mercredi 8 juillet 2009

Une association israélienne : L’armée pratique toutes sortes de torture contre les Palestiniens


[ 08/07/2009 - 02:23 ]
Gaza – CPI

Tout au long du mois de juin qui vient de s’écouler, les autorités de l’occupation israélienne ont continué leurs campagnes d’enlèvement pratiquées partout en Cisjordanie, dans la ville d'Al-Quds et dans la bande de Gaza, dit le ministère des captifs et des libérés. Elles ont enlevé plus 380 Palestiniens et quatre Egyptiens.

Riyad Al-Achqar, directeur du bureau d’informations du ministère, précise, le 6 juillet 2009, que les occupants israéliens ont poussé vers l’escalade leurs agressions contre les pêcheurs palestiniens. Leurs bateaux militaires ont interpellé seize pêcheurs. Ils les ont amenés vers le port pour pratiquer sur eux toutes sortes de pressions afin qu’ils cèdent et travaillent pour eux contre leur peuple, une condition préalable pour leur permettre de pratiquer leur métier.

Les occupants ont kidnappé cette fois une enfant de quatre ans seulement, sous prétexte d’avoir jeté des pierres sur les voitures de la police israélienne. 31 autres enfants ont également été enlevés. L’âge de trois d’entre eux ne dépasse pas les 12 ans

Et sur le barrage de Attara, au nord de la ville de Ramallah, les occupants israéliens ont enlevé trois femmes palestiniennes. Les soldats israéliens ont agressé Nahid Farahat ; ils l’ont frappée, ils l’ont traînée par terre, ils l’ont piétinée, avant de l’enchaîner et de l’envoyer vers la prison.

En outre, les occupants israéliens ont investi le domicile de Mme Dr. Mariyam Saleh, députée au Conseil Législatif Palestinien. Les soldats israéliens ont kidnappé son fils Salah, après avoir frappé son frère Abdollah et avoir volé son téléphone portable et plusieurs documents personnels.

Les captifs malades

Al-Achqar souligne que les administrations pénitentiaires israéliennes continuent de négliger la vie des captifs palestiniens, surtout des malades. Plusieurs d’entre eux voient leur santé se détériorer de plus en plus. Le captif palestinien Monadil Charqaoui, originaire de la ville de Jénine, a totalement perdu connaissance, ne trouvant le soin nécessaire pour son cas depuis plusieurs mois.

Le captif Imad Zaarab a de son côté été atteint d’un cancer dans la prison, faute d’examen et de soin.

Deux opérations n’ont pas réussi à alléger les maux causés par la torture du captif palestinien Mahmoud Saleh Sanakra, 26 ans, originaire du camp de réfugiés palestiniens de Balatta.

Et la déformation gagne de plus en plus le visage et le corps du captif Ali Mahmoud Saffori, de la ville de Jénine, toujours faute de soin.

Les tribunaux israéliens

Al-Achqar dévoile le fait que les tribunaux israéliens ont publié plus de 220 décisions de cette fameuse « Détention administrative ». Par ce régime, certains captifs ont vu leur détention renouvelée. Hachim Azmoutti a constaté que la sienne a été renouvelée pour la cinquième fois. Et ce n’est qu’un exemple.

Et cela fait plus de neuf mois que le captif de Gaza Sobhi Abdallah Abou Al-Loz a purgé la durée de sa condamnation ; il est toujours en prison, sous prétexte qu’il porte des papiers égyptiens.

Il souligne que le tribunal militaire de Ofer a jugé le captif Kamal Jamil, entre autres, à trois fois la perpétuité.

Al-Achqar insiste à dire que les captifs palestiniens détenus dans des cellules isolées souffrent le martyre. Il y en a même qui y passe dix ans de leur vie !

Et pour le plus ancien captif Fakhrai Al-Barghothi, il vient de passer trente et un ans de sa vie dans les prisons israéliennes.

Des sanctions supplémentaires

Le directeur du bureau d’informations du ministère palestinien des captifs et des libérés affirme que les administrations pénitentiaires israéliennes pratiquent de plus en plus de pressions sur les captifs palestiniens. Cellules isolées. Amendes considérables…

La torture, selon un document israélien

Et pour ce qui est de la torture, l’Association israélienne pour la lutte contre la torture, dans son rapport publié le mois dernier, dit que l’armée israélienne et les enquêteurs pratiquent toutes sortes de tortures et d’agressions à l’égard des captifs palestiniens, dès leur arrestation. Le rapport est renforcé par les témoignages de plus de 1600 captifs.

Un Ministre appelle à la prise de contrôle des territoires palestiniens en Israël

Palestine 48 - 07-07-2009

Par Jonathan Cook
La semaine dernière, le Ministre israélien du Logement a appelé à une ségrégation absolue entre les populations juives et arabes dans le pays, alors qu’il dévoilait des plans destinés à déplacer un grand nombre de religieux fondamentalistes Juifs dans le nord d’Israël afin d'éviter ce qu'il a décrit comme une «prise de contrôle de la région par les Arabes».

Ariel Atias a déclaré qu'il considérait cela comme une "mission nationale" : faire venir les juifs ultra-orthodoxes - ou Haredim, reconnaissables par leurs vêtements noir et blanc – dans les régions arabes, et a annoncé qu'il créerait également la première ville exclusivement Haredi du nord.

La nouvelle campagne de colonisation, selon Atias, est destinée à relancer les précédentes initiatives infructueuses de l'État pour «judaïser», ou créer une majorité juive dans le nord du pays à forte densité de population arabe.

Des analystes disent que l'annonce est une indication inquiétante que les Haredim, qui étaient traditionnellement hostiles au sionisme en raison de leur lecture stricte de la Bible, sont rapidement recrutés pour des projets de judaïsation en Israël et dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO).

Atias, du parti ultra-orthodoxe Shas, s’inspire du modèle déjà développé avec succès au cours de la dernière décennie en Cisjordanie, dans lequel les Haredim, le groupe de population qui a le plus fort taux de natalité en Israël, ont été encouragés à s'installer dans des colonies différentes qui ont avalé rapidement de grandes parties de territoire palestinien.

Plusieurs maires des villes du nord d'Israël ont fait appel à Atias pour les aider à "sauver" la judéité de leurs communautés d'une manière similaire par le recrutement des Haredim pour grossir le nombre de Juifs dans le Nord.

Atias a révélé jeudi sa nouvelle campagne alors qu’il s’exprimait lors d'une conférence de l'Association du Barreau d'Israël à Tel-Aviv pour y aborder des projets de réforme agraire. Il a déclaré aux délégués: «Nous pouvons tous être des sentimentaux, mais je pense qu'il n'est pas recommandé [aux Juifs et aux Arabes] de vivre ensemble."

Sa priorité, a t-il dit, est d'empêcher la «propagation» des citoyens arabes, qui représentent un cinquième de la population du pays et sont le plus souvent limités à leurs propres communautés surpeuplées dans deux régions du nord, la Galilée et le Wadi Ara.

En faisant référence à la Galilée, où les citoyens arabes sont une petite majorité de la population, il a déclaré: "Si nous continuons comme nous l'avons fait jusqu'à présent, nous allons perdre la Galilée. Les populations qui ne doit pas mélanger se développent là-bas."

Atias a également révélé que les maires de plusieurs villes du nord, où les citoyens arabes avaient commencé à s'installer dans les quartiers juifs, lui avaient demandé comment ils pourraient "sauver" leurs villes.

L’un d’eux, Shimon Lankry, le maire d'Acre, où il y a eu des affrontements intercommunautaires l'an dernier, a rencontré le ministre la semaine dernière. "Il m'a dit," Amenez une bande d’Haredim et nous sauverons la ville", a déclaré Atias.

"Il m'a dit que les Arabes vivaient dans des bâtiments juifs et qu’ils les (les Juifs) faisaient partir."

Les Haredim ont un taux de natalité - estimée à huit enfants par femme - qui est le double de celui de la population musulmane et sont de plus en plus considérés comme une arme démographique pour arrêter l'érosion de la majorité juive d'Israël.

Les commentaires d’Atias ont entrainé rapidement une condamnation de la part des hommes politiques Arabes d'Israël. Mohammad Barakeh, le chef du Parti Communiste, a déclaré au populaire site israélien Ynet: "Le racisme se répand dans l'ensemble du gouvernement et le Ministre Atias est le dernier en date à l'exprimer."

La principale initiative proposée par Atias est le développement d'une grande ville Haredi de 20.000 maisons dans la petite communauté existante d’Harish dans le Wadi Ara, une région proche de la Cisjordanie.

Harish a été créé au début des années 1990 par le Ministre du Logement de l'époque, Ariel Sharon, dans le cadre d'une grande campagne de colonisation à l’intérieur d'Israël et dans les TPO.

Harish et une douzaine de communautés appelées "points neutres" ont été construites sur la Ligne Verte - la frontière d'avant 1967 entre Israël et la Cisjordanie - comme moyen d'affaiblir sa signification politique.

Cependant, la plupart des communautés étaient situées dans des zones à forte densité de population arabe et n’ont pas réussi à attirer les Israéliens.

