation devant le blocus, »dit Khail, qui suspecte que les maisons « temporaires » deviendront permanentes.
Pour le porte-parole de l’UNRWRA Christopher Gunness, la suspicion n’est pas fondée. Les maisons faites en briques de terre compressée sont une « solution de logement transitoire » pour les familles sans abri, dit-il.
« Cela ne dégage pas Israël de ses responsabilités. » Reportage supplémentaire par Douglas Hamilton ; édition de Douglas Hamilton et Dominic Evans)

11 janvier 2010 - Reuters - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.alertnet.org/thenews/new...
Traduction : Brigitte Cope
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8011

Israël libère un deuxième militant palestinien

publié le lundi 18 janvier 2010
Amnesty international

 
Amnesty International a salué la remise en liberté du défenseur des droits humains palestinien Mohammed Othman, après celle de Jamal Juma [1].
Cependant, l’organisation est préoccupée par le fait que les autorités israéliennes aient assorti cette libération de conditions qui empêcheront cet homme d’exercer ses droits fondamentaux.
Mohammed Othman a été arrêté le 22 septembre 2009. Il revenait alors de Norvège, où il s’était exprimé publiquement au sujet des répercussions négatives du mur/barrière construit par Israël en Cisjordanie occupée.
Incarcéré sans inculpation aux termes d’un ordre de détention administrative, il a été relâché ce mercredi 13 janvier, après avoir versé une caution de 10 000 shekels israéliens (1 900 euros environ).
Mohammed Othman est le deuxième militant palestinien remis en liberté par les autorités palestiniennes cette semaine [2].
Toutefois, elles ont assorti sa libération des conditions suivantes : il lui est interdit de quitter la Cisjordanie pour une durée indéterminée et il est tenu de se présenter auprès des services de police dès qu’ils le convoquent pour interrogatoire.
« Les conditions dont la libération de Mohammed Othman a été assortie ont manifestement pour but de l’empêcher ou de le dissuader de continuer à militer contre la construction du mur-barrière en Cisjordanie et à dénoncer son impact sur la vie des Palestiniens qui résident dans ce territoire, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Ces restrictions doivent être immédiatement levées. »
La remise en liberté de Mohammed Othman intervient à la suite de celle de Jamal Juma, qui a été relâché sans condition ce mardi 12 janvier. Un troisième défenseur des droits humains, Abdallah Abu Rahma, est toujours en détention.
Jamal Juma, Mohammed Othman et Abdallah Abu Rahma font campagne depuis des années contre le mur/barrière de Cisjordanie en sensibilisant le public à ses répercussions négatives sur les Palestiniens, en organisant l’opposition populaire et en manifestant pacifiquement contre sa construction.
Les trois militants se sont dits à maintes reprises déterminés à respecter le principe de non-violence. À la connaissance d’Amnesty International, aucun élément crédible ne prouve qu’ils aient recouru à la violence ou prôné son usage.
Amnesty International reste préoccupée par le fait qu’Abdallah Abu Rahma pourrait être détenu uniquement pour avoir exercé légitimement son droit à la liberté d’expression en s’opposant au mur/barrière érigé par Israël.
Si tel est le cas, il s’agit d’un prisonnier d’opinion et il doit être libéré immédiatement et sans condition. Dans le cas contraire, il doit être inculpé d’une infraction prévue par la loi et traduit en justice dans le plein respect des normes internationales d’équité.
[1] Néanmoins, les arrestations des dirigeants de la lutte populaire et les raids nocturmes continuent en Cisjordanie occupée. Voir en anglais :

Night Raids, Threats and Arrests of West Bank Popular Leaders

In an early morning incursion into the village of alMaasara, two Popular Committee members’ houses were raided by soldiers who threatened them that if demonstrations in the village continue, a child may end up dying. Yesterday, Sa’id Yaqim, a member of the Palestinian National Committee Against the Wall was arrested in Beit Duqqu.
For more details : Jonathan Pollak +972546327736
In the early hours of the morning, dozens of soldiers invaded the village of al Maasara – a site of weekly peaceful demonstrations for over three years – and surrounded the houses of Popular Committee members Mohammed Barjiya and Mahmoud Zwahre.
Both Barjiya and Zwahre were warned about that repercussions will follow if they do not stop organizing protests in the village. Zwahre was even threatened that a child may end up dead.
The night before, a large contingent of soldiers invaded the village of Beit Duqqu North West of Jerusalem and arrested Sa’id Yaqim, a member of the Palestinian National Committee Against the Wall.
Yaqim’s arrest is a direct continuation of a recent Israeli wave of arrests aimed to suppress the Palestinian unarmed struggle. Thursday’s arrest follows the detention of three members of the Popular Committee in the village of Ni’iln and a long-standing arrest campaign in the village of Bil’in.
In the past month, since 16 December, the army has staged twelve night incursions into Ni’ilin. Since May 2008, when demonstrations began in the village, 97 residents have been arrested in connection to the protests. Similar raids have been conducted in the village of Bil’in – where 34 residents have been arrested in the past six month and the cities of Nablus, Ramallah and East Jerusalem.
Among those arrested in the recent campaign are also five members of the Bil’in Popular Committee, all suspected of incitement, and include Adeeb Abu Rahmah - who has already been held in detention for almost six months and Abdallah Abu Rahmah – the Bil’in Popular Committee coordinator.
The charge of incitement, defined in military law as "an attempt, whether verbally or otherwise, to influence public opinion in the Area in a way that may disturb the public peace or public order", is a cynic attempt to indict grassroots organizers with a hefty charge, and is part of the army’s strategy to use legal measures as a means of quashing the popular movement.
[2]

Le militant palestinien Jamal Juma a été libéré

13 janvier 2010
Amnesty International salue la libération du militant des droits humains palestinien Jamal Juma, qui avait été placé en détention par l’armée israélienne à la fin de l’année dernière.
Jamal Juma a été arrêté en décembre 2009 à la suite d’une série de manifestations contre la construction du mur/barrière en Cisjordanie, et il a rejoint en détention les militants Abdallah Abu Rahma et Mohammed Othman.
Amnesty International a demandé la semaine dernière que ces trois hommes soient libérés à moins qu’ils ne soient jugés dans le cadre d’un procès équitable. Jamal Juma a été remis en liberté mardi dans la soirée, mais Abdallah Abu Rahma et Mohammed Othman ont été maintenus en détention.
