mardi 13 octobre 2009

La Turquie inquiète Israël

Leila Mazboudi

12/10/2009 L'entité sioniste se voue de plus en plus à l'évidence: sa relation longtemps stratégique avec la Turquie ne cesse de se dégrader.
" La Crise est aigue" est le titre donné par le ministère des affaires étrangères israélien à la réunion urgente qu'il a organisée, dimanche, au lendemain de la décision turque de suspendre les manœuvres militaires aériennes, organisées par l'Otan, en raison de la participation israélienne aux côtés des Américains et des Italiens.
Le différend n'est certes pas le premier. Il a éclaté au grand jour au lendemain de l'offensive israélienne " Plomb durci" contre la Bande de Gaza. Le Premier ministre turc Rejeb Tayeb Erdogan avait en présence du président israélien Shimon Perez, au forum économique de Davos, accusé Israël d'avoir tué des civils et des enfants avec prémédication.
Depuis cette date, Tel Aviv a certes tenté de sauver les apparences, s'attelant à combler la distanciation. Invoquant un nuage de printemps.
En grandes pompes, relayés par les médias, un mois après la guerre, il a organisé avec Ankara des manœuvres maritimes aux côtes turques d'Antakya.

Question de prétendre que tout allait pour le mieux.
Or, avec le dernier coup dur turc, les Israéliens ne peuvent plus que se vouer à l'évidence.

Durant la réunion au ministère, deux courants se sont démarqués: celui qui affirme que la Turquie n'est plus intéressée par les relations stratégiques avec Israël, et exigent leur révision. Alors que le second croit toujours pouvoir rectifier cette relation, pour la remettre sur son cours habituel.

Selon un responsable israélien optant pour le premier courant, " La considération stratégique de ces relations est devenu unilatérale, alors que la direction turque, notamment le Premier ministre Erdogan n'en est plus séduite."
La Turquie serait parmi les pays avec qui Israël entretient des relations, celui qui affiche le plus d'animosité à l'entité sioniste et lui voue le plus de haine, estiment les partisans de cette version.

Pour sa part, le quotidien israélien Yediot Aharonot qui s'obstine à parler de relations excellentes n'a pu éviter d'évoquer l'accumulation des différends qui ont entaché cette relation: l'annulation d'un projet commun avec l'industrie aérienne israélienne, l'annulation de la visite du ministre turc des affaires étrangères pour l'entité sioniste après le refus israélien de lui permettre de se rendre dans la bande de Gaza, la demande turque pour que le rapport Goldstone soit proposé au Conseil de sécurité, et bien entendu la tiédeur des relations stratégiques.
Rapportant le commentaire du journal turc Melliet, ce quotidien israélien a relevé son estimation que la suspension des manœuvres serait la prémisse de la visite d'Erdogan en Iran et de son dialogue stratégique avec la Syrie.
Dès lors, c'est spécialement le Premier ministre israélien qui se trouve dans le collimateur des responsables israéliens qui lui incombent la responsabilité du virement opéré dans la politique turque.

D'après un responsable politique israélien cité par le Yédiot, " Erdogan serait en passe de mener une révolution de velours pour restituer à la Turquie son empire islamique", évoquant " des signes inquiétants d'un ralliement d'Erdogan à l'exemple iranien".

Se plaignant de la détérioration continue de la relation avec la Turquie, un ministre israélien s'exprimant pour le Yédiot estime "qu'Erdogan est parvenu à imposer à l'armée – turque- le refroidissement des liens très chauds avec Israël" avouant que ce changement s'est opéré depuis la guerre de Gaza.

Quant au ministère israélien des affaires étrangères, il s'est arrêté sur les dernières positions turques à l'égard du programme nucléaire iranien, la qualifiant " d'extrémistes".
Ankara a dernièrement émis des doutes quant aux soupçons occidentaux et israéliens sur le développement d'un programme militaire iranien, faisant l'analogie entre ces soupçons et les fausses accusations d'acquisition d'armes de destruction massives proférées à l'encontre de Bagdad avant l'invasion de l'Irak. Elle s'est également prononcée contre un durcissement des sanctions contre l'Iran.
Pis encore, Ankara est allé jusqu'à afficher ostensiblement que c'est le programme nucléaire israélienne qui représente le plus de danger dans la région, et non l'iranien.

Alors qu'on s'attendait à l'opprobre israélienne, force est de constater que c'est surtout de l'inquiétude qui a émané des milieux sionistes. Lesquels semblent implicitement avoir la nostalgie des jours où l'armée turque gouvernait le pays d'un bras de fer.
Devant une situation pareille, rarement les Israéliens restent les bras croisés.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=106613&language=fr

Ahmadinejad: "l'entité sioniste existe grâce à la guerre psychologique"

12/10/2009 Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a estimé que l'entité sioniste a été fondée et perdure encore grâce à la guerre psychologique. " Sans guerre psychologique, il ne resterait rien de cette entité" a-t-il précisé los d'une rencontre à Téhéran intitulée:" la guerre psychologique et les médias".

Selon le dirigeant iranien, le régime sioniste a depuis sa fondation "réprimé les innocents, tout en se présentant lui comme étant l'opprimé, et ce grâce aux médias et à la guerre psychologique".

Évoquant les crimes israéliens commis contre la Bande de Gaza, il a déclaré que " le monde entier a vu de ses propres yeux la guerre sauvage qu'il y a mené, mais lui et ses alliés tentent de marginaliser le sujet de Gaza à travers les médias, en déclenchant une guerre psychologique".

Selon le dirigeant iranien, la démocratie aux États-Unis et dans la plupart des pays européens n'est qu'un grand mensonge. Signalant que plus de 85% des Iraniens ont participé au vote lors du dernier scrutin présidentiel iranien, alors que le taux de participation en Allemagne lors de la dernière échéance électorale n'était que de l'ordre de 36%.

Ahmadinejad a également estimé que "l'arsenal nucléaire et balistique des ennemis ne sont que des leurres, alors que le véritable conflit avec la république islamique est un conflit médiatique et de propagande"

" les principes théoriques et morales – de l'Islam- sont la cible de l'invasion culturelle et des opérations psychologiques qui élaborent un objectif et agissent pour le mettre en exécution" a-t-il précisé.