Jusqu'à récemment, la population des colons a refusé de s'installer en Israël et s’est établie soit dans des zones palestiniennes proches de Jérusalem soit dans des communautés frontalières, au fin fond de la Cisjordanie.

Cesar Yehudkin de Bimkom, un groupe d'urbanistes israéliens qui critique la politique d’urbanisme du gouvernement, a déclaré que l’objectif d’Harish était d'occuper une large bande de terre dans le Wadi Ara pour empêcher la «croissance naturelle» des localités arabes. "Harish est une option intéressante pour le développement rapide parce que l'infrastructure d'une grande ville y est déjà en place», a t-il dit.

Atias a déclaré à l'Association du Barreau d’Israël qu’Harish est un moyen essentiel pour arrêter "l’expansion arabe illégale» et que les Haredim "sont les seuls prêts à y vivre."

Il y a deux semaines, les médias israéliens avaient révélé les projets similaires de Shimon Gapso, le maire du Haut-Nazareth, une ville juive créée il y a 50 ans dans la région de la Galilée, pour limiter la croissance de la voisine ville arabe de Nazareth.

Il a annoncé que 3.000 maisons devraient y être construites l'année prochaine pour les Haredim afin d'accroître une domination juive sur la ville, qui a connu une migration constante des Arabes de Nazareth et des villages environnants recherchant désespérément un endroit pour vivre.

Les dures restrictions imposées à l’urbanisme des communautés arabes signifient qu'il reste peu de places aux citoyens arabes pour construire de façon légale et qu'ils sont exclus des centaines des communautés rurales juives par les comités de surveillance, a ajouté Yehudkin.

Gapso, qui est identifié avec le parti Yisrael Beiteinu du Ministre des Affaires Etrangères, Avigdor Lieberman, s'est plaint de la "menace démographique" posé par les Arabes qui s’installent dans le Haut Nazareth.

Il a récemment déclaré à la presse israélienne: "En tant qu’homme du Grand Israël, je pense qu'il est plus important à régler que de la Galilée, la Judée et la Samarie [Cisjordanie] ... J’exhorte les colons de venir ici."

600 familles ultra-orthodoxes se sont déjà inscrites pour venir vivre dans le nouveau quartier du Haut Nazareth, qui a le soutien d’Eli Yishai, le Ministre de l'Intérieur et chef du Shas.

Dans une campagne de judaïsation liée, Nefesh B'Nefesh, l'une des principales organisations faisant venir les immigrants juifs en Israël, a annoncé en Décembre un programme permettant d'offrir des subventions financières aux nouveaux immigrants qui viendront s'installer dans le nord d'Israël.
Source : http://electronicintifada.net/
Traduction : MG pour ISM

France | Méditerranée : 1er anniversaire du lancement de l’Union pour la Méditerranée

Méditerranée - 07-07-2009

La destruction de Gaza, un coup fatal pour l’Union pour la Méditerranée - Nicolas Sarkozy ou la dystopie d’un discours

Par René Naba
La destruction de l’enclave palestinienne de Gaza par Israël, en janvier 2009, paraît avoir porté un coup fatal à l’Union Pour la Méditerranée, rendant aphone et atone la France, pour la première fois dans les annales diplomatiques internationales, sur un dossier clé de la géostratégie mondiale, le Moyen-Orient, un développement d’autant plus fâcheux qu’il survient au moment même où la zone auparavant résolument anti-américaine opère un basculement psychologique à la faveur du discours du Caire du président Barack Hussein Obama, fondateur de la nouvelle politique américaine à destination du monde arabo-musulman. Sauf retournement de tendance, tel est le bilan de la diplomatie méditerranéenne de Nicolas Sarkozy, un an après le lancement à grand fracas publicitaire du projet phare de sa mandature présidentielle.







































La grande œuvre diplomatique de la présidence Sarkozy a surtout permis à un état membre (Israël) de détruire un autre état membre (Gaza Palestine), sous le regard impassible de ses deux co-présidents Nicolas Sarkozy (France) et Hosni Moubarak (Egypte), entraînant la paralysie de cette instance et le rehaussement parallèle des relations entre Israël et l’Union Européenne, la défense tonitruante du prisonnier franco-israélien Gilad Shalit et l’omission coupable du cas du franco palestinien Salah Hammoury.

L’UPM est désormais un château fantôme déserté par ses nombreux et bruyants pensionnaires, confus devant un tel gâchis, confus devant ce qui apparaît comme sa principale réalisation : l’éradication de toute sensibilité pro-palestinienne de l’administration préfectorale et de l’audiovisuel extérieur français et la promotion concomitante de personnalités au philo-sionisme exacerbé. La mise à l’écart de Bruno Guigue (administration préfectorale), –dont la destruction israélienne de Gaza, en janvier 2009, lui a donné a posteriori raison–, la mise à l’index de l’universitaire Vincent Geisser, l’éviction deRichard Labévière (Média) et de Wahib Abou Wassel, seul palestinien du dispositif médiatique extérieur, se sont accompagnés, en effet, de la promotion concomitante de Bernard Kouchner (Quai d’Orsay), Pierre Lellouche (Affaires européennes), Dominique Strauss-Khan (FMI), Arno Klarsfeld (Matignon), ainsi que de François Zimmeray, ancien vice-président de la commission d’études politiques du CRIF, Ambassadeur pour les Droits de l’homme, de Christine Ockrent (pôle audiovisuel extérieur) enfin de Philippe Val (France inter) (1).

Rien n‘avait pourtant été épargné par Nicolas Sarkozy pour ancrer Israël comme pivot de sa diplomatie. Rien. Ni la «désarabisation» (2) du Quai d’Orsay, ni sa participation inaugurale au dîner annuel du CRIF (Conseil représentatif des Institutions Juives de France), ni l’éradication des personnalités de sensibilité pro-palestinienne au sein de l’administration préfectorale et du dispositif audiovisuel extérieur parallèlement à la promotion de pro-israéliens patentés à des postes de responsabilité, ni le contournement du mausolée du dirigeant palestinien Yasser Arafat à Ramallah, lors de sa visite officielle en Palestine, en juin 2008. Rien, pas même la primeur réservée à Israël de la première visite d’Etat d’un dirigeant étranger en France sous l’ère Sarkozy, ni l’obligation faite aux jeunes écoliers d’adopter la mémoire d’un enfant juif déporté durant la IIème Guerre mondiale (1939-1945). Rien n’a été épargné. Tout a été concédé à Israël à jet continu, unilatéralement, sans contrepartie, y compris la démilitarisation du futur Etat palestinien et la reconnaissance d’Israël comme l’Etat du peuple juif, au point de confirmer Nicolas Sarkozy dans sa réputation de «dirigeant français le plus honni du monde arabe depuis Guy Mollet», l’ancien premier ministre socialiste, maître d’œuvre de l’agression franco-anglo-israélienne de Suez, en 1956, et des ratonnades d’Alger.

Tant de prosternation pour une telle impasse ? Malgré la posture reptilienne de la classe française politique devant les oukases israéliens, malgré les avanies infligées par Israël au personnel diplomatique français en Israël (3), la France sarkozienne n’a jamais été, en effet, audible en Israël. Elle ne le sera jamais dans un pays préoccupé au premier chef de sa relation stratégique avec les Etats-Unis. Elle n’est plus audible dans le monde arabe. Dans ce contexte, le compagnonnage du Qatar avec un pays sans passif colonial dans la zone ne doit pas faire illusion. Il est avant tout destiné à dédouaner la principauté de sa trop grande dépendance des Etats-Unis. Il en est de même d’Abou Dhabi.

Une alliance de second choix qui ne saurait compenser la brouille de la France avec l’Algérie et la Turquie, deux acteurs majeurs du monde arabo-musulman, ni l’absence de transactions substantielles avec l’Arabie saoudite depuis une dizaine d’années, à l’exception du contrat EADS de 2,5 milliards d’euros concernant la sécurisation électronique de la frontière saoudienne, ni non plus l’indifférence du monde arabe à son égard, encore moins l’hostilité résolue de l’Iran, puissance non méditerranéenne, activement courtisée néanmoins par les Etats-Unis pour son rôle incontournable au Moyen-Orient.

Il n’appartient pas au Monde arabe de servir de thérapie au complexe de persécution des Juifs, ni aux Palestiniens de payer par délégation pour les crimes commis par les pays occidentaux à l’encontre de leur compatriotes de confession juive, particulièrement l’Europe, plus précisément l’Allemagne et la France de même que le Royaume Uni (promesse Balfour). Dans le même ordre d’idées, le Hamas n’est pas responsable du malheur du peuple palestinien, comme ont tendu à le soutenir, telle une rengaine usée pendant la destruction de Gaza, Nicolas Sarkozy, son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et sa secrétaire d’état aux Droits de l’Homme Rama Yade. Ce malheur est antérieur de soixante ans à la naissance du Hamas qui en est la résultante, la résultante de la spoliation du peuple palestinien, de son identité nationale, de sa souveraineté et de sa dignité.

