mercredi 24 février 2010

Meurtres du Mossad : les problèmes politiques plus larges

Le 19 janvier, la police secrète internationale d’Israël, le Mossad, envoyait à Dubaï une équipe de tueurs composée de dix-huit hommes, tous munis de passeports européens, prétendument « volés » à des citoyens israéliens à la double nationalité et modifiés à l’aide de photos truquées et de fausses signatures. Leur mission : assassiner le dirigeant palestinien Mahmoud al Mabhouh.
22 février 2010
James Petras
Les preuves sont accablantes. La présentation par la police de Dubaï des vidéos détaillées réalisées avec les caméras de surveillance et montrant les assassins a été corroborée par le témoignage d’experts israéliens de la sécurité et applaudie par les principaux journaux et journalistes israéliens. Le Mossad a déclaré ouvertement que Mabhouh était une cible prioritaire et qu’il avait survécu jusque-là à trois précédentes tentatives d’assassinat. Israël n’a même pas pris la peine de démentir l’assassinat. En outre, le système sophistiqué de communication utilisé par les tueurs, la logistique et la planification de leurs entrée, allées et venues, puis sortie de Dubaï et l’ampleur de l’opération présentent toutes les caractéristiques d’une opération d’État de haut niveau.
De plus, seul le Mossad aurait accès aux passeports européens de ses concitoyens à double nationalité ! Seul le Mossad aurait la capacité, la motivation, l’intention avérée et la volonté délibérée de provoquer un incident diplomatique avec ses alliés européens, en sachant pertinemment bien que la colère des gouvernements ouest-européens finirait par retomber, vu leurs liens profonds avec Israël. Après une enquête minutieuse et l’interrogatoire de deux collaborateurs palestiniens du Mossad qui ont été arrêtés, le chef de la police de Dubaï a déclaré qu’il était sûr que c’était bien le Mossad qui était derrière l’assassinat.
Les problèmes politiques plus importants
La politique israélienne des assassinats à l’étranger soulève de graves questions en menaçant les fondements de l’État moderne : la souveraineté, le pouvoir des lois et la sécurité nationale aussi bien que celle des individus.
Une des politiques ouvertement déclarée d’Israël consiste à violer la souveraineté de n’importe quel pays en vue de tuer ou d’enlever ses opposants (à Israël). Tant dans leur proclamation que dans leur mise en pratique réelle, les lois, décrets et actions à l’étranger d’Israël supplantent les lois et les organes d’application de la loi de toute autre nation. Si la politique israélienne se mue en pratique commune dans le monde entier, nous allons entrer dans une jungle aussi sauvage que le monde de Hobbes. Les individus y seront exposés aux intentions meurtrières d’équipes de tueurs venues de l’étranger qui ne seront tenus par aucune loi ni aucune autorité nationale responsable. Chaque État sans exception pourrait imposer ses propres lois et franchir ses frontières nationales afin d’assassiner impunément des citoyens ou résidents d’autres nations. Les assassinats hors frontières d’Israël se moquent totalement de la notion même de souveraineté nationale. L’élimination extraterritoriale d’opposants par une police secrète était une pratique courante de la Gestapo nazie, de la GPU de Staline et de la DINA de Pinochet et elle est devenue aujourd’hui une pratique – condamnée – des « Forces spéciales » américaines et de la division clandestine de la CIA. De telles actions sont la marque de fabrique des États totalitaires, dictatoriaux et impérialistes, qui foulent systématiquement aux pieds les droits souverains des peuples.
La pratique par Israël de ces assassinats extrajudiciaires et extraterritoriaux, mise en exergue par le récent assassinat de Mahmoud al Mabhouh dans une chambre d’hôtel de Dubaï, viole tous les préceptes fondamentaux du pouvoir de la loi. Les assassinats extrajudiciaires commandés par un État signifient que sa propre police secrète est juge, procureur et bourreau en même temps, qu’elle n’est freinée par aucune souveraineté, aucune législation, aucun devoir d’un État de protéger ses citoyens et ses hôtes. Les preuves, les procédures légales, les droits de la défense et les contre-interrogatoires sont complètement mis de côté, dans ce processus. L’assassinat extrajudiciaire sponsorisé par l’État sape complètement tout procès en bonne en due forme. L’élimination des opposants à l’étranger est la prochaine étape logique, après les simulacres de procès très médiatisés par Israël et qui s’appuient sur des lois racistes et des décrets de détention administrative qui ont dépossédé le peuple palestinien et violé les lois internationales.
Les escadrons de la mort du Mossad opèrent directement sous les ordres du Premier ministre israélien (qui a d’ailleurs approuvé personnellement le récent assassinat). Une grande majorité des Israéliens soutient fièrement ces assassinats, surtout lorsque les tueurs échappent à toute détection et à la capture. Les opérations d’assassinats extrajudiciaires menées sans la moindre entrave et impunément par des escadrons de la mort étrangers soutenus par l’État, constituent une grave menace pour tout critique, écrivain, dirigeant politique et militant des droits civiques qui a le front de critiquer Israël.
Les tueurs du Mossad – Le feu sioniste
Le précédent que constitue l’assassinat par Israël de ses adversaires à l’étranger, établit les limites extérieures de la répression par ses partisans à l’étranger qu’on retrouve dans les principales organisations sionistes, dont la plupart ont toujours soutenu les violations par Israël de la souveraineté nationale via ses assassinats extrajudiciaires. Si Israël élimine physiquement ses opposants et les gens qui osent le critiquer, les 51 principales organisations juives d’Amérique répriment les critiques émises aux États-Unis à l’encontre d’Israël. Elles exercent activement des pressions sur les employeurs, les présidents d’université et les responsables publics pour qu’ils licencient leurs employés, universitaires et autres professionnels qui osent s’exprimer verbalement ou par écrit contre les tortures, les massacres et la dépossession massive des Palestiniens par Israël.
Quoi qu’il en soit, les commentaires les plus critiques, en Israël et ailleurs, concernant l’assassinat commis par le Mossad à Dubaï épinglent l’« incompétence » des agents, y compris le fait d’avoir permis que leurs visages figurent sur de nombreuses vidéos en changeant maladroitement leurs perruques et leurs vêtements sous l’œil des caméras. D’autres critiques déplorent qu’en salopant son travail, le Mossad soit occupé à « ternir l’image d’Israël » en tant qu’État démocratique et qu’il fournisse ainsi de l’eau au moulin des antisémites. Aucune de ces critiques superficielles n’a été reprise par le Congrès américain, par la Maison-Blanche ou par les présidents des principales organisations juives d’Amérique, où la règle mafieuse de l’omerta, ou silence, règne sur tout et où la complicité avec ce genre de crime est de mise.
Conclusion
Alors que les critiques se lamentent à propos du travail bâclé du Mossad, qui complique la tâche des puissances occidentales désireuses au cas où elles souhaiteraient proposer une couverture diplomatique à Israël pour ses opérations à l’étranger, on n’a jamais abordé la question fondamentale : l’acquisition par le Mossad, puis la falsification des passeports officiels britanniques, français, allemands et irlandais de citoyens israéliens à double nationalité soulignent la nature cynique et sinistre de l’exploitation par Israël de ses citoyens à double nationalité dans la poursuite des sanglants objectifs de sa politique étrangère. L’usage par le Mossad de vrais passeports fournis par quatre nations européennes souveraines à leurs citoyens dans le but d’assassiner un Palestinien dans un hôtel de Dubaï soulève la question de savoir à qui les citoyens israéliens à « double » nationalité doivent vraiment allégeance et jusqu’où ils veulent aller en défendant ou en prônant les assassinats israéliens à l’étranger.
Grâce à l’usage par Israël de passeports britanniques pour entrer à Dubaï et assassiner un adversaire, chaque homme d’affaires ou touriste britannique qui se rendra dans le Moyen-Orient sera soupçonné de liens avec les escadrons israéliens de la mort. Avec les élections de cette année et les partis travailliste et conservateur qui comptent grandement sur les millionnaires sionistes pour financer leur campagne, il reste à voir si le Premier ministre Gordon Brown fera davantage que geindre et minauder !
James Petras
Le 21 février 2010.

James Petras est professeur émérite de sociologie à l’université Binghamton de New York. Dernier livre publié en français : La Face cachée de la mondialisation : L’Impérialisme au XXIe siècle, Parangon (2002).
Traduit par Jean-Marie Flémal pour Investig’Action - michelcollon.info (22.02.2010) :
http://www.michelcollon.info/index.php ?view=article&catid=6&id=2575&option=com_content&Itemid=11
Texte original en anglais (21.02.2010) :
http://petras.lahaine.org/articulo.php ?p=1797&more=1&c=1

Afghanistan: 1.000 soldats américains tués à ce jour

23/02/2010  
Mille soldats américains ont été tués dans le cadre de la soi-disant "lutte contre le terrorisme" lancée il y a plus de huit ans en Afghanistan, c'est ce qu'a annoncé lundi le site spécialisé indépendant icasualties.org.
Le site indépendant, qui recense les pertes militaires en Afghanistan et en Irak, a indiqué que 54 soldats américains étaient morts en Afghanistan jusqu'ici cette année, contre 316 en 2009, la pire année depuis le début de l'invasion menée par les Etats-Unis en 2001.
 Le dernier décès en date d'un militaire américain en Afghanistan annoncé par le Pentagone est celui du caporal Gregory Stultz, 22 ans, tué par balles le 19 février dans la province du Helmand.
Lundi, le bilan officiel du ministère américain de la Défense s'établissait à 990 tués en Afghanistan. Le bilan gouvernemental tend à être inférieur à celui d'icasualties.org, le Pentagone n'enregistrant officiellement un décès qu'au moins 24 heures après que les proches en aient été avertis.
De con coté, le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Michael Mullen, a averti que l'armée d'occupation américaine risquait d'essuyer des pertes supplémentaires, alors qu'une offensive, menée par l'Otan à Marjah, fait face à une forte résistance.
Par ailleurs, 4.378 militaires américains ont été tués en Irak depuis le début de la guerre en 2003, selon icasualties.org.