Mais, a-t-il assuré, " notre révolution islamique ne cesse d'aller de l'avant grâce à son esprit vivant, et malgré la formation d'un large front d'arrogants et de despotiques".
" Les arrogants et les sujets de Satan ont tout au long de l'histoire usé de propagande et de guerre psychologique contre le front de la foi et le courant unificateur, car il est plus efficace que les moyens économiques ou militaires" a ajouté Ahmadinejad.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=106573&language=fr

La tension monte contre Al-Aqsa : une troisième Intifada ?

lundi 12 octobre 2009 - 06h:55

Jonathan Cook - The Palestine Chronicle


La crise pour le contrôle de l’enceinte des mosquées, Haram al-Sharif, dans la Vieille Ville de Jérusalem, a atteint un point jamais vu depuis les affrontements qui s’y sont déroulés il y a neuf ans, déclenchant la deuxième Intifada.

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Les attaques israéliennes contre Al Aqsa pourraient bien être l’élément déclencheur d’une nouvelle et large insurrection populaire [Intifada] palestinienne dont ces jeunes lanceurs de pierres seraient les précurseurs - Photo : Reuters

Les dix jours d’affrontements sanglants sporadiques entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes dans Jérusalem ont amené les officiels palestiniens à lancer des mises en garde contre Israël qui était en train de « mettre le feu » à la cité. Le quotidien israélien Jerusalem Post s’est demandé également si une troisième Intifada n’était pas imminente.

Israël de son côté a déployé 20 000 policiers pour assurer la protection de la marche annuelle de Jérusalem, où l’on attend une foule de 70 000 personnes, et qui va traverser les quartiers palestiniens sensibles proches de la Vieille Ville.

Le conflit est causé apparemment par les fêtes religieuses d’Israël qui ont fait venir des fidèles juifs au Mur occidental situé près d’Haram al-Sharif, mur considéré traditionnellement dans le judaïsme comme le plus important lieu saint. Le mur est le seul vestige du temple juif détruit par Hérode en l’an 70 de notre ère.

A un degré plus profond pour les Palestiniens cependant, la facilité avec laquelle les juifs peuvent accéder aux sites dans et autour de Jérusalem - alors que la ville est interdite à l’immense majorité des Palestiniens - souligne à quel point le contrôle palestinien sur Jérusalem et ses lieux saints a été érodé par quatre décennies d’occupation.

Cette situation s’est encore aggravée dimanche quand les portes de la mosquée ont été fermées par la police israélienne qui disait s’inquiéter pour la sécurité des 30 000 juifs qui priaient au Mur occidental pour Souccot (fête juive).

Le chef de la police de Jérusalem, Aharon Franco, a également mis en rage les Palestiniens lundi en les accusant d’être des « ingrats » après qu’Israël les ait autorisés à prier à Al Aqsa durant le Ramadan.

En réalité, seule une petite proportion de Palestiniens a pu arriver à la mosquée. Les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza ne peuvent passer le mur de séparation d’Israël, et les un million et demi de Palestiniens d’Israël et de Jérusalem ont les pires difficultés pour venir y prier. Cette semaine, la police n’a autorisé à entrer que les femmes et les hommes palestiniens ayant une carte d’identité qui prouvait qu’ils avaient au moins 50 ans.

Tant l’Autorité palestinienne que la Jordanie ont publié une déclaration cette semaine prévenant que les groupes juifs, y compris les extrémistes qui veulent faire sauter les mosquées, devaient être interdits d’accès à Haram.

C’est dans ce contexte que le chef du Mouvement islamique en Israël, Sheikh Raed Salah, a appelé les citoyens palestiniens d’Israël à « faire un bouclier de leur corps pour protéger la mosquée Al Aqsa ».

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Les citoyens palestiniens d’Israël ont été appelés à
« faire un bouclier de leur corps pour protéger la mosquée Al Aqsa »

Préoccupé par l’impossibilité qu’ont la plupart des Palestiniens d’accéder aux mosquées, Salah a pris sur lui de mener campagne contre les manœuvres israéliennes sous la bannière « Al-Aqsa est en danger », exhortant la minorité palestinienne d’Israël à protéger les mosquées en multipliant leurs visites et en assurant une forte présence islamique sur le site.

Dans une dernière provocation de la part d’Israël hier, Salah a été arrêté sur l’accusation d’incitation et de sédition. Un juge l’a relâché quelques heures plus tard mais seulement sous condition qu’il se tienne éloigné de Jérusalem.

Les préoccupations palestiniennes à propos des intentions israéliennes vis-à-vis d’Haram ne sont pas sans fondement. Les dirigeants religieux et laïcs d’Israël ont manifesté des revendications toujours plus pressantes sur la souveraineté du quartier depuis le début de l’occupation, et ce, malgré un accord initial pour un contrôle avec les autorités islamiques.

Sur le terrain, cela est vu comme faisant partie des efforts d’Israël pour restructurer la géographie de la cité.

Cela a commencé par la destruction hâtive d’un quartier musulman proche du Mur occidental où vivaient 1 000 Palestiniens. En lieu et place de leurs maisons, un immense espace de prière a été créé.

Puis, un réseau de colonies juives a été construit coupant Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie et plus récemment, des extrémistes juifs ont pris le contrôle de quartiers limitrophes à la Vieille Ville, tels que Sheikh Jarrah, Ras al-Amud et Silwan.

Avec un appui officiel, les colons juifs ont également saisi et acheté des maisons palestiniennes dans le quartier musulman de la Vieille Ville, notamment à proximité des mosquées, pour établir des cantonnements armés.

Ils ont encore été aidés par des archéologues israéliens qui font des fouilles importantes dans le sous-sol du quartier. Les tensions du fait de ces fouilles se sont aiguisées de façon spectaculaire en 1996 quand Benjamin Netanyahu, alors Premier ministre, a approuvé le percement de tunnels sous les mosquées. Dans la violence qui en a suivi, au moins 70 Palestiniens ont été tués.

En outre, les officiels israéliens et les rabbins ont redéfini la signification de l’enceinte dans la pensée religieuse juive, ou du Mont du Temple, nom sous lequel elle est connue par les juifs.

Le consensus rabbinique considérait depuis le Moyen Age que les juifs ne devaient pas pénétrer sur l’enceinte de peur de profaner le site du sanctuaire intérieur du temple, dont l’emplacement n’est pas connu. Par contre, les juifs religieux sont censés vénérer le site sans y entrer ni chercher à en prendre possession en aucune façon.

Ce point de vue a évolué depuis qu’une vague de nationalisme religieux a été soulevée par la nature apparemment miraculeuse de la victoire d’Israël dans la guerre des Six-Jours. Alors que l’armée israélienne s’emparait de la Vieille Ville en 1967, par exemple, son grand rabbin, Shlomo Goren, se précipitait à Haram pour y lire la Bible et sonner du chofar (corne de bélier), comme les prêtres du temple antique le faisaient autrefois.