Résultante de la négation de sa légitimité pourtant consacrée par des élections démocratiques, de la poursuite du blocus de Gaza, des assassinats extrajudiciaires, de la multiplication des checkpoints de contrôle (750) de l’armée israélienne, soit le tiers de la Cisjordanie, la poursuite de la colonisation en Cisjordanie et la judaïsation rampante de Jérusalem. De la même manière, la menace iranienne est postérieure de soixante ans à la spoliation palestinienne, la résultante de soixante ans de comportement abusif d’Israël, unique état du Monde à avoir été créé par une décision de l’ONU, unique état du monde à s’affranchir pourtant en toute impunité de la légalité internationale.

Nicolas Sarkozy est captif de sa démagogie et de ses préjugés, captif de ses présupposés idéologiques, lorsque depuis Jéricho, en juin 2008, il tonne ce slogan qui signe de manière manifeste son incompétence diplomatique : « le pouvoir par les urnes, pas par les fusils » feignant d’ignorer, ou plus vraisemblablement ignorant que le Hamas avait emporté haut la main les élections les plus démocratiques du Moyen-Orient. L’homme de la rupture est un vil suiviste : suiviste de son prédécesseur qu’il dénigre tant mais qu’il copie fidèlement même dans ses errements : tout le monde garde présent à l’esprit la prescription de Jacques Chirac ordonnant des « mesures coercitives » à l’égard du Hezbollah libanais lors de la guerre destructrice israélienne contre le Liban, en juillet 2006, un Hezbollah victorieux renvoyant Jacques Chirac à la condition de pensionnaire posthume de Rafic Hariri, l’ancien premier ministre libanais assassiné, sans doute partiellement du fait de la politique française au Moyen-Orient.

Rétrospectivement, la défection de deux personnalités de premier plan du Moyen-Orient, auparavant bénéficiaires de l’asile politique en France, l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny, chef de la Révolution islamique iranienne (Iran 1979) et du Général Michel Aoun, chef du principal parti chrétien libanais (1990-2005), pose le problème de la pertinence de la politique française dans la zone.

Le premier président de sang mêlé de France parait pâtir du prestige international du premier président de sang mêlé des Etats-Unis d’Amérique.

Un an après son sacre diplomatique, le flamboyant président, orphelin de sa plateforme européenne, privé de sa passerelle méditerranéenne, plombé par un ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner affligé par son affairisme kurdo-gabonais, est désormais éclipsé par la nouvelle icône médiatique planétaire Barack Obama. La surenchère protestataire à laquelle s’est livrée Nicolas Sarkozy par rapport au président américain à propos de l’Iran, à la mi-juin, correspondait davantage à son souci de sécuriser le marché militaire français des pétromonarchies du Golfe dans la foulée de l’aménagement d’une base navale à Abou Dhabi qu’elle ne répondait à son intransigeance sur les violations des libertés démocratiques.

La suppression du secrétariat aux Droits de l’Homme dans le remaniement ministériel de juin 2009 porte confirmation de cette tendance. Le zèle protestataire anti-iranien de la France aurait gagné en crédibilité s’il s’était accompagné du même activisme à l’encontre d’Israël. La conférence des ambassadeurs français en poste au Moyen orient, qui se tiendra pour la première fois de l’histoire le 9 juillet à Damas, sous la présidence de Bernard Kouchner, le plus hostile à la Syrie des ministres français des Affaires étrangères, témoigne du désarroi général de la diplomatie française dans la zone. Ce rétropédalage a retenti comme un désaveu cinglant pour le tandem Sarkozy-Kouchner, artisan de l’alignement inconditionnel de la France envers Israël.

En plein naufrage diplomatique, la France a d’ailleurs sollicité le concours de la Suède pour un co-pilotage de l’Union Pour la Méditerranée, accentuant le brouillard institutionnel euro méditerranéen (4). Président semestriel de l’Union Européenne, la Suède est favorable à l’entrée de la Turquie au sein de l’ensemble européen. Sa diplomatie est créditée d’un fort degré de fiabilité au sein du tiers-monde.

Vindicatif, à la culture dyspeptique, au débit stroboscopique, au comportement nourri de tics, à la démarche ambulatoire, le « premier président de sang mêlé » de France parait pâtir du prestige international du « premier président de sang mêlé » des Etats-Unis d’Amérique. Même sur ce registre là, le français ne supporte pas la comparaison : face au Kenyan, le hongrois fait piètre figure. Le discours fondateur du Caire, le 4 juin dernier, sur la nouvelle diplomatie américaine à l’égard du monde arabo musulman a révélé, par contrecoup, le caractère pathétiquement dérisoire des embardées xénophobes antimusulmanes du « premier président de sang mêlé » de la France. En cette heure de grande solitude diplomatique, qu’il plaise aux oracles de lui prévenir une nouvelle méprise, et, que dans sa gesticulation démagogique solitaire, la France ne redevienne une partie du problème et non de sa solution du fait de la dystopie (5) du discours de son président.

Références

1- Philippe Val a imputé la politique antijuive du Régime de Vichy à la politique arabe de la France, se livrant ainsi à un sournois travail de révisionnisme anti-arabe. Sa plus belle perle, qui relève désormais du domaine de l’anthologie, est incontestablement ce constat en forme de sentence : « Les otages français (en Irak), Christian Chesnot et George Malbrunot ont été enlevés par des terroristes islamiques qui adorent égorger les Occidentaux, sauf les Français, parce que la politique arabe de la France a des racines profondes qui s’enfoncent jusqu’au régime de Vichy, dont la politique antijuive était déjà, par défaut, une politique arabe », assurait-il avec beaucoup de suffisance dansCharlie Hebdo en date du 5 janvier 2005.

2- Sous l’autorité de Bernard Kouchner, transfuge socialiste de l’atlantisme néo-conservateur américain, Gérard Araud, ancien ambassadeur à Tel-Aviv de 2003 à 2006, passe pour être l’artisan du virage pro-israélien de la diplomatie française en tandem avec son supérieur hiérarchique, Gérard Errara, ancien ambassadeur représentant permanent de la France à l’OTAN à Bruxelles (1995-1998) et ancien ambassadeur à Londres (2002-2007) sous la primature de Tony Blair, « le caniche anglais de Bush ». Leur postulat repose sur l’idée que le monde arabe est sans influence sur les relations internationales. Ils sont secondés par Philippe Errera, fils de Gérard et énarque comme lui, un admirateur de l’historien Bernard Lewis, un des idéologues des néo-conservateurs américains, ainsi que par Michel Miraillet (ministère de la défense), Thérèse Delpuech (commissariat à l’énergie atomique), Bruno Tertrais (Fondation de la Recherche Stratégique) et Erik Chevalier, porte-parole du Quai D’orsay, proposé par la France pour être le prochain ambassadeur de France en Syrie.

3- Quatre diplomates français ont fait l’objet de vexations de la part des autorités d’occupation israélienne en moins d’un an : le 22 juin 2009, la directrice du centre culturel français de Naplouse (Cisjordanie) a été sortie de son véhicule, jetée à terre et rouée de coups par des militaires israéliens près de Jérusalem. « Je peux te tuer », a lancé en anglais l’un des soldats. Le 23 ce fut au tour du directeur du centre culturel de Jérusalem-Ouest, Olivier Debray, qui, à bord d’un véhicule pourvu de plaques consulaires, a été insulté par des policiers. Le 11 juin 2008, Catherine Hyver, consulte adjointe à Jérusalem, avait été retenue dix-sept heures sans une goutte d’eau ni une miette de pain par la sécurité israélienne à un point de passage de la bande de Gaza. Mais l’incident le plus grave est l’occupation du domicile de l’agent consulaire français, Majdi Chakkoura, à Gaza, pendant l’attaque israélienne de janvier. En son absence, les soldats israéliens ont complètement ravagé les lieux – pourtant signalés à l’armée israélienne -, volé une grosse somme d’argent, les bijoux de son épouse, son ordinateur et détruit la thèse sur laquelle il travaillait. Et ils ont souillé d’excréments le drapeau français. Le Quai d’Orsay n’a élevé aucune protestation à la suite de cet incident.

4- Le co-pilotage de l’Union Pour la Méditerranée a été annoncé par le premier ministre suédois Frederick Reinfeldt au terme de ses entretiens vendredi 3 juillet à Stockholm avec Nicolas Sarkozy. « Aujourd’hui nous nous sommes mis d’accord sur une Présidence suédo-française du côté de l’UE pour l’Union pour la Méditerranée lors de cet automne. Cela signifie que la France et la Suède vont codiriger les réunions qui auront lieu » a déclaré M. Reinfeldt. La Suède, pays à la diplomatie prestigieuse, assume de surcroît président semestriel de l’Union Européenne.

5- Une dystopie est un récit de fiction, parfois raccordé à la science-fiction, se déroulant dans une société imaginaire, inventée par les écrivains, afin d’exagérer et ainsi montrer des conséquences probables. La dystopie s’oppose à l’utopie : au lieu de présenter un monde parfait, la dystopie propose le pire qui soit. Cette forme littéraire a été rendue célèbre par Le meilleur des Mondes (1932) de Aldous Huxley, 1984 de George Orwell (1949) ou encoreFahrenheit 451 de Ray Bradbury (1954).

