jeudi 1 avril 2010

Manifestation en France réclamant le boycottage d'Israël pour ses crimes contre le peuple palestinien

31 Mar 2010
Paris / Des dizaines de Français se sont manifestés aujourd'hui devant le ministère français de la justice réclamant le boycott de l'occupation israélienne et ses marchandises pour les crimes que perpètre ce dernier contre le peuple palestinien.
Mme Nicole Kiil-Nielsen, députée française au sein de l'union européenne, a indiqué dans un entretien avec la chaîne satellitaire /al-Al-Alam/, qu'Israël exporte aux pays européens des productions agricoles dont l'origine n'est pas connu, et que cette origine pourrait être les territoires palestiniens occupés, "et ce n'est pas acceptable parce qu'il viole le droit international", a-t-elle dit.
"Nous n'acceptons ni l'injustice, ni l'humiliation que subit le peuple palestinien, ni le blocus dont il souffre", a de son côté dit M. Jacques Gaillot, archevêque de Paris, soulignant que la participation sera plus considérable à la manifestation qui sera organisée le 15 mai prochain à l'occasion de la Nakba.
A.A. / R.Jorf 
http://www.sana.sy/fra/55/2010/03/31/280751.htm 

Des avions de chasse étrangers survolent l’entité sioniste

31/03/2010  
La deuxième chaîne israélienne a révélé que des avions de combats étrangers ont violé l’espace aérien israélien dans la soirée de mardi 30 mars, au large de la ville de Haïfa. La nouvelle est bien la première du genre vu que c'est en principe l'entité sioniste qui viole l'espace aérien des pays voisins.
Une fois repérés par les radars israéliens, ces avions ont immédiatement été pourchassés par des avions de chasse israéliens qui regagné leur bases militaires lorsqu’ils se sont assurés que ces avions étrangers n’ont pas l’intention d’attaquer des sites israéliens et étaient dans une mission non militaire. L’ identité de ces appareils n’a toutefois pas été révélé par la télévision.
Selon son correspondant militaire, les milieux militaires israéliens sont en état d’alerte maximale, de crainte que des positions israéliennes ne fassent l’objet d’une attaque aérienne perpétrée par un aviateur recruté par AlQaïda.
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=131621&language=fr 

Les USA refusent toute discussion sur les colonisations au Conseil de sécurité

31/03/2010  
Le site en ligne du quotidien israélien Yediot Aharonot, citant un membre de l’administration américaine ayant gardé l’anonymat, a rapporté que Washington refuse catégoriquement que le Conseil de sécurité puisse discuter la poursuite des colonisations israéliennes à l’est de Jérusalem AlQuds occupée. Et d’assurer que l’administration d’Obama campe toujours sur sa position qui s’oppose à la promulgation d’une résolution condamnant des activités israéliennes, et n’a pas changé sa politique d’imposer son veto à toute résolution allant dans ce sens.
Cette position survient au lendemain d’une déclaration venant d’une source diplomatique proche du gouvernement qatarie, selon laquelle les États-Unis sont en passe d’étudier l’éventualité de s’abstenir d’imposer leur veto au cas où le Conseil de sécurité en venait à voter sur la construction d’unités de colonisations à l’est de Jérusalem AlQuds occupée.
S’exprimant pour la BBC, la source qatarie a signalé que le ministre des affaires étrangères qatari a été informé d’une telle éventualité par la voix d’un haut responsable américain, la semaine dernière.