Assassinat de Mabhouh: du terrorisme d'Etat d'"Israël", assure Téhéran

23/02/2010 
L'assassinat par le Mossad du responsable du Hamas à Dubaï, est une marque de terrorisme d'Etat de la part d'"Israël", a assuré, ce mardi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast.
"L'existence d'"Israël" est en elle-même fondée sur des activités terroristes", a ajouté M.Mehmanparast, cité par la télévision d'Etat en anglais Press-TV.
Le meurtre de Mahmoud Mabhouh est aussi un "source d'embarras pour l'Europe", a relevé le porte-parole du ministère iranien.
Lundi, le Hamas avait de son côté exhorté les dirigeants européens à placer "Israël" sur la liste des pays soutenant le terrorisme.
Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE ont désapprouvé lundi cet assassinat, mais se sont gardés de viser directement l'entité sioniste.
Selon la police de Dubaï, des membres du commando qui a assassiné Mahmoud Al-Mabhouh détenaient de faux passeports britanniques, irlandais, français et allemands.

" Israël n'a pas l'intention d'attaquer la Syrie, le Hezbollah ou l'Iran"!!

23/02/2010  
Aprés le défi lancé par le secrétaire general du Hezbolah sayyed Hassan Nasrallah aux Israéliens d'oser frapper le Liban, des voix se sont élevées en "Israël" assurant que l'entité sioniste n'a nullement l'intention de frapper pas seulement le Liban, mais tout autant la Syrie ou l'Iran!!
En effet, le Le chef du comité politique et sécuritaire au sein du ministère israélien de la Défense, Aamous Jalaad, a assuré  "Israël n'a pas l'intention d'attaquer la Syrie, le Hezbollah ou l'Iran".
Abordant le sujet de l'assassinat du responsable du mouvement palestinien "Hamas", Mahmoud Mabhouh à Dubaï, Jalaad avance "il n'y a rien qui prouve jusqu'à présent qui l'a assassiné", "en tous cas, Mabhouh avait toujours pratiqué le terrorisme", explique-t-il.
 http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=125929&language=fr

La Syrie dénonce la décision israélienne d’annexer les lieux saints palestiniens

23/02/2010 
La Syrie a dénoncé mardi la décision israélienne d'inscrire deux lieux saints en Cisjordanie occupée au patrimoine des sites historiques israéliens.
"L'annonce par les autorités d'occupation israéliennes d'annexer deux lieux saints à Hébron et à Bethléem constitue une violation flagrante de la loi internationale et une poursuite de la politique de judaïsation des territoires occupés" palestiniens, ont indiqué les Affaires étrangères dans un communiqué.
 "La Syrie dénonce avec fermeté cette agression contre les lieux saints et le patrimoine et demande à la communauté internationale y compris l'ONU, de rejeter cette annonce et de contraindre Israël à respecter la loi internationale", poursuit le communiqué publié à Damas.
Par ailluers, la ville de Galilée, en Cisjordanie, a été ce Mardi le théâtre d'une grève globale protestant contre la décision du chef du gouvernement israélien d'annexer la mosquée al-Ibrahimi "Tombeau des Patriarches" à Hébron et celle de Bilal à Bethleem à ce qu'il a baptisé "la liste des sites patrimoniaux".
D'après l'agence palestinienne "Maan", les étudiants palestiniens ont organisé des marches dans des régions séparées dans la ville de Galilée pour dénoncer cette décision, appelant le monde islamique à intervenir sur-le-champ afin de mettre fin à la judaïsation de ce site historique.
Dans ce contexte, l'Organisation Islamique de l'Education, les Sciences et la Culture /ISESCO/ a condamné vivement la décision israélienne d'annexer les deux mosquées à la liste des sites antiques et patrimoniaux israéliens, affirmant que cette décision viole la loi internationale vu que les deux villes d'Hébron et de Bethleem sont des territoires palestiniens occupés en 1967, et que personne ne peut porter atteinte à leurs aspectes géographique, culturel et patrimonial.
L'organisation a incité la directrice générale de L'UNESCO à intervenir immédiatement pour arrêter l'application de la décision israélienne vu que la protection des sites antiques patrimoniaux mondiaux est de ses devoirs.
Elle a appelé, enfin, la communauté internationale à exercer des pressions sur « Israël » pour l'obliger à annuler la décision.

Boycott : la contre-offensive d’Israël et de ses amis

mardi 23 février 2010 - 11h:23
Dominique Vidal - Le Monde diplomatique
Si le boycott d’Israël et de sa production en tant que tel tombe notamment sous le coup des articles 225-1 et 225-2 du Code pénal et de l’article 24, alinéa 8, de la loi du 29 juillet 1881, en revanche aucune loi ne réprime celui des produits de la colonisation israélienne.
« Je n’accepte pas que des personnes, responsables associatifs, politiques ou simples citoyens, appellent au boycott de produits au motif qu’ils sont kasher ou qu’ils proviennent d’Israël. Je souhaite que le parquet fasse preuve de davantage de sévérité à ce sujet. J’ai donc adressé une circulaire aux parquets généraux, leur demandant d’identifier et de signaler tous les actes de provocation à la discrimination. J’entends que tous les auteurs d’actes soient poursuivis dès qu’ils auront été identifiés et notamment quand les appels auront été faits sur Internet. A cet égard, je salue la détermination du parquet dans l’affaire de l’individu qui avait appelé au boycott de produits israéliens par voie d’affichettes dans un centre commercial de Mérignac (1) . » Ainsi s’exprime Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, le 18 février, dans son discours au dîner de l’antenne bordelaise du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
L’« individu » qu’elle évoque s’appelle Sakina Arnaud. Membre de la Ligue des droits de l’homme, elle participe à la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanction (BDS) dans sa région. Lui reprochant d’avoir apposé des autocollants sur des produits provenant de colonies israéliennes de Cisjordanie, le grand magasin Carrefour de Mérignac porte plainte contre elle pour « dégradation légère ». Le parquet requalifie toutefois la plainte en « incitation à la discrimination raciale, nationale et religieuse ». Sur cette nouvelle base, le tribunal de Bordeaux la condamne, le 13 février, à une amende pénale de 1 000 euros, plus 1 euro de dommages et intérêts pour les parties civiles (l’association Avocats sans frontières de Gilles-Wiliam Goldnadel, qui vient d’être élu à la direction du Conseil représentatif des institutions juives de France, et la Chambre de commerce France-Israël) et 500 euros de frais de justice. Carrefour, en revanche, est débouté !
Que les autorités françaises aient voulu faire un exemple, nul n’en doute. Mais il y a fort à parier qu’elles n’en resteront pas là. D’ores et déjà, des militants d’autres villes sont convoqués au commissariat ou la Préfecture pour avoir participé à telle ou telle action BDS. Pourtant, le 20 mai 2009, dans une réponse au député Eric Raoult à l’Assemblée nationale, Mme Michèle Alliot-Marie assurait : « Depuis le début du conflit israélo-palestinien au mois de décembre 2008, plusieurs associations de défense de la cause palestinienne sont intervenues dans des grandes surfaces en appelant au boycott des produits en provenance d’Israël ou de pays supposés apporter une aide à ce pays (...). Ces opérations, il faut bien le préciser, touchent des produits importés d’Israël et non des produits casher. » (2)
Le mouvement de solidarité aurait-il, entre-temps, changé d’orientation et de méthodes, pour s’en prendre aux produits, magasins et restaurants juifs observants ? Le ministère de l’Intérieur n’a signalé aucune action de ce type. Et pour cause : l’antisémitisme et le racisme ont toujours été radicalement étrangers au mouvement français de solidarité avec la Palestine. Comment une ministre d’Etat peut-elle se contredire avec autant d’aplomb, pour proférer une contre-vérité reprise à son compte par le premier ministre lui-même (3) ? Et pourquoi cette tentative soudaine pour intimider et discréditer ceux qui dénoncent l’impunité d’Israël ?
La réponse se trouve peut-être dans cet aveu récent de Daniel Shek, l’ambassadeur d’Israël en France : « Nous encourageons des organisations à porter plainte contre les organisateurs du boycott. Nous conduisons des activités politiques à l’ambassade en liaison directe avec des ministres, des organisations, des étudiants et des consommateurs, qui se réveillent (4) ». Etrangement, cette intervention directe dans les affaires intérieures françaises n’a entraîné aucune réaction du Quai d’Orsay. On imagine comment ce dernier aurait réagi si la Déléguée générale de Palestine en France s’était targuée publiquement de se concerter avec des membres du gouvernement et des associations afin d’organiser le dépôt de plaintes contre l’importation en fraude de produits des colonies de Cisjordanie sous l’appellation frauduleuse made in Israël...
Mais l’ingérence de M. Daniel Shek trahit surtout l’affolement des dirigeants israéliens devant leur isolement croisant, avec l’adoption par l’Assemblée générale des Nations unies du rapport Goldstone (novembre 2009) et la ferme prise de position du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne sur Jérusalem (décembre), sans oublier le Dubaïgate (février 2010). Alors que la complicité de la « communauté internationale » conditionne plus que jamais la possibilité pour Israël de poursuivre sa politique anti-palestinienne, cette « série noire » a de quoi inquiéter MM. Benyamin Netanyahou, Avidgor Lieberman et Ehoud Barak.
D’autant qu’une partie de l’opinion, choquée par le massacre de Gaza et lasse de l’impunité d’Israël, entre à son tour dans l’arène, pour faire pression sur les responsables économiques et politiques. Avec de premiers succès. Les gouvernements britannique et irlandais exigent d’Israël qu’il étiquette les produits des colonies. Veolia, à qui son implication dans le tramway de Jérusalem a fait perdre des marchés juteux, envisage de s’en retirer. La banque Dexia cesse de prêter aux colonies (sauf celles de Jérusalem). Le puissant Fonds souverain norvégien désinvestit d’une société chargée de l’électronique du mur. Le Fonds de pension danois PKA et la Danske Bank boycottent la colonisation. Sans parler des « petites victoires » remportées à la base : Nouvelles Frontières modifiant son site et son catalogue, Soda-Club écarté de la Fête des vendanges à Montmartre, etc.
La contre-offensive juridique coordonnée par l’ambassade d’Israël avec des associations pro-israéliennes et l’appui des autorités françaises peut de surcroît se heurter à une contradiction juridique. Si le boycott d’Israël et de sa production en tant que tel tombe notamment sous le coup des articles 225-1 et 225-2 du Code pénal et de l’article 24, alinéa 8, de la loi du 29 juillet 1881, en revanche aucune loi ne réprime celui des produits de la colonisation israélienne. Au contraire, ces derniers sont directement visés par plusieurs textes européens et français :
-  l’Accord d’association Union européenne-Israël, qui, par son article 83, exclut les produits des colonies des avantages fiscaux dont jouissent ceux « du territoire israélien ». Autrement dit, ils doivent acquitter des taxes qu’ils fraudent en se présentant comme produits d’Israël. Dans son avis en date du 29 octobre 2009, l’avocat général de la Cour européenne de justice, précise que « le régime préférentiel en vertu de l’accord CEE-Israël ne peut être appliqué à un produit originaire de Cisjordanie et, plus généralement, des territoires occupés » ;
-  le Code français du commerce, qui interdit la falsification des « règles d’origine » des produits (et donc la mention « made in Israël » au lieu de « made in Palestine » ou « made in Westbank », etc.) ;
-  la Directive européenne 2005/29/CE du Parlement européen et du Conseil du 11 mai 2005 « relative aux pratiques commerciales déloyales des entreprises vis-à-vis des consommateurs ». Cette directive est relayée dans le droit français par les articles L 121-1 et suivants du code de la consommation qui prévoient et répriment les pratiques commerciales trompeuses créant une confusion ou reposant sur des allégations ou présentations fausses ou de nature à induire le consommateur en erreur.
Si la campagne BDS choisit de se concentrer sur les productions des colonies (5), elle peut donc s’appuyer sur la loi et porter ainsi un coup d’arrêt sérieux à la contre-offensive concoctée par Daniel Shek. A moins que Mme Alliot-Marie, qualifie le législateur (européen et français) d’« antisémite » et le poursuive comme tel...
Dominique Vidal
(1) « Michèle Alliot-Marie : “Ma présence parmi vous ce soir est l’occasion de réaffirmer la place de la communauté juive au sein de notre Nation” », crif.org.
(2) Séance unique du mercredi 20 mai 2009, Assemblée nationale.
(3) Au dernier dîner du CRIF, le 4 février 2010, M. François Fillon dénonçait les « scandaleux mouvements de boycott des produits casher ou israéliens ».
(4) The Marker, Tel-Aviv, 27 janvier 2010.
(5) Omar Barghouti, qui fut à l’initiative de la campagne et la coordonne du côté palestinien, précise dans un texte très récent : « La direction palestinienne collective du BDS a toujours pensé que les personnes et organisations de conscience qui soutiennent les droits humains connaissent le mieux leurs situations respectives et sont les plus capables de décider des moyens et des rythmes appropriés pour construire le mouvement BDS dans leur environnement. Quelquefois, viser tactiquement des produits faits seulement dans les colonies peut-être le meilleur moyen pour faire progresser une campagne » (« Boycott “Ariel” and the Rest ! All Israeli Academic Institutions are Complicit in Occupation and Apartheid », Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel).
22 février 2010 - Le Monde diplomatique