Biden fait allusion au droit d'Israël de frapper l'Iran: perplexité à Moscou


21:21|07/ 07/ 2009


MOSCOU, 7 juillet - RIA Novosti. Moscou est surpris par les propos du vice-président américain Joe Biden sur un éventuel emploi par Israël de la force armée contre l'Iran, a déclaré mardi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères (MID) Andreï Nesterenko.

"Nous sommes pour le moins étonnés par les propos du vice-président américain Joe Biden. Nous estimons qu'ils sont en contradiction flagrante avec les approches déclarées par le président américain Barack Obama concernant le règlement de la situation autour du programme nucléaire iranien, et notamment la disposition des Etats-Unis à engager le dialogue avec Téhéran afin de rechercher une solution à ce problème par des moyens politiques et diplomatiques", a indiqué le porte-parole de la diplomatie russe.

Et d'ajouter qu'au regard du droit international, les déclarations de M.Biden contredisent toutes les résolutions sur l'Iran du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies.

Interrogé sur la possibilité d'une frappe contre l'Iran, M.Biden a affirmé dimanche sur la chaîne de télévision américaine ABC que les Etats-Unis ne dicteraient pas à Israël sa conduite concernant les ambitions nucléaires iraniennes.

rian.ru

Moubarak : “La stabilité du Moyen-Orient passe par le règlement de la question palestinienne”


imageD.R.

La paix et la stabilité du Moyen Orient passent par le règlement de la question palestinienne qui demeure la priorité du Monde arabe, a souligné hier le président égyptien Hosni Moubarak.
"La solution de deux Etats et l'initiative arabe de paix sont une opportunité pour la paix au Moyen Orient", a déclaré le président Moubarak dans une conférence de presse co-animée avec le président israélien Shimon Peres en visite au Caire.
Le président égyptien a souhaité voir Israël répondre favorablement à l'appel de la paix en cessant la construction des colonies, la spoliation des terres palestiniennes et reprendre le chemin du processus de paix pour aboutir à "la fondation d'un Etat palestinien qui mettrait fin, définitivement, au conflit arabo-israélien".
Hosni Moubarak espère par ailleurs voir toutes les parties se joindre aux efforts de son pays visant à maintenir la trêve dans la bande de Ghaza afin d'atténuer les souffrances de ses habitants qui n'attendent que la réouverture des points de passage.
"Si toutes les parties concernées se consacraient à la paix, il y aurait de grandes possibilités de changer l'image du Moyen Orient dans l'intérêt de tous les habitants: Juifs, Arabes, Musulmans, Druzes ou Chrétiens", a estimé de son coté le président israélien.
Israël, a-t-il ajouté, est favorable à la solution de "deux Etats, deux peuples vivant cote à cote", précisant toutefois qu'"Israël sera un Etat juif et la Palestine un Etat arabe" et que "le débat à ce sujet est clos". Il a en outre indiqué que son pays ne "compte pas contrôler le peuple arabe ni ajouter de nouvelles colonies ni encore confisquer de nouvelles terres", réitérant la disponibilité de son pays " à reprendre le processus de paix".
elmoudjahid.com

Une délégation onusienne s'entretient avec les responsables syriens de la situation des Golanais

07 Juil 2009

Damas / Le ministre de l'Enseignement Supérieur, M. Ghiyath Barakat, s'est entretenu aujourd'hui avec Mme Myriam Ghalmi et M. Leonardo Suarez Nader, de la commission des droits de l'Homme des Nations Unies, de la situation des étudiants du Golan syrien occupé dans les universités syriennes et des difficultés qu'ils affrontent lors de leur passage du Golan à la mère patrie, la Syrie.


M. Barakat a discuté également avec ses hôtes de la souffrance des étudiants golanais dû à l'oppression et la politique du terrorisme exercées sur eux par les autorités d'occupation israélienne, ce qui laisse des effets négatifs sur leurs études et leur situation psychologique.


Au cours de cette rencontre, M. Barakat a fait noter que son ministère apporte aux étudiants golanais toutes les aides et les besoins nécessaires à leurs succès dans leurs études scientifiques en dépit des circonstances difficiles et des pressions psychologiques dont ils font l'objet.


Le ministre syrien a également exprimé la disposition du ministère de l'Enseignement Supérieur à octroyer toute sorte d'aide à la commission onusienne des droits de l'Homme dans sa mission consistant à établir les faits sur la situation des habitants et des étudiants du Golan syrien occupé, de point de vue du droit humanitaire international.


La délégation onusienne a été également reçue par le bâtonnier des avocats syriens, M. Mohamad Walid al-Tich, qui a discuté avec ses membres du rôle de l'Ordre des avocats syriens dans les domaines juridiques et humanitaires, ainsi que dans la coordination avec les organisations juridiques et judiciaires en vue de démasquer les pratiques israéliennes terroristes dans les territoires arabes occupés.


M. al-Tich a informé Mme Ghalmi et M. Nader des pratiques oppressives adoptées les autorités d'occupation israélienne contre les intellectuels, les juristes et les étudiants du Golan syrien occupé, et de la carbonisation, par les Israéliens, des récoltes des Golanais.


M. al-Tich a aussi mis l'accent sur les procès internationaux intentés par les ordres des avocats arabes et les organisations juridiques auprès des tribunaux internationaux, dans le but de dévoiler les crimes israéliens, affirmant la résolution de l'Ordre des Avocats syriens à apporter tout aide possible à la commission onusienne des droits de l'Homme dans sa mission.


N.S. / Gh.H.

sana.sy

La reconstruction de Gaza, Thème des projets de promotion de deux étudiants de l'université d'Alep


07 Juil 2009

Alep (nord de Syrie) / Deux étudiants de la faculté de l'architecture d'Alep ont présenté pour leur promotion deux projets comprenant leur vision de /la reconstruction de la ville de Gaza/ détruite par l'agression israélienne sauvage décembre-janvier 2008-2009.

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Dans leurs projets, les deux étudiants, Jean Jebli et Joud Baghdoud, s'étaient appuyés sur les plans d'architectures de la ville, fournis par l'UNRWA.

La faculté de l'architecture d'Alep et les deux étudiants entendaient offrir ces plans aux compatriotes Palestiniens à Gaza pour qu'ils en profitent dans la reconstruction de leur ville, d'autant que ces plans, constate-t-on, avaient trouvé des solutions au déséquilibre causé par une forte densité démographique sur une superficie réduite, et aux exigences de la croissance démographique future.

L'initiative de ces deux étudiants reflète en effet la cohésion de la population de Syrie avec les compatriotes résistants et fermes en Cisjordanie et à Gaza.
Gh.H.

sana.sy

L’exhortation de Steinmeier aux voisins « difficiles » d’Israël, « en Syrie et au Liban »...

mardi 7 juillet 2009 - 14h:36

L’Orient-le-Jour



L’Allemand Frank-Walter Steinmeier arrive aujourd’hui à Beyrouth dans le cadre de sa tournée au Proche-Orient.

Bachar el-Assad doit comprendre qu’il « ne peut pas recevoir sur un plateau d’argent le Golan (occupé depuis 1967), et continuer dans le même temps à être en relations avec l’Iran et renforcer le Hezbollah ».

Ces mots sont ceux que le président israélien Shimon Peres a utilisés au cours de son entretien hier avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. « Nous sommes prêts à participer immédiatement à des négociations de paix directes avec la Syrie, mais sans condition préalable », a-t-il ajouté selon un communiqué publié par le bureau du chef de la diplomatie allemande.

Ce dernier, qui a insisté sur le fait que l’Europe et l’Allemagne pouvaient assumer un rôle crucial dans le processus de paix régional, a exhorté les voisins « difficiles » d’Israël, « en Syrie et au Liban, à participer de façon constructive aux efforts en vue de la solution à deux États. Si c’est un succès, toute la région en profitera », a-t-il assuré, espérant que « nous sommes en train de donner un nouveau départ (au processus de paix) grâce à l’initiative du président américain (Barack Obama), qui a lancé un fervent appel pour une solution à deux États, adressé non seulement à l’État hébreu et aux Palestiniens, mais aussi à leurs voisins arabes. Nous devons agir pour que les pays arabes modérés œuvrent en faveur de cet objectif », a martelé le ministre Steinmeier. En écho, le négociateur palestinien Saëb Erakat a affirmé que l’Europe joue « un rôle majeur pour aider à la paix entre Palestiniens et Israéliens, à la construction d’institutions, aux réformes, à la responsabilité et à la transparence de l’Autorité palestinienne ».

Frank-Walter Steinmeier, qui sera l’un des rivaux de la chancelière Angela Merkel aux élections générales prévues en septembre, effectue sa 14e tournée au Proche-Orient depuis sa prise de fonctions en novembre 2005. Outre ses entretiens avec Shimon Peres et Saëb Erakat, il a été reçu par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et par son homologue Avigdor Lieberman. Il sera à Damas ce matin, où il rencontrera son homologue syrien Walid Moallem ainsi que Bachar el-Assad puis se rendra immédiatement à Beyrouth pour des entretiens avec le président Michel Sleiman et le Premier ministre désigné Saad Hariri. Il regagnera Berlin dans la soirée.

