samedi 27 juin 2009

Le filon de Gaza

publié le vendredi 26 juin 2009

Yotam Feldman et Uri Blau
Comment des officiers israéliens, répondant aux pressions de divers lobbies et intérêts, organisent le blocus de la population de Gaza. Extraits :

Chaque semaine, une dizaine d’officiers du Bureau israélien de Coordination des Activités du Gouvernement dans les Territoires occupés (COGAT) se réunissent dans le bâtiment Templer du ministère de la défense à Tel Aviv, pour décider quels produits alimentaires apparaîtront sur les tables des 1,5 millions d’habitants de la bande de Gaza../.. Ces officiers ont, par exemple, décidé que les kakis, les bananes et les pommes étaient vitaux pour la subsistance de base et donc autorisés à entrer dans Gaza, alors que les abricots, les prunes, le raisin et les avocats étaient des produits de luxe non autorisables. Durant les dernières années, ces officiers ont été responsables de l’interdiction d’entrée dans la bande de Gaza de viande en boîte, sauce tomate, vêtements, chaussures et carnets de notes. Tous ces articles sont stockés dans les entrepôts géants loués par les fournisseurs israéliens près du point de passage de Kerem Shalom, en attendant un changement de politique.

“Notre politique n’est pas fixée mais sujette en permanence à des changements“, explique un officiel du COGAT. Ainsi, il y a environ deux mois, les officiels du COGAT ont autorisé l’entrée des citrouilles et des carottes, inversant une interdiction qui durait depuis de nombreux mois. L’entrée de “friandises“ telles que cerises, kiwis, amandes, grenades et chocolat est formellement interdite. De même que le halva, la plupart du temps. Selon des sources impliquées dans les activités du COGAT, les responsables au plus haut niveau, y compris le coordonnateur par intérim, Amos Gilad, surveillent quotidiennement la nourriture qui entre à Gaza et approuvent personnellement l’entrée de chaque variété de fruit, légume ou nourriture transformée demandée par les Palestiniens. Au cours d’une réunion, le colonel Oded Iterman, officier au COGAT, a expliqué comme suit leur politique : “ Nous ne voulons pas que les ravisseurs de Gilad Shalit se gavent de bamba (une nourriture rapide prisée en Israël) au-dessus de sa tête.“ ../..

Le document intitulé “ Lignes rouges“ explique : “ afin de rendre possibles les conditions de base de la vie à Gaza, le ministre adjoint de la défense a autorisé l’entrée dans la bande de Gaza de 106 camions de denrées humanitaires dont 77 d’aliments de base../..“ Après quatre pages remplies de tableaux détaillés sur le nombre de grammes et de calories autorisés à la consommation pour les résidents de Gaza (décomposés selon le genre et l’âge), vient cette recommandation : “ il est nécessaire de négocier avec la communauté internationale et le Ministère de la Santé palestinien pour fournir des suppléments nutritionnels (seule une partie de la farine à Gaza est enrichie) et une éducation pour une nutrition correcte.“ Imprimé en grosses lettres à la fin du document, figure cet avertissement : “ La stabilité de l’effort humanitaire est essentielle pour la prévention du développement de la malnutrition.“

Ces quantités permettent une très faible marge d’erreur ou d’incident. De plus, l’analyse du COGAT n’est exacte qu’à condition d’un partage égal des quantités minimum autorisées. “ Cette analyse ne prend pas en considération la distribution sur le terrain“ précise le document “Lignes rouges“../.. Si certains reçoivent plus, d’autres recevront nécessairement moins que le minimum requis. Il est donc difficile de concilier cette information avec les déclarations du ministre de la défense et des officiers du COGAT, selon lesquelles il n’y a pas de réelle pénurie alimentaire à Gaza.

Lors de leurs rencontres avec des officiels des organisations internationales, les officiers israéliens répètent cette phrase : “pas de prospérité, pas de développement, pas de crise humanitaire.“ Un officier supérieur du COGAT explique à Haaretz que ce n’est pas une politique de siège, mais plutôt la restriction de l’entrée des produits de luxe. Le choix des produits qualifiés “de luxe“ change de semaine en semaine et parfois de jour en jour.

Certains de ces changements sont le résultat de pressions internationales. Par exemple, durant sa visite de Gaza en février dernier, le sénateur US John Kerry fut stupéfait de découvrir qu’Israël n’autorisait pas les Palestiniens à faire entrer des camions de pâtes. A la suite de pressions américaines, le 20 mars, le cabinet israélien décidait d’autoriser le transfert sans restrictions de produits alimentaires. Mais, fait incroyable, le personnel du COGAT ne voit aucune contradiction entre cette décision et les importantes restrictions qui continuent néanmoins d’être imposées à l’entrée de nourriture../..

... Depuis le début du blocus, aucune liste des articles autorisés et interdits n’a été communiquée à la partie palestinienne. Le porte parole du DCO ( district coordination office) dit qu’une telle liste n’existe pas et que “les Palestiniens savent ce qui est autorisé.“

“Si on se reporte 2 ans en arrière, on se rend compte que c’était de la folie pure“ dit un officier supérieur qui servait au COGAT quand le blocus fut imposé. “Il y avait une politique vague, peu claire, influencée par les intérêts de certains groupes, par tel ou tel lobby, sans rapport avec les besoins de la population. Par exemple, les producteurs de fruits ont un lobby puissant qui pouvait faire en sorte que, certains jours, 20 à 25 camions de fruits entrent à Gaza../.. Ce n’était pas ce dont les Gazans avaient besoin, mais les intérêts israéliens prenaient le pas sur les besoins de la population../..

Les auteurs citent un producteur et transporteur de fruits (Avshalom Herzog) : “… il est clair comme le jour que celui qui détermine la nature des chargements de fruits est le directeur de l’organisation des producteurs en lien avec un officier chargé de l’agriculture au DCO de Gaza. Aujourd’hui, on peut faire entrer des pêches, bananes, pommes dates. Les kumquats étaient autorisés jusqu’à hier, mais il n’y a ni prunes, ni citrouilles, ni melon ni oignon. C’est simplement incroyable.“

Autre citation du ministre adjoint de la défense Vilnai après avoir décidé de faire entrer 3 camions de melons par semaine : “ pour éviter la chute du marché en Israël.“

Selon un autre document de la fin avril signé par un adjoint de Vilnai : “ la politique d’Israël aux points d’entrée répond à diverses considérations… des considérations économiques, y compris la filière agricole, sont à la base de cette politique.“

Meir Yifrah, secrétaire de l’organisation des producteurs de légumes, essaie aussi d’influencer le COGAT et le ministère de la défense. “Une fois par mois, j’envoie un texto au ministre de l’agriculture Simhon Shalom pour l’informer que la situation du marché est tendue, les producteurs ont besoin d’envoyer leurs produits à Gaza, voyez cz que vous pouvez faire avec le ministre de la défense… Il me semble bizarre que la citrouille soit définie comme un produit de luxe. On l’utilise plus pour nourrir les animaux que les personnes… L’an dernier, nous étions en mauvaise situation avec les oignons, beaucoup de producteurs étaient encombrés de stocks. Nous avons fait pression sur le ministère de l’agriculture et ils ont augmenté le quota d’oignons de 5 à 8 camions..