La phobie Finkelstein en Allemagne

mercredi 31 mars 2010 - 09h:31
Ali Fathollah-Nejad
Un universitaire réputé, fils de survivants de l’Holocauste se voit interdit de parole par le lobby d’Israël allemand : il devait donner des conférences sur Gaza.  
Dr Norman D. Finklestein - le Sionisme et la carte de l’holocauste : extrait d’une conférence donnée à Berlin en 2009
Le spécialiste universitaire internationalement connu du conflit israélo-palestinien Norman Finkelstein devait faire des conférences sur l’état actuel de ce conflit interminable et sur la situation à Gaza, un an après l’agression israélienne, à Munich et à Berlin, la semaine dernière. Sa tournée européenne de conférences, incluant des interventions prévues dans un certain nombre d’institutions prestigieuses, telles que l’Académie des Sciences de la République tchèque, la Faculté de Philosophie and des Arts de l’Université Charles de Prague, aurait dû l’amener à venir s’exprimer en Allemagne, sa précédente intervention dans ce pays remontant à 2002.
Initialement, une des conférences berlinoises de Finkelstein était sponsorisée par la Fondation Heinrich Böll, une institution affiliée au parti allemand des Verts. Il était prévu que l’événement prendrait place dans l’Eglise (protestante) de la Trinité, mais cette église se dédit. Dans une déclaration annonçant sa décision d’annuler cette manifestation, l’église « regrettait d’avoir été impliquée, contre son gré et à l’encontre de ses prises de position publiques, dans des polémiques antisémites et anti-israéliennes ». Peu après, le 9 février, la Fondation Böll annonçait à son tour qu’elle se dégonflait : « En raison d’inattention, d’investigations insuffisantes et de confiance excessive en nos partenaires de coopérations, nous avons commis une grave erreur. Nous estimons en effet que ni le comportement de M. Finkelstein ni ses thèses ne s’inscrivent à l’intérieur des limites d’une critique légitime. » Elle terminait en « remerciant les nombreux courriers et interventions qu’elle avait reçu au sujet de cette manifestation ».
L’autre conférence de Finkelstein était programmée au siège de la Foundation Rosa Luxemburg (RLS), une institution allemande affiliée au Parti de la Gauche. Mais, le 17 février, cette boîte-à-idées du Parti de la Gauche retira lui aussi son soutien, déclarant qu’il avait sous-estimé le « caractère politiquement détonnant » de l’événement, ajoutant que sa proposition de mettre un contradicteur en face de Finkelstein afin de garantir un « débat controverse et pluraliste » avait été rejetée par les organisateurs. Mis à part son insistance inhabituelle à inviter un « contradicteur », la RLS refusa de nommer celui-ci, rapport Doris Pumphrey, du comité d’organisation.
Les deux conférences de Finkelstein prévues à Munich, dont l’une devait être prononcée à la Maison amérique de Munich, furent, elles aussi, annulées.
Le lobby d’Israël allemand et l’allégation d’antisémitisme
Cette vague d’annulations faisait suite à une campagne concertée de groupes de pression néoconservateurs et sionistes, tels qu’Honestly Concerned, connus pour leur soutien inconditionnel à la politique israélienne et pour leur diffamation des détracteurs d’Israël, qu’ils qualifient d’« antisémites », ou encore de BAK Shalom, une organisation pro-sioniste de l’union des jeunes du Parti de la Gauche, qui fut un des principaux moteurs de la campagne visant à faire supprimer les conférences publiques de Finkelstein. Une déclaration signée par BAK Shalom et d’associations du même acabit affirme que « Finkelstein est internationalement populaire parmi les antisémites », le qualifiant d’« historien autoproclamé » et l’accusant de « révisionnisme historique » et d’« antisémitisme ».
Finkelstein, dont les deux parents sont des survivants du Ghetto de Varsovie et des camps de concentration nazis, est titulaire d’un doctorat de sciences politiques de l’Université de Princeton, il est l’auteur de plusieurs ouvrages universitaires consacrés au conflit israélo-palestinien. Son ouvrage intitulé Mythes et réalités du conflit israélo-palestinien (2006) a été salué par des chercheurs éminents, tels que le professeur à l’Université d’Oxford Avi Shlaim (« une contribution majeure à l’étude du conflit arabo-israélien ») et par l’intellectuel mondialement connu Noam Chomsky (« l’étude la plus révélatrice du contexte historique du conflit et des négociations de paix en cours »). En 2007, à la suite d’une campagne de diffamation, dans laquelle le professeur de droit à Harvard Alan Dershowitz a été impliqué, Finkelstein (diffamé par Dershowitz comme « un antisémite classique qui a invoqué tous les stéréotypes antijuifs »), en dépit de l’aval académique, s’était vu refuser une chaire à l’Université De Paul de Chicago, où il enseignait. Il convient de noter que l’ouvrage de Dershowitz, The Case for Israel (Le droit d’Israël), dont l’intégrité scientifique a été fortement mise en cause par Finkelstein et d‘autres a bénéficié d’une publicité sur le site web de BAK Shalom.
McCarthyisme à l’israélienne versus humanisme juif
Finkelstein ne cesse de prôner un règlement du conflit israélo-palestinien qui soit conforme au droit international et à ses résolutions, tout en insistant sur le fait que la leçon qu’il a retenue des souffrances endurées par sa famille du fait de l’Holocauste l’ont conduit à appeler l’attention sur le calvaire des Palestiniens. Il n’est pas le seul juif critique à l’égard d’Israël à avancer un argument de cette nature.
En réponse aux groupes de lobbying pro-israélien, le professeur Rolf Verleger, président de la section allemande de l’association European Jews for a Just Peace (EJJP) - un des sponsors des conférences berlinoises - a rejeté les allégations mises en avant à l’encontre de Finkelstein. Au contraire, Verleger l’a qualifié de « juif fier et conscient, qui se défend contre l’appropriation de la tradition juive par le nationalisme juif ne jurant que par le sang et le territoire ». Critiquant ces groupes de pression en raison de leur refus de condamner les violations des droits de l’homme et le nationalisme dans le cas d’Israël, Verleger a comparé leur tactique à l’agitation mccarthyiste, dirigée en l’occurrence contre de prétendues « activités anti-israéliennes ».
M. Verleger, qui est l’auteur de l’ouvrage Le fourvoiement d’Israël : L’opinion d’un juif (en allemand, PapyRossa, 2e édition, 2009), est un ancien membre du bureau des délégués du Conseil central des Juifs d’Allemagne. Il n’a pas été réélu à ce poste en raison de ses critiques ouvertes à l’encontre de la politique israélienne. Dans une lettre envoyée à l’Eglise de la Trinité afin qu’elle revienne sur sa décision d’annulation, Verleger rejetait l’idée selon laquelle le fait de critiquer la politique d’Israël équivaudrait à de l’antisémitisme, parlant, au contraire, de « responsabilité juive » à avancer une telle critique. Notant, dans ce courrier, que son père, qui avait perdu son épouse et trois fils à Auschwitz, est décédé, voici de cela quarante-cinq ans, le jour-même de la conférence prévue de Finkelstein à Berlin, avec un « numéro d’Auschwitz tatoué sur le bras », Verleger poursuivait en félicitant Finkelstein pour sa position fidèle « à la tradition humaniste du judaïsme allemand » à la Martin Buber, Hannah Arendt, ou encore à la manière du rabbin Leo Baeck.
Raison d’Etat de gauche
Le dédit de la Fondation Rosa Luxemburg (RLS) a généré une longue suite de protestations, qui se poursuivent encore aujourd’hui. Dans une lettre ouverte, certains parlementaires du Parti de la Gauche et certains sympathisants en vue de ce parti ont critiqué la manière dont cette fondation a traité Norman Finkelstein, estimant « absurdes » les allégations diffamatoires proférées à son encontre. Dans une autre lettre ouverte, des titulaires anciens et actuels de bourses de la RLS concluaient que cette fondation risque de perdre « son caractère de lieu propice aux débats et aux controverses de gauche », si elle devait continuer à éviter toute critique de la politique israélienne. Beaucoup d’autres militants de gauche ont eux aussi critiqué la décision prise par la RLS, rappelant les célèbres propos de Rosa Luxemburg : « La liberté, c’est toujours la liberté de celui qui pense autrement », mettant en garde la fondation contre le risque de ne plus être digne d’en porter le nom prestigieux.
Pour la RLS, ces critiques ne sont pas une première : cette fondation a été durement critiquée, l’été dernier, pour avoir laissé trois fomentateurs de guerre bien connus - dont un représentant important de BAK Shalom - s’exprimer lors de sa plus grande conférence annuelle laissée à l’initiative des étudiants. Le Parti de la Gauche et son think-tank ont connu des dissensions internes autour de la question de l’antisionisme et de l’anti-impérialisme, en particulier après que le secrétaire du groupe parlementaire de ce parti, Gregor Gysi eut prôné, au printemps 2008, la remise en question de ces principes-mêmes. La plaidoirie de Gysi a été perçue comme visant à aligner le Parti de la Gauche sur la raison d’Etat allemande. Dans un discours devant le parlement israélien (Knesset) en mars 2008, la chancelière allemande Angela Merkel avait déclaré :
« Ici bien plus que nulle part ailleurs, je tiens à souligner explicitement que tout gouvernement allemand et tout chancelier allemand avant moi a assumé la responsabilité historique spéciale de l’Allemagne vis-à-vis de la sécurité d’Israël. Cette responsabilité historique fait partie intégrante de la raison d’être de mon pays. Pour moi, en tant que chancelière allemande, par conséquent, la solidarité d’Israël ne fera jamais l’objet d’une quelconque négociation ».
Faisant étalage de « solidarité inconditionnelle » avec la politique israélienne, deux jours après le début de l’opération militaire à Gaza déclenchée par Tel-Aviv l‘année dernière, la chancelière allemande et le Premier ministre israélien Ehud Olmert « tombaient d’accord pour déclarer que la responsabilité de l’évolution de la situation dans la région incombait clairement et exclusivement au Hamas ». Cette déclaration fut ensuite reprise par le secrétaire du Parti de la Gauche à Berlin, Klaus Lederer, lors d’une manifestation de soutien à Israël.
Après les annulations des diverses conférences de Finkelstein, le junge Welt, un quotidien indépendant de gauche connu pour son opposition irréfragable aux guerres illégales, est intervenu afin de proposer ses locaux plutôt modestes à Berlin, pour qu’il puisse y faire une conférence.
Finalement, dans une déclaration datée du 20 février, Finkelstein expliqua qu’il ne viendrait pas du tout en Allemagne : « Certains Allemands semblent déterminés à ce que leurs concitoyens n’entendent que des opinions sur le conflit israélo-palestinien qui soutiennent la politique du gouvernement israélien. Une telle intolérance n’est pas bonne pour les Palestiniens, qui vivent sous une occupation militaire brutale. Elle n’est pas bonne pour les Allemands, qui veulent que leur pays soutienne les droits de l’Homme et le droit international. Elle n’est pas bonne pour les Israéliens dissidents courageux, qui ont besoin du soutien de l’Union européenne. »
Au cours des conférences prévues, Finkelstein allait, entre autres choses, commenter le Rapport Goldstone, commissionné par les Nations unies, qui a trouvé Israël coupable de crimes de guerre lors de son agression contre Gaza durant l’hiver 2008-2009. En l’absence de voix critiques puissantes telle celle d’un Finkelstein, Berlin n’aura aucun problème à continuer de violer les lois tant allemandes qu’européennes, qui interdisent les ventes d’armes à des régions du monde déchirées par des conflits militaires (comme le territoire du conflit israélo-palestinien).
Cet étouffement des critiques à l’encontre de la politique israélienne a de nombreux précédents
L’on a connu plusieurs autres occurrences, en Allemagne, récemment, où des critiques de la politique d’Israël furent traitées de la sorte. En janvier de cette année, trois députées du parti de la Gauche (qui ont également signé la lettre ouverte à la RLS) ont été attaquées par des associations du même tonneau, en concert avec des pasteurs évangéliques, au motif qu’elles ont refusé de participer aux ovations debout à la fin de l’adresse de Shimon Peres au Bundestag, prononcée à l’occasion de la Journée de Commémoration de l’Holocauste.
Les trois parlementaires, qui avaient rendu hommage aux victimes des crimes nazis lors de cérémonies antérieures au discours de Pérès, ont expliqué leur refus en pointant l’exploitation par le président israélien de l’événement à des fins de propagande en faveur d’une guerre contre l’Iran. Dans son discours, Pérès, en effet, avait qualifié le gouvernement iranien « de danger pour le monde entier ». En dépit d’appels en cours d’Israël à une frappe militaire conter l’Iran, le Président israélien a déclaré, sans sourciller : « nous nous identifions aux millions d’Iraniens qui se révoltent contre la dictature et la violence ». La section allemande de l’EJJP, mentionnons-le au passage, avait auparavant critiqué l’invitation faite à Pérès.
Début 2009, un débat prévu portant sur l’offensive militaire israélienne à Gaza, lors d’une des principales émissions politiques à la télévision allemande, « Anne Will », avait été annulé quelques jours seulement avant sa diffusion prévue, la chaîne ayant apparemment fait l’objet de pressions politiques.
En octobre 2009, à la suite d’une campagne de lobbying analogue à celle de l’affaire qui nous occupe, un débat prévu à Munich avec l’historien israélien en exil Ilan Pappé fut annulé par les autorités municipales. Dans une lettre ouverte, le Professeur Pappé - qui s’exprimait alors dans un autre lieu public - écrivit que son père « s’était vu intimer le silence, de la même manière, en sa qualité de juif allemand, dans les années 1930 ». Comme lui, poursuivait-il, son père et ses amis étaient considérés des juifs « ‹ humanistes › et ‹ pacifistes › dont il fallait à tout prix étouffer l’expression et écraser ». Pappé a ajouté qu’il « était inquiet, comme devrait l’être toute personne consciente, au sujet de la liberté d’expression et de la santé de la démocratie dans l’Allemagne d’aujourd’hui », la décision de censurer sa conférence en étant une parfaite illustration.
Tant Finkelstein que Pappé sont les auteurs d’études de pointe sur le conflit israélo-palestinien. Ils sont considérés être des avocats éloquents d’une solution juste et légale au conflit. Leur origine juive les rend tout particulièrement dérangeants pour les partisans inconditionnels d’Israël, qui ont très souvent recours à des critiques infâmantes à leur égard, en les qualifiant d’antisémites, voire de « juifs se haïssant eux-mêmes ».
L’on pourrait soutenir qu’une telle distinction entre de « bons » et de « mauvais » juifs équivaut, en lui-même, à une sorte d’antisémitisme.
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
* Ali Fathollah-Nejad est un chercheur spécialisé dans les relations internationales du Moyen-Orient. Il a un site web, consultable à l’adresse : http://www.fathollah-nejad.com
4 mars 2010 - Mondialisation.ca - Vous puvez consulter cet article à :
http://www.mondialisation.ca/index....