Les menaces de Netanyahu

Nul doute que les menaces directes à l’encontre du Liban proférées il y a deux jours par Benjamin Netanyahu seront au menu des discussions du chef de la diplomatie allemande dans la capitale libanaise.

Des sources diplomatiques bien informées en poste à Beyrouth et citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane estiment que ces menaces doivent être clairement prises au sérieux, en raison notamment d’un nouveau facteur qui « encouragerait » le gouvernement israélien à frapper l’Iran ; même le vice-président US Joseph Biden a fait part de l’incapacité de son pays à empêcher l’État hébreu de mener une telle action.

En outre, ces sources relèvent que les menaces du PM israélien ont pour objectif, totalement vain, de « pousser les Libanais à exiger du Hezbollah qu’il livre ses armes à l’État ». Elles recommandent aussi à la diplomatie libanaise de mobiliser les grandes capitales aussi bien que le secrétaire général des Nations unies afin qu’ils fassent comprendre à Benjamin Netanyahu la gravité de ses menaces. Surtout que toute éventuelle frappe israélienne contre l’Iran serait accompagnée (ou précédée) par une attaque contre des objectifs militaires du Hezbollah au Liban-Sud.

Ces sources pressent en outre les responsables libanais de cesser d’abuser de termes éculés, du genre : « Israël agresse et viole la résolution 1701 » ou « Le Liban est contre l’implantation des réfugiés palestiniens », et de passer à une nouvelle étape dans l’action diplomatique. Cela consiste selon elles à convaincre les grandes puissances de ne pas avoir peur d’exercer sur Israël les pressions nécessaires afin qu’il ne concrétise pas ses menaces.

Pour ces milieux en poste à Beyrouth, prévenir vaut mille fois mieux que guérir...

7 juillet 2009 - L’Orient-le-Jour

L’Autorité palestinienne va libérer 40 membres du Hamas


08/07/2009

Le président palestinien Mahmoud Abbas a ordonné la libération de 40 membres du Hamas détenus dans les prisons palestiniennes de Cisjordanie, a annoncé hier un haut responsable de l'Autorité palestinienne sous le couvert de l'anonymat. M. Abbas avait pris une décision similaire il y a dix jours concernant une centaine de détenus, dans un geste destiné à faciliter le dialogue de réconciliation entre le Fateh et le Hamas. Malgré cela, ils n'ont pas réussi à trouver un accord fin juin au Caire lors de la sixième session du dialogue de réconciliation menée sous le parrainage de l'Égypte.

Barak satisfait de ses discussions avec Mitchell


08/07/2009

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a fait état de progrès lundi lors de sa deuxième série de discussions avec l'émissaire US pour le Proche-Orient, George Mitchell. « Je pense qu'il y a un progrès. Il y a encore du chemin à faire », a-t-il déclaré à Reuters à l'issue de ce nouvel entretien à Londres. Ehud Barak, qui avait déjà rencontré Mitchell mardi dernier à New York, a dit n'attendre aucune annonce à court terme sur les constructions dans les colonies sauvages. Le ministre de la Défense s'est toutefois dit optimiste quant aux préparatifs en vue de la reprise du processus de paix.
l'orient le jour

Le processus de paix ne peut supporter un autre échec, avertit Moubarak


08/07/2009

Hosni Moubarak discutant avec Shimon Peres, hier au Caire.         Amr Abdallah Dalsh/Reuters
Hosni Moubarak discutant avec Shimon Peres, hier au Caire. Amr Abdallah Dalsh/Reuters
PROCHE-ORIENT L'État hébreu va devoir prendre des « décisions difficiles », a déclaré le président égyptien devant son homologue israélien Shimon Peres, en visite au Caire.

Le processus de paix au Proche-Orient ne peut supporter un nouvel échec, a averti hier le président égyptien Hosni Moubarak, estimant qu'Israël allait devoir prendre des « décisions difficiles ». « Il y a un besoin accru aujourd'hui pour une volonté politique de la part des Israéliens, une volonté politique qui ait le courage de prendre des décisions difficiles », a déclaré M. Moubarak lors d'une conférence de presse commune au Caire avec son homologue israélien Shimon Peres. « Le processus de paix ne peut supporter un autre échec », a-t-il ajouté, appelant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à « croire que la paix et seulement la paix peut ouvrir une nouvelle page de l'histoire du Moyen-Orient ».
« Nous avons des bases claires pour une paix juste et globale », a dit M. Moubarak, en allusion à la feuille de route et à l'initiative de paix arabe.
La feuille de route, adoptée en 2003, notamment par Israël, prévoit le gel de la colonisation et le démantèlement de toutes les colonies construites après mars 2001. L'initiative de paix arabe, lancée en 2002, prévoit notamment une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis juin 1967. Benjamin Netanyahu a récemment accepté le principe d'un État palestinien tout en posant une série de conditions draconiennes, exigeant notamment la démilitarisation de cet État et la reconnaissance par la direction palestinienne d'Israël comme État du peuple juif. Il a aussi exclu un gel de la colonisation juive, un retour des réfugiés palestiniens poussés à l'exode au moment de la création d'Israël en 1948 ou un retrait de la partie arabe occupée de Jérusalem.
« La solution est celle de deux États, un peuple palestinien d'un côté, un peuple israélien de l'autre. Israël sera un État juif et les Palestiniens auront un État arabe, le débat sur cette question est terminé », a pour sa part dit M. Peres. « Israël n'a aucune intention de contrôler le peuple palestinien, de créer plus de colonies, de confisquer plus de terres », a-t-il ajouté.

« Shalit va bien »
M. Moubarak a par ailleurs affirmé que le soldat israélien Gilad Shalit, capturé il y a trois ans par des groupes armés palestiniens à la lisière de la bande de Gaza, était en bonne santé. « Je crois que (Gilad) Shalit va bien », a-t-il dit en réponse à une question sur le sort du soldat. « J'espère que l'affaire va se terminer bientôt. »
Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas ont mené des discussions indirectes via l'Égypte pour un échange de Gilad Shalit contre des centaines de prisonniers palestiniens, sans succès.
L'Égypte est, avec la Jordanie, le seul pays de la région à avoir signé un traité de paix avec Israël en 1979. Hosni Moubarak, qui est président depuis 1981, ne s'est rendu qu'une fois en Israël - en 1995 pour les funérailles du Premier ministre assassiné Yitzhak Rabin.
Comme on lui demandait pourquoi il n'effectuait pas de visite officielle en Israël, le président égyptien a répondu : « Parlons de paix, pas de savoir si j'irai en Israël ou non. Les visites sont permanentes entre nous et accomplies par des responsables. » « Soyons pratiques. (...) Si une visite mettait fin à tous les problèmes et nous permettait de vivre en paix, là, je n'attendrais pas », a-t-il dit.
l'orient le jour

Obama : « Absolument pas » de feu vert US à Israël pour attaquer l’Iran


08/07/2009

Barack Obama a tendu la main aux Russes, leur offrant une nouvelle ère de coopération sur les ruines de la guerre froide, tout en affirmant la nécessité du respect des règles de la démocratie.                               Saul LOEB/AFP
Barack Obama a tendu la main aux Russes, leur offrant une nouvelle ère de coopération sur les ruines de la guerre froide, tout en affirmant la nécessité du respect des règles de la démocratie. Saul LOEB/AFP
DIPLOMATIE Le président américain affirme que les États-Unis n'ont « absolument pas » donné leur feu vert à Israël pour attaquer l'Iran.

Le président américain Barack Obama a tendu hier la main aux Russes, leur offrant une nouvelle ère de coopération sur les ruines de la guerre froide, tout en affirmant la nécessité du respect des règles de la démocratie.
Au lendemain d'un accord avec le président russe Dmitri Medvedev sur la réduction des arsenaux nucléaires, M. Obama a poursuivi ses consultations avec son homologue. Mais, plus qu'aux gouvernants, c'est à la société russe qu'il s'est adressé hier, à la fois dans un grand discours devant la Nouvelle école économique qui forme une partie des futures élites russes, à l'occasion d'un sommet de représentants de la société civile ou encore d'une rencontre avec des dirigeants de l'opposition, pour les appeler à remettre les relations à zéro et à surmonter les vieilles conceptions d'un « jeu à tout ou rien » entre les États-Unis et la Russie.

