mercredi 9 septembre 2009

Un plan pour transférer des réfugiés palestiniens au Kurdistan

08/09/2009 Des sources irakiennes et palestiniennes ont révélé au journal "Palestine" l'existence de tentatives sérieuses visant à transférer un grand nombre de réfugiés palestiniens au Kurdistan, au nord de l'Irak.


Selon les mêmes sources, une délégation palestinienne de Ramallah a l'intention de visiter le Kurdistan pour suivre les développements de ce plan et discuter des logements qui seront présentés aux réfugiés palestiniens.

Les réfugiés concernés par ce plan sont ceux qui vivent en Irak et au Liban, ont ajouté les mêmes sources.

almanar.com

Naomi Klein montre qu’il est possible de boycotter Israël sans mettre fin au dialogue sur la Palestine

mardi 8 septembre 2009 - 16h:26

Cecilie Surasky - AlterNet.


Interview de Klein et de son éditrice israélienne, Yaël Lerer, sur la raison pour laquelle le boycott fera pression sur Israël afin qu’il se conforme au droit international

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Cecilie Surasky

Peu de campagnes pour la justice dans le monde sont plus polarisantes, voire plus explosives, que le recours au boycott international, au désinvestissement et aux sanctions pour presser Israël de mettre fin à une occupation des territoires palestiniens qui dure depuis 42 ans.

Demandez donc à Neve Gordon.

Récemment, Gordon, chef du département de Sciences politiques à l’université Ben Gourion et militant de longue date en faveur de la paix, a publié un article déchirant dans le Los Angeles Times (NdT : ici en français) dans lequel il appuyait l’appel palestinien en faveur du boycott, du désinvestissement et de sanctions (BDS).

Après s’être initialement opposé à cette tactique, il a été convaincu, écrit-il, que les pressions extérieures sont « la seule manière de sauver Israël de lui-même ».

Il s’était préparé à un retour de bâton, mais pas du genre qu’il a affronté ces dernières semaines : des membres de la Knesset israélienne, tous partis politiques confondus, ont demandé son renvoi immédiat ; le ministre de l’Éducation a qualifié son article de « répugnant » et la présidente de son université l’a voué aux gémonies en disant « des personnalités et des universitaires animés de tels sentiments devraient se chercher un foyer personnel et professionnel ailleurs ». Elle a ensuite laissé entendre que l’article en question pouvait être assimilé à un acte de trahison.

De toute évidence, pour ceux qui croient que faire pression sur Israël est nécessairement un acte anti-juif, le BDS - qui fait partie de ce que l’on appelle la stratégie sud-africaine - dépasse les limites. Mais pour ceux qui le proposent, le BDS est une tactique non-violente qui peut faire pression sur Israël pour qu’il se conforme au droit international et qui aura un impact là où les efforts des gouvernements ont échoué, et échoué misérablement.

Bien que la société civile palestinienne ait lancé l’appel au BDS en 2005, celui-ci a pris son élan après l’attaque israélienne brutale contre Gaza, en décembre et janvier derniers.

Le mouvement prend indéniablement de l’ampleur, particulièrement dans le monde artistique. Des écrivains respectés comme John Berger, Eduardo Galeano et Adrienne Rich l’ont tous appuyé et plusieurs festivals de films israéliens ont été boycottés.

Récemment, quand le festival international du film de Toronto (10-19 Septembre), deuxième festival du film le plus important du monde (après Cannes), a annoncé qu’une séance spéciale de « ville à ville » célébrerait Tel-Aviv, il a failli dégénérer en protestations véhémentes.

Une des personnes les plus en vue qui ont soutenu l’appel au BDS est l’auteure et militante canadienne, Naomi Klein, qui connaît régulièrement un énorme succès de foule, qui jouit d’une importante couverture médiatique et dont les livres se vendent comme des petits pains lors de ses tournées de promotion dans le monde.

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Naomi Klein (Ph. J. Nadeau)

Quand elle a publié son dernier best-seller The Shock Doctrine en hébreu et en arabe, Klein a décidé que la situation politique en Israël et en Palestine appelait une approche entièrement différente.

Opposée à l’occupation israélienne, elle a décidé de ne pas signer un contrat traditionnel pour son livre avec avances et droits d’auteur. Au lieu de cela, elle a fait don de ce livre à Andalus, une maison d’édition qui travaille activement contre l’occupation. C’est le seul éditeur israélien qui se consacre exclusivement à la traduction d’arabe en hébreu, ce que sa fondatrice, Yaël Lerer, appelle « faire de l’édition un acte de résistance ».

Klein et Lerer ont préparé une tournée de promotion qui saluerait l’appel palestinien au boycott culturel d’Israël, tout en montrant également que les boycotts ne doivent pas nécessairement exclure un dialogue et une communication des plus nécessaires.

Cela étant dit, Klein et Lerer ont utilisé la tournée pour attirer l’attention sur le boycott et la lutte palestinienne et pour provoquer un dialogue interne dans le pays au sujet du boycott comme moyen de pression sur Israël afin qu’il se conforme au droit international. Le mois dernier, j’ai rencontré Klein et Lerer à Tel-Aviv pour leur demander leurs objectifs, le sens et les détails d’un boycott culturel et aussi pourquoi Lerer, Israélienne juive, dit au monde « s’il vous plaît, boycottez-moi ».

Ci-après quelques extraits de cette interview

Cecilie Surasky : qu’est-ce que l’appel au Boycott, au Désinvestissement et aux Sanctions ? Pourquoi le soutenez-vous ?

Naomi Klein : Boycott, Désinvestissement et Sanctions ; c’est une technique dont l’objectif est très clair : forcer Israël à se conformer au droit international.

L’appel [au BDS] a été lancé en 2005 par des groupes très divers de la société civile, des partis politiques et des syndicats palestiniens. Ce mouvement n’a toutefois pris une dimension internationale qu’au moment de l’attaque israélienne contre le Liban pendant l’été 2006.

Au milieu de cette guerre, l’écrivain John Berger a envoyé une lettre signée par de nombreux grands artistes, européens pour la plupart, qui déclaraient leur soutien à la stratégie de boycott. Quand la lettre a fait surface, j’étais en train d’écrire The Shock Doctrine, et j’ai personnellement décidé de ne pas le faire publier par un éditeur commercial assez traditionnel, ce que j’avais fait avec les traductions en hébreu de mes deux livres précédents.

Au lieu de cela, j’ai fait ce que demandait John Berger, à savoir trouver le moyen de publier le livre en hébreu en soutenant directement des groupes travaillant à la fin de l’occupation. C’est ainsi que j’ai rencontré Yaël, qui n’a rien d’une éditrice israélienne traditionnelle et qui a manifesté franchement son appui au BDS, ce qu’elle a payé au plan professionnel.

Surasky : vous avez sûrement longuement réfléchi à l’idée du boycott culturel. Beaucoup de critiques diraient que celui-ci ferme les communications au lieu de les ouvrir. Qu’est-ce qui vous a amené à sauter ce pas ?

Klein : Eh bien, c’est parce que le gouvernement israélien utilise ouvertement la culture comme un outil militaire. Bien que les officiels israéliens pensent qu’ils gagnent la bataille pour la terre, ils savent aussi que le pays souffre de ce que le monde apprend au sujet du conflit dans la région : militarisation, illégalité, occupation et Gaza.

Le ministère des Affaires étrangères a donc lancé une campagne intitulée « Israël au-delà du conflit » ; celle-ci utilise la culture, les films, les livres, l’art, le tourisme et le monde universitaire pour créer toutes sortes d’alliances entre l’État d’Israël et les pays occidentaux ; son but est de promouvoir l’image d’un pays normal, heureux, se substituant à celle d’une puissance occupante agressive.

C’est pour cette raison qu’on n’entend plus parler de toutes parts que de festivals de films et de foires du livre avec « un coup de projecteur spécial sur Israël ».

Et donc, bien qu’en général je convienne entièrement que la culture est positive, les livres sont positifs et les films sont positifs et que que la communication, c’est merveilleux, nous devons savoir que nous avons affaire à une stratégie officielle visant à coopter tout cela pour rendre une occupation brutale plus acceptable.

Il y a d’autres choses qui relèvent de cette catégorie : l’État d’Israël recrute ouvertement les militants gays et lesbiennes ainsi que le féminisme dans ce conflit en confrontant le fondamentalisme du Hamas au libéralisme prétendument éclairé d’Israël, autre justification pour infliger aux Palestiniens une punition collective (peu importe que des juifs ultra- orthodoxes en Israël soient de plus en plus puissants et intolérants). C’est une stratégie très sophistiquée.

Cela signifie que nous devons trouver des stratégies tout aussi raffinées pour défendre la culture et les droits humains tout en rejetant toute tentative d’utiliser notre travail et de nos valeurs pour blanchir la hideuse réalité de l’occupation et de la ségrégation.

Surasky : vous avez fait une tournée de promotion de votre livre différente de toutes les autres tournées. Yaël Lerer, votre maison Andalus a publié le livre en hébreu. À première vue, il est incohérent de venir en Israël - Palestine, et d’y faire une tournée de promotion d’un livre, tout en soutenant le boycott. Pourtant vous y êtes arrivée. Pouvez-vous expliquer ?