« Nous défendons notre culture » : une interview de Samir Joubran

mercredi 31 mars 2010 - 06h:12
Adri Nieuwhof
The Electronic Intifada
Ce mois-ci, le groupe palestinien : Le trio Joubran, a donné un concert à Genève pour soutenir le travail de l’association Meyrin-Palestine qui projette de construire un centre culturel à Gaza. Le trio Joubran est composé de trois frères, Samir, Wissam et Adnam Joubran, qui jouent de l’oud, un instrument en forme de poire du Moyen-Orient qui fait partie de la famille du luth. Le collaborateur d’Intifada Electronique Adri Nieuwhof parle avec Samir Joubran de la musique du trio.
(JPG)
Adri Nieuwhof  : Pouvez-vous vous présenter, s’il vous plaît ?
Samir Joubran : Je suis l’aîné de trois frères. Nous sommes des musiciens de Palestine, nés à Nazareth. Mon père est un joueur de oud de la troisième génération. Wissam a étudié au conservatoire Antonian Stradivari en Italie. Il a appris à fabriquer des instruments à cordes, surtout des violons. C’est lui qui a fabriqué nos instruments. J’ai une formation classique et j’ai commencé à jouer en public à douze ans. En 2003 Wissam et moi avons fait un CD, c’est un duo, une rencontre de nos ouds.
L’année dernière nous avons fait un troisième CD, un hommage au poète palestinien Mahmoud Darwish. Nous composons toute notre musique nous-mêmes. C’est peut-être la première fois dans l’histoire que trois frères jouent ensemble sur trois ouds.
AN : Pourquoi avez-vous choisi le oud ? Que signifie cet instrument pour vous ?
SJ : J’ai grandi dans une maison pleine de ouds. Mon père en fabriquait un par mois. On peut même dire que j’ai vécu dans une maison où tout tournait autour du oud.. Cet instrument est le père de tous les instruments à corde. Il a plus de 4000 ans. C’est plus qu’un morceau de bois ; Quand vous jouez vous le serrez contre vous, vous le sentez résonner dans votre ventre. Il fait partie de notre corps, de notre culture, de notre identité. Il y a deux jours nous étions à Nazareth. Nous avons donné un concert à Haifa et un autre à Ramallah le 13 mars, jour de l’anniversaire de Mahmoud Darwish que l’Autorité Palestinienne a institué Journée de la Culture palestinienne. A ces concerts nous avons utilisé la voix et les chants de Mahmoud Darwish (en passant un enregistrement de ses poèmes récités par lui-même).
AN : Je vous ai vu à un concert de soutien à Gaza. Pourquoi avez-vous décidé de faire cela ?
SJ : Nous avons 70 à 80 concerts par an, principalement en Europe. Nous sommes invités par des professionnels, ils nous invitent pour notre musique. Nous nous sommes produits environ quatre fois à Genève. Cela nous plaît et nous plaisons au public. L’association qui nous a invités aide les Palestiniens de la bande de Gaza. Nous n’avons pas hésité une seconde. Nous voulons contribuer au combat de notre peuple pour la liberté. Nous ne voulons pas être ni des héros ni des victimes. Nous voulons vivre comme des êtres humains.
AN : Vos frères Wissam et Adnam sont les autres membres du trio. Votre musique donne l’impression que vous parlez d’une seule voix. Comment y êtes-vous parvenus ?
SJ : Nous ne partageons pas seulement la musique, nous sommes de la même famille. S’il y a des problèmes dans la famille, notre musique s’en ressent. J’ai pris mon frère Wissam (qui a dix de moins que moi) dans le groupe parce qu’il était un excellent joueur de oud. Adnam s’est donné beaucoup de mal pour qu’il soit prêt à jouer en public. Nous nous comprenons, nous partageons les mêmes émotions, les mêmes racines, nous venons de la même école de musique. Il y a entre nous une grande unité, ce qui ne nous empêche pas d’avoir encore un style personnel, reconnaissable dans notre musique.
Nous travaillons ensemble pour la Palestine, pour notre culture.
AN : Pouvez-vous nous parler de votre relation avec Mahmoud Darwish ? En quoi est-il si important pour vous ?
SJ : J’ai commencé à jouer avec Mahmoud Darwish en 1996 : avec lui en personne, avec ce qu’il représente pour moi, avec ses poèmes. Il est le poète le plus important du siècle passé. Nous avons donné un concert avec lui à Arles deux semaines avant sa mort. Il m’a dit : « Tu as le futur devant toi ». Mon futur est dans le passé. Mahmoud Darwish est partout dans notre musique, jusque dans le titre des morceaux. Une fois il a mentionné le mot « majaz », cela signifie « métaphore ». Je ne connaissais pas ce mot et je lui ai demandé ce que cela voulait dire. Il m’a répondu : « Une métaphore c’est l’ombre des mots ». Nous avons appelé notre dernier CD ainsi en honneur de Mahmoud Darwish. Il est la voix de la Palestine et le deuxième nom de la Palestine.
AN : Vous avez dit que vous aviez donné un concert à Ramallah le 13 mars. N’avez-vous pas eu de problèmes pour vous y rendre ?
SJ : Sur la route de Nazareth à Ramallah nous avons été retenus deux heures au checkpoint de Qaladiya. Vous avez peut-être entendu parler des troubles qu’il y a eu à Jérusalem ? A Qalandiya il y a eu beaucoup de coups de feu, des gaz lacrymogènes, les soldats courraient tout partout. Nous sommes restés quand même parce que nous voulions absolument aller à Ramallah. Nous voulons mener une vie normale dans une situation anormale. Nous voulions faire oublier un peu leurs problèmes aux habitants de Ramallah en leur apportant de l’amour et de l’art. Des personnes de tous âges sont venues au concert. Notre mission est de donner l’exemple de l’espoir malgré les difficultés qui sont les nôtres.
AN : Pensez-vous que la culture palestinienne est menacée ?
SJ : Oui, oui, Mais je crois que toutes les cultures sont menacées à cause de l’Internet. Nous les Palestiniens nous n’avons pas besoin de regarder les autres cultures. La tradition n’est pas ce que vous lisez dans le passé, c’est ce que vous écrivez aujourd’hui. Nous défendons notre culture. Israël essaie de voler notre terre, nos arbres, nos âmes. Mais ils ne peuvent voler notre culture. C’est en affirmant notre culture et en creusant plus profondément dans notre culture que nous faisons notre histoire. J’espère qu’un jour la Palestine sera libre. Nous voulons monter sur scène comme les autres musiciens. Les musiciens de Suède n’ont pas besoin de penser à la libération de leur pays quand ils montent en scène. Non, quand la Palestine sera libre, nous serons libres.
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8442

Gaza : Une expérience unique !