« Cela doit être plus qu'un nouveau départ entre le Kremlin et la Maison-Blanche, même si cela aussi est important. Cela doit être un effort soutenu entre les peuples américain et russe pour identifier les intérêts communs, étendre le dialogue et la coopération et paver la voie du progrès », a-t-il déclaré devant la Nouvelle école économique. Dans ce discours exposant sa vision de l'avenir devant les représentants de la « dernière génération née quand le monde était divisé », M. Obama s'est livré à un exercice délicat. Il a exprimé son « profond respect pour l'héritage immémorial de la Russie », cité Pouchkine, exalté le sacrifice soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale, et s'est employé à ne pas prêter le flanc au reproche souvent fait en Russie aux Américains de se poser en donneurs de leçons.
Mais il a aussi entendu ceux qui le pressaient de ne pas occulter les sujets qui fâchent : il a appelé au respect des règles de la démocratie, il a pressé le gouvernement russe de combattre la corruption dans l'économie et de respecter la souveraineté des anciennes républiques de l'URSS comme la Géorgie et l'Ukraine. « La courbe de l'histoire nous montre que les gouvernements qui sont au service du peuple survivent et prospèrent, pas les gouvernements qui ne sont au service que de leur propre puissance », a-t-il dit.
Mais « que les choses soient claires dès le depart : l'Amérique veut une Russie qui soit forte, pacifique et prospère », a-t-il ajouté. Il a exposé la multitude des intérêts communs. Il a appelé une Russie jusqu'alors réticente à s'allier aux efforts américains face aux défis nucléaires iranien et nord-coréen. Tous « ces défis réclament un partenariat mondial, et ce partenariat sera plus fort si la Russie occupe le rang de grande puissance qui doit être le sien », a-t-il dit. Il a opposé cette vision à celle du XXe siècle dans laquelle « les États-Unis et la Russie (étaient) voués à être antagonistes », ou à celle du XIXe siècle dans laquelle ils étaient condamnés à « rivaliser pour des sphères d'influence ». Remettre les relations à zéro « ne sera pas facile », a-t-il convenu.
Au sujet de l'Iran, Barack Obama a affirmé, depuis Moscou, que les États-Unis n'avaient « absolument pas » donné leur feu vert à Israël pour attaquer l'Iran afin de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire, dans une interview à la chaîne de télévision CNN. « Le vice-président Joe Biden l'a dit catégoriquement : nous ne pouvons dicter à d'autres pays la conduite à tenir en matière de sécurité », a relevé le président américain. « C'est aussi vrai pour la politique des États-Unis pour tenter de résoudre le problème des capacités nucléaires de l'Iran », a relevé Barack Obama, ajoutant qu'il privilégiait « les canaux diplomatiques ».
M. Obama effectuait sa première visite de président en Russie, destinée précisément à rompre avec des tensions qui, à la fin de la présidence de George W. Bush, ont renvoyé aux décennies de paix armée entre les deux puissances.
l'orient le jour

Bananes

publié le mardi 7 juillet 2009

Uri Avnery

CE N’EST PAS TOUS LES JOURS, ni même tous les dix ans, que la Cour suprême réprimande l’avocat général militaire. La dernière fois que c’est arrivé remonte à vingt ans, quand l’avocat général refusa de lancer un acte d’accusation justifié contre un officier qui avait ordonné à ses hommes de briser les bras et les jambes d’un Palestinien attaché. L’officier arguait qu’il considérait n’avoir fait que son devoir, après que le ministre de la Défense, Yitzhak Rabin, eut appelé à “leur briser les os”.

Eh bien, cette semaine, cela s’est produit de nouveau. La Cour suprême a pris une décision qui équivalait à une gifle à l’actuel officier juge en chef de l’armée, le général de brigade Avichai Mendelbit.

L’incident en question a eu lieu à Ni’alin, village auquel une grande partie des terres ont été volées par le mur de séparation. Comme leurs voisins de Bi’lin, les villageois manifestent chaque semaine contre le mur. Généralement les réactions de l’armée à Ni’alin sont encore plus violentes qu’à Bi’lin. Quatre manifestants y ont déjà été tués.

Dans ce cas particulier, le lieutenant-colonel Omri Borberg avait pris un manifestant palestinien qui était assis par terre menotté et yeux bandés, et avait suggéré à l’un de ses soldats “allons sur le côté et donnons-lui un caoutchouc”. Il avait donné l’ordre au soldat de tirer une balle en caoutchouc à bout portant.

Pour ceux qui ne le savent pas : les “balles en caoutchouc” sont des balles en métal couvertes de caoutchouc. D’une certaine distance, elles causent des blessures graves. A courte portée, elles peuvent être fatales. Officiellement, les soldats ont le droit de les utiliser à une distance minimale de 40 mètres.

Sans hésiter, le soldat avait tiré dans le pied du prisonnier, alors que ceci était un “ordre manifestement illégal” auquel un soldat est obligé de désobéir d’après le droit militaire. Selon la définition classique du juge Benyamin Halevy dans le cas du massacre de Kafr Kassem en 1957, le “drapeau noir de l’illégalité” flotte sur de tels ordres. Le prisonnier, Ashraf Abou-Rakhma, fut touché et tomba.

Les anciens des manifestations de Ni’alin et de Bi’lin savent que de tels incidents arrivent tout le temps. Mais le cas d’Abou-Rakhma eut une particularité : il fut enregistré par une jeune femme du coin, d’un balcon près de la scène du crime, avec un appareil photo fourni aux villageois par Betselem, organisation israélienne de défense des droits humains.

Ainsi le lieutenant-colonel a commis un péché impardonnable : avoir été photographié la main dans le sac. Généralement, quand les militants de la paix révèlent de tels méfaits, le porte-parole de l’armée fouille dans son sac à mensonges et arrive avec une quelconque déclaration mensongère : “il a attaqué le soldat”, “essayé de voler son arme”, “résisté à l’arrestation”. Mais même un porte-parole de talent a des difficultés pour nier quelque chose que l’on voit clairement sur une pellicule.

Quand l’avocat général de l’armée décida de poursuivre l’officier et le soldat pour “conduite inconvenante”, Abou-Rakhma et des organisations israéliennes des droits humains s’adressèrent à la Cour suprême. Les juges recommandèrent à l’avocat général de changer l’acte d’accusation. Il refusa, et alors la question est repassée à la Cour.

Cette semaine, dans une décision inhabituelle par la sévérité de son langage, les trois juges (comprenant une femme et un religieux) ont trouvé que la charge de “conduite inconvenante” était elle-même inconvenante. Ils ordonnèrent que l’accusation aussi bien de l’officier que du soldat porte sur une qualification criminelle plus sérieuse, de façon à rendre clair à tout militaire que maltraiter un prisonnier “est contraire à l’esprit de l’Etat et de l’armée”.

Après une telle gifle, toute personne correcte aurait eu honte et démissionné. Mais pas Mendelblit. Le général de brigade barbu porteur de kippa est un ami personnel du chef d’état-major, Gabi Ashkenazi, et il attend sa promotion de général en chef à tout moment.

Récemment, l’avocat général refusa de mettre en accusation un officier supérieur qui soutenait à la cour, alors qu’il témoignait en faveur d’un subordonné, qu’on a le droit de maltraiter les Palestiniens.

Ashkenazi doit beaucoup à cet avocat général et pour cause ! Mendelblit a énormément fait pour étouffer les crimes de guerre commis durant la récente guerre de Gaza, depuis le plan de guerre d’Ashkenazi lui-même jusqu’aux crimes individuels des soldats. Personne n’a été mis en accusation, et même personne n’a fait l’objet d’une enquête sérieuse.

LE JOUR où la décision de la Cour suprême concernant Mendelblit fut publiée, un autre général de brigade faisait aussi les titres des journaux. Assez curieusement son prénom est aussi Avichai (qui n’est pas très courant), et il est aussi barbu et porteur de kippa.

Dans un discours devant des soldates religieuses, le rabbin en chef de l’armée, le général de brigade Avichai Rontzky, exprima l’opinion que le service militaire pour les femmes est interdit par la religion juive.

Etant donné que toute jeune femme en Israël est obligée par la loi de servir dans l’armée pendant deux ans, et que les femmes réussissent dans beaucoup de métiers essentiels dans l’armée, ce fut une déclaration séditieuse. Mais personne ne fut réellement surpris par ce rabbin.

Rontzky fut mis à ce poste par l’ancien chef d’état-major Dan Halutz. Ce dernier savait ce qu’il faisait.

Le rabbin n’est pas né dans une famille religieuse. En réalité, il était tout à fait “laïque”, membre d’une unité d’élite de l’armée, quand il reçut la révélation et « naquit une seconde fois ». Comme beaucoup de personnes de cette sorte, il ne s’est pas arrêté à mi-parcours mais est allé jusqu’au plus extrême, est devenu colon et s’est installé dans une yeshiva (séminaire religieux) dans l’une des colonies les plus fanatiques.

Pour la personne qui l’a nommé, Rontzky est un homme. Il faut se rappeler que, quand on lui demanda ce qu’il ressentit en lançant une bombe d’une tonne sur une zone résidentielle, le général d’aviation Halutz répondit : “une légère secousse dans l’aile”. Dans une discussion sur s’il fallait soigner un Palestinien blessé un jour de Shabbat, Rontzky écrivit que “la vie d’un goy a certes de la valeur... mais le Shabbat est plus important.” Ce qui signifie : un goy mourant ne doit pas être soigné un jour de Shabbat. Plus tard, il se rétracta. (En langage familier hébreu moderne, un goy est un non-juif. Le terme a une connotation clairement désobligeante).

L’armée israélienne a quelque chose que l’on appelle “le code éthique”. Certes, le père spirituel du code, le professeur Asa Kasher, a défendu les atrocités de l’opération “plomb durci”, mais Rontzky est allé beaucoup plus loin : il a déclaré sans équivoque que “Quand il y a confrontation entre le Code éthique et la Halakha (loi religieuse), on doit bien sûr suivre la Halakha.”