Yaël Lerer : Andalus a fait face à cette contradiction depuis le début. Nous publions des écrivains arabes qui s’opposent à la « normalisation » de l’occupation, tout comme nous. Et nous essayons toujours de trouver la manière de résoudre ces contradictions.

En fait, c’est la première fois que nous avons fait une tournée de promotion, car normalement nous réglons ces contradictions en traduisant les livres, mais sans organiser d’événement. Nos écrivains ne viennent jamais ici. Ce défi s’est donc posé pour la première fois.

Nous avons organisé un grand lancement de l’édition en hébreu, non pas à Tel-Aviv, mais à Haïfa, au théâtre arabe, et nos invités venaient, non pas des institutions israéliennes officielles, mais des institutions palestiniennes minoritaires. (Comme vous le savez, les Palestiniens forment une minorité de 20 % en Israël).

Cet événement ne s’adressait toutefois pas uniquement aux Palestiniens- nous avons invité également des Israéliens juifs. On pouvait lire partout en hébreu « Naomi Klein vient à Haïfa, venez l’écouter ».

En même temps il était important que le premier événement concerne l’édition arabe à Jérusalem-Est et à Ramallah, et que, avant les réceptions de promotion, Naomi participe à une manifestation à Bil’in contre le mur de séparation.

Nous avons donc parlé avec le public israélien lors des événements et par l’intermédiaire des médias israéliens. Le livre est disponible en hébreu. En même temps, nous avons pris très fermement position contre la normalisation. Nous n’avons pas agi comme si tout était normal.

Klein : c’est exactement ça. Il ne s’agit pas de boycotter les Israéliens. C’est boycotter l’illusion que tout est normal en Israël , chose que les producteurs culturels sont habituellement invités à faire.

On a terriblement déformé la campagne de boycott en prétendant qu’elle vise les Israéliens, ou les juifs, ou qu’elle est antisémite. Avec cette tournée, nous essayons de dissiper ce malentendu.

Nous suivons des règles claires : nous ne participons pas à une foire du livre patronnée par l’État ; par exemple, j’ai refusé des invitations à venir en Israël pour parler dans des festivals de films patronnés par l’État ou à des événements de ce type.

Mais si je boycottais les Israéliens, je ne serais pas ici, en Israël, à avoir des contacts avec eux. Je serais restée chez moi.

Une des choses que nous essayons de dégager de cette tournée est que pour des étrangers comme moi, quelle que soit la manière dont je choisis de venir en Israël, je fais des choix et je prends parti. Il est possible de prétendre que vous ne prenez pas parti, mais c’est uniquement parce qu’Israël réussit à rendre le conflit invisible dans une bulle soigneusement aménagée.

Dans mon livre, il y a un long chapitre sur Israël et la construction de l’État sécuritaire. Ce chapitre examine de près les entreprises qui construisent les murs, barrières et postes de contrôle high-tech et qui maintiennent les Palestiniens dans les territoires occupés sous une surveillance permanente.

C’est à cause de l’efficacité du secteur de la sécurité intérieure qu’il est possible de venir dans des villes comme Tel-Aviv et d’oublier presque totalement ce qui se passe à Ramallah et à Gaza. Cet État est comme une gigantesque enclave privée. Il a perfectionné l’art de construire une bulle de sécurité et c’est dans un certain sens sa marque de fabrique.

C’est un label qui est vendu aux juifs de la diaspora comme moi. Il dit : « Avec nous, vous serez en sécurité ; nous pouvons créer pour vous, dans un océan d’ennemis, une bulle de sécurité afin que vous ayez de merveilleuses vacances à la plage, que vous alliez à des festivals de films et à des foires du livre- et cela alors même que nous bombardons Gaza, que nous transformons la Cisjordanie en une chaîne de mini-bantoustans entourés de murs, que nous étendons les colonies et que nous construisons des routes auxquelles les Palestiniens n’ont pas accès ».

Ce sont les deux faces de la même pièce : la bulle de normalité d’une part, et la brutalité de l’enfermement d’autre part. Profiter de la bulle n’est donc pas un acte politiquement neutre.

Ceci est un dialogue très sérieux et c’est pourquoi il est si important que nous publiions le livre en hébreu : à la fois pour diffuser l’information et pour défier les gens qui présentent une image faussée de cette tactique en prétendant que c’est un boycott des juifs ou un boycott des Israéliens. Ce n’est pas du tout ce que nous faisons.

J’ai fait don de mes droits d’auteur à Andalus, donc je ne profite pas personnellement de ce livre et j’ai choisi de travailler avec Andalus parce que c’est une maison d’édition militante qui prend manifestement position contre l’occupation.

Si le livre se vend bien, il aidera Andalous à poursuivre son travail. La campagne de boycott ne demande pas aux gens de ne pas venir en Israël ou dans les territoires occupés pour un partage intellectuel et artistique - elle demande que nous le fassions en opposition manifeste à l’occupation et à la discrimination.

Surasky : et comment les médias israéliens ont-ils réagi à la première tournée de promotion d’un livre en faveur du boycott ?

Klein : pas bien. Une des contradictions que nous confrontons est que nous voulons vraiment déclencher un débat en Israël parce que si le BDS fait l’objet de débats en Europe et au Canada, il est presque invisible en Israël ; il y a une vraie censure autour du sujet.

Tout ce que vous entendrez pratiquement c’est « voilà une bande d’antisémites qui détestent les Israéliens et détestent les juifs" - c’est une grosse, très grosse déformation.

Notre but est de rendre ces distorsions plus difficiles à faire en présentant quelques faits et en disant « regardez, nous avons traduit ce livre, je suis ici en Israël. Dialoguons et communiquons sur ce qu’Israël serait déterminé à défendre avec tant de vigueur ».

Nous constatons, que si les Israéliens sont très intéressés par le débat, celui-ci se heurte à une énorme résistance de la part des médias israéliens, qu’il s’agisse du rôle joué par le secteur de la sécurité dans les pressions hostiles à la paix, ou du rôle que pourrait jouer un mouvement de boycott dans la création de nouveaux groupes de pression en faveur de la paix.

Après que j’ai exposé clairement ma position sur le boycott dans le journal Haaretz, beaucoup de médias ont annulé leurs entretiens avec nous, ce qui en dit long sur la diversité du débat, mais ce n’est pas du tout surprenant non plus.

Surasky : quel est l’objectif de cette campagne ? Que voudriez-vous qu’il en sorte ?

Klein : la campagne est copiée sur le modèle sud-africain de la lutte contre l’apartheid qui a remporté beaucoup de succès dans les années 80. Elle comportait le boycott universitaire, le boycott culturel et le boycott par les consommateurs.

Toutefois, le levier économique clé est venu des universités et des municipalités qui retiraient leurs investissements des entreprises faisant des affaires avec l’Afrique du Sud de l’apartheid. La campagne est devenue trop coûteuse, tant pour les entreprises sud-africaines, que pour les multinationales occidentales ayant d’importants investissements en Afrique du Sud.

Il avait aussi une situation quelque peu analogue à celle d’Israël : vous aviez une minorité blanche en Afrique du Sud qui estimait qu’elle faisait partie de l’Europe, qu’elle faisait partie de l’Occident. Et brusquement, cette minorité n’avait plus accès aux concerts usaméricains et européens qu’elle voulait, et elle n’avait pas les foires du livre qu’elle voulait, et elle n’a pas aimé ça.

La minorité blanche a donc fait pression sur son gouvernement pour qu’il mette fin à l’apartheid, même si elle estimait avoir raison et enrageait devant les boycotts et les sanctions. On espère que ce type de dynamique fonctionnera en Israël, parce qu’il est tellement important pour l’image de soi israélienne que le pays soit considéré comme un membre honorifique de l’Union européenne ou comme un complément des USA.

Lorsque les écrivains et les artistes cesseront de collaborer à la stratégie du gouvernement israélien qui utilise la culture pour cacher ce qui se passe de l’autre côté des murs de béton, les Israéliens décideront peut-être finalement que ces murs sont un risque et décideront de les faire tomber.

Lerer : je suis entièrement d’accord. En tant que citoyenne israélienne, il me faut boycotter pour deux raisons.

Tout d’abord, je veux que les Israéliens se rendent mieux compte que tout n’est pas normal. Il n’y a aucun sens à ce que beaucoup d’Israéliens prétendument gauchistes disent : « c’est terrible ce qui se passe à Gaza et à Hébron » tout en continuant à mener leur vie quotidienne comme si tout allait bien.

Ils vont au spectacle et ils vont au concert. Ces gens sont l’élite de ce pays. Ce sont les journalistes qui travaillent dans les journaux. Je veux les toucher. Je veux les secouer et leur faire comprendre qu’ils ne peuvent pas continuer à mener une vie normale alors que les Palestiniens de Qalqilya [ville de Cisjordanie entièrement enfermée par la barrière de séparation]— à 15 minutes seulement de Tel-Aviv— sont en prison.