« Sans la pression internationale je ne serais pas dehors aujourd’hui, a déclaré Jamal Juma à Amnesty International mercredi.
« Vous savez que des pressions sont exercées depuis l’étranger à cause de la façon dont les gardiens vous traitent. Hier j’ai été libéré sans inculpation et je vous remercie tous pour votre intervention et votre soutien.
« Mais beaucoup d’autres sont toujours détenus, et les arrestations de militants sont chaque jour plus nombreuses. Les autorités doivent mettre fin à ce harcèlement. »
Les militants des droits humains Jamal Juma, Abdallah Abu Rahma et Mohammed Othman font campagne depuis des années contre le mur/barrière en attirant l’attention au sujet de ses répercussions négatives sur les Palestiniens, en organisant l’opposition populaire et en manifestant pacifiquement.
Les trois militants ont fait savoir à de nombreuses reprises qu’ils étaient déterminés à respecter le principe de non-violence et, à la connaissance d’Amnesty International, il n’existe pas d’éléments crédibles prouvant qu’ils auraient recouru à la violence ou prôné son usage.
Amnesty International est préoccupée par le fait qu’Abdallah Abu Rahma et Mohammed Othman sont détenus uniquement parce qu’ils ont exercé, pourtant légitimement, leur droit à la liberté d’expression en s’opposant au mur/barrière érigé par Israël.
Ils sont, dans ces circonstances, des prisonniers d’opinion et doivent par conséquent être libérés immédiatement et sans condition, à moins qu’ils ne soient jugés, de manière pleinement conforme aux normes internationales relatives à l’équité des procès, pour des infractions prévues par la loi. http://www.amnesty.org/fr/news-and-...

Le rôle des Nations Unies dans la guerre et la paix

publié le lundi 18 janvier 2010
Denis Halliday

 
« L’ONU des marchands d’armes – le commerce le plus répréhensible et pourtant le plus profitable de la planète »
Le 1er décembre 2009, Denis Halliday donnait une conférence à Montréal intitulée « Le rôle des Nations Unies dans la guerre et la paix ». M. Halliday, qui a travaillé une trentaine d’années pour les Nations Unies, a exposé les grandes lignes des nombreuses défaillances de l’organisation : l’incongruité du Conseil de sécurité et l’importance de sa réforme, le principe des deux poids deux mesures appliqué par les cinq membres permanents et qui sert les intérêts d’une minorité, la nécessité de criminaliser la guerre etc.
Il arrive que le New York Times fasse ce qu’il faut. Ce matin (1er décembre 2009) l’éditorial a condamné le vote du référendum suisse pour interdire partout au pays la construction de minarets sur les mosquées. Sur la page en regard de l’éditorial, Bob Herbert a cité Eisenhower : « Je déteste la guerre, comme seul le peut un soldat qui l’a vécu, qui a vu sa brutalité, sa futilité et sa stupidité. » Il ajoute, « Chaque canon jamais fabriqué, chaque navire de guerre lancé, chaque roquette mise à feu représente, au bout du compte, un vol au détriment de ceux qui ont faim et ne sont pas nourris, de ceux qui ont froid et ne sont pas vêtus »
Merci particulièrement au professeur Chossudovsky de m’offrir cette opportunité de parler à Montréal, d’écouter les réactions et commentaires de l’assistance et d’apprendre de ceux-ci.
Comme vous l’avez peut-être deviné, cette analyse de l’ONU ne se veut pas « résolument optimiste ». Nous sommes ici pour réfléchir et envisager quelque chose de mieux, de différent. Quelque chose de représentatif, un organisme respectueux des lois internationales, qui se consacre à l’égalité des pays et des peuples. Une organisation qui croit réellement en une seule norme de comportement et de traitement pour tous… et non aux deux poids deux mesures, comme c’est le cas actuellement.
L’éditorial du New York Times du 21 novembre suggère que les lecteurs ne devraient pas être trop critiques envers la récente visite du président Obama en Chine… alors qu’il tente toujours de restaurer l’autorité morale des États-Unis ! Ma première pensée fut : Restaurer quelle autorité morale ?
Ma deuxième réflexion fut : le concept de restauration devrait absolument s’appliquer aux Nations Unies ! Et en particulier au Conseil de sécurité responsable de la paix et de la sécurité dans le monde. C’est vers ce Conseil que nous devons nous tourner pour une autorité morale laïque, un leadership mondial, le respect de la loi internationale et l’administration de la coexistence pacifique dans le monde. Mais nous ne le faisons pas non ?
Avant de plonger dans l’entreprise de restauration, examinons comment l’ONU est perçue de nos jours.
Premièrement, il y a l’ONU des attentes irréalistes des peuples : la façon dont nous voulons qu’elle soit, qu’elle agisse, qu’elle nous représente nous qui sommes préoccupés ! Une ONU qui apporterait de la bonne volonté et du bien-être à l’humanité partout où elle se trouve.
Nous voulons qu’elle soit l’ONU du préambule : « Nous, peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre […] à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites, à créer […] la justice et [le] respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international, à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande, et à ces fins à pratiquer la tolérance, à vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage, à unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales […] »
Je crois que la plupart d’entre nous veulent une ONU qui se distingue des affreuses politiques du G-8, de l’UE, de l’OTAN des États-Unis et du Royaume-Uni et des guerres menées illégalement par des États membres de l’ONU, comme au Congo, en Tchétchénie, à Gaza, en Géorgie, en Irak, au Pakistan, au Soudan et en Afghanistan, au moment où l’on se rencontre ce soir. Les politiques atroces ont miné le Préambule – en fait, elles ont négligé l’esprit et la lettre de la Charte de l’ONU !
Malheureusement, cette ONU parfaite n’existe pas. Pas plus que son autorité morale.
La deuxième perception est la suivante : l’ONU des « Maîtres de l’univers » ! Les cinq pouvoirs au droit de veto et membres permanents du Conseil de sécurité – les soi-disant vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Le vieux club de 1945. Les cinq États qui ont corrompu la Charte de l’ONU et corrompu le travail de l’ONU. En appliquant la règle deux poids deux mesures et en méprisant la loi, ils ont essentiellement permis à l’organisation de servir leurs intérêts plutôt que de remplir son mandat.