Le ministère de l’agriculture déclare qu’il se soucie aussi des intérêts des Palestiniens : “ quand une décision doit être prise sur le type de produits à autoriser, le ministère prend en considération les besoins des Palestiniens, la capacité à y faire face et les intérêts des producteurs israéliens, et spécialement le consommateur israélien, de façon à maintenir des prix raisonnables sur le marché local…“

Le document “Lignes rouges“ .../.. précise que les Gazans ont besoin pour se nourrir de 300 veaux par semaine, 200 de moins qu’avant le blocus. Néanmoins, pendant les six derniers mois depuis l’opération “Cast lead“ Israël n’a autorisé l’entrée d’aucun veau vivant, seulement de la viande et du poisson congelés. Pendant la période précédant la guerre où l’importation de veaux était encore autorisée, elle était limitée aux veaux venant d’Israël et non d’autres pays comme auparavant. Eyal Erlich –un importateur qui vendait 50 000 veaux par an en provenance d’Australie- pense que le ministre de l’agriculture… a exploité la situation pour contraindre le marché local à acheter israélien, et ainsi favoriser les éleveurs locaux. .....

La suite de l’article évoque les transitaires, les pots de vin, la revente d’autorisations etc.

article complet publié par Haaretz

http://www.haaretz.com/hasen/spages...

Mashaal à Obama : nous apprécions vos paroles, mais les actes parlent plus fort

Palestine - 26-06-2009
Par Khaled Amayreh
Dans un discours décisif à Damas jeudi après-midi, le leader du Hamas Khalid Mashaal a exhorté le Président Barack Obama à transformer ses paroles positives sur les droits légitimes du peuple palestinien en actions concrètes.« Nous apprécions le nouveau langage d’Obama, nous pensons que c’est un pas dans la bonne direction. Cependant, nous attendons de l’administration américaine qu’elle mette ses paroles en actes et qu’elle cesse d’imposer des conditions au Hamas. »





































Khaled Meshaal hier 25 juin à Damas (photo Reuters)


Mashaal a dit que traiter avec le Hamas doit être basé sur le respect du choix démocratique du peuple palestinien, et non sur l’imposition de conditions comme celles imposées par le Quartet, qui comprennent la reconnaissance inconditionnelle du régime israélien d’apartheid, l’abandon total de la résistance et l’acceptation sans réserve de tous les vagues accords et arrangements entre Israël et l’Autorité Palestinienne (AP).

Mashaal a souligné que des conditions comme celles-ci avaient été imposées par Israël et les USA et mises en œuvre par l’AP, mais que rien n’a changé sur le terrain puisque l’occupation israélienne reste inébranlable, l’expansion des colonies se poursuit sans répit et les horizons palestiniens se restreignent de plus en plus.

Il a argumenté que quelles que soient les exigences et conditions israéliennes auxquelles l’AP se soumet, de nouvelles exigences et conditions apparaissent.

« Ils ont demandé à l’AP de reconnaître Israël, et l’AP a reconnu Israël. Mais, vous voyez, maintenant ils veulent que les Palestiniens reconnaissent la nature juive d’Israël, qu’al-Quds al Sharif soit la capitale d’Israël, et qu’ils abandonnent le droit au retour des réfugiés. Vous voyez, les conditions et les exigences d’Israël sont sans fin. »

Mashaal a souligné que le Hamas n’était pas vraiment préoccupé par une reconnaissance des puissances étrangères.

« La priorité du Hamas n’est pas d’être reconnu par les autres, mais plutôt que les autres reconnaissent les droits légitimes du peuple palestinien. La cause nationale palestinienne est prioritaire au Hamas, et l’intérêt pour la cause nationale prend le pas sur tout autre intérêt et considération. Et aucune faction n’a le droit de faire des concessions au dépens de la cause nationale pour des dividendes politiques factionnels. »

Sur le discours de Netanyahu

Mashaal a réservé quelques-unes de ses paroles les plus fortes au Premier Ministre israélien Benyamin Netanyahu, qui, il y a deux semaines, a proposé la création d’une entité palestinienne aux contours vagues, qui serait presque totalement contrôlée par Israël et ne comprendrait pas Jérusalem.

« Netanyahu veut donner à notre peuple un Etat avec le nom, mais sans la substance. Il peut continuer à entretenir ses caprices fascistes autant qu’il veut, il ne trouvera pas un Palestinien pour l’écouter. »

Il a dit que le discours raciste de Netanyahu reflétait une tournure d’esprit intrinsèquement raciste et toute entière tournée vers le désir de maintenir l’occupation de notre mère patrie.

De plus, il a souligné que reconnaître Israël comme Etat juif signifiait, en termes clairs, tuer le droit au retour et miner l’avenir des 1,5 million de Palestiniens qui sont citoyens d’Israël.

Mashaal s’est adressé aux dirigeants arabes, leur disant qu’ils devaient se retirer du soi-disant plan de paix arabe parce qu’Israël le considère avec mépris.

« Netanyahu a renversé les rôles, il est donc futile de continuer à tendre la main à une direction israélienne insolente. C’est pourquoi, en réponse à l’arrogance et à l’insolence d’Israël, j’exhorte les dirigeants arabes à se conduire de manière digne, à proposer d’autres choix et à rassembler nos forces, qui sont disponibles s’il y a la volonté de le faire. »

Il a dit que le Hamas souhaitait et était prêt à coopérer avec tout parti pour accélérer les intérêts nationaux du peuple arabe. Il a ajouté que supplier Israël pour la paix donnerait un impression de faiblesse.

Le chef du bureau politique du Hamas a consacré une partie importante de son discours à la scission nationale avec le Fatah, disant que l’unité nationale palestinienne était primordiale, pas nécessairement pour hâter les pourparlers de paix avec Israël, mais plutôt pour renforcer le peuple palestinien et accroître sa capacité à extirper les droits palestiniens légitimes des griffes sionistes.

« L’unité nationale est essentielle parce qu’elle consolide notre front intérieur en face d’Israël. »

Il a dit que le Hamas avait décidé d’agir avec diligence pour mettre fin à ce désaccord grâce aux efforts égyptiens de médiation. Cependant, Mashaal a dit qu’il y avait trois exigences sans lesquelles la réconciliation inter-palestinienne ne se réaliserait pas.

D’abord, les Palestiniens ne doivent autoriser aucune interférence étrangère dans leurs affaires internes. En deux, les Palestiniens doivent se mettre d’accord sur les points de contentieux en un seul bloc, et trois, l’Autorité Palestinienne doit mettre fin à sa politique provocatrice d’arrestation des partisans et des sympathisants du Hamas.

« Le problème n’est pas un simple désaccord interne. Nous parlons de pratiques systématiques menées par le gouvernement Fayyadh sous supervision du général américain Keith Dayton. Il y a une coordination étroite avec l’armée d’occupation israélienne contre les éléments de la résistance pour les arrêter ou les tuer, comme ce fut le cas récemment à Qalqiliya. »

Mashaal a souligné que jusqu’à 830 hommes et femmes [affiliés au Hamas] dont des savants, des universitaires, des étudiants, des commerçants et autres professionnels languissaient dans les geôles de l’AP.

« Beaucoup ont été torturés et certains en sont morts, pendant que d’autres ont été transférés dans des hôpitaux pour être soignés, suite à la torture. C’est un processus systématique d’éradication. Rien de semblable n’est arrivé depuis 1967. Toutes les institutions ont été bouclées, les comités de la Zakat (bienfaisance) ont été confisqués, les fonds destinés aux prisonniers et aux orphelins ont été volés...”.

Mashaal a affirmé que les pratiques provocatrices et répressives de l’AP étaient le principal obstacle à l’unité nationale entre le Fatah et le Hamas.