Lors des négociations de Camp David avec les Palestiniens en 2000, Ehud Barak, Premier ministre de l’époque, avait demandé - contre tout enseignement du judaïsme - que toute l’enceinte soit déclarée « Saint des Saints », un statut qui est réservé au sanctuaire interne du temple. Son conseiller, Moshe Amiray, a déclaré que Barak s’était servi de cette condition pour « faire échouer » les négociations.

L’échec de Camp David a conduit à une explosion de violence à Haram al-Sharif quelques mois plus tard, et au déclanchement de la deuxième Intifada.

La souveraineté islamique a de nouveau été contestée en 2003 quand la police israélienne a décidé, unilatéralement, d’ouvrir l’enceinte aux non musulmans. En pratique, cela a donné l’accès, sous la protection de la police, à des cultes messianiques qui veulent la destruction des mosquées pour faire la place à un troisième temple.

Ce sont précisément des rumeurs selon lesquelles des extrémistes juifs étaient entrés dans l’enceinte la veille de Yom Kippur, jour le plus vénéré du judaïsme, qui ont mis l’étincelle à la dernière série d’affrontements.

Il parait qu’un nombre croissant de rabbins colons veulent que soit levée l’injonction contre les juifs qui prient dans l’enceinte, ajoutant ainsi aux craintes des Palestiniens que les officiels israéliens, les rabbins, les colons et les fondamentalistes soient en train de conspirer et de manigancer une prise de contrôle définitive sur Haram al-Sharif.

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La Vieille Ville de Jérusalem.
(carte Pedibus) - cliquer pour agrandir


(JPG)Jonathan Cook est écrivain et journaliste basé à Nazareth, Israël. Ses derniers livres sont : Israel and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East (Pluto Press) et Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair (Zed Books).

Le site de Jonathan Cook : http://www.jkcook.net/
son courriel : jcook@thenational.ae

Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont été présentés le 4 mars 2009.

9 octobre 2009 - The Palestine Chronicle - traduction : JPP

Les écoliers de Gaza manquent de tout car Israël bloque l’arrivée des fournitures

lundi 12 octobre 2009 - 07h:03

Mohammed Omer
New Statesman.


Les 456.000 écoliers de la Bande de Gaza qui commencent leur année scolaire manquent chroniquement de tout : papier, manuels et cartouches d’encre et jusqu’aux uniformes scolaires, cartables et ordinateurs, à cause du blocus israélien.

En outre, les salles de classe absolument surpeuplées doivent recevoir des étudiants dont les écoles ont été détruites ou endommagées lors du dernier assaut du début de l’année.

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Les seules fournitures sur le marché sont arrivées en contrebande par les tunnels en provenance d’Egypte. Pourtant, même lorsque les matériaux sont disponibles, beaucoup de Gazaouis ne peuvent pas se les payer : 80 pour cent du 1,5 millions d’habitants de la Bande vivent en-dessous du seuil de pauvreté.

Le ministère de l’éducation a dit aux professeurs que les élèves n’auront pas « trop de manuels », mais Ahmed Abdelhameed, qui a huit enfants d’âge scolaire, indique que les « professeurs demandent toujours la liste complète de fournitures scolaires, comme si nous vivions en Suède ».

« Je ne comprends plus pourquoi nous devons souffrir, pourquoi des manuels et des crayons ne sont pas autorisés, » dit-il. « Israël considère-t-il que ce matériel aussi est un armement menaçant ? »

Problèmes de papeterie

Le papier disponible est de mauvaise qualité. Abdelhameed dit qu’une de ses filles commence à peine l’école et il lui a acheté des cahiers passés en contrebande. Mais « quand elle utilise une gomme, le papier se déchire », dit-il. « Elle abîme aussi la page suivante. » Avec de tels problèmes de qualité, les fournitures s’épuisent rapidement ce qui en augmente le coût. « Ce qui arrive à passer n’est jamais suffisant, » explique-t-il. « La semaine prochaine, je devrai continuer à écumer la Bande à la recherche de cartables pour les enfants.

« J’ai la chance de pouvoir me permettre quelques cahiers, mais ma fille me raconte que des enfants de sa classe doivent utiliser des feuilles de palme et des sacs-poubelle en guise de cartables ». Un professeur de mathématiques de Khan Younis dit que « certains des étudiants se partagent les cahiers. D’autres en utilisent de vieux. »

Le directeur adjoint de la chambre de commerce, Mahmoud Al-Yazji, dit que Gaza éprouve de graves difficultés à obtenir des fournitures pour les étudiants. Il estime que ce problème touche 90 pour cent de la population estudiantine. « Israël cherche délibérément à ne pas permettre l’entrée de cahiers dans la Bande de Gaza, » dit-il. Les « forces d’occupation ont bloqué 1.750 conteneurs de fournitures scolaires et de papier d’une valeur 150 millions de $EU ».

Les commerçants du territoire occupé ont commandé des dizaines de milliers de cartables à des fournisseurs étrangers, mais Israël bloque encore toutes les importations. L’ouverture des points de passage qu’il contrôle vers Gaza serait la seule manière d’assurer l’approvisionnement des étudiants.

Conséquences de l’attaque israélienne

Un porte-parole de l’enseignement supérieur, Khalid Radi, insiste : son département a donné pour instructions aux enseignants de ne pas faire pression sur les étudiants concernant les fournitures, et en attendant il est en contact avec des groupes d’aide humanitaire dans le monde arabe et au-delà pour trouver la manière de faire entrer des articles scolaires à Gaza. Mais « toutes les dernières tentatives de ces groupes ont échoué », dit-il. « J’en viens à me demander si on considère que les écoliers armés d’un crayon sont plus dangereux que s’ils tenaient une roquette. »

Lors du dernier assaut contre Gaza, 18 écoles ont été détruites et au moins 280 ont été endommagées. Selon les sources de l’ONU, beaucoup ont toujours besoin de matériaux de construction pour faire les réparations. Radi dit que la pénurie de matériaux se répercute fortement sur les étudiants. « Le temps se refroidit. Nous n’avons rien pour remplacer les fenêtres endommagées, et les étudiants souffriront des effets du dernier assaut contre Gaza tout au long de l’année à venir, les effets des destructions se logeant même dans leurs têtes, » dit- il. Le ministère de l’éducation signale que les classes doivent souvent accueillir jusqu’à 55 étudiants.