publié le jeudi 1er avril 2010
Myrtille
 
Départ à 7h30 du Consulat Général de France à Jérusalem.
Jérusalem - Gaza : 80km environ.
Temps aller en voiture : 1h30.
Frontière d’Erez, temps d’attente : environ 2h.
A notre arrivée à la barrière, une femme dans une guérite demande nos passeports. Nous remontons en voiture. Un soldat armé nous scrute. La jeune femme s’en va en direction du terminal. On attend. Le temps semble long. Pour détendre l’atmosphère, on plaisante un peu entre nous.
La jeune femme revient, elle nous demande de descendre de voiture. Elle demande à chacun de nous nos noms. Puis on remonte en voiture.
Quelques minutes après, elle nous dit de garer de reculer la voiture et de la garer à côté. 2 voitures attendent derrière nous.
Attente.
Elle nous fait signe de réavancer la voiture jusqu’à la barrière.
Attente.
Elle nous demande de garer de nouveau la voiture sur le côté.
Attente.
Elle nous dit à nouveau d’avancer la voiture à la barrière. On se demande si on va avoir l’autorisation de passer la barrière.
La barrière s’ouvre. Une petite lueur d’espoir.
Le terminal : immense. On se demande bien pourquoi il est si grand. Il n’y a personne.
On entre pour montrer nos passeports aux guichets, un par un. On répond aux questions du type : pourquoi on veut entrer à Gaza, d’où on vient, qui on est, etc. Stress.
Le chauffeur de la voiture est palestinien. Cela pose problème. Attente.
Pause café à côté des guichets pendant l’attente. On remarque les siège défoncés et sales.
Enfin on peut sortir. Toujours pas de car de touristes dans l’immense hangar...
On passe la frontière, les militaires ne nous arrêtent pas.
De l’autre côté du mur : un autre monde. Route défoncée. Le paysage : un no man’s land. 500 mètres pour rejoindre le check-point palestinien "Ramsa-Ramsa". 10mn d’attente avant qu’ils ouvrent la barrière.
Presque personne sur les routes à proximité de la frontière. Tout est "Destroy". Les traces d’explosions, de maisons délabrées, d’autres rafistolées.
On voit quelques motos à vendre sur le côté de la route. celles que les Palestiniens ont pu amener d’Egypte lors de l’ouverture de la frontière.
On se dirige vers le Centre Culturel Français. Visite des lieux, on fait connaissance de l’équipe autour d’un thé.
Direction ensuite vers la bibliothèque des jeunes, le lieu de mon expo. Très beau bâtiment, peut-être le seul encore intact de la ville. Visite de la bibliothèque puis vernissage. Un accueil très chaleureux. Les jeunes me posent des questions sur mon travail.
Après un pot de l’amitié, retour au Centre Culturel Français pour un 2eme vernissage d’un peintre Palestinien après le déjeuner et quelques photos de l’équipe. Beaucoup de monde pour le vernissage.
Seul lieu culturel de rencontre et d’échange sur l’art, la littérature...
Départ à 15h. Déjà ! Faut pas tarder pour pas être refoulés à la frontière.
Arrivés à Ramsa-Ramsa, beaucoup d’attente. Des questions par téléphone en provenance du terminal, mais je ne sais pas de quoi il s’agit. Mes accompagnateurs gèrent. Un thé offert par les gardiens du check-point nous réchauffe et nous aide à lutter contre le gros courant d’air froid.
Les militaires veulent que je passe seule à pieds car je n’ai pas de passeport diplomatique. Je flippe un peu. Je ne sais pas ce qui m’attend. Au bout de 1h30 environ, le feu vert est donné.
Traversée du no man’s land en voiture très lentement. On s’arrête à la 1ère barrière. Elle s’ouvre. On avance un peu. Une voix féminine au micro nous dit "Stop !". "Descendez de voiture !". On ne sait pas d’où vient la voix. Peut-être du mirador où les soldats ont les mitraillettes pointées sur nous. On descend de voiture. On avance un peu. On entend "Stop !"
"Retournez à Ramsa-Ramsa !"
Les Palestiniens appellent pour savoir pourquoi on est revenu. En fait, il fallait que je descende de voiture à l’endroit du tunnel pour passer la frontière à pied !
Encore longue attente... environ 1h.
Feu vert des militaires, mes acolytes me déposent puis s’en vont. Je rentre dans le long tunnel défoncé. J’aperçois au fond 3 hommes. Je marche lentement. Je ne sais pas où aller. Un homme me propose de m’accompagner. Il essaye de me parler en anglais. On se comprend mal mais je le remercie.
Chemin un peu long. On arrive au mur en béton de 8 mètres de haut. Impressionnant de se trouver au pied du mur ! Rien pour s’asseoir, sauf 2 fauteuils roulants pris par une journaliste anglaise et un palestinien âgé. Toujours en courant d’air. Les 6 portes en fer sont fermées. La journaliste est en colère. 20mn qu’elle est là. Les militaires ne répondent pas au téléphone. Ils nous laissent sans savoir ce qui se passe et dans l’attente.
Le jour tombe. Au loin, on commence à entendre des tirs au coucher du soleil. Sensation étrange. Mes acolytes m’appellent : je leur dis que je suis coincée devant les portes en fer fermées, ils me répondent que eux aussi sont coincés car les militaires veulent ouvrir la voiture diplomatique... Ce qui est totalement illégal...
Environ 1h20 d’attente, puis 1 porte s’ouvre. Fausse joie : c’est la porte de ceux qui entrent à Gaza ! Déception... Puis une autre porte s’ouvre. Nous entrons. Vérification du portable de la journaliste, puis on passe un portillon. Attente devant le 2ème. Faut savoir qu’il faut appuyer sur un petit bouton noir pour sonner !!! Le feu rouge passe au vert, on pousse le gros tourniquet un par un pour passer.
50mètres environ en L, on est dans un grand couloir gris avec 8 portes fermées. On avance jusqu’à la 8ème (au hasard .). Petite attente, la porte s’ouvre. On entre pour découvrir un espèce de labyrinthe à mi-hauteur avec des demi portes transparentes. On doit passer un par un chaque demi porte. Attendre que le petit bouton vert s’allume.
Ensuite, avec l’aide d’un Palestinien on dépose nos effets dans un bac, on vide nos poches, on enlève gilets, ceinture etc mais on garde le passeport à la main.
Chacun notre tour, on doit entrer dans un cylindre transparent, les pieds écartés, les mains levées pour être scannés aux rayons en entier (bah oui des fois qu’on aurait je ne sais quoi dans le corps...)
Pendant tout ce temps, les militaires israéliens n’ont aucun contact avec nous, ils nous observent de loin du 1er étage derrière leur vitre, prêts à parler au micro si besoin.
Récupération des affaires, faut encore passer la dernière étape : présenter son passeport et répondre aux questions du genre : "pourquoi vous voulez aller en Israël ? Chez qui vous allez ? Quand rentrez-vous en France ? Montrez-moi votre billet d’avion. Pourquoi êtes-vous allée à Gaza ? Avec qui ? Avez-vous un autre passeport ? Etes-vous terroriste ? Avez-vous un papier qui prouve ce que vous dites ? etc..."
Hallucinant !!!! Fiction ? Non... Juste la réalité !
Enfin hop ! un tampon sur mon passeport... Et encore la route à faire jusqu’à Jérusalem. Avec de gros embouteillages.
Résultat : pour 5h passées à Gaza, nous avons passé 8h à faire la route aller-retour et surtout à ATTENDRE !!!!!!! attendre sans savoir si on allait pouvoir entrer à Gaza, ni si on allait pouvoir SORTIR de Gaza.
Ce traitement est pour les internationaux. Imaginez le traitement pour les Palestiniens...
J’ai eu la chance de pouvoir aller à Gaza. C’était en 2008 et je n’oublierai JAMAIS !

« La question de Jérusalem dépasse le cadre du conflit israélo-palestinien »

publié le jeudi 1er avril 2010
Entretien avec Leïla Shahid

 
Leïla Shahid est représentante de la Palestine à Bruxelles. Selon elle, le désaccord apparu la semaine dernière entre Barack Obama et le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou est le signe d’une vaste réorganisation géostratégique en cours à Washington.
Vous revenez de Palestine où vous étiez quand a éclaté la crise des constructions de nouvelles colonies à Jérusalem-Est. Depuis, il y a eu la rencontre de Benyamin Netanyahou avec Barack Obama. Un coup de froid diversement interprété  : simple brouille entre amis ou désaccord profond  ?
Leïla Shahid. C’est une vraie crise qui n’a pas commencé la semaine dernière mais en septembre 2009, quand Barack Obama a invité le premier ministre israélien et le président palestinien Mahmoud Abbas à New York, avec l’intention de relancer les négociations de paix et de faire une déclaration solennelle à l’Assemblée générale de l’ONU. Il voulait mettre en pratique son discours du Caire où il avait dit que le conflit israélo-
palestinien était la clé de voûte de tous les conflits de la région, de l’Irak à l’Afghanistan en passant par l’Iran. Malheureusement, l’attitude de Netanyahou a infligé à Obama une humiliation publique et entraîné le refus par les Palestiniens de tout contact direct à haut niveau. Que pouvait faire Mahmoud Abbas face à Netanyahou disant  : je refuse les frontières de 1967, je refuse de négocier sur Jérusalem et sur le droit au retour des réfugiés, je ne reconnais ni les accords signés ni la feuille de route du Quartet  ?
Pourquoi la crise n’a-t-elle éclaté qu’en mars  ?
Leïla Shahid. Parce qu’Obama a été pris par des difficultés internes et par l’Afghanistan. Il a dû remiser la question palestinienne au placard. D’autant plus que le lobby pro-
israélien, très influent au Congrès, intervient sur tout et pouvait lui mettre des bâtons dans les roues pour sa loi sur l’assurance santé. Maintenant, il est un peu plus libre et il revient à la pierre angulaire de sa politique étrangère  : le règlement du conflit palestinien est la clé d’une réorganisation complète de ses alliances. C’est très clair quand on voit les déclarations de militaires de haut rang, comme le général Petraeus, qui a dirigé les opérations en Irak. Il dit que « l’obstination d’Israël porte atteinte à la crédibilité des États-Unis et met en danger leurs intérêts nationaux ». Et que « la colère arabe à propos de la situation en Palestine limite la profondeur des liens entre les États-Unis et les gouvernements et populations de la région ». Cela signifie que le sabotage de la paix par le gouvernement israëlien, son refus de l’État palestinien, empêche les États-Unis de renforcer leur alliance avec les pays arabes pour faire face à l’Iran. Obama a besoin d’un front très large pour résoudre la crise iranienne. Il a besoin des Européens, de la Russie, de l’ensemble du monde arabe. Or le monde arabe vient de redire qu’il ne soutiendrait pas la reprise de négociations avec Israël sans gel de la colonisation, notamment à Jérusalem-Est.
Ce sont les conclusions du sommet arabe de Syrte, auquel assistait d’ailleurs la Turquie.
Leïla Shahid. C’est aussi un allié important pour Obama. Or, le premier ministre turc a déclaré que Jérusalem était « la prunelle de ses yeux ». Dans l’ensemble du monde musulman, les populations demandent  : « Que faites-vous pour Jérusalem  ? » La question dépasse le cadre du conflit israélo-palestinien. C’est un point sensible, très important pour Obama au moment où il redessine la carte de ses alliances pour bâtir une politique basée sur le multilatéralisme.
Quelles sont les conséquences de la crise en Israël et aux États-Unis  ?
Leïla Shahid. En Israël, c’est un séisme. Les Israéliens, habitués à des relations idylliques, sont bouleversés par la froideur d’Obama à l’égard de Netanyahou  : il l’a planté là et fait attendre pour aller dîner avec sa famille  ! Et on se souvient que la dernière crise grave, en 1991, entre Bush père et Shamir, s’est soldée par le départ de Shamir et l’arrivée de Rabin.
Aux États-Unis, il y a une levée de boucliers de certains membres du Congrès qui sont aux ordres d’Israël sous l’influence de l’Aipac. Le lobby pro-israélien est en train de se mettre en branle dans tout le pays et Obama n’aura pas la tâche facile.
Que pensez-vous des premiers pas Mme Ashton, la « Madame Affaires étrangères » de l’UE  ?
Leïla Shahid. Son voyage dans la région a été très important. Elle a eu le courage d’insister pour aller à Gaza et à Jerusalem-Est où elle a rencontré Hanane Ashraoui, ce qui n’a pas plu à Israël. Elle a surtout affirmé  : « Ma feuille de route, c’est la déclaration de l’UE du 8 décembre dernier. » C’est important, car elle rappelle tous les points importants à nos yeux  : les frontières de 1967, Jérusalem-Est, territoire occupé qui doit devenir la capitale de l’État palestinien, le problème des réfugiés qui doit être traité comme le propose l’initiative de paix arabe. Après, elle est allée à Moscou où elle a fait adopter cette « feuille de route » par le Quartet. Et dans le Quartet, il y a les États-Unis. Cela explique aussi le raidissement d’Israël. Mais il faut savoir que la position de Mme Ashton dépend de ce que les 27 lui concèdent. Or, parmi les membres de l’UE, il y en a qui insistent encore pour le rehaussement des relations avec Israël.
Entretien réalisé par Françoise Germain-Robin