Je fais référence aux cinq États membres les plus dangereux, qui fabriquent et vendent quelque 85% des armes militaires, incluant des armes nucléaires et ce que l’on nomme armes de destruction massive. C’est l’ONU des marchands d’armes — le commerce le plus répréhensible et pourtant le plus profitable de la planète.
Et il est tragique et vraiment bizarre que ces marchands d’armes soient les mêmes États membres auxquels la Charte de l’ONU confie le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde ! Je suis certain que vous voyez la déconnexion ? L’incompatibilité ? L’absurde réalité des puissances nucléaires et des vendeurs d’armes responsables de la coexistence pacifique ?! C’est de la folie !
Troisième perception : L’ONU du Secrétariat, du Secrétaire général, est-elle la servante des États membres ? Le Secrétaire général est le leader administratif de la famille d’agences, de programmes et d’organisation onusiennes. C’est le soi-disant système de l’ONU qui prend ses instructions des États membres – les actionnaires – dont certains sont parmi les cinq membres permanents et d’autres parmi les 191 États membres de l’Assemblée générale qui subsistent dans l’ombre des cinq membres permanents. Les ordres dictés par la politique arrivent directement – selon mon expérience personnelle en Irak alors que je dirigeais le Programme humanitaire de l’ONU – ou par le biais des conseils, des assemblées, des comités des États membres, etc.
Je peux soutenir que cela est convenable : les parties prenantes ont des droits ! Toutefois, cela a pour effet de nous rappeler que malgré les mots du Préambule de la Charte « Nous, peuples », les Nations Unies sont une organisation d’États, NON PAS de peuples. Les vraies personnes participent en réalité d’une façon limitée, parfois par le biais des ONG affiliées de diverses manières. L’essentiel cependant, c’est l’État, votre État et mon État. Et généralement les États ne pensent pas avec le cœur ou l’esprit ni ne sont guidés par des mœurs quelconques (excepté le Canada bien sûr !), mais sont uniquement sensibles à l’intérêt personnel, au pouvoir et à l’ambition. Cet intérêt personnel atteint une forme artistique suprême lorsqu’il est question des cinq puissances au droit de veto du Conseil de Sécurité. Et l’intérêt personnel n’est pas cautionné par la Charte de l’ONU !
Comme Bill Clinton et Madame Albright se plaisaient à dire, les Nations Unies sont là pour servir les meilleurs intérêts… de la politique étrangère américaine. Toutefois, pour être juste, il faut admettre que d’autres États voient indubitablement l’organisation d’une manière assez similaire, mais sont plus discrets ! Et manquent d’ambition et de puissance militaire pour former un empire mondial .
Maintenant nous avons le président Obama, qui veut travailler avec les Nations Unies et être un joueur au lieu de dominer et contrôler. Cela semble bien. Nous attendons de voir ce qu’il en sera en réalité, puisqu’il étend la guerre en Afghanistan, conserve la prison de la base aérienne de Bagram pleine de prisonniers torturés et non accusés, termine la destruction de l’Irak, refuse de mettre un terme à l’occupation d’Okinawa, est insensible au point de critiquer la Chine pour ses abus des droits humains, lorsque les États-Unis eux-mêmes détiennent une fiche déplorable à cet égard, et aussi puisqu’il menace maintenant l’Iran militairement. Ce n’est peut-être pas exactement le genre de nouveau joueur que l’on espérait ! Cependant, gardons nos doigts croisés…
Dans le contexte de la troisième perception de l’ONU, permettez-moi d’ajouter que les programmes, les agences et les organismes de l’ONU font du bon travail chaque jour partout dans le monde — LORSQUE les Maîtres de l’univers ne leur ordonnent pas de faire le contraire. Par exemples :
Le refus de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de faire face honnêtement aux épouvantables dangers que comporte l’usage militaire de l’uranium appauvri. Je suis certain que vous avez vu les dernières données concernant Fallujah ? Où la mortalité infantile a monté en flèche et les malformations congénitales – deux têtes, pas de membres – sont de plus en plus fréquentes. Les femmes craignent désormais de tomber enceinte. Croyez-moi, demain nous ferons tous face aux horreurs auxquelles Fallujah fait face aujourd’hui si nous ne bannissons pas l’usage de l’uranium appauvri. Un mouvement mondial est en marche, leur site web est le suivant : www.bandepleteduranium.org.
OU la concession d’un faible mandat et d’une habileté insuffisante au Programme environnemental de l’ONU pour anticiper et gérer les calamités climatiques et environnementales dans le monde. Nous connaissons les déceptions de Kyoto et maintenant Copenhague s’annonce très difficile. Même si aujourd’hui nous voyons bouger la Chine et les États-Unis, l’ONU doit détenir une autorité de supervision indépendante en ce qui a trait aux politiques sur les changements climatiques et leur implantation, si le sommet de Copenhague est pour être différent de celui de Kyoto.
La mise de côté trop fréquente de l’avis d’experts objectif de l’AIEA – l’Agence internationale de l’énergie atomique – par le Conseil de Sécurité lorsque l’agression militaire est politiquement plus attirante ou simplement idéale à la construction d’un empire. Pour ce qui est de certains États détenant l’arme nucléaire, comme le Pakistan, Israël et l’Inde – on ne permet pas à l’AIEA de s’impliquer !
OU l’intimidation des pays pauvres et endettés par le FMI et la Banque mondiale afin de diminuer davantage leurs dépenses en éducation, en services sociaux, en logement et en soins de santé : nos droits humains, à nous tous, les plus fondamentaux. Il s’agit des dépenses cruciales, si les pays pauvres doivent un jour s’évertuer à regagner du terrain, pour le bien-être et l’égalité entre les humains. La Banque mondiale et le FMI servent qui ? Leurs rares actionnaires, pas ceux qui en ont le plus besoin.
Ou encore la faible participation à la récente réunion de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome sur la « nourriture » – dans un monde ou actuellement plus d’un milliard de personnes font face à la famine et des milliards d’autres sont constamment aux prises avec la faim – ce dont nous devrions tous avoir honte. Et cela nous couvre tous de honte.
De nos pays de l’OCDE, les riches et les plus riches, le seul leader présent était M. Berlusconi, premier ministre du pays hôte ! Le pape a fait la meilleure déclaration. Où était le leadership du Nord ?