Une campagne pour préserver le cimetière de Jérusalem

mardi 23 février 2010 - 09h:18
PNN
Les autorités israéliennes construisent un "Centre pour la Dignité Humaine - Musée de la Tolérance" sur un ancien cimetière musulman à Jérusalem.
A. LE CIMETIERE DE MAMILLA : SON HISTOIRE ET SON IMPORTANCE
(JPG) Les pétitionnaires sont des individus dont les droits humains ont été violés par la destruction et la profanation d’un ancien cimetière musulman, le cimetière du Ma’man Allah (Mamillah) à Jérusalem, par le gouvernement d’Israël travaillant en conjonction avec le Centre Simon Wiesenthal ("CSW") de Los Angeles, Californie, Etats-Unis. Les pétitionnaires incluent aussi des organisations non-gouvernementales sur les droits humains, concernées par cette profanation. Une part significative du cimetière se fait détruire et des centaines de restes humains ont été profanés pour que le CSW puisse construire un équipement qui sera appelé le "Centre de la Dignité humaine - Musée de la Tolérance" sur le site musulman sacré.
Le cimetière de Mamilla est un terrain d’enterrement musulman depuis le 7ème siècle, quand les compagnons du Prophète Muhammad ont été enterrés là, selon la rumeur. Avant cela, c’était le site d’une église byzantine et d’un cimetière. Il est bien attesté que loger les restes des soldats et représentants du dirigeant musulman Saladin du 12ème siècle, aussi bien que des générations d’importantes familles et notables de Jérusalem. Les terrains du cimetière contiennent aussi de nombreux monuments, structures, et pierres tombales attestant de son histoire sacrée, incluant l’ancienne piscine de Mamilla, qui date de la période d’Hérode, ou du 1er siècle avant J.C. Depuis 1860, le cimetière a été clairement démarqué par des murs en pierre et une route entourant ses 134.5 dunums (environ 33 acres). L’antiquité du cimetière a été confirmée par le chef des fouilles assigné à la fouille du site du musée par l’Autorité des Antiquités israéliennes (AAI), qui a rendu compte que les plus de 400 tombes contenaient des restes humains enterrés ont été exhumés ou exposés durant les fouilles sur le site du musée, beaucoup datant du 12ème siècle. Son estimation est qu’au moins deux mille tombes supplémentaires restent sous le site du musée en 4 couches, la plus basse datent du 11ème siècle, ce qui vérifie aussi l’antiquité et l’importance du cimetière.
La signification du cimetière de Mamilla a été reconnue des des autorités successives. Il a été déclaré site historique durant le Mandat britannique par le Conseil musulman suprême en 1927, et comme un site d’antiquités par les Britanniques en 1944. Il a continué en usage actif comme un terrain d’enterrement le long de l’ère mandataire. En 1948, peu après que le nouvel Etat d’Israël ait taillé la partie ouest de Jérusalem, où Mamilla est situé, le gouvernement Jordanien s’est objecté à une quelconque profanation du cimetière. Le ministère des Affaires religieuses israélien a reconnu en réponse la grande importance de Mamilla pour la communauté musulmane dans un communiqué statuant :
"Mamilla est considéré comme l’un des cimetières musulmans les plus marquants, où 70 000 guerriers musulmans des armées de Salah al-Din al-Ayubi sont enterrés aux côtés de nombreux universitaires musulmans. Israël saura toujours protéger et respecter ce site."
En 1986, en réponse aux manifestations urgentes de l’Organisation de l’Education, Scientifique et Culturelle des Nations-Unies (UNESCO) au regard de la destruction de parties du cimetière de Mamilla, Israël a avoué qu’"aucun projet n’existe pour la profanation du site et qu’au contraire le site et ses tombes doivent être sauvegardés." En conséquence, le AAI lui-même a inclus Mamilla sur sa liste de "Sites Antiques Spéciaux" à Jérusalem, et l’a déterminé comme étant un site de grande valeur surtout, avec une "importance historique, culturelle et architecturale", sur lequel il ne devrait y avoir aucun développement, et qui devrait être réhabilité et maintenu.
Les déclarations antérieures des autorités israéliennes sont apparues comme reconnaissant le caractère sacré avec lequel les Musulmans voient leurs terrains d’enterrement, et le cimetière de Mamilla en particulier. La jurisprudence islamique tient en conséquence les sites d’enterrement pour être sanctifiés éternellement, et le déterrement de restes humains est clairement prohibé. Comme avec d’autres religions monothéistes, les rites et croyances associées avec la mort et l’enterrement font partie intégrante des pratiques religieuses et des croyances des Musulmans partout.
B. LA PROGRESSIVE PROFANATION DE MAMILLA PAR ISRAEL MET EN ECHEC SON OBLIGATION DE PROTEGER LES SITES SAINTS SOUS SON CONTROLE
La partie ouest de Jérusalem, incluant le cimetière de Mamilla, est venue sous le contrôle d’Israël en 1948. Ceci malgré la Résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations en 1947, qui avait pour but de créer un corps international séparé pour Jérusalem et de s’asurer de la protection de tous les lieux saints. La résolution spécifiait que "des droits existants au respect des Lieux Saints et bâtiments religieux ne doivent pas être niés ou affaiblis", et que "les Lieux Saints sont des bâtiments religieux ou des sites qui doivent être préservés. Aucun acte ne sera permis qui d’une quelconque façon affaiblit leur caractère sacré." Le 9 décembre 1949, l’Assemblée Générale des Nations Unies, dans la résolution 303 (IV), a redéclaré son intention que "Jérusalem devrait être placée sous un régime international permanent, qui devrait envisager des garanties appropriées pour la protection des lieux saints, en-dehors et à l’intérieur de Jérusalem..." En 1967, après avoir occupé le reste de Jérusalem, Israël a fait passer la Loi des Lieux Saints, qui prétend protéger les sites religieux des violateurs.
Malgré la susdite loi, le gouvernement israélien, pendant plusieurs décennies, a progressivement empiété sur le cimetière avec la construction de routes, bâtiments, parkings et parcs. Israël a ignoré les manifestations répétées de Jérusalémites et autres Palestiniens (aussi bien que Juifs et autres) contre ces profanations, ce qui incluait des appels de corps internationaux comme l’UNESCO. Amir Cheschen, l’ancien conseiller des Affaires arabes du maire de Jérusalem Teddy Kollek de 1984 à 1994, qui possède un savoir de première main sur ces évènements, a confirmé l’histoire de la protestation, statuant que :
"Les parties prenantes islamiques, particulièrement à Jérusalem, aussi parmi la communauté musulmane à la fois en Israël et à l’étranger, n’ont jamais abandonné leur intérêt dans ce qui se passait dans le cimetière, de même que leur sensitivité à ce propos. Et ils ont toujours vu la construction qui a endommagé les tombes et les restes humains comme une violation de la sainteté et de leurs sensibilités religieuses."
La dernière incursion, et la plus outrageante pour les pétitionnaires et les autres, implique la construction du soi-disant "Centre pour la Dignité humaine - Musée de la Tolérance" par le CSW, avec le support du gouvernement Israélien. Ce projet de construction est le résultat d’un déterrement indigne et de la destruction de plusieurs centaines de tombes et de restes humains, le nombre exact et les places de ceux-ci sont actuellement inconnus, et il menace d’ériger un monument à la "Dignité humaine" et à la "Tolérance" au-dessus de milliers de tombes de plus. Cela s’est passé malgré l’opposition en cours de cette profanation par des individus palestiniens et des organisations, par de nombreux individus juifs et les organisations qui s’opposent moralement au projet, et malgré l’opposition du maire israélien actuel de Jérusalem, qui a du début recommandé vivement que le musée ne soit pas construit sur le site du cimetière de Mamilla.
Les pétitionnaires sont épuisé tous les moyens à leur disposition pour empêcher une plus profonde profanation de ce cimetière sacré, et d’où apporté le sujet de votre attention pressante, alors que la conduite d’Israël viole de façon éhontée la loi des droits humains universelle, comme décrite plus bas.
(JPG)
Le cimetière de Mamilla
C. LE TRAITEMENT DE MAMILLA PAR ISRAEL EST EN PARTIE UNE CAUSE DE NEGLIGENCE POUR LES SITES RELIGIEUX MUSULMANS
Les actions d’Israël sur le cimetière de Mamilla illustrent le dédain de l’Etat pour les croyances religieuses et spirituelles et les sentiments que les lieux saints engendrent parmi les Palestiniens et les Musulmans partout. La disparité dans le traitement des lieux saints juifs et non-juifs est clair. Il y a une inégalité marquée, par exemple, dans le traitement des restes juifs trouvés sur des sites de construction et ceux des non-Juifs. C’est illustré par le fait que les autorités religieuses juives sont immédiatement apelées quand l’on croit qu’il y a des restes juifs afin qu’ils reçoivent un traitement religieux approprié et que les fouilles soient stoppées. En contraste, comme pour le cas de Mamilla ou d’autres sites non-juifs connus pour être des cimetières musulmans, aucune autorité musulmane n’est consultée afin que les restes et le cimetière aient à faire avec la loi islamique. Comme l’a attesté Gideon Suleimani, le chef des fouilles nommé par l’Autorité des Antiquités israéliennes pour fouiller le site du musée sur Mamilla, "[Un représentant du ministère de la Religion] est venu au site et m’a dit, ’si un squelette Juif est trouvé, j’arrêterai les fouilles immédiatement’. Mais aucun reste juif n’a été trouvé et [il] n’a pas été inquiété." Cette attitude la part des autorités israéliennes, les pratiques discriminatoires la soulignant, est confimée par une étude récente sur le traitement des lieux saints non-juifs en Israël, qui documente plusieurs cas pour lesquels les autorités israéliennes ont continué des travaux de construction malgré la découverte de tombes musulmanes durant les projets de construction. La profanation actuelle de Mamilla est, ainsi, une partie d’une large cause d’irrespect, de dénigrement, et de profanation de l’héritage culturel, incluant des sites religieux comme les cimetières, des individus et groupes non-juifs par l’Etat d’Israël. Cette cause de discrimination a été discutée dans un récent compte-rendu par le rapporteur spécial sur la liberté de religion et de croyance, statuant que :