Boycott, désinvestissement, sanctions, une campagne pour la justice

publié le jeudi 1er avril 2010

Ivar Ekeland, Annick Coupé, Nahla Chahal et Michèle Sibony
A l’heure où ni la communauté internationale, ni l’Union européenne et encore moins la France, ne jouent leurs rôles dans l’application des résolutions internationales votées par l’ONU, il s’agit bien de construire un mouvement citoyen, "par le bas", exerçant des pressions économiques et politiques sur Israël afin qu’il applique les résolutions votées par les Nations unies.
Pour la Campagne Boycott désinvestissement sanctions (BDS) à l’égard d’Israël, l’heure est semble-t-il en France à la criminalisation et aux attaques diffamatoires. La tribune publiée par Me Michaël Ghnassia sur Le Monde.fr du 24 mars n’en est qu’un exemple. La rhétorique déployée par ce dernier renvoie un geste citoyen pour obtenir l’application du droit international, le boycott, à une "hérésie morale". Le boycott a pourtant une histoire en forme d’arme des sans-armes, que Me Ghnassia semble bien oublier : boycott des bus de Montgomery en 1955 à l’appel de Martin Luther King, boycott de l’Afrique du Sud contre l’apartheid à la fin des années 1970… A une échelle plus modeste, en janvier 2001, des ouvriers de Calais et Ris-Orangis menacés de licenciements appelaient à boycotter leur propre compagnie, Danone.
Aujourd’hui, la Campagne internationale BDS, dont des dizaines d’associations, de syndicats et de partis politiques sont signataires, relaie l’appel de la société civile palestinienne lancé en 2005, enjoignant aux "hommes et femmes de conscience du monde entier [d’]imposer de larges boycotts et [de] mettre en application des initiatives de retrait d’investissements contre Israël tels que ceux appliqués à l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid". Un appel repris depuis en France et dans le monde, et qui s’inscrit d’abord dans un contexte politique dont Me Ghnassia ne saurait ignorer les derniers développements les plus tragiques : lorsqu’Israël proclame il y a trois semaines la construction de 1 600 logements supplémentaires à Jérusalem-Est, continuant ainsi à coloniser et à expulser des familles palestiniennes, il s’agit d’une violation totale de la résolution onusienne 242. Le rapport de la commission Goldstone, accusant Israël de "crimes de guerre" et de possibles "crimes contre l’humanité" lors de la guerre contre Gaza en janvier 2009, et qui a fait plus de 1 400 morts palestiniens, a été adopté par le Conseil des droits de l’homme et l’Assemblée générale de l’ONU, sans que pourtant rien ne soit fait par les grandes institutions internationales pour mettre fin au blocus imposé à l’ensemble de la bande de Gaza.
Or toute l’essence et l’éthique de la Campagne BDS se situe à ce point précis : à l’heure où ni la communauté internationale, ni l’Union européenne et encore moins la France, ne jouent leurs rôles dans l’application des résolutions internationales votées par l’ONU, il s’agit bien de construire un mouvement citoyen, "par le bas", exerçant des pressions économiques et politiques sur Israël afin qu’il applique les résolutions votées par les Nations unies. C’est cela, la Campagne BDS, et rien que cela : l’exigence du droit, et de tout le droit, à l’heure où les puissances internationales abandonnent justement ces "sans-droits" que sont aujourd’hui les Palestiniens.
Michaël Ghnassia écrit à juste titre que "la justice des hommes s’est construite sur ce principe de la responsabilité individuelle, qui est aujourd’hui un droit fondamental à valeur constitutionnelle, consacré par la Déclaration des droits de l’homme et l’ensemble des conventions internationales". Or c’est justement à cette notion de responsabilité individuelle que nous appelons. Responsabilité individuelle de citoyens, qui s’interrogent sur les Accords d’associations entre Israël et l’Union européenne qui ne valent, comme l’indique leur article 2, que si Israël "respecte les droits de l’homme". Responsabilité de consommateurs également : lorsque l’entreprise israélienne Agrexco/Carmel, exportant fleurs, fruits et légumes, compte s’installer dans le port de Sète, nous sommes en droit de dénoncer le fait que cette entreprise exporte 70 % des productions des colonies israéliennes installées dans les territoires de Cisjordanie (en toute illégalité, selon les normes du droit international), et de refuser d’en consommer les produits.
Me Michaël Ghnassia écrit encore que "l’objet de cette campagne-propagande n’a finalement pour but que de réduire une nation, composée d’individus aux opinions et aux engagements aussi différents que ceux qui peuvent exister en France, en un unique ennemi désincarné et sans humanité : l’’Israélien’ ou le ’sioniste’". Or, faut-il aussi le rappeler, la campagne de boycott, de désinvestissement et de sanctions, lancée à l’initiative d’acteurs politiques, syndicaux et associatifs palestiniens, a été reprise et soutenue en Israël même par des mouvements pacifistes et anticolonialistes israéliens, qui, comme la Coalition des femmes pour la paix alimente depuis quelques années un site nommé "A qui profite l’occupation" (Who Profit from the Occupation ?), permet de cibler les entreprises israéliennes et étrangères impliquées dans la colonisation. C’est cela qu’omet de dire Me Michaël Ghnassia : la Campagne BDS n’a justement aucune couleur confessionnelle. Elle s’étend de la société civile palestinienne aux mouvements anticolonialistes israéliens, des syndicats britanniques au Conseil des étudiants de Berkeley (Californie) demandant à leur université de se désinvestir de sociétés américaines impliquées dans la fabrication d’armes israéliennes. C’est peut-être ce caractère pluriel, internationalisé et antiraciste de la Campagne BDS qui fait peur aujourd’hui à un gouvernement israélien dans lequel l’extrême droite tient plusieurs ministères, dont celui des affaires étrangères. Et qui explique le déferlement de dénégations et de mensonges à l’encontre d’une campagne internationale de boycott n’ayant qu’un seul objectif reconnu : l’application du droit.
Signataires :
Ivar Ekeland est ancien président de l’université Paris-Dauphine et président de l’Aurdip (Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine),
Annick Coupé est porte-parole de Solidaires,
Nahla Chahal est coordinatrice de la Campagne civile pour la protection du peuple palestinien,
Michèle Sibony est co-présidente de l’Union juive française pour la paix,
tous sont membres de la Campagne BDS France.