Dans une publication distribuée par lui, il est dit que “le Bible nous interdit d’abandonner même un millimètre de Eretz Israel”. En d’autres termes, le rabbin en chef de l’armée, un brigadier des FID affirme que la politique officielle du gouvernement israélien – depuis la “séparation” d’Ariel Sharon jusqu’au récent discours de Benyamin Netanyahou sur “l’Etat palestinien démilitarisé” – est un péché mortel.

Mais le comble fut atteint dans une brochure que le rabbinat militaire a distribuée aux soldats pendant la guerre de Gaza : “Manifester de la pitié envers un ennemi cruel, c’est être cruel envers d’innocents et honnêtes soldats. A la guerre comme à la guerre.”

C’était une claire incitation à la brutalité. Ces propos peuvent être considérés comme un appel à des actes qui constituent des crimes de guerre – les actes mêmes que l’avocat général de l’armée a tout fait pour dissimiler.

Aucun des deux brigadiers barbus ne devrait rester en poste un seul jour si les deux ne bénéficiaient pas du plein soutien du chef d’état-major. L’armée est une institution hiérarchisée, et la pleine responsabilité pour tout ce qui arrive incombe entièrement au chef.

Contrairement à ses prédécesseurs, Gabi Ashkenazi ne se montre pas et ne s’exprime pas fréquemment en public. S’il a des ambitions politiques, il les cache bien. Mais durant son mandat à son poste, l’armée a pris une tournure, qui est parfaitement représentée par ces deux officiers.

Ceci n’a pas commencé bien sûr avec Ashkenazi. Celui-ci poursuit – et peut-être intensifie – une tendance qui a commencé il y a longtemps, et qui a rendu l’armée israélienne méconnaissable.

Le fondateur du sionisme, Théodire Herzl, écrivit dans son fameux livre “Der Judenstaat”, le document fondateur du mouvement : “Nous saurons comment garder nos ecclésiastiques dans les temples, comme nous saurons garder notre armée régulières dans les casernes... ils n’auront pas le droit d’interférer dans les affaires de l’État”.

Aujourd’hui, c’est exactement le contraire qui se passe : les rabbins ont pénétré l’armée, les officiers de l’armée viennent des synagogues.

Le noyau dur des colons fanatiques, qui est presque entièrement composé de religieux (dont beaucoup sont des “juifs born again - nés de nouveau ») décida il y a longtemps de gagner de l’intérieur le contrôle de l’armée. Dans une campagne systématique, qui bat son plein, ils pénètrent le corps des officiers de toutes les classes d’âge – depuis les rangs des plus jeunes jusqu’aux plus âgés. On peut voir leur succès dans les statistiques : d’année en année, le nombre des officiers qui portent la kippa augmente.

Quand l’armée israélienne est née, le corps des officiers était plein de membres des kibboutz. Non seulement les kibboutznik étaient considérés comme l’élite de la nouvelle société hébraïque, basée sur des valeurs de moralité et de culture, et non seulement ils étaient les premiers à se porter volontaires pour toute tâche nationale, mais il y avait aussi des raisons “techniques” inhérentes.

Le noyau de l’armée vint du Palmach d’avant l’Etat. Les groupes Palmach constituaient une armée régulière pleinement mobilisée, venant de l’organisation militaire clandestine, la Haganah. Ils ne pouvaient exister et opérer librement que dans les kibboutz, où leur identité pouvait être camouflée. Le résultat de ceci fut que presque tous les commandants remarquables de la guerre de 1948 étaient issus du Palmach, membres des kibboutz ou proches d’eux.

Ceux-ci faisaient tout pour imprégner les nouvelles Forces de défense de l’esprit d’une armée de citoyens humanistes, moraux et pionniers, à l’opposé d’une armée d’occupation. Certes, la réalité fut toujours différente, mais l’idéal était important comme but à poursuivre. Comme je l’ai montré dans mon livre de 1950 « l’autre face de la pièce », notre « pureté des armes » a toujours été un mythe. Mais l’aspiration à être une armée avec des valeurs humanistes était importante. Les atrocités étaient cachées ou niées, parce qu’elles étaient considérées comme honteuses et qu’elles déshonoraient notre camp.

Rien, n’est resté de tout cela, excepté des phrases. Depuis le début de l’occupation en 1967, le caractère de l’armée a complètement changé. L’armée qui avait été fondée pour protéger l’Etat de dangers extérieurs, est devenue une armée d’occupation, dont la tâche est d’opprimer un autre peuple, écraser leur résistance, exproprier les terres, protéger les voleurs de terre appelés colons, tenir des barrages routiers, humilier des êtres humains tous les jours. Bien sûr, ce n’est pas l’armée seule qui a changé, mais aussi l’État qui donne ses ordres à l’armée tout autant que ses lavages de cerveau incessants.

Dans une telle armée, un processus de sélection naturelle intervient. Ceux qui font preuve de discernement, qui ont un haut niveau moral, qui détestent de telles actions, quittent l’armée tôt ou tard. Leur place est prise par d’autres, des gens qui ont d’autres valeurs, ou pas de valeurs du tout, des “soldats professionnels” qui ne font “qu’obéir aux ordres”.

Bien sûr, on doit prendre garde des généralisations. Dans l’armée d’aujourd’hui, ceux qui croient accomplir une mission, ceux pour lesquels le code éthique est plus qu’une simple compilation de phrases moralisatrices ne sont pas quantité négligeable. Ces gens sont dégoûtés par ce qu’ils voient. De temps en temps nous entendons leurs protestations et voyons leurs révélations. Cependant ce ne sont pas eux qui donnent le ton, mais des types comme Rontzky et Mendelblit.

CELA devrait beaucoup nous inquiéter. Nous ne pouvons pas traiter l’armée comme si elle était un royaume étranger qui ne nous concerne pas. Nous ne pouvons pas nous dire : “Nous ne voulons rien avoir à faire avec l’armée d’un Moshe Yaalon, d’un Shaul Mofaz, d’un Dan Halutz et d’un Gabi Ashkanazi”. Nous ne pouvons pas tourner le dos au problème. Nous devons l’affronter, parce que c’est notre problème.

L’État a besoin d’une armée. Même après être parvenus à la paix, nous aurons besoin d’une armée forte et efficace pour protéger l’État jusqu’à ce que la paix s’enracine profondément et que nous puissions installer un organisme régional, en suivant les traces de l’Union européenne, peut-être.

L’armée, c’est nous. Son caractère a un impact sur toutes nos vies, sur la vie de notre État lui-même. On l’a déjà dit : “Israël n’est pas une République bananière. C’est une République qui glisse sur les bananes.” Et quelles bananes !

Article écrit le 3 juillet 2009, publié sur le site de Gush Shalom, en hébreu et en anglais – Traduit de l’anglais “Bananas" – pour l’AFPS : SWPHL

Gros plan sur Amna Abdel Jabbar Mafarja

publié le mardi 7 juillet 2009

CSI
« Grâce aux quotas, la participation des femmes et leur efficacité est maintenant visible »

Membre du Bureau exécutif du PGFTU [1] et Présidente du syndicat de l’agriculture et de l’industrie alimentaire (EN :agriculture & food industry), Amna Abdel Jabbar Mafarja expose la double lutte des femmes palestiniennes : contre la colonisation israélienne et contre le fondamentalisme. Elle souligne les avancées à l’intérieur du mouvement syndical et les obstacles encore à surmonter pour assurer l’égalité.

Moins de 15% de femmes sur le marché du travail palestinien, ce n’est pas beaucoup…

En effet, c’est un taux qui est médiocre pour différentes raisons. L’occupation affecte évidemment beaucoup les femmes palestiniennes, notamment en terme d’impact sur la participation des femmes au marché du travail. Par manque d’investissements du fait de la situation politique d’occupation, cette participation est très faible. A cause des check points, il est très difficile pour les femmes de se déplacer, surtout dans les villages. Beaucoup de terres ont été confisquées par les colonies. Le mur est aussi un obstacle majeur.

Le manque d’application de la législation du travail, surtout en matière de protection sociale, empêche aussi les femmes d’être plus présentes sur le marché du travail. Les inégalités en termes de rémunération et de promotion sont aussi un frein. Ce sont dans les secteurs où les femmes sont majoritaires, comme l’agriculture et les services, que les salaires sont les plus faibles. Et dans le secteur privé, à travail égal, les femmes ne reçoivent que 60% du salaire octroyé aux hommes.

Les traditions sociétales sont un obstacle supplémentaire, notamment la charge des responsabilités familiales. Des discriminations subsistent sur le plan légal [2]. L’évolution est très lente. Mais on remarque que les femmes acquièrent toutefois plus de confiance en elles. Les femmes ont notamment progressé dans la sphère politique. En 2004, 17% des sièges au niveau local ont été remportés par des femmes. En 2006, la représentation des femmes au parlement a atteint 12,9%.

Quelles leçons tirez-vous de l’instauration d’un quota de 20% de femmes à l’intérieur des structures du PGFTU ?