Ou étaient les cinq grands ? La pénurie de nourriture n’est-elle pas un problème pour l’humanité, la paix et la sécurité ? Dans un environnement ou il y a moins d’eau douce, ou la production alimentaire décline dans le Sud, ou les semences génétiquement modifiées et le nouvel agro-impérialisme représentent un danger, pourquoi n’étions-nous pas représentés aux plus hauts niveaux ? Est-ce parce que nous sommes occupés à prendre soin de nous-mêmes ?
Toutefois, comme je l’ai mentionné et malgré cette interférence politique et cette négligence, il se fait du bon travail tous les jours ! Ces organisations techniques de l’ONU, sont remplies de personnel brillant et bien intentionné malgré leurs budgets limités. Ils travaillent avec les ONG et la société civile partout sur la planète, particulièrement dans les pays en développement.
En ce qui concerne l’aide humanitaire de l’ONU, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à Gaza nourrit quelque 80% de la population entière, alors que les Palestiniens luttent et souvent ne survivent pas aux blocus génocidaire d’Israël. Un blocus que les États-Unis appuient et que l’UE et les États arabes permettent, tandis qu’ils attendent et regardent les vies et les attentes se ruiner.
Malgré les agences de l’ONU – UNICEF, UNWRA et les autres sur le terrain – la catastrophe humaine s’amplifie alors que l’Égypte bloque la sortie à Rafah, comme elle l’a fait plus tôt cette année lorsque des milliers de réfugiés tentaient d’échapper aux bombardements de civils avec des bombes au phosphore blanc et à l’uranium appauvri. Et actuellement, ils empêchent la sortie des étudiants palestiniens et l’entrée de la nourriture et autres approvisionnements de base.
Le Conseil de sécurité ? Il s’est tourné les pouces au moment où Gaza et son peuple brûlait littéralement. En outre, il refuse toujours d’exiger que Gaza soit ouverte à l’aide mondiale, à la démocratie, à l’espoir et aux opportunités. Il a manifestement échoué à agir. Il a manifestement perverti son mandat – c’est un Conseil tenu en otage par une minorité.
Espérons que les navires du Free Gaza Movement pourront bientôt briser l’étau israélien et permettront aux Palestiniens de respirer, de travailler, de vivre et grandir.
Aussi, espérons que le Conseil de sécurité de l’ONU lira prochainement le rapport Goldstone et aura le courage de s’y conformer et qu’il acceptera ses responsabilités de protéger les Palestiniens de Gaza, les victimes de ce qui a été qualifié de génocide « parfait ».
Qu’il s’agisse de Gaza ou du travail du Programme alimentaire mondial, lequel nourrit à l’heure actuelle des millions de personnes chaque jour, l’ONU égocentrique du Conseil de sécurité constitue sans cesse un danger politique. On tente sincèrement de recourir au danger des sanctions ou de l’agression militaire avant de passer par une résolution pacifique, un dialogue convenable. Lorsque déterminé par la politique, le droit de protéger (right to protect, R2P) consiste en une dérision des besoins humanitaire. La politique du Conseil fait de la Charte une parodie.
Comme il était bon récemment de voir la Chine refuser la demande d’Obama d’entrer en guerre avec l’Iran et suggérer plutôt une résolution non violente, par le dialogue et la négociation. Malheureusement, vendredi dernier, les médias annonçaient que la Russie et la Chine semblaient désormais envisager l’imposition de sanctions par l’ONU. Je crois qu’ils n’appuieraient pas les « sanctions paralysantes » que la Secrétaire d’État Clinton désire voir imposées : elle n’a vraisemblablement rien appris des sanctions onusiennes contre l’Irak.
Paralysantes ou pas, des sanctions de l’ONU appliquées à l’Iran et à son peuple constitueraient une « punition collective ». Et la punition collective viole le droit international. Les sanctions sont une forme de guerre, qui peut tuer des communautés, qui tue des enfants, lentement, comme ceux qui sont familiers avec l’Irak le savent. Il n’existe aucune justification, il n’y aura jamais de justification pour mettre à mort le peuple iranien.
Vos perceptions ne sont peut-être pas semblables aux miennes. Voilà cependant mon expérience et ma perception de l’ONU à l’œuvre aujourd’hui. Elle est bien, très bien et très mauvaise ; très dangereuse et totalement inacceptable. La Charte est corrompue, l’égocentrisme domine. Le plus petit nombre est aux commandes. Les échecs de l’ONU en matière de paix et de sécurité sont beaucoup trop fréquents. Le droit international est au service de quelques-uns, pas de tous.
Nous nous souvenons tous du jour où le Conseil de sécurité, sous la direction des États-Unis et du Royaume-Uni, a refusé de permettre à l’inspecteur en armement Hans Blix de terminer son travail en Irak, car Bush et Blair ne pouvaient pas résister aux opportunités de guerre, à la simple odeur des profits. Tel est le leadership dans les démocraties manipulées par le capitalisme, souvent menées, apparemment, par les chrétiens régénérés qui ont oublié que leur homme était un socialiste qui parlait d’amour, pas de guerre.
Pour permettre l’invasion de l’Irak, la Charte a été abusée et mal interprétée. Personne n’a avalé les absurdités de Bush et Blair à propos de la défense. À 45 minutes de Londres ! Il était évident que l’Article 51, lequel permet la défense légitime contre une menace imminente, ne s’appliquait pas.
Et maintenant, le Conseil de sécurité de l’ONU fait face à l’expansion de la guerre contre le peuple afghan par la Grande-Bretagne et les États-Unis et peut-être par l’OTAN, peu enthousiaste. Je ne m’attends à aucune action de la part du Conseil, mais l’expansion de la guerre soulève une question : lorsque la majorité des citoyens d’une démocratie s’opposent à la guerre ou à une guerre élargie, celle-ci est-elle légitime ?
Et qui est responsable ? Comment les citoyens peuvent-ils être tenus responsables – comme ils doivent l’être – lorsque des démocraties décident d’entreprendre une guerre d’agression ? Nombreux dirons qu’il n’y a pas de non-combattants dans une démocratie qui poursuit une guerre agressive. Autrement, à quoi se résume la responsabilité partagée de la démocratie ?