La deuxième raison pour laquelle je dois boycotter est que j’ai perdu l’espoir de créer le changement depuis l’intérieur, ce que j’ai essayé de faire en tant que militante pendant de longues années.

Il y a 20 ans, je n’aurais jamais pu imaginer cette situation de semi-apartheid. L’avenir de cet endroit me tient à cœur. Mes concitoyens israéliens me sont chers. J’ai une énorme famille ici et beaucoup, beaucoup d’amis.

Je connais beaucoup de gens qui n’ont pas d’autre passeport et qui n’ont pas d’autre option. Je crois que la solution pour ce pays, le seul avenir possible, est la coexistence. Malheureusement, à ce stade, je ne vois pas comment cet avenir peut se concrétiser sans une pression internationale.

Et je crois que le boycott est un outil non-violent qui nous a déjà montré son efficacité. Je demande donc : s’il vous plaît boycottez-moi.

Klein : je crois aussi que nous devons être très clairs : c’est un conflit extraordinairement asymétrique dans lequel l’État israélien est le premier boycotteur. Les économies de Gaza et de Cisjordanie ont été complètement détruites par les fermetures.

En plus de la fermeture des frontières empêchant les producteurs de Gaza de faire sortir leurs fruits et légumes, [plus de 200] fabriques à Gaza ont été frappées pendant les attaques de décembre et de janvier. Ce fut la destruction systématique de l’économie afin de « donner une leçon à Gaza » pour avoir élu le Hamas. Donc des boycotts, il y en a.

En ce qui me concerne, nous utilisons le BDS à cause de l’impunité d’Israël. Celui-ci refuse absolument d’appliquer le droit international. Le Hamas a commis des crimes de guerre, et la communauté internationale a réagi à ces crimes. [Les crimes de guerre israéliens, qui se situent sur une échelle exponentiellement bien plus importante, ne suscitent aucune réaction].

Il y a peu, nous étions à Gaza. Ce qui m’a vraiment frappée c’est que la population était dans un état de choc en voyant que même après les attaques de décembre - janvier, que même après la mort de centaines d’enfants, la communauté internationale n’avait rien fait pour tenir Israël responsable.

Je veux dire qu’Israël a montré un dédain total, il a joui d’une impunité absolue vis-à-vis du droit international, des lois de la guerre - qui soit dit en passant ont été décrétées à la suite des atrocités commises par les nazis pendant la seconde guerre mondiale.

Et pourtant, non seulement ces crimes n’ont entraîné aucune conséquence, mais le siège illégal de Gaza est toujours en place.

Ce que dit le BDS, c’est que nos gouvernements ont échoué. Les Nations unies ont échoué. La prétendue communauté internationale est une plaisanterie. Nous devons combler la lacune.

Je crois aussi que ce mouvement changera le jeu aux USA. Rappelons-nous que si la lutte anti-apartheid a connu un tel succès dans les années 80, c’est en grande partie grâce à l’éducation de la population.

Dès que vous disiez « notre école ou notre ville devrait se désinvestir de l’Afrique du Sud de l’apartheid » vous deviez immédiatement organiser une séance d’information et expliquer ce qu’était l’apartheid ; il vous fallait être convaincant. Et les gens devenaient convaincus.

Le BDS palestinien pourrait créer ce mouvement aujourd’hui et donner aux gens des éléments concrets sur lesquels se baser pour organiser leurs écoles et leurs communautés.

Que [le président Barack] Obama le reconnaisse ou non, il faut que la lutte palestinienne devienne une affaire populaire, mobilisant les gens à la base, comme dans le cas de la lutte pour l’Afrique du Sud.

Obama a fait de très petits pas pour établir une sorte de nouvelle relation avec Israël, mais il est confronté à une énorme résistance de la part de la droite. Il faut qu’il y ait une contre-pression sur Obama qui lui dise : « En fait vous n’allez pas assez loin. Excusez-moi, pas de nouvelles colonies ? Et pourquoi pas, pas de colonies du tout, point barre ? ».

Le seul espoir pour le sortir de cette position intermédiaire est qu’il y ait un mouvement populaire exigeant très clairement qu’Israël se conforme au droit international sur tous les fronts, et c’est exactement ce qu’est le BDS.

Surasky : comment les Israéliens de gauche réagissent-ils à l’idée d’un boycott ?

Lerer : quelque chose s’est produit pendant la dernière guerre contre Gaza en janvier. Cinq cent quarante Israéliens - notamment d’importants universitaires, acteurs et réalisateurs de films - ont signé une pétition demandant qu’une pression internationale s’exerce sur Israël.

Dans cette pétition, un paragraphe mentionnait que seul le boycott avait été efficace dans le cas de l’Afrique du Sud. Ce n’était pas encore un appel direct au boycott, mais c’était néanmoins une étape très importante. Maintenant, nous formons un nouveau groupe de citoyens israéliens qui appuient l’appel palestinien au boycott - Boycott From Within(BFW) (boycott de l’intérieur).

En 2005, nous avons essayé de mettre sur pied un groupe d’artistes pour soutenir l’appel palestinien au boycott universitaire et culturel et nous avons échoué. On nous disait « Comment pouvons-nous nous boycotter nous-mêmes ? C’est trop difficile, c’est trop radical ». Beaucoup ont maintenant signé la pétition de Gaza et ont rejoint notre nouveau groupe BFW.

Ils ont compris qu’il ne s’agit pas de nous boycotter nous-mêmes, mais de demander à la communauté internationale, de demander à nos concitoyens partout dans le monde d’agir : s’il vous plaît aidez-nous à nous boycotter.

Surasky : donnez-moi des exemples précis d’autres personnes qui appuient cet appel.

Klein : la plupart des artistes ne connaissent pas cet appel au boycott, au désinvestissement et aux sanctions bien que l’idée provienne de centaines de groupes palestiniens. Nous travaillons dans un contexte où les voix palestiniennes sont pratiquement inaudibles en Occident.

Certains viendront donc en Israël pour accepter un prix ou pour donner un concert à Tel-Aviv sans savoir qu’en faisant cela, ils traversent en fait essentiellement un piquet de boycott. La plupart ne savent même pas qu’il y a un appel à la résistance non violente lancé par un peuple qui, souvenons-nous en, a été vilipendé pour avoir utilisé toutes les formes de résistance armée possibles.

Enfin voyons : si vous rejetez la résistance armée et que vous rejetez les boycotts et les sanctions, qu’est ce qui reste ? Des pétitions sur Internet ? Croyez-vous vraiment que ça va mettre fin à l’occupation ?

Oui, certains cinéastes militants politiques ont décidé de ne pas participer à des festivals de films israéliens ou patronnés par Israël.

Ken Loach s’est retiré du festival international de cinéma de Melbourne parce qu’il était patronné par le gouvernement israélien. Le cinéaste canadien John Greyson a retiré son excellent film intitulé Fig Trees du festival de cinéma gay et lesbien à Tel-Aviv.

Il y a peu, les Yes Men ont écrit une lettre vraiment sérieuse au Festival de cinéma de Jérusalem expliquant pourquoi ils avaient décidé de retirer leur nouveau film, The Yes Men Save the World du festival.

Et il est maintenant question d’organiser un festival de films pro BDS à Ramallah, une fois de plus pour boycotter la normalisation tout en faisant sortir ces films là-bas.

Surasky : je viens de lire une critique du BDS qui disait : « Vous ne demandez pas le boycott de la Corée du Nord, ni des USA à cause de l’Afghanistan ou de l’Irak. Vous est donc antisémites ». Comment répondez-vous à cette critique ?

Klein : j’ai entendu ça aussi, mais je n’appelle pas au boycott de qui que ce soit. Je respecte un appel au boycott lancé par des centaines de groupes palestiniens. Je crois que les peuples opprimés ont droit à l’autodétermination. Ceci est au cœur de cette lutte. C’est une tactique non-violente qui a été choisie par un large spectre de groupes de la société civile.

Que je sache, les Irakiens n’ont pas appelé aux tactiques BDS contre les USA alors qu’ils en auraient certainement le droit. Et pourtant, certaines personnes réagissent comme si j’avais concocté ça dans l’intimité de ma chambre à coucher, du genre « Qui vais-je boycotter aujourd’hui ? Ams tram gram, pique.. : Corée du Nord, Zimbabwe, Birmanie, Israël ! ».

Une fois encore, la seule raison de ce BDS est que les voix palestiniennes sont si efficacement marginalisées dans la presse occidentale.

Incidemment, la plupart des exemples qui sont mis en avant dans ces débats concernent des pays qui font déjà l’objet de sanctions officielles très claires. Nous n’avons donc pas affaire à des cas d’impunité comme celui d’Israël. Dans ce dernier cas, vous avez besoin d’un projet émanant de la base comblant le vide laissé par les gouvernements qui ont totalement abdiqué leur responsabilité de faire pression au nom du droit international.

Lerer : non seulement ça, mais ces pays n’ont pas de festivals de films et Madonna ne va pas donner un concert en Corée du Nord.

Le problème c’est qu’il y a une communauté internationale qui traite Israël comme s’il s’agissait d’un État européen, occidental, normal. Et ceci est la base de l’appel au boycott : la relation spéciale que les universités israéliennes entretiennent avec les universités européennes et les universités des USA, relation que n’a pas le Zimbabwe.