La crise

publié le jeudi 1er avril 2010
Michel Warschawski

 
Sorti renforcé du vote sur l’assurance maladie, Barack Obama reprend les négociations avec le Premier ministre israélien sur le gel de la colonisation dans un contexte particulièrement hostile.
« Mardi soir dernier, les relations entre Israël et les Etats-Unis se sont enfoncées dans une crise particulièrement grave. Une crise stupide, superflue et dangereuse... Ni les Etats-Unis, ni Israël ne font preuve de maturité et de responsabilité, ce qui place le sort de Ramat Shlomo, de l’hôtel Shepherd et de Silwan entre les mains d’Ahmadinejad, Nasrallah et Meshaal », écrit le commentateur Ari Shavit dans l’édition du jeudi 25 mars du Haaretz. Ramat Shlomo, Shepherd et Silwan sont les trois derniers sites de colonisation juive à Jérusalem-Est.
Les rencontres en tête à tête et à huis clos entre le président états-unien et le Premier ministre israélien ont été extrêmement tendues, affirment les proches d’Obama, en particulier sur la question du gel de la colonisation et sur un calendrier précis de négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne. Concernant ces deux objectifs, Netanyahou semble sourd aux injonctions de la Maison-Blanche, mais le président américain ne paraît pas prêt à lâcher le morceau.
Libéré du dossier sur l’assurance maladie qui a été son objectif prioritaire, Obama peut reprendre les dossiers de politique étrangère, et en particulier les objectifs fixés dans son discours du Caire, il y a moins d’un an. Aux considérations politiques s’ajoute maintenant un compte personnel à régler avec Netanyahou qui n’a pas hésité à utiliser le lobby pro-israélien pour faire échouer la loi sur l’assurance maladie et affaiblir ainsi le président démocrate. Au-delà des divergences de fond sur la politique à mener au Proche-Orient, Netanyahou est un néo-conservateur qui agit en permanence pour remettre en selle ses amis de la droite républicaine.
Selon ses proches, Obama a exigé des réponses claires et rapides, refusant à Netanyahou de jouer la montre, une tactique qui a toujours été privilégiée par les dirigeants israéliens. A l’opposé, le Premier ministre israélien essaie de repousser l’ouverture d’un nouveau round de négociations, parce qu’il n’a rien à offrir à Mahmoud Abbas, même pas des gestes de « confidence building » que demande la Maison-Blanche. Au contraire : chaque nouvelle maison construite dans une colonie affaiblit encore davantage le président de l’Autorité palestinienne et renforce la popularité du Hamas qui n’a pas cessé de prédire l’échec de toute tentative de négociation avec le gouvernement actuel de l’Etat d’Israël. Quant au gel de la colonisation, il faudrait plus que des mots pour que Washington parvienne à l’imposer à Netanyahou.
Il y a vingt ans, une crise majeure avait éclaté entre le gouvernement Shamir et l’administration Bush (le père) , là aussi sur une demande américaine de gel de la colonisation. Usant de 13 milliards de dollars de garanties bancaires comme appât, Bush avait réussi à provoquer des élections anticipées et permis ainsi la victoire de Yitzhak Rabin et l’ouverture des négociations d’Oslo. La grande différence c’est que, aujourd’hui il n’existe aucune relève travailliste possible au Likoud, Ehoud Barak ayant sabordé son parti pour faire tandem avec Netanyahou. Il reste évidemment l’option d’un retour du parti Kadima au gouvernail : sa dirigeante, Tsipi Livni, s’y prépare en faisant de la crise avec les Etats-Unis un argument de poids pour décrédibiliser à la fois Netanyahou et son caniche travailliste.
Siné Hebdo , "le journal mal élevé" est un hebdomadaire en vente dans les kiosques (2 euros) tous les mercredis.
Transmis par l’association "Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5ème (CJPP5)" http://cjpp5.over-blog.com/

Washington demande un gel de quatre mois de la colonisation à Jérusalem-Est

01/04/2010
Des manifestants palestiniens ont lancé des pierres contre la 
prison militaire d’Ofer, en Cisjordanie, où une dizaine d’activistes 
palestiniens, dont un cadre du Fateh, Abbas Zaki, sont détenus depuis 
dimanche. Musa al-Shaer/AFP
Des manifestants palestiniens ont lancé des pierres contre la prison militaire d’Ofer, en Cisjordanie, où une dizaine d’activistes palestiniens, dont un cadre du Fateh, Abbas Zaki, sont détenus depuis dimanche. Musa al-Shaer/AFP
Les États-Unis s'engagent à faire pression sur les Palestiniens pour qu'ils acceptent des négociations directes avec Israël en échange d'un geste de bonne volonté de l'État hébreu.
Les États-Unis ont demandé à Israël un gel de quatre mois de la colonisation juive à Jérusalem-Est, y compris dans les quartiers juifs, en échange de négociations directes avec l'Autorité palestinienne, afin de relancer le processus de paix, selon des médias israéliens. Washington s'est engagé à faire pression sur le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour qu'il accepte ces négociations directes avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, écrivait hier le quotidien Haaretz, citant des responsables israéliens. La chaîne israélienne Channel Two, qui a également fait état de la proposition américaine, a précisé que la réponse d'Israël n'était pas attendue avant la fin des célébrations de la pâque juive, la semaine prochaine. Le bureau de M. Netanyahu n'a pas souhaité commenter ces informations. Selon le Haaretz, la durée de quatre mois coïncide avec le calendrier proposé par la Ligue arabe pour des discussions indirectes, dites de « proximité », entre Israéliens et Palestiniens sous l'égide des États-Unis.
Début mars, M. Abbas avait accepté de tenir ces négociations indirectes. Mais le sommet arabe tenu en Libye a décidé, le 28 mars, de conditionner la reprise de ces négociations à un arrêt total de la colonisation israélienne, y compris à Jérusalem-Est, une position adoptée également par les Palestiniens. « Il doit y avoir un gel total des colonies à Jérusalem et dans l'ensemble de la Cisjordanie avant un retour aux négociations, directes ou indirectes », a dit le porte-parole de M. Abbas, en réaction à l'information du Haaretz. « Il faut tenir compte des paramètres fixés par le sommet arabe en vue d'une reprise du processus de paix », a déclaré Nabil Abou Roudeina à l'AFP.
Le gouvernement Netanyahu a jusqu'à présent exclu tout arrêt de la colonisation à Jérusalem-Est, secteur à majorité arabe dont la communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion en 1967. Israël considère l'ensemble de la Ville sainte comme sa capitale « indivisible et éternelle », tandis que les Palestiniens souhaitent établir la capitale de leur futur État à Jérusalem-Est. Le contentieux des colonies est aujourd'hui le principal obstacle à la relance du processus de paix. M. Netanyahu est rentré le 25 mars en Israël, après une visite sous tension aux États-Unis qui n'a pas permis de régler la crise avec l'administration Obama née d'une annonce d'un nouveau projet de colonisation à Jérusalem-Est en pleine visite, le 9 mars, du vice-président américain Joe Biden. Face à la pression des États-Unis, Israël avait annoncé en novembre un moratoire limité et temporaire (10 mois) sur la construction de nouveaux logements en Cisjordanie. Mais ce moratoire ne concerne pas Jérusalem-Est.
Nouvelle implantation sauvage près de Bethléem
Par ailleurs, des centaines d'Israéliens ont participé hier à la création d'une implantation sauvage près de la ville palestinienne de Bethléem, en Cisjordanie occupée. Le Mouvement pour l'intégrité de la terre d'Israël, un groupe d'extrême droite, avait appelé ses partisans, en majorité des adolescents, à se rendre au sud de Bethléem, pour créer « un nouveau point d'implantation juif ». Cette organisation milite pour la légalisation par les autorités israéliennes des « avant-postes » juifs en Cisjordanie, nom donné aux implantations sauvages créées près des colonies. Il y en a plus de 100, selon l'organisation anticolonisation La Paix maintenant. Le nouveau site a reçu le nom d'« Arzé Shlomo », à la mémoire d'un adolescent israélien, Shlomo Nativ, tué par un Palestinien en 2009 dans la colonie voisine de Bat Ayin.
Abbas Zaki détenu en Cisjordanie
Toujours en Cisjordanie, les forces de sécurité israéliennes ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants palestiniens qui lançaient des pierres pour protester contre la détention d'un cadre du Fateh, selon des témoins. Quelque 300 Palestiniens s'étaient rassemblés devant le point de contrôle de Beitounia, près de la prison militaire d'Ofer, où une dizaine d'activistes palestiniens, dont le cadre du Fateh, Abbas Zaki, sont détenus depuis dimanche. M. Zaki, membre du comité central du Fateh, et les autres militants avaient été arrêtés lors d'un défilé organisé à Bethléem pour dénoncer les restrictions israéliennes imposées aux chrétiens palestiniens voulant se rendre à Jérusalem pour célébrer la fête des Rameaux.
Des dirigeants du Fateh ont pris part à cette manifestation de solidarité qui devait coïncider avec la comparution en justice des 10 militants palestiniens. L'audience a été repoussée à aujourd'hui. 

Le Hamas n’a qu’une seule stratégie (2)

[ 01/04/2010 - 00:52 ]
Dr. Azzam At-Tamimi
De toute évidence, le mouvement du Hamas se trouve actuellement dans une vraie crise. Il est encerclé dans la bande de Gaza, poursuivi en Cisjordanie, boycotté partout dans le monde à peu de chose près. Néanmoins, la crise de ses adversaires est plus profonde, ce qui lui donne une position privilégiée, en dépit de ses difficultés. Le problème des adversaires du Hamas, c’est que ce dernier est devenu un point incontournable dans tout processus politique concernant la cause palestinienne. La cause de cette donne est les élections de 2006 qui avaient donné au mouvement une légitimité difficile à ignorer. Il y a aussi l’échec de toutes les tentatives de tourner la rue palestinienne de la bande de Gaza contre lui.
Dans ce contexte, il faut parler de toutes ces tentatives internationales et régionales, surtout égyptiennes, visant à concrétiser une réconciliation entre les mouvements du Fatah et du Hamas. Des tentatives pour faire sortir tout le monde de ses crises, tout le monde sauf le Hamas. Tout le monde veut faire sortir le Hamas non de sa crise, mais de la scène politique tout court.
Les Américains et leurs alliés européens veulent une sortie pour la crise. La réconciliation avec le Hamas peut être la clef, à condition que ce dernier reconnaisse les conditions du Quartette : reconnaître le droit d’"Israël" à exister, laisser tomber l’arme et enfin, accepter tous les accords signés entre l’OLP et l’Entité sioniste.
Et pour ce qui est des régimes arabes, ils considèrent le Hamas comme un mal nécessaire. Ils veulent une réconciliation qui coupera les ailes du Hamas et qui rendra à l’autorité palestinienne sa domination sur la bande de Gaza, comme c’est le cas en Cisjordanie. Le but réel de la réconciliation sera de mettre le Hamas à genoux. Le Hamas doit se soumettre aux conditions du Quartette afin de mettre fin à l’isolement de la bande de Gaza et rendre au mouvement sa considération sur la scène internationale. Et quelques Arabes, dont l’autorité palestinienne et le régime égyptien, disent qu’ils n’ont pas d’autre choix que de se soumettre aux exigences du Quartette. Pour eux, le mouvement du Hamas porte la totale responsabilité de la continuation du blocus et de l’impasse du parcours, en n’acceptant pas les conditions de la communauté internationale.
Et en ce qui concerne la réconciliation, le mouvement du Hamas montre depuis un certain temps une sorte d’hésitation. Des contradictions perturbent les déclarations de certains de ses responsables et de ses porte-paroles. Vu l’affliction que le mouvement subit en Cisjordanie et vu le blocus asphyxiant la bande de Gaza, certains membres du Hamas voient dans la réconciliation la seule porte de sortie, la solution salutaire.
D’autres dirigeants du mouvement du Hamas ne voient dans cette réconciliation qu’une ruse pour retirer du mouvement ce qu’on n’avait pas réussi par d’autres moyens. Le point le plus dangereux de cette réconciliation reste les élections que les adversaires du Hamas insistent à vouloir effectuer en ce moment. Et en ce moment, dans les conditions actuelles, organiser des élections selon les mesures de l’autorité palestinienne, pour qu’elle ne perde pas, sera un arrêt de mort pour le Hamas. Il perdra la légitimité de la même façon qu’il l’avait gagnée.
Le mouvement du Hamas a tôt fait de reprendre la situation en main. Il a donné ses instructions à toutes les tranches du mouvement, à l’intérieur comme à l’extérieur, en leur demandant d’adopter une position unique : la position officielle du mouvement. Et la position officielle déclarée du mouvement est de s’attacher à la réconciliation, sans pour autant payer un prix que le mouvement ne pourra supporter. Il ne veut une réconciliation qui fera sortir l’Egypte et Mahmoud Abbas de leur crise, sans un engagement à lever le blocus, à ouvrir les points de passage, à libérer les détenus enfermés dans les prisons de l’autorité en Cisjordanie, à stopper la coopération sécuritaire existante entre l’autorité et "Israël".
Article écrit par Dr. Azzam-Timimi, auteur du livre Le Hamas, chapitres non-achevés Traduit et résumé par le CP

Des dizaines de Palestiniens ont été asphyxiés lors des affrontements à Ramallah et Jénine

[ 31/03/2010 - 19:02 ]
Cisjordanie – CPI
Des jeunes palestiniens se sont accrochés, le mercredi après-midi 31/3, avec les forces occupantes sur le barrage de Bitounia, à Ramallah et dans le village de Toura, à l'ouest de la ville de Jénine, en causant l'asphyxie des dizaines de Palestiniens après que les soldats de l'occupation ont lancé des bombes lacrymogènes sur les citoyens.
Des témoins oculaires ont dit que des centaines de Palestiniens qui ont organisé une marche vers le barrage de Bitounia, près de la prison d'Ofer se sont accrochés avec les forces de l'occupation qui ont lancé des bombes lacrymogènes, où plusieurs Palestiniens ont été asphyxiés et d'autres arrêtés.
L'armée sioniste a reconnu également la blessure de trois de ses soldats.
Dans la ville de Jénine, une marche populaire a été organisée dans le village de Toura, à l'Ouest de la ville dans le cadre des activités de la journée de la terre, en se dirigeant vers la porte de la colonie sioniste de "Chakid", installée sur les terres du village, où les Palestiniens se sont accrochés avec les soldats sionistes.

De violents affrontements entre les forces occupantes et des jeunes palestiniens à Bethléem

[ 31/03/2010 - 18:53 ]
Bethléem – CPI
Le camp de Dhaicha des réfugiés palestiniens, situé au sud de la ville de Bethléem, en Cisjordanie occupée a témoigné, le mercredi à l'aube 31/3, de violents affrontements entre plusieurs jeunes palestiniens et les forces occupantes qui ont envahi le camp.
Des sources locales ont déclaré que les forces occupantes ont envahi le camp et ont pénétré dans plusieurs maisons, en cassant leurs contenus avant de casser deux voitures dans le camp.
Les sources ont ajouté que plusieurs jeunes palestiniens ont lancé des pierres et des bouteilles vides sur les soldats sionistes.
Dans le même contexte, les forces occupantes ont envahi le camp d'Ezza, près de la ville de Bethléem, où elles ont donné des convocations à deux Palestiniens.

L'occupation envahit l'Est de khan Younès

[ 31/03/2010 - 18:46 ]
Gaza – CPI
Plusieurs blindés militaires sionistes ont envahi, ce matin, le mercredi 31/3, la région de Kissoufim, à l'Est de la ville de Khan Younès, dans la Bande de Gaza.
Plus de 20 blindés militaires sionistes appuyés par plusieurs bulldozers ont envahi une surface limitée des terres agricoles palestiniennes dans cette région, en rasant et déracinant les arbres fruitiers, selon des témoins oculaires.
Les témoins ont ajouté que cette invasion est la plus grande depuis l'opération de la résistance palestinienne contre une force sioniste, en faisant deux soldats tués et 5 blessés.

Des colons sionistes envahissent la mosquée sainte d'el-Aqsa

[ 31/03/2010 - 17:18 ]
El-Qods occupée – CPI
Des dizaines de colons sionistes ont envahi, le mercredi matin 31/3, les esplanades de la mosquée sainte d'el-Aqsa, dans la ville occupée d'el-Qods.
Cette incursion se déroule sous la protection des grandes forces de la police sioniste et des milices des gardes-frontières qui se sont déployées dans les rues de la ville sainte et aux entrées de la mosquée d'el-Aqsa, depuis plusieurs jours, en transformant la ville en une caserne militaire.
Des témoins oculaires ont dit que les extrémistes sionistes ont fait assaut dans les esplanades de la mosquée sainte, à travers ses diverses portes, en causant une tension au sein des Palestiniens.
Les témoins ont affirmé que des associations sionistes extrémistes se préparent pour organiser leurs festivals à l'occasion de la fête juive de pourim devant la porte d'al Khalil, l'une des portes de la vieille ville d'al-Qods occupée.

L'occupation interdit la prière dans la mosquée d'el-Ibrahimi

[ 31/03/2010 - 13:09 ]
El Khalil – CPI

Les autorités de l'occupation ont décidé de fermer, aujourd'hui et demain, la mosquée d'el-Ibrahimi dans la ville d'el Khalil, sous prétexte de la fête de pâques juive.
Des sources palestiniennes ont déclaré que les autorités de l'occupation ont interdit aux croyants palestiniens, de faire la prière dans la mosquée sainte d'el-Ibrahimi, à partir de l'aube de mercredi 31/3 et jusqu'à l'aube de vendredi prochain, au moment où elles ouvrent toute la mosquée devant les colons sionistes pour célébrer la fête de pâque juive.
Des organisations sionistes ont appelé les colons sionistes à participer aux festivals organisés dans la mosquée d'el Ibrahimi, durant les deux jours prochains, pour exercer leurs rites.
On note que les forces occupantes vont empêcher également l'appel à la prière durant les deux jours prochains dans cette mosquée.
De grandes forces sionistes ainsi que les éléments des gardes-frontières se déploient dans la vieille ville d'el Khalil et aux entrées de la mosquée sainte d'el-Aqsa, ainsi que ses alentours et les routes reliant entre les colonies qui encadrent la ville d'el Qods.

Les Palestiniens des territoires occupés en 1948 confirment leur fort maintien à leurs terres

[ 31/03/2010 - 12:27 ]
Al Nassera - CPI

Les Palestiniens dont leurs territoires ont été occupés par l'occupation en 1948 célèbrent la journée de la terre, en organisant plusieurs activités populaires pour commémorer le 34ème anniversaire des six martyrs qui sont tombés, en 1976, dans le champ d'honneur pour défendre leur patrie, leur terre et leurs droits légitimes confisqués par l'entité sioniste qui est appuyée par la communauté internationale et prétend instaurer la démocratie et respecter les droits de l'homme.
Les Palestiniens des territoires palestiniens occupés en 1948 qui souffrent extrêmement des pratiques sauvages israéliennes, sont sortis en grandes masses pour célébrer la journée de la terre et rendre hommage aux martyrs qui sont tombés dans le champ d'honneur en 1976, durant la journée de l'Intifada de la terre, tout en appelant au soulèvement des palestiniens face aux crimes et violations de l'occupation israélienne, en soulignant que la Palestine et sa ville sainte d'el Qods, ainsi ses lieux saints, dont la mosquée d'el Aqsa restent des lignes rouges, et en exhortant les dirigeants palestiniens à la nécessité de réaliser immédiatement leur union face aux projets et agendas très dangereux de l'entité sioniste.
"Nous ne cédons jamais et nous n'allons jamais se mettre à genoux", ont crié les manifestants palestiniens en protestant contre les violations et crimes de l'occupation.
Des représentants et politiciens, ainsi que des personnalités du village de Sekhnine, dont le député à la Knesset, Dr. Djamel Zehaleka, ont participé aux différentes activités des palestiniens pour  célébrer la journée de la terre, en appelant à l'exploitation de la colère et des efforts du peuple palestinien à l'intérieur pour renoncer aux politiques israéliennes racistes, discriminatoires et injustes qui n'ont pour objectif que de limiter l'existence des palestiniens au profit des colons sionistes extrémistes, en accentuant le colonialisme, le judaïsme, et tentant de priver les palestiniens de  toute activité réelle et politique.
"L'occupation a volé plus de 80% de notre terre historique au profit des colons extrémistes sionistes", a ajouté le député palestinien.

Les forces occupantes rasent des terres et déracinent des oliviers à "Koukab abou Haija"

[ 31/03/2010 - 12:43 ]
Palestiniens de 48 – CPI
Les bulldozers qui appartiennent au département prétendu des terres d'Israël a envahi, la nuit dernière, des terres privées dans le village de Koukab Abou Haïja, en les rasant et déracinant des oliviers.
Ces terres qui sont situées au côté Est du village de Koukab appartiennent au Hadj Mohamed et Omar Abou Haïja.
Après que les habitants du village ont entendu cette nouvelle, ils se sont dirigés immédiatement vers les terres rasées, en compagnie des membres du conseil municipal et son président, Nouaf Hajouj, ainsi que des représentants des forces politiques, dont le secrétaire de la branche de l'assemblée nationale démocratique, Kassem Ahmed, où ils ont planté, de nouveau, les oliviers déracinés.
Nouaf Hajouj a dit que ces pratiques sionistes sauvages sont injustifiées, en contactant des responsables dans le département des terres, ainsi que le conseil régional "Mesghaf", en s'accordant sur la tenue d'une séance avec son représentant et la présence des propriétaires de ces terres, mais ce responsable s'est excusé à cause de la fête de pâques juive, selon ses prétentions.
L'avocat Omar Abou Haïja a dit que ces pratiques sionistes racistes et sauvages viennent dans le cadre des politiques sionistes programmées qui ciblent l'existence des palestiniens dans les territoires occupés en 1948.

Hamas : La Palestine de la mer au fleuve est notre nation

[ 31/03/2010 - 11:53 ]
Damas - CPI

Le Hamas a affirmé que la commémoration de la journée la terre, ainsi que la célébration du 34ème anniversaire des six martyrs qui sont tombés dans le champ d'honneur pour défendre leur patrie en 1976, coïncident cette année avec les escalades sionistes sauvages contre les lieux saints, les extensions coloniales, les destructions des maisons palestiniennes, à el Qods, le mur d'apartheid et raciste, le renforcement du blocus illégal contre les Gazaouis, ainsi que la poursuite des résistants par les services de Dayton en Cisjordanie occupée.
Dans un communiqué paru, le mardi 30/3, le Hamas a demandé au peuple palestinien de célébrer la journée de la terre comme un symbole de lutte nationale et historique face aux violations et crimes sionistes, en soulignant que les palestiniens sont déterminés, plus que jamais, de récupérer leurs droits légaux à travers la résistance nationale, et que le retour des réfugiés palestiniens est un droit légitime et sacré.
En attirant l'attention sur l'arrogance du gouvernement terroriste et agressif sioniste sous la direction de Benjamin Netanyahu, le Hamas a mis en garde contre les agendas très dangereux, sauvages, discriminatoires et inhumains de ce gouvernement, en appelant à une stratégie arabe officielle, efficace, réelle, tangible et bien déterminée pour défier les projets racistes et très violents de l'occupation israélienne qui vise toute notre nation.
"Les arabes doivent se réveiller et prendre des initiatives réelles, en rejetant toute négociation directe ou indirecte avec l'ennemi occupant qui continue de les humilier", a souligné le Hamas.
En célébrant la journée de la terre et les martyrs qui sont tombés, à Dir Yacine, Araba, Gaza, Sekhnine, Khan Younès, el-Khalil, Jénine et dans toute région palestinienne, le Hamas a souligné que ces activités viennent pour dire à l'occupation que les palestiniens s'attachent, plus que jamais, à leurs terres natales et vont défier, par tous les moyens possibles, les projets sionistes racistes et illégaux, en précisant que l'occupation doit bien comprendre que "La Palestine de la mer au fleuve restera toujours le territoire des palestiniens, en précisant également que la ville sainte d'el Qods est leur capitale éternelle, et que les réfugies palestiniens chassés par la force doivent certainement retourner un jour à leurs maisons natales".

L'armée sioniste utilise ses soldats comme des cobayes

[ 31/03/2010 - 11:01 ]
Al-Nassera – CPI
Un rapport médiatique hébreu qui a été publié dernièrement a montré qu'une commission médicale de l'armée de l'occupation a utilisé des dizaines de soldats sionistes comme des cobayes lors de ses tentatives pour trouver un sérum anti-charbon.
Le journal hébreu, "Maariv", a dit que 64 soldats sionistes ont participé lors de leur service militaire aux expériences de cette commission médicale qui tentait de découvrir un sérum anti-charbon, mais ces soldats ont présenté une plainte au tribunal sioniste dans la colonie de Bitah Tekva, en appelant le ministère sioniste de la guerre de leurs donner 18 millions Shekels comme dédommagement.

La ligue des Oulémas palestiniens alerte la nation pour soutenir la mosquée sainte d'el Aqsa

[ 31/03/2010 - 10:41 ]
Gaza - CPI
La Ligue des Oulémas palestiniens a requit le soutien et les forces des peuples arabo-musulmans, plus particulièrement les palestiniens pour défendre leur mosquée sainte d'el-Aqsa, en appelant l'autorité palestinienne à rejeter les négociations inutiles avec l'ennemi occupant sioniste qui profite des faits sur le terrain en judaïsant toute la Palestine et violant ses lieux saints musulmans et chrétiens.
Les Oulémas ont insisté sur le rôle de la résistance nationale face à la barbarie sioniste, en confirmant qu'elle est le seul choix pour la libération de la Palestine historique et la protection des lieux saints profanés par l'occupation qui tente, par tous les moyens, de les voler en prétendant qu'ils appartiennent au patrimoine juif.
"Les tentatives sionistes continuelles pour envahir la mosquée sainte d'Al Aqsa sont un fort message, claire et explicite, en humiliant tous les côtés concernés officiels et non officiels, notamment ceux d'Oslo, et représentent également une violation très flagrante contre les sentiments de plus d'un milliard et demi de musulmans au monde", a contesté la Ligue des Oulémas dans un communiqué publié, le mardi 30/3.
Les Oulémas ont qualifié les escalades très agressives et sauvages de l'occupation, notamment contre les lieux saints dans les territoires palestiniens occupés, d'une réponse sioniste officielle au sommet arabe qui s'est déroulé en Libye.
La ligue des Oulémas a averti des pratiques sauvages et discriminatoires de l'ennemi sioniste contre la mosquée d'al Aqsa, en condamnant son annonce à l'inauguration de la synagogue de Hourva ( la ruine).
Les Oulémas palestiniens ont appelé à l'adoption de mesures réelles et efficaces pour sauver les lieux saints et les protéger des violations et crimes des autorités occupantes, en condamnant les tentatives des extrémistes sionistes pour faire des sacrifices durant leur prétendue "fête de Pâque juive", dans les esplanades sacrées de la mosquée d'al-Aqsa. 

L'occupation appelle l'Egypte à accélérer la construction du mur d'acier

[ 31/03/2010 - 10:17 ]
Al Nassera - CPI
Un haut responsable au gouvernement de l'occupation a appelé l'Egypte à accélérer la construction du mur d'acier le long des frontières égyptiennes avec la Bande de Gaza, lequel va aggraver sûrement la tragédie des habitants Gazaouis assiégés illégalement depuis 4 ans consécutifs.
Reuters a rapporté d'un responsable sioniste :" Les autorités égyptiennes travaillent dans un projet et j'espère qu'il soit achevé en fin de cette année, en ajoutant que ce projet comporte la construction d'un mur d'acier de 20 mètres de profondeur, et un système sécuritaire pour mettre fin à la contrebande à travers Philadelphia (Salah Eddine), en indiquant aux frontières entre la Bande de Gaza et l'Égypte.
"Je ne peux pas dire que je me ressens parfaitement à l'aise, mais nous voyons que les égyptiens sont très actifs", a ajouté le haut responsable.
Les palestiniens totalement bloqués dans la Bande de Gaza s'exposent aux agressions et crimes de l'occupation et ses alliés, en interdisant aux Gazaouis d'accéder à leurs besoins nécessaires, dont la nourriture, le lait pour leurs enfants, les vêtements, notamment après le renforcement du blocus très sévère et inhumain, en les poussant de creuser des tunnels pour pouvoir survivre.