Au moment où la guerre prend encore une fois de l’ampleur, on peut se demander comment nous en sommes arrivés à cet état de faiblesse, d’échec au Conseil de sécurité. Quand la pourriture a-t-elle pris naissance ? L’on pourrait commencer par regarder l’année 1945, mais permettez-moi de vous ramener en 1920, lorsque Churchill et son homme, Harris, se sont mis à réduire à néant les rêves d’indépendance kurdes. Avec des biplans, ils ont décidé d’employer le « terrorisme » (vous savez, comme la doctrine « Choc et stupeur » utilisée à Bagdad au début 2003). Ils ont décidé de bombarder des civils dans les villes et villages kurdes du nord de l’Irak. Comme vous le savez bien, Churchill et Harris la Bombe (Bomber Harris) ont poursuivi ces tactiques infâmes lorsqu’ils ont tué des centaines de milliers de civils en lançant des bombes incendiaires à Hambourg, Berlin, Dresde, etc.
Depuis lors, le Conseil de sécurité de l’ONU a observé passivement les affaires se détériorer. Nous voyons à présent des régimes militaires tuer des civils en Afghanistan, au Pakistan et à Gaza, à l’aide d’aéronefs sophistiqués ou de drones Predator, en utilisant de lourdes armes antiblockhaus, des armes à sous-munitions, au phosphore blanc ou à l’uranium appauvri contre des enfants, des femmes et des hommes. Ils bombardent les médias, comme ils l’ont fait avec les bureaux d’Al Jazeera à Bagdad et Kaboul. Récemment, le professeur Chossudovsky et moi avons rencontré un cameraman d’Al Jazeera, Sami Al Haj, à une Commission « populaire » des crimes de guerre en Malaisie, où il a décrit 7 ans d’abus et de torture dans les cages de Guantanamo.
À Gaza, des civils et du personnel de l’ONU ont été attaqués et tués. Des entrepôts de nourriture, des écoles et des cliniques de santé ont également été attaqués. La semaine dernière j’ai appris d’un collègue de l’ONU à Jérusalem que l’armée israélienne, ayant complètement détruit du haut des airs l’American International School , a jugé nécessaire de passer au bulldozer la cour de récréation, les balançoires et glissoires de l’école primaire. N’y a-t-il pas là une violence incompréhensible et une punition des enfants ? C’est incroyable ! Et il est également incroyable que les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU se soient assurés que rien ne soit fait, rien, pour empêcher les tueries. La minutie du génocide peut être sidérante ! Et ça se poursuit, alors que nous nous rencontrons ici au chaud et en sécurité à Montréal, au moment où l’hiver arrive à Gaza et écrase ses enfants.
Pourquoi ai-je mentionné Churchill ? Car il a été, avec Staline et Roosevelt, l’auteur de la Charte de l’ONU. Ce sont eux qui ont exigé l’emprise, le contrôle qu’assurent les cinq sièges permanents détenant un droit de veto.
Ai-je besoin de vous parler de Staline ? Non, n’allons pas dans son dossier des droits humains, vous êtes tous familiers avec ses pratiques brutales et fatales de nettoyage ethnique. Après la perte de millions de vies dans la guerre même, des millions d’autres ont été tués en Union Soviétique. Une catastrophe humanitaire difficile à imaginer.
Pour ce qui est de Roosevelt, nombreux sont ceux qui considèrent désormais qu’il désirait tellement se joindre à Churchill dans la guerre que l’attaque de Pearl Harbour a été « facilitée », afin de d’entraîner les États-Unis dans la guerre.
Malgré les réserves et finalement la démission de l’amiral de la Flotte du Pacifique, les navires de guerre états-uniens demeuraient vulnérables au milieu du Pacifique. L’amiral a supplié Roosevelt de ramener la flotte en Californie. Les renseignements étaient disponibles relativement à l’imminente attaque. Churchill a célébré lorsque Pearl Harbour a été frappé.
En résumé, nous avions ces trois hommes très durs en 1944-1945, auxquels nous pouvons ajouter Chiang Kai-shek et Charles de Gaulle, pour faire cinq. Ils ont dirigé les cinq mêmes pays qui ont créé et détiennent, à ce jour, quelque 65 années plus tard, un droit de veto et des sièges permanents, et contrôlent le Conseil de sécurité de l’ONU.
Regardons les conséquences que peut entraîner la présence de sages-hommes de ce calibre discutable :
Les dommages causés à la crédibilité de l’ONU, par son fonctionnement ou la défaillance de son fonctionnement, sont énormes. L’organisation est souvent perçue négativement dans le monde, particulièrement par ceux qui ne sont représentés d’aucune façon par les cinq membres magiques. Cette perception est aussi fréquemment embrouillée : Nations Unies ou États-Unis ? C’est flou !
Je fais principalement référence au Sud, les pauvres et les plus pauvres. La majorité. Et je fais référence à certains États souverains, qui sont malchanceux d’être situés sur des gisements de pétrole, des richesses minières et possiblement sur de l’eau et d’autres ressources nécessaires aux riches et aux puissances militaires. Certains d’entre nous ont une façon impitoyable d’engloutir les ressources naturelles limitées des autres États souverains. Les États « quelque peu » ou théoriquement démocratiques semblent capables de justifier des guerres d’agression, en plus de l’exploitation, du viol et du pillage. Certes, ils préféreront probablement utiliser des termes comme développement, investissement et commerce !
Le Conseil de sécurité de l’ONU retarde, compromet les décisions et ultimement acquiesce aux souhaits des cinq grand, comme cela s’est passé avant l’invasion totalement illégale de l’Irak par les forces états-uniennes et britanniques au début de l’année 2003.
L’interrogatoire du gouvernement qui a débuté récemment à Londres, même si elle est mieux que rien, n’a pas d’autorité.
Et l’ONU ? Elle est compromise et davantage affaiblie. Ces États qui auraient pu opposer leur veto à cette invasion n’ont pas posé ce geste de rejet tel qu’il est requis par la Charte. Celle-ci a été ravagée, mais les États-Unis et le Royaume-Uni s’en sont sorti indemnes. Pas de condamnations. Pas d’exclusion du Conseil de sécurité. Pas de compensation à payer, ni d’indemnisations ? Nyet !