Je crois vraiment qu’Israël ne maintiendrait pas l’occupation un seul jour de plus sans l’appui des USA et de l’Union européenne. La communauté occidentale soutient l’occupation. Comme le dit Naomi, ne rien faire c’est agir.

Surasky : certains disent :« Cela ne servira à rien. Les Israéliens se considèrent eux-mêmes assiégés. Nous, juifs nous nous voyons sous siège. En fait, le boycott rendra les Israéliens moins ouverts à la paix ».

Klein : il est inévitable que, du moins à court terme, le BDS alimente la mentalité d’assiégés des Israéliens. Ce n’est pas rationnel parce qu’en fait, nous avons affaire à un contexte où Israël a été récompensé.

Jetons un regard sur les années clé qui se sont écoulées depuis l’élection du Hamas, quand le siège de Gaza est devenu absolument brutal et indéniablement illégal : le commerce avec Israël a en fait augmenté de façon spectaculaire. Il y a eu de nouveaux accords spéciaux avec l’Union européenne et avec l’Amérique latine. L’année dernière les exportations israéliennes vers le Canada ont augmenté de 45 %.

Bien qu’Israël soit récompensé pour ses crimes et s’en tire malgré une violence extraordinaire, le sentiment d’être assiégés augmente chez beaucoup d’Israéliens.

La question est de savoir comment pouvons-nous répondre à cette irrationalité ? Parce que si nous l’alimentons, il s’ensuit que nous ne ferons rien, que nous renonçons volontairement aux outils les plus efficaces de l’arsenal non-violent.

Bien que tout prouve le contraire, Israël pense que le monde entier est contre lui et que toutes les critiques qui lui sont adressées sont dictées par l’antisémitisme. Ceci est carrément faux et en tant que militants, nous ne pouvons pas continuer à permettre que le complexe de victimisation d’une nation dissimule la victimisation très réelle du peuple palestinien.

1° septembre 2009 - Cet article peut être consulté ici :
http://www.alternet.org/story/14234...
Traduction : Anne-Marie Goossens
Edition : Fausto Giudice

De grandes attentes

mardi 8 septembre 2009 - 06h:55

Ezzat Ibrahim - Al Ahram Weekly


Mais sont-elles justifiées en ce qui concerne le Moyen-Orient ? A Washington, Ezzat Ibrahim analyse les réponses à la visite de Moubarak.

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Mubarak, inamovible symbole d’un système autocratique et corrompu, est un triste faire-valoir pour Obama et sa prétendue "nouvelle politique proche-orientale".

Suite à l’élection de Barack Obama, Francis Fukuyama avait publié un article dans American Interest où il écrivait que le nouveau président pourrait bien « articuler les larges idées qui vont définir un âge nouveau, idées qui vont devenir les points de référence consensuels au cours des prochaines années ».

« L’administration Clinton n’a jamais fait rien de tel » poursuit Fukuyama, « acceptant plutôt la plupart des idées centrales du reaganisme et déplaçant simplement la politique un peu à gauche ». Il prédit que « dans cinquante ans plus personne ne se réfèrera à l’ère Clinton, mais quon parlera sans doute de l’ère Obama remplaçant l’ère Reagan si le nouveau président peut formuler une définition claire de ce que défendent les Etats-Unis pour sa politique intérieure et étrangère ».

Des idées récentes venues de Washington sur le remodelage du Moyen-Orient seront centrales pour le grandiose paradigme qui fixe l’agenda de tant de choses futures. Sur le plan intérieur, on peut dire que l’ère Obama a démarré sur la confrontation avec l’assurance-santé, tandis que le Moyen-Orient semble devoir devenir le test décisif pour la nouvelle architecture globale de l’Amérique. Inutile de dire que les deux questions sont hautement problématiques.

Les stratèges d’Obama partent du principe que travailler avec des partenaires est une source de puissance, non un signe de faiblesse. Anne-Marie Slaughter, directrice de la Planification politique pour le Département d’Etat, l’indiquait tout autant dans un récent article. Elle écrivait que « au vingt-et-unième siècle, la capacité exceptionnelle des Etats-Unis à se connecter plutôt qu’à se tenir dans un splendide isolement ou une domination hégémonique, rénovera sa puissance et restaurera son objectif global ».

Avant la dernière visite du Président Moubarak à Washington, Susan Rice, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’ONU, prononça un discours à l’Université de New York intitulé « Une nouvelle ligne de conduite dans le monde, une nouvelle approche à l’ONU », dans lequel elle élaborait ce que certains analystes décrivent comme la Doctrine Obama.

« Dans le monde d’aujourd’hui, plus que jamais, » disait Rice « Les intérêts de l’Amérique et nos valeurs convergent. Ce qui est bon pour les autres est souvent bon pour nous. Quand nous manifestons notre engagement à nous attaquer aux menaces qui attendent tant d’autres nations ; quand nous investissons dans la protection de la vie des autres ; et quand nous reconnaissons que la sécurité nationale n’est plus un jeu à somme nulle, alors nous augmentons la volonté d’autres pays de coopérer sur les questions qui nous sont les plus vitales ».

Dans le cas de la relation américano-égyptienne, le sommet de Washington entre le Président Hosni Moubarak et Barack Obama le 18 août dernier a servi à réassurer les deux gouvernements sur le fait qu’ils sont toujours étroitement liés par d’importants intérêts mutuels et qu’ils peuvent facilement travailler en partenariat. Certains analystes américains, du moins jusqu’au récent rapprochement, avaient décrit la relation comme un arrangement utilitaire et contractuel. Ils la comparaient à un long mariage qui aurait viré à l’aigre et n’aurait pas réussi à produire d’enfants, mais où le divorce n’était pas envisageable. Bien sûr, la partie fonctionnant le mieux dans la relation, en particulier du point de vue états-unien, est la coopération militaire.

La première réaction à la visite de Moubarak de la part d’acteurs de think tanks américains vint de Steven Cook, spécialiste du Moyen-Orient au Council on Foreign Relations. Il a évalué les résultats de la rencontre à la Maison Blanche entre Moubarak et Obama en trois points principaux : premièrement, Obama n’a pas réussi à obtenir « de la part de Moubarak, un engagement à faire un geste envers Israël » ; deuxièmement, les Egyptiens ont informé le président US sur les questions régionales mais n’ont pas même évoqué leurs propres préoccupations majeures, notamment la piraterie en Mer Rouge, et n’ont pas spécifié les mesures que Le Caire serait disposé à prendre bien que, dans son troisième point, Steven Cook insiste sur le fait que « ce fut une bonne chose que le Président Obama et son Secrétaire d’Etat évoquent la question de la réforme même s’ils ont l’intention de traiter la relation de manière plus large que leurs prédécesseurs ».

Dans un échange publié sur le site web de Harvard consacré au Moyen-Orient, Michele Dunne, auteur d’un article cinglant le jour même de la rencontre Moubarak/Obama, convenait avec Steven Cook qu’Obama n’avait pas reçu suffisamment de soutien à plus de normalisation entre les Etats arabes et Israël, mais sans être d’accord avec lui sur la question de la démocratie. Elle concluait que « lorsqu’il s’agit de démocratie au Moyen-Orient, peut-être le Président Bush et son équipe peuvent-ils être accusés d’avoir eu trop d’imagination sur un possible changement, ou d’avoir trop espéré pour un futur trop proche. Mais en ce qui concerne la question de la démocratie, l’équipe Obama n’a pas fait preuve de la moindre imagination ».

Tamara C Wittes du Brookings Institute a porté la discussion ailleurs en déclarant : “la visite de Moubarak n’a pas été très substantielle, mais je pense que Steven conclut trop rapidement que Moubarak est venu à la Maison Blanche pour démontrer qu’il est de retour et que les relations bilatérales sont en bonne voie, sans rendre la pareille à son hôte ».

Wittes précisait : « Les premières phrases de la bouche de Moubarak [à la conférence de presse] rendaient explicitement la politesse. Il a dit que le discours d’Obama au Caire a levé tous les doutes à propos des relations entre les Etats-Unis et le monde musulman ... le monde islamique avait cru que les USA étaient contre l’islam, mais son grand et fantastique discours là-bas a levé tous ces doutes ».

Par ailleurs, au cours de la conférence de presse avec Moubarak, Obama n’a pas mentionné une seule fois sa phrase d’accroche favorite : « let me be clear ». Selon le réseau Politico, le président US se sert régulièrement de cette phrase quand il parle de politique étrangère pour « revendiquer une politique, pour prendre et attribuer des responsabilités, et pour mettre en garde contre de fausses interprétations diplomatiques de faiblesse, parfois pour amasser de multiples déclarations très claires sur le temps nécessaire pour parvenir à un résultat complexe et très spécifique ».