En 1975, la participation syndicale des femmes n’était que de 0,2%. En 1985, de 5%, en 1995, de 13% avec la mise en place de l’Autorité palestinienne qui a donné une poussée positive pour les femmes à l’intérieur des syndicats. Notre objectif, aujourd’hui, est de parvenir à augmenter le taux de participation des femmes dans les syndicats de 15 à 25%.

Le Congrès du PGFTU de 2004 a instauré le principe des quotas réservés aux femmes dans les structures de décision, ainsi que celui de la représentativité proportionnelle. Au départ, une large majorité était contre ces quotas en faveur des femmes. Alors qu’au départ on voulait 30%, après de très longs débats, on est parvenues à obtenir 20% comme première étape. C’est une expérience avant-gardiste, un changement important dont on est très fières. On ne peut plus nous ignorer, nous marginaliser. La participation des femmes et leur efficacité est maintenant visible. On a réalisé de grands efforts en matière d’éducation des femmes syndicalistes qui donnent des premiers résultats en matière de présence de femmes aux postes décisionnels. Dans certains secteurs, on les suppliait de se présenter. Elles répondaient que c’était impossible, qu’il y avait une conspiration contre elles qui ferait barrage. Elles n’avaient pas confiance en leurs chances de réussite. Le quota a aidé à les pousser à se porter candidates et a renforcé leurs chances de réussite. C’est un facteur incitatif important. Ces 20% doivent être élues par des femmes et des hommes, c’est une approche démocratique. On voudrait maintenant renforcer le nombre d’affiliations de femmes plutôt que d’augmenter les quotas, pour renforcer l’élection directe de femmes.

Cette expérience peut-elle avoir un impact sur d’autres syndicats de la région ?

Dans le cadre du Forum Syndical Euromed par exemple, on discute sur base de notre expérience au PGFTU avec nos sœurs du Maroc, de Tunisie, ou d’Algérie cette question des quotas qui ne fait pas l’unanimité parmi les femmes de la région.

Quelles sont les difficultés à surmonter pour améliorer la représentativité syndicale des femmes ?

Un des obstacles tient au manque d’engagement des femmes dans le travail syndical, à cause notamment du manque de temps liés aux responsabilités familiales. Il faut poursuivre le travail d’éducation pour changer les mentalités sociales et combattre l’attitude paternaliste de certains leaders qui cherchent encore à limiter l’espace des femmes. Récemment, une femme est venue en réunion syndicale aves son bébé, il faut adapter les habitudes des syndicats aux réalités que vivent les femmes. Il faut aussi travailler à mieux protéger les droits syndicaux pour favoriser la participation syndicale des femmes sans que plane la crainte de perdre son emploi. La société reste patriarcale avec des attitudes machistes qui voient d’un mauvais œil que des femmes accèdent en haut de la pyramide. On a fait face à des menaces, des dénonciations publiques. Les femmes palestiniennes ont déjà fait face à la colonisation et continuent à le faire. Elles ont aussi la force de faire face au mouvement fondamentaliste. Le syndicat, c’est un engagement progressiste. Si nous avons trouvé le courage de faire face à la colonisation, nous sommes tout aussi déterminées à lutter contre le fondamentalisme.

Des femmes syndicalistes ont gagné des mandats aux élections locales, notamment à Jenine et à Naplouse. Nous avons aussi été impliquées dans l’élaboration de la stratégie du ministère de la Femme. Après avoir écouté les revendications de leurs membres, les femmes du PGFTU sont aussi bien impliquées dans la rédaction du projet de charte pour les femmes qui est discuté à différents niveaux et couvre différents domaines, notamment l’emploi, la nationalité, la loi sur la famille, le code judiciaire etc.

Comment attirer plus de jeunes ?

On a mis sur pied un réseau entre le département des jeunes et celui des femmes, qui se renforcent ainsi mutuellement. On est dans la phase de l’élargissement de ce réseau sur le plan local. Je suis optimiste, on a beaucoup de jeunes femmes de grande qualité dans ce réseau. C’est pourquoi on met notamment l’accent sur les jeunes femmes dans l’agriculture, pour mieux les atteindre et les intégrer.

En tant que présidente du syndicat de l’agriculture et de l’industrie alimentaire, quelle politique spécifique développez-vous pour organiser l’informel ?

Pour l’informel, on centre nos efforts sur l’agriculture où beaucoup de femmes effectuent un travail informel non reconnu. On a augmenté le mouvement coopératif de femmes dans ce secteur et encouragé aussi l’exposition de leurs produits à la vente sur des petits marchés, notamment pour la production artisanale de fromages, olives etc. Récemment, on a ouvert cinq centres pour femmes illettrées, afin de les alphabétiser en premier lieu, puis ensuite lui fournir une éducation syndicale. On couvre les régions de Jenine, Naplouse, Ramallah. Maintenant, il y a des familles bédouines qui veulent inscrire leurs filles.

Quelle est la stratégie du PGFTU pour lutter contre la violence contre les femmes ?

Attisée par la forte pauvreté et le chômage, les femmes font face à la violence sur le marché du travail. Mais ces femmes ne parlent pas du harcèlement dont elles sont victimes. Nous développons deux stratégies. D’une part, fournir une éducation pour leur apprendre à résister, à se battre. D’autre part, encourager à porter plainte et assurer un suivi devant les tribunaux. Pour cette année, nous avons le projet d’ouvrir une « hotline » téléphonique.

Quels sont les défis syndicaux qui se posent en particulier dans la bande de Gaza ?

Le défi sur le plan syndical est double. D’une part, l’invasion israélienne a coupé les liens et les bombardements ont détruit massivement les infrastructures sociales, économiques et politiques. D’autre part, l’arrivée du Hamas qui a effectué un raid sur le centre du PGFTU et l’a fermé de force. Notre mouvement de solidarité avec les femmes et les hommes de Gaza est profond et va se poursuivre. L’impact psychologique et affectif de l’agression israélienne est très dévastateur sur la société palestinienne et la femme en paie un prix particulièrement lourd. À Gaza bien-sûr, mais aussi en Cisjordanie avec le mur. Il y a des femmes et des familles entières jetées à la rue, on a besoin d’affirmer notre soutien à ces femmes qui sont en charge de famille. Un homme peut plus facilement trouver un refuge, une mosquée, ou un autre lieu public.

A court terme, notre priorité est de reconstruire le centre des femmes travailleuses du PGFTU à Gaza. Par ailleurs, la montée du radicalisme islamiste interdit aux femmes d’être membres d’organisation sociales comme les syndicats. Ils essaient aussi de façon générale d’éliminer tout mouvement syndical démocratique. Le Hamas favorise aussi l’emploi pour ses partisans. C’est d’autant plus difficile pour les autres d’obtenir un emploi. Il y a deux pôles, Hamas ou Fatah, et les médias internationaux sont appelés à prendre position mais la population, et la femme qui est plus écrasée que tous, n’est pas couverte. Les questions sociales n’ont pas beaucoup de place dans les médias palestiniens. Nous avons besoin d’un contrôle public pour la reconstruction de Gaza, où des femmes soient présentes car ce sont elles qui vont beaucoup porter au quotidien ce travail de reconstruction.

Concrètement, quelle aide attendez-vous du mouvement syndical international ?

On a besoin d’un soutien de nos sœurs et frères d’autres pays pour reconstruire et renforcer le mouvement des femmes syndicalistes. D’une part, on a besoin d’aide financière pour reconstruire le bureau des femmes syndicalistes à Gaza. D’autre part, on a besoin aussi d’aide financière pour des équipes de travailleuses sur le terrain pour le recrutement et l’organisation de femmes. Les volontaires sont là, mais on a besoin d’effectifs supplémentaires pour aller à la rencontre des femmes, écouter leurs problèmes, leur fournir aussi des formations. Ca demande beaucoup de temps et d’efforts. On aimerait aussi être aidées pour publier un bulletin qui couvre ces activités et permette de faire circuler l’information et les encouragements. Enfin, on a besoin de développer un soutien psychologique pour ces familles, les adultes mais aussi les enfants.

[1] Palestine General Federation of Trade Unions (PGFTU)

[2] Le statut de la femme dans la famille et la société palestiniennes est déterminé à la fois par la législation palestinienne récente et par des lois héritées des législations jordanienne et égyptienne toujours en vigueur en Cisjordanie et à Gaza, datant d’avant l’occupation israélienne de 1967. Bien qu’il y ait eu de nombreux changements positifs pour les femmes avec des lois adoptées par l’Autorité palestinienne, les discriminations de genre, inscrites dans les lois jordaniennes et égyptiennes, continuent de s’appliquer pour les situations non couvertes par la nouvelle législation. Le statut personnel des Palestiniens est basé sur la religion. Pour les Palestiniens musulmans, la loi du statut personnel est basée sur la Charia, alors que les divers tribunaux ecclésiastiques décident des questions du statut personnel pour les Palestiniens chrétiens (Extrait du rapport de synthèse « Femmes et syndicats dans les pays du sud de la Méditerrannée, par Radhia Belhadj Zekri. Forum Syndical Euromed- Février 2009).

Propos recueillis par Natacha David

Bruxelles, le 23 juin 2009 (CSI En Ligne)

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