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« Le blocus a causé des souffrances indicibles aux enfants de Gaza, » dit Philippe Lazzarini, chef du bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires dans les territoires palestiniens occupés. Le dr Fadel Abu Hien, professeur de psychologie à l’université Al-Aqsa, dit que beaucoup d’étudiants ont arrêté de suivre les cours à cause de la pénurie de livres, de stylos et de papier. « Israël emploie le contrôle des frontières de Gaza pour causer la destruction psychologique des étudiants qui veulent étudier et apprendre. »

Aucun secours pour les réfugiés

Les groupes militant pour les droits de l’homme ont critiqué les restrictions imposées par Israël à la Bande de Gaza et les limites qu’il place sur l’entrée de fournitures. Ne sont admis que la nourriture de base et des matériels rudimentaires. Les groupes de militants caractérisent cet approvisionnement « d’insuffisant pour les besoins de plus de 1,5 millions de personnes ». Selon les fonctionnaires de l’ONU, les instruments et l’équipement des laboratoires de science scolaires sont également insuffisants. Le coordonnateur de l’aide humanitaire représentant les organisations d’aide de l’ONU dans le territoire palestinien occupé (TPO), et l’association des agences pour le développement international (Aida), représentant au moins 25 ONG, ont exigé l’accès complet et libre à Gaza, tant à l’entrée qu’à la sortie, pour pouvoir remettre le système d’éducation sur pied.

Maxwell Gaylard, du bureau du coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen Orient (UNSCO), admet que Gaza a besoin de plus de fournitures scolaires, en dépit des efforts deployés par l’UNRWA pour livrer les articles scolaires de base.

Gaylard dit qu’UNSCO a demandé instamment à plusieurs reprises au gouvernement israélien de faciliter l’entrée des matériaux de construction et des fournitures scolaires pendant les prochaines semaines. Il a également demandé que les étudiants, les professeurs et les formateurs soient autorisés à se déplacer librement à l’intérieur et hors de Gaza afin que l’éducation soit possible.

Quand on lui a demandé si l’information sur la pénurie de matériaux essentiels arrivait aux niveaux les plus élevés du gouvernement israélien et de l’ONU, il a répondu : « Oui, mais il semble qu’Israël ne partage pas notre définition des besoins humanitaires. » La pénurie de fournitures n’est qu’un autre exemple des frustrations imposées aux Palestiniens sous l’occupation israélienne.

8 octobre 2009 - The Palestine Telegraph - Cet article peut être consulté ici :
http://www.paltelegraph.com/opinion...
Traduction : Anne-Marie Goossens

Des agents israéliens déguisés en photographes de presse

Jérusalem - 12-10-2009
Par Maan News
Une organisation de médias indépendants s’est dite samedi très préoccupée par des témoignages disant que des agents israéliens clandestins se sont fait passer pour des journalistes pendant des manifestations contre la politique israélienne à Jérusalem.




















Des officiers israéliens en civil arrêtent un Palestinien à Jérusalem Est occupée (photo MaanImages)


Lors d’une déclaration, Awad Awad, reporter travaillant pour le Centre Palestinien pour le développement et les libertés des médias (MADA) a dit que cette préoccupation était partie de déclarations faites par des habitants du quartier Ras Al-Amoud à Jérusalem Est.

Awad a dit que les habitants avaient affirmé à MADA avoir vu des agents israéliens portant des caméras et déguisés en photographes de presse, jeudi et vendredi. Les mêmes agents, ont dit les résidents, ont arrêté des jeunes gens qui participaient aux manifestations.

Les habitants ont fait les mêmes déclarations à Ma’an.

Ras Al-Amoud a été le théâtre de quelques-uns des affrontements les plus féroces entre les manifestants jeteurs de pierre et la police israélienne antiémeutes. Les intrusions de colons israéliens sur le site de la Mosquée Al-Aqsa, le troisième lieu saint de l’Islam, ont déclenché une semaine de manifestations.

Une photo publiée sur le site du New York Times montre des officiers israéliens en civil saisissant un Palestinien pendant la manifestation à Jérusalem Est.

MADA dit dans sa déclaration que les agents israéliens déguisés en photographes pouvaient mettre en danger la vie des véritables reporters.

Les forces d’occupation sionistes déguisées en personnel médical palestinien

Cisjordanie - 12-10-2009
Par Ezzedeen AlQassam Brigades
Un quotidien sioniste a révélé hier que les forces d’occupation sioniste avaient créé une unité spéciale « d’Arabes » déguisés en personnel ambulancier palestinien pour kidnapper les résistants palestiniens.

Le journal Maariv a rapporté dimanche 11 octobre que l’occupation a recruté plusieurs « arabes » pour arrêter les manifestants parmi les citoyens et la résistance palestinienne, soulignant que l’unité utilisait toutes les possibilités de déguisement pour exécuter leurs opérations.
Le journal a expliqué que certains de ces moyens consistaient à se déguiser à médecin palestinien, ou porter des habits religieux juifs et prétendre une panne de voiture, pour justifier de s’être arrêté à certains endroits, en plus de porter des habits de bédouins arabes, pour surprendre les Palestiniens dans des endroits inhabituels et les kidnapper.
L’article du Maariv souligne que l’unité « d’Arabes » comprend 17 policiers sionistes, qu’elle a été créée à la fin du mois de juillet, et que depuis, ils réalisent entre 30 et 40 arrestations par mois.
Au sujet des nouvelles pratiques sionistes pour s’infiltrer dans les communautés palestiniennes, lire également « Des agents israéliens déguisés en photographes de presse »

Michaal: la résistance persistera tant que l'occupation persiste

12 Oct 2009

Damas / Le chef du bureau politique du mouvement de la résistance nationale palestinienne /Hamas/, M. Khaled Michaal, a affirmé que la poursuite de l'occupation signifie la poursuite de la résistance.

"Tôt ou tard, et même si la communauté internationale nous a déçu, nous continuerons à tenir à nos droits et à notre terre. Et la résistance restera notre choix unique", a insisté M. Michaal dans une allocution prononcée hier soir dans un dîner offert en l'honneur des participants au forum international du Golan.

M. Michaal a affirmé que les Palestiniens ne renonceront ni à la terre, ni à al-Qods, ni à al-Aqsa ni au droit au retour, et que la Palestine est une terre arabe occupée et Israël doit en sortir.

Il a appelé, à cet effet, les deux nations, arabe et islamique, les libres du monde et toutes les forces palestiniennes à reconsidérer leurs stratégies à l'encontre de l'occupant israélien et à s'adresser au monde en un langage claire: "la résistance est l'option stratégique du peuple palestinien pour la récupération de la terre et des droits, l'occupation israélienne est illégitime et la Palestine est une terre occupée qui doit retourner aux Palestiniens".

Il a critiqué, à cet effet, la politique de double critère adoptée par l'Occident, et l'impuissance de la communauté internationale devant Israël.

Il s'en est pris, en outre, sur l'autorité palestinienne qui a reporté le vote sur le rapport de Goldstone, qui est le premier promulgué par une instance internationale et qui condamne et embarrasse Israël, considérant le report comme crime commis contre le peuple palestinien et le sang des martyrs.