Lors de la rencontre avec Moubarak, l’avancement réel d’un plan de paix US n’était pas clair. Le chroniqueur du Washington Post Jackson Diehl a dépeint un sombre tableau à cet égard : “Obama, écrit-il, ne va pas offrir un modèle spécifiquement américain pour un accord de paix - comme un certain nombre de gouvernements arabes l’ont pressé de le faire - il va probablement détailler une vision pour le moins partiale du règlement biétatique que l’on soutient maintenant de tous côtés, et la direction que devraient prendre les négociations. Plus significativement, il a l’intention d’établir un calendrier ambitieux pour compléter l’accord de paix - ce qui plaira aux arabes mais pourrait irriter Israël ».

Diehl, longtemps critique vis à vis des gouvernements moyen-orientaux, s’attendait qu’Obama soit confronté à des temps difficiles au cours des semaines à venir étant donné sa bataille au Congrès pour imposer sa réforme de l’assurance-maladie, l’escalade des affrontements en Afghanistan, la situation en Irak et une confrontation menaçante avec l’Iran. Avec un ordre du jour aussi chargé, Diehl se demande ironiquement pourquoi « à ses moments perdus Obama ne s’attacherait pas à résoudre le conflit israélo-palestinien, un problème censé intraitable et qui a vu échouer 11 administrations US passées ? On dirait que ce président-qui-allait-tout-faire ne s’essaiera qu’à cela ».

Le Caire a longtemps mis en garde les administrations américaines contre une vision partiale de la paix au Moyen-Orient. Néanmoins il semble qu’un réel modèle requiert toujours un « coup d’état » dans la politique étrangère US. Les observateurs états-uniens attendent toujours les signes de ces « larges idées qui vont définir un âge nouveau » prédit par Fukuyama quelques heures après la prestation de serment d’Obama.

Le conflit israélo-palestinien demeure la question centrale dans la relation entre l’Occident d’une part et les arabes et les musulmans d’autre part. Les pays arabes ne seront pas disposés à accepter un petit pas dans cette marche terriblement longue vers la solution de deux états, et ils ne normaliseront pas les relations avec Israël avant des négociations sur le statut final. En outre, l’Autorité palestinienne veut un gel complet des colonisations avant des pourparlers. Mais le gouvernement israélien n’est pas prêt à geler les implantations et il est divisé sur l’étendue des futures négociations.

Certains membres du gouvernement israélien veulent des négociations visant un Etat palestinien provisoire avec des frontières temporaires. Entre temps, le Ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman continue d’accueillir avec mépris toute proposition possible des USA. « Bien que nous donnions tout » a-t-il dit la semaine dernière, « nous avons été incapables de conclure la paix 16 ans après les accords d’Oslo. Je suis prêt à parier qu’il n’y aura pas non plus de paix d’ici 16 ans, certainement pas une paix basée sur la solution biétatique ».

27 août 2009 - Al-Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://weekly.ahram.org.eg/2009/962...
Traduction de l’anglais : Marie Meert

Mystérieuse visite de Netanyahu au QG du Mossad

08/09/2009 Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a effectué, lundi, une visite de plusieurs heures au quartier général du Mossad, les services de renseignements israéliens, dans la région de "Tel-Aviv", c'est ce qu'a indiqué mardi la radio militaire.

Cette visite, qui n'avait pas été annoncée et ne figurait pas sur l'emploi du temps officiel de Netanyahu, a déclenché une vague de rumeurs sur une possible visite secrète à l'étranger du Premier ministre israélien.

Après plusieurs heures d'incertitude, l'attaché militaire du Premier ministre, le général Meïr Kalifi, a précisé qu'il avait accompagné Netanyahu au QG du Mossad avec le conseiller à la sécurité nationale Uzi Arad, lui-même un ancien haut responsable des services de renseignements.

Cette visite a été "exceptionnellement longue" et a duré une dizaine d'heures, ont ajouté les médias, sans en préciser l'objet.

Le Mossad, ainsi que le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien, relèvent directement de l'autorité du Premier ministre.

En juin dernier, Netanyahu a prolongé d'un an supplémentaire le mandat du chef du Mossad, Meïr Dagan, qui est chargé notamment de "gérer" le dossier nucléaire iranien.

Meïr Dagan a déclaré récemment que l'Iran pourrait disposer d'une bombe atomique "prête à l'emploi" en 2014 si son programme nucléaire n'était pas entravé.

Selon Dagan, l'Iran constitue aujourd'hui la principale menace visant Israël, en raison de son programme nucléaire mais aussi de son appui à des pays comme la Syrie ou au forces de résistance, notamment le Hezbollah et le Hamas.

almanar.com

Barhoum : le Hamas accueillera les dirigeants du Fatah de Cisjordanie à Gaza

Palestine - 08-09-2009
Par Maan News
Une délégation de haut niveau de dirigeants du Fatah de Cisjordanie viendra discuter avec les officiels du Hamas dans la Bande de Gaza la semaine prochaine, selon Nabil Sha’ath, membre du Comité Central du Fatah qui organise la visite.

Le Hamas a déclaré qu’il n’y avait pas eu de coordination préalable avec le Hamas au sujet de cette visite. Cependant, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a accueilli l’annonce avec satisfaction à condition qu’il y ait une coordination avec le Hamas et les gens qui s’en occupent.

« Il est trop tôt pour parler d’accords sur les questions organisationnelles du Fatah dans la Bande de Gaza, étant donné l’élimination du Hamas en Cisjordanie. Ceci doit faire partie du processus national de réconciliation qui comprendra la libération des détenus politiques, » a dit Barhoum.

Mardi dernier, Sha’ath avait dit que les rencontres avec le Hamas traiteraient des questions politiques, sociales, sanitaires et scolaires. La visite sera une tentative pour restaurer une confiance mutuelle, et ouvrir une nouvelle fenêtre d’espoir et d’optimisme pour le peuple palestinien, selon la déclaration de Sha’ath.

Il a dit que les pourparlers étaient en préparation pour une reprise programmée des négociations sur l’unité après la fin du Ramadan.

Selon Sha’ath, les affaires internes au Fatah sont aussi à l’ordre du jour de la délégation qui ira à Gaza. Le Fatah est en pleine réorganisation après l’élection de sa nouvelle direction, lors de la première convention du parti en vingt ans, en août dernier.

Sha’ath a également souligné que la visite ferait partie des efforts égyptiens pour réunir le Hamas et le Fatah, et non une piste séparée. Il a dit que le gouvernement égyptien était au courant de la visite et souhaitait son succès.

Un responsable Fatah a dit à Ma’an que la délégation comprendrait Sha’ath, l’officiel du Conseil National Palestinien Salim Sa’noun, Fakhri Bseisu, Mahmoud Al-Aloul et l’ancien chef de la sécurité Jibril Rajoub.
Source : Maan News
Traduction : MR pour ISM

Les Forces d’Occupation Sionistes kidnappent 5 jeunes Palestiniens dans le nord de Gaza

Gaza - 08-09-2009
Par Al Mezan
Reference : 74/2009 - Date : 7 septembre 2009
Les Forces d'Occupation Sionistes continuent l’intensification de leur agression contre la bande de Gaza. Hier, dimanche 6 Septembre 2009, les forces d'occupation ont pénétré dans le sud de la ville de Beit Lahia, au nord de Gaza où elles ont kidnappé cinq enfants palestiniens.

Cette nouvelle escalade intervient alors la Bande de Gaza fait l’objet d’un siège rigoureux de la part d’Israël, qui est à l'origine d'une détérioration continue de la situation des droits de l'homme et des conditions humanitaires.

Selon les enquêtes menées par le Centre Al Mezan pour les droits de l'homme, des soldats israéliens se sont infiltrés à Beit Lahia en venant de la barrière nord de séparation. Ils sont passés par la colonie évacuée de "Nizanit", au nord-est de Beit Lahia, au nord de Gaza.

À environ 18h le même jour, les forces israéliennes se sont déployées dans une zone inhabitée couverte située au nord d’un village bédouin (Umm An-Nasser). Les FOS ont fait exploser un engin explosif dans ce secteur.

Les soldats ont ensuite arrêté et kidnappé cinq enfants palestiniens qui revenaient de faire paître leurs moutons. Ce kidnapping a eu lieu quelques minutes avant l’Iftar (rupture du jeûne) du Ramadan. Al Mezan a obtenu les noms de ces enfants qui sont les suivants:

- Mohammed Arafat Abu Khusa, 17 ans ;
- Ibrahim Shehda Abu Jarad, 16 ans ;
- Sameh Abdul Qader Abu Hashish, 15 ans ;
- Freeh Qasem Abu Hashish, 13 ans ; et
- 'A'ed Hazaa' Abu Hashish, 16 ans.


Vers 18h15 le même jour, un hélicoptère israélien a fourni une couverture pour le retrait des forces israéliennes en ouvrant le feu sur les limites nord et est du village bédouin. Les FOS ont placé les enfants en détention et elles les ont emmenés en Israël, en passant par le mur de séparation. Aucun d'entre eux n’avait été libéré à l’heure de la publication de ce communiqué de presse.

Le Centre Al Mezan pour les droits de l'homme condamne l'incessante agression israélienne contre les civils palestiniens de Gaza. Le Centre condamne fermement l'arrestation des cinq enfants alors qu'ils revenaient des pâturages.