"Tous les 136 lieux qui ont été désignés comme lieux saints jusqu’à la fin de 2007 sont juifs et le gouvernement d’Israël a pour l’instant seulement résolu les régulations de la mise en oeuvre des lieux saints juifs."
Le rapport international sur la liberté religieuse du département d’Etat des Etats-Unis de 2009 a trouvé de façon similaire que :
"Le Gouvernement [d’Israël] met en oeuvre des régulations seulement pour les sites juifs. Les lieux saints non-juifs ne profitent pas de protection légale... parce que le gouvernement ne les reconnaît pas comme des lieux saints officiels... Pendant que des sites bien connus ont une protection de facto comme résultat de leur importance internationale, beaucoup de sites musulmans et chrétiens sont négligés, inaccessibles ou menacés par les développeurs de propriété et les municipalités."
Etant donné cette cause de discrimination, pas seulement au regard du traitement des lieux saints, mais dans toutes les facettes de la relation du gouvernement israélien avec les communautés musulmanes et chrétiennes sous son contrôle, ce n’est pas une surprise que les tentatives pour arrêter la profanation de Mamilla, légalement et autrement, aient été rebuffées par les autorités israéliennes.
D. EPUISEMENT DES REMEDES
De nombreuses possibilités ont été poursuivies en tentant d’arrêter le profanation actuelle du cimetière de Mamilla. Recourir à la justice israélienne a été vain. Bien qu’une pétition pour arrêter la construction présentée à la Cour israélienne musulmane Shari’a ait été acceptée, la Haute Cour israélienne l’a annulée, tenant que la Cour Shari’a manquait de juridiction. La Haute Cour a ordonné en dernier ressort, sur une pétition séparée, que la construction sur le cimetière soit légale.
De façon significative, depuis l’ordonnance de la Haute Cour en octobre 2008, on a révélé que la décision de la Haute Cour était basée sur de sérieuses malreprésentations faites par l’Autorité antique israélienne au regard de l’étendue des tombes et des restes humains situés sur le site et découverts durant les fouilles. En particulier, Gideon Suleimani, le chef des fouilles assigné par la AAI pour fouiller le site, a attesté que l’AAI a refusé de la Haute Cour de considérer sa décision que le site ne devrait pas être approuvé pour la construction. Cette conclusion était basée sur les faits que :
"- ses fouilles archéologiques terminées que dans 10% du site de l’entier project, pendant que dans les 90% restant du site, ’la fouille était suelement partiale ou préliminaire’ ; - un total de 250 squelettes ont été déterrés, certains d’entre eux de seconds enterrements, et 200 autres tombes ont été exposées mais pas fouillées ; - le site contient au moins 4 de plus encore non déterrés de restes de tombes Musulmanes datant au moins du 11ème siècle, avec 2000 tombes estimées reposant sous le site."
Au lieu de mettre en avant ces conclusions à la Haute Cour, l’AAI retenu le rapport de Suleimani et a soumis à la Cour qu’il n’y avait pas d’empêchements à la construction sur la plus grande partie du site, et l’a laissé pour la construction. L’ordre de la Haute Cour se ralliait en grande partie sur les présentations de l’AAI que seulement une petite partie du site du musée contenait la majorité des restes humains trouvés, que les fouilles étaient autrement complètes, et qu’"aucune donné scientifique ne restait", tout ce qui a contredit les découvertes du propre chef des fouilles de l’AAI, Suleimani. Sulaimani a depuis déclaré que l’AAI, "sous les pressions de la part des entrepreneurs et politiciens, a participé à la destruction d’un site archéologique de valeur", et que sa conduite constitue "un crime archéologique". Comme il l’a affirmé dans une interview : "Nous parlons de dizaines de milliers de squelettes sous la terre ici, et pas juste d’une petite douzaine".
Une pétition ultérieure pour annuler la décision de l’AAI de laisser le site à la construction, basée sur les révélations ci-dessus, a récemment été niée par la Haute Cour sur des terrains procéduraux très larges, nommément, qu’il n’y avait rien dans la seconde pétition de nouveau, et qu’elle ne pouvait donc pas reconsidérer sa décidions antérieure. Pendant que le rapport de Suleimani à l’AAI avait été soumis à la Cour durant des audiences sur la pétition antérieure, la Cour n’a pas adressé, comme elle avait échoué à le faire dans son premier jugement, les contradictions significatives entre le rapport de Suleimani et les informations fournies par l’AAI quant au progrès et aux résultats des fouilles sur le site. Pluôt, elle a réitéré la version de l’AAI des résultats, que le chef des fouilles Suleimani a attestée comme un "mensonge factuel et archéologique". Cela a montré une indifférence curieuse des faits qui auraient dus être centraux dans la décision de la Cour dans les deux jugements, nommément, que la construction du musée prenait place sur le site d’un ancien cimetière rempli de tombes musulmanes et de restes humains, qui ont été profanés dans le processus.
Cette décision, ensemble avec la décision de la Cour de 2008, illustre clairement le parti pris de la Cour en faveur de la construction du "Centre pour la Dignité humaine - Musée de la Tolérance" du CSW. Sa décision rend évident le fait que la Haute Cour, en gardant la justice israélienne dans un parti pris clairement en faveur des intérêts Juifs au-dessus de ceux des Palestiniens, voit les préréogatives du développement d’Israël comme plus importantes que de respecter les croyances religieuses et de préserver l’héritage culturel de ses populations musulmanes et chrétiennes comme minorité dédaignée.
Des possibilités informelles de convaincre les autorités israéliennes et les commanditaires américains du projet (le CSW) de considérer des placements alternatifs ont également été sans succès, et ont révélé la dureté des ces autorités pour les plaintes des Palestiniens et des Musulmans au regard de leurs droits et sentiments à propos de la profanation de leur cimetière.
Les pétitionnaires, ainsi, n’ont pas de recours à part la loi internationale des droits humains et les institutions tâchant de la soutenir, à qui cette pétition est soumise.
E. LES VIOLATIONS DE LOIS INTERNATIONALES
Construire le musée sur une portion du cimetière constitue une violation de nombreux droits humains internationaux, incluant :
-  Le droit de protection de l’héritage culturel et de la popriété culturelle, incluant des sites religieux tels que les cimetières, comme garanti par les instrumenst des droits humains internationaux comme la Convention de l’Héritage mondial de l’UNESCO, la Déclaration universelle des Droits humains (DUDH), la Convention internationale sur les Droits civiques et politiques (CIDCP) et la Convention internationale sur les Droits économiques, sociaux et culturels (CIDESC), et confortés par des protections de droit humanitaire internationale étendues, les principes desquels sont considérés comme principes de droit international.
-  Le droit de manifester des croyances religieuses, comme proposées dans la DUDH et la CIDCP.
-  Le droit de liberté contre la discrimination, comme installée quatrièmement dan la Convention sur l’élimination de toutes formes de discriminations raciales (CETFDR), la CIDCP et la CIDESC.
F. DEMANDES D’ACTION
A la lumière de ces violations, les pétitionnaires demandent les actions suivantes de la part des officiels et des corps adressés ici-bas :
Les pétitionnaires demandent que le rapporteur spécial sur la liberté de religion et de croyance, le rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, discrimination raciale, xénophobie et intolérance liée, et l’expert indépendant sur le terrain des Droits culturels demandent urgemment que le gouvernement d’Israël :
-  stoppe immédiatement de plus profondes constructions pour le Musée de la Tolérance sur le site du cimetière de Mamilla ;
-  documente et révèle aux pétitionnaires les emplacements de tous les restes humains et les oeuvres, aussi bien que les fragments archéologiques et les monuments exhumés dans la construction ;
-  recouvre et réenterre tous les restes humains où ils ont été trouvés originalement, en ccordination avec, et sous la supervision des autorités musulmanes compétentes à Jérusalem, et ;
-  déclare l’entier site historique du cimetière de Mamilla une antiquité, à être préservée et protégée dorénavant par ses gardiens légitimes, les autorités du Waqf musulman (dotation publique) à Jérusalem.
Basée sur le mandat conçu dans la résolution du Conseil des Droits humains le 21 octobre 2009, les pétitionnaires demande que le Haut Commissariat pour les Droits humains des Nations Unies considère cette plainte sur des bases urgentes et enquête et rende compte de la violation d’Israël des droits humain ci-dessus qui, ensemble avec d’autres actions israéliennes qui dégradent ou endomagent des sites religieux non-Juifs, constitue une cause de violations vulgaires des droits humains des Palestiniens et des Musulmans.
Les pétitionnaires demandent que le directeur général de l’UNESCO considère cette plainte à la lumière des résolutions de l’UNESCO existant sur le sujet et des violations des droits humains alléguées ici, et de coordoner les efforts avec les dirigeants des Nations-Unies sus-mentionnés pour que le cimetière de Mamilla, un site d’héritage culturel et religieux de grande valeur, soit protégé et préservé.
Les pétitionnaires demandent que le gouvernement de Suisse, dans sa capacité de dépositaire de la Quatrième Convention de Genève, considère ce problème dans le contexte de reprise de la Conférence des Hautes Parties contractantes à la Quatrième Convention de Genève.
22 février 2010 - PNN - écrit par Florence et traduction par Monique Poupon/PNN
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8232

