mercredi 14 avril 2010

Moi, journaliste et "ennemi de l'Etat"

Pour avoir publié des informations sur des dirigeants israéliens et des documents mettant en cause l’armée israélienne, Uri Blau, journaliste au quotidien Ha’Aretz, est accusé d’espionnage. En exil forcé à Londres, il s’en explique et défend la liberté de la presse.
09.04.2010 | Uri Blau | Ha'Aretz
Le coup de téléphone que j’ai reçu il y a environ un mois n’aurait pas dû me surprendre. “Votre appartement à Tel-Aviv a été cambriolé”, m’a appris la voix au bout du fil. “C’est un véritable capharnaüm. Difficile de savoir ce qu’ils ont pris.” Une demi-heure plus tard, transpirant dans une cabine téléphonique de Bangkok pleine de mouches, je réussissais à parler au policier qui s’était rendu sur les lieux. “On aurait dit qu’ils cherchaient quelque chose”, a-t-il dit.
A mon arrivée en Chine avec mon partenaire début décembre, j’avais appris qu’Anat Kam [la soldate israélienne qui a transmis les documents classés “secret défense” à Uri Blau] avait été arrêtée. Lors de mon départ d’Israël, je n’avais aucune raison de croire que notre voyage finirait par ressembler à un film d’espionnage au dénouement trouble. Je n’avais aucune raison de croire que je devrais rester à Londres et qu’à cause d’articles jugés inconvenants par l’establishment, je ne pourrais pas retourner à Tel-Aviv comme un journaliste et un homme libre. Les informations troublantes que j’ai reçues d’Israël ne m’ont pourtant laissé aucun autre choix.
Au cours des derniers mois, j’ai connu des expériences dignes d'un roman de suspense. Quand on vous dit : “Ils en savent beaucoup plus sur vous que vous ne le croyez” ; que votre ligne téléphonique, votre boîte de messagerie et votre ordinateur ont été placés sous surveillance il y a un certain temps déjà et qu’ils le sont toujours, vous êtes en droit de penser que quelqu’un là-haut ne comprend pas le sens du mot “démocratie”, ni l’importance de la liberté de la presse.
Quand vous découvrez que des plaintes anonymes faisant état d’informations personnelles détaillées ont atterri sur les bureaux de divers services de renseignement, il est clair que vous avez à faire à plus fort et à plus rusé que vous. A des forces qui n’hésiteront pas à prendre des mesures dignes d’Etats auxquels nous ne voulons pas ressembler. C’est pourquoi, lorsqu’on m’a expliqué qu’on pourrait me faire taire pour toujours et que je pourrais être inculpé de crimes liés à l’espionnage si je retournais en Israël, j’ai décidé de me battre. Aussi cliché que cela puisse paraître, il n’était pas simplement question de défendre ma propre liberté, mais également l’image d’Israël.
La situation kafkaïenne dans laquelle je me suis retrouvé m’a obligé à revenir aux fondements de ma profession. Je suis journaliste : mon but est d’offrir au lecteur, tout en restant objectif, le plus d’informations possible, de la meilleure qualité possible. Je n’ai pas d’intentions particulières. Je ne cherche pas à afficher mon orientation politique. Pendant toutes les années où j’ai travaillé pour Ha’Aretz, j’ai signé, seul ou avec d’autres, de nombreux articles sur des personnalités et institutions publiques de toutes sortes, d’Avigdor Lieberman [ministre des Affaires étrangères] à Ehoud Olmert [ancien Premier ministre] en passant par Ehoud Barak [ministre de la Défense] et le Centre Shimon Pérès pour la paix. Aucun de ces articles n’aurait pu être publié sans l’aide de sources et de preuves.
Tous les articles sur des questions militaires ou de défense ont été approuvés par des censeurs militaires avant leur publication, tant celui concernant la vie de civil et d’homme d’affaires de Gabi Ashkenazi avant qu’il ne devienne chef d’état-major que celui affirmant que la priorité de Tsahal était de retrouver Gilad Shalit. Ou l’article démontrant que l’armée israélienne a violé une décision de justice de la Cour suprême concernant des assassinats ciblés. Dans ce dernier cas, les lecteurs ont même pu voir des documents authentiques sur ces exécutions arbitraires.
Il est évident que ces articles n’ont pas toujours été agréables à lire – tant pour les lecteurs que pour ceux qui en faisaient l’objet. Mais cela n’a pas d’importance, car la mission du journaliste n’est pas de faire plaisir à ses lecteurs, ses employeurs ou ses dirigeants politiques. Sa mission est d’offrir à la population les outils adéquats pour juger et comprendre ce qui se passe autour d’eux. Tous les journalistes savent qu’un article ne peut être publié sans preuves – mais aucun journaliste israélien n’aurait pu se douter jusqu’à présent qu’un simple article pourrait faire de lui un ennemi de l’Etat et lui coûter sa liberté.

Le conseil de la Ligue Arabe exprime son soutien au peuple palestinien dans son affrontement des mesures israéliennes

13 Avr 2010
Le Caire / Le conseil de la Ligue Arabe a affirmé son plein rejet de l'immunité que donnent certaines parties internationales aux autorités d'occupation israéliennes qui persistent dans leurs violations flagrantes des droits du peuple palestinien.
C'était dans un communiqué publié au terme de sa réunion extraordinaire, tenue aujourd'hui au Caire au niveau des délégués permanents pour examiner les répercussions dangereuses de la décision israélienne raciale d'expulser et d'expatrier des dizaines de milliers de Palestiniens de la Cisjordanie occupée.
Dans son communiqué, le conseil de la Ligue arabe a également mis en garde contre les dangers de cette décision israélienne sur l'unité et la sécurité des territoires palestiniens occupés et sur l'unité du peuple palestinien, estimant qu'elle vise à séparer la Cisjordanie d'al-Qods et de la bande de Gaza.
Le conseil a réitéré son appui au peuple palestinien dans son affrontement de cette décision, lui demandant de ne pas s'incliner ou de se soumettre à la décision israélienne.
 Par ailleurs, le conseil a chargé le groupe arabe près des Nations Unies de prendre toutes les mesures nécessaires pour la tenue d'une séance urgente de l'Assemblée Générale de l'ONU en vue de discuter des dangers et des répercussions de cette décision et de l'arrêter immédiatement.
Le conseil a, aussi, demandé au conseil des ambassadeurs arabes à Genève d'inciter le conseil international des droits de l'Homme à se réunir, dans une séance extraordinaire, pour discuter des violations israéliennes des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés et d'œuvrer à saisir cette décision raciale auprès des tribunaux internationaux, y compris le Tribunal International de la Justice et la Cour Pénale Internationale.
De même, le conseil a décidé d'activer immédiatement la décision du dernier somme arabe de Syrte, sur l'engagement total à l'arrêt de toute sorte de normalisation avec Israël.
Par ailleurs, le conseil a appelé les forces politiques palestiniennes à une action urgente et responsable pour réaliser la réconciliation nationale palestinienne.
Dans une déclaration à la presse, le délégué permanent de la Syrie auprès de la Ligue Arabe, l'ambassadeur Youssef Ahmad, a souligné que l'escalade des pratiques racistes israéliennes exige des Arabes de prendre des positions plus décisives et sérieuses pour affronter le plan israélien qui vise à effacer l'identité arabe islamique et chrétienne des territoires arabes occupés, et pour faire face à la politique israélienne basée sur l'apartheid et l'élimination de tout espoir de réaliser la paix juste et globale dans la région et qui vise à vider la terre de ses propriétaires réels.
Ainsi, M. Ahmad a trouvé que les pratiques racistes et expansionnistes israéliennes ont démonté, de nouveau, la justesse de la position de la Syrie qui refuse de donner aucune couverture arabe à des négociations directes ou indirectes entre Palestiniens et Israéliens, ajoutant que le gouvernement israélien n'est ni sérieux ni capable de parvenir à l'instauration de la paix juste et globale dans la région.
"Convaincu qu'il possède l'immunité au-dessus des lois et des normes internationales, le gouvernement israélien extrémiste persiste dans ses politiques racistes et expansionnistes, et croit qu'il est capable de défier la communauté internationale toute entière et de violer tous les principes des droits de l'Homme, les lois et les résolutions internationales" a dit M. Ahmad, poursuivant qu'Israël s'appuie dans sa politique sur le soutien illimité accordé par certaines forces internationales et sur le fait que l'affrontement arabe et international de ses politiques et de ses pratiques n'est pas à l'hauteur du niveau escompté.
A cet effet, M. Ahmad a insisté sur l'inéluctabilité de la réalisation de la réconciliation interpalestinienne nationale, estimant que l'unité des rangs des Palestiniens constitue la 1ère ligne de défense conte les politiques israéliennes. Il a indiqué que les défis dangereux qu'affronte la cause palestinienne imputent à toutes les parties palestiniennes la responsabilité historique de dépasser leurs divergences.
De son côté, le secrétaire général de la Ligue Arabe, M. Amr Moussa, a affirmé que les mesures israéliennes constituent une violation directe du droit international.
N.S. / R.B. 
http://www.sana.sy/fra/55/2010/04/13/282732.htm 

Emouvants et émus

Gaza - 13-04-2010
Par Eva Bartlett 
Abu Basel est un des plus anciens infirmiers de Gaza, où il exerce depuis plus de 20 ans. « Qui s’occupera des gens, sinon nous ? Quelqu’un doit faire ce travail. Sans infirmiers, qui prendra soin des blessés ? Chacun a quelque chose à apporter, » répond-il à la question : pourquoi faites-vous un métier aussi dangereux ? Un métier dangereux. Etre infirmier ne semble guère dangereux… partout ailleurs. Mais dans un endroit comme la Palestine, les infirmiers sont aux prises avec bien plus que soigner les blessés et transporter les morts. Ils doivent faire attention aux tirs des soldats israéliens, aux pilonnages qui viennent des Apaches, des F-16, des chars, de la mer…
















Après avoir discuté de nombreuses fois avec Abu Basel (à droite sur la photo) pendant et après le massacre israélien de Gaza l’an dernier, je pensais que j’avais entendu l’essentiel de ses histoires d’horreur.
C’est un homme calme, lorsqu’il ne conduit pas l’ambulance, et il raconte toutes ses histoires, qu’elles soient joyeuses ou atroces, sur le même ton détendu.
A ma demande, il commence à raconter quelques-uns des nombreux dangers auxquels il a été exposé pendant les dernières attaques israéliennes, sans parler de la vingtaine d’années auparavant.
Il se souvient avoir été avec des infirmiers et 4 ambulances, à 2 mètres de la maison Al-Kurdi, dans la région de Jabaliya, lorsqu’’un F-16 l’a bombardée.
Je lui demande : « Comment se fait-il que tu sois encore en vie ? »
« C’est à la grâce de Dieu, » me répond-il.
Il se souvient d’une nuit à Beit Lahiya, lorsqu’il s’est précipité sur le lieu d’un bombardement de missile de drone.
« Il était 1h du matin. Nous avons trouvé le blessé et sorti le brancard. Un drone a largué un autre missile. Comme qu’il faisait nuit et qu’il y avait moins de bruit que pendant la journée, j’ai entendu le sssssss du missile et nous avons couru. Le missile est tombé à 1 mètre de l’ambulance, et à 1m50 du blessé. Nous sommes revenus en courant, nous avons agrippé le blessé et avons sauté dans l’ambulance. Deux minutes après, un F_16 bombardait la maison d’où nous avions sorti le blessé. »
Il raconte un autre incident à Sheyjayee où, d’une façon similaire, un drone a attaqué son ambulance, larguant un missile à quelques mètres du véhicule.
« On était parti récupérer 5 blessés mais on n’a pu en prendre que 4 avant la frappe du missile. Un voisin qui était venu nous aider à charger les blessés a été tué par le missile. Les vitres de l’ambulance ont explosé et mes collègues ont été blessés. »
Il se souvient alors de 2 incidents quand il dit que son ambulance était en coordination via le Comité international de la Croix Rouge (CICR) pour atteindre une zone que les soldats israéliens occupaient ou dont ils empêchaient l’accès aux ambulances.
« Nous sommes allés à Attatra avec 3 ambulances du Croissant Rouge et une jeep du CICR pour sortir les blessés. Lorsque nous sommes arrivés sur le secteur, les chars israéliens ont commencé à nous tirer dessus à coup de mitraillette. Un employé du CICR s’est mis à parler aux Israéliens par téléphone. « Vous nous tirez dessus, » a-t-il dit, et les Israéliens ont nié. Mais les chars ont continué à tirer et nous avons dû partir rapidement à cause du danger.
Une autre fois, nous sommes allés dans le quartier Esserah, à Beit Lahiya, une nouvelle fois en coordination, en passant par la route qui longe la mer. Arrivés près des lieux, nous avons dit, par haut-parleur : « Si il y a des blessés, des malades, des gens qui ont besoin d’aide ou qui doivent être évacués, nous sommes le CICR et le Croissant Rouge, nous sommes ici pour vous aider. »
Il y avait un gars, assis devant sa maison détruite. Il nous a dit que 13 membres de sa famille était dedans (des enfants, des vieux, des femmes). Nous avons commencé à les mettre dans nos ambulances. Lorsque les soldats israéliens nous ont vus les aider, ils ont commencé à nous tirer dessus depuis leurs chars. Nous nous sommes dépêchés, nous avons mis les 13 personnes dans les ambulances. Une d’entre elles avait deux pneus éclatés, mais nous n’avions pas le temps de transférer les gens ou d’attendre d’autres ambulances. Les 14 personnes étaient là depuis une semaine que leur maison avait été détruite. Sans nourriture pendant une semaine, juste de l’eau. »
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Iyad est infirmier depuis 16 ans et lui aussi a des souvenirs d’appels trop récents et d’expériences où il a frôlé la mort.
« Je travaillais au centre du Croissant Rouge près de l’hôpital Al-Quds, dans le quartier Tel el-Howa, à Gaza ville. Après que les Samounis aient été bombardés, je suis allé un après-midi chercher les martyrs. Un « zanana » [drone] et des chars tiraient des missiles sur notre route. 6 missiles, le plus proche à 8 mètres. Nous étions partis sans coordination, parce qu’il y avait tant de martyrs et que le secteur où nous allions était un peu éloigné des Israéliens, à environ 500m. Mais je les ai vus, et ils m’ont vu. Nous avons réussi à prendre un martyr et nous avons dû partir. »
Parce qu’il vit au centre de Gaza, Iyad fait partie des infirmiers qui a été complètement coupé de sa famille pendant le massacre.
« Pendant près d’une semaine, je n’ai eu aucune nouvelle de ma famille, la liaison téléphonique était si mauvaise que nous ne pouvions pas nous appeler. Je vis à Nusseirat, et la route était coupée par les Israéliens, je n’ai donc pu ni y aller, ni communiquer avec ma famille. »
« Il y a eu tellement d’incidents, » dit Abu Basel, « que je ne peux me souvenir de tous. »
Il dit ce que disent la plupart des infirmiers.
« Nous n’avions pas peur, en dépit du danger. Mais c’était dur. Nous ne dormions pas, nous ne mangions pas correctement – pas le temps de manger ou de dormir. La plupart d’entre nous n’avons pas vu nos familles pendant la guerre, juste une minute de temps à autre. »
Alors qu’on pourrait penser que la période la plus difficile fut la guerre israélienne contre Gaza elle-même, les infirmiers ont été tellement débordés qu’ils n’avaient pas le temps de penser aux horreurs qu’ils voyaient ou qu’ils vivaient.
« Le plus dur, ce fut après la guerre, » dit Abu Basel. « Pendant la guerre, je savais qu’il y avait la mort. Je voyais un corps, puis un autre corps. Je ne m’arrêtai pas à ce que je voyais, je pensais juste à ce que je devais faire ensuite. Mais après la guerre, j’ai commencé à faire des cauchemars horribles, tout me revenait à l’esprit. Pendant 2 mois, j’ai fait des cauchemars affreux, des avions de guerre, des cadavres, tout ce que j’avais vu pendant la guerre, je l’ai revécu en rêve. Et ça, c’était plus dur que la guerre. »
Je me souviens d’Abu Basel me racontant lorsqu’il a trouvé Shahed Abu Halima, le bébé tué par un missile au phosphore blanc, son cadavre laissé pendant des jours parce que les infirmiers et la famille ne pouvaient pas aller le chercher. Abu Basel fait partie des infirmiers qui ont découvert le massacre Abu Halima, les restes calcinés des membres de la famille tués dans le bombardement, et le cadavre de Shahed partiellement dévoré par les chiens.
« Je me souviendrai de cette journée toute ma vie. Jamais je ne l’oublierai, » avait-il dit.
Leur travail et leurs expériences leur font-ils peur ?
« Après 20 ans de tout ceci, le stress est normal. Mais pourtant, après cette dernière guerre, la pire jusqu’à aujourd’hui, nous étions extrêmement nerveux et agités. Certains d’entre nous ont développé un diabète. Beaucoup, après la guerre, étaient irritables, peu sociables, ils ne voulaient parler à personne… mais maintenant, ça va mieux.
Nombre d’infirmiers n’ont pas d’enfant. J’en connais un qui, après 7 ans de mariage, n’a toujours pas d’enfant. Beaucoup prennent des médicaments pour pouvoir avoir des enfants. C’est parce qu’ils sont stressés, ils voient des choses affreuses et ont des problèmes psychologiques. »
Après le massacre, un psychologue est venu au Croissant Rouge pour faire des ateliers avec les infirmiers, dit Abu Basel.
« Nous avons suivi des sessions pendant un mois et demi, deux jours par semaine. Il nous parlait, nous montrait des exercices de relaxation, nous a emmené à la mer… Il nous a donné la volonté et le dynamisme pour travailler et bien vivre. Le problème, ce n’est pas notre psychologie. Nous avons seulement besoin de faire une pause, d’aller ailleurs quelques temps en vacance et de voir autre chose. Aller en Europe, ou ailleurs, voir une vie différente et essayer d’oublier ce que nous avons vu. »
Pour Iyad, il n’y a pas de détente.
« Je dors, c’est tout. Il n’y a rien d’autre à faire. Lorsque je me mets sur Internet, je vois les informations. Je regarde la télé ou j’écoute la radio, et j’entends des informations. Je marche dans la rue, et tout ce que j’entends, c’est de la politique. Il n’y a pas d’échappatoire à ce stress, pas moyen de se détendre, juste dormir. »
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Hola, la fille d’Ahmed Abu Foul, a 6 mois maintenant. Marié une semaine à peine avant le massacre israélien de Gaza, la lune de miel d’Ahmed fut 23 jours d’enfer, avec sa double situation d’infirmier du Croissant Rouge et à la Défense Civile, en plus de l’enfer d’être séparé de sa famille.
Bien qu’il n’ait que 27 ans, les histoires d’Ahmed sont trop nombreuses à raconter.
Il en revisite certaines, qui m’ont émerveillée à l’époque :
- La fois où il est allé chercher un martyr près d’un cimetière à Beit Lahiya. Les tirs des mitraillettes israéliennes le visent et Ahmed est piégé, couché sur la route, puis repartant vers l’ambulance en zigzaguant.
- Lorsqu’ils sont allés sur les lieux d’un bombardement à Sheikh Radwan, au nord de Gaza ville.
« Il y avait eu une frappe de drone sur une maison, et les habitants disaient qu’il y avait des blessés. Je les cherchais. J’étais près d’une maison de 5 étages, dans l’allée, lorsqu’un F-16 a touché la maison. Les gravats me sont tombés dessus. Je n’ai pas été grièvement blessé, mais j’ai eu horriblement peur et j’ai perdu l’audition pendant 4 ou 5 jours, » dit Ahmed en grimaçant.
Mais sa blessure la plus perturbante est celle qu’il a subie alors qu’il tentait d’évacuer un martyr d’un appartement de Jabaliya.
« Les Israéliens avaient tiré de nombreux missiles sur la tour Hamouda, un immeuble de 5 étages dans le district de Jabaliya. Lorsque nous y sommes arrivés, on nous a dit qu’il y avait un martyr au 5ème étage. Je suis entré le premier, les autres avaient peur. J’ai trouvé le corps et le docteur Issa Salah est venu m’aider. On descendait les escaliers avec le cadavre lorsque les Israéliens nous ont tiré dessus. Le souffle de l’explosion a décapité le docteur Issa. Sa tête a cogné ma nuque. J’ai cru que j’avais été touché par un éclat d’obus ou autre chose. J’ai maintenant un éclat dans la tête, mais c’est un éclat d’os, un os du docteur Issa. Et un autre à la jambe, de l’obus. »
Dans une société où tout un chacun souffre des attaques, invasions et guerres israéliennes continues, se laisser aller n’est pas facile, et aller chez le psychologue n’est pas la norme.
« Après la guerre, je suis devenu extrêmement, extrêmement nerveux. J’étais agité, très irritable. Quelquefois, si quelqu’un faisait du bruit ou m’ennuyait, j’avais envie de le frapper, », dit-il, le sourire large.
« Je ne me sentais jamais reposé. Lorsque je me réveillais, c’était comme si je n’avais pas dormi. Je continue à faire des cauchemars sur la guerre.
Je suis allé voir un médecin. Je la voyais tous les deux jours. Si je ne l’avais pas fait, il y a longtemps que je serais complètement détruit.
Nous parlions de ce que je ressentais. Je parlais, je parlais. Pas de médicament, juste parler. A la fin, elle m’a dit que j’allais bien.
Il y a des gens qui ont peur d’aller chez un thérapeute. D’autres disent qu’ils sont fous. Mais je sais que je n’étais pas fou, j’avais juste besoin de parler, de réparer mon état psychologique. »
Et comme les autres, Ahmed a besoin d’un répit, même pendant une semaine.
« Si seulement je pouvais quitter Gaza pendant une semaine, respirer un air différent, tous mes problèmes psychologiques et mon stress s’en iraient. Même si je n’allais qu’au Caire. »
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13711&type=temoignage

Une sénatrice française: l'Iran a le droit de protester

Mardi, 13 Avril 2010 21:47 IRIB -
"La RII a le droit de demander pourquoi seuls, certains pays, auraient le droit de disposer de la technologie nucléaire, tandis que d'autres pays en sont privés." a déclaré Josette Durrieu, membre de la Commission de la politique étrangère et défensive du sénat français, lors de sa rencontre avec Mehdi Zadeh, membre de la Commission de la sécurité nationale et de la politique extérieure du Majlis islamique. La sénatrice française a affirmé reconnaître le droit du peuple iranien à accéder à la technologie nucléaire, à fins civiles. Par ailleurs, elle a ajouté que la RII jouait un rôle clé dans la paix du Moyen-Orient et qu'elle est toujours considérée comme un pays de référence, dans les équations de la région. Mehdi Zadeh a, pour sa part, indiqué que les activités de la RII, dans le domaine nucléaire, s'effectuaient dans le cadre des règles de l'Agence et que la nation iranienne, en s'appuyant sur les enseignements islamiques, ne cherche aucunement à produire l'arme nucléaire.

UPM, la goutte qui fait déborder le vase

Edition du 14 avril 2010
A deux mois de la réunion, hypothétique, du 2e sommet dans la capitale catalane, l’Union pour la Méditerranée (UPM) semble mourir chaque jour un peu plus. Hier à Barcelone, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase d’un ensemble géopolitique régional hétéroclite miné dès sa naissance. En effet, réunis pour adopter une « stratégie pour l’eau en Méditerranée » censée garantir l’accès de cette ressource rare et empêcher de nouveaux conflits dans la région, les représentants des 43 pays ont buté sur l’opposition d’Israël à faire une quelconque référence aux « territoires palestiniens ». « On est au milieu du gué, les discussions achoppent toujours », a déclaré, en début d’après-midi, une source européenne en marge de la IVe conférence euro-méditerranéenne à l’AFP.
Signe que l’UPM n’est, au mieux, qu’une coquille vide et au pire un objet géopolitique non identifié, on a du mal à s’entendre même sur des formules sémantiques. Déjà fortement paralysée, voire condamnée à rejoindre les sigles creux de l’histoire, l’UPM, créée en 2008 à Paris pour servir de sauf-conduit diplomatique au président Sarkozy fraîchement élu, n’est plus qu’un « machin » de trop destiné plus à rendre Israël plus fréquentable chez les Arabes que de lui forcer la main à la discipline. Preuve que même son initiateur a lui-même lâché le morceau, le conseiller de Sarkozy Henry Guaino a reconnu, il y a quelques jours à Paris, qu’il n’était même pas sûr que le sommet de juin à Barcelone aura lieu !
Face au chef de la diplomatie espagnole – qui assure la présidence de l’Union européenne –, Miguel Angel Moratinos qui promettait une « grande surprise », Guaino affichait un pessimisme « réaliste ». Est-il en effet raisonnable de croire à une réanimation de l’UPM alors qu’Israël – un vice-président de cette institution – n’a peut-être jamais été aussi agressif envers un autre vice-président, la Palestine ? A quoi servirait-il aux pays arabes de palabrer à Barcelone avec un pays qui continue sa politique de colonisation sauvage en Cisjordanie, qui veut expulser les Palestiniens de leurs terres, qui mène une politique de judaïsation d’Al Qods et, par-dessus tout, au nez et à la barbe de la communauté internationale ? Il n’y a, objectivement, aucune raison qui puisse amener les partenaires arabes de l’UPM à s’asseoir à la même table avec Israël, alors même que celui-ci nargue Paris, Washington et bien sûr l’ONU. C’est dire que la signature de l’acte de décès de ce « mort-né » qu’est l’UPM ne serait tout compte fait qu’une œuvre de salubrité géopolitique.
Par Hassan Moali
http://www.elwatan.com/UPM-la-goutte-qui-fait-deborder-le

Gaza: le Jihad s'oppose à l'infiltration de l'occupation, 2 martyrs et 2 blessés

archives
13/04/2010  
Deux Palestiniens sont tombés en martyre et deux autres blessés lors d'échanges de tirs, mardi matin, entre des résistants du Jihad islamique et l'armée d'occupation israélienne dans la zone frontalière centrale de la bande de Gaza.  Deux autres Palestiniens ont été blessés, selon des témoins et le Jihad islamique.
Un des deux blessés, qui ont été hospitalisés, est dans un état critique, a précisé le docteur Moawiya Hassanein, le chef des services d'urgences palestiniens à Gaza.
Par ailleurs, deux autres Palestiniens ont été touchés au cours de ces affrontements, selon des témoins et le Jihad islamique.
 Les corps sont restés sur le terrain et n'ont pu être récupérés jusqu'à présent. les forces d'occupation ont interdit les ambulances d'y avoir accès, selon les mêmes sources.
Les Brigades d'Al-Quds, la branche armée du Jihad, qui se sont opposées à l'infiltration des forces d'occupation dans le camp de réfugiés d'al-Bourij, situé au centre du territoire palestinien, ont affirmé que les échanges de tirs ont été "intenses". Elles ont également fait état de "blessés" parmi les "forces spéciales sionistes". 
Ils ont été suivis par une incursion de 400 mètres en territoire palestinien de quatre chars et deux bulldozers militaires israéliens à l'est du camp de réfugiés d'al-Bourij, dans le centre de l'enclave palestinienne, selon des témoins.
Les chars israéliens ont commencé à se retirer de la zone en début d'après-midi, ont indiqué les mêmes sources.
La zone des affrontements, dans le secteur de Kissoufim, séparant les territoires occupés de la bande de Gaza, avait été complètement bouclée.
Selon des témoins, l'armée d'occupation est intervenue avec un hélicoptère et des tirs d'obus de chars. Elle a concentré des chars, des véhicules blindés et des jeeps, le long de la frontière avec la bande de Gaza. 
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=133294&language=fr 

L'Iran va produire le S-300 et déjouer toute menace

13/04/2010  
Le chef de la Commission sur la sécurité nationale et la politique étrangère du parlement iranien (Majlis), Alaeddin Boroujerdi, a affirmé que l'Iran va produire, lui même ses équipements de défense anti-aérienne.
"Si la Russie ne respecte pas son engagement de livrer à l'Iran le S-300, l'Iran va alors sans doute procéder à la production de ce système", a-t-il assuré.
Mais il a espéré que "la Russie va en fin de compte livrer ce système à l'Iran, vu que Moscou tient à ses engagements".
S'agissant des récentes menaces nucléaires proférées par le président américain à l'encontre d'Iran, Brojordi a déclaré qu'"Obama a dévoilé encore une fois sa tendance anti-humaine, 65 ans après les attaques américaines nucléaires contre Hiroshima et Nagazaki".   
LES FORCES ARMEES DEJOUERONT TOUTE AGRESSION CONTRE L'IRAN
De son côté, le chef des forces terrestres iraniennes, le général Ahmad Reda Bordestan, a affirmé que les forces iraniennes sont prêts et capables de contrecarrer toute agression.
Lors d'une conférence de presse, à l'occasion de l'approche de la fête de l'armée, le général Bordestan, a souligné que ces forces sont capables de défendre le long des 8 milles 700 Km de la frontière iranienne et déjoueront toute agression étrangère contre la République Islamique d'Iran.
S'agissant des forces d'occupation en Irak et en Afghanistan, il a expliqué que ces troupes ne sont pas capables actuellement de mener une nouvelle agression et ouvrir un nouveau front avec un pays fort comme la République Islamique d'Iran.

Haaretz : "Israël ne pourrait pas justifier une agression contre le Liban"

13/04/2010 
Selon le correspondant militaire du quotidien israélien "Haaretz", Amos Harel, le problème qui se pose constamment pour  Israël, c'est de savoir comment peut-il empêcher le trafic d'armes qui a lieu dans la région.
"Il est difficile pour le gouvernement israélien de mener une opération militaire contre le Liban, surtout si celle-ci qui risque d’engendrer une troisième guerre, sous prétexte que l'arsenal militaire de l'ennemi est sans cesse en voie d’augmentation" ajoute-t-il.
Par ailleurs, selon le site israélien "Yediot Ahronoth" , citant  des sources américano israéliennes « la Syrie aurait  fourni au Hezbollah des missiles terrestres à moyenne et longue portée, de genre "Scud", pouvant atteindre tous les territoires israéliens ».
Toutefois le site a estimé que de tels faits ne perturbent pas pour autant l'équilibre militaire existant des deux côtés, étant donné que le Hezbollah se dotait depuis un moment de missiles de telles dimensions, mais que ceci renforce la confiance du parti en soi.
Et de poursuivre : « D'ailleurs, ces informations auraient causé une augmentation des tensions dans les régions du nord. "Le Hezbollah est le seul groupe armé dans le monde qui possède des missiles balistiques qui lui donnent la confiance et le prestige".
Et de conclure, que si le Hezbollah s'était réellement équipé d'armes "menaçant l'équilibre", l'armée israélienne serait déjà en train de mener une opération militaire destinée à réduire sa force.
Comme si la guerre de 2006 n’avait pas déjà bouleversé l’équilibre des forces des deux côtés en faveur de la résistance islamique !

Peres accuse la Syrie de fournir des missiles Scud au Hezbollah

13/04/2010  
Le président israélien Shimon Peres a accusé, ce mardi, la Syrie de fournir des missiles Scud au Hezbollah peu avant son départ pour une visite en France.
"La Syrie affirme qu'elle veut la paix alors qu'elle fournit au même moment des Scud au Hezbollah, dont la seule raison d'être est de menacer l'Etat d'Israël", a prétendu Peres à la radio publique.
"La Syrie pense qu'elle n'a rien à faire d'autre que de laisser le monde la courtiser tout en pratiquant le double langage qui consiste à dire une chose et à faire le contraire, tout cela ne marchera pas", selon ses propres termes.
Les médias israéliens ont fait état mardi d'une "très vive tension" entre la Syrie et "Israël" en citant des sources arabes.
Le quotidien Maariv a ainsi fait son titre de une en affirmant qu'"Israël menace d'attaquer la Syrie" à la suite de la fourniture de missiles Scud capables d'atteindre pratiquement tout "le territoire israélien" au Hezbollah.
LES CAPACITES DU HEZBOLLAH SE SONT BEAUCOUP AMELIORES
De son côté, le vice-ministre de la guerre, Matan Vilnaï  a affirmé qu'il ne préfère pas entrer dans les détails. "Mais tout cela ne fait qu'illustrer la réalité qui nous entoure avec des ennemis, qui font tout pour se renforcer et Israël qui doit se préparer", a ajouté cet ancien général de réserve.
Selon lui, "les capacités de tirs du Hezbollah se sont beaucoup améliorées et leur objectif principal reste de frapper l'arrière israélien".
"Nous allons effectuer à la fin du mois prochain un exercice militaire pour faire face à cette réalité, comme nous l'avons fait l'an dernier", a-t-il poursuivi. 

Medvedev met en garde "Israël" contre une guerre contre l’Iran

13/04/2010  
Le  président russe Dimitri Medvedev a mis en garde l’entité sioniste  de s’attaquer à  l’Iran, car cela constituerait le pire scénario et pourrait conduire à l'utilisation des armes nucléaires et donc à une catastrophe nucléaire mondiale.
Medvedev a déclaré dans une interview sur la chaîne «ABC», que la mise en œuvre de l'opération militaire israélienne contre l'Iran sera le pire scénario possible, ajoutant que s'il y a un conflit de cette nature on peut s'attendre à tout, y compris l'utilisation d'armes nucléaire.
Medvdev a souligné que «les attaques nucléaires au Moyen-Orient provoqueraient une catastrophe nucléaire mondiale. Et engendreraient beaucoup de morts ".
D'autre part, le président russe a menacé qu'il envisagerait de se retirer du traité START 2 signé avec le président Barack Obama la semaine dernière, si le projet de défense antimissile américain en Europe venait à perturber l’équilibre des forces dans la région !
Medvedev a réitéré la position de la Russie à l’égard de l’Iran,  appelant à des sanctions efficaces et intelligentes qui éviteraient  une catastrophe humanitaire…
Le président a refusé des sanctions sur le pétrole iranien : «S’ils parlent de sanctions de l'énergie, alors mon avis je crois que nous ne pouvons pas unir la position de la communauté internationale sur cette question. Les sanctions ne devraient pas paralyser l'Iran et donnaient lieu à la souffrance ».
Par ailleurs, le chef d'état-major général des forces armées russes, le général Nikolaï Makarov, a déclaré lors d'une conférence de presse « que la Commission est au courant de plans américano-israéliens pour bombarder l’Iran comme ultime dernier recours, mais  une telle opération n’est pas autorisée».
Il a souligné: «Si l'Iran détient l’arme nucléaire, cela peut inciter de nombreux pays à vouloir obtenir des armes nucléaires et pourrait élargir le cercle nucléaire ».
Il a exprimé l'opposition du ministère russe de la Défense à l'évolution des événements dans une telle direction.
Il a appelé les États dotés d'armes nucléaires à rejoindre le processus de réduction des armes stratégiques. Rappelons que le chef d'Etat-major général russe Nikolaï Makarov, avait déjà mis en garde  le mois dernier des conséquences d'une éventuelle frappe américaine contre l'Iran, les qualifiant de "terribles".
"Je pense que les conséquences (de cette frappe) seraient terribles non seulement pour l'Iran mais aussi pour nous, ainsi que pour l'ensemble de la communauté Asie-Pacifique, a indiqué le militaire, avait-il souligné.

Quand Israël escroque les Palestiniens de Gaza

mardi 13 avril 2010 - 18h:56
Ma’an News Agency
L’état sioniste non seulement impose depuis de nombreuses années un blocus sur Gaza, mais il en profite pour réaliser de véritables escroqueries sur le dos de la population assiégée. Il n’y a aucune limite au cynisme et à la perversité des forces israéliennes d’occupation ... [N.d.T]
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Palestiniens rassemblés au poste frontière de Rafah entre l’Egypte et la bande de Gaza - Reuters
Les commerçants de Gaza étaient soulagés la semaine dernière d’apprendre que les responsables israéliens allaient restituer finalement des stocks restés bloqués au port israélien d’Ashdod depuis 2007, levant une interdiction de trois ans sur les importations de vêtements.
Toutefois, à la réception des marchandises, le jeudi, ces mêmes commerçants ont constaté que les vêtements avaient été endommagés sans espoir de pouvoir être réparés.
Les commerçants qui avaient obtenu la permission d’importer des marchandises dans la bande de Gaza avaient été forcés de payer un prix de stockage de leurs marchandises dans les conteneurs du port israélien d’Ashdod, mais pour finalement découvrir que leurs marchandises n’étaient pas sur la liste des moins de 50 articles autorisés à entrer dans le territoire assiégé.
Khaled Abu Sahlul, détaillant en vêtements à Khan Younis, a déclaré avoir été abasourdi au moment de déballé un conteneur de jeans restés stockés dans Ashdod depuis 2007.
« J’ai été choqué quand j’ai ouvert les conteneurs, les jeans avait été laissés sous la pluie pendant des jours, des mois, voire des années et ils ont été endommagés sans espoir de réparation. »
Abu Sahlul estime que 80% de sa commande n’était plus apte à la vente. « Que vais-je faire avec 35 000 paires de jeans fichus ? » a-t-il demandé.
En plus du prix d’achat des vêtements, Abu Sahlul dit qu’il a payé 1700 shekels (461 dollars) par mois au cours de la dernière année comme frais de stockage de la marchandise. « Je pensais que je payais cela surtout pour m’assurer que les vêtements étaient à l’abri de la pluie », dit-il.
Le commerçant estime ses pertes à plus d’un demi-million de shekels (136 000 dollars dollars US), et désespère à l’idée que les neuf autres conteneurs pour lesquels il continue de payer des frais dans Ashdod soient dans le même état.
Raed Fattouh, officier de liaison palestinien pour les passages vers Gaza, a déclaré que les officiels à Ramallah avaient envoyé une lettre de protestation aux responsables israéliens, suite aux rapports comme celui d’Abou Sahlul, un parmi les dizaines de commerçants ayant déclaré des biens endommagés.
La lettre exigeait une compensation pour ces dommages, ainsi que le remboursement des frais de stockage, mais Fattouh n’était pas optimiste quand aux dédommagements que percevraient les propriétaires de magasins dans un proche avenir.
13 avril 2009 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8521

Les Palestiniens reprennent les rues... L’Espagne et Israël leur coopération militaire

mardi 13 avril 2010 - 07h:40
Buenaventura Vidal - Rebelión
Alors qu’à Jérusalem les Palestiniens sont descendus dans les rues pour exprimer leur colère face aux conditions de discrimination et de harcèlement qu’ils subissent sous le régime d’occupation, et que les États Unis ont accusé Israël de saper les perspectives de paix dans la région, dans un moment de forte tension diplomatique entre les deux alliés, « d’autres vents soufflaient » à Madrid.
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Carme Chacón, pas dégoûtée, serre la louche au boucher Ehud Barak... Photo : EFE
Ehud Barak, ministre de défense israélien, en visite officielle, a rencontré le Premier Ministre Jose Luis Rodriguez Zapatero, le ministre des Affaires étrangères espagnol Miguel Angel Moratinos et la ministre de la Défense Carme Chacón. Selon le rapport de la délégation israélienne, la visite était « excellente ».
La bonne entente entre les deux parties a pris forme pendant la réunion des deux ministres homologues, et lors de la réunion ils ont signé un protocole d’entente entre les deux pays sur la coopération dans le domaine de la politique de défense. Un accord qui fournira un cadre juridique permettant de développer des projets de collaboration dans l’armée.
En outre, la ministre a assuré que dans le cadre de la présidence espagnole de l’UE, l’Espagne cherchera à promouvoir les relations d’Israël avec le bloc européen par l’intermédiaire de l’Union pour la Méditerranée, ainsi qu’avec l’OTAN, dans le cadre du Dialogue méditerranéen.
La coopération militaire et commerciale entre l’Espagne et Israël a une belle trajectoire. Alors que les exportations d’armes vers Israël supposent la violation de la législation espagnole et européenne, dans la pratique, cela n’a pas posé d’entrave. Entre 1995 et 2008, le gouvernement espagnol a exporté du « matériel de défense » et des « armes de petit calibre » à Israël pour une valeur de plus de 25 millions d’euros, ainsi que d’autres exportations de biens à double usage (civil et militaire) de plus de 8,6 millions de euros.
L’Espagne a d’ailleurs donné élan au Dialogue méditerranéen de l’OTAN qui est un forum de coopération où participent les alliés de l’OTAN et sept pays de la rive sud : l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie et Israël.
Les clauses sur le respect des droits humains contenues dans les différents accords de partenariat adoptés entre l’UE et Israël n’ont pas été respectées.
Selon le Tribunal Russell sur la Palestine, le fait qu’Israël n’est pas tenu de se conformer à ces clauses, place l’UE et ses États membres dans le rôle de garants de la politique d’Israël et de ses violations du droit international.
Les actions de l’état espagnol et de l’UE ne reflètent pas l’opinion publique qu’en théorie elles représentent. Un sondage d’opinion réalisé en Novembre 2003 par Gallup Europe et Taylor Nelson a indiqué que 59% des Européens pensent qu’Israël est l’État le plus dangereux pour la paix dans le monde.
Le fait d’armer ou de coopérer avec un tel état ne semble pas répondre à ces points de vue.
Les démonstrations massives en Espagne et tout au long de l’Europe pour protester contre le massacre de Gaza lors de l’opératio « Plomb Durci » et les initiatives qui émergent de la société civile organisée, tels la Campagne de Boycott Désinvestissement et Sanctions contre Israël (BDS) et le Tribunal Russell sur la Palestine, sont également exclus des processus de prise de décisions dans un Etat qui se veut démocratique.
Pour le gouvernement espagnol, la coopération avec Israël est un moyen pour contrôler les contradictions et tensions internes. Israël lui fournit la technologie la plus avancée en matière de sécurité et de renseignement, une technologie de pointe qui est le résultat de la transformation du territoire palestinien occupé en un laboratoire de test permanent. Bien que personne ne connaisse le chiffre d’affaires du gouvernement et des entreprises espagnoles et israéliennes dans le secteur, on estime qu’il atteint des chiffres très importants.
En outre, plus de deux douzaines d’entreprises et d’universités dans l’État espagnol (EHU-UPV, UPC, UPV ...) ont participé aux côtés de sociétés militaires et des universités israéliennes dans les programmes I+D qui sont liés à ce secteur. Ces technologies sont associées à des contrôles aux frontières, de plus en plus utilisés pour prévenir l’immigration clandestine et la lutte contre le terrorisme, la définition étant élargie pour inclure n’importe quel type de dissidence militante.
On ignore le volume total des transferts, mais on sait que à elle seule la vente de missiles en 2006 et celle des avions militaires sans pilote en 2008 (utilisés par l’armée espagnole en Afghanistan) a atteint un chiffre supérieur à 340 millions d’euros. Voilà le montant que le gouvernement espagnol dépense dans des guerres impérialistes, alors qu’il réduit les pensions et les dépenses sociales.
En ce sens, la solidarité avec les Palestiniens est aussi une lutte pour notre démocratisation et pour la propre démilitarisation contre les intérêts géopolitiques de l’État et du complexe militaro-industriel.
Il s’agit d’une conception de la solidarité qui trouve écho dans les paroles de Lilla Watson militante indigène de l’ethnie Mirri :
« Si tu es venu pour m’aider, tu perds ton temps, mais si tu viens parce que ta libération est liée à la mienne, alors travaillons ensemble ».
22 mars 2010 - Rebelión - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.rebelion.org/noticia.php...
Traduction de l’espagnol : Inés Molina V.
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8519

L’endoctrinement des jeunes Israéliens pour en faire des guerriers

mardi 13 avril 2010 - 06h:39
Stephen Lendman - The Paletine Chronicle
Congrès de Bâle du sionisme : « Etablir pour le peuple juif une patrie qui soit garantie par le droit public en Eretz Israël. » Cinq décennies plus tard, cela était fait : en dépossédant les Palestiniens aborigènes, en leur déniant le droit à leur terre, en créant une nouvelle identité juive, en légitimant les juifs comme propriétaires de plein droit...
Table des matières
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Le militaire est physiquement présent dans les écoles et les activités scolaires

Les origines
Les origines contemporaines remontent à la fondation du sionisme, à son premier congrès à Bâle, en Suisse, en 1897, dont le programme était :
« Etablir pour le peuple juif une patrie qui soit garantie par le droit public en Eretz Israël. »
Cinq décennies plus tard, cela était fait : en dépossédant les Palestiniens aborigènes, en leur déniant le droit à leur terre, en créant une nouvelle identité juive, en légitimant les juifs comme propriétaires de plein droit, et en usant d’une force militaire supérieure pour maintenir ce foyer contre des civils sans défense, qu’ils ne puissent rien contre leur puissant adversaire.
Avant et après sa guerre d’Indépendance, Israël s’est tenu politiquement et militairement à une ligne dure, négociant par la force, choisissant la confrontation plutôt que la diplomatie, l’agression non déguisée comme forme d’autodéfense, et l’occupation afin de s’emparer du maximum de la Palestine historique pour obtenir un Etat juif ethniquement pur - une politique dite « israélisation (et) désarabisation » pour préserver un « caractère juif ».
Dans son livre, La montée du militarisme israélien, Uri Ben-Eliezer dit, en parlant de ce militarisme, que c’est « s’aventurer dans un champ de mines », étant donné l’histoire juive sous les nazis et la perception d’Israël comme un havre de paix. Et jusqu’à présent, ce qu’ont produit les décennies de conflit israélo-arabe, ce sont sept guerres à grande échelle, deux Intifadas, et plusieurs centaines d’incidents violents.
Ben-Eliezer pense que le militarisme, commencé dans les années 1930, « a été progressivement légitimé au sein du Yishouv, la communauté juive de Palestine, puis par le nouvel Etat (où il s’est) cristallisé en une valeur, en une formule et une idéologie ». Au fil du temps, il a acquis son propre dynamisme puis, pendant la guerre de 1948, « une légitimité entière », et il est devenu alors décisif dans une politique cadre.
Politique et militarisme ont été associés afin de créer une vision militariste de la réalité. Par la suite, cette vision fut institutionnalisé pour en arriver à ce que « l’idée que l’application d’une solution militaire (aux problèmes politiques) ne soit pas seulement consacrée comme une valeur en soi, mais qu’elle soit considérée comme légitime, souhaitable, voire comme la meilleure option. »
Aujourd’hui, le militarisme est un « aspect capital de la société israélienne », son composant fondamental et ceci en vertu d’une loi nationale, celle de 1986 sur le Service militaire, qui exige que tout citoyen israélien juif, et résident permanent fasse son service - homme et femme -, aux seules exceptions des juifs orthodoxes, d’insuffisances scolaires, de considérations médicales, familiales, des femmes mariées ou enceintes ou ayant des enfants, des criminels, et d’autres considérations à la discrétion du ministère de la Défense. En outre, la plupart des dirigeants israéliens sont d’anciens officiers supérieurs des FDI (forces de défense israéliennes) ; politique et armée sont inextricablement liés.
Ce n’est guère étonnant qu’Israël soit une Sparte des temps modernes, une nation d’environ 5,6 millions de juifs, plus 500 000 colons, capable de mobiliser plus de 600 000 combattants en 72 heures, équipée des armes les plus sophistiquées et soutenue, quoi qu’elle exige, par l’unique grande puissance du monde.
Et pourtant, le 2 mars 2008, le journaliste Dion Nissenbaum, du journal McClatchy, titrait, Les Israéliens perdent de leur entrain pour le service militaire, et d’écrire :
« ...sous la surface, quelque chose est en train de se modifier en Israël, peu à peu, alors que le pays se prépare à célébrer son 60ème anniversaire, le 14 mai. De plus en plus d’Israéliens échappent au service militaire obligatoire - ce qui, il y a peu, aurait été considéré comme impensable. »
D’après l’auteur et l’ancien psychologue en chef de l’armée israélienne, le Dr Rueven Gal :
« Dans le passé, il est vrai que ne pas servir dans l’armée était considéré comme l’exception. Plus récemment, c’est devenu plus tolérable et plus acceptable pour la population. »
Selon les statistiques des FDI de 1997, moins d’une dizaine d’hommes israéliens avaient évité le service. Aujourd’hui, le nombre a presque triplé, voire davantage selon certains, étant donné le retentissement qu’ont les objecteurs de conscience, les Refuzniks, les étudiants qui ne veulent pas servir dans les Territoires, et les réservistes de Briser le Silence qui parlent des atrocités commises par les FDI au cours des dix années passées, en particulier pendant la guerre de Gaza.
Les femmes aussi refusent de participer - autour de 44% aujourd’hui contre 37% il y a dix ans. Résultat, le ministre des Infrastructures nationales, Uzi Landau, n’appelle plus les FDI, « l’armée du peuple », mais plutôt, « l’armée d’un demi-peuple ».
Comme le militarisme radical d’Israël exige un service obligatoire, les officiels recherchent actuellement de nouveaux moyens pour dissuader d’y échapper.
Endoctriner la jeunesse pour qu’elle accepte le militarisme dans la société israélienne
New Profile est « un mouvement pour la civile-isation de la société israélienne », loin du militarisme et de la culture de violence ; « ces femmes féministes et ces hommes... sont convaincus que nous n’avons pas besoin de vivre dans un Etat de soldats et que nous ne devons plus le tolérer ». En juillet 2004, leur article intitulé, Le recrutement d’enfants en Israël analysait comment les forces armées israéliennes et les milices juives endoctrinaient les jeunes enfants pour en faire des guerriers, une pratique qu’ils estiment indispensable d’arrêter.
Le recrutement de mineurs implique plus que d’avoir des armes et de s’en servir, il n’y a aucune ligne de front dans le conflit israélo-palestinien. En Israël et dans les Territoires, les soldats des FDI sont partout. « De nombreuses bases militaires sont situées en pleine agglomération et peu d’Israéliens passent une journée sans rencontrer des soldats en service. »
Par conséquent, une définition opérationnelle du recrutement d’enfants doit se présenter comme suit :
  • un mineur est une personne de moins de 18 ans, il est recruté dans le cadre de l’une ou plusieurs de ces méthodes :
    • 1) - porter un uniforme officiel, avoir un document officiel, ou identifiable par tout autre moyen en tant que membre des FDI ou de groupes annexes, même non officiels ;
    • 2) - promouvoir ou soutenir les actions des FDI, activement ou par le biais de services ; et/ou
    • 3) - suivre une formation pratique ou théorique pour accomplir ou faciliter des activités des FDI, antérieurement ou non.
Les forces armées et les groupes de sécurité comprennent : l’armée d’Israël, sa police (y compris les appelés de la Police des frontières), les Services généraux de sécurité (GSS), et les milices juives, la plupart basées dans les colonies.
Lois internationales concernées
L’article 38 (2) (3) de la Convention sur les droits de l’enfant (1989) stipule :
2) - Les États parties prennent toutes les mesures possibles dans la pratique pour veiller à ce que les personnes n’ayant pas atteint l’âge de 15 ans ne participent pas directement aux hostilités ; (et)
3) - Les États parties s’abstiennent d’enrôler dans leurs forces armées toute personne n’ayant pas atteint l’âge de 15 ans. Lorsqu’ils incorporent des personnes de plus de 15 ans mais de moins de 18 ans, les États parties s’efforcent d’enrôler, en priorité, les plus âgées.
L’article 77 (2) du Premier Protocole additionnel aux Conventions de Genève (1977) contient des stipulation similaires, et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) criminalise le recrutement d’enfants de moins de 15 ans.
La Charte africaine de 1990 relative aux droits et au bien-être des enfants (pdf) reconnaît l’âge de 18 ans comme l’âge minimum de recrutement. Puis en 2000, la Convention 182 sur les pires formes du travail des enfants de l’Organisation internationale du Travail condamne « toutes formes d’esclavage ou pratiques similaires à l’esclavage... incluant le recrutement forcé ou obligatoire des enfants pour les utiliser dans un conflit armé ».
Le Protocole facultatif à la Convention internationale des droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés (Adopté le 25 mai 2000, à New York, par l’Assemblée générale des Nations unies.) interdit le recrutement forcé et relève l’âge minimum à 16 ans.
Contrairement au droit international, la législation israélienne prévaut sur les normes et critères reconnus. La conscription à 18 ans est obligatoire, à certains moments elle inclut ceux qui ont six mois de moins, ainsi que les mineurs de moins de 18 ans qui s’enrôlent volontairement, mais qui ne sont pas utilisés comme combattants avant l’âge requis.
Le recrutement de mineurs est aussi pratiqué de manière informelle, l’idée étant de préparer les jeunes qui n’ont pas atteint l’âge à leur futur service obligatoire. Ben-Eliezer écrit comment les premiers colons sionistes ont créé des organisations militantes armées, notamment la Bar Giora (du nom de Simon Bar Giora, de la Rome antique), Hashomer (La Garde), et la Haganah (Défense), sans grande ampleur, mais efficaces pour influencer les esprits des jeunes. Il l’explique ainsi :
« Les années de formation de la génération plus jeune produisent une philosophie qui se crée par l’expérience locale : garder des champs et des cultures, se battre avec des enfants arabes, être doté d’une arme à l’âge de Bar Mitzah (au 13ème anniversaire d’un garçon). C’est ce qu’ont vécu des enfants de membres éminents de la jeune génération, avec (tempérant leur conception) suspicion, mais une suspicion qui devenait fréquemment de l’hostilité, et ils arrivaient à leur maturité avec le sentiment qu’une confrontation entre (Arabes et juifs) était inévitable. »
Avant 1948, les très jeunes enfants s’engageaient dans des actions militaires, le faisant avec enthousiasme, comme une sorte de jeu. Avec comme résultat, une vision militariste du monde qui se développait, en particulier chez les jeunes qui deviendront plus tard des meneurs. Des groupes militants armés furent formés à cette époque, notamment le Fosh (acronyme hébreu pour Compagnies de terrain), le Palmack (Force de frappe), le gang Stern (combattants israéliens pour la liberté - Lehi en hébreu) et l’Irgoun (organisation militaire nationale - Etzel en hébreu).
Avant la guerre d’Indépendance d’Israël, le recrutement était un « devoir pour volontaires ». puis, il fut rendu obligatoire après la création des FDI, le 26 mai 1948, et remplaça la Haganah paramilitaire.
C’était toujours un privilège, une « action noble et digne » qui modelait les esprits jeunes pour les rendre enthousiastes au moment de leur appel, mais ainsi, ils participaient plut tôt. Dans la bataille de Jérusalem en 1948, les stagiaires du bataillon de la Jeunesse, âgés de 16 et 17 ans, étaient des combattants. Les femmes également.
Définition du militarisme israélien
(JPG) Pour New Profile, il s’agit d’un « mode de pensée qui met en avant des solutions vigoureuses, le plus souvent militaires, comme moyens préférables et même souhaitables pour résoudre les problèmes. » Par conséquent, les forces de sécurité sont les plus appréciées et les plus révérées de la société, « leurs besoins et leurs opinions sont sans pareils. » Le premier des Premiers ministres israéliens, David Ben Gourion disait, « La nation tout entière... une armée, et la terre tout entière, (un) front. »
Les FDI aujourd’hui sont la quatrième puissance armée du monde, dotées de l’arme nucléaire et d’armes à la pointe de la technologie, d’un programme spatial et de satellites actif, de capacités biologiques et chimiques, et d’un vaste budget militaire par habitant financé généreusement par Washington.
L’armée contrôle également 48% des terres publiques, et recycle ses chefs dans de hautes fonctions dans les gouvernements, ou dans des directions de conseils municipaux et régionaux, dans des postes de maires, de ministres, et de chefs d’Etat. D’autres obtiennent des fonctions de direction dans l’administration publique ou deviennent cadres ou directeurs dans les affaires.
« Le prestige incontesté dont bénéficient les officiers supérieurs rayonne jusqu’en bas, retombant en partie sur les hommes de troupe. » Les enfants le voient bien et le ressentent partout, y compris venant de membres adultes de leur famille, de leurs chefs religieux, et dans leurs écoles. En outre, affiches et armes sont omniprésentes ; de vieux chars d’assaut, des fusils et des jets de combat sont visibles partout dans les lieux publics.
Une éducation militarisée qui commence à la maternelle, à la maison, et dans les rues
« L’armée est physiquement présente dans les écoles et les activités scolaires, » ; des soldats en uniforme s’y trouvent, beaucoup enseignent dans les classes pour programmer les jeunes esprits. De plus, des professeurs, en particulier des directeurs, sont des officiers de carrière en retraite, et les murs d’école sont décorés de noms et de photos de héros tombés pendant leurs études. Des excursions pour tout âge emmènent les élèves sur les monuments commémoratifs militaires et d’anciens champs de batailles. Les programmes d’études et les livres scolaires reflètent le militarisme, de la maternelle jusqu’aux établissements secondaires qui ont des programmes imposés dans tous les établissements gérés par l’Etat, appelés Préparation aux FDI, et qui prévoient un entraînement. Glorifier les héros de l’armée et les conquêtes tout en diffamant les Palestiniens, telles en sont les caractéristiques.
Un recrutement symbolique précède la conscription. Il consiste à endoctriner les jeunes pour qu’ils aient le sentiment de faire partie de l’armée, à les mobiliser pour la guerre, à ce qu’ils soient prêts pour le combat, et impatients d’y participer. Plus encore, des enfants de maternelles et de lycées envoient des paquets cadeaux aux soldats, particulièrement pendant les fêtes, exprimant leur gratitude dans des lettres personnelles.
Un guide d’enseignant de 1947, Quand une nation prend son service, encourage l’enrôlement en disant :
« Le peuple tout entier porte le fardeau de l’effort de guerre, celui-ci est divisé entre ceux qui portent l’uniforme des FDI et les civils qui ne sont pas directement recrutés dans les FDI.
Il doit dont être entendu que (chaque) civil participe au fardeau de l’effort de guerre. »
Les enfants apprennent très tôt, et ça s’incruste, à se préparer à leur future conscription et à passer des périodes de leur vie à soutenir l’armée. A part l’armée, ils doivent encore assister à des cérémonies, des commémorations, à des discours, des excursions sur des sites militaires, à des célébrations qui fêtent des batailles entre « nous » (les juifs) et « les sales types » (avant, les Nazis, les Egyptiens, les Iraniens, les Arabes) et maintenant, les Palestiniens. Avec comme résultat, des enfants qui sont imprégnés « de l’acceptation de la force militaire et de la guerre comme un état naturel et une réponse naturelle aux situations conflictuelles. »
Des soldats dans les écoles israéliennes
Ils sont autant d’anciens enseignants et administrateurs des FDI que des « soldats en uniforme en service, déployés dans des écoles comme membres du personnel de l’établissement... La présence d’anciens soldats, surtout d’officiers supérieurs en retraite, dans le système éducatif est considérée par beaucoup dans la société israélienne, notamment le gouvernement, comme ayant une influence positive sur les enfants  », d’autant que la préparation des jeunes au service militaire est un objectif central de l’éducation. En collaboration avec les ministères de l’Education et de la Défense, les FDI suivent deux programmes de grande envergure pour les jeunes :
  • le programme soldat/enseignant pour former des soldats à l’enseignement, en complément du personnel civil et malgré leurs faibles qualifications ; et
  • le programme guide/jeune pour les jeunes défavorisés, dans certains cas pour les bataillons de la Jeunesse, dans d’autres comme Préparation des coordinateurs du service militaire.
Ils sont presque toujours en uniforme, sous les ordres de supérieurs civils et militaires, vantant le militarisme et les guerres comme moyens de défense, et les enfants s’habituent à les voir comme partie intégrante de leur éducation et une obligation future.
L’endoctrinement des jeunes brouille très tôt la limite entre l’armée et la société civile d’Israël, il favorise le militarisme, et fait que la conscription semble inévitable, nécessaire et souhaitable.
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Préparer au service militaire
Pour la plupart des jeunes femmes et jeunes hommes israéliens, le service militaire est un rite de passage, une étape naturelle dans la préparation de leur vie d’adulte, quelque chose dont les décideurs politiques sont instruits depuis des décennies.
Après la guerre du Yom Kippour en 1973, le guide ci-dessus mentionné, Quand une nation prend son service, expliquait le rôle de tout Israélien dans les cas d’urgence et aidait les enfants à l’assimiler clairement.
En 1984, la préparation active des jeunes au service militaire commençait avec un guide que les FDI et le ministère de la Défense publièrent et qui s’appelait, Pour le service dans les FDI, et il expliquait :
  • le privilège de servir ;
  • l’adaptation à l’entraînement militaire et basique ;
  • que la forme physique se développe dans la préparation ;
  • les FDI en tant que force positive dans la société ; et
  • comment préparer les parents à accepter que leurs enfants deviennent plus tard des guerriers.
Depuis l’élan qui précéda la guerre de 1948, la formation pour le service militaire était courante, surtout grâce aux bataillons de la Jeunesse, mais en 1984, les programmes inclurent l’endoctrinement à l’école « comme partie intégrante du programme ordinaire ».
Le programme aujourd’hui s’appelle Volonté de servir et stimulation pour les FDI, il est autorisé pour trois ans dans le secondaire et son but est de :
« Préparer l’ensemble de la population jeune au service dans les FDI, tout en renforçant leur motivation et leur volonté pour accomplir un service substantiel et participatif, chacun selon ses capacités, et en insistant sur l’importance de servir dans des unités combattantes. »
Le contenu du programme comprend des récits de combats passés lors d’excursions sur les sites, l’éthique de la guerre, la familiarisation avec les différentes unités des FDI, l’éducation physique, et des études arabes pour le recrutement d’Israéliens dans les services de renseignements. La formation est soumise à une discipline toute militaire, insistant sur la discipline, et un programme Soldat pour un jour conduit les enfants sur une base militaire pour des présentations descriptives, essentiellement des unités combattantes d’élite.
Plusieurs programmes civils les préparent également au service à venir, par exemple, les cours de Préparation à l’aptitude au combat, Incorporation dans les forces spéciales des bataillons de la Jeunesse et Suivez-moi. Il est fréquent « de voir des groupes importants de jeunes hommes courir sur les plages publiques, se préparant ainsi au service militaire ».
Le programme Naale (acronyme hébreu pour "Jeunesse qui immigre avant les parents") incite à l’immigration des jeunes juifs étrangers, les encourageant à venir en Israël, à suivre des cours en secondaire et devenir des citoyens. Il présente le service militaire comme une force importante de socialisation, mettant l’accent sur des avantages telle l’acceptation dans la société israélienne.
Dispositions de la loi israélienne
L’article 44 de la loi nationale de 1986 relative au service militaire autorise les FDI à se procurer des informations sur quiconque est « destiné au service de sécurité ». L’aide des éducateurs, employeurs et autres est sollicitée et ils doivent coopérer.
En vertu de l’article 43, les personnes destinées au service de sécurité ne peuvent voyager à l’étranger sans l’autorisation du ministère de la Défense, même si des dérogations sont librement accordées, avec toutefois des restrictions comme un durée de voyage limitée.
Avant la conscription, la plupart des enfants reçoivent un mandat chez eux, qui exige d’eux de se mettre à la disposition du Bureau régional de conscription, une pratique appelée Premier appel, pour une première sélection, une vérification des informations, des tests médicaux et d’aptitude intellectuelle, et un entretien personnalisé. Si après trois mandats, l’enfant ne s’est pas exécuté, il peut y avoir intervention de la police.
Les écoles secondaires de l’armée
En plus des établissements secondaires ordinaires, il existe des écoles secondaires militaires comme :
  • Mevo’ot Yam, avec 500 élèves portant l’uniforme, qui participent aux défilés et apprennent le maniement des armes dans la perspective d’un service dans la marine ;
  • les écoles techniques de l’armée de l’air, pour des élèves qui préparent leur service dans les FAI ; et
  • le réseau Amal 1 - l’une des plus grandes écoles secondaires d’Israël, un projet mixte civil/militaire pour servir dans l’armée de l’air.
Les cours combinent études civiles et études militaires, les enfants étant suivis avec attention pour qu’ils deviennent des soldats.
Pourtant, l’article 77 (2) du Premier protocole additionnel aux Conventions de Genève (1977) interdit le recrutement des mineurs de moins de 15 ans. Dans les écoles militaires israéliennes, ils peuvent être « recrutés régulièrement » dès l’âge de 13 ou 14 ans. Cela se poursuit en raison de l’influence pénétrante du militarisme dans la société et dans la culture israéliennes.
Entraînement militaire pour les mineurs
Dans tous les établissements secondaires, il existe une semaine obligatoire d’entraînement au bataillon de la Jeunesse qui permet de simuler la vie militaire pour les élèves de 11ème et 12ème (1ère et terminale) sur des bases militaires. Outre le port de l’uniforme, elle comprend :
  • accueil, traitement, orientation et marches ;
  • de nuit et de jour : maniement d’armes et entraînement sur le terrain ; et
  • leçons sur le passé guerrier, sur les grades dans l’armée, sur la discipline, l’adaptation, l’engagement pour le service, et la pureté des armes, etc.
Durant toute cette période, les jeunes sont entourés de soldats et traités comme eux pour qu’ils se familiarisent avec la vie militaire. Dans des groupes d’une vingtaine, le traitement et les conditions sont rigoureux, l’obéissance un obligation, et pour ceux qui désobéissent, les punitions prévoient de la gym suédoise en supplément, de la course et des corvées, par exemple faire les latrines.
En cas d’urgence, les bataillons de la Jeunesse peuvent être mobilisés en service actif comme ce fut le cas durant la guerre de 1948.
Pour les garçons de 16 ans et plus, des essais dans une unité de combat d’élite ont lieu, d’abord pendant deux jours, puis jusqu’à cinq jours pour les éliminatoires, lesquels comprennent des tests d’aptitudes mentales et physiques, exigeants et épuisants. En se référant à un « service substantiel », l’armée israélienne cherche à insister avec force sur l’enrôlement dans une unité de combat d’élite - « les meilleurs du lot » pour « les activités de combat les plus excitantes. »
Pour les quelques sélectionnés, la pression avant d’être acceptés est forte, car participer est considéré comme un grand honneur.
Utilisation militaire du travail des mineurs
Organisés par les écoles, les enfants sont enrôlés en soutien des FDI, spécialement en cas d’urgence ou de nécessités particulières. Outre l’entraînement, ils doivent faire leurs lessives, ranger leurs uniformes, laver la vaisselle, mettre les tables du réfectoire, laver les véhicules, et d’autres corvées encore, ce qui libère les soldats de ces obligations militaires.
Pour soutenir un effort de guerre, les enfants, dès 15 ans et demi, sont enrôlés pour le « Service travail (pour protéger) l’Etat ou la sécurité publique, ou pour fournir des services vitaux à la population. » Dans tous les cas, les écoles coopèrent, et dans les cas extrêmes, les enfants n’ont pas le choix.
Utilisation de la Garde civile de mineurs
La Garde civile israélienne est une organisation basée sur une coopération communauté civile/police, elle a été fondée en 1974 pour mobiliser les civils dans la protection contre les attaques des milices arabes. Aujourd’hui, la Garde patrouille dans les zones de la communauté, défie les Palestiniens, les harcèle, parfois leur tire dessus, et remplit d’autres services civils comme la sécurité dans les transports publics, les établissements d’enseignement, les marchés ouverts et les parkings, ou donner un coup de main sur les check-points.
Environ 15% des Gardes volontaires sont des mineurs, éligibles à l’âge de 15 ans dans le cadre d’un statut limité qui fut supprimé un an plus tard. Le consentement des parents est également requis. Les jeunes sont armés, et certaines écoles affectent des crédits supplémentaires pour participer.
Les membres des Escouades d’urgence sont pour la plupart des adultes qui sont les premiers appelés en cas de besoin, mais depuis 2002, on fait appel de plus en plus aux élèves du secondaire.
Quoiqu’elles fassent partie de la force de police d’Israël, la section 8 de l’Ordonnance de 1971 relative à la police, intitulée La Force de police israélienne dans des fonctions militaires, en son article 92 (a) stipule :
« En temps de guerre ou en cas d’urgence, le ministre est autorisé, si le gouvernement le permet, à déclarer la Force de police israélienne, ou des éléments de cette Force, comme force militaire pouvant être utilisée dans des fonctions militaires pour la protection de l’Etat ».
En Cisjordanie, les enfants dès l’âge de 15 ans gardent les colonies et remplissent d’autres tâches sécuritaires, comme travailler à l’administration centrale de la police, faire des patrouilles avec les armes pour lesquelles ils ont été entraînés.
Certains d’entre eux « grandissent dans la croyance qu’ils doivent chasser les Palestiniens et agir avec violence sans crainte d’être punis », notamment les harceler librement, les frapper, détruire leurs maisons, leurs biens, et parfois, les tuer.
La différence est faible entre « former et affecter un enfant à un travail comme garde armé (dans les colonies), ou l’affecter (ou les affecter) comme soldat(s) au front en temps de guerre... Que les formalités relèvent ou non de l’armée n’est guère déterminant, » étant donné la militarisation envahissante de la société israélienne.
Même si le service civil demande le volontariat, les enfants sont élevés « dans un environnement hostile et violent au milieu d’une région de confrontations. » Dans les Territoires, beaucoup croient que c’est leur terre. Qu’ils doivent la protéger, et que les Palestiniens sont des ennemis. Sous une pression sociale très forte, ils agissent à un âge très immature où ils sont trop jeunes pour en mesurer les conséquences, mais ils sont conditionnés pour être militants, et obéissants.
Utilisation des enfants palestiniens comme collaborateurs
(JPG) Les Services généraux de sécurité (GSS) d’Israël recrutent des informateurs palestiniens, notamment des enfants, pour des agents de terrain pour fournir des renseignements - des collaborateurs dont la plupart des Palestiniens disent que ce sont des traîtres « qui méritent la mort ».
La tactique implique d’avoir en détention des enfants, pour faire pression sur eux et les torturer pour qu’ils s’exécutent, ça ressemble beaucoup à la façon dont on recrutait dans l’ASL (Armée du Sud Liban) après l’invasion et l’occupation en 1982. Supervisés par les FDI et le GSS, ces citoyens libanais de l’ASL, parmi lesquels des enfants depuis l’âge de 12 ans, étaient utilisés comme collaborateurs à des fins de renseignements.
Durant la Seconde Intifada, des Palestiniens (dont des enfants) ont servi de boucliers humains, obligés de s’exécuter sous la menace.
Quelques commentaires pour terminer
L’éducation militarisée en Israël commence très tôt, d’une manière manifeste et symbolique pour conditionner les jeunes esprits à accepter le service comme naturel, vital, et un honneur pour les citoyens juifs. Le « système éducatif est tellement engagé dans (la promotion du) service militaire qu’il (échoue) à prendre en compte » le préjudice pour les nouvelles générations de jeunes qui grandissent en pensant que les guerres et la violence sont naturelles, que la paix est hors d’atteinte, que les Arabes sont des inférieurs, et les Palestiniens des ennemis. La militarisation de la société est corruptrice et autodestructrice, le recrutement d’enfants soldats est criminel et outrancier.
« Sous toutes ses formes... cela doit cesser. » Tout autre choix serait inacceptable, illégal et intolérable.
* Stephen Lendman a écrit cet article pour PalestineChronicle.
(JPG) Né en 1934 à Boston, Massachusets, il obtient son diplôme universitaire en lettres et sciences humaines à Harvard en 1956 et la maîtrise de gestion de Wharton en 1960. Analyste de recherche en marketing dans une petite entreprise familiale de 1967 à sa retraite en 1999, il consacre depuis son temps à des causes progressistes sur le monde vital et des sujets nationaux, comme la guerre et la paix, l’impérialisme américain, la position dominante des entreprises, les persécutions politiques, et toute une série d’autres questions sociales, économiques et politiques.
Son adresse courriel : lendmanstephen@sbcglobal.net.
9 avril 2010 - The Palestine Chronicle - traduction : JPP
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8516