Al Mezan condamne aussi fermement le continuel châtiment collectif, représenté dans sa forme par la plus cruelle qu’est le blocus rigoureux qui a causé la mort de centaines de malades palestiniens, l'effondrement de l'économie, et a fait monter en flèche la pauvreté et le chômage dans la bande de Gaza.

Cet appauvrissement systématique et cette asphyxie des Palestiniens vivant dans la bande de Gaza violent le droit international et doivent être arrêtés d’urgence.

Le Centre Al Mezan pour les Droits de l'Homme exprime sa plus ferme condamnation de l'escalade des violations des droits de l'homme commises par les forces d'occupation à Gaza. Al Mezan condamne, en particulier, le ciblage des enfants et des civils palestiniens près de la barrière de séparation.

Al Mezan souligne que le silence de la communauté internationale et son incapacité à remplir ses obligations envers les civils dans les territoires palestiniens occupés (TPO) n'ont fait qu'encourager Israël à poursuivre ses violations du droit international.

Al Mezan réitère donc sa demande à la communauté internationale de prendre des mesures rapides et efficaces pour mettre fin aux violations d'Israël dans les territoires palestiniens occupés, dont beaucoup constituent des violations graves au droit international humanitaire.

Al-Mezan Center for Human Rights
5/102-1 Al Mena, Omar El-Mukhtar Street,
Western Rimal, Gaza City, The Gaza Strip,
P.O. Box. 5270,
Telefax: 2820447, 2820442
Traduction : MG pour ISM

16ème jour du Ramadan à Gaza : Que Dieu bénisse son âme

Gaza - 08-09-2009
Par Eva Bartlett
Avant le début du Ramadan, j'ai pensé à écrire quelque chose sur les familles qui ont des martyrs, car chaque moment spécial (fêtes ou autres) est difficile en l'absence des êtres chers récemment perdus. À Gaza, après les derniers massacres d'Israël qui ont fait 1500 martyrs, je savais qu'il y aurait beaucoup de familles avec un ou plusieurs martyrs pendant ce Ramadan.
Je n'avais pas envisagé qu’il y aurait des nouveaux martyrs.









































Depuis que le Ramadan a commencé il y a 16 jours, le 22 août, au moins 7 Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens rien qu’à Gaza, et un autre jeune (15 ans) a été tué par un soldat israélien en Cisjordanie occupée. 3 autres Palestiniens ont été tués indirectement par Israël, mourant dans l’effondrement d’un tunnel, et un autre homme y a été blessé.

Les ouvriers des tunnels seraient tous sans emploi (et vivants) si le siège imposé par Israël à Gaza était terminé et qu’une économie fonctionnant normalement et les passages frontaliers reprenaient, permettant aux gens ici d’avoir une qualité de vie humaine.

À l'heure actuelle, les animaux ont plus de droits que les Palestiniens de Gaza.

Le Coordinateur humanitaire des Nations Unies pour les Territoires palestiniens occupés, Maxwell Gaylard, a déclaré, en appelant à la fin du siège sur Gaza :

"La dégradation et les pannes des installations sanitaires et d’eau dans la bande de Gaza ne font qu'aggraver un refus déjà strict et prolongé de la dignité humaine dans la bande de Gaza ... Au cœur de cette crise se trouve une baisse brutale du niveau de vie de la population de Gaza, caractérisée par l'érosion des moyens de subsistance, la destruction et la dégradation des infrastructures de base, et une baisse marquée dans la fourniture et la qualité des services vitaux en matière de santé, d'eau et d'hygiène publique."


Ces martyrs sont :

-Sa 'id' Ata al-Hussumi, 16 ans, qui travaillait dans une exploitation agricole à Beit Lahia, à 350m de la frontière nord ; il a été tué sur le coup de deux balles dans la poitrine, le 24 août.

- Trois frères, Mansour Ali al-Batniji, 30 ans, Na'el 'Ali al-Batniji, 20 ans, et Ibrahim Ali al-Batniji, 25 ans, qui ont tous été tués quand un avion de combat israélien a tiré un missile sur un tunnel sous la frontière entre la Palestine et l’Egypte le 25 août.

- Mohammed Nadi al-Attar, 25 ans, de Beit Lahia, a été tué quand une vedette de la marine des FOS a tiré sur lui une roquette alors qu'il nageait à quelques mètres de la plage le 27 août. C’était un pêcheur qui était entré dans l’eau pour ramasser son filet afin d’apporter de la nourriture sur la table de sa famille.

- 3 frères de la famille Al-Lahhams de Khan Younis ont été tués dans l’effondrement d’un tunnel le 28 août.

- 'Esmat As'ad Sahra, 25 ans, et Faraj Ismail al-Najjar, 29 ans, tous deux membres de la résistance de Jabalya, au nord de Gaza, qui, selon le Hamas, ont été tués par des bombardements d'artillerie israéliens à l'est de Jabalya, alors qu’ils surveillaient les déplacements de l'armée israélienne le 1er Septembre.

- Ghazi Zaneen (photo ci-dessus), 14 ans, de Beit Hanoun, a reçu une balle dans la tête tirée par les Forces d’Occupation alors qu’il se trouvait sur les terres familiales à 500m de la Ligne Verte frontalière. Il est décédé le lendemain, le 5 Septembre.


D’autres ont été blessés, il s’agit de :

- Murad Salman al-Wazir, 17 ans, de cheikh Zayed, qui se trouvait à 900 mètres de la Ligne Verte quand les soldats des FOS lui ont tiré une balle dans la jambe le 22 août.

- Fawzi Ali Qassem, 63 ans, se trouvait sur ses terres à l'est de Beit Hanoun et au moins à 1.800 mètres de la frontière quand les soldats des Forces d'Occupation Sionistes ont ouvert le feu sur des agriculteurs et l’ont blessé à la cuisse gauche le 23 août.

- Mas 'oud Mohammed Tanboura, 19 ans, travaillant dans une exploitation agricole à Beit Lahia, à 350 mètres de la frontière nord, a été gravement blessé d’une balle dans la poitrine, le 24 août.

- 6 Palestiniens auraient été blessés dans le raid aérien israélien contre un tunnel, qui a tué les 3 frères al-Batniji, le 25 août.

- Abdul' Aziz al-Masri, 17 ans, de la région de Beit Hanoun, a été blessé par des soldats des Forces d'Occupation Sionistes qui envahissaient la région et tiraient sur la résistance palestinienne, le 2 Septembre.

Aujourd'hui j'ai rencontré la famille de l'un des derniers martyrs assassinés.Ghazi Zaneen, 14 ans,qui a été tué d’une balle dans la tête il y a 2 jours par des soldats israéliens sur la frontière nord-est, à l'est de Beit Hanoun. Il se trouvait avec sa famille sur un terrain situé à 500 m de la clôture frontalière à ramasser des figues. Sa mère dit que Ghazi était monté sur des gravats pour voir plus loin. Est-ce que la curiosité mérite une balle dans la tête ?

La tente de deuil a été installée à l'extérieur de sa maison à Beit Hanoun. Les hommes étaient assis à l'extérieur où ils consolaient son père et ses proches. À l'intérieur, la mère de Ghazi, ses sœurs, ses proches et des amies pleuraient le jeune garçon.

Sa mère, 33 ans, n’a qu’un an de plus que moi, pourtant elle a vécu la vie de plusieurs décennies de femmes palestiniennes avec des fils et des proches martyrisés. Le fait qu’il soit inévitable que des soldats israéliens tuent ou blessent un être cher ne soulage pas la douleur. Elle doit faire son plus grand deuil immédiatement avec la nouvelle du meurtre de son garçon. Dans sa maison, elle est assise, à bout de force, et pose des questions simples et poignantes des questions à l’esprit de nombreuses mères :

"Que ressentiraient les mères dans votre pays si leur fils étaient tués comme ça ? Est-ce que vos politiciens se moquent du fait qu'Israël est en train de tuer nos enfants ?"

Il n’y a pas de réponse satisfaisante, car il est évident que la plupart d'entre nous ne connaissent pas la douleur d'un enfant assassiné, d’une balle dans la tête, son avenir volé. La plupart d'entre nous ne peuvent pas imaginer de vivre dans la crainte quotidienne qu'un jour nos enfants seront tués ou enlevés et emprisonnés.

Quant à la question sur les politiciens, non, ils ne s’en soucient pas. Seule une noble minorité ose s’exprimer, résiste à la pression du lobby sioniste, use de leur pouvoir d’élus. Mais les autres sont des moutons, des sionistes, ou en quelque sorte indifférents par ignorance.

A eux, je dis ce que les mères en Palestine [en Irak, en Afghanistan, ...] disent : Venez rencontrer les familles dont les êtres chers ont été tués d’une balle dans la tête, visés par des roquettes en mer, bombardés dans leurs maisons, étouffés dans les tunnels. Écoutez, regardez, sentez ...