M. Michaal a appelé, en outre, à la mise au point d'une nouvelle référence nationale palestinienne par la refondation de l'OLP pour qu'elle soit une véritable direction sincère qui représente les intérêts du peuple palestinien.

M. Michaal a mis en garde, d'autre part, contre un complot visant à liquider la cause palestinienne en se servant de la division interpalestinienne, affirmant la nécessité de se référer à la véritable identité palestinienne en réalisant la réconciliation palestinienne sur la base de l'arrangement de la maison palestinienne dans le cadre de l'autorité et de l'OLP et conformément à la démocratie et à l'élection libre et à la cohésion sur le programme politique et le mécanisme de la prise de la décision politique palestinienne.

"Celui qui veut réaliser la réconciliation interpalestinienne doit rassembler le dispora palestinien afin de mieux mener la bataille contre l'occupation.

Il a critiqué, par ailleurs, l'administration Obama qui a affiché sa partialité envers Israël en traitant avec le rapport de Goldstone.

M. Michaal a rendu hommage au rôle arabe en général et syrien en particulier dans la réalisation de l'unité du rang palestinien.

Il a affirmé, enfin, que la cause du Golan arabe syrien occupé est liée totalement à la cause palestinienne et à celle de chaque terre arabe occupée, appelant à son retour à la mère-patrie, la Syrie.

L.A.

http://www.sana.sy/fra/51/2009/10/12/249218.htm

Exclusion de Tsahal d’exercices internationaux

Nouvelle crispation turco-israélienne

Outre Israël et la Turquie, les aviations américaine, italienne et les forces de l’OTAN devaient participer à ces manœuvres organisées depuis 2001.

Les relations entre la Turquie et Israël, alliés stratégiques dans la région, connaissent un nouveau coup de froid, comme en témoigne l’exclusion de l’aviation israélienne d’exercices internationaux organisés en Turquie. L’armée turque a annoncé la semaine dernière que « la phase internationale » de manœuvres aériennes baptisées « Aigle anatolien », qui se déroulent chaque année, a été « reportée ». L’armée israélienne a affirmé que l’aviation israélienne avait été exclue de ces exercices « à la suite de la décision de la Turquie de modifier la liste des participants ». Le ministère turc des Affaires étrangères a répondu hier que cette décision n’avait pas de motivation politique, appelant les autorités israéliennes au « bon sens ». « Les déclarations et commentaires de responsables israéliens publiés dans la presse dans ce contexte ne sont pas acceptables », a souligné le ministère turc, s’indignant de commentaires parus dans la presse israélienne.

Certains responsables israéliens, cités sous couvert de l’anonymat, ont laissé entendre qu’Israël pourrait revoir ses projets de vente d’armes à la Turquie, après cette décision d’Ankara. Les rapports entre les deux pays, qui coopèrent étroitement en matière de défense, sont tendus depuis les critiques sans précédent du Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, contre l’offensive menée en décembre et janvier derniers par Israël dans la bande de Ghaza. Sur le plan politique, Ankara a déjà usé de ses bonnes relations tant avec Israël qu’avec les Palestiniens ou le monde arabe en général pour mener des missions de bons offices. Des discussions indirectes entre Israël et la Syrie ont eu lieu en Turquie en 2008, mais depuis la guerre de Ghaza, les relations se sont détériorées.

En début d’année, lors du Forum économique de Davos (Suisse), M. Erdogan a laissé éclater sa colère au cours d’un débat, accusant le président israélien, Shimon Peres, de « savoir très bien comment tuer des gens ». Cette sortie a fait de M. Erdogan un héros dans le monde arabe et en Turquie, pays musulman où la population est mobilisée en faveur de la cause palestinienne. Outre Israël et la Turquie, les aviations américaine, italienne et les forces de l’OTAN devaient participer à ces manœuvres, organisées depuis 2001. Cinq ans auparavant, la Turquie et Israël avaient signé un accord de coopération militaire. Les chasseurs israéliens profitent de ces exercices pour se livrer à des entraînements qu’ils ne peuvent faire dans leur espace national restreint.

Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a laissé entendre que l’offensive israélienne contre Ghaza n’était pas étrangère à la décision turque d’écarter l’aviation israélienne. « Nous espérons que la situation à Ghaza va s’améliorer (...) et pourra créer une nouvelle atmosphère pour les relations turco-israéliennes aussi », a-t-il déclaré sur CNN. Mais « en l’état actuel des choses, nous critiquons cette approche, l’approche d’Israël », a ajouté le ministre qui, selon des sources israéliennes, avait annulé une visite en Israël, début septembre.

http://www.elwatan.com/Nouvelle-crispation-turco

Réconciliation : Ce n’est pas pour demain !

Les discours de Abbas et Machaâl attisent les tensions en Palestine

Le peuple palestinien semble voué à vivre dans l’instabilité, l’insécurité, l’oppression et le manque, non seulement à cause d’un occupant israélien qui fait tout pour le pousser à accepter l’ordre établi mais aussi parce que ses enfants se sont transformés en pires ennemis.

Dans deux discours prononcés au cours de la même soirée de dimanche dernier, le président Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne et chef du Fatah, et le chef du bureau politique du mouvement Hamas Khaled Mechaâl, établi à Damas, ont mis fin a tout espoir de réconciliation prochaine. L’espoir de voir signer le 26 de ce mois d’un accord qui mettra fin à la division sous les auspices de l’Egypte s’effiloche. Pour la première fois depuis le report de l’examen du rapport Goldstone, le président Mahmoud Abbas s’est adressé au peuple palestinien et a réagi aux réactions du mouvement Hamas qui l’a traité de « traître » qui veut couvrir les crimes israéliens.

Abbas a dit que le peuple a le droit de critiquer et le président élu doit prendre toutes les responsabilités. « Je respecte tous les points de vue exprimés par les factions de l’OLP, les partis et les citoyens ordinaires, car leur motivation était la poursuite des criminels. » Quant aux graves accusations portées contre lui par des porte-parole et des dirigeants du mouvement Hamas, Abbas les a mises sur le compte de la volonté du Hamas d’éviter d’aller à la réconciliation nationale pour consolider « l’émirat obscurantiste et détruire le projet national en cohérence avec israël et ses plans tendant a empêcher l’établissement d’un Etat palestinien ». A propos de cet Etat indépendant, Mahmoud Abbas a rejeté tout compromis quant à ses frontières en réitérant son refus d’un Etat avec des frontières provisoires, ce qu’accepte le Hamas, selon le président palestinien.