Soulignant le rôle désastreux de Dayton qui a fomenté la division palestinienne, Mashaal a appelé le Président Obama à retirer immédiatement le Général Dayton de Cisjordanie.

« Je crois que bâtir une autorité répressive est incompatible avec les appels d’Obama à la démocratie dans cette partie du monde. Dont acte. »

Mashaal s’est moqué de l’AP pour avoir méticuleusement mis en œuvre ses «engagements » à apaiser Israël alors que celui-ci continuait de construire des colonies, de voler la terre, de judaïser Jérusalem, et d’imposer le siège sur Gaza.

Mashaal a reconnu que quelques prisonniers politiques avaient été relâchés des prisons de l’AP.

Il a cependant souligné que davantage de gens ont été arrêtés, accusant l’AP de suivre une politique de laminage.

« Je suis désolé de dire que ce que fait l’AP en Cisjordanie ne nous donne guère de raisons d’espérer. C’est la raison pour laquelle j’exhorte nos frères en Egypte à traiter cette question de toute urgence. »

Enfin, Mashall a réaffirmé l’engagement du Hamas à libérer les prisonniers palestiniens qui languissent dans les geôles, camps de détention et cachots sionistes.

Il a souligné qu’il y avait au moins 12.000 prisonniers palestiniens en détention sioniste, dont 400 enfants, le plus jeune étant Yousuf Al-Zew, qui n’a que 15 ans.

« C’est l’intransigeance israélienne qui empêche qu’un accord d’échange de prisonniers voit le jour. Nous sommes prêts à un accord sérieux qui libèrera nos prisonniers des geôles sionistes. »

Source : Palestine Info
Traduction : MR pour ISM

Des colons s’emparent d’une terre à l’est de Tulkarem

Tulkarem - 27-06-2009
Plus de 50 colons israéliens ont attaqué deux fermiers et érigé une tente sur une terre agricole palestinienne dans le village de Kfar Al-Labad, secteur de Ras al-Masid, à l’est de Tulkarem hier vendredi.

Les témoins ont vu une cinquantaine de colons descendre sur leur terre, appartenant à Ibrahim Kayid, et ont été horrifié que le groupe monte une tente, qu’ils ont surmontée d’un drapeau israélien.

Kayid, dont les fils Samer, 30 ans, et Jamal, 20 ans, ont été attaqués par la masse de colons, qui les ont obligés à quitter leur terre. Le fermier est atterré, disant « cette terre est ma seule ressource, qu’est-ce que je vais faire maintenant ? »

Les résidents du village ne savent si la tente sera déclarée comme nouvel avant-poste de la colonie voisine Enev. Des cas similaires ont eu lieu à Hébron, où les Israéliens ont installé des petites tentes et des structures en planches qui ont été déclarées « zone militaire fermée », et ont été ainsi interdites aux Palestiniens, et même aux propriétaires des terres.

Le vice-président du Conseil Législatif Palestinien, Hasan Khreishah a été informé de ce qui semble être le plus récent vol de terre par les colons, et a exhorté les factions rivales à s’unir de manière à ce que l’attention soit portée sur de telles actions.

L’action des colons a eu lieu en dépit des appels des Etats-Unis, de l’Europe et des Nations Unies, et maintenant du G8, de cesser l’expansion des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem Est.

Source : Maan News
Traduction : MR pour ISM

les médiateurs appuient l'idée de conférence à Moscou



19:19|26/ 06/ 2009

TRIESTE (Italie), 26 juin - RIA Novosti. Le Quartette des médiateurs pour le Proche-Orient a de nouveau appuyé l'idée de conférence à Moscou, selon une déclaration du Quartette (Russie, Etats-Unis, UE, ONU), adoptée à l'issue d'une réunion ministérielle à Trieste.

"Pour ce qui est de la date précise à laquelle la conférence de Moscou pourrait être convoquée, c'est une question secondaire par rapport à ce que nous voulons obtenir. Or nous voulons obtenir une reprise plein format du processus de négociation tous azimuts et avec la participation de toutes les parties impliquées, mais l'axe palestino-israélien est une priorité indubitable", a indiqué le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion du Quartette, interrogé sur la date de cette conférence.

Le Quartette, selon le ministre, signale la nécessité de réalisation pratique de l'Initiative de paix arabe, "à commencer par de petits pas", et dont la réalisation "aboutira à une normalisation entre Israéliens et Palestiniens".

rian.ru

Moyen-Orient : Le Quatuor salue l'engagement des parties 'en faveur de la solution à deux Etats'

Israël Gaza Kerem Shalom

26 juin 2009 – Le Quatuor pour le Moyen-Orient, réuni vendredi à Trieste (Italie) a salué « l'engagement du Premier ministre Netanyahu et du président Abbas en faveur de la solution des deux Etats ».

« Une paix durable dans la région ne peut être fondée que sur un engagement durable à la reconnaissance mutuelle, et la protection contre la violence, l'incitation à la haine et le terrorisme ; ainsi que la solution des deux Etats, sur la base des engagements et obligations préalables », indique la déclaration du Quatuor pour le Moyen-Orient, composé des États-Unis, de la Fédération de Russie, de l'ONU et de l'Union européenne.

Le groupe a également a souligné l'importance de la « conclusion d'accords de paix entre Israël et la Syrie et le Liban, de façon à renforcer mutuellement les efforts pour établir un Etat de Palestine » ainsi que de « la pleine normalisation des relations entre tous les Etats fondée sur l'Initiative arabe de paix ».

Le Quatuor a, en outre, exhorté le gouvernement israélien à geler toutes les activités de colonisation et à s'abstenir de provocations à Jérusalem Est, notamment par les évictions et démolitions de maisons.

Il appelle aussi l'Autorité palestinienne à faire tous les efforts possible pour améliorer l'ordre public et lutter contre la violence extrémiste.

Les Etats arabes sont par ailleurs appelés à prendre des mesures pour « reconnaître à Israël la place qui lui revient dans la région ».

La déclaration demande aussi notamment la libération du soldat israélien Gilad Shalit, enlevé à Gaza.

Le deuxième anniversaire de son enlèvement par le Hamas a été récemment marqué en Israël.

Enfin, les membres du Quatuor ont insisté sur la nécessité de promouvoir l'économie palestinienne.

A l'issue de la conférence, le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a indiqué que l'après-midi serait notamment consacré à une réunion des membres du Quatuor avec les partenaires arabes.

un.org

La commission du rétablissement des faits sur les crimes israéliens à Gaza tiendra des séances publiques à la fin de ce mois

26 Juin 2009

Genève / La commission du rétablissement des faits, formée par le conseil des Nations Unies pour les droits de l'homme pour enquêter des crimes israéliens commis à Gaza, a déclaré qu'elle va tenir des séances publiques à Gaza pour écouter les victimes et leur permettre de réciter leurs histoires au monde.

Le communiqué publié par la commission indique que les séances publiques vont permettre aux victimes et aux experts de parler directement avec la communauté internationale sur leurs expériences.

Un groupe de la commission, composé de /4/ membres, va rencontrer des victimes, des témoins et des experts au siège de l'UNRWA à Gaza les /28/ et /29/ du mois courant.

En outre, des séances d'écoute se tiendront à Genève les /6/ et /7/ juillet prochain en tant que partie des enquêtes sur les violations commises par Israël pendant sa dernière agression contre Gaza "qui avait provoqué la mort de plus de /1440/ palestiniens, dont la majorité est des enfants et des femmes, et l'atteinte de /5000/ d'autres".