Car si vous avez vos sens, vous ne pouvez pas nier ces injustices, vous ne pouvez pas les rationaliser par la rhétorique sioniste. Vous ne pouvez qu’avec une profonde tristesse, dire alayerhamo, Que Dieu bénisse son âme.
Traduction : MG pour ISM

Mon voyage éprouvant à Jérusalem - la négation des droits religieux, même pendant le Ramadan

Jérusalem - 08-09-2009
Par Khaled Amayreh
Normalement, le trajet d’al-Khalil à al-Quds ne devrait pas prendre plus de 30 à 40 minutes. Cependant, pour la plupart des Palestiniens de Cisjordanie, le voyage se transforme en un épisode éprouvant de souffrances physiques et mentales à cause des restrictions israéliennes draconiennes. Au début du mois saint de Ramadan, les autorités israéliennes d’occupation ont annoncé que les Palestiniens de plus de 50 ans seraient autorisés à entrer à Jérusalem, mais seulement pour les prières de l’assemblée des fidèles du vendredi àal-Masjidul Aqsa (la Mosquée Aqsa).





















La Mosquée, avec sa grande et belle esplanade, est considérée comme le troisième lieu saint islamique mondial, après la Mosquée Sacrée de La Mecque et la Mosquée du Prophète (paix et bénédictions sur lui) de Médine.

Selon les traditions, la récompense dans l’au-delà pour une seule raka’a (une unité basique de la prière rituelle) à al-Masjidul Aqsa vaut 500 fois plus que dans une autre mosquée.

Al-Masjidul Aqsa est aussi le lieu vers lequel le Prophète Mohammed (paix et bénédictions sur lui) a fait son voyage nocturne depuis La Mecque puis fut immédiatement emmené par l’archange Gabriel au trône de Dieu, au septième ciel. L’événement miraculeux est rapporté dans un chapitre spécial du Coran, nommé al-Isra’a, qui signifie « Le voyage nocturne ».

Ceci explique l’importance primordiale que les Musulmans en général et les Palestiniens en particulier attachent à ce lieu. Ceci explique aussi pourquoi des centaines de milliers de croyants veulent se rendre au sanctuaire de Jérusalem pour prier le Tout-Puissant, en particulier pendant le mois de Ramadan, au cours duquel les bonnes actions motivées par des intentions sincères sont récompensées (dans l’au-delà).

Venant juste d’avoir 50 ans, j’ai décidé de faire le voyage à la « première Qibla et Troisième sanctuaire », armé de l’espoir du croyant en la sérénité spirituelle et aussi de l’instinct du journaliste qui veut voir de ses propres yeux comment Israël métamorphose la cité à la beauté intemporelle en « la capitale d’Israël », en utilisant tous les moyens imaginables d’oppression et de nettoyage ethnique contre les citoyens palestiniens constamment pourchassés de la ville.

L'insupportable Shin Beth

Les Palestiniens de Cisjordanie ne sont pas autorisés à entrer à Jérusalem avec leurs propres voitures, à moins d’avoir un permis spécial délivré par le Shin Beth, l’agence de sécurité intérieure notoire d’Israël. Normalement, seuls les « bons gars » bénéficient de tels privilèges, c’est-à-dire ceux qui sont considérés comme « pacifiques » ou « collaborateurs ».

Ce qui veut dire que plus des 99% des Palestiniens ordinaires vivant en Cisjordanie (les Gazaouis ne peuvent même pas rêver d’aller à Jérusalem aujourd’hui) doivent subir le « contrôle de sécurité » habituellement méticuleux.

Je suis parti peu après l’aube, vers 4h20 du matin, heure locale. Une trentaine de minutes d’après, nous arrivions à l’atroce « passage frontalier » de Bethléem nord. Là nous avons débarqué, nous préparant mentalement à l’expérience cauchemardesque que nous allions devoir vivre.

Le « passage frontalier » de Bethléem est une jungle de toits de tôle ondulée, de couloirs étroits en acier, de grilles de métal, de portes à tambour, de tourniquets contrôlés à distance et de détecteurs de métaux.

L’endroit est aussi de fait une forteresse militaire, où grouillent des soldats à l’air borné et de fonctionnaires du Shin Beth. Le Shin Beth, on peut le dire sans se tromper, contrôle presque chaque aspect des vies palestiniennes, de l’obtention d’un permis de travail à celle d’un permis de voyage.

Aucun Palestinien, comme l’auteur de ces lignes, n’est autorisé à quitter la Cisjordanie sans l’accord du Shin Beth. Normalement, l’interdiction est motivée par des considérations aléatoires, comme se livrer à une opposition non violente à l’occupation israélienne. Le message est clair : les Palestiniens ne seront traités de façon humaine que s’ils sont passifs d’un point de vue politique.

Très vite, nous nous sommes retrouvés entassés dans cette allée longue et étroite qui mène aux guichets du Shin Beth, à 100-150 mètres, où les papiers d’identité sont vérifiés. L’expérience fut particulièrement cauchemardesque parce que des centaines de personnes étaient prises en sandwich entre deux grilles d’acier, et avançaient au pas de l’escargot. Les femmes passaient par une allée différente et étaient soumises à un examen considérablement moindre.

Après environ une heure de cohue, nous avons finalement rejoint une autre longue file pour le pénible contrôle de sécurité. J’ai vu quelques Palestiniens âgés, de plus de soixante ans, être refoulés pour des « raisons de sécurité ». Je n’arrivais pas à comprendre comment ces personnes âgées pouvaient constituer une menace à la sécurité d’Israël. Mais c’est un mantra dont l’invocation justifie n’importe quoi, dès qu’il est question d’Israël.

Certains de ceux qui avaient été refoulés étaient visiblement tristes de leur malchance. D’autres, dans la file, se consolaient en se disant que le Tout-Puissant les récompenserait d’avoir essayé.

J’avais moi aussi le cœur dans les talons, redoutant d’être refoulé pour des « raisons de sécurité ». Mais cette fois, j’ai à l’évidence eu de la chance puisque l’ordinateur du Shin Beth a décidé de me donner le bénéfice du doute.

Al-Quds est musulmane

J’ai été extrêmement soulagé de pouvoir finalement entré dans la Vieille Ville de Jérusalem et de rejoindre les autres Musulmans pour cet immense rassemblement dans l’un des lieux les plus saints de l’Islam.

Après que j’ai arpenté le couloir de sortie (les couloirs sont omniprésents à cet endroit !!), je suis immédiatement monté à bord d’un autobus qui allait à al-Quds. 15 minutes après, nous étions devant Bab El-Amud (Porte de la Colonne), appelée aussi Porte de Damas, une des neufs principales entrées de la Vieille Ville.

Ainsi j’ai pu marcher dans les rues et ruelles grouillantes et animées de cette ville antique dont chaque pierre et chaque recoin a le parfum de l’histoire.

Sur notre chemin, nous avons vu de nombreux immeubles rachetés ou expropriés grâce à des magouilles « légales » par les intérêts juifs coloniaux. Israël déploient toute son énergie et sa rage à confisquer et judaïser autant que possible de Jérusalem Est, usant de tous les moyens concevables de tromperie et de manipulation.

Des soldats et des gardes armés surveillent constamment les immeubles, essayant de créer « des zones de sécurité » physiques aussi bien que mentales dans le voisinage des immeubles, apparemment pour intimider les Palestiniens, dans le seul but de judaïser la ville, bâtiment par bâtiment, recoin par recoin, et même pierre par pierre.

Nous sommes arrivés à Haram al-Sharif (l’esplanade de la Mosquée Aqsa) tôt le matin, à peu près une demi-heure après le lever du soleil, pour trouver des milliers de gens se promenant sur l’arène spacieuse ou assis, immergés dans la contemplation. La plupart des fidèles venaient de la Cisjordanie, mais beaucoup également des villes et villages arabes de l’autre côté de la Ligne Verte, à l’intérieur d’Israël.

Le Haut Conseil Musulman, qui s’occupe de l’immense complexe, semble faire un très bon boulot, gardant l’endroit dans le meilleur état. C’est particulièrement visible pendant le mois de Ramadan où des dizaines de milliers de personnes viennent pour les prières du vendredi et de la nuit (tarawih).

Le Conseil emploie aussi des dizaines de gardiens armés dont le travail principal est de surveiller les éventuelles tentatives des groupes extrémistes juifs, et aussi des chrétiens évangélistes sionistes, d’attaquer et de vandaliser les lieux. De nombreux groupes juifs, certains affiliés au gouvernement israélien, disent publiquement que leur but ultime est de détruire al-Masjidul Aqsa et son autre mosquée jumelle, le Dôme du Rocher, pour construire un temple juif à leur place.

Quelques juifs messianiques croient que la destruction des lieux saints islamiques de Jérusalem accélèrera l’avènement du Messie juif, ou Rédempteur, qui assujettira le monde entier et entraînera la « rédemption » des Juifs.

De tels desseins sont pris très au sérieux par les autorités musulmanes. Les fonctionnaires du Waqf (dotation religieuse) musulman affirment de façon convaincante qu’Israël essaie très progressivement de s’emparer du Haram al-Sharif ou de le détruire, résultat d’une série de tunnels creusés ces dernières années.