Et l’application de deux poids deux mesures ? L’Irak envahit illégalement le Koweit et c’est la pagaille monstre, bien que Bagdad était prêt à négocier un retrait pacifique. L’avidité capitaliste pour le pétrole iraquien, l’opportunité de faire la guerre et le souhait d’une présence stratégique dans la région ont très rapidement mis de côté cette possibilité pacifiste. Et comme lors de la guerre du Golfe onusienne de 1991, une fois de plus le terrorisme d’État, les atrocités et la terreur de l’occupation et des tueries militaires on débuté et se poursuivent.
Entre-temps, les réparations que l’Irak a versées jusqu’à présent au Koweit ont atteint 60 milliards de dollars et les versements se poursuivent. Entre-temps, le Vietnam attend son premier sous ! Des indemnisations seront-elles payées à l’Irak ? Je ne crois pas ! Ici encore, les deux poids deux mesures sont à l’œuvre.
J’ai travaillé pour l’ONU à Bagdad, alors que les sanctions de l’organisation étaient en vigueur en 1997-1998, et la ville était sécuritaire. Aujourd’hui, après les bombardements massifs, l’occupation et la mise en place d’un gouvernement fantoche, les assassinats et le nettoyage ethnique sont des événements quotidiens ! Et quelque 100 000 mercenaires états-uniens courent en liberté et tuent en violant et le droit national et le droit international. Le Conseil s’est-il exprimé ? Non.
Donc si le Conseil de sécurité est « truqué », où est la Cour pénale internationale de l’ONU (CPI) ? Elle est captive comme les prisonniers en route vers Guantanamo Bay. Le procureur a peu de pouvoir, autrement il frapperait à la porte du 10 Downing Street ! Les États-Unis n’ont pas ratifié le traité de la CPI et M. Blair attend toujours d’être poursuivi en justice dans son pays. Le club des anciens et les cinq grands sont protégés. La CPI travaille alors sur Taylor et Vladovic et d’autres petits criminels de guerre. Encore là, deux poids deux mesures, l’habituel talon d’Achille des Nations Unies.
La liste des échecs du Conseil de sécurité est longue et je n’ai pas l’intention de vous la dresser entièrement. Depuis le début de la soirée, j’ai déjà, au passage, touché aux conséquences de l’intérêt personnel et de l’inégalité entre les États membres, aux profits de la guerre et à la consommation des ressources naturelles.
Je suppose que nous nous souvenons tous comment les casques bleus de l’ONU sont restés là à attendre à Srebrenica lors du massacre de 7000 hommes et garçons musulmans. Le Conseil n’a pas réussi à prévenir le nettoyage ethnique.
Aucun d’entre nous ne peut oublier les massacres perpétrés au Rwanda, alors que quelques milliers de troupes de l’ONU s’y trouvaient et à qui le Conseil avait interdit de lever le petit doigt. Certains ont toutefois prêté assistance sous le commandement d’un courageux général canadien qui a décrit la situation en détails. Qui a déclenché le génocide ? La question demeure sans réponse. Pendant ce temps, j’ai cru comprendre que le Rwanda est devenu anglophone ! Étrangement, la guerre au Cambodge et au Vietnam a eu le même résultat !
En Afghanistan nous avons été témoins d’une invasion et de l’occupation, avec d’interminables pertes civiles, tout cela en raison de l’hystérie qui a pris naissance dans les jours qui ont suivi le 11 septembre. Le Conseil de sécurité de l’ONU a cautionné une vengeance contre le peuple afghan. Mais était-il impliqué ? Je ne le crois pas. Je ne me rappelle pas que l’argent, les pilotes, les cerveaux derrière cet acte de défense terrible provenaient d’Afghanistan. Bush a-t-il aidé des Afghans à quitter les États-Unis par avion quelques heures après les attaques du 11 septembre ? Pas que je me souvienne. Pauvre Afghanistan, n’était-il qu’une autre opportunité de guerre ?
L’Irak a été détruit — rappelons-nous de Fallujah, mentionné plus tôt — sur les plans culturel, social, économique et au niveau de l’intégrité des infrastructures et du bien-être. Que puis-je dire de plus ? Le Conseil a gardé le silence.
Cette année à Gaza, nous avons assisté à une destruction totale analogue. Encore une fois, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas réussi à mettre fin à la violence.
On ne peut pas aborder ce sujet sans exprimer d’inquiétudes concernant la montée de l’OTAN en tant que nouvelle force dangereuse et agressive en dehors de sa région. Nous devons par ailleurs regretter le rôle de l’ONU dans l’accroissement de la puissance et de la portée de l’OTAN.
En outre, nous ne pouvons pas négliger les menaces d’attaques adressées à l’Iran. Sans preuves solides démontrant que l’énergie nucléaire servira à des fins militaires, l’Iran est menacé d’une attaque militaire d’Israël et des États-Unis. Le Conseil de sécurité se voit à nouveau contraint d’acquiescer. Cela ressemble terriblement à ce qui a mené à l’invasion de l’Irak.
Le concept de guerre préventive est une fois de plus en jeu et il n’y a pas de disposition dans le droit international concernant ce « jeu ».
L’Iran, en dépit de ses luttes internes, est un État souverain ayant le droit de se défendre. Il est actuellement entouré d’ogives nucléaires états-uniennes et israéliennes. Si l’Iran cherchait à acquérir des armes nucléaires défensives, on pourrait défendre cette approche en disant qu’il s’agit d’un moyen de dissuasion. Mais je ne le ferai pas.
Il est certes incroyable de s’attendre à ce qu’un État souverain d’une telle vulnérabilité et d’une telle dignité accepte les demandes de l’ONU et de l’UE, qui souhaitent que son combustible nucléaire soit traité à l’étranger par les pays mêmes qui menacent sa sécurité et sa souveraineté.
Le Conseil de sécurité doit reconnaître que l’Iran a parfaitement le droit de posséder de l’énergie nucléaire et doit s’assurer, par le biais de l’AIEA, que cette énergie est utilisée uniquement à des fins pacifiques. Vous pourriez bien sûr demander pourquoi l’Iran devrait être inspecté alors que les États-Unis refusent de l’être ? Et Israël nie son arsenal nucléaire ! Y-aurait-il là encore deux poids deux mesures ?