L’Iran est une superpuissance régionale, même sans armes nucléaires

mardi 23 février 2010 - 05h:07
Zvi ba’rel - Ha’aretz
Avant même de fabriquer une seule bombe, l’Iran est devenu une superpuissance régionale, influençant la politique internationale.
(JPG)
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad
On ne peut pas dire grand chose sur le Premier ministre Benjamin Netanyahou, mais on ne peut pas nier sa chevalerie. « Par chance », il est tombé sur son homologue grec, George Papandréou, durant sa visite à Moscou, et il a n’a pas mis longtemps à l’alerter que l’un des dangers derrière le programme nucléaire iranien est « une course à l’armement nucléaire au Moyen-Orient, où des pays comme la Turquie, l’Arabie Saoudite et l’Egypte chercheront à acquérir des armes nucléaires ». La menace contre la Grèce, a indiqué Netanyahou, repose en la possibilité que la Turquie musulmane acquiert des armes nucléaires.
Evidemment, Netanyahou a oublié de mentionner à Papandhréou ce qu’il sait déjà - qu’il y a environ 90 armes nucléaires tactiques de fabrication américaine en Turquie, qui font partie de l’arsenal de l’OTAN et dont personne ne sait quoi faire alors que la Turquie n’a pas d’avion dédié à cet effet. L’Arabie Saoudite n’a pas l’infrastructure scientifique pour une capacité nucléaire et l’Egypte débat depuis plus de 25 ans où construire son premier réacteur nucléaire. Un Moyen-Orient nucléaire reste un rêve éloigné.
La Grèce semble beaucoup plus concernée par sa crise financière que par l’arme nucléaire iranienne, mais la beauté du dialogue israélo-grec au Restaurant Pouchkine réside en la portée de la « bombe iranienne ».
Voici ce que cette bombe, qui n’existe pas encore, a réussit à faire : provoquer une friction dangereuse entre la Chine et les Etats-Unis, avec Washington qui vend des armes à Taiwan, en vue de tordre le bras à la Chine ; prendre en otage le programme de défense antimissile européen, qui dépend du soutien de la Russie à des sanctions contre l’Iran ; déclencher une querelle entre le Président Obama, qui ne veut pas de sanctions trop sévères contre l’Iran, et le Congrès US, qui recherche des sanctions étendues ; faire naître un débat au sein de l’administration US entre ceux qui pensent que l’Iran devrait être considéré comme un acteur pouvant contribuer à la stabilité en Afghanistan et en Irak, et ceux qui s’opposent à cette approche ; créer un fossé entre les Etats arabes inquiets de l’hégémonie iranienne dans la région et ceux qui ne veulent pas être du même côté qu’Israël contre l’Iran.
Par conséquent, avant même de fabriquer une seule bombe, l’Iran est devenu une superpuissance régionale, influençant la politique internationale. Pour préserver sa position de pays autour duquel tourne le monde, il n’a même pas besoin de construire la moindre bombe. Pour rendre le monde nerveux, encore et encore, il lui suffit, par exemple, d’annoncer l’enrichissement progressif de l’uranium, de 20 à 40%, puis 60% et 80%. Ainsi, l’Iran peut perpétuer le dilemme face auquel sont confrontés les services de renseignements occidentaux qui sont incapables de déterminer si l’Iran a décidé de construire une arme nucléaire. Autrement dit, ils sont toujours incapables d’identifier l’intérêt de l’Iran à construire une bombe nucléaire.
Les déclarations de la Secrétaire d’Etat US Hillary Clinton reflètent cette confusion. Elle a prévenu que l’Iran est sur le point de devenir une dictature militaire, otage des Gardes de la Révolution. Cela veut-il dire que les Gardes de la Révolution décideront de construire une arme nucléaire ? Après tout, c’était Mohammed Khatami, le président libéral, qui a poussé en avant le programme nucléaire iranien, tandis que certains vétérans des Gardes de la Révolution y sont opposés. En tout cas, une dictature militaire est-elle pire qu’une dictature islamiste radicale ?
La combinaison effrayante des Gardes de la Révolution, d’un programme nucléaire et des Ayatollahs fait que l’Iran ressemble à un pays irrationnel. Mais, s’il n’est pas rationnel, pourquoi des sanctions devraient-elles lui faire peur ? Amèneront-elles le public iranien à faire tomber le régime ou celui-ci se retrouvera-t-il stabilisé contre l’ennemi occidental ? Personne ne peut donner de réponse et, de toute façon, une telle réponse est impossible à trouver.
La course aux sanctions est devenue une lutte pour le prestige du statut de superpuissance, avec sa propre vie et avec l’Iran qui joue le rôle de metteur en scène. Exprimer le moindre doute sur l’imposition de sanctions est sacrilège. Néanmoins, il n’y a pas d’autre choix que d’arriver avec une nouvelle stratégie qui offrira une solution au cas où l’Iran acquérrait des armes nucléaires, à l’instar de plusieurs autres pays de la région - le Pakistan, l’Inde et, dit-on, Israël. Comment la menace sera-t-elle neutralisée alors ? Il est difficile d’imaginer l’Iran comme candidat au rôle de superpuissance contribuant à la résolution des problèmes mondiaux.
Peut-être que l’effort déployé pour formuler des sanctions devrait à la place se tourner vers la recherche d’un moyen d’ôter la motivation de l’Iran à utiliser les armes en en faisant un partenaire à la prise de décision dans le club international des décideurs politiques. Après tout, ce ne serait pas une évolution si révolutionnaire : L’Iran joue déjà un tel rôle.
21 février 2010 - Ha’aretz - Traduit de l’anglais par JFG-QuestionsCritiques
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8221