Adnan al-Husseini, chef du Haut Conseil Musulman, décrit les mesures israéliennes comme faisant partie d’ « un projet dangereux de démolition de la Mosquée Aqsa. »

« Si nous voulons appeler les choses par leurs noms, nous devons considérer les desseins israéliens et les complots contre al-Masjidul Aqsa comme des actions délibérées et bien planifiées de terrorisme visant à démolir les mosquées et à judaïser ces édifices islamiques. »

Beaucoup des fidèles étaient simplement assis sur des tapis qu’ils portent eux-mêmes, récitant le Coran ou faisant leurs prières. D’autres parcouraient le lieu, inspectant les nombreux sites historiques dont beaucoup remontent à des centaines d’années.

En tout, au moins un quart de million de personne sont venues à Haram al-Sharif, et les responsables du Waqf ont dit que le nombre aurait doublé si les Israéliens avaient autorisé des gens plus jeunes à entrer dans la ville.

Comme une provocation, un hélicoptère de la police bourdonnait au-dessus de nos têtes, une manière de nous dire « nous contrôlons ». Ceci en plus d’un énorme ballon équipé d’une grosse caméra surveillant les lieux et les mouvements des fidèles. Bientôt, ce fut l’heure du khutba du vendredi (le sermon), et le docteur Sheikh Ikrema Sabri, savant musulman émérite, a remercié les fidèles à jeun, leur disant que leur présence même constituait un message à Israël, à savoir que cet endroit est, était et serait toujours islamique.

Sheikh Sabri a souligné que la foi islamique croissait partout dans le monde, pas à cause de la puissance militaire ou économique des Musulmans, mais plutôt à cause de la force intérieure, de la cohésion et de la cohérence de l’Islam. Le Sheikh a fustigé avec force ceux qui veulent reconnaître Israël en tant qu’ « Etat juif », disant que le faire équivalait à une condamnation à mort de l’importante communauté palestinienne en Israël. Sabri a aussi réitéré une fatwa antérieure, ou édit religieux, statuant que tout Musulman vendant une terre ou un bien aux intérêts juifs coloniaux n’était « plus considéré comme membre de la Ummah musulmane, ne pourrait recevoir les rites finaux au moment de sa mort ni être enterré dans un cimetière musulman. »

A la fin de la khutba et après avoir fait une rapide prière, la plupart des fidèles se sont dispersés dans la Vieille Ville, pour faire des courses et simplement pour rentrer chez eux.

Pour ma part, je n’en avais pas particulièrement envie et j’ai décidé de m’attarder un peu, peu sûr de pouvoir le refaire.

Je verrai vendredi prochain.
Source : Islam On Line
Traduction : MR pour ISM

Des associations turques recourent aux archives ottomanes pour prouver la propriété des familles palestiniennes de leurs maisons du quartier de Cheikh

08 Sept 2009

Damas / Un groupe d'activistes et d'associations turcs sont en train de chercher dans les archives ottomanes des documents prouvant la propriété par les familles palestiniennes de leurs maisons au quartier de Cheikh Jarrah à al-Qods occupé pour en doter les avocats palestiniens, et ce après que nombre de colons avaient présenté aux autorités d'occupation des documents qu'ils disaient ottomanes attestant qu'ils avaient acheté avant 1948 les terrains sur lesquels étaient construites les maisons palestiniennes.

La chaîne satellitaire al-Jazira qui a évoqué la question a fait noter que les archives ottomanes sont les plus riches dans le monde, précisant que ces archives enferment cent millions documents enregistrant l'Histoire de plus de 30 pays, la part de la ville d'al-Qods de ces documents s'élève à plus d'un million de documents authentifiant les droits des Palestiniens dans cette ville palestinienne occupée.

"Les juifs européens avaient recouru aux tromperies pour venir s'installer à al-Qods", a indiqué le chercheur spécialiste dans les archives ottomanes et directeur du centre d'Astana des études stratégiques, Ibrahim Abou Azza, citant entre autres la dénaturalisation des juifs quittant le Royaume Uni pour qu'ils n'y reviennent pas.

M. Tahsin Mutwali, directeur de l'association turque de solidarité avec la Palestine, a parlé, lui, du recrutement par les forces d'occupation israélienne des dizaines de chercheurs et d'académiciens pour falsifier des documents prouvant leur droit d'occuper la Palestine.

A.A. / Gh.H.

sana.sy

Palestine : Rencontre entre Fatah et Hamas

Une délégation du mouvement palestinien Fatah est attendue la semaine prochaine dans la bande de Ghaza pour discuter avec les responsables du Hamas du prochain round du dialogue national palestinien, a annoncé hier Nabil Chaat, membre du comité central du Fatah.


Cette rencontre vise également à réorganiser les instances locales du parti Fatah après son congrès tenu début août à Betléem, en Cisjordanie, a indiqué Nabil Chaat dans un communiqué. Les réunions entre les responsables du Fatah et du Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Ghaza depuis juin 2007, vont aborder l’ensemble des questions liées à la prochaine réunion du dialogue prévue après la fin du mois de Ramadhan au Caire. Prévu initialement pour le 25 août, ce round avait été repoussé pour permettre aux médiateurs égyptiens d’aplanir les divergences entre les deux mouvements palestiniens. Pour rappel, l’Egypte avait fixé la date du 7 juillet pour la signature d’un accord de réconciliation au Caire, avant de la reporter à trois reprises, au 25 juillet, au 25 août et à présent après le Ramadhan. Ce report est dû à la persistance de divergences entre le Hamas et le Fatah, notamment sur la question de la répartition des responsabilités en matière de sécurité entre les deux mouvements, à Ghaza et en Cisjordanie.

elwatan.com

L’offensive israélienne a causé 4 milliards de dollars de pertes, estime l’ONU

09/09/2009
L'offensive israélienne dans la bande de Gaza entre décembre 2008 et janvier 2009 a causé des pertes économiques de 4 milliards de dollars, selon un rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) publié hier. Le montant de ces pertes directes et indirectes représente « trois fois la taille de l'économie de Gaza », a relevé le coordinateur du programme d'assistance de la Cnuced au peuple palestinien, Mahmoud Elkhafif, lors de la présentation du rapport annuel. Sur ces 4 milliards de dollars, « un milliard environ correspondent au coût des mesures destinées à atténuer l'impact humanitaire de la campagne militaire », précise la Cnuced.
L'arrêt complet de l'activité économique pendant l'offensive israélienne a, de son côté, entraîné une perte de PIB estimée à 88 millions de dollars. La Cnuced, qui suit depuis 25 ans l'évolution économique des territoires palestiniens, estime que « la situation actuelle est la pire que la bande de Gaza ait connue depuis 1967 sur les plans de la sécurité économique (...) et des conditions de vie ». « Le gouvernement, l'administration publique et les services sont devenus les principaux pourvoyeurs d'emplois », a insisté M. Elkhafif. Ce dernier a relevé « l'érosion des capacités productives » dans la bande de Gaza, où la pauvreté touche 90 % de la population.
En 2008, l'économie palestinienne a perdu du terrain pour la neuvième année consécutive. En effet, si la croissance économique est restée positive avec un taux de croissance du PIB de 2 % (contre 4,9 % en 2007), le PIB par habitant a subi un recul de 1,2 %. Dans son rapport, la Cnuced regrette que « malgré l'annonce à la conférence de Charm el-Cheikh (en mars 2009) de 4,5 milliards de dollars de dons destinés à soutenir le plan de redressement (...), aucun fonds n'a encore été débloqué ».
L'orient le jour

La normalisation avec Israël est possible après la reprise des négociations de paix, affirme Le Caire

09/09/2009
Une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes est envisageable après une reprise des négociations de paix et un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée, a affirmé hier le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmad Aboul Gheit. « La contrepartie de l'arrêt de la colonisation sera-t-elle une opération de normalisation ? La réponse est : non, bien sûr. L'Égypte estime qu'il est (aussi) nécessaire de reprendre les négociations entre Israéliens et Palestiniens », a-t-il déclaré. Le ministre s'exprimait lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue espagnol, Miguel Angel Moratinos. Ces pourparlers devront se tenir sur « des bases claires (...) qui nous ramèneront à la situation qui prévalait avant 2000 et la seconde intifada, quand il y avait des bureaux de pays arabes en Israël et une présence israélienne dans les pays arabes », a-t-il poursuivi. Ce qui est nécessaire aujourd'hui, « c'est une position arabe qui exige qu'Israël arrête complètement ses opérations de colonisation et qu'il accepte une reprise immédiate des négociations avec les Palestiniens sur la base de la "feuille de route" », a-t-il encore dit.
Pour sa part, M. Moratinos, dont le pays prendra la présidence de l'Union européenne le 1er janvier 2010, a plaidé pour une normalisation des relations israélo-arabes en cas de gel de la colonisation. « Si cet engagement de la part d'Israël se réalise (le gel complet de la colonisation), alors logiquement, nous aimerions voir des pas, des décisions, des actes du monde arabe en faveur d'une meilleure relation avec Israël », a-t-il dit, estimant nécessaire la construction « d'une double confiance ». M. Moratinos, qui se rend à Damas après Le Caire, a par ailleurs affirmé que le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, effectuerait une tournée au Moyen-Orient « en principe » à l'automne.
L'orient le jour