A noter que le secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon, et la haute commissaire des droits de l'homme avaient appelé Israël à coopérer avec le groupe qui s'était dirigé à Gaza au début de ce mois, mais les autorités de l'occupation avaient rejeté leur appel.

A. Chatta / R.Jorf

sana.sy

La Russie appelle à la levée du blocus israélien imposé à Gaza

26 Juin 2009


Moscou / Le ministère russe des affaires étrangères a appelé à la levée du blocus israélien imposé à Gaza qui souffre d'une situation dramatique et à la reprise du processus de paix sur tous les volets pour instaurer la paix globale au Moyen-Orient.

Dans un communiqué publié aujourd'hui, le ministère russe des affaires étrangères a appelé Israël à mettre fin à ses activités de colonisation et à assurer le libre déplacement des Palestiniens en Cisjordanie.

Le communiqué affirme la nécessité d'unifier les positions de toutes les factions palestiniennes, condition sin qua non pour accéder à la paix, affirmant dans ce sens le soutien de la Russie à toutes les démarches destinées à trouver une solution des questions de la région conformément à la loi internationale.

Le communiqué affirme que la réunion à Trieste des représentants du quartette, avec la participation du ministre russe des affaires étrangères /Serguei Lavrov/, avait pour but de soutenir les efforts et fournir les circonstances adéquates pour relancer le processus politique, évoquant à et effet les efforts déployés bilatéralement par la Russie avec toutes les parties concernées.
A. Chatta / Gh.H.

sana.sy

La Ligue arabe met en garde contre les violations israéliennes à al-Qods

26 Juin 2009

Le Caire / La Ligue arabe a exprimé aujourd'hui sa vive préoccupation des pratiques israéliennes à al-Qods, les qualifiant de graves violations contre les lieux saints.

« La campagne israélienne visant les lieux saints d'al-Qods devient de plus en plus dangereuse, surtout après la provocation du ministre israélien de l'intérieur, qui s'incère dans le cadre des tentatives israéliennes de judaïser la Ville Sainte », a dit M. Mohammad Sobeih, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, chargé des affaires de la Palestine et des territoires arabes occupés.

M. Sobeih a en outre mis en garde contre les tentatives des organisations israéliennes extrémistes ayant pour dessein de construire le 3e temple prétendu au lieu de la mosquée al-Aqsa et de provoquer les Palestiniens.

Il a par ailleurs rejeté sur Israël toute la responsabilité de ces violations, commises en contravention du droit international et des droits des Arabes et des musulmans.

Dans ce contexte, il a indiqué que la Ligue arabe publierait un rapport documenté sur ces pratiques, appelant la Communauté internationale à les traiter en tant que crimes de guerre.

A.A. / Gh.H


sana.sy

Israël : Seul contre tous !

Le Quartette ordonne le gel total des colonies

C’est apparemment la fin de l’Etat de grâce, voire de l’impunité pour l’Etat hébreu. Le quartette (USA, UE, Russie et ONU), réuni hier en marge de la rencontre des ministres des Affaires étrangères du G8 à Trieste (nord-est de l’Italie), ne s’est pas encombré d’euphémisme pour dire les quatre vérités à Israël. Et par la bouche du secrétaire général de l’ONU.



« Le quartette appelle les autorités israéliennes à arrêter la colonisation, y compris celle (issue) d’une croissance naturelle, à lever tous les blocages et à ouvrir les frontières », a déclaré hier Ban Ki-moon dans une conférence de presse. Clair, net et sans concession, le propos du SG de l’ONU à l’endroit d’Israël qui a réussi la « prouesse » de se mettre à dos toute la communauté internationale, y compris les grands « amis », la France et les Etats-Unis.

L’étoile de David pâlît

Pour Ban Ki-moon, ces mesures déclinées sur un ton comminatoire constituent un préalable pour « la mise en œuvre de nos propositions ». Il faut croire donc que le quartette dispose d’un plan pratique de règlement du conflit israélo-palestinien et qui fait largement consensus. Le fait est qu’aucune voix discordante n’a été entendue hier par les pays du G8, comme cela avait toujours été le cas dès qu’il s’est agi de hausser le ton contre Tel-Aviv. Les temps ont donc changé, les tons aussi… Le secrétaire général des Nations unies a rappelé à juste titre que la bande de Ghaza est soumise à un « strict blocus de la part d’Israël depuis sa prise de contrôle par le Hamas il y a environ deux ans ». Ban Ki-moon suggérait, lors d’une conférence de presse aux côtés de l’envoyé spécial du quartette, Tony Blair, du haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Javier Solana, de l’émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, et du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qu’il n’est plus question de cautionner cette situation. Il est évident que la tonalité du discours du quartette hier tranchait avec les tournures euphémiques des responsables du G8 qui se faisaient un point d’honneur de monter en épingle la « sécurité d’Israël » pour justifier toutes les outrances de l’Etat hébreu à l’égard du peuple palestinien spolié de ses terres. Tout porte à croire que l’on assiste à la fin d’une époque où l’armée israélienne se fait « justice » elle-même au nez et à la barbe de la communauté internationale. Le quartette avertit dans son communiqué : « La seule solution viable pour mettre fin au conflit israélo-palestinien repose sur le principe de deux Etats. On remarquera que le quartette n’impose aucune condition au futur Etat palestinien, contrairement à Netanyahu qui en rétrécit les terres et les aires… »

De même que les maîtres du monde ont réaffirmé leur soutien à l’organisation d’une conférence internationale sur le Proche-Orient à Moscou en 2009 pour relancer le processus de paix que Tel-Aviv ne voit pas d’un bon œil. C’est dire qu’après avoir croisé le fer avec Barack Obama, le Premier ministre israélien se retrouve seul contre le G8. Benyamin Netanyahu, qui refuse mordicus l’arrêt total de la colonisation tout en se prononçant contre la construction de nouvelles colonies et la saisie de terres, comme il l’a répété à Paris, fait face à une intransigeance… américaine. Sa volonté de poursuivre la construction dans les implantations existantes sous motif de « croissance naturelle » n’est qu’un expédient aux yeux de Barack Obama. C’est pourquoi le président américain exige un « gel total » des colonies soutenu depuis hier par tous les partenaires du G8. Et c’est l’Etat hébreu qui se retrouve, pour une fois, désigné du doigt par toute la communauté internationale. C’est tellement rare, même au plus fort de la guerre contre Ghaza...



Par Hassan Moali


elwatan.com

« La prochaine fois... en prison ! »

samedi 27 juin 2009 - 04h:06

Generaldelegation Palästinas



On reproche au metteur en scène de théâtre et de cinéma Samieh Jabbarin d’avoir agressé, le jour des élections à la Knesset, un commandant des garde-frontières israéliens. Des preuves n’ont pas pu être fournies. Néanmoins, le citoyen israélien, en plus de 16 jours de prison, est assigné à résidence depuis près de quatre mois dans la maison de ses parents à Umm al-Fahm, loin de son lieu de résidence, à Jaffa.

(JPG)
Samieh Jabbarin

Jabbarin y est engagé depuis des années dans des actions de protestation pacifique contre les expulsions de populations arabes - des actions qui sont une épine dans le pied des autorités israéliennes. Samieh Jabbarin s’entretient par téléphone avecSusann Witt-Stahl.

Quelle est votre situation actuelle ?