Afin que l’Iran se conforme à l’inspection, le Conseil doit exiger comme condition que les États-Unis et Israël se désistent et que l’État hébreux renonce à ses armes nucléaires. Il doit par ailleurs exiger de toutes les puissances nucléaires qu’elles désarment, incluant les cinq membres permanents : un autre crime par omission de la part des grands garçons. Bien sûr, ils ne font qu’un ! On pourrait dire qu’il y a là un petit conflit d’intérêt !
D’accord. Comment pouvons-nous changer l’ONU et particulièrement le Conseil de sécurité ?
Depuis de nombreuses années je propose de réformer le CS lors de rencontres publiques et dans les universités. L’Assemblée générale poursuit continuellement des discussions dans ce sens depuis environ 15 ans. Les changements apportés ont été minuscules et l’élargissement du vrai pouvoir a été limité à la proposition de promouvoir l’Allemagne, l’Italie et le Japon au statut des grands. C’est ridicule. Pourquoi ? Parce que le Conseil est déjà dominé par le Nord, et j’y inclus la Chine. Ce dont le Conseil a besoin, c’est d’un équilibre, c’est-à-dire un équilibre entre le Nord et le Sud. La majorité des peuples du monde doit être représentée. Est-ce sorcier ? Je ne crois pas, mais quelle horreur* ! Je peux entendre Churchill, ce vieux colonialiste, se retourner dans sa tombe à cette simple idée !
Par ailleurs, est-il approprié que les cinq membres permanents sélectionnent les États qui leur plaisent ? Je ne crois pas. À mon avis, la représentation du Conseil devrait être régionale, non pas nationale, et chaque région devrait choisir son État représentant cinq ans avant la rotation. Cet État parlerait au nom de la région entière. Cela nécessiterait probablement des consultations au sein des régions avant la prise de décisions importantes. Pourquoi pas ? Ces consultations pourraient prévenir des erreurs dues à l’empressement, comme l’approbation du Conseil cautionnant l’invasion de l’Afghanistan trois jours après le 11 septembre.
Par conséquent, on peut visualiser le Costa Rica, un petit pays sans puissance militaire, comme représentant choisi par l’Amérique centrale et l’Amérique latine. Lorsque le petit Costa Rica parlerait au Conseil de sécurité, le monde saurait que c’est l’Amérique latine et les Caraïbes qui parlent. Là ils auraient de l’influence. Cela signifierait quelque chose. Il s’agirait de la voix du Sud.
Ou plus près de chez-nous, considérons l’Amérique du Nord — le Canada, les États-Unis et le Mexique : un siège permanent, la rotation des membres. Le Canada pourrait-il représenter les États-Unis et le Mexique ? Pourquoi pas ? Nous aurions un avantage, à moins que le Canada ait désormais des plans pour conquérir le monde ! Ce siège ne serait peut-être pas confortable pour le Canada, mais cela forcerait Washington DC à parler à Ottawa avant toute hyperventilation.
Le même modèle fonctionnerait pour l’Afrique Subsaharienne, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, l’Asie du Sud-est et l’Australie/Nouvelle-Zélande, l’Asie du Sud etc. L’Europe, l’UE, qui détient à l’heure actuelle deux anciens sièges, tomberait à un seul siège permanent et une représentation tournante.
Grâce à ce système représentatif mondial, et à la disparition ou au moins à la réduction des puissances nucléaires et à l’inclusion de la majorité, les pays du Sud, je crois que nous verrions des décisions différentes. Croyez-vous que les membres permanents de l’Asie du Sud, de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient auraient cautionné l’invasion de l’Afghanistan ? Ou la destruction de l’Irak ? Je ne crois pas !
Avec cette réforme, convenez-vous qu’il y pourrait y avoir davantage de pression en faveur du désarmement et de la destruction des armes nucléaires ? Convenez-vous qu’il y aurait davantage d’intérêt accordé aux changements climatiques et à la montée des eaux ? Si la pauvreté était représentée à la table, ne pourriez-vous pas espérer que l’on s’intéresse convenablement aux droits des pauvres et des plus pauvres pour la première fois ?
Croyez-vous que l’on se préoccuperait mieux de la nourriture, de la sécurité alimentaire et de la sécurité humaine et que l’on trouverait des solutions ? Ne croyez-vous pas que l’influence sur la Banque mondiale et le FMI serait davantage favorable aux personnes ? Plus développementale et moins punitive ?
Les possibilités d’améliorer la prise de décision sont infinies. Il y aurait une nouvelle appropriation des Nations Unies, de l’espoir et peut-être un nouveau départ. Il y aurait moins de contrôle égocentrique, les puissances militaires seraient moins présentes et le droit international et la Charte de l’ONU seraient moins corrompus.
Je sais, vous croyez que je suis une sorte d’optimiste vieillissant ! Suis-je sincèrement plein d’espoir ? Oui, car nous avons récemment vu un changement. Et notre ami et joueur potentiel, le président Obama, a admis que le G-20 doit demeurer en place. Cela signifie que le Sud est convenablement reconnu pour la première fois. Le fait que l’Argentine, le Brésil, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Inde, l’Indonésie et d’autres – tous d’anciens sujets coloniaux — soient représentés, est un phénomène révolutionnaire.
Maintenant, certains d’entre vous sont mécontents, car le G-20 est, une fois encore le riche G-8, tout simplement élargi. Oui… les riches pays du Sud y sont intégrés. Je considère toutefois que les ajouts au G-8 intègrent plus de 4 milliards d’êtres humains au groupe. Voilà un changement positif !
Mon intention est d’utiliser la percée du G-20 dans le but de réformer le Conseil de sécurité de l’ONU. Et pourquoi les cinq grands anciens accepteraient-ils ce genre de dilution de pouvoir au Conseil de sécurité de l’ONU ? Parce que c’est dans leur intérêt. Ils commencent à reconnaître le pouvoir du Sud et ils savent que l’ONU devient incongrue et que pour maintenir le Conseil de sécurité, ce même Sud doit avoir un siège.
Grâce à de nouveaux sièges au Conseil, je crois que l’usage de la politique actuelle de deux poids deux mesures serait bien moins envisageable. Je crois que les dispositions de la Charte et du droit international seraient respectées, puisque les pays et les peuples de seconde zone n’existeraient plus. La représentation serait complète dans les affaires de paix et de sécurité, pour la toute première fois !