Khaled Mechaâl, le chef du bureau politique du Hamas, dont le discours a succédé à celui du président Abbas a vivement attaqué la direction de l’Autorité palestinienne et appelé à la reconstruction de l’OLP. « Nous appelons à la constitution d’une référence nationale palestinienne de nouveau et à la reconstruction de l’OLP », a martelé Mechaâl. Le chef du Hamas a dit que le président palestinien tente de se soustraire à ses responsabilités envers « le scandale Goldstone ». La réconciliation palestinienne signifie pour Mechaâl, mettre de l’ordre dans la maison palestinienne, dans le cadre d’une autorité nationale palestinienne, l’entente sur le programme politique ainsi que le mécanisme de la prise des décisions politiques. « Nous voulons la réconciliation pour ôter le prétexte pris pour affamer Ghaza et opprimer la Cisjordanie », a aussi dit Khaled Mechaâl.

Volées de bois vert

Dans la rue palestinienne, hautement politisée, les réactions étaient différentes. Abou Abdallah, un jeune officier de l’Autorité palestinienne pense que « le mouvement Hamas a refusé le rapport Goldstone dès sa publication et a dit qu’il mettait la victime et le bourreau a égalité, pourquoi toute cette hystérie alors qu’on s’apprêtait à aller au Caire pour mettre fin à la division qui nous détruit tous ». Pour M’hamad, un propriétaire d’un supermarché au quartier El Nasr à Ghaza, qui dit n’être ni du Fatah ni du Hamas : « La population palestinienne est la véritable victime de ce continuel combat fratricide. Nous sommes dans une situation jamais vécue depuis la catastrophe de 1948, non pas à cause de l’ennemi israélien auquel on sait comment répondre mais à cause de raisons partisanes. Le Hamas et le Fatah prouvent chaque jour qu’ils sont incapables de cohabiter, chacun d’entre eux veut le gâteau, malheureusement empoisonné, pour lui tout seul.

Nous regrettons aujourd’hui et plus que jamais le président Yasser Arafat qui avait le pouvoir d’unifier tout le monde. » Quant à Abou Choukri, un jeune de 30 ans, partisan du mouvement Hamas, la réconciliation est impossible avec ceux qu’il a qualifiés de « corrompus au service des états-Unis et d’israël ». « Nous sommes mieux ainsi. Je préfère l’embargo au retour de ceux qui ont volé l’argent du peuple et qui travaillent pour israël », a-t-il dit.

Par Fares Chahine

http://www.elwatan.com/Reconciliation-Ce-n-est-pas-pour

Netanyahu : Israël refuse que ses citoyens soient jugés pour crimes de guerre

13/10/2009
Israël refuse que ses citoyens soient traduits en justice pour crimes de guerre à la suite de l'offensive israélienne contre la bande de Gaza, a affirmé hier le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Il a vivement critiqué le rapport de l'ONU accusant Israël et le Hamas de « crimes de guerre » à Gaza, estimant que ce document controversé était un obstacle au processus de paix. En outre, M. Netanyahu a qualifié de « pur mensonge » la rumeur voulant que l'État hébreu ait l'intention de poursuivre des fouilles archéologiques sous l'esplanade des Mosquées à Jérusalem. De son côté, le président Shimon Peres a exhorté M. Netanyahu de relancer le processus de paix sous peine de se retrouver isolé et d'être la cible des critiques internationales.

"Ce qui vient de se passer est pire qu’une erreur d’analyse."

publié le lundi 12 octobre 2009

entretien avec Pierre Stambul
Entretien accordé par Pierre Stambul, de l’Union juive française pour la paix, au "Le jour d’Algérie"

Vous avez été parmi les nombreuses personnes, dont des Juifs, ayant condamné cette guerre et soutenu la population de Gaza. Quel est votre sentiment par rapport à la réalisation de ce rapport ?

Une des principales causes de cette guerre qui dure depuis des décennies, c’est l’impunité des dirigeants israéliens. C’est le fait qu’à diverses périodes de l’histoire, ils ont pu violer frontalement le droit international, tuer sans procès, « nettoyer ethniquement » des territoires, interdire aux Palestiniens le retour dans leur pays, raser le Sud-Liban ou commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité à Gaza. Il n’y a jamais eu de sanctions alors que partout dans le monde, des dirigeants ou des Etats ont été sanctionnés pour moins que cela. Pour l’establishment israélien, l’absence de sanctions équivaut à un permis de tuer, au permis « d’achever la guerre de 48 » comme ils le disent si bien en « transférant » les Palestiniens au-delà du Jourdain. Faute de sanctions, les dirigeants israéliens peuvent continuer face à leur opinion publique à se considérer comme des victimes. À propos du rapport Goldstone, il faut savoir que son auteur est un Juif sud-africain réputé favorable au sionisme. Mais à la suite du travail tenace et très précis qu’il avait fait contre les criminels de guerre en ex-Yougoslavie ou au Rwanda, Richard Goldstone a fait un travail extrêmement sérieux.

Pour les Palestiniens, il y a une répétition de vexations qu’ils ont déjà subies : après la catastrophe (Naqba) de 1948, ils avaient été nombreux à témoigner, à expliquer leur souffrance ou le fait que leur expulsion avait été délibérée et organisée. Il aura fallu attendre l’ouverture des archives israéliennes et la confirmation de cette expulsion par les historiens israéliens pour qu’ils soient enfin crus. À propos des crimes commis à Gaza, tous les témoignages palestiniens ont montré que les Israéliens avaient délibérément frappé des zones civiles, massacré des réfugiés, utilisé des armes interdites, tiré contre les hôpitaux. « Propagande », répondaient les dirigeants israéliens. L’importance du rapport Goldstone, c’est qu’il confirme toutes les accusations. Et il donne une matière juridique pour inculper les dirigeants israéliens civils (Livni, Barak, Olmert …) ou militaires (Ashkénazi, Yaalon …).

Quel est votre sentiment par rapport au report de son étude par l’assemblée générale de l’ONU ?

Je partage totalement l’étonnement et la colère de toutes les ONG palestiniennes. Il y avait avec le rapport Goldstone une occasion unique de démontrer aux yeux de tous qu’Israël a un comportement d’Etat voyou. Il y avait une occasion unique de traîner en justice les responsables du massacre de Gaza. Il faut savoir que les Israéliens voyagent beaucoup et que 15% d’entre eux vivent à l’étranger. Ils sont politiquement, économiquement ou moralement extrêmement sensibles à ce qui se dit d’eux. La prise en compte du rapport Goldstone aurait pu (et aurait dû) être un tournant majeur annonçant l’isolement de ce pays et l’inculpation de ses dirigeants. On pouvait espérer que, comme Pinochet arrêté en Angleterre pour ses crimes commis au Chili, des dirigeants israéliens seraient enfin appelés à répondre de leurs crimes. On vient d’assister à un terrible gâchis, aux conséquences graves, qui nous ramène en arrière et qui offre une victoire facile à Nétanyahou.

Certains ont accusé la direction politique palestinienne de "trahison" après ce report ? Que s’est-il réellement passé selon vous pour que ce rapport ne soit pas discuté en cette date à l’assemblée générale de l’ONU ?

Il n’est pas facile pour une association juive française de dire qui sont les bons ou les mauvais Palestiniens. Mais la décision politique de l’Autorité Palestinienne de contribuer à enterrer le rapport Goldstone est à la fois une catastrophe et une faute politique majeure. Notre sentiment est partagé par toutes les ONG palestiniennes, par les milliers de manifestants qui ont essayé de défiler à Ramallah, et bien sûr par les survivants de Gaza pour qui ce report est une insulte. En privé, j’ai pu à plusieurs reprises discuter avec des dirigeants palestiniens liés à l’Autorité Palestinienne. Ils sont les premiers à dire que les concessions à sens unique, les pseudo négociations où l’on ne discute que de la sécurité de l’occupant et les négociations parrainées par les Etats-Unis, ne mènent nulle part et tournent le dos à une paix juste. En public, la seule voix qu’on entend du côté de l’Autorité Palestinienne, c’est celle d’une bourgeoisie proaméricaine qui se fait aujourd’hui traiter de « collabo » par de nombreux Palestiniens. Déjà le congrès du Fatah à Bethléem avait donné l’image assez triste de délégués, arrivant en voiture de luxe, coupés de leur peuple, insensibles à la colère montant y compris de la base de leur parti et réaffirmant une stratégie de soumission à l’Amérique. Qu’est-ce qui a dû se passer ? Les Israéliens ont dû dire que si l’Autorité appuyait le rapport Goldstone, ce serait la fin du « processus de paix ». Comme si ce processus existait. Nétanyahou a fait sa campagne électorale sur une agression « préventive » contre l’Iran en passant sous silence toute évocation de négociations. En bon héritier de Jabotinski qui fut il y a 80 ans l’idéologue de la conquête sioniste, il est pour le « transfert », c’est-à-dire l’expulsion des 5 millions de Palestiniens qui vivent en Palestine au-delà du Jourdain. Il veut tout garder : Jérusalem, les colonies, la vallée du Jourdain. Comment l’Autorité Palestinienne peut-elle faire croire à un quelconque processus de paix ? Il y a là, pour le moins, une méconnaissance complète du sionisme et de sa stratégie. On peut imaginer que l’Autorité Palestinienne joue la carte Obama en espérant qu’après le discours du Caire, celui-ci finira par faire pression sur les dirigeants israéliens. C’est l’inverse qui se passe et ce sont les Etats-Unis qui font pression sur l’Autorité Palestinienne pour qu’elle renonce sans avoir rien obtenu en échange à ce que la Justice internationale fasse appliquer le droit.

Ce qui vient de se passer est pire qu’une erreur d’analyse. Seuls le boycott, le désinvestissement, les sanctions, les poursuites juridiques contre les dirigeants, l’isolement politique, moral et économique d’Israël peuvent débloquer la situation et obliger la société israélienne à changer de cap. Avec le rapport Goldstone, cet objectif était facilité. Je ne parle pas des centaines de milliers de victimes de Gaza pour qui ce report est une horreur et une forme de négationnisme de ce qu’ils ont subi.

L’étude de ce rapport par l’assemblée générale de l’ONU aurait-elle, d’après vous, pu arriver à une condamnation de cette guerre par l’opinion publique internationale et l’institution onusienne ?

Oui, bien sûr. Depuis la guerre du Liban et encore plus depuis le massacre de gaza, les opinions publiques évoluent. On voit des associations de la société civile, des syndicats se rallier à l’idée du boycott d’Israël. Plus personne ne peut ignorer l’occupation et le maintien contre la Palestine d’une domination de forme coloniale. Plus personne ne peut ignorer que les dirigeants israéliens ont choisi la fuite en avant, l’annexion et l’occupation sans fin. Les opinions publiques ont fortement évolué alors que les gouvernements, surtout en Europe, ont fait la démarche inverse. Une condamnation juridique internationale des crimes de guerre israéliens serait le moyen d’obliger ces gouvernements à cesser ce soutien indigne, au colonialisme et à la destruction de la Palestine.

Sur l’institution onusienne, je suis personnellement critique. C’est par un vote de l’ONU que l’Etat d’Israël a été créé, mais l’ONU n’a jamais été capable d’imposer le droit au retour des Palestiniens ou l’évacuation des territoires occupés. Cette impuissance interroge.

L’étude de ce rapport aurait-il pu, comme le disent certains responsables israéliens, porter préjudice à la relance des négociations de paix ?

J’ai envie de dire, c’est quoi la paix ? Quand les dirigeants israéliens parlent de paix, ça veut dire souvent « foutez-nous la paix ». Il y a 60 ans, la grande majorité des Palestiniens a été expulsée de son pays. Négocier la paix, c’est reconnaître ce « crime fondateur » et examiner par la négociation les moyens de « réparer ». Cela ne peut se faire que sur la base du droit international et d’une totale égalité des droits dans la région. Jamais, les négociations n’ont été faites sur cette base et c’est la raison de l’échec total du processus d’Oslo. Négocier en parlant de la sécurité de l’occupant et en n’attaquant pas frontalement les questions de l’occupation, des colonies, des prisonniers ou des crimes commis ne mène nulle part. Tous les gouvernements israéliens veulent imposer comme préalable le fait accompli. Sur cette base-là, une fois de plus on exigera une capitulation des Palestiniens et s’ils refusent (comme Arafat à Taba et Camp David), on les condamnera à mort et on cherchera des dirigeants plus dociles. Ce n’est pas une « relance des négociations de paix » qu’il faut viser. C’est l’application du droit international qui fixera les bases de la négociation.

En ce qui concerne le gouvernement actuel en Israël, il est clair qu’il ne voudra jamais d’une paix qui soit autre chose qu’une capitulation. Il saura courber la tête s’il se fâche avec Obama en consolidant le fait accompli et en attendant des jours meilleurs. Négocier avec lui sans rapport de force est une illusion dangereuse.

Quelle est la position de l’Union Juive Française pour la Paix, dont vous êtes membre, par rapport à ce rapport de l’ONU ?

L’Ujfp a salué l’honnêteté et la rigueur de ce rapport. Une analyse de ce rapport figure sur notre site ujfp.org. La militante qui a écrit cette analyse avait fait partie d’une mission à Gaza juste après le massacre. Le contenu du rapport confirme complètement tout ce qu’elle-même avait pu observer et tous les témoignages reçus. L’Ujfp s’est toujours battue pour que les criminels soient jugés. Nous soutenons à la fois les initiatives symboliques comme le tribunal Russell et les recours auprès de la Cour Pénale Internationale, que ce soit à propos de la guerre du Liban ou du massacre de Gaza.

Comment qualifiez-vous les événements et les affrontements qui se déroulent, actuellement, autour de la mosquée Al Aqsa en Palestine ?

Cela fait partie de la fuite en avant des dirigeants israéliens. Ce qui se passe rappelle la provocation d’Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées qui avait déclenché ce qu’on appelle la deuxième Intifada. La guerre du Proche-Orient n’est pas une guerre religieuse et les fondateurs du sionisme n’étaient pas croyants pour la plupart. Mais, surtout depuis 1967, il existe en Israël un courant « national religieux », hégémonique chez les colons et représentant près d’un quart de la société israélienne. Ces intégristes font une lecture littérale de « la Bible ». Pour eux, Dieu a donné cette terre aux Juifs et les Palestiniens sont des Amalécites, ce qui signifie qu’on peut « les tuer, ainsi que leurs femmes, leurs enfants, leurs troupeaux ». Les plus extrémistes voudraient faire sauter les mosquées pour reconstruire le temple. En fait, pour un Juif religieux, prier sur l’esplanade du temple n’a strictement aucun sens. Il s’agit, une fois de plus, de l’exploitation de la religion à des fins politiques et coloniales. Il s’agit surtout, par la provocation contre tous les Musulmans, de repousser durablement toute issue politique.

Quelles seraient les visées des autorités israéliennes quant aux travaux menés autour de ce lieu sacré ? Quelles seraient les visées de ces mêmes autorités quant à l’interdiction faite à des Palestiniens d’y accomplir leurs prières ?

Jérusalem est depuis des siècles une ville où vivent des Musulmans, des Juifs, des Chrétiens et qui abrite les lieux saints de ces trois religions. Depuis 1967, le vote par la Knesset (la Parlement israélien) de l’annexion de Jérusalem Est et l’extension de la ville qui s’étend désormais sur 4% de la Cisjordanie depuis Ramallah jusqu’à Bethléem, l’obsession des dirigeants israéliens est de « judaïser » la ville. Les destructions de maisons et l’extension des colonies intégrées dans Jérusalem sont permanentes. Les provocations sur l’esplanade des mosquées prolongent ce processus. Le même processus a déjà été à l’œuvre à Hébron où plusieurs centaines de colons extrémistes sont installés depuis de nombreuses années (sous protection permanente de l’armée israélienne) en plein cœur de la ville. On se souvient du massacre commis dans le Caveau des Patriarches et de la popularité de l’assassin parmi les colons.

Les autorités israéliennes proclament partout que Jérusalem est leur capitale (alors que la plupart des ambassades sont à Tel-Aviv) et font de Jérusalem la base arrière de l’annexion de la Cisjordanie. Pour eux, l’afflux de pèlerins musulmans est un problème et tout est fait pour limiter ou interdire leur présence.

Quant aux fouilles menées en permanence sous l’esplanade du Temple, avec le danger de graves dommages sur les Lieux Saints, elles ont aussi une cause beaucoup moins connue. Les sionistes et l’histoire officielle enseignée en Israël affirment que ce pays reconstitue l’ancien royaume unifié de David et Salomon. Or tous les archéologues (y compris les plus grands archéologues israéliens qui l’ont écrit dans le livre « La Bible Dévoilée ») ont montré qu’à l’époque de Salomon, Jérusalem n’était qu’un village et donc que cette histoire est un mythe. Il y a un enjeu idéologique pour le gouvernement israélien à prouver le contraire. D’où la multiplication des fouilles. Hélas pour eux, la réalité est têtue et ils n’ont rien trouvé.

Le président de l’Autorité Palestinienne a déclaré que les pays arabes étaient informés et consentants quant au retrait de ce rapport de l’assemblée générale de l’ONU. L’Egypte l’a contredit en annonçant que ce pays n’était pas informé. Qu’en est-il exactement, selon vous ?

Tout le monde se renvoie la balle et c’est assez consternant. Les pays arabes et en particulier l’Egypte ont eu dans la dernière période un comportement de complices de l’occupant. Il n’y aurait pas de blocus de Gaza si l’Egypte qui contrôle le passage de Rafah n’y participait pas. Les pays arabes (je parle des gouvernements, pas des peuples) pourraient faire 100 fois plus, politiquement et économiquement, s’ils étaient réellement solidaires de la Palestine. Cette duplicité est hélas ancienne et quand on examine le rôle des armées arabes pendant la guerre de 1948, on constate qu’elles se battaient pour leurs propres intérêts mais pas pour défendre la Palestine.

Dans cette affaire du rapport Goldstone, la responsabilité de l’Autorité Palestinienne ne fait pas de doute et encore une fois, c’est pire qu’une erreur. Cela tourne le dos à la nécessité absolue de la période : isoler et sanctionner l’occupant.

Pierre Stambul est membre du Bureau National de l’Union Juive Française pour la Paix

vendredi 9 octobre 2009

http://www.lejourdalgerie.com/

Les FOI attaquent les funérailles d’un adolescent palestinien

Ecrit par Leyla Jad
12/10/2009

HEBRON – Un adolescent de Beit Ummar, un village situé près d’Hébron (dans le sud de la Cisjordanie), est décédé lundi suite à des blessures à la tête reportées avec les forces israéliennes le 4 mars 2009.

Le jeune était Mahdi Nasser Mohammad Abou Ayyash (17 ans), d’après des sources médicales de l’hôpital Al-Ahli d’Hébron. Il était en coma et sa mort clinique a été déclarée ce matin.

Les soldats avaient ouvert le feu contre lui lors d’un affrontement qui avait impliqué des autres jeunes Palestiniens.

Ce matin les forces israéliennes ont renforcé les mesures de contrôle militaire à l’entrée du village de Beit Ummar. Elles ont tiré des munitions et des grenades de gaz lacrymogène contre la procession funèbre qui s’est tenue cet après-midi.

D’après des témoins, des Palestiniens ont été légèrement blessés.

Des jeunes ont répondu en jettant des pierres contre l’armée israélienne pendant des heures. Ce soir, les soldats se trouvaient encore à l’intérieur du village, déclaré une «zone militaire fermée». (PNN)

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=4432