CRIF : Une lettre de Jean Daniel à Maurice Szafran

publié le mardi 23 février 2010
Marianne
 
Opinion : Jean Daniel et Maurice Szafran à propos du Crif
"J’aurais pu écrire votre article. Je le signe et le contresigne.
Cela fait désormais trop longtemps que le Crif s’autoproclame une représentation, qui est infondée et souvent nocive.
Quelle que soit la qualité de certains qui en font partie et qui se déclarent à regret minoritaires, il faut bien constater que les dérapages communautaristes du Crif deviennent de plus en plus nombreux et alimentent un antisémitisme à la fois insidieux et secret.
Pour le moment, personne n’ose dire que le roi est nu et que dans certaines affaires qui relèvent soit de la solidarité inconditionnelle et aveugle avec l’extrême droite de l’Etat d’Israël, soit d’un judéo-centrisme obsessionnel et névrotique, les juifs ne peuvent plus se sentir en sécurité intellectuelle.
Je vous laisse libre de faire de cette lettre l’usage qui vous conviendra.
Jean Daniel"
Edito de Maurice Szafran, paru dans le numéro 642 de Marianne :

A propos d’Alexandre Adler, du Crif et de l’antisémitisme

Dans une récente chronique publiée dans Le Figaro, l’excellent Alexandre Adler a délaissé son habituel registre – la vaste explication diplomatico-stratégico-cosmique – pour mettre sévèrement en cause une « certaine presse hebdomadaire » (le Nouvel Observateur et Marianne, pour être précis) accusée de faire le jeu d’un « antisémitisme insinuant ». Diantre, rien que ça !
Quelle ignominie avons-nous commise ?
(...)
L’affaire est simple : nous avons eu l’audace insensée, qui vaut condamnation à mort idéologique, de nous en prendre à un intouchable de la République, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
Nous avons eu l’impudence de relever, avec une grande sérénité de ton, qu’en vitupérant aussi fort les verdicts prononcés à l’issue du procès Fofana, le Crif commettait deux erreurs lourdes de conséquences. Dénonçant la « clémence » des réquisitoires et du jury populaire (rappelons que l’assassin Fofana a écopé de la peine quasi maximale), le Crif conteste le principe même dudit jury populaire, conquête de la République. Est-ce seulement raisonnable ? Plus grave encore : d’un claquement de doigts, relayé par le président de la République lui-même, le Crif a obtenu que la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, fasse appel du jugement. En gonflant ses biceps, en faisant jouer sa force, son influence, la crainte qu’il provoque, le bras politique des juifs de France a mis en place une implacable machine à fabriquer de… l’antisémitisme. Que va-t-on une nouvelle fois fantasmer, dans les cités et ailleurs, sur l’influence juive, sur la puissance juive, sur ce pseudo-lobby juif qui obtiendrait du pouvoir politique ce qu’il veut, quand il veut, jusqu’à faire annuler une décision de justice rendue au nom du peuple français ? Pourquoi prendre le risque insensé de mettre ainsi le feu à la maison commune ?
Nous pouvons entendre qu’Alexandre Adler, et d’autres d’ailleurs, ne partage pas notre compréhension du procès Fofana, de ses conséquences. Le débat mérite d’être poursuivi, amplifié. Mais l’enjeu va bien au-delà de ce jugement, aussi symbolique soit-il. Oui, nous sommes radicalement hostiles à la communautarisation de la société française qui entraînerait, à coup sûr, la désintégration du tissu national. Oui, le Crif a franchi un pas supplémentaire en communautarisant notre justice. Après une agression contre un gay, la communauté homosexuelle estimera que, forcément, la punition est insuffisante. Au lendemain d’une ratonnade, la communauté maghrébine considérera que, par définition, police et justice lui sont défavorables. Et ainsi de suite… Jusqu’où ?
Mais en quoi cette divergence, il est vrai importante, justifie-t-elle qu’Alexandre Adler accable, même indirectement, Le Nouvel Observateur et Marianne de l’infamante accusation d’antisémitisme, serait-il « presque invisible » ?
Il se trouve que, dans l’esprit d’Adler, nous avons commis un autre péché, impardonnable celui-là : nous nous en sommes pris au président du Crif, Richard Prasquier - « l’honneur » de la communauté juive de France, précise, non sans emphase ni une pointe de ridicule, le chroniqueur du Figaro. Or, il faut rappeler à nos lecteurs que le sieur Prasquier s’est singulièrement distingué : le numéro un du Crif a insinué que le magistrat Philippe Bilger, avocat-général du procès Fofana, avait fait preuve de mansuétude envers les accusés (ce qui est faux) parce que… fils d’un collabo condamné à la Libération. L’antisémitisme véhiculé par les gènes ! L’antisémitisme transmis de père en fils !
Adler espérait-il notre silence complice face à pareille exécution morale ? S’attendait-il à ce que nous ne renâclions pas à ce concept de culpabilité héréditaire qui puise dans la tradition totalitaire ? N’aurait-il pas été indispensable qu’Alexandre Adler, du haut de son influente tribune, dénonce une dérive aussi pernicieuse, aussi dégradante ? Le président du Crif, précisément parce que l’histoire des juifs dans ce pays est si particulière, à la fois exaltante et tragique, ne peut pas se lâcher comme un vil politicien de foire.
Parce que nous avons une haute idée du judaïsme français, de sa place dans le République, nous tenions à ces quelques précisions. [1]

Pas vu, pas pris, Israël satisfait du « coup » de Dubaï

publié le mardi 23 février 2010
Ouri Daniel
 
Alors que son opinion publique applaudit, le gouvernement israélien ne juge pas utile de démentir le rôle du Mossad dans la mort du responsable du Hamas.
Enregistrée par les caméras de surveillance de l’hôtel de Dubaï où a eu lieu l’assassinat, cette image montre deux hommes déguisés en joueurs de tennis qui s’apprêtent à prendre le même ascenseur que leur future victime, Mahmoud al-Mabhouh.
« Rien ne prouve qu’Israël est impliqué » dans l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, le 20 janvier à Dubaï, affirme Avigdor Lieberman, chef de la diplomatie israélienne. Il n’a pas jugé utile de démentir qu’il s’agit d’une opération du Mossad, à laquelle son opinion applaudit ouvertement.
Pour elle, le cadre du Hamas est avant tout « un terroriste », qui se vantait il y a encore quelques semaines devant une caméra de télévision d’avoir tué de sang-froid deux soldats israéliens, en soulignant toutefois qu’« il ne s’agissait pas d’un acte d’héroïsme ».
Pragmatiquement, les médias israéliens ont souligné ces jours que le commando du Mossad a atteint « un objectif stratégique » en éliminant Al-Mabhouh, qui était responsable de l’acheminement des armes iraniennes jusqu’à la bande de Gaza. « Le Hamas aura du mal à le remplacer. Il est durablement déstabilisé », estime ainsi Yossi Melman, expert des services secrets du quotidien Haaretz. Et d’ajouter que le Hamas s’interroge en outre sur la présence éventuelle d’une taupe israélienne au plus haut niveau de sa hiérarchie, ce qui annonce peut-être une vague d’épurations.
Le premier ministre, Benyamin Netanyahou, a forcément donné son feu vert à l’opération, car les services secrets sont directement rattachés à son bureau [1]. Mais, au sein de la classe politique, personne ne lui a reproché les apparentes bavures constatées à Dubaï.
Le Mossad a très probablement pris en compte les risques encourus. Les caméras de surveillance sont devenues incontournables dans tous les aéroports et les grands hôtels des capitales mondiales. A plus forte raison à Dubaï, qui a la réputation de disposer de la police la plus sophistiquée du monde arabe.
Blason redoré
« Le jeu en valait la chandelle », estime Yédiot Aharonot, quotidien à gros tirage. Bref, pour la grande majorité des Israéliens, le Mossad a largement redoré son blason depuis la tentative avortée d’assassinat, en septembre 1997 à Amman, de Khaled Mechaal, le chef politique en exil du Hamas. A l’époque, Netanyahou était aussi aux commandes du pays, et cet échec avait contribué à sa réputation de personnage impulsif et irréfléchi, qui devait finalement lui coûter le pouvoir.
Aujourd’hui, le prix politique à payer semble mineur : les condamnations de principe des pays européens pour l’utilisation indue de passeports et l’usurpation d’identités de certains de leurs ressortissants [2]. « La belle affaire ! Comme si les services secrets des pays de l’UE n’en faisaient pas autant », écrit le journal Israël Hayom. Il souligne que ces services coopèrent étroitement avec leurs homologues israéliens, et ajoute que « seul le langage ampoulé du Quai d’Orsay permet de conclure qu’il faut d’urgence créer un Etat palestinien parce qu’un terroriste de la pire espèce a été abattu ». Sans états d’âme, un officiel estime que « l’affaire de Dubaï va très vite être oubliée, car les négociations de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas vont bientôt reprendre ».
[1] voir aussi la Liberté d’Algérie

Assassinat d’al-Mabhouh du Hamas Les opérations du Mossad dépendent uniquement de Netanyahu

Par : R. I./Agences
Les opérations menées par le Mossad, le service de renseignements israélien, doivent obtenir l’aval du seul Premier ministre, a indiqué, hier, le ministre de l’Industrie, Binyamin Ben Eliezer, ancien titulaire du portefeuille de la Défense. “Tout dépend du Premier ministre. Il n’est pas obligé de rendre compte au gouvernement lorsque le chef du Mossad obtient l’autorisation d’agir. Le chef du gouvernement peut, s’il le veut, informer le ministre de la Défense, mais ce n’est pas une obligation”, a affirmé Ben Eliezer à la radio militaire.
Interrogé sur le point de savoir s’il avait été lui-même informé d’opérations du Mossad avant leur exécution lorsqu’il était ministre de la Défense (2001-2002), Ben Eliezer a précisé qu’Ariel Sharon, à l’époque chef du gouvernement, “m’a associé à tout” sans donner d’autres précisions. Ben Eliezer a par ailleurs maintenu le flou sur la responsabilité du Mossad dans le meurtre le mois dernier dans un hôtel de Dubaï d’un cadre du Hamas, Mahmoud Al-Mabhouh. “Je ne sais pas si c’est nous, mais l’important pour moi c’est le résultat”, s’est-il borné à dire. “Je ne crains pas les répercutions internationales. Personne ne s’attendait à ce que le monde réagisse calmement à un évènement aussi dramatique (...) C’est pourquoi il faut aller de l’avant, dans six mois plus personne n’en parlera, tout ira bien”, a ajouté Ben Eliezer.
Le chef de la police de Dubaï, Dhahi Khalfan, s’est dit jeudi “certain à 99%, sinon à 100% que le Mossad est derrière l’assassinat” pour lequel onze personnes détentrices de passeports européens sont recherchées. De leur côté, les médias israéliens ont laissé clairement entendre ces derniers jours que le Mossad était bien responsable de l’élimination d’Al-Mabhouh, un chef du bras armé du Hamas, impliqué dans le meurtre de deux soldats israéliens et considéré par Israël comme un maillon essentiel de la contrebande d’armes iraniennes à destination de la bande de Gaza.
Londres, Dublin, Paris et Berlin ont demandé des explications aux ambassadeurs d’Israël dans ces capitales sur les passeports de leurs pays, apparemment faux, dont étaient porteurs les membres présumés du commando. Au cours de l’interview, Ben Eliezer a révélé avoir utilisé dans le passé au moins une fois un faux passeport alors qu’il était colonel de l’armée. “C’est arrivé lorsque j’ai été envoyé au nom du ministère de la Défense rencontrer (le chef chrétien libanais) Bachir Gemayel à Beyrouth à la fin de 1975. Je me suis rendu complètement déguisé à Beyrouth, alors que j’étais colonel. On m’a amené à proximité des côtes libanaises et Danny Chamoun (fils de l’ex-président libanais Camille Chamoun) est venu me chercher pour m’amener voir Béchir Gemayel”, a raconté l’ex-ministre de la Défense. http://www.liberte-algerie.com/edit...
[2] voir aussi radio Canada :

Assassinat de Dubaï : L’UE en colère

Lors d’une réunion à Bruxelles lundi, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne (UE) ont condamné « fermement » l’utilisation, par le commando qui a assassiné le cadre du Hamas à Dubaï le 20 janvier dernier, de passeports falsifiés de pays membres de l’UE et de cartes de crédits « obtenus en volant l’identité de citoyens européens ».
Le meurtre de Mahmoud Al-Mabhouh « soulève des questions qui sont profondément dérangeantes » pour l’Union européenne, indique un texte rendu public lundi.
Les ministres se sont gardés de viser directement la responsabilité d’Israël, plusieurs d’entre eux faisant valoir que rien n’était prouvé à ce jour. Cependant, ils estiment que cette opération « ne peut pas contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient ».
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a souligné par communiqué que « rien ne prouve qu’Israël est impliqué » dans le meurtre d’Al-Mabhouh.
« Si quelqu’un avait présenté de telles informations en dehors des articles de presse, nous aurions réagi, mais comme il n’y a pas de faits concrets, il n’y a aucun besoin de réagir », a -t-il ajouté.
Les autorités de Dubaï affirment être persuadées qu’il est l’oeuvre du Mossad, le service secret israélien.
Par ailleurs, le président français Nicolas Sarkozy a condamné « sans appel » « l’exécution » à Dubaï du responsable du Hamas, Mahmoud Al-Mabhouh.
« Ce ne sont pas des méthodes et rien ne peut justifier ces méthodes [...]. Ce genre d’événement ne peut qu’attiser les tensions et n’amène rien de positif. », a-t-il ajouté.
Le président français s’est exprimé sur cette affaire lors d’une conférence de presse à la suite d’une rencontre à Paris avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Dimanche, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a été montré du doigt par le Sunday Times de Londres pour avoir présumément donné le feu vert à l’assassinat de Mahmoud Al-Mabhouh.
Le journal précise que Benjamin Netanyahou a approuvé le projet d’assassinat lors d’une rencontre, début janvier, à Tel-Aviv, avec le chef du Mossad, les services secrets israéliens.
La police de l’Émirat attribue à « 99 %, voire à 100 % » ce meurtre à un commando du Mossad.
Interpol a publié des avis de recherche de 11 personnes qui seraient liées à cette opération. http://www.radio-canada.ca/nouvelle...
publié par 24heures
ajout de notes : C. Léostic, Afps

Sarkozy et Abbas pour un Etat palestinien après les négociations

publié le mardi 23 février 2010
Franck Weil-Rabaud

 
Le président français n’a pas repris à son compte, ce lundi 22 février, l’idée de son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner de reconnaître un Etat palestinien avant même le règlement de la question des frontières avec Israël. Il a assuré que la France souhaite garder l’équilibre entre son appui donné à la création d’un Etat palestinien et l’apport de garanties nécessaires à la sécurité d’Israël. Pour Nicolas Sarkozy, sans accord entre les deux parties, une proclamation unilatérale serait vide de sens.
Deux présidents au diapason mais sans aucune possibilité de sortir de l’impasse. Voilà en résumé l’esprit de la rencontre entre Mahmoud Abbas et Nicolas Sarkozy. Le président palestinien a confirmé que la France restait l’un de ses plus fidèles soutiens dans la quête d’un Etat indépendant et viable. Le chef de l’Etat français a rappelé que la création de cet Etat était un préalable à une paix durable. Mais les deux présidents ont dû implicitement reconnaître que l’absence de négociations directes entre Palestiniens et Israéliens rendait cette perspective toujours aussi éloignée.
Nicolas Sarkozy a laissé entendre qu’il comptait évoquer son projet de conférence internationale sur le Proche-Orient avec son homologue américain fin mars à Washington. Mais le gouvernement américain, qui a proposé de servir de relais entre les parties dans le cadre de discussions indirectes, ne voit pas d’un très bon œil la proposition française. Elle a donc peu de chance de voir le jour, d’autant qu’Israël n’a guère montré d’enthousiasme à cette idée.
Reste la possibilité évoquée par Bernard Kouchner que la France reconnaisse un Etat palestinien proclamé de manière unilatérale [1]. Mais là, Mahmoud Abbas comme Nicolas Sarkozy ont souligné que cette éventualité était largement prématurée. En attendant, l’Etat palestinien, que la feuille de route souhaitait voir naître en 2005, est toujours virtuel.
[1] voir aussi Pierre Barbancey :

Mahmoud Abbas cherche
 les clés du dialogue

En visite à Paris, le président palestinien veut pointer le rôle que pourrait jouer l’Europe alors que Paris évoque une éventuelle reconnaissance d’un État palestinien avant même la négociation sur les frontières.
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est arrivé hier à Paris. Il doit s’entretenir aujourd’hui avec Nicolas Sarkozy, alors que la situation au Proche-Orient est toujours délicate. Si Abbas a accepté le principe de discussions indirectes avec Israël sous l’égide des États-Unis, il réclame des garanties de la part de Washington. Il n’a en revanche pas renoncé à son exigence d’un gel complet de la colonisation israélienne avant de reprendre des discussions de paix directes avec les Israéliens.
Visite de François Fillon à Damas et à Amman
Pour les pays occidentaux, le blocage entretenu par l’attitude israélienne ne facilite pas leur stratégie régionale alors que tout est fait pour isoler l’Iran. François Fillon était ainsi à Damas et à Amman ces derniers jours. Bernard Kouchner, dans une interview au Journal du dimanche, estime de son côté  : « On peut envisager la proclamation rapide d’un État palestinien, et sa reconnaissance immédiate par la communauté internationale, avant même la négociation sur les frontières. » Selon lui, « si à la mi-2011, le processus politique n’a pas mis fin à l’occupation, j’ai fait le pari que l’état d’avancement des infrastructures et des institutions palestiniennes créera une telle pression qu’Israël sera contraint de renoncer à l’occupation ». Le premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a pour sa part déclaré son intention de donner naissance à un État palestinien « dans les faits et sur le terrain » en 2011, quelle que soit l’avancée des discussions avec Israël. Les Palestiniens demandent que leur futur État soit fondé sur les frontières d’avant la guerre israélo-arabe de juin 1967, les seules reconnues par la communauté internationale, avec comme capitale Jérusalem-Est, à majorité arabe, occupée et annexée par Israël. Une perspective que refuse Israël. « Accorder une telle reconnaissance alors que les dossiers du conflit ne sont pas réglés ne ferait que jeter de l’huile sur le feu. Cela ne pourrait que pousser les Palestiniens à se montrer encore plus intransigeants et à rendre ainsi tout compromis impossible », a rapidement rétorqué un responsable israélien. Tel-Aviv veut éviter d’être acculé.
C’est sans doute ce qui explique l’opération menée contre un responsable du Hamas à Dubai, Mahmoud Al Mabhouh, qui a été assassiné. L’affaire fait d’autant plus de bruit que les membres du commando ont utilisé des passeports occidentaux, dont un français. Le chef même du groupe était en possession d’un faux document tricolore. Selon un journal britannique, qui cite des sources proches du Mossad, les services de renseignements israéliens que tout accuse, le premier ministre Netanyahou aurait donné son feu vert à l’opération.
Mandat d’arrêt contre les membres du commando
Interpol a lancé un mandat pour tenter d’arrêter les 11 membres du commando. Pour le chef de la police de Dubai, qui s’est dit « certain à 99 %, sinon à 100 % » que le Mossad est derrière l’assassinat, « ce n’est plus une affaire locale, mais c’est une affaire de sécurité qui touche des pays européens ».
Une affaire qui ne peut que mettre un peu plus de difficultés dans la reprise des discussions entre Palestiniens et Israéliens. Pendant ce temps, l’occupation se poursuit. Israël vient même d’ajouter à la liste de « l’héritage national » le tombeau des patriarches situé à Hébron, et la tombe de Rachel, à l’entrée de Bethléem, c’est-à-dire en territoire palestinien.
Pierre Barbancey, publié par l’Humanité http://www.humanite.fr/article27613...

Le Hamas n’a pas été infiltré par le Mossad

publié le mardi 23 février 2010
NouvelObs

 
C’est ce qu’affirme le mouvement palestinien lui-même, en réponse aux allégations du chef de la police de Dubaï, persuadé du contraire.
Le Hamas n’a pas été infiltré par le Mossad. C’est du moins ce qu’a soutenu dimanche 21 février le mouvement islamiste palestinien lui-même. Les services de renseignements israéliens sont pourtant susceptibles d’une telle infiltration, avant l’assassinat d’un des cadres du Hamas dans un hôtel de Dubaï, comme l’a laissé entendre le chef de la police de l’émirat. "Le Hamas rejette toutes les accusations et affirme que le fait que Mahmoud al-Mabhouh ait été suivi par des agents du Mossad ne signifie pas que le mouvement est infiltré" par le Mossad, peut-on lire dans un communiqué du groupe palestinien à Damas. Le chef de la police de Dubaï, Dhahi Khalfan, a quant à lui indiqué, dans l’édition de dimanche du quotidien émirati Al-Bayane, qu’une personne du proche entourage de la victime avait informé le commando qui l’a assassiné le 19 janvier de ses mouvements. Mahmoud al-Mabhouh, l’un des fondateurs de la branche militaire du mouvement islamiste palestinien Hamas qui contrôle la bande de Gaza, a été retrouvé assassiné dans sa chambre d’hôtel de Dubaï le 20 janvier.
"Nos preuves sont multiples"
Le chef de la police a en outre conseillé au Hamas de mener "une enquête interne pour dévoiler la personne à l’origine des fuites sur les déplacements précis de Mabhouh". Il s’est dit "certain à 99%, sinon à 100% que le Mossad est derrière l’assassinat". Le communiqué du Hamas souligne que "la coopération et les contacts directs avec (la police) de Dubaï concernant l’assassinat de Mahmoud al-Madbouh seraient plus utiles que les déclarations de presse hâtives". "Le Hamas mène toujours une enquête sur le crime perpétré et espère coordonner ses actions avec (la police) de Dubaï", poursuit le communiqué. Dhahi Khalfan a indiqué dimanche que des passeports "diplomatiques" avaient été utilisés par le commando responsable de l’assassinat. "Il y a des informations que la police de Dubaï ne veut pas rendre publiques pour le moment, notamment en ce qui concerne des passeports diplomatiques utilisés par des membres du commando", a-t-il encore déclaré dans Al-Bayane, organe du gouvernement local. La police de Dubaï a annoncé que les membres du commando qui ont tué le Palestinien Mahmoud Al-Mabhouh le 19 janvier détenaient des passeports britanniques, irlandais, français ou allemand [1]. Dans l’enquête, "la coopération avec la Grande-Bretagne, la France, l’Irlande et l’Allemagne va bon train", a fait savoir le chef de la police, dans Emarat Al-Youm, un autre quotidien de Dubaï. "Nos preuves sont multiples" et "les questions soulevées par la police de Dubaï ne peuvent pas être ignorées par les pays concernés par l’affaire". "Ce n’est plus une affaire locale, mais c’est une affaire de sécurité qui touche des pays européens", a-t-il encore commenté dans le quotidien Al-Ittihad, organe du gouvernement local de l’émirat voisin d’Abou Dhabi.
Renseignement sous l’égide du Premier ministre...
Le ministère émirati des Affaires étrangères a convoqué dimanche les ambassadeurs des pays de l’UE pour leur signifier sa "profonde inquiétude concernant le mauvais usage des privilèges" accordés à "certains pays amis", dont les ressortissants n’ont pas besoin de visa pour entrer aux Emirats. De leur côté, Londres, Dublin, Paris et Berlin ont récemment demandé des explications aux ambassadeurs d’Israël dans ces capitales sur les passeports utilisés par le commando. Mais le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Dany Ayalon a affirmé samedi qu’"Israël ne s’attend pas à une crise avec les pays européens (...) car Israël n’a aucun lien avec ce qui s’est passé".
Dhahi Khalfan a d’autre part qualifié de "mensonges" des informations de la presse israélienne selon lesquelles le commando avait effectué durant les trois derniers mois deux séjours à Dubaï, préalablement au meurtre. "La dernière visite des meurtriers a eu lieu il y a près d’un an", a-t-il assuré. La presse israélienne a donc laissé entendre que le Mossad était bien responsable de l’élimination de Mabhouh. Le ministre de l’Industrie Binyamin Ben Eliezer a pour sa part indiqué dimanche que les opérations du service de renseignement dépendaient du Premier ministre, Benjamin Netanyahu. Et le journal britannique Sunday Times de rapporter, citant des sources proches du Mossad non identifitées, que Benyamin Netanyahu a rencontré les membres du commando, au quartier-général du Mossad à Tel-Aviv, avant qu’ils ne se rendent à Dubaï pour tuer Mabhouh.
[1] voir aussi

Meurtre à Dubaï : un membre présumé du commando a disparu

Un homme soupçonné d’avoir participé à l’assassinat d’un des cadres du Hamas dans un hôtel de Dubaï a mystérieusement disparu en Israël.
Un homme soupçonné d’avoir participé à l’assassinat à Dubaï d’un cadre de la branche armée du Hamas sous l’identité de Michael Bodenheimer a mystérieusement disparu en Israël, rapporte lundi 22 février le quotidien israélien Yediot Aharonot.
Son nom figurait encore la semaine dernière sur la plaque d’entrée d’un immeuble de bureaux à Herzliya, au nord de Tel-Aviv, selon une enquête du journal populaire.Mais le nom de Michael Bodenheimer a disparu dimanche et il s’avère que la société qui avait loué le bureau dans cet immeuble discret est fictive, a constaté le quotidien, qui publie des photos à l’appui de ses dires.
Volatilisé
Depuis que l’affaire a éclaté, l’homme est introuvable. Un dénommé Michael Bodenheimer avait obtenu en juin dernier un passeport allemand valide, a indiqué de son côté le magazine allemand Der Spiegel.
Ce passeport a été délivré à Cologne (ouest de l’Allemagne) à un homme affirmant s’appeler Michael Bodenheimer, qui avait présenté un passeport israélien émis à la fin 2008, toujours selon Der Spiegel. Il s’était prévalu du droit à un passeport allemand en disant résider à Cologne et en présentant un extrait de mariage de ses parents dont la famille avait été persécutée par les nazis.
Deux Michael Bodenheimer
En revanche, les médias israéliens ont retrouvé la semaine dernière un autre Michael Bodenheimer, un homonyme de nationalité israélienne et américaine vivant à Bnéi Brak, un faubourg de Tel Aviv. Ce Michael Bodenheimer, un ultra-orthodoxe, père de famille nombreuse, a catégoriquement démenti tout lien avec cette affaire. Il ne présente aucune ressemblance avec l’autre Bodenheimer dont la photo d’identité a été publiée par la police de Dubaï.
Des passeports européens
La police de Dubaï a révélé que les membres du commando qui ont tué le Palestinien Mahmoud Al-Mabhouh le 19 janvier détenaient pour six d’entre eux des passeports britanniques, pour trois des passeports irlandais, auxquels s’ajoutent un passeport français et un passeport allemand. L’Allemagne a demandé jeudi au chargé d’affaire israélien à Berlin des explications sur cet assassinat, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le meurtre a été imputé de par le monde au Mossad, le service secret israélien. Israël maintient officiellement le mutisme, excipant de l’absence de preuves, mais les médias israéliens accréditent l’hypothèse du Mossad.
(Nouvelobs.com avec AFP)