Les petits pays que le club des grands aime menacer, voire envahir, et à qui ils aiment vendre leurs résidus d’armes, seront dorénavant autour de la table. Cela pourrait contraindre les marchands d’armes, les bâtisseurs d’empire et ceux qui se sentent capables de violer les droits souverains et de voler les ressources naturels des pays non militarisés. C’est une bonne chose.
Mais encore, laissez-moi vous demander pourquoi les cinq puissances au droit de veto accepteraient-elles de se réformer ? Parce qu’ils comprennent que le pouvoir géopolitique s’est déjà déplacé du Conseil au G-8. Ils ont vu le G-20 augmenter ce pouvoir géopolitique et diminuer de plus belle le rôle du Conseil. Ils craignent que dans les années à venir les initiatives mondiales cruciales ne proviendront pas de l’ONU, mais du G-20, où le monde est représenté à la fois géographiquement et sur le plan de l’équilibre Nord/Sud.
Entre-temps, le Conseil devient grandement répressif, en s’occupant de problèmes nationaux spécifique plutôt que des préoccupations mondiales intimement liées à la paix et à la sécurité. Leur mandat même est en danger !
Craignant la superfluité et l’incongruité, la vieille Europe est devenue la nouvelle UE, laquelle s’est transformée en bloc économique le plus grand de la planète. Fait encore plus important, malgré les dangers que constitue l’OTAN, l’Europe, avec son histoire guerrière, est devenue une Europe en paix. Pendant ce temps, le CS a stagné et risque de d’être mis de côté, à moins de devenir représentatif et, puis-je oser le suggérer, démocratique. Il n’y aurait plus de droit de veto, mais un nouveau sens des responsabilités, soutenu par les objectifs, mais à l’intérieur des contraintes de la Charte et du droit international. Il n’y aurait plus d’approche deux poids deux mesures.
Pour être complète, cette révolution nécessiterait la représentation accrue des vraies personnes au cœur du dialogue onusien et dans les couloirs de réflexion et de participation. La représentation complète des ONG et de la société civile doit être intégrée. Il serait nécessaire de voir davantage de respect pour le droit international, les droits humains et les droits des enfants parmi d’autres dispositions légales.
En ce qui concerne les crimes de guerre comme ceux auxquels nous avons assisté dans les dernières années – je fais référence aux invasions de l’Afghanistan, de l’Irak et de Gaza – et les crimes intérieurs commis au Soudan et au Congo, l’ONU doit faire fonctionner la CPI. Les poursuites en justice des dirigeants pour crimes de guerre nationaux et crimes contre l’humanité devraient être intentées par le biais des systèmes de justice nationaux. Bien que défaillant, le mécanisme de la Cour pénale internationale doit être utilisé.
Les Commissions et Tribunaux des crimes de guerre auxquels Michel et moi avons participé seraient superflus si le principe des deux poids deux mesures protégeant les États-uniens et les Britanniques était perçu comme inacceptable et si la CPI était efficace. Dictateurs ou démocrates, les dirigeants doivent comprendre et accepter qu’ils sont tenus de gouverner dans les limites de la législation nationale et internationale. Les « Cours populaires » — les Tribunaux Russel, Brussels, de Dublin et de Kuala Lumpur – sont les seuls substituts que nous détenons pour révéler la criminologie du leadership. D’ici à ce que la CPI fonctionne correctement, le leadership se sentira au-dessus de la loi et c’est inacceptable.
Je sais que je joue avec le feu et que je teste votre patience, mais en terminant je voudrais mentionner Perdana, la criminalisation de la guerre et tout ce qui se rattache à la guerre.
Sans supprimer le droit à la défense, que Gandhi et Perdana respectent, la criminalisation de la guerre est une philosophie qui appelle à la réalisation de la paix par la promotion de la paix, non par la glorification de la guerre.
Comment ?
-  en déclarant que la tuerie en temps de guerre est égale à celle commise en temps de paix et mérite la poursuite judiciaire, incluant celle des dirigeants qui mènent les pays à la guerre ;
-  en considérant comme criminelles toutes les activités commerciales, financières, industrielles et scientifiques qui appuient la guerre ;
-  en acceptant entièrement les principes de la Charte de l’ONU prônant une fin pacifique aux disputes ;
-  en s’assurant que les serviteurs publics et ceux qui œuvrent dans les champs médical, légal, scientifique et pédagogique promeuvent la paix et font campagne contre la guerre ;
-  en exigeant que les médias s’opposent à la guerre et à sa glorification et promeuvent l’éthos de la non violence ;
-  en enjoignant tous les chefs religieux à condamner la guerre et à promouvoir des solutions pacifiques.
Voilà ce qu’est Perdana
Le Conseil de sécurité réformé et reconstitué, doit être tenu par la même philosophie. Toute décision en faveur de sanctions ou d’autres formes de force militaire compatibles avec la Charte devrait être reconnue avant tout comme un échec de l’application des Articles 1 et 2. Ensuite, la décision devrait être transférée du Conseil de sécurité à l’Assemblée générale, où elle devrait être approuvée par les deux-tiers de l’Assemblée avant d’être mise en application. Même le nouveau Conseil élargi serait soumis à la contrainte de l’approbation de la majorité d’une Assemblée générale revitalisée, bien garnie en représentants de la société civile.
Si nous pouvons réformer le Conseil de sécurité tel que décrit ci-dessus, il y aura du progrès et du changement. Toutefois, si les États membres de l’ONU ne peuvent pas accepter la philosophie de Perdana afin de promouvoir la coexistence pacifique, les Nations Unies sont condamnées. Si l’ONU existe seulement pour le bénéfice de quelques uns, il ne s’agit pas d’une entité valable. Les Nations Unies doivent changer rapidement pour servir les meilleurs intérêts de chacun.
* Denis Halliday a passé une bonne partie de sa carrière auprès des Nations Unies, impliqué dans des actions d’aide humanitaire. In 1997, il fut nommé Sécretaire général adjoint et directeur du programme humanitaire en Irak. Un an plus tard, après 34 ans de service au sein des Nations Unies, Halliday annonce sa démission en raison des sanctions économiques imposées à l’Irak, qu`il qualifie de "génocide".
Article original en anglais : The United Nations’ Role in Peace and War. "The UN of the arms dealers - the most disreputable and yet profitable business on earth.", publié le 4 décembre 2009. http://www.globalresearch.ca/index....
publié en français par Mondialisation
Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca