mardi 14 juillet 2009

Abbas : "L'arrêt des implantations une condition américaine"

Par JPOST.FR

12.07.09

Le président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré qu'il était prêt à reprendre les négociations de paix avec Israël sans conditions préalables.

Abbas et Erakat. Illustration.
PHOTO: AP , JPOST

Dans une interview donnée au journal égyptien October, le chef de l'Autorité Palestinienne a expliqué que l'arrêt des implantations en Judée-Samarie n'était pas une condition palestinienne mais une exigence du président américain Barack Obama.

Cependant, Mahmoud Abbas a confirmé qu'il ne céderait pas sur les revendications palestiniennes, c'est-à-dire « la demande d'un territoire allant de Judée-Samarie à la bande de Gaza et le droit au retour des réfugiés. »
Il a de plus envoyé une lettre à Barack Obama, lui demandant qu'un accord de paix soit trouvé pour créer un Etat palestinien dans les frontières de 1967.

Le chef des négociations palestiniennes, Saeb Erekat a confirmé les propos du chef de l'AP, expliquant que les palestiniens rejetteraient tout accord entre Israël et les Etats-Unis qui inclurait le développement des implantations.

Au sujet de la demande de Netanyahou de rencontrer Mahmoud Abbas dès que possible, Erekat a répondu que si le Premier ministre voulait reprendre les négociations, les palestiniens étaient d'accord mais que l'ordre du jour devait être établi à l'avance.

Ces déclarations font suite à un article publié dans le Jerusalem Post stipulant que les Etats-Unis et Israël ont trouvé un compromis sur les implantations satisfaisant les deux parties.

"Quatre mois pour évacuer"

Par JPOST.FR

13.07.09

La Cour Suprême a tranché. Elle donne quatre mois à l'État israélien pour faire évacuer 18 structures dans les implantations de Judée-Samarie.

Session de la Cour suprême.
PHOTO: ARIEL JEROZOLIMSKI , JPOST

Dans leur décision, les juges Beinisch, Elyahim Rubinstein et Yoram Danziger écrivent que « l'État aurait dû prendre en compte les arrêts précédents [ordonnant le démantèlement de ces 18 constructions], ou au moins fixer un calendrier. Cela fait partie de son devoir élémentaire de respecter la loi. »

Les juges ont laissé quatre mois à l'État, durant lesquels il pourra négocier avec les personnes soumises à évacuation.

La pétition concernant ces constructions avait été soumise, il y a quatre ans par l'organisation la Paix maintenant. Ils protestaient contre la présence de 6 constructions dans l'avant-poste illégal d'Haresha et de douze immeubles érigés à Yuval, une autre implantation illégale.

L'an dernier, l'État a détaillé son plan d'action concernant les implantations. Selon les juges, le choix israélien d'éviter une évacuation énergique était « compréhensible ». « Cependant, poursuivent-ils, plus de quatre ans ont passés depuis que la pétition a été soumise. Ces structures ont été construites illégalement, et certaines sur des terres privées. Un arrêt de démolition avait été rendu concernant ce problème en 2005. »

La cour a décidé de ne pas rendre un arrêt de démolition immédiate, parce que « les habitants ont leurs propres arguments, et il est indéniable que l'écoute de toutes les parties impliquées est nécessaire. »

L'Egypte interdit à un convoi présidé par Galloway d'entrer à Gaza

13/07/2009 Les autorités égyptiennes ont interdit le convoi international "2ème artère de vie" d'entrer vers la bande de Gaza pour soutenir les habitants palestiniens étouffés depuis plus de 3 ans consécutifs par le blocus sioniste, c'est ce qu'a déclaré le comité gouvernemental anti-blocus.

Ce comité, a qualifié, l'interdiction égyptienne, de décision sans précédant, qui contribue à exercer plus de pressions sur les Gazaouis.

Le comité a espéré que les autorités égyptiennes révisent leur décision et permettent à Galloway et à environ 200 militants américains d'entrer vers la Bande de Gaza.
almanar.com

Haniyeh: la délégation égyptienne a présenté des propositions pour finir les désaccords palestiniens


[ 12/07/2009 - 17:24 ]
Gaza – CPI

Le premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, a affirmé que le mouvement du Hamas est prêt à présenter des engagements pour arriver à un accord national et réaliser l'unité nationale du peuple palestinien, en déclarant que la délégation égyptienne qui a visité la ville de Ramallah a présenté des propositions pour mettre fin aux désaccords entre le mouvement du Hamas et du Fatah, dont le dossier des captifs politiques en Cisjordanie.

Lors de son discours durant un festival pour honorer les élèves qui apprennent le Coran saint, Haniyeh a dit : "nous sommes prêts pour présenter des engagements en faveur d'un accord national qui pourra réaliser l'unité nationale géographique et politique du peuple palestinien".

Il a ajouté que la délégation égyptienne a étudié les points de différences entre les deux mouvements et a présenté des solutions pour les présenter durant la septième tournée du dialogue.

Haniyeh a salué fortement le rôle égyptien qui vise à finir les désaccords palestiniens internes.

Saeb Erekat : "Les Palestiniens rejetteront tout accord permettant à Israël de poursuivre la colonisation"

Palestine - 13-07-2009

Par El Moudjahid
Le principal négociateur palestinien, Saeb Erekat, a affirmé hier que les Palestiniens rejetteraient tout éventuel accord qui permettrait à l'occupation israélienne de poursuivre la construction de colonies en Cisjordanie occupée.

Dans une déclaration à la radio "Voix de la Palestine", M. Erekat a souligné qu'il n'y a "pas de solutions de compromis sur la question des colonies, soit l'activité de colonisation s'arrête, soit elle ne s'arrête pas".

A ce propos, le principal négociateur palestinien a précisé que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a adressé samedi dernier un message à son homologue américain, Barack Obama, pour lui faire part de sa position sur cette question. "Si la construction de colonies se poursuit", estime M. Erekat, "Israël sera autorisé à construire un millier d'unités par-ci, deux mille unités par-là", ce qui conduira "les Arabes et les Palestiniens à penser que l'administration américaine est incapable de faire comprendre à Israël d'arrêter ses activités de colonisation", a-t-il souligné.

Les négociations de paix israélo-palestiniennes sont dans l'impasse depuis 2008 en raison de la poursuite de la colonisation juive dans les territoires palestiniens et les agressions israéliennes, notamment sur la bande de Ghaza où une vaste offensive militaire (décembre/janvier derniers) avait fait plus de 1.500 martyrs et des milliers de blessés palestiniens.

Judaïsation des territoires occupés : les noms arabes des villages seront effacés et construction d'une nouvelle ville sioniste dans le district d'Hai

Palestine - 13-07-2009
Par Al Manar
Le ministère israélien des Transports a annoncé, ce lundi, qu'il allait effacer les noms arabes des villages palestiniens occupés des panneaux indicateurs pour garder uniquement le terme hébreu.




















"Le ministre Israël Katz a pris cette décision qui sera progressivement appliquée, la tâche en étant confiée au service des Travaux publics", a précisé une porte-parole du ministère.

Jérusalem al-Qods occupée ne sera plus écrit en arabe que par la transcription du mot hébreu "Yerushalayim" sans qu'il n'y ait plus mention du terme arabe usuel d'Al-Qods (la Sainte), aujourd'hui accolé.

Dans la signalisation en anglais, "Jerusalem", devient "Yerushalayim", "Nazareth", la principale ville arabe devient "Natzrat", "Jaffa" près de Tel-Aviv devient "Yafo", et "Safed" en Galilée devient "Tzfat".


Construction d'une nouvelle ville pour les sionistes aux dépens des Arabes
Al Manar
Le centre arabe pour la planification a averti d'un nouveau projet proposé par le ministre sioniste d'habitat. Ce projet vise à construire une ville pour les extrémistes sionistes appelés "al Haridim", dans la région de la vallée d'Ara (photo ci-dessus).

Le président du centre, M. Raja Khouri a précisé, le samedi 11 juillet, que les équipages de constructions sionistes ont entamé leurs travaux pour préparer une carte détaillée de la ville qui va comporter 3 mille unités coloniales destinées à 15 mille extrémistes sionistes.

Le centre a appelé à une réunion urgente pour discuter des moyens efficaces afin de faire échouer ce plan sioniste raciste.

Notons qu'un bon nombre de maisons palestiniennes dans la région de la vallée d'Ara ont été démolies, sous prétexte qu'elles ne possèdent pas de permis de construction.
Source : Al Manar

12 juillet 2006, agression israélienne contre le Liban : on n'oublie pas

Liban - 13-07-2009

Par ISM et Al Manar
Convaincus qu'ils appartiennent à une race supérieure, face à une résistance inattendue, les sionistes sont saisis de haine et de rage et décident de détruire le pays qui ose tenir tête à l'unique puissance nucléaire du Moyen-Orient, et de tuer un maximum de civils et surtout d'enfants pendant 33 jours et 33 nuits.




Ces crimes de guerre restent à ce jour impunis et n'ont jamais été dénoncés par le "gouvernement Siniora" de l'époque résolument à la botte des Etats-Unis et d'Israël. Ils se sont même répétés avec la même sauvagerie en décembre 2008 et janvier 2009 contre la population de Gaza, toujours dans l'impunité la plus absolue.

Photo ci-contre : le petit Karim Qobeisi, de Nabatyieh, blessé par les terroristes sionistes le 16 juillet 2006.

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"Une troisième guerre contre le Liban aura les mêmes résultats que la deuxième"
Al Manar

C'est l'avis de l'ex-chef du Conseil de sécurité national israélien, Giora Eilenad, qui intervenait lors d'une conférence à laquelle ont participé plusieurs responsables militaires sur la deuxième guerre perdue contre le Liban, organisée par l'Institut des études sur la sécurité nationale, à l'Université de Tel Aviv.

"Si une troisième guerre devait être déclenchée, ses résultats ne seraient pas tellement différents de ceux de la seconde guerre ; les deux parties ayant tiré les conclusions de cette dernière," a-t-il signalé, estimant toutefois qu'au cas où le feu était ouvert du côté libanais, "Israël" n'a d'autres moyens que de combattre l'Etat libanais, et de s'attaquer à tout ce qui est en lien avec ses capacités opérationnelles de guerre.

Diagnostiquant les causes de l'échec israélien, Eiland a perçu "un clivage structurel de taille entre les prévisions du niveau politique et les capacités au niveau exécutif" signalant également que "les objectifs de cette guerre n'étaient pas clairs".

Sachant toutefois que le ministre de la guerre israélien Amir Peretz avait, durant l'offensive, affirmé haut et fort qu'elle visait à éradiquer le Hezbollah.

Cette fausse allégation a également été émise par l'ancien chef d'Etat-major Dan Haloutz, lors de son intervention à la conférence, dans laquelle il a également défendu la décision de la guerre prise en 2006, révélant pour la première fois que les plans de la guerre avaient été conçus bien avant la capture des soldats israéliens et le déclenchement des hostilités : "La théorie de la guerre visait à adresser une frappe douloureuse au Hezbollah, dont l'intensité n'était pas estimée, et dont le coût aurait dû être au dessus des intentions de gain," a précisé ce général de l'armée de l'air qui conduisait la opérations de la guerre en 2006.

Assurant que "si c'était à refaire, il le referait".

Pourtant Haloutz avait été l'un des premiers responsables à avoir démissionné de son poste en raison des déboires de cette guerre, et dont les raisons sont dues, selon lui, "à la convocation tardive des unités de réserve, qui aurait dû se faire plus tôt pour être accompagnée d'une menace d'une expédition terrestre". Haloutz a également évoqué "un disfonctionnement qui a eu lieu dans la coordination et dans le transfert des ordres entre les différents niveaux de commandement, et un manque d'entraînement".

Selon un autre chef militaire israélien, s'exprimant pour la même tribune, l'ex-chef d'état major Moshé Kaplanski, l'échec est dû aux réductions du budget, aux opérations en cours dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, et au manque d'entraînement : "Les commandants des brigades n'avaient pas subi les entrainements adéquats, les officiers ont dirigé des unités de chars sans expérience préalable" signalant que les unités de réserve n'avaient pas été entrainés aux balles réelles depuis six années.

Vivre, c’est résister

Gaza - 13-07-2009

Par Eva Bartlett
A parcourir le sentier sablonneux du quartier As-Samouni de Zeitoun, il est clair que peu de choses ont changé, rien ne s’est amélioré, six mois après les attaques israéliennes sur Gaza qui ont tué 48 membres de la famille Samouni dans une série de tirs et de bombardements israéliens visant les civils.







































Um Talal (photo Eva Bartlett)


Un bulldozer a commencé à pousser de côté les empilements de maisons fracassées, tamisant, nettoyant les souvenirs de vie et de mort. Mais ces derniers demeurent, présents dans chaque bâtiment démoli, dans les allées entre les maisons, dans les terres rasées, dans l’absence pour les membres des familles.

Dans la maison de Mousa Samouni, les souvenirs de mort sont plus forts. Les graffiti des soldats israéliens n’ont pas été nettoyés ni masqués à la peinture, ils s’étalent sur les murs, insultant ceux qui passent par l’escalier et les pièces. Plusieurs des trous des attaques à la roquette ont été bouchés, d’autres béent.

Deux des tantes de Mousa, dont les maisons ont été détruites, vivent maintenant avec lui et ses frères et sœurs orphelins.

Mousa était à l’université lorsque je suis arrivée, dans l’après-midi. Mais la jeune Mona, une cousine qui a été sous les feux des médias pour son calme et sa maturité en dépit de son jeune âge, était là. Elle parle de réalités qu’aucun enfant ne devrait connaître. Et elle n’est pas la seule, en Palestine.

Sa grand-mère vit maintenant avec la famille. Um Talal, la mère de Talal, a trois martyrs dans sa famille proche. Elle revit sans cesse les jours de terreur, décrivant en détail ce qui s’est passé, qui était couvert de sang, qui appelait à l’aide, l’âge des enfants martyrs… C’est dans la maison à trois niveaux de Talal qu’environ 50 membres de la famille s’étaient regroupés, subissant une frappe de missile et des tirs avant d’être emmenés à la pointe des fusils israéliens dans le bâtiment Waed Samouni. C’était l’immeuble qui a été plusieurs fois bombardé ensuite, tuant et blessant des dizaines d’autres.

Après ma visite à la famille de Mousa, je suis allée voir la famille al-Helo. Sur mon chemin, le bruit des marteaux sur le ciment s’amplifiait. Un groupe de 5 jeunes garçons, de 12 ans et moins, était occupé à enlever de vielles pièces de mortier de blocs de ciment, pour pouvoir les réutiliser pour leurs maisons détruites. Ils travaillaient joyeusement, m’interpellant : “Daali, ashrub ahua,” “Viens boire un café”, m’a dit un d’entre eux dans un sourire. Ahmed était le plus sociable, mais tous les garçons étaient amicaux, accueillant, et semblaient heureux de travailler à quelque chose qui améliore leur condition de vie.

Ils ont commencé à discuter sur un journaliste qui était resté sur le secteur, et un photographe, se souvenant avec plaisir comment ils les avaient connus, puis me demandant de revenir souvent.

Je les ai laissés à leur travail de préparation et suis partie chez Shireen al-Helo. Sa maison est facile à trouver, même depuis un taxi qui va vite : les restes calcinés d’une voiture de livraison jouxtent toujours leur maison de ciment balafrée par les missiles.

Shireen et ses trois enfants étaient assis dans la cour, au rez-de-chaussée de leur maison, une brise agréable défiant la chaleur de l’après-midi. Elle rayonnait, et m’a très vite révélé la raison de sa beauté : elle est enceinte. Elle m’a annoncé la nouvelle avec un large sourire, et les mots : « C’est un cadeau de Dieu, parce que nous avons perdu notre dernier bébé. »

La petite Fara de Shireen et Amer a été tuée à bout portant par les soldats israéliens envahissant le secteur Zeitoun, après que le père d’Amer ait subi le même sort, et que la famille terrifiée aient reçu l’ordre de passer par une ruelle derrière la maison. C’est lorsqu’ils marchaient sur ce chemin, et dans les bras de Shireen, que Fara a été visée.

Leur plus jeune fils survivant souffre toujours de désordres psychologiques, passant du rire nerveux aux larmes et à la confusion en un instant.

En février dernier, lorsque j’ai rencontré Amer et Shireen pour la première fois,Amer était sous le choc du meurtre de sa fille. A l’époque, il disait qu’ils n’auraient plus jamais d’enfant, l’angoisse était trop grande, l’idée d’en perdre un autre trop douloureuse. Mais la grossesse inattendue de Shireen les remplit de joie, en dépit de leur immense chagrin.

Un peu plus tard, j’ai lu que la 1.505ème victime du massacre israélien de décembre-janvier à Gaza a été découverte, c’est un jeune homme d’une 20ne d’années, enseveli jusqu’à maintenant sous les décombres près de l’université islamique.

Les gravats commencent maintenant, très lentement, à être dégagés. Le même rapport parle d’un programme des Nations Unies de déblaiement, et d’un représentant qui appelle à l’ouverture des frontières de Gaza, pour reconstruire Gaza, pour « se remettre ».

Se remettre de quoi, exactement ? Des 23 jours d’attaques ? Des années de siège ? De décennies d’occupation ? Ou d’être ignoré du monde ?

Le dernier convoi, Viva Palestina 2, une délégation américaine, attend du côté égyptien, tentant d’abord de passer les nombreux checkpoints d’Egypte pour rejoindre Rafah, puis passer le passage frontalier qui a nié à des milliers de Palestiniens le droit à la vie, à la liberté, à la dignité. Pour aucune autre raison que la complicité dans le siège israélien contre les Palestiniens de Gaza, l’Egypte bloque l’entrée à Gaza à la délégation forte de 200 membres.

Et ceci survient juste deux semaines après le dernier bateau de Free Gaza ait été arraisonné sous la menace des fusils par plusieurs navires israéliens, les forces spéciales israéliennes donnant l’abordage et les 21 militants humanitaires et l’équipe enlevés et trainés dans une prison israélienne, puis expulsés sans charge.

Le Mouvement International pour Ouvrir la Frontière de Rafah (Intmorb) continue résolument à s’opposer au siège, à attirer l’attention sur les frontières bouclées, à mettre en lumière les cas des gens empêchés d’entrer à Gaza, et à faire pression sur le régime de Mubarak pour l’ouverture des frontières.

Près du port de Gaza-ville, aux premières heures, l’arrivée des carrioles tirées par des chevaux et des ânes sonnent le réveil du premier marché aux poissons de Gaza, jadis le marché vivant d’une industrie prospère, aujourd’hui le témoignage de la résilience des pêcheurs et des Palestiniens sous siège : en dépit de tout, en dépit des maigres prises, les pêcheurs continuent d’affronter la brutalité israélienne dans les eaux de Gaza, pour garantir un moyen d’existence à leurs familles, pour exister. Ils résistent.
Traduction : MR pour ISM

Gaza : Le PNUD commence à retirer les gravats


Un enfant palestinien au milieu des décombres d'une maison détruite à Gaza-ville.

10 juillet 2009 – Des entreprises travaillant pour les Nations Unies ont commencé vendredi à retirer environ 420.000 tonnes de gravats dus aux combats entre l'armée israélienne et le mouvement palestinien Hamas en décembre et janvier, a indiqué vendredi le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Le PNUD estime que 15.000 bâtiments ont été endommagés ou détruits durant les trois semaines du conflit. Le nettoyage prendra un an et fournira 200.000 journées de travail. Le coût total pour le PNUD est estimé à 12 millions de dollars. Le Canada a fourni 3,4 millions de dollars et la Suède 2,3 millions de dollars et le PNUD est en négociations pour obtenir le reste.

« Le retrait des gravats est une étape importante pour aider les Gazaouis à surmonter les destructions. Ce projet permettra de fournir du travail et d'améliorer l'environnement avant que la reconstruction puisse démarrer », a déclaré Jens Toyberg-Frandzen, représentant du PNUD dans le territoire palestinien occupé.

Depuis janvier, le PNUD et ses partenaires ont collecté de l'argent, formé du personnel et négocier l'accès et les contrats pour le retrait des gravats, qui posent des risques à la fois économiques et sanitaires. Certains sites endommagés contiennent de l'amiante et d'autres matériaux toxiques alors que d'autres pourraient contenir des explosifs.

Selon M. Toyberg-Frandzen, le véritable travail de reconstruction dépend de l'assouplissement par Israël de ses sanctions contre Gaza. Par exemple, les gravats broyés pourraient être utilisés pour reconstruire des maisons et des infrastructures. Si Israël continue de bloquer l'importation de matériaux et d'outils, seule une reconstruction réduite pourra avoir lieu et les sites nettoyés resteront vides.

un.org

Le chef de la commission des avocats norvégiens- Les crimes de guerre israéliens

13 Juil 2009

Damas/ Le chef de la commission des avocats norvégiens chargée de la poursuite des criminels de guerre israéliens pour leurs crimes commis contre la bande de Gaza, a souligné que la commission possède tous les preuves et les documents confirmant que les forces de l'occupation avaient commis des crimes de guerre et des génocides contre le peuple palestinien assiégé à Gaza.


Dans un entretien accordé à la chaîne satellitaire al-Jazzera, le chef de la commission a indiqué que les massacres odieux commis par l'armée israélienne à Gaza ont suscité une réaction populaire mondiale, la chose qui avait poussé la commission à profiter de l'article de la spécialisation internationale incluse dans la nouvelle loi norvégienne qui "permet de poursuivre les criminels de guerre étrangers en Norvège".


Il a souligné que la commission a examiné les possibilités d'intenter un procès devant la cour pénale internationale pour poursuivre les criminels israéliens.
" La commission œuvre pour juger les dirigeants israéliens en tant que responsables de la violation de droit international à Gaza" a-t-il indiqué.


" Nous possédons des documentations confirmant le recours des forces israéliennes aux armes prohibées universellement, et nous les présenterons avec le procès" a affirmé le chef de la commission.


Il a, par ailleurs dit: " les documents que nous possédons sont nombreux et peuvent faire réussir ce procès".


Il a ajouté que la cour pénale internationale est en train d'exécuter d'une analyse primordiale pour découvrir la vérité de ce qui s'était passé à Gaza, mais elle affronte le problème du rejet israélien de l'accord de Rome.


Il a exprimé sa crainte de la soumission du gouvernement norvégien à des pressions israéliennes visant à arrêter le procès, soulignant la soumission de la Belgique à des grandes pressions quand elle avait intenté un procès devant ses cours contre /Ariel Sharon/, ex-président du gouvernement israélien, ainsi que l'Espagne dont son tribunal a promulgué une décision contre Israël.


" Israël avait violé, tout au long des années précédentes, les droits internationaux dans les territoires palestiniennes sans aucune critique de la part de la communauté internationale" a-t-il souligné.


Il a appelé à trouver des mécanismes pour interdire la vente des armes aux criminels de guerre israéliens, surtout que les forces d'occupation israéliennes avaient détruit à Gaza les bâtiments que la Norvège, l'union européenne et la communauté internationale avaient reconstruit plusieurs fois.


Il a affirmé l'appui du peuple norvégien au peuple palestinien assiégé à Gaza, soulignant que la commission va déployer tout effort pour juger les criminels israéliens.

A. Chatta / R. Bittar

sana.sy

Des étudiants palestiniens observent un sit-in à Rafah

13 Juil 2009

Damas / / Des centaines d'enfants et d'étudiants des camps d'été palestiniens ont observé aujourd'hui un sit-in devant le point de passage de Rafah pour demander son ouverture devant les malades et les étudiants palestiniens.


Selon la chaîne satellitaire /al-Aqsa/, ce sit-in intervient dans le cadre d'une série d'activités organisées par le mouvement de la résistance palestinienne /Hamas/ dans une tentative de briser le blocus imposé à la bande de Gaza il y a plusieurs années.


Notons que le point de passage de Rafah revêt une grande importance pour les Palestiniens qu'Israël prive de tous leurs droits approuvés par les droits internationaux et humanitaires.

N.S. / L.A.

sana.sy

Appels au soutien des détenus palestiniens

13 Juil 2009

Gaza - Rammallah / Le mouvement populaire pour le soutien des détenus et de tous les droits palestiniens a appelé les familles des palestiniens, notamment des Gazaouis, détenus dans les geôles israéliennes, à participer au sit-in hebdomadaire de solidarité devant le siège du Comité International de la Croix Rouge.


Cité par l'agence d'information palestinienne /Quds-Net/, le coordinateur du mouvement, membre du comité des détenus des forces nationales et islamiques, M. Nacha't al-Wahidi, a demandé aux factions de l'action nationale, politique et islamique d'œuvrer pour mettre fin à la division palestinienne intérieure qui portait préjudice à l'action palestinienne unifiée à l'égard du soutien des détenus et des droits palestiniens.


Par ailleurs, M. al-Wahidi a exhorté toutes les institutions des droits de l'Homme à sauver la vie du détenu palestinien /Imad al-Din Atta Zou'roub/ qui souffre d'une lymphadénite aiguë, faisant état de plus de /1300/ cas de maladies parmi les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.


A cet égard, le coordinateur du mouvement a réappelé à la formation d'une commission parlementaire, juridique et médicale chargée de visiter les détenus et de s'informer de leur état de santé et humanitaire dégradé, affirmant que les autorités d'occupation israéliennes privent les détenus des droits de l'Homme les plus élémentaires tout en exerçant contre eux toute sorte de fascisme et de racisme, au moment où le monde civilisé se vente de la démocratie.


Dans le même contexte, le centre /Libres/ pour les études des détenus et des droits de l'Homme a appelé toutes les institutions juridiques et les organisations des droits de l'Homme à intervenir en urgence pour libérer le détenu /Ahmad Aouad/, condamné à 40 ans de prison dans les geôles israéliennes, après la dégradation de son état de santé.


Le centre /Ahrar / (Libres) a fait noter que le détenu Aouad souffre d'une maladie cardiaque due à la négligence médicale intentionnelle et aux médicaments qu'il prenait dans les hôpitaux israéliens.


N.S. / R.B.

sana.sy

La Ligue Arabe appelle à une position ferme et agissante des institutions internationales face aux mesures israéliennes menaçant al-Aqsa

13 Juil 2009


Le Caire / La Ligue Arabe a condamné aujourd'hui le plan israélien visant à construire une cité touristique au-dessous de la Mosquée d'al-Aqsa.

"Les travaux de creusement, les tunnels, les bazars et la synagogue, construits au-dessus de la Mosquée d'al-Aqsa risquent de l'effondrer", a averti la Ligue Arabe par la voix de son secrétaire général adjoint aux affaires de la Palestine et des territoires arabes occupés, M. Mohammad Sobeih, qui a fait état de scissions dans les établissements d'al-Qods du fait desdits travaux, et appelé toutes les institutions internationales, avec en tête les Nations Unies et son Conseil de Sécurité, le quartette et l'Union Européenne, a affronter fermement ces politiques et mesures israéliennes dangereuses.

Il a de même appelé les institutions régionales et internationales chargées de la protection du patrimoine et des civilisations humains à faire face avec fermeté au sabotage qui se fait par les forces d'occupation israélienne à al-Qods et leurs tentatives d'effacer les aspects arabes et islamiques de la ville sainte.

"Israël joue avec le feu et du sort du processus de paix", a averti M. Sobeih tout en affirmant que la forces militaire de l'occupant ne réussira pas à décider de l'avenir de la ville sainte qui restera arabe, comme elle l'est depuis cinq mille ans, et capitale de l'Etat palestinien.
Gh.H.

sana.sy

La paix des braves de Netanyahu

Il exige de Abbas la reconnaissance de « l’État Juif »


Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a invité, hier, le président palestinien Mahmoud Abbas à le rencontrer pour relancer les négociations de paix.


« Au dirigeant de l’Autorité palestinienne, je dis, rencontrons-nous pour parvenir à une paix politique et économique », a-t-il déclaré à l’ouverture du Conseil des ministres hebdomadaire exceptionnellement réuni à Beersheba, dans le sud d’Israël. « Il n’y a aucune raison pour que nous ne nous rencontrions pas avec le président de l’Autorité (palestinienne) et je propose que cela ait lieu à Beersheba en vue de faire avancer la paix pour le bien des deux peuples », a-t-il ajouté Netanyahu, dont les propos ont été retransmis par la radio militaire. Le président Abbas a réagi en appelant les dirigeants israéliens à remplir leurs engagements dans le cadre de la « feuille de route ». « Comme nous l’avons déjà dit, ce qui est exigé (...) c’est que toutes les parties, palestinienne et israélienne, remplissent leurs obligations dans le cadre de la Feuille de route », a déclaré M. Abbas. La « feuille de route », un plan de paix lancé en 2003 par le Quartette (USA, Russie, UE, ONU) et approuvé avec des réserves par Israël, prévoit notamment l’avènement par étapes d’un Etat palestinien ainsi que la fin des violences et le gel de la colonisation en Cisjordanie. En début de soirée, M. Netanyahu a de son côté appelé les Palestiniens à reconnaître le caractère « juif » de l’Etat d’Israël. « La source du conflit avec les Palestiniens est leur refus de reconnaître le droit des juifs à leur Etat, et j’appelle la direction et le peuple palestinien à reconnaître ce droit pour que s’ouvre la voie de la paix », a déclaré le Premier ministre israélien lors d’une cérémonie à Jérusalem marquant le 105e anniversaire de la mort de Théodore Herzl, théoricien du sionisme politique.

Feuille de route, feuille de vigne…

Or, en posant cette condition, Netanyahu se dispense de son devoir de geler la construction des colonies au vu et au su des Etats-Unis. Pis encore, le petit Etat palestinien qu’il a condescendu à accepter, à la mi-juin, n’est qu’un « micro Etat » « démilitarisé » et non souverain sur ses « aires », que le président Abbas a tôt fait de rejeter. Netanyahu et Abbas ne se sont pas rencontrés depuis que le premier a pris le pouvoir. La décision d’organiser le Conseil des ministres à Beersheba, non loin de la bande de Gaza, a été prise pour exprimer la volonté du gouvernement de développer la région désertique du Néguev, a souligné la présidence du conseil. Mais l’autorité palestinienne reste inflexible sur le gel des colonies. Le principal négociateur palestinien, Saeb Erekat, a répondu hier du tac au tac au Premier ministre israélien. Dans une déclaration à la radio Voix de la Palestine, M. Erekat a souligné qu’il n’y a « pas de solutions de compromis sur la question des colonies, soit l’activité de colonisation s’arrête, soit elle ne s’arrête pas ». A ce propos, le principal négociateur palestinien a précisé que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait adressé samedi un message à son homologue américain, Barack Obama, pour lui faire part de sa position sur cette question. « Si la construction de colonies se poursuive, Israël sera autorisé à construire un millier d’unités par-ci, deux mille unités par-là, ce qui conduira les Arabes et les Palestiniens à penser que l’administration américaine est incapable de faire comprendre à Israël d’arrêter ses activités de colonisation », a-t-il souligné. C’est dire que c’est le dialogue de sourds qui se poursuit entre l’Autorité palestinienne et Israël, devant des Etats-Unis incapables, pour le moment, de faire entendre raison à Netanyahu. Et ce sont les négociations de paix qui se retrouvent dans l’impasse alors qu’elles sont en panne depuis 2008, en raison justement de la poursuite de la colonisation juive dans les territoires palestiniens et des agressions israéliennes, notamment sur la bande de Ghaza. Le président américain Barack Obama, qui a pourtant ordonné à l’Etat hébreu de stopper totalement les colonies « sauvages ou naturelles », ne semble pas pouvoir infléchir la position du gouvernement de l’extrême droite dirigée par Benyamin Netanyahu.


Par Hassan Moali

elwatan

Va-z-y Bibi, largue ta bombe !

lundi 13 juillet 2009 - 07h:16

Pepe Escobar - Asia Time Online



Toute manœuvre intentionnelle ou non-intentionnelle de Biden ou de la Maison Blanche pour faire pression contre Téhéran au moyen d’une attaque israélienne implicite et imminente n’aura aucun effet à Téhéran.

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Bibi, à droite sur la photo, et congratulé par Zébulon 1°

La nouvelle administration de la « mollahcratie » nouvellement au pouvoir en Iran récolte déjà ce qu’elle a semé. En ce qui concerne le triumvirat de la croix de fer - le Dirigeant Suprême Ayatollah Ali Khamenei, le Président Mahmoud Ahmadinejad et le Corps des Gardes de la Révolution Iranienne (CGRI) - la « révolution verte » orchestrée par des étrangers (ainsi que la dépeint le régime) a été broyée. Mais une autre variété de lumière « verte » pointe (de façon sinistre) à l’horizon.

En ce qui concerne la direction politique à Téhéran, les poings desserrés façon Barack Obama restent - du moins pour le moment - inopportuns. Ainsi que Khamenei l’a fait comprendre une nouvelle fois en début de semaine, « Les dirigeants des pays arrogants, ceux qui s’immiscent bruyamment dans les affaires de la République Islamique, doivent savoir que peu importe si les Iraniens ont des différences qui leur sont propres, lorsque vous, les ennemis, vous impliquez, le peuple ... deviendra un poing d’acier contre vous. » Ensuite, le commandant en chef du CGRI, le général de division Mohammed Ali Djafari, a fixé la (nouvelle) loi à la poigne de fer de la mollahcratie dont les termes sont sans ambiguïté.

Le CGRI a littéralement pris le pouvoir en Iran et pas seulement en ce qui concerne la sécurité. Cela signifie « une renaissance de la révolution [de 1979] et la clarification des positions relatives aux valeurs de l’establishment, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger ». Ce que l’Iran et le monde voient à présent est « une nouvelle étape de la révolution et les luttes politiques ; et nous devons tous, autant que nous sommes, comprendre ses dimensions. »

« Des différences de ton »

En plein milieu de cette « nouvelle étape de la révolution » s’est immiscée l’infâme loquacité du Vice-président étasunien, Joe Biden. Biden a déclaré à la chaîne ABC : « Israël peut déterminer pour lui-même - c’est une nation souveraine - ce qui est dans son intérêt et ce qu’il décide vis-à-vis de l’Iran et de quiconque d’autre. » Et que les Etats-Unis soient d’accord ou non n’a aucune importance. Biden a bien pris garde d’ajouter : « Il n’y a aucune pression de la part de quelque nation que ce soit qui altèrera notre attitude et notre manière d’agir. » Cette attitude - en référence à la nouvelle politique des « poings desserrés » d’Obama envers l’Iran - est « dans l’intérêt national des Etats-Unis, que nous croyons être, incidemment, également dans l’intérêt d’Israël et du reste du monde. »

Biden a donc dit essentiellement deux choses. L’une : La politique des poings desserrés d’Obama est maintenue, peu importe la nouvelle nature à la poigne de fer de la mollahcratie iranienne. La deuxième : si le gouvernement du Premier ministre Benjamin « Bibi » Netanyahou veut attaquer les installations nucléaires de l’Iran, c’est leur affaire, il n’y aura rien que Washington pourra faire. La première affirmation (qui prend ses désirs pour des réalités) est peut-être vraie pour l’essentiel. La deuxième est un non-sens. Le fait que des légions d’experts étasuniens se sentent obligées d’atteindre des sommets à la Sisyphe pour louer « l’indépendance de la prise de décision politique » par rapport à Israël quand il s’agit de l’Iran, en dit long !

Sérieusement, il n’y a pas plus ambigu que Biden. Il a laissé une « lumière verte » clignoter - refusant de « spéculer » si Israël obtiendrait ou non l’autorisation de survoler l’Irak - de la part des Etats-Unis et non du gouvernement irakien - pour attaquer l’Iran.

Le fait est là que le gouvernement de Bibi n’a pas besoin du feu vert de Washington pour attaquer l’Iran - peu importe que la Maison Blanche ou le Bureau du Vice-Président doive passer à la vitesse grand V de la propagande sur les « différences de ton » pour étouffer les spéculations sur un éventuel feu-vert. Les poings desserrés agissent ainsi : Israël et l’Iran semblent désormais enfermés dans un match face-à-face - peu importe le positionnement propre d’Obama en tant « qu’arbitre ».

Toute manœuvre intentionnelle ou non-intentionnelle de Biden ou de la Maison Blanche pour faire pression contre Téhéran au moyen d’une attaque israélienne implicite et imminente n’aura aucun effet à Téhéran. Le régime est parfaitement conscient de la manière dont le lobby d’Israël - aux Etats-Unis et en Occident en général - a mis au point une campagne très sophistiquée au fil des ans pour transformer le programme nucléaire iranien en une menace mondiale et pour dépeindre les dirigeants à Téhéran comme le nouveau visage du nazisme.

De toute façon, le régime sait pouvoir compter sur le soutien de la Russie et de la Chine. Et il sait également comment la doctrine stratégique d’ensemble des Israéliens est basée sur le fait qu’Israël est la seule puissance nucléaire (non-déclarée) au Proche-Orient et ils sont bien déterminés à le rester. Et c’est là où la puissance nucléaire rencontre l’émigration. L’émigration est le moteur du projet sioniste. Il suffit de parcourir la presse israélienne des derniers mois pour découvrir ce que l’establishment israélien déclare lui-même assez ouvertement : le véritable risque d’une présupposée bombe iranienne n’est pas la menace de destruction, mais de réduire l’émigration des Juifs [vers Israël] à zéro.

L’administration Obama semble avoir réalisé qu’il est impossible d’empêcher par la force les Iraniens d’acquérir une capacité nucléaire. Elle semble également avoir réalisé que maintenir l’illusion d’une option militaire sur la table se résume à un mensonge éhonté. Mais tout cela laisse en suspens la véritable conséquence suprême d’un Iran devenant une puissance nucléaire, du moins au yeux des dirigeants iraniens : cela serait la fin de la menace américaine qui pèse sur le pays. Sous pression et acculé, l’Iran, avec le CGRI contrôlant le programme nucléaire, irait jusqu’au bout.

Deux faits sont incontournables. Le premier est le droit inaliénable de l’Iran de maîtriser l’ensemble du cycle nucléaire civil ; le deuxième est la seule feuille de route possible pour une solution, qui repose sur le fait que l’administration Obama continue à desserrer les poings, qu’elle essaye de normaliser les relations avec l’Iran et qu’elle essaye de participer au développement du pays en compagnie de la Russie, de la Chine et de l’Inde.

Il n’y a aucune preuve que Téhéran soit prêt à accepter cette possibilité - du moins, pas encore. Mais le régime actuel ne va disparaître - comme il vient juste de le prouver - et les Etats-Unis et l’Union Européenne doivent impérativement s’asseoir à la table des négociations. Aussi imparfaite soit-elle, en l’absence d’une différence de ton, c’est la seule lumière verte possible au bout du tunnel.

7 juillet 2009 - Asia Time Online - Vous pouvez consulter cet article à :
http://atimes.com/atimes/Middle_Eas...
Traduction : J.F Goulon - Questions Critiques

Israël et Territoires Palestiniens Occupés en chiffres

dimanche 12 juillet 2009 - 06h:32

IRIN News



Un nouveau rapport du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) décrit un tableau de la vie dans la Bande de Gaza très sombre : des logements en nombre insuffisant, des infrastructures détruites, un accès limité à l’eau potable et une mer polluée par le rejet des eaux non traitées.

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Des habitations détruites par l’armée israélienne à Jablia-Est, à Gaza, durant son offensive en janvier 2009 - Photo : Erica Silverman/IRIN

Le rapport identifie les restrictions de mouvement imposées aux personnes et aux biens au cours des deux dernières années comme l’une des principales causes de la crise à Gaza.

« Israël a le droit de protéger sa population contre les attaques », a dit Antoine Grand, chef de la sous-délégation duCICR à Gaza, dans un communiqué. « Mais est-ce que cela signifie que 1,5 million de personnes à Gaza n’ont pas le droit de mener une vie normale ? »

IRIN a compilé des statistiques comparatives entre Israël et les Territoires palestiniens occupés (TPO) - Cisjordanie et Bande de Gaza combinées - pour replacer le rapport du CICR dans le contexte.

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30 juin 2009 - IRIN News - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/fr/ReportFr...

Netanyahu offre un poste de conseiller à un leader des colons


14/07/2009

Benjamin Netanyahu a offert un poste de conseiller à l'un des principaux leaders des colons juifs, impliqué dans la mort d'un jeune Palestinien lors d'une manifestation en 1988 en Cisjordanie, a-t-on appris hier. Selon un porte-parole du conseil des colons Yesha, dont il est le directeur général, Pinchas Wallerstein s'est vu proposer le poste de conseiller du Premier ministre israélien pour les affaires de colonisation. Un porte-parole de M. Netanyahu s'est refusé à confirmer ou infirmer que M. Wallerstein, qui est âgé de 60 ans, avait été sollicité. Sa nomination dépend d'un feu vert du procureur général d'Israël, dont la décision pourrait prendre quelque temps.
l'orient le jour

Londres aurait décrété un embargo limité sur ses ventes d’armes à Israël


14/07/2009

La Grande-Bretagne a imposé un embargo très limité sur ses ventes d'armes à Israël, en réaction à l'offensive israélienne meurtrière dans la bande de Gaza en décembre-janvier, a affirmé hier un responsable du ministère israélien des Affaires étrangères qui a requis l'anonymat. Il a critiqué l'embargo, mettant cette décision sur le compte de pressions de « groupes extraparlementaires et organisations non gouvernementales ». L'ambassade de Grande-Bretagne à Tel-Aviv a toutefois démenti qu'une décision d'imposer des sanctions ait été prise, et affirmé que Londres vérifiait uniquement si « certaines exportations d'armes étaient conformes à la loi interdisant leur emploi contre des civils ».
L'embargo ne concernerait que cinq permis de livraisons d'armes sur 182, dont 35 destinées à la marine de guerre, selon la même source. Il s'agit de la fourniture d'armes et de pièces de rechange à des vedettes lance-missiles de type Saar 4 ou 5 de la marine de guerre, consécutivement à leur engagement dans l'offensive contre Gaza.

Le ministre israélien des Affaires étrangère, Avigdor Lieberman, a minimisé la portée de cette mesure. « Il y a déjà eu des embargos dans le passé et nous nous sommes très bien débrouillés. Cela ne devrait pas nous gêner », a-t-il déclaré à la radio publique en référence notamment à l'embargo décrété par la France à la suite de la guerre de juin 1967.
L'organisation humanitaire palestinienne al-Haq avait saisi en février la justice britannique pour demander une enquête sur les relations entre le gouvernement britannique et Israël, notamment la poursuite des ventes d'armes en violation du droit international. Elle estimait notamment qu'en continuant à vendre des armes à l'État hébreu, Londres avait de fait aidé Israël à tuer et blesser des Palestiniens pendant l'offensive « Plomb durci ».
l'orient le jour

Israël rejette tout accord de paix imposé par la communauté internationale


14/07/2009

PROCHE-ORIENT
Israël a rejeté hier la déclaration du chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, en faveur d'un règlement de paix avec les Palestiniens qui serait imposé par la communauté internationale. « Un règlement de paix ne peut venir qu'à la suite de négociations directes et ne peut être imposé », a déclaré à la radio publique le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman. Il réagissait aux déclarations faites samedi à Londres par le haut représentant de l'UE pour la Politique étrangère, selon lequel le Conseil de sécurité de l'ONU devrait imposer un règlement incluant la reconnaissance d'un État palestinien indépendant, si l'impasse se poursuivait dans le processus de paix. M. Solana a estimé que le Conseil de sécurité devrait reconnaître de façon unilatérale un État palestinien, comme « membre à part entière de l'ONU et annoncer un calendrier de mise en œuvre de cette résolution ».
Dans un communiqué, le ministère israélien des Affaires étrangères a affirmé que « toute mention d'une date butoir artificielle minait les chances d'aboutir à un règlement bilatéral ». Il a souligné qu'Israël avait appelé « à la reprise immédiate et sans conditions » des négociations de paix avec les Palestiniens, alors que ces derniers exigent au préalable un gel de la colonisation. M. Lieberman a par ailleurs relativisé la portée de cette déclaration de M. Solana, estimant que « ni les États-Unis ni l'Europe n'entendaient imposer une solution ».

Selon un porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, une reconnaissance par les Nations unies d'un État palestinien constituerait « une option si Israël faisait dérailler les efforts de l'administration du président américain Barack Obama et sa vision de deux États » comme solution au conflit. « L'Europe, en tant que membre du quartette international, doit poursuivre ses efforts pour faire pression sur Israël afin qu'il gèle la colonisation et arrête de gagner du temps », a déclaré Nabil Abou Roudeina à l'AFP. Interrogé sur la proposition de M. Solana, le négociateur palestinien Saëb Erakat a répondu : « Nous n'avons pas d'objection. Il est temps que la communauté internationale cesse de traiter Israël comme s'il était au-dessus des lois. »
D'autre part, M. Lieberman s'en est pris à M. Abbas. « Abou Mazen (surnom de Mahmoud Abbas) n'est pas totalement légitime », a déclaré M. Lieberman à la radio publique israélienne. « Qui représente-t-il exactement ? » a-t-il ajouté. En réponse à ces propos, M. Erakat a accusé M. Lieberman d'user de « tactiques de diversion » pour dissimuler l'incapacité d'Israël à mettre un terme à la colonisation en Cisjordanie occupée.
l'orient le jour

De leurs socs, ils ont forgé des glaives ; Histoire critique d’Israël

publié le dimanche 12 juillet 2009

Entretien avec Arno J. Mayer
L’historien, professeur à l’université de Princeton aux État-Unis, analyse comment la création d’Israël, présentée comme le rêve des juifs, est devenue le cauchemar des Palestiniens.

Le titre de votre ouvrage, De leurs socs, ils ont forgé des glaives, suggère-t-il qu’au départ le projet sioniste était humain, voire humaniste ?

Arno Mayer. Dès le début dans le sionisme, il y avait l’idée d’un retour à la terre. Retour à la terre voulait aussi dire de la travailler. Un des symboles, une des choses les plus emblématiques du sionisme c’était tout de même les kibboutz. Cela procédait de la même idée. Il y avait toutes sortes de raisons pour lesquelles on a mis l’accent là-dessus : les juifs, surtout en Europe (le sionisme est tout de même avant tout une affaire des juifs européens et non pas des juifs d’Afrique du Nord ou d’ailleurs), ne pouvaient pas être propriétaires de la terre. L’idée de retourner à la terre faisait même partie de l’idée d’une normalisation du peuple juif. La première fois que je suis allé en Israël, ce devait être en 1950, c’était pour participer à la vie d’un kibboutz. C’était la grande attraction pour les juifs. Y compris pour ceux qui n’allaient pas faire leur alya (littéralement « la montée » vers Israël – NDLR). Donc la charrue, le soc, était le symbole de ce retour à la terre.

Le sous-titre du livre est Histoire critique d’Israël. La critique se situe par rapport à une histoire officielle ? Quel est votre but ?

Arno Mayer. En fait, ce qui m’a poussé à écrire ce livre a été vraiment la visite d’Ariel Sharon sur le mont du Temple (le dôme du Rocher pour les musulmans – NDLR) en septembre 2000. C’est là que j’ai été secoué. J’ai écrit des articles dont la thèse était que, sans abandonner ce que vous, en français, appelez les colonies et que nous appelons en anglais the settlements, c’est-à-dire les implantations, il n’y a pas de base pour un début de négociation sérieuse. Pour être tout à fait franc, je ne pensais pas écrire des choses très radicales. C’était ce qu’il y avait de plus élémentaire à mes yeux. Il se trouve que je ne suis pas parvenu à publier ces articles aux États-Unis. En revanche, j’ai pu le faire en France, dans un quotidien du soir.

Mais le déclic pour faire ce livre ne provient pas seulement de ce refus d’avoir une discussion là-dessus aux États-Unis. Lors de la publication du deuxième article en France, plusieurs personnes, intellectuels parisiens qui n’étaient pas juifs, m’ont dit : « Arno, tu sais très bien ce que j’écrirais sur ce sujet si j’étais juif. Mais en tant que non juif, je ne peux pas. »

Au moment de la provocation de Sharon, comment réagissez-vous ?

Arno Mayer. Comme je le dis dans le livre, je réagis comme un juif non juif mais aussi comme un sioniste non sioniste. On a tendance à traiter le sionisme comme un bloc. Il n’était pas écrit dans les astres que ce sionisme allait devenir un sionisme politique, un sionisme militaire, etc. Il y avait d’autres sionismes : culturel, religieux… C’est pourquoi j’ai décidé de baser mon enquête sur les écrits et les propos des critiques intérieures du sionisme. La critique intérieure qu’ils ont faite était d’une sagesse extraordinaire si l’on songe à des gens comme Ahad Haam, Martin Buber, Leon Magnes et Ernst Simon [1] qui se trouvait avoir été un ami très proche de mon père. Ils étaient ensemble à l’université de Heidelberg. En 1950, en Israël, Ernst Simon, par deux fois, m’a emmené avec lui lorsqu’il avait des discussions avec Martin Buber. Ce qui m’a marqué. Ce sont des critiques qu’on peut difficilement traiter d’antisionistes. Ils étaient des sionistes qu’on pourrait appeler pur jus. Ils ont été totalement éliminés du discours public en Israël et aussi du discours juif sioniste de la diaspora. Je m’en suis servi dans une certaine mesure. Ils ont été mes guides dans ma lecture critique du sionisme tel qu’il a évolué.

Le propos de base du livre est qu’il y avait d’autres possibilités historiques, d’autres possibilités d’évolution du sionisme. Il n’était pas déterminé d’avance que le sionisme allait avoir comme figure de proue Jabotinsky [2], même si ce n’est pas admis publiquement. Car s’il y a une marque idéologique et politique du sionisme et de ce qu’il est devenu dans l’État d’Israël, c’est bien celle de Jabotinsky.

Le degré auquel sont parvenues cette politisation et cette militarisation du sionisme et, plus tard, de l’État d’Israël, n’aurait pas été possible sans l’alliance avec les États-Unis. Sans, en particulier, le soutien de la diaspora américaine qui, du point de vue de son pouvoir, de son influence, s’est développée d’une manière foudroyante après la Seconde Guerre mondiale. C’est devenu l’un des lobbies les plus imposants. Mais dès qu’on parle du lobby juif, on subit toutes sortes de critiques. Parce que les gens ne comprennent pas qu’aux États-Unis les lobbies font fonctionner la politique. Il y a le lobby du pétrole, celui des retraités, celui des chambres de commerce, des armes… Ils font partie intégrante du politique et de la politique aux États-Unis.

Quand on parle du lobby juif ou sioniste, qui est 100 % israélien, ce n’est pas quelque chose de secret. C’est public. Les directeurs de ces lobbies se vantent de l’influence qu’ils ont, du pouvoir qu’ils peuvent exercer. Il n’y a pas moyen de comprendre la construction d’Israël tel qu’il s’est développé sans se rendre compte qu’après la guerre les États-Unis ont pris le relais de ce qu’on appelait « le parapluie impérial britannique ». C’est une chose dont Herzl était totalement conscient : la construction d’un Israël, un foyer pour les juifs, était impossible sans ce parapluie impérial. Justement parce que c’était dans un espace géopolitique qui était tout sauf européen, un espace en premier chef colonial. Il n’était pas possible d’avoir une implantation d’un foyer juif sans cette protection. Ce sont donc les deux éléments qui m’ont guidé. Les critiques intérieures et le refus d’admettre à quel point la politique étrangère et la diaspora américaines ont compté dans cette affaire.

Originellement, il y a aussi ce mensonge qui voulait que cet espace soit « une terre sans peuple pour un peuple sans terre », que l’on retrouve dans l’essence du sionisme ?

Arno Mayer. Oui, mais ça n’a pas duré très longtemps. Ils se sont rendu compte que ce n’était pas le cas. Les chefs sionistes ont bien vu que les rapports avec les autochtones, c’est-à-dire avec les Palestiniens, étaient très difficiles et qu’en plus, je rends hommage à mon ami Edward Saïd, ils avaient une vision orientaliste des rapports entre sionistes (juifs) d’un côté et Palestiniens (musulmans et même chrétiens) de l’autre. Je ne sais pas à quel point Edward Saïd connaissait les écrits de Haam, de Buber et de Magnes. Parce que leur démarche, leurs réflexions critiques sur l’évolution du sionisme vers un sionisme politique anticipaient ce qui est devenu la prise de conscience d’Edward Saïd sur ces rapports très compliqués entre le monde occidental et ce qu’on appelle le tiers-monde.

Vous avez parlé de Sharonen l’an 2000. Mais est-ce qu’en réalité depuis le départ on ne pouvait pas sentir que les socs des charrues allaient se transformer en glaives ? Est-ce que ce n’était pas inscrit, en réalité ?

Arno Mayer. En 1950, la première fois que je suis allé en Israël, on a fait un voyage dans le Néguev avec les responsables du kibboutz dans lequel je me trouvais. Ils avaient des fusils. Cela m’a fait réfléchir. Peut-être étais-je stupide ou mal informé ? Je ne me rendais pas compte à quel point les éléments stratégiques, tactiques ont compté dès le début. Même l’emplacement de certains kibboutz n’était pas choisi au hasard.

Il y a un débat pour savoir qui étaient les plus forts en 1948 et en 1949. Il y a ceux qui, encore maintenant, maintiennent qu’Israël (où les forces qui allaient constituer Israël) s’en est sorti miraculeusement, parce qu’en état d’infériorité. Je ne fais pas partie de ceux-là. Ceux qui avaient lu Jabotinsky et ceux qui étaient dans le bain sans l’avoir lu se sont rendu compte que les armées des pays arabes n’étaient pas à la hauteur. Il suffit de comparer le niveau d’éducation des sionistes au moment de la guerre et de le comparer au taux d’alphabétisation des pays arabes.

Si l’on reprend l’évocation de Jabotinsky, peut-on voir sa « patte » dans l’érection de ce mur dit de séparation, que les Palestiniens appellent le mur de l’apartheid ?

Arno Mayer. Jabotinsky avait compris une chose : le développement du nationalisme dans l’espace environnant était inévitable. Ils disaient qu’ils étaient autant attachés à leur terre que les juifs sont attachés à la leur. Mais les juifs avaient un avantage : une avance militaire qu’il fallait capitaliser. Il a développé la tactique et la stratégie du « mur de fer ». Si l’on considère la période actuelle, il y a ceux qui considèrent que la construction du mur est une réussite totale, que les attaques suicides ne se produisent plus. C’est certainement vrai dans un sens. Mais la résistance se manifeste d’une autre manière.

Ces murs doivent être replacés dans un contexte beaucoup plus large, comme nous sommes en train de le découvrir aux États-Unis. Nous sommes en train de construire un mur très impressionnant le long de la frontière avec le Mexique. On ne va pas me convaincre que les gens ne vont pas apprendre à le franchir. C’est dans l’ordre des choses.

Il y a beaucoup de nouvelles déclarations américaines depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama mais peu de pressions sur Israël. Comment voyez-vous les choses ?

Arno Mayer. Comme toujours en politique internationale, lorsqu’on arrive à un point névralgique, deux éléments doivent jouer. Il faut qu’il y ait une pression de la part de Washington mais en même temps il faut qu’il y ait des choses qui se passent en Israël. Mais en Israël le consensus est presque à 100 %. Il est pour moi navrant de voir qu’en Israël la gauche existe à peine. On ne peut pas dire que les intellectuels israéliens se couvrent de gloire dans leur résistance à certaines politiques de leur pays. Des politiques pourtant pas compatibles avec un régime démocratique, ça crève les yeux.

Bien sûr, je ne sais pas ce que je ferais si j’étais professeur à Haïfa ou à Tel-Aviv. Mais je suis néanmoins ahuri de leur comportement, qu’il s’agisse de Gaza ou de la guerre au Liban en 2006. L’un d’entre eux, très connu, a prononcé des discours de soutien au gouvernement, a dit que les autres se servaient de civils comme boucliers…tandis que l’armée israélienne se comportait comme il fallait. Il lui a fallu deux ou trois semaines pour changer de discours.

En Israël, en ce moment, je ne vois pas très bien d’où viendrait une pression pour renverser la vapeur. Les Israéliens eux-mêmes sont responsables de la situation dans laquelle ils se trouvent. Et je crains qu’ils aillent droit dans un mur. Si les Américains exercent une pression sur Israël c’est parce que les États-Unis revoient leur politique impériale. Nous avons, nous Américains, perdu pas mal de notre superbe. Il y a des problèmes économiques et financiers. D’autres puissances se ressaisissent, comme la Russie ou la Chine. Tout cela fait partie des réflexions d’Obama mais pas seulement, car quiconque dirigerait les États-Unis devrait revoir sa copie. Il est donc plus probable que la pression vienne de l’extérieur. Et dès que les Américains vont changer, les Européens aussi, bien sûr, sans aucun doute.

En Israël il y a une certaine schizophrénie. Il y a un double discours. D’un côté ils disent : « nous sommes le peuple élu », « nous faisons partie de cette civilisation occidentale qui continue à pratiquer sa mission civilisatrice », « nous sommes les plus forts d’un point de vue militaire ». En même temps, ils disent « nous sommes les plus menacés ». Il y a toujours un danger existentiel. Le dernier c’est l’Iran. Il y en a eu bien d’autres avant.

À chaque fois qu’il y a un leader des pays environnants qui se manifeste et paraît avoir un certain punch (Nasser, Arafat, Saddam Hussein, Ahmadinejad), c’est un Hitler. Ce qui veut dire que la banalisation de la Shoah est au centre de la Weltanschaung (vision du monde) des Israéliens. De l’autre côté ils disent : « Nous sommes des juifs, nous sommes entourés d’ennemis et pourtant les États-Unis vont nous abandonner. » Je ne vois pas comment ils vont pouvoir se sortir de cette schizophrénie.

[1] Ahad Haam (1856-1927) : sa conviction profonde était que l’État juif ne pourrait jamais rassembler tous les juifs. Martin Buber (1878-1965) : partisan d’une solution étatique binationale, il a néanmoins approuvé le partage de la Palestine par l’ONU en 1947. Leon Magnes (1877-1948) : rabbin américain, fondateur avec Einstein et Freud de l’université hébraïque de Jérusalem, opposé au partage de la Palestine et fondateur d’un petit parti binational, Ihud (unité). Ernst Simon (1899-1988) : appartenant comme les précédents au mouvement Brit Shalom, prônant un État binational.

[2] Vladimir Jabotinsky (1880-1940) : fondateur du parti révisionniste, aile droite du mouvement sioniste, qui réclamait un État juif sur les deux rives du fleuve Jourdain, intégrant aussi la Transjordanie, l’actuelle Jordanie. Dans un livre fameux, le Mur de fer. Nous et les Arabes, publié en 1923, il prônait pour poursuivre la colonisation sioniste de la Palestine la construction d’« un mur de fer que la population autochtone ne pourra pas franchir ».

Entretien réalisé par Pierre Barbancey

publié dans l’Humanité

http://www.humanite.fr/Entretien-av...