Le 26 avril j’ai introduit une requête d’assouplissement de mon assignation à résidence, qui devrait me permettre d’exercer mon métier et de poursuivre mes études de Master. En principe, de telles requêtes sont acceptées - c’est ce que confirment les juristes impliqués dans ce genre d’affaires. Alors que le tribunal a accédé à la requête d’un co-accusé arrêté le même jour que moi, la mienne est toujours « en cours de traitement ». Récemment la juge a de nouveau postposé l’audience. Motif : je n’aurais pas mérité cet assouplissement, parce que je m’exprime politiquement en cours d’assignation à résidence.

Qu’est-il arrivé le 10 février à Umm al-Fahm ?

L’un des politiciens israéliens radicaux de droite les plus redoutés, Baruch Marzel, voulait venir comme « observateur électoral » dans une des plus grandes villes palestiniennes du pays. Son idéologie se réduit à une phrase : expulsion de tous les Palestiniens du « Grand Israël ». Cet acte était une pure provocation, dans le but d’intimider la population palestinienne et de semer la terreur. Les habitants et des militants de l’extérieur ont organisé des protestations. Après de longues tractations avec le maire, la police a finalement accepté de ne pas laisser entrer les fascistes dans la ville. Mais en réalité elle a introduit dans un bureau de vote de la ville un complice plus extrémiste encore, le député à la Knesset Arie Eldad. Les manifestations de protestation se sont poursuivies. Quelques secondes après que le commandant et les membres d’une unité spéciale de police m’ont aperçu, ils m’ont attaqué avec des matraques longues et m’ont arrêté.

Il paraît que vous auriez agressé le commandant ?

Beaucoup de personnes qui étaient sur les lieux peuvent témoigner du contraire. Il y a aussi des photos prouvant qu’en vérité c’est moi l’agressé. Malgré la demande de la défense, la police, qui filme chaque action politique, refuse de présenter le matériel. Si elle possédait des enregistrements à charge, j’aurais été condamné depuis longtemps. D’une manière ou d’une autre, ils voulaient à tout prix me voir derrière les barreaux.

Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

Dès les actions de protestation contre les massacres de Gaza, on m’a menacé : j’allais payer pour cela. On m’a dit mot pour mot que la prochaine fois ...ce serait la prison !

Quel danger pourriez-vous représenter ?

Depuis la fondation de l’Etat, les sionistes pratiquent une politique destinée à diviser la collectivité palestinienne en différents groupes : les Palestiniens dans les Territoires Occupés, les arabes israéliens et les réfugiés. Celui qui se met en travers de cette pratique est classé « dangereux ». Mes camarades et moi entendons notre engagement politique non comme un acte solidaire des Palestiniens des territoires occupés et de Gaza, mais comme notre combat commun contre toute occupation. Les attaques sur Gaza, nous les ressentons comme des attaques contre nous. Nous défendons ouvertement la solution monoétatique : un état démocratique et laïque, dans lequel juifs et Palestiniens cohabitent sans racisme. Cela, les services secrets ne peuvent le tolérer. Mais ils ont un problème : nous agissons toujours dans un cadre légal. Pendant les massacres de Gaza j’ai été arrêté trois fois, mais jamais jugé. Il n’y avait aucune charge contre moi. Alors le jour de l’élection, ils ont sauté sur « l’occasion ».

Quelles sont les conditions de votre assignation à résidence ?

Je porte un bracelet électronique au pied. Deux de mes sœurs sont obligées de m’avoir « sous les yeux » 24 heures sur 24, et c’est une obligation au sens littéral. Elles doivent se relayer. Quoi qu’il arrive, je ne peux pas quitter la maison. Il y a cinq semaines, mon père, octogénaire et malade du cœur, n’allait pas bien. Sur les conseils d’un médecin, nous avons décidé de l’emmener à l’hôpital. J’ai demandé à la police l’autorisation de pouvoir l’accompagner avec ma mère. Le refus a été net, sous le motif que ce n’était pas nécessaire, que nous pouvions envoyer mon père à la clinique en ambulance. Que je ne veuille pas laisser ma mère toute seule en ces moments difficiles, cela n’intéressait pas la police.

Ce n’est pas par hasard que j’ai été mis aux arrêts loin de Jaffa, où j’habite et où j’ai des activités politiques. Malgré tout, beaucoup de mes camarades viennent me voir et nous planifions des activités communes. J’écris pour plusieurs journaux. Récemment j’ai commencé à organiser des ateliers théâtraux ici pour les jeunes du quartier.

Trouvez-vous une solidarité dans la population juive et arabe ?

Déjà quand j’étais en prison des actions de solidarité ont eu lieu. Au début ce sont surtout des Palestiniens qui ont participé, avec peu d’activistes juifs, qui venaient surtout des « Anarchists Against the Wall » - je suis très proche d’eux politiquement. Entre-temps beaucoup d’universitaires et d’artistes juifs se sont engagés, ils ont organisé une soirée de solidarité à Tel-Aviv et mis une pétition en ligne.

Existe-t-il une opposition de gauche crédible contre le gouvernement israélien de droite ?

Le problème ce n’est pas le nouveau gouvernement. Les développements des années précédentes montrent que les cabinets dits de centre gauche ont étendu les colonies, ont accéléré avec zèle le morcellement de la Cisjordanie par le Mur de l’Apartheid et ont initié deux guerres. Mais le danger du nouveau gouvernement apparaît vraiment si nous le considérons comme un miroir de la société israélienne. La majorité des électeurs juge la politique raciste et belliqueuse des gouvernements précédents trop « modérée » et souhaite davantage d’agressions. C’est un fait qu’aucun parti sioniste, qu’il soit de droite ou de gauche, ne serait prêt à accepter le retour des réfugiés palestiniens. Pour nous cela veut dire qu’il faut chercher les bons partenaires au-delà de l’idéologie sioniste. Curieusement, de plus en plus de juifs antisionistes se joignent à notre résistance.

Pendant votre emprisonnement, vous avez dirigé la mise en scène d’une pièce de théâtre qu’on a pu voir Square Rabin à Tel Aviv. Comment s’est passé ce travail et quel a été l’impact sur la représentation ?

La pièce s’intitule « Seven Jewish Children » et elle a été écrite par la dramaturge britannique Caryl Churchill pendant les massacres de Gaza. C’est une combinaison de beauté poétique et de courage intellectuel et politique. Dans le monologue il s’agit de tabous, de mythes et de savoirs refoulés dans l’histoire du sionisme. Mais il n’y a pas de prise de position claire - c’est au spectateur de le faire.

Le travail a été accaparant parce que je devais faire la mise en scène par l’Internet et par téléphone. En outre, nous devions avoir le projet bouclé sur scène en cinq jours. Le spectacle faisait partie d’une campagne contre le blocus de Gaza portée par deux organisations féministes : l’israélienne « Women Coalition for Peace » et l’étatsunienne « Code Pink ». Nous avons reçu une foule de réactions positives. Beaucoup de spectateurs qui ont vu notre pièce à Tel Aviv en plein air la décrivent comme « émouvante, importante, courageuse et belle ». Cela donne de l’espoir !

24 juin 2009 - Neues Deuschland - Cet article peut être consulté ici :
http://www.palaestina.org/news/beit...
Traduction de l‘allemand : Marie Meert

Les ruines de Gaza

vendredi 26 juin 2009 - 06h:45

Laura Durkay - Socialist Worker



Laura Durkay décrit ce dont elle a été témoin en tant que membre de la délégation CodePink qui a visité Gaza début juin.

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L’Ecole américaine de Gaza a été détruite durant les bombardements israéliens de janvier 2009 - Photo : Laura Durkay /SW

« Les gens sont maintenus en vie ». C’est l’une des premières choses que John Ging, directeur de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA), nous a dites à Gaza.

C’est une description assez précise des conditions à Gaza, quatre mois après la fin de l’opération israélienne Plomb Durci qui fait 1.400 morts, plus de 5.000 blessés et au moins 40.000 sans abri. Les gens sont maintenus en vie - et c’est à peu près tout.

Quatre mois après le cessez-le-feu, pas une brique n’a été rebâtie à Gaza. Des milliers d’immeubles - du bâtiment du Parlement palestinien (gravement endommagé) et de la résidence présidentielle (rasée) à l’Université Islamique, l’Ecole Américaine, l’Hôpital Al-Quds (touché par du phosphore blanc) et des milliers de maisons, magasins, usines et postes de police - en sont exactement au même point que le 18 janvier, dernier jour de la guerre.

Cela n’est pas dû au manque d’argent ou de ressources. Comme le soulignait John Ging, des millions de dollars d’aide ont été promis à Gaza par des gouvernements et des ONG dans le monde entier. Mais le siège moyenâgeux que subit Gaza interdit l’entrée de tout ce qui n’est pas ravitaillement ou médicaments de toute première nécessité. Par conséquent, vous ne verrez pas de famine massive à Gaza, mais vous n’y verrez pas non plus le moindre semblant d’existence normale.

Notre délégation - 65 activistes étatsuniens et internationaux représentant 10 nationalités et 18 états des USA - a séjourné à Gaza du 30 mai au 4 juin pour témoigner des destructions de ce que les Palestiniens appellent « la dernière guerre » et pour apporter une aide aux enfants de Gaza, qui sont plus d’une demi-million sur 1,5 millions d’habitants dans cette enclave assiégée minuscule, moins de la moitié de la taille de New York City.

Nous avons opté pour une aide sous forme de jouets, fournitures d’art et équipements pour aires de jeux, après avoir appris qu’Israël avait refusé de laisser entrer une cargaison UNICEF de tels articles au mois de mars, alléguant qu’il ne s’agissait pas d’une « nécessité humanitaire ».

Partout où nous sommes allés à Gaza, deux choses nous ont frappés : d’un côté, la brutalité délibérée, calculée et intentionnelle de la guerre, de l’occupation et du siège israéliens, et d’autre part, la générosité, la gentillesse et la détermination incroyables des Palestiniens ordinaires.

A certains endroits, le niveau de destruction était consternant : Izbet Abd Rabbo, dans le nord, où chaque maison était minée et écroulée ; Abasan, si proche de la frontière avec Israël que nos guides de l’UNWRA refusaient de nous laisser sortir du bus (c’est affreux de les voir si effrayés dans leur propre pays) ; pas loin de Khoza’a et Sufa, où nous avons marché au milieu de tas informes de décombres, chacun d’eux représentant la maison de quelqu’un.

Nous avons vite appris que malgré l’application d’un prétendu cessez-le-feu, « cessez-le-feu » est un terme tout relatif à Gaza - il signifie que les Palestiniens doivent cesser le feu pendant que les Israéliens font ce qu’ils veulent.

Longeant la route côtière de Rafah à Gaza, nous avons clairement vu les navires de guerre israéliens sur l’horizon. Pendant le jour, ils harcèlent et mitraillent les pêcheurs qui essaient de gagner leur vie dans les eaux de Gaza, et la nuit, ils naviguent près du rivage et pilonnent le littoral.

Les obus, le feu des armes automatiques et les drones qui vous survolent, cela se passe la nuit. En une seule des cinq nuits que nous avons passées à Gaza, cinq camps de réfugiés ont été pilonnés, avec une personne tuée (une mère d’une vingtaine d’années) et six autres blessées.

Même dans les endroits qui n’ont pas été pulvérisés par les tanks et les F-16, le poids écrasant du siège est palpable. Quand nous sommes arrivés à l’Hôpital de Al-Shifa, le plus grand hôpital de Gaza, en tout premier lieu, le directeur s’est excusé pour la chaleur suffocante - l’hôpital n’avait pas d’électricité et leurs générateurs n’ont pas la capacité d’alimenter à la fois l’équipement médical d’urgence et la climatisation.

Le bâtiment principal d’Al-Shifa n’a pas d’ascenseur en état de marche, car les pièces de rechange des moindres parties de la machinerie sont impossibles à obtenir. Les membres des familles des patients doivent les porter dans les escaliers.

On nous a montré un local plein de fournitures pour dialyse, avec beaucoup de boîtes abîmées suite aux manipulations brutales des inspecteurs israéliens. Ce sont les fournitures pour un jour, nous a-t-on dit, et il n’y a pas de réserves. Souvent l’hôpital reçoit des fournitures médicales qui sont volontairement endommagées ou qui sont périmées, parce qu’elles ont été retenues trop longtemps aux points de passage.

La plupart des bâtiments d’Al-Shifa sont croulants et délabrés, mais l’un d’eux est flambant neuf : un centre d’oncologie et de radiothérapie immaculé payé par un prince saoudien. Mais il reste vide et inutilisé - le matériel nécessaire pour faire fonctionner les machines de radiation n’est pas autorisé à entrer à Gaza.

Parce qu’aucune société ne peut fonctionner sur ce qu’Israël permet d’entrer à Gaza, les gens ont trouvé des manières de compenser - la plus connue étant un trafic florissant via des centaines de tunnels, la plupart passant à une quinzaine de mètres de profondeur, et jusqu’à un kilomètre de long, sous la frontière égyptienne.

A propos des générateurs de l’hôpital Al-Shifa : 100% du fuel qu’ils utilisent arrive par ces tunnels - de même que de nombreux biens de consommation courants, depuis les fruits et légumes, l’eau en bouteille et les aliments emballés jusqu’à du petit électroménager, des ordinateurs et des pièces de voiture.

Nous avons visité les tunnels le dernier jour et nous avons été choqués de découvrir qu’ils n’étaient pas du tout dissimulés - en fait, ils sont carrément à ciel ouvert, avec des gens (dont beaucoup d’enfants et d’adolescents) qui y travaillent à la lumière du jour.

Les tunnels sont régulièrement pilonnés, mais devant leur grande visibilité, nous nous sommes bien sûr demandé : pourquoi Israël ne les bombarde-t-il pas tous un par un ?

C’est seulement quand nous avons pris le temps de réfléchir à la manière des occupants que nous avons compris. Bombardez tous les tunnels, aggravez la famine, et vous risquez une révolte de masse. Bombardez juste assez pour que ceux qui travaillent dans les tunnels craignent pour leur vie à chaque instant, maintenez un risque élevé - et, par association, des prix élevés - et vous aurez la recette parfaite de la punition collective. Je n’imagine pas meilleure définition du terrorisme que celle-là.

Etant donné les incroyables privations et dangers qui sont la vie de tous les jours à Gaza, je n’aurais pas été surprise de rencontrer de l’amertume, de la colère voire de la haine envers les Américains, puisque le gouvernement des USA finance et arme Israël à profusion. Mais nous avons continuellement été stupéfiés par la gentillesse débordante, l’hospitalité et la générosité que nous ont témoignées chacun des habitants de Gaza que nous avons rencontré.

Beaucoup de Gazaouis parlaient un excellent anglais, mais même ceux qui ne semblaient pas le parler connaissaient un mot : « Welcome ». Je ne sais plus combien de gens - depuis le maire de Gaza jusqu’aux nombreux membres si dévoués de l’UNWRA qui nous ont guidés dans Gaza - nous ont dit sans affectation que nous étions leurs frères et leurs sœurs et que nous avions désormais une maison à Gaza pour le reste de notre vie.

Cet accueil si chaleureux s’étend jusqu’aux délégués du gouvernement du Hamas avec qui nous avons été en relation, et qui nous ont traités comme des diplomates - ce que nous étions quelque part, dans la mesure où aucun membre du gouvernement étatsunien ne joue ce rôle actuellement.

A la fin de notre première journée surchargée à Gaza, nous avons été salués par une annonce précipitée : « Faites un brin de toilette, nous allons au Parlement »

Dans la cour du bâtiment détruit par les bombes du Conseil Législatif Palestinien (CLP), sous une grande tente blanche de l’UNICEF, notre délégation suante et fatiguée reçut ce qui ressemblait à l’accueil d’un état officiel, notamment les salutations d’Ahmed Bahar, président du CLP.

Quelle que soit votre opinion sur le Hamas, pouvez-vous imaginer le président du parlement d’aucun autre pays au monde prenant du temps sur son agenda pour dérouler le tapis rouge (littéralement !) à une bande d’activistes anti-guerre débraillés ?

Mais si le tapis rouge de l’accueil du Hamas - à notre délégation majoritairement féminine menée par Medea Benjamin, juive américaine - était inattendu pour beaucoup d’entre nous, ce n’est rien comparé à la soirée d’après, quand trois députés du Hamas sont revenus à notre hôtel pour passer une heure et demie avec nous à discuter de politique, sur tous les sujets possibles, depuis la légitimité de la résistance armée au regard du droit international jusqu’au différend Hamas-Fatah, de la solution d’un état à celle des deux états.

Ou la soirée suivante, quand Huda Naim, une femme membre du Parlement du Hamas amena quelques dizaines de ses camarades de parti pour discuter avec nous de la vie des femmes à Gaza - quelles femmes énergiques et intrépides ce sont ! « J’ai quitté la maison à sept heures ce matin et je ne suis pas encor rentrée depuis » nous dit fièrement une femme qui travaille au Ministère de l‘Education (c’était vers sept heures du soir). Elle vit à Khan Younis et avait parcouru 20 km jusqu’à Gaza-ville pour nous rencontrer.

Je me souviens en particulier d’une jeune femme qui était au conseil étudiant à l’Université Islamique de Gaza. Son frère, un volontaire paramédical de 18 ans, a été tué en service pendant la guerre. Depuis sa mort, elle est de plus en plus déterminée à achever ses études et à lancer l’entreprise qu’ils avaient rêvé d’ouvrir ensemble. « Ils ont tué mon frère » dit-elle simplement, « Mais ils ne peuvent tuer nos rêves ».

Vers la fin du séjour, nous avons plaisanté sur le fait qu’à présent nous avions rencontré le Hamas plus souvent qu’Obama lui-même ne l’a fait - et ne le fera peut-être jamais. Quand plusieurs membres de la délégation sont retournés au Caire un jour plus tôt pour organiser une protestation contre le discours d’Obama et l’appeler à visiter Gaza (surprise : il ne l’a pas fait), ils ont apporté à l’Ambassade des Etats-Unis une lettre officielle du Hamas appelant à une réouverture des relations diplomatiques. (Voir le texte de la lettre en [1]).

D’un côté, nous avons été honorés par notre nouvelle responsabilité diplomatique. Mais de l’autre, il paraissait un peu ridicule qu’un gouvernement démocratiquement élu compte sur un groupe d’activistes pour sa communication avec le gouvernement étastunien.

Peut-être que rien ne résume mieux mon expérience à Gaza que l’histoire de Mufid Amur, que j’ai rencontré le dernier jour.

En tournée dans un village dévasté sur la route vers le point de passage de Sufa, je me suis arrêtée pour prendre une photo d’un tas de décombres (naguère une maison) avec un drapeau palestinien planté au sommet. M. Amur s’est approché, il parlait un excellent anglais et c’était le propriétaire de la maison. Il proposa de me montrer où il vivait maintenant avec son épouse et leurs sept enfants : deux cabanes de tôle de 2,5 m sur 3, sans canalisations ni électricité, juste quelques matelas par terre - tout ce qu’ils ont réussi à sauver de leur maison détruite.

Je n’avais pas de paroles à offrir à M. Amur - et même présenter des excuses pour mon gouvernement, ce que je fis, semblait creux et fallacieux. Mais son premier souci à lui, au milieu de ce paysage post-apocalyptique de ruines, était que je reste prendre un thé.

La seule promesse que j’ai pu lui faire en retour est que je n’oublierais pas son nom (que je me répétai mentalement, n’ayant pu l’écrire, en revenant vers le bus) et que j’emporterais son histoire aux Etats-Unis - et continuerais de lutter pour faire cesser le siège et l’occupation, jusqu’au jour où justice sera rendue à la Palestine.

* Laura Durkay a écrit plusieurs récits et posté des photos de son séjour à Gaza sur son blog Laura on the Left Coast
A propos de CodePink, vous pouvez visiter leur site http://codepinkalert.org/
L’organisation Viva Palestina emmène un convoi à Gaza le 4 juillet : voir http://www.info-palestine.net/artic...

22 juin 2009 - Socialist Worker - Vous pouvez consulter cet article à : http://socialistworker.org/2009/06/...
Traduction de l’anglais : Marie Meert

La langue de bois d’Obama

vendredi 26 juin 2009 - 06h:37

Tammy Obeidallah
Palestine Chronicle



Pour les relations publiques et l’expression, il est bien meilleur que G. W. Bush. A part cela, il y a peu de différence entre les deux administrations.

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Obama à Sderot. Nous ne devons pas le laisser s’en tirer avec la langue de bois.


Félicitations au Président Barack Obama pour avoir dupé la communauté arabe et musulmane d’Amérique une fois encore avec un nouveau discours creux. Il est devenu le chouchou de beaucoup pour avoir commencer sa dernière intervention au Caire par « Assalamu Aleikum ». De fait, pour les relations publiques et l’expression, il est bien meilleur que G. W. Bush. A part cela, il y a peu de différence entre les deux administrations.

D’abord, il y a la question de la fermeture du centre de détention de Guantanamo Bay. Obama a reculé pour la publication des photos de prisonniers victimes de sévices, disant que ce serait « attiser le sentiment anti-américain ». Ca vous rappelle quelque chose ? Puis il y a les formalités administratives montées de toutes pièces pour savoir quel pays va récupérer les détenus une fois libérés. Le bon sens voudrait qu’ils soient ramenés là où les soldats US les ont capturés avant de les enlever en toute illégalité et les emmener vers l’inconnu par-delà les océans.

Si les partisans d’Obama pouvaient arrêter assez longtemps de se taper le poing pour avoir réussi à apporter l’espoir et le changement aux masses, ils trouveraient le temps de soulever ces questions et aussi celle du statut des détenus de la base de l’Air Force à Bagram, en Afghanistan, le nouveau Guantanamo américain. S’ils prenaient le temps de s’en occuper, peut-être pourraient-ils aussi se demander pourquoi Obama (comme Bush au début de son premier mandat) se déclare favorable à l’idée d’un Etat palestinien mais sans tenir les Israéliens responsables de leurs actes.

Au Caire, Obama a déploré que des « terroristes » aient pu tirer des roquettes sur les enfants endormis à Sderot, sans dire un mot sur la totale dévastation et le carnage infligés à Gaza par les forces d’occupation israélienne il y a moins de six mois. Pas un seul mot. Obama n’a jamais parlé des 1 500 hommes, femmes et enfants palestiniens qui ont été assassinés, pas un mot sur les milliers de blessés, mutilés, amputés, brûlés, et sur ceux qui sont simplement morts à cause du manque d’équipement, d’électricité et de médicaments pendant le blocus imposé par les Israéliens.

Il est exaspérant de voir les partisans d’un Etat palestinien - sur moins de 20% de la Palestine historique - exprimer un espoir dans la rhétorique creuse d’Obama contre la construction des colonies israéliennes, alors que le Premier ministre israélien Netanyahu déclare que Jérusalem sera la capitale indivisible d’« Israël » et qu’il n’y aura pas d’armée palestinienne. Aucune armée, avec un voisin hostile nucléarisé ? Le scénario serait risible s’il n’y en avait pas tant à y croire.

Pour comble d’insulte, Obama a fait suivre son séjour au Caire par une visite au camp de concentration de Buchenwald en Allemagne. Rien n’agit aussi bien sur les sionistes que d’associer une visite dans le monde arabe à une autre dans un camp de concentration nazi. Obama est assez malin pour savoir que, et avec la quintessence de l’opportunisme, il évoquait l’Holocauste à tout moment de son séjour et plus tard lors de la commémoration du Jour J en France. Obama a également profité de ces occasions pour lancer une attaque verbale contre le Président iranien Mahmoud Ahmedinejad pour ses « menaces » contre l’Etat juif, la plupart créées par les médias occidentaux qui ont mal traduit et dénaturé ses propos. Apparaît aussi à Buchenwald, l’opportuniste Elie Wiesel qui a récité une litanie sur l’inhumanité de l’homme pour l’homme dans les décennies qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale. Après le Rwanda et le Darfour, le massacre de Gaza a été oublié une fois encore de façon assourdissante.

Ainsi, pendant qu’Obama parle avec enthousiasme d’espoir, de changement, et que ces derniers mois, on soit sorti avec plaisir de l’ère Bush-Cheney, rien ne change sur le terrain.

Demandez à une villageoise dans le Waziristan si elle a vu quelque changement depuis l’investiture d’Obama. A-t-elle connu un répit dans les attaques des drones, elle et ses enfants dorment-ils plus facilement ?

Demandez à Mohammad Ahmad Abdallah Salih, qui a été détenu à Guantanamo Bay pendant sept ans sans aucune charge contre lui s’il a vu un changement dans la torture interminable d’être détenu indéfiniment. Une brève poussée d’espoir a-t-elle envahi sa poitrine quand Obama a promis de fermer le centre ? Nous ne saurons jamais ce que Salih a espéré et rêvé ; il s’est tué le 2 juin.

Il est grand temps de renforcer la pression sur Obama et de ne pas le laisser s’en tirer avec la langue de bois, les diversions et les mensonges éhontés qui, pour commencer, l’ont fait élire.

22 juin 2009 - Palestine Chronicle - traduction : JPP

DIPLOMATES FRANÇAIS AGRESSÉS PAR LA POLICE ET L’ARMÉE ISRAÉLIENNES

DIPLOMATES FRANÇAIS AGRESSÉS PAR LA POLICE ET L’ARMÉE ISRAÉLIENNES

Publié le 26-06-2009


La question a été posée hier à l’occasion du point de presse du ministère des Affaires étrangères : Pouvez-vous confirmer l’agression qu’a subie la directrice du centre culturel français de Naplouse le lundi 22 juin, ainsi que celle subie le lendemain, mardi 23 juin, par le directeur du centre culturel de Jérusalem-Ouest ?

Des journalistes ont en effet clairement posé les questions suivantes au ministre des affaires étrangères :

- Pouvez-vous confirmer l’agression qu’a subie la directrice du centre culturel français de Naplouse le lundi 22 juin ?
- Pouvez-vous de même confirmer que le lendemain, mardi 23 juin, un incident a mis Olivier Debray, directeur du centre culturel de Jérusalem-Ouest, face à des policiers qui l’ont insulté ?
- Pensez-vous que ces incidents sont délibérés et adressent à la France des messages ?
- Quelles démarches allez-vous faire entreprendre pour faire cesser ces intimidations israéliennes à l’encontre des diplomates français ?

Réponse du ministère :

"En l’état de nos informations, un agent de notre consulat général à Jérusalem, titulaire d’un passeport diplomatique et roulant dans un véhicule portant des plaques consulaires, a été victime de violences de la part d’un policier israélien dans le centre de Jérusalem.

Face à cet incident grave et inacceptable, le consul général de France à Jérusalem a adressé une lettre de protestation au ministère israélien des Affaires étrangères, accompagnée d’un rapport médical détaillé, dans laquelle nous exigeons une enquête afin d’établir les faits avec exactitude.

Si cette enquête confirme ces informations, nous demandons que des sanctions soient prises à l’encontre du policier."

Un peu court, "jeune homme".

Le ministère ne donne aucune précision sur ce qui est arrivé à la directrice du centre culturel de Naplouse. Le ministère ne répond pas à la question sur ce que peuvent révéler de telles agressions. Et ces dernières ne l’ont apparemment pas empêché de recevoir Netanyahou à l’Elysée le 24, comme si de rien n’était !

Pourtant, ces incidents sont graves comme le fait remarquer Libération, qui titre : "La France humiliée par Tsahal" et qui commente :

"Si Nicolas Sarkozy fait beaucoup d’efforts pour se rapprocher de l’Etat hébreu, on ne peut pas dire que la réciproque soit vraie. A preuve la multiplication des « bavures » commises par les forces de sécurité israéliennes à l’encontre de ressortissants français en mission et soigneusement étouffées par le Quai d’Orsay. Lundi, la directrice du centre culturel français de Naplouse (Cisjordanie) a été sortie de son véhicule, jetée à terre et rouée de coups par des militaires israéliens près de Jérusalem. « Je peux te tuer », a lancé en anglais l’un des soldats. Sa voiture portait pourtant des plaques diplomatiques. Depuis, on lui a déconseillé de porter plainte pour ne pas « gêner » la visite de Nétanyahou. Mardi, c’est le directeur du centre culturel de Jérusalem-Ouest, Olivier Debray, qui, à bord d’un véhicule pourvu de plaques consulaires, a été insulté par des policiers.

Miette. D’une façon générale, le corps consulaire français se plaint de la violation régulière par les policiers et les soldats israéliens des usages consulaires. Le 11 juin 2008, Catherine Hyver, consule adjointe à Jérusalem, avait été retenue dix-sept heures sans une goutte d’eau ni une miette de pain par la sécurité israélienne à un point de passage de la bande de Gaza.

Excréments. Mais l’incident le plus choquant est l’occupation du domicile de l’agent consulaire français, Majdi Chakkoura, à Gaza pendant l’attaque israélienne de janvier. En son absence, les soldats israéliens ont complètement ravagé les lieux - pourtant signalés à l’armée israélienne -, volé une grosse somme d’argent, les bijoux de son épouse, son ordinateur et détruit la thèse sur laquelle il travaillait. Et ils ont souillé d’excréments le drapeau français. Le Quai d’Orsay n’a là encore élevé aucune protestation. Une occupation semblable s’est produite au domicile d’une professeure palestinienne du centre culturel français. Avec ce tag écrit en français sur la bibliothèque dévastée : « Sale arabe, ont va revenir te tuer ». C’est, dit-on à Gaza, la faute de français - le « t » en trop - qui a choqué l’enseignante.

http://www.liberation.fr/monde/0101576075-la-france-humiliee-par-tsahal

CAPJPO-